Tour de la Ville

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Tour de la Ville Nous allons faire le tour des fortifications comme le "Maïeur" de l’époque aurait inspecté ces murailles, dont il était responsable. Commençons par : La Porte d’Anroz C’était la porte principale d’entrée dans la ville. Elle était sans doute double à la manière des entrées de place forte. Nous n’avons pas de croquis de cet ouvrage. La note de l’archive municipale EE3 de 1550 mentionne ˝une place située entre les deux portes d’Anroz˝. Mais cela pourrait être aussi une place située entre la porte de la nouvelle fortification C et celle de l’ancienne K.( voir plan D cité dans l’Introduction) Les archives de Baume mentionnent cette porte: Amodiations à Étienne Chaffet 1524 BB1 Accensement d'une place située entre les 2 portes d'Anroz. 1550 EE3 Construction de la maçonnerie de la grande porte d'Anroz 1623 CC9 Plans d’alignement des rues de Baume par l’arpenteur Guillaume Barrand de la rue d’Anroz ainsi que Porte d’Anroz et route de Clerval 1765 DD23 Ordre d'informer contre les habitants ayant dérobé le bois des guérites du rempart et brûlé le corps de garde de la porte Danroz, octobre. 1614 BB7 Une grosse de notaire de 1719 ( entre la famille Fournier et le Magistrat) parle bien de porte et portail . Comme il soit que le neuf avril de l’année mil sept dix huit, Claudine Petyot, veuve de Claude-François Fournier de Beaume, Claude Antoine et Jacques Fournier, ses enfants communiers ? résidant au dit Beaume, ayant une maison située au dessus de la voye (voie) danroz au joignant des murailles de la ville et de la porterie qui la confrontent du coté de midy et couchant, dont ils prétendaient faire réparer l’escurie joignant la dite muraille de ville, de laquelle la face du dehors était éboulée et celle du dedans contre laquelle était ladite écurie menaçait une prochaine ruine et bastir sur la dite escurie deux chambres, ayant donné leur requête au magistrat tendante à se qu’ils leur fut promis de se servir des pierres des parapets voisins de la dite ….. qui les dites murailles et qui les séparaient pour rétablir la la brèche et l’éboulement des dites murailles de ville à l’endroit de leur écurie , à charge de réparer la dite brèche à leur frais, couvrir la dite muraille et entretenir à l’avenir le tout à leurs frais et dépens, soit aussi qu’ils ayent à dudit magistrat ladite permission les dites charges et conditions que lesdits Petiot et Fournier en faisant les dites réparations ayant fait et disposé les toits des dites chambres et écuries de façon qu’ils leurs sur le terrain qui est entre les deux portes et portail de la dite rue d’Anroz qui est du couchant et sur celuy qui est du midy appartenant à la dite ville et ou il y avait autrefois un corps de garde , en sorte que si la ville voulait bâtir entre les dites portes et portail et ledit corps de garde, les eaux des toits desdits Petiot et Fournier tomberaient sur et dans le bâtiments de manière que la dite ville était en droit de leur faire faire et tourner leur dits toits d’autre manière et voulait intimement ? le faire afin que les dits toits ne pas les dites eaux dans les dits endroits ce qui aurait causé des frais et dépenses auxdits Petiot et Fournier pour cet effet ?

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Tour de la Ville

Nous allons faire le tour des fortifications comme le "Maïeur" de l’époque aurait inspecté

ces murailles, dont il était responsable. Commençons par :

La Porte d’Anroz

C’était la porte principale d’entrée dans la ville. Elle était sans doute double à la manière des entrées de place forte. Nous n’avons pas de croquis de cet ouvrage. La note de l’archive municipale EE3 de 1550 mentionne ˝une place située entre les deux portes

d’Anroz˝. Mais cela pourrait être aussi une place située entre la porte de la nouvelle fortification C et celle de l’ancienne K.( voir plan D cité dans l’Introduction)

Les archives de Baume mentionnent cette porte: Amodiations à Étienne Chaffet 1524 BB1 Accensement d'une place située entre les 2 portes d'Anroz. 1550 EE3 Construction de la maçonnerie de la grande porte d'Anroz 1623 CC9 Plans d’alignement des rues de Baume par l’arpenteur Guillaume Barrand de la rue d’Anroz ainsi que Porte d’Anroz et route de Clerval 1765 DD23 Ordre d'informer contre les habitants ayant dérobé le bois des guérites du rempart et brûlé le corps de garde de la porte Danroz, octobre. 1614 BB7

Une grosse de notaire de 1719 ( entre la famille Fournier et le Magistrat) parle bien de porte et portail . Comme il soit que le neuf avril de l’année mil sept dix huit, Claudine Petyot, veuve de Claude-François Fournier de Beaume, Claude Antoine et Jacques Fournier, ses enfants communiers ? résidant au dit Beaume, ayant une maison située au dessus de la voye (voie) danroz au joignant des murailles de la ville et de la porterie qui la confrontent du coté de midy et couchant, dont ils prétendaient faire réparer l’escurie joignant la dite muraille de ville, de laquelle la face du dehors était éboulée et celle du dedans contre laquelle était ladite écurie menaçait une prochaine ruine et bastir sur la dite escurie deux chambres, ayant donné leur requête au magistrat tendante à se qu’ils leur fut promis de se servir des pierres des parapets voisins de la dite ….. qui les dites murailles et qui les séparaient pour rétablir la la brèche et l’éboulement des dites murailles de ville à l’endroit de leur écurie , à charge de réparer la dite brèche à leur frais, couvrir la dite muraille et entretenir à l’avenir le tout à leurs frais et dépens, soit aussi qu’ils ayent à dudit magistrat ladite permission les dites charges et conditions que lesdits Petiot et Fournier en faisant les dites réparations ayant fait et disposé les toits des dites chambres et écuries de façon qu’ils leurs sur le terrain qui est entre les deux portes et portail de la dite rue d’Anroz qui est du couchant et sur celuy qui est du midy appartenant à la dite ville et ou il y avait autrefois un corps de garde , en sorte que si la ville voulait bâtir entre les dites portes et portail et ledit corps de garde, les eaux des toits desdits Petiot et Fournier tomberaient sur et dans le bâtiments de manière que la dite ville était en droit de leur faire faire et tourner leur dits toits d’autre manière et voulait intimement ? le faire afin que les dits toits ne pas les dites eaux dans les dits endroits ce qui aurait causé des frais et dépenses auxdits Petiot et Fournier pour cet effet ?

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qu’ayant représenté le tout à messieurs du magistrat dudit Beaume et les ayant représenté qu’ils étaient de faire tout ce que l’on souhaitait et s’étant constitué en personne par devant le notaire royal et témoins en bas nommés . -------------

Le relevé de l’arpenteur Barrand de 1765 montre une seule ouverture de 5 mètres environ .

On y voit la maison Fournier à gauche de la porte en montant. Cette porte avait sans doute

été détruite - du temps de Louis XI par exemple- et remplacée (1623) par une porte plus

simple n’ayant plus comme but que le contrôle des entrées sorties de la ville. Pas trace de

deuxième porte sur cet arpentage de 1765.

Elle est définitivement démolie en 1831.

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Par l’étage supérieur , on accédait sans doute au:

Chemin de ronde

C’est depuis ce chemin de ronde, qu’un veilleur permit de déjouer l’attaque surprise de nuit

du maréchal de Biron en 1595. (Histoire de Cour- Abbé Giros IIChap.58 p.54). Il était couvert

et faisait le tour complet de la ville

De place en place ce chemin était complété de 14 aubettes

Les Aubettes.

Ce sont des sortes de guérites perchées sur le haut de la muraille. Elles pouvaient être en

maçonnerie ou en

charpente

On les distingue bien sur le

croquis perspectif de

M.Dicharry.

Ces aubettes situées face à

l’ennemi étaient très

vulnérables et les

premières à être détruites

lors d’un siège. C’est

pourquoi, il est fait

plusieurs fois mention de leur réparations après les

assauts. (Archives de la Ville 1613 BB7; 1615 BB8;

1667 BB1). Les "houbettes˝ EE2

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En poursuivant notre visite , nous arrivons à :

La Poterne de la Rue des Fossés

Elle se trouvait en haut

de la rue des fossés

Nous distinguons sur

plusieurs plans anciens

de Baume le tracé en Z

et la tour flanquante.

Comme les terrains

surplombant la

muraille étaient

plantés en vigne ,

l’étroitesse de ce

passage ne permettait

pas le passage des

chariots du jus de

raisin de la vendange,

ni des hommes chargés

de hottes de raisins. Il

fallait emprunter un des chemin de défruit et passer par la porte d’Anroz . Ce qui explique

(voir sur d’autres plans)que plus tard , la poterne a été supprimée et remplacée par une

porte plus large .De toutes façons la forte pente de la rue des fossés ne permettait pas le

passage de convois lourds .

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Sur une aquarelle de Jules

Grenier , on voit le chemin

tordu d’accès et une tour

carrée ou maison fortifiée,

qui devait se situer plus

loin sur le chemin de

ronde.

On arrive à peu prés à la

situer si l’on se repère

d’après l’abbaye , le Mont

Domage .

(Les murailles avaient déjà

disparu à l’époque des

frères Grenier.)

En continuant on aperçoit sur les plans deux ou trois tours ou maison fortifiée . Lors de la

construction de la muraille , des maisons d’habitation existantes ont été incluses dans la

fortification, quitte à en renforcer le mur extérieur

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"Le Château d’eau"

Lors d’un siège d’une place forte, il est vital pour la résistance des assiégés de disposer de

réserve d’eau. Ici, à Baume, se trouve une source alimentée tout au long de l’année (voir

livre édité sur l’abbaye lors de la rénovation de l’abbatiale en 2009). De tout temps , elle a

été protégée et incluse dans les fortifications . On y a trouvé des pièces d’époque romaine .

Plusieurs plans en détaillent une sorte de dessin et en justifient notre appellation de

"château d’eau". Sur le plan couleur, on distingue

une sorte de

tunnel passant

sous le mur de

fortification et

une partie du

fossé. Cette galerie existe toujours (voir croquis). Elle

consiste en une série de voutes sur une longueur d’environ

10 mètres allant presque sous la rue de Derrière les murs.

L’eau des puisards était acheminée aux fontaines de la ville

par gravité sous tuyauterie de plomb (Abattoirs

ou »boucheries » rue du crieur, fontaines de la grand’rue, de

l’Abbaye, de Saint Sulpice et fontaine

aux lions, place du Capitole ; voir plan

A)Au fond se trouve un puits-puisard .

Plus tard , dans ce puits la crépine des

pompes de l’ancienne station de

pompage (petite maisonnette à droite

de l’entrée de la galerie), qui

approvisionnait la ville en eau . Les

pompes remontaient l’eau jusqu’à un

château d’eau sur la route de

Rougemont prés de la statue de la Vierge

du Choléra .

Egalement dans cette galerie, trois petits

puisards circulaires

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L’alimentation en eau de la ville ne se fait plus que rarement ainsi ; Il est assuré par des

pompages dans la nappe phréatique de la vallée du Doubs.

La partie de galerie souterraine a été protégée en surface par une avancée de la muraille.

On a retrouvé des pièces romaines à cet endroit. La source devait être

connue dès ce temps. Peut-être

était-elle décorée à l’entrée de la

grotte d’un petit péristyle avec

colonnes et statues antiques. En

effet les sources bienfaisantes étaient objet de culte

voire miraculeuses comme par exemple le Nymphée

de Metz-Sablon à l’arrivée de l’aqueduc en partie

souterrain de Gorze ou l’on a retrouvé des statues

de divinités de source ; on peut citer aussi le site du Square Castan de Besançon à l’arrivée

d’un couloir souterrain, ou bien la source à Fondremand ; C’étaient des lieux de pèlerinage

et l’on jetait des pièces de monnaie pour s’attirer certaines faveurs. Les statues ont été

détruites aux débuts de l’ère chrétienne comme partout, car divinités païennes.

D’autre part à l’angle des courtines Est et Nord se trouve une tour flanquant ces deux

courtines, mais assurant une protection supplémentaire de ce point névralgique.

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Poursuivons le chemin de ronde vers l’Ouest :

La tour Pichot et la Porte Pichot

la Tour Pichot (ou Péchot), car au bout de la rue Pichot (ancien nom de la Rue Barbier)

Une poterne a été projetée en 1652 après le passage des Suédois (BB9) . Cette ouverture en

prolongement de la rue Barbier sera une porte en un autre temps; on voit sur les plans, le

prolongement de la rue passant le long du cimetière et la Chapelle du Saint Sépulchre en

direction de l’actuel chemin de la

République et de Luxiol. De

l’ancien site carier sont

descendues les pierres réservées

à la construction de l’église Saint

Martin ( vers 1620-1630). Cette

porte ou poterne était

rebouchée en cas de danger

d’attaque. La tour Pichot aurait

été la tour flanquant de

protection de la poterne . Il ne

reste rien de cette tour.

Une peinture de CJ Grenier

représente une vue depuis la rue des saints. Un ouvrage barre le fond de la vallée avec un

pan coupé au niveau de la chapelle du Saint Sépulchre . Cela pourrait être la muraille en

cours de démolition avec la percée de la porte Pichot . La démolition des portes date de

cette époque. Mais cela pourrait aussi (!!!) représenter le remblai de la voie ferrée en cours

de construction (mise en service 1858).

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La ou les portes et tours de Jardins

Depuis la rue Pichot jusqu’à la porte Sombevelle, s’étendent des jardins (potagers bien utiles en cas de siège de la Ville). En 1612 , il est question de réparer les deux tours de jardin. (archives municipales BB12) Sur le plan de 1810, la muraille qui surplombe les jardins est entrecoupée

d’une porte. ( plan III) . Jean-Joseph Courvoisier (1775-1835), Garde des sceaux sous Charles X (voir Mon Vieux Baume n°29 Page 10) habitait la maison Didelot en face la Cure actuelle dans la Grand Rue. L’emplacement de la Cure actuelle faisait partie de cette propriété et comportait une

écurie et une allée montant jusqu‘au mur de fortification. Courvoisier fit construire au delà un bâtiment connu sous le nom de "la Rotonde". L’allée montant de la Grand’Rue arrivait à la Rotonde par une porte décorée de deux Lions.

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Après la réalisation de la gare et sa rue d’accès, le propriétaire de la maison dite «la

rotonde» décida de la

démolir, car l’entrée

coté gare était

désormais bouchée.;

mais en dessous la

porte aux deux lions (En

2015, abattue pour

agrandir le parking de la

gare, les deux lions ont

été récupérés, mais

dans un état dû aux

intempéries ne

permettant pas une réparation ) s’inscrit dans le tracé de la fortification. Cette porte de

style plus récent, ne figure pas sur le plan de 1787 ; il ne peut s’agir d’une "des deux portes

de Jardins citées" en 1672.

Par contre dans les délibérations du Magistrat, de Juin 1674, on détaille les travaux

envisagés à la tour et à la porte de Jardin (BB12) . Il est question de réparer la tour et de

reboucher la porte – la porte Pichot dont les travaux sont en cours est proche et

remplacera cette porte. Cette tour se trouve près de la fontaine de Jardins .

Il est difficile de situer cette fontaine ; mais le nombre de travaux mentionnés à cette

fontaine dans le même temps (BB12) montre bien qu’elle existait en 1666 et 1674 .

Pas trace de cette fontaine sur le plan A cité par M.Borrot;

Par contre sur le plan Brenot de 1787 , on distingue une place en demi-cercle , proche des

murailles avec une bâtisse incluse dans la muraille qui pourrait être la tour de Jardin.

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Cette fontaine pouvait être alimentée à partir de la source par tuyauterie plomb, par

gravité, car la rue Savoyarde est en pente dans ce sens et pourrait aboutir à l’arrière de

l’ancien tribunal. Cette fontaine devait servir à arroser les plantations du secteur jardins.

Plus à l’ouest et au Sud, on voit un autre carré pouvant représenter une fontaine; mais

peut-on se fier à ces tracés de plate bandes? Si l’on compare le plan de l’arpenteur Brenot

de 1787 à celui du plan cadastral de 1818 , donc avant et après la Révolution, on constate

que les tracés des plate bande ne se superposent pas. Le tracé de 1818 est plutôt un tracé

de "remplissage"

.

Dans les archives de la ville, on trouve:

--Porte de Jardin,"Pourtier˝: Girard Huguenat 1470 BB17

Chacune des portes de la ville était amodiée ou accensée (attribuée moyennant un loyer) par les échevins du Magistrat à une personne précise, qui pouvait en faire sa demeure, mais

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avait la charge de l’entretenir, d’y monter la garde et d’assurer la fermeture la nuit ou sur ordre. -- Les échevins confient la garde de la Porte de Jardin à E.Banquet 1524 BB1

-- Réparations des 2 tours dites "de Jardin" en 1672 BB12

-- Réparation commandée par le Magistrat de la ville de Baume de la tour de Jardins prés de la fontaine des jardins: "soit la desmolir ou rempiéter ou empêcher la ruine entière et les

accidents qui pourraient provenir par la ch(e)utte et reboucher l’anciainne porte des jardins, entrée à la dite fontaine,

contre la dite anciaine porte, lorsqu’elle est rebouchée"…1674 (BB12)

-- Démolition partielle de la Tour de Jardin et suppression de la Porte de Jardin, 1706, 7 juillet BB17

Il y avait donc Porte et Tour ; mais sises sur un terrain en pente , leurs fondations étaient souvent affouillées par les eaux de pluie. A la construction du chemin de fer (vers 1758), on a canalisé ces eaux qui ressortent , parfois abondamment, par une tuyauterie dans le bas de la rue Bernard . Les tours et porte de jardin existaient donc entre 1470 et 1706 et ont été remplacées par la porte Pichot par la suite ; Cette dernière sera démolie vers 1830 et tout ce secteur sera modifié par la construction du chemin de fer (mise en service 1858) En poursuivant, on remarque une bâtisse incluse dans la fortification sur le plan Brenot . Ce pourrait être cette deuxième tour de Jardin . Elle ne figure plus sur le plan 1818. Elle avait donc été démolie .

On peut remarquer cette longue courtine entre les deux tours de Jardin . Il n’y avait pas de flanquement sur cette longueur . C’est sans doute ce que constate Antoine de Loiselay dans son inspection de 1570. (EE2). Toutefois observons que la colline face à cette muraille des jardins est orientée face au

Sud, donc au point de vue d’un viticulteur représente la meilleure exposition puisque le soleil y donne du lever (Est) au couchant (Ouest) toute la journée. Cette colline était couverte de vignes . Les rangées de vigne, non comme actuellement avec piquets de fer et fil de fer tendu, mais avec tuteurs en bois d’acacia alignées suivant "la plus grande

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pente" . Face à la muraille, on avait accès soit par le chemin des fruits exposé aux tirs à bout portant, soit par les vignes qui permettaient aux défenseurs un tir en enfilade depuis le chemin de ronde ; alors que les attaquants ne disposaient d’aucun abri. Donc peu d’intérêt pour les attaquants. A l’angle des courtines Sud et Ouest, il y a peut-être eu un ouvrage d’angle ; mais sur les plans, il est remplacé par la construction d‘une maison dont le mur extérieur devait être renforcé . Attenant à cette bâtisse, se trouve : la Porte Sombevelle

D’après les archives :

Étage inférieur en pierres (h = 17 pieds ). Étage supérieur en charpente 1515 EE3

Projet Porte Sombevelle (plan ci-joint) 1752 et 1761 EE2

Les échevins confient la garde de la Porte Sombevelle à Thomas Gouget 1524 BB1

Amodiation de la porterie de Sombevelle, à Jean-Baptiste Tissot, 17 livres, 1750. CC37

Après avoir essayé de pétarder la porte de Sombevelle, les coureurs français

(Tremblecourt, Biron) se retirent par les plateaux de Bretigney, Vaites et Bouclans ; 1595 EE1 Reconstruction d'un pont-levis à la porte de Sombevelle. 1

er Mars 1643 BB7

La porte de Sombevelle est murée. 1643 BB7

Cette porte était la deuxième porte la plus importante de Baume . D’après le plan (vu de l’extérieur de la ville), on y voit un grand portail pour les véhicules et convois .(largeur 4m.- hauteur 5 m. environ archives EE2) A sa

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gauche , une porte pour le passage des piétons (largeur 1m. env.). A sa droite, le passage d’une conduite des eaux , qui était grillagée. Ces eaux sont en particulier le trop plein de la fontaine de la Grande Rue .(plan de M.Borrot). Elles se versaient dans le fossé situé derrière les fortifications, puis plus tard canalisées en bordure du fossé pour aller alimenter la mare de retenue du moulin des Capucins. Remarquons que les fossés n’étaient sans doute pas alimentés régulièrement toute l’année , mais constituaient un obstacle par leur profondeur .D’autre part s’ils n’étaient pas plein d’eau, ils avaient un fond extrêmement boueux donc infranchissable. En temps de paix ces fossés – après déviation de l’eau courante- étaient comblés en partie, constituait un terreau très fertile.(les Terreaux) et faisaient l’objet d’autorisations de cultiver spéciales de la part du Magistrat. Le grand portail était sans doute pourvu d’une herse. Sur la face externe un pont levis enjambait le fossé. Le mur dont on voit une coupe à coté du passage d’eau faisait partie du bâtiment qui venait s’appuyer sur la muraille. (maison Barbier) Si la porte a été reconstruite en 1752 comme elle était en 1515, cela ressemblerait à la reconstitution ci-dessous.

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Cette porte était dotée d’un pont levis qui enjambait le fossé de la ville. En 1643, donc avant le deuxième assaut des Suédois, il est question de reconstruire ce pont levis. Puis la même année, le Magistrat, compte tenu de l’approche confirmée des Suédois de Von Rosen, décide de reboucher cette porte en maçonnerie. En effet depuis les progrès de l’artillerie, les ponts levis constituaient un point faible des fortifications. Il n’en est plus question lors de la construction de 1752. D’après le devis estimatif de 1761, la grande porte , à deux battants de douze pieds de haut(3,90 m.) en bois de chêne de deux pouces trois quart(7.5 cm.) d’épaisseur est surmontée d’un imposte..