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Le projet- Envisager le recyclage de manière créative et artistique.- Devenus matériaux d’expression, nos déchets entrent dans une nouvelle vie.- Détournés de leur fonction, transfigurés, de rebut les voici devenus objets artistiques porteurs de messages voués à une nouvelle existence.

Pourquoi le choix du thème du totem ?

En écho avec l’univers onirique des enfants, ce thème permet de développer la créativité tout en parcourant le temps, les cultures et la rencontre avec des artistes.D’autre part, ce thème permettra de proposer une exposition collective à laquelle chaque cycle aura apporté sa contribution.

Que sont les totems ?

Mât, totem et fétiches :Dans la quasi-totalité des sociétés animistes, l’art et les croyances étaient intimement associés. On trouve des mâts totems essentiellement chez les peuples indigènes d’Amérique du Nord, du centre de l’Inde et de l’Asie du Sud.Ce sont de grandes colonnes taillées dans les arbres de l’environnement proche, sculptées et peintes. Elles matérialisent un ancêtre qui veille sur le bien-être de la communauté. Elles commémorent un personnage important et racontent son affinité avec les animaux tutélaires.

Une valeur totémique était également attribuée à une foule d’objets fabriqués par l’homme : sculptures, fétiches, masques, statues, bâtons magiques… utilisés lors des cérémonies rituelles.

Ils sont un trait d’union entre le monde des vivants et celui des morts, entre la terre et le ciel, entre la réalité du quotidien et le domaine du surnaturel.

Deux totems Kwakiutl à Alert Bay. Photo et légende ci-joints (INTRODUCTION - page 2).

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Les tribus indiennes de la côte ouest du Canada font partie des peuples que les Européens ont désignés sous le nom de “peuples du totem”. Dans ces régions où les forêts recouvrent la plupart des territoires, ils sculptaient de grands poteaux qui représentaient, empilés les uns sur les autres, engoncés dans le fût de l’arbre, des créatures humaines et animales. Dans les

mythologies de ces peuples, certains

animaux jouent un rôle primordial :c’est le cas des poissons, de l’ours, du corbeau, du loup et de la baleine. Les deux totems kwakiutl qui flanquent l’entrée d’une maison représentent deux aigles juchés sur les épaules de deux grizzlis écrasant la tête d’un chef rival.À bon entendeur, salut !

> VILLAGE KWAKIUTL À ALERT BAY, 1914,

CANADA, PHOTOGRAPHIE D’EDWARD

SHERIFF CURTIS (1868 - 1952).

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ContextualisationRéaliser un champ de totems, emblèmes de notre temps.

A chaque cycle, sa création de totems, sa contribution à cette exposition par laquelle l’ensemble de l’école exposera ses préoccupations par rapport à son environnement et plus singulièrement un certain rapport artistique voire poétique aux déchets.

Du cycle 1 au cycle 4, les déchets, transformés en matériaux d’expression, se métamorphoseront en sculptures totems composites.

• Des métamorphoses inspirées d’autres cultures, d’œuvres sculptées d’ artistes contemporains ou anciens.

• Des expressions purement plastiques (cycle 1) vers des métaphores et expressions symboliques plus conceptuelles (cycle 4).

Le projet de cycle en cycle

Projet Cycle 1 : 2,5/5 Cycle 2 : 5/8 Cycle 3 : 8/10 Cycle 4 : 10/12

Champ de totems…totems enchantés

• Le chant du totem

- Totem sensorielet sonore

• Les messagers du totem

- Animismeet animaux

• Miro et Picasso…sculpteurs inspirés

- Détournement d’objets

• Rispal, sculptrice de notre temps

- Métamorphosemétaphore

Les objectifs pédagogiquesVisant essentiellement l’éducation artistique, les objectifs sont :

• favoriser la créativité et l’expression artistique des élèves,• rencontrer des œuvres, dans la perspective d’une première initiation à l’histoire de l’art,• considérer les objets comme matériaux d’expression,• proposer une approche pluri-sensorielle,• réaliser collectivement une exposition, expression d’un projet commun.

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Des savoirs, des compétences, des attitudes

Cycle Disciplines Compétences* Attitudes

• 1 • Eveil artistique

• Formationmathématique

• Français

- Se confronter à des matériaux, des supports, des outils à combiner

- Expérimenter des techniques, inventer des procédés

- Percevoir, différencier les formes, les matières, les couleurs

- Percevoir et différencier les sons, les bruits

- Associer des éléments pour créer des volumes

- Se donner des critères d’appréciation des réalisations, les valoriser, les exposer

-Trier, classer (tri, rapprochement, opposition)

- Concept de l’espace

- Langage oral : usage d’un vocabulaire précis qui permet d’exprimer les sensations, les émotions, les préférences et goûts

- Adopter une démarche d’exploration active

- Faire évoluer ses conceptions, ses représentations,

- Développer des valeurs compatibles avec une pensée rationnelle et une certaine rigueur intellectuelle

• 2 • Education artistique

- Décrire et comparer des productions artistiques

- Identifier des modes d’expression et des techniques d’exécution

- Percevoir la notion de temps dans différentes œuvres

- Situer une œuvre dans son contexte historique et culturel

- Représenter des personnages, des animaux

• 3 . 4 • Education artistique

- Connaître des œuvres d’art, comparer ses propres procédés avec ceux des artistes

- Mettre en relation les œuvres entre elles

- Traduire une ambiance, une atmosphère, une perception personnelle

*celles-ci s’acheminent, s’élaborent, se superposent de cycle en cycle.

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Une communication ( finalisation du projet ) :

Invitation à l’exposition « Champs de totems, totems enchantés ».

Installation et mise en valeur des sculptures : plantées dans un espace vert, dans la cour de récréation ou dans une grande salle.

Pour aller plus loin : Publications : SPIES Werner, Picasso sculpteur, Centre Pompidou, 2000

MAEGHT Isabelle, Moro sculpteur, Gallimard, Musée Maillol, 2011

FONTANEL Béatrice, Sculptures ou créatures ?, Palette…

DOUMENC Elisabeth, Des corps en volume, Totems, Hachette éducation, 2011

Partenaires :liste de sculpteurs habitant près de chez vous :...

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Cycle 1











Champ de totems … totems enchantés " Le chant du totem sensoriel et sonore "1. Proposition de réalisation d’une sculpture monumentale avec des emballages alimentaires récoltés dans notre poubelle et rapportés de la maison.

• Collecte de matériaux, déchets d’emballage.• Tri dans des caisses et organisation de jeux sélectifs avec un ou plusieurs critères :

objets identiques quant à l’usage, la forme, la couleur, la taille, le matériau qui les composent, la texture... (activités ludiques ci-dessous n° 2 et 3)

2. Réalisation de jeux sensoriels :

• Boîte à toucher :Un grand carton percé de deux trous pour enfiler les mains de l’explorateur. Celui-ci s’ouvre par derrière pour permettre à tous de suivre les explorations en cours. Ce matériel permet de mettre l’enfant en situation de reconnaissances tactiles et un affinement des sensations éprouvées.D’objets de formes et natures différentes, le jeu se spécifie par la description de bouteilles diverses.Après avoir touché, il faut décrire :

• la taille : la bouteille est grande ou petite• la forme • le poids : elle est légère ou lourde (selon qu’on l’aura remplie ou non)• la matière : en matière plastique (elle est souple) ou en verre (elle est dure)• la texture : elle est lisse ou striée ou cannelée• la sensation : agréable (elle est tiède et douce) ou désagréable (elle est froide et dure)

• Boîtes tactiles : Il s’agit de boîtes munies d’un couvercle transparent. Celles-ci rassemblent un ensemble d’objets présentant une texture commune :

• la boîte « du » lisse : une bouteille en verre, un papier glacé, une pot de yoghourt…• la boîte des reliefs : une bouteille cannelée, un papier granuleux, du carton ondulé…

Fiche 2-1

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3. Réalisation d’un classeur d’images : Ce classeur regroupe des pochettes transparentes où l’on glisse des photos découpées dans des magazines et dépliants publicitaires. Celui-ci permet de mettre à distance l’objet, d’intellectualiser et verbaliser les notions. Ainsi se constituent des pages regroupant des objets aux mêmes propriétés, que l’on nomme d’un attribut commun. D’autres images pourront ensuite être glissées selon qu’elles font partie de la même classe d’objets.On y trouve :

• des images d’objets durs,• des images d’objets souples,• …

4. Réalisation collective. Fiche 2-1-1 et Fiche 2-1-2Choix de la structure et de la forme de notre sculpture monumentale :

• La pieuvre aux longs tentacules : Un bidon formant la tête, des cordes ou fils accrochés à sa base permettront d’enfiler les emballages selon un choix bien précis ou de manière aléatoire.

• Le totem carton :Un grand carton d’emballage d’un frigo, par exemple, sera le support d’inclusions et d’encastrements, de collages, d’introduction de manches décorés de réalisations de têtes…

• représentation d’un androïde, d’un être cosmique,• évocation d’un engin intersidéral.

5. Sonorités des matériaux du totem : « Le chant du totem » • Expérimentation des sons produits par les objets constitutifs du totem (frottement,

souffle, percussion…).• Enregistrement des sons produits par les matériaux en suspension agités par les

enfants ou par le souffle, par le frottement du relief des bouteilles…• Recherche, yeux fermés, des parties du totem produisant le bruit entendu.

6. « Le récit des aventures du totem pieuvre ».Imaginer tous les sons produits à l’aide de bouteilles en plastique.

• Interpréter ces sons et évoquer les rencontres de la pieuvre lors d’une aventure épique.• Percussion à l’aide d’un bâton (rencontre avec un énorme éléphant dont on entend le

son des pas).• Frottement sur le relief avec un crayon (poursuite d’un animal galopant).• Agitation avec des contenus divers (déferlement de grelons…).• Souffle dans le goulot (brusque tempête de vent).• Froissement / écrasement (effroyable tremblement de terre). • …

Raconter l’aventure extraordinaire de la pieuvre, la dessiner, en réaliser un livre.

7. Lors de l’exposition « Champ de totems », présenter la bande sonore enregistrée.

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Fiche 2-1

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Cycle 2











Champ de totems … totems enchantés " Les messagers du totem "

Raconter une histoire de magie1. Proposition de réaliser un totem avec pour exemple la photo des totems d’Alert Bay. (Fiche 2-2 - Page 3)Description et explication sommaire de la symbolique du totem et de la présence des animaux. 2. Lecture d’un conte amérindien et découverte d’animaux aux pouvoirs particuliers et magiques.Exemple : Le conte Sioux « Comment le corbeau est devenu noir… »au temps où hommes et animaux parlaient le même langage. (ci-dessous)

3. Lecture des pouvoirs attribués aux animaux dans les civilisations amérindiennes.a) S’identifier à un animal de son choix.b) Rédiger le portrait de celui-ci selon les caractéristiques que l’on partage avec lui (selon son propre caractère).c) Ecrit sur une bande de papier, ce message sera glissé dans la représentation de l’animal que chacun aura construite.

4. Construction individuelle de la représentation de son animal totem en veillant, si possible, à rendre proéminent un élément caractéristique de la morphologie faciale de l’animal (bec de l’aigle - dents du grizzli - …), en ajoutant un/des élément(s) fantaisiste(s)… (exemples sur Fiche 2-2-1)

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• Collecte de matériaux - déchets d’emballage (bouteilles en plastique - bouchons - boîtes à glace - couvercles - pots de yaourt de formes diverses…).

• Tri dans des caisses et organisation de jeux sélectifs avec un ou plusieurs critères : objets identiques quant à l’usage, la forme, la couleur, la taille, le matériau qui les composent, la texture.

• Choix personnel des éléments pour la création de la tête de son animal en étant attentif aux caractéristiques physiques de celui-ci.

• Dessiner un croquis aide-mémoire.• Rechercher les fixatifs nécessaires ; pour assembler les différentes pièces d’un

volume, on peut : coller, lier, clouer, visser, percer, perforer, entailler, inciser, emboîter, imbriquer, enrouler, plier, tordre, superposer, recouvrir.

• Faire l’inventaire des liants que l’on possède en classe (adhésifs, colles, punaises, pointes fines, agrafes, fil, trombones, pâte à accrocher…) ainsi que les outils (agrafeuses, ciseaux, poinçons…).

• Faire appel à la générosité de parents bricoleurs.• Dresser une liste des outils nécessaires et se les procurer.• Personnaliser sa sculpture : mise en couleur (collages, recouvrement avec papier,

peinture acrylique), décoration (collage, inclusion de matières...), habillage de tissu ou de papier.

5. Fabrication du totem par assemblage autour d’un axe (manche en bois…).• S’associer à plusieurs afin de fixer au même « mât » les représentations animales. • Déterminer par exemple un thème, un critère qui préside à cette association.• Formuler un vœu commun quant à l’avenir de notre environnement. Celui-ci deviendra

le message du totem.• Ecrire ces souhaits, ils seront le « Chant du totem ».

6. Lors de l’exposition collective « Champ de totems », les totems seront exposés avec les souhaits.

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Comment le corbeau est devenu noir … Il y a très, très longtemps, quand la terre et ses habitants étaient encore jeunes, les corbeaux étaient tous blancs comme neige. En ce temps-là, les hommes n’avaient ni chevaux, ni fusils, ni armes en métal. Mais ils dépendaient pourtant de la chasse au bison pour manger et survivre. Il était difficile, aléatoire et dangereux de chasser le bison à pied, avec des armes à pointe de pierre. Les corbeaux rendaient les choses encore plus difficiles aux chasseurs, car ils étaient les amis des bisons. Ils montaient très haut dans le ciel, au-dessus de la prairie, d’où ils pouvaient voir tout ce qui se passait. A chaque fois qu’un chasseur s’approchait d’un troupeau, les corbeaux volaient jusqu’à leurs amis et se perchant entre leurs deux cornes, ils les mettaient en garde : « Croa, croa, croa, chers cousins, voici venir des chasseurs. Ils sont en train de ramper dans

le ravin qui est là-bas. Ils sont derrière cette colline. Attention ! Croa, croa, croa! ».

En les entendant, les bisons s’enfuyaient au galop, et alors, les gens mouraient de faim. Les indiens se réunirent donc en conseil pour décider quoi faire. Parmi les corbeaux, il en était un énorme, deux fois plus gros que tous les autres, qui était leur chef. Pendant le conseil, le vieux sage se leva et suggéra ceci :

« Il nous faut prendre le grand corbeau blanc et lui donner une bonne leçon. Nous n’avons que cette solution, ou bien nous allons continuer à avoir faim. »

Il prit une grande peau de bison, entière, avec la tête et les cornes, et il la posa sur les épaules d’un jeune brave, en disant :

« Mon neveu, glisse-toi parmi les bisons. Ils te prendront pour l’un des leurs, et ainsi tu pourras capturer le grand corbeau blanc ».

Ainsi déguisé en bison, le jeune indien se faufila au milieu du troupeau et fit semblant de brouter. Les grands animaux hirsutes ne lui prêtèrent pas la moindre attention. Ensuite les chasseurs quittèrent leur campement et le suivirent, leurs arcs tous prêts.

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Comme ils s’approchaient du troupeau, les corbeaux s’en vinrent, comme d’habitude, prévenir les bisons :

« Croa, croa, croa, chers cousins, les chasseurs viennent pour vous tuer. Gardez-vous de leurs flèches. Croa, croa, croa ! ».

Et, comme d’habitude, tous les bisons de s’enfuir au galop... Tous, sauf bien sûr le jeune chasseur sous sa peau hirsute, qui faisait semblant de continuer à brouter. Le grand corbeau blanc vint donc se percher sur les épaules du chasseur et battant des ailes, il lui dit :

« Croa, croa, croa, mon frère, es-tu sourd ? Les chasseurs sont tout près, juste de l’autre côté de la colline. Sauve-toi ! ».

Mais, à ce moment-là, le jeune chasseur laissa tomber sa peau de bison et s’empara de grand corbeau en le saisissant par les pattes. Puis il prit un lien de peau, lui attacha les deux pattes ensemble et attacha l’autre extrémité à une grosse pierre. Le corbeau se débattait tant qu’il pouvait, mais en vain. Les indiens de nouveau tinrent conseil.

« Qu’allons-nous faire de ce corbeau qui nous a affamés tant de fois? »

« Je vais le brûler ! » s’écria un chasseur en colère. Et avant qu’on ait pu faire le moindre geste, il arracha le corbeau des mains du jeune chasseur et le plongea dans le feu du conseil, avec sa pierre et sa lanière de cuir. « Ça t’apprendra ! » lui dit-il. Bien entendu, le lien qui l’attachait à la pierre brûla complètement presque tout de suite, et le grand corbeau réussit à s’envoler. Mais il était un peu roussi, et certaines de ses plumes étaient carbonisées. Il était toujours aussi gros, mais il n’était plus blanc. « Croa, croa, croa ! » cria-t-il en s’envolant du plus vite qu’il pût.

« Jamais je ne recommencerai ; je n’avertirai plus les bisons, je vous le promets... Croa croa croa ! ».

C’est ainsi qu’il réussit à s’échapper. Mais, depuis ce temps-là, tous les corbeaux sont noirs.

Raconté par les Sioux Brûlés

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Totems et animaux dans la culture amérindienneSculpté à la mort d’un chef de tribu dans un tronc d’arbre, le totem raconte la généalogie du défunt et sa familiarité avec les animaux.

Les animaux ont toujours eut une place très importante dans la vie et la pensée amérindiennes. Les animaux, de par leur force, leur agilité et leur intelligence, inspiraient le respect aux Amérindiens qui en sont venus à les regarder non seulement comme des pourvoyeurs de nourriture ou de vêtements mais encore comme des créatures d’un monde surnaturel dotées de grands pouvoirs.

Les Amérindiens croyaient qu’ils pouvaient s’approprier ces pouvoirs s’ils se mettaient à vouer une sorte de culte à ces êtres animaux. Dès lors, les animaux jouèrent un rôle d’inspiration auprès des hommes dans tous les aspects de la vie des tribus. On faisait appel à eux pour se guérir de différentes maladies autant que pour avoir du succès à la chasse ou pour acquérir de la force au combat.

Au temps où hommes et animauxparlaient le même langage.

Depuis aussi longtemps que l’on se souvienne dans les légendes amérindiennes, les animaux aidèrent non seulement à la création des humains mais ils leurs enseignèrent les mystères de la vie.

Certains de ces animaux pouvaient être à la fois bons et mauvais, jouant de vilains tours aux humains. C’est le cas du coyote et du lièvre.

Selon plusieurs légendes amérindiennes, au début des temps, les animaux et les humains parlaient le même langage et ils arrivaient à se comprendre. Les animaux prenaient soin des humains, ils leurs apportaient de la nourriture et de l’eau. Ils allaient même jusqu’à se sacrifier pour que les hommes puissent manger durant l’hiver alors que la nourriture se faisait rare. Puis au fil du temps les hommes se mirent à abuser de leurs amis à quatre pattes et à les dresser les uns contre les autres. Les humains allaient même jusqu’à voler les réserves de nourriture des animaux. Ces derniers finirent par en avoir assez du mauvais traitement que leur infligeaient les hommes. Ils s’en allèrent donc chacun de son côté, refusant de parler la même langue que les humains et les abandonnant à leur sort. Depuis ce temps, les hommes et les animaux ne peuvent plus se comprendre.

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Des animauxaux pouvoirs précieuxTous les animaux, du plus petit papillon jusqu’au grand bison, possédaient des pouvoirs précieux qui pouvaient être transmis aux hommes.

Les animaux totémiques étaient souvent attribués lors d’une vision ou simplement par décision d’un conseil pour la tribu. Par exemple, chez les Mohawks, il existe trois clans dont les totems sont : l’ours, le loup et la tortue.

Dans plusieurs nations amérindiennes, lorsque les jeunes gens voulaient connaître leur animal totem, ils partaient en quête de visions. Ils devaient passer quatre jours et quatre nuits dans les montagnes ou dans la forêt sans manger ni boire. Pendant ce temps de jeûne, ils priaient et demandaient au Grand Esprit de bien vouloir leur envoyer une vision. Un animal apparaissait souvent d’une façon très réelle et cet animal devenait l’animal totem de la personne à qui il était apparu. Il devait apporter sa protection, son courage et sa sagesse tout au long de la vie de cette personne. De même, les hommes s’attribuaient souvent les caractéristiques qui appartenaient à leur totem.

Chez les indiens des plaines, surtout chez les Sioux, les pouvoirs de l’ours étaient souvent invoqués avant d’aller à la guerre. Les hommes peignaient sur leur visage des marques qui ressemblaient à des griffes d’ours ou ils apportaient avec eux un couteau à double lame, dont la poignée était sculptée dans la mâchoire d’un ours.

Voici une liste des principaux animaux totémiques et de leurs significations :

L'ours représente la force, l’introspection et la force de l’âme.

L'aigle est un lien avec le Grand Esprit. En fait, c’est parce qu’il vole le plus haut dans le ciel que les Amérindiens croient qu’il communique nos pensées au Créateur.

La tortue est d’abord le symbole de la Terre-Mère car les Iroquois croient que la terre est une île sur le dos d’une tortue. C’est aussi un symbole de longévité et de prudence. Sa démarche lente nous rappelle qu’il ne faut pas se précipiter avant de prendre une décision.

Le loup est un enseignant. Il représente aussi la loyauté, la fidélité parce qu’il vit en meute et qu’il reste fidèle à sa compagne toute sa vie.

Le corbeau est considéré chez certains peuples comme un porteur de magie, chez d’autres comme un oiseau messager de mort. Il aide à changer d’état de conscience et à écouter sa voie intérieure.

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Le lynx est le gardien des secrets oubliés. Il peut vous aider à voir à travers les gens et à percer le mensonge. Il symbolise le mystère et la soif de vérité.

La biche représente la douceur. Elle nous enseigne la vision au delà des éléments matériels et superficiels de la vie.

Le bélier signifie la percée, la réussite.

Le coyote est un animal sournois et trompeur.

L'oiseau-mouche représente l’élégance et la souplesse.

Le cheval signifie la terre, le voyage. Il apporte l’énergie et la vitesse.

Le dauphin symbolise le guide. Il nous enseigne tout ce qui a trait au souffle qui nous lie avec la vie et la force de vie.

Te reconnais-tu dans un de ces animaux ?

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Cycle 3











Champ de totems … totems enchantés " Miro et Picasso, sculpteurs inspirés "

1. Evocation du projet « Champs de totem » et de la réalisation d’une œuvre en trois dimensions à l’aide de matériaux un peu particuliers que sont nos rebuts de consommation.

2. Que savons-nous de ce qu’est un totem et de sa signification ?Echanges des points de vue et connaissances avant la présentation des mâts totems d’Alert Bay et de la lecture de la légende. (Fiche 2-3 - page 3)

3. Découverte de l’œuvre sculptée de deux grands artistes du XXème siècle inspirés par les œuvres d’art premier : Miro et Picasso. Fiches 2-3-1 à 2-3-3Recherche documentaire à propos de Miro et Picasso et réalisation d’une fiche biographique avec les informations récoltées.

4. A quoi nous font penser ces réalisations ?« Les sculptures de Miro ou de Picasso habitent l’espace, elles nous surprennent comme les esprits des sculptures africaines. Métamorphoses spirituelles, elles jouent avec les règnes tels des jeux de rôles. Elles semblent surgir des forêts primitives tels des caricatures et portraits, tels des monstres androïdes et masques métaphysiques, un peuple bizarre.Elles commencent un récit… »Quels sont les matériaux utilisés par ces artistes ? (Fiche 2-3 - page 4)

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5. Passage à la réalisation• Choisissons d’interpréter selon Picasso et Miro cette définition de totem :

Totem : mot algonquin- Animal, plante ou objet, considéré comme protecteur d’un individu ou comme ancêtre mythique représentant un groupe social par rapport à d’autres groupes d’une même société.- Représentation sculptée ou peinte de cet animal, de cette plante ou de cet objet .(Le Petit Larousse 2011)

• Convenons des matériaux que nous utiliserons (des matériaux de rebut métamorphosés), des techniques d’assemblage et du matériel nécessaire.• Collecte de matériaux de récupération.• Choisir l’axe qui constituera le support de notre montage.• Dessiner un croquis aide-mémoire.• Répertorier les fixatifs nécessaires.• Pour assembler les différentes pièces d’un volume, on peut : coller, lier, clouer,

visser, percer, perforer, entailler, inciser, emboîter, imbriquer, enrouler, plier, tordre, superposer, recouvrir.


• Faire appel à la générosité des parents bricoleurs.• Dresser une liste des outils nécessaires et se les procurer.• Inventer des procédés, se montrer ingénieux .• Personnaliser la sculpture-totem : mise en couleur (recouvrement avec papier,

peinture acrylique), décoration (collage, inclusion de matières...), habillage de tissus ou de papier, bourrer la tête, le corps (filet à mailles fines, sachet plastique…).

• Donner un nom au totem, inventer une légende, écrire les vœux qu’on voudrait voir exaucés sur des bandes de papier enroulées puis cachées à l’intérieur du totem.

6. Lors de l’exposition « Champ de totems », le travail de documentation sur les deux artistes pourra être exposé aux côtés des œuvres de la classe.

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A propos de PicassoLouis Aragon écrit dans La Peinture au défi :

« Je l’ai entendu se plaindre parce que tous les gens qui venaient le voir et qui le voyaient animer de vieux bouts de tulle et de carton, des ficelles et de la tôle ondulée, des chiffons ramassés dans la poubelle, croyaient bien faire en lui apportant des coupons d’étoffes magnifiques pour en faire des tableaux. Il n’en voulait pas, il voulait les vrais déchets de la vie humaine, quelque chose de pauvre, de sali, de méprisé. »

Et c’est le même œil neuf qu’il porte sur les masques et les fétiches des cultures non européennes dont il assimile les structures et les formes pour les mettre en œuvre dans ses pièces, effaçant ainsi la prépondérance d’une histoire de l’art strictement attachée aux cultures européennes.

A propos de MiroLes sculptures de Miro sont construites avec une grande liberté d’architecture. Ce sont des assemblages, des collages, des prélèvements d’objets et de matériaux pauvres : cartons, plaques de fer, outils volés associant le déconsidéré, le rejeté à ce qui est magnifié, construit pour traverser le temps.

« Pour faire des sculptures, me servir comme point de départ des objets que je collectionne…, faire une sorte de collage… »Femme, 1946, montage instable constitué d’un os, d’une boule de pierre et d’une tige de fer.

« Miro ne soumet pas à sa volonté les objets de rebut pour la plupart des débris (ferrailles, outils de jardinage, chaussures, chaises...), et les déchets naturels (os, souches d’arbres, racines...)amassés dans l’atelier, contrairement à Picasso qui les dénature, les détourne de leur fonction pour ne garder que leur forme. » (Jacques Dupin)

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Cycle 4











« Des matériaux patiemment accumulés, rescapés des poubelles, des encombrants ou encore offerts à Josette par des proches soulagés de cette « mise au rebut périphérique ». Des matériaux à ses yeux trop vite abandonnés, sauvés grâce à son intervention. En effet, récupérer n’est pas seulement pour Josette un geste d’accoutumance, une formidable possibilité de créer à moindre coût ou encore un excellent moyen de profiter d’une densité émotionnelle dont l’objet fraîchement acquis est dépourvu. C’est aussi une manière de réagir à l’indécence que nous avons, au sein des sociétés industrialisées, à privilégier le flambant neuf et pour cela à éliminer trop rapidement, alors que tant de gens n’ont rien. »

à propos de Josette Rispal, sculptrice contemporaine.

Champ de totems … totems enchantés " Métamorphose et métaphore "

1. Evocation du projet « Champ de totem » et de la réalisation d’une œuvre en trois dimensions.

Qu’est-ce qu’une sculpture ? Où trouve-t-on des sculptures ? Citer des exemples, apporter des photos.

• Ce mot évoque immédiatement des techniques compliquées, des matériaux nobles, des outils sophistiqués, des dimensions parfois importantes…

• Une sculpture est un objet d’art souvent statique, en matières dures, posé sur un socle, habituellement figuratif…

• Les sculptures contemporaines ne représentent pas nécessairement le réel, elles sont abstraites. Elles associent l’acte de tailler, d’assembler, de déformer, d’accumuler… Les matériaux utilisés ne sont pas uniquement le marbre, le bois ou le métal mais aussi le terre, le plâtre, le carton, le savon, le polystyrène, le plastique, le tissu, des matières composites…

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Fiche 2-4

Exemples de sculptures(illustrations)

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Matériaux utilisés

Lieu d’installationDimensions

Représentation(figurative/abstraite)

Sentiment inspiré

Fonction(esthétique-

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symbolique-…)

Pratiquons de la même manière avec les représentations de sculptures. Fiches 2-3-1 à 2-3-3• Exemplaire d’art premier (fétiches)• Sculptures de Miro et Picasso (avec utilisation de matériaux composites)• Sculpture contemporaine de notre environnement et leur fonction symbolique

(apportées par les élèves et ci-dessous)

Proposition d’une définition :

Sculpture : suggestion d’un objet dans l’espace au moyen d’une matière à laquelle on impose une forme déterminée dans un but esthétique. (Petit Robert)

2. Rencontre avec une artiste contemporaine dans son atelier. (Vidéo Omega TV Josette Rispal’ à consulter sur Google)

• Présentation de l’œuvre d’une artiste contemporaine au travers d’une vidéo hébergée sur le site Omega TV.

• L’artiste commente son œuvre et ses aspirations.• Première vision sans prise de notes.• Deuxième vision avec relevé d’éléments intéressants pour un échange ultérieur.• Que retenir d’intéressant pour notre réalisation sculpturale ?

Quelques mots-clés pour un échange :Allégories et symbolesRetrouver l’humain Des visages et des hommesCréation d’un monde extravagantFantasmagoriqueRêve

3. Comparons cette conception de la sculpture avec celle qu’en avait les Amérindiens au travers de la réalisation de totems, du lien entre la terre et le ciel, de l’élan vers le ciel. (cfr texte)

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4. Passage à la réalisation.• Choisissons d’interpréter à notre manière le message de Josette Rispal, cette métaphore

de notre société de consommation, de même que cette citation d’un critique d’art. (Texte ci-dessous)

• Convenons des matériaux que nous utiliserons (des déchets métamorphosés), des techniques d’assemblage et du matériel nécessaire.

• Collecte de matériaux de récupération.• Choisir l’axe qui constituera le support de notre montage.• Dessiner un croquis aide-mémoire.• Répertorier les fixatifs nécessaires.• Pour assembler les différentes pièces d’un volume, on peut : coller, lier, clouer,

visser, percer, perforer, entailler, inciser, emboîter, imbriquer, enrouler, plier, tordre, superposer, recouvrir.


• Faire appel à la générosité des parents bricoleurs.• Dresser une liste des outils nécessaires et se les procurer.• Inventer des procédés, se montrer ingénieux.• Personnaliser la sculpture-totem : mise en couleur (recouvrement avec papier,

peinture acrylique), décoration (collage, inclusion de matières...), habillage de tissus ou de papier, bourrer la tête, le corps (filet à mailles fines, sachet plastique…).

• Donner un nom au totem, inventer une légende, écrire les vœux qu’on voudrait voir exaucés sur bandes de papier enroulées puis cachées à l’intérieur du totem.

5. Exposition du totem réalisé au côté des totems des autres classes. Cette réalisation pourra être accompagnée d’un texte décrivant le cheminement de la réalisation.

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Fiche 2-4

Sculpture contemporaine évoquant les activités traditionnelles d’un village du sud de l’Italie. Réalisée avec de vieux outils et le réemploi de divers matériaux, elle accueille le voyageur à l’entrée du village, au centre d’un rond point.

Elle est porteuse d’une symbolique. Laquelle ?

Josette RispalNée en 1946 en France. Elle vit et travaille à Paris. Sculpteur autodidacte.Elle crée des objets d’une grande beauté plastique en privilégiant des matériaux de récupération, des petits riens, des bouts de tissus, des fragments d’objets, un bouchon de carafe, des breloques sauvées d’une mort certaine et elle leur redonne une autre fonction. D’un rien, elle fait apparaître l’enchantement.Elle les assemble, les coud, les superpose avec génie pour donner vie à des créatures étranges et poétiques, des poupées qu’elle appelle chiffonnettes et des grands mannequins, les Vestiges.Les mannequins sont richement vêtus de tissus, de velours, de dentelles et se parent d’une profusion de bijoux et de pendentifs extravagants, insolites, fantaisistes qui se veulent quant à eux une caricature de notre société de consommation.

Un univers où magie et symboles se côtoient.« Des matériaux patiemment accumulés, rescapés des poubelles, des encombrants ou encore offerts à Josette par des proches soulagés de cette « mise au rebut périphérique ». Des matériaux à ses yeux trop vite abandonnés, sauvés grâce à son intervention. En effet, récupérer n’est pas seulement pour Josette un geste d’accoutumance, une formidable possibilité de créer à moindre coût ou encore un excellent moyen de profiter d’une densité émotionnelle dont l’objet fraîchement acquis est dépourvu. C’est aussi une manière de réagir à l’indécence que nous avons, au sein des sociétés industrialisées, à privilégier le flambant neuf et pour cela à éliminer trop rapidement, alors que tant de gens n’ont rien. »

A méditer !

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