Tome 8 : santé et social

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Regards croisés sur la télémédecine■ Vers la télémédecine, pour tous, partout.■ Une solution pour lutter contre les déserts médicaux. ■ Ne peut être la réponse à la fermeture d’hôpitaux publics.

Jean-Michel Astier, adjoint au maire de Saint-Vincent-de-Salers (15)

Dossier santé■ Interviews et témoignages : service néonatalité de Villefranche-sur-Saône (69).■ Le rôle des communes est d’accompagner les organismes hospitaliers et institutions médicales.

Bernard Perrut, maire de Villefranche-sur-Saône et président du conseil d’administration du centre hospitalier

Samu 75 en visioconférence■ Service de visioconférence mobile. ■ Une solution qui améliore la qualité des informations échangées entre praticiens.■ Un service pour favoriser la prise de décision collégiale entre le médecin régulateur du Samu et l’équipe médicale d’intervention.

Dr Michel Nahon, Samu de Paris (75)

Plébiscite. Les élus encouragent le déploiement de la télémédecine, envisagée comme une façon de lutter contre les déserts médicaux, tout en mettant en garde les pouvoirs publics devant la tentation de viser uniquement les économies.

Télétransmission. Le système mis en place à Villefranche-sur-Saône permet non seulement de veiller à la sécurité de l’enfant, mais aussi de maintenir le lien parents-enfants, par le système de transmission d’images via Internet.

Visio Emergency Carbox. Implantée à l’hôpital Necker, cette solution de visioconférence est destinée à faciliter les échanges entre les medecins et le Samu afin d’améliorer la qualité du travail des urgentistes et des soins en intervention.

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■ Paroles d’élus Quelles étaient vos principales attentes en matière de technologies numériques ? En quoi ont-elles été satisfaites ?■ Pr Jean Cassagnes Les professionnels de santé, médecins y compris, attendent essentiellement des outils de partage de l’information. Aujourd’hui, le constat – ancien – est clair : chacun travaille dans son coin ! Les échanges d’information sont rares et le manque de coordination est patent. Évoqué depuis des décennies, le dossier médical partagé (DMP) tarde à voir le jour, malgré certaines avancées et la création de l’Agence des systèmes d’information partagés de santé (Asip Santé), en charge de la mise en place du DMP au niveau national. Imaginez la sécurité apportée par cet outil pour les patients, épargnés de la répétition inutile d’examens. Actuellement, quand un patient

est admis dans un service hospitalier, aucun de ses antécédents n’est facilement accessible, ses thérapeutiques nous sont souvent inconnues. C’est donc l’une des priorités absolues. C’est d’ailleurs pourquoi, au sein de notre groupement de coopération sanitaire, Cardiauvergne, un dossier partagé a été instauré sur cette pathologie gravissime qu’est l’insuffisance cardiaque. Opérationnel depuis quelques mois, il est très efficace. L’interopérabilité entre systèmes informatiques doit être totale : aujourd’hui, il existe pour les dossiers médicaux plus d’une dizaine de logiciels métier qui ne communiquent pas entre eux ! Chez les pharmaciens, fort heureusement, les deux principaux outils sont interopérables.■ Paroles d’élus Quels bénéfices particulièrement marquants retenez-vous de cet apport du numérique ?■ Pr Jean Cassagnes Je pense à de

nombreuses améliorations des soins, sources de substantielles économies pour les dépenses de santé, devenues très lourdes à assumer pour notre société. Mais ces outils ne remplaceront jamais les professionnels. Le contact humain doit rester prioritaire : la proximité du médecin généraliste et de l’infirmière reste incontournable. Se servir des avancées technologiques, oui, mais il n’est pas pensable de faire de la bonne médecine uniquement par téléphone. ■ Paroles d’élus Quels outils vous ont le plus interpellé ?■ Pr Jean Cassagnes Grâce à la télé-expertise – technique bien maîtrisée –, il est possible d’envoyer des images pour les faire interpréter par des experts, à condition que le débit soit suffisant. Les images d’électrocardiogrammes que je reçois sur mon iPhone permettent

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l’avis de l’expert

Professeur Jean Cassagnes, ancien chef du pôle de cardiologie du CHU de Clermont-Ferrand, directeur médical de Cardiauvergne

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un diagnostic. Cette avancée est utilisée dans les stations alpines, où les pisteurs peuvent télétransmettre au CH de Briançon l’électrocardiogramme d’un skieur présentant une douleur thoracique.Autre exemple, la radiologie. Il faut des compétences particulières pour commenter une imagerie en coupe (scanner ou IRM). Aux États-Unis, des images recueillies aux quatre coins du pays sont aujourd’hui envoyées en Inde et interprétées par des médecins spécialistes. Cependant, travailler en dehors du contexte clinique peut-être source d’erreurs. Donc, oui à une certaine centralisation dans le télédiagnostic, mais raisonnablement et sans couper le contact avec le professionnel de proximité.Il en est de même pour la télésurveillance. Prenons l’exemple des stimulateurs cardiaques ou des défibrillateurs implantés : les patients sont équipés et télésurveillés.

Toutefois, les applications les plus attendues concernent les pathologies chroniques, comme l’insuffisance cardiaque, parce qu’elles sont graves, fréquentes et coûteuses. Dans le dispositif Cardiauvergne, un seul capteur est confié au patient : une balance avec télétransmetteur (la mesure quotidienne du poids est déjà un indicateur très performant). Demain, les outils mesureront la fréquence cardiaque, la tension artérielle, la saturation du sang en oxygène, l’activité physique (podomètre), etc. Cela dit, plutôt que de multiplier les capteurs, mieux vaut un dossier médical bien renseigné par l’infirmière qui, comme à Cardiauvergne, peut transmettre la surveillance clinique par smartphone. La surveillance biologique est envoyée par télétransmission depuis le laboratoire aux pharmacies, qui délivrent les médicaments et complètent le dossier. À partir de ces données, un système

expert que nous avons développé génère des alarmes. Notre rôle est alors de gérer ces alertes et de coordonner les soins.■ Paroles d’élus Ces technologies sont-elles une bonne réponse, voire la réponse, à la raréfaction médicale ? ■ Pr Jean Cassagnes Il est possible de pallier en partie cette raréfaction, sans aucun risque pour les patients. Aussi, comment accepter, par exemple, d’attendre six ou huit mois pour une consultation d’ophtalmologie ? La mise en place d’une délégation de surveillance à des orthoptistes serait envisageable : des outils permettraient de réaliser un fond de l’œil ou de mesurer la tension intraoculaire, et transmettraient ces données à l’ophtalmologiste pour interprétation et validation. Un véritable gain en rapidité d’intervention et en économies !> www.cardiauvergne.com

Partager l’information entre tous les professionnels de santé, en particulier

ceux qui sont proches du patient, c’est l’enjeu essentiel du moment. Il est très attendu par tous.”

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l’interview Pour Frédéric Valletoux, maire de Fontainebleau et président de la Fédération hospitalière de France, “l’e-santé doit rester un outil au service de la politique de santé, facilitant l’atteinte des axes majeurs que sont la qualité et la pertinence des soins, l’accessibilité et l’efficience, dans un contexte de ressources financières et humaines restreintes”. Il rappelle ici, à l’attention des lecteurs de Paroles d’élus, la multiplicité des termes et leur définition, ainsi que les objectifs qu’il est possible de leur assigner.

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Frédéric Valletoux,maire de Fontainebleau et président de la Fédération hospitalière de France

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■ Paroles d’élus Quelles ont été les avancées qui, grâce au numérique, ont permis le développement de la télémédecine en vue de repenser la relation aux malades ?■ Frédéric Valletoux Le terme de télémédecine regroupe un panel d’outils très variés : la téléconsultation, la télé-expertise, la surveillance et l’assistance médicales, entre autres. Il s’agit d’une forme de pratique médicale à distance rendue possible par les évolutions des technologies et par un cadre réglementaire récent qui se développe sur l’ensemble du territoire.La télémédecine est un levier pour la mise en place de nouvelles organisations pouvant répondre aux défis actuels de notre système de santé, notamment en matière d’accessibilité aux soins. Elle répond également à une demande de qualité et de pertinence des soins de la part des citoyens, mais aussi de prise en charge de leur pathologie.La télémédecine permet en effet d’améliorer l’accessibilité à des soins de qualité pour tous sur l’ensemble du territoire ; d’optimiser l’utilisation du temps de ressources médicales rares (enjeu de la démographie médicale) ; de perfectionner les parcours de soins des patients. Cinq priorités nationales ont ainsi été définies (lire ci-dessous).

L’e-santé doit rester un outil au service de la politique de santé, facilitant l’atteinte des axes majeurs que sont la qualité et la pertinence des soins, l’accessibilité et l’efficience, dans un contexte de ressources financières et humaines restreintes. Enfin, la télésanté doit être un levier d’amélioration dans l’information aux patients, avec par exemple la mise en place de portails grand public permettant une information éclairée des usagers. ■ Parole d’élus Le numérique est-il, d’après vous, la bonne réponse à la désertification médicale ? Et comment y associer les collectivités territoriales et les opérateurs ?■ Frédéric Valletoux La télémédecine n’est pas “LA bonne réponse” à la désertification médicale même si, bien sûr, le numérique favorise l’accès à des spécialistes à distance et permet d’allier qualité et proximité. Toutefois, il faut rappeler que l’acte de télémédecine suppose la présence d’un professionnel de santé au côté du patient et qu’aucun outil technologique ne peut remplacer les soignants.Le numérique permet d’accompagner des réorganisations répondant à cet enjeu, comme dans le cadre du déploiement des contrats locaux de santé en lien avec

les collectivités territoriales. L’engagement des opérateurs, s’agissant des professionnels de santé, repose sur le projet des soins et d’accompagnement porté pour répondre aux besoins des populations.Il convient par ailleurs que le modèle économique soit viable et pérenne afin de donner aux opérateurs de santé, mais aussi aux industriels, la visibilité nécessaire à un déploiement de grande ampleur.■ Parole d’élus Que peut-on attendre des solutions numériques en matière de dépendance ?■ Frédéric Valletoux S’agissant de la dépendance, il est clair que les besoins existent, notamment autour du maintien à domicile, et que des solutions sont proposées. Le développement se heurte toutefois à la solvabilité actuelle du marché en lien avec la question plus générale des modalités de financement de la perte d’autonomie.> www.fhf.fr

> www.fontainebleau.fr

■ La télémédecine en cinq priorités nationales : permanence des soins en imagerie, prise en charge des AVC, santé des personnes détenues, prise en charge des maladies chroniques, soins en structures médicosociales et hospitalisation à domicile.■ Fédération hospitalière de France (FHF) Créée en 1924, la FHF réunit plus

de 1 000 établissements publics de santé (hôpitaux) et autant de structures médicosociales (maisons de retraite et maisons d’accueil spécialisées autonomes), soit la quasi-totalité des établissements du secteur public. Cette légitimité et sa dimension nationale font de la FHF un acteur de premier plan du monde de la santé, d’autant plus écouté

qu’il est transpolitique, comme en témoigne la composition de son conseil.■ État d’urgence sur l’accès aux crédits bancaires Dans une tribune, publiée par Les Échos du 24 juillet 2012, Frédéric Valletoux s’est inquiété des graves difficultés d’accès aux liquidités bancaires qui pèsent sur les hôpitaux depuis plusieurs mois. “Une situation

qui affecte tant la gestion courante des établissements que leur capacité à financier à moyen et long terme leurs investissements (…). Sous l’effet de la crise de la dette, les hôpitaux publics doivent faire face à une nette diminution de leurs disponibilités d’emprunt, couplée à une forte augmentation des marges et des taux proposés…”

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BaliseAir intérieurMesure

■ Environnement. À Chambéry, la nouvelle crèche a été construite dans un bâtiment basse consommation et HQE® (haute qualité environnementale). Pour s’assurer que les en-gagements prévus étaient tenus, la Ville a sou-haité mesurer la qualité de l’air à l’intérieur de ce nouvel établissement et la surveiller pendant un an. L’évaluation a porté sur le confort et la recherche de polluants, en particulier les COV (composés organiques volatils) et le formaldé-hyde, puissant irritant des voies respiratoires. Une initiative bienvenue dans un lieu qui ac-cueille des enfants de 0 à 3 ans !

■ Surveillance. Lancé en novembre 2010, le projet est piloté par le bureau d’études Azi-mut Monitoring, qui développe sa balise en-vironnementale. Le suivi dure dix mois, puis reprend pour une semaine de test, au terme de douze mois, afin de contrôler la qualité de l’air intérieur. Le coût mensuel de 150 euros est financé par la Ville, qui investit pour vérifier le respect des critères définis en amont lors de la construction. Parallèlement, le personnel a été formé par un éco-infirmier, notamment sur l’utilisation des produits d’entretien.> [email protected]

Qualité de l’air sous surveillanceChambéry (Savoie) Ville de 58 000 habitants en Rhône-Alpes, préfecture de département et ville centre de Chambéry Métropole, zone urbaine de 125 000 habitants au cœur des Alpes.

Lors de l’ouverture d’un espace multiaccueil pour enfants, la Ville a évalué pendant dix mois la qualité de l’air intérieur. Nous avons ainsi pu mesurer et traiter les sources de polluants, tout en préservant les performances énergétiques.”Henri Dupassieux, adjoint au maire de Chambéry, chargé notamment des bâtiments publics et de la sécurité sanitaire

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‘‘// Une initiative numérique de Chambéry Métropole

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E-santéCloudPartage

■ Archives en nuage. Le NumériParc du Grand Roanne abrite la première plateforme d’archivage et de partage en cloud de don-nées d’imagerie médicale à l’échelle d’un ter-ritoire de santé. En toute sécurité, les établis-sements de soins et les praticiens peuvent y archiver radios, scanners et IRM, les partager entre professionnels de santé, et demander une interprétation à distance à un radiologue spécialiste. Le dossier des patients et leur his-torique sont ainsi directement consultables en ligne par les établissements publics, mutua-listes et privés.

■ Territorial. En 2009, Grand Roanne Agglo-mération a missionné l’Adel42 pour dévelop-per une nouvelle activité dans son centre de données NumériParc. Le système d’archivage et d’échanges est né d’un partenariat entre, notamment, la Mutualité française Loire, le CHU de Saint-Étienne, et Carestream, spé-cialiste mondial du traitement de données médicales et hébergeur agréé. Opérationnel depuis le 2 avril 2012, ce projet implique un coût de fonctionnement d'un montant de 50 000 euros.> [email protected]

L’e-santé contre la désertificationAgence de développement économique de la Loire-Adel42 (Loire)Communauté d’agglomération de Rhône-Alpes comptant six communes et près de 80 000 habitants, le Grand Roanne est un territoire urbain en reconversion industrielle défense qui bénéficie de la fibre optique, comme tout le département.

L’enjeu de l’e-santé, c’est l’amélioration des conditions de prise en charge des patients ainsi qu’un nouveau modèle économique dans le contexte de la désertification médicale en France. L’innovation est en vue, mais l’avenir reste à inventer !”Georges Ziegler, vice-président du Conseil général de la Loire, président de l’Adel42

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UrgenceNuméro uniqueHandicap

■ Urgence. Qu’elles soient victimes ou témoins d’une situation d’urgence, les personnes dé-ficientes auditives ont la possibilité d’alerter les services de secours en composant un nu-méro adapté, le 114, par fax ou SMS, pour être secouru au même titre que les personnes valides, sans intervention d’une tierce personne et dans une très grande autonomie. Grâce à ce numéro unique et gratuit, leurs demandes sont transférées par le CNR 114, installé au CHU de Grenoble, aux services de secours spécialisés en France : Samu, SDIS, services de police et de gendarmerie.

■ Accessibilité. À la demande du ministère de la Santé, après mise en place d’un comité de pilotage en 2010, une offre sur mesure a été présentée par Orange autour de plusieurs rubriques : externalisation par hébergement de la plateforme de gestion des contacts SMS/fax et de la plateforme d’appels, liens opéra-teurs voix/data, intégration d’équipements sur site client, etc. Aujourd’hui, tous les appels vers le 114 arrivent à la plateforme installée dans les locaux du CHU de Grenoble. Le 114 ne se substitue pas au 15, au 17 ou au 18.> [email protected]

Grâce à notre travail, à la technologie d’Orange et à une volonté nationale, nous avons pu ouvrir un service dédié aux appels d’urgence des personnes sourdes et malentendantes. Le 114 fonctionne 7 j/7 et 24 h/24 et est accessible par fax et SMS. L’objectif, à l’horizon 2013, est de mettre en place les dispositifs vidéo, voix et texte en temps réel.”Michel Destot, maire de Grenoble, député de l’Isère et président de l’Association des maires de grandes villes de France (AMGVF)

Urgence pour sourds et malentendants au 114 !CHU de Grenoble (Isère)Le CHU de Grenoble est précurseur en matière d’accueil et d’adaptation du parcours de soins pour les sourds et malentendants.

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■ Appropriation. En lançant en 2010 une enquête-santé en ligne sur son territoire, le conseil de développement Arras Pays d’Artois voulait recueillir le vécu (positif et/ou négatif), le ressenti concernant la santé et le bien-être de ses habitants. Le questionnaire, dis-ponible pendant deux mois sur un site Internet, cherchait à percevoir d’éven-tuelles différences entre milieux urbain et rural afin de déceler les attentes et émettre des propositions. Autre objectif : favoriser une appropriation des outils numériques et les utiliser pour élargir la démarche au plus grand nombre.■ Acteurs impliqués. Deux années ont été nécessaires, de 2008 à 2010, pour passer du projet à la réalisation et trouver le financement (58 500 euros de fonctionnement pour soixante-huit jours d’enquête, avec des subventions issues principalement de l’Europe (Fe-der) et de l’État, mais aussi de la Région (programme Dream) et du domaine de la santé. La mobilisation des agents des 11 EPCI, à travers un réseau d’un millier de contacts, et des acteurs du milieu médical ont aidé à atteindre un niveau de réponse très satisfaisant. Les cybercentres ont aussi tenu leur rôle en soumettant l’enquête à leurs visiteurs ; l’hôpital d’Arras a d’ailleurs installé un PC dans son hall.> [email protected]

“Enquête-santé” en ligneArras Pays d’Artois (Pas-de-Calais) Groupement de 12 intercommunalités, soit 255 communes du Pas-de-Calais représentant 206 000 habitants, territoire “modèle” de solidarité et d’équilibre spatial : 11 territoires ruraux et une agglomération rassemblés autour d’un projet commun de développement.

Notre Communauté de communes a recueilli un maximum de réponses à cette enquête santé du Pays d’Artois grâce à notre pratique éprouvée de la concertation : nous travaillons depuis des années sur la numérisation et la mise en réseau du territoire. En outre, le sujet de la santé y est brûlant, du fait de la désertification.”Pierre Guillemant, président de la Communauté de communes de l’Atrébatie, maire de Magnicourt-en-Comté

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Consultation en ligneTémoignageExpression

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■ Information partagée. Cardiau-vergne assure la veille et la coordination des soins des 2 000 patients insuffisants cardiaques les plus graves de la région par un partage de l’information via un dossier médical informatisé. Comme un hôpital virtuel ! Le malade est équipé d’une balance et d’un télétransmetteur, tandis que les infirmières sont munies d’un smartphone pour accéder, comme les laboratoires et les pharmaciens, au dossier du patient. Un système ex-pert développé par la filiale d’Orange, Almerys, génère des alarmes ou des alertes suivant le niveau de gravité. ■ Coordination des soins. Cardiau-vergne a été élaboré par 32 partenaires et mis en œuvre fin 2011 grâce au fi-nancement de l’Europe (120 000 euros), de l’État (30 500 euros), des quatre Conseils généraux (113 000 euros), de la Région (30 500 euros) et de l’ARS (73 500 euros). Une balance couplée à un télétransmetteur est confiée au pa-tient pour transmettre une pesée quoti-dienne et repérer toute prise de poids. Le dossier médical est renseigné au moyen d’un smartphone par l’infirmier libéral, mais aussi par les pharmaciens auxquels les médecins peuvent envoyer des modifications de traitement.> [email protected]

Favoriser la prise en charge des pathologies chroniques et en particulier l’insuffisance cardiaque, c’est améliorer la qualité de vie des malades en diminuant le nombre des hospitalisations. C’est aussi renforcer la transversalité entre tous les soignants à l’hôpital, en ville et dans les Ehpad.”François Dumuis, directeur général de l’ARS d’Auvergne

Hôpital virtuelAgence régionale de santé (Auvergne)L’Agence régionale de santé (ARS) d’Auvergne met en œuvre la politique régionale de santé, en coordination avec les partenaires et en tenant compte des spécificités de la région et de ses territoires.

Dossier médical informatiséPartage de l’informationCoordination

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■ Fiabilité et sécurité. Toutes les demandes de secours par téléphone, qu’elles parviennent au 15, au 18 ou au 112 (Samu ou pompiers), sont sécurisées grâce à la mise en place par Orange d’une boucle en fibre optique entre le SDIS 66, le centre hospitalier de Perpignan et le réseau. Le système d’@-alerte fiabilise et sé-curise le traitement des secours : grâce à un maillage, la disponibilité du service est préser-vée, la réaction à la demande de secours et la rapidité d’intervention sont accélérées.■ Réseau privé. Grâce à 25 kilomètres de fibre optique, l’arrivée des appels de demandes de

secours a été sécurisée : ceux-ci sont prio-ritairement dirigés vers le site principal du SDIS, puis vers le site de repli du centre hospitalier de Perpignan. Après localisation de l’appel à l’aide de l’annuaire inversé, un message d’alerte est transmis informatique-ment en deux à trois millisecondes, grâce à un VPN (réseau sécurisé privé), à l’un des 53 centres d’incendie et de secours concer-nés, où se tiennent prêtes à intervenir des équipes du Samu (budget global estimatif de 350 000 euros).> [email protected]

Secours améliorés par boucle optiqueSDIS 66 (Pyrénées-Orientales) Peuplé de 470 000 habitants, le département des Pyrénées-Orientales dispose depuis 1996 d’une organisation dédiée à la protection des personnes, des biens et de l’environnement contre les accidents, sinistres et catastrophes.

Les innovations mises en œuvre – l’aménagement d’une boucle de fibre optique, entre autres – nous garantissent de ne pas perdre d’appels, d’assurer la pérennité en tous temps de l’arrivée d’appels d’urgence, et de jouer la rapidité dans le déclenchement des véhicules et des personnels des centres de secours. De précieuses secondes gagnées pour une efficacité accrue au profit de la population.”Marcel Mateu, vice-président du Conseil général des Pyrénées-Orientales

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Boucle optique VPN Coud computing

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ExpérimentationGérontechnologie Prise en charge

■ Protection. Le Conseil général a engagé en 2009 une expérimentation de nouvelles tech-nologies au service de la gérontologie. Trois Ehpad (Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) haut-savoyards ont ainsi été équipés de boîtiers RFID, dispositif de courte portée utilisé à l’intérieur des bâti-ments et en protection de sortie afin que les patients ne soient pas exposés aux dangers (circulation…). Dix patients à domicile ont été, pour leur part, munis de bracelets GPS char-gés de donner l’alerte et de les localiser s’ils sortaient d’une zone définie.

■ Compétences multiples. Il s’agissait d’éva-luer le service rendu aux patients et aux collec-tivités en matière de sécurité et d’autonomie pour aboutir à des indicateurs fiables. Cette expérimentation a été mise en place en 2009 et suivie jusqu’en juin 2011. Elle s’est appuyée sur des compétences internes et externes (à travers “MIND”, intégrateur du projet), en par-tenariat avec le CHU de Grenoble. Elle a néces-sité près de 100 000 euros HT d’équipement, complétés d’une évaluation éthique et sanitaire par le CHU de 25 000 euros.> [email protected]

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L’expérimentation sur les gérontechnologies est la marque de notre volonté d’innover en mettant le numérique au service des personnes âgées dépendantes.”Christian Monteil, président du Conseil général de Haute-Savoie

Géolocalisation et dépendanceConseil général (Haute-Savoie)Située au nord des Alpes françaises, la Haute-Savoie voisine avec la Suisse et l’Italie. Entre lacs et haute montagne, prairies, vallées, forêts, alpages et collines composent un paysage aux multiples facettes.

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TélémédecineDonnées médicalesDésertification médicale

■ Lutter contre les déserts médicaux. Le pôle d’excellence rurale (PER) télémédecine est un projet innovant porté par le Conseil général de la Lozère. Il améliore l’accès et la qualité des soins en zone rurale de montagne. Après un réseau de visioconférences dans les établisse-ments de santé en 2007, un système de partage des informations a été installé entre les méde-cins généralistes urgentistes et le Samu 48 en juillet 2011. Équipé d’un terminal portable relié à un réseau sécurisé indépendant de la couverture mobile, le médecin transmet en temps réel le diagnostic et les actes pratiqués en intervention.

■ Sécurité et cryptage. Ce PER présente l’inté-rêt de fédérer la médecine libérale et hospitalière, mais aussi les établissements sanitaires de Lo-zère, publics ou privés. Les échanges sont sécuri-sés sans perte de données, cryptés et optimisés : en cas de coupure, les messages sont conservés et acheminés lors d’une reconnexion automa-tique. Ce dispositif, qui fonctionne même sans couverture mobile ou interne, équipe 35 méde-cins lozériens. Son coût s’élève à 769 630 euros, dont 50 % financés par l’État, 30 % par le Conseil général de la Lozère, et 20 % autofinancés. > [email protected] / [email protected]

Circulation des informationsCentre hospitalier de Mende (Lozère)Villages authentiques, paysages gorgés de lumière, la Lozère est un département rural, écrin épargné par les grands ensembles et les concentrations industrielles, classé en zone de montagne avec l’altitude moyenne habitée la plus haute de France (1 000 m).

Le Conseil général de la Lozère investit dans le numérique. Ce pôle d’excellence rurale télémédecine est un bel exemple de tous les avantages apportés par le très haut débit. Il abolit les distances, relie les hommes et sauve des vies.”Jean-Paul Pourquier, président du Conseil général de Lozère

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LivraisonTraçabilitéLien social

■ Traçabilité bon marché. Ce dispositif de li-vraison à domicile à bas coût (2 euros par colis) est une initiative durable (livraisons par chariots et à pieds deux fois par jour) et innovante : non seulement La Tournée favorise les achats chez les petits commerçants, mais elle est créatrice d’emplois valorisés et renforce le lien social dans les quartiers, notamment pour les per-sonnes isolées ou en situation de handicap. La confiance est établie grâce à un système de traçabilité des colis (marquage en code 2D), scanné par le smartphone des livreurs.■ Groupement. L’expérimentation de La Tournée,

menée dans les XIXe et XXe arrondissements, est portée par l’Alud (Association pour une lo-gistique urbaine durable). Née de l’initiative d’un groupe d’entrepreneurs issus des secteurs de l’innovation technologique et sociale, elle a pour objectif de créer des emplois (quatre salariés, dont deux à temps plein et deux à temps partiel) et du lien social. Outre 700 000 euros de budget, elle a nécessité le développement d’une appli-cation informatique mobile par Atos Worldline ainsi que la fourniture de communications et de terminaux mobiles par Orange.> [email protected]

La Tournée confirme l’attachement des Parisiennes et des Parisiens à leur vie de quartier dans toutes ses composantes, et s’inscrit ainsi dans une ville humaine et responsable.”Pauline Véron, adjointe au maire de Paris, chargée de l’économie sociale et solidaire

Lyne Cohen-Solal, adjointe au maire de Paris, chargée du commerce, de l’artisanat, des professions indépendantes et des métiers d’art, conseillère du Ve arrondissement

La Tournée : livraison à domicileParis et Alud (Paris)Les XIXe et XXe arrondissements de Paris rassemblent dans une zone urbaine à forte densité une part importante de la population totale de la capitale (2 256 000 habitants) avec des enjeux forts d’optimisation de logistique urbaine.

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Épicerie sociale Tablettes numériquesAteliers de cuisineÉquilibre alimentaire

■ Ingrédients et recettes. En juin 2012 s’ou-vrait dans le XVe arrondissement de Paris l’épi-cerie sociale “L’Étape” de la Croix-Rouge, aidée par différents acteurs, dont la mairie d’arrondis-sement, la Ville de Paris et la Fondation Orange. Dans ces murs, des ateliers nutrisanté numé-riques ont été ouverts afin d’accompagner les bénéficiaires dans leur approvisionnement, en leur présentant de multiples possibilités pour accommoder les ingrédients choisis via une ta-blette tactile montrant des photos et des vidéos pratiques inspirées du livre Cuisinez malin (édité par la mairie de Paris et l’association Fasti).

■ Tablettes et vidéos. Trois mois après l’ouver-ture de la première épicerie sociale de la Croix-Rouge dans Paris, en mars 2012, débutaient les ateliers nutrisanté numériques. Dès le début, Orange s’est associé à la démarche en la com-plétant par un support multimédia ludique com-posé de trois tablettes numériques tactiles mises à disposition sur place (budget : 4 338 euros HT, incluant les terminaux et une ligne ADSL). Des vi-déos ont été tournées dans les ateliers de cuisine organisés par l’association Fasti (www.paris.fr).> [email protected]> [email protected]

E-tablette à l’épicerie socialeParis (Paris)Quartier le plus peuplé et le plus vaste de la plus grande ville de France, le XVe arrondissement de Paris concentre 235 300 habitants au sud-ouest de la capitale.

L’épicerie sociale aide les personnes en difficulté à accéder à une nourriture saine et équilibrée. Les recettes proposées sur les tablettes numériques permettent aux familles de mieux utiliser les produits, de mieux consommer, et leur donnent de délicieuses idées de repas.”Olga Trostiansky, adjointe au maire de Paris, en charge de la solidarité

Sylvie Ceyrac, adjointe au maire du XVe arrondissement, chargée de la solidarité

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Réflexion et évolutionsCette expérimentation de télésanté a ouvert une réflexion au sein du Conseil général du Cantal, et c’est tout naturellement qu’une étude concernant l’e-santé et notamment la télémédecine a été prévue en 2012 par le Département. Certains établissements cantaliens, spécialisés dans les soins pour des patients atteints des maladies d’Alzheimer ou de Parkinson, ont lancé un programme de télémédecine.Par ailleurs, de nouveaux établissements verront prochainement le jour, comme un Ehpad numérique, qui devrait être équipé, entre autres, de tablettes numériques de dernière génération.

Paru dans le tome 5 de Paroles d’élus

Chiffres clés

Conseil général du Cantal Quatre ans après

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l ObjectifsInstallation de tablettes interactives connectées à Internet chez les personnes âgées (en établissement ou à domicile) afin de favoriser leur lien avec leur famille et les échanges entre les professionnels intervenant auprès d’elles. Cinq services étaient proposés sur la tablette numérique : > mes photos : partage de photos avec la famille grâce au service Orange Photo ; > mes messages : échange de messages avec ses proches de façon intuitive ; > mon agenda : organisation de sa journée avec l’aide de ses aidants familiaux et professionnels ; > mon suivi : indication aux aidants et à la famille sur l’évolution de sa situation ; > mon cahier de liaison : suivi à distance de la réalisation des interventions au domicile, pour la famille par exemple.

L’expérimentation fut positive : les fonctionnalités de messagerie et d’album photo, qui favorisent le lien relationnel et la communication entre les membres de la famille, étaient les principaux atouts du dispositif. Le baromètre “mon suivi” est une fonction intermédiaire prometteuse : consigner son état général et le porter à la consultation de ses proches et des associations de service à domicile représentait un attrait pour les familles mais aussi pour les professionnels.

Les raisons du succès> la cible de l’expérimentation – population âgée, dépendante, peu ou pas technophile – existe et a répondu favorablement à la sollicitation ;> un panel de services riche, adapté et novateur améliore la qualité du maintien à domicile ;> un tel outil renforce le lien social entre la personne aidée et ses aidants familiaux, que ce soit dans le cadre du maintien à domicile ou dans les établissements de santé (orientation très attendue en Ehpad, axée sur le volet animation) ;> le dispositif peut faciliter la gestion des prestations de service rendues à la personne dans le cadre du maintien à domicile en contribuant à la coordination des prestations si les utilisateurs se l’approprient.

30 testeurs ont participé à l’expérimentation sur 12 mois, avec l’accord des associations concernées sur le terrain, de l’ADMR, de l’Ased, des Clic du bassin d’Aurillac et du Haut-Cantal.

5 messages (sur 3 jours) d’envoi et de réception en moyenne.

3 fois par jour C’est le nombre de consultation de la messagerie par les personnes âgées.

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parolesdelus.com 103

70 % d’équivalent temps plein d’un poste de coordination consacré à la méthodologie générale et à l’animation d’un réseau pour la coconstruction des contenus ont été nécessaires à la construction initiale de l’outil.

30 % d’équivalent temps plein ont été indispensables à la gestion et à l’administration de l’outil.

Jusqu’en 2009 le site Internet du guide social a fonctionné dans sa version initiale.

350 partenaires institutionnels et associatifs prioritairement issus du territoire de Martigues, Port-de-Bouc, Saint-Mitre-les-Remparts et au-delà, ont été associés à cette initiative.

10 000 euros C’est le coût de la version numérique hors fonctionnalités supplémentaires. L’outil initial est en suspens, car la DAS a recentré l’usage du numérique sur son organisation interne et à destination de son personnel social pour répondre aux sollicitations des usagers en demande.

Chiffres clés

Objectifs En 2000, le Guide d’informations et d’orientation à l’usage des professionnels de l’accueil social visait en priorité l’amélioration de l’accueil dans les services publics et les associations de Martigues. Les objectifs ont dans un premier temps été atteints puisqu’une connaissance exhaustive des acteurs sociaux du territoire a pu être établie. Ce travail a été ensuite mis en ligne sur un site Internet, à disposition de l’ensemble des partenaires via un code d’accès personnel. Dans le même temps, une lettre hebdomadaire de l’actualité sociale, conçue comme un véritable lien avec le contenu des thématiques du guide social, était envoyée à 350 partenaires (institutionnels et associatifs). L’actualisation d’un tel guide a cependant rapidement généré d’importantes contraintes. En effet, les structures et leur organisation se modifient régulièrement. Par conséquent, les informations contenues dans le guide sont vite devenues obsolètes.

Un nouvel outilDepuis, un nouveau support a été adapté pour répondre à une restructuration interne des services de la Direction des Affaires sociales (DAS) en pôle accueil social : le Guide du primo-accueil et de l’accompagnement social. Il prend la forme d’un recueil des démarches administratives, juridiques et sociales pouvant être traitées par la DAS dans son champ de compétences. Il est à la disposition de la trentaine d’agents administratifs d’accueil et des travailleurs sociaux en situation d’accueil ou d’accompagnement de publics en demande sociale. L’interface web est gérée par la Ville, avec un référent qui dispose d’un soutien technique auprès du chef de projet développement multimédia du service Communication chargé des outils web de la Ville. L’intégralité de la gestion des contenus est assurée par la DAS.

Paru dans le tome 5 de Paroles d’élus> Retrouvez plus de détails sur le guide social de Martigues et ses évolutions sur parolesdelus.com

Martigues (Bouches-du-Rhône)Quatre ans après