TOMBEAU DE CHARLES LE TÉMÉRAIRE CACO/1832... · une savante étude de L. Max-Werly : Jean Crocq...

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LE TOMBEAU DE CHARLES LE TÉMÉRAIRE A NANCY PAR M. Henri n i A I E C F , MEMBRE TiTLl.Aim:. ••*•• Lorsque le dimanche 5 janvier 1476/7, Charles le Téméraire vit tout perdu sur le champ de bataille de Nancy, et la déroute fut presque immédiate, sa pensée de général et de prince fut de se conserver pour des jours meilleurs ; déjà blessé, il voulut regagner son camp et de Luxembourg. Mais son cheval exténué ne put franchir le ruisseau Saint-Jean et le duc fut tué par un gentilhomme, Claude de Bauzemont, qui le frappa sans le connaître. René II, vainqueur, fort en peine de savoir ce qu'était devenu le vaincu — on le disait échappé — le fit rechercher partout. Enfin, le mardi 7, on le retrouva dépouillé et nu, à demi enlizé dans les boues mêlées de neige, déjà rongé par les loups et les chiens ; présenté à un de ses pages, J.-B. Colonna, de la grande famille romaine, il fut facilement identifié ; une blanchisseuse de la Cour le reconnut de même, ce que confirmèrent unanimement des officiers bourguignons prison- niers, le grand bâtard Antoine de Bourgogne, Henri de Neuchâtel, fils du maréchal de Bourgogne, le médecin portugais du prince, Mathieu Lupi, des valets de chambre, son chapelain Denis, le chambellan Olivier de La Marche et autres. Le corps lavé fut déposé dans la maison de Georges Marquiz, grande rue, et solennellement inhumé le dimanche 12, en la collégiale Saint-Georges (1), attenant au palais ducal. (1) Elle avait été fondée par le duc Haoul, en 1340, mais l'église, aujourd'hui disparue, ne fut terminée que par son fils, le duc Jean.

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TOMBEAU DE CHARLES LE TÉMÉRAIREA NANCY

PAR M. Henri n i A I E C F , MEMBRE TiTLl.Aim:.

• • * • •

Lorsque le dimanche 5 janvier 1476/7, Charles le Téméraire vittout perdu sur le champ de bataille de Nancy, et la déroute futpresque immédiate, sa pensée de général et de prince fut de seconserver pour des jours meilleurs ; déjà blessé, il voulut regagnerson camp et de là Luxembourg. Mais son cheval exténué ne putfranchir le ruisseau Saint-Jean et le duc fut tué par un gentilhomme,Claude de Bauzemont, qui le frappa sans le connaître. René II,vainqueur, fort en peine de savoir ce qu'était devenu le vaincu — onle disait échappé — le fit rechercher partout. Enfin, le mardi 7, onle retrouva dépouillé et nu, à demi enlizé dans les boues mêlées deneige, déjà rongé par les loups et les chiens ; présenté à un de sespages, J.-B. Colonna, de la grande famille romaine, il fut facilementidentifié ; une blanchisseuse de la Cour le reconnut de même, ceque confirmèrent unanimement des officiers bourguignons prison-niers, le grand bâtard Antoine de Bourgogne, Henri de Neuchâtel,fils du maréchal de Bourgogne, le médecin portugais du prince,Mathieu Lupi, des valets de chambre, son chapelain Denis, lechambellan Olivier de La Marche et autres. Le corps lavé fut déposédans la maison de Georges Marquiz, grande rue, et solennellementinhumé le dimanche 12, en la collégiale Saint-Georges (1), attenantau palais ducal.

(1) Elle avait été fondée par le duc Haoul, en 1340, mais l'église, aujourd'hui disparue,ne fut terminée que par son fils, le duc Jean.

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Le Téméraire demeura de longues années oublié, mais vers la finde son règne, René II, qui, né en 1451, mourra en 1508, voulutédifier à son ancien ennemi un monument qui fut en même tempsun mémorial de sa victoire. Il donna la commande à un imagier deBar-le-Duc, Jean Crocq, sans doute, comme l'indique son nom,originaire des Pays-Bas, qui termina l'œuvre en 1506. Mais, à causede la mauvaise qualité des matériaux, dès 1512, il fallut restaurer legisant et même refaire les jambes, ce qui fut exécuté par un imagieren renom à la Cour, Mansuy Gauvin.

Le monument fut détruit en 1717, et longtemps on ne le connutque par un bois de la Nancéidc, poème latin de Pierre de Blaru surla guerre de 1476/7, publié en 1518 et traduit en 1840 par M. Ferdi-nand Schtitz. Le tombeau y est décrit en quelques vers, mais d'unemanière assez vague. Quant aux bois qui « historien! » l'édition ori-ginale, ils sont de pure fantaisie et ont dû être exécutés au dehors,peut-être à Baie. Néanmoins, toute autre image faisant défaut, onconsidéra comme authentique celle de 1518. Il n'y avait pourtontqu'à la contrôler par les documents écrits ou imprimés pour enconstater la parfaite inexactitude. Ainsi, on a du monument unedescription sommaire mais complète donnée par le Roi d'armesAntoine de Boulaincourt, dit Toison d'Or, dans un rapport envoyéen 1550 au Conseil d'Elat de l'empire. Voici à quelle occasion. Larégente des Pays-Bas, Marie, reine de Hongrie, sœur de Charles-Quint (1), demandait la restitution des restes de son bisaïeul pourles réunir à Bruges à ceux de son aïeule, Marie de Bourgogne. LaLorraine était alors gouvernée par Christine de Danemark, niècede Charles-Quinl et de la reine de Hongrie, veuve du duc Charles II,tutrice de son fils mineur Charles III. Elle n'osa refuser, bien que lesentiment public se fût énergiquement prononcé contre la transla-tion. Les restes ou ce qu'on crut être les restes du vaincu de 1477furent exhumés le 22 septembre, avec quelque précipitation, semble-

(1) Marie (l'Autriche, née à Bruxelles eu 1503, mariée eu 15*21 à Louis II, roi de Hon-grie, vaincu par Soliman II à Molinez, en 15*26, et tué dans la bataille. Sa veuve mouruten 1558.

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t-il, et sans garanties suffisantes. Aussi des doutes se sont-ils élevéssur l'authenticité de la découverte. En avant, et à six pieds, environ,du sarcophage, des ossements avaient été recueillis dans les débrisd'un misérable cercueil « en sapin », enfoui à même, sans caveau,pauvretés qui contrastaient singulièrement avec la pompe desobsèques. Mais ce sont là de simples présomptions ; un fait plus gravec'est que le crâne ne portait aucune trace de la terrible blessurereçue dans la mêlée ; cependant on constata une petite fissurelatérale, ce qui parut répondre à la trace du coup porté de l'oreille àla mâchoire et prouve un examen plus attentif qu'on ne l'a dit. Tou-tefois, la dentition fut trouvée intacte tandis qu'il manquait beau-coup de dents au Téméraire. M. Ch. Pfister, alors professeur d'his-toire de l'Est de la France à l'Université de Nancy, aujourd'hui auCollège de France, estime que ces objections sont assez sérieuses,mais sagement ne conclut pas (1).

Le bois de la Nancéide a été souvent reproduit, notamment dansl'Histoire de France de Henri Bordier et de Edouard Charton,tome Ier, 1859, p. 561, d'après les Mémoires de la Société d'archéo-logie de Lorraine, tome Ier ; mais il est plus fidèlement donné dansune savante étude de L. Max-Werly : Jean Crocq de Bar-le-Duc,sculpteur-imagier et sa famille, Bar-le-Duc, 1897, in-8° de 70 pages.

Les choses en étaient là et le bois de la Nancéide passait pourune image fidèle, lorsqu'on découvrit à la bibliothèque Bodléienned'Oxford un dessin exécuté par Pierre Palliot (2) pour le président auParlement de Bourgogne, Georges Joly, marquis de Blaisy ; cettefois aucun doute n'était possible et le monument se présentait avec

(1) Histoire de Nancy, par Ch. Pfister, 1.1, Berger-Levraut et O , éditeurs, Paris-Nancy,1902, p. 242-243, Bibliothèque publique de Dijon.

(2) Pierre Palliot, fils d'un orfèvre parisien, imprimeur, généalogiste, paléographe,héraldiste, dessinateur, né à Paris le 19 mars 1608, mort à Dijon le 5 avril 1698, se fitpour jamais Dijonnais en épousant Vivande Spirinx, lille d'un maître-imprimeur deDijon. Il parcourut la Bourgogne et les pays voisins, dessinant tombes plates, monu-ments et armoiries, copiant les titres et manuscrits, et il en résulta quatorze volumesmanuscrits in-folio qui furent acquis par le président de Blaisy et conservés dans ladescendance. Ils périrent dans un incendie intérieur, à l'hôtel de Blaisy, rue Chabot-Charny, 32, à Dijon, le 16 mars 1751. Il en existe des copies partielles. Gaignières avaitfait copier beaucoup des dessins de Palliot.

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son enfeu tel que le décrit Antoine de Boulaincomi. Très certaine-ment ce dessin provenait de l'inépuisable collection historique deRoger de Gaignières (1). donnée par lui au roi en 1711, moyennantune somme dérisoire stipulée au profit de ses héritiers et une pen-sion pour lui-même. Mais la collection lut dilapidée, d'abord par lerégent, un prince artiste, cependant (2); de plus, vers le milieu dudix-huitième siècle, un vol important sera commis dans le fondsGaignières et par de bons connaisseurs ; on ne s'en aperçut pas surle moment et étant données les mœurs insouciantes des conserva-teurs d'alors, l'extraordinaire est même que l'on s'en soit aperçu.Beaucoup de pièces se sont retrouvées à la Bodléienne qui ne s'enest pas dessaisie, mais a autorisé la Nationale à en prendre descalques. Parmi ces dessins précieux, se trouve précisément le monu-ment du Téméraire. Il est reproduit dans la brochure de M. Max-Werly, dans le tome Ier de M. Pfister, enfin dans un magnifique etexcellent volume de M. Paul Denis, archiviste municipal à Nancy :Ligier Richier, l'artiste et l'œuvre, Paris et Nancy, 1011. C'est unemonographie critique et historique avec abondance de phototypiesparfaites, de la vie et des œuvres de ce grand imagier lorrain, né àSaint-Mihiel, duché de Bar, vers 1500, mort à Genève, probablementen 1567. Il est à noter, en effet, que comme Jean Goujon et quelquesautres artistes de la Renaissance, Ligier Richier fut protestant ou ledevint dans les dernières années de sa vie. Ainsi l'artiste de génie,le mot n'est pas trop fort, qui avait sculpté tant d'images religieuses,se fit calviniste et s'en alla mourir dans la ville, la Rome protestante,où étaient bannies toutes images religieuses.

Le tombeau du Téméraire ressemblait de fort près à celui du ducRené II, que l'on voit restauré et polychrome à neuf, dans l'église

(1) Voir sur Roger de Gaignières et sa collection : Henri liouchot, Bibliothèque natio-nale : Inventaire des dessins exécutés pour Roger de llaignièrcs et conservés aux départe-ments des estampes et des manuscrits, Paris, l'Ion, 1891, 2 vol., Bibliothèque de Dijon.

(2) La vente des tableaux, pour la plupart des portraits originaux des quinzième etseizième siècles, se fit par lots et à des prix dérisoires ; le total fut de H,000 livres. Celavaudrait des millions aujourd'hui. Quelques morceaux se retrouvent au Louvre, àVersailles et à Chantilly. François-Roger de Gaignières naquit le 30 décembre 1042, etmourut à Paris le '20 mars 171,r>.

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LE TOMBEAU DE CHARLES LE TÉMÉRAIRE A NANCY HAPRÈS UN DESSIN DE PIERRE PALLIOT

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des Cordeliers à Nancy. Le dessin de Palliot reproduit ici, dispensede toute description détaillée ; le monument en marbre s'élevaitsous la tribune des orgues, au côté de l'Evangile, tandis que le gisantde la Nancéide est présenté comme étant au côté de l'Epitre. La hau-teur totale paraît avoir été d'environ six mètres.

Le caractère archéologique est faible ; malgré toute sa bonnevolonté, Palliot n'avait pas, ne pouvait avoir le sentiment de l'artmédiéval. Mais soyons indulgents au bon généalogiste, il faut en venirà l'école scientifique contemporaine, celle de Lassus, Viollet-le-Duc,Sauvageot et autres, pour rencontrer des images sincères des œuvresdu passé ; c'est une des conquêtes de la vérité artistique vers lemilieu du dernier siècle. Encore les reproductions impeccables duesà la photographie nous ont-elles rendus si difficiles, que même lesdessins de Viollet le Duc ne nous satisfont plus.

Il semble que le couronnement soit ici un peu maigre et que leslignes supérieures aient été syncopées en exécution. Quant au gisant,il ne ressemble nullement à celui que l'on voyait par les yeux del'imagination « sans heaume ni cuirasse pour marquer sa défaite,et, cruelle injure, les pieds appuyés non sur un lion mort (?) auquela droit tout chevalier, mais sur un chien, comme pour les effigiesde dames (1) ». C'est de la pure littérature inspirée par une interpré-tation abusive d'un bois fantaisiste.

Les deux statues debout sur des culs-de-lampes sont : à dextre, saintAndré, le patron de la Bourgogne, à senestre, un ange tenant unécu armorié de Bourgogne ancien qui est : Bandé d'or et d'azur de.six pièces, à la bordure de gueules. Dans les deux figures en appliquesur le fenestrage feint supérieur, M. Pfister voit Charlemagne etHenri II le saint, une église sur la main. Le grand écu, supporté pardeux lions, est facile à identifier, il est écartelé : Aux 1 et k d'azursemé de fleurs de lis d'or, à la bordure comportée d'argent et de gueulesde seize, pièces, qui est de Bourgogne moderne ; au 2, parti de Bour-gogne ancien et de sable au lion d'or, qui est de Brabant ; au 3,

(1) La Lorraine artiste, 1893: Les restes de Charles le Téméraire sont-ils à Bruges ou àNancy ?

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parti de Bourgogne ancien et d'argent au lion de gueules qui est deLimbourg; sur le tout, d'or au lion de sable, armé et lampassé degueules, qui est de Flandre. Cimier, un heaume à six grilles avec lacouronne ducale ; au-dessous, le briquet de la Toison d'or.

Les autres écus sont ceux : de Bourgogne ancien, Naraur, Flandre,Malines, Maestricht, Anvers, Hainaut, Zélande, Hollande, Brabant,Limbourg, Autriche, Frise, Luxembourg, Artois, Gueldre, comté deBourgogne.

De chaque côté, sur des tablettes étroites de marbre noir comprisesentre les colonnettes d'angle, le dessin indique par un travailsommaire une longue et verbeuse inscription en vers latins gravéeen lettres d'or. Elle n'a aucun intérêt littéraire ou historique ; on latrouvera dans la relation en allemand des voyages du jeune princede Saxe Weimar qui passa par Nancy en 1610 (1), et dans le livrede M. Pfister, tome Ier, pages 241 et suivantes. Le monument por-tait en outre un vers latin chronogramme que donne égalementM. Pfister.

La destruction de ce monument en 1717 ne passa pas inaperçue ;c'était, en effet, non seulement une œuvre d'art remarquable, maisencore le trophée d'une victoire nationale. Aussi lit-on dans leJournal du libraire J.-Fr. Nicolas, page 32 : « L'on fut obligé de jeterbas le tombeau du duc de Bourgogne qui faisait tant d'honneur à laville. » Le reste de l'église disparut en 1723.

Voici maintenant les passages de l'inventaire dressé parM. Bouchot relatifs à ce monument :

Tome I'!1', n° 1857. Monument dans le mur composé d'un socle sur lequel estcouchée la statue d'un chevalier du quinzième siècle : armes, Bourgognemoderne. Au-dessus de la statue, une voûte engagée surmontée d'un arcsurbaissé et orné de pinacles, d'armes et de statuettes. Tiré de Saint-Georgesde Nancy. (Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, f 1477.) F" 9.

1942. — Epitaphe gravée sur un mur entre des colonnettes. Tiré de Saint-

(1) Voyage* recueillis par J.-V. Neumai/cr de Itamsla, Leipzig, IG'20, in-4". traduit,en 1876, par M. A. Benoit/., dans Mémoires de lu Société d'archéologie lorraine, t XXVI,p. 152.

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Georges de Nancy. Dessin lavé. (Epitaphe de Charles le Téméraire, duc deBourgogne, f 1477.) F0 69.

1943. — Autre partie de la même epitaphe. F» 70.

Maintenant quelle preuve avons-nous que ce dessin soit dePalliot?Voici : nous savons que, en 1700, Gaignières fit copier au châteaude Blaisy-Haut, canton de Sombernon, arrondissement de Dijon(Côte-d'Or), où ils étaient alors (?) selon M. Bouchot, les manuscritsde Palliot donnant les tombeaux de Bourgogne. Le tombeau duTéméraire figurait-il dans le recueil? C'est presque certain, maisreconnaissons que nous n'en avons pas d'autre preuve que l'analogiede la facture avec d'autres dessins authentiques de Palliot et laprovenance. Il est acquis, en effet, que, comme on l'a indiqué plushaut, nombre de dessins du fonds Gaignières, volés à la biblio-thèque du Roi, se retrouvent à la Bodléienne.