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To Linda, my lifelong Love
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Avant-propos
Ce livre propose une définition opérationnelle des
mécanismes élémentaires que nous utilisons pour
t aite àl’i formation. Les Sciences de la Cognition les
cernent petit à petit, au travers des recherches qui
sont menées dans de nombreuses disciplines.
G eà à esàt a au àdeà e he heàetà à l’app o heàt a s e saleà u’ilsà sus ite t,à esà a is esà
e ge tàaujou d’hui. Ils apportent un éclairage à la fois respectueux des
études, théories et découvertes pluridisciplinaires
qui les font émerger, et à la fois incroyablement
i o a tà pa eà u’appo ta tà desà lefsà uià ousàpe ett o tà d’alle à e o eà plusà loi à da sà laàconnaissa eàdeàl’hu ai .
La connaissance de ces mécanismes offre une
lecture des Sciences Humaines, rigoureuse et
étonnante. Cette relecture ne cesse de surprendre,
la tà laà p ofo deu ,à l’ paisseu à età laà stup fia teàclairvoyance de nos Penseurs.
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Ceà li eà ’està pas un livre conventionnel, encore
moins académique. La première partie constitue un
zoom avant sur les outils qui conduisent vers ces
a is esà deà t aite e tà deà l’i fo atio .àL’app o heàa a tàpou ào igi eàu à ha pà o eptuelàlarge, et les outils étant divers, ces premiers
chapitres peuvent semblent manquer de « liant », à
l’i sta àd’u eà o e latu eàd pe so alis e. Puis viennent les chapitres centraux qui étudient
lesàt oisà a is esàdeàt aite e tàdeàl’i fo atio ,àle mécanisme central étant la fonction « As If » qui
découle en droite ligne des travaux de Darwin, Berne
età De ett.à Cetteà deu i eà pa tieà està leà œu à deànotre fonctionnement psychophysiologique.
La troisième partie est un zoom arrière de
confrontation et de validation de ces mécanismes
avec lesà e he hesàpass esàetàa tuelles.àáàl’i e seàdeàla première partie, ce travelling arrière a pour origine
les mécanismes et se déplace vers des champs
conceptuels témoins. Ici également, la lecture peut
laisser une impression de manque de « liant ».
Celaàs’e pli ueà ie : le livre est en fait construit à
l’ide ti ueà deà ot eà st u tu eà ps hi ue,à età eà uiàfait le lien, ce sont ces mécanismes du traitement de
l’i fo atio .àLeà utà taitàd’isole à esà a is esàduàreste, pour pouvoir les étudier. Et ce qui ne se trouve
pas dans les première et troisième parties, se trouve
da sà laà se o de.à C’està gale e tà eà uià justifieà leàolu eà est ei tà deà l’ itu e.à Ilà fallaità alle à àl’esse tiel,à eàpasà o fo d eàl’ tudeà i l eàa e àu eàrelecture démonstrative. Même si cet ouvrage est
destiné, en premier lieu aux professionnels de la
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Cognition, il reste parfaitement accessible du grand
pu li àetàaà t à o çuàda sà etàesp it.àC’estàpou uoiàde nombreuses références renvoient directement à
I te et,à e da tà l’a sà plusà aisé. Les articles
encyclopédiques que Wikipedia produit sont suivis
de références bibliographiques complémentaires,
pour les lecteurs qui souhaiteraient aller plus en
profondeur.
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Introduction
La Cognition est-elle une Science à part entière ?
Ou bien doit-on parler de Sciences de la Cognition ?
“’agit-ilà d’u à do ai eà ou eauà da sà le uelà ha u àpeut apporter les fruits de sa propre analyse, de ses
propres recherches ?àOuàs’agit-ilàauà o t ai eàd’u àp àcarré qui serait réservé aux seules Neurosciences,
fermant du même coup la porte aux apports
linguistiques, philosophiques, psychologiques,
psychanalytiques, mathématiques ou cybernétiques ?
De quelle Autorité Académique la Cognition peut-elle
bien relever, et cette autorité est-elle légitime ? Doit-
on en avoir une vision spécialisée, réduire la pensée
humaine à des échanges physico-chimiques ? Ou au
contraire en élargir la vision de façon globale, élargie,
transversale, incluant la diversité des informations,
des observations sous tous ses aspects pour en
apprendre les moindres secrets ?
Etonnant de constater, encore, comme chacun
veut tirer la couverture à soi au détriment de la
Co aissa e.à Ilà a i eà aujou d’huià à laà touteà jeu eàCog itio à lesà esà sa e tu esà u’ à laà
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Psychanalyse en son temps, la questio à ’ ta tàplusàde savoir ce que cette connaissance nouvelle peut
apporter en termes de progrès et de bienfaits
olle tifs,à aisà deà sa oi à uià aà s’app op ie à laà plusàgrosse part de gâteau ! La Cognition est victime de
so àp op eàsu s…
Cette position précaire, actuellement attribuée
au àNeu os ie es,àestàd’auta tàplusài sta leà ueàlaàRe he heà està aujou d’huià out ageuse e tàcompartimentée, éparpillant les informations
redondantes sous de nouvelles appellations propres
au vocabulaire de chaque discipline. En effet, les
connaissances sont de plus en plus précises, ciblées,
poi tues.à L’ e tailà deà laà e he heà seà t ità auàfur et à mesure, multipliant de façon exponentielle
lesàpistesà à e plo e .à Ilà està lai à u’u eàd ou e teàsoulève bien plus de questio sà u’elleà ’appo teàdeàréponses.
Laà essai eàdis i i atio à u’i poseàl’ paisseu àdeà laà Re he heà aà pou à o s ue esà d’e àdiss i e à lesà l e tsà ueà l’o à et ou eà sousà desàdésignations spécifiques, propres aux domaines
concernés. Alors la transversalité de ces éléments,
uià s’e à p o upe ? Ce sont nos limites, nous ne
pouvons embrasser toutes les sciences, ni ne
pou o sà e à aît ise à lesà si gula it s.à Lo s ueà l’o àsonge simplement au nombre de mots de notre
langue qui désigne « l’a ge t », il est facile de
o e oi à u’u à seulàetà eà l e tàpuisseàa oi àautant de noms différents que de Sciences qui
l’app o he t !
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L’a alogieà histo i ueà e t eà laà Ps ha al seà età laàCog itio à ’estàpasàseule e tàdeàl’o d eàduàpou oi ,àaisà gale e t,à età su tout,à deà l’o d e de la
définition :
I – La Psychanalyse
Est définie comme étant « une méthode
thérapeutique des troubles psychiques basée sur
l’i estigatio des p o essus ps hi ues inconscients »
1, ou « u p o d d’i estigatio des
processus psychiques, qui autrement sont à peine
accessibles »2.
Les Etats-U is,às’appu a tàsu àlaàd fi itio àdo eàpa àF eudào tà gl àlaà uestio àe à se a tàl’e e i eàde la Psychanalyse aux seuls médecins diplômés,
jus u’ àlaàfi àduàXXème siècle où cette approche a été
assouplie et étendue aux psychologues.
áà l’i e se,à laàF a eà o sid a tà laàPs ha al seàcomme une utilisation du langage, ne juge pas utile
deàl gif e àetàd’e à gle e te àl’e e i e,à alg àlesàdemandes pressantes des deux principales Ecoles.
Elle reste dans le champ deàlaàLi e t àd’e p essio . Ainsi, presque 70 ans après le décès de son
Fondateur, la question du statut de la Psychanalyse
’està toujou sà pasà gl e.à Età elleà eà leà se aàprobablement jamais, dans la mesure où accorder
une écoute bienveillante à un ami dans le besoin
pourrait déjà être considéré comme de la
1 http://www.le-
dictionnaire.com/definition.php?mot=psychanalyse 2 in : http://fr.wikipedia.org/wiki/Psychanalyse
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ps ha al seà sau age.à C’està eà uià aà aluà auàmouvement de la « Thérapie Populaire », précurseur
du Co-Co seil,àd’ t eà as àda sàl’œufàe àá ge ti eàdans les années 70. Le coté « gauchisant » de la
ThérapieàPopulai eàs’estàt ou à gl à àg a dà e fo tàd’e utio sàso ai es.
Soulignons au passage, que ni les Etats-Unis, ni la
France ne reconnaissent les compétences du
Psychanalyste hors diplôme, quand bien même celui-
ià aà effe tu à leà pa ou sà u’i poseà “. F eudà d’ t eàpass àde i eàleà i oi àetàd’e à t eà e e uàg eà àlaàPsychanalyse. Ce qui met hors-jeu les non diplômés,
et autorise bon nombre de prétendus psychanalystes
à exercer en contravention avec les règles
freudiennes, parce que bien incapables de gérer ou
aît ise àu àpassageà àl’a te…
II – La Cognition
Est définie comme une faculté spécifique,
« faculté de connaître »3, « terme scientifique pour
désigner les mécanismes de la pensée »4. La
d fi itio à deà laà og itio à s’està ueà te dueàprogressiveme tà deà l’ho eà à desà e se lesàcomplexes, y compris non humains, englobant des
processus intelligents au sein de systèmes artificiels.
I ià seà situeà d j à u à sujetà d’oppositio à e t eà lesàchercheurs et les différentes tendances du moment.
Cette fameuse discorde, ce combat de pré carré qui
3 In http://www.le-
dictionnaire.com/definition.php ?mot=cognition 4 in http://fr.wikipedia.org/wiki/Cognition définition élargie.
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po teà laà ziza ieà da sà leà sei à eà d’u eà “ ie eàaissa te,àa a tà eà u’elleà eàseàsoità l e.
Ne peut-o àu àjou às’e te d eàsi ple e tàsu à eàdont on parle ? William Deming
5, disait : « Lorsque je
vous dis [rouge], de quel rouge parle-t-on ? Il est
nécessaire de poser une définition opérationnelle du
rouge ; ’est-à-di e ue ous ous ettio s d’a o d sur le rouge dont nous allons parler ». Quelle leçon !
Et nos plus brillants chercheurs se chamaillent à
p oposà d’u eà “ ie eà aissa teà a a tà eà d’e àavoir fixé une définition opérationnelle !
“iàl’o à o sid eàlaàCog itio à o eàlaàfa ult àdeào aît e,à alo sà lesà p o essusà d’a uisitio à
instinctifs, comme les processus artificiels peuvent
t eàe te dus.àáàl’i e se,àsiàl’on se fie à la définition
scientifique proposée, qui pourrait logiquement
convenir comme proposition de définition
opérationnelle, la Cognition recouvrerait le champ de
la pensée, les processus de traitement de
l’i fo atio àpa àleà e eauàhu ai ,àl’i telligence. La
“ ie eàdeàlaàCog itio à eà o e e aità ueàl’ho eàpuis u’ilà està seulà à a oi à eà deg à d’ olutio àpermettant la manipulation du concept. Dans ce cas,
la définition scientifique adoptée depuis quelques
a esàli iteà laàCog itio à à l’esp itàhu ain. Si cette
d fi itio à s’i pose,à o eà elaà se leà t eà leà asàces dernières années, alors les autres Sciences ne
sont que des « utilisateurs potentiels » de recherches
abouties. Et les débats actuels sur le sujet ne sont
plusà ueàdesà o atsàd’a i e-garde.
5 http://www.fr-deming.org/quiest.html
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D sàlo s,à laàCog itio à e t eàsu àl’esp itàhu ai ,àsur la faculté de conceptualiser, sur la capacité à
t aite àl’i fo atio àdeàfaço àpa ti uli e,àsi guli e,àou eàu à ha pàd’i estigatio ài e se.
Elleà ’està pasà seule e tà eu o iologi ue,à aisàégalement psychologique, philosophique, linguistique,
symbolique, psychanalytique, mathématique. Toute la
question est de savoir ce que chacune de ces
disciplines peut apporter dans une approche
transversale, conjointe, dans la compréhension du
cerveau humain, sans pour autant tomber dans un
syncrétisme opportuniste. Sera-t-il possible un jour
d’a oi à u eà o aissa eà ps hoph siologi ueà duàcerveau telle que nous pourrons « façonner » notre
propre cerveau à notre guise ?
Que nous pourrons rayer les termes de « névrose,
ps hose,à d p essio ,à passageà à l’a te » ? Que nous
pourrons vaincre la dégénérescence cérébrale ? Ou
que nous pourrons simplement avoir des Sciences de
l’Edu atio àtellesà ueàl’ he às olai eà ’e iste aàplus ?
Pourrons-nous créer un ordinateur autodidacte, doué
de réflexion, et capable de conceptualiser ?
La diversité des recherches et des connaissances
que nous avons accumulées au cours des siècles
participent de façon étonnante à notre propre
aveuglement. Elles créent un écran de fumée, un
voile qui cache la compréhension de notre
fo tio e e tà al,àe à o ple ifieà l’ tudeàpa àla dispersion de ses éléments constitutifs. Ainsi, la
mémoire peut avoir différents états, et être stockée
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dans différentes zones6. Quels mécanismes vont
privilégier u eà zo eà deà sto kageà plutôtà u’u eàautre ? Quels mécanismes vont « décider »àdeà l’ tatàde la mémoire et de son utilisation ? A quels
impératifs psychophysiologiques ces mécanismes
obéissent-ils ? Répondre à ces questions supposerait
de « déshabiller »à l’esp ità deà laà pe so eà pou à ’e àgarder que les principes de fonctionnement.
Impossible ?àPou ta t…
áà l’ ide e,à ilà e isteà u eà fo tio à uià p sideà àot eà fo tio e e tà alà ueà l’I tellige eà
á tifi ielleà eàposs deàpas.àC’estàlaàfo tio à« As If »7,
u eà fo tio à ueà ha u à d’e t e-nous utilise
uotidie e e t.à Quià ’aà ja aisà faità « comme si »
tout allait bien tandis que tout allait mal ?à Quià ’aàjamais « fait bonne figure » ?à Quià ’aà ja aisà dità« bonjour, comment allez-vous » en pensant « s’ilàsavait eà ueàjeà ’e àfi he ! » ?àQuià ’aà ja aisà« fait
semblant » ? Personne. Cette fonction est
pe a e te.à Deà l à à pe se à u’elleà faità pa tieàintégrante de nos mécanismes de traitement de
l’i fo atio ,à ilà ’ à aà u’u à pas,à ueà l’o à f a hitàdans les chapitres qui suivent.
6 In « When the past is always present »P.36 – Ronald A. Ruden,
Ed Routledge, Taylor& Francis Group. 7 ou « comme si », en français
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Première partie
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Titre 1
Champ conceptuel et Perception
Proposer une définition opérationnelle des
a is esà deà t aite e tà deà l’i fo atio à peutàse le àu eàgageu e.à Laà o ple it àdeà l’Ho eàetàdeà sesà elatio sà à eà uià l’e tou eà e à e dà l’ tudeàparticulièrement difficile. Notre perception, à la fois
pa ellai e,à li it eà età du t i e,à s’opposeà au àdonnées de la connaissance qui semblent, elles,
infinies. Par ailleurs, Karl Jung opposait la « Réalité
de Nature » à la « Réalité de Perception », ce qui
illustre parfaitement la distance constatée entre la
chose considérée et la perception que nous en
avons.
Ilà o ie tàdo ,àd’u àpoi tàdeà ueàa al ti ue,àdeàdistinguer le processus de traitement de
l’i fo atio à deà tousà lesà l e ts,à do es, ou
stimuli ;àd’e àou lie àlesà ausesàetàlesàeffets,àpou à eào sid e à ueà leà t aite e tà p op e e tà dit.à C’està
cette approche que développe la Neurobiologie du
poi tà deà ueà ph siologi ue.à L’a al seà peut-elle
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ele e àleàd fiàd’isole à esà a is es,àdesàéléments
en parasitant la perception ? Une telle approche est-
elleà possi leà d’u à poi tà deà ueà ps ho-analytique ?
Età uelsàse aie t,àe àl’esp e,àlesàoutilsàutilisa les ?
I – Le « champ conceptuel »1 :
« Un concept est un triplet de trois ensembles, C=
(S, I, ζ) •– “, l’e se le le des situatio s ui do e t se s
au concept (la référence) ;
•– I, l’e se le des i a ia ts su les uels epose l’op atio alit des s h es le sig ifi ;
•– ζ, l’e se le des fo es la gagi es et o langagières qui permettent de représenter
symboliquement le concept, ses propriétés, les
situations et les procédés de traitement (signifiant). »2.
Depuisàsaàpa utio ,à etàoutilàs’estàp opag àda sàdeào eusesà dis ipli es,à età l’app o heà li guisti ueà
récente nous renseigne quant à la structuration du
champ conceptuel de façon moins hermétique.
Citons ici Ducháček,
« Nous e plo o s la d o i atio , ha p o eptuel , pou u e st u tu e le i ale l e tai e
qui cerne, dans ses limites, tous les mots impliquant
un certain concept (arbre, voiture, travail, courage,
etc.), peu importe si ce concept en est la dominante
1 In « La théorie des Champs Conceptuels » 1991, Gérard
Vergnaud. 2 In http://www.ardm.eu/contenu/gerard-vergnaud-0