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UNIVERSITE de CAEN -------
FACULTE de MEDECINE Année 2013 N°
THESE POUR L’OBTENTION
DU GRADE DE DOCTEUR EN MEDECINE
Présentée et soutenue publiquement le : ………………………………………
par
Mme FAVENNEC Marie Née le 11 avril 1985 à Caen(Calvados)
TITRE DE LA THESE :
ETAT DES LIEUX ET EVALUATION DE LA PRISE EN CHARGE DES ENFANTS ET DES ADOLESCENTS DIABETIQUES, PAR LES MEDECINS GENERALISTES, EN BASSE-NORMANDIE.
Président : Monsieur le Professeur LUET Jacques
Membres : Monsieur le Professeur BROUARD Jacques
Monsieur le Professeur LECOUTOUR Xavier
Monsieur le Docteur LAISNEY Norbert « Directeur de thèse »
UNIVERSITE DE CAEN
FACULTE DE MEDECINE
Année Universitaire 2012 - 2013
Doyen
Professeur J.L. GERARD
Assesseurs Professeur D. AGOSTINI
Professeur P. DELAMILLIEURE
Professeur G. DEFER
Secrétaire Générale Madame V. LEFILLIATRE
PROFESSEURS DES UNIVERSITES - PRATICIENS HOSPITALIERS
M. AGOSTINI Denis Biophysique et Médecine nucléaire
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M. LE COUTOUR Xavier Epidémiologie, Economie de la santé et prévention
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M. LECLERCQ Roland (en retraite à partir du 01/12/2012) Microbiologie
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M. RYCKELYNCK Jean-Philippe Néphrologie
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PROFESSEUR DES UNIVERSITES DE MEDECINE GENERALE
M. LUET Jacques
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Mme SAMUELSON Marianne Médecine Générale
PRAG
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UNIVERSITE DE CAEN
FACULTE DE MEDECINE
Année Universitaire 2012 - 2013
MAITRES DE CONFERENCES DES UNIVERSITES-PRATICIENS HOSPITALIERS
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Mme DEBOUT Claire Histologie, embryologie, cytogénétique
Mme DEBRUYNE Danièle Pharmacologie fondamentale
Mme DERLON-BOREL Annie Hématologie
Mme DINA Julia Bactériologie-Virologie
M. ETARD Olivier Physiologie
Mme GUITTET-BAUD Lydia Epidémiologie, économie de la santé et prévention
M. GRUCHY Nicolas Génétique
M. HITIER Martin Anatomie
M. LANDEMORE Gérard Histologie, embryologie, cytogénétique
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M. TOUTIRAIS Olivier Immunologie
M. VERGNAUD Michel Bactériologie, Virologie
MAITRES DE CONFERENCES ASSOCIES DE MEDECINE GENERALE
Mr ROBERT Jean-Charles Médecine générale (Villers sur Mer)
REMERCIEMENTS
A mon fils Titouan,
A mon mari Yann-Erwan,
que j’aime et qui me rendent si heureuse.
A mes parents pour leur amour et leur soutient permanent,
A mon frère et ma sœur,
A toute ma famille,
A tous mes amis.
A monsieur Laisney,
Que je remercie d’avoir accepté de diriger ce travail.
Votre écoute, vos conseils et vos remarques ont permis de mener à bien ce travail.
A monsieur le Pr LUET,
A monsieur le Pr BROUARD,
A monsieur le Pr LECOUTOUR,
Vous avez accepté de parfaire le jury de cette thèse.
Veuillez trouver ici l'expression de mes plus profonds remerciements.
Liste des abréviations
ACD : AcidoCétose Diabétique
ADA : American Diabete Association
ADN : Acide DésoxyriboNucléique
AJD : Aide aux Jeunes Diabétiques
ALD : Affection Longue Durée
ALFEDIEM : Association de Langue Française pour l'Etude du Diabète et des Maladies Métaboliques
ANAES :'Agence Nationale d'Accréditation et d’Evaluation en Santé
ANCRED : Association Nationale de Coordination des Réseaux Diabète
ARH : Agence Régionale d’Hospitalisation
ARS : Agence Régionale de Santé
ATCD : Antécédents
BSA : Bovine Serum Albumin
BU : Bandelette Urinaire
CPAM : Caisse Primaire d’Assurance Maladie
CPOM : Contrat Pluriannuel d’Objectifs et de Moyens
DCCT : Diabetes Control and Complications Trial
DT1 : Diabète de Type 1
DT2 : Diabète de type 2
EPP : Evaluation des Pratiques Professionnelles
FDR CV : Facteur de risque Cardio-Vasculaire
FIQCS : Fonds d'Intervention pour la Qualité et la Coordination des Soins
FIR : Fond d’Intervention Régional
HAS : Haute Autorité de Santé
HbA1C : Hémoglobine glycquée
HGPO : HyperGlycémie Provoquée par voie Orale
HLA : Human Leukocyte Antigen
HTA : Hypertension Artérielle
IMC : Indice de Masse Corporelle
InVS : Institut National de Veille Sanitaire
ISPAD : International Society for Pediatric and Adolescent Diabetes
MG : médecins généralistes
MGD+ : médecins généralistes qui ont dans leur patientèle au moins un enfant ou adolescent diabétique
MGD- : médecins généralistes qui n’ont pas dans leur patientèle d’enfant ou d’ adolescent diabétique
MODY : Maturity-Onset Diabetes of the Young
MSA : Mutualité Sociale Agricole
NPH : Neutral Protamine Hagedorn
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
PLFSS : Projet de Loi du Financement de la Sécurité Sociale
PPS : Plan Personnalisé de Santé
PUPD : Polyuro-Polydypsie
RD : Rétinopathie Diabétique
SFD : Société Francophone du Diabète
TCA : Trouble du Comportement Alimentaire
TEDDY : The Environmental Determinants of Diabetes in the Young
UNRS : Union Nationale des Réseaux de Santé
URCAM : Union Régionale des Caisses d'Assurance Maladie
Liste des tableaux et figures
Les figures
Figure 1. Physiopathologie du diabète de type 1 de l’enfant et de l’adolescent
Figure 2a. Nombre de nouveaux cas de diabète de type 1 en 2011
Figure 2b. Les chiffres du diabète de type 1 en 2010 et en 2011
Figure 2c. Prévalence du diabète de type 1, selon les différentes localisations géographiques en 2011 et en
2010
Figure 3a. Variations géographiques de l’incidence du diabète de type 1 au niveau mondial
Figure 3b. Variations géographiques de l’incidence du diabète de type 1 en Europe
Figure 3c. Variations de l’incidence du diabète de type 1 selon l’âge des patients.
Figure 4. Facteurs de risque de transmission génétique du diabète de type 1
Figure 5. Effet cytopathogène des virus sur les cellules ß de langerhans.
Figure 6. Le mimétisme moléculaire
Figure 7. Répartition des différents cas de diabète chez l’enfant et l’adolescent
Figure 8. Physiopathologie de l’acidocétose diabétique
Figure 9a. Pourcentage d’enfants et d’adolescents hospitalisés, n’ayant pas d’acidocétose , et ayant une
acidocétose modérée, et sévère en fonction de l'âge.
Figure 9b. Pourcentage d’enfants et d’adolescents adressés à l’hôpital par un pédiatre, ayant une acidocétose
avant et après le début de la campagne de prévention de l’acidocétose diabétique
Figure 10. Possibilité réalisation bandelette urinaire/dextro au cabinet médical.
Figure 11. Répartition des différents diabètes rencontrés.
Figure 12. Surveillance effectuée par les médecins généralistes
Figure 13. Mesures éducatives
Figure 14. Manifestations cliniques du diabète
Figure 15. Notoriété des différentes thérapeutiques
Figure 16. Capacité des MG à adapter les différentes thérapeutiques
Figure 17. Gestion des situations à risques par les médecins généralistes
Figure 18. Objectifs d’un réseau de soins selon les médecins généralistes
Les tableaux
Tableau 1. Diagnostic biologique de diabète
Tableau 2. Les chiffres du diabète de type 1 en Basse-Normandie
Tableau 3. Caractéristiques du diabète de type 1 et de type 2
Tableau 4. Caractéristiques des différents types de diabète
Tableau 5. Signes cliniques au moment du diagnostic de diabète
Tableau 6. Facteurs de risque d’acidocétose diabétique
Tableau 7. Dépistage des complications à long terme
Tableau 8. Objectifs thérapeutiques
Tableau 9. Les réseaux de soins accrédités par l’ARS en Basse-Normandie, en 2012.
Tableau 10a. Profil des médecins généralistes répondeurs
Tableau 10b. Nombre d’actes par semaine.
Tableau 10c. Patientèle de moins de 18 ans
Tableau 11a. Comparaison profil entre les MG qui suivent des enfants diabétiques et ceux qui n’en suivent pas
Tableau 11b. Comparaison de l’activité professionnelle
Tableau 11c. Patientèle de moins de 18 ans.
Tableau 11d. Relation avec le système de réseau de soin
Tableau 11e. Comparaison des profils des médecins généralistes
Tableau 12. Gestion satisfaisante, selon les médecins généralistes, des situations à risque
Tableau 13. Auto-évaluation des MG sur leurs connaissances à propos du diabète de l’enfant
Tableau 14. Désir de formation complémentaire
Tableau 15. Connaissance de l’Association des jeunes diabétiques.
Tableau 16. Connaissance de la campagne de prévention de l’acidocétose diabétique
Tableau 17. Profil des médecins généralistes intéressés pour appartenir à un réseau sur la prise en charge des
enfants diabétiques
SOMMAIRE
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I. DIABETE DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT
I-A/ Définition
I-B/ Le diabète de type 1
1. Définition
2. Epidémiologie
2a. Augmentation séculaire de l’incidence
2b. Variations géographiques
2c. Variations selon l’âge des enfants
2d. Variations saisonnières
2e. En France et en Basse-Normandie
3. Variation de l’incidence
3a. Susceptibilité génétique
3b. Facteurs environnementaux
· L’hypothèse hygiéniste
· Les facteurs de risque alimentaires
· Le rôle de la vitamine D
· D’autres facteurs de risque
I-C/ Le diabète de type 2
1. Définition
2. Epidémiologie
3. Facteurs favorisants
4. Diagnostic clinique et biologique
I-D/ Les autres types de diabètes
1. Diabètes monogéniques
1a. Diabète MODY
1b. Diabète néonatal
1c. Diabète mitochondrial
2. Diabète et mucoviscidose
3. Diabète iatrogène
4. Hyperglycémie de stress
II. LE DIABETE DE TYPE 1 DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT
II-A/ Symptomatologie
II-B/ Bilan initial
II-C/ Complications aigues et chroniques
1. Complications aigues
1a. Acidocétose diabétique
1b. Hypoglycémie
2. Complications chroniques
2a. Complications microvasculaires
· La rétinopathie diabétique
· La néphropathie diabétique
· La neuropathie diabétique
2b. Complications macrovasculaires
III. PRISE EN CHARGE PLURIDISCIPLINAIRE
III-A/ L’éducation thérapeutique
1. Les règles hygiéno-diététiques
1a. Nutrition
1b. L’activité physique
2. L’autosurveillance glycémique
III-B/ La prise en charge psychologique
III-C/ Le rôle du médecin généraliste
1. Rôle diagnostic
2. Suivi au long cours
3. Education thérapeutique et soutien psychologique
III-D/ L’insulinothérapie
III-E/ La recherche médicale
DEUXIEME PARTIE : LES RESEAUX DE SOINS
I. DEFINITION
II. EVALUATION
III. LES RESEAUX DE SOINS EN FRANCE ET EN BASSE-NORMANDIE
TROISIEME PARTIE : L’ENQUETE
I. METHODOLOGIE
I-A/ Population de médecins généralistes
I-B/ Questionnaire
I-C/ Analyses statistiques
II. RESULTATS
II-A/ Profil des médecins généralistes
1. Médecins généralistes répondeurs
2. Comparaison entre médecins généralistes qui suivent des enfants diabétiques et ceux
qui n’en suivent pas
II-B/ Etat des lieux de la prise en charge des enfants et des adolescents diabétiques par les
médecins généralistes
1. Réalisation dextro et bandelette urinaire
2. Population suivie
3. Prise en charge par les médecins généralistes
4. Education thérapeutique
5. Diagnostic
6. Relations avec les acteurs de la prise en charge spécialisée
II-C/ Connaissances des médecins généralistes
1. L’insulinothérapie
2. Gestion des situations à risques
3. Autoévaluation
4. Association des jeunes diabétiques et campagne de prévention
II-D/ Les réseaux de soins
1. Généralités
2. Réseau de soins spécifique à la prise en charge du diabète de l’enfant
QUATRIEME PARTIE : DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
1
INTRODUCTION
Le diabète de l’enfant et de l’adolescent est une pathologie chronique, source de
contraintes quotidiennes, au retentissement lourd, à la fois pour l’enfant, sa famille et les
professionnels de santé. L’évolution de cette maladie, très variable d’un enfant à un autre,
peut avoir de graves conséquences. Elle se fait généralement sur de nombreuses années, mais
il existe parfois des épisodes aigus pouvant engager le pronostic vital.
Le rôle du médecin généraliste (MG) est fondamental dans la prise en charge des
enfants et adolescents diabétiques. Le médecin généraliste est en première ligne pour dépister
les enfants et adolescents diabétiques. Il est également amené à participer au suivi au long
cours de ces jeunes patients. Il organise, en fonction du développement physique et psychique
de l’enfant, une prise en charge multidisciplinaire, faisant intervenir des personnels médicaux
et paramédicaux. A l’aide d’un discours clair et adapté, il recherche de façon permanente à
faire l’éducation thérapeutique des patients et de leur famille. Cette dernière ayant pour but
d’améliorer la compréhension de la maladie, la gestion des traitements et ainsi d’augmenter
l’autonomie des patients. Le MG recherche également à éviter les complications aussi
diverses que nombreuses, à court et à long terme, mais pouvant avoir de graves conséquences
pour les patients et leurs familles.
Depuis ces vingt dernières années, on note une incidence croissante du diabète de type
1(DT1) à travers le monde . Plus particulièrement en Europe, le taux d’accroissement annuel a
été estimé à 3,2% sur la période 1989-1998 , en soulignant de grandes disparités
géographiques. La France se situe à un niveau intermédiaire et on estime aujourd’hui à plus
de 20 000 le nombre d’enfants, de moins de 18 ans, déclarés diabétiques par l’assurance
maladie au titre de l’ALD n°8.
Devant l’augmentation constante du diabète de l’enfant, nous nous sommes intéressés
à la qualité de la prise en charge des enfants et adolescents de moins de 18 ans, par les
médecins généralistes. Il existe de nombreuses recommandations sur la prise en charge des
enfants diabétiques telles que celles publiées en 2009 par l’American Diabetes Association
(ADA)(1), et par l’ISPAD (International Society for Pediatric and Adolescent Diabetes)(2), et
plus particulièrement en France par l’HAS (haute autorité de santé)(3).
De part notre travail, nous avons pu constater que malgré l’existence de ces
recommandations, la prise en charge des enfants et adolescents diabétiques est souvent source
de difficultés pour les médecins généralistes en Basse- Normandie.
2
L’objectif de cette thèse est de faire un état des lieux de la prise en charge des enfants
et adolescents diabétiques de moins de 18 ans, par les médecins généralistes en Basse
Normandie. Nous chercherons à mettre en avant les connaissances, ou au contraire les
lacunes, et diverses difficultés rencontrées par les médecins généralistes, et nous tenterons de
faire des propositions adaptées à leurs attentes dans le but d’améliorer la qualité des soins.
Parallèlement, nous rechercherons les différents réseaux de soins existants en Basse-
Normandie en 2012 et nous analyserons leur importance dans la prise en charge des
pathologies chroniques.
3
PREMIERE PARTIE : GENERALITES
I/ LE DIABETE DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT
I-A/ DEFINITION
Le diabète de l’enfant et de l’adolescent est défini par l’Organisation mondiale de la
santé (OMS) comme étant un « état d’hyperglycémie qui peut résulter de nombreux facteurs
génétiques et environnementaux, agissant souvent de concert ». Cet état d’ hyperglycémie
chronique est due à un déficit de la sécrétion ou de l'action de l'insuline, ou des deux à la fois
et provoque, au niveau des tissus-cibles, des anomalies du métabolisme du glucose, des
graisses et des protéines.
D’après la classification de l’American Diabetes Association (ADA)(1) et l’ISPAD(4),
il y a plusieurs façons de faire le diagnostic de diabète sucré.
Tout d’abord chez un enfant asymptomatique, toute glycémie à jeun (absence d’apports
alimentaires depuis au moins 8 heures) supérieure à 7mmol/l (1,26g/l), vérifiée à deux
reprises est un diabète.
On parle également de diabète chez un patient avec une glycémie au hasard (quelque soit le
moment de la journée) supérieure à 11,1 mmol/l (2g/l).
En cas de doute diagnostic, il est possible de réaliser une hyperglycémie provoquée par voie
orale (HPGO) qui retrouvera, en cas de diabète, une glycémie supérieure à 11,1mmol/l (2g/l),
2 heures après ingestion de 1,75g/kg corporel de glucose (sans dépasser un maximum de 75g).
Si la glycémie à 2 heures de l’HGPO est comprise entre 7,8 et 11,1mmol/l, on parle d’une
intolérance au glucose qui peut être considéré comme un état de « pré-diabète ».
Tableau 1. Diagnostic biologique de diabète.
4
C’est en 1999 que ces critères ont été adoptés par l’Association française pour l’étude
du diabète et des maladies métaboliques (ALFEDIAM) maintenant appelée la Société
Francophone du diabète (SFD) et par l’Agence nationale d’Accréditation et d’Evaluation en
Santé (ANAES).
Chez l’enfant et l’adolescent, il existe plusieurs types de diabète dont les
caractéristiques sont également bien établies. Ainsi on retrouve le diabète de type 1(DT1),
majoritaire chez les enfants et les adolescents, le diabète de type 2 (DT2), les diabètes mono
géniques, et d’autres tels que le diabète néonatal, le diabète mitochondrial, le diabète
iatrogène. Leur distinction est nécessaire pour avoir une prise en charge optimale, à la fois sur
les décisions thérapeutiques et sur les approches éducatives. Toutefois, quelque soit le type
de diabète, un patient qui présente des signes de gravité nécessite une prise en charge en
urgence, par insulinothérapie, afin de corriger les anomalies métaboliques pouvant provoquer
diverses complications et parfois même le décès du patient(5).
De nos jours, malgré l’amélioration des thérapeutiques et les nombreuses
recommandations, la cause la plus courante de décès chez un enfant diabétique est le manque
d’accès à l’insuline (6).
I-B/ LE DIABETE DE TYPE 1
1. Définition et Physiopathologie
Le diabète de type 1 (DT1) est défini par une diminution ou une absence de sécrétion
d’insuline, responsable d’une hyperglycémie.
Le DT1 est dû à une destruction auto-immune des cellules ß de langerhans des îlots
pancréatiques (insulino-sécrétrices) par les lymphocytes T, qui se produit à une vitesse
variable et devient symptomatique quand environ 90% des cellules ß sont détruites (7). Ce
processus auto-immun, responsable d’une "insulite" pancréatique, se déroule sur une période
de plusieurs mois à plusieurs années et survient sur un terrain de susceptibilité génétique, à la
suite de facteurs déclenchants encore mal identifiés (8).
L’histoire naturelle de l’activation du système immunitaire qui conduit au DT1 correspond à
une réaction immunitaire classique. Les lymphocytes T, normalement présents dans chaque
organisme, sont activés. Une fois activé, les lymphocytes T vont libérer des cytokines
toxiques et déclencher l’activation des macrophages, eux-mêmes libérateurs de cytokines,
provoquant ainsi la destruction des cellules ß de Langerhans du pancréas.
L’activation des lymphocytes T pourrait être induite par des virus ou des aliments, par
homologie de séances avec les protéines de l’organisme (8).
5
Le diabète de type 1 est caractérisé par une phase dite de « pré-diabète »,
asymptomatique, où seule la présence des auto-anticorps (anti-îlots, anti-GAD, anti-insuline,
anti-IA2) signent l’auto-immunité des cellules ß (9-11). Ces auto anticorps sont décelables
dans 85% à 90% des cas au moment du diagnostic (12, 13). Ils sont dirigés contre des auto
antigènes des cellules ß, et plus précisément contre des ceux localisés sur la membrane ou
dans le cytoplasme des cellules ß, mais ils ne provoquent pas eux mêmes leur destruction (8).
Progressivement, le déficit en insuline se majore, à l’origine d’une hyperglycémie.
L’expression clinique du diabète se révèle lorsque le taux résiduel des cellules ß du pancréas
endocrine est réduit à moins de 10%. Au stade de « pré-diabète », les dosages de la glycémie
sont normaux malgré la présence des auto anticorps.
L’attaque des cellules ß pancréatiques est beaucoup plus agressive chez les tout-petits,
amenant rapidement à un taux résiduel bas. Le jeune enfant bascule alors très vite dans la
phase symptomatique. (figure 1)
Figure 1. Phsiopathologie du diabète de type 1 de l’enfant et de l’adolecent.
L’insuline est une hormone normalement produite par le pancréas endocrine, et plus
particulièrement par les cellules ß de Langerhans, qui stimule le processus anabolique et la
mise en réserve de l’energie en agissant sur le foie, sur le tissu adipeux et sur le systéme
6
musculaire. En cas de diabète, lorsque la quantité d’insuline est faible, il y a une activation de
la néoglucogénèse et de la glycolyse hépatique à l’origine d’une hyperglycémie.
Lorsque la glycémie est supérieure au seuil de réabsorption rénal du glucose de 1,8 g/l, une
glycosurie apparait, s’accompagnant d’une polyurie par phénomène osmotique. La polyurie
entrainant une polydypsie compensatoire d’où le sydrome de polyuro-polydypsie (PUPD).
Par ailleurs, le déficit en insuline empêche au glucose de « rentrer » dans la cellule et d’être
utilisé comme substrat énergétique. Il y a alors une activation de la lipolyse par les hormones
de la contre-régulation, conduisant à un amaigrissement ainsi qu’à la libération de corps
cétoniques, reponsables de nausées et de douleurs abdominales. L’accumulation de corps
cétoniques dans l’organisme est à l’origine de l’acidocétose diabétique (ACD) pouvant
engager le pronostic vital.
2. Epidémiologie
Il existe actuellement trois grandes études internationales utilisées, à ce jour, comme
principales sources de données : l’étude EURODIAB (The Europe and Diabetes study) à
l’échelle européenne, l’étude DIAMOND (The Diabetes Mondiale study) à l’échelle mondiale
et plus récemment aux Etats-Unis « the SEARCH for Diabetes in the Youth study ».
En 2011, 490 000 enfants de moins de 15 ans souffraient d’un DT1 à travers le monde
(14) et on estime à 78 000 le nombre de nouveaux cas de DT1 diagnostiqué chaque année.
L’Europe est le continent où la prévalence du DT1 est la plus importante suivi par l’Asie du
sud est (15).
Figure 2a. Nombre de nouveaux cas de diabète de type 1 en 2011 (pour 100 000 enfants par an).
7
Figure 2b. Les chiffres du diabète de type 1 en 2010 et en 2011.
WP : West Pacific ; SACA : South And Central America ; AFR : Africa ; MENA : Middle East and North Africa : NAC :North America
and Caribbean ; SEA : South East Asia ; EUR : Europe
Figure 2c. Prévalence du diabète de type 1, selon les différentes localisations géographiques en 2011
(vert) et en 2010 (bleu).
8
2a. Augmentation séculaire de l’incidence
On remarque une nette augmentation de l’incidence du diabète de l’enfant au cours
des dernières années. En effet, l’incidence du diabète de l’enfant à l’échelle mondiale a
augmenté de 2,4% entre 1990 et 1994 et de 3,4% entre 1995 et 1999 (9).
En Europe, l’incidence globale a augmenté de 3,2 % par an au cours des années 90 (16) ; en
Amérique du nord de 5,3%, et en Asie de 4% (9).
Les données françaises s’inscrivent dans cette tendance avec, un taux d’incidence du
diabète, standardisé sur l’âge et le sexe, qui a augmenté de 3,7% entre 1988 et 1994 (11)
passant respectivement de 7,41 à 8,1/100 000 par an. A ce jour, il n’existe pas de registre
officiel sur le plan national en dehors de la région Aquitaine. Cependant, d’après les données
fournies par l’Association des Jeunes Diabétiques, le taux d’incidence était de 17/100 000 par
an en 2010, avec un minimum pour la Bretagne (11,32/100 000) et un maximum pour le
Centre (21,35/100 000).
2b. Variations géographiques de l’incidence
L’augmentation des taux d’incidence est observée d’une manière générale depuis une
vingtaine d’années mais il existe de grandes disparités en fonction de la localisation
géographique des patients. A l’échelle mondiale, l’incidence du DT1, standardisée sur l’âge et
le sexe, de 1990 à 1999, variait de 0,1 en Chine et au Venezuela à 40/100 000/an en Finlande.
Contrairement aux Etats-Unis, il existe au niveau européen un gradient d’incidence
Nord-Sud avec des taux d’incidence élevés dans le Nord et le Nord-Ouest de l’Europe et des
taux bas en Europe centrale, de l’Est et du Sud [19].
Le niveau d’incidence de la France y est classé comme étant intermédiaire (figure 2)
9
Figure 3a. Variations géographiques de l’incidence du diabète de type 1 au niveau mondial, 1999.
10
Il faut noter l’étonnante particularité de la Sardaigne qui, isolée au cœur de la
Méditerranée, a un taux d’incidence voisin de celui de la Finlande (37,8/100 000/an) et une
prévalence estimée à 4,64/1000 enfants(14). En effet, la Sardaigne est une exception au
gradient Nord-Sud, caractérisée par une susceptibilité génétique forte, associée à des
conditions environnementales modifiées depuis la seconde guerre mondiale (17).
Figure 3b. Variations géographiques de l’incidence du diabète de type 1 en Europe.
2c. Variations selon l’âge
Au delà de l’augmentation globale de l’incidence du DT1, les différentes études
réalisées mettent l’accent sur la tranche d’âge 0-4 ans qui connait le taux d’accroissement
annuel le plus marqué. En Europe, cette augmentation est de 4,8% entre O et 4 ans, de 3,7%
entre 5 et 10 ans, et de 2,1% entre 10 et 14 ans (10). Cet accroissement rapide et récent de
l’incidence, surtout chez les très jeunes enfants, correspondrait à un décalage vers un âge plus
jeune de la maladie et laisse suggérer l’intervention de phénomènes extérieurs
environnementaux et socio-économiques.
11
Figure 3c. Variations de l’incidence du diabète de type 1 selon l’âge des patients.
Une étude récente basée sur le registre européen EURODIAB a établi des prévisions
d’incidence d’ici 2020, à savoir un doublement des nouveaux cas chez les enfants de moins de
5 ans et une augmentation de 70% des cas prévalents (18).
Il n’a pas été démontré de différence significative des taux d’incidence entre les sexes.
2d. Variations saisonnières
Le diagnostic de DT1 est plus souvent fait en hiver et au début du printemps
probablement du fait d’une hausse des infections virales saisonnières qui pourraient favoriser
le processus auto immun.
2e. En France et en Basse-Normandie
D’après les données de la Caisse primaire d’Assurance Maladie (CPAM), l’incidence
du diabète de l’enfant et adolescent a connu, en France, une augmentation de 3,62% entre
1997 et 2010 (11/100 000 en1997 ; 17/100 000 en 2010) ; cette augmentation étant également
accompagnée d’un rajeunissement de l’âge de déclaration de la maladie, avec un âge moyen
au moment du diagnostic de 10,6 ans (16, 19). L’Institut National de Veille sanitaire (InVs) a
exposé, en novembre 2010, le fait que, au cours des dix dernières années, le diagnostic de
diabète chez les enfants de moins de 4 ans a augmenté de plus de 78%, et qu’en 15 ans, le
nombre d’enfants de moins de 5 ans atteints du diabète a pratiquement triplé (20).
Cette augmentation a également été observée en Basse-Normandie à hauteur de 3,99%
(11,62/100 000 en 1997 ; 12,35/100 000 en 2010). La prévalence du diabète en Basse-
12
Normandie, fin 2011, était de 343 enfants âgés de moins de 18 ans dont 158 (46,1%) dans le
Calvados, 118 (34,4%) dans la Manche et 67 (19,5%) dans l’Orne, concernant autant de filles
que de garçons. Parmi ces enfants, 13 (3,7%) ont moins de 5 ans (5 filles et 8 garçons), 65
(19%) ont entre 5 et 10 ans (35 filles et 30 garçons), 121 (35,3%) ont entre 10 et 15 ans (58
filles et 63 garçons) et 144 (42%) ont entre 15 et 18 ans (75 filles et 69 garçons).
Age
Sexe
Total Masculin Féminin
CALVADOS
0-4 ans 4 3 7
5-9 ans 26 33 59
10-14 ans 32 34 66
15-19 ans 11 15 26
Total 0-19 ans 73 85 158
MANCHE
0-4 ans 2 1 3
5-9 ans 25 13 38
10-14 ans 22 25 47
15-19 ans 14 16 30
Total 0-19 ans 63 55 118
ORNE
0-4 ans 2 1 3
5-9 ans 12 12 24
10-14 ans 15 16 31
15-19 ans 5 4 9
Total 0-19 ans 34 33 67
Basse Normandie 170 173 343
Tableau 2. Les chiffres du diabète de type 1 en Basse-Normandie.
Ces chiffres sont ceux communiqués par la CPAM mais doivent y être ajouté les
enfants qui ne sont pas au régime général tels que les enfants d’agriculteurs (MSA), etc.
3. Variations de l’incidence du diabète
L’augmentation de l’incidence du diabète est trop rapide pour n’être expliqué que
par des modifications génétiques seules. L’hypothèse d’une interaction entre des facteurs
environnementaux et une prédisposition génétique est donc posée. De nombreuses études,
telles que l’étude TEDDY aux Etats-Unis (21), sont en cours de réalisation afin de mettre en
évidence des facteurs sur lesquels l’homme pourrait avoir un contrôle et qui permettrait
éventuellement de contrer l’augmentation de cette maladie chronique, lourde de conséquences
pour le patient et sa famille (22, 23).
13
L’étude française ISIS Diab, a pour but d’identifier les facteurs génétiques et
environnementaux à l’origine du développement du DT1 mais à ce jour aucun résultat n’a été
vraiment publié.
3a. Susceptibilité génétique
Même si l’existence d’antécédents familiaux de DT1 n’est retrouvé que dans environ
10% des cas, un terrain génétique prédisposant est aujourd’hui certain (21). Il n’y a pas de
mode d’hérédité évident et le risque de transmission varie selon le lien de parenté au premier
degré (24, 25). (Figure 4)
Figure 4. Facteurs de risque de transmission génétique du diabète de type 1.
Cette susceptibilité au DT1 est pluri génique. Une méta-analyse récente a montré que
plus de 40 localisations génomiques distinctes sont associées au diabète de type 1 (26). Les
gènes du complexe d’histocompatibilité HLA ont la plus forte association connue, avec des
haplotypes de susceptibilité (HLA DR3,DR4,DQ B1 0302) ou protecteurs (HLA DR2) (25,
27, 28). Un autre variant de susceptibilité connu se situe sur le gène de l’insuline et
représenterait 10% de la susceptibilité génétique (29, 30).
D’après les différentes recherches, on sait que seul 10% des sujets génétiquement prédisposés
sont susceptibles de développer un DT1(9). Les facteurs génétiques ne peuvent donc, à eux
seuls, expliquer les caractéristiques épidémiologiques de la maladie.
14
3b. Facteurs environnementaux
De part leur système immunitaire encore immature, les enfants semblent
particulièrement sensibles aux différents facteurs environnementaux qui pourraient jouer un
rôle dans l’acquisition des défenses immunitaires (uniquement chez des enfants
génétiquement prédisposés).
· L’hypothèse hygiéniste
Cette hypothèse consiste dans le fait qu’il existerait une relation étroite entre
l’amélioration des conditions socio-économiques et l’augmentation des pathologies auto-
immunes comme le DT1 ou encore l’asthme. Les agents infectieux, en particulier de
nombreux virus, ont depuis longtemps été incriminés dans la physiopathologie du DT1 alors
que les agents microbiens auraient, quant à eux, un effet protecteur qui réduirait la fréquence
des phénomènes auto-immuns (31). Une diminution de l’incidence des maladies infectieuses
chez les jeunes enfants (moins de 2 ans), par les vaccinations, les traitements antibiotiques,
l’hygiène et l’amélioration des conditions socio-économiques, diminuerait la stimulation et la
maturation du système de défense immunitaire et exposerait ainsi les enfants à une plus
grande susceptibilité aux maladies auto-immunes (9).
Deux études réalisées en 2004 corroborent cette hypothèse hygiéniste. La Sardaigne,
tout d’abord, a vu, après la seconde guerre mondiale, s’améliorer le niveau socio-économique
et les conditions de vie de ses habitants, provoquant une éradication du paludisme.
Actuellement, ce pays est l’un des pays au plus fort taux d’incidence de DT1. Il semblerait
donc que la disparition du paludisme ait favorisé l’apparition du DT1(17). Une seconde étude
comparative entre la Suède et la Lituanie a signalé qu’un contact précoce (avant l’âge de 1
an) aux agents microbiens pourrait prévenir l’apparition du DT1 (32).
· Facteurs de risque alimentaires
Chez l’homme, les premiers travaux suggérant l’influence de facteurs nutritionnels sur
l’incidence du DT1 ont montré un lien entre la consommation d’aliments riches en
nitrosamine ou en nitrite, ou de nitrates contenus dans l’eau de boisson (22).
Plusieurs études laissent également à penser que l’introduction précoce de protéines de
lait de vache, indépendamment de la durée de l’allaitement maternel, pourrait, chez des
15
enfants génétiquement prédisposés, constituer un facteur de risque supplémentaire de
DT1(33-35). Les protéines incriminées sont la sérum albumine bovine (BSA) et la béta-
lactoglobine qui, avec l’apparition d’anticorps anti-BSA et anti-béta-lactoglobine,
favoriseraient le déclenchement de la maladie. De même, l’introduction de céréale et/ou de
gluten trop précoce (avant l’âge de 4 mois) augmenterait le risque de DT1 (36), tout comme
certains fruits, baies et tubercules comestibles (37). Le rôle protecteur d’un allaitement
maternel prolongé (plus de 3 mois) est également suggéré (9, 38).
Toujours débattu actuellement, le rôle de l’alimentation est une question très
intéressante car, si nous pouvions isoler certains facteurs de risques alimentaires, peut être
pourrions nous, grâce aux mesures préventives, diminuer l’incidence du DT1 pour les années
à venir.
· Le rôle de la vitamine D
La vitamine D est connue pour jouer un rôle essentiel dans la croissance et dans la
différenciation de certains tissus cibles et pour agir sur le système immunitaire. Elle agit par
l’intermédiaire d’un récepteur (VDR). Des études ont montré que la supplémentation en
vitamine D, dès le plus jeune âge, diminuerait l’apparition du DT1(39-41), et qu’une carence
en vitamine D pourrait entrainer des modifications du gène VDR à l’origine d’une baisse
d’efficacité de la vitamine D, favorisant le DT1(42).
Une étude a également mis en évidence que la prise de vitamine D aiderait au bon
maintien de l’équilibre glycémique.
· Le rôle des agents infectieux
De nombreux agents infectieux ont été étudiés au cours des dernières années dans le
but de comprendre leur rôle dans le développement de certaines maladies auto-immunes telles
que le DT1(43).
Plusieurs études ont rapporté une association entre infection par entérovirus, plus
particulièrement le virus coxsackie B, et la survenue ultérieure de DT1 (Odds ratio=1,61) (8,
41), et qu’une infection par entérovirus, en cours de grossesse, favoriserait l’apparition du
DT1 chez l’enfant à naitre (44, 45). L’infection à entérovirus a été associée au développement
des auto-anticorps du diabète dans certaines populations (46, 47) et des entérovirus ont été
détectés dans les ilots de Langerhans de patients ayant un diabète (48-50).
Deux hypothèses sont actuellement avancées pour expliquer l’impact des virus sur les
phénomènes auto-immuns.
16
La première hypothèse décrit un effet cytopathogène direct du virus sur les cellules ß
de langerhans par libération d’auto-antigènes « cryptiques » déclenchant une activation des
lymphocytes T, jusque là quiescents, et le développement du processus auto-immun. Certains
virus à tropisme pancréatique pourraient également, en libérant des cytokines, déclencher
l’auto-immunité par activation lymphocytaire (« bystander ») (51, 52).
Figure 5. Effet cytopathogène des virus sur les cellules ß de langerhans.
L’autre hypothèse est celle d’un mimétisme moléculaire (53) où une réponse
immunitaire normale deviendrait pathogène pour les cellules ß de Langerhans pancréatiques
du fait d’une homologie de structure entre antigènes viraux et antigènes des cellules ß.
Figure 6. Le mimétisme moléculaire.
A l’inverse, certaines mycobactéries pourraient donner une protection contre le
DT1(31). L’environnement semble donc parfois exercer un effet protecteur vis-à-vis du
développement du processus auto-immun et donc de l’incidence du DT1.
17
· Autres facteurs de risque
Il a été montré par l’étude EURODIAB que les enfants atopiques avaient un risque
diminué de 30% de développer un DT1 que les autres(54).
La multiplicité des agents incriminés, qui constituent autant de facteurs confondants,
souligne la grande difficulté de l’identification des facteurs modulant le risque de survenue de
DT1. Si l’intervention de facteurs initiateurs était confirmée, elle conduirait à envisager une
véritable prévention primaire du DT1.
I-C/ LE DIABETE DE TYPE 2.
1. Définition
Plus connu chez l’adulte, le diabète de type 2 (DT2) fait son apparition chez l’enfant et
l’adolescent depuis la fin des années 90 (55) représentant une proportion significative des
diabètes du jeune dans certaines populations à risque (56). Contrairement au DT1, le DT2
aurait tendance à toucher essentiellement, aux Etats-Unis et en Europe, les populations de bas
niveau socio-économique. Il est défini, non pas par un déficit, mais par une résistance à
l’insuline sécrétée qui aboutit peu à peu à une insulinopénie (57).
Chez l’enfant, comme ce problème est relativement récent et que la symptomatologie clinique
est proche, il est souvent difficile de faire la distinction entre DT1 et DT2.
2. Epidémiologie
Les premiers cas de DT2 chez l’enfant remontent aux années 1970 aux Etats-Unis et
concernés uniquement les enfants d’origine indienne (58-60). Des études américaines ont
permis d’estimer la prévalence du DT2 chez les jeunes de moins de 20 ans à 1,8/1 000 (0,2/1
000 enfants caucasiens et 1,7/ 1000 enfants indiens) (61).
Le DT2 est apparu plus tard en Europe, vers le début des années 2000, avec une
prévalence nettement inférieure à celle observée aux Etats unis. En effet, les premières
publications faisant état de DT2 chez l’enfant ou l’adolescent font état d’une prévalence de
l’ordre de 0,21/100 000 enfants en Angleterre et 0,25/100 000 enfants en Autriche (62, 63).
18
Parmi ces études, les nouveaux cas de DT2 se développeraient essentiellement chez des filles
adolescentes, obèses et issues des minorités ethniques.
Tout comme le DT1, l’incidence du DT2 serait en constante augmentation aux Etats
unis comme en Europe, parallèlement à la prévalence de l’obésité infantile (64-66). Aux Etats
unis, l’incidence du DT2 chez les adolescents a été multipliée par 10 en 12 ans, augmentant à
7,2/100 000 par an en 1994 (67) et représenterait 45% des nouveaux cas de diabète
actuellement (68). En Europe, la dernière mesure de l’incidence (2004-2005) fait état d’un
taux d’incidence de 1,3/100 000 par an (69). L’augmentation de l’incidence a également été
constatée en Asie, par la réalisation d’un dépistage systématique des enfants scolarisés
japonais, retrouvant un taux d’incidence à 5/100 000 par an au début des années 2000 (70)
alors qu’il était de 2/100 000 par an en 1995(56). En France, il existe également de plus en
plus de DT2 chez l’enfant et l’adolescent avec selon les dernières études une proportion de
DT2 parmi les nouveaux cas de diabète estimée à 2,2% en 1993-1998 et à 5,2% en 2001-
2003(63, 68-71).
3. Diagnostic clinique et biologique
Le diagnostic biologique est le même que celui du DT1 exposé ci-dessus. La
symptomatologie clinique est très proche mais il existe parfois quelques critères qui doivent
faire évoquer le diagnostic de DT2 (tableau 1)
Tableau 3. Caractéristiques du diabète de type 1 et de type 2.
19
Le DT2 concerne avant tout des adolescents au moment de la puberté, en surpoids ou obèses,
avec des antécédents familiaux de diabète (64). Il est habituellement associé aux autres
éléments du syndrome de résistance à l’insuline autrement nommé le syndrome métabolique :
hyperlipidémie, hypertension artérielle, acanthosis nigricans, hyper androgénie ovarienne,
stéatose hépatique non alcoolique (72-78).
La prise en charge du DT2 est pluridisciplinaire mais consiste en premier lieu à des
modifications du mode de vie du patient, et de sa famille (55) . L’objectif est de normaliser la
glycémie, en modifiant le comportement du patient, afin de prévenir les complications
éventuelles. Il s’agit de favoriser l’activité physique, la perte de poids mais aussi de contrôler
les éventuelles comorbidités (HTA, dyslipidémie, etc.). La sévérité des complications
(notamment cardio-vasculaires) et la rapidité de leur survenue font du DT2 un problème de
santé publique émergent.
Contrairement au DT1 et en dehors de toute situation d’urgence, le traitement
médicamenteux n’intervient que secondairement. Il a pour objectif de diminuer
l’insulinorésistance, d’augmenter l’insulinosécrétion tout en diminuant l’absorption post
prandiale de glucose. D’après l’ISPAD, seul la Metformine (Biguanide) est autorisé avant
l’âge de 18 ans.
4. Facteurs favorisants
Il existe une relation étroite entre l’augmentation de l’obésité infantile et le DT2. Au
moment du diagnostic de DT2, 80 à 90% des enfants diabétiques présentent un surpoids
(IMC>25) (71). De même il semblerait exister plusieurs facteurs de risques de DT2 tels que
l’origine ethnique, la présence ou non d’antécédents familiaux de DT2 et le sexe de l’enfant.
Aux Etats-Unis, par exemple, le DT2 semblerait atteindre préférentiellement les enfants
d’origine indienne (61). L’étude française réalisée à l’hôpital R.Debré a, quant à elle, mit en
évidence que 86% des enfants DT2 étaient de sexe féminin et que 92% avaient des
antécédents familiaux (71).
20
I-D/ LES AUTRES TYPES DE DIABETES
1. Les diabètes monogéniques (79).
Les diabètes monogéniques sont provoqués par des anomalies génétiques, au mode de
transmission variable, altérant les fonctions des cellules ß de Langerhans elles mêmes, ou
provoquant une insulinorésistance (80). Au moment du diagnostic de diabète, plusieurs
éléments peuvent orienter vers un diabète monogénique : l’apparition d’un diabète dans les 6
premiers mois de vie (81), l’existence d’antécédents familiaux (82), l’absence d’obésité et
l’absence d’auto anticorps.
Tableau 4. Caractéristiques des différents types de diabète.
NB : Fréquence du diabète dans la population d’enfants diabétiques
· Le diabète de type MODY
Le diabète type MODY (Maturity Onset Diabete Young) est le plus fréquent des
diabètes monogéniques retrouvé. Rarement responsable de décompensation acidocétosique, il
est transmit sur un mode autosomique dominant et apparait exclusivement chez le patient
avant l’âge de 25 ans. Il existe sept formes de diabète MODY répertoriées dont nous ne
21
détaillerons pas les différentes caractéristiques au cours de ce travail. A savoir tout de même
que le diagnostic de diabète mono génique est confirmé par analyse génétique moléculaire.
· Le diabète néo-natal
Le diabète néo-natal (83), comme son nom l’indique, est un diabète précoce, qui se
développe au cours des 3 premiers mois de vie. Maladie rare qui représente 1 naissance sur
400 000 et qui est souvent associée à un retard de croissance intra-utérin. Ce diabète a la
particularité d’être transitoire, dans 50% des cas, durant en moyenne 12 semaines, mais
pouvant réapparaitre à distance. Dans ce cas, il s’agit d’une anomalie située sur le
chromosome 6 et le traitement est l’insulinothérapie transitoire. Dans 50% des cas, ce diabète
peut être définitif, provoqué par une anomalie génétique provoquant une dysfonction des
canaux potassiques ATP-dépendant directement situés sur les cellules ß de Langerhans. Le
traitement est alors non pas de l’insuline mais la prescription de sulfamides hypoglycémiants.
· Le diabète mitochondrial
Diabète transmis de la mère à l’enfant suite à une mutation de l’ADN mitochondrial,
caractérisé par une défaillance progressive, mais non auto-immune, des cellules ß de
langerhans, aboutissant rapidement vers une insulinodépendance, et nécessitant une
insulinothérapie (84).
· Diabète et mucoviscidose
Le diabète est la pathologie la plus fréquemment associée à la mucoviscidose (85, 86),
maladie génétique autosomique récessive mortelle représentant 1 naissance sur 2500 au
niveau mondial. Son apparition chez des enfants et des adolescents atteints de mucoviscidose
est de mauvais pronostic et serait favorisée par les différents traitements de la mucoviscidose
(bronchodilatateurs, glucocorticoïdes) et par des infections à répétitions à l’origine d’une
carence et d’une résistance à l’insuline.
· Diabète iatrogène
Diverses prises en charge thérapeutiques peuvent induire un diabète. Le diabète
iatrogène le plus connu est le diabète cortico-induit, mais certaines chimiothérapies peuvent
également en être à l’origine. Le tacrolimus et la ciclosporine, par exemple, provoquent un
diabète irréversible, par destruction des cellules ß de Langerhans (87). Les glucocorticoïdes
déclenchent, quant à eux, une hyperglycémie par le biais d’une insulinorésistance, souvent
22
réversible à l’arrêt du traitement. Une étude a également montré que le diabète pouvait être
induit par certains antipsychotiques (88).
· L’hyperglycémie de stress
Il arrive qu’au cours de diverses situations cliniques telles qu’une infection aigue, une
blessure, un traumatisme, un tableau chirurgical, de la fièvre et/ou des convulsions fébriles,
on mette en évidence une hyperglycémie dite « de stress ». Ce phénomène n’est pas anodin
puisqu’il serait estimé à 5% des enfants qui se présentent aux urgences (89). L’hyperglycémie
de stress ne doit pas être considérée comme un diabète mais comme un facteur de risque de
diabète avec une incidence de progression variant de 0% à 32% (90-92).
Il existe donc plusieurs types de diabètes ayant chacun leurs caractéristiques propres
mais dont la distinction clinique n’est pas toujours évidente. La forme la plus fréquente reste
le DT1. En France, l’étude prospective réalisée à l’hôpital Robert Debré (71), entre 2001 et
2003, a confirmé que, parmi les 271 nouveaux cas de diabète, 77,5% étaient des DT1, 7% des
diabètes autres (néonatal, etc.), 5,5% des hyperglycémies transitoires liées au stress, 5,2% des
DT2, et 3,7% des diabètes de type MODY.
Figure 7. Répartition des différents cas de diabète chez l’enfant et l’adolescent.
DT1
DT2
MODY
Autres
Hyperglycémie de stress
23
II/ LE DIABETE DE TYPE 1 DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT
II-A/ Symptomatologie
Le diabète de type 1 évolue classiquement en 4 phases. La phase asymptomatique dite
de pré-diabète comme décrite précédemment, la phase symptomatique où apparaissent les
signes révélateurs d’un diabète, la phase transitoire de rémission partielle ou de « lune de
miel » et enfin le stade ultime du DT1 qui est celui d’une dépendance chronique à l’insuline.
Quand un enfant se présente en consultation avec une anamnèse des faits typique, le
diagnostic est souvent évident mais, il arrive que parfois, les patients soient asymptomatiques
ou présentant des signes cliniques atypiques (93).
La triade symptomatique classique, retrouvée dans 41% des cas, associe l’asthénie,
l’amaigrissement et le syndrome polyuro-polydipsie (PUPD) (94).
Toute polyurie, et surtout nycturie, chez l’enfant doit faire évoquer le diagnostic de diabète.
Au vu des différentes études, la polyurie est le symptôme le plus souvent retrouvé au moment
du diagnostic de DT1 (94-96). L’amaigrissement est lui plus tardif, résultant d’un état de
déshydratation avancé et d’un catabolisme majeur faisant suite à l’insulinopénie. Une perte de
poids de plus de 10% du poids corporel a été constaté chez 43% à 61% des enfants DT1(94-
96). L’asthénie est retrouvée dans 52% des cas (96) et 34% des enfants DT1 ont présenté des
douleurs abdominales (96). En 2011, une étude portant sur 369 enfants diabétiques, met en
évidence la même symptomatologie à savoir une polyurie dans 87% des cas, une polydipsie
dans 84% des cas, un amaigrissement dans 83,9% des cas, une énurésie dans 65% des cas, des
douleurs abdominales dans 46,6% des cas (97).
Sans prise en charge adaptée, l’évolution se fait en quelques semaines vers
l’acidocétose diabétique (ACD) pouvant entrainer le décès de l’enfant. Cette évolution est très
variable d’un enfant à un autre, se faisant plus rapidement chez l’enfant de moins de 5 ans
(98). Il est fondamental de rechercher des signes de gravité en faveur d’une ACD : odeur
acétonique de l’haleine, vomissements itératifs à risque de déshydratation sévère, troubles de
conscience, dyspnée de Kussmaül (respiration ample et rapide), état de choc (tachycardie,
hypotension, marbrures cutanées, etc.).
Certaines situations cliniques atypiques doivent également faire évoquer le diagnostic
de DT1 telles que l’apparition d’une énurésie chez un enfant déjà propre, des infections à
répétition, un comportement inhabituel de l’enfant, ou encore une anomalie de la croissance
staturo-pondérale (99).
24
Dans 3% des cas, le diagnostic de DT1 est fait de manière fortuite chez un patient
asymptomatique au cours d’un bilan sanguin réalisé pour d’autres raisons (bilan
préopératoire, maladies auto-immunes telles que dysthyroïdies, vitiligo) (94).
La phase de rémission partielle et transitoire est observée chez 80% des enfants et des
adolescents DT1 (100). Elle correspond à une baisse des besoins en insuline (moins de 0,5
unités/kg/jour) associé à une glycémie stable (HbA1C<7%) (100). Cette phase est d’autant
moins fréquente que le DT1 a été diagnostiqué chez un enfant jeune et ou devant une ACD
(101). Il est important pour les MG de connaitre l’existence de cette phase de rémission afin
de répondre correctement aux interrogations des patients et de leurs familles.
L’évolution vers une dépendance à vie à l’insuline est inévitable et se fait sur une période
variable selon les enfants et les adolescents. Se pose actuellement la question de l’existence
de facteurs précipitants qui accélèreraient la destruction des cellules ß. D’après les études
européennes, une infection fébrile serait présente, dans 20% des cas, au moment du diagnostic
de DT1 et cet évènement aurait d’autant plus d’influence que l’enfant est jeune (25% des 0-4
ans contre 18% des 10-14 ans) (95). La tendance est identique en France avec, dans 23% des
cas, l’existence d’une infection ou d’un épisode fébrile dans les 3 mois précédant le
diagnostic de DT1, dans 11% de cas un état de stress non spécifique (dans 61% des cas aucun
élément particulier n’a été signalé) (94).
II-B/ Le bilan initial
En cas de suspicion de DT1 chez un enfant ou un adolescent, la première chose à faire
et de confirmer ou d’infirmer ce diagnostic. Il existe deux moyens simples et rapides pouvant
être réalisés au cabinet médical : la bandelette urinaire (BU) et la mesure de la glycémie
capillaire.
La bandelette urinaire recherche une glycosurie et/ou une cétonurie.
La glycémie capillaire, plus communément appelée dextro, recherche une hyperglycémie.
Si l’un de ces deux examens est positif, l’enfant est adressé, en urgence, au service de
pédiatrie le plus proche pour confirmer le diagnostic et pour débuter la prise en charge
thérapeutique.
Un bilan exhaustif comprenant la recherche des auto-anticorps est réalisé au cours de la
première hospitalisation. La recherche des facteurs de risques cardiovasculaires (FDR CV)
25
associés est également réalisée et sera renouvelée à chaque consultation tout comme le
dépistage d’éventuelles complications aigues et chroniques.
Il est important au moment du diagnostic de DT1 de faire le point sur les différents organes
cibles du diabète et de s’assurer de l’absence d’anomalies au niveau cardiovasculaire, rénal,
oculaire et neurologique. En effet, les manifestations cliniques au moment du diagnostic
peuvent parfois être des signes d’hypoglycémie (60,2%), des signes d’ ACD (sans coma ni
œdème cérébral) (38,1%) ; des atteintes oculaires (1,3%), des atteintes neurologiques (0,6%),
des atteintes rénales (0,4%), et des atteintes coronariennes (0,6% ) (97).
Tableau 5. Signes cliniques au moment du diagnostic de diabète (97).
Par ailleurs, il semblerait que les enfants DT1 aient un risque plus élevé de développer
une autre maladie auto-immune (8) et c’est pourquoi il est recommandé de rechercher la
coexistence d’une dysthyroïdie (TSH et anticorps antithyroïdiens) et/ou d’une maladie
cœliaque (anticorps anti-transglutaminase et anti-gliadine).
L’HAS recommande également qu’un enfant DT1 bénéficie d’une consultation
d’ophtalmologie, lors du bilan initial.
II-C/ Les complications
Le diabète est une pathologie chronique à risque de complications à court et à long terme
pouvant avoir de lourdes conséquences et dont la prévention est au cœur de la prise en charge
(102). Leur fréquence et leur gravité peuvent être réduites par un meilleur traitement et/ou
équilibre glycémique, mais elles ne sont pas toujours évitables.
26
D’après l’Institut national de veille sanitaire, il y a eu, en France et en 2003, 17,9% des
enfants DT1 hospitalisés pour au moins une complication métabolique aiguë. D’après
l’analyse de données plus récentes (2012), transmises par l’Espagne, la prévalence et le taux
d’incidence des complications chroniques est de respectivement 57% et de 35,4% (103).
1. Les complications aiguës
1a. L’acidocétose diabétique (104)
Chez l’enfant et l’adolescent, les signes cliniques révélateurs du DT1 ont souvent une
évolution aigue, surtout chez les plus jeunes, et l’incidence du diabète augmente plus
rapidement chez les enfants de moins de 5 ans (18, 19, 105, 106). L’ACD est une
complication fréquente au diagnostic, 26-67% selon les pays (18, 98, 106-108) et plus de 40%
en France (18, 19), dont environ 10% d’ACD sévère à l’origine de plusieurs décès chaque
année.
Les critères biologiques de l’acidocétose sont une glycémie supérieure à 11 mmol/l (2,0g/l),
un pH veineux inférieur à 7,3 ou des bicarbonates inférieurs à 15mmol/l, la présence d’une
cétonurie . Elle est accompagnée d’un état de déshydratation majeure (supérieure ou égale à
5% du poids corporel) et son degré de sévérité est définie par la gravité de l’acidose
(7,1<Ph<7,3 : acidose modérée, pH<7,1 : acidose sévère).
L’ACD est une urgence vitale et reste la plus fréquente cause de décès des enfants
diabétiques, généralement dans les suites d’un œdème cérébral. Les facteurs de risques
d’acidocétose ont été identifié, en 2011 à travers une étude portant sur 24 000 enfants, dans 31
pays différents (109). En premier lieu on retrouve le jeune âge des patients qui, avant 2 ans,
ont un risque d’ACD multiplié par 3 (p<0,001). Les autres facteurs de risque « individuels »
d’ACD, sont le sexe féminin, l’appartenance à une minorité ethnique, l’existence
d’antécédents familiaux de diabète, et un petit poids corporel. Les autres facteurs de risques
mit en évidence au cours de cette étude sont un bas niveau socioéconomique, une mauvaise
couverture sociale ou encore la notion d’une infection récente chez l’enfant.
27
Tableau 6. Facteurs de risque d’acidocétose diabétique.
L’ACD est une urgence thérapeutique et nécessite une hospitalisation en service
spécialisé (104). Une surveillance sous monitoring cardiorespiratoire est préconisée pendant
les 24 premières heures car 0,4 à 1% des enfants hospitalisés pour une ACD développent
secondairement un œdème cérébral à l’origine de séquelles neurologiques graves (110) et
pouvant engager le pronostic vital (111-113). L’objectif du traitement est de corriger à la fois
la déshydratation et l’hyperglycémie, tout en évitant les complications liées à la maladie et au
traitement. La prise en charge thérapeutique consiste donc en l’insulinothérapie, associée à
une supplémentation potassique, et à une réhydratation par voie intraveineux (tout apport par
voie orale est proscrit au début de la prise en charge).
Le diagnostic d’ACD est évoqué dans 71% des cas par le MG, dans 18% par le pédiatre ; et
dans 5% des cas le diagnostic est posé aux urgences (94). L’ACD inaugurale est souvent la
conséquence d’un retard au diagnostic du fait des nombreux diagnostics différentiels et du
jeune âge des patients.
28
Figure 8. Physiopathologie de l’acidocétose diabétique.
En Italie, une campagne de prévention de l’ACD a permis d’abaisser durablement la
prévalence de l’ACD de 78 à 12% (114). En France, une campagne de prévention similaire a
été réalisée auprès des patients, des familles et des professionnels de santé, avec interventions
médiatiques (radio, télévisions, journaux, revues…), pour informer les médecins des
symptômes d’alerte et de l’urgence au diagnostic. Les données préliminaires, sur la première
année de campagne, montrent une baisse modérée (4%) de la prévalence de l’ACD, mais elle
intéresse plus particulièrement l’ACD sévère et les jeunes de moins de 10 ans et surtout cette
prévalence a diminué de moitié chez les enfants adressés à l’hôpital par un pédiatre (115).
29
Figure 9a. Pourcentage d’enfants et d’adolescents hospitalisés, n’ayant pas d’acidocétose (blanc), et
ayant une acidocétose modérée (gris), et sévère (noir) en fonction de l'âge.
1b. L’hypoglycémie
L’hypoglycémie est l’une des complications aigues les plus fréquentes du traitement
du DT1. Elle fait suite à un déséquilibre entre la dose d’insuline administrée, l’alimentation et
l’activité physique récente et serait prévisible dans au moins un cas sur deux (116, 117).
On parle d’hypoglycémie lorsque la glycémie est inférieure à 3,9mmol/l (0,70g/l) (118) et le
degré de sévérité est défini par la capacité du patient à gérer ou non la situation (119).
L’incidence des hypoglycémies sévères est de 5 à 10% par an (120, 121).
La baisse de la glycémie provoque une activation du système adrénergique et/ou un
dysfonctionnement neurologique par neuroglycopénie. Les premiers signes de dysfonction
Figure 9b. Pourcentage d’enfants et d’adolescents adressés à l’hôpital par un pédiatre, ayant une
acidocétose avant et après le début de la campagne de prévention de l’acidocétose diabétique.
30
cognitive apparaissent lorsque la glycémie est inférieure à 3,6mmol/l, mais ce seuil est
variable selon les patients et selon les situations (122).
Les signes cliniques d’hypoglycémie sont très peu spécifiques. On retrouve au premier plan
les signes d’une stimulation adrénergique à savoir des tremblements, des palpitations, des
sueurs froides, une pâleur, une anxiété et une sensation de faim ; puis des manifestations
neurologiques telles qu’une asthénie, des troubles visuels, des vertiges, des céphalées, une
irritabilité. Une hypoglycémie sévère peut même se manifester par une confusion, un coma.
Dans 36% des cas, aucun symptôme n’est ressenti et dans un cas sur deux, ces symptômes ne
sont pas considérés comme « signes d’hypoglycémie » (123). L’absence de perception des
symptômes est favorisée par ce qu’on appelle l’insensibilité à l’hypoglycémie. Ce phénomène
a été décrit au cours de l’étude DCCT (Diabetes Control and Complications Trial) et serait à
l’origine de 36% des hypoglycémies sévères observées (123). De plus, plus l’enfant est jeune,
moins il s’exprime et c’est souvent l’entourage, ou le MG, qui détectent les symptômes
d’hypoglycémie. Les facteurs de risques d’hypoglycémie sévère sont le jeune âge,
l’ancienneté du diabète, une hémoglobine glycquée basse et de fortes dose d’insuline (123-
128). Parallèlement, le seuil de détection de l’hypoglycémie est abaissé pendant le sommeil
(129, 130) d’où une prévalence d’épisodes d’hypoglycémies prolongées nocturnes et
asymptomatiques. Les progrès thérapeutiques récents permettent, par mesure de la glycémie
en continue, de détecter les hypoglycémies nocturnes et de les signaler au patient et/ou à son
entourage (par exemple par émission d’un signal sonore). L’étude DCCT met également en
évidence que des épisodes d’hypoglycémie seraient favorisés par un exercice physique
inhabituel, le changement d’habitude alimentaire, une erreur concernant la dose d’insuline
administrée, ou encore une intoxication alcoolique (123).
Il n’a pas été démontré de différence significative dans la fréquence des hypoglycémies entre
les patients traités par 2 ou 3 injections par jour. Il semblerait, par contre, que les
hypoglycémies soient essentiellement nocturnes en cas de traitement par 2 injections et plus
matinales en cas de schéma thérapeutique comprenant 3 injections d’insuline (128).
Il existe une relation inverse entre le nombre d’hypoglycémie et le taux d’HbA1C et c’est
pourquoi l’Ispad et l’HAS recommande une valeur d’HhBA1c de 7,5% (3).
Les conséquences neurologiques des hypoglycémies sévères sont très controversées. Pour
certains auteurs, la répétition d’épisodes d’hypoglycémies prolongées pourrait expliquer
certaines difficultés d’apprentissage, de mémorisation et d’acquisition du langage (131), alors
que pour d’autres, il n’y aurait aucune relation entre l’hypoglycémie et le développement
intellectuel des enfants (132, 133).
31
Une chose est sure c’est que les symptômes associés aux hypoglycémies légères à modérées
sont décrits comme désagréables et sont souvent à l’origine d’une angoisse chez le patient et
son entourage, limitant en partie l’obtention d’un équilibre glycémique optimal.
2. Les complications à long terme
Les complications vasculaires atteignent 37,8% des patients diabétiques, après une durée
d’évolution moyenne du diabète de 15,3 ans. Ces complications sont micro vasculaires
(35,7%), macro vasculaires (7,6%) ou les deux à la fois (5,5%) (134).
Les complications micro vasculaires sont : la rétinopathie diabétique, la néphropathie et la
neuropathie diabétique (135). Leur prévention justifie la recherche d’un équilibre glycémique
optimal. L’étude DCCT a montré que l’apparition de ces complications est significativement
réduite par la réduction de l’hyperglycémie (136).
Les complications macro vasculaires telles que l’athérosclérose, seraient également moins
fréquentes du fait d’un équilibre glycémique correct obtenu par insulinothérapie intensive
(137).
2a. Les complications micro vasculaires
· La rétinopathie diabétique (138)
La rétinopathie diabétique (RD) peut aboutir à une altération de la vision et parfois même à
une cécité complète aux lourdes conséquences pour le patient. La RD est la première cause de
malvoyance et de cécité chez l’adulte jeune (139). Elle apparait généralement après 10 ans
d’évolution de la maladie et d’après une étude française datant de 2007, la prévalence serait
de 4,6% pour une durée moyenne d’évolution de 4,8 +/- 3,4ans (140).
La RD est initialement asymptomatique, non proliférative, caractérisée par l’existence de
micro-anévrysmes rétiniens, aboutissant progressivement à une ischémie rétinienne. A terme,
la RD est dite proliférative avec formation de néo vaisseaux rétiniens à risque hémorragique
et apparition d’un œdème maculaire engageant le pronostic visuel (141). Le dépistage de la
RD est facilement réalisable, par un ophtalmologiste, par la réalisation d’un fond d’œil puis
d’une rétinographie après dilatation, plus sensible et plus spécifique (142). Le traitement
consiste en la photocoagulation répétée des néo vaisseaux au laser.
L’insulinothérapie intensive permettrait de réduire de 53% le risque d’apparition d’une RD
proliférante , en prévention primaire et de 70% en prévention secondaire (143).
32
Jusque très récemment considérée comme une pathologie micro vasculaire, il semblerait que
la RD soit également liée à une atteinte neurologique d’où le développement de nouveaux
traitements comme les inhibiteurs de facteur de croissance endothélial vasculaire actuellement
en cours d’évaluation (144).
· La néphropathie diabétique
La néphropathie diabétique est une des premières causes d’insuffisance rénale
terminale dans les pays développés. Elle est définie par une protéinurie persistante supérieure
à 500mg/24h ou une albuminurie supérieure à 300mg/24h. Le dépistage s’effectue par la
recherche d’une micro-albuminurie tous les ans.
En France la prévalence de cette complication était de 5,1+/- 1,6% en 2000 pour une durée de
la maladie supérieure à 3 ans (145). Plus récemment, en Suède 25% des patients ont eu une
recherche positive de micro albuminurie et 9% ont une néphropathie avérée après 25 ans
d’évolution (146). L’augmentation de l’HbA1C de 1% multiplierait par 1,39 le risque de
développer une micro albuminurie, alors qu’un traitement intensif l’abaisserait de 55%, en
prévention primaire (143, 147).
En France, les modalités de dépistage d’une néphropathie diabétique ne sont pas encore bien
définies par l’HAS. En Autriche, par exemple, des recommandations sur les mesures
préventives et sur la prise en charge d’une néphropathie diabétique ont été mise à jour en
2012 (148). La recherche d’une microalbuminurie serait à faire après 5 ans d’évolution d’un
DT1 et immédiatement après le diagnostic d’un DT2. Le diagnostic de néphropathie
diabétique doit alors être confirmé par la présence d’une microalbuminurie, à 2 reprises, sur 2
prélèvements espacés de 2 à 4 semaines.
· Les neuropathies diabétiques(149)
Elles sont rarement retrouvées chez l’enfant mais consistent en une atteinte du système
nerveux autonome entrainant une dysautonomie et/ou une atteinte du système nerveux
périphérique.
Une hypotension orthostatique, des troubles digestifs à type de vomissements, de diarrhées ou
encore une incontinence urinaire et des troubles de la sudation sont des signes cliniques en
faveur d’une dysautonomie.
33
L’atteinte du système nerveux périphérique se manifeste par des douleurs neurogènes
symétriques, distales et chroniques avec recrudescence nocturne (dysesthésies) et une
hypoesthésie de degré variable selon les patients. Le test du mono filament permet de dépister
une neuropathie périphérique débutante et de la prendre en charge précocement.
Plusieurs études ont montré que l’insulinothérapie intensive améliore la qualité de vie des
patients et diminue le risque d’apparition de complications micro et macro vasculaires à long
terme (150, 151).
2b. Les complications macro-vasculaires
Les complications macro-vasculaires consistent en une augmentation progressive de la
pression artérielle, une athérosclérose et une altération de la fonction endothéliale à l’origine
de troubles cardiovasculaires (152, 153) . Les facteurs de risque cardiovasculaires (FDR CV)
possiblement associés sont un surpoids (IMC>25), une dyslipidémie, une hypertension
artérielle (HTA), un tabagisme actif ou passif, ou encore l’existence d’antécédents familiaux.
Il est important de rechercher également d’éventuelles comorbidités telles qu’une sédentarité,
une consommation d’alcool et ou de drogues, etc.
La prévention de l’HTA est fondamentale pour éviter les complications cardiovasculaires
mais doit se faire sans excès car une baisse trop importante de la pression artérielles pourrait,
au contraire de l’effet souhaité, augmenter la fréquence des complications cardiovasculaires
des patients (154). Chez tout patient diabétique, l’objectif de la pression artérielle est de
130/80.
Plusieurs facteurs de risque de complications macro vasculaires on été mis en évidence. Ainsi
un patient diabétique est plus à risque de développer des complications chroniques en cas de
tabagisme (57%), de dyslipidémie (65,4%), d’HTA (43,3%) de syndrome métabolique
(41,3%) (134), mais également un âge avancé, une HbA1C élevée, une hypertriglycéridémie
et surtout l’ancienneté de la maladie diabétique (102, 103, 150, 151).
34
Tableau 7. Dépistage des complications à long terme.
35
III/ PRISE EN CHARGE MULTIDISCIPLINAIRE
III-A/ Education thérapeutique
L’éducation thérapeutique est le point phare de la prise en charge multidisciplinaire du
patient diabétique. Elle doit être adaptée à chaque enfant et à sa famille, modulable, tenant
compte des différents stades de développement physique et psychologique de l’enfant. Elle
est idéalement menée par une équipe spécialisée, délivrée au patient et à son entourage, par
l’intermédiaire d’un programme éducatif structuré (155, 156). Ce programme est bien sur
variable selon l’âge de l’enfant mais l’objectif est le même : acquérir petit à petit une
autonomie suffisante dans la gestion de leur maladie. Tout d’abord, il s’agit de faire
comprendre au patient et à sa famille que le diabète est une pathologie chronique, nécessitant
un traitement à vie, et qui peut être responsable de complications aigues et chroniques
pouvant être plus ou moins limitées par une bonne observance du traitement et des règles
hygiéno-diététiques. L’éducation thérapeutique est débutée le plus tôt possible, généralement
au cours de l’hospitalisation qui fait suite à la découverte de la maladie, une fois le choc
émotionnel de l’annonce diagnostique passé. Le programme comprend initialement des
séances individuelles et théoriques, se portant sur la physiopathologie du diabète, sur
l’insulinothérapie, sur l’apparition des complications aigues et chroniques, sur les objectifs
glycémiques et sur les bases de l’éducation nutritionnelle. Cet enseignement théorique doit
être répété si besoin, jusqu’à s’assurer d’une bonne compréhension du patient et de sa famille.
L’apprentissage de l’insulinothérapie est ensuite détaillé avec explications pratiques des
techniques d’injection, l’adaptation des doses et l’auto surveillance glycémique. Le but, à ce
stade, est de permettre à l’enfant et à ses parents d’être capable d’obtenir un équilibre
glycémique satisfaisant, en gérant eux même le traitement, pour permettre un retour à
domicile dans de bonnes conditions.
L’éducation thérapeutique est permanente, basée également sur l’importance des
règles nutritionnelles, sur l’activité physique, sur l’importance du suivi médical régulier, avec
parallèlement, la poursuite de l’apprentissage et de l’éducation sur la gestion du traitement. Le
MG doit être correctement formé pour pouvoir soutenir, rassurer ou aider l’enfant en cas de
besoin et ainsi participer à cette prise en charge.
L’éducation thérapeutique peut être facilitée par la distribution de brochures
explicatives, en complément des cours individuels et collectifs, par l’appartenance à une ou
des associations de malades telles que l’Association d’aide aux Jeunes Diabétiques (AJD),
mais également par la réalisation d’un séjour en camps de vacances spécialisé qui semble
renforcer l’éducation et l’autonomisation des enfants et des adolescents tout en améliorant
36
l’équilibre glycémique et en diminuant la fréquence des hypoglycémies sévères et des ACD
(157).
1. Règles hygiéno-diététiques
1a. Prise en charge nutritionnelle
La prise en charge nutritionnelle a pour objectif d’enseigner de bonnes habitudes
alimentaires tout en prenant compte de la personnalité de chaque enfant, de son entourage, de
son environnement socioculturel, de ses gouts et ses besoins. Cette prise en charge doit être
raisonnable, sans interdit strict dans le but d’éviter la frustration et ainsi le rejet de l’enfant.
Elle doit tenir compte des besoins énergétiques de chaque enfant en fonction de son âge, de
ses dépenses physiques pour permettre un développement psychomoteur et staturo-pondéral
optimal.
Une diététicienne spécialisée, à l’intérieure d’une équipe pluridisciplinaire, est chargée du
suivi régulier de ces enfants et délivre progressivement des conseils adaptés à chaque enfant
(158). L’organisation, la composition et les horaires des repas, peuvent être variables en
fonction du schéma thérapeutique et la diététicienne peut permettre au patient et à sa famille
de gérer ces adaptations.
1b. L’activité physique
Il n’y a aucune contre indication à la pratique d’une activité physique chez l’enfant
diabétique, bien au contraire. Le sport est bénéfique pour l’enfant, tant sur le plan physique
que sur le plan psychologique. Il lui permet de rencontrer d’autres enfants, de s’amuser et de
s’épanouir. Cet épanouissement aide l’enfant à accepter sa maladie et favorise l’observance
au traitement. Cependant, lors de la réalisation du certificat médical de non contre-indication
au sport, le MG est chargé de renforcer la capacité du jeune à gérer son traitement afin
d’éviter une hypoglycémie liée à une dépense énergétique intense.
Une activité physique régulière et une alimentation équilibrée contribuent au maintien d’un
bon équilibre glycémique et permettent de lutter contre le surpoids de l’enfant (l’indice de
masse corporel doit être inférieur au 95eme percentile).
37
2. L’auto surveillance glycémique
L’auto surveillance glycémie est systématique et pluriquotidienne (au moins 4 fois par
jour) pour les enfants diabétiques de type 1 traités par insuline. Communément appelée
dextro, l’auto surveillance glycémique est réalisée facilement par le patient lui-même et
permet de connaitre en quelques secondes la valeur de la glycémie. Elle doit être réalisée
devant tout symptôme anormal laissant craindre une hypoglycémie ou une hyperglycémie. En
cas d’hyperglycémie, le patient doit savoir réaliser une bandelette urinaire à la recherche
d’une glycosurie et/ou d’une cétonurie, signes d’une acidocétose. La réalisation d’un dextro
est également indispensable avant chaque injection d’insuline pour adapter correctement la
dose d’insuline à injecter et prévenir ainsi toute erreur thérapeutique. Il semble évident qu’en
cas d’hyperglycémie, la dose d’insuline sera augmentée alors qu’en cas d’hypoglycémie cette
dernière sera diminuée au risque de voir apparaitre une hypoglycémie iatrogène.
L’objectif glycémique est de 0,7 à 1,2 g/L avant les repas et de moins de 1,6g/l en post
prandial.
Chez le diabétique de type 2, cette auto surveillance glycémique n’est pas obligatoire. Si
l’enfant ou l’adolescent est sous insuline alors la conduite à tenir est la même que pour un
DT1, sinon elle peut se limiter à 2 ou 4 contrôles par jour.
Chez l’enfant diabétique, deux lecteurs de glycémie sont pris en charge à 100% par
l’assurance maladie, tous les 4 ans. Les valeurs obtenues au cours de cette auto surveillance
doivent être retranscrites dans un carnet et sa lecture permettra dans un second temps
d’adapter ou non la thérapeutique.
III-B/ Prise en charge psychologique
D’après les dernières études, les enfants et adolescents diabétiques ne souffrent pas
plus de dépression, d’anxiété ni de trouble du comportement que les autres(159). On constate
par contre une recrudescence des troubles du comportement alimentaire (TCA), surtout chez
les adolescentes, à risque de déséquilibre glycémique et donc de complications aigues et
chroniques. Ces TCA sont généralement associés à un environnement familial instable et à
une mauvaise gestion thérapeutique(160) et seraient diminués par des mesures préventives et
un soutien psychologiques adapté (161).
Le suivi des patients diabétiques doit être intensifié pendant l’adolescence et lors du passage à
l’âge adulte de plus de 18 ans. En effet, l’adolescence est une période pour chaque enfant de
38
questionnement et de recherche d’identité. Pour les enfants diabétiques, cette période est à fort
risque de rupture de traitement, de mauvaise observance des règles hygiéno-diététiques, au
cours de laquelle l’auto surveillance glycémique se dégrade et où le risque de déséquilibre
glycémique est important. C’est également à l’adolescence que sont décrites les premières
intoxications tabagiques et/ou consommation de drogues (cannabis, etc.) et autres conduites à
risque.
Le passage à l’âge adulte est souvent source de difficultés pour les patients et pour les
soignants. L’enfant, à l’âge de 18 ans, n’est plus suivi par un pédiatre mais redirigé vers un
diabétologue adulte qui lui est inconnu. Cette période à risque de complication doit être
anticipée par toute l’équipe soignante afin d’éviter toute déstabilisation de l’enfant.
L’importance de la relation médecin malade prend alors tout son sens car c’est en partie grâce
au MG que le patient ne sera pas « perdu de vue » et adhérera à cette nouvelle prise en charge
spécialisée. Le MG est essentiel dans la coordination et la continuité des soins.
Tableau 8. Objectifs thérapeutiques.
39
III-C/ Le rôle du médecin généraliste
Le médecin généraliste a souvent un contact privilégié avec les enfants et les familles,
qu’il suit pour la plupart depuis leur plus jeune âge, et est au centre de la prise en charge
multidisciplinaire.
Si la mise en route du traitement et son adaptation est l’affaire de spécialiste, le MG,
en plus du rôle de conseil et de soutien non négligeable, participe à l’éducation thérapeutique
du jeune et de sa famille, au suivi de l’équilibre glycémique, à la prise en charge de maladies
intercurrentes à risques de décompensation. Le MG se doit également d’évaluer régulièrement
l’état psychologique du patient et de son entourage et de dépister d’éventuels troubles du
comportement et conduites à risque.
1. Rôle diagnostic
Le MG soigne les enfants dans leur ensemble (vaccinations, suivi de la croissance staturo-
pondérale, etc.) et est parfois amené à faire le diagnostic de diabète. Ce diagnostic peut
paraitre évident devant une triade symptomatique classique, mais parfois les manifestations
cliniques atypiques sont au premier plan, ce d’autant que l’enfant est jeune. Ainsi, le MG se
doit d’évoquer tous les diagnostics différentiels afin de diagnostiquer un diabète de l’enfant
« atypique ». Les principaux diagnostics différentiels sont : vomissements liés à une ACD et
non à une intoxication alimentaire ou une gastro-entérite ; amaigrissement par déshydratation
et non par anorexie mentale ; nycturie prise à tort pour une énurésie « psychologique »
transitoire ; polyurie et infection urinaire ; dyspnée de Kussmaül confondue avec une crise
d’asthme ou une infection respiratoire ; des douleurs abdominales de l’ ACD et un tableau
abdominal aigu (appendicite, constipation, etc.).
Le MG a un rôle dans le dépistage du diabète de l’enfant très important. Il réalisera facilement
au cabinet médical, un dextro et/ou une bandelette urinaire pour confirmer ou infirmer le
diagnostic de diabète de l’enfant.
2. Suivi au long cours
Le MG participe au suivi au long cours des enfants diabétiques et a pour objectif de
prévenir et de dépister d’éventuelles complications aigues et chroniques et facteurs de risque
cardiovasculaires associés. Souvent en première ligne, il est sensé savoir prendre en charge
toutes maladies intercurrentes à risque de décompensation, et doit être capable d’effectuer des
réajustements thérapeutiques simples.
40
Des recommandations ont été éditées par l’ISPAD afin d’aider le MG dans la prise en charge
de ces complications(162).
Le dépistage des complications chroniques doit se faire dès la puberté, ou en cas de diabète
évoluant depuis plus de 3 ans, dans le but de détecter des anomalies précoces, infra cliniques,
qui pourraient être contrôlées et même inversées par l’amélioration du contrôle glycémique,
empêchant ainsi la survenue de lésions potentiellement irréversibles et invalidantes.
D’après les recommandations fixées par l’HAS :
- Chaque enfant diabétique devrait être examiné par un médecin, généraliste ou
spécialiste, au moins 4 fois par an, avec recherche systématique de comorbidités
(surpoids, sédentarité, tabagisme, alcool et drogues), de FDR CV (HTA,
dyslipidémie), de maladies associées (dysthyroïdie, maladie cœliaque) et de signes de
complications
- Le contrôle de l’équilibre glycémique, par le dosage de l’HbA1C, se fait tous les 3
mois
- Une consultation chez l’ophtalmologue est recommandée lors du diagnostic de diabète
est doit être renouvelée tous les ans, à partir de 10 ans
- Un rendez vous chez le dentiste annuel
- Un contrôle annuel de la fonction rénale par le dosage de la créatinine avec estimation
du débit de filtration glomérulaire, couplée à la recherche d’une micro albuminurie
- Glycémie veineuse à jeun et bilan lipidique tous les ans.
Le MG doit s’assurer du bon développement psychomoteur et d’une bonne croissance
staturo-pondérale de l’enfant pour pouvoir, au plus vite, prendre en charge toute évolution
anormale. Un carnet de glycémie mis à jour et correctement tenu par le patient est le premier
signe d’une bonne observance thérapeutique. Il permet d’analyser l’auto surveillance
glycémique du patient et d’adapter si besoin les doses d’insuline, en s’appuyant sur l’avis du
médecin spécialiste. Le MG doit vérifier, à l’aide du carnet de santé, que les vaccinations
sont à jour, comme chez tous les enfants, en y ajoutant la vaccination antigrippal chaque
année.
Même si ces contrôles sont souvent fait par le médecin spécialiste, le MG sert souvent de lien
entre prise en charge intra et extra hospitalière et entre personnels médicaux et paramédicaux.
41
3. Education thérapeutique et soutien psychologique
Le MG est chargé de transmettre au patient et à sa famille les mesures éducatives et les
règles hygiéno-diététiques nécessaires au maintient d’un équilibre glycémique correct. Il doit
également rappeler au patient et à sa famille les signes précoces d’hypoglycémie et
d’acidocétose, et la conduite à tenir qui en découle. L’objectif étant de permettre à l’enfant
diabétique d’être autonome et ainsi d’éviter d’avoir systématiquement recours au système
hospitalier pour des situations simples pouvant être gérées, soit par le patient lui-même, soit
par le MG.
Le MG doit savoir et rappeler à la famille que le traitement par insulinothérapie est un
traitement à vie, qui ne doit jamais être arrêté, même si l’enfant ne mange pas, au risque de
voir apparaitre des signes cliniques d’acidocétose. Le MG doit savoir répondre aux questions
des enfants diabétiques sur les techniques et les zones d’injection afin de prévenir les
lipodystrophies et erreurs d’administration. Il expliquera dans un second temps, et notamment
à l’âge adulte que le diabète peut provoquer des plaies à fort risque infectieux, surtout au
niveau des pieds et insistera sur l’auto surveillance des pieds. Il propose également une aide à
l’arrêt de l’intoxication alcoolo-tabagique et autres drogues.
D’après l’étude Entred faite en 2007 par l’InVs, 80% des patients diabétiques se disent bien
informés sur leur maladie dont 83% par leur médecin traitant.
Le MG est entouré d’une équipe pluridisciplinaire spécialisée dans la prise en charge d’un
enfant ou adolescent diabétique constituée idéalement d’une diététicienne, d’un(e)
psychologue, d’une infirmière spécialisée et éventuellement d’une assistante sociale.
Afin d’obtenir une prise en charge optimale de ces enfants, comme de tous les patients atteints
d’une pathologie chronique, le MG s’appuie généralement sur le système de réseau de soins
permettant ainsi la coordination des soins et non la juxtaposition d’interventions isolées.
III-D/ L’insulinothérapie
Il existe plusieurs types d’insuline actuellement. L’insuline rapide qui a un délai d’action de
30 minutes et une durée d’action de 6 heures (ACTRAPID, UMULINE RAPIDE, etc.) et les
analogues rapides de l’insuline (HUMALOG, NOVORAPIDE) qui agissent immédiatement
après l’injection et pendant environ 3 heures. Les insulines d’action prolongées avec une
42
durée d’action de 18 à 24 heures (LANTUS, LEVEMIR) et les insulines NPH intermédiaires,
ayant un délai d’action de 1 heure pour une durée d’action de 12 heures (UMULINE NPH,
INSULATARD, etc.). Les insulines pré-mélangées sont peu utilisées en pédiatrie en raison
d’une grande variabilité des besoins chez l’enfant et d’une faible possibilité d’adaptation des
doses.
L’action de l’insuline est variable selon les personnes et varie également selon le site
d’injection. Elle est accélérée par l’activité musculaire, l’hyperthermie et ralentie par le froid
et en cas d’injection sur une zone lipodystrophiée.
L’instauration de l’insulinothérapie est faite par le médecin spécialisée, en fonction des
variables glycémiques interindividuelles. Elle est évaluer régulièrement et peut être
modifiable si besoin, le but étant d’obtenir un équilibre glycémique optimal au long cours, en
évitant la répétition des hypoglycémies et des hyperglycémies chez un enfant dont la vie doit
être aussi normale que possible.
L’objectif glycémique est plus strict chez l’enfant que chez l’adulte et doit être rechercher des
les premières années d’évolution de la maladie. Il est évalué par le dosage de l’hémoglobine
glycquée (HbA1c), lors d’une prise de sang réalisée tous les 3 mois. L’HbA1c reflète la
glycémie moyenne sur 3 mois d’évolution et permet d’adapter au mieux la prise en charge
thérapeutique de l’enfant. L’objectif est de maintenir une HbA1c à moins de 7,5% en prenant
en compte le risque d’hypoglycémie (3, 163).
Globalement les schémas thérapeutiques les plus utilisés sont :
- Le schéma conventionnel : mélange d’insuline rapide (ou analogue rapide) et insuline
NPH, comprenant 2 injections par jour (avant le petit déjeuner et avant le diner), avec
parfois nécessiter d’ajouter une 3 injection d’insuline rapide avant le gouter par
exemple.
- Le schéma Basal-Bolus par multi-injections : mélange d’insuline d’action prolongée
« lente » une fois par jour avec injection insuline rapide (ou analogue rapide) avant
chaque repas.
- Le schéma par pompe à insuline : la pompe est un dispositif per cutanée qui délivre de
l’insuline rapide (ou analogue rapide) en débit continu entre les repas et en bolus avant
chaque repas.
43
III-E/ La recherche médicale
A ce jour, le seul mode d’administration de l’insuline est per cutané. De nouvelles insulines
ont été essayées ces dernières années, dans le but d’éviter les injections et de faciliter le
quotidien des patients diabétiques. A ce jour, la voie nasale, la voie inhalée ou encore la voie
orale n’ont montré aucune efficacité suffisante pour obtenir l’autorisation de mise sur le
marché, et la voie transcutanée est encore à l’étude.
Au début des années 90 apparait la thérapie cellulaire par la greffe de cellules béta de
Langerhans, au faible taux de réussite et avec un nombre de complications conséquent malgré
le développement des immunosuppresseurs. Si les progrès de cette technique restent très
prometteurs, ce ne sera jamais une solution pour tous car le nombre de donneurs de pancréas
est infime par rapport au nombre de patients souffrant d’un DT1.
En septembre 2011, des chercheurs français ont réussi à créer des cellules béta pancréatiques
humaines productrices et sécrétrices d’insuline et bien qu’il reste de nombreuses étapes à
franchir avant de pouvoir servir de traitement pour les diabétiques, ces travaux représentent
une base solide pour le développement de nouvelles thérapeutiques (164).
44
DEUXIEME PARTIE : LES RESEAUX DE SOINS
I. DEFINITION
D’après la loi du 4 mars 2002, relative aux droits des malades et à la qualité du
système de santé, « les réseaux ont pour objet de favoriser l’accès aux soins, la coordination,
la continuité ou l’interdisciplinarité des prises en charge, notamment celles qui sont
spécifiques à certaines populations, pathologies ou activités sanitaires. Ils assurent une prise
en charge adaptée aux besoins de la personne tant sur le plan de l’éducation de la santé, de la
prévention, du diagnostic, que des soins. Ils sont constitués entre professionnels de santé
libéraux, les médecins du travail, les établissements de santé, des institutions sociales ou
médico-sociales et des organisations à vocation sanitaire ou sociale, ainsi qu’avec des
représentants des usagers. Ils peuvent participer à des actions de santé publique. Ils procèdent
à des actions d’évaluation afin de garantir la qualité de leurs services et prestations ».
Un réseau de santé constitue un véritable lien entre la prise en charge intra et extra
hospitalière. Appartenir à un réseau de santé permet d’échanger avec d’autres professionnels
de santé, d’améliorer ses connaissances et ses pratiques, de prendre en charge le patient dans
sa globalité. Il facilite l’accès aux soins à l’ensemble de la population ciblée avec, pour les
diabétiques par exemple, un remboursement des consultations chez une diététicienne et un(e)
psychologue.
Un réseau de soins est également un lieu de contact et de communication entre malades grâce
auquel ils se sentent mieux soutenus et mieux compris.
Il existe deux grands types d’aides financières pour le développement et le maintien des
réseaux de santé : les aides de l’état et les investisseurs privés. Jusqu’au 1er
janvier 2013, les
réseaux de soins, étaient principalement financés par l’état grâce au Fond d’Intervention pour
la Qualité et la Coordination des Soins (FIQCS). Son financement était attribué par décision
conjointe du directeur de l’Union Régionale des Caisses d’Assurance Maladie (URCAM) et
de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation (ARH) et son montant était fixé chaque année par
la loi de financement de la sécurité sociale. A ce jour, il est prévu par l’article 36 du Projet de
Loi de Financement de la Sécurité Sociale 2012 (PLFSS), que le financement des réseaux de
soins ne relève plus du FQCS mais du Fond d’Intervention Régional (FIR), dont le
financement serait décidé par l’Agence Régionale de Santé (ARS) et qui ne concernerait que
les réseaux et structures de soins ayant conclu un Contrat Pluriannuel d’Objectifs et de
Moyens (CPOM) avec l’ARS. Son montant annuel serait fixé chaque année par arrêté des
ministres de la santé , du budget, de la sécurité sociale, des personnes âgées et des personnes
45
handicapées. Il ne s’agit encore que d’un projet de loi qui devra être votée par le parlement et
validée par le conseil constitutionnel pour être applicable courant 2013.
II. EVALUATION
Dans une perspective d’amélioration permanente des services apportés aux patients et
d’une meilleure efficacité, l’évaluation fait partie intégrante de tout projet de réseau de santé.
L’évaluation doit être réalisée par le réseau lui-même et par un évaluateur externe. Elle porte
sur le fonctionnement propre du réseau, la qualité de la prise en charge, l’intégration des
usagers et des professionnels de santé sans oublier le bilan économique. (HAS guide
d’évaluation des réseaux de santé 2004)
III. LES RESEAUX EN FRANCE
Les réseaux étaient à l’origine hétérogènes mais grâce la création de l’Union
Nationale des Réseaux de Santé (UNRS) et le regroupement en réseaux territoriaux, les
pratiques s’homogénéisent autour de l’élaboration et du suivi des plans personnalisés de santé
(PPS) avec les professionnels de santé de 1er
recours et les médecins généralistes. Les maisons
et pôles de santé pluridisciplinaires ne peuvent se développer dans la durée qu’avec une
coordination et des projets communs regroupés sous le terme de réseaux de soins.
L’étude Entred 2007-2010, constituée d’un échantillon représentatif des adolescents
diabétiques françaises, avait pour objectif d’approfondir les connaissances sur l’état de santé
des personnes diabétiques en France, leur prise en charge médicale, leur qualité de vie, les
besoins en démarche éducative et cout du diabète. Cette étude a montré l’efficacité des
réseaux de soins en permettant d’ abaisser l’HbA1C, de 0,7 à 0,8% par an, en moyenne, ce
d’autant plus que les patients sont fortement déséquilibrés.
En Basse-Normandie, seuls 12 réseaux sont accrédités par l’ARS, en 2013. Ces réseaux
concernent des pathologies chroniques diverses, de l’adulte et de l’enfant.
46
Nom Thématique Adresse Responsable Téléphone
Normandys Enfants dys 6 avenue de Glattbach - 14760 Breteville-sur-Odon Dr M.PENNIELLO 02 31 15 53 70
Périnatalité Périnatalité
CHU DE CAEN
Servie de Gynécologie-Obstétrique
Avenue de la Côte de Nacre - 14000 CAEN
Dr J.COUDRAY 02 31 27 27 92 02.31.27.27.91
Bellême Gérontologie 4 rue du Mans - 61330 BELLEME Dr J.VIRONDAUD 02 33 25 14 82
RBN-SEP Scélore en plaques 2 résidence du Chardonnet - 14000 CAEN Pr G.DEFER 02.31.08.16.00
ROD Centre Manche
Base territoriale ERET
pour le Nord Manche et
le Centre Manche
26 rue du Palais de Justice 50200 COUTANCES M. C.DUFACTEUR 02.33.76.60.20
RESSOURCES Soins palliatifs 881 Bd de la Paix - 14200 HEROUVILLE SAINT
CLAIR Dr D.L'HONNEUR
02 31 46 53 76
02 31 46 53 75
Onco Basse-Normandie Cancérologie 3 place de l'Europe - 14200 HEROUVILLE SAINT
CLAIR Dr M.ANDRE
06.98.56.12.16
09.81.77.98.82
RSVA Handicap 3 place de l'Europe - 14200 HEROUVILLE SAINT
CLAIR Pr F.LEROY 02.31.53.97.94
GSC Bien être et Santé en Baie Obésité infantile 304 Boulevard du Québec - 50400 GRANVILLE M. COUDRIN 02 33 51 40 82
DONC Obésité infantile 23 rue Grande Vallée - 50100 CHERBOURG Dr S.SAMUREAU 02 33 20 77 84
GCS Soigner Ensemble
Soins palliatifs,
coordination des cas
complexes Base territoriale ERET
pour le Bessin et Pré-
bocage
3 rue François COULET - 14400 BAYEUX Dr E.VALENTIN 02 31 51 13 01 02 31 51 13 00
Plateforme ERET
Education thérapeutique
(pathologies : diabète,
insuffisance cardique et obésité)
3 pl de l'Europe - 14200 HEROUVILLE SAINT
CLAIR Pr Y.REZNIK
02 61 53 50 20
06 64 23 92 76
Tableau 9. Les réseaux de soins accrédités par l’ARS en Basse-Normandie, en 2012.
Il existe actuellement, en France, 77 réseaux destinés à la prise en charge du diabète. La
coordination de ses réseaux se fait grâce à l’Association Nationale de Coordination des
Réseaux Diabète (ANCRED) .
En Basse-Normandie, la majorité des réseaux a disparu suite à une redistribution des moyens.
Il persiste a ce jour :
- Réseau de santé du Bessin à Bayeux
- Réseau Obésité Diabète Centre Manche à Coutances
- Manoir d’Aprigny à Bayeux.
D’autres réseaux moins spécifiques peuvent être utile à la prise en charge globale des patients
diabétiques bas normands: GSC Bien être et santé en Baie et DONC contre l’obésité
infantile ; la plateforme ERET pour l’éducation thérapeutique.
47
TROISIEME PARTIE : PRISE EN CHARGE PAR LES MEDECINS GENERALISTES
BAS NORMANDS
I/ METHODOLOGIE
Il s’agit d’une étude descriptive d’évaluation par échantillonnage.
I-A/ La population de médecins généralistes
L’échantillon était constitué de 150 médecins généralistes, choisi de manière aléatoire parmi
les 1163 médecins généralistes bas normands (éliminant ceux ayant des caractéristiques
spécifiques telles qu’acupuncture, homéopathe, etc.) ; 51% de médecins généralistes exerçant
dans le Calvados, 34% dans la Manche et seulement 15% dans l’Orne. Randomisation des
médecins par Excel 2007.
Un questionnaire leur a été envoyé en janvier 2012 suivi d’une relance téléphonique en mars
2012. Cette dernière nous a permis d’obtenir 20 questionnaires supplémentaires.
Parmi les 150 médecins généralistes concernés, 5 ont changé d’adresse, 3 sont décédés, 7 sont
parti en retraite et 15 on refusé de participer à l’enquête car le sujet ne les intéressait pas (9
par manque de temps, 3 car pas assez concernés par la pathologie, 3 non justifié). 39
médecins n’ont pas souhaité participer à l’enquête pour motif inconnu (pas de réponse au
questionnaire ni à la relance téléphonique).
Au total, nous avons reçu 81 questionnaires sur les 150 envoyés (soit taux de réponse de
54%).
I-B/ Le questionnaire
Les médecins ont reçu sous format papier un questionnaire de 49 questions dont la majorité
était des questions à réponses fermées.
I-C/ Analyses statistiques
Les résultats sont présentés sous forme de valeur absolue et pourcentage pour les variables
qualitatives, et de moyenne et écart-type pour les variables numériques. Les différences entre
les groupes ont été testées par le test du Chi² ou le test de Fisher en cas d’effectifs insuffisants
pour les variables qualitatives, et par le test de Kruskal-Wallis pour les variables numériques.
Analyses faites à l’aide du logiciel EPI Data Entry et Analysis.
48
II/ RESULTATS
II-A/ Profil des médecins :
1. Les médecins généralistes répondeurs (tableau 10a)
La démographie médicale est inégale entre les 3 départements bas normands puisque la
majorité des médecins généralistes (51%) exerce dans le calvados, contre 34% dans la
manche et seulement 15% dans l’orne.
On constate que la moyenne d’âge des médecins généralistes bas-normands (MG) est de
53ans.
La population de médecins généralistes est constituée à 70,4% d’hommes et 29,6% de
femmes.
Le mode d’exercice est en majorité rural (55,6%)
Age en années : moyenne (écart type) 53 (8,1)
Homme : n (%) 57 (70,4)
Femme : n (%) 24 (29,6)
Rural : n (%) 45 (55,6)
Urbain : n (%) 36 (44,4)
Formation médicale continue : n (%) 63 (77,8)
Connaissance des réseaux de soins : n (%) 60 (74,1)
Appartenance à un réseau de soins : n (%) 34 (42)
n = nombre de médecins
Tableau 10a. Profil des médecins généralistes répondeurs (MG).
49
61,7% des MG effectuent plus de 100 actes par semaine, 27,2% entre 75-100 actes par
semaine, 3,7% entre 50-75 et seulement 7,4% effectuent moins de 50 actes par semaine.
Tableau 10b. Nombre d’actes par semaine.
On observe que les patients de moins de 18ans représentent dans 60,5% des cas moins de
25% de la patientèle des MG bas normands, dans 30,9% des cas entre 25 et 50% de la
patientèle et dans 8,6% des cas plus de 50%.
Tableau 10c. Patientèle de moins de 18 ans.
2. Comparaison entre Médecins généralistes qui suivent des enfants
diabétiques (MGD+) et ceux qui n’en suivent pas (MGD-).
Lorsque l’on réalise une comparaison des profils entre MGD+ et MGD-, on constate
trois différences significatives : l’appartenance ou non à un réseau de soin, la proportion plus
ou moins importante de patients de moins de 18 ans dans la patientèle et le nombre d’actes
par semaine. En effet, les MGD+ appartiennent plus souvent à un réseau de soin que les
MGD- avec une différence qui est significative ( p= 0,002). Les MGD+ ont une patientèle
plus jeune (p=0,01) et réalisent moins d’actes par semaine (p=0,002) que leurs collègues
MGD-.
61,70% 27,20%
3,70% 7,40%
Plus de 100 actes/sem
entre 75-100 actes/sem
entre 50-75 actes/sem
moins de 50 actes/sem
60,5%
30,9%
8,6%
<25% des patients 25-50% des patients >50% des patients
50
MGD+ (n=32) MGD- (n=49) p
Age moyen en année (écart type) 51 (9,6) 55 (9,6) 0,14
Homme : n (%) 22 (68,7) 35 (71,4) 0,81
Femme : n (%) 10 (31,3) 14 (28,6) 0,81
Rural : n (%) 20 (62,5) 26 (53,1) 0,31
Urbain : n (%) 12 (37,5) 23 (46,9) 0,31
Nombre d’actes par semaine : n (%)
Plus de 75
Moins de 75
11 (65,7)
11 (34,3)
44 (89,8)
5 (10,2)
0,002
Patientèle de moins de 18 ans : n (%)
Moins de 25%
Plus de 25%
13 (40,6)
19 (59,4)
33 (67,3)
16 (32,7)
0,01
Formation médicale continue : n (%) 26 (81,3) 37 (75,5) 0,95
Connaissance des réseaux de soins : n (%) 26 (81,3) 33 (67,3) 0,23
Appartenance à un réseau de soins : n (%) 23 (71,9) 13 (26,5) 0,002
Intéressé par un réseau sur le diabète de l’enfant :
n (%)
22 (68,75) 34 (69,4) 0,27
n = nombre de médecins p = comparaison entre MGD+ et MGD-
MGD+ = médecins qui suivent un ou des enfant(s) diabétique(s)
MGD- = médecins qui ne suivent aucun enfant diabétique
Tableau 11a. Comparaison profil entre les MG qui suivent des enfants diabétiques et
ceux qui n’en suivent pas.
51
Tableau 11b. Comparaison de l’activité professionnelle.
Tableau 11c. Patientèle de moins de 18 ans.
Tableau 11d. Relation avec le système de réseau de soin.
D’après les résultats observés, on remarque également plusieurs tendances telles qu’ un âge
moyen des MGD+ plus jeune (51ans), un mode d’exercice plus souvent en milieu rural.
46,90%
18,75% 18,75% 15,60%
55,10%
34,70%
2% 8,20%
plus de 100 actes/sem
entre 75-100 actes/sem
entre 50-75 actes/sem
moins de 50 actes/sem
MGD+
MGD-
40,60%
53,10%
6,30%
67,30%
28,60%
4,10%
moins de 25% entre 25-50% plus de 50%
MGD+
MGD-
81,30% 81,30% 71,90%
75,50%
67,30%
26,50%
Suivi FMC connaissance des réseaux de soins
Appartenance à un réseau de soins
MGD+
MGD-
52
Tableau 11e. Comparaison des profils des médecins généralistes.
Pour tous les autres critères tels que le sexe, le suivi d’une FMC, le souhait d’appartenir ou
non à un réseau spécifique sur la prise en charge des enfants diabétiques, les différences ne
sont pas significatives.
II-B/ Etat des lieux sur la prise en charge du DT1 de l’enfant et de
l’adolescent par les MG
1. Réalisation dextro/bandelette urinaire au cabinet médical
86,4% des MG bas-normands ont la possibilité de réaliser, au cabinet médical, une glycémie
capillaire, plus communément appelée dextro, et 88,9% une bandelette urinaire (BU). Il n’y a
pas de différence significative entre les 2 populations de MG.
Figure 10. Possibilité réalisation bandelette urinaire/dextro au cabinet médical.
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
Homme Femme Rural Urbain interessé pour appartenir à un réseau de soin
spécifique
MGD+
MGD-
86,40%
96,90% 95,90%
88,90%
84,40%
91,80%
MG MGD+ MGD-
dextro
BU
53
2. Population suivie
En Basse-Normandie, 39,5% des MG ont dans leur patientèle au moins un patient de moins
de 18 ans souffrant d’un diabète, avec, en moyenne, 1,63 patient diabétique par médecin.
Figure 11. Répartition des différents diabètes rencontrés.
On retrouve une grande majorité de diabète de type 1 (93,8%), puis de type 2 (15,6%),et enfin
de diabète de type MODY (3,1%). Il n’y a aucun autre type de diabète (néonatal, etc) retrouvé
dans cette étude.
3. Prise en charge par les MG
Parmi les MG ayant dans leur patientèle un enfant de moins de 18ans diabétique (MGD+),
28,1% participent au suivi de ces patients, suivi fait dans 100% des cas en collaboration avec
d’autres intervenants (98% de pédiatres hospitaliers, 1,5% de diabétologues hospitaliers et
0,5% par un spécialiste libéral). Le suivi des enfants diabétiques est, en majorité, réalisé par le
médecin spécialiste et seul 18,8% des MGD+ sont parfois amenés à faire les ordonnances
spécialisées (insuline, pompe, etc.).
Lorsqu’un patient atteint l’âge de 18 ans, plusieurs possibilités se présentent. Dans
59,4% des cas, le patient est redirigé vers un diabétologue adulte ; dans 12,5% des cas, le MG
se charge, seul, du suivi spécialisé ; et dans 28,1% des cas la prise en charge se fait à la fois
par un diabétologue adulte et par le MG.
La prise en charge des enfants diabétiques est idéalement pluridisciplinaire : 37,5%
ont un/une psychologue, 62,5% une diététicienne, 43,8% un suivi ophtalmologique.
Le MG reste le lien central entre les différents intervenants de la prise en charge
multidisciplinaire.
type 1 93,8%
Mody 3,1%
Type 2 15,6%
54
FDR CV : facteurs de risque cardio-vasculaire (HTA, surpoids, etc)
HbA1C : Hémoglobine glycquée
Figure 12. Surveillance effectuée par les médecins généralistes.
Le contrôle de l’HbA1C par les MGD+ est réalisé au moins 4 fois par an dans 46,9%
des cas, 1 à 2 fois par an dans 31,3% des cas et, dans 21,8% des cas, ce contrôle n’est jamais
réalisé.
Les MGD+ recherchent des facteurs de risques cardiovasculaires fréquemment pour
40,6% d’entre eux, occasionnellement pour 31,3% d’entre eux. Ces facteurs de risques tels
que l’hypertension artérielle, le surpoids, le tabagisme, ne sont jamais recherchés dans 28,1%
des cas.
Le dépistage d’une néphropathie diabétique s’observe souvent dans 31,3% des cas,
parfois dans 37,4% des cas et jamais dans 31,3% des cas.
Dans 56,3% des cas, aucune consultation chez l’ophtalmologiste n’est planifiée par les
MGD+, dans 31,3% elle l’est parfois et dans 12,4% elle l’est souvent.
Dans 62,5% des cas, aucune consultation chez le dentiste n’est planifiée par les
MGD+, dans 28,1% elle l’est parfois et dans 9,4% elle l’est souvent.
4. Education thérapeutique
68,8% des MGD+ consacrent du temps à l’éducation de leurs patients diabétiques.
L’attention des MGD+ se porte sur les symptômes devant faire consulter en urgence (61,3%),
la conduire à tenir en cas d’urgence (58,1%), la diététique (51,6%), et enfin les diverses
mesures d’hygiène (48,4%).
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
opthalmo dentiste fonction rénale FDR CV HbA1C
souvent
parfois
jamais
55
Figure 13. Mesures éducatives.
5. Le diagnostic de diabète de l’enfant et de l’adolescent
Au cours des cinq dernières années, 71,9% des MGD+ ont fait entre 1 et 5 (100%)
diagnostic(s) positif(s) de diabète. Tous les nouveaux cas ont été diagnostiqué chez des
patients symptomatiques sauf un (lors d’un examen systématique).
Les symptômes les plus souvent retrouvés sont, par ordre de fréquence, le syndrome
polyuro-polydypsique (95,7%), l’amaigrissement (73,9%), les douleurs abdominales et/ou
vomissements (17,4%), l’énurésie (13%) et enfin les signes neurologiques (4,3%).
PU-PD : Polyuro-polydypsie
Figure 14. Manifestations cliniques du diabète.
Le diagnostic de diabète de l’enfant est fait dans 60,9% des cas par la réalisation d’une
glycémie au laboratoire, dans 39,1% des cas par la réalisation d’un dextro, dans 30,4% des
cas par une bandelette urinaire et enfin dans 26,1% des cas lors d’une consultation dans un
service d’urgences médicales.
51,60%
48,40% 61,30%
58,10%;
diététique hygiène Symptomes devant faire consulter CAT en cas d'urgence
0%
20%
40%
60%
80%
100%
PU-PD amaigrissements douleur abdominales, vomissements
enurésie signes neurologiques
Non
Oui
56
Lors de la découverte d’un diabète, en dehors d’une situation d’urgence, 1% des
enfants est adressé à un spécialiste libéral, 10% directement dans un service hospitalier adapté
et 89% aux urgences pédiatriques les plus proches.
6. Relations avec les structures spécialisées
62,5% des MG ont déjà eu recours aux urgences pédiatriques dans la prise en charge
de leur(s) patient(s) diabétique(s), en grande majorité lors de la découverte du diabète
(61,3%), mais aussi pour une adaptation de traitement (9,7%), une hypoglycémie (3,2%), une
hyperglycémie (3,2%).
Par ailleurs, il semblerait que la relation entre MG et spécialistes soit satisfaisante
puisque 65 ,6% des MGD+ estiment être toujours bien informés du suivi spécialisé de leur
patient contre 31,3% parfois et seulement 3,1% jamais.
II-C/ Connaissances des MG sur le diabète de l’enfant.
1. L’insulinothérapie
Il existe trois grands schéma thérapeutiques pour la prise en charge du diabète de l’enfant et
de l’adolescent : la pompe à insuline (PI), la NPH (neutral protein hagedorn), et le schéma
avec multi-injections d’insuline basal/bolus (BB).
Le traitement le plus connu est le modèle NPH (93,8% des MGD) puis les PI (92,6% des MG)
et enfin le BB (81,5%).
Figure 15. Notoriété des différentes thérapeutiques.
La capacité d’adaptation de ces différentes insulinothérapies n’est pas influencée par le fait
d’avoir, ou non, un enfant diabétique dans sa patientèle (p>0,05).
0,00%
20,00%
40,00%
60,00%
80,00%
100,00%
120,00%
tous les MG MGD+ MGD-
PI
NPH
BB
57
Figure 16. Capacité des MG à adapter les différentes thérapeutiques.
2. Gestion des situations à risque
Le diabète est une maladie chronique entrecoupée d’épisodes aigus, à risque de complications
pouvant parfois mettre en jeu le pronostic vital. Parmi les situations à risque on retrouve
principalement les vomissements, la fièvre, les hypo/hyperglycémies, les erreurs de doses et
la pratique d’une activité sportive intense, inhabituelle.
56,8% des MG estiment connaitre correctement la conduite à tenir en cas de vomissements ;
62,9% des MG estiment connaitre la conduite à tenir en cas de fièvre ;
76,6% des MG estiment connaitre la conduite à tenir en cas d’hypoglycémie sans signes de
gravité ;
43,2% des MG estiment connaitre la conduite à tenir en cas d’hypoglycémie sévère avec
signes de gravité ;
53,1% des MG estiment connaitre la conduite à tenir en cas d’hyperglycémie sans
cétose associée ;
28,4% des MG estiment connaitre la conduite à tenir en cas d’hyperglycémie avec cétose ;
39,5% des MG estiment connaitre la conduite à tenir en cas d’erreur d’administration de dose
d’insuline
53,1% des MG estiment connaitre la conduite à tenir en cas d’activité physique inhabituelle ;
8,70% 9,40% 8,20%
43,20%
46,90%
40,90%
32,10%
40,60%
26,50%
tous les MG MGD+ MGD-
PI
NPH
BB
58
Hypo N- : Hypoglycémie sans signes neurologiques HyperC- : Hyperglycémie sans cétose
Hypo N+ : Hypoglycémie avec signes neurologiques HyperC+ : Hyperglycémie avec cétose
Erreur tt : erreur traitement
Figure 17. Gestion des situations à risques par les médecins généralistes.
Situations à risques MGD+ MGD- p
Vomissements : n
(%) 24 (75) 22 (44,9) 0,007
Fièvre : n (%) 22 (68,75) 29 (59,1) 0,383
Hypo N- : n (%) 26 (81,3) 36 (73,6) 0,419
Hypo N+ : n (%) 18 (56,3) 17 (34,7) 0,055
HyperC- : n (%) 22 (68,75) 21 (42,8) 0,022
HyperC+: n (%) 13 (40,6) 10 (20,4) 0,049
Erreur tt : n (%) 14 (43,8) 18 (36,7) 0,527
sport intense: n (%) 21 (65,6) 22 (44,9) 0,067
Tableau 12. Gestion satisfaisante, selon les médecins généralistes, des situations à risque.
La gestion des vomissements, des hyperglycémies (avec ou sans cétose) est significativement
meilleure chez les MGD+. La gestion des hypoglycémies avec signes neurologiques et la
pratique d’un sport intense inhabituel aurait tendance à être mieux gérer par les MGD+.
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
90,00%
vomissement fièvre Hypo N- hypo N+ hyper C- hyperC+ erreur tt sport intense
tous les MG
MGD+
MGD-
59
3. Autoévaluation des connaissances.
67,9% des MG bas-normands répondeurs trouvent que leurs connaissances sur le
diabète de l’enfant et de l’adolescent sont insuffisantes ; 59,4% s’ils suivent un enfant
diabétique, 73,5% s’ils n’en suivent pas.
Connaissances Tous les MG
n=81
MGD+
n= 32
MGD-
n=49
Très satisfaisantes
ou satisfaisantes
n=6 (32,1) n=13 (40,6) n=13 (26,5) p=0,18
insuffisantes n=55 (67,9) n=19 (59,4) n=36 (73,5)
n=nombre de médecins généralistes p=différence significative
Tableau 13. Auto-évaluation des MG sur leurs connaissances à propos du diabète de l’enfant.
Parmi les MG qui souhaiteraient bénéficier d’une formation complémentaire (76,5%),
75% suivent des enfants diabétiques, et 82,5% suivent déjà une formation médicale continue
(FMC). Le fait de suivre une FMC augmente le désir pour les MG concernés de recevoir une
formation complémentaire sur la prise en charge des enfants diabétiques (p=0,0001).
Une formation complémentaire pourrait s’organiser soit de type FMC par séminaire (71%)
soit par des topos faits par des spécialistes via internet (27%), soit par d’autres méthodes telles
que la création de groupe qualité (2%).
32,10%
40,60%
26,50%
67,90%
59,40%
73,50%
tous les MG MGD+ MGD-
satisfaisantes
insuffisantes
60
OUI NON p
MGD+ : n (%) 24 (75) 8 (25) 0,79
MGD- : n (%) 39 (79,6) 10 (20,4)
FMC + : n (%) 52 (82,5) 11 (17,5) 0,0001
FMC - : n (%) 10 (55,6) 8 (44,5)
FMC + : MG suivant une formation médicale continue
FMC - : MG ne suivant pas de formation médicale continue
Tableau 14. Désir de formation complémentaire.
4. Aide aux jeunes diabétiques et campagne de prévention
25,9% des MG connaissent l’AJD (Aide aux jeunes diabétiques) ; dans 66,7% des cas ces MG
suivent des enfants diabétiques, et dans 90,5% des cas ces MG font une FMC.
L’AJD est significativement mieux connue des MGD+ (p=0,003) et, on remarque également
que les MG qui suivent une FMC ont tendance à mieux connaitre l’AJD (p=0,103) que ceux
qui ne suivent pas de FMC.
La campagne de prévention de l’acidocétose diabétique n’est connu que par 4,9% des MG ;
dans 75% des cas ces MG suivent des enfants diabétiques et dans 100% ils font une FMC.
Contrairement à l’AJD, il n’y a aucune différence significative entre les différents groupes de
MG.
0%
20%
40%
60%
80%
100%
120%
MGD+ MGD- FMC+ FMC-
NON
OUI
61
OUI NON p
MGD+ : n (%) 14 (66,7) 18 (33,3) 0,003
MGD- : n (%) 7 (33,3) 42 (66,7)
FMC+ : n (%) 19 (90,5) 44 (9,5) 0,103
FMC- : n (%) 2 (9,5) 16 (90,5)
n=nombre de médecins généralistes p=différence significative
Tableau 15. Connaissance de l’Aide aux jeunes diabétiques.
OUI NON p
MGD+ : n (%) 29 (90,6) 3 (9,4) 0,187
MGD- : n (%) 41 (98) 1 (2)
FMC+ : n (%) 59 (93,7) 4 (6,3) 0,273
FMC- : n (%) 18 (100) 0 (0)
n=nombre de médecins généralistes p=différence significative
Tableau 16. Connaissance de la campagne de prévention de l’acidocétose diabétique.
Seulement 5% des MG ont un et/ou des patients appartenant à l’une de ces associations.
Parmi ces patients, 68,8% pensent que le fait d’appartenir à une ou des associations leur
procure une meilleure prise en charge.
94,1% des familles ne connaissent pas la campagne sur le diabète de l’enfant et de
l’adolescent et ses complications.
II-D/ Les réseaux de soins
1. Généralités
Sur l’ensemble des MG bas-normandes répondeurs, 77,8% suivent une formation médicale
continue (FMC) et 74,1% des MG connaissent le système des réseaux de soins sans différence
significative entre MGD+ et MGD-.
Moins de la moitié des MG (42%) appartiennent à l’un de ces réseaux avec une prédominance
significative pour les MGD+ (p=0,002).
62
Les réseaux de soins les plus utilisés par les MG répondeurs sont : Le réseau DONC (10 MG),
le réseau ROC (9 MG), le réseau Diab-Caen (6), puis le réseau ROD (4) et le réseau
Ressources (4).
D’autres réseaux, moins fréquent, ont également été cité par les MG : le réseau Diab-Vire (3),
Diab-Orne (2), le réseau Asthma (2), le réseau de périnatalité (2), le réseau présage (1), et
santé du bocage (2).
Parmi les MG appartenant à un réseau de soins, les avantages retrouvés sont dans 73,2% des
cas une meilleure prise en charge globale des patients ; dans 55% des cas l’obtention d’une
réponse plus facile à une question spécialisée et dans 27,5% des cas la possibilité
d’hospitaliser plus facilement leur patient si besoin.
Globalement, tous les patients sont satisfaits d’appartenir à un réseau de soins (70,7%
satisfaits, 12,2% très satisfaits et 17,1% plutôt insatisfaits).
37% des MG souhaiteraient appartenir à un réseau « diabète de l’enfant et de l’adolescent ».
Ils aimeraient pouvoir ainsi améliorer la prise en charge de leurs patients en définissant des
objectifs communs et concrets (37%), en améliorant leur compétence individuelle et
collective (37%), en facilitant et en simplifiant la pratique quotidienne de chaque intervenant
(25,7%), en optimisant l’accès aux soins (24,7%). Un réseau leur permettrait également d’être
un lieu d’observation et d’évaluation de santé publique pour dépister et mieux comprendre la
maladie diabétique (17,8%).
Figure 18. Objectifs d’un réseau de soins selon les médecins généralistes.
37%
37% 25,70%
24,70%
17,80%
définir des objectifs communs et concrets
améliorer leur compétence individuelle et collective
faciliter la pratique quotidienne de chaque intervenant
optimiser l’accès aux soins
63
Les causes de non adhésion à un réseau de soins spécifique du diabète de l’enfant sont dans
43,7% des cas un manque d’intérêt pour la pathologie ; dans 32,4% des cas un manque de
temps ; et dans 14,1% des cas des raisons autres telles que les départs en retraite, les
cessations d’activité.
2. Profil des MG intéressés par un réseau diabète de l’enfant :
37% des MG répondeurs seraient prêt à appartenir à un réseau spécifique sur la prise en
charge du diabète de l’enfant. 33,3% sont des femmes contre 66,7% d’hommes. 60% d’entre
eux travaillent en milieu rural. Pour 40% d’entre eux, leur activité est constituée de plus de
100 actes par semaines, 30% réalisent entre 75 et 100 actes par semaine, 16,7% entre 50 et 75
actes par semaine et 13,3% moins de 50 actes par semaine.
La proportion de patients de moins de 18 ans est de moins de 25% pour 40% d’entre eux,
entre 25 et 50% pour 46,7% et plus de 50% pour 13,3%.
53,3% ont dans leur patientèle au moins un patient diabétique.
66,7% estiment leurs connaissances comme étant insuffisantes contre 33,3% comme
satisfaisantes.
Ces MG connaissent déjà l’AJD pour 26,6% d’entre eux, et 6,7% la campagne de prévention
contre l’acidocétose diabétique.
86,7% suivent une FMC, 96,7% ont une bonne connaissance des réseaux de soins et 60%
appartiennent au moins à un réseau de soins.
64
Age en années : moyenne (écart type) 51,53 (7,3)
Homme : n (%) 23 (66,7)
Femme : n (%) 10 (33,3)
Rural : n (%) 18 (60)
Urbain : n (%) 12 (40)
MGD+ : n (%) 16 (53,3)
Nombre d’actes par semaine : n (%)
Plus de 75 21 (70)
Moins de75 9 (30)
Patientèle de moins de 18 ans : n (%)
Moins de 25% 12 (40)
Plus de 25% 18 (60)
Autoévaluation des connaissances : n (%)
Insuffisantes 20 (66,7)
Satisfaisantes 10 (33,3)
Formation médicale continue : n (%) 26 (86,7)
Connaissance des réseaux de soins : n (%) 29 (96,7)
Appartenance à un réseau de soins : n (%) 18 (60)
n = nombre de médecins
Tableau 17. Profil des médecins généralistes intéressés pour appartenir à un réseau sur
la prise en charge des enfants diabétiques.
65
QUATRIEME PARTIE : DISCUSSION
I/ Population de médecins généralistes
Les 150 médecins ont été randomisés parmi les 1163 MG de Basse-Normandie. Sur les 150
questionnaires envoyés, nous avons reçus 81 réponses, après réalisation d’une relance
téléphonique, ce qui fait un taux de réponse satisfaisant de 54%. Ce taux de réponse permet de
garantir une bonne représentativité des opinions exprimées et l’anonymat des répondants a
permis des réponses non biaisées. L’âge moyen des médecins généralistes répondeurs est de
53+/-8,1 ans, identique à celui de la moyenne nationale des médecins généralistes libéraux.
Parmi les MG répondeurs, les hommes représentent 70,4% des médecins contre 29,6% de
femmes, alors qu’à l’échelle nationale, les femmes représentaient, au 1er janvier 2012, 41%
des médecins généralistes actifs. Cela nous a permis d’avoir une population de médecins
généralistes représentative des MG en matière d’âge, mais sous estimant légèrement la
proportion de femme parmi les MG répondeurs (annexe 5).
Par ailleurs, l’activité professionnelle des MG en Basse-Normandie est importante (88,9%
réalisent plus de 75 actes/semaine), se faisant pour une faible majorité en mileu rural (55,6%).
D’une manière générale, les MG bas-normands respectent le principe de l’évaluation des
pratiques professionnelles et cherchent à améliorer leurs connaissances en suivant pour 77,8%
d’entre eux une formation médicale continue. Les réseaux de soin ne semblent pas être
utilisés par les MG car moins de la moitié (42%) y participent alors qu’ils sont globalement
bien connus (74,1%). Il s’agit donc de proposer des moyens adaptés aux MG afin de les aider
à améliorer leur exercice professionnel.
A travers notre étude, nous recherchions à mettre en évidence des différences entre médecins
généralistes qui pourraient expliquer le fait que certains MG suivent ou non des enfants et des
adolescents diabétiques.
Premièrement, les MG qui suivent des enfants ou des adolescents diabétiques (MGD+) ont
une activité professionnelle moins importante que ceux qui n’en suivent pas (MGD-), et ont
une patientèle globalement plus jeune. Il semblerait donc que les enfants et adolescents
diabétiques soient d’autant plus suivi par les MG que ces derniers font de la pédiatrie et ont
une activité professionnelle modérée, laissant ainsi du temps pour la prise en charge globale et
multidisciplinaire de ces jeunes patients.
De plus, les MGD+ se distinguent significativement des MGD- par leur appartenance plus
fréquente à un réseau de soins et sembleraient globalement tendre plus à l’amélioration de
66
leurs compétences par une meilleure connaissance du système de réseau de soins (81,3%) et
par le suivi plus régulier d’une formation médicale continue (81,3%).
On pourrait croire que les MGD+ soient plus intéressés par le fait d’appartenir à un réseau de
soins sur la prise en charge des enfants et des adolescents diabétiques que les MGD- mais ce
n’est pas le cas. Pourquoi ces MGD+, alors qu’ils sont plus confrontés à cette pathologie, ne
souhaitent pas participer à un réseau de soins spécifique? Est ce par manque de temps? En
tout cas ce n’est probablement pas parce qu’ils estiment avoir des connaissances suffisantes
car plus d’un MGD+ sur deux (59,4%) jugent leurs connaissances sur la prise en charge du
diabète de l’enfant et de l’adolescent comme étant insuffisantes.
Nos résultats ont également mis en évidence plusieurs différences qui ne sont pas
significatives mais qui laissent place à un certain nombre de réflexions. Ainsi, les MGD+ sont
globalement plus jeunes (51ans), ont une activité professionnelle se faisant plus en milieu
rural (62,5%) que les MGD-. Les pédiatres sont peu nombreux et se regroupent dans les villes
rendant leur accessibilité limitée dans les zones rurales et défavorisées. Cela pourrait
expliquer que dans ces zones, les enfants, y compris les diabétiques, soient plus souvent suivi
par leur MG. Enfin, les femmes sont plus nombreuses parmi les MGD+ (31,3%) mais c’est
probablement en rapport avec l’augmentation croissante du nombre de femme médecins d’une
manière générale.
II/ Etat des lieux de la prise en charge des enfants et des adolescents diabétiques
par les médecins généralistes en Basse-Normandie.
En Basse-Normandie, comme en France, l’incidence du diabète de type 1 a augmenté ces
dernières années avec un accroissement de 3,99% par an pour atteindre 12,35 enfants ou
adolescents diabétiques pour 100 000 habitants par an, en 2010. D’après les données les plus
récentes de l’assurance maladie, datant de fin 2011, il y avait en Basse-Normandie 343
enfants de moins de 18ans déclarés diabétiques au titre de l’ALD n°8, 158 (46,1%) dans le
Calvados, 118 (34,4%) dans la Manche, 67 (19,5%) dans l’Orne.
D’une manière générale, le diabète de type 1 est largement majoritaire (93,8%) même si on
voit augmenter la part de diabète de type 2 (15,6%), probablement en rapport avec
l’augmentation de l’obésité infantile.
Une très grande majorité des cabinet médicaux sont correctement équipés ce qui permet aux
médecins généralistes de faire le diagnostic de diabète facilement et rapidement, au cabinet
médical, grâce à la réalisation d’une bandelette urinaire (88,9%) et/ou d’un dextro (86,4%),
sans différence significative entre les médecins qui suivent des enfants diabétiques et ceux qui
67
n’en suivent pas. Ces deux méthodes simples, rapides et peu coûteuses sont pourtant peu
utilisées en pratique courante et c’est par la réalisation d’une glycémie veineuse que sont faits
la majorité des diagnostics de diabète (60,9% contre respectivement 39,1% et 30,4% pour le
dextro et la bandelette urinaire). L’amélioration des pratiques, passant par une réalisation plus
fréquente du dextro et /ou de la bandelette urinaire, par les MG, pouvant expliquer un certain
nombre d’acidocétoses diabétiques. L’utilisation des ces deux méthodes diagnostiques
permettrait également de confirmer le diagnostic de diabète au cabinet et d’adresser
directement le patient aux structures spécialisées évitant ainsi de perdre du temps en allant au
laboratoire et en attendant les résultats biologiques.
Le médecin généraliste est au centre de la prise en charge pluridisciplinaire. Il peut être amené
à faire le diagnostic de diabète, à prévenir et à dépister des signes de gravité, et à participer au
suivi au long cours de ces patients.
La recherche des signes cliniques en faveur d’un diabète tels qu’un syndrome polyuro-
polydypsique, une perte de poids anormale ou encore une asthénie a permis à 71,9% des
MGD+ de faire le diagnostic de diabète au cours des cinq dernières années mais parfois, seul
des manifestations cliniques atypiques sont exprimées par le patient ou sa famille. L’intérêt
d’une formation médicale continue prend alors tout son sens car il est d’autant plus « facile »
pour un MG bien informé, de ne pas méconnaitre un diabète et d’éviter ainsi l’erreur
diagnostique pouvant retarder la prise en charge et être à l’origine de complications comme
l’acidocétose diabétique.
Le diagnostic de diabète posé, les enfants sont adressés aux urgences pédiatriques dans 89%
des cas pour confirmation du diagnostic, pour prise en charge et réalisation du bilan initial,
pour débuter l’éducation thérapeutique et pour instauration d’un traitement qui permettra, en
tant voulu, d’un retour à domicile dans de bonnes conditions. La prise en charge des enfants et
des adolescents diabétiques concerne tout de même plus d’un tiers des MG en Basse-
Normandie puisque 39,5% des MG bas normands ont au moins un patient diabétique de
moins de 18 ans dans leur patientèle.
Le suivi de ces jeunes patients se fait essentiellement par le médecin spécialiste et dans une
structure spécialisée (98% de pédiatres hospitaliers). Les MG bas normands estiment être
correctement informés de la prise en charge de leurs patients et sont, pour une grande
majorité, satisfaits de ce suivi spécialisé.
Il existe des recommandations précises et consensuelles, éditées par l’ISAPD et l’HAS, sur la
prise en charge du diabète des enfants et des adolescents diabétiques, tant pour le diagnostic
68
que pour la gestion des complications et des situations à risque. Malgré cela, les résultats de
notre enquête ont montré que la prise en charge de ces enfants pose un vrai problème pour les
médecins généralistes. En effet, parmi tous les MG répondeurs, 67,9% estiment que leurs
connaissances du diabète de l’enfant sont insuffisantes ou inexistantes, ce sentiment n’est pas
meilleur parmi les MGD+ puisque 59,4% jugent leur connaissances comme étant
insuffisantes. Le fait d’avoir dans sa patientèle un ou plusieurs enfants ou adolescents
diabétiques n’améliore pas de manière significative les compétences intellectuelles des MG ce
qui laisse à penser que d’une part, il y a un défaut de formation des MG et que d’autre part,
certains MGD+ ne recherchent pas à approfondir leurs connaissances pensant probablement
que c’est le rôle du médecin spécialiste ou peut être par manque de temps. Une thèse similaire
réalisée en Ile de France en 2009 avait également mis en évidence les mêmes problématiques
à savoir que près d’un MG sur deux avait dans sa patientèle au moins un enfant ou adolescent
diabétique et que près de 2/3 estimaient leurs connaissances sur la prise en charge de cette
maladie comme étant insuffisantes. Il semble donc que ce manque de formation ne soit pas
spécifique à la Basse-Normandie mais concernerait l’ensemble des médecins généralistes.
Notre travail a également montré que les MGD+ ne respectent pas totalement les
recommandations. En effet, moins de la moitié des MGD+ (46,9%) contrôlent l’hémoglobine
glycquée (HbA1C) à raison de 4 fois par an comme c’est recommandé. Le bilan annuel à la
recherche d’une néphropathie débutante n’est réalisé que dans 31,3% des cas ; la recherche
des facteurs de risques cardiovasculaires et autres comorbidités n’est jamais faite dans 28,1%
des cas, et seuls 43,7% des MGD+ pensent à adresser l’enfant à un ophtalmologue, 37,5% à
un dentiste. Seul 68,8% des MGD+ participent à l’éducation thérapeutique de leur patient.
Ces derniers insistant essentiellement sur les symptômes devant faire consulter en urgence
(61,3%), la conduire à tenir en cas d’urgence (58,1%), la diététique (51,6%), et enfin les
diverses mesures d’hygiène (48,4%). Peut être est ce par manque de temps ou encore parce
que le médecin généraliste considère que cette partie du traitement est dévolue aux
spécialistes et aux services hospitaliers ? Le non remboursement du suivi psychologique et
diététique, en dehors des réseaux de soins n’explique pas à lui seul que seul 37, 5% des
patients ont un suivi psychologique et 62,% d’un suivi par une diététicienne. Comment
expliquer que malgré les bénéfices apportés, cette prise en charge paramédicale soit sous
réalisée ? Est ce par manque d’accessibilité, par défaut d’observance du patient lui-même, ou
plus inquiétant mais modifiable par défaut d’information de par les médecins traitants ?
D’après les résultats obtenus, la gestion des complications et des situations à risque de
décompensation diabétique peut être source de difficultés pour les médecins généralistes.
69
Certaines situations sont globalement bien gérées par les MG comme l’hypoglycémie sans
signes de gravité (76,6%), la fièvre (62,9%), et les vomissements (56,8%) ; alors que d’autres
comme l’hyperglycémie avec cétose associée sont plus problématiques. Les MGD+ estiment
être significativement plus aptes que les MGD- à prendre en charge certaines situations
cliniques telles que des vomissements, une hyperglycémie (avec ou sans cétose), une
hypoglycémie avec signes neurologiques et la pratique d’une activité physique intense.
Les patients et leur famille sont sensés être formés pour savoir réagir correctement à toutes
ces situations mais, le plus souvent, ils appellent leur MG pour avoir confirmation de la
conduite à tenir et être rassurés. Le MG doit donc se former et avoir des connaissances
suffisantes pour pouvoir être à l’aise et répondre aux différentes questions dans ce rôle de
soutien et de lien entre la médecine spécialisée hospitalière et la médecine libérale de
proximité.
Même si la mise en route de l’insulinothérapie est exclusivement réalisée par les médecins
spécialistes, dans 18,8% des cas les MG sont amenés à faire occasionnellement les
ordonnances spécialisées de ces jeunes patients. Les MG connaissent, en grande majorité, les
différentes insulinothérapies mais ils sont moins de la moitié à se sentir capables de les
adapter. Cette capacité d’adaptation n’est pas influencée par le fait de suivre, ou non, des
patients diabétiques. La pompe à insuline est le modèle d’insulinothérapie le plus connu
(93,8%) mais que seul 8,7% des MG s’estiment capable de gérer, or ce traitement est en
augmentation ce qui devrait influencer le désir de formation des médecins généralistes.
On citera également le rôle non négligeable joué par les associations telles que l’Association
d’Aide aux Jeunes Diabétiques (AJD) et l’Association Française des Diabétiques (AFD) qui
en plus d’un soutien très important apporté aux patients et aux familles, peuvent être une aide
précieuse dans la pratique courante des médecins et autres professionnels de santé. D’après
notre enquête, ces associations restent peu connues puisque moins d’un tiers des MG (25,9%)
est au courant de leur existence. L’AJD est cependant un peu mieux connu des MGD+ et des
MG qui suivent une formation médicale continue. La formation médicale permet donc
également aux MG de se tenir au courant des différentes solutions pouvant les aider à
améliorer leurs compétences professionnelles.
Malheureusement, les MG n’ont pas une connaissance suffisante des pratiques recommandées
qui pourraient les aider quant à la prise en charge multidisciplinaire complexe de cette
pathologie chronique en augmentation. Les médecins généralistes en ont bien conscience et
70
souhaiteraient bénéficier d’une formation complémentaire sur ce sujet. Une formation
complémentaire pourrait avoir comme objectif de rappeler aux MG les différents signes
cliniques évocateurs de la maladie mais aussi de ces multiples complications. Elle permettrait
également de mettre à jour les compétences professionnelles des MG en insistant sur les
mesures éducatives et sur les recommandations à suivre en cas de déséquilibre aigu du diabète
et de maladies intercurrentes. Enfin elle pourrait permettre des rencontres et des échanges
entre les différents intervenants de la prise en charge et notamment entre médecins
spécialistes et les médecins généralistes même si ces relations semblent tout à fait
satisfaisantes pour 65,6% des MG. 71% des médecins répondeurs souhaiteraient que cette
formation complémentaire soit réalisée dans le cadre de la formation médicale continue au
cours d’un séminaire. L’idée proposée, afin de développer de nouveaux moyens
d’apprentissage et de communication, et qui consisté en la diffusion par l’intermédiaire
d’internet de topo réalisé par des spécialistes n’a séduit que 27% des médecins. Certains
médecins (2%) ont rapporté d’autres mesures comme la création de groupe qualité qui
consiste en un rendez vous régulier entre praticiens et ou chacun expose une situation qui lui a
posé problème afin de trouver, ensemble, une solution adaptée.
Ce désir de formation complémentaire (76,5%) est augmenté chez les MG qui suivent déjà
une formation médicale continue mais n’est pas influencé par le fait, de suivre ou non, un
enfant ou adolescent diabétique. Pourquoi, les MG, alors qu’ils ont dans leur patientèle un
enfant ou adolescent diabétique, et qu’ils estiment eux même avoir une mauvaise
connaissance de la prise en charge de cette maladie, ne souhaitent pas plus se former sur le
sujet que les MGD- ? Plusieurs hypothèses peuvent être avancées : manque de temps, suivi
exclusivement réalisé par le pédiatre, mauvaise expérience de la FMC.
Devant l’augmentation des pathologies chroniques liées en partie au vieillissement de la
population, le médecin généraliste ne pourra plus assumer, seul, l’ensemble des taches
préventives, curatives et d’éducations à la santé, ce d’autant plus que la densité médicale
française est en baisse. La prise en charge globale du patient, faisant intervenir des personnels
médicaux et paramédicaux, nécessite une coordination et une organisation des soins regroupés
à ce jour sous le terme de réseaux de soins. En faisant partie d’un réseau de soins, ils
cherchent à définir des objectifs concrets et communs (37%), à faciliter l’accès aux soins
(24,7%) et espèrent voir leur pratique quotidienne facilitée (25,7%) avec notamment une
baisse des contraintes administratives. C’est pourquoi près d’un tiers des MG bas normands
(37%) serait prêt à appartenir à un réseau spécifique de la prise en charge des enfants et des
adolescents diabétiques sans différence significative dans le profil des médecins désirant ou
71
ne désirant pas appartenir à un tel réseau de soins. A l’inverse, le fait de suivre des patients
porteurs de maladies chroniques favorise l’appartenance à un réseau de soins probablement du
fait que ces médecins se sentent plus concernés.
Parmi les médecins ne désirant pas appartenir à ce réseau, la plupart expose un manque
d’intérêt pour la pathologie (43,7%), un manque de temps (32,4%), et d’autres raisons plus
personnelles telles que les départs en retraite (14,1%).
De nombreux réseaux ont vu le jour ces dernières années mais au vu du contexte économique
actuel, leur financement est de plus en plus problématique. La fermeture de la majorité des
réseaux bas normands provoque déjà des difficultés pour les patients et pour les MG.
Comment financer ces réseaux et permettre leur maintien voire même leur développement à
l’heure actuelle?
Les médecins généralistes doivent prendre en charge de nombreuses pathologies diverses et
variées et ne peuvent avoir une connaissance parfaite de toutes les maladies. Ils doivent
cependant chercher à améliorer leurs compétences professionnelles et à mettre à jour leurs
connaissances. Il parait donc nécessaire de trouver des solutions adaptées aux attentes des
médecines généralistes afin d’améliorer la qualité des soins. La formation de médecins
généralistes motivés et intéressés par le diabète de l’enfant pourrait permettre d’améliorer la
prise en charge des enfants et des adolescents diabétiques et ce temps de formation pourrait
favoriser les contacts entre les différents professionnels de santé en vue d’une meilleure
coordination des soins.
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CONCLUSION
Notre travail a permis de constater plus d’un tiers des médecins généralistes est confronté au
diabète de l’enfant et de l’adolescent mais que la plupart ne se sentent pas capables de les
prendre en charge correctement. En dépit d’un fort taux de participation à la Formation
Médicale Continue (77,8%), près de deux tiers des médecins généralistes jugent leurs
connaissances sur la prise en charge de ces jeunes patients comme étant insuffisantes voire
inexistantes.
En plus de son rôle de soutien et de réassurance non négligeable auprès des patients et des
familles, le médecin généraliste est au cœur de la prise en charge pluridisciplinaire. En
collaboration avec les pédiatres, ce dernier se doit de coordonner les soins, de parfaire
l’éducation thérapeutique et également de prévenir et de dépister les éventuelles
complications à court et à long terme.
Au vu de l’augmentation constante de cette pathologie, les médecins généralistes vont être
amenés à suivre de plus en plus d’enfants et d’adolescents diabétiques et ont donc bien
conscience qu’ils devront améliorer leurs connaissances professionnelles à ce sujet. Dans
cette perspective, nous devons nous interroger sur les moyens à mettre en œuvre ou à
améliorer pour assurer une prise en charge optimale, et ce dès le diagnostic.
Même si 37% des médecins généralistes bas normands sont intéressés par l’idée d’appartenir
à un réseau de soins spécifique sur le prise en charge des enfants et des adolescents
diabétiques, la majorité (76,5%) d’entre eux souhaiteraient plutôt bénéficier d’une formation
complémentaire de type FMC (Formation Médicale Continue) aux contraintes moins lourdes.
La tendance actuelle, en matière de politique médicale concernant les médecins généralistes,
est d’accroitre la FMC, et laisse à penser que la prise en charge des enfants et des adolescents
diabétiques va s’améliorer.
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Diabète de type 1 de l'enfant et de l'adolescent en médecine générale : état des lieux et intérêt de la création d'un réseau ville-hôpital (à partir d'une enquête auprès des médecins généralistes des Yvelines) [en ligne] Thèse d'exercice : Médecine : Paris 5 Descartes http://194.254.89.18/STOCK/theses/Ithurbide2009.pdf (consulté le 10/11/2012)
82
ANNEXES
ANNEXE 1 : Questionnaire envoyé aux médecins généralistes
DIABETE INSULINODEPENDANT DE L’ENFANT
Etat des lieux et intérêt des différents réseaux de soins en Basse-Normandie.
I .SITUATION DES MEDECINS GENERALISTES :
1. Quel âge avez-vous ?
2. De quel sexe êtes-vous ? □ F □ M
3. Comment considérez-vous votre exercice professionnel :
□ Urbain □ Rural □ Favorisé □ Défavorisé
4. Combien d’actes effectuez-vous par semaine ?
□ Moins de 50/semaine □ Entre 50 et 75 □ Entre 75 et 100 □ Plus de 100
5. Les patients de moins de 18 ans représentent :
□ Moins de 25% de votre patientèle □ Entre 25 et 50% □ Plus de 50%
II. PRISE EN CHARGE DU DIABETE EN VILLE PAR LES MEDECINS
GENERALISTES :
1. Avez-vous dans votre cabinet de quoi réaliser :
- Dextro : □ Oui □ Non
- Bandelette urinaire : □ Oui □ Non
2. Avez-vous dans votre patientèle des patients de moins de 18 ans souffrant d’un
diabète insulinodépendant ?
2.1. □ Oui □ Non (passer directement à III.)
2.2. Si Oui :
2.2.a. Combien ?
2.2.b. Quel type de diabète ? □ type 1 □ type 2 □ MODY □autres
3. Rôle du médecin généraliste dans le suivi des enfants diabétiques
insulinodépendants :
3.1. Faites vous le suivi spécialisé de ces patients ? □ Oui □ Non
3.2. Etes vous seul(e) à les suivre : □ Oui □ Non
3.2.b. Si non, le(s) patient(s) a (ont) un suivi par :
- Pédiatre : □ libéral □ hospitalier □ spécialisé en diabétologie
83
- Diabétologue : □ libéral □ hospitalier
- Psychologue : □ Oui □ Non
- Diététicienne : □ Oui □ Non
- Ophtalmologiste : □ Oui □ Non
3.3. Pensez-vous être correctement/suffisamment informé du suivi spécialisé de vos
jeunes patients diabétiques (courriers, téléphone..)? tjs parfois jamais
3.4. Faites-vous les ordonnances spécialisées de matériels (pompe, seringues,
stylos..) ?
□ Oui □ Non parfois
3.6. Planifiez-vous :
3.6a. Consultation ophtalmologiste □ Souvent □ Parfois □ Jamais
3.6b. Dentiste □ Souvent □ Parfois □ Jamais
3.6c. Recherche d’une protéinurie et/ou contrôle de la fonction rénale
□ Souvent □ Parfois □ Jamais
3.6d. Recherche des autres FDR cardio-vasculaires (HTA, surpoids, tabac…)
□ Souvent □ Parfois □ Jamais
3.6e. Dosages de l’hémoglobine glycquée
□ Jamais □ Parfois (1-2/an) □ Souvent (au moins 4/an)
3.7. Que faites vous lorsque votre (vos) patient(s) atteignent l’âge de 18 ans ?
□ Suivi par vous-même □ Redirigé vers un diabétologue « adulte »
4. Consacrez-vous du temps à l’éducation des enfants et de leurs familles ?
□ Oui □ Non
4.a. Si oui, dans quel(s) domaine(s) ?
□ Diététique
□ Hygiène (dentaire, soins des pieds, lipodystrophies et porte d’entrée infectieuse, pratique
activité physique…)
□ Symptômes devant faire consulter en urgence
□ Conduite à tenir en cas d’urgence
5. Avez-vous déjà eu recours aux urgences pédiatriques pour vos patients
diabétiques ?
□ Oui □ Non
Si oui, pour quelle(s) raison(s) ? □ Découverte de diabète
□ Hypoglycémie
84
□ Hyperglycémie
□ Adaptation thérapeutique
6. Avez- vous déjà fait un diagnostic de diabète chez un patient de moins de 18 ans,
dans les 5 dernières années ?
6a. □ Oui □ Non (passer directement à III.)
6b. SI oui, combien ? □ De 1 à 5 □ de 6 à 10 □ Plus de 10
6c. Sur quels critères ? □ Lors d’un examen systématique
□ Chez une personne symptomatique :
□ Enurésie
□ Polyuro-polydipsie
□ Amaigrissement/Anorexie
□ Troubles neurologiques
□ Douleurs abdominales/vomissements
□ Autre(s) à préciser :
□ Chez une personne à risque asymptomatique
6d. Par quel(s) moyen(s) avez-vous fait le diagnostic en dehors de la clinique ?
□ Dextro □ Bandelette urinaire □ Prise de sang en ville
□ Consultation aux urgences pédiatriques
6e. En dehors de l’urgence vitale, à qui les avez-vous adressez en première intention ?
□ Pédiatre libéral □ Diabétologue libéral
□ Service hospitalier spécialisé en diabétologie pédiatrique
Lequel ?
□ Urgences pédiatriques de votre secteur
Lesquelles ?
III. Connaissances sur le diabète de l’enfant :
1. Parmi les schémas thérapeutiques suivants,
1a. Quels sont ceux dont vous avez entendu parler :
- Pompe à insuline : □ Oui □ Non
- NPH matin et soir +/- insuline rapide □ Oui □ Non
- Basal (1/j) + bolus analogue rapide □ Oui □ Non
1b. Sauriez-vous les adapter ?
- Pompe à insuline : □ Pas du tout □ Un peu □ assez bien □ Bien
85
- NPH matin et soir □ Pas du tout □ Un peu □ assez bien □ Bien
- Basal (1/j) + bolus □ Pas du tout □ Un peu □ assez bien □ Bien
2. Vous sentez vous capables de gérer et d’adapter le traitement dans les situations
suivantes ?
- Vomissements □ Pas du tout □ Un peu □ assez bien □ Bien
- Fièvre □ Pas du tout □ Un peu □ assez bien □ Bien
- Hypoglycémie :
légère □ Pas du tout □ Un peu □ assez bien □ Bien
Avec troubles de conscience □ Pas du tout □ Un peu □ assez bien □ Bien
- Hyperglycémie :
Avec cétose □ Pas du tout □ Un peu □ assez bien □ Bien
Sans cétose □ Pas du tout □ Un peu □ assez bien □ Bien
- En cas d’erreur d’administration de dose :
□ Pas du tout □ Un peu □ assez bien □ Bien
- activités sportives : □ Pas du tout □ Un peu □ assez bien □ Bien
3. Dans l’ensemble, vous estimez que vos connaissances sur le diabète de l’enfant
sont :
□ Très satisfaisantes □ Satisfaisantes □ Insuffisantes
4. Souhaiteriez-vous bénéficier d’une formation complémentaire ?
□ Oui □ Non
Si oui, sous quelle forme (choix multiple) ? □ FMC par séminaire (1 à 2/an)
□ Topo via internet par des spécialistes
□ Autre :
5. Connaissez-vous :
5a. l’AJD (Aide aux jeunes diabétiques) ? □ Oui □ Non
5b. La campagne de prévention de l’acidocétose ? □ Oui □ Non
6. Avez-vous un ou des patient(s) appartenant à cette association ?
6a. □ Oui □ Non (passer à IV.)
6b. Si oui, avez-vous l’impression que ces associations aident vos patients à
mieux gérer leur diabète ? □ Oui □ Non □ indifférent
6c. Le(s) patient/ou famille(s) connaissaient-ils la campagne sur le diabète de
l’enfant et de l’adolescent ?
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□ Oui □ Non □ Non précisé
IV. RESEAUX DE SOINS :
1. Faites vous une Formation Médicale Continue ? □ Oui □ Non
2. Connaissez-vous, en général, le système de réseaux de soins ?
□ Oui □ Non
3. Appartenez-vous à l’un de ces réseaux ? □ Oui □ Non
SI oui, lesquel (s) ?
4. Si vous appartenez à un réseaux de soins, pensez vous : (sinon passer à la question
6)
4a. obtenir des réponses à vos questions plus facilement ? □ Oui □ Non
4b. obtenir une hospitalisation plus facilement ? □ Oui □ Non
4c. avoir meilleure une prise en charge de vos patients ? □ Oui □ Non
5. Globalement, vos patients appartenant à des réseaux sont :
□ Très satisfaits □ satisfaits □ plutôt insatisfaits □ mécontents
6. Seriez vous prêt à appartenir à un réseau de soins « prise en charge de l’enfant
diabétique » ?
6a. □ Oui □ Non
6b. Si non pourquoi ? □ Manque de temps
□ Pas assez concerné(e) par cette pathologie
□ Autre :
6c. Si oui, qu’en attendez-vous ?
A. Etablir des objectifs communs-et concrets-orientés vers l’amélioration des pratiques
B. Optimiser l’accès aux soins de l’ensemble de la population ciblée
C. Accroître la compétence individuelle et collective des intervenants et des partenaires
du réseau
D. Etre un lieu d’observation et d’évaluation de santé publique
E. Faciliter et simplifier la pratique quotidienne de chaque intervenant
87
ANNEXE 2. Campagne de prévention de l’acidocétose diabétique
ANNEXE 3. LE MANOIR D’APRIGNY : SSR pédiatrique
http://www.hopitalbayeux.fr/index.php?p=1_21_SSR-P-diatrique
Le Centre Hospitalier de Bayeux gère en lien avec l'ADAPT de Bayeux un service de
SSR pédiatrique d'une capacité de 14 lits d'hospitalisation complète et 3 places de jour, installés sur le
site du Manoir d'Aprigny, rue d'Aprigny, à Bayeux.
Médecins du service : Docteurs Bouglé, Trémel, Diependale et Paon
Cadre du service ( faisant fonction) : Madame Zabel Karine
Contact ( secrétariat du service) : 02 31 51 20 05 / 02 31 51 20 01
Télécopie : 02 31 51 20 08
Mail : [email protected]
Le SSR pédiatrique : Pourquoi et pour qui ?
Le service accueille les enfants jusqu'à 18 ans, atteints de maladies chroniques ( en périodes
de déséquilibre et/ou de difficultés) ou nécessitant une rééducation fonctionnelle
Comment est assurée la prise en charge des jeunes patients ?
Le SSR pédiatrique assure une prise en charge globale et individualisée des enfants selon différentes
modalités :
- hospitalisation complète ou de jour
- séjours à la semaine ou de plus longue durée
- cycles d'éducation thérapeutique
- bilans des troubles d'apprentissage
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- accueil 365j/an
- maintien et adaptation de la scolarité
- accueil et implication des familles
- prise en charge de la douleur
La prise en charge est effectuée par une équipe pluridisciplinaire :
- médecin rééducateur ( Dr Brunet) et pédiatres ( Dr Paon, Dr Trémel, Dr Bouglé , Dr Diependale) ;
psychologue ; assistante sociale ; équipe paramédicale ; équipe éducative ; équipe de rééducation
ANNEXE 4. Réseau Obésité Diabète Centre Manche
Réseau Obésité Diabète Centre Manche
Tél : 02 33 76 60 20
2 rue Louis Beuve, 50200 COUTANCES
Président: Christian DUFACTEUR
Coordinateur: Mathieu LEGRAVEREND
ANNEXE 5. Population de médecins généralistes, en France, Conférence de presse du 18
Octobre 2012 de l’Ordre national des médecins.
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« Par délibération de son Conseil en date du 10 Novembre 1972, l’Université
n’entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions émises dans les
thèses ou mémoires. Ces opinions doivent être considérées comme propres à leurs
auteurs ».
VU, le Président de Thèse
VU, le Doyen de la Faculté
VU et permis d’imprimer
en référence à la délibération
du Conseil d’Université
en date du 14 Décembre 1973
Pour la Présidente
de l’Université de CAEN et P.O
Le Doyen
TITRE DE LA THESE :
ETAT DES LIEUX ET EVALUATION DE LA PRISE EN CHARGE DES
ENFANTS ET DES ADOLESCENTS DIABETIQUES, PAR LES MEDECINS
GENERALISTES, EN BASSE-NORMANDIE.
RESUME :
Le diabète de type 1 de l’enfant et de l’adolescent est une pathologie chronique, source de
contraintes quotidiennes, au retentissement lourd, à la fois pour l’enfant, sa famille et les
professionnels de santé. Nous nous sommes intéressés à la qualité de la prise en charge des
enfants et adolescents diabétiques, par les médecins généralistes (MG), en Basse-Normandie.
Souvent amené à faire le diagnostic de diabète, le MG se doit également de participer au suivi
au long cours de ces jeunes patients. L’enquête descriptive d’évaluation par échantillonnage a
révélé que 39,5% des MG bas normands ont dans leur patientèle au moins un enfant ou
adolescent diabétique et que, malgré un fort taux de participation (77,8%) à la formation
médicale continue, 67,9 % estiment leurs connaissances sur la prise en charge de cette
maladie comme étant insuffisantes ou même inexistantes. Afin d’améliorer la qualité des
soins, 37% des MG seraient intéressés par l’idée d’appartenir à un réseau de soin spécifique
sur la prise en charge des enfants et des adolescents diabétiques et 76,5% souhaiteraient
bénéficier d’une formation complémentaire de type FMC (Formation Médicale Continue).
Cette formation complémentaire pourrait permettre d’optimiser les compétences
professionnelles des médecins généralistes, en insistant sur l’importance de leur rôle
diagnostic, et sur le dépistage des complications éventuelles. Cette formation aurait également
pour but de rappeler les mesures éducatives et les recommandations à suivre en cas de
déséquilibre du diabète et de maladie(s) intercurrente(s), tout en facilitant les échanges entre
les différents intervenants de cette prise en charge multidisciplinaire.
MOTS CLES :
Diabète chez l’enfant – Epidémiologie
Maladies chroniques chez l’adolescent
Médecins généralistes – Formation
Coopération médicale