Tiffany sarre - rapport de stage - Leonardo Mobede - 2014

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Rapport sur l'expérience Leonardo Mobede

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MOBILITE INTERNATIONALE DES JEUNES

BILAN DU STAGE

Nom du stagiaire :

Prénom du stagiaire :

Situation : Lycéen Apprenti Etudiant Demandeur d’emploi

Pays d’accueil :

Dates du stage :

Entreprise d’accueil :

Secteur d’activités :

Nom du tuteur :

E-mail du tuteur :

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« Expérience professionnelle similaire d’au moins 3 ans demandée » ; « Anglais courant exigé » ; « Nous vous

remercions de votre intérêt pour ce poste mais d’autres candidats ont cumulé des expériences plus conséquentes »…

La recherche d’emploi pour les jeunes diplômés n’est pas chose aisée et peut se révéler particulièrement décourageante. Comment

gagner en expérience lorsqu’on ne vous laisse pas travailler ? Ce passage à vide est l’occasion de se remettre en question et de faire un bilan

« de fin d’études » : qu’est-ce que je désire vraiment ? Qu’est-ce que mes expériences m’ont apportée ? Que me manque-t-il pour atteindre

mes objectifs ?

De l’expérience professionnelle, bien sûr, mais pas seulement. Je souhaite parler couramment anglais depuis quelques années maintenant, et

pas uniquement pour des besoins professionnels. Je souhaite voyager et découvrir quelles est la philosophie de vie de nos voisins européens.

Alors, j’ai orienté mes recherches sur autre chose qu’une énième offre d’emploi inadaptée. J’ai découvert l’existence du programme Leonardo

MOBEDE et proposé ma candidature. Et l’opportunité m’a été donnée de vivre une nouvelle expérience.

Je souhaite donc remercier l‘ensemble des personnes qui ont rendu cette aventure possible, à commencer par Bruno Danjou (APRECA

Bourgogne) et Rebecca Green (EPN). Je leur suis particulièrement reconnaissante de m’avoir donné ma chance. Ils ont toujours été

disponibles et à l’écoute et ont effectué un suivi de qualité.

Je tiens également à remercier les employés de la Scottish Wildlife Trust, et notamment Lyndsay Mark qui a été ma tutrice de stage. Sa

gentillesse et sa compréhension m’ont été d’un grand secours durant ces trois mois. Toute l’équipe, composée de Steve, Laura, Adam, Alex,

sans oublier Sarah, Romanai et de nombreux bénévoles, ont été un soutien précieux et ont fait preuve d’une grande patience à mon égard.

Robin, enseignant à l’école de langue de Margate, et ma famille d’accueil écossaise ont énormément contribué à mes progrès en anglais et

m’ont permis de ne jamais baisser les bras devant les difficultés de la langue anglaise. Un grand merci à eux.

Enfin, je remercie l’Union Européenne et la Région Bourgogne pour leur apport financier et logistique, et plus généralement pour offrir ce

type d’opportunité à de jeunes diplômés en recherche d’emploi.

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Lors de mes études en communication scientifique, j’ai développé mes compétences pédagogiques

et notamment ma capacité à « expliquer » des faits. Capacité qui se révèle être un atout indispensable

lorsqu’il s’agit de faire comprendre aux personnes intéressées en quoi consiste votre métier. La

communication scientifique est un domaine vaste. Le jeune diplômé, master en poche, se révèle être un

mélange :

de Fred ou Jamie de l’émission télévisée « C’est pas sorcier »,

d’un peu de chargé de communication pour un organisme scientifique (association, université,

muséum, etc.),

et d’un peu de concepteur d’exposition pour un centre de science, muséum,… et d’autres choses

encore.

Afin de suivre ce Master, j’ai auparavant effectué une Licence en biologie générale et science de la terre

à l’Université de Bourgogne. Le domaine des sciences du vivant m’a toujours passionnée.

J’avais une légère appréhension quant au choix de l’organisme où allait se dérouler mon stage, car je

savais que le métier que j’avais choisi (médiatrice scientifique) n’était pas des plus communs. Lyndsay

Mark, manager de The Scottish Wildlife Trust – Falls of Clyde, m’a proposé un stage dans un domaine que

j’affectionne particulièrement : les réserves naturelles. En plus d’être parfaitement en adéquation avec mes

attentes, cela validait définitivement ma candidature pour le programme Leonardo MOBEDE.

Ce rapport a donc pour objectif de décrire mon expérience de 16 semaines au Royaume-Unis, dans le

cadre de ce programme. J’évoquerai brièvement les trois semaines de cours intensifs d’anglais suivis à

Margate, puis je m’attarderai sur ma période de stage à la Scottish Wildlife Trust, avant de conclure sur les

apports de cette expérience.

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Souhaitant progresser en anglais, j’ai choisi le Royaume-Uni ou l’Irlande comme potentielles

destinations. Pour ces pays d’accueil, le programme Leonardo MOBEDE s’articule autour de deux périodes. Il y

a tout d’abord 3 semaines de cours intensifs de langue, qui se sont pour ma part déroulées à Margate dans le sud

de l’Angleterre. Ces cours sont suivis de 13 semaines de stage ; mon organisme d’accueil était situé à New-

Lanark, en Ecosse.

1. English in Margate

Bien qu’assez bref, le passage à l’école de langue fut indispensable. J’ai pris confiance en mes

capacités à m’exprimer dans une langue étrangère, ce qui était nécessaire avant de commencer mon stage

en entreprise. L’équipe pédagogique a été accueillante et motivante. Tout est fait pour que le lien social se

développe et cela fonctionne très bien : repas internationaux, week-end organisés, etc. J’ai ainsi pu visiter le

château de Douvres, et rencontrer des personnes de tous les horizons avec lesquelles je suis toujours en

contact.

2. Famille d’accueil

J’ai fais la connaissance d’Alistair et de Ludmila, respectivement architecte et artiste, vivant dans

une maison victorienne à Margate. Le couple était intéressant et sympathique, et m’a invitée à partager

deux soirées avec eux (présentation des œuvres de Ludmilla dans un café et balade en bord de mer). En

revanche, je n’ai pas été systématiquement conviée à partager leur repas : je mangeais seule le matin et le

week-end. Bien sûr, cette certaine indépendance pourrait tout à fait convenir à d’autres étudiants, j’espérais

pour ma part davantage de discussion. Mais il est difficile de s’exprimer sur ce genre de choses lorsque l’on

peine à parler la même langue. Mon séjour à Margate étant court, je me suis accommodée de la situation.

3. Bilan

J’ai été positivement surprise par l’école de langue. Mon enseignant, Robin, était particulièrement

dynamique et à l’écoute. J’ai fais des progrès en une période relativement courte, notamment sur des points

de grammaire que j’utilise dorénavant tous les jours, et qui n’avaient jamais été abordés d’une façon claire

lors de mes cours d’anglais en France. J’ai pris confiance dans mes capacités linguistiques mais pas

seulement. En effet, ayant déjà effectué un stage à Montréal il y a un an, qui s’était révélé une période assez

difficile, j’avais des appréhensions à repartir à l‘étranger pour une longue durée. Grâce au passage dans

cette école et aux rencontres qui en découlent, mes appréhensions se sont envolées. La ville était par

ailleurs idéalement située (proche de Londres, de Douvres, en bord de mer). Je pense en revanche que trois

semaines constituent une durée insuffisante pour être correctement préparé à l’arrivée en entreprise. Malgré

le coût que cela représente, une durée de 4 semaines devrait être envisagée.

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J’ai effectué un stage de 13 semaines (du 05 mai au 03 août 2014) à la réserve des Chutes de la Clyde,

gérée par la Scottish Wildlife Trust. Cette partie s’attachera à présenter ma structure d’accueil.

1. Présentation générale

Raison sociale

La Scottish Wildlife Trust est une organisation sans but lucratif et à responsabilité limitée

(l’équivalent d’une association en France), fondé le 14 avril 1964. Elle est dirigée par un conseil

d’administration (CA), composé de 13 administrateurs et d’un président (voir annexe I). Les membres du

conseil sont élus lors de l’assemblée générale annuelle. Le CA est par ailleurs conseillé par un comité de

conservation, qui se réunit quatre fois par an et dont la tâche est de guider les choix de la structure,

concernant la gestion de l’héritage écologique que constituent les réserves naturelles écossaises.

L’association a pour protecteur le Prince Charles.

L’organisation gère 120 réserves naturelles en Ecosse. Elle est membre de The Wildlife Trusts, une structure plus

large qui englobe l’ensemble des 47 associations de ce type (Wildlife Trust) à travers le Royaume-Uni.

Organisation

La Scottish Wildlife Trust emploie une centaine de salariés répartis entre le siège principal situé à

Edimbourg, quelques bureaux en régions, et 4 centres d’accueil des visiteurs (qui comportent des

expositions sur la conservation de la flore et de la faune locales). La structure compte environ

35 000 membres et 800 volontaires, sans qui elle ne pourrait survivre : les adhésions de

membres représentent 35% des recettes et les volontaires constituent des rouages

indispensables. Ils sont impliqués toutes les activités de l’organisation, incluant la gestion,

l’administration, la maintenance des réserves, l’aide au fonctionnement des centres de

visiteurs, l’accompagnement du public, la protection des espèces…

Financement (exemple de l’année 2012-2013)

La Scottish Wildlife Trust bénéficie d’un budget annuel d’environ 4 275 000 £.

Les revenus sont représentés dans le diagramme ci-contre. L’association a mis en place

des partenariats financiers avec 3 organismes :

The People’s Postcode Lottery (PPL) ; pour chaque billet de loterie acheté (2£), 50 pences

sont reversés à certaines associations du Royaume-Uni, dont la Scottish Wildlife Trust.

The Scottish Natural Heritage et The Royal Society of Wildlife Trust, qui apportent un

soutient financier en raison des objectifs communs poursuivis. Revenus annuels de l’association (2012-2013)

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Ce budget est ensuite redistribué dans divers secteurs liés aux principaux objectifs de l’association :

86 % sont répartis en 3 plans quinquennaux mis en place par la structure en 2012 afin d’assurer la

pérennité des réserves naturelles d’Ecosse

11 % sont alloués au recrutement de nouveaux membres et à la mise en place de collectes de fonds.

3 % sont consacrés à la gestion de l’association, et notamment au paiement des salariés.

2. Histoire et Mission

Fondée en 1964 par de fervents défenseurs de la nature, la Scottish Wildlife Trust atteint déjà 400 membres

l’année suivante. 1965 est également l’année durant laquelle est lancé le journal de l’association (Scottish Wildlife)

et embauché le premier membre du personnel. En 1990, le Prince Charles devient le directeur de l’association.

Celle-ci gère alors 84 réserves, compte 50 personnes à temps plein, 150 stagiaires et 8 800 membres. Aujourd’hui,

l’association compte plus de 35 000 membres. Ses actions se répartissent en plusieurs branches :

« Protecting Scotland’s wildlife for the future »1

Protéger l’environnement

La Scottish Wildlife Trust gère 120 réserves, soit plus de 20 000 hectares. Elle s’occupe de leur

maintenance, ce qui implique la construction et l’entretien de barrières et de chemins balisés, ainsi que la

surveillance et la protection des espèces végétales et animales. La nature est ainsi accessible au public sans

endommager la biodiversité. L’association fait campagne auprès du parlement Ecossais afin d’améliorer la

législation relative à la conservation des espaces naturels et du développement durable. La sauvegarde des espèces

est aussi mise en œuvre à travers des actions concrètes, telles que la réintroduction de castors en 2008 (première

réintroduction officielle d’un mammifère au Royaume Uni) et la préservation des écureuils roux.

Sensibiliser le public

Des chemins balisés aux visites guidées par un « Ranger », en passant par les expositions et les

documents disponibles sur place, tout est fait pour informer et responsabiliser le grand public. Le but est de

lui donner l’envie de s’engager pour la protection de la nature. Les plus jeunes sont impliqués via des

groupes de « petits naturalistes » (« WATCH group ») ou via l’accueil de groupes scolaires.

Assurer la pérennité de l’association

Comme la plupart des associations, les adhésions de membres et les dons constituent l’apport financier

majoritaire de la SWT. Cela nécessite une activité promotionnelle suffisante afin de garantir le recrutement de

nouveaux membres et bénévoles. 1 Protéger la nature de l’Ecosse

pour le futur

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« Our nature, our future »

Afin de poursuivre ces objectifs, la Scottish Wildlife Trust a établit en 2012 trois plans quinquennaux regroupés

sous l’appellation « Our nature, our future » (Notre nature, notre futur), qui se décomposent ainsi :

3. Falls of Clyde Reserve

Situation

J’ai effectué mon stage dans la réserve des Chutes de la Clyde, où se trouve l’un des bureaux de

l’association. Cette réserve est également dotée d’un centre de visiteurs. Elle se situe à New-Lanark, un

village classé « Patrimoine mondial de l’UNESCO » depuis 2001.

Fondé en 1785, le village accueillait des filatures de coton qui fonctionnaient grâce à la force hydraulique

de la rivière Clyde. Au début du 18ème siècle, l’utopiste paternaliste Robert Owen y a mis en pratique son

modèle de communauté industrielle (école pour adultes et enfants, logements pour les employés, médecin

gratuit, etc.). Les roues hydrauliques ne sont plus en service depuis 1968. L’association The New-Lanark

Trust a engagé un important plan de restauration en 1997 et le village peut désormais se visiter.

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New-Lanark est situé à 1,5 km de Lanark (une petite ville de 7000 habitants), 46 km au sud de Glasgow et

68 km au sud d’Edimbourg. Pour s’y rendre, il est possible de prendre le train jusqu’à Lanark depuis les

principales villes, puis de prendre un bus ou une voiture jusqu’au village.

Réserve naturelle

La réserve naturelle des Chutes de la Clyde a été établie en 1968, et s’étend des deux côtés de la

rivière sur une surface de 59 hectares. Le côté ouest appartient à la Scottish Wildlife Trust depuis 1979,

tandis que le côté ouest appartient à des particuliers qui ont confié la gestion du terrain à l’association. Les

gorges en elles-mêmes ainsi que les bâtiments historiques appartiennent au Scottish Power (l’équivalent d’

EDF en France). En effet, une station hydroélectrique a été construite près de la rivière en 1963 afin de

bénéficier de l’énergie induite par les chutes.

Les premiers « Rangers » (guides forestiers et pédagogiques, également appelés « guides natures » en

France) ont commencé à être présents dès 1979 et le centre des visiteurs a ouvert ses portes en 1984. La

réserve est particulièrement protégée depuis sa classification en tant que « site d’intérêt scientifique » en

1971. Elle fait partie des réserves naturelles nationales depuis 2007.

Bureau de la Scottish

Wildlife Trust

Le Centre des Visiteurs

New - Lanark

Réserve des Chutes de la

Clyde

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Organigramme

Le diagramme suivant représente l’organisation hiérarchique de l’équipe qui y travaille.

A la suite de mon inscription au programme Leonardo-MOBEDE, Lyndsay Mark (responsable de l’expérience

des visiteurs) m’a proposé un stage en tant que « Visitor Experience Ranger », c’est-à-dire l’équivalent d’un guide

nature. Les tâches inhérentes au stage étaient les suivantes :

assister Lyndsay Mark au niveau administratif et bureautique et participer à l’organisation d’évènements ;

assister les rangers et participer aux patrouilles de surveillance de la réserve, ainsi qu’à la protection du

couple de faucons pèlerins ;

participer aux travaux de maintenance de la réserve et au nettoyage du centre des visiteurs ;

renseigner le public et participer au recrutement de nouveaux membres.

Les tâches qui pouvaient m’être confiées dépendaient de mon niveau d’anglais et des connaissances que je

possédais déjà dans ce domaine. Mes missions ont donc été légèrement différentes.

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Lors de mon arrivée j’ai été accueillie par ma responsable de stage Lyndsay Mark, qui m’a expliqué

les règles de sécurités de la réserve et du centre des visiteurs. Au lieu des trois heures prévue, nous avons

passé près de cinq heures à discuter en raison de mes difficultés de compréhension. Elle m’a présenté à

l’équipe et a fait en sort que je me sente rapidement à l’aise. De mon côté, ma première semaine s’est

révélée assez frustrante : je ne comprenais pas comment j’allais pouvoir me rendre utile, car mon niveau

d’« écossais » était hautement insuffisant ! En effet, l’accent est totalement différent de celui du sud de

l’Angleterre, et certains mots ne sont employés que dans cette région.

Ainsi, comme m’en avait avertie Bruno Danjou (APRECA Bourgogne), l’accent écossais ressemble à un

fort accent bourguignon. Les « R » sont roulés, la sonorité est très différente de l’anglais traditionnel (et

j’ajouterais extrêmement varié d’une région écossaise à une autre, afin de pimenter la situation). « Wee »

signifie « Little » (petit), « Aye » est l’équivalent de « Yes » (oui), « Nae bother » veut dire « No

problem » (pas de problème) - de quoi plonger tout jeune stagiaire étranger dans un profond désarroi…

1. Falco peregrinus

Après une semaine de familiarisation avec le centre de visiteur et le bureau de l’association,

ma responsable m’a proposé de rencontrer Adam, le ranger affecté à la protection des faucons

pèlerins, et de l’assister une journée. Le site d’observation des faucons est situé à 30 minutes de

marche de l’entrée de la réserve. La rivière Clyde a creusé, à cet endroit, des gorges. Ainsi, les

jumelles et télescopes sont placées sur l’un des côtés des gorges, juste en face de la falaise où

nidifient les faucons. Une barrière en bois ajourée a été construite afin de protéger les visiteurs

d’une chute éventuelle dans les gorges, et de ne pas gêner ces oiseaux.

Seuls un couple de faucons pèlerins vit dans la réserve : ces oiseaux sont territoriaux. Chaque

année, durant la période de nidification et de reproduction (de mars jusqu’à juin, lorsque les

jeunes quittent le nid), l’association embauche un ranger qui sera présent nuits et jours sur le

site (une caravane est aménagée). Sur le site, le ranger est accompagné de volontaires qui

peuvent le relayer lorsque celui-ci souhaite faire une pause. Cette politique de protection

rapprochée a été mise en place en 1994 à la suite de la destruction du nid (considérée

comme un crime aux yeux de la loi).

En effet, cette espèce de rapace est protégée par la loi depuis 1981 car le nombre de spécimens a chuté de

70% depuis 30 ans. Cela s’explique notamment par le braconnage (les faucons sont vendus à prix d’or dans

certains pays du Moyen-Orient), la chasse des faucons par des éleveurs de pigeons voyageurs (les faucons se

nourrissent des pigeons) et surtout l’utilisation de certains pesticides aujourd’hui interdits, qui rendaient la

coquille des œufs si fine qu’elle se cassait lors de la couvaison. Tiercel (faucon mâle)

©Alan Wright

Site d’observation des

faucons

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Ce premier jour de découverte a été extrêmement intéressant et plaisant : j’ai appris en quelques heures

beaucoup d’informations sur la vie de ces rapaces et sur leur conservation. J’ai également rencontré de

nombreux bénévoles, provenant de différentes régions du Royaume Uni, ce qui m’a aidé à me familiariser

avec une grande variété d’accents et de me permettre de pratiquer l’anglais conversationnel. Devant mon

intérêt, Adam a proposé à ma responsable de m’affecter aussi souvent que possible au site des faucons

pèlerins pour renseigner les visiteurs - et cette requête a été acceptée.

Mes 5 premières semaines de stage ont donc été majoritairement consacrées à la surveillance du couple de

rapaces. Si les tâches telles que retenir les informations sur ces oiseaux, installer les télescopes, les affiches,

mettre en place la boutique sur le site, ou décrire le comportement des oiseaux dans un carnet se sont

révélées faciles, cela n’a pas été le cas pour renseigner les visiteurs.

Près de deux semaines d’écoute et d’observation du ranger et des bénévoles m’ont été nécessaires pour être

suffisamment confiante dans mes capacités linguistiques, et commencer à répondre aux questions des

visiteurs où les inviter à utiliser les télescopes. Cette période a été difficile car on réalise que ce type de

missions, pour lequel on excelle dans sa langue natale, peut être extrêmement déstabilisante lorsqu’il s’agit

de s’exprimer dans une langue étrangère. En effet, une énorme part de la communication passe par le choix

d’un vocabulaire approprié, car chaque mot peut être connoté et interprété au-delà de son premier sens.

Devant cette difficulté, les bénévoles du site et même les visiteurs ont été très patients et encourageants.

Armée de mon dictionnaire et d’un carnet destiné à accueillir mes croquis, j’ai toujours su me faire

comprendre et j’ai par ailleurs mémorisé rapidement tout le vocabulaire nécessaire. Les visiteurs satisfaits

font des dons et ceux-ci sont essentiels car ils permettent de payer le ranger protégeant les faucons pèlerins.

Cela m’a permis en outre de savoir si mon explication leur a plu, et le bilan s’est révélé plutôt positif.

Cette mission a été pour moi particulièrement intéressante. Elle coïncidait avec mes intérêts et les

connaissances en biologie acquises durant mon expérience universitaire. J’ai appris beaucoup sur ces

oiseaux de proie et sur bien d’autres espèces présentes dans la réserve (je connais dorénavant davantage

leurs noms anglais que leur appellation française). J’ai surtout développé mes capacités linguistiques à

travers le contact avec les visiteurs, et avec les bénévoles, dont certains sont restés aujourd’hui des amis.

Le site d’observation fermant dès la mi-juin, je suis ensuite retournée travailler dans le bureau du

personnel, plus confiante en mes capacités à communiquer avec ma responsable et mes collègues.

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2. Birthday parties

Si la surveillance des faucons pèlerins a occupé la majeure partie de mes cinq premières semaines de stage, j’ai

également commencé à travailler sur des projets « événementiels », tels que l’organisation d’anniversaires. Après

l’observation du déroulement classique d’une de ces fêtes, ma responsable m’a demandé quel était mon avis sur les

activités proposées, et si selon moi des améliorations étaient envisageables. Pour l’anniversaire suivant, elle m’a

demandé de créer des invitations personnalisées et de proposer des activités si je le souhaitais.

Je me suis rapidement prise au jeu et dès le troisième anniversaire, je participais activement à l’organisation de

l’évènement. Le thème était choisi par les parents, puis nous essayions d’organiser des activités en concordance

avec le sujet et avec l’âge des participants. J’ai participé à l’organisation de 8 anniversaires et certains d’entre

eux m’ont quasiment été entièrement confiés. Une fois la réservation effectuée, je créais les invitations,

établissait le planning détaillé de la journée, créais des activités appropriées au thème et à l’âge des

participants et mettait en place le matériel nécessaire (j’ai traduis un exemple en annexe III). De plus, j’ai

toujours fais en sorte de transmettre de véritable connaissances sur la faune et la flore de la réserve à

travers ces jeux, prétextes à l’éducation à l’environnement.

Ma responsable ne travaillant qu’à mi-temps, il m’a fallu créer des activités et des fichiers

réutilisables, et dont l’organisation à l’avenir ne serait pas chronophage. La communication a été un

problème et ce, à deux échelles :

Avec le jeune public : même si je concevais les activités, j’étais incapable de les animer devant des

enfants âgés de 4 et 7 ans. Ceux-ci ne me comprenaient pas en raison de mon accent, et je ne les

comprenais pas non plus. Cela a été particulièrement frustrant. Je me contentais donc d’observer et de

m’assurer que tout se déroulait normalement. Cela m’a aussi obligé à organiser des points réguliers

avec ma responsable afin de lui expliquer le déroulement des activités, car c’est elle qui les animait.

Avec Lyndsay Mark : il m’a souvent été difficile d’expliquer en détail les activités en raison de mon

manque de vocabulaire, et cela a souvent été source de stress. Par exemple lorsqu’une étape était oubliée ou

mal comprise, il fallait improviser en urgence un stratagème pour l’activité continue sans encombre.

En conclusion, cette mission s’est révélée intéressante et amusante. Ma responsable m’a rapidement

accordé sa confiance, et j’ai pu être autonome quant à l’organisation de ces fêtes. Pour ma part, cette

mission correspondait parfaitement à mes attentes de stage, car cela restait en lien avec à ma profession, et

j’ai pu me sentir utile. Par ailleurs, j’ai pu observer directement le déroulement des activités que j’avais

imaginé et avoir un retour direct par les enfants ou leurs parents, ce qui a permis de m’améliorer. Chaque

anniversaire terminé était l’occasion d’un débriefing avec ma responsable. Des parents accompagnant leurs

enfants pour ces anniversaires ont été très enthousiastes et ont réservé pour leur propre enfant, ce qui est

une preuve de réussite. Le nombre de réservation ne cesse d’augmenter grâce au bouche à oreille.

Anniversaire sur le thème

des fées de la forêt

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3. Création d’un dépliant

Au cours de nos discussions, ma responsable m’a invité à donner mon opinion sur deux parcours

autoguidés qui allaient mis en place dans la réserve : l’un sur les vestiges observables de l’époque

victorienne (entre 1837 et 1901, l’équivalent de la révolution industrielle au Royaume Uni), et l’autre sur le

blaireau Snufflebrock, un personnage imaginaire à retrouver au sein de la réserve.

J’ai suggéré des modifications concernant le texte de ces deux parcours et proposé de réaliser le dépliant

pour le parcours « victorien ». Ce travail a été fait en collaboration avec ma responsable ainsi qu’avec

Laura Preston, qui s’occupe des actions pédagogiques et éducatives menées à la réserve. Ayant un regard

neuf et des références culturelles différentes, je pouvais plus facilement pointer les passages nécessitant un

développement, ou au contraire des « coupures ». C’était en quelque sorte un travail journalistique, ce qui

était en corrélation avec ma formation universitaire.

Le première difficulté que j’ai rencontré a été de justifier mes choix quant à la modification du texte : en

raison de mes capacités limitées de communication, j’étais souvent incapable d’expliquer pourquoi il me

paraissait nécessaire de supprimer ou conserver certaines parties. De même, si je suis habituellement

capable de reformuler un paragraphe afin de le réduire à quelque lignes sans en altérer le sens, cet exercice

s’est révélé très difficile en anglais.

Afin de réaliser ce dépliant (voir annexe IV), j’ai utilisé des logiciels professionnels de mise en page et de

graphisme tel que Adobe InDesign et Photoshop. Manquant d’expérience sur ces outils (je n’avais eu

qu’une brève formation durant mes études), cela m’a pris énormément de temps. En effet, j’ai dû modifier

la carte de la réserve pour en effacer toutes les traces de construction postérieures à l’époque victorienne, et

suivre un certain nombre de tutoriaux disponibles sur internet pour arriver à mes fins.

Enfin, il n’a pas été aisé de choisir les couleurs du dépliant. Celui-ci étant relatif à l’époque victorienne,

l’ensemble de mes collègues et moi-même avons décidé d’utiliser des tons sépia. Malheureusement, la

Scottish Wildlife Trust avait deux années auparavant adopté une nouvelle charte graphique, et le

responsable commercial nous a demandé d’utiliser le violet lavande (ce qui n’était pas très « victorien »).

Un compromis a été trouvé et la couleur finale sera probablement le noir.

Le dépliant n’est pas encore terminé à l’heure où j‘écris ces lignes, mais je vais continuer à m’en occuper

jusqu’à son impression finale, en tant que bénévole. Les devis ont été faits et quelques modifications

doivent être apportées avant que le bureau central nous donne son accord définitif pour impression. Cette

expérience a donc été très formatrice car j’ai acquis de nouvelles connaissances au niveau des logiciels

graphiques et des techniques d’impression.

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4. Autres tâches

En plus des ces trois principales missions, j’ai eu l’occasion de participer à :

la maintenance des sentiers de la réserve, qui consistait notamment à couper tous les branchages ou

herbes qui s’étendaient sur les chemins, et la construction de dômes et de tunnels en bois de saule ;

des patrouilles dans la réserve ayant pour but de renseigner les visiteurs, de ramasser les éventuels

déchets, mais surtout de repérer et signaler toute anomalie (personnes présentes dans des zones non

autorisées, bancs ou pontons endommagés, animaux domestiques sans laisse) ;

différents projets de mes collègues, tels que créer les documents nécessaires pour des jeux de pistes

(feuilles d’énigmes et de réponses), utilisés sur les stands de promotion des activités de l’association ;

et surtout, aux discussions informelles concernant les possibilités d’amélioration de l’accueil des

visiteurs. Par exemple, nous avons parlé de réviser la disposition des panneaux indiquant l’entrée de

la réserve ou du centre des visiteurs, modifier l’emplacement des présentoirs et préciser leur contenu

(dépliants « carte de la réserve » ou « évènements »...), mettre en valeur les boîtes destinées à recevoir

les dons. Certaines de mes idées ont été retenues, et ma seule difficulté était d’argumenter en anglais

avec mes collègues. Ce n’est pas pour rien que l’art oratoire est un art !

Je n’ai considéré aucun de mes travaux comme rébarbatifs, ils m’offraient au contraire une vision globale

du fonctionnement et la gestion de la réserve et me permettait de diversifier mes activités.

Le stage était approprié à ma formation et à mes centres d’intérêt.

L'équipe de travail a été très chaleureuse et patiente, et m'a beaucoup aidé.

Ma responsable Lyndsay Mark m’a fait confiance rapidement, et m'a confié des projets intéressants à réaliser en autonomie dès lors que je

m'en sentais capable. Elle m'a également laissé m'investir dans d'autres activités de la réserve.

Malgré le fait que je sois stagiaire et étrangère, mon travail et mon implication ont été pris au sérieux et reconnu. On m'a confié de petites res-

ponsabilités, mon opinion a été écoutée et certaines de mes idées adoptées.

De grosses difficultés de communication au début de mon stage, ce qui a été déstabilisant quant au fait de m'imaginer 4 mois dans cette situation.

Après 4 mois de stage, je redoute toujours de parler au téléphone ou avec des enfants.

En raison de la durée limitée du stage et de la barrière de la langue, je n'ai pas pu m'impliquer dans tout ce que je souhaitais. Par exemple, j'au-

rais apprécié examiner davantage la politique de communication et pédagogique de la réserve, et proposer des idées d'amélioration, ou encore

participer au recrutement de nouveaux membres.

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Une expérience à l’étranger comme celle vécue à travers Léonardo-MOBEDE permet de faire un

bilan de parcours. Ce chapitre est l’occasion de présenter une évaluation des apports de mon stage.

1. D’un point de vue professionnel

Au sein de la Scottish Wildlife Trust, j’ai acquis de nouvelles connaissances et compétences. J’ai par

exemple approfondi mes savoirs en biologie des espèces et en conservation, et développé mes compétences

informatiques grâce à mon travail sur des logiciels de graphisme et de mise en page - ou encore, de façon

plus inattendue, acquis des compétences en construction de dômes en bois de saule.

J’ai également pu observer comment fonctionnait la gestion d’une telle réserve, et ce qui était mis en œuvre

par l’association afin de poursuivre ses objectifs. Certaines idées utilisées dans cette réserve, et lui assurant

un équilibre financier, seraient transférables dans des associations similaires en France. En revanche, je n’ai

pas découvert de nouvelles choses concernant la politique de communication ou d’éducation d’une telle

structure, qui restaient relativement peu innovantes.

Ma responsable et le reste de l’équipe avaient confiance en mon travail, parfois même plus que moi, et j’ai

pu être autonome rapidement. Je m’organisais comme je le souhaitais et j’ai eu l’opportunité de participer à

d’autres tâches que celles initialement prévues. Même s’il m’était difficile de défendre mon point de vue

lors de débats, tous les échanges et discussions ont été enrichissants. La frustration engendrée par ce type de

situation donne également la motivation d’apprendre plus vite la langue étrangère.

Au début de mon stage, je demandais à ma responsable des réunions régulières afin d’avoir un retour sur

mon travail. Le fait de n’entendre que des critiques positives m’a en réalité mis très vite mal à l’aise. Je

supposais alors qu’elle souhaitait simplement que je me sente à l’aise, en dépit de mon travail que je ne

jugeais pas nécessairement satisfaisant. J’ai fini par aborder franchement ce sentiment lors d’une réunion, et

il s’est trouvé qu’elle était réellement satisfaite de mon travail.

Même si je pense que façon de juger un travail est d’une manière générale plus positive ici, cela m’a

permis de prendre confiance en mon travail et mes capacités. Je me sens davantage prête à postuler à des

offres devant lesquelles j’aurai d’avance baissé les bras. J’ai pu également découvrir des structures

similaires en France, dont j’ignorai auparavant l’existence, vers lesquelles je pourrais me tourner lors de

ma recherche d’emploi. Je ne me sens en revanche pas encore prête à travailler dans le domaine de la

médiation culturelle dans un pays anglophone, car cela nécessite de très bonnes capacités de

communications et il m’est encore difficile de m’exprimer correctement. De plus, je redoute d’être

beaucoup moins efficace que je ne le serais dans ma langue maternelle.

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2. D’un point de vue linguistique et culturel

Après mon séjour à l’école de langue de Margate, je suis sortie confiante dans mes capacités à

comprendre et à être comprise en anglais. Et mon premier jour de stage m’a alors fait réaliser que mon

niveau linguistique frôlait le désastre.

En réalité, Margate a été une étape vraiment essentielle de l’expérience : sans remise à niveau et une mise en

confiance, il m’aurait semblé impossible de commencer un stage en Ecosse. Mais je n’avais pas prêté attention au

fait que les enseignants de Margate sont plus qu’habitués aux accents étrangers, et articulent plus que de raison.

Mon arrivée à New-Lanark s’est révélée extrêmement difficile d’un point de vue communicationnel : j’étais

parfois obligée d’écrire pour me faire comprendre, tout comme ma responsable de stage à mon égard.

En parallèle, j’ai eu la chance de trouver une chambre à louer dans une famille d’accueil habitant à Lanark,

le village voisin. Ma progression a ainsi été plus rapide, d’autant que mes journées de stage se déroulaient

alors au contact de nombreux bénévoles sur le site d’observation des faucons pèlerins.

Après un mois dans le pays de William Wallace, je comprenais et m’exprimais beaucoup mieux. L’un des

facteurs me permettant de suivre ma progression s’est révélé être le dîner partagé avec la famille d’accueil :

lors de ma première semaine, je ne saisissais pas un mot à une conversation à vitesse normale, et en anglais

écossais. Aujourd’hui, même si j’ai toujours du mal à trouver mes mots, je suis capable de comprendre 70%

d’une conversation et d’y participer.

Une jeune fille finlandaise louait une autre chambre dans cette maison et nous avons eu l’occasion de

visiter quelques coins du pays ensemble. Notre famille d’accueil nous a par ailleurs organisées un repas

traditionnel écossais (avec panse de brebis farcis et kilts) et emmené voir des évènements à Edimbourg

(capitale de l’Ecosse) et Glasgow (plus grande ville d’Ecosse), tels que le Royal Highland Show (équivalent

du Salon de l’Agriculture). La chance de tomber sur cette famille n’était en fait pas une coïncidence : il n’y

avait qu’une seule chambre à louer à Lanark (7000 habitants, et malheureusement assez peu d’occupations,

mais à une heure des 2 plus grandes villes du pays). Prendre un studio aurait été relativement onéreux.

Que ce soit lors de mon stage ou dans la famille, j’ai rencontré des personnes venant de tout de Royaume

Uni, mais aussi de Finlande ou d’Allemagne. Il était alors particulièrement intéressant de discuter des

variétés culturelles aussi bien culinaires que comportementales. L’un de mes sujets favoris était de

comparer les expressions et les proverbes. Il semblerait qu’il n’existe pas d’équivalent anglais à « ne pas

avoir la langue dans sa poche », mais c’est toujours très amusant d’essayer de le traduire et d’observer la

réaction de vos interlocuteurs.

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3. D’un point de vue personnel

Lors de cet apprentissage linguistique en immersion, j’ai rencontré un phénomène étrange : ma

mémoire à long terme semblait avoir des ratés. En effet, j’étais tellement focalisée sur la compréhension des

phrases de mes interlocuteurs, qu’aussitôt je comprenais, aussitôt j’oubliais pour m’attaquer à la

compréhension de la phrase suivante. Et comme ce ne sont pas des enseignants, ils ne font pas de pause

pour vous permettre de mettre un sens global et de mémoriser ce qui a été dis.

En réalité, au long de cette expérience, j’ai ressenti beaucoup de frustration car j’ai eu le sentiment de ne

travailler qu’à 20 % de mes capacités, en raison de mes difficultés de compréhension. Difficile de ne pas se

considérer un handicap pour vos collègues lorsque ceux-ci doivent tout répéter deux fois. Heureusement la

situation s’est rapidement améliorée et j’ai par ailleurs appris à me servir de cette frustration comme d’une

motivation pour progresser plus vite. J’ai gagné en détermination car j’ai pris confiance en mes capacités.

J’ai rencontré des gens d’une gentillesse incontestable. Tout un compartiment de train m’a chanté en cœur

« Frère Jacques » en découvrant ma nationalité. Une contrôleuse m’a donné un parapluie oublié par un

autre client car je n’avais pas le mien. Ce pays n’est décidément pas comme les autres !

Tout ceci me donne envie de prolonger mon expérience dans ce pays, même si pour le moment je ne pense

pas m‘y installer définitivement. Je souhaiterai rester au moins deux mois de plus pour continuer à

progresser en anglais. Je compte être bénévole pour la Scottish Wildlife Trust et trouver un emploi

accessible pour démarrer.

Je ne pense par contre pas y vivre car j’aime vraiment le domaine dans lequel je travaille, mais comme

expliquer précédemment, il est difficile de travailler dans la communication scientifique lorsqu’on ne

maitrise pas la communication !

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Avant de partir au Royaume Uni, je m’attendais à suivre trois semaines de cours d’anglais et partir

effectuer un stage comme prévu. En revanche, je ne m’attendais pas à ce que l’école de langue organise

autant d’activités, et à rencontrer tant de personnes. Je suis toujours en contact avec certains amis de

Margate, avec qui j’ai pu visiter Londres, Manchester et d’autres villes du Royaume-Uni.

De même, je ne m’attendais pas à faire un stage de cette qualité. En raison de mon niveau d’anglais et de

ma formation universitaire assez particulière, je ne pensais par être affectée dans un domaine qui

corresponde autant à mes connaissances, mes intérêts et mes compétences. Je me suis sentie rapidement à

ma place, mes missions étaient très motivantes et j’ai pu (malgré mes impressions initiales) me sentir utile.

Enfin, je n’espérais pas trouver une famille d’accueil si chaleureuse. Ils ont grandement contribué, et

contribuent toujours, à mes progrès linguistiques. Je vais prolonger mon séjour chez eux quelque temps.

Et si cette expérience était à refaire, je repartirais sans hésiter.

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