Thomas d'Aquin les 80 opuscules - 73- L'Éducation Des Princes

7/24/2019 Thomas d'Aquin les 80 opuscules - 73- L'ducation Des Princes

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Trait de l'ducation

L'DUCATION DES PRINCES

SAINT THOMAS D'AQUIN DOCTEUR DE L'!LISE

OPUSCULE "# $APOCR%PHE& TROU( A LA )I)LIOTH*QUE DU (ATICAN EN +#,#

Traduction Abb Bandel, Editions Louis Vivs, 1857

dition numrique, tt!"##docteuran$elique%&ree%&r,Les 'uvres com!ltes de saint Tomas d(Aquin

PR-ACE. /

LIVRE I: LES QUALITS HUMAINES DU PRINCE 7

CHAPITRE I0 Le 1ou2oir te31orel e4t 1lu4 5 craindre 6u75 d4irer. "

CHAPITRE II0 La 4a8e44e e4t nce44aire 5 celui 6ui a le 1ou2oir te31orel. ++

CHAPITRE III0 La 9ont e4t encore un attri9ut nce44aire au 1ou2oir 6ui 1o44:de d;5 la 4a8e44e. +#

CHAPITRE I(0 Erreur 5 l78ard de4 ide4 de no9le44e. +>

CHAPITRE @I@0 On doit retenir 4oi8neu4e3ent 4a lan8ue. +,,

CHAPITRE @@0 R:8le4 5 o94er2er dan4 la co2er4ation +,?

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Trait de l'ducation

CHAPITRE @@I0 6uel6ue4 autre4 con4eil4 tr:4 1our la circon41ection dan4 le4 1arole4. +,#

CHAPITPLE @@II0 R:8le4 de 3ode4tie dan4 le 9oire et le 3an8er. +,#

CHAPITRE @@III0 De la 6uantit de la nourriture +,

CHAPITRE @@I(0 De la 6ualit de4 3et4 et de4 9oi44on4. +,

CHAPITRE @@(0 Du te314 et de la 3ani:re de 1rendre 4e4 re1a4. +,"

CHAPITRE @@(I0 Il Baut en8a8er le4 ;eune4 adole4cent4 6ui ne 1eu2ent 1a4 8arder la continence 5 4e3arier. +,

CHAPITRE @@(II0 Elo8e du 3aria8e. +,>

CHAPITRE @@(I0 Con4eil4 5 ceu 6ui 4e 3arient. ++,

CHAPITRE @@I@0 Co33ent on doit 4e co31orter dan4 le 3aria8e. +++

CHAPITRE @@@0 On ne doit 1a4 contraindre au 3aria8e celui 6ui 2eut 8arder la continence. ++?

CHAPITRE @@@I0 L7=u3ilit e4t tr:4 nce44aire au no9le4. ++#

CHAPITRE @@@II0 Source de l7autorit 1aternelle. ++

CHAPITRE @@@III0 Utilit de la di4ci1line en ce 3onde dan8er4 6u7on encourt 5 47K 4ou4traire. ++

CHAPITRE I@0 De l7a3our de 4u4GC=ri4t et de4 =o33e4 4a8e4 1our la 1ai. +",

CHAPITRE @0 Le cri3e de4 incendiaire4 doit tre a9o3ina9le 5 un 1rince. +",

CHAPITRE @I0 Un 1rince doit craindre et 2iter le 1c= d7=o3icide. +"+

CHAPITRE @II0 De4 1c=4 6ue l7on dit crier 2er4 Dieu. +"?

PR-ACE.

uisque les !rinces sont la !ortion la !lus distin$ue de l-E$lise et que le !rinci!e de la vie deleurs in&rieurs d!end d-eu., ceu. qui ont / coeur la $loire de l-E$lise, doivent s-intresser /leur salut%0on coeur crit les !rinces d-2sra3l, dit le 4ei$neur au ca!% V du livre de 6udit%4aint aul ne les n$li$eait !as, !uisqu-en crivant / Timote, E!tre c% 22, il le conurait 0de &aire &aire des su!!lications, des !rires, des voeu., !our les rois et !our tous ceu. qui sontlevs en di$nit% 9ommentaire d-:aimon% Les su!!lications sont les !rires ardentes que

l-on &ait dans des cas di&&iciles, tels que la conversion d-un im!ie, ou !our demander / ;ieud-carter un maleur% on &ait ?les voeu. quand on de mande la $loire cleste !our des=mes d/ sancti&ies%


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beaucou! $mir, en voant un !rince aveu$le, semblable / la statue du Fabucodonosor, dontla tte tait d-un or !ur et les membres in&rieurs de matires tout / &ait di&&rentes% 9ombienl-istoire ne nous tonne t@elle !as, en nous montrant des !rinces dvous au service de ;ieuet de l-E$lise, dont un $rand nombre se !ervertirent misrablement% En sorte qu-on !eut leura!!liquer ces !aroles des lamentations de 6rmie" 09omment les en&ants de 4ion autre&ois

couverts de rices abits et ceints d-un or !ur sont@ils devenus des vases d-ar$ile%0 9-est!ourquoi, moi, le dernier de l-ordre des &rres !ceurs, sur la demande d-un !rince et surl-ordre de mes su!rieurs au.quels e dois obissance, d-acquiescer / sa !rire, -ai voulurecueillir !our la $loire de la bieneureuse Trinit, quelques instructions utiles / l-ducationdes !rinces, !lein de d&iance de mes !ro!res &orces, et m-a!!uant uniquement sur l-in&inie

bont du 4auveur, qui ne reette !as les !uissants, tant !uissant lui@mGme, et qui tant a!!arudans le monde voulut a!!rendre au. !rinces ce qu-il tait et leur a!!aratre dans l-clat d-unetoile% 6-ai divis cet ouvra$e en se!t livres, a&in qu-on !Ct le consulter !lus &acilement etensuite aider la mmoire% dans le second, de quelle manire les rinces doivent se conduireenvers ;ieu et son E$lise% Le troisime ren&erme leurs devoirs envers eu.@mGmes, le

quatrime envers ceu. qui les environnent, le cinquime / l-$ard de ceu. qui leura!!artiennent, c-est@/@dire leurs en&ants> le si.ime envers les !eu!les qui leur sont soumis> lese!time vis@/@vis de ceu. qui leur sont o!!oss, c-est@/@dire leurs ennemis% Le !remier livrecontient uit ca!itres% Le !remier traite du !ouvoir tem!orel> le second de la sa$essencessaire / quiconque est investi de la souveraine !uissance> le troisime de la bont, sanslaquelle le !ouvoir et la sa$esse ne &ont que du mal> le quatrime de la vraie $randeur quiconvient si bien au. !rinces> le cinquime de l-umilit des !rinces> le si.ime de la vrit quidoit &aire l-obet de leur !rdilection> le se!time de la clmence> le uitime de la !it qu-ilsdoivent avoir%

LIVRE I: L$% &()*+,% (*/$% 0 12*/$

CHAPITRE I0 Le 1ou2oir te31orel e4t 1lu4 5 craindre 6u75 d4irer.

9omme un dsir immodr de la !uissance de ce monde est trs dan$ereu., d-a!rs ces belles!aroles de saint Bernard, dans son livre de la 9onsidration" 0Le &er et le !oison sont moins /craindre !our vous que l-envie de dominer,0 nous allons re!asser avec soin les conditions dece !ouvoir, qui vont !rouver clairement, qu-on doit le redouter, au lieu de l-ambitionner ensoi, quoiqu-on doive l-acce!ter quelque&ois !our r!ondre au. vues de la !rovidence et !our

le bien de la socit%


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animau. de la terre, c-est@/@dire sur les ommes, en ce qu-ils se rendent semblables au.cratures !rives de raison%0 car nous sommes tous $au., tant que nous ne nous avilissons

!as !ar 2K !c, !uisque l-autorit que beaucou! ambitionnent et la d!endant / laquelle un$rand nombre rsiste, sont corrlatives" le dsir de 2K domination sur les autres ne !eut Gtrel$itime, qu-autant qu-il st dans les vues de ;ieu et dans l-intrGt du !rocain% Autrement ili

saurait Gtre naturel et vertueu., mais vicieu. et cou!able% 4aint aul disant dans sa !remireE!tre au. 9orintiens, c% 2V" 0La carit n-est !as ambitieuse,0 elle ne !eut ins!irer /l-omme de &onder son boneur sur le maleur d-autrui%0 Vous qui Gtes sa$e, si vous voeD unmur vouloir dominer sur un autre mur, !ourrieD@vous vous em!Gcer de rire0 0Mn =ne, dit leiloso!e, serre les oreilles quand il se voit d!asser !ar son com!a$non%0 02l a cruaut /enlever / vos &rres les droits que la nature leur a accords comme / nous, c-est@/@dire ceu.au.quels elle semble les rendre !artici!ants, aussi bien que nous%0

9e !ouvoir n-est rien !uisqu-il d!end des suets qui sont soumis et qu-il est ananti !ar leuro!!osition% Les !lus !uissants ne !euvent se $arantir des !uces et des moucerons, etquelque&ois, ils sont !lus misrables que les autres, du cNt de l-=me et du cNt du cor!s% ;u

cNt de l-=me, !arce qu-ils sont moins ca!ables de rsister au dmon et au !c> du cNt ducor!s, !arce qu-ils sont !lus suets au. in commodits et au. maladies, et moins ca!ables desu!!orter des !rivations et le travail% 9e !ouvoir est un roseau, clatant au deors, creu. audedans, , sduisant au. eu. des ommes> il n-est rien !our ceu. qui le !ossdent% Le !ouvoirde ce monde est un roseau bris% 2saOe dit au c% V2" Vous vous a!!ueD sur un b=ton deroseau%0 2l est encore de courte dure" 0L-e.istence de tout !ouvoir est courte,0 ditl-Ecclsiaste au ca!% > et dans le mGme endroit" 0Mn roi est auourd-ui sur le trNne etdemain dans le cercueil% 9ombien a t court le r$ne d-Ale.andre le Hrand, qu-on dit n-avoirdur que douDe ans% 2l &it la $uerre !endant se!t ans, ce qui veut dire qu-il !assa tout ce tem!sdans les ! et les &ati$ues les !lus accablantes% 22 r$na !aisiblement !endant cinq ans% Le

!ouvoir semble Gtre lev, mais il est rellement si bas, qu-il touce / l-en&er et laisse le ciel

dans un lointain immense> car de l/ on descend &acilement dans l-en&er et on montemalaisment au ciel% 9elui qui est investi de l(autorit, semble s-lever> c il arrive bien des &oisce que dit le ro!te au LP saume" Vous les aveD renverss alors qu(on les mettait surle !avois%0 4ouvent, en e&&et, elle est obtenue !ar un suet indi$ne et !ar des voies inustes, etquand on la !ossde, on s(en sert !our o!rer des actions iniques> en sorte que m!risant ;ieu,on en est !ro&ondment m!ris et on devient !lus m!risable qu-on Qtait au!aravant% 4aintaul, l(E!tre au. Romains, c% 22" 0ceu. qui me m!risent seront dans l-i$nominie%0 Et saintLuc, c% V2" 09e qui est lev au. eu. des ommes, est une abomination devant ;ieu%0 EtBoce crit au livre de la 9onsolation" 0lus la di$nit est $rande, !lus sont m!risables ceu.qui s-en montrent indi$nes, et cela est ustice%0 9ar ils rendent solidaire de leurs d&auts, ladi$nit qu-ils dsonorent !ar leurs vices% 4a$e, n-ambitionneD !as une di$nit / laquelle vous

ne !ouveD !arvenir que !ar des voies ill$itimes% Aussi &ueD les onneurs que vous ne!ouveD !ossder sans crime% La sublimit du ran$ &ait la $randeur du &or&ait% Elle !aratdominer, quand !lutNt elle !orte le ou$% L-omme !eut bien Gtre car$ de cet o&&ice, mais lavritable !uissance a!!artient / celui qui a dit" 09-est moi, moi qui suis le 4ei$neur,0 Levit%,c% 2, et auquel l-E$lise adresse cette louan$e" 0Vous Gtes Te seul 4ei$neur%0 9sar@Au$uste, matre du monde, d&endit de lui donner le nom de matre% Les su!erbes qui ont le

!ouvoir tem!orel, outre la servitude onteuse du dmon et des vices au.quels ils sontadonns, sont encore les esclaves de ceu. au.quels ils !araissent commander et qu-ils sontobli$s de $ouverner% Et ils sont bien moins libres que leurs administrs, !uisqu-ils ont au tantde matres que de suets, tandis que ceu.@ci n-en ont qu-un% 9-est encore un onneur qu-ondoit &uir au lieu de l-ambitionner, !arce que c-est la onte@ du !c qui l-a introduit dans le

monde, !uis qu-il est &ond sur l-i$nominie de la servitude des autres, qui donne / l-ommeun o&&ice auquel le coeur de ;ieu r!u$ne, c-est@/@dire le c=timent du crime% 6rmie, cl

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222" 02l ne s-est !as umili dans son coeur, et il a reet les en&ants des ommes%0 4ontr!uts i$nobles tous les e.cuteurs des lois !nales, soit qu(ils le &assent !ar mutilation,stran$ulation, ou !ar tout autre su!!lice%

Le !ouvoir est environn de !rils% 4aint Au$ustin dit" 0lus on est aut !lac, !lus on este.!os%0 de mGme que dans unebataille, on vise touours au ce&, !arce qu-une &ois mort, ou !risonnier, la trou!e estdis!erse% Ainsi les ennemis invisibles !oursuivent surtout celui qui est revGtu de l-autorit%9omme il est dit au dernier ca!itre du 2 livre des Rois" 0Le !lus &ort du combat se !orta sur4aSl%0 Leurs suets mGme cercent / les !ervertir, ceu.@ci !ar la &latterie, ceu. l/ !ar la

!erscution, ceu.@ci !ar le bien, ceu.@l/ !ar le mal> en&la ils s-e&&orcent de leur &aire quitter lesdesseins de ;ieu, !our leur & &aire leur !ro!re volont% 9-est un lieu de !erdition qu-un trNne%4aint Bernard dit" 02l est &acile d-Gtre !ris de verti$e, quand on est sur t lieu lev, et de rouler

dans le !rci!ice%0 2l est crit au deu.ime livre des Rois, c% 2" 0Les !lus illustres d-2sra3l&urent tus sur les monta$nes%0 Et dans le mGme livre" 06onatas trouva la mort surmonta$nes%0 9ette condition est !rilleuse !our l-=me et !our cor!s% ;-abord !our l-=me,

!arce qu-il est di&&icile, dans cette condition, d-viter le !c% Tous les rois d-2sra3l seconduisirent mal, t e.ce!ts%


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oOse, au V9 c% du livre des Fombre" 0reneD tous les !rinces du !eu!le et !endeD@les /des $ibets, la &ace tourne au soleil, a&in que ma colre se dtourne d-2sra3l%0 ;-a!rs la Hlose0 ue si les ommes &aisaient r&le.ion / ces !aroles du 4ei$neur, &(ambitionneraient !asl-autorit%0 9ar elle est menace des $rands c=timents, surtout dans les mauvais !rinces, dontla couronne est une couronne d-!ines% uand 4aSl se &ut loi$n de ;ieu, il &ut tourment

!ar l-es!rit malin, 2 livre des Rois, c% V2% L-ambitieu. trouve son su!!lice dans sa !ro!reambition% 9ar voulant s-attirer, les su&&ra$es et se &aisant le tran de tout le monde, il n-est detourments qu-il n-endure%

9-est une condition !leine d-inquitude, car les auteurs sont battues !ar les vents et le!ouvoir est une monta$ne e.!ose au !tes% 4aint% Hr$oire" 0u-est@ce que la !uissance Lebouleversement de l-=me%0 9-est l/ le sour de l-aquilon, selon cette !arole du su!erbeLuci&er" 06e m-assoirai sur les ailes de l-aquilon, c% 2V% 9-est un lieu &roid et $lac quen-cau&&e !as le & carit% Le sou&&le de l-aquilon est l-es!rit du diable qui !ou aine et / ladiscorde> de mGme que le sou&&le du 4aint Es!rit / l-amour et / la !ai.%

L-autorit est souvent un mal !our celui qui la !ossde% c% V222" 0L-omme a quelque&ois,

!our son maleur, l-autorit sur les autres%0 L-onneur que donnent les di$nits est souvent unobstacle au vritable onneur, c-est@/@dire / l-tat de $r=ce et de $loires car en !roccu!antceu. qui sont levs de telle &aJon qu-ils n-ont !as le tem!s de son$er / eu. et de &aire leursalut, tandis que tout les occu!e, ils ne se !ossdent !as eu.@mGmes% 4aint Bernard disait au

!a!e Eu$ne 2V" 0uisque vous Gtes / tout le monde, soeD donc un !eu / vous@mGme% 4icelui@l/ est maudit qui !rend la !lus mauvaise !art, que sera celui qui s-oublie entirement0La 4a$esse a dit" 09-est un bien inestimable que ?le s-a!!artenir / soi@mGme%0 Le !ouvoir estun lieu vide de biens s!irituels, !arce que, comme le dit saint Au$ustin, 0les auteurs sontstriles et les valles couvertes de mois4 de mGme qu-il arrive son vent qu-un omme occu!e

une !osition !lutNt !our l-intrGt de ses administrs que !our le sien !ro!re, ainsi couvre t@onses autres a bits d-un manteau, !our leur conservation, et non !our son bien, non !as !arcequ-on l-estime davanta$e, mais !our qu-il soit seul e.!os au. outra$es du mauvais tem!s%0Le 4ei$neur misricordieu. !r serve des em!lois dan$ereu. ce que son amour tient /conserver,0 dit saint Hr$oire% 9-est ainsi qu-un !re de &amille em!loie ses serviteurs au.travau. dont il veut e.em!ter la dlicatesse de ses en&ants et !ar l/ entretient leur beaut,tandis que ses $ens sont d&orms et enlaidis !ar la duret des travau.%

2l est donc constant qu-on ne doit !as ambitionner le !ouvoir de ce monde, en lui@mGme, maisqu-on doit !lutNt le redouter et qu-une condition umble est bien !r&rable, selon le conseildu 4auveur, au 2V c% de l-Evan$ile de saint Luc" 0reneD la dernire !lace,0 ce qui, du

reste, convient !ar&aitement / l-omme qui n-est que cendre et !oussire s(a!rs ces !arolesde l(ecclsiastique, c% " 0!ourquoi t-enor$ueillis@tu, cendre et !oussire0 2l ne convient !as/ la terre, qui est le !lus vil des lments, de vouloir s-lever > !as !lus qu-/ la cendre, !ourqu-elle ne soit !as dis!erse !ar le vent% Mne condition umble est tranquille et calme, etabonde de toute es!ce de biens Elle est tranquille, !arce qu-elle est / l-abri des tem!Gtes%2saOe dit au c% 22" 02l sera comme / couvert du vent et il aura une retraite contre lestem!Gtes%0 Elle est sCre, !uisqu-elle est umble% 4aint Au$ustin dit" 0L-umilit se tient / terreet !ar consquent ne !eut !as tomber%0 Elle a toute es!ce de biens s!irituels, de mGme qu-univalle &conde, ainsi qu-il est dit au saume L2V" 0Les valles seront couvertes de ricesmoissons%0

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CHAPITRE II0 La 4a8e44e e4t nce44aire 5 celui 6ui a le 1ou2oir te31orel.

La sa$esse est trs ncessaire / celui qui est au !ouvoir> car si c% lui manque, il ne soit !as&aire usa$e de son autorit% Le bien&ait d la !uissance et de tous les autres biens tem!orels neconsiste !as dan leur tendue, mais dans le bon usa$e qu-on en &ait, 2l est crit ai livre de la

4a$esse" 02l ne &aut rien / l-insens, !arce qu-il ne soit s servir de rien comme il &aut%0 2l nesoit !as surtout &aire usa$e de l-autorit, car il n- a rien de !lus di&&icile que d-en &aire un bonem!loi% Ainsi de mGme qu-une arme entre les mains d-un &ou est dan$ereuse !our lui et !ourles autres, de mGme le !ouvoir est dan$ereu. entre les mains d-un omme inca!able, !arcequ-il le !eut tourner (sa ruine et au maleur des autres% La nature, l-Ecriture sainte etl-e.!rience e.ortent ceu. qui sont au !ouvoir, / l-amour de la sa$esse ;-abord la nature,car la tGte qui a la !rminence sur tous les membres du cor!s umain et qui a des sens enabondance, !uisqu(elle les !ossde tous cinq, tandis que les autres n-en ont qu-un, qui est celuidu tact> de mGme !armi les ommes, celui qui les domine, doit !ossder une $rande sa$esse%La nature n-a !as donn / l-=ne stu!ide, les cornes, qui dsi$nent la !uissance dans les saintesEcritures% Mn roi des Romains crivant / un roi des Irancs, !our l-e.orter / &aire instruire sesen&ants dans les arts librau., aoute" 0Mn roi sans instruction, est comme un =ne qui a descornes%0 ais !armi les nombreu. conseils, qu-en donne l-Ecriture sainte, qu-il nous su&&ised-en citer quelques@unes% 2l est crit au livre de la 4a$esse, ca!% V2" 04i vous teneD / vossce!tres et / vos trNnes, N rois du !eu!le, aimeD la sa $esse> a&in que votre r$ne soit ternel%0Et encore" 0RecerceD la lumire de la sa$esse, vous tous qui r$neD sur les !eu!les%0 LemGme, dans le mGme ca!%" 0Le dsir de la sa$esse donne un r$ne !er!tuel%0 Hlose" 0Lacose !ublique est bien $ouverne, lors qu-elle est $ouverne !ar des sa$es et que les roisrecercent la sa $esse%0 4alomon brClait d-amour !our la sa$esse et la !r&rait / tout, lui quir!ondit / ;ieu qui lui dit" 0;emande ce que tu voudras et e te le donnerai% Votre serviteur est/ la tte d-un !eu!le dont vous aveD &ait votre !eu!le, et dont le nombre ne !eut Gtre connu%

;onneD@ lui donc, 4ei$neur, un coeur obissant, a&in qu-il !uisse u$er sa$e ment votre !eu!leet discerner le bien du mal,0 ca!% 222% Le !rince qui aime la sa$esse est cri de ;ieu% 9ette!assion est con&orme / sa aute !osition et tourne / l-avanta$e du !eu!le%

9es di&&rentes !ro!ositions sont clairement !rouves !ar les !aroles que nous avons cites!lus aut%0 9e voeu du roi 4alomon qui avait demand la sa$esse, &ut a$rable / ;ieu,0 livredes roverbes, c% 222% Mn ministre intelli$ent !lat au roi, e veu. dire au roi du ciel% Leministre inutile !rouvera les e&&ets de sa colre% 2nutile est !ris !our inca!able% La sa$esse va

bien / la condition de roi% 2l est en e&&et de la dernire inconvenance, que celui qui doitconduire les autres soit aveu$le lui@mGme, et ait besoin d-un $uide qui diri$e son action sur lesautres% 2l est trs avanta$eu. !our le !eu!le que celui qui est / sa tGte soit un omme sa$e%09ar un roi sa$e &ait la &orce du !eu!le,0 livre de la 4a$esse, ca!% V2>0 au contraire, un roi

sans !rudence, !erdra la nation,0 livre de l-Ecclsiaste, c% % La sa$esse est ncessaire / celuiqui !ossde l-autorit, et !our lui et !our les autres% our lui d-abord, !uisqu-il est e.!os / de

!lus $rands !rils que les autres et que sa sa$esse seule !eut les lui &aire viter% 0Les ustesseront sauvs !ar la sa$esse,0 livre des roverbes, c% % 2l la lui &aut encore !our les autres%;-abord, !arce qu-il a des mau. / $urir, mais non avec le &er et le &eu> ce!endant ila!!artient / la sa$esse de u$er quand il &aut s-en servir, aussi bien que des autres moens /em!loer% 2l est le remde le !lus salutaire et le !lus e&&icace%0 La sa$esse a $uri tous ceu.qui, dans tous les tem!s, vous ont t a$rables,0 livre de la 4a$esse, c% 2% 4econdement,

!uisqu-il doit Gtre le $uide de ceu. qui sont con&is / sa conduite%


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im!rudent o!!rimera sieurs !ersonnes !ar ses violences%0 L-abondance des biens tem!orelscomme on le voit de 4alomon au 222 livre des Rois et au V222 il des roverbes" 06e !ossdela $loire, les ricesses et tous les biens,0 dit la 4a$esse% Au contraire le d&aut de sa$esse est sla misre, qui conduit / la violence et / l-o!!ression des de leur arracer de l-ar$ent%uatrimement, !arce qu-il doit un rem!art contre les dan$ers qui les menacent, et qu-il ne le

!eut sans la sa$esse% 2l est dit au ca!% de l-Ecclsiastique" 0il avait une !etite ville, quiren&ermait un !etit nombre d-abitants% Mn roi !uissant marca contre elle, il l-environna detrou!es, construisit des &orts et des murs de circonvallation et en &it le si$e% ais un ommesa$e et !auvre se rencontra dans ses murailles, qui la dlivra !ar sa sa$esse%0%

9inquimement, il doit Gtre le rem!art de son !eu!le, ce !ourquoi la sa$esse vaut mieu. quela &orce% 2l est crit au livre des roverbes, c% 2V 0L-omme sa$e est vaillant, l-ommesavant est &ort et rsolu, etc%> dans l-Ecclsiaste, c% 2" 02ls disaient donc que la sa@ $essevaut mieu. que la &orce%0 Et encore au ca!% " 0La sa$esse $arde mieu. que les $laives et les!es% Et au livre de la 4a$esse, ca!% V" ?t La sa$esse est !r&rable / la &orce et l-omme

!rudent / l-omme &ort%0

4i.imement, !arce que l-autorit doit &aire r$ner l-ordre dans la socit> que si elle estd!ourvue de sa$esse elle mettra le trouble et la con&usion% roverbes, c% 2" 0;onnerdes onneurs / l-in sens est eter une !ierre dans la boutique d-un marcand%0 ercure est ledieu des marcands ceD les !aOens% 4i vous eteD une !ierre dans un tas de caillou. quecom!te un omme, vous troubleD son com!te% Ainsi, celui qui donne des di$nits / l-insens

ette le trouble dans la socit%

4e!timement, !arce que celui au. mains de qui le !ouvoir est remis tient la !lace de ;ieu etil doit en rem!lir l-o&&ice, en $ouvernant le !eu!le selon la volont qui lui est mani&este !arles ensei$nements de la loi divine% 9-est !ourquoi le 4ei$neur dit@il au V22 ca!% du;eutronome,0 quand le roi sera assis sur son trNne, il &era dcrire ce ;eutronome et cette loi

que e (!rescris, en &aisant &aire une co!ie qu-il des !rGtres de la tribu de Lvi% 2l aura cetteco!ie avec lui et il la lira tous les ours de sa vie, a&in qu-il a!!renne / craindre le 4ei$neurson ;ieu% Ainsi quand ;ieu eut con&i la conduite de son !eu!le / 6osu, il lui dit" 0AeD sanscesse devant vos eu. le te.te de cette loi% Vous la mditereD la nuit W le our, a&in que vousobservieD tout ce qui est !rescrit%0 Mn roi selon le coeur de ;ieu, e veu. !arler de ;avid, dequi le 4ei$neur dit" 06-ai trouv ;avid, &ils de 6ess, un omme selon mon coeur, qui &eratoutes mes volonts,0 livre des Actes des a!Ntres, ca!% 222% 9e roi eut un $rand Dle !our laloi de ;ieu, comme on !eut en u$er !ar ces !aroles au saume 9V222 06usqu-/ quel !as,4ei$neur, n-ai@e !as aim votre loi Elle &ait le suet continuel de mes r&le.ions% Elle m-est

!lus !rcieuse que l-or et l-ar$ent%0 Le roi 6osias, de sainte mmoire, eut aussi un ardentamour !our la loi de ;ieu% 2l est crit de lui au L2 ca!% de l-Ecclsiastique, 0la mmoire

de 6osias est comme un !ar&um d-une odeur admirable, com!os !ar un e.cellent !ar&umeur%4on souvenir sera dou. comme le miel / la bouce de tous les ommes%0 Lorsque ce saint roieut entendu lire le livre du ;eutronome et qu-il vit les maldictions dont ;ieu menaJait lestrans$resseurs de ses !rce!tes, sacant bien que le !eu!le s-tait rendu cou!able !ar laviolation de la loi, il entra dans une $rande colre, dcira ses vGtements et envoa desrauts dans tout le !as, !uis runit tout le !eu!le / 6rusalem, et debout sur les marces deson trNne, il lut tous les !rce!tes de ce livre> ensuite il &it alliance avec le 4ei$neur et &it

!rGter serment / tous de $arder en toutes coses la loi de oOse, et dtruisit tout ce qui taitidol=trique%


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surtout deu. coses, la connaissance de ;ieu et l-art du $ouvernements 4i tolme eut un si$rand dsir de connatre l-ancienne loi et de la !ossder, il est / croire qu-il eCt encore eu !lusd-estime t de Dle !our la loi de clmence, c-est@/@dire l-Evan$ile, si elle lui &Ct !arvenue etqu-il l-eCt connue% 9-est ce dsir dont brClait 6ob, quand il disait" 0ui me donnera quelqu-unqui me rende le Tout uissant &avorable, !our qu-il e.auce mes voeu. et que celui qui u$e

tout m-crive une loi que e !orterai comme un ou$% Le Livre de 6ob, ca!% 2% 4i un!rince a t asseD eureu. !our avoir une loi uste et salutaire, il doit la lire avec soin% 4-iln-en a !as, il doit se rendre accessible au. conseils, ce que rie &ont !as volontiers les !rinceset en quoi ils sont trs cou!ables, eu. qui ne veulent que trs !eu ou amais couter les avisqu-on leur donne et qui semblent avoir reJu leur =me en vain, !arce que tout occu!s dessoins du cor!s, ils n$li$ent entirement leur =me% 9-est en leur !ersonne que s-est accom!liecette !ro!tie annonce au V ca!% d-2saOe" 0Les nobles ont !ri de misre> la &aim et la soi&ont teint la vie en eu.%0 Mn !rince doit s-environner de sa$es, autant qu-il le !eut, !our sediri$er d-a!rs leurs lumires et leur e.!rience% 4nque a dit des sa$es" 02ls semblentinutiles et rien de $rand ne se &ait sans eu.> ils traitent des coses divines et umaine0% Et il estcrit au livre des roverbes, ca!% 2" 0Le sa$e les coutera et en deviendra !lus sa$e" et celui

qui aura de l-intelli$ence acquerra l-art de $ouverner%0 Et encore dans le mGme livre" 09elui@l/ sera sa$e, qui &ait socit avec les sa$es" mais l-ami des in senss leur devient semblable%0Et au 22 saume" vous qui u$eD la terre%0 9on la sa$esse est !r&rable au. ricesses etqu-elle vaut !lus que% des sce!tres et des couronnes, il &aut la &aire !asser avant tous les biensde ce monde%


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nous &ait aimer une cose% 4aint Au$ustin a dit" 0La connaissance de la vrit et l-amour dubien, sont en nous naturellement%0 Fous avons se!t moti&s qui doivent nous &aire aimer labont%

Le !remier est la bont du re cleste, de qui nous d&i$urons l-ima$e en nous, si nous nesommes !as bons% 4nque a dit" 0Fous devons avoir onte de d$nrer d-un !re si !ar&ait%09ette d$nrescence est trs dan$ereuse, !uisqu-elle &ait de ce !re si tendre, un ennemi quinous ait mortellement et usqu-/ la mort ternelle%

Le second moti& est que nous a!!artenons / un bon matre, qui ait souverainement le mal, /la main duquel nous ne !ouvons ca!!er, / la sa$esse duquel il nous est im!ossible de riendrober, et qui ne &era !as $r=ce / la mcancet de ses serviteurs, si elle !ersvre usqu-/ la&in% ;aniel a dit au 222 ca!" 04on trNne es une &lamme de &eu%0 Le !ro!te% alacie, c%222" 0 donc notre bont / nous est !r&rable / la bont de l-univers entier% t-est elle quisurtout nous assimile / ;ieu et en com!araison de laquelle tout le reste n-est rien% 4nque adit" 09e qui lve l-omme, ce n-est !as la considration !ublique qui lui attire les $ards dela &oule, ni !arce qu-il re!ose sur un lit de cdre et de !our!re, ou qu-il boit dans des cou!es

brillantes de cristal, mais !arce qu-il est bon%0

4i.imement, la bont d-un omme &ait les coses bonnes% 4-il n-est !as bon, ses actes n-ontque l-a!!arence de la bont, sans en avoir la ralit% de mGme est@il le !lus misrable de tous les Gtres, quand il est mauvais> !arce qu-il n-est !asmaleureu. seulement de la malice du c=timent, mais encore de la malice de la &aute> suetqu-il devient / la mort ternelle et tem!orelle, sa condition est !ire que celle des ser!ents etdes cra!auds% 2l en est ainsi de l-an$e, qui est trs bon, quand il est bon, et trs mauvais, quandil est mauvais, comme le diable% La bont est un bien essentiel / celui qui est le ce& de

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Trait de l'ducation

l-E$lise, !our qu-il soit utile au !eu!le de ;ieu% 9ar, s-il est bon, il aimera ceu. qui sont bonset sera leur sauve$arde> il corri$era les mcants et !rservera les bons de l-in&luence desmcants" son e.em!le !orte au bien, il l-e.cite, im!ose !ar son autorit et em!Gce le mal%Livre des roverbes, ca!% " 0Le roi qui est assis sur son trNne !our rendre ustice, dissi!etous les mau. !ar son seul re$ard,0 il si$e sur un lit de ustice, quand il u$e quitablement%

Les suets suivent leur ce&, dans le mal comme dans le bien% L-Ecclsiatique, ca!% " 0Telqu-est le 6u$e du !eu!le, tels sont ses ministres, et tel qu-est le !rince de la ville, tels sontaussi ses abitants%0 Et en saint attieu, ca!% 22" 0Le roi Q:rode &ut troubl et toute la villede 6rusalem avec lui,0 !our lui !laire, disent les commentateurs, !arce que souvent le !eu!lea!!laudit, contre sa conscience, / ceu. qu-il su!!orte !ar crainte% 4aint Bernard a crit" 0


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nobles, ou tous de basse naissance% Fous ne lisons !as dans l-:istoire sacre, que ;ieu ait &aitun omme d-ar$ent, d-oX sont sortis les nobles, et un omme de terre, qui ait donn naissanceau. !lbiens, mais il les a &aits tous du limon de la terre%0F-avons@nous !as tous le mGme

!re,0 dit alacie, c% 22% 4aint Au$ustin a dit" 0Remontons / Adam et Eve, et i verrons quenous sommes tous &rres%0 !lus, le roturier et le noble sortent de la mGme souce et le mGme

$rain de bl !roduit la &arine et le son> ce!endant le son est une vile nourriture destine au.!ourceau., tandis que la &leur de la &arine &ait un !ain noble !our la table des rois, ;e mGme larose et l-!ine sortent de la mGme ti$e% La rose est une noble !roduction, a$rable / ceu. quil-a!!rocent, !ar le !ar&um qu-elle r!and autour d-elle, tandis que l-!ine est vile et blesseceu. !u la toucent> de mGme, deu. Gtres dont l-un sera noble et l-autre vil, !euvent avoir lemGme !re et la mGme mre% L-un, semblable / la rose, sera bon !our ses voisins, et celui@l/est noble, l-autre, au con traire, ainsi que l-!ine, ne cessera de les tourmenter, et devra Gtrecomme la ronce in&ructueuse ete au &eu ternel, et il sera vil% ;eu. &ruits naissent sur lamGme brance, l-un sain, l-autre !ourri ou vreu.% Fotre libre arbitre !roduit le bien et le mal%4i tout ce qui a une ori$ine noble tait noble lui@mGme, les !ou. et les autres ver mines quinaissent sur les nobles, seraient nobles eu.@mGmes% Les !iloso!es eu.@mGmes ont e.amin

si on tait noble, !arce qu-on est d-ori$ine noble% Fous ne sommes !as !lus nobles les uns queles autres> ce qui &ait notre distinction, c-est l-lvation du $nie et notre a!titude au. artsutiles et librau.%

Ensuite la noblesse n-est autre cose qu-une lon$ue !ossession de la ricesse% Et qu-est@cedonc qu-un cevalier, un esclave ou un a&&ranci, sinon des termes crs !ar l-or$ueil ou latrannie% laton a dit qu(un roi n-avait !as d-autre ori$ine que celle d-un esclave, et celle d-unesclave que celle d-un roi% Les di&&rents can$ements ont con&ondu toutes ces coses et la&ortune a soulev la socit de aut e bas% La quatrime erreur est celle de croire qu-un cor!sest !lus noble qu-un autre, ce qui !ourtant est de condition servile> car il a t &ait !our obir /l-=me, ce qui rend cette !rtention ridicule> de mGme qu-il serait ridicule de re$arder un

esclave ou un !asan !lus noble que les autres esclaves, ou les autres !asans% La cinquimeest de !enser"qu-on est noble / cause du san$ de ses ancGtres% Le saint omme 6ob, qui a dit /son V2 c%" 06-ai dit / la !ourriture, tu es mon !re,0 ne !ensait !as ainsi% La si.ime erreurconsiste / croire noble, celui qui a !erdu sa noblesse !ar oisivet, l=cet, et non celui qui l-aacquise !ar son travail> celui qui n-a !lus de !robit et celui qui a conserv soi$neusementl-onneur de sa r!utation, celui qui a dsonor sa naissance et qui a dro$ de ses ancGtreset non celui qu(a illustr sa &amille% :omme sa$e, il est beau d-onorer une naissance illustre,il est beau de &aire sortir son nom de l-obscurit, !ar des actions d-clat, il est $lorieu. !ourun omme de s-lever au@dessus de sa naissance, d-Gtre le !remier de sa race et la $loire de sa&amille% 2l est onteu. au contraire de tomber au@dessous de sa condition, et d-Gtre ledsonneur et le dernier de sa maison% Le se!time !ru$ est d-onorer comme nobles ceu.

que ;ieu tient !our m!risables, c-est@/@dire ceu. qui re&usant de lui obir, sont vils% 2l dit au!remier livre des Rois, ca!% 22" 09eu. qui me m!risent seront i$nobles ou vils%0 2l &autre$arder seulement comme vils, celui que ;ieu tient !our tel%

L/ noblesse du cor!s est un don trs onreu. et de mince valeur, si elle est sans la noblesse ducoeur et qu-elle ait tous les dsa$rments qui l-accom!a$nent d-ordinaire% Les avant d-uneaute !osition, ou d-une car$e im!ortante ne d&raient !as des !eines qui en sont la suite etim!osent des obli$ations bien au@dessus des !ro&its qu-on en retire% Et il &aut, ainsi quequelques nobles eu.@mGmes le reconnaissent, qu-ils se donnent au diable, qu-ils en$a$ent leur

!art de !aradis, !our !ouvoir !orter le &ardeau de leur noblesse% L-utilit de cette noblesse estde s-abstenir du mal% 4aint 6rNme a dit 0 6e ne vois rien / ambitionner dans la noblesse, sinon

l-obli$ation qu-elle im!ose de ne !as d$nrer de la !robit de ses ancGtres%0 Le iloso!e"0Fous ne !arlons de la noblesse que !our que vous &assieD marcer de !air la !uret des

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Trait de l'ducation

moeurs avec l-illustration de la naissance, et que la noblesse du cor!s vous conduise / celle del-=me% 0 Elle a une com!a$ne maleureuse, !arce que, selon cette !arole du 4a$e, le maleurde la noblesse est l-or$ueil, qui est touours suivie de !lu sieurs mau.% 9ar il est le roi desvices> aussi ne marce t@il amais seul et sans le cort$e obli$ d-une in&init de mau.% 2l estdit dans l-Ecclsiaste, c% " 0L-or$ueil est le commencement de toute sorte de !cs, celui

qui en est in&ect, sera couvert de maldictions%0

CHAPITRE (0 De la 2raie no9le44e.

La vritable noblesse de sentiment se &onde sur ce !rinci!e" 0il n- a de noblesse que celle qui&orme les moeurs !ar l-lvation de l-=me%0 2l en a de deu. sortes> l-une qui est naturelle, delaquelle le 4a$e a di" 0uel est celui qui est !ort / la vertu 9elui qui est naturelle ment bienn% 0 Et encore" 0ersonne n-est !lus noble que son semblable, si ce n-est celui qui a un es!rit

!lus distin$u et !lus a!te au. arts et au. sciences%0 L-autre est $ratuite et c-est celle qui &ait%Les en&ants de ;ieu et les coritiers de 6sus@9rist% Mn !rince vraiment noble doit Gtree.em!t de bassesses et d-une onteuse servitude> il ne doit !as se laisser dominer !ar aucunsentiment bas et, $rossier> il doit avoir orreur tout ce qui est vil et onteu.> il doit Gtre$nreu. dans ses lar$esses, !rom!t / distribuer ses dons, clment et bon envers ceu. qui sesoumettent, svre !our les rebelles> ddai$neu. des !etites coses, as!irant touours au.$randes> attaquant les di&&icults sans crainte et conduisant ses entre!rises avec coura$e et

!ersvra usqu-/ ce qu-il ait obtenu la &in qu-il se !ro!ose% 9ar la noblesse est mlan$e, debassesse, ou unie / la !etitesse, n-est !as la vritable> !ar e.em!le, celle qui a la noblesse dusan$ et la bassesse l-=me% 9elui@l/ n-est !as noble, qui est l-esclave du vice et du d on> ni celuidont les sens, qui sont la !lus vile condition de notre Gtre, sont les matres% 9ar, comment

serait@il noble, celui qui su Qesclava$e de son !ro!re esclave 2l n-est !as noble encore, ce quiest l-esclave de son ventre> semblable / ceu. dont il est !arl au !remier c% de l-E!tre au.Romains" 09eu.@l/ ne sont !as les serviteurs de 6sus@9rist, mais de leur ventre% 09ar, ceu.qui sont les esclaves de leur ventre, ont un matre vil et m!risable, un avide tran, dont leservice e.i$e de $rands &rais% 9elui@l/ n-est !as vraiment noble qui est l-esclave des or$anesonteu., destins / la $nration, et tellement encan / leur em!ire, qu-il leur donne usqu-/sa &ortune et sa vie% 2l serait !r&rable d-Gtre l-esclave du l!reu., que de !ort un tel ou$%9elui qui est vritablement noble est au@dessus de tout qui est bas et $rossier, qui ne !eut le&aire descendre au@dessous de lui@mGme> celui@l/ est vil, qui &ait des actions basses et viles,

!arce que ;ieu veut que ses en&ants soient tellement nobles, qu-ils vitent toute occasion ded$radation et d-avilissement% ais on est !eu noble, quand bien mGme on ne &erait aucune

cose malonnGte / !ersonne, si on s-en rend cou!able quand on est !rovoqu, !arce qu-onne tire d-un sac que ce qu-on a mis%


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Trait de l'ducation

9ette !er&idie lui sera re!roce en &ace de l-univers entier, s-il n-en &ait !nitence% L-ommevritablement noble se montre reconnaissant envers celui qui le comble de biens% Mn coeurnoble s-a$randit !ar les biens qu-il reJoit, un mauvais coeur en devient de !lus en !lus

!ervers% Les esclaves ne sont maintenu que !ar la ver$e, d-a!rs ces !aroles du 2 ca!%des roverbes" 0Les remontrances ne corri$ent !as l-esclave% 2l en a beaucou! qui sont

r!uts nobles et qui manquent absolument de ce $enre de noblesse" car ils se rendentcou!ables envers ;ieu, auteur de tous les dons, d-une &oule d-in$ratitudes qu-ils n-oseraient!as commettre envers les ommes% 9elui qui reJoit un bien&ait ne doit oublier ni le bien&ait, nile bien&aiteur" tandis que ces ommes, au contraire, oublient d-autant !lus le 4ei$neur, qu-ilsen ont reJu !lus de bien&aits% Le !ro!te


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Trait de l'ducation

son !re% ar notre mre Eve, nous avons la misre de cet e.il terrestre, et du cNt de notrere cleste, le roaume de cieu.% 9-est donc au noble qu-il a!!artient de dire ces !aroles de;avid, au L2l saume" 0u- a t@il !our moi dans le ciel et que vous ai@e demand sur laterre 0 4emblable au lion, rien ne !eut l(e&&raer, comme il est dit au ca!itre desroverbes" 0le lion, le !lus &ort des animau., ne craindra rien, quoi qu-il rencontre%0

CHAPITRE (I0 Le4 1rince4 doi2ent craindre et 2iter l7or8ueil et ai3er l7=u3ilit.

9omme il arrive souvent que l(or$ueil est la suite du !ouvoir tem!orel, nous allons &aire voircombien ce vice est / redouter au. !rinces, avec quel soin ils doivent l-viter et aimer

beaucou! l-umilit% A&in de les !rmunir contre l-or$ueil, le 4ei$neur veut qu-ils sesouviennent de la cute de l-an$e su!erbe% EDciel dit au V222 ca!itre" 09rubin, et-ai renvers dans la !oussire, et e t-ai donn en e.em!le au. rois>0 et a!rs quelques mots"0Tu es rduit / nant et tu te relveras amais%0 2l &aut &uir la monta$ne de l-or$ueil, Les

!rinces ne doivent !as encore oublier ces rois que leur or$ueil a &ait renverser du trNne, et!our citer un e.em!le, !armi une &oule d(autres, coisissons 4aSl, qui d-une basse condition%&ut lev / la di$nit roale, et qui tant devenu or$ueilleu., !erdit sa couronne% 9(est ce quelui dit le !ro!te 4amuel, au V ca!% du 2 livre des Rois" 0Lorsque tu ne t-estimais !as etque tu te re$ardais comme un en&ant, n-as@"tu !as t tabli ce& des tribus d-2sra3l0 Etquelques li$nes !lus bas" 0arce que tu as reet la !arole de ;ieu, il t-a reet, a&in que tu nesois !lus roi dans 2sra3l%0

!as qu-un $rain de millet n-est $ros, !arce qu-il est sur une monta$ne% 4a$%" 09eu. que lesricesses et les onneurs ont levs, ne sont !as $rands, mais ils vous !araissent tels, !arceque vous les voeD d-en bas> de mGme que le $rain de millet n-est !as $ros, bien qu-il soit surune monta$ne%0Mn !rince ne doit !as s-enor$ueillir de ce qu-il occu!e une aute !osition> carquelque&ois les millets sont sur les auteurs et les semences !rcieuses occu!ent la valle> le$rain est et dans la terre, la !aille s-lve en aut% 2l ne doit !as non !lus s-estimer meilleurque ses suets, ni les m!riser% 9ar bien que la tGte soit !lus leve que le cor!s de l-omme,elle n-est !as si $rande elle r$it le cor!s, mais c-est lui qui la !orte, et elle n-a !as moins

besoin de lui que lui d-elle% 9-est le cor!s qui lve la tGte> que s-il est renvers, la tGte !arelle@mGme serait $alement / terre% ;e mGme, ce sont ses suets qui donnent au !rincel-lvation et la !uissance et lorsqu-il les m!rise, il !erd quelque&ois l-un et l-autre> comme il

arriva / l-insens et or$ueilleu. Roboam, &ils de 4alomon%


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encore !lus !esant% on !re vous a battus avec des ver$es, et moi e vous tuerai avec desscor!ions%0 9e lan$a$e arro$ant &ut cause qu-il !erdit la !lus $rande !artie de son roaume%


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tout%0 9e qui doit, !ar dessus tout, ins!irer l-umilit au. !rinces c-est celle de Fotre 4ei$neur6sus@9rist, qui est le roi des rois, le ce& de l(E$lise, et qui &ut le !lus umble des ommes%9-est une $rande di&&ormit et un orrible d&aut, d-avoir un membre du cor!s !lus lev quela tGte% 9-est de mGme une $rande inconvenance, que le roi soit / terre et ses serviteurs sur destrNnes% 4aint Au$ustin, commentant cette !arole de l-E!tre au. ili!!iens, ca!% 22,0 2l

s-umilia lui@mGme,0 dit" 0Voil/ un e.em!le d-umilit et un remde contre l-or$ueil% Tonce& est umble et tu es or$ueilleu.Y La tte est modeste et le membre est &ierY0 ais quoiquel-umilit de 6sus@9rist soit un antidote contre l-or$ueil de tous les ommes, elle l-estsurtout contre celui des !rinces% 2saOe crit au ca!itre L2V de ses !ro!ties" 0uissent lescieu. s-ouvrir et te donner un !assa$e> les monta$nes se &ondraient / ta !rsence,0 c-est@/@direles !rinces s-umilieraient% 9-est une $rande !erversit de la !art de celui qui n-est qu-unserviteur de s-enor$ueillir, lorsqu-il voit son matre, qui lui a con&i sa car$e, umili lui@mGme% L-umilit est un bel ornement dans un !rince% 4aint Bernard dit" 06e ne sais commentil se &ait que le carme de l-umilit soit !lus !uissant ceD les $rands que la &orce de la voi.se &ait connatre !ar des cris%0 Le mGme dit encore" 0il n-est !as di&&icile d-Gtre umble dansun tat abect> mais c-est une trs $rande et rare vertu que l-umilit au milieu de l-clat des

$randeurs% uelque lev que soit un omme, dans ce monde, il n-est touours que cendres et!oussire, ce qui ne doit !as lui donner $rand suet de s-enor$ueillir%0 L-Ecclsiaste dit au c%" 0Terre et cendre, !ourquoi &ais@tu l/ &ire0 4i un !rince, en considrant son lvation,vient / r&lcir qu-il n-est qu-une vile !oussire, cette umble !ense de lui@mGme lui sera un

!uissant secours !our le &aire !asser de la $loire terrestre / la $loire ternelle% 9ar 0 leroaume des cieu. a!!artient au. !auvres d-es!rit,0 c-est@/@dire au. umbles, saint attieu,c% V% 4aint 6ean dit au 222 c% de l-A!ocal!se" 06-ai mis devant toi une !orte ouverte, que

!ersonne ne !eut &ermer, !arce que tu as !eu de vertu,0 c-est@/@dire, 0d-umilit%0 L-or$ueilest, en e&&et, un insurmontable obstacle !our cela, selon saint attieu, c% V222" 04i vous nevous convertisseD et si vous ne deveneD semblables au. !etits en&ants, vous n-entrereD !asdans le roaume cieu.%0

CHAPITRE (II0 Un 1rince doit 2iter le 3en4on8e.

9omme la vrit sied bien / un !rince, nous allons dmontrer que la &ausset, aussi bien quela vanit o!!ose / la vrit, doit lui Gtre en orreur, et que la vrit doit lui Gtre trs cre% Leroi 4alomon qui disait / ;ieu 0Eloi$neD de moi la vanit et les !aroles de menson$e,0 livredes roverbes, c% , com!renait bien qu-un !rince doit &uir la vanit et la &ausset% Mn

!rince doit craindre le menson$e / l-$al du !oison% Les !rinces doivent encore !lus redouter

le !oison du menson$e que celui qui tue le cor!s, !arce qu-il st tellement !estilentiel, , qu-ildonne lt mort, avant mGme qu-il soit ca!! au. lvres des ommes, d-a!rs ces !aroles dulivre de la 4a$esse, c% 2" 0La bouce qui ment tue l-=me%0 9-est ce venin qu-eut dans salan$ue le 4er!ent qui trom!a notre mre Eve, en lui disant" 0Vous ne mourreD !as,0 Hense,ca!% 222%


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Trait de l'ducation

qui doivent Gtre la vrit mGme, comme dit saint 6ean, c% 2V, en la dtruisant n-ont !lusque la &ausset et le menson$e, ima$es du dia duquel le 4auveur dit au V222 ca!% del-Evan$ile de saint 6ean" 0uand il dit le menson$e, il !arle de son &ond, !arce qu-il estmenteur et !re du menson$e%0 car le vol n-est !rudiciable qu-/ ses intrGts les moinsim!ortants, c-est@/@dire / ses biens tem!orels ce qui est le moins essentiel, tandis que lemenson$e nuit /% sa !ersonne, non du cNt du cor!s, mais du cNt le !lus noble, c-est@/@dire deson =me, qui, est la !artie la !lus noble de son Gtre, en obscurcissant l-'il de son intelli$enceet en le &aisant marcer dans la voie de l-erreur% Le menson$e &ait d-un !rince, qui devait Gtreun en&ant de ;ieu, un en&ant du dmon, ce qui n-est !as une !etite onte% Le 4auveur dit, en

!arlant du diable, au V222 c% de saint 6ean" 0il est menteur et son !re,0 c-est@/@dire !re dumenson$e% ;ans le mGme Evan$ile de saint 6ean, il dit au. 6ui&s" 0Vous Gtes du diable votre

!re%0 ;ieu qui aime la vertu a voulu Gtre le !rotecteur de la vrit% 9-est !ourquoi il a voulua&&ermir la vrit en !renant son nom% 2l veut de mGme que le !rince, qui tient sa !lace, soitson $ardien et qu-il la con&irme !ar ses crits et !ar son sceau% ais si l-on ne croit !as / la

!arole d-un roi, donnera t@on !lus de crance / ses crits et / sa si$nature Le menson$e ne

laisse !resque aucun !oids / la !arole, surtout au. eu. du !rocain% 9ar ;ieu qui voit au&ond des coeurs et qui lit toutes nos !enses, n-a !as tant besoin de nos !aroles que le

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Trait de l'ducation

!rocain> mais elle est ncessaire au. ommes, !our se communiquer leurs !enses% car il veut bien, sans doute, que celui qu-il trom!e

!ar ses menson$es, ait con&iance en lui, et ce!endant il trom!e sa bonne &oi, en ne lui disant!as la vrit> or, quiconque trom!e la bonne &oi, est un im!ie 9(est ce qu-insinue 4alomon au

22 ca!% des roverbes, !ar ce qu-il a a!rs ces !aroles" 0Les lvres menteuses sont enabomination au 4ei$neur> mais ceu. qui a$issent sincrement, lui sont a$rables%0 9e n-est!as Gtre sincre que de vouloir obtenir la connaissance de celui envers qui on est de mauvaise&oi> celui@l/, au contraire est droit et onnGte, / qui une !areille conduite est en orreur% elles ont vaines / cause de leur mutabilit> ellessont can$eantes en e&&et, !uisqu-elles ne sont amais dans le mGme tat" elles can$entencore en !assant de main en main% 0Vous vous trom!eD, dit saint Bernard, si vous croeD

!ossder des ricesses durables, elles ont t entre les mains de tant d-ommes, avant vous%0En raison de leur !eu de valeur ou de leur utilit, elles n(ont aucune valeur ou !resqu-aucune,en com!araison des vrais biens qui sont la et la $loire de ;ieu% La marque de leur !eud-im!ortance, c-est qu-elles sont communes au. bons et au. mcants% Et ;ieu les donne en

!lus $rande quantit / ses ennemis qu-/ ses amis, de !lus elles sont &unestes / un !lus $randnombre d-ommes qu-elles ne sont utiles% 4aint Hr$oire a dit" 0Les coses m!risables sont

donnes au. ommes m!risables" la $r=ce et la $loire sont les vrais biens, !ro!res au. bonset au. amis de ;ieu, touours utiles / ceu. qui les !ossdent, !uisque !ersonne n-en !eut user

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Trait de l'ducation

mal%0 Mn !rince doit m!riser les biens tem!orels, comme tant au@dessous de lui> inca!ablesde satis&aire sa noble ambition et comme des obstacles / l-acquisition d-un bien !luse.cellent, c-est@/@dire de la roaut cleste% Mn !rince doit se conduire saintement sur le trNnede ce monde, a&in d-Gtre asseD eureu. !our qu-il lui soit adress ces !aroles du 4auveur"0Bon et &idle serviteur, !uisque vous aveD t &idle dans de !etites coses, e vous tablirai

dsormais sur de !lus $randes,0 saint attieu, c% V% Les biens tem!orels sont vains,!uisqu-ils ne !euvent rem!lir la ca!acit des dsirs de celui qui les !ossde, selon cette !arolede l-Ecclsiastique, c% V" 0L-avare ne se rassasiera amais de ses trsors>0 ni de celui quis-a!!uie sur eu., selon ces !aroles du c% 2 des roverbes" 09eu. qui s-a!!uient sur lesricesses tombent>0 et ils n-a!!ortent !as le &ruit dsir / celui qui travaille !our les obtenir,selon ce qu-on lit dans l(Ecclsiastique c% V" 09elui qui aime les ricesses, n-en retirera !asle &ruit qu-il dsire%0 al$r la vanit des biens tem!orels, ils sont utiles entre les mains desamis de ;ieu, qui les utilisent !our le servir et l-aimer, !arce qu-ils les em!loient selon la$r=ce de ;ieu et leur sont un moen de s-lever / lui et d-acqurir sa $loire% 2ls ne sont !as lavanit des vanits, !our ceu. qui savent les a!!rcier, tel que &ut ;avid, roi selon le coeur de;ieu, qui disait" 06-ai la voie de la vrit%0 Et d-a!rs un autre te.te de 4alomon" 0c(est la

vanit des vanits et tout n-est que vanit%0 4aint Au$ustin dans son trait de la Vraie reli$ion"09e n-est !as sans dessein qu(on aoute, des vanits, !arce que si l-on retrance les vanits,qui sont comme des !rmisses qui amnent les consquences, le coeur ne sera !as vanit,mais dans son $enre, quoiqu-il montre la su!rGme beaut e.em!te de toute erreur%0 9e sontdes vanits que d(attribuer au. derniers biens l-im!ortance des !remiers, desquels 6rmie ditdans ses ro!ties, c% 22" 02ls ont couru a!rs la vanit, et ils sont devenus vains%0 2ls sontles esclaves des biens tem!orels qu-ils !ossdent, cornu te le serviteur celui de son matre% 2lscourent a!rs ceu. qui leur manquent, et comme il arrive souvent qu-ils ne !euvent !as lesobtenir, ils deviennent vains de la vanit de mutabilit, comme ce qui &ait l-obet de leursdsirs% 9ar ils s-identi&ient tellement avec eu., qu-ils suivent toutes les variations que cesobets subissent, et !rouvent toutes les variations de la douleur, de la oie, de la crainte et del-es!rance%

CHAPITRE I@0 De la 2anit de4 ric=e44e4.

Les ricesses sont vaines, les !laisirs le sont encore davanta$e mais la $loire de ce monde, la&aveur et la louan$e sont trs vaines% Les ricesses le sont non seulement en com!araison de;ieu, de la $r=ce ou de la $loire, mais encore / l-$ard de l-=me qu-elles ne !euvent satis&aire,

!our trois raisons% remirement, / cause de leur !etitesse et de la vaste ca!acit de l-=me% 9arl-=me tant ca!able de !ossder ;ieu, elle ne !eut Gtre satis&aite !ar tout autre obet qui n-est

!as ;ieu%


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Trait de l'ducation

in&inie% Ainsi l-abondance est devenue un &ardeau, et si on !eut s-e.!rimer ainsi, elle n-estqu-une ricesse !leine de !auvret%0 Le 4a$e a dit" 0En voant que beaucou! d-autres rices

!ossdent autant de ricesses que vous, vous voudreD en acqurir davanta$e%%0 Et encore" 0Lasatis&action d-un dsir en &ait natre un nouveau%0 9elui qui veut a!aiser la soi& de la cu!idit

!ar les ricesses, ressemble / un omme qui voudrait tancer sa soi& avec de l-eau sale% En

tant qu-eau, elle a la !uissance d-a!aiser la soi&> mais comme eau sale, elle l-irrite% ;e mGmeles ricesses, comme satis&aisant / quelque besoin, !euvent arrGter la cu!idit, mais elles la!rovoquent !ar les inconvnients dont elles sont entoures% Troisimement, !arce que lesricesses sont cor!orelles, et l-=me est une substance s!irituelle% ;e mGme qu-un vasequelconque qui est matriel, ne !eut Gtre rem!li de sa$esse, laquelle est s!irituelle, l(=me quiest s!irituelle ne !eut Gtre rem!lie !ar les ricesses matrielles, surtout !uisque la ricesse nes-incor!ore !as / l-=me, mais seulement ses e&&ets% 9omment le bl qui est contenu dans unmeuble, ou le vin que l-on met dans un tonneau, rem!liront@ils l-=me qui ne les ren&erme !as%u-est@ce qui, dans ce monde, a!aise l-=me, sinon la $r=ce de ;ieu 4aint Bernard a dit" 0L-orne rem!lit !as !lus le coeur de l-omme que le vent ne rassasie son cor!s%0 Aussi cette !arolede la bieneureuse Vier$e arie est@elle trs vraie" 02l a envo vides ceu. qui taient rices,0

saint Luc, ca!% 2% Et le sa$e dit" 0L-es!rit umain n-est !as a!!el, ordinairement, un co&&re@&ort, quand mGme il serait !lein d-or> tant que e vous verrai vide, e ne !ourrai croire quevous Gtes rice% La !lus $rande et la !lus sCre &ortune est d-Gtre content de ce qu-on a% 9eluiqui !arat rice !eut avoir des dsirs, mais celui qui l-est vritablement, n-en &orme !as%0 Lelivre des roverbes a dit, c% 222" 0Tel !arat rice celui n-a rien 0 et qui est !lutNt !ossd

!ar ses ricesses qu-il ne les !ossde lui@ mGme%

CHAPITRE @0 De la 2anit de4 1lai4ir4.

Les !laisirs sensuels sont e.trGmement vains% L(Ecclsiastique c% 22" 06-ai dit dans mon coeur,-irai, e me !lon$erai dans les dlices et e ouirai de toutes sortes de biens% 6-ai vu que celaencore tait vanit%0Ibidem, c% 2" 0La eunesse et la volu!t sont vaines% Les !laisirs dessens sont vains, / raison de leur brivet, de leur bassesse et / cause des !eines qui lesaccom!a$nent% 2ls durent !eu" 0 voil/ !ourquoi elle est !lus cruelle que lamort tem!orelle qui s!are l(=me du cor!s, !uisque ;ieu vaut que la Vie> et la !erte ou las!aration de l-obet de la volu!t est !ire que la mort et laisse dans le coeur !lus de cette

amertume que donne la &ivre de l(iniquit% 9-est !ourquoi les saints ont mieu. aim sou&&rirla mort du cor!s, que de se condamner / la mort que donne la &aute%

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Trait de l'ducation

Les !laisirs sensuels sont vains en ce qu-ils sont un obstacle au oies s!irituelles, qui leur sontbien !r&rables% 4aint Bernard a dit" 0Les consolations clestes sont dlicates, et le 4aintEs!rit, &i$ur !ar la colombe, ne se donne qu-/ ceu. qui n-en veulent !as d-autres, il &uit l-eaude la volu!t carnelle%0 Et en e.!liquant ces !aroles de saint 6ean, c% V22" 04i e ne m-envais !as le 4aint Es!rit ne viendra !as en vous%0 0ui oserait attendre le 4aint Es!rit, et qui

serait livr au. !laisirs &u$iti&s des sens0 L-Ecclsiast%, c% " 02l n- a !as de !laisir au@dessus de la oie du coeur%0 Et le 4a$e" 0Vous cerceD un bien durable> la vertu seule donneune oie solide et ternelle%0 Et encore" 0Les !laisirs carnels sont vains, com!ars au maleurde la !eine ternelle, / laquelle ils aboutissent,0 4aint Hr$oire a dit aussi" 0Le !laisir dure uninstant et le c=timent est ternel> ils sont vains, en com!araison des dlices ternelles !ourlesquelles l-=me a t cre et qu-ils lui &ont !erdre%0 En un mot" 0 2ls ne sont rien, !arce quel-=me est ca!able de ouir des biens ternels et que les oies des sens sont insu&&isantes !ourrassasier sa soi& de boneur%0 4aint 6rNme" 0La volu!t qui est touours a&&ame de !laisirs,ne se rassasie amais%0 4aint 6ean, c% 2V" 09elui qui boit de cette eau, n-a !lus soi&%0L-Ecclsiaste, c% 2" 0L-oeil ne se lasse !as de voir, ni l-oreille d-entendre%0 4aint Au$ustin"0L-=me avide de !laisirs terrestres, ne trouvant !as dans les qualits des cratures de quoi se

satis&aire, croit a!aiser ses dsirs en courant de l-une / l-autre% Et encore" 0Les !laisirs sontvain !arce qu-ils sont nuisibles / ceu. qui les recercent% 2ls sont !er&ides car ils &ontd-autant !lus de mal qu-on s- livre avec moins de rserve%0 9-est ce qui &ait dire / l-auteur dulivre des roverbes%, c% 222" 02l est dou. / boire, mais / la &in il mordra comme un ser!ent%Et le 4a$e" 0etteD surtout les !laisirs au nombre des coses que vous deveD le !lusm!riser%0 4emblables / des voleurs, ils nous embrassent !our nous tou&&er% Les !laisirscarnels semblent Gtre un remde / la &aiblesse umaine et ils lui sont un !oison, car elles-accrot de leur ouissance% 4aint Hr$oire a dit" 0Le remde se can$e en !oison> car en s-attacant !lus lon$tem!s !ar l-usa$e, ce qu-on croait recevoir !our nous soula$er nous rendencore !lus malades%0 9elui qui s-accoutume au. !laisirs sensuels se condamne / unmaleureu. esclava$e et !ermet / son ennemi d-e.ercer sur lui une cruelle trannie% Le 4a$ea dit, en !arlant des amateurs de la volu!t" 02ls se !lon$ent dans les !laisirs dont l-abitudeleur &ait ensuite une &atale ncessit > et ils sont tellement / !laindre que ce qui leur taitinutile leur devient un besoin indis!ensable%0

Les !laisirs carnels sont &unestes / l-=me et au cor!s% Au cor!s, !arce qu-ils sont la sourced-une &oule d-in&irmits et donnent souvent la mort% Le 4a$e dit" 0Les soins !euvent !rolon$erl-e.istence de notre misrable cor!s, si nous venons / bout de r!rimer et restreindre les

!laisirs qui &ont !rir la maeure !artie des ommes%0 Et encore" 0Les !laisirs se can$ent entourments% Et ensuite" 0uel ennemi !lus onteu. que la volu!t, comme il arrive !our

!lusieurs0 or, la volu!t, nonseulement aveu$le les volu!tueu., mais elle les rend im!otents, !araltiques, l!reu., les

accable de toutes sortes d-in&irmits et en&in leur donne la mort% 4aint 6ean 9rsostome a dit"09eu. qui !assent leur vie dans la dbauce et les !laisirs, ont des cor!s e&&mins et !lusmous que la cire, et couverts d-in&irmits ils nuisent / l(=me, !arce qu-ils sont les au.iliairesde la cair qui cons!ire contre l(es!rit et &inissent !ar l-teindre !ar un maleureu. et &unestetriom!e%0 4aint Bernard en !arlant / ses &rres du ont@;ieu, dit" 02l ne &aut em!loerd-assaisonnement !our les mets que ce qu-il &aut !our les rendre su!!ortables, mais non !ournous attacer et nous les rendre a$rables0 car, / la concu!iscence su&&it la malice, qui ne

!eut !as ou !resque !as atteindre la satis&action de ses besoins, si elle n-a l-attrait de quelque!laisir, et que si elle est irrite, on aura deu. ennemis au lieu d-un et la conscience serae.!ose% Et mal$r que ce !laisir qui est la suite de la satis&action d-un besoin, !uissedi&&icilement Gtre vit, il &aut ce!endant se tenir en $arde contre tout attrait qui d!asse les

bornes de la ncessit et s-e&&orcer de lui ca!!er% 4aint Hr$oire dit de la !remiredlectation, en commentant ce verset du saume 2V" 0;livreD@moi de mes ncessits>0

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Trait de l'ducation

0Les ncessits cor!orelles amnent ce dan$er, !arce qu-il est rare qu-on !uisse se biena!ercevoir si dans ces cas nous obissons au besoin ou / la concu!iscence%0 Le salmistedemande / Gtre dlivr de ces ncessits, convaincu que !resque toutes les &autes que nous &aitcommettre la volu!t, !rennent leur source dans la satis&action de nos besoins% 4aint Au$ustindit" 0Fous devons !rendre les aliments comme des remdes%0 ais le !i$e de la

concu!iscence se rencontre !rcisment au terme oX cesse le besoin dont le !laisir a accom!lila satis&action% 9ar il arrive souvent que la ouissance accom!a$ne une ncessit !leine dedan$ers et on a / craindre que le !laisir ne soit l-ori$ine d-une action qui ne devait avoird-autre but que le soin de la sant, et l-=me est asseD maleureuse !our se rouir d-avoir le

!rte.te de la sant !our couvrir son !encant !our la volu!t%

ais ce qui n-est !as une ncessit, ce sont les re$ards de curiosit ou ceu. des obetsdan$ereu.> les concerts de voi. et d-instruments et les essences odori&rantes% L-Ecrituresainte condamne trs &ort les re$ards dan$ereu.% Ecclsiaste, ca!% 2" 0Fe re$ardeD !as la&emme vola$e, de !eur que vous ne tombieD dans ses &ilets% F(arrGteD !as vos re$ards sur une&ille, de !eur que sa beaut ne vous devienne un suet de cute%0 ;ans le mGme ca!itre" 0Fe

eteD !as les eu. de tous cNts dans les rues de la ville, et ne vous !romeneD !as de !lace en!lace% ;tourneD vos eu. d-une &emme !are et ne re$ardeD !as curieusement une beauttran$re% lusieurs ont t !erdus !ar la beaut de la &emme, et la !assion s-allume commeun &eu en la re$ardant% 2l ne &aut !as s-arrGter encore au s!ectacle des !laisirs inutiles, mGmeau vol des oiseau., et autres coses semblables% 2l &aut encore viter les cants lasci&s etl-entretien des &emmes% Ecclsiastique dit d-une danseuse, ca!% 2" 0Fe l-couteD !as, de

!eur que vous ne !rissieD !ar la &orce de ses carmes% 2l est dit encore dans ce mGme ca!itrede la &emme tran$re" 04on entretien brCle comme un &eu%0

L-omme qui est dans cette valle de larmes et qui tend sans cesse la mort, doit &aire !eu decas de la musique% 6ob, ca!% 2" 02ls tiennent des tambours et des ar!es, et ils sedivertissent au son des instruments de musique% 2ls !assent leurs ours dans les !laisirs, et, a

un moment, ils descendent dans le tombeau%0 2l est surtout d!lac ne celui qui a autorit surles autres, soit l-esclave des sens% 9-est !ourquoi Anti$one, !rce!teur d-Ale.andre, brisa saar!e et lui dit 0uoi donc, vous Gtes en =$e de r$ner et vous n-aeD !as onte de laissertranniser votre cor!s de roi !ar la mollesse et la volu!t0 2l est souverainement inuste quecelui qui a t combl des dons de ;ieu se !lon$e tellement dans leur ouissance, qu-il en soitall usqu-/ oublier la main d-oX ils lui viennent, et qu-il ne !renne !as !iti de ses membres%2saOe, ca!% V" 0


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Trait de l'ducation

ca!% des roverbes" 0La $r=ce, !ar laquelle on cerce / !laire au monde, est vaine% Vaine estsa louan$e qui en&le le c'ur !ar ses vaines !aroles> vaine est sa $loire, qui nous &ait !asser

!our dans l-o!inion des ommes%

La &aveur du monde est vraiment trom!euse" 1 !arce qu-elle est !eu de cose, ou rien dutout, ou moins que rien, et qu(elle coCte beaucou! / acqurir% ) arce qu-elle est dan$ereuse%* arce qu-il arrive souvent qu-elle ca!!e au moment oX l-on croit la tenir% + !arce qu-onla !erd &acilement a!rs l-avoir $a$ne, qu(elle est moins que rien, et qu-il vaut mieu. avoir laaine que l(amiti du monde% Ecclsiastique, ca!% V22" 0La aine vaut mieu. que le sourire%09ar la aine corri$e le coeur de celui qui !ce% L(ami du monde est l-ami d-un tratre, dont le

baiser est !er&ide% rov V222" 0Les blessures que nous &ait un ami valent mieu. que lebaiser trom!eur de celui qui nous ait%0 Aussi cette !arole de 6udas, ra!!orte au V2ca!itre de l-Evan$ile de saint attieu, s(adresse t@elle / des dmons" 09-est celui que

-embrasserai, saisisseD@le0% Ainsi &ait le monde envers celui qu-il &eint d-aimer, comme 6oab /son &rre Amasa, qu(il tua en l-embrassant% 22 livre des Rois, ca!itre % La !ros!ritaveu$le l-omme et l-adversit l-claire> c-est !ourquoi la !ros!rit est !lus dan$ereuse que

l-adversit% 4aint Hr$oire" 09omme toute &ortune est / craindre, il &aut !lus se d&ier de labonne que de la mauvaise> car l-une nous instruit en nous &ra!!ant, autre nous sduit en nouscaressant%0

2l en coCte beaucou! / obtenir les &aveurs du monde% 9-est !our elle qu(on se revGt de beau.et !rcieu. vGtements, que se donnent les &estins dlicieu., clatants de vases d-ar$ent et d-or,qu-on a de nombreu. domestiques, de ma$ni&iques cevau., et qu-on &ait des d!enses sie.cessives, que les em!ires, les auts em!lois et les rices bn&ices n- !euvent su&&ire% et il cessera de l-Gtre au

our de l-a&&liction%0 0Tant que vous vous aureD eureu., vous aureD des amis> mais si les ours

deviennent ora$eu., la solitude se &era autour de vous%0 Le 4a$e a dit" 0L-ami que l(on se &ait!ar intrGt ne !laira qu-autant qu-il sera ncessaire%0

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Trait de l'ducation

au. $irouettes qui tournent / tout vent et au. !ailles que la tem!Gte &ait tourner

dans l-air% L-Ecclsiastique a dit" 0Fe tourneD !as / tout vent>0 6ob, au ca!% 2" 02ls serontcomme des !ailles que le vent soulve%0 4aint Bernard" 09eu. qui &ont d!endre leurconscience de l-o!inion des autres sont / leurs !ro!res eu. tantNt !etits, tantNt nuls, selonqu(il !laira au. ommes de les louer ou de les bl=mer, se re!aissant / vent, qui &ait leursu!!lice, quand ils s-en sont rassasis%0 Le !ro!te car ils &ont tant de &rais!our !arvenir, que les !lus $ros revenus n- su&&isent !as> de mGme qu-un vent violentd!ouille les arbres de leurs &ruits, de mGme le vent de la vanit enlve le biens au. esclavesde la vaine $loire% al$r que ce vent !araisse l$er, il occasionne ce!endant bien desnau&ra$es, sur la mer de ce monde, et, bien !lus, il les em!Gce d-aborder au !ort du salut> ildracine de $rands arbres, et les trans!orte du roaume de ;ieu dans celui de 4atan% 9e ventest / celui d-en aut, c-est@/@dire / l-es!rit qui conduit au ciel, !uisqu(il casse dans l-en&er%

Les amateurs de la louan$e et de la $loire du monde se rendent cou!ables d-une $raveinustice envers le !rocain, car ils re!aissent les re$ards des rices, de ce qu-ils enlvent au.

besoins des !auvres% 4aint Bernard" 0EntendeD les cris de ceu. qui sont nus de ceu. qui ont

&aim et qui vous adressent ces re!roces" que &ont, / nous qui !rissons de &aim et de &roid,tous vos vGtements de toutes sortes, que vous taleD or$ueilleusement dans les !romesses

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Trait de l'ducation

!ubliques ou que vous teneD soi$neusement ren&erms dans vos robes 9-est notre bien quevous d!enseD si &ollement et que vous ravisseD avec tant de cruaut% La curiosit trouve una!!=t dans votre lu.e, mais la misre n- a !as d-all$ement%0

9es ommes &ont une $rave inure / ;ieu, en !r&rant / sa $loire la vaine $loire des ommes,qui n-est rien% 4aint 6ean dit, c% V222" 04i e me $lori&ie moi@mGme, ma $loire n-est rien%0 2lne &aut !as recercer la louan$e des ommes, !arce que le monde est un vieillard &ou etinsens> aussi ne &aut@il !as &aire attention / ce qu-il dit, car l-insens ne !eut dire que des&olies% 2saOe ca!% 222" 02l ne &aut !as avoir !eur de ses re!roces, ni recercer salouan$e%0 Livre de l-Ecclsiastique, ca!% V" 02l a trois sortes de !ersonnes que mon =meait et dont la vie m-est insu!!ortable> un !auvre su!erbe, un rice menteur et un vieillard &ouet insens%0 Le !auvre su!erbe est le cor!s umain, !arce que l-omme, quant au cor!s, sortnu du sein de sa mre% 9-est !ourquoi, quiconque veut rem!lir le !rce!te de l-Evan$ile,quand il a deu. vGtements, en donne un / celui qui n-en a !as% Et comme dit saint Au$ustin, lerice est un menteur, qui !eut !lus qu-il ne croit, et qui dans tout ce qui a trait / ;ieu, ment,toutes les &ois qu-il dit" e ne !eu. !as% 4aint Bernard, dans sa lettre au. &rres de ont@;ieu,

dit" 0ardon, 4ei$neur, !ardon, nous nous e.cusons, nous biaisons> et / !eine trouve t@on unomme qui, dans ce qui tient / vous, veuille tenter ce qu-il !eut> et dans ce dont il est ca!able,selon la cair ou selon le monde, ne se laisse in&luencer !ar la crainte ou dominer !ar lacu!idit%0

Le monde est un vieillard &ou et insens, et ennemi de ;ieu, / l-instruction duquel ;ieu a mistous ses soins et qui est ce!endant touours rem!li de vanit et de l$ret% ar le monde, il&aut en tendre tous ceu. qui aiment les biens !rissables usqu-/ oublier ;ieu !our les obtenir%9e monde ne voulut !as reconnatre le 4auveur, saint 6ean ca!% V, et ne !ut recevoir l-es!ritde vrit%Ibid.ca!% LV% ;ieu lui donna la loi naturelle, la loi mosaOque, les ensei$nementsdes !ro!tes et des !iloso!es, la doctrine de l-Evan$ile et celle des a!Ntres ainsi que lese.ortations des saints et des ommes reli$ieu.% Et comme les leJons et les c=timents de

tous les tem!s, sont la sa$esse, Ecclsiastique, ca!% 22, ;ieu les a !unis de di&&rentesmanires% La ver$e dont ;ieu l-a &ra!!, / cause du !c de ses !remiers !arents, est encoreleve inutilement sur sa tGte, de se!t manires, / savoir, !ar la &aim, la soi&, le caud, le &roid,le travail, la douleur et la mort% 9ar la ver$e est leve sur celui qui manque de coeur, c-est@/@dire, de sa$esse% Livre des roverbes, ca!% % Ensuite ;ieu lui a o&&ert en sa !ersonne le !lus

beau modle de vie onnGte, !arce que la leJon de l-e.em!le est courte et !uissante, tandisque celle du !rce!te est lon$ue, selon la !arole du 4a$e% ais si tout cela n-a !u le rendre

bon, que &aut@il lui &aire de !lus 2saOe, c% 2" 0A quoi bon vous &ra!!er davanta$e si vousaouteD !c sur !c%0

4econdement, il ne &aut !as dsirer l(a!!robation du monde, !arce qu-il aime le mal et qu-il

ait le bien" aussi ne doit@on !as se &ier / lui, soit qu-il !arle contre le mal, ou qu-il e.orte%Le u$ement quitable i$nore la aine et l-amour, d-a!rs ces !aroles du !ro!te ice,ca!% 222" 0F-est@ce !as / vous / savoir ce qui est uste, et ce!endant vous aOsseD le bien etvous aimeD le mal0 Les amateurs du monde ressemblent / ces oiseau. nocturnes que la nuitclaire et que le our aveu$le% 2l ne &aut !as attacer $rand !ri. / la louan$e ou au bl=med-ommes qui a!!ellent le mal bien et le bien mal> !as !lus qu-il ne &audrait s-en ra!!orter au

u$ement d-une couette, contre la lumire ou en &aveur de la nuit% 4emblable / ces animau.!rivs de raison, ils n-ont que du m!ris !our les onnGtes $ens, comme les bGtes qui &oulentau. !ieds l-or, l-ar$ent et les !ierres !rcieuses% Livre des roverbes, ca!% 2V" 09elui quimarce !ar un cemin droit et qui craint ;ieu, est m!ris de celui qui suit une voie in&=me%0

Ibid.,2" 0Les im!ies ont en orreur ceu. qui marcent dans la bonne voie%0 et moi e me soucie !eu des ommes%

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Trait de l'ducation

Les mcants m!risent les bons et les tournent en ridicule> or, si un aveu$le se moquait decelui qui ouit des bien&aits de la vue et si un boiteu. tournait en drision celui qui marcedroit, il &audrait se moquer de leurs moqueries et se railler de leurs railleries% Le 4a$e dit" 02l&aut entendre les inures des insenss, sans s-en laisser mouvoir> m!riser celui qui nousm!rise en le livrant / l-o!inion des onnGtes $ens%0

Troisimement, il ne &aut !as recercer les lo$es du monde !arce qu(il est maudit% ;ans2saOe, c% V" 0aleur / vous qui dites mauvais ce qui est bien et bien ce qui est mal% Lamaldiction tombe sur sa tGte / cacune de ses trans$ressions des !rce!tes du 4ei$neur%0saume 9V222" 0audits sont ceu. qui se dtournent des !rce!tes du 4ei$neur%0 Et ;eutr%,c% V222, il est dit au trans$resseur des !rce!tes du 4ei$neur" 0Tu seras maudit dans laville et maudit et tu seras maudit dans la cam!a$ne, etc%0 La bndiction !eut@elle venir decelui qui est maudit La maldiction accom!a$ne les bndictions du monde et sa maldictionattire la bndiction> aussi sa bndiction est@elle !lus / redouter que sa maldiction% saume9V222" 02ls le maudiront et vous le bnireD, 4ei$neur%0 4aint attieu, ca!% V" 0Vous sereD

bieneureu., quand les ommes vous maudiront%0 La bndiction du monde est un !oison

!our l-omme et sa maldiction un remde%


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Trait de l'ducation

d(couter tro! &acilement les discours des ommes, !ar ra!!ort / ce qui touce / sa conduite etcelle de ses suets, car sans cela il n-a$irait !as avec sa$esse% 2l doit consulter la volont de;ieu, dans sa conduite et non les discours des ommes, comme on l-a dit de ;avid, qui &ut unroi selon le coeur de ;ieu% Le 4ei$neur mon roi est comme l-an$e de ;ieu, qu(il ne se laissealler ni au bl=me ni / la louan$e% Mn an$e, en e&&et, ne voit que la volont de ;ieu et ne &ait

!as attention au. vains discours des ommes%

CHAPITRE @III0 Un 1rince doit 9eaucou1 ai3er a 2rit.

La vrit doit trs cre / un !rince% 2l doit la !r&rer / toute es!ce d-avanta$es de cemonde, lui sacri&ier tous les intrGts tem!orels, ne la &aire cder / aucun res!ect umain et /nul sentiment de cu!idit> ce que ne &ont !as une multitude de !rinces, qui abandonnant, / lamoindre occasion, la vrit de la vie et du u$ement, accom!lissent en eu. ces !aroles du

!ro!te ;aniel, c% V222" 0La vrit sera renverse sur la terre%0 La vrit est renverse sur la

terre lorsqu-on la trait !our viter une !erte, ou !our &aire un $ain% roverbes, c% V222"09elui qui en u$eant a $ard / la !ersonne, ne &ait !as bien, et un tel omme, !our une

bouce de !ain, abandonne la vrit%0 Mn !rince doit travailler / reconnatre la vrit etviter de la blesser dans la conversation% roverbes, ca!% 2V" 0AceteD la vrit%0 elle vit et r$ne dans les sicles des sicles%0

CHAPITRE @I(0 La cl3ence con2ient 9ien 5 nn 1rince.

La clmence est un attribut qui convient bien / un !rince%


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Trait de l'ducation

douceur et bont% 4nque dit" 0La clmence ne convient / !ersonne autant qu-/ un roi ou /un !rince%0 Et encore" 0La clmence &ait toute la di&&rence d-un roi / un tran%0

La modration dans le c=timent et le !ardon a!!artient / la vertu de clmence% 4nque" 02l a autant de cruaut / !ardonner / tous les cou!ables que de ne &aire $r=ce / aucun> car nousdevons $arder un moen terme%0 ais comme il est di&&icile d-observer un uste tem!rament,il vaut encore mieu. incliner du cNt de la douceur% Mn !rince doit surtout Gtre trs modrdans la !unition des inures !ersonnelles% 4nque" 09omme il n- a !as $nrosit / Gtrelibral du bien d-autrui, mais / donner ce qui nous a!!artient> de mGme, celui@l/ est clmentqui ne se contente !as d-oublier les !eines des autres, mais qui, ai$ri !ar la sienne !ro!re, nese laisse !as aller / la ven$eance, et qui com!rend qu-il a de la $randeur d-=me / sou&&rir lesinures qu-on lui &ait> avec une noble !atience> et il n( a rien de !lus $rand qu-un !rince quise laisse outra$er sans en tirer ven$eance%0 Le mGme iloso!e a dit" 09(est le !ro!re d-un$rand coeur d-Gtre calme, et de ddai$ner les inures et les o&&enses% La clmence !rserve un

!rince d-une ven$eance !rci!ite et ins!ire !ar tout autre moti& draisonnable% Le 4a$e" 02l&aut observer que ceu. qui sont / la tGte d-un Etat> ressemblent au. lois qui svissent non !ar

colre mais !ar ustice%0 0 La colre de l-omme n-o!re !as la ustice%0 4aint 6acques, ca!%2% 9ar la ustice de ;ieu a$it avec calme, tandis que la colre est !rci!ite% 4nque montreen ces termes, comment un !rince doit se conduire dans l-em!loi du c=timent" 0;ansl-e.ercice d-une si $rande !uissance, la colre ne me &ait !as in&li$er des c=timentsimmrite, ni l-im!tuosit de la eunesse, ni le !eu d-im!ortance des ommes et leur audacedans le crime, qui a &ait souvent !erdre l-es!rit de douceur au. =mes les !lus calmes%0 Etencore 06e me laisse &acilement attendrir !ar la eunesse et la vieillesse des !rvenus" bien que

e n(ai trouv de raison !our &aire $r=ce, e n-ai !as laiss de !ardonner touours%0

2l &aut remarquer qu-il a se!t causes di&&rentes qui doivent !orter un !rince / la clmence%La !remire est la nature umaine / laquelle la douceur va si bien" l-omme est un animaldou. !ar caractre> la cruaut en &ait une bGte% 4nque" 0eut@on trouver du !laisir / entendre

le bruit des canes, de quelque !art qu-il vienne> de r!andre beaucou! de san$, d-Gtree&&ra / son as!ect et de le &uir avec orreur Les coses iraient@elles autrement si noustions $ouverns !ar lions et des ours si les ser!ents ou toute autre es!ce d-animau. les !lusmal&aisants avaient !ouvoir sur nous0 Les natures mGmes !rives de raison ne &ont !as demal / leurs semblables, et les bGtes &roces ont les mGmes m'urs% Aristote dit dans son traitde la Fature des animau., que les oiseau. de la mGme es!ce ne se dvorent !as entre eu.% Laseconde est la noblesse des =mes que l-on a / $ouverner% 4nque" 0 et !ortnaturellement / la rsistance et / l-o!!osition, il suit !lutNt qu-il n-est entran de &orce%

La troisime est l-e.em!le% Le !lus !uissant de tous est celui souverain rince, c-est@/@dire, de

;ieu, de qui on lit dans le !ro!te 6o3l, ca!% 22" 0u-il est bon et misricordieu. et &acile /!ardonner le mal%0 4a$esse, ca!% 22" 0Vous !ardonneD / tous les ommes !arce qu-ils sontvos en&ants%0 4nque dit" 04i ;ieu est bon et s-il &ait !as tomber de suite son tonnerre sur les$rands / cause de leurs crimes, combien est@il !lus uste que les ommes qui sont, revGtus du

!ouvoir, l-e.ercent avec bont0 Les cratures in&rieures mGme nous o&&rent l-e.em!le de labont% 4nque nous !ro!ose l-e.em!le du roi des abeilles% 0Les abeilles, dit@il, sont trscolres, !rom!tes / attaquer et laissent leur ai$uillon dans la !laie qu-il a &aite% ais leur roin-a !as d-ai$uillon% La nature n-a !as voulu qu-il &Ct cruel, et que, dans le aut ran$ qu-iloccu!e, il !Ct e.ercer la ven$eance> aussi l-a t@elle dsarm et ne lui a t@elle laiss qu-unecolre im!uissante, le donnant !our e.em!le / tous les rois de la terre%0 Aons onte de ne !asnous instruire !ar l-e.em!le de !etits animau.% L-omme doit Gtre d-autant !lus rserv, qu-il

est !lus !uissant / &aire le mal%

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Trait de l'ducation

La quatrime est le !ri. du san$ umain qu-il ne &aut verser qu-avec !rcaution% 4nque a dit0La clmence est aussi avare du san$ des autres que du sien !ro!re, et elle soit que l-ommene doit !as Gtre !rodi$ue de la vie de l-omme%0

La cinquime est la &in !our laquelle les !rinces ont t tablis les ce&s de leurs semblables,c-est@/@dire !our leur Gtre secourables% En sorte qu-il est onteu. !our un !rince de donner lamort / celui qu-il doit d&endre% 4nque crit" 0La multi!licit des condamnations n-est !asmoins onteuse !our un !rince, qu-un $rand nombre de cas de mort !our un mdecin%0 2l a ditencore" 0Le sa$e !ardonne beaucou!%0 Mn !re doit $urir beaucou! de !laies, mais il doitaussi en !rserver un $rand nombre !ar l-in&luence de son $nie !rotecteur% 2l doit imiter les

bons a$riculteurs, qui soi$nent non seulement les arbres droits et leves, mais encore ceu.que quelque mauvaise in&luence a dtriors, qu-ils attacent / des tuteurs qui les redressent etles soutiennent%0 Ensuite" 0Mn !rince doit s-entourer de l-lite de ses suets, !arce qu-ils sont

bons et utiles, et laisser les autres se !erdre dans la &oule" qu(il soit &ier des uns et qu-il sou&&reles autres en !atience%0

La si.ime, c-est que la clmence assure la scurit au !rince dans le !rsent et dans l-avenir%

4nque dit en !arlant de la scurit !rsente" 09-est Gtre dans l-erreur que de croire que le!rince est en sCret, l/ oX le !rince ne !rot$e rien%0 La scurit du !rince re!ose sur lascurit de son !eu!le% 2l n-est !as ncessaire de $arnir le &lanc des monta$nes d-une enceintede murs et de les entourer de &orts% Mn roi clment n-a !as besoin de $ardes !our !rot$er ses

ours, tandis que la cruaut multi!lie ses ennemis% 4nque dit" 02l &aut que la volont de !unirmanque !lus que l-occasion" autrement, de mGme que les arbres que l-on monde !oussentdes rameau. !lus nombre et que l-on cou!e !lusieurs es!ces de !lantes !our les &aire!aissir, ainsi la cruaut en retrancant les ennemis en au$mente le nombre 0 9ar les !roces,les en&ants et les amis de ceu. qui ont t mis / mort, ritent de leur aine !our le !rince et la

!er!tuent% Elle donne aussi la scurit !our l-avenir, car celui qui dans la vie !rsente aurat bon !our ses in&rieurs, trouvera un ;ieu clment au u$ement dernier% 4aint Luc, ca!%

V2"


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Trait de l'ducation

des !auvres et des &aibles% La !it est un titre / la !uissance% 9-est !ourquoi nous lisons au22 ca!%, du livre des accabes" 0;avid a obtenu !our touours le sce!tre roal, !ar samisricorde%0 Et aant &ait $r=ce de la vie / 4aul, lorsqu-il tait en son !ouvoir de la lui ravir,celui@ci dit" 06e suis sCr maintenant que vous occu!ereD le trNne et que vous tiendreD un ourle sce!tre des rois d-2sra3l%0 2 livre des Rois, ca!% 2V% Mn !rince de ;ieu a !lus besoin de

misricorde que les autres, !arce qu-il est e.!os / de !lus $rands dan$ers% 9ar !lus on estlev, !lus on doit craindre de tomber, comme dit saint Au$ustin" 0;ieu sera misiricordieu.envers celui qui l-aura t envers son !rocain%0 4aint attieu, ca!itre V" 0Bieneureu. lesmisricordieu., !arce qu-ils obtiendront misricorde% uisque tout Gtre anim aime sonsemblable, comment la misricorde de ;ieu ne serait@elle !as &avorable / la misricorde del-omme 4aint Au$ustin dit" 0Le ruisseau sera dessc et la source coulera%0 2saOe, c%LV222" 0;onneD votre !ain / celui qui a &aim, et lorsque vous invoquereD le 4ei$neur, ilcoutera votre !rire% 2l ne !eut !as arriver que le ruisseau de notre misricorde coule sur le

!rocain et que la source de la divine misricorde se dessce !our nous%

Rien n-est !lus avanta$eu. / un !rince que la !it% E!tre de saint aul / Timote, ca!% 2V"

0La !it est utile / tout" elle a les !romesses de la vie !rsente et de la vie / venir%0 Elle metles !auvres / notre solde% 4aint Hr$oire dit" 0 comme Lamec qui !erJa 9aOn d-une &lce etlui donna la mort, en voulant tuer une bGte &roce%

Mn !rince doit considrer que le !auvre est son &rre, et cette !ense l-em!Gcera de lem!riser et de l-o!!rimer% 4aint Au$ustin" 04on$eons / Adam et / Eve, et nous verrons quenous sommes tous &rres%0 2saOe, ca!% LV222" 0Fe m!riseD !as votre cair%0 Lvitique, ca!%V" 0Vous ne &ereD !as $mir vos &rres sous le !oids de votre autorit%0 Ainsi un !rincedoit &aire attention qu-un !auvre est membre, comme lui, de ce cor!s dont le 9rist est la tGte,a&in qu-il ait com!assion de lui, !ar amour !our le ce& et !arce qu-il est membre du mGmecor!s que lui% 2 E!tre au. 9orintiens, c% 22" 04i un membre sou&&re, tous les autres

sou&&rent avec lui%0 Aussi un !rince doit@il considrer avec attention que 6sus@9rist a un telamour !our les !auvres, qu-il re$arde comme &ait / lui@mGme ce que l-on &ait / un !auvre%

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Trait de l'ducation

4aint attieu, c% V" 09e que vous &aites / l-un de mes !auvres, c-est / moi que vousl-aveD &ait0% 2l doit, !lus que sous les autres, onorer Fotre 4ei$neur 6sus@9rist dans la

!ersonne des !auvres, comme ;ieu l-a onor lui@mGme !lus que tous les autres% roverbes,ca!% 2V" 09elui qui a !iti du !auvre onore ;ieu%0 c-est!ourquoi elle lui !lat tant, selon ces !aroles dit livre de l-Ecclsiaste, c% 2" 0La &oi esta$rable / ;ieu%0 La misricorde divine nous est accorde en raison de notre &oi% 4aint6rNme, c% V" 04ei$neur, vos eu. considrent notre &oi%0


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lumire des autres vertus > en sorte que, sans elle, elle est comme dans les tnbres% La &oi estune lumire / la clart de laquelle on se conduit dans les tnbres de la vie !rsente% 2 E!trede saint aul au. 9orintiens, c% V" 0Fous marcons / l-aide de la &oi et non de l-es!rance%0ersonne n-est s!irituellement bien, s-il n-a !as la vraie &oi, quand mGme on ne &erait !as demal et qu-on &erait d-abondantes aumNnes%

2l &aut observer qu-on !eut avoir la bouce et la main bien saines et !ourtant les eu.malades% Le corbeau in&ernal s-e&&orce de crever l-oeil de la &oi, comme le corbeau terrestre se

!rci!ite d-abord sur les eu. d-un cadavre% 4aint Hr$oire a!!elle la &oi, la sa$esse% 9-est decette sa$esse dont il est !arl au livre de la 4a$esse, c% V22" 0La sa$esse surmonte la malice,

!arvient / ses &ins avec &orce et dis!ose tout avec douceur%0 La malice ne surmonte !asrellement la &oi, car les !cs ne !rvalent !as sur la constance de la &oi, selon ces !arolesde saint attieu, c% V2" 0Les !ortes de l-en&er ne !rvaudront !as contre elle,0 c-est@/@dire, contre la &ermet de la &oi% Les !cs sont a!!els les !ortes de l-en&er> entre la !orte etl-intrieur de la maison, il n- a que le seuil, et entre le !c mortel et l-en&er, il n- a que lecor!s% 9ar l-=me, s!are du cor!s, tombe comme en un clin d-oeil, dans l-en&er, d-a!rs ces

!aroles de 6ob 0 2ls !assent leurs ours dans les !laisirs, et tombent dans l-en&er en un instant%09ette sa$esse conduit tout du commencement / la &in, c-est@/@dire de!uis la cration dumonde usqu-au dernier u$ement, en invitant les ommes au service de ;ieu !ar le bien&aitde la cration, et en les dtournant du !c !ar les menaces du u$ement> elle touce de!uisle ciel usqu-/ l-en&er, en dtournant les ommes des !laisirs !assa$ers !ar la crainte dessu!!lices de l-en&er et en adoucissant, !ar la $randeur des rcom!enses, les amertumes quel-on !rouve !ar&ois dans le service de ;ieu% 4aint Hr$oire dit" 04i nous voulons obtenir ladouceur, il &aut su!!orter d-abord l-amertume%0 Ecclsiast%, c% 2" 0Attendre !atiemment

usqu-/ un certain tem!s, et a!rs cela la oie est rendue%0 9-est ainsi que la sa$esse dis!osetout avec douceur, diminuant, !ar l-immensit de la suavit des biens / venir, les quelques$outtes d-amertume des mau. de la vie !rsente% La &oi &ait connatre / l-omme celui d-oX

vient et vers lequel il doit retourner et qui doit le traiter selon ses mrites, et sans cetteconnaissance !ersonne ne !eut se conduire avec sa$esse%

CHAPITRE II0 La Boi e4t 1articuli:re3ent nce44aire 5 un 1rince.

Mn !rince a !articulirement besoin de la &oi, laquelle lui &ait connatre celui de qui il d!end,/ qui il doit obissance que l-on a tant d-avanta$e / bien servir, et qu-il a tant de !rils servirmal% et ne le sert !as comme il leveut, si on ne connat sa volont qu-im!ar&aitement% 2l est donc ncessaire qu-un !rince

connaisse sa volont% 4aint Au$ustin a dit" 0Le commencement de l-obissance est la volontde connatre ce qui est command, et savoir ce que l-on doit &aire est d/ avoir e.erc une!artie de l-obissance / laquelle on est obli$0 2l !eut bien se &aire que celui qui ne soit !as le!ri. de l-obissance n-a!!rouve !as le voeu d-obissance% La &oi nous a!!rend que nous le$ouvernement et non le domaine des coses qui sont re$ardes comme nous a!!artenant% A un

!rince doit@il bien !rendre $arde de vouloir soumettre sous son domaine ce qui n-est quesoumis / son ministre, comme de suivre sa volont et de cercer sa $loire, l/ oX il ne devaitvoir que la $loire et la volont de ;ieu% Fabucodonosor &ut !uni de cette &am

Thomas d'Aquin les 80 opuscules - 73- L'Éducation Des Princes

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