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SOMMAIRE DES ANNEXES

A. LES COUPES DE PLATE-FORME 198

A1. Coupe du Vallon de Gendame 198A2. Coupe du Vallon de Faouvi 208A3. Coupe de la Carrière du Loin 216A4. Coupe de Roussargue 218A5. Coupe des Pics des Corbeaux 222

B. LES COUPES DE BASSIN 224

B1. Coupe du Grand Caunet 224B2. Coupe de Ceyreste Nord 226B3. Coupe de la Carrière Cidale 228B4. Coupe des Carrières 232B5. Coupe de l'autoroute A50 234B6. Coupe de la D559 236B7. Coupe du Pied des Falaises 238B8. Coupe de la Route des Crêtes 240B9. Coupe du Circuit du Castellet 244B10. Coupe du Mont Caume 246B11. Coupe de la Barre des Aiguilles 250

C. Méthode de coloration des lames minces 252

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ANNEXES

A. Les coupes de plate-forme

A.1. Coupe du Vallon de Gendame

a) Localisation

La coupe a été levée le long du cheminen flanc ouest du Vallon de Gendame,au Sud du Cabanon des Gardes(coordonnées Lambert (III) : X = 866,2et Y = 3108,2 à 3109,0). Epaisse de 85m, la coupe débute par la discontinuitéde base D0, au nord sur la carte, etmontre SPF1 et SPF2 dans leur totalitéen direction du Sud.

b) Contenu biologique général et datation

La macrofaune est constituée de nombreux rudistes : Hippuritidae (Hippurites sp. etVaccinites inferus), Radiolitidae (Radiolites sp., Biradiolites angulosus, Duraniacornupastoris) ; de nombreux Chaetetidae ; de coraux, branchus ou massifs ; degastéropodes dont des nérinées.

Les seuls fossiles à valeur biochronologique sont les Vaccinites praepetrocorienis, V.petrocoriensis et V. rousseli. 17 de ces rudistes ont été échantillonnés et étudiés enlaboratoire, d'autres ont été déterminés sur place à l'affleurement. Ces Vaccinites ont ététrouvés aux cotes 2 m, 12 m, 13 m, 15 m, 66 m et 73 m, ce qui permettrait de daterl'ensemble de la coupe de la fin du Turonien moyen.

La microfaune est formée essentiellement de foraminifères benthiques : surtout desmiliolidés, textulariidés, Dicyclina sp., Cuneolina sp., Dictyopsella sp., Vidalina sp., etoccasionnellement Dorothia sp., Lenticulina sp. et discorbidés ; mais aussi de bryozoaires.La microflore est constituée d'algues udotéacées et mélobésiées (très nombreuses danscertains microfaciès). Ces microfaune et microflore n'ont pas de valeur stratigraphiqueprécise.

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Rudsto

ne

Floatst

one

Grains

tone

Packs

tone

Wac

kesto

ne

Mud

stone

Ech

elle

(m

)

Coupe

Séq. élémen-taires et prof.

de dépôt

Mésoséq.et cortègesde dépôt

05 m

10 m

F1 F2 F3 F4 F5

groupes defaciès hors reséd.

Rudsto

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Grains

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Packs

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Wac

kesto

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Mud

stone

Ech

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)

Coupe

Séq. élémen-taires et prof.

de dépôt

Mésoséq.et cortègesde dépôt

05 m

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F1 F2 F3 F4 F5

Groupes defaciès hors reséd.

0

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S1

S2

S3

S4

S5

S6

S7

S8

S9

S10

S11

S12

S13

S14

S15

S16

S17

S18

S19

S20

S21

S22

S23

mS

1m

S2

mS

4m

S3

D1

D2

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c) Analyse séquentielle

La série du Vallon de Gendame a été divisée en 4 mésoséquences, mS1 à mS4,constituant les deux premières séquences majeures de plate-forme, SPF1 et SPF2.

Mésoséquence 1.

Cette mésoséquence, épaisse de 20 m, est constituée de l'empilement de troisséquences de dépôts élémentaires (S1 à S3, sur coupe) au-dessus d'une discontinuitébasale.

La discontinuité basale

Description.

La barre calcaire du "Pas d'Ourié" sensu Jolet (1996) constitue le substratum de lasérie étudiée. Elle est faite dans le détail de séquences de dépôts contenant à leur basede très nombreux Radiolitidae, dont surtout des Biradiolitinae, des foraminifèresbenthiques et des algues vertes. Ces séquences de dépôts se terminent souvent par descalcaires mudstone-wackestone à remplissages géotropes dans des cavités de dissolutionet fentes de bréchification. La "Barre du Pas d'Ourié", dans la coupe voisine du "Pasd'Ourié", se termine par une surface perforée sous laquelle les calcaires montrent aussides remplissages géotropes de cavités de dissolution. Il s'agit de la discontinuité TuSb3de Jolet (1996).

Dans la coupe du Vallon de Gendame, aucune surface de ce type ne surmonte la"Barre du Pas d'Ourié". Cependant, au-dessus de cette barre calcaire, viennent descalcaires fins de texture wackestone, à débit noduleux et contenant de nombreusesmilioles et petits lamellibranches ainsi que de très nombreux fins débris charbonneux.

Interprétation.

La discontinuité TuSb3, couronnant régionalement la "Barre du Pas d'Ourié", terminele cortège de diminution de profondeur de la séquence de 3ème ordre Tu2 de Jolet (1996).Bien que cette surface de discontinuité soit absente dans la coupe du Vallon de Gendame,les calcaires fins sus-cités surmontant la "Barre du Pas d'Ourié", correspondraient auxmilieux les moins profonds, peut être lagunaires, de la séquence Tu2 et seraient icil'expression de la discontinuité TuSb3 de Jolet (1996), nommée D0 dans cette étude.

Séquence élémentaire S1

Description.

S1 débute par des calcaires packstone à débit noduleux, à milioles, petitslamellibranches dont de fins débris de rudistes, restes végétaux charbonneux quidisparaissent progressivement. Vient ensuite un banc calcaire grainstone à nombreuxcoraux massifs, Radiolitidae, rhodophycées, et à Vaccinites praepetrocoriensis et V.petrocoriensis (récoltés).

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Suivent des calcaires noduleux packstones à grainstones, à coraux massifs etbranchus, chaetétidés, Radiolitidae et quelques nérinées. Au-dessus, un autre bancgrainstone contenant la même faune, est surmonté par une brèche calcaire de mêmecomposition.

Viennent ensuite 3 m de calcaires noduleux très bioclastiques, de texture grainstone,à quelques grains de quartz, à macrofaune abondante et diversifiée, le maximumd'abondance et de diversité se situant à la cote 8 m, où dominent les madréporairesmassifs et branchus, accompagnés de nombreuses Durania, Hippurites, chaetétidés,lamellibranches, nérinées et rhodophycées.

Au-dessus, les calcaires à débit moins noduleux ont une faune moins abondante etdiversifiée, dominée par les Durania. A la cote 11 m, les Biradiolites dominent, soit enposition de vie soit renversés et dans ce cas souvent accompagnés de nérinées.

Autour de la cote 13 m, les calcaires ont livré une dizaine de Vaccinitespraepetrocoriensis ainsi que des Durania cornupastoris et Hippurites sp.

Les calcaires sommitaux sont de texture packstone, d'abord à abondants corauxbranchus qui disparaissent progressivement au profit de nombreux Biradiolites en positionde vie.

Interprétation.

La diminution progressive du nombre des débris charbonneux et l'augmentation desdébris de rudistes dans les calcaires noduleux basaux permettent de dire qu'ils forment labase d'un cortège d'approfondissement. L'augmentation de la profondeur d'eau s'affirmeavec le premier banc à coraux massifs, Vaccinites et Radiolitidae, rhodophycées, tousmarqueurs de milieux plus ouverts sur le large marin. La texture grainstone indique unmilieu plus agité.

L'abondance et la diversité faunique à la cote 8 m peuvent être des indicateurs destabilité du milieu, et peut être un approfondissement maximum. Les quartz, traduisentl'influence des apports terrigènes méridionaux et l'ouverture sur le Bassin Sud-Provençal.La profondeur d'eau ne devait pas excéder une dizaine de mètres car 10 m au-dessus dela cote 8 m se trouvent des indices de très faible profondeur (limite de l'émersion). Dansl'hypothèse où l'accommodation positive était continue et non limitée à la partie inférieurede la séquence et où la sédimentation ne faisait pas que combler l'espace créé mais enfait équilibrait la création d'espace disponible, la profondeur initiale était même sûrementmoindre (de quelques mètres au plus).

Les diminutions d'abondance et de diversité de la macrofaune indiqueraient un stressécologique peut être lié au fait que le milieu était moins stable (variations de salinité, detempérature…), probablement en relation avec une diminution de la profondeur. De cepoint de vue, les Biradiolites, qui apparaissent en position de vie vers la cote 15 m,marquent des milieux de faible profondeur (de l'ordre du mètre à quelques dizaines decentimètres voire moins selon Floquet, 1982, 1991). La texture packstone comprenant cesBiradiolites sur plus de 2 m d'épaisseur traduit de plus que l'environnement était calme. Ils'agit là de l'expression du minimum de profondeur au toit de S1.

En résumé, S1 comprend : a) un cortège d'approfondissement exprimé par ses 8premiers mètres ; b) un maximum d'approfondissement (entre -10 au plus et -quelques

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mètres) à la cote 8 m, c) un cortège de diminution de profondeur, exprimé par les 7-8mètres supérieurs, aboutissant à une pellicule d'eau.

Séquence élémentaire S2

Description.

S2, épaisse de 2,6 m, débute par un banc épais de 25 cm, de texture rudstone, àtrès nombreux Biradiolites angulosus, quelques petites gerbes d'Hippurites et des Durania,tous les organismes étant couchés.

Au-dessus viennent un banc packstone à Biradiolites en position de vie et ànérinées, puis un banc épais d'environ 2 m, débutant par des grainstones à Durania etBiradiolites, et s'affinant vers le haut pour passer à des packstones à Biradiolitesangulosus seuls, en position de vie.

Interprétation.

L'accumulation des organismes dominés par les Biradiolites dans le premier banc esttout à fait caractéristique d'un remaniement interprété comme résultant d'une tempête. Laprésence de petits bouquets couchés d'Hippurites et de Durania signifie que ceremaniement était associé à une ouverture sur le domaine marin franc. Les Biradiolitesangulosus en position de vie indiquent que le milieu de dépôt restait très peu profond endépit de l'ouverture.

La base des grainstones marquerait le maximum d'approfondissement relatif qui nedevait pas excéder 1 à 2 m. La réapparition des Biradiolites angulosus en position de viedans ce dernier banc indiquerait un retour aux conditions les moins profondes.

En résumé, S2 comprendrait un cortège d'approfondissement menant à un maximumde profondeur de 2 m, puis un cortège de diminution de profondeur ramenant à quelquesdizaines de centimètres d'eau sinon à l'émersion (surface sommitale).

Séquence élémentaire S3

Description.

S3, épaisse de 1,2 m, est constituée d'un seul banc, de texture packstone, avec à sabase des Durania et Biradiolites remaniés (entiers ou presque entiers mais non en positionde vie), et à son sommet seulement des Biradiolites en position de vie.

Interprétation.

L'évolution de la faune dans ce banc est typique d'une séquence de comblement.L'approfondissement aurait été maximum dès la base, puis le remblayage sédimentaireaurait assuré la diminution de profondeur jusqu'à aboutir à une très faible tranche d'eau neconvenant plus qu'à des organismes comme les Biradiolites.

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La stratodécroissance de S1, S2 et S3 et le fait que de S1 à S3 lesapprofondissements basaux aient été de moins en moins importants, permettent deregrouper ces trois séquences élémentaires en une mésoséquence mS1.

Mésoséquence 2.

Description.

mS2, épaisse de 23 m, est constituée de l'empilement de huit séquences de dépôtsélémentaires (S4 à S11, sur coupe).

S4, S5 et S6, ne montrent pas d'importants changements de faciès par rapport à S2et S3. Les textures évoluent de packstones à grainstones et la faune est essentiellementcomposée de Biradiolites, nérinées, Durania. Les Durania sont disposées à la base de S4et S6 et au milieu de S5. Des Biradiolites sont en position de vie à la base de S5 et ausommet des trois séquences.

S7, plus épaisse que les trois précédentes séquences, contient surtout des Duraniaet des Chaetetidae vers son milieu. A son sommet, les textures s'affinent de grainstones àpackstones-wackestones.

Comme S2 à S6, S8 et S9 contiennent de très nombreux Biradiolites angulosus.Ceux-ci sont couchés en base des séquences et souvent associés à des nérinées, et enposition de vie au sommet des séquences. Les textures évoluent de grainstones àpackstones. S9 se termine par une brèche calcaire à éléments qui lui sont spécifiques et à"cailloux noirs".

S10 débute par un banc de texture rudstone, à nombreux Biradiolites et débrisd'échinodermes dont des crinoïdes. Les bancs suivants, de texture grainstone contiennentde nombreux Radiolitidae dont Durania et des Biradiolites remaniés. Cette séquence setermine par des packstones-wackestones sans macrofaune.

S11, de même faciès que celui du milieu de la séquence précédente, se termine parune surface irrégulière issue d'érosion que surmonte une brèche à éléments de mêmefaciès que S11 et à "cailloux noirs".

Interprétation.

Les évolutions de la faune dans S4, S5 et S6, depuis des Durania et Chaetetidaevers des Biradiolites, traduiraient autant de diminutions de profondeur commandées parcomblements sédimentaires. Pour S4 et S6, les maxima d'approfondissement sesitueraient à la base, liés à une brusque augmentation de l'accommodation positive, puisles diminutions de profondeur seraient dûes au comblement sédimentaire de l'espace crééjusqu'à revenir à des milieux très peu profonds (pellicules d'eau) où se développent lesBiradiolites. Pour S5, le passage des Biradiolites aux Durania traduirait au contraire uneaugmentation progressive de la profondeur d'eau, tandis que la réapparition desBiradiolites vers le haut de la séquence indiquerait une nouvelle diminution de laprofondeur, par comblement sédimentaire.

Malgré ces variations d'espace disponible, la faible différence des milieux de dépôtset leur répétition dans S4 à S6 en font un cortège sédimentaire agradant.

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Le changement faunique dans S7, où les Durania et les Chaetetidae dominent, estcertainement l'indicateur d'un approfondissement. Les Biradiolites marquant les milieux lesmoins profonds sont absents. Cet approfondissement, peut-être de quelques mètres,constitue le maximum d'approfondissement de la mésoséquence mS2.

L'évolution des textures et de la faune dans S8 et S9 est de nouveau typique deséquences de comblement. Les milieux de dépôts demeuraient très peu profonds carseuls les Biradiolites se développaient. Les textures grainstones et le remaniement desBiradiolites à la base des séquences indiquent un fort hydrodynamisme sans douteassocié aux approfondissements basaux. Les nombreux Biradiolites en position de vie ausommet de S8 et S9 témoignent de conditions calmes de très faibles profondeurs d'eaumais sans indices d'émersion sommitale. Néanmoins, la brèche à "cailloux noirs"recouvrant S9 indique que latéralement il y avait émersion, les “cailloux noirs” provenantdu remaniement d’horizons noircis considérés comme formés en milieux émergés, avecpaléosols (Strasser & Davaud, 1983 ; Lang & Tucci, 1997). Ce remaniement est considérécomme résultant d'une érosion des horizons noircis et du dépôt des brèches lors detransgressions (transgressive lag deposit).

S10 correspond, comme S7, tout d'abord à un approfondissement dont le maximumest marqué par les nombreux Radiolitidae et les crinoïdes, puis à une diminution deprofondeur marquée par l'affinement de la texture et la présence de Biradiolites (milieuxinternes protégés de la houle).

La surface irrégulière qui entaille S11 est due à une érosion (comme au-dessus deS9) d'une surface d'émersion (horizon noirci), soit in situ soit à une très faible distancelatéralement, lors d'une remontée du niveau marin relatif. En résulte le dépôt de la brècheà "cailloux noirs". Idem pour la surface et la brèche qui recouvrent S12.

Ces surfaces et brèches témoignant d'émersions / érosions sont considérées commereprésentant le maximum de diminution de profondeur de la mésoséquence mS2 etcomme base transgressive de mS3.

En résumé, dans mS2, l'omniprésence des Biradiolites, la faible épaisseur desséquences élémentaires, toutes de comblement et indicatrices de peu de changement desmilieux de dépôts qui resteraient peu profonds, caractérisent un cortège agradant, où lacroissance de la plate-forme carbonatée et l'accommodation positive étaient presque enéquilibre. Toutefois, la production carbonatée finît par l'emporter sur la création d'espacedisponible.

Mésoséquence 3.

Description.

mS3, épaisse de 10 m, est constituée de S13 à S16 (sur coupe) et se termine parune discontinuité sédimentaire importante choisie comme limite de la séquence majeurede plate-forme SPF1.

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S13 à S16 sont de même type que les séquences élémentaires constituant mS2.Dans chacune les textures évoluent de grainstones à packstones et la faune évolue aussidepuis des Radiolitidae dont Durania jusqu'à des Biradiolites en position de vie.

S15, plus épaisse que les autres séquences, contient une faune à nette dominancedes Radiolitidae dont Durania et à quelques Hippurites.

Une surface irrégulière issue d'érosion recoupe le banc à Biradiolites en position devie du sommet de S16. Cette surface est surmontée d'une brèche, épaisse de 20 à 40 cm,à éléments calcaires de différentes textures et à nombreux "cailloux noirs" de plusieurscentimètres de diamètre.

Interprétation.

L'évolution des textures et de la faune dans S13 à S16 traduit, comme pour la plupartdes séquences de mS2, une diminution de l'hydrodynamisme et de la profondeur depuisleur base jusqu'à leur sommet. Ces diminutions sont propres aux séquences decomblement, après augmentation initiale de l'espace disponible, puis remblayagesédimentaire progressif ramenant à de faibles profondeurs sinon à l'émersion.

Les rudistes de la base de S15, caractérisent les milieux relativement les plusprofonds et ouverts : le maximum de profondeur (tout relatif) de mS3 est donc placé là. Lefait que S15 soit la plus épaisse est en accord avec une création initiale d'espacedisponible plus importante.

La faible profondeur d'eau exprimée par les Biradiolites en position de vie au sommetde S16, puis les émersions / érosions représentées par la surface et la brèche à "caillouxnoirs" qui surmontent cette séquence permettent de définir ici la limite supérieure de mS3.En même temps, comme précédemment, la brèche est vue comme étant un dépôt basalde transgression, soit la limite inférieure de mS4.

La surface issue d'érosion au sommet de mS3 est choisie comme limite supérieurede la séquence majeure de plate-forme SPF1 en raison de son extension de valeur pluri-kilométrique. Cette surface de discontinuité, nommée D1, correspond à la limite TuSb4 deJolet (1996) que cet auteur associe également à une émersion.

Mésoséquence 4.

Description.

Epaisse de 30 m, mS4 est formée de l'empilement de S17 à S23 (sur coupe).A elleseule, elle constitue aussi la séquence majeure de plate-forme SPF2.

S17 et S18, sont composées chacune d'un banc à débris de rudistes et se terminantpar une brèche à "cailloux noirs". Les deux brèches et les deux bancs sontstratodécroissants.

S19 de texture wackestone ne contient que de fins bioclastes et foraminifèresbenthiques.

S20 à S23, surtout de texture grainstone, contiennent de nombreux Radiolitidae degrande taille dont Durania cornupastoris et Radiolites sp., des Hippuritidae dont Hippurites

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sp., Vaccinites petrocoriensis et V. rousseli, des Chaetetidae ainsi que de très nombreuxbourgeonnements de rhodophycées. Le maximum de Vaccinites et d'Hippurites se trouveau milieu de S22, à la cote 73 m. Ces séquences présentent les particularités suivantes :

S20 se termine par un banc de texture packstone à "cailloux noirs" de deuxmillimètres de diamètre maximum ;

S21 se termine aussi par un banc de texture packstone, à nombreuses Apricardiabien conservées ;

S22 se termine par un biostrome à Biradiolites ;S23, épaisse de plus de 2 m, à nombreuses Durania, présente à son sommet une

surface irrégulière avec des reliefs de l'ordre de quelques mètres d'amplitude et fracturée,encroutée par un calcrète. Les fractures et les creux de cette surface sont remplis par unebrèche, épaisse de quelques centimètres à quelques dizaines de centimètres, polygéniqueà nombreux "cailloux noirs", à débris d'organismes de plate-forme et à lithoclastescalcaires de différentes textures, et à matrice calcaire localement de couleur rouge. A sonsommet, certaines Durania tronquées par la surface sont remplies par la brèche à "caillouxnoirs".

Cette surface est visible au col à l'extrémité sud de la coupe de Gendame. Le contactentre la plate-forme carbonatée en place et la resédimentation RSC2 du bassin se situejustement à ce col, où RSC2 est composée de gros olistolithes à très faibles pendages.

Interprétation.

Les brèches à "cailloux noirs" de S17 et S18 résultent, comme celle surmontant D1,de reprises de matériel de platiers émergés lors de remises en eaux marines et rentrentdans la même phase d'approfondissement et de transgression. La stratodécroissance desdeux bancs et brèches sont intégrés dans un cortège d'approfondissement et detransgression marine.

En fonction d'associations fauniques similaires à celles de S20 à S23, et décrites parGili et al. (1995), Moro (1997) Moro & Cosovic (2000), les milieux de dépôts de S20 à S23sont de plate-forme carbonatée et ouverts sur le large marin. Le grand nombre deVaccinites et d'Hippurites en position de vie dans S22, généralement considérés commevivant en position externe sur la plate-forme carbonatée, ouverte sur le large marin(Simonpietri, comm. pers.), permet de placer là le maximum d'approfondissement de mS4.La forte épaisseur de S22 (environ 10 m pour le cortège d'approfondissement et autantpour celui de diminution de profondeur) est en accord avec l'hypothèse d'unapprofondissement important. En considérant que l'accommodation positive a cessé aumaximum d'approfondissement, la profondeur ne pouvait pas être supérieure à unedizaine de mètres au maximum. Si l'accommodation était restée positive, la profondeurmaximum aurait été moindre (l'épaisseur n'étant plus représentative de l'espacedisponible). Le biostrome à Biradiolites au sommet de S22, marqueur de faible profondeur,traduit le comblement par les production et accumulation carbonatées.

Les irrégularités de la surface, épousant un réseau de fractures, au sommet de mS4sont typiques d'une dissolution karstique. Les calcrètes qui la moulent signent un milieucontinental terrestre. La paléokarstification successive à l'émersion de la plate-formeimplique une longue exposition aérienne de cette dernière. Comme la paléokarstificationaffecte ici la partie externe de la plate-forme carbonatée, il est envisageable que la quasi-totalité de cette plate-forme a alors émergé.

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Le mélange de tous les faciès de plate-forme dans la brèche surmontant cettesurface est typique d'un remaniement associé à une remontée du niveau marin relatif : lematériel préparé et accumulé sur la plate-forme lors de l'émersion, y compris les facièsnoircis supratidaux, a été repris lors de la trangression marine.

La surface de paléokarst terminant mS4 et la brèche de trangression marine sus-jacente font ensemble la discontinuité majeure D2, limite supérieure de SPF2.

Comme la resédimentation carbonatée RSC2 est en contact avec les carbonates deplate-forme in situ au niveau de D2, il est très vraisemblable que l'émersion, l'érosion et laremise en eau marine de la plate-forme soient à l'origine de cette resédimentation RSC2dans le bassin. Le détail des rapports entre les resédimentations carbonatées et l'évolutionde la plate-forme est traité dans le texte (chapitres 2 et 3).

En résumé, mS4 est marquée à sa base par une transgression associée à un netapprofondissement. Une émersion, d'une durée suffisante pour qu'un karst se développe,est intervenue à son sommet et aurait conduit au démantèlement et à l'érosion de la plate-forme. La remise en eau marine de cette dernière (base de SPF3, cf. chapitre 2) s'estaccompagnée de la reprise et de l'étalement sous forme de brèche du matériel préparélors de l'émersion.

d) Conclusions

Résumé

La coupe du Vallon de Gendame, au-dessus de la discontinuité majeure D0,comprend 2 séquences majeures de plate-forme, SPF1 et SPF2 d'une épaisseurrespective de 55 et 30 m.

SPF1 et SPF2 débutent par des cortèges d'approfondissement n'excédant pas unedizaine de mètres d'épaisseur et aboutissant à des paléoprofondeurs maxima de l'ordre dequelques mètres. La suite de SPF1 est fait d'un cortège de dépôt à tendance agradante.D1, qui la termine, est une discontinuité sédimentaire dérivée d'érosion subaérienne.SPF2 n'est faite que d'un cortège d'approfondissement directement recouvert par D2,autre discontinuité majeure issue d'érosion en milieu aérien.

Eléments de datation

SPF1 et SPF2 sont datées du Turonien supérieur à partir de l'association Vaccinitespraepetrocoriensis, V. petrocoriensis, V. rousseli qu'elles renferment dans toute leurépaisseur.

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Annexes

208

A.2. Coupe du Vallon de Faouvi

a) Localisation

La coupe a été levée au Nord du Mont Caumes, à l'Est du village du Beausset, lelong de la route forestière recoupant le Vallon de Faouvi, sur les deux versants de cevallon (carte ci-dessus). La base de la coupe se situe à l'Est dans le vallon, le sommet àl'Ouest (coordonnées Lambert (III) : X = 884,0 à 884,7 et Y = 3109,0).

La coupe du Vallon de Faouvi est située à environ 15 kilomètres à l'Est de celle deFontblanche, sans coupe intermédiaire complète de plate-forme entre elles. Seulesd'autres coupes partielles, ponctuelles, ont été faites entre, notamment à la RocheRedonne et dans les environs du Circuit du Castellet.

L'évolution des cortèges sédimentaires, les faunes de rudistes, les relations spatialesentre les cortèges de plate-forme et les resédimentations carbonatées dans le bassin,permettent de retrouver dans la coupe du Vallon de Faouvi, SPF2 pro parte et SPF3 déjàanalysées dans les coupes du Vallon de Gendame (annexe A.1.) et de Fontblanche(Chap. 2).

b) Description et contenu biologique général

La partie inférieure de la série de plate-forme est visible dans les affleurementsnaturels du débouché est du vallon. Ces affleurements étant de mauvaise qualité et nepermettant pas de faire une analyse détaillée séquence par séquence, seule une coupesynthétique y a été réalisée depuis les environs de l'Abîme de Maramoye (Maramouyé surla carte de localisation) jusque dans le Vallon de Faouvi. Cette coupe de la base de lasérie de plate-forme de D0 à SPF2, est ajoutée à celle du Vallon de Faouvi dans laplanche de corrélation (Fig. 12). La partie supérieure de la série de plate-forme affleureexcellemment vers l'Ouest du vallon, recoupée par la route forestière. Epaisse de 75 m,elle comprend 38 m de calcaires rattachés à la plate-forme "en place", puis 35 mconsidérés comme appartenant à un olistolithe de grande taille (plus

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Rudsto

ne

Floatst

one

Grains

tone

Packs

tone

Wac

kesto

ne

Mud

stone

Ech

elle

(m

)

Coupe

Séq. élémen-taires et prof.

de dépôt

Mésoséq.et cortègesde dépôt

05 m

10 m

F1 F2 F3 F4 F5

Groupes defaciès hors reséd.

Rudsto

ne

Floatst

one

Grains

tone

Packs

tone

Wac

kesto

ne

Mud

stone

Ech

elle

(m

)

Coupe

Séq. élémen-taires et prof.

de dépôt

Mésoséq.et cortègesde dépôt

05 m

10 m

F1 F2 F3 F4 F5

Groupes defaciès hors reséd.

0

5

10

15

20

25

30

35

40

45

50

55

60

65

70

75

S1

S2

S3

S4

S5

S6

S7

S8

S9

S10

S11

S12

S13

S14

S15

S16

S-ol1

S-ol1

S-ol2

S-ol3

S-ol4

S-ol5

S-ol6

S-ol7

S-ol8

S-ol9

mS

2

mS

1m

S2

mS

-ol2

mS

-ol1

mS

-ol1

D2 D2

RSC3

Olistolithe de RSC3

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Annexes

210

de 500 m de long). Les calcaires de plate-forme et l'olistolithe sont séparés par une brèchegranodécroissante d'une épaisseur de 2 m (cote 38 - 40 m sur coupe).

Les calcaires de plate-forme présentent sur toute leur épaisseur des textureswackestone à grainstone. Lorsque la faune est abondante, le plus souvent en débris, lestextures sont floatstone voire rudstone. Elle est composée de nombreux Radiolitidae dontPraeradiolites sp., Radiolites sp., Biradiolites sp. et Durania cornupastoris, de fréquentsHippurites, de coraux branchus et massifs, ainsi que de Chaetetidae et de nérinées. Laflore est surtout constituée d'algues mélobésiées et udotéacées.

Seul l'olistolithe a fourni des Vaccinites d'intérêt biostratigraphique. Plus de 150individus, surtout de V. petrocoriensis et de V. praegiganteus, récoltés en trois gisements(cote 44 m et 71 m sur coupe), datent l'olistolithe du Turonien supérieur.

c) Analyse séquentielle

La série de plate-forme en place (0 – 38 m).

Mésoséquence 1.

Description

mS1, épaisse de 10 m, mais dont la base n'est pas visible, est constituée de 5séquences élémentaires, S1 à S5.

La partie visible de S1 et la base de S2 sont faites de calcaires de texturespackstone et grainstone, présentant peu d'organismes dans les 5 premiers mètres :rhodophycées, Radiolitidae et autres rares débris de lamellibranches et restesd'échinodermes. A partir de la cote 5 m, les organismes sont plus nombreux et le haut deS2 comporte de fréquents Hippurites sp. et coraux branchus.

S3, de texture rudstone, contient de très nombreux Radiolitidae de petite taille, ainsique des Hippurites et des rhodophycées. Vers le haut, les Biradiolites sont largementdominants.

S4 montre la même succession faunique.S5 est faite de calcaires packstones à très nombreuses milioles et bioturbations. Son

sommet est une brèche polygénique, parfois épaisse de 30 cm, à éléments calcaires detaille centimétrique à pluricentimétrique de différentes textures, bioclastiques et ànombreux "cailloux noirs".

Interprétation

L'évolution de la faune et de la flore, d'une association dominée par les Hippurites,coraux et rhodophycées, marquant des milieux ouverts, à une association largementdominée par les Biradiolites de milieux peu profonds, caractérise un cortège de diminutionde profondeur.

La texture packstone, les nombreuses bioturbations et la faune exclusivementcomposée de foraminifères benthiques dans S5, semblent indiquer un milieu protégé,interne et peu profond. Les "cailloux noirs" dans la brèche sommitale témoignent demilieux émergés proches.

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Annexes

211

Mésoséquence 2.

Description

mS2, épaisse de 28 m, est constituée de 11 séquences de dépôts élémentaires, S6à S16, et se termine par la discontinuité sédimentaire D2.

mS2 est faite dans toute son épaisseur de calcaires de textures essentiellementpackstone et grainstone, et floatstone à rudstone lorsque la faune est abondante.

S6 à S10, chacune épaisse de 1,5 à 4 m, contiennent peu d'organismes. Toutefois,leurs bases montrent surtout des faunes entières ou en débris de Radiolitidae,Chaetetidae et coraux branchus, alors que leurs sommets livrent surtout des nérinées etdes Biradiolites. Ces séquences sont granodécroissantes, leurs sommets étant detextures packstone à wackestone à nombreuses milioles. S7, S9 et S10 se terminentchacune par une brèche à lithoclastes, dont des "cailloux noirs", et à bioclastes de petitetaille.

S11 à S16, plus épaisses (jusqu'à 5,5 m), contiennent une faune plus abondante etplus diversifiée, constituée à leurs bases de Radiolitidae dont Biradiolites sp. et Duraniacornupastoris, d'Hippurites sp., de Chaetetidae, de coraux branchus et en boules, et àleurs sommets de nérinées, de Biradiolites, et à nombreuses bioturbations. S13, S15 etS16 comprennent à leur base des brèches à "cailloux noirs", granodécroissantes vers lehaut.

mS2 se termine par une surface irrégulière issue d'érosion.

Interprétation

Dans chacune des séquences élémentaires de mS2, l'affinement des textures etl'évolution des associations fauniques, caractéristiques de milieux ouverts à leurs bases etde milieux protégés peu profonds à leurs sommets, correspondent à des séquences dediminution de profondeur et/ou de fermeture par rapport au large marin, probablement parcomblement sédimentaire. Les fréquentes brèches à "cailloux noirs" sommitalestémoignent d'une profondeur d'eau très faible et d'émersion de la plate-forme latéralement.

Les plus grandes épaisseurs de S11 à S16 et la plus grande diversité faunique deleurs bases, sont les témoins probables de l'augmentation de la profondeur d'eau. Lesbrèches à "cailloux noirs", granodécroissantes (bases de S13, S15 et S16) proviennent dela reprise d'horizons noircis de milieux probablement émergeants, lors des transgressionsmarines basales.

L'empilement des séquences de mS2 est à tendance générale agradante.

La brèche granodécroissante (38 – 40 m).

Description

Il s'agit d'une brèche épaisse de 2 m, polygénique et hétérométrique, faiblementgranodécroissante dans le premier mètre puis nettement granodécroissante depuis deséléments de taille décimétrique à des grains de la taille des silts. Les lithoclastes sontsurtout calcaires, et plus rarement calcarénitico-quartzeux et glauconieux. Les bioclastesproviennent de Durania, Vaccinites, Hippurites, Chaetetidae et coraux. La matrice estcalcarénitique à faible pourcentage de grains de quartz. La granodécroissance se poursuit

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Annexes

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pour passer à des calcaires de texture wackestone, finement laminés de manièrehorizontale, se rapprochant du faciès "safre". Ces calcaires fins sont tronqués à leursommet.

Interprétation

L'organisation interne de la brèche, analogue à celles des resédimentationscarbonatées dans le bassin, est typique d'un dépôt résultant d'un écoulement en masseévolutif au sens de Lowe (1982), Postma et al. (1988), Shanmugam (1995) et Spence &Tucker (1997).

Cette évolution mène d'une coulée de débris à un courant turbide haute densité, lescalcaires finement laminés horizontalement résultant finalement de la succession decourants de turbidité de faible densité.

Le caractère évolué de cette resédimentation implique un transport ainsi qu'uneprofondeur d'eau plus importante que les quelques mètres jusqu'alors disponibles sur laplate-forme. Il y aurait donc eu une nette augmentation de l'espace disponible (peut êtreune cinquantaine de mètres?) entre le dépôt des séquences de mS2 et cetteresédimentation.

L'olistolithe de plate-forme (40 – 75 m).

Cet olistolithe, d'une épaisseur visible de 35 m, est composé de 2 mésoséquences(nommées mS-ol1 et mS-ol2) elles mêmes constituées de 9 séquences élémentaires(appelées S-ol1 à S-ol9).

Mésoséquence d'olistolithe 1.

Description

mS-ol1, épaisse d'environ 15 m et constituée de 6 séquences élémentaires, S-ol1 àS-ol6, repose sur une surface de troncature des calcaires fins terminant la resédimentationprécédente.

S-ol1, épaisse de 5 m, présente les différents faciès suivants :- 1,5 m, en 3 bancs, de textures floatstone à grainstone, à nombreux Biradiolites et

Chaetetidae de petite taille ;- 0,8 m, en un banc, de texture packstone à débris de rudistes, à rares grains de

quartz et avec un galet quartzitique sombre ;- 0,5 à 0,7 m, en un banc, à accumulations lenticulaires d'extension métrique à

plurimétrique presque exclusivement constituées de planchers calcitiques et de valvessupérieures de Durania et de Durania entières, et de Chaetetidae et Vaccinites (surtout ausommet du banc) ;

- 1,5 m, en quelques bancs séparés par des joints calcaréo-argileux, très riches enVaccinites petrocoriensis (gisements FvI et FvIII, distants de 500 m) et en corauxbranchus disposés pêle-mêle, sans organisation. Localement (extrémité ouest du Vallon,gisement FvI), ces bancs présentent des déformations de type slump ;

- 0,6 m, en un banc, à coraux branchus seuls, se terminant par une surface àbioturbations et traces de passage de racines.

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S-ol2 est faite de calcaires packstones en bancs épais de 20 à 50 cm, boudinés,séparés par des interbancs calcaréo-argileux. Le boudinage réalisé à partir des interbancsplus argileux s'atténue vers le haut. De nombreux Chaetetidae de grande taille (jusqu'à 25cm de diamètre) sont concentrés à la base de S-ol2.

S-ol3, constituée de calcaires argileux à débit noduleux, contient des corauxbranchus à sa base.

S-ol4, de calcaires argileux à débit noduleux, contient à sa base de petits "caillouxnoirs" agencés de manière granodécroissante.

S-ol5 est de texture packstone, à nombreux coraux branchus et Chaetetidae, à sabase, et de texture wackestone à micrite sombre, à nombreux débris charbonneux et degastéropodes à son sommet. Elle est localement surmontée par un banc marneux à ligniteet ambre, d'une épaisseur pouvant atteindre 30 cm.

S-ol6 débute par des calcaires packstones riches en miliolidés et textulariidés, à litsargileux de plus en plus nombreux et épais vers le haut. Elle se poursuit par des calcairesà débit noduleux et à "cailloux noirs". Elle se termine par des nodules bien individualisés,dont des "cailloux noirs" et avec des traces de passage de racines.

Interprétation

La faune, en particulier les nombreux Biradiolites des trois premiers bancs de S-ol1,témoigne d'un environnement protégé et peu profond. Les grains de quartz et galetquartzitique du 4ème banc montrent que le détritisme terrigène issu du Massif Méridionalatteignait toutefois cet environnement.

Les accumulations lenticulaires à Durania du 5ème banc provenaient probablement dudémantèlement de biostromes sous l'effet de courants de forte énergie de type tempêtes,par analogies avec des accumulations similaires d'âge Crétacé supérieur décrites parSanders (1999) en Autriche et en Italie et interprétées dans ce sens.

La dominance des Vaccinites et coraux branchus dans les bancs suivants est typiquede milieux de plate forme ouverte sur le large marin (Skelton et al., 1995 ; Gili et al., 1995 ;Skelton et al., 1997 ; Moro, 1997 ; Sanders & Pons, 1999 ; Moro & Cosovic, 2000). Le faitqu'aucun organisme ne soit en position de vie indique que ce milieu était probablementsoumis à l'action de tempêtes, ce qui conforte l'interprétation d'une situation ouverte.

Le milieu de dépôt ne devait pas être pour autant profond comme en témoignent lestraces de passage de racines au sommet du dernier banc de S-ol1. La paléoprofondeurmaximale était sans doute de l'ordre de -2 à -3 m pour ensuite devenir nulle parremblayage sédimentaire.

Il est probable que le boudinage ait été lié au déplacement de l'olistolithe, lesinterbancs calcaréo-argileux propices au fluage jouant en disharmonie avec les bancscalcaires plus incompétents.

La faible diversité faunique et la texture de S-ol2 semblent indiquer un milieu dedépôt protégé plus interne que celui de S-ol1. L'atténuation des déformations des bancsde cette séquence pourrait être due à une diminution des forces de cisaillement en relationavec l'éloignement de la semelle de l'olistolithe.

Les nombreux "cailloux noirs", le lignite, les traces de passage de racines et lesnodules pédogénétiques de S-ol3, 4, 5 et 6 indiquent de fréquentes et durables émersionsdu milieu. Etant donné que les nodules pédogénétiques sont les mieux formés au sommetde S-ol6, le minimum de profondeur de mS-ol1 a été défini là.

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Mésoséquence d'olistolithe 2.

Description

mS-ol2, épaisse d'environ 20 m, est constituée de 3 séquences, S-ol7 à S-ol9.S-ol7 contient à sa base des "cailloux noirs" agencés de façon granodécroissante. La

faune est composée essentiellement de coraux branchus et de Chaetetidae. Le sommet,calcaréo-marneux, est fait de nodules, comme le sommet de S-ol6, mais sans "caillouxnoirs".

S-ol8, épaisse de 5 m, est faite de calcaires essentiellement packstones, à nombreuxet gros Chaetetidae (jusqu'à 30 cm de diamètre), coraux branchus et quelques Vaccinites.Elle se termine par un banc riche en Biradiolites.

S-ol9, épaisse de 14 m, est aussi faite de calcaires packstones et à grosChaetetidae. Aux environs de la cote 71 m, de nombreux Vaccinites praegiganteusaccompagnent des coraux massifs (gisement Fv VI).

Cette coupe se termine à la cote 75 m car au-dessus les affleurements sont demauvaise qualité. Cependant, 10 à 15 m au-dessus, se trouve une brèche polygénique ethétérométrique, de nature calcaire et de contenu faunique caractéristique RSC3(attribution confirmée par cartographie).

Interprétation

L'évolution de S-ol7 est caractéristique d'abord d'un approfondissement /transgression marine avec reprise des "cailloux noirs" de la base de la séquenceprécédente et installation d'un milieu subtidal peu profond mais ouvert sur le large, puisd'une diminution de profondeur par comblement sédimentaire jusqu'à émersion etinstallation de sol.

L'homogénéité des faciès dans S-ol8 et 9 traduit un équilibre environnemental, sansdoute lié à une ouverture marine franche et à une profondeur d'eau plus importante dont lemaximum a été placé aux environs de la cote 71 m en fonction de l'association Vaccinites-coraux.

d) Conclusions

Résumé

L'étude de la coupe du Vallon de Faouvi permet de reconnaître successivement :- une dynamique de fermeture marine, caractérisée par un cortège de diminution de

profondeur (mS1) menant à des environnements très peu profonds à émergés (sommetde S5) ;

- une dynamique de dépôt à dominante agradante (de mS2 à D2), ayant généré 10séquences élémentaires de dépôts quasi identiques épaisse au total de 28 m (S6 à S16)de milieux peu profonds (de 0 à -3 m), traduisant un équilibre relatif entre la sédimentationet la création d'espace disponible.

Après une rupture sédimentologique marquée (discontinuité D2), l'apparition d'uneresédimentation à caractères d'écoulement en masse évolutif, indique un net et brusqueapprofondissement.

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L'olistolithe : partie de RSC3

La faune de rudistes (V. praegiganteus et V. petrocoriensis) rattache l'olistolithe àRSC3. Le fait qu'il soit surmonté par des faciès resédimentés à caractères spécifiques dela partie supérieure de RSC3 confirme son appartenance à cette resédimentation.

L'épaisseur de l'olistolithe ajoutée à celle du reste de RSC3 (plus l'invisibilité entreles deux), est d'environ 50 à 60 m, c'est à dire du même ordre que celle de RSC3 dans lesecteur septentrional (Roche Redonne et Circuit du Castellet).

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A.3. Coupe de la Carrière du Loin

a) Localisation

La coupe a été levée dans RSC2 et plusprécisément dans un de ses olistolithescarbonatés. Celui-ci constitue le flanc nordde la Carrière du Loin dans le Massif duSoubeyran (coordonnées Lambert (III) : X =863,0 et Y = 3103,8).

b) Description

La coupe de l'olistolithe, haut de 46 m, montre de nombreux rudistes, chaetétidés,coraux, nérinées, de plate-forme carbonatée.

Les 20 premiers mètres sont constitués d'une succession de séquences de dépôts,épaisses d'environ 2 m chacune, se terminant souvent par des faciès indicateursd'émersion. La faune, surtout composée de Biradiolites et de nérinées, est indicatrice demilieux peu profonds. A la cote 10 m, la surface au sommet d'une séquence, correspondtrès probablement à un paléokarst.

Au-dessus, les séquences de dépôts sont plus épaisses et la faune d'Hippurites,coraux, entroques, grandes Durania traduit des milieux plus ouverts sur le large marin etprobablement approfondis. Cette "ouverture" pourrait correspondre à celle observée dansla coupe du Vallon de Gendame à partir de la cote 45 m. Dans cette hypothèse, la surfacede paléokarst à la cote 10 m correspondrait à D1. Cet olistolithe proviendrait dans ce casde la déstabilisation d'un escarpement de bordure de plate-forme composé de SPF1 plusSPF2.

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Rudsto

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Séq. élémen-taires et prof.

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Mésoséq.et cortègesde dépôt

05 m

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F1 F2 F3 F4 F5

Groupes defaciès hors reséd.

0

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Annexes

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A.4. Coupe de Roussargue

a) Localisation

La coupe se situe en bordure de la routeD45a, reliant Auriol dans la vallée del'Huveaune au Plan d'Aups dans le Massif dela Ste Baume (coordonnées Lambert (III) : X= 869,3 et Y = 3120,0 à 3120,2). La base dela coupe est au Nord, le sommet est au Sud.

b) Description

Cette coupe, avec celle des Pics des corbeaux (suivante), les plus septentrionalesde cette étude, ont été levées dans le Massif de la Sainte Baume. D'une épaisseur de 37m, la coupe de Roussargue est formée de SPF4, A5 et SPF5 et repose sur la discontinuitéà forts reliefs terminant les calcaires d'âge Berriasien.

La coupe débute par des calcaires sombres de texture wackestones, épais dequelques dizaines de centimètres, à gastéropodes, lamellibranches, charophytes etnombreux débris charbonneux. Elle se poursuit par quelques dizaines de centimètres decalcaires toujours très sombres à débris charbonneux, "cailloux noirs" et nombreuxforaminifères dont des milioles. Ces faciès de milieux très internes (lagunaires, saumâtres)sont datés du Turonien supérieur (Babinot, 1980 ; Tronchetti, 1981).

SPF4, épaisse de 5 m, débute par une brèche peu épaisse à "cailloux noirs". Il s'agitd'un calcaire de textures wackestone à packstone, renfermant une faune et une floreabondantes et diversifiées de sorte que la texture peut être qualifiée de Floatstone. SPF4contient en effet de nombreux coraux massifs et branchus, Radiolitidae, Hippuritidae dontVaccinites praegiganteus, V. giganteus (plus 1 V. cf. corbaricus), gastéropodes (nérinées),débris d'échinodermes, et algues rouges. Le dernier mètre de SPF4 présente de fortesdissolutions (notamment des nérinées) dont les cavités sont remplies par des micritesgéotropes, des marmorisations et des perforations et se termine par une surface trèsirrégulière (D4) à figures de dissolutions, avec des encroûtements d'oxydes métalliques,des perforations et des graviers noircis. Ces dissolutions font du dernier mètre de SPF4une pseudobrèche à éléments monogéniques calcaires.

Reposant sur D4, un banc, épais de 50 cm, est fait de calcirudites quartzeuses àgraviers silicoclastiques, nombreux bioclastes diversifiés (rudistes, huîtres, échinides,coraux) et débris charbonneux. Ce banc est considéré comme le dépôt résiduel detransgression de la sous-unité inférieure de A5 (cf. 2.2.9. Chap. 2). Cette dernière, sedéveloppant au-dessus sur une épaisseur d'environ 10 m, est faite de calcarénites trèsquartzeuses (entre 30 et 35 % de quartz bien calibrés avec une taille comprise entre 100et 150 µm) et glauconieuses contenant de nombreux foraminifères benthiques de plate-

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Annexes

219

forme. Le passage de cette sous-unité inférieure de A5 à SPF5 est masqué par une faillequi ne semble pas avoir un rejet important.

SPF5, épaisse d'environ 10 m, présente le même contenu biologique que SPF4, plusune forme évoluée de grande taille de Vaccinites petrocoriensis. Elle débute par descalcaires à débit noduleux avec quelques petits bouquets d'Hippurites sp. puis descalcaires bréchiques à "cailloux noirs". Vient ensuite un banc épais d'environ 2,5 m detexture grainstone à Radiolitidae et Hippurites sp. de plus en plus nombreux, et seterminant par des calcaires de nouveau noduleux wackestones à nombreuses milioles. Cetype de succession se répète 3 fois jusqu'au sommet de SPF5. Tout comme SPF4, ledernier mètre de SPF5 présente de nombreuses cavités de dissolution à remplissagemicritique géotrope. Les effets de la dissolution s'intensifient vers le haut de sorte que les40 derniers centimètres correspondent à une pseudobrèche monogénique calcaire. SPF5se termine par une surface irrégulière issue d'érosion (D5).

D5 est surmontée par environ 50 cm de calcarénites à calcirudites quartzeusesfortement décalcifiées à l'affleurement, à gros débris végétaux.

Au-dessus, la sous-unité supérieure de A5 (cf. 2.2.9. Chap. 2) débute par un banc decalcirudite, épais de 50 cm, à gros débris charbonneux, galets mous et graviers de quartzet de glauconie, considéré comme le dépôt résiduel de transgression de cette sous-unité.Viennent au-dessus 3,5 m de calcarénites quartzeuses, rousses par oxydation, faites del'empilement de rides et mégarides d'une amplitude maximale de 30 cm et à litagesinternes souvent arqués à leurs bases. Ces calcarénites passent à des calcisiltitesquartzeuses puis à des marnes silto-quartzeuses dans lesquelles quelques échinidesirréguliers ont été trouvés (Floquet, comm. pers.).

c) Corrélation avec la coupe de Daurengue

Dans la coupe de Daurengue, localisée à environ 400 m au Nord-Ouest de celle deRoussargue (carte de localisation ci-avant), la série est différente.

Cette coupe est corrélée à celle de Roussargue par le bas grâce à la surface dediscontinuité du sommet des calcaires d'âge Berriasien, et par le haut en fonction de labarre calcaire surmontant les marnes silto-quartzeuses de A5.

La série de la coupe de Daurengue débute au-dessus de la discontinuité basale parquelques dizaines de centimètres de calcaires de couleur beige à brun foncé, de texturesmudstone à wackestone, contenant quelques grains noircis ("cailloux noirs" de petitestailles).

Au-dessus, repose une barre massive, épaisse de 7 à 8 m, de calcarénite de couleurrousse par oxydation, sans quartz. Cette barre est constituée de l'empilement de rides,mégarides et dunes (plusieurs sens de courant ayant été enregistrés), d'amplitudemaximale de 80 cm, et à litages internes arqués à leurs bases. Les surfaces de troncatureaux sommets de ces corps témoignent de leurs réactivations. Des dépôts micritiques,épais de 5 à 10 cm, finement laminés horizontalement, qui semblent correspondre à desdépôts de basse énergie, reposent fréquemment sur les surfaces de réactivation de cescorps. Les calcarénites s'affinent à leur sommet sur une épaisseur de 3 à 5 m. Cescalcarénites fines, affleurant en particulier dans le talweg au-dessus du virage, sontfaiblement glauconieuses et contiennent des débris charbonneux.

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Annexes

220

Il semblerait que les différences observées entre les coupes de Daurengue et deRoussargue soient, d'une part liées aux forts reliefs de la discontinuité basale (terminantles calcaires d'âge Berriasien), et d'autre part liées à des passages latéraux de faciès.

Ainsi, l'absence de SPF4 et des calcarénites sus-jacentes (sous-unité inférieure deA5) pourrait être liée aux reliefs du substratum, la coupe de Daurengue correspondantalors à un point haut, peut être hors d'eau. L'absence de SPF5 pourrait être liée à unecourantologie trop importante à l'endroit de la coupe de Daurengue, ne permettant pas auxrudistes de s'installer (passage latéral de faciès). Ou bien encore l'ensemble de la série dela coupe de Daurengue pourrait correspondre à la seule sous-unité supérieure de A5décrite dans la coupe de Roussargue.

Vue d'ensemble de la coupe de Daurengue, le long de la route D45a. La barre massive calcarénitique decouleur rousse à l'affleurement, à corps sédimentaires issus de courants tractifs, surmonte des calcairesmicritiques de couleur beige, à grains noircis ("cailloux noirs") reposant eux-mêmes sur la discontinuitébasale. La barre calcarénitique s'affine à son sommet où elle contient de la glauconie et des fins débrischarbonneux (au-dessus du virage).

Détail des dépôts micritiques de faibleénergie reposant sur une surface deréactivation au sommet d'un corpssédimentaire à litages internes obliques.

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Rudsto

ne

Floatst

one

Grains

tone

Packs

tone

Wac

kesto

ne

Mud

stone

Ech

elle

(m

)

Coupe

Séq. élémen-taires et prof.

de dépôt

Mésoséq.et cortègesde dépôt

05 m

10 m

F1 F2 F3 F4 F5

Groupes defaciès hors reséd.

0

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40

fracture

D4

D5

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Annexes

222

A.5. Coupe des Pics des Corbeaux

a) Localisation

La coupe se situe le long d'une pisteforestière sur le flanc nord-ouest de la barredes Pics des Corbeaux, à environ 600 m auNord du Pic de Bertagne, point culminant duMassif de la Ste Baume (coordonnéesLambert (III) de la coupe : X = 871,8 à 872,0et Y = 3118,6). La base de la coupe se situeà l'Ouest, le sommet à l'Est. Le pendage esttrès redressé.

b) Description

Cette coupe, épaisse de 38 m, est faite de l'empilement de SPF4, A5 et SPF5.Le contact avec les calcaires d'âge Berriasien étant masqué, la coupe débute à

environ 1 m au-dessus des derniers calcaires visibles par des calcaires marneux, decouleur verte, comprenant des débris de nérinées et de Radiolitidae. Au-dessus se trouveun banc de calcaire wackestone, épais de 20 à 30 cm, à traces de dessiccation et depassages de racines, lui même surmonté par environ 2,5 m de calcaire marneux decouleur verte à noire, avec de nombreuses coquilles blanches de bivalves etgastéropodes. Tout cet ensemble, depuis la base de la coupe semble être l'équivalent descalcaires de milieux saumâtres de la base de la coupe de Roussargue.

La coupe se poursuit par un ensemble calcaire de plate-forme à rudistes,chaetétidés, coraux, nérinées, d'une épaisseur de 15 m, constitué de 3 barres calcairesmassives séparées par des calcaires à débit noduleux. Les bases de ces barres ont livréVaccinites praegiganteus, V. giganteus et un individu évolué de grande taille de V.petrocoriensis, semblable à celui trouvé dans la coupe de Roussargue. Cet ensemblecalcaire correspondrait à SPF4 (d'après les rudistes plus la succession des unités etséquences de plate-forme sur l'ensemble de la coupe). SPF4 se termine ici par descalcaires de texture wackestone à "cailloux noirs".

Au-dessus se trouve 4 à 5 m de calcarénites glauconieuses, de couleur rousse paroxydation. Il s'agit vraisemblablement de la première sous unité de A5.

SPF5 correspond à une barre calcaire bioclastique épaisse d'environ 3 m. Ellecontient entre autres de nombreux rudistes dont Vaccinites praegiganteus, V. giganteus et1 V. corbaricus. De texture grainstone dominante, SPF5 se termine par des calcairesmoins bioclastiques, de texture packstone.

Des calcarénites glauconieuses, de couleur rousse par altération, repose sur SPF5.Ces dernières, riches en entroques et en concrétions d'algues rouges, pourraientcorrespondre à la sous-unité supérieure de A5, considérée comme représentant lemaximum d'approfondissement. Au-dessus se trouve l'épaisse barre calcaire constituantles Pics des Corbeaux, renfermant à sa base de nombreux organismes de milieux deplate-forme ouverte sur le large marin, Hippuritidae, plagioptychus, coraux branchus,algues rouges, entroques ...

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Coupe

Séq. élémen-taires et prof.

de dépôt

Mésoséq.et cortègesde dépôt

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F1 F2 F3 F4 F5

Groupes defaciès hors reséd.

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TURONIEN

CRETACE inférieurDiscordance

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Annexes

224

B. Les coupes de bassin

B.1. Coupe du Grand Caunet

a) Localisation

La coupe a été levée le long de la routedépartementale D3 et en contrebas de laroute dans le "Mauvais Vallon", à environ 1km à l'W-SW du Grand Caunet (entre lesflèches noires (coordonnées Lambert (III) : X= 869,8 et Y = 3108,9). La base de la coupeest au Nord, le sommet est au Sud.

b) Description

La série de bassin débute par l'unité A4 qui repose sur une surface irrégulière,souvent perforée et fracturée, au sommet de SPF3, faite de calcaires packstones-grainstones à rudistes. Localement, une brèche, à éléments calcaires de taillecentimétrique et à matrice calcarénitico-quartzeuse, est intercalée entre SPF3 et A4.

A4 est constituée de 2,5 m de calcarénites rousses à grains de quartz et glauconie,agencées en corps sédimentaires concavo-convexes d'une épaisseur maximale de 20 cmpour environ 1 m de longueur d'onde. Les litages internes, bien que peu visibles, sontsurtout en accrétion verticale. Quelques terriers les recoupent. A4 contient de nombreuxdébris d'échinodermes et quelques rhynchonelles. La microfaune, abondante, est surtoutcomposée de foraminifères benthiques et de bryozoaires, et de quelques foraminifèresplanctoniques (Fig. 7).

La surface de contact entre A4 et RSC4 est irrégulière et tronque les corps concavo-convexes de A4.

RSC4, épaisse d'environ 2 m, est une brèche hétérométrique à éléments calcairesdominants et à matrice calcaire à grains de quartz et glauconie. Les éléments sont deslithoclastes calcaires de différentes textures et des bioclastes de Radiolitidae etHippuritidae, de coraux, de chaetétidés, de concrétions d'algues rouges. Cette brèchegranodécroissante est composée de 3 à 4 séquences de dépôts, elles aussigranodécroissantes.

A5 est faite de calcarénites quartzo-glauconieuses en corps concavo-convexes et derides et mégarides pouvant atteindre une dizaine de mètres de longueur d'onde jusqu'à lacote 17 m. Les foraminifères sont abondants, dont des formes planctoniques.

A la cote 17 m, un banc épais de 70 cm est convoluté et parfois fait d'une brèchemonogénique.

Au-dessus de la cote 17 m, les calcarénites passent à des marnes silteuses à grainsde quartz et de glauconie. En plus d'une microfaune de milieu ouvert sur le large marin(Fig. 7), A5 a livré, aux environs de la cote 20 m, Peroniceras tricarinatum (espèced'ammonite déjà récoltée et décrite dans ce secteur par Collignon et al., 1979).

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?

Uni

tés

Séd

imen

taire

s

Ech

elle

(m

)Coupe Caractères majeurs

Interprétation en termesde processus etmilieu de dépôt

Groupes defaciès hors reséd.

Profondeurde dépôt

F4 F5 F6 F7 F8

0-5

m

50 m

100

m

0

5

10

15

20

SP

F3

A4

RS

C4

A5

Calcaire packstone - grainstoneà rudistes

Calcarénite quartzeuse rousse, peu glauconieuse, à litages concavo-convexes mamelonnés

Oscillation en milieu subtidal profond

Mass-flow évolutif

Oscillation due à la houle

Plate-forme carbonatée

Brèche polygénique granodécroissante à éléments calcaires hétérométriques, à rudistes, matrice packstone à grains de quartz

Calcarénite quartzeuse rousse à glauconie, en corps concavo-convexes mamelonnés de longueur d'onde de l'ordre du mètre en accrétion verticale

Observation continue impossible, mais pas de changements de faciès d'après les affleurements présents

Litages à dominante obliquetangentielle, à mégarides de plusieurs mètres de longueur d'onde

Passage des calcarénites quartzeuses à litage horizontal, à des marnes silto-quartzeuses et glauconieuses

Décantation et traction en dessous de la zone d'action de la houle

Thixotropie due soit à l'action de la houle, soit à l'action de séismes

Traction par courant unidirectionnel de direction dominante sud-est nord-ouest, en milieu subtidal

Banc convoluté et brèche monogénique calcarénitico-quartzeuse

Var. niveaumar. relatif

Bai

sse

Mon

tée

D3

D4

Peroniceras tricarinatum

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Annexes

226

B.2. Coupe de Ceyreste Nord

a) Localisation

La coupe, située à 100 m au Sud-Est de celledu Grand Caunet, a été levée en bordure dela route D3 au Nord de Ceyreste(coordonnées Lambert (III) : X = 868,9 à869,9 et Y = 3108,5 à 3108,8). La base de lacoupe est à l'Ouest, le sommet est à l'Est.

b) Description

La coupe est constituée de l'empilement des mêmes unités que celles du GrandCaunet, mais ici continues sur plusieurs dizaines de mètres.

SPF3 est faite de calcaire packstones à grainstones, à nombreux rudistes, dontVaccinites petrocoriensis, V. praegiganteus et Durania cornupastoris, à chaetétidés,coraux, nérinées, concrétions de rhodophycées ... Une brèche à cailloux noirs, épaisse dequelques dizaines de centimètres se suit sur plus de 100 m. SPF3 se termine par unesurface fracturée et perforée dont les cavités sont remplies par les calcarénites sus-jacente de A4. Localement, une brèche sépare SPF3 de A4. Cette brèche, d'uneépaisseur maximum de 2,5 m, est polygénique et hétérométrique, à éléments surtoutcalcaires de plate-forme et à matrice calcarénitico-quartzeuse et glauconieuse. La brècheest composée de séquences de dépôts (8 au maximum), granocroissantes à leur basepuis granodécroissantes. Ces séquences sont regroupées en une séquence d'ordresupérieure granodécroissante.

A4, épaisse d'environ 2,5 m, est faite de calcarénites rousses à grains de quartz etglauconie très arrondis. Elle est constituée de l'empilement de bancs horizontaux épais dequelques centimètres à 40 cm à rares litages visibles horizontaux. A4 se termine par unesurface irrégulière issue d'érosion sur laquelle repose RSC4.

RSC4, de même composition que dans la coupe du Grand Caunet, est ici constituéede 3 séquences de dépôts strato- et granodécroissantes menant de calcirudites à blocs àdes calcarénites quartzo-glauconieuses. Elle contient par endroits des olistolithes de taillemétrique. La dernière séquence, la moins épaisse est recouverte par les calcarénitesquartzo-glauconieuses rousses de A5.

A5 est identique à ce qu'elle est dans la coupe du Grand Caunet, avec cependantune épaisseur plus grande de sa partie inférieure calcarénitique. Le passage à la partiesupérieure marno-silteuse se fait aussi par l'intermédiaire d'un banc convoluté bréchique.Les nombreuses directions de courants relevées sur les structures tractives (parfois degrande taille) donnent un sens moyen d'environ N95.

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Uni

tés

Séd

imen

taire

s

Ech

elle

(m

)Coupe Caractères majeurs

Interprétation en termesde processus etmilieu de dépôt

Groupes defaciès hors reséd.

Profondeurde dépôt

F4 F5 F6 F7 F8

0-5

m

50 m

100

m

0

5

10

15

20

25

30

35

SP

F3

A4

RS

C4

A5

Calcarénite quartzeuse rousse à grains de glauconie, pouvant être décalcifiée

Trois bancs stratodécroissants de brèche polygénique granodécroissante à éléments calcaires hétérométriques, à matrice calcarénitique quartzeuse et glauconieuse

Calcarénite quartzeuse rousse, glauconieuse, pouvant être décalcifiée, à laminations principalement ondulantes, de 50 centimètres de longueur d'onde maximale

Litages obliques plans

Litages obliques sigmoïdes

Litages obliques tangentiels

Brèche à cailloux noirs

Calcaire packstone - grainstone à chaetétidés, rudistes et gastéropodes

Surface perforée (SP) ou brèche calcaire granodé-croissante à matrice calcarénitico-quartzeuse

SP

Calcarénites moyennes à fines à litage horizontal dominant, parfois ondulant avec une longueur d'onde de l'ordre de 10 ou 20 centimètres

Litages obliques tangentiels

Banc convoluté

Passage des calcarénites quartzeuses à des marnes silteuses riches en quartz et glauconie

Marnes silto-quartzeuses et glauconieuses

Calcarénite quartzeuse riche en glauconie

Traction par courant unidirec-tionnel de direction moyenne N85 en milieu subtidal

Traction par courant unidirec-tionnel de direction moyenne N110 en milieu subtidal

Traction en milieu calme peu affecté par la houle

Mass-flow évoluant en courant de turbidité haute densité puis basse densité

Plate-forme carbonatée en place

Décantation et traction en milieu calme en dessous de la zone d'action de la houle

Décantation et traction en milieu calme en dessous ou à la limite de la zone d'action de la houle

Traction par courant unidirec-tionnel de direction moyenne N100 en milieu subtidal

Thixotropie due soit à l'action de la houle, soit à l'action de séismes

Bréchification par reprise de faciès d'émersion

Var. niveaumar. relatif

Bai

sse

Mon

tée

?

D3

D4

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Annexes

228

B.3. Coupe de la Carrière Cidale

a) Localisation

La coupe est l'addition d'un levé fait en bordure d'uneroute interne à la Zone Industrielle Athélia au Nord deLa Ciotat (flèche inférieure), et d'un levé fait dans lacarrière Cidale en exploitation (coordonnées Lambert(III) : X = 865,5 à 865,6 et Y = 3106,1 à 3106,7).

b) Description

Sont présentes les unités RSC2, A3, RSC3, A4, RSC4 et la base de A5.

RSC2 correspond à un olistolithe calcaire issu de la plate-forme. La texture varieentre packstone et grainstone, la faune est abondante et composée de nombreux rudistes,essentiellement des radiolitidae (Durania et Biradiolites), de débris d'échinides et decrinoïdes, de coraux, de gastéropodes ... Au sommet de l'olistolithe, une séquence débutepar une forte densité de Biradiolites en position de vie sur une épaisseur de 20 à 50 cm,ces organismes étant ensuite couchés, puis se poursuit par des faciès à Durania et setermine avec des calcaires à articles de crinoïdes. Cette séquence marque unapprofondissement. L'olistolithe se termine par une surface irrégulière, à perforationsremplies par les calcarénites quartzeuses de A3 sus-jacente.

A3 est faite de calcarénites rousses quartzo-glauconieuses, agencées en structuressédimentaires concavo-convexes et structures à litages obliques. Les calcarénitescomprises entre la cote 10 et 13 m sont plus fines que dans le reste de l'unité et les corpsconcavo-convexes y sont dominants. Quelques terriers recoupent les structuressédimentaires. Au sommet de l'unité, dans les 60 cm situés sous les brèches de RSC3,les bancs sont fortement déformés.

La Carrière Cidale est la coupe de référence de RSC3 car c'est là que sonorganisation interne a été définie. RSC3, épaisse de 15 m, présente successivement 4faciès : une brèche grossière inorganisée, une brèche organisée, des calcarénites et descalcisiltites.

- La brèche de base grossière est polygénique, hétérométrique et inorganisée àéléments essentiellement de nature calcaire de différentes textures et à bioclastes derudistes dont de nombreux Vaccinites petrocoriensis, V. rousseli, quelques V.praegiganteus, Hippurites sp., Durania, de chaetétidés, de nérinées, de coraux et desentroques. Les éléments ont une taille généralement comprise entre 5 et 10 cm maispeuvent être des olistolithes de quelques mètres de longueur. Un olistolithe épaisd'environ 4 m affleure au sommet de la coupe du bord de route ainsi que le bloc de brèchepréalablement induré avant sa reprise dans RSC3 et dont des échantillons ont été étudiésdu point de vue diagénétique ( D3/RSC3 Chap. 3). Un autre olistolithe de taille plus grande

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Annexes

229

affleure en bordure de la piste forestière de Roumagoua en contrebas de la CarrièreCidale. La matrice est calcarénitique quartzo-glauconieuse .

- La brèche organisée est nettement moins grossière et composée d'élémentsessentiellement calcaires, de taille pluricentimétrique (rarement plus de 5 cm). La matriceest calcarénitique quartzeuse et glauconieuse. Cette brèche est organisée en 4séquences de dépôts, épaisses de 70 cm chacune et dont les 10 à 15 premierscentimètres sont granocroissants tandis que le reste est granodécroissant jusqu'à passerà une microbrèche, voire à une calcarénite quartzo-glauconieuse. Cette brèche organiséecontient la même faune que la brèche inorganisée basale.

- Les calcarénites, à 10 - 15 % de quartz et de glauconie, étaient historiquementexploitées pour la taille de pavés dans la région de La Ciotat, d'où leur nom de "grès àpavés". Les calcarénites sont empilées en une vingtaine de bancs stratodécroissants,d'une épaisseur de 70 cm à la base à une épaisseur de 5 cm au sommet. Les bancs sontgranodécroissants, individuellement et dans leur ensemble. Ils sont séparés par de finsinterbancs marno-silteux plus épais (jusqu'à 2 cm) et légèrement ondulants vers le haut.

- Les calcisiltites contiennent des grains de quartz, des débris charbonneux, denombreux spicules de spongiaires, des foraminifères planctoniques, des foraminifèresbenthiques mal conservés ainsi que de rares ostracodes. Leur épaisseur est compriseentre 20 et 30 cm. Leur première moitié est à laminations horizontales épaisses de 1 à 2mm. Leur seconde moitié est aussi à fines laminations, mais ondulantes à figures de ridesdissymétriques de 1 cm d’amplitude pour 8 cm de longueur d’onde au maximum. Cesfigures, bien visibles au sommet NE de la carrière, indiquent un sens de courant SE-NW.Les calcisiltites passent à un lit marneux très friable, épais de quelques centimètres ànombreuses pistes biologiques dont la forme cf. Gyrochorte, visibles au sommet NE de lacarrière. Ce sont les seules traces d’activité biologique observées dans RSC3. Cescalcisiltites sont reprises sous forme de galets mous à la base de A4.

Des fentes de tension de direction N0 à N30, larges de 3 à 5 cm, profondes de 0,2 à1m, affectent les calcisiltites. Le remplissage de ces fentes de calcarénites quartzo-glauconieuses de A4 déterminent de petits “dykes neptuniens”.

A4 est essentiellement faite de calcarénites, rousses en altération, riches en quartzet en glauconie, disposées en mégarides et corps concavo-convexes. Les corps concavo-convexes mamelonnés, en accrétion verticale dominante, à litages internes ondulants,rarement obliques, sur une épaisseur de 3 m, forment la quasi totalité de A4 dans lacarrière Cidale. Ces corps sont peu érosifs. Le pourcentage de quartz est de 45 à 50 % etparfois supérieur à 50 %. Des débris charbonneux, de taille millimétrique à centimétriqueet parfois pluricentimétrique, sont nombreux, surtout concentrés dans les 15 premierscentimètres de A4. Des graviers quartzitiques et calcaires accumulés en petits bancs,ainsi que des débris de rudistes, surtout de Radiolitidae. La microfaune est composée deforaminifères benthiques, certains mal conservés et visiblement remaniés de la plate-forme carbonatée, et d'autres mieux conservés comme Dorothia sp. et Lenticulina sp., deforaminifères planctoniques dont Archaeoglobigerina blowi, Globotruncanidae, Whiteinellasp., de nombreux bryozoaires et de Calcisphaerulidae. La microflore est presqueexclusivement constituée de rhodophycées.

RSC4 est épaisse de 1 à 3 m. Le passage de A4 à RSC4 se fait sur environ 1 cmd'épaisseur, où le matériel des deux unités est mélangé. RSC4 est une brèchepolygénique, hétérométrique, formée de 2 à 3 séquences élémentaires de dépôtsgranodécroissantes regroupées en une séquence d’ordre supérieur granocroissante puis

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Annexes

230

granodécroissante. Dans le dernier quart de l'unité apparaissent des rides de courant àlitages obliques tangentiels que soulignent des alignements de graviers. Les élémentssont calcaires, rarement calcarénitico-quartzeux, avec de nombreux débris silicifiés derudistes (bouquets d'Hippurites, Vaccinites, Radiolitidae) et de chaetétidés. La matrice,calcarénitico-quartzeuse et peu glauconieuse, contient une microfaune remaniée identiqueà celle des éléments calcaires, plus une microfaune en place composée de Dorothia sp.,de foraminifères planctoniques (Globotruncanidae, Marginotruncana sp. aff. sigalischneegansi, Whiteinella aff. brittonensis) et Calcisphaerulidae. Cette microfaune en placeest caractéristique d’un milieu externe, ouvert, circalittoral.

Seule la base de A5 affleure au sommet de la Carrière Cidale et, au NE, dans laCarrière Bevali. Elle y présente un faciès similaire à celui de A4, de calcarénites trèsquartzeuses parfois riches en glauconie, à structures concavo-convexes et à mégarides àlitages obliques.

RSC4 entre A4 et A5 dans la carrière Cidale. Différentes séquences de dépôts sont reconnaissables.Les deux cartouches représentent :- la base érosive de la coulée turbiditique. A petite échelle (détail encadré) la reprise du matériel de A4 ne sefait que sur 1 cm. A grande échelle (ensemble de la figure) l'érosion peut affecter le sommet de A4 sur 1 md'épaisseur ;- les litages obliques tangentiels dans la brèche, soulignés par les concentrations de graviers.

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Uni

tés

Séd

imen

taire

s

Ech

elle

(m

)Coupe Caractères majeurs

Interprétation en termesde processus etmilieu de dépôt

Groupes defaciès hors reséd.

Profondeurde dépôt

F4 F5 F6 F7 F8

0-5

m

50 m

100

m

0

5

10

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20

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30

35

RS

C2

A3

RS

C3

A4

RSC4

A5

Olistolithe calcaire grainstone à rudistes, bivalves, nérinées, chaetétidés, échinodermes

Forte densité de Biradiolites en position de vie

Surface perforée glauconieuse

Calcarénite quartzeuse grossière rousse, à corps sédimentaires concavo-convexes et litages ondulants

Augmentation des litages obliques plans et tangentiels, les corps sont encore souvent repris en structures ondulantes

Corps calcarénitiques déformés, convolutés

Bloc de brèche antésédimen-taire avec dolomie ankéritique

Brèche polygénique à éléments calcaires et matrice calcaréni-tique à quartz et glauconie

Olistolithe calcaire packstone

Brèche calcaire

Bancs bréchiques granocrois-sants puis granodécroissants, à éléments calcaires et matrice calcarénitique riche en quartz

Calcarénite quartzeuse et peu glauconieuse, en bancs horizontaux stratodécroissants et granodécroissants, avec apparition d'une fine lamination horizontale au sommet de la séquence de dépôt

Calcisiltite très finement laminée

Apparition de petites rides de courant

Calcarénite quartzeuse avec reprise de galets mous

Calcarénite quartzeuse et glau-conieuse rousse, à corps sédi-mentaires concavo-convexes, et litages obliques ou ondulants

Brèche polygénique granodé-croissante à éléments calcaires hétérométriques et à matrice calcarénitico-quartzeuse

Calcarénite quartzeuse et glauconieuse fine, à litages ondulants

Mass-flow évolutif

Remaniement de brèche déjà indurée coulée de débris

Chute de blocs déformant le substrat

Traction par courant unidirec-tionnel repris par la houle

Oscillation en milieu subtidal profond

Remaniement d'olistolithes calcaires de plate-forme

Olistolithe de plate-forme carbonatée

Mass-flow évolutif: coulée de débris à turbidites haute densité

Mégarides reprises par la houle

Traction et reprises sédimen-taires par courant unidirectionnel

Bouffées turbides de faible densité

Succession d'arrivées turbidi-tiques de plus en plus fines

Courants de turbidité haute densité amalgamés

Var. niveaumar. relatif

Bai

sse

Mon

tée

D3

D4C

arri

ère

Cid

ale

Bor

d de

rou

te

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Annexes

232

B.4. Coupe des Carrières

a) Localisation

La coupe a été relevée dans l'une des plus grandescarrières au Nord de l'échangeur autoroutier de LaCiotat, sur les hauts de la Zone Industrielle Athélia. Lacarrière est aujourd'hui occupée par une usineconstruite durant la période de préparation de cettethèse. Une coupe similaire peut cependant être levéeen différentes anciennes petites carrières comprisesdans un secteur de coordonnées Lambert (III) : X =864,6 à 865,1 et Y = 3105,7 à 3106,3.

b) Description

Dans cette coupe affleurent le sommet de A3, l'intégralité de RSC3 et la quasi-totalitéde A4.

Seuls les 50 derniers centimètres de A3 affleurent dans un recoin nord de la carrière.Il s'agit d'une calcarénite quartzeuse rousse riche en glauconie, grossière à graviers dequartz.

RSC3, d'une épaisseur totale de 12 m, débute par un banc épais de 1,5 m de brèchepeu organisée, sauf au sommet. Les éléments sont surtout de nature calcaire de la plate-forme mais aussi des cailloux noirs, de nombreux bioclastes de rudistes (surtout Durania),de chaetétidés, de coraux, de nérinées (parfois nombreuses), ainsi que de rares débrisd'échinides. La matrice est calcarénitique et contient un faible pourcentage de quartz et deglauconie. Dans les 25 derniers centimètres de ce banc, la brèche devientgranodécroissante. Au-dessus, une brèche organisée à dominante calcaire correspond audeuxième faciès de RSC3 décrit dans la Carrière Cidale. Cette brèche est composée de 4séquences granocroissantes à leur base puis granodécroissantes. L'ensemble de cesséquences est granodécroissant et passe à une microbrèche calcaire à matricecalcarénitico-quartzeuse et glauconieuse. Les 9 m suivants sont des calcarénitesquartzeuses (jusqu'à 15 %) et glauconieuses en bancs grano- et stratodécroissantsséparés par des interbancs marno-silteux s'épaississant vers le haut, tout comme RSC3dans la Carrière Cidale. Certains bancs contiennent de nombreux galets mous de marnessilteuses sombres à microfaune de milieux internes. Certains de ces "galets" mous ontplusieurs dizaines de centimètres de long et jusqu'à 20 cm de haut. L'ensemble des bancscalcarénitiques est aussi granodécroissant et passe aux calcisiltites terminales de RSC3.Ces calcisiltites ont un sommet irrégulier, ce qui indique qu'elles ont été remaniées.

A4, épaisse d'au moins 13 m, est faite de calcarénites avec 45 à 50 % de quartz etavec de la glauconie. Les 3 premiers mètres sont agencés en corps concavo-convexesd'une longueur de l'ordre du mètre. Les 10 mètres suivants montrent de nombreusesstructures tractives, à litages internes tangentiels à la base (3D) et à surfaces deréactivation, de la taille des mégarides et des dunes (amplitudes de 1,5 m pour 20 m delongueur d'onde).

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Ech

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(m

)Coupe Caractères majeurs

Interprétation en termesde processus etmilieu de dépôt

Groupes defaciès hors reséd.

Profondeurde dépôt

F4 F5 F6 F7 F8

0-5

m

50 m

100

m

0

5

10

15

20

25

RS

C3

A4

A3

Brèche polygénique granodé-croissante à éléments calcaires hétérométriques, à matrice calcarénitique quartzeuse et glauconieuse

Calcarénite quartzeuse et glauconieuse, en bancs horizontaux stratodécroissants et granodécroissants, avec apparition d'une fine lamination horizontale au sommet de la séquence de dépôt

Calcisiltites très finement laminées de manière ondulante

Lamines surtout horizontales etparfois ondulantes dans les interbancs

Calcarénite quartzeuse rousse, à glauconie, corps sédimen-taires concavo-convexes de l'ordre du mètre

Convolutes

Calcarénite quartzeuse rousse, à glauconie, corps sédimen-taires de 15 à 20m de longueur d'onde pour 1,5m d'amplitude, à litages obliques tangentiels à la base

Calcarénite quartzeuse et glauconieuse rousse

Traction par courant fort en milieu subtidal

Oscillation due à la houle

Succession de dépôts turbiditiques de plus en plus fins

Mass-flow évoluant en courant de turbidité haute densité

Bouffées turbides basse densité

Thixotropie due soit à l'action de la houle, soit à l'action de séismes

Var. niveaumar. relatif

Bai

sse

Mon

tée

D3

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Annexes

234

B.5. Coupe de l'autoroute A50

a) Localisation

La coupe a été relevée en bordure de l'autoroute A50entre la Pas de Belle-Fille et l'échangeur autoroutier deLa Ciotat. Elle est composée de 3 sections longues de200 à 700 m et parfois hautes de près de 50 m,comprises dans une aire de Lambert (III) : X = 863,7 à865,0 et Y = 3105,7 à 3106,7.

b) Description

La coupe offre des affleurements de grande dimension de RSC2, A3, RSC3 et A4.Le sommet de A2 est visible et RSC4 affleure localement à l'Est du péage.

Le sommet de A2 est grossier à calcirudites quartzeuses et glauconieuses, àgraviers de taille centimétrique. Quelques mégarides sont visibles au Sud-Ouest du Boisde Mentaure.

Un olistolithe calcaire de RSC2 repose directement sur A2 au Nord-Ouest de latranchée du Bois de Mentaure où RSC2 correspond à une seule séquence de dépôt surses 50 premiers mètres. L'épaisseur totale de RSC2 est de 70 m. Il s'agit d'une brèchepolygénique et très hétérométrique, à olistolithes, à éléments essentiellement calcaires dedifférentes textures. Certains olistolithes présentent des séquences de dépôtscaractéristiques de milieux de plate-forme interne (calcaires marneux à Discorbidae parexemple). Les olistolithes sont disposés de manière chaotique, certains d'entre eux, longsde plus de 10 m, "flottant" au sein de la brèche. Quelques éléments sont calcarénitico-quartzeux et glauconieux, de couleur rousse, identiques aux faciès des unitésautochtones. La matrice est calcarénitique, à faible pourcentage de grains de quartz (leplus fort à la base) et de glauconie. RSC2 est granodécroissante dans son ensemble.

A3, épaisse de 34 m, est faite de calcarénites rousses, quartzo-glauconieuses, avecsouvent plus de 40 % de quartz. Elle est constituée de corps sédimentaires concavo-convexes de longueur métrique et de corps issus de courants tractifs principalement de lataille des mégarides. Ces corps sont parfois recoupés par des bancs grossiers,microconglomératiques, épais de quelques centimètres, de même composition que lesunités RST. Quelques bancs présentent des litages convolutés.

RSC3, dans les coupes de la Carrière Cidale et des Carrières est granodécroissanteet stratodécroissante, depuis une brèche grossière et peu organisée à la base jusqu'à descalcisiltites au sommet.

A4, calcarénitico-quartzeuse et glauconieuse, est identique à A3.RSC4, peu développée, n'est épaisse que de 2 à 3 m, et faite d'une brèche

essentiellement calcaire, à débris de rudistes. Cette brèche est granodécroissante dansson ensemble.

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Uni

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Séd

imen

taire

s

Ech

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(m

)Coupe Caractères majeurs

Interprétation en termesde processus etmilieu de dépôt

Groupes defaciès hors reséd.

Profondeurde dépôt

F4 F5 F6 F7 F8

0-5

m

75 m

150

m

0

10

20

30

40

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70

80

90

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110

120

130

RS

C3

A4

A3

RS

C2

A2Calcirudite quartzeuse et glauconieuse

Mégabrèche polygénique granodécroissante à éléments calcaires et olistolithes provenant de la plate-forme carbonatée. La matrice est calcarénititique de plus en plus quartzeuse vers la base de la séquence

Brèche granodécroissante contenant de plus en plus de quartz et de glauconie dans la matrice

Calcarénite quartzeuse

Brèche polygénique granodé-croissante à éléments calcaires et à matrice calcarénitique quartzeuse et glauconieuse

Calcarénite quartzeuse et glauconieuse granodécroissante et stratodécroissante

Calcisiltite

Calcarénite quartzeuse rousse, à grains de glauconie, à mégarides

Calcarénite quartzeuse rousse à grains de glauconie. Les corps sont principalement des méga-rides de l'ordre de la dizaine de mètres de longueur d'onde

Banc déformé (convolutes)

*

* Recoupement par des arrivées détritiques à graviers de

quartzite*

Mass-flow évoluant en courant de turbidité de haute densité

Traction par courant unidirectionnel en milieu subtidal

Courant de turbidité de haute densité amalgamés

Succession d'arrivées turbiditiques de plus en plus fines

Traction par courant unidirec-tionnel en milieu subtidal

Echappement d'eau

Courants de turbidité haute

densité*

Var. niveaumar. relatif

Bai

sse

Mon

tée

D2

D3

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Annexes

236

B.6. Coupe de la D559

a) Localisation

La coupe a été relevée de part et d'autre de la routedépartementale D559, dans les environs du quartier deCastel-Joli, au Nord-Ouest, pour sa base et dans unecarrière désaffectée, au Sud-Est pour son sommet(coordonnées Lambert (III) : X = 864,3 à 864,6 et Y =3105,0).

b) Description

La coupe montre RSC2, A3, RSC3 et une partie de A4.Le sommet de RSC2 correspond au toit d'un olistolithe calcaire, à fort pendage,

affleurant à l'embranchement entre la route menant au quartier de Castel-Joli et la D559.L'olistolithe se termine par une surface à perforations remplies par les calcarénitesquartzeuses de A3 sus-jacente. Par endroits, la surface est plaquée d'une brèche àéléments calcaires dominants et matrice calcarénitico-quartzeuse.

A3, épaisse d'environ 10 m, est faite de calcarénites et de calcirudites quartzo-glauconieuses, de couleur rousse par oxydation. Les structures sédimentaires sont surtoutdes HCS à accrétion principalement verticale et des mégarides à litages obliques plans outangentiels à leurs bases.

RSC3, épaisse de 10 à 11 m, est un peu moins grossière que dans les coupesprécédemment décrites. La brèche grossière inorganisée basale est quasiment absente,alors que la brèche organisée granocroissante puis granodécroissante est faite de 4 bancsépais d'une cinquantaine de centimètres chacun. La granodécroissance conduit à unemicrobrèche puis à des calcarénites (les calcisiltites sont absentes).

A4 débute par un banc, épais de 2,5 m, de calcarénites quartzo-glauconieuses,riches en entroques, à litages internes obliques de pendage vers N140 de 20 à 25°,tangentiels à leurs bases. L'amplitude de 2,5 m des litages montre que le corpscalcarénitique est une dune hydraulique. Ce banc présente quelques laminationsconvolutées. La suite de A4, calcarénitique, rousse par oxydation, avec environ 40 % dequartz, glauconieuse, est constituée de corps en mamelons et de quelques mégarides àlitages internes obliques sigmoïdes. Ces corps sont fréquemment recoupés par desbancs, épais de 40 à 60 cm, conglomératiques à matériel similaire à celui des RST dusecteur méridional. Ces bancs sont généralement granocroissants dans leurs premierscentimètres, puis granodécroissants.

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Uni

tés

Séd

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taire

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(m

)Coupe Caractères majeurs

Interprétation en termesde processus etmilieu de dépôt

Groupes defaciès hors reséd.

Profondeurde dépôt

F4 F5 F6 F7 F8

0-5

m

75 m

150

m

0

5

10

15

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30

RS

C3

A4

A3

RS

C2

Olistolithe calcaire packstone stratifié à fort pendage

Surface perforée ou bréchifiée

Calcirudite ou calcarénite de couleur rousse, à quartz et glauconie, à litage principa-lement ondulant et parfois oblique plan ou tangentiel

Brèche polygénique granodé-croissante à éléments calcaires hétérométriques et matrice calcarénitique très quartzeuse

Calcarénite quartzeuse et glauconieuse

Calcirudite en bancs grano-croissants puis granodécrois-sants contenant de nombreux grains de quartz

Calcarénite quartzeuse peu glauconieuse

Calcarénite quartzeuse et glauconieuse à entroques, à litages obliques tangentiels à la base, pouvant être déformés (laminations convolutées)

Calcirudite rousse à galets et graviers de quartzite permienne

Calcarénite quartzeuse rousse,à glauconie, à dominance de corps concavo-convexes

Calcirudite à galets permiens

Calcarénite quartzeuse rousse, à glauconie, à litages obliques sigmoïdes

Courant de turbidité haute densité amalgamés

Oscillation due à la houle

Remaniement d'olistolithes de la plate-forme carbonatée

Courant de turbidité haute densité

Oscillation due à la houle

Courant de turbidité haute densité

Traction par courant unidirectionnel plus échappements d'eau

Courants de turbidité

Traction par courant unidirectionnel

Turbidites basse densité

Var. niveaumar. relatif

Bai

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Mon

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D3 ?

? ?

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Annexes

238

B.7. Coupe du Pied des falaises

a) Localisation

La coupe a été relevée au pied des Falaises duSoubeyran dans les environs immédiats d'un arrachementde terrain, de couleur gris - bleuté, bien visible depuisCassis. Elle débute une dizaine de mètres sousl'arrachement, se poursuit au long de ses bordures puissuivant un sentier d'escalade (coordonnées Lambert (III) :X = 861,3 et Y = 3104,7).

b) Description

La coupe, épaisse d'une centaine de mètres, est la seule à montrer l'intégralité deA1, puis RSC1 et la base de A2.

A1 repose sur la discontinuité majeure irrégulière D0 au toit de grès de couleurjaune, souvent décalcifiés, riches en glauconie et en débris charbonneux, fortementbioturbés et à grand nombre de nodules soufrés. Le sédiment constituant le Romanicerasornatissimum trouvé non en place, en éboulis est ce même grès de sorte que cetteammonite a été repositionnée ici même dans ce faciès, quelques mètres sous D0(Floquet, comm. pers.). A1, épaisse de 75 m, débute par une barre gréseuse épaisse de 5m composée d'un empilement de corps sédimentaires, d'une amplitude comprise entre 1et 1,5 m et à litages internes obliques plans ou tangentiels à leurs bases. Les 25 msuivants sont des grès charbonneux bioturbés. Viennent ensuite 45 m de calcarénitesquartzo-glauconieuses constituées essentiellement de corps sédimentaires 2D et 3D d'uneamplitude pouvant atteindre 2,5 m. Certains bancs sont très bioturbés. A environ 5 à 10 mdu sommet de A1, 2 à 3 bancs pouvant avoir une épaisseur totale de 2 m, sont faits d'unebrèche polygénique à forte dominance calcarénitico-quartzeuse (matrice et éléments) et àorganismes de plate-forme carbonatée (Vaccinites, Plagioptychus, Radiolitidae, coraux).La base de cette brèche est considérée comme correspondant à la discontinuité D1. Lesommet de A1 présente des déformations de type convolutes et finit par une surfaceirrégulière issue d'érosion sur laquelle repose RSC1.

RSC1 est une brèche polygénique et hétérométrique, à olistolithes de plusieursdizaines de mètres de longueur. Elle est chaotique à sa base puis constituée de plusieursséquences de dépôts granodécroissantes et stratodécroissantes jusqu'à son sommet. Lesommet de ces séquences présente souvent des laminations horizontales puis obliquesde rides de courant ne dépassant pas 5 cm en amplitude et ainsi que des laminationsconvolutées (cf. Grosjean, 1997, coupe I et II, planche 12). Les éléments de RSC1 sontessentiellement calcaires, certains étant calcarénitico-quartzeux de couleur rousse, detype A1. La matrice est calcarénitique, riche en quartz (surtout à la base) et glauconieuse.

A2, épaisse d'environ 170 m dans les Falaises Soubeyrannes, débute par descalcarénites quartzo-glauconieuses, empilées en corps de faible amplitude dans lepremier mètre (moins de 5 cm) et d'une amplitude pouvant atteindre 1,5 m dans le restede l'unité. Localement A2 est une calcirudite de même nature silicoclastique.

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Uni

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Ech

elle

(m

)

Coupe Caractères majeursInterprétation en termes

de processus etmilieu de dépôt

Groupes defaciès hors reséd.

Profondeurde dépôt

F4 F5 F6 F7 F8

0 m

100

m

200

m

0

10

70

100

20

30

40

50

60

80

90

RS

C1

A2

A1

Mégabrèche polygénique hétérométrique à éléments dominants, calcaires mais aussi calcarénitico-quartzeux roux, à matrice calcarénitique quartzeuse. Des olistolithes sont présents à la base de l'unité, le sommet est formé de l'empilement de séquences bréchiques granodécroissantes

Convolutes

Calcarénite quartzeuse et glau-conieuse rousse, à dominance de corps sédimentaires à litages obliques 2D et 3D de type méga-rides (5 à 30 cm d'amplitude et jusqu'à 5 m de longueur d'onde) et dunes hydrauliques (jusqu'à 1,5 m d'amplitude pour plusieurs dizaines de mètres de longueur d'onde)

Affleurement inaccessible

Calcarénite quartzeuse et glauconieuse rousse à litages obliques dominants

Grès glauconieux roux à ciment calcaire, en bancs métriques successifs se terminant par des bioturbations

Banc gréseux très bioturbé

Grès fin de couleur jaune à gris-bleu, à ciment calcaire le plus souvent décalcifié, quelques bancs moins décal-cifiés sont en relief. Présence de débris charboneux ainsi que de nombreuses bioturbations le plus souvent sous forme de nodules soufrés

Grès fin glauconieux, jaune, à ciment calcaire, à corps sédi-mentaires 2D et 3D de grande taille (jusqu'à 1,5m d'amplitude)

Surface très glauconieuse

Grès glauconieux jaune, à ciment calcaire, à débris charbonneux et bioturbations soufrées

Calcarénite à calcirudite quartzeuse et glauconieuse rousse à litages obliquesdominants

Milieu réducteur

Mass-flow évolutif depuis des coulées de débris jusqu'à des courants de turbidité haute puis faible densité

Glissement des plus gros olistolithes sur le substratum

Déformation du substrat par surcharge sédimentaire

Traction par courants unidirectionnels

Traction et reprises sédimentaires par courants unidirectionnels

Traction par courants unidirectionnels

Remaniement important par bioturbation

Milieu réducteur

Ralentissement de la sédimentation

Traction par courants unidirectionnels

Var. niveaumar. relatif

Bai

sse

Mon

tée

D1

D0D0

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Annexes

240

B.8. Coupe de la Route des Crêtes

a) Localisation

La coupe, se superposant à celle du Pied desFalaises, a été relevée en bordure de la Routedes Crêtes reliant Cassis à La Ciotat par le Massifdu Soubeyran. La base de la coupe est au Nord,le sommet est au Sud (coordonnées Lambert (III) :X = 861,3 à 862,7 et Y = 3103,1 à 3104,8).

b) Contenu biologique général et datation

Les unités autochtones (A2 à A5) contiennent de très nombreux débrisd'échinodermes, des bryozoaires, des algues rouges, des Calcisphaerulidae, et denombreux foraminifères benthiques. Les foraminifères planctoniques sont rares et malconservés, surtout lorsque la fraction silicoclastique est élevée (groupe de faciès F6). Ende rares endroits des Falaises Soubeyrannes, A2 contient aussi des Rhynchonelles.

Les unités de resédimentation carbonatées présentent une faune et une microfaunetypiques de plate-forme carbonatée, non seulement dans les éléments des brèches maisaussi sous forme libre dans la matrice. Il n'est pas rare de trouver des foraminifèresplanctoniques dans les faciès les plus fins (calcisiltites) aux sommets desresédimentations.

Les unités sédimentologiques ont été datées à partir des foraminifères benthiques etplanctoniques, et des rudistes (unités de resédimentation carbonatées seulement).L'ensemble de ces faunes et microfaunes et les datations correspondantes sontprésentées dans le chapitre 1. Ainsi, une large partie inférieure de A1 est datée duTuronien moyen ; RSC1, A2, RSC2, RST1, A3, RST2 et RSC3 du Turonien supérieur ;RSC4, A5, RSC5 et RST4 du Coniacien inférieur à moyen. Des incertitudes demeurentpour A4 et RST3 dans lesquelles se situerait la limite Turonien-Coniacien.

c) Description

A2 et RSC2 sont ici les plus épaisses, respectivement de 170 m et plus de 70 m. Enrevanche, A3, RSC3, A4 et RSC4 sont moins épaisses ici que dans le secteur oriental dusynclinal du Beausset (Mont Caume).

A2, relevée en partie au sommet de la coupe du Pied des Falaises et en partie lelong de la Route des Crêtes, au-dessus du Pas de la Colle, n'a pas pu être analysée

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Annexes

241

partout en détail car elle affleure soit en falaises inaccessibles, soit en bordure de la route,mais avec des lacunes de visibilité. Son épaisseur est de 170 m en falaise (épaisseurrelevée à partir de photographies aériennes). Il s'agit essentiellement de calcarénitesquartzeuses et glauconieuses rousses par oxydation avec des intercalations decalcirudites, en corps sédimentaires 2D et 3D ainsi qu'en corps concavo-convexes,mamelonnés.

Le contact entre A2 et RSC2, comme celui entre A1 et RSC1, est irrégulier, issud'érosion, avec figures d'affouillement.

RSC2 est fait d'une brèche polygénique et hétérométrique, de même type que cellede RSC1, mais plus grossière. Le long de la Route des Crêtes et plus particulièrementdans les Falaises Soubeyrannes présentant des affleurements continus sur de grandesdistances, des olistolithes de près de 250 m de long occupent toute l'épaisseur de RSC2,soit plus de 70 m. RSC2 se divise ici en deux principales séquences de dépôts, lapremière étant beaucoup plus grossière et épaisse que la seconde. La brèche trèsgrossière dans la moitié inférieure de la première séquence devient granodécroissante ets'affine dans la moitié supérieure pour passer au faciès "grès à pavés" dans les deuxderniers mètres, sous le point coté 335 m le long de la Route des Crêtes. Ces "grès àpavés" constituent une plus grande épaisseur au sommet de la deuxième séquence dedépôt (environ 5 m) et présentent des laminations horizontales.

Les 2 séquences de dépôts de RSC2 sont séparées par environ 7 m de calcirudites-calcarénites silicoclastiques de couleur rousse par oxydation. Les 2,5 premiers mètressont les plus grossiers, à éléments silicoclastiques et à bioclastes de plate-formecarbonatée, agencés en séquences granodécroissantes. Les 4, 5 m suivants, moinsgrossiers, sont constitués d'une succession de corps à litages obliques, le plus souventtangentiels à la base, d'extension métrique. Ces corps ont entre 5 et 10 m de longueurpour une amplitude de 10 à 20 cm et sont séparés par des lits plus marneux de 5 à 10 cmde hauteur et à litages obliques.

A3, d'une épaisseur inférieure à 10 m, est faite de calcirudites à forte fractionsilicoclastique, dont des graviers gréseux et quartzitiques, empilées en corpssédimentaires 2D et 3D d'une amplitude de 10 à 30 cm, fréquemment recoupés par desbancs décimétriques de microconglomérats silicoclastiques.

La transition de A3 à RSC3 se fait en quelques centimètres ou tout au plus unevingtaine de centimètres où des éléments calcaires sont mélangés à une matrice de facièsidentique à celui de A3.

RSC3, épaisse de 25 m, comprend une brèche polygénique hétérométriqueglobalement granodécroissante sur toute son épaisseur, avec des éléments métriques à labase, puis des microbrèches passant à des calcarénites (faciès "grès à pavés") et descalcisiltites (faciès "safre") au sommet. RSC3 est composée d'un empilement de bancs àsurfaces horizontales correspondant à une succession de séquences de dépôts ellesmêmes granodécroissantes et stratodécroissantes. Les calcisiltites sommitales sontfinement laminées horizontalement et érodées à leur sommet. RSC3 est bien visible,depuis sa base jusqu'à son sommet, dans le virage sous le Belvédère de la Route desCrêtes.

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Annexes

242

RST3, ici superposée à RSC3, est faite de poudingues à olistolithes et à élémentssilicoclastiques très largement dominants et à matrice gréseuse. Cette unité présente deuxparties bien distinctes. La première est très grossière, à olistolithes provenant de RSC3,de A4 ou bien encore à olistolithes de poudingues présentant des séquences de dépôtsde foresets deltaïques. La seconde partie est faite de poudingues à élémentspluricentimétriques à décimétriques et parfois plus gros. Ces éléments sont agencés enséquences granodécroissantes au sommet de l'unité.

RSC4, épaisse d'environ 6 m, comprend à sa partie inférieure une brèche de mêmetype que celle de RSC3 mais à éléments moins grossiers. A la base les élémentscalcaires sont mélangés aux galets du poudingue du sommet de RST3, dans une matricecalcaire à grains de quartz. RSC4 est formée de 3 à 5 séquences de dépôtsgranodécroissantes regroupées en une séquence d'ordre supérieur granodécroissante.Elle se termine par un banc, épais d'environ 1 m, calcarénitico-quartzeux à laminationshorizontales parallèles (faciès "grès à pavés") passant à environ 40 cm de calcisiltitesquartzeuses à laminations faiblement ondulantes (faciès "safre").

A5 est faite de calcarénites et de calcirudites à forte fraction silicoclastique. Lescorps sédimentaires 2D et 3D avec des amplitudes pouvant atteindre 1 m, ainsi que lescorps concavo-convexes mamelonnés sont fréquents. Des bancs de poudingues de RST4recoupent A5 à plusieurs reprises.

RST4, faite de poudingues silicoclastiques, montre un maximum de développementdans les environs de la Grande Tête et du Sémaphore où elle atteint une épaisseur de 40m. Elle y est constituée d'une succession de séquences de dépôts granodécroissantes,mal exprimées, hormis quelques séquences intercalées dans A5 épaisses de 1 à 2 m et àsuivi latéral plurihectométrique. Des calcarénites rousses par oxydation, en mégarides etcorps mamelonnés, s'intercalent fréquemment dans les poudingues.

A environ 50 m au-dessus du Belvédère, le talus en bordure de la Route des Crêtes est formé des 2 partiesde RST3 : chaotique et à olistolithes à la base et organisée au sommet, et de RSC4.

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)Coupe Caractères majeurs

Interprétation en termesde processus etmilieu de dépôt

Groupes defaciès hors reséd.

Profondeurde dépôt

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RS

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A3

RS

C3

RS

T3

RSC4

A5

-R

ST

4

Brèche polygénique hétéromé-trique à éléments (dont olisto-lithes) calcaires et calcarénitico-quartzeux et matrice calcaréni-tico-quartzeuse et glauconieuse

Calcarénite quartzeuse et glau-conieuse rousse, à dominance de corps sédimentaires 2D et 3D à litages obliques

Banc très bioturbé

Grès fin jaune, à ciment calcaire, souvent décalcifié, à débris charboneux et nombreuses bioturbations

Grès fin glauconieux, à corps à litages obliques

Calcarénite à calcirudite quartzeuse et glauconieuse, rousse, à corps sédimentaires 2D et 3D à litages obliques et à corps concavo-convexes

Brèche polygénique hétéro-métrique, globalement grano-décroissante depuis des olisto-lithes de plusieurs centaines de mètres jusqu'à des grains de la taille des arénites. Le sommet de l'unité est constitué d'une succession de séquences de dépôts granodécroissantes d'épaisseur métrique

Calcirudite à litages obliques

Brèche polygénique hétéro-métrique granodécroissante depuis des éléments métriques jusqu'à des arénites

Calcirudite à litages obliques

Brèche polygénique hétéromé-trique granodécroissante, à éléments métriques à la base et à calcisiltites au sommet. Le sommet de l'unité est fait d'une succession de séquences granodécroissantes

Brèche polygénique granodécroissante

Poudingue à éléments gréseux, quartzitiques, et calcaires, à matrice calcarénitico-quartzeuse

Poudingue à olistolithes de RSC3, A4 et de poudingues

Calcarénite quartzeuse, glauco-nieuse, à litages obliques parfois recoupée par des bancs de poudingues granodécroissants

Traction par courants unidirec-tionnels et recoupements par des dépôts gravitaires

Mass-flow évolutif

Courants de turbidité haute densité et grain-flow

Méga-coulée de débris

Méga-turbidite évoluant depuis des coulées de débris jusqu'à des turbidites haute densité puis faible densité

Traction par courants unidirectionnels

Mass-flow évolutif passant à des dépôts turbiditiques

Traction par courants

Méga-coulées de débris

Traction par des courants unidirectionnels et reprise par oscillation de la houle

Mass-flow évolutif passant à des dépôts de courants de turbidité haute puis faible densité

Traction par des courants unidirectionnels

Traction par des courants unidirectionnels

Var. niveaumar. relatif

Bai

sse

Mon

tée

? ?

D0

D1

D2

D3

D4

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Annexes

244

B.9. Coupe du Circuit du Castellet

a) Localisation

La coupe a été effectuée en bordure de la routenationale N8 reliant Le Camp au Beausset, à 500m au Sud-Est du Circuit du Castellet, àl'embranchement entre les routes N8 et D402(coordonnées Lambert (III) : X = 881,2 à 881,4 etY = 3110,3 à 3110,7). La base de la coupe est auNord, le sommet est au Sud.

b) Description

La coupe est formée du sommet de RSC3, de A4, de RSC4 et de la base de A5.RSC3 comprend à sa partie inférieure une brèche, polygénique et très

hétérométrique, à olistolithes, peu granoclassée à la base et granodécroissante vers lesommet. RSC3 devient ainsi à sa partie supérieure microbrèchique puis calcarénitique detype "grès à pavés" (quelques anciennes carrières ont d'ailleurs exploité ici ce faciès). Labase de RSC3 est faite d'un olistolithe calcaire riche en rudistes, dont Vaccinitespraegiganteus et V. rousseli, à coraux et à chaetétidés. L'olistolithe se termine par unesurface de dissolution (probable surface de paléokarst) et à fracturation. La brèche est àéléments de nature dominante calcaire et à matrice calcarénitique contenant des grains dequartz et de glauconie, avec des olistolithes de quelques mètres cubes et de différentsfaciès. Les microbrèches et calcarénites sont agencées en une succession de séquencesde dépôts granodécroissantes à laminations horizontales.

A4 est formée dans les 30 premiers mètres d'une alternance de bancs gréseux ettrès glauconieux et de marnes sableuses riches en débris charbonneux. Les bancsgréseux sont empilés de corps sédimentaires à litages obliques d'amplitude variant de 1cm à 10 cm. Les bancs marno-sableux sont à fines lamines faiblement ondulantes. Les 5derniers mètres sont à dominante calcaire, moins quartzeux, fréquemment bioturbés et àcoraux branchus, parfois abondants ainsi qu'à quelques Hippuritidae et chaetétidés. Lesderniers bancs sont bréchiques à éléments à dominante calcaire.

Une des 2 failles découpant la colline cotée 392 m met en contact A4 et RSC4. Lerejet vertical de cette faille ne semble cependant pas être très important (quelquesdécimètres à quelques mètres).

RSC4, d'une épaisseur locale de 2 m, est une brèche polygénique et hétérométrique,à éléments calcaires dominants et à éléments calcarénitico-quartzeux plus rares. Lesbioclastes de plate-forme sont nombreux (rudistes, nérinées, chaetétidés, coraux ...) ainsique des éponges siliceuses. Bon nombre de ces organismes sont silicifiés. L'unité setermine par une surface nette, régulière, sauf au sommet de certains blocs où elle est trèsirrégulière.

A5, reposant sur cette surface, est faite de grès calcaires glauconieux à corpsmamelonnés et à corps à litages internes obliques. Ces grès sont parfois décalcifiés ensurface et donnent des sables.

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Ech

elle

(m

)Coupe Caractères majeurs

Interprétation en termesde processus etmilieu de dépôt

Groupes defaciès hors reséd.

Profondeurde dépôt

Var. niveaumar. relatif

F4 F5 F6 F7 F8

0-5

m

50 m

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A4

RS

C4

A5

RS

C3

Olistolithe calcaire à Hippuritidae dont V. praegiganteus etV. rousseli et à chaetétidés

Brèche hétérométrique et polygénique à olistolithes. La majorité des éléments sont calcaires de plate-forme, d'autres sont calcarénitico-quartzeux, la matrice est calcarénitico-quartzeuse et glauconieuse

Brèche granodécroissante jusqu'à passer au faciès Grès à Pavés, organisée en bancs granodécroissants et strato-décroissants

Alternance de marnes sableuses riches en débris charbonneux et de bancs gréseux, glauconieux à rides de courant d'amplitude centi-métrique

Alternance de bancs gréseux glauconieux, à rides et méga-rides (10 cm amplitude pour 70 cm de longueur d'onde) et de marnes sableuses à lamines horizontales millimétriques

Dominance des marnes sableuses par rapport aux bancs gréseux à rides et mégarides

Les bancs gréseux et les lamines des marnes sableuses sont déformés

Bancs gréseux-glauconieux

Calcaire packstone-grainstone bioclastique et à rares quartz

Calcaire packstone très bioturbé et riche en coraux branchus au sommet

Brèche polygénique à dominante carbonatée

Grès très glauconieux à rides et mégarides 3D

Brèche hétérométrique et poly-génique à dominante carbonatée et à organismes en partie silicifiés

fracture

Olistolithe de plate-forme carbonatée

Mass-flow évolutif

Courants de turbidité haute densité amalgamés

Décantation et courants tractifs

Traction par courant à dominante unidirectionnelle en milieu subtidal

Dominance de la décantation sur les courants tractifs (profonds)

Thixotropie engendrée par une surcharge sédimentaire ou l'action de séismes.

Faciès carbonaté de plate-forme externe de milieux calmes

Resédimentation en pied de plate-forme carbonatée

Mass-flow évolutif

Traction par courants unidirectionnels

Bai

sse

Mon

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D4

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246

B.10. Coupe du Mont Caume

a) Localisation

La base de la coupe a été relevée enbordure du chemin partant de laFontaine Martin et reliant le CaumeOuest par le flanc Nord (coordonnéesLambert (III) : X = 890,5 et Y = 3105,4 à3105,6). La suite de la coupe,correspondant à la falaise du Bau deMidi surplombant le village de Revest lesEaux, a été relevée dans le Ravin deMal Vallon au-dessus du quartier duHaut Ray (coordonnées Lambert (III) : X= 890,5 et Y = 3103,7). Le reste de lacoupe a été relevé en bordure de laroute départementale D662 qui permetd'accéder au sommet du Mont Caume(coordonnées Lambert (III) : X = 889,5 à890,1 et Y = 3103,6 à 3104,4).

b) Description

La coupe du Mont Caume est la plus épaisse et la plus complète des coupes de lasérie de bassin dans le secteur oriental du synclinal du Beausset. Ont été relevéessuccessivement A1+A2+A3 indifférenciées, RSC3, A4, RSC4 et la base de A5. RSC1 etRSC2 sont absentes.

A1+A2+A3, réunies en un ensemble indifférencié, reposent à la Fontaine Martin surdes marnes sableuses contenant de très nombreuses petites térébratules (taille compriseentre 0,5 et 0,7 cm) et une riche faune de foraminifères et d'ostracodes, et localement denombreux échinides (Vallon des Cloutés). Les foraminifères Ammobaculites sp.,Belorussiella sp., Cassidela cf. tegulata, Dorothia cf. levis, Dorothia oxycona, Gaudryinacf. stephensoni, Haplophragmium sp., Lingulogavelinella cf. aumalensis, Nodosariidae(Frondicularia sp., Vaginulina recta, Vaginulina sp., Dentalina cf. catenula, Lenticulina cf.comptoni, Lenticulina sp.), Oolina cf. apiculata, Spirilina minima, Spiroplectammina sp.,Textularia sp., Tritaxia tricarinata, Trochammina sp. (déterminations G. Tronchetti, 2002),et les ostracodes Cytherella ovata (Roemer), Cytherella parallela (Reuss), Paracypris cf.siliqua Jones et Hinde, Asciocythere polita Damotte, Pterygocythereis pulvinata Damotte,Planileberis sp. aff. subtilis Babinot, Trachyleberidea gr. geinitzi (Reuss) (déterminationsJ.F. Babinot, 2002), datent les marnes sableuses du Turonien inférieur à moyen et plusvraisemblablement de la fin du Turonien inférieur (Babinot, comm. pers., 2002).

L'ensemble A1+A2+A3, épais de 70 m, est fait de calcarénites et de calciruditesquartzo-glauconieuses, rousses par oxydation. F6 est le groupe de faciès dominant. Cesfaciès sont empilés en structures sédimentaires 2D et 3D de la taille des rides et desmégarides, exceptionnellement de dunes vers le sommet, et de corps concavo-convexes

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mamelonnés pouvant atteindre 2 m de longueur d'onde. L'ensemble diminue rapidementd'épaisseur en direction du Nord et disparaît entre la ferme de Roboeuf et la Bastided'Orves. Au delà, au Nord, affleure la plate-forme carbonatée à Hippuritidae d'âgeTuronien supérieur. La microfaune de l'ensemble A1, A2 et A3 comporte de plus en plusde foraminifères benthiques de milieux de plate-forme en direction du Nord et de moins enmoins de quartz. A l'inverse, la plate-forme contient une faune de milieux de plus en plusouverts vers le large marin en direction du Sud, à proximité de l'ensemble autochtone A1-A3.

Dans la coupe du Mont Caume, les 10 derniers mètres de l'ensemble A1-A3 sontfaits de grès grossiers, parfois fortement décalcifiés, avec de nombreuses intercalationsmicroconglomératiques silicoclastiques granodécroissantes recoupant les structuressédimentaires 2D et 3D, parfois de 1,5 m d'amplitude. A son sommet, cet ensembleprésente parfois des litages convolutés. Les derniers mètres montrent, en outre, uneaugmentation granulométrique, comme celle reconnue pour A3 dans le secteur occidentaldu synclinal du Beausset (cf. chap. 2 et annexe B.8.), de sorte que la corrélation entre A3et le toit de l'ensemble est plausible.

L'ensemble se termine par une surface très irrégulière, à reliefs pouvant atteindreplusieurs mètres, tronquant les structures sédimentaires à litages obliques et les bancs demicroconglomérats silicoclastiques.

RSC3, reposant sur cette surface issue d'érosion, présente ici sa plus forte épaisseurd'environ 80 m, et forme la barre calcaire du Bau de Midi qui surplombe le village deRevest les Eaux. RSC3 est essentiellement une mégabrèche, polygénique,hétérométrique, à olistolithes calcaires d'une taille moyenne comprise entre les classesvery coarse block et fine slab selon la classification de Blair & McPherson (1999). Leséléments sont essentiellement calcaires, mais aussi calcarénitico-quartzeux etglauconieux de couleur d'oxydation rousse. Quelques éléments très arrondis, de taillecentimétrique et exceptionnellement pluricentimétrique, sont de nature gréseuse etquartzitique, identique à celle des éléments des RST du secteur occidental. La matrice estcalcarénitico-quartzeuse et glauconieuse. Des olistolithes calcaires de la Barre du Bau deMidi ont livré quelques Vaccinites praegiganteus et V. petrocoriensis

Bien que très grossière, RSC3 présente une organisation verticale. A sa base, surplusieurs mètres, RSC3 renferme des éléments repris de A3 plus de nombreux graviers etgalets terrigènes silicoclastiques. Ses 2/3 voire ses 3/4 inférieurs sont très grossiers, àolistolithes dominants et disposés de manière chaotique de sorte que la brèche neprésente aucune organisation interne. Au-dessus, les olistolithes sont beaucoup moinsnombreux, plus petits et sont supportés par la brèche qui s'affine régulièrement pourpasser à une microbrèche à débris carbonatés et à grains de quartz et glauconie. Cettemicrobrèche peut être considérée comme un équivalent, un peu plus grossier, des "grès àpavés" décrits dans la coupe de la Carrière Cidale et dans les autres coupes de RSC3.

A4, épaisse de 220 m, est faite de calcarénites et de calcirudites quartzeuses etglauconieuses de couleur rousse par oxydation, et de grès voire de microconglomératsquartzeux lorsque la fraction silicoclastique est supérieure à 50 %. La fraction carbonatéedes calcarénites ou des grès est composée de foraminifères benthiques ainsi que dedébris de rudistes et de chaetétidés, typiques de plate-forme, de très nombreux débrisd'échinodermes (échinides et crinoïdes), de bryozoaires, de rhodophycées, et d'épongessiliceuses parfois accumulées en grand nombre en lentilles localisées de longueurplurimétrique et de hauteur pluridécimétrique. Ces éponges présentent 2 principales

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formes, l'une conique évasée, et l'autre très aplatie. La silice des éponges a étéremobilisée et restituée sous forme de chailles au sein même des accumulationslenticulaires. Les calcarénites et les grès sont empilés en rides, mégarides et même duneshydrauliques pouvant atteindre 2 m d'amplitude. Les corps mamelonnés sont moinsnombreux.

Des marnes silto-quartzeuses à fines laminations ondulantes et à intercalationscalcarénitiques d'épaisseur généralement inférieure à 5 cm, faiblementgranodécroissantes et à sommets ondulants de type rides de courant (amplitude < 5 mm),se trouvent à plusieurs reprises dans A4.

Des resédimentations silicoclastiques, épaisses parfois de 2 m, s'intercalentfréquemment dans A4.

Le sommet de A4 est une surface irrégulière, à reliefs de plusieurs mètres tronquantles corps sédimentaires, sans doute issue d'érosion.

RSC4 forme la barre calcaire qui coiffe le Mont Caume. C'est essentiellement unebrèche polygénique et hétérométrique, à olistolithes. Les plus gros olistolithes font partiedes classes coarse block à fine slab selon la classification de Blair & McPherson (1999).Un de ces gros olistolithes affleure en bord de route, juste à l'Ouest des installationsmilitaires. Les éléments de la brèche sont essentiellement calcaires à rudistes, coraux,chaetétidés ..., faune issue de milieux de plate-forme carbonatée ouverte sur le largemarin. Certains organismes fossiles de la brèche, essentiellement les rudistes et lesChaetetidae, sont silicifiés et résistants à la dissolution, de sorte qu'ils sont saillants àl'affleurement. D'autres éléments, calcarénitico-quartzeux roux (de type A4), sont surtoutconcentrés à la base de l'unité. La matrice de la brèche est calcarénitico-quartzeuse etglauconieuse.

RSC4 montre une légère granodécroissance vers son sommet, jusqu'à passer à unemicrobrèche à large dominante calcaire (faciès "grès à pavés" grossier).

RSC4 est la dernière unité visible au Mont Caume Est. Au Mont Caume Ouest, desgrès, parfois recoupés par des bancs microconglomératiques silicoclastiques, surmontentRSC4 et sont attribués à A5. Cette dernière unité est peu épaisse car chevauchée parl'écaille urgonienne formant le Mont Caume Ouest.

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)Coupe Caractères majeurs

Interprétation en termesde processus etmilieu de dépôt

Groupes defaciès hors reséd.

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Alternance de calcarénites - calcirudites quartzeuses et de grès grossiers à rides et méga-rides et corps concavo-convexes. Des bancs microcongloméra-tiques recoupent parfois les structures sédimentaires

Marnes sableuses à petites téré-bratules, débris d'huitres et oursins

Grès grossiers souvent décal-cifiés, à graviers quartzitiques

Brèche polygénique hétéromé-trique, globalement granodé-croissante depuis des olistolithes de plusieurs centaines de mètres de long jusqu'à des grains de la taille des arénites. La base de l'unité présente des irrégularités de plusieurs mètres, son sommet, moins grossier, est à dominante carbonatée et contient aussi des éléments calcarénitico- quartzeux roux. La matrice est calcarénitico quartzeuse

Grès grossiers à passées micro-conglomératiques silicoclastiques

Grès grossiers roux à passées microconglomératiques, à cherts (en noirs) et à accumulation lenticulaires plurimétriques d'éponges siliceuses

Grès grossiers roux à méga-rides et dunes hydrauliques

Grès ou calcarénites quartzeuses, à fines lamines horizontales et quelques rides

Grès - calcarénites quartzeuses grossières à corps concavo-convexes, mégarides et dunes. Présence de quelques bancs convolutés

Grès grossiers microconglomé-ratique, à mégarides et dunes d'une amplitude pouvant atteindre 2 m

Microconglomérat granodécrois-sant jusqu'à des calcisiltites

Grès grossier à mégarides alternant avec des corps concavo-convexes

Dominance des corps concavo-convexes

Microconglomérat

Brèche polygénique hétéromé-trique globalement granodé-croissante depuis des olisto-lithes jusqu'à des grains de la taille des arénites. La matrice est calcarénitico-quartzeuse

Grès glauconieux parfois grossiers

Dépôts sous l'action de courants tractifs ou d'oscillation entrecoupés par des arrivées gravitaires de types courants de turbidité haute densité

Méga-coulées de débris

Décalcification par circulation actuelle d'eau météorique à la base des brèches

Succession de tubidites haute densité

Succession de turbidites hte densité rassemblant les éponges. La silice des cherts provient des squelettes siliceux des éponges

Traction par courants unidirectionnels

Décantation et traction en milieu calme

Traction par courants unidirec-tionnels et oscillation due à la houle

Traction par courants unidirec-tionnels forts

Turbidites haute et basse densité

Traction par courants unidirec-tionnels et oscillation due à la houle

Oscillation due à la houle

Turbidite haute densité

Mégacoulée de débris

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D3

D4

A1+

A2

?

inf.moy.

Chevauchement

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Annexes

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B.11. Coupe de la Barre des Aiguilles

a) Localisation

La coupe a été effectuée à environ 2 km àl'E-NE du village de Sainte Anne d'Evenos,en bordure de la piste forestière reliant leravin de la Bérenguière à la routedépartementale D462 en coupant la Barredes Aiguilles (coordonnées Lambert (III) : X= 885,9 à 886,1 et Y = 3104,1 à 3104,3). Lependage est presque vertical à la base de lacoupe, au SW, et diminue au sommet de lacoupe, au NE.

b) Description

La coupe est formée de A4 et RSC4, A4 reposant sur les calcaires d'âgeCénomanien supérieur constituant la Barre des Aiguilles.

Les calcaires d'âge Cénomanien sont de texture packstone et localement grainstone,et renferment de nombreux bioclastes dont des réquiénidés, des radiolitidés, des coraux,des chondrodontes (parfois en grand nombre) et des coraux. Les 5 derniers mètres de cescalcaires sont de plus en plus fracturés vers le haut. Les fractures sont remplies par unemicrite laminée de couleur lie de vin contenant des grains de quartz. Vers le haut, lafracturation est telle que les calcaires constituent une véritable brèche à matrice gréseusede couleur rouge orangé. Vers le sommet, les éléments calcaires de cette brèche ontparfois des surfaces perforées et le toit de la brèche est nivelé par des remplissagesmicritiques bruns à lamines riches en quartz.

A4, épaisse de 22 m, reposant directement sur ces brèches, est composée d'unealternance de marnes silto-quartzeuses et de grès glauconieux voire demicroconglomérats silicoclastiques. Les marnes silteuses sont à fines laminationsondulantes et localement à lentilles gréseuses laminées d'épaisseur millimétrique àpluricentimétrique. Les bancs gréseux et microconglomératiques sont d'épaisseurpluricentimétrique à métrique et sont souvent granodécroissants. Les éléments de la basede ces bancs sont de différentes natures : débris d'os, dents de requins et de raies, débrischarbonneux, galets mous marneux, dragées de quartz. La base de ces bancs montre desgroove-casts et des flutes-casts qui indiquent des sens de courant vers N20 en moyenne.Certains de ces bancs sont très riches en entroques et contiennent parfois d'importantesaccumulations d'éponges siliceuses bien conservées. Vers la cote 20 m, A4 est recoupéepar un banc bréchique granodécroissant, épais de 50 cm, à éléments carbonatés etsilicoclastiques et à matrice gréseuse.

RSC4, épaisse d'une vingtaine de mètres, est une brèche polygénique ethétérométrique à blocs et olistolithes issue de la plate-forme carbonatée. Les organismessont surtout des rudistes (Radiolitidae, Hippurites sp., Vaccinites sp. et V. giganteus) deschaetétidés, des coraux, des huîtres. Certains de ces organismes sont silicifiés. D'autreséléments de la brèche sont silicoclastiques. La matrice est calcarénitico-quartzeuse.

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Uni

tés

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Ech

elle

(m

)Coupe Caractères majeurs

Interprétation en termesde processus etmilieu de dépôt

Groupes defaciès hors reséd.

Profondeurde dépôt

F4 F5 F6 F7 F8

0-5

m

50 m

100

m

0

5

10

15

20

25

30

RS

C4

A4

CE

NO

MA

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N S

UP.

?

Calcaire packstone-grainstone à débris de réquiénidés, de radiolitidés, de chondrodontes, coraux tabulaires et lamellibranches

Sommet des brèches nivelé par un remplissage micritique brun finement laminé

Calcaire packstone à gros débris bioclastiques et bréchifié par une fracturation de plus en plus intense vers le haut. Le matériel remplissant les fractures est bréchique à matrice gréseuse de couleur rouge

*

**

*

Marnes silto-quartzeuses à fines lamines faiblement ondulantes, recoupées par des bancs lenticulaires gréseux d'épaisseur pluricentimétrique * contenant parfois des blocs décimétriques de grès grossier

Base très irrégulière, à graviers quartzitiques et gréseux, à groove-casts et flute-casts, à galets mous et débris d'organismes

Alternance de grès roux et de microconglomérat gréseux, à nombreux débris d'éponges et entroques

Calcarénite quartzeuse grossière, à entroques et accumulations lenticulaires d'éponges

Calcaire silteux, finement laminé entrcoupé par des bancs d'épaisseur centimètriques à rides de courant d'ép. inf. à 1 cm

Calcirudite légèrement granodécroissante

Brèche polygénique, calcaire à rudistes et silicoclastique à matrice gréseuse

Marnes silteuses

Calcirudite granodécroissante, riche en quartz et à entroques

Calcaire fin - marnes silteuses

Microconglomérat gréseux granodécroissant

Calcarénite rousse peu quar-tzeuse riche en foraminifères benthiques et grains carbonatés

Brèche polygénique à dominante calcaire, hétéromé-trique, à éléments de plate-forme, à rudistes, chaetétidés, coraux, huitres, nérinées, à matrice calcarénitico-quartzeuse et glauconieuse

Dépôts de plate-forme carbonatée

Paléokarst recouvert par une brèche de transgression

Précipitation de la micrite par activité microbienne

Décantation en milieu calme en dessous ou à la limite de la zone d'action de la houle.

Arrivées turbides *

Succession d'arrivées de courants gravitaires de haute densité, érosifs, emportant et accumulant des éponges

Bouffées turbides de basse densité et reprise du matériel par des courants tractifs unidirectionnels

Turbidites haute puis basse densité

Turbidite haute densité

Décantation et traction en milieu calme en dessous de la zone d'action de la houle

Turbidite haute densité

Traction par courant unidirectionnel

Mass-flow évolutif passant à des dépôts de courants de turbidité haute densité

Var. niveaumar. relatif

Bai

sse

Mon

tée

D0+D1+D2+D3

D4

Disc.majeure

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Annexes

252

C. Méthode de coloration des lames minces

La méthode utilisée est celle de Dickson (1965) modifiée. Elle consiste à colorer leslames minces polies avec un mélange d'Alizarine rouge S / ferricyanure de potassiumdans les proportions de 2/3 et dont la préparation est la suivante :

a) préparation de la solution de ferricyanure de Potassium.598 ml d'eau distillée3,18 ml d'HCl concentré (37 %)3 gr de ferricyanure de Potassium

b) préparation de la solution d'alizarine rouge S.998 ml d'eau distillée5,3 ml d'HCl concentré (37 %)1 gr d'Alizarine rouge S

c) méthode.1. Préparer un mélange de ferricyanure de Potassium / Alizarine rouge S dansles proportions 3/2 et laisser reposer 24 heures avant usage.2. Le temps d'attaque est de 4 minutes pour les échantillons analysés danscette étude.3. Après l'attaque, laver à l'eau distillée. L'eau du robinet contient du fer qui peutcoller à l'échantillon.

L'alizarine a pour effet de colorer la calcite en rouge-rose, sans affecter la dolomite,ce qui permet de différencier les ciments calcitiques des ciments dolomitiques.

Le ferricyanure de potassium réagit en présence de fer en donnant une couleur bleuaux ciments qui en contiennent.

L'utilisation des deux solutions combinées permet d'obtenir pour chacun des cimentsdes couleurs différentes permettant de les différencier :

- la calcite non ferreuse prend une coloration rose à rouge,- la calcite faiblement ferreuse est colorée en mauve,- la calcite ferreuse est teintée en violet pouvant virer au bleu en fonction de la teneur

en Fe2+,- la dolomite non ferreuse ne présente aucune coloration,- la dolomite faiblement ferreuse (Fe2+/Mg2+<1) est colorée en bleu pâle,- la dolomite ferreuse (ankérite, Fe2+/Mg2+>1) est colorée en bleu foncé.

En plus de permettre la distinction des natures calcitique ou dolomitique des cimentset la proportion d'ions Fe2+ qu'ils contiennent, cette méthode permet d'évaluer l'évolutiondes fluides à partir desquels les ciments précipitent.