Therapie Familiale Psychanalitique Et Ses Developpements (22 Pages - 406 Ko)

22
1 La thérapie familiale psychanalytique et ses développements dans le champ institutionnel. Ch. Joubert Définition de la Thérapie familiale psychanalytique : « C’est une thérapie par le langage du groupe familial dans son ensemble, fondée sur la théorie psychanalytique des groupes. Elle vise, par la réactualisation, grâce au transfert, du mode de communication le plus primitif de la psyché, par le rétablissement de la circulation fantasmatique dans l’appareil psychique groupal (familial) à l’autonomisation des psychismes individuels de chacun des membres de la famille »(A. Ruffiot, 1981).Pour E. Granjon (1989), la TFA fonctionne comme un processus de ré-étayage groupal grâce au néo-groupe composé des thérapeutes et des membres de la famille. La TFA prend soin de l’appareil psychique familial. Cette notion d'appareil psychique familial est une "fiction efficace" empruntée au champ groupal pour rendre compte de l'articulation de l'être ensemble familial avec les fonctionnements individuels de chacun des membres de la famille. En thérapie, cet appareil est observé sous l'angle de ses dysfonctionnements c'est-à-dire lorsqu'il manque à ses fonctions de contenance des angoisses archaïques, de liaison intra et intersubjectives, de transformation des éprouvés bruts en représentations et de transmission. La transmission met en jeu la capacité pour un groupe familial de mettre à la disposition des sujets ce qui leur est nécessaire pour se construire et avoir accès au monde. La TFA est un soin particulièrement adapté pour travailler la transmission psychique entre les générations 1/La naissance de la Thérapie Familiale Psychanalytique. Ces trente dernières années, l’introduction de la thérapie familiale psychanalytique a permis d’élargir d’une part le champ conceptuel de la relation d’objet et du lien intersubjectif travaillé dans les groupes (R. Kaës, 1993) ainsi que celui des aspects narcissiques du lien avec les travaux de A.Eiguer, G. Decherf, les notions de transsubjectvité et d’appartenance, et d’autre part la compréhension de la transmission psychique inconsciente entre les générations (A.Ciccone ,1999 et al). A l’origine, la thérapie familiale psychanalytique est fondée sur la théorie des groupes, avec les travaux de l’école française (D. Anzieu, R. Kaës, A. Missenard, J.C. Rouchy, A. Béjarano, etc…ainsi que le C. E.F.F.R.A.P. -Cercle d’Etudes Françaises pour la Formation et la Recherche Active en Psychologie). La théorie des groupes est née aux U S A pendant la dernière guerre mondiale avec J. Moreno, K. Lewin, C. Rogers pour n’en citer que quelques uns, puis s’est développée en France sous l’influence rogerienne et avec les travaux de G. Lebon, au 19 e siècle, sur les phénomènes de foule. Depuis la guerre, l’école hongroise avec M.Bàlint, l’école Anglaise avec S.H. Foulkes, W.R. Bion, eux-mêmes héritiers de M.Klein et de D.W.Winnicott, P. Federn en Amérique, et l’école argentine avec J. Bleger, E. Pichon Rivière, influencent le courant groupaliste et familialiste en France .

description

Therapie Familiale Psychanalitique Et Ses Developpements (22 Pages - 406 Ko)

Transcript of Therapie Familiale Psychanalitique Et Ses Developpements (22 Pages - 406 Ko)

  • 1

    La thrapie familiale psychanalytique et ses dveloppements dans le champ institutionnel. Ch. Joubert Dfinition de la Thrapie familiale psychanalytique : Cest une thrapie par le langage du groupe familial dans son ensemble, fonde sur la thorie psychanalytique des groupes. Elle vise, par la ractualisation, grce au transfert, du mode de communication le plus primitif de la psych, par le rtablissement de la circulation fantasmatique dans lappareil psychique groupal (familial) lautonomisation des psychismes individuels de chacun des membres de la famille (A. Ruffiot, 1981).Pour E. Granjon (1989), la TFA fonctionne comme un processus de r-tayage groupal grce au no-groupe compos des thrapeutes et des membres de la famille. La TFA prend soin de lappareil psychique familial. Cette notion d'appareil psychique familial est une "fiction efficace" emprunte au champ groupal pour rendre compte de l'articulation de l'tre ensemble familial avec les fonctionnements individuels de chacun des membres de la famille. En thrapie, cet appareil est observ sous l'angle de ses dysfonctionnements c'est--dire lorsqu'il manque ses fonctions de contenance des angoisses archaques, de liaison intra et intersubjectives, de transformation des prouvs bruts en reprsentations et de transmission. La transmission met en jeu la capacit pour un groupe familial de mettre la disposition des sujets ce qui leur est ncessaire pour se construire et avoir accs au monde. La TFA est un soin particulirement adapt pour travailler la transmission psychique entre les gnrations 1/La naissance de la Thrapie Familiale Psychanalytique. Ces trente dernires annes, lintroduction de la thrapie familiale psychanalytique a permis dlargir dune part le champ conceptuel de la relation dobjet et du lien intersubjectif travaill dans les groupes (R. Kas, 1993) ainsi que celui des aspects narcissiques du lien avec les travaux de A.Eiguer, G. Decherf, les notions de transsubjectvit et dappartenance, et dautre part la comprhension de la transmission psychique inconsciente entre les gnrations (A.Ciccone ,1999 et al). A lorigine, la thrapie familiale psychanalytique est fonde sur la thorie des groupes, avec les travaux de lcole franaise (D. Anzieu, R. Kas, A. Missenard, J.C. Rouchy, A. Bjarano, etcainsi que le C. E.F.F.R.A.P. -Cercle dEtudes Franaises pour la Formation et la Recherche Active en Psychologie). La thorie des groupes est ne aux U S A pendant la dernire guerre mondiale avec J. Moreno, K. Lewin, C. Rogers pour nen citer que quelques uns, puis sest dveloppe en France sous linfluence rogerienne et avec les travaux de G. Lebon, au 19e sicle, sur les phnomnes de foule. Depuis la guerre, lcole hongroise avec M.Blint, lcole Anglaise avec S.H. Foulkes, W.R. Bion, eux-mmes hritiers de M.Klein et de D.W.Winnicott, P. Federn en Amrique, et lcole argentine avec J. Bleger, E. Pichon Rivire, influencent le courant groupaliste et familialiste en France .

  • 2

    Ces thories familiales et groupales senracinent sur la thorie freudienne.En 1914, S. Freud, dans Pour introduire le narcissisme pose les bases thoriques permettant de comprendre la problmatique de la transmission psychique : Lindividu effectivement mne une double existence : en tant quil est lui-mme sa propre fin et en tant que maillon dune chane laquelle il est assujetti contre sa volont ou du moins sans lintervention de celle-ci. .En 1921, dans Psychologie des Masses et analyse du Moi il lucide les mcanismes groupaux inconscients.Ds 1913, dans Totem et Tabou , il expose une conception mythique de la horde primitive.Avec Malaise dans la civilisation (1929) et Lavenir dune illusion (1930), il montre que la dimension collective est pour lui une proccupation constante. Avec lanalyse du petit Hans, en 1909, S. Freud est un prcurseur de la thrapie familiale psychanalytique:il dit que le traitement mme a t appliqu par le pre de lenfant et quune seule fois il est intervenu personnellement au cours dun entretien avec le petit garon. J .Lacan, en 1938, numre les complexes familiaux dans la formation de lindividu : complexe de sevrage, complexe dintrusion, complexe ddipe. Devant les difficults rencontres lors des soins psychiques pour les patients psychotiques et tats-limites, lespace familial, investi par les thoriciens des systmes (G. Bateson, ds1956, P. Watzlawick, 1967 avec Une logique de la communication ), suscite aussi un grand intrt chez les analystes. A partir des annes 1970, en France, la thorie et pratique de la thrapie familiale psychanalytique voient le jour, indpendamment de la thorie des systmes. Louvrage princeps La thrapie familiale psychanalytique , de A Eiguer (Paris), A.Ruffiot (Grenoble), et al, publi en 1981, pose les bases de la conceptualisation de la thrapie familiale psychanalytique : A. Ruffiot propose un cadre analytique pour la famille en souffrance : lAppareil Psychique Familial vient en cho la conceptualisation de lAppareil Psychique Groupal de R. Kas. Puis en 1984, A. Eiguer, A. Ruffiot et al. publient La thrapie psychanalytique du couple , A Eiguer y expose un travail sur le lien et publie en 1983 Un Divan pour la Famille .De nombreux analystes Paris de la SPP( Socit Psychanalytique de Paris), pratiquent galement la thrapie familiale psychanalytique et la conceptualisent, J. P.Caillot, G. Decherf avec Thrapie familiale et paradoxalit en 1982, puis, Psychanalyse du couple et de la Famille en 1989. S. Decobert, C Pigott, J.P. Caillot publient en1998 Vocabulaire de Psychanalyse Groupale et Familiale , Paris- Le Collge de Psychanalyse Groupale et Familiale,Tome 1. P.C. Racamier, G. Haag et bien dautres dvelopprent cette approche analytique groupale et familiale (plusieurs analystes en prsence de la famille), en rupture avec le modle clinique classique (un analyste lcoute dun patient).Le rve est pris dans une dimension de communication lautre et dans sa fonction de holding (A. Ruffiot, 1981), dvelopp actuellement par R. Kas dans La polyphonie du rve et non plus seulement dans sa trame associative individuelle. A Aix Marseille, E. Granjon et all travaille autour de la transmission psychique inconsciente et publie dans Gruppo, Dialogue, la Revue de Psychothrapie Psychanalytique de Groupe. De nombreux travaux continuent prosprer : ouvrages, thses, et actuellement deux revues sont entirement consacres la conceptualisation et au dveloppement des pratiques de la thrapie familiale psychanalytique : Groupal (du Collge de Psychanalyse Groupale et Familiale) et Le Divan Familial, in Press (de la Socit Franaise de Thrapie Familiale Psychanalytique ).

  • 3

    De nombreux analystes, en Argentine, travaillent avec les familles, I. Berenstein (1984), R. Losso, (2000) Psychanalyse de la famille ) J.Puget et bien dautres encore. Actuellement cette pratique est en plein essor en Europe et dans le monde. LAssociation Internationale de Psychanalyse de Couple et de Famille fonde Montral en 2006 regroupe actuellement de nombreux psychanalystes de couple et de famille dans le monde Le champ institutionnel se tourne aussi vers la prise en compte de la souffrance familiale, en 1997 parat un collectif Parents / Famille/ Institution , Lyon ,sous la direction de lAssociation pour le Dveloppement de la Thrapie Familiale Psychanalytique avec :F.Andr-Fustier,F. Aubertel,P.Bouchet, A.M.Cettier, M.Drevon,C .Falconnet,P.Fustier,E.Granje-Sgral,E.Granjon,C. Joubert,B. Savin,M.Veyrat. En 1995, M.Berger, publie Le travail thrapeutique avec la famille Paris-Dunod. De nombreux cliniciens sintressent actuellement au travail thrapeutique avec la famille en institution et publient leurs recherches. 2/ La Psychanalyse du lien Rappelons que cest par la famille que passe la transmission des interdits fondamentaux : du meurtre et de linceste. La thrapie familiale psychanalytique implique un travail sur le lien familial. Il y a diffrents types de lien (amoureux, haineux), et nous considrons la famille comme un ensemble de liens : -le lien dalliance( conjugal), le lien parental, les liens de filiation, les liens fraternels, les liens gnalogiques, les liens respectifs avec les familles dorigine, les liens de cohabitation et les liens du groupe familial par rapport lextrieur. Ces diffrents types de liens permettent de mettre en vidence la diffrence entre les tres, les sexes et les gnrations, ce qui caractrise le groupe familial et le spcifie par rapport aux autres types de groupe. Le lien suppose lexistence propre de la ralit extrieure, cest une rencontre de deux altrits (J. Puget, 1998), la diffrence de la relation dobjet en psychanalyse, au sein de laquelle la ralit perue comme extrieure est incorpore dans le monde interne du sujet. -En 1971, E. Pichon Rivire en Argentine disait : il ny a pas de psychisme en dehors du lien lautre . -A. Ruffiot en 1981, en France crivait : le soma est individuel, la psych est dessence familiale . En articulation sur la thorisation de R. Kas propos de lappareil psychique groupal, A. Ruffiot(1981), dveloppe, concernant la famille, le concept dappareil psychique familial, qui a comme fonction essentielle de contenir les psychismes individuels. Il le dfinit comme la somme des fonctions alpha (W.R.Bion, 1962) de chacun, c'est--dire des capacits de rverie. Il en vient parler dtayage onirique, de holding onirique familial, le holding tant pris l dans le sens winnicottien. A. Eiguer (1984), dans son ouvrage La thrapie psychanalytique du couple , nous donne, en rfrence la thorie du lien daprs Bion, quelques perspectives(je le cite) : - Le lien fait penser une relation o ce qui compte est la rencontre entre deux psychismes

  • 4

    - Le lien sexplique par lidentification projective voulant dposer un affect ou une reprsentation instable, et qui dclenche ncessairement un processus didentification introjectif chez lautre. - Le lien exclut en revanche lutilisation de lidentification projective expulsive et massive, celle-ci savrant incapable de crer les conditions dune relation damour et dlaboration. -Le lien met en fonctionnement les processus didentification, lun rpondant lautre en miroir. Ce qui est transmis cherche retrouver de lidentique en face. - Le lien renvoie au narcissisme qui est au premier plan de llment identificatoire - Le lien reprsente aussi un investissement objectal (la pulsion doit trouver un exutoire reprable et satisfaisant, incomplet bien entendu). -A. Eiguer (1984), a montr que les liens familiaux se ddoublent aussitt en liens narcissiques et libidinaux et que leur intrication signe la solidit de lalliance et de la famille. Les liens narcissiques constituent la base de tout lien, ses composantes sont lidentit conjugale dans le lien dalliance, linvestissement dun espace habitable (la maison familiale), lhistoire peuple de souvenirs et de signes matriels, lidal du moi groupal des conjoints. Les liens narcissiques voquent donc la ressemblance entre les deux sujets du lien dalliance. Les liens libidinaux, quant eux contiennent les avatars de linteraction de la sexualit conjointe et de la loi , c'est--dire lhritage gnalogique, et sont porteurs des diffrences. A. Eiguer, en 2002, montre que le lien implique une dimension intrasubjective et intersubjective et quil est le fruit dune interaction comportementale et fantasmatique entre deux psychs qui sinfluencent rciproquement. -R. Kas, en 2003, parle de modles embots concernant le lien: le sujet est contenu dans le lien et dans lensemble qui le contient, le tout tant inclus dans le social ; le sujet tablit alors une relation singulire avec chacun de ces types de lien. R. Kas souligne la complexit de ces embotements et parle de polyphonie des discours, sans omettre larticulation entre le sujet du lien et sa pulsionnalit et lespace du lien. R. Kas(2003), reprend ces notions dans son ouvrage sur la polyphonie du rve. La famille est donc considre comme un groupe primaire spcifique, avec son appareil psychique groupal appel appareil psychique familial. 3 /Le lien dalliance, fondement de la famille. En rfrence S.Freud (1914), et ses deux modles de relation dobjet (tayage et oedipien), A.Eiguer (1984) distingue diverses formes de choix dobjet : -le choix narcissique, on cherche un objet qui ressemble ce que lon est soi- mme, ce que lon a t ou ce que lon voudrait tre, ou qui ressemble la personne qui a t une partie de son soi propre. -le choix anaclitique, lhomme ou la femme cherche un partenaire lui permettant de trouver un tayage (pre ou mre de lenfance), lautre reprsentant une image parentale. Lun est lenfant de lautre, et rciproquement. -le choix oedipien, plus adulte, propre aux structures nvrotiques et normales. Ce qui explique que le lien dalliance est riche fantasmatiquement et complexe, car il fait intervenir aussi la bissexualit psychique des deux partenaires.

  • 5

    Il parle donc de couple normal ou nvros vivant en prvalence dans les liens libidinaux, de couple anaclitique fond inconsciemment et essentiellement sur la crainte de la perte (la dtresse de lun pouvant provoquer des msententes) et enfin de couple narcissique pouvant parfois comporter un partenaire psychotique, essentiellement domin par le problme du pouvoir (contrle, mpris, mise en vidence des dfaillances de lautre, perversion narcissique, interaction sado-masochiste etc). Il souligne dans cette typologie limportance du mode prvalent de fonctionnement. IL met en vidence des organisateurs inconscients du couple, savoir lOedipe, le soi conjugal et linterfantasmatisation. R. Losso (2000), quant lui, donne dix huit raisons (non exhaustives) que peuvent avoir les individus pour se mettre en couple. M. Dupr Latour (2005) analyse diffrents choix possibles du conjoint : pour se sparer des parents, pour faire une famille, comme dfense contre la sexualit, pour se sauver soi mme en sauvant lautre. Elle insiste sur la notion dobjet couple et souligne que pour faire couple, tre un couple, cela implique une notion de projet et dure. Selon elle, le lien conjugal doit donc assurer la satisfaction libidinale et la scurit ceci en rfrence la conceptualisation de A. Eiguer dont nous venons de parler. Elle montre aussi limportance des appartenances familiales respectives dans la constitution du soi conjugal, ainsi que les processus de deuil dans la construction de la conjugalit. Noublions pas que le lien conjugal est aussi articul sur lextrieur, sur la manire dont le groupe social le considre et le reconnat. Il est galement articul sur deux cultures diffrentes, avec un cart qui peut tre plus ou moins important, selon les origines culturelles de chacun. A.Ruffiot(1984), quant lui, qualifie d illusion dyadique lillusion de la dcouverte qui est en fait une redcouverte de lobjet oedipien et de la relation damour primaire la mre (sur les traces de C. David (1971)). Mais, partir de la thorisation de P. Aulagnier sur loriginaire et le pictogramme, il analyse lamour comme une inscription psychique du corps de lautre et voit lamour comme illusion de deux corps pour une psych unique . Il propose de regarder le dsamour comme une dsillusion groupale et parle de la souffrance du moi de couple . Il propose une interprtation groupale de la crise duelle et dit le couple est peut tre une foule deux . Dans leur ouvrage Psychanalyse du couple et de la famille (1989), J.P.Caillot et G.Decherf proposent la notion dappareil psychique de couple, de famille, et de groupe en se rfrant aux travaux de R.Kas . Je les cite : lappareil psychique du couple, par le biais de la rsonance fantasmatique, se construit en articulant entre eux les appareils psychiques individuels. Ils prcisent que la rsonance fantasmatique dans le couple met videmment aussi en jeu la fantasmatisation entre les gnrations. Ils remarquent, autour du fantasme dauto engendrement du couple, que diffrentes reprsentations se menacent, car elles sont paradoxales et dans lambigut ; ils montrent le couple anti-famille, la famille anti-couple, le couple anti-couple. Le travail psychique consiste alors permettre la coexistence de ces instances. Ils sont amens proposer le concept de positions narcissiques, au sein de la famille : tout dabord la position narcissique paradoxale, position trs primitive, archaque, base sur la paradoxalit, antrieure la position schizo-paranode de Mlanie Klein. Au sein de cette position, la relation lobjet est paradoxale, les angoisses sont vitales, catastrophiques (liqufaction, absence de contenant, agonies primitives de D.W.Winnicott (1965)) ; il sagit dune organisation

  • 6

    autistique et symbiotique simultane . Le mode de dfense de cette position est loscillation ; le type de transfert est paradoxal. Cest une position en cercle vicieux que les auteurs rsument en cette clbre phrase vivre ensemble nous tue, nous sparer est mortel . La position schizo-paranode de M. Klein (1927) en serait ensuite lhritire. Elle nous parat trs pertinente dans la clinique des couples qui sont souvent pris dans limpossibilit de vivre ensemble aussi bien que de se sparer.Puis, suite la position schizo-paranode, ils proposent la position narcissique phallique, dcrivant par l un monde de toute puissance phallique, (par exemple, lequel des deux est le plus fort dans le couple ?). Mettant en scne des stratgies perverses confusiognes, confusionnantes, de sduction narcissique mensongre, on entend l lemprise perverse dans le couple et les perversions narcissiques que lon rencontre si souvent dans notre clinique de couple. Il est frquent dans ces couples que lun fasse vivre lautre les angoisses catastrophiques dont il se dfend. Cest ainsi que lon entend : je viens pour mon mari ou pour ma femme ; on entend des attitudes de dnigrement ou didalisation rciproques. Nous sommes l au cur de la problmatique des couples gs, en particulier lorsque lun devient dment. Le transfert est de type pervers, tentative dalliance dun membre du couple avec le thrapeute, contre lautre. Tentative dalliance des uns contre les autres au sein du groupe famille : G. Decherf, (2003) parle de complicits familiales au moment de la naissance dun enfant par exemple, qui vient rveiller le narcissisme des parents et A. Eiguer dalliances perverses, de jouissance et domination (2001). Le passage par la position dpressive telle que la dfinie M. Klein permet laccs du couple la position oedipienne (nvrotique). Noublions pas que le couple est en lien avec limago-couple intriorise de chacun des partenaires ; et rappelons enfin, dans la vie infantile de chacun, limportance davoir pu prouver la capacit dtre seul en prsence du couple ( R.Roussillon, 2002.). Le contrat narcissique (cf. P.Aulagnier) sera luvre aussi lorsquil sera question de donner une place lenfant au sein de la ligne et de le faire reconnatre comme appartenant au groupe socioculturel (exister parmi ses semblables). Le pacte dngatif (R.Kas, 1988) est galement luvre dans le couple, avec sa premire polarit qui organise le lien sur des reprsentations inconscientes visant satisfaire les dsirs, et son autre polarit, dfensive celle-ci, le lien sorganisant alors sur ce qui sera refoul dni ou rejet. Nous proposerons, en paraphrasant S.Freud (1909) qui disait que linconscient, cest linfantile en nous, que le couple est le lieu dactualisation de linconscient, le lieu ou se rejoue linfantile. Analyser le lien de couple, cest analyser linfantile en chacun des partenaires, et en collusion avec celui de lautre. En consquence, deux axes nous paraissent importants faire travailler dans la psychanalyse du lien de couple : linfantile, les imagos gnalogiques, en collusion galement dans la dynamique transfro-contre-transfrentielle, et intertransfrentielle (lorsquil y a plusieurs thrapeutes, un couple de thrapeutes). (cf. S.Decobert et M.Soul (1984) Lors des premiers entretiens, linvestigation autour de la rencontre (donc particulirement autour du choix dobjet) nous parait fondamentale, et sera souvent rlabore au cours du travail, car nous faisons lhypothse que le couple se dfait sur ce sur quoi il stait fond.

  • 7

    4/ Lien de filiation et transmission psychique inconsciente entre les gnrations Chaque famille classique se doit davoir un rat: une famille sans rat nest pas vraiment une famille, car il lui manque un principe qui la conteste et qui lui donne sa lgitimit P.Mrot (2003). A partir des travaux fondateurs de N. Abraham et M .Trk en 1978, sur une mtapsychologie du secret, les notions de fantme et de crypte sont repris par les cliniciens qui sintressent aux problmatiques de la transmission psychique inconsciente entre les gnrations.Les cryptes, clivage ou inclusion au sein du moi, sont le rsultat dun traumatisme personnel subi directement par un sujet. Dans le ventre de la crypte se tiennent, indicibles, dans une vigilance sans relche, des mots enterrs vifs crivent ces auteurs. Ces mots sont dsaffects de leur fonction de communication.Le contenu de caveau est innommable. N. Abraham et M. Trk parlent dincorporation, correspondant un objet damour mort. Nous rejoignons les deuils non faits dans les lignes. Le travail du Fantme dans linconscient, est le travail dans linconscient dun descendant dun problme de deuil non rsolu chez lun ou lautre des parents , reprend C. Nachin dans un article, Un fantme en chacun de nous ? , en 1993, resignifiant la diffrence entre la crypte et le fantme in Le journal des psychologues, 110, sept.93, 49-52. Jai galement tendu la problmatique des Fantmes aux descendants de sujets porteurs dun deuil non fait, mme en labsence dun secret honteux. crit C. Nachin.Nous sommes l au cur des problmatiques transgnrationnelles. N. Abraham dit qutre un cryptophore , cest tre porteur dun ou plusieurs secrets et quil nest de secret qui ne soit lorigine partag. E. Granjon (1989), dans la foule de R. Kas, parle quant elle dune vritable pulsion transmettre, ce qui implique, dit-elle, que la charge gnalogique dont tout tre humain hrite, puisse continuer et son histoire et son destin. Elle distingue une transmission intergnrationnelle, venant tisser des relations intra- groupales au travers de la fonction symbolique du langage, prenant en compte les diffrences interindividuelles et intergnrationnelles, assurant la transformation ; car, transmettre, cest transformer dit R. Kas. Puis une transmission transgnrationnelle, en de de la reprsentation, signant lindiffrenciation, tmoignant de lirruption du quantitatif et correspondant un trou reprsentatif. Vritables traces sans mmoire, ce ngatif de la filiation semble constituer les fibres des liens narcissiques de toute affiliation, de toute alliance et la trame du tissus groupal dit-elle. Parfois, il y a transmission de laffect, mais pas de la reprsentation, (par exemple la transmission dun affect de honte, alors que la reprsentation sest perdue dans les gnrations). Cest aussi ce que montre A. Eiguer (1984) propos des objets transgnrationnels, reprsentation dobjets grand parentaux traduisant souvent le lien entre la famille et la culture, entre les faits domestiques et lhistoire dune ligne ou dun peuple . Les reprsentations dobjet transgnrationnels entrent dans la catgorie des liens libidinaux, comme reconstruction fantasmatique davnements parfois traumatiques, laquelle adhrent tous les membres de la famille .Il distingue deux sortes de reprsentations: Les reprsentations pleines, renvoyant, soit, la perte dun proche relativement idalis et propos duquel le travail du deuil se prolonge depuis longtemps avec une

  • 8

    impression de dette envers cet objet, que la famille ne pourra jamais assez honorer, soit un proche parent dune autre gnration, ayant commis un acte rprhensible et gard honteusement secret, comme un cadavre dans le placard, un mort qui hante , comme un fantme, une me qui na pas dnergie propre ,mais qui poursuit dans le silence son uvre de dliaison (nous pensons l lanctre dment enferm en institution et dont on ne parle plus , car on a honte du fait de sa dgradation et de sen tre dbarrass ; laffect de honte va perdurer au cours des gnrations , alors quon nen saura plus lorigine, occasionnant parfois des blessures narcissiques chez les descendants .). Les reprsentations creuses, renvoyant lrotisation dun destin familial dchec ou maladif, comme une tare hrditaire invitable. Les membres de la famille sont alors mis par complaisance dans le malheur. Ils parlent dun destin contre lequel ils ne peuvent rienJe pense une famille dont les membres, depuis la mort du grand-pre paternel occasionne par le cancer, vivaient cette maladie comme un destin mortifre qui continuait frapper les descendants. Il peut y avoir aussi, dans ce cadre l, la reprsentation dun anctre, vcu comme se dsintressant de la famille, pour ne sintresser qu lui-mme ou dautres.Dans ce cas l, ce nest pas lobjet transgnrationnel qui est investi, mais le dsinvestissement de cet objet par rapport ses proches. Il y a alors une rotisation de limpossible, les membres de la famille aiment le vide, lindicible, limpensable.On rencontre dans la clinique ces familles souffrant de vcus abandonniques ( on ne peut rien pour nous, ce nest pas la peine, il ny a rien faire. . Dans dautres travaux, A. Eiguer (1989, 1993) avance lhypothse dune transmission de limposture avec le clivage qui la conditionne (par exemple, un anctre, ml des affaires illgales, dont la reprsentation des agissements est impossible) et est amen travailler la perversion narcissique.Il pose la question : comment cette perversion se nourrit-elle des tromperies qui ont pu se transmettre de gnration en gnration ? Sans oublier, bien sr, que le dpositaire de la transmission (le destinataire) y est pour quelque chose ! Il a une part active dans la transmission, dit A. Eiguer : pour que quelque chose soit transmis, il faut toutefois que celui qui se trouve potentiellement en condition de le recevoir, laccueille, le dpose et le travaille en luiLa transmission ne se fait pas seulement dans le sens du parent lenfant, mais, simultanment dans le sens dans le sens inverse, de lenfant au parent ; le descendant va la recherche de ce qui lui convient. Et nous pensons la clbre phrase de Goethe : Ce que tu as hrit de tes pres, afin de le possder, conquiers- le .Puis A. Eiguer de nous rappeler quaux trois personnages qui constituent toute chane gnalogique, nous ajouterons un quatrime, notre anctre le plus lointain : le pre de la Horde primitive. S. Tisseron (1990), dveloppe dans ses nombreux travaux autour du secret, quun enfant porteur de secret, en est affect dans lensemble de sa personnalit et que les petits enfants porteurs de secrets peuvent alors dvelopper des troubles dont le point commun est dtre apparemment dnus de tout sens (troubles psychotiques, toxicomanie, perversions diverses, dlinquance).

  • 9

    Ce que la Thorie du traumatisme nous a appris sur la transmission psychique inconsciente. Sur le plan tymologique, trauma et traumatisme sont des termes anciennement utiliss en mdecine et en chirurgie qui viennent du grec trauma (blessure), et drivant dun terme qui signifie percer, dsignant donc une blessure avec effraction. S. Freud emploie trauma en transposant sur le plan psychique les trois significations quimplique ce terme : un choc violent, une effraction et des consquences sur lensemble de lorganisme. Venons en la dfinition du terme trauma (daprs J. Laplanche, J.B. Pontalis (1967) : Evnement de la vie du sujet qui se dfinit par son intensit, lincapacit o se trouve le sujet dy rpondre adquatement, le bouleversement et les effets pathognes durables quil provoque dans lorganisation psychique . En termes conomiques, le traumatisme se caractrise par un afflux dexcitation qui est excessif, relativement la tolrance du sujet et sa capacit de matriser et dlaborer psychiquement ces excitations . Les consquences du traumatisme sont lincapacit de lappareil psychique liquider les excitations selon le principe de constance. Peu peu, dans la thorie freudienne, lide du traumatisme psychique calqu sur le traumatisme physique sestompe ; en effet, du strict point de vue conomique, ce nest quaprs coup que la valeur traumatique est confre lvnement. Cest alors que S.Freud construit la thorie du trauma dans lhystrie : cest seulement comme souvenir que la premire scne devient aprs coup pathogne et dans la mesure o elle provoque un afflux dexcitation interne (effraction du pare-excitation). Dans Etudes sur lhystrie , en 1895, la porte tiologique du traumatisme sestompe au bnfice de la vie fantasmatique. La notion de traumatisme revient prendre une valeur accrue partir de 1920 propos des nvroses de guerre. Dans Inhibition, symptme et angoisse , en 1926, S.Freud crit que le moi dans la situation traumatique, est attaqu du dedans, cest dire par les excitations pulsionnelles comme il lest du dehors. Il y a une sorte de symtrie entre le danger externe et le danger interne. Le moi est alors en tat de dtresse sans recours. Le trauma est une exprience dabsence de secours dans les parties du moi, ce que C. Janin (1999) appelle le noyau froid (premier temps prcoce du traumatisme qui correspond au non respect des besoins de lenfant et au dfaut de la fonction encadrante de la mre. En 1928 S.Freud parle galement du traumatisme de la naissance, prototype de langoisse, et sa non inscription psychique dans lappareil psychique individuel. Le traumatisme est engag l du ct de la ralit, bien diffrent du traumatisme dans la thorie de lhystrie. Ce traumatisme originaire, inconnu, fera retour au dcours de la vie. D.W. Winnicott (1965) a parl dagonie primitive et de la ncessit dun environnement adapt. Avec la maladie nous sommes engags du cte de la ralit concrte du traumatisme, et dans lactuel. 5/ De nouvelles hypothses -Au regard de ces diffrentes approches, nous proposons un choix dobjet transgnrationnel luvre dans le lien conjugal, sur un mode inconscient, en toile de fond en quelque sorte. En effet en partant des pactes dngatifs , la base de tout lien, selon R.Kas (1987), ces reprsentation inconscientes, refoules, dnies, sont la base, selon nous, de tout lien de couple, et infiltres de traces transgnrationnelles, telles les cryptes, fantmes, secrets, traces sans mmoire,

  • 10

    comme le dit E. Granjon (2005). Paquets encrypts, porteurs de secrets, ces traces constituent la transmission transgnrationnelle, en de des mots, avec des cortges de non-dits, de dnis, de clivages ; dautres paquets , dj ouverts, se parlent, se transforment, ce qui constitue la transmission intergnrationnelle avec sa fonction smaphorisante et mtaphorisante. Nous appuyons sur ce que dit E. Granjon, (1989) savoir que dans la famille tout se transmet, quil y a une vritable pulsion transmettre, mais que les modalits peuvent tre diffrentes ; elle parle galement dune enveloppe gnalogique, contenante, pour la famille. Le lien conjugal se construit et repose sur les failles de la filiation de chacun des partenaires. Ce qui est sans doute loeuvre dans la rencontre, et sur le mode le plus inconscient, ce sont les rsonances des aspects transgnrationnels au sein des lignes de chaque partenaire. Le passage du lien de couple au lien parental (avec larrive dun enfant), va branler ces aspects transgnrationnels, inconscients, jusqu ouvrir parfois la bote de Pandore, faite de ces pactes dngatifs, et provoquer alors une crise du couple pouvant aller la rupture. De la dyade la famille, cela suppose un cart possible pour laccueil du tiers( lenfant),donc un ramnagement de la vie du couple, un chemin parcourir du deux ne font quun louverture sur lavenir, sur lautre qui implique une ncessaire dfusion ; or la transmission psychique transgnrationnelle, inconsciente, entre les gnrations, lorsquelle devient prvalente, empche lcart ncessaire pour laccueil du tiers et entrane des fonctionnements intra familiaux sur le mode du collage-rupture( cf. la position narcissique paradoxale ) et de grandes souffrances du groupe familial( Ch.Joubert, 2005). Cest alors que le transgnrationnel est luvre dans la crise du couple qui se dfonde ce sur quoi il stait fond, inconsciemment. Le socle inconscient du couple repose sur les ngatifs de la transmission. En consquence, le travail de la thrapie de couple doit souvrir sur un travail familial et transgnrationnel, afin que chaque sujet puisse retrouver son individualit articule sur lespace commun : tre en quelque sorte sujet du couple et de la famille, sans sy noyer, se dgager du transgnrationnel qui induit la rptition. Tout en travaillant les aspects oedipiens, et les liens primaires dautre part, louverture sur les aspects transgnrationnels constitue aussi une voie dlaboration et de dgagement. Lapproche psychanalytique groupale du couple permet ce travail sur la rsonance dans le lien de couple, des aspects transgnrationnels, (bote de Pandore contenant des vcus deffondrement, des angoisses dabandon, des fonctionnements paradoxaux et pervers narcissiques, en dfense), au sein des lignes de chaque partenaire. Ceci nous amne penser , dans une perspective psychopathologique, et dvelopper ultrieurement, que le transgnrationnel, le fond , pour chacun de nous, donne le noyau mlancolique sur lequel ladolescence le remaniement pulsionnel donne le noyau hystrique. Quand il y a trop de transgnrationnel, trop de trou, le noyau mlancolique, en mal de contenance, envahit le moi ou le clive, et ladolescence le noyau hystrique ne peut advenir ; la libidinalisation ne peut se faire ; ladolescent est alors en proie des troubles graves de la personnalit (tendances suicidaires, addictions,faux self, perscution, hystrie grave etc).

  • 11

    Soulignons la violence de la transmission,(en cho la violence de linterprtation de P.Castoriadis Aulagnier) ncessaire, pour que chaque sujet sinscrive dans la chane des gnrations. La thrapie permet la contenance, la reconnaissance des souffrances primaires dans un premier temps, leurs rsonances dans le lien de couple puis la libidinalisation du noyau mlancolique dans un deuxime temps (permettant ainsi au noyau hystrique de se constituer). Le lien conjugal se construit et repose sur les failles de la filiation de chacun des partenaires.

  • 12

    AINSI NOUS PROPOSONS A TITRE DOUVERTURE ET DE REFLEXION : Esquisse dune mtapsychologie du lien

    Articulation des liens narcissiques imprgns de pulsion de mort avec les liens objectaux sous le primat du principe de plaisir.

    Position narcissique paradoxale

    Position schizo-paranode et

    narcissique-phallique

    Position dpressive et oedipienne

    Modalits du lien Indiffrenciation. Ecrasement

    (tats du lien) prvalence des liens

    narcissiques

    Distorsion Identification

    projective Prvalence des liens

    narcissiques

    Diffrenciation Souplesse

    (structure du lien) intrication des liens

    narcissiques et objectaux libidinaux

    Mtapsychologie du lien.

    Plan topique

    Registre de lOriginaire

    (pictogramme assurant lunion ou le

    rejet)

    Pr symbolisation

    (amorce du fonctionnement prconscient)

    Symbolisation Registres primaire et secondaire articuls avec les processus tertiaires (mythes

    socitaux)

    Plan dynamique Aconflictualit ou violence

    fondamentale

    Emprise-perscution

    Tyrannie du lien

    Conflictualit pense

    Plan conomique Epuisement dliaison Primat de Thanatos

    Amorce de lintrication

    pulsionnelle

    Intrication dEros et de Thanatos

    Principe de plaisir

    Liens transfrentiels Transfert sur le cadre (ou matriciel)

    Collage ou rejet (dni de la

    dpendance)

    Attaques du cadre et diverses alliances

    Transfert sur le processus et transfert

    objectal sur les thrapeutes

    Transmission psychique

    (Liens gnalogiques)

    Transgnrationnel (en de du

    reprsentable)

    Du transgnrationnel

    vers lintergnrationnel

    Intergnrationnel Mythopose

    familiale (permettant laccs au roman familial)

    Tous ces niveaux de fonctionnement sont intriqus entre eux. Comme le rve, le lien est un ombilic .Ce qui est pathologique, cest la rgression et la fixation

  • 13

    . 6/ Les indications La TFA sadresse aux familles en souffrance (vnements traumatiques, deuils, maladie somatique ou psychique dun des membres, violences, addictions).Elle s'appuie sur une coute groupale reposant sur un double prsuppos : -un prsuppos thorique selon lequel sera considr comme groupal-familial ce qui apparat au niveau de fonctionnement le plus archaque, l o s'est nou le dysfonctionnement et o se sont installes des dfenses radicales entretenant confusions et indiffrenciations entre les tres, les gnrations, les sexes, voire mme entre vivant/ non vivant et humain /non humain. -un prsuppos mthodologique selon lequel tout ce qui est dit ou produit en sance par chacun est considr comme venant de l'ensemble de la famille puisque nous nous intressons la part transindividuelle ou syncrtique (selon Bleger, 1967) ou indiffrencie du psychisme et non aux parties nvrotiques de chacun. La souffrance familiale telle que nous l'entendons, concerne en effet les aspects non diffrencis du lien, aspects gnrateurs de confusions et d'empitements et obstacles l'individuation des sujets. Lindication va porter sur le fonctionnement groupal familial : il est donc fondamental que toute la famille soit runie lors des consultations. Les consultations et les entretiens prliminaires permettent la famille dlaborer la demande. Plus ou moins longs dans le temps, (il ne doivent pas excder quelques sances), ils sont diffrencier de lengagement de la famille dans le processus thrapeutique. Cadrs, avec un certain nombre de questions, ils permettent de faire un diagnostic du fonctionnement familial (F. Aubertel). Ce diagnostic prend en compte ltat des relations lobjet (lien familial), les mcanismes de dfense prvalents, le type dangoisse prvalente, et le mode de fonctionnement par rapport lextrieur .A lissu des consultations, une indication est donne la famille et sera soit individuelle, soit groupale, ou familiale selon les cas. A lissu des entretiens prliminaires, lorsque lindication familiale est pose, le cadre est explicit et le contrat propos la famille. Celle-ci donnera son accord aprs un dlai de rflexion. Il est prcis que tous doivent tre daccord pour ce type de prise en charge et si possible sengager venir rgulirement. Dans la famille en crise, tous les liens sont en souffrance : lien dalliance, ou liens fraternels, liens de filiation, liens aux familles dorigine, lien gnalogique, et relations avec lextrieur de la famille (problmatique dedans- dehors). Ces liens sont de nature indiffrencie dans des modalits de collage associes des mouvements de rupture ou bien marqus par le paradoxe et la perversion. Les liens narcissiques sont au premier plan (part indiffrencie de la famille, le Soi familial ) par rapport aux liens libidinaux objectaux (liens diffrencis) (A. Eiguer, 1984). Une grande excitation rgne alors dans la famille, avec des agirs et de la violence. Le type dangoisse prgnante est langoisse de mort, deffondrement, de morcellement que lon retrouve dans un fantasme prsent en cours de thrapie nomm fantasme de mort collective (A. Ruffiot, 1983). Ce fantasme, trs archaque et parfois proche de lagir, tente de juguler les angoisses deffondrement par une recherche de vcus symbiotiques, imagins dans la mort de lensemble de la famille.

  • 14

    Les mcanismes de dfense prvalents sont loscillation de la position narcissique paradoxale (J. P. Caillot, G. Decherf, 1982) le clivage, les dnis (de la temporalit, des cycles de la vie familiale, de la diffrence des tres, des sexes) ainsi que le dni de la diffrence entre les vivants et les non vivants, (F. Aubertel, F. Andr Fustier, 1986).La peau ou enveloppe familiale, en rfrence au Moi Peau de D. Anzieu, (1974) est soit rigidifie, de type carapace donc peu contenante et peu fonctionnelle dans la gestion des angoisses de sparation : le fonctionnement familial est autarcique et parfois perscutoire par rapport au dehors. Lenveloppe peut tre au contraire dchire, clate, sans diffrenciation dedans-dehors. Ces problmatiques sont apparentes mais pas exclusivement dans les affections psychosomatiques de la peau : allergies eczma etc. Les contre- indications la thrapie familiale concernent les familles fonctionnant en prvalence sur un mode diffrenci (liens libidinaux objectaux au premier plan), avec des mcanismes de dfense plutt nvrotiques (refoulement, dngation) et dans lesquelles la conflictualit sorganise autour du dsir et des angoisses de castration. Lenveloppe familiale est suffisamment souple pour permettre les changes avec le dehors. Cependant, lquilibre de toute famille dpend de la bonne articulation entre les liens narcissiques (parties indiffrencies du lien) et les liens objectaux libidinaux, signant quant eux la diffrenciation. 7/ Le cadre et le dispositif Nous distinguons le cadre (cadre interne et invariant du thrapeute) du dispositif qui peut tre adapt selon les lieux de soin .A partir du cadre initial de la psychanalyse, cran invariant sur lequel se droule le processus (J. Bleger, 1966), A. Ruffiot (1981) conceptualise le cadre de la thrapie familiale psychanalytique, avec la rgle dassociation libre en famille et propos de la famille et son corollaire la rgle dabstinence, (impliquant linterdit dagir pour la famille et linterdit de porter jugement et de donner des conseils pour les thrapeutes). Une consigne spcifique est donne la famille : venir si possible tous ensemble en sance. J. P. Caillot et G. Decherf (1984) en dfinissent trois fonctions : contenante (maternelle), limitative (paternelle), transitionnelle symboligne Le dispositif : Cest un dispositif de face face Les thrapeutes (dont le nombre varie entre deux et cinq) sont assis en demi- cercle et la famille occupe comme elle le souhaite le demi cercle restant sa disposition. Les sances se droulent dans un lieu neutre, toujours le mme, pendant une heure, gnralement au rythme dune sance par quinzaine. Les sances sont suivies dune post-sance dune demi-heure afin danalyser les contre transferts et lintertransfert (entre les thrapeutes). Il y a souvent un thrapeute principal et des cothrapeutes en formation, qui participent aux sances. Des notes sont prises (seul ce qui est verbalis est not), tour de rle par les cothrapeutes et constituent la mmoire du no-groupe. La famille a la possibilit de consulter ces notes sur place si elle le souhaite. Les sances sont soit payantes (environ 70 euro) soit prises en charge avec participation de la famille ou non, selon les lieux de soin. Les modalits de paiement sont toujours discutes au dpart de la thrapie ainsi que la question des absences qui seront dues en cas dannulation trop tardive. Il sagit dun long travail dans le temps qui ncessite que les thrapeutes sengagent tre l aussi longtemps que la famille en aura besoin, la dure dune thrapie

  • 15

    variant dune deux ou plusieurs annes selon les cas. La sparation, en fin de travail, se prpare, les sances peuvent tre espaces. Un arrt prmatur est toujours labor. En institution, le dispositif est co-construire avec les quipes de soins et ncessite un consensus. 8/Le Processus Il concerne lavance du travail de reprsentation et de symbolisation de la famille. Il vise permettre ou rendre la famille sa capacit de mtaboliser les angoisses qui la dsorganisent ou lorganisent de manire pathologique et coteuse pour lindividuation de ses membres. Le processus se construit travers lcoute de la trame associative groupale de la famille et au sein de la dynamique transfro-contre- transfrentielle et intertransfrentielle. (analyse de la sance durant les post sances et en intervision avec dautres thrapeutes extrieurs au processus) --En dbut de thrapie, le transfert sur le cadre (A. Eiguer, 1982), encore appel transfert matriciel par A. Ruffiot (1981) met en scne lindiffrenciation. La famille en mal de contenance, se rpand au sein du cadre analytique. Le sensoriel, les prouvs sont au premier plan : la famille fonctionne en prvalence, sur le registre de loriginaire : pictogrammes, signifiants formels groupaux tenus dans des ritualisations spcifiques telle ou telle famille (E. Grange-Sgral, F. Aubertel 2003). Les objets bruts (E.Granjon1990), limportante lexcitation accompagne de vcus incestuels (P.C. Racamier, 1992), ainsi que les agirs et la violence sont une prfiguration de limpens gnalogique Ces diffrents lments constituent la transmission transgnrationnelle qu E. Granjon qualifie de vritables traces sans mmoire Les cryptes et fantmes dans la ligne (N. Abraham, M. Trk, I978), les secrets familiaux (S. Tisseron), provoquent un dstayage gnalogique (manque de contenance gnalogique) et une grande souffrance intrafamiliale et individuelle (Ch. Joubert, 2003), observables sous forme de traumatisme gnalogique (Ch. Joubert, 2002).Les pactes dngatifs, ensemble de reprsentations inconscientes concernant ce qui doit tre laiss de ct, refoul dni, (R. Kas , 1989)) sont la base de tout lien, mais en principe restent muets. Le contrat narcissique (P. Castoriadis Aulagnier, 1986) est une forme positive de tout lien puisqu il offre une place au nouveau venu dans la famille en change dune reprise des pactes dngatifs (le pacte dngatif prend appui sur le contrat narcissique et en est le complment et la contreface ). Ce contrat narcissique peut cependant devenir un vritable tau, enserrant chacun dans une place assigne sans transformation possible, modalit qu E. Granjon nomme alors contrat psychotique. Lorsque les pactes dngatifs au fondement de tout lien familial et jusqualors muets se trouvent dnoncs par lexistence dun porte-symptme , jouant le rle dun vritable cryptophore , la famille se trouve confronte des angoisses dclatement et de dsorganisation contre lesquelles elle va tenter de se dfendre. Nous entendons alors le symptme dans sa dimension groupale et transgnrationnelle. La fonction contenante des thrapeutes est au premier plan (il y a souvent des agirs sur le cadre de la part de la famille : retards, absences non signales, tentatives dacting en sances, violences verbales avec des mots qui tuent). Les modalits de lien de type pervers narcissique (A.Eiguer (1989,2001) se dploient parfois avec leur cortge dalliances perverses : famille anti-couple, couple anti-famille (J.P.Caillot, G.Decherf Decherf, 1989).

  • 16

    Les thrapeutes analysent en poste sance leurs co-prouvs , (F. Andr-Fustier, F. Aubertel, 1997) ce qui leur permet dune part de supporter ici et maintenant ce qui se vit pour chacun et entre-eux (intertransfert) et dautre part favorise laccs un dbut de reprsentation. --Puis le transfert sur le processus (E. Eiguer, 1982), signe lacceptation de la dpendance lgard du cadre sur le plan transfrentiel et limplication de la famille dans le travail psychique. --Enfin le transfert sur les thrapeutes (A. Eiguer, 1984) des imagos gnalogiques signe un dbut de diffrenciation au sein de la famille et rend possible la mythopose du no-groupe famille-thrapeutes. (capacit de mise en rcit, de fabriquer de lhistoire, du mythe rendant compte des origines de la famille et de chacun). La mythopose (A.Ruffiot, 1981) slabore ici et maintenant dans la dynamique transfro- contre- transfrentielle et intertransfrentielle. Le holding onirique familial (A. Ruffiot 1981) fait partie de la chane associative familiale. Comme le souligne E. Granjon, limportant nest pas la recherche dune histoire jamais disparue (efface par le traumatisme), mais la rappropriation dune autre histoire possible, co-construite dans lespace thrapeutique par le no-groupe et en post sance par le groupe des thrapeutes.Le processus nvolue pas de faon linaire, comme le rve il est un ombilic. 10/ Des exemples de dispositifs de soins pour les familles au sein de l institution Il nous parat donc pertinent de proposer un travail de soutien aux familles en souffrance, dans le cadre de nos institutions de soin. En suivant les hypothses de J.Bleger (1970), et de B. Penot propos du transfert subjectal, on peut dire que cest sur les failles du cadre institutionnel que viennent se dposer les traces du traumatique gnrationnel familial et sur les fondements mmes de nos institutions. Les dispositifs de soins pour la famille en institution ont pour but dune part de favoriser laccs la symbolisation, de permettre un travail de sparation au sein de la famille, (les problmatiques de deuil pourront alors slaborer, un travail de raffiliation deviendra possible) et dautre part de mobiliser les enjeux institutionnels autour des difficiles prise en charge des patients (laboration du lien patient-famille-institution, laboration du fantasme de rapt du patient par linstitution). Nous proposons des entretiens familiaux de type analytique groupal en tayage avec lquipe soignante en institution, afin de permettre le ramnagement des liens au sein de la famille et avec lextrieur, linstitution tant alors en position de tierceit par rapport la famille et au patient. Consultation familiale systmatique lentre du patient. Un premier entretien, dinspiration psychanalytique groupale, permet dapprhender le vcu de sparation et la souffrance lie la maladie, sur le plan individuel et familial. Il se droule au sein du service. Le patient et sa famille sont reus en prsence du psychologue et des reprsentants de lquipe soignante ce qui permet dinstaurer un lien entre la famille, son patient et linstitution.Cet entretien est

  • 17

    inaugural et fondamental, il permet de diagnostiquer le fonctionnement familial et fonde le lien entre le patient, la famille et linstitution. Suivis familiaux ponctuels. Ensuite, des entretiens familiaux ponctuels pourront tre proposs. Les indications seront reprises en quipe avec les mdecins. Ces suivis sont proposs aux familles qui fonctionnent sur un mode rgressif (type fusion-rupture) o lon note une indiffrenciation, une prgnance de langoisse de mort et une grande souffrance transgnrationnelle. Des rgles inspires du cadre de la thrapie familiale psychanalytique sont alors donnes la famille. La thrapie familiale psychanalytique se dfinit avant tout comme une clinique des contenants psychiques, mobilisant spcifiquement le lien intersubjectif et transsubjectif. Ces entretiens sont centrs sur ce qui se pense, sprouve autour de lhistoire du patient et de sa famille. Un arbre gnalogique est demand la famille ou parfois constitu pendant les sances. Les objectifs de ces dispositifs de soins. Ces types de dispositif nous paraissent oprant pour permettre le ramnagement du lien entre le patient et la famille. La consultation familiale ds lentre du patient enclenche la relation famille, institution, patient et met en travail le fantasme dappropriation si frquemment dvelopp par les institutions. Il permet dviter le morcellement au sein de linstitution, de rduire les clivages au sein des quipes, souvent induits par les dysfonctionnements familiaux Notons que le transfert familial, prsent dans le cadre institutionnel, samnage plutt comme un soutien : la fonction contenante dfaillante de la famille, staye sur celle de lquipe soignante. Groupes de soutien pour les familles. Il sagit de groupes semi-ouverts au sein desquels les familles (sans les patients) sont invites venir, une fois par mois pendant trois quarts dheure. Le fonctionnement de ces groupes repose sur un tayage rciproque des diffrents membres le composant .Le type dcoute est dinspiration psychanalytique groupale. Seules, la surveillante du service de soins reprsentant le lien avec le parent plac la psychologue et parfois un mdecin psychiatre sont prsents. Les objectifs de ces groupes. Il sagit pour les participants de librer les pulsions agressives et la culpabilit qui sy rattache lgard du patient malade et des soignants qui servent parfois de surface projective pour ces pulsions. Laffect de honte, galement, peut tre reconnu et exprim par la famille, ce qui permet de restaurer lidentit de chacun. Cest un lieu de dtoxication du lien patient- famille-institution. Ltayage important des membres du groupe les uns par rapport aux autres, dans ce type de dispositif, favorise leur rintroduction dans le tissu social.On veillera toujours rintriquer Eros et Thanatos. Il est possible aussi de dvelopper des projets de centre de soins pour les familles, intersectoriels, au seins desquels pourraient se pratiquer des thrapies familiales psychanalytique, avec des praticiens forms ce type de soin.

  • 18

    Bibliographie : Abraham N., Trk M., 1978, Lcorce et le noyau, Aubier Montaigne Andr F, 1986, .L'enfant insuffisamment bon en thrapie familiale psychanalytique. P.U.L Andr Fustier F.et al.1997, Parents / Famille/ Institution , ADSPF, Centre de Recherches sur les Inadaptations, Lyon. Andr-Fustier F. et Grange-Sgral E., 1995, "La violence comme modalit de lien" in "L'agressivit dans les groupes" Revue de psychothrapie psychanalytique de groupe n 24. Andr-Fustier F.Aubertel F., 1994, La censure familiale : une modalit de prservation du lien in Revue de la SFPPG, 22,47-59. Andr-Fustier, F., Aubertel F., 1997, La transmission psychique familiale en souffrance , Le Gnrationnel, A Eiguer et al.Paris, Dunod,107-150 Anzieu D., 1975, Le groupe et linconscient, Paris, Dunod Aulagnier-Castoriadis P., 1975, La violence de l'interprtation. Paris, Puf Berenstein I. Puget J., 1984, Considrations sur la psychothrapie du couple:de lengagement amoureux au reproche La thrapie psychanalytique du couple, Paris, Dunod, 147-161. Berger M., 1995, Le travail thrapeutique avec la famille Paris, Dunod. Bergeret J., 1981, La violence fondamentale, Paris, Dunod Bion W.R., 1959, Attaque contre les liens , Nouvelle Revue de Psychanalyse, 1982, 25, 285-298. Bion W.R., 1962, Thorie de la pense, Revue Franaise de Psychanalyse, Paris Puf, 28,1, 75-84. Bleger J.1970 Le groupe comme institution et le groupe dans les institutions, in Kas R. et coll. (1987), L'institution et les institutions. Etudes Psychanalytiques. Paris, Dunod, 47-61. Bleger J.1981, Symbiose et ambigut, Paris, Puf Brggre B.Pilorge D., 2001, Du narcissisme LOedipien : rflexions sur les registres dintervention en thrapie familiale psychanalytique, Dialogue, 153,3me tri, 99-110. Caillot J.P. Decherf G., 1989, Psychanalyse du couple et de la famille, Paris, A.PSY.G. Caillot J.P., Decherf G., 1982, avec Thrapie familiale et paradoxalit , Clancier-Gunaud. Caillot J.P., S. Decobert, C. Pigott ,et al. 1998, Vocabulaire de psychanalyse groupale et familiale, Tome 1, Le collge de psychanalyse groupale et familiale Castoriadis-Aulagnier P., 1975, La violence de linterprtation. Du pictogramme lnonc. Le Fil Rouge, Paris, Puf. Ciconne A., 1999, La Transmission psychique inconsciente.Identification projective et Fantasme de transmission, Paris Dunod). David C., 1971, Ltat amoureux, Paris, Payot Decherf G., 2003, Le parent narcissique et ses complices : le partage de lintimit familiale, Le divan familial ,11 Decobert S. Soul M, 1984, La notion de couple thrapeutique La thrapie psychanalytique du couple, Paris, Dunod, 175-205. Dupr Latour M., 2005, Les crises du couple .Leur fonction et leur dpassement, Ers Eiguer A., 1983 Un Divan pour la Famille , Le Centurion

  • 19

    Eiguer A., 1984 Ce que la thrapie familiale psychanalytique nous apprend sur les aeux fantasmatiques in Etudes psychothrapiques, 57,3 Eiguer A., 1984, Le lien dalliance, la psychanalyse et la thrapie de couple , in La thrapie psychanalytique du couple, Paris, Dunod, 1-83. Eiguer A., 1989, Le pervers narcissique et son complice, Paris, Dunod, Eiguer A., 1993, Imposture et Perversion- Hritage transgnrationnel .Le journal des psychologues, 104, Fev.93, 42-45. Eiguer A., 2001, Des perversions sexuelles aux perversions morales, Paris Ed. Odile Jacob. Eiguer A., 2002, Lveil de la conscience fminine, Paris Bayard. Freud S., 1895 Etude sur lhystrie, uvres compltes, Psychanalyse, Tome II Freud S., 1909, Analyse dune phobie chez un petit garon de cinq ans (le petit Hans) Cinq psychanalyses, Paris Puf, 1954. Freud S., 1913, Totem et Tabou , Paris, Petite Bibliothque Payot, 1977. Freud S., 1914, Pour introduire le narcissisme in La vie sexuelle, Paris Puf. 1969, 81-105. Freud S., 1914, La vie sexuelle, Paris Puf. 1969, 81-105. Freud S., 1921, Psychologie des masses et analyse du moi , in Essais de Psychanalyse, Paris, Payot, 1981. Freud S., 1926, Inhibition, symptme et angoisse, Oeuvres compltes, Pychanalyse, TomeXVII Freud S., 1930, Lavenir dune illusion Le malaise dans la culture. in uvres compltes. Psychanalyse. XVIII, Puf. Garland C., et al, 1998, Comprendre le traumatisme. Une approche psychanalytique. Tavistock Clinic, d. du Hublot. Grange-Sgral E. ,1998, "Le non verbal en thrapie familiale psychanalytique : une rserve de mmoire" in Qu'est-ce que tu veux dire? revue Dialogue n 142. 4me trimestre . Ed Ers. Grange-Sgral E. Aubertel F. 2003, Les rites familiaux mises en forme de loriginaire in Rite, ritualisation, groupe. Revue de la SFPPG, 40. Ed. Eres. Paris. Grange-Sgral E., 2001, La comptence du cadre en thrapie familiale psychanalytique : le cadre et le hors-cadre en travail. Thse de doctorat. Sous la dir de Bernard Chouvier Universit Lumire Lyon 2. Grange-Sgral E., 2004, Le travail du ngatif dans le lien adoptif in Adoptions, Le Divan Familial, 12, Ed in Press, Paris pp. 27-38 Granjon E, 1989, Hritage gnalogique, famille et thrapie familiale analytique , in Cahiers de psychologie clinique, univ. Des sciences sociales de Grenoble, 59-68 Granjon E., 1989, Transmission psychique et transferts en thrapie familiale psychanalytique, in Gruppo 5, 47-58, ed. Apsyge Granjon E., 2005 Lenveloppe gnalogique familiale in Crises familiales : violence et reconstruction. sous dir. G. Decherf et E. Darchis, Paris in Press 69-86. Janin C., 1999, Figures et destins du traumatisme, Paris, Puf. Joubert Ch., 2000, Lanctre dment: un traumatisme dans les liens de filiation. Perspectives Psychiatriques vol 39 No. Spcial Dc. 2000. 104-110. Joubert Ch., 2002, Le destin du traumatique dans le gnrationnel en thrapie familiale psychanalytique. Perspectives Psychiatriques, vol 41, Avril Mai 2002, 109-112. Joubert Ch., 2003, Psychanalyse du lien de couple, psychanalyse en couple ? Les fonctionnements rgressifs du lien de couple ou du collage la rupture, Dialogue

  • 20

    161, Comment a passe Les voies de la transmission psychique inconsciente. Sept. 2003, Ers,105-117 Joubert Ch., 2004, Psychanalyse du lien familial. Le Divan Familial, 12, in Press, 163-176. Joubert Ch.2005, Lanctre insuffisamment bon : le maillon gnrationnel dfaillant, in Crises familiales : violence et reconstruction. sous dir. G. Decherf et E. Darchis, Paris in Press 195-213. Joubert Ch., 2006, Le couple lpreuve de la famille, in Sant Mentale, 104, Janvier 2006, Le couple dans tous ses tats, 44-48. Joubert Ch. (2006), La haine, un organisateur du lien familial, in Amour, haine et tyrannie dans la famille, dir. G. Decherf, A. M. Blanchard, et E. Darchis, in Press,195-203. Joubert Ch., 2006, Le Fantasme de parentalit inverse, in Dialogue, 171, Parentalits lpreuve du temps, Ers, 61-72 Joubert Ch., Durastante R. 2006, Gestuelle, dessins et paroles denfants : activateurs dune trame associative familiale , in Le divan familial, 16, Jeu et crativit, in Press, Printemps 2006, 137-151. Joubert Ch., 2007, Le rle du transgnrationnel dans le lien de couple, Deuxime Congrs international de thrapie familiale psychanalytique, 4, 5,6, Aot, 2006- Montral, in Le Divan Familial, 18, in Press, Printemps 2007, 69-79. Joubert Ch., Durastante R., 2007 Crise dadolescence : Le retour du transgnrationnel http : // www.aipcf.net www.iacfp.net wwww.aippf.net Joubert Ch., 2006 Las modalidades del vinculo en terapia familiar Psicoanalitica , http://www.intersubjetividad.com.ar Kas R., 1976, Lappareil psychique groupal. Constructions du groupe. Paris, Dunod Kas R., 1984, La transmission psychique intergnrationnelle, penser la famille , Journes dtude de psychologie Clinique Sociale, Hpital J. Imbert, Arles, 1984, 21/22 Septembre. Kas R., 1987, Les organisateurs psychiques du groupe, in Gruppo, 3, Clancier-Gunaud, 113-124. Kas R., 1988 Le pacte dngatif. Elments pour une mtapsychologie des ensembles trans-subjectifs, in Missenard A. et coll. (1988) Figures et modalits du ngatif, Paris Dunod. Kas R., 1993, Le groupe et le sujet du groupe, Paris, Dunod. Kas R., 2003, .La polyphonie du rve, Paris, Dunod Klein M., 1927, Dveloppement de la psychanalyse, Paris, Puf, (1966). Lacan J., 1938, Les complexes familiaux dans la formation de lindividu d.Navarin- 1984.Reprise de larticle de 1938 in Lencyclopdie franaise TomeVIII- La vie mentale. Laplanche J. Pontalis J. B., 1967, Vocabulaire de la Psychanalyse, Paris, Puf. Losso R, 2000, .Psicoanalisi della Famiglia, Franco Angeli ed. Milano Mrot P. 2003, Mammifres, Flammarion, p.11 Nachin C.,1993, Un fantme en chacun de nous ? , in Le journal des psychologues, 110, sept.93, 49-52 Pichon Rivire E., 1971, De la Psychanalyse la Psychologie sociale, Buenos Aires, Galerna (en espagnol) Pichon Rivire E., 1971, De la Psychanalyse la Psychologie sociale, Buenos Aires, Galerna (en espagnol) Puget J., 1998, Relation dobjet et lien, Confrence linstitut de psychologie, de luniversit Lyon 2, 29 Janvier.

  • 21

    Racamier P.C., 1992, Le gnie des origines, Paris, Payot. Roussillon R., 2002, La capacit dtre seul en prsence du couple, in RFP, LXVI Puf, Janvier-Mars 2002, 9-20. Ruffiot A. et al. 1981, La Thrapie Familiale Psychanalytique, Paris, Dunod Ruffiot A. et al.,1984, Le couple et lamour. De loriginaire au groupal , La thrapie psychanalytique du couple, Paris Dunod, 85-146. Ruffiot A.et al 1984, Le couple et lamour. De loriginaire au groupal, in La thrapie psychanalytique du couple, Paris Dunod, 85-146. Tisseron S., 1990, Tintin et les secrets de familles, Sguier, Paris Watzlawick P. et al. ,1967, Une logique de la communication Paris, Seuil, 1972 Winnicott D.W., 1965, De la pdiatrie la Psychanalyse, Paris, Payot, 1969. Winnicott D.W., 1971, Jeu et ralit. Lespace potentiel. Paris Gallimard 1975

  • 22

    Rsum Depuis les annes 1970 la thrapie familiale psychanalytique, la thrapie psychanalytique du couple (A. Ruffiot et coll. 1981), ont permis dlargir le champ conceptuel du lien intersubjectif (R. Kas 1988), et la transmission psychique inconsciente entre les gnrations (depuis les travaux fondateurs de N. Abraham et M. Torok en 1978). Le cadre conceptuel de la thrapie familiale psychanalytique a permis de proposer des dispositifs daccueil et daccompagnement, la mesure , aux familles en souffrance au sein des institutions. Vritable rvolution pistmologique, le courant des thrapies familiales vise prendre en compte le sujet dans son rseau relationnel. Les institutions, aussi, se sont intresses au travail avec les familles, en raison des limites de la prise en charge individuelle pour certains patients (enfants, adultes). La thrapie familiale psychanalytique sadresse aux familles en souffrance (vnements traumatiques, deuils, maladies somatiques ou psychiques dun des membres, violences, addictions etc). Lcoute groupale en est la base. La thrapie familiale psychanalytique est une thrapie par le langage, du groupe familial dans son ensemble, elle prend soin de lappareil psychique familial ; la dynamique transfro contre -transfrentielle et intertransfrentielle en est le levier thrapeutique. Christiane JOUBERT Psychologue clinicienne Docteur en Psychopathologie Clinique Psychothrapeute psychanalytique de groupe (Socit Franaise de Psychothrapie Psychanalytique de Groupe) Psychanalyste de Couple et de Famille (Association Internationale de Psychanalyse de Couple et de Famille) Membre de la Socit Franaise de Thrapie Familiale Psychanalytique Matre de Confrences - Universit Lyon II [email protected] Tl +33 6 11 87 50 08