Thème 1 : l'agriculture dans la zone intertropicale ... · vendre ou pour se nourrir ? 1. Dossier...

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Thème 1 : l'agriculture dans la zone intertropicale, cultiver pour vendre ou pour se nourrir ? 1

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Thème 1 : l'agriculture dans la zone intertropicale, cultiver pour

vendre ou pour se nourrir ?

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Dossier 1 : Localisation de la zone intertropicale

Document 1 : définitions

Équateur : ligne fictive située à distance égale des deux pôlesLatitude : distance angulaire entre un point de la surface de la Terre et l'équateurTropique : ligne fictive, parallèle à l'équateur, située à 23°26' de ce dernier. Au nord se trouve le tropique du Cancer, au sud se trouve le tropique du Capricorne. Ils limitent la zone dans laquelle le soleil peut se trouver au zénith à midi au moins une fois dans l'année.Isotherme : sur une carte, ligne reliant tous les points de même températureTempérature moyenne mensuelle : moyenne des température à un endroit donné pour un mois donnéTempérature moyenne annuelle : moyenne des température à un endroit donné pour l'ensemble de l'annéeAmplitude thermique : écart entre les températures maximale et minimale à un endroit donnéTotal annuel des précipitations : quantité totale de précipitations (pluie, neige...) à un endroit donnée sur l'ensemble de l'annéeRégime pluviométrique : répartition des précipitions au cours de l'annéeDiagramme ombrothermique : graphique à deux axes verticaux (T° et précipitations) permettant de présenter le climat d'un endroit de manière synthétiquePériode sèche : période de l'année durant laquelle, sur un diagramme ombrothermique, les températures sont supérieures aux précipitationsPériode humide: période de l'année durant laquelle, sur un diagramme ombrothermique, les précipitations sont supérieures aux températures

Document 2 :

Utilisation de l'atlas

Document 3 : la faim dans le monde

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Consignes

1) Replace les éléments de la liste et complète le document pour en faire une carte correcte.

Liste : équateur, tropique du Cancer, tropique du Capricorne, Afrique, Amérique Centrale, Amérique du Sud, péninsule indienne, Asie du Sud-Est, Philippines, Indonésie, Australie, Brésil, Mexique

2) Rédige une phrase faisant le lien entre le document 3 et la carte que tu as réalisée.

3) Émets des hypothèses permettant d'expliquer la situation que tu as mise en évidence dans la consigne 2.

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Synthèse des savoirs

Tu dois pouvoir replacer les différents éléments de la carte que tu as réalisée.

La zone intertropicale est la zone de la Terre situées entre le Tropique du Cancer et le Tropique du Capricorne. Elle correspond aux climats les plus chauds de la Terre, entre les isothermes moyennes annuelles de 20°C.

Bien que situés à des latitudes proches, les paysages intertropicaux sont extrêmement divers et font apparaître de nombreuses associations végétales. Ces dernières peuvent être regroupées selon trois associations principales :

– la forêt ombrophile : sempervirente, dense, stratifiée, sombre au sol, riche en espèces végétales et animales

– la savane : formation dense et continue de hautes herbes, parsemées d'arbres– la steppe : formation d'herbes courtes et clairsemées, avec peu d'espèces d'arbres

(baobab, acacia)

En raison des températures quasi constantes au cours de l'année, et de l'évaporation qu'elles provoquent, c'est le régime pluviométrique qui détermine les saisons. Dans la plus grande partie de la zone intertropicale, l'année est partagée en deux saisons contrastées, une sèche et une humide. La durée relative de ces deux saisons est un facteur détermination dans la caractérisation du climat, et donc sur la végétation naturelle. La savane et la steppe, par exemple, présentent des contrastes saisonniers importants.

Les précipitations sont très différentes d'une région à l'autre :– aux latitudes équatoriales, elles sont partout abondantes et régulières– aux latitudes des tropiques, elles sont dans la plupart des régions, insuffisantes et

irrégulières– de façon générale, en s'éloignant de l'équateur leur total annuel diminue et leur

répartition au cours de l'année fait apparaître des contrastes saisonniers– en Asie, la mousson accentue les contrastes saisonniers.

Le concept de mousson sera décrit dans le chapitre suivant.

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Dossier 2 : Bangladesh

Document 1 : définitions

Mousson : régime pluviométrique marqué par une forte variabilité des précipitations au cours de l'année durant laquelle une saison humide succède à une saison très sèche.

Document 2 : Diagramme ombrothermique de Dhaka

Document 3 : Photo prise dans les environs de Dhaka

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Document 4 : vue verticale d'un village du Bangladesh

Document 5 : vue aérienne du Bangladesh

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Document 6 :

Les difficultés du paysan bengali

Le Bangladesh est un enfant des eaux. Les fleuves charriant les alluvions arrachées aux montagnes de l’Himalaya, aux collines fertiles de l’Assam, l’ont conquis sur la mer et le fécondent chaque année. La mer pénètre profondément dans ses estuaires et les fait vivre au rythme de ses marées. La mousson emplit ses rizières et leur apporte la vie.

Mais l’eau nourricière est aussi l’ennemie : le long des côtes basses, les cyclones naissant dans le Golfe du Bengale précipitent sur les rives des vagues hautes de seize mètres et balayent toute vie. D’année en année, les côtes sont ainsi dévastées, quelques milliers d’hommes, de femmes et d’enfants disparaissent sans que jamais leur nombre exact soit connu : cinq mille, dix mille, qui sait ? A cette échelle, les chiffres n’impressionnent plus. Puis, la tempête s’apaise et les survivants, parce qu’ils n’ont aucun autre endroit où aller, reviennent dans les mêmes villages ruinés, dans les mêmes rizières imprégnées de sel et, comme des fourmis, reconstruisent en attendant le prochain désastre.

Plus à l’intérieur des terres, comme à Gohira, les fleuves et les rivières débordent chaque année, grossis par la mousson ou les cyclones qui peuvent déverser en une semaine plus d’eau qu’il n’en tombe sur Bruxelles ou Paris en une année. Alors, les habitants se réfugient sur les digues qui bordent leurs étangs et s’agglutinent pendant des semaines sur ces îlots dérisoires : toute vie sociale s’arrête, les chemins sont coupés, les hameaux isolés et leurs occupants se terrent sous l’averse, s’efforçant péniblement de survivre.

Le climat de l’est du Bangladesh est dur : quatre mois de fraîcheur mais aussi de sécheresse où rien ne pousse sans irrigation, quatre mois de chaleur torride et de pluies irrégulières qui permettent une culture du riz hasardeuse, quatre mois de déluge : l’homme ne cesse de craindre la sécheresse que pour commencer à redouter l’inondation.

Cette terre toujours menacée est aussi une terre surpeuplée. Mais des millions de ruraux continuent à peupler les campagnes pour y cultiver, sur des champs exigus, le riz, le jute et quelques cultures secondaires. Démuni de moyens, écrasé par des catastrophes naturelles cycliques, l’homme essaye de s’adapter à une nature qui l’écrase.

A Gohira, la terre appartient essentiellement à des « landlords », des privilégiés, devenus à Chittagong des industriels, des hommes d’affaires ou des hommes politiques. Plus de la moitié des paysan ne possède pas de terre et les autres n’en ont pas assez. De ce fait le régime foncier le plus fréquent est le métayage qui attribue 50% et plus de la récolte au propriétaire en laissant les améliorations foncières éventuelles à la charge exclusives du métayer : tout investissement est ainsi découragé.

Quant à ceux qui n’ont même pas la possibilité de pouvoir devenir métayers, il leur reste l’engagement comme travailleurs saisonniers, pour des salaires dérisoires. Par ailleurs, le manque de terres et le régime successoral local ont entraîné un morcellement excessif des propriétés et des exploitations : plus de 60% des parcelles de riz ont mois de 32 ares de superficie et plus de 90% moins de 16 ares : il en résulte des difficultés de labour et des pertes de temps en déplacements.

Le paysan de Gohira vit dans une pauvreté qui ne lui permet pas d’améliorer l’outillage, ni d’acheter des engrais et des insecticides. L’endettement généralisé l’enferme fréquemment dans un cercle vicieux d’intérêts et d’emprunts dont il est difficile de sortir. Son état de santé est souvent déficient, faute nourriture suffisante et équilibrée, d’hygiène et de soins.

Les hameaux de Gohira sont difficilement accessibles : en dehors de la route Chittagong-Rangamati, qui mène au lac artificiel de Kaptaï et à la frontière, les routes carrossables manquent. Et, de cause à effet, les habitants sont dans l’ensemble dans un état de sous-équipement médical et scolaire.

D’après V. Drachoussof, les chantiers du dialogue 1965

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Consignes

1) Utilise une fiche-méthode pour analyser le climat de Dhaka puis replace cette ville sur la carte du dossier 1.

2) Réalise un tableau permettant de comparer les informations contenues dans les documents 3, 4 et 5.

3) Rédige un texte court et structuré listant et expliquant les difficultés du paysan bengali.

4) Réalise un schéma décrivant la structure spatiale d'un village du Bangladesh.

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Synthèse des savoirs

Tu dois pouvoir expliquer les phénomènes décrits dans le document 6.

Les températures ne constituent jamais une contrainte par elles-mêmes. Elles favorisent, au contraire, une croissance rapide des végétaux :

– elles sont élevées toute l'année (aucun mois n'a une température moyenne < 18° C)– l'amplitude thermique est faible (< 10° C).

Pour la végétation et les plantes cultivées, c'est l'eau contenue dans le sol qui importe. Cette eau disponible dépend surtout du bilan entre précipitations et évaporation. C'est la combinaison entre la chaleur quasi constante et les disponibilités en eau qui détermine les possibilités culturales :

– là où les disponibilités en eau sont suffisantes et régulières, les possibilités culturales sont supérieures à celles de la zone tempérée. C'est le cas des régions équatoriales et tropicales humides qui permettent plusieurs récoltes dans l'année sur la même parcelle

– là où les disponibilités en eau sont moindres, la saison végétative ne permet, sauf aménagement humain, qu'une récolte par an. Celle-ci peut même présenter un caractère aléatoire. C'est le cas des régions plus proches des tropiques.

Partout l'agriculture traditionnelle présente des signes de sous-développement :– les rendements sont faibles, sauf là où l'irrigation permet plusieurs récoltes par an sur

la même parcelle– l'outillage est rudimentaire et le travail reste essentiellement manuel– le modèle le plus fréquent est l'exploitation familiale de taille modeste (quelques

hectares au maximum) où domine la polyculture– le métayage est encore largement répandu, avec un partage très inégal en faveur du

propriétaire– les revenus qu'elle procure aux agriculteurs sont faibles et irréguliers en fonction des

aléas climatiques. C'est essentiellement une agriculture de subsistance.

Dans le cas particulier du Bangladesh, la riziculture domine. Les rizières sont souvent de petite taille. Heureusement, le relief du pays permet de cultiver sans avoir recours aux terrasses, comme c'est le cas en Chine ou aux Philippines. Conjuguée à ce relief plat, la présence de deux grands fleuves facilite l'irrigation. Par ailleurs, les inondations, dues aux crues du Gange et du Brahmapoutre, fertilisent les sols par l'apport de sédiments riches. Par contre, les irrégularités climatiques imprévisibles sont une des caractéristiques du milieuintertropical, en particulier dans le cas du Bangladesh avec des tempêtes tropicales et des inondations. Elles peuvent engendrer récoltes désastreuses ou exceptionnelles selon les cas.

L'habitat se présente sous la forme de villages linéaires, installés sur des digues qui permettent de gérer les crues du fleuve tout en protégeant les constructions. On voit donc bien que les paysages ruraux dépendent des conditions naturelles locales et des systèmes socioéconomiques mis en place pour les exploiter.

Les températures élevées, associées à la présence d'eau, favorisent les maladies parasitaires qui constituent un handicap pour l'homme et ses activités.

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Dossier 3 : Brésil

Document 1 : définitions

Culture sur brûlis : méthode de production agricole où une parcelle sauvage ou en jachère est brûlée avant d'être ensemencée.Jachère : fait de ne pas cultiver une parcelle agricole pendant un certain temps pour la laisser se régénérer.

Document 2 : Diagramme ombrothermique de Manaus

Document 3 : Photo prise dans les environs de Manaus

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Document 4 : vue verticale de la forêt amazonienne

Document 5 : le Brésil et les OGM

L’avenir des OGM se joue peut-être au Brésil. Sous la pression de l’agro-business, et malgré ses promesses électorales, Lula a adopté une loi qui facilité considérablement l’autorisation des cultures transgéniques. Il s’agit notamment de maintenir la compétitivité des producteurs de soja brésilien face aux exportations américaines. Mais la justice brésilienne doit examiner la constitutionnalité de ce texte. Et les consommateurs européens et brésiliens ne l’entendent pas de cette oreille et pourraient arbitrer en faveur des filières traditionnelles. D’autant plus que la responsabilité du soja dans la déforestation de l’Amazonie ne fait pas bonne presse à l’agriculture brésilienne.

Source : mondialisation.ca , juillet 2005

Document 6 : Agrocarburants et réforme agraire

Depuis près de trente ans, le Mouvement des paysans Sans Terre (MST) au Brésil mène une lutte acharnée contre une injustice fondamentale que traduisent de manière laconique ces statistiques : 1% des propriétaires ruraux disposent de 46% des terres. Ces chiffres sont en corrélation directe avec la pauvreté endémique qui frappe 29% de la population de ce pays. La réforme agraire constitue, aux yeux du MST, un passage obligé pour venir à bout du fléau de la faim menaçant quotidiennement 52 millions de personnes. Mais le combat que mène ce mouvement paysan s’annonce plus ardu dans les mois et les années à venir. En effet, la fièvre des agrocarburants qui s’empare des gouvernements, dont celui de Lula, n’est pas sans avoir des répercussions inquiétantes sur la concentration des terres et la souveraineté alimentaire au Brésil, tout comme dans d’autres pays. Le MST tire la sonnette d’alarme...« Pour nous, c’est clair, affirme José Cláudio da Silva, responsable du secteur Environnement du MST. Avec les agrocarburants, nous nous trouvons face à un véritable processus de recolonisation ». Les pays industrialisés ne disposant pas des surfaces agricoles suffisantes, ils se tournent vers Sud, et entre autres le Brésil, pour développer des monocultures de maïs, soja et canne à sucre qui permettront la production de ces combustibles alternatifs.

Source : ITECO.be , septembre 2009

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Consignes

1) Utilise une fiche-méthode pour analyser le climat de Manaus puis replace cette ville sur la carte du dossier 1.

2) Sur base des documents 5 et 6, rédige une phrase expliquant quel phénomène est visible dans le document 4.

3) Sur base de ces mêmes documents, réalise un schéma décrivant le phénomène en question.

3) Réalise un tableau reprenant les difficultés de l'agriculture au Brésil, leurs causes et les solutions possibles.

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Synthèse des savoirs

Le Brésil est un excellent exemple de mutation du monde agricole. Les mutations agricoles contemporaines résultent de :

– la mondialisation (intensification des échanges, contrôle des filières de production et de commercialisation par des groupes financiers internationaux)

– l'augmentation du nombre de consommateurs locaux– les orientations économiques des pouvoirs nationaux ou supranationaux (FMI, OMC,

Banque Mondiale, …)– les progrès scientifiques et technologiques

Pourtant, les mutations agricoles n'ont jusqu'à présent pas amélioré de façon significative le sort des agriculteurs. Par contre, elles accélèrent souvent la dégradation de l'environnement.

Des mutations agricoles se sont développées au cours des dernières décennies et/ou se développent encore aujourd'hui selon quatre axes principaux :

– l'intensification des cultures (réduction de la durée de la jachère, utilisation des fertilisants, introduction de nouvelles variétés de plantes à hauts rendements, recours à l'irrigation, ... )

– l'extension des surfaces cultivées à petite échelle (extension des cultures villageoises, fronts pionniers spontanés) et à grande échelle (fronts pionniers planifiés)

– des tentatives de redistribution des terres– l'accroissement des productions à vocation commerciale

– productions vivrières destinées à alimenter des marchés nationaux en expansion, notamment les marchés urbains

– productions tropicales spécifiques pour l'exportation– productions tempérées destinées à arriver hors-saison dans les pays développés

(soja, haricots, ...).

On passe donc, pour le producteurs, d'une agriculture traditionnelle à une agriculture spéculative, les deux modes cohabitant largement dans toute la zone intertropicale. L'agriculture traditionnelle vise à assurer la subsistance de la famille. Seuls, les excédents sont destinés aux marchés locaux, notamment des légumes pour la consommation urbaine. L'élevage a un poids économique faible. Les cultures spéculatives, aussi appelées cultures de rente, sont destinées à l'exportation : café, cacao, banane, arachide, caoutchouc, coton, ... .Les cultures spéculatives présentent deux formes :

– les plantations paysannes, forme mineure et plus récente, s'intègrent dans la polyculture traditionnelle, dont elles présentent les caractéristiques principales

– les grandes plantations, forme dominante et la plus ancienne, se caractérisent par :– la mobilisation d'investissements importants, souvent réalisés par des grands

groupes agro-alimentaires étrangers– l'utilisation de méthodes agronomiques modernes– des exploitations très vastes : des centaines d'hectares, parfois des milliers– la monoculture ou une culture dominante– le recours à une main-d'œuvre salariée nombreuse– leur localisation près des voies de communication modernes reliées à un port– leur fragilité écologique (épuisement des sols) et/ou économique (fluctuations

des cours) qui expliquent l'abandon répété d'une production au profit d'une autre.

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Dans le cas du Brésil, ce phénomène se double d'un front pionnier à grande échelle. La forêt amazonienne est vue comme une réserve de terres, une immense friche agricole. Elle est donc victime d'une déforestation massive. Celle-ci est conduite par :

– la volonté des grands propriétaires terriens d'accroître leur patrimoine foncier– le désir des petits agriculteurs de trouver des terres libres qu'ils pourraient cultiver

pour eux et nous pour un propriétaire

Une grande partie de ces nouvelles terres est destinée à la culture de plantes servant de matière première à la production de biocarburants. Elles ne contribuent donc en rien à nourrir les populations locales et ne résolvent pas le problème de la malnutrition. Au contraire, le passage d'une agriculture vivrière à la production de biocarburant engendre une spéculation encore plus forte sur les récoltes pouvant servir au deux objectifs. Il en résulte une diminution nette des stocks destinés à l'alimentation et une augmentation des prix.

Par ailleurs, les paysans locaux sont souvent otages de grandes sociétés de grands groupes d'agro-ingénierie. Ces derniers diffusent des graines OGM au rendement supérieur mais nécessitant certains apports (vendus par la même firme) et qui ne peuvent se reproduire naturellement. L'agriculteur est donc obligé d'acheter de nouvelles semences chaque année et peut de plus en plus difficilement sortir du système. Pour eux, la révolution verte est malheureusement souvent synonyme de mirage.

Dans les régions équatoriales, l'exubérance de la forêt ombrophile freine considérablement sa mise en valeur agricole. La méthode la plus répandue dans l'agriculture traditionnelle reste la culture sur brûlis.

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Dossier 4 : la Guadeloupe

Document 1 : définitions

Terroir : ensemble des caractéristiques géographiques et climatiques d'un lieu qui donnent certains traits particuliers au productions agricoles locales

Document 2 : Diagramme ombrothermique de Pointe-à-Pitre

Document 3 : Photo prise dans les environs de Pointe-à-Pitre

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Document 4 : vue verticale d'un village de la Guadeloupe

Document 5 : la Guerre de la Banane

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Document 6 : le Conflit de la Banane

Le conflit de la banane consiste en un différend politique et économique entre l'Union européenne, qui voulait préserver les producteurs membres des pays ACP menacés par la libéralisation des normes économiques exigée par l'OMC (Organisation mondiale du commerce), et les États-Unis, partisans du démantèlement de toute protection économique.En rétorsion des mesures européennes, Washington a décidé d'imposer des sanctions douanières aux exportations européennes, qui n'ont été levées qu'en 2001. À la veille du lancement du cycle de Doha de libéralisation des échanges agricoles, Pascal Lamy, Commissaire européen du commerce, se félicitait alors d'avoir montré par cet accord que les différents États impliqués pouvaient « gérer des différends commerciaux de manière professionnelle ».[...]En 1993, l'Europe s'est dotée d'une organisation commune qui plafonne les importations de bananes « dollar » et tente de protéger ses propres productions : Antilles, îles Canaries, petits exportateurs des Caraïbes et d'Afrique. Les grandes lignes de l'organisation du marché de la banane de l'Union européenne depuis le 1er juillet 1993, date d'entrée en vigueur de nouveaux textes de base sont les suivantes : Mise en marché libre des bananes d'origine communautaire assortie d'une aide complémentaire sur une quantité maximale de 854 000 T réparties selon les régions d'origine ; mise en marché libre des quantités dites traditionnelles de 857 700 T en provenance des fournisseurs ACP assorties d'une répartition par pays d'origine. Ainsi la Côte d'Ivoire et le Cameroun (pays favorisés par l'OCMB Européen) avaient le droit d'exporter jusqu'à 155 000 T de bananes chacun sur le marché européen contre 40 000 T pour le Cap Vert et 105 000 T pour la Jamaïque (Bananes dollar) pour ne citer que ces exemples. Ces mesures sont alors jugées discriminatoires et en contradiction avec les lois du libre échange.

Source : Wikipedia

Document 7 : marché artisanal à Pointe-à-Pitre

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Consignes

1) Utilise une fiche-méthode pour analyser le climat de Pointe-à-Pitre puis replace cette ville sur la carte du dossier 1..

2) Réalise un schéma simple expliquant ce qu'est la guerre de la banane

3) Rédige un texte argumenté expliquant les conséquences des barrières douanières pour les producteurs agricoles de la zone intertropicale.

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Synthèse des savoirs

La colonisation européenne a, depuis le 16ème siècle :– développé les productions spéculatives– introduit des systèmes agricoles en rupture brutale avec les pratiques traditionnelles

Dans les Caraïbes, la production s'est concentrée sur quelques produits dont les consommateurs occidentaux sont friands : tabac, banane, canne à sucre... Les producteurs locaux sont donc extrêmement dépendants de la consommation américaine européenne et également très vulnérables à la concurrence.

Cette concurrence subit parfois des distorsions. Certains pays (ou groupements de pays comme l'UE) mettent en place des barrières douanières. Il s'agit de taxes que doivent payer les importateurs, et de quotas d'importations. Certains pays ou territoires peuvent ainsi être favorisés par rapport à d'autres. L'Union Européenne, par exemple, favorise les producteurs de bananes de ses territoires tropicaux (Guadeloupe, Martinique...) ou de pays considérés comme « amis » (Cameroun...) par rapport à d'autres jugés plus proches des États-Unis.

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Dossier 5 : Guatemala

Document 1 : définitions

Cours : prix d'une marchandise, fixé dans une bourse par la loi de l'offre et de la demande.Commerce équitable : forme de commerce nord-sud tenant compte des besoins du producteur et lui permettant de mener une vie digne

Document 2 :Diagramme ombrothermique de Guatemala City

Document 3 : Plantation de Cacao au Guatemala

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Document 4 : vue verticale d'un village du Guatemala

Document 5 : cours du cacao à la bourse de Bruxelles

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Document 6 : le commerce équitable

Pour une Saint-Valentin équitable

Derrière le logo « certifié équitable » d’une simple tablette de chocolat se cache une belle histoire. À la veille de la St-Valentin, il est l’heure de l’évoquer pour la faire connaître, la garder en mémoire, et faire le bon choix de chocolat à offrir à ceux qu’on aime. Le chocolat croquant de l’on déguste est constitué à partir des fruits du cacaoyer, un arbre qui pousse en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie. Les cabosses sont les fruits desquels sont extraites les fèves de cacao qui, après avoir fermenté, bruni et séché, sont torréfiées et broyées afin de former une pâte : cette dernière, mélangée avec du sucre, forme le chocolat. Les plus grands producteurs de chocolat sont essentiellement regroupés en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Brésil et en Indonésie. Le chocolat dit « équitable », reconnaissable uniquement grâce à son logo, est produit dans le respect des droits de la personne et de l’environnement, par des producteurs qui, après s’être détachés des multinationales, se sont regroupés en coopératives, qui ont fait de la transparence, de l’équité, de la démocratie et de la solidarité, leurs principes clés. Ces coopératives permettent aux travailleurs du Sud de développer un commerce qui profite de façon durable à leur communauté ainsi qu’à la communauté d’acheteurs du Nord. En effet, les producteurs vendent directement aux consommateurs - sans passer par des intermédiaires - et à un prix juste, qui couvre les coûts de production et leur permettent dans le même temps de subvenir aux besoins de leur famille. Par ailleurs, en plus de bénéficier de relations à long terme, une prime du commerce équitable est comprise dans le « prix équitable » payé par les importateurs. Cette prime va directement dans les caisses de la coopérative afin de financer des projets divers permettant de faire progresser l’éducation, l’économie locale, la santé et l’environnement : en achetant du chocolat équitable, on participe donc à l’amélioration de la vie de tout un village ! Le chocolat Camino est un bon exemple de cette pratique équitable. En effet, tous les ingrédients biologiques sont achetés directement à des coopératives de producteurs paysans provenant de pays comme le Paraguay, le Guatemala ou le Sri Lanka, avec lesquels, la coopératives, La Siembra qui fabrique le chocolat Camino, travaille en étroite collaboration et maintien une transparence impartiale afin de toujours déceler des améliorations possibles à effectuer dans le futur. Nous vous souhaitons une bonne Saint-Valentin et plein de savoureux chocolat responsable.

Source : www.bio-vert.com , 9 février 2012

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Consignes

1) Utilise une fiche-méthode pour analyser le climat de Guatemala City puis replace cette ville sur la carte du dossier 1.

2) Réalise un schéma de la structure spatiale d'un village du Guatemala

3) Rédige un petit texte indiquant quels sont les inconvénients et les atouts de l'agriculture au Guatemala.

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Synthèse des savoirs

L'agriculture dans la zone intertropicale est organisée selon deux systèmes contrastés : l'agriculture traditionnelle et l'agriculture spéculative.

La diversité est un trait majeur de l'agriculture traditionnelle. Elle traduit la variété des solutions, techniques et organisationnelles, adoptées par les sociétés pour mettre en valeur des milieux hétérogènes : cultures itinérantes, cultures sédentaires sèches, agriculture irriguée. La plus grande partie de cette production est destinée à la consommation locale, voire personnelle.

A l'inverse l'agriculture spéculative est basée sur la vente du produit agricole, en général à l'exportation. Il s'agit non pas de consommer sa production mais de vendre en dégageant un bénéfice pour pouvoir ensuite s'acheter des biens, parmi lesquels de la nourriture. Cette agriculture se caractérise par sa tendance à la monoculture et à l'utilisation de moyens mécaniques standardisés. Bien souvent, elle mène à la création de grandes plantations et aux contrôle de la production par des groupes agro-alimentaires. Elle est très sensible à la variation des cours mondiaux, ainsi qu'à d'autres facteurs économiques tels que les subventions.

Pour lutter contre les dérives de l'agriculture spéculative, des associations ont imaginé le « commerce équitable ». Dans ce type de commerce, le producteur reçoit le juste prix pour son travail, ce qui lui permet de mener une vie digne et de faire des projets pour l'avenir. Cette augmentation du prix d'achat au producteur est compensée par une diminution des coûts de l'importateur via des circuits plus courts et des économies sur d'autres secteurs tels que l'emballage et le marketing. Au final, le prix de vente au consommateur est à peu près égal que celui d'un produit classique, pour une qualité souvent supérieure.

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Dossier 6 : Burkina Faso

Document 1 : Définitions

Torchis : mélange de boue et de paille utilisé pour la construction des habitats traditionnels africains.

Document 2 : Diagramme ombrothermique de Ouagadougou

Document 3 : Diagramme ombrothermique de Abidjan

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Document 4 : Diagramme ombrothermique de Nouakchott

Document 5 : Photo prise dans les environs de Ouagadougou

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Document 6 : Photo prise dans les environs de Nouakchott

Document 7 : Photo prise dans les environs de Abidjan

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Document 8 : vue d'un village traditionnel du Burkina Faso

Document 9 : vue verticale d'un village d'une petite ville du Burkina-Faso

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Consignes

1) Utilise des fiches-méthode pour analyser les climats de Abidjan, Ouagadougou et Nouakchott, puis replace ces villes sur la carte du dossier 1.

2) Réalise un schéma descriptif de l'habitat traditionnel au Burkina-Faso

3) Compare les documents 8 et 9 sous forme d'un petit texte.

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Synthèse des savoirs

Tu dois pouvoir réaliser un schéma explicatif de l'habitat traditionnel africain.

La structuration de l'espace dépend en grande partie des solutions adoptées par les sociétés pour cultiver :

– cultures itinérantes : aspect désordonné avec des limites de parcelles irrégulières, souvent non jointives (cf Burkina Faso)

– cultures sédentaires sèches : (cf Guatemala)– terroir souvent ordonné en anneaux concentriques (village, jardins et enclos,

champs permanents, clairières de défrichement)– réseau de chemins en étoile à partir du village

– agriculture irriguée : (cf Bangladesh)– habitat toujours groupé (village-tas ou village linéaire)– réseau de petits canaux et de diguettes formant un parcellaire en damier

(parcelles généralement petites)– les grandes plantations : (cf Brésil)

– organisation géométrique avec des parcelles de grandes dimensions– exploitations structurées en fonction d'un axe de communication moderne

(route, voie ferrée)

Bien souvent, des espaces non-structuré sont modifiés par l'introduction d'une infrastructure. Par exemple, une route va attirer la population et concentrer l'habitat. On passe d'un espace où tous les lieux se valent à un espace muni de références. On appelle cela la polarisation.

Les habitations traditionnelles du Burkina-Faso se présentent sous forme de cases rondes. Leurs murs sont en torchis, les toits sont le plus souvent en paille. Le torchis est un matériaux idéal pour la région car : il est abondant et presque gratuit, sous un climat sec il n'a pas à redouter les précipitations, les constructions sont faciles à réparer ou modifier, il garde la fraîcheur à l'intérieur des constructions.

Les cases se disposent le plus souvent en cercle autour d'une cour centrale. Cette dernière est le véritable espace de vie de la famille. Les cases servent essentiellement de chambre et de lieux de stockage. En règle générale, les maisons traditionnelles burkinabées accueillent des familles élargies.

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Dossier 7 : Zimbabwé

Document 1 : Définitions

Rhodésie du Sud : ancienne colonie britannique d'Afrique Australe. Elle a connu une implantation importante de fermiers européens et sud-africains. Rebaptisée en Zimbabwé depuis sont indépendance.

Document 2 : Diagramme ombrothermique de Harare

Document 3 : Photo prise dans les environs de Harare

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Document 4 : vue aérienne d'une ferme au Zimbabwé

Document 5 : caricature distribuée par les opposants à Mugabe en 2011

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Document 6 : Africa Times, 12 décembre 2011

L'expropriation des fermiers blancs continue.

Quelque 3 000 délégués de la Zanu-PF, le parti de Robert Mugabe, président du Zimbabwe,

étaient réunis samedi 10 décembre 2011 lors d’un congrès à Bulawayo, au sud-est du pays. La

question de la restitution des ressources naturelles à « ses vrais propriétaires », les

Zimbabwéens, a figuré en bonne place. Mugabe persiste donc à vouloir exproprier les derniers

fermiers blancs. Son pays comptait près de quatre mille agriculteurs blancs il y a douze ans.

Depuis la violente réforme agraire, ils ne sont plus que quelques centaines.

Dans un mémo distribué à ses partisans et relayé par la presse officielle, Robert Mugabe

préconise de redistribuer les fermes qui sont encore détenues par des agriculteurs blancs au

Zimbabwe. La signature de l’accord sur le partage du pouvoir avec le MDC (Mouvement pour le

changement démocratique) en septembre 2008 ne proscrit pas les expropriations des fermiers

blancs, qui ont pourtant soutenu financièrement le parti du Premier ministre Morgan Tsvangirai.

En revanche, les saisies s’effectuent parfois manu militari en dehors de tout cadre légal, et

visent parfois des fermes appartenant à des ressortissants sud-africains, ce qui a généré ces

derniers mois des tensions entre Harare et Pretoria. Les deux capitales ont en effet signé un

accord binational censé protéger les investissements sud-africains dans l’ancienne Rhodésie du

Sud.

La production agricole du Zimbabwe, l’ancien grenier du continent, s’est effondrée en l’espace

d’une décennie suite à la réforme agraire de Mugabe, entraînant dans sa chute tout le secteur

agro-industriel du pays, et menant à de graves pénuries alimentaires.

La réforme de Mugabe qui dirige son pays d’une main de fer depuis l’indépendance du

Zimbabwe en 1980, n’a pas favorisé l’émergence d’agriculteurs noirs. Dans la plupart des cas,

les fermes saisies ont été remises à des caciques du régime qui les ont laissées à l’abandon.

Document 7 : production de lait au Zimbabwe

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Consignes

1) Utilise une fiche-méthode pour analyser le climat de Harare puis replace cette ville sur la carte du dossier 1.

2) Réalise un tableau mettant en évidence les atouts et les problème de l'agriculture zimbabwéenne avant et après la réforme agraire.

3) De tous les pays vus jusqu'à présent, lesquels sont les plus semblables au Zimbabwé au niveau agricole ? Réponds sous forme de texte en veillant à argumenter ta réponse.

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Synthèse des savoirs

Dans la zone intertropicale, l'agriculture reste souvent une activité fondamentale qui :– occupe la majeure partie de la population– contribue aux revenus des États pour une part significative, mais variable en fonction

des aléas économiques, politiques, climatiques, ...– est en partie contrôlée par des groupes agro-alimentaires, souvent étrangers, qui

organisent la commercialisation et la valorisation des produits des cultures spéculatives

– profite peu aux agriculteurs :– les revenus procurés par le travail agricole dans les plantations et/ou par la

vente sur les marchés locaux sont faibles– les productions vivrières ne couvrent pas toujours les besoins quantitatifs– le régime alimentaire à base végétarienne présente des déficiences en protéines

: 4/5des apports énergétiques sont fournis par des céréales (riz, maïs, blé, sorgho, mil et millet) des racines et des tubercules (manioc, igname, patate douce) et des légumes (haricots, oignons, piments, …)

Il n'est donc pas étonnant que l'agriculture soit vue comme un enjeu national dans de nombreux pays. Ainsi, le monopole d'une minorité de propriétaires terriens sur les terres cultivable est souvent la cause de conflits internes qui peuvent dégénérer.

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Dossier 8 : Madagascar

Document 1 : la latérisation

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Document 2 :Diagramme ombrothermique de Tamatave (Toamasina)

Document 3 : Diagramme ombrothermique de Morombe (Morondava)

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Document 4 : Photo prise dans les environs de Tamatave

Document 5 : Photo prise dans les environs de Morombe

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Document 6 : vue verticale d'un village de Madagascar

Document 7 : érosion des sols à Madagascar

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Document 8 : Déforestation et érosion à Mada

Avec ses rivières rouge sang qui se déversent dans l’Océan indien, Madagascar semble se vider de son sang, disent les astronautes qui l’ont observée depuis le ciel. Cette remarque perspicace souligne l’un des problèmes majeurs de Madagascar : l’érosion des sols. La déforestation des Hauts plateaux de l’île a provoqué une érosion à grande échelle. Pour un pays comme Madagascar, économiquement très dépendant de sa production agricole, la dégradation des sols est particulièrement problématique.

La déforestation à Madagascar s’explique par trois activités : la culture sur brûlis, l’exploitation forestière, et la production de combustible et de charbon de bois pour les usages domestiques.

La culture sur brûlisAppelée à Madagascar « tavy », la culture sur brûlis est une composante importante de l’agriculture et de l’économie malgache. Le tavy est surtout utilisé pour convertir la forêt tropicale en rizières. Par exemple, on coupe un ou deux acres de forêts, on les brûle, avant d’y planter du riz. Après un ou deux ans de production, la parcelle est laissée au repos pendant 4 à 6 ans, puis on répète le procédé. Au bout de 2 ou 3 cycles, les nutriments du sol sont épuisés et la terre est envahie par des broussailles ou de l’herbe. Sur les pentes, la nouvelle végétation est souvent insuffisante pour « tenir » la terre, provoquant ainsi érosion et glissements de terrains.

Le tavy est le plus sûr moyen pour les Malgaches de subvenir aux besoins de leur famille ; compte tenu de l’état de pauvreté dans lequel ils vivent, les conséquences à long terme de leurs actions ne sont pas leur première préoccupation. De leur point de vue, s’il reste de la forêt à brûler, autant le faire avant le voisin. Le tavy en vue de la culture du riz a des origines culturelles et spirituelles qui vont au-delà de la valeur économique et nutritionnelle du riz.

L’exploitation forestièreL’exploitation forestière est un problème dans les forêts tropicales de l’Est de Madagascar, particulièrement dans la péninsule Masoala. À cause de la grande valeur du bois malgache (essentiellement l’ébène et le bois de rose qui peuvent atteindre 1500 euros la tonne sur le marché international), l’exploitation illégale est un problème dans certaines zones protégées.

Le combustible et la production de charbon de boisLes forêts épineuses endémiques de Madagascar sont coupées à un taux alarmant pour produire du charbon de bois. Pour augmenter leur niveau de vie en vendant de petits tas de charbon de bois le long des routes au sud-ouest de Madagascar, les locaux se tournent souvent vers les espèces d’arbres les plus répandues, comme le magnifique arbre d’Alluaudia

Source : www.wildmadagascar.org

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Consignes

1) Utilise des fiches-méthode pour analyser les climats de Tamatave et Morombe puis replace ces villes sur la carte du dossier 1.

2) Rédige un petit texte expliquant les causes et les conséquences de la déforestation à Madagascar.

3) Réalise un organigramme expliquant les causes et les conséquences de la déforestation à Madagascar.

NB : la consigne 3 est une anticipation sur les savoir-faire de 5e et ne donnera pas lieu à une évaluation.

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Synthèse des savoirs

Tu dois pouvoir refaire un schéma expliquant ce qu'est la latérite.

Sur de vastes étendues de la zone intertropicale les sols sont fragiles. L'action conjuguée des températures élevées et des précipitations abondantes et/ou concentrées dans le temps, fragilise le sol par :

– une biodégradation rapide de la matière organique– un lessivage important, avec deux conséquences :

– l'acidification des sols par migration des ions basiques– la latérisation par accumulation en profondeur des oxydes de fer et

d'aluminium. Ceux-ci forment des concrétions (cuirasses) que l'érosion, accélérée par les activités humaines, amène en surface, entraînant une stérilisation des sols.

– la formation de coûtes de sel par la remontée de la nappe phréatique jusqu'au niveau du sol et l'évaporation de l'eau

La déforestation a également une influence considérable. En mettant les sols à nus, elle facilite leur érosion par les précipitations et les eaux de ruissellement. Une fois la couche amincie ou disparue, l'agriculture devient impossible.

Dans les deltas, comme au Bangladesh, et les plaines alluviales, les cours d'eau apportent des sédiments fertilisants. Mais ils peuvent aussi, par leurs crues, détruire des digues et ravager des champs, les rendant incultivables à court terme.

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