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| | | | N°0 Septembre 2008 N°0 Septembre 2008 T HD D m ag a ag a a ag LE MAGAZINE DU TRÈS HAUT DÉBIT Première étape du Vrai Haut Débit vers le Très Haut Débit Le Triple Play pour tous en 2012 : C’EST POSSIBLE ! La croissance et le développement durable Une seule solution technique pérenne : la fibre optique La mutualisation des infrastructures Des solutions raisonnables et évolutives L’Économie Numérique Un enjeu vital de croissance Un avantage concurrentiel pour la France Pour un Facé du Très Haut Débit L’aménagement du territoire En 2008, 60% des foyers privés de Haut Débit Réduire la fracture numérique La carte numérique de la France

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N°0Septembre

2008

N°0Septembre

2008THDHDmagagagagagagagagLE MAGAZINE DU TRÈS HAUT DÉBIT

Première étape du Vrai Haut Débit vers le Très Haut DébitPremière étape du Vrai Haut Débit vers le Très Haut DébitLe Triple Play pour tous en 2012 : C’EST POSSIBLE !

La croissance et le développement durable

Une seule solution technique pérenne : la fi bre optiqueLa mutualisation des infrastructures

Des solutions raisonnables et évolutives

L’Économie Numérique Un enjeu vital de croissance

Un avantage concurrentiel pour la FrancePour un Facé du Très Haut Débit

L’aménagement du territoireEn 2008, 60% des foyers privés de Haut Débit

Réduire la fracture numériqueLa carte numérique de la France

| PA G E 2 | T H D m a g | N ° 0 | S E P T E M B R E 2 0 0 8

EditorialConstruire le réseau qui donnera à tous l’accès au Très Haut Débit ........................p. 3 Propositions pour une démarche progressiveLes leçons de l’histoireAujourd’hui, le déséquilibre s’aggraveNe pas renouveler les erreurs du passé est une ardente obligationÉconomiquement responsable et socialement équitable

DossierUne condition nécessaire au développement de l’économie numérique ..............p. 4Des solutions techniques maturesUn aménagement équilibré du territoireSituation et limites du Haut Débit en France.........................................................p. 5Les contraintes physiques des réseaux cuivre conduisent à d’importantes disparités selon les zones de desserteUn enjeu crucial d’aménagement du territoire .....................................................p. 6La première étape vers le Très Haut Débit consiste à donner accès au «Triple Play» 10 Mbit/s aux 55 % d’abonnés qui en sont aujourd’hui exclusLa fibre optique, un investissement progressif, pérenne et réutilisable ..............p. 7Préparer dès aujourd’hui l’arrivée de la fibre optique chez l’abonné est un objectif raisonnablePréalables au déploiement de la phase intermédiaire et du FTTHÀ l’image de l’intervention des Collectivités Territoriales dans le déploiement de l’ADSL, l’action des Pouvoirs Publics sera décisive

SolutionsScénarios vers le Vrai Haut Débit et le Très Haut Débit ........................................p. 9Hypothèses généralesUn Scénario de transition : l’ADSL 10 Mbit/s (Triple Play) pour tousScénario théorique FTTH pour les 29,4 millions (84%) d’abonnés (les 16% d’abonnés des zones urbaines denses étant déjà raccordés)

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THDmag, numéro 0 (septembre 2008) est une publication du SYCABEL, syndicat professionnel des fabricants de fils et câbles électriques et de communication. Directeur de la publication : Hugues de Gromard. Comité de rédaction : Groupe de Travail Très Haut Débit. Illustration : Christophe Clément. Photos : DR.Création et réalisation : Zedrimtim.

Sommaire

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Construire le réseau qui donnera à tous l’accès au Très Haut Débit Propositions pour une démarche progressive

Editorial

Les leçons de l’histoireAu début du XIXe siècle, la France s’est dotée, la première, d’un réseau de télégraphie optique. Elle n’est passée qu’avec retard au télégraphe électrique, pénalisant ainsi l’activité économique.Au XXe siècle, le téléphone n’est devenu une priorité nationale que dans les années 1970. Il a fallu rattraper le retard accumulé au prix d’un énorme effort sur quelques années, forcément difficile à gérer financièrement et industriellement.Le réseau cuivre construit alors est encore jeune et de bonne qualité. Mais il est arrivé aux limites de ses possibilités et ne peut en aucun cas permettre l’accès au Très Haut Débit.Or, l’accès au Très Haut Débit, partout et pour tous en France, est l’un des enjeux vitaux de notre économie en ce début du XXIe siècle.Il faut donc construire sans tarder un nouveau réseau, basé sur la fibre optique, seule technique permettant d’assurer de manière pérenne la transmission de débits de plus en plus élevés. Le choix de la fibre optique fait désormais l’objet d’un consensus mondial.

Aujourd’hui, le déséquilibre s’aggraveLa fibre optique a commencé à être déployée, mais seulement dans le cœur des grandes agglomérations, là où les abonnés disposent déjà d’un débit élevé par le réseau cuivre (ADSL), du fait des courtes distances. Plusieurs opérateurs ont engagé ce déploiement laissé aux seules forces du marché. À terme, il concernera moins de 20% de la population.Et les autres ? Rien ou quasiment rien n’est programmé aujourd’hui. Raccorder tous les abonnés en fibre optique (FTTH) est une opération qui s’étalera sur une longue période (20 ans, voire 30 ans). Si aucune action n’est engagée, la fracture numérique sera dramatique et beaucoup plus difficile à résorber que celle du téléphone dans les années 1970. Dans ces conditions, ceux qui ont déjà beaucoup vont avoir beaucoup plus tandis que les autres n’auront toujours accès qu’à de faibles débits. Aux uns les autoroutes, aux autres les chemins vicinaux ! Les zones peu denses, déjà pénalisées par la hausse du coût des transports vont se désertifier de plus en plus rapidement.

Ne pas renouveler les erreurs du passé est une ardente obligationLa seule solution efficace est d’acheminer le Très Haut Débit jusqu’au logement de l’abonné. Mais ce cheminement vers l’abonné peut être progressif ! Rapprocher la fibre optique

de l’abonné lui permettra de bénéficier d’un débit beaucoup plus élevé qu’actuellement et cette première étape est réutilisable pour des étapes ultérieures. Une solution simple pour rapprocher la fibre optique de l’abonné consiste à raccorder les derniers «sous-répartiteurs», c’est-à-dire les armoires de division des câbles cuivre vers l’abonné, par fibre optique. La longueur des raccordements en cuivre s’en trouvera alors considérablement diminuée et tous les abonnés ou presque pourront ainsi disposer de 10 Mbit/s ce qui leur permettra l’accès aux services Haut Débit et à la télévision.

Économiquement responsable et socialement équitableLe coût de réalisation de la phase intermédiaire « Triple Play 2012 » est évalué à quelques milliards d’euros, aisément finançables par un partenariat public-privé.Une telle solution présente beaucoup d’avantages : tout en étalant les investissements, elle permet de préparer la phase ultime, l’arrivée de la fibre optique chez l’abonné, et d’offrir à chacun un débit adapté aux besoins tels qu’ils sont estimés mondialement dès aujourd’hui.Une telle action est indispensable si l’on veut éviter qu’une fracture numérique dramatique ne se crée sur la majorité du territoire français, mais aussi par rapport aux autres pays. C’est donc une démarche structurante qui contribuera à un développement économique équilibré entre les régions d’une part, entre la France et ses partenaires étrangers d’autre part.Mais le succès de l’entreprise requiert certaines

conditions : il est essentiel que tous les acteurs prennent conscience des enjeux techniques, économiques et sociétaux du Très Haut Débit. Ainsi le rôle moteur qu’ont joué les Collectivités Territoriales dans le déploiement de l’ADSL doit se prolonger aujourd’hui. Il faut qu’un plan préalable d’équipement à moyen terme soit établi partout : logements à raccorder, utilisation systématique de toutes les

infrastructures existantes (conduits, supports aériens), pose de conduites lors de travaux de génie civil. Relever le défi du Très Haut Débit est un enjeu de croissance, de développement durable et sera sans aucun doute une chance et un avantage concurrentiel pour la France.

Hugues de GROMARDDélégué Général du SYCABEL

Triple Play 2012 : une première étape

pour réduire la fracture numérique

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Une condition nécessaire au développement de l’économie numériqueComme le montrent la publication de plusieurs rapports importants (rapport «ATTALI», rapport du MEDEF), la création d’un Secrétariat d’Etat au Numérique et les mesures législatives (Loi de Modernisation de l’Economie) destinées à favoriser le déploiement du Très Haut Débit, l’économie numérique est à l’ordre du jour.Toutes ces dispositions sont bien dans la ligne des préconisations et publications déjà présentées par le SYCABEL, en particulier dans son dernier «Livre Blanc du Très Haut Débit» publié en janvier 2008.

Des solutions techniques maturesD’autre part, la distinction, à peu près admise par tous, entre services fixes et services mobiles ou nomades permet de mettre un terme aux discussions, non fondées techniquement, sur les moyens de déployer le Très Haut Débit (100 Mbit/s symétriques et plus).La fibre optique est la meilleure solution pour les services fixes à Très Haut Débit. La radio répond aux besoins de services mobiles ou nomades, avec un débit limité par nature et correspondant à ce type de besoins.La demande de débit, en croissance forte et continue depuis plus de 20 ans, atteindra -voire dépassera- 100 Mbit/s en 2013 et sans doute 1 Gbit/s en 2018/2020. Par ailleurs, les applications nécessitent de plus en plus un lien

symétrique équilibré et une qualité de services qu’il est quasiment impossible d’atteindre avec les technologies actuelles du Haut Débit (xDSL, Câble, CPL, Wimax...) du fait de leurs limitations physiques. En particulier, les capacités de transmission et de codage de la fibre optique offrent un débit actuellement 10 fois supérieur (et probablement 100 fois dans le futur) à celui des transmissions hertziennes, quelle que soit l’évolution de ces techniques.

Un aménagement équilibré du territoireLes opérateurs ont logiquement démarré le déploiement de la fibre optique en 2006 dans les zones urbaines très denses où le débit est déjà le plus élevé et où le coût de construction d’un réseau FTTH est le plus faible.Pour les zones moyennement denses, peu denses et rurales, les seules forces du marché ne suffiront pas, le retour sur investissement n’étant pas garanti.

La mobilisation des pouvoirs publics, des Collectivités Territoriales, de tous les acteurs pour favoriser les synergies «public-privé», est fondamentale pour dynamiser le développement du Très Haut Débit pour tous et éviter une nouvelle fracture numérique qui pénalisera les trois quarts de la population, sera ressentie comme une inégalité sociale et sera en outre très dommageable au développement économique et à la croissance de la France.

Répartition de la population en France en trois catégories (source INSEE)

• Zones très denses, communes ayant au moins 50 000 habitants : 23 % de la population,• Zones moyennement denses, communes de 10 000 à 50 000 habitants : 27 % de la population,• Zones peu denses et rurales, communes de moins de 10 000 habitants : 50 % de la population.

Dossier

77% des Français vivent en dehors des grandes concentrations urbaines

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Situation et limites du Haut Débit en France

Grâce, en grande partie, à l’action volontariste des Collectivités Territoriales, il a fallu moins d’une décennie pour permettre en 2008 à la grande majorité, soit 98,3% de la population française d’avoir accès à des débits de 512 kbit/s à 20 Mbit/s, en particulier grâce à la très bonne qualité du réseau cuivre existant. Cependant la situation reste très contrastée entre les différentes zones géographiques, d’un département à l’autre, à l’intérieur d’une ville, d’une commune, du fait principalement de la limitation physique débit-distance du réseau cuivre. Même si tous les Nœuds de Raccordement d’Abonnés (NRA) étaient raccordés en fibre optique, seulement 45% des foyers pourraient

avoir accès au Vrai Haut Débit (Triple Play : accès Internet Haut Débit, téléphonie et télévision par Internet). Ils sont aujourd’hui environ 40%. Parmi les 55% des foyers qui n’ont pas accès au Vrai Haut Débit (10 Mbit/s), un grand nombre ne dispose que de 512 kbit/s et en 2008, 550 0000 foyers sont encore exclus du Haut Débit soit 1,7% des Français.

Il est important de rappeler que toutes les technologies Haut Débit sur cuivre

Répartition de la longueur des lignes d’abonnés

Dossier

Triple Play = Télévision + Téléphone + Internet.L’accès simultané à ces trois services, première étape de la Convergence Numérique, requiert un débit minimum de 10 Mbit/s.

(xDSL, Câble, CPL), à l’exception du Wimax qui nécessite la construction d’infrastructures nouvelles, reposent sur l’utilisation des réseaux de desserte existants qui ont été installés pour des objectifs spécifiques. Par ailleurs, toutes ces solutions ont des limites intrinsèques fortes liées à la physique et à la théorie de l’information (capacité de transmission, débits partagés pour certaines technologies, débits dissymétriques).

12 500 nœuds de raccordement (NRA)120 000 sous-répartiteurs (SR)Distance moyenne NRA-SR : 1670 m (transport)Distance moyenne SR-Abonné : 680 m (640 m distribution + 40 m branchement)

Distance Maximum 0,5 km 1 km 2 km 3 km 4 km 5 km 6 km

ADSL 2+* (Mbit/s)

Débit descendant théorique 18 15,6 13 9,2 6,3 3,7 1,8Débit descendant typique 14 9 4 2 0,7 0,25

Débit remontant (upload) typique environ 10% du débit descendant

FTTH (Mbit/s) Débits symétriques > 100 Mbit/s

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Longueur en km

Pourcentage

Les contraintes physiques des réseaux cuivre conduisent à d’importantes disparités selon les zones de desserte

Bon à savoir !L’importance de la symétrie des débits est

très sous-estimée en France. Les techniques

“cuivre” offrent des débits asymétriques : la

voie descendante ou “download” (lorsque

l’utilisateur reçoit les données) offre du haut

débit (de 1 à 10 Mbit/s), tandis que la voie

montante ou “upload” (lorsque l’utilisateur

envoie des données) ne dépasse pas 10%

du débit descendant. La symétrie du débit

est indispensable au bon développement des

échanges interentreprises et des applications

de télétravail, télémédecine, vidéoconférence,

etc.

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Dossier

Un enjeu crucial d’aménagement du territoire

Pratiquement, il est possible de procéder en deux étapes :1. le Vrai Haut Débit, minimum

10 Mbit/s, pour tous, en 2012, 2. le déploiement progressif du Très

Haut Débit (100 Mbit/s symétrique) en 10 ans.

Cette approche apporte trois avantages essentiels. Elle supprime rapidement les disparités de débits existant actuellement, liées à la distance par rapport au NRA, en offrant à tous

un débit de 10 Mbit/s correspondant au Triple Play. Elle introduit dans le même temps une réduction importante du nombre actuel des 550 000 foyers exclus du Haut Débit en réduisant la longueur des lignes cuivre dans l’habitat dispersé. Enfin, la technique employée pour cette première étape est réutilisable en quasi-totalité pour le passage au Très Haut Débit, et garantir ainsi un investissement progressif et pérenne.Il faut noter que la grande majorité

des 45% des abonnés ayant accès actuellement au Triple Play sont situés en zones très denses. Ils seront les premiers à accéder au Très Haut Débit (FTTH). Le problème reste donc entier pour les zones moyennement denses et rurales.Offrir le FTTH aux zones urbaines denses revient à donner plus de confort à ceux qui en ont déjà et négliger ceux pour lesquels il s’agit d’un investissement indispensable au développement économique.

La première étape vers le Très Haut Débit consiste à donner accès au «Triple Play» 10 Mbit/s aux 55 % d’abonnés qui en sont aujourd’hui exclus

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2007 Projection 2012

En 2012 comme en 2007,55% des Français seront privés d’accès au THD.

55%

FTTH >100 Mbit/s

Triple Play ADSL >10 Mbit/s

Haut Débit sans Triple Play < 10 Mbit/s

Bas Débit (56 kbit/s)

Pourcentage d’éligibilité aux différentes classes de services

Effets d’un plan à 5 ans FTTH pour les seules zones urbaines

Sans mesures supplémentaires, le FTTH donnera un meilleur service à ceux qui en ont déjà un bon. Les mal desservis d’aujourd’hui resteront les mal desservis de demain.

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Dossier

Préparer dès aujourd’hui l’arrivée de la fibre optique chez l’abonné est un objectif raisonnable

À l’image de l’intervention des Collectivités Territoriales dans le déploiement de l’ADSL, l’action des Pouvoirs Publics sera décisive

La fibre optique, un investissement progressif, pérenne et réutilisable

Préalables au déploiement de la phase intermédiaire et du FTTH

Pour atteindre l’objectif de 100% de Vrai Haut Débit dans les zones moyennement denses, peu denses et rurales, la longueur de la ligne cuivre ne doit pas dépasser 1750 m, distance maximale pour être éligible à 10 Mbit/s ADSL 2+ (Triple Play).La solution est de prolonger la fibre jusqu’aux sous-répartiteurs (SR) ou équivalents les plus éloignés et de les rendre actifs. Il s’agit de les raccorder par fibre optique au NRA, en utilisant à 100% les infrastructures existantes (mutualisation) et d’y disposer un équipement actif. Ce dernier peut être un simple déport de liaisons ADSL mulltiplexées ou un mini DSLAM. Les câbles à fibres optiques entre le NRA et les sous-répartiteurs peuvent être installés en souterrain ou en aérien selon les infrastructures existantes (conduites, lignes aériennes).Dans tous les cas, les câbles seront réutilisés lors du passage au FTTH si le dimensionnement a été correctement fait, en fonction de la technologie cible retenue (PON ou point-à-point). Il est prudent de prendre les dispositions conservatoires pour que la mise en place de réseaux point-à-point reste possible (diamètre des conduites et nombre de fibres des câbles).Seuls les équipements actifs devront être remplacés lors du passage au FTTH. Toutefois, cette question du renouvellement des équipements actifs doit être examinée en fonction du fait que la pérennité d’un réseau d’infrastructure en câbles à fibres optiques est d’au moins 50 ans tandis que celle

Les lois du marché étant ce qu’elles sont, et elles dictent la conduite des entreprises, on ne peut empêcher les opérateurs de s’intéresser en priorité aux zones les plus rentables, c’est-à-dire les zones urbaines denses. Le déploiement du Haut Débit a montré que l’action des Collectivités Territoriales a été déterminante pour la couverture à plus de 98 % du territoire français aujourd’hui. L’action des collectivités sera sans aucun doute essentielle pour le déploiement du Très Haut Débit.Il faut donc agir sur le marché et plusieurs solutions ont déjà été évoquées par différents responsables et dans différents rapports récents :

Le rapport « ATTALI » donne les objectifs suivants :• Entreprendre dès maintenant la mise en place du Très Haut

Débit pour tous, à domicile, dans l’espace numérique de travail et dans l’administration.

des équipements est de l’ordre de 10 ans. L’amortissement du réseau d’infrastructure peut donc être effectué sur 20 ans alors que les équipements doivent être amortis en 5 ans.Selon le contexte réglementaire, une décision devra être prise pour l’arrivée des câbles à fibres optiques et l’implantation des équipements actifs. Ils iront dans le sous-répartiteur ou dans une armoire annexe.Si aucun sous-répartiteur n’existe à moins de 1,75 km des abonnés, il sera nécessaire d’en créer, mais cet investissement sera réutilisable lors du passage au FTTH.

• Garantir une couverture numérique optimale en 2011. Il s’agit dès cette date que tous aient un accès d’au moins 10 Mbit/s à Internet (correspondant à un service «Triple Play»).

• Réaliser l’accès pour tous au Très Haut Débit en 2016.

Il distingue clairement le Très Haut Débit mobile correspondant à la 4e génération de radiotéléphone et au Wimax du Très Haut Débit fixe correspondant à la fibre optique.

Enfin le rapport propose un certains nombre de dispositions pour favoriser le déploiement du numérique, en particulier :• un pilotage renforcé et unifié au plus haut niveau de l’Etat en

lieu et place de l’actuelle «dissémination» des structures,• une aide fiscale pour les 2 ou 3% de foyers difficiles à

atteindre,

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• la mutualisation des charges de génie civil, qui représentent 70% de l’investissement,

• une loi pour faciliter le câblage des immeubles,• la Présidence française de l’UE offre l’opportunité de

proposer un grand programme de développement du numérique,

• la création d’un poste de Haut Commissaire au développement numérique chargé notamment de définir la stratégie de l’Etat dans le domaine du numérique, de lutter contre les fractures numériques et garantir l’accès au socle numérique, de favoriser la mutualisation et d’assurer la coordination des Collectivités Territoriales…

La « Loi de Modernisation de l’Economie » prévoit :• La faculté d’accès au Très Haut Débit et la mutualisation du

câblage fibre optique dans les immeubles,• Le pré-câblage en fibre optique de tous les immeubles

neufs,• La mutualisation des conduites et du génie civil pour le

déploiement des réseaux d’accès en fibre optique.

Les plans d’action des Pouvoirs Publics seront déterminants.

À ces dispositifs, on peut suggérer quelques compléments et tout d’abord, commencer par bien mesurer ce dont on parle. Combien de logements sont concernés par la fracture numérique, c’est-à-dire n’ayant pas aujourd’hui accès au Triple Play et demain aux services FTTH si une première étape d’amélioration n’est pas lancée ? Dresser une «carte de la France numérique» permettra de connaître avec précision, commune par commune, quelles sont les distances de raccordement. On pourra alors établir une estimation fiable des coûts d’investissement. Parallèlement, il est nécessaire d’informer et motiver les Collectivités Territoriales sur les enjeux économiques, d’estimer les dépenses d’investissements et de les aider à dresser des plans à court et moyen termes dans ce but.

Une telle démarche est un préalable à toute action efficace dans ce domaine sous peine de rester au niveau des déclarations de principe. C’est pourquoi le SYCABEL a préconisé, et il n’est pas le seul, la création d’une Mission Nationale au Très Haut Débit dont le rôle essentiel sera de se consacrer aux points ci-dessus. Rattachée au Secrétaire d’Etat au développement numérique, la Mission devra effectuer son travail sur le terrain pour les Collectivités Territoriales.

Dossier

Préalables au déploiement de la phase intermédiaire et du FTTH (suite)

Les préconisations ci-dessus doivent être accompagnées d’incitations et d’aides financières :• Mettre en place un système de péréquation du type FACÉ*. Cela permettra aux zones peu denses de profiter des

ressources des zones très denses et d’alléger ainsi la charge des Collectivités Territoriales pour leur permettre d’accélérer leurs investissements.

• Favoriser le câblage des immeubles et des logements, qui semble bien engagé mais doit être conforté, en fixant des dispositions légales ou réglementaires.

• Édicter des règles techniques pour que le câblage des immeubles et la pénétration dans les immeubles soient réellement mutualisables.

• Inciter la création d’une filière de formation « fibre optique » : le métier de la fibre optique est nouveau dans l’accès, il est donc nécessaire et urgent de former en régions plusieurs milliers d’agents compétents pour le déploiement, les contrôles et la maintenance des équipements terminaux (câblage des immeubles) des réseaux FTTH.

• Arbitrer définitivement le débat fibre / radio pour l’attribution des fréquences. Comme on l’a montré, la fibre optique est la meilleure solution pour les réseaux fixes ; la radio est adaptée à la mobilité et au nomadisme ; le satellite demeure une solution pour les quelques dizaines de milliers d’abonnés en habitat rural et dispersé pour lesquels le coût d’un réseau fibre ou radio serait totalement disproportionné.

* Fonds d’amortissement des charges d’électrification.

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Solutions

Scénarios vers le Vrai Haut Débit et le Très Haut Débit

• Le parc de lignes fixes est d’environ 35 millions.• La limite de distance pour un raccordement au Triple Play

via l’ADSL 2+ est de 1750 m, ce qui correspond à 45% des abonnés raccordés au NRA,

• 16% des abonnés seront raccordés en FTTH en 2012 : soit 5,6 millions. On fait l’hypothèse que, comme ces abonnés sont en zones urbaines denses, la longueur de leur ligne d’abonnés est inférieure ou égale à 1750 m.

• La partie terminale du FTTH est faite en point-à-point, voire avec 2 fibres par abonné pour la partie mutualisable.

Selon ce schéma, sur les 45% des usagers ayant déjà accès au Vrai Haut Débit (>10 Mbit/s), 16% seront raccordés en FTTH. Les 55% restants, soit la majorité de la population française, n’auront toujours que des débits compris entre 512 Kbit/s et 10 Mbit/s. Parmi eux, les 550 000 abonnés en bas débit (56 Kbit/s) seront durablement exclus !

• Le scénario intermédiaire concerne 55 % des abonnés (19,25 millions) non éligibles aujourd’hui au Triple Play. Il ne concerne donc pas les 16 % d’abonnés qui auront accès au Très Haut Débit (FTTH) et les abonnés qui peuvent dès maintenant recevoir le Triple Play.

• Il existe 120 000 sous-répartiteurs en France avec un nombre moyen de 292 lignes par sous-répartiteur.

• La grande majorité des infrastructures sont existantes (conduites, lignes aériennes …) et mutualisables.

Répartition des lignes d’abonnés de longueurs supérieures à 1750 m

19,25 millions d’abonnés ne bénéficient pas du Triple Play.

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Longueur en km

Pourcentage

Hypothèses générales

FTTH

ADSL(distance abonné-SR < 1,75 Km)

Pas d'accès au Vrai Haut Débit

16 %

29 %

55 %

5,6 Mlignes

10,15 Mlignes

19,25 Mlignes

Projection de la situation en 2012 sans phase intermédiaire

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L Moyenne : 1,67 km

Distribution cuivreL Moyenne : 0,68 km

Abonné

Réseau cuivreSR

NRA

Solutions

Le réseau téléphonique actuel

• Nombre d’abonnés concernés 19,25 millions (55% des abonnés) : tous ceux qui sont à plus de 1 750 m du NRA.

• La distance moyenne entre le sous-répartiteur et l’abonné est de 900 m

• La distance moyenne entre NRA et sous-répartiteur 2600m.• Le nombre moyen de lignes par sous-répartiteur est de 256

(zones peu denses) • 75 000 sous-répartiteurs sont concernés,

Hypothèses :

Projection de la situation en 2012, à la fin de la phase intermédiaire

Un Scénario de transition : l’ADSL 10 Mbit/s (Triple Play) pour tous

• En point-à-point* (1 fibre par abonné) : câble moyen à 264 fibres.

• 200 000 km environ de câbles optiques, soit 50 millions de km de fibres optiques.

• Mise en oeuvre des équipements de déports, * D’autres solutions peuvent être envisagées et évaluées en particulier avec un réseau d’accès FTTH à fibre partagée (point-multipoint)

Une première évaluation conduit à un montant total compris entre 5 et 7 milliards d’euros, soit de l’ordre de 10% d’un scénario entièrement FTTH, dont seuls les équipements actifs seraient à changer pour le tout optique (FTTH).

FTTH(Très Haut Débit)

ADSL Vrai Haut Débit

16 %

84 %

5,6 Mlignes

29,4 Mlignes

L Moyenne : 2,6 km Câbles à 264 fibres(1 fibre par abonné)

Distribution cuivreL Moyenne : 0,9 km

Abonné

Réseau Fibre Optiqueréutilisable pour l’extension FTTH

SR

NRADéport

Scénario de transition : 10 Mbit/s pour tous (hors plan FTTH 16 %) Schéma pour les liaisons NRA-Abonné > 1,75 km

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Solutions

FTTH après phase de transition ADSL 10 Mbit/sHypothèses :

FTTH direct (sans phase de transition)Hypothèses :

• Il faut compléter les raccordements NRA-SR en fibre pour les abonnés distants de moins de 1 750 mètres et qui sont restés raccordés en cuivre de bout en bout dans le scénario précédent (distance moyenne 800 m, nombre de SR concernés 28 000, contenance 350 abonnés, câbles à 360 fibres).

• Effectuer le raccordement en fibre de tous les abonnés qui n’ont pas été inclus dans le scénario FTTH déjà engagé (16 % des abonnés).

• 104 000 sous-répartiteurs doivent être raccordés en fibre optique avec une distance moyenne NRA-SR de 770m. Câble moyen à 360 fibres pour 35% des abonnés,

• Le raccordement des abonnés est supposé être effectué par des câbles à 48 fibres jusqu’à une armoire de division proche des abonnés et posés soit en conduites (20%) supposées existantes, soit en aérien (80%). Distance moyenne SR armoire : 520 m.

• Le raccordement des abonnés est fait avec un câble de branchement posé en aérien. Distance moyenne armoire-abonné : 250 m.

• 29 400 000 abonnés sont raccordés en fibre optique à partir des SR avec les mêmes hypothèses que pour le scénario précédent.

Scénario théorique FTTH pour les 29,4 millions (84%) d’abonnés (les 16% d’abonnés des zones urbaines denses étant déjà raccordés)

Un défi inéluctable et une chance pour la FranceLe passage par une phase intermédiaire « Triple Play 2012 : 10 Mbits/s pour tous» représente quelques % du coût de déploiement du FTTH. Pour un investissement réduit, cette étape permet de donner à tous l’accès au Vrai Haut Débit et de réduire la fracture numérique. Elle prépare la migration vers le Très Haut Débit grâce à une infrastructure pérenne et évolutive qui sera totalement réutilisable pour le

déploiement ultérieur du FTTH. C’est une solution raisonnable et fonctionnelle pour étaler dans le temps le déploiement du FTTH -et donc son amortissement.Le Très Haut Débit pour tous est un enjeu vital de croissance et de développement durable. Il donnera sans aucun doute une chance et un avantage concurrentiel pour la France dans la bataille de l’économie numérique qui commence.

L Moyenne des liaisons restant à équiper : 0,8 km Distribution FO

Câblesd'abonné

L Moyenne :0,25 kmL Moyenne :

0,52 km

Câblesoptiques

Complément Réseau Optique(équipements actifs)

SR optique

Armoire de division

NRA

Passage au FTTH pour tous les abonnés du scénario de transition (29,4 Millions)

| PA G E 1 2 | T H D m a g | N ° 0 | S E P T E M B R E 2 0 0 8

THDmag vise à sensibiliser les différents acteurs à l’urgence de répondre au besoin et propose des solutions concrètes pour faciliter l’accès progressif des zones moyennement denses, peu denses et rurales au Vrai Haut Débit d’abord, puis au Très Haut Débit par un déploiement graduel, pérenne et réutilisable de la fi bre optique. Il démontre la faisabilité d’une phase intermédiaire Triple Play à 10 Mbit/s minimum pour tous en 2012.Les propositions du SYCABEL s’adressent en priorité aux Collectivités Territoriales car elles auront un rôle déterminant

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de facilitateur du déploiement du Très Haut Débit et des réseaux sur fi bre optique, en particulier dans les zones peu denses et rurales.

Cette première édition de THDmag sera suivie périodiquement de nouveaux numéros qui viendront développer et affi ner les évaluations des différents scénarios présentés. Par cette contribution concrète et constructive, le SYCABEL s’engage auprès des acteurs publics pour relever ce défi majeur du XXIe siècle : le Très Haut Débit pour tous.

THDmag s’inscrit dans une démarche initiée par la brochure Urgence Haut Débit (2004) et poursuivie avec les trois Livres Blancs successifs du Haut Débit (2005), du Vrai Haut Débit (2006) et du Très Haut Débit (2007) édités par le SYCABEL.

Au service des décideurs

2004 2005 2006 2007

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RIMTIM