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WWW.FIFA.COM/THEWEEKLY N O 44, 22 AOÛT 2014 ÉDITION FRANÇAISE Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904 L’ARTISAN DU BEAU JEU SEPP BLATTER SON ANCIEN CLUB LE FC VIÈGE FÊTE SES 100 ANS JAMES RODRÍGUEZ L’ALLEMAGNE MÉRITE SON TITRE MONDIAL THAÏLANDE BURIRAM À LA CHASSE AU TITRE Pep Guardiola

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WWW.FIFA.COM/THEWEEKLY

NO 44, 22 AOÛT 2014 ÉDITION FRANÇAISE

Fédération Internationale de Football Association – Depuis 1904

L’ARTISAN DU BEAU JEU

SEPP BL AT TER SON ANCIEN CLUB LE FC VIÈGE FÊTE SES 100 ANS

JAMES RODRÍGUEZ L’ALLEMAGNE MÉRITE SON TITRE MONDIAL

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6 L’artisan du beau jeu

À Barcelone, il a développé un style de jeu aujourd’hui adopté un peu partout dans le monde. Pep Guardiola, entraîneur du Bayern Munich depuis 2013, joue un rôle important dans l’histoire contemporaine du football. Depuis la capitale catalane, Jordi Punti nous explique comment tout a commencé et qui sont les entraîneurs qui essaient de s’inspirer des idées de l’Espagnol.

2 2 Commotions cérébrales Dans le championnat de Suisse, la FIFA a mis en place sous la direction de Jiri Dvorak un projet pilote ayant pour but d’aider à déceler plus rapidement d’éventuels dommages structurels causés au cerveau des joueurs.

35 Günter Netzer Un club doit- il absolument se fixer des objectifs bien précis ? Notre chroniqueur donne la réponse suivante à un lecteur de Hambourg : “Les aspirations élevées ne sont pas salutaires.”

37 Le Tournant Le Bulgare de 51 ans Petar Alexandrov raconte comment une fracture au tibia lui a finalement ouvert les portes d’une carrière à l’étranger.

L A S E M A I N E D A N S L E M O N D E D U F O O T B A L L

Amérique du Nord et centrale 35 membres www.concacaf.com

Amérique du Sud 10 membres www.conmebol.com

The FIFA Weekly Magazine AppLe FIFA Weekly, magazine de la FIFA, paraît chaque vendredi en quatre langues pour votre tablette.

18 James Rodríguez La nouvelle star du Real Madrid parle de ses buts spectaculaires inscrits en Coupe du Monde et de l'équipe de Colombie.

16 Fred L'attaquant brésilien ne trouve plus le chemin des filets pour Fluminense.

L’artisan du beau jeuNotre image de couverture montre Pep Guardiola lors d’une séance photo en Espagne, pendant la Coupe du Monde 2010.

Christian Weber

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Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFAdu 5 au 24 août 2014, Canada

Tournois de football des Jeux Olympiques de la Jeunesse du 14 au 27 août 2014, Nankin

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L A S E M A I N E D A N S L E M O N D E D U F O O T B A L L

Europe 54 membres www.uefa.com

Afrique 54 membres www.cafonline.com

Asie 46 membres www.the-afc.com

Océanie 11 membres www.oceaniafootball.com

15 Albanie Après des décennies de léthargie, la Superliga semble aujourd'hui être sur la bonne voie.

25 Sepp Blatter Là où tout a commencé… À l'occasion du 100ème anniversaire du FC Viège, nous revenons sur la carrière du Président de la FIFA.

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Coupe du Monde des Clubs de la FIFAdu 10 au 20 décembre 2014, Maroc

Coupe du Monde U-20 de la FIFAdu 30 mai au 20 juin 2015, Nouvelle-Zélande

Coupe du Monde Féminine de la FIFAdu 6 juin au 5 juillet 2015, Canada

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À D É C O U V E R T

Là où tout a commencé

FC Viège Le Président de la FIFA Sepp Blatter (en haut, 4ème en partant de d.) dans l’équipe junior en 1953.

Le football basé sur la possession de balle à outrance n’a pas eu lors de la Coupe du Monde au Brésil la même importance que quatre ans plus tôt en Afrique du Sud.

Au contraire même, puisque le vainqueur 2010, l’Espagne, est cette fois-ci rentré chez lui dès la fin de la phase de groupes. Il n’en demeure pas moins que la Roja, mais aussi le FC Barcelone et son entraîneur d’alors Pep Guardiola, ont inventé un style et une école du jeu encore largement copiés de par le monde. Jordi Punti nous parle de l’exportation du titi-taka à partir de la page 6.

James Rodríguez, meilleur buteur de la Coupe du Monde 2014, nous arrive de Colombie et évolue depuis peu sous les couleurs du Real Madrid. Dans une interview page

18, la jeune star de 23 ans évoque le réconfort apporté par le Brésilien David Luiz après le quart de finale perdu face à la Seleção, mais aussi le sacre selon lui mérité de l’Alle-magne.

Un club suisse fête cette année son centenaire, et pas n’im-porte lequel. Il s’agit en effet du FC Viège, dans le canton du Valais, où Sepp Blatter a joué autrefois. Le Président

de la FIFA est toujours resté très attaché à ses racines et Sepp Renggli, l’un de ses fidèles compagnons de route, retrace pour nous page 25 le parcours de Blatter et de “son” FC Viège. Pour son anniversaire, ce dernier accueillera notamment ce week-end la rencontre entre une sélection de la FIFA (avec entre autres Ronaldo, George Weah et Jean-Marie Pfaff) et des légendes du FC Sion (avec entre autres Jean-Paul Brigger, Stefan Lehmann, Yvan Quentin). Å

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La méthode GuardiolaDans un monde où tout va toujours plus vite, le FC Barcelone a réussi à fonder sa propre école : le tiki taka est aujourd’hui une référence mondiale, même si ce style a perdu un peu de son rayonnement ces derniers mois.

Jordi Punti, à Barcelone

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Triomphe Pep Guardiola, l’entraîneur du Barça après la victoire de son équipe sur ManU en finale de la Ligue des Champions 2009 à Rome.

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Dans son élément Guardiola (g.) et Seydou Keita (2010).

Seydou Keita a rejoint l’AS Rome cet été. L’international malien, qui a fêté cette année ses 34 ans, a connu de nom-breux clubs tout au long de son illustre carrière. Il s’est fait connaître en France, à Lens, avant de porter les couleurs du FC Séville et de Dalian Aerbin, en Chine. Mais le grand public se souvient surtout de son passage au FC Barcelone. Pendant quatre saisons, le milieu de terrain a évolué sous les ordres de Pep Guardiola. Le technicien catalan a tou-jours apprécié la polyvalence et l’engagement du Malien. Bien entendu, l’admiration était réciproque. Il y a quelques jours, Keita confiait dans une interview accordée à un média italien : “Rudi Garcia [son nouvel entraîneur à

Rome, ndlr] me fait penser à Guardiola. Il aime que son équipe prenne le jeu à son compte, qu’elle monopolise le ballon. Les deux hommes ont la même philosophie : les résultats s’obtiennent par le jeu.”

Ce type de comparaison entre deux entraîneurs n’est pas si fréquent. En théorie, chaque technicien a sa propre vision des choses. Le cas de Guardiola est un peu différent. Son approche est aujourd’hui célèbre dans le monde entier et les émules du maître espagnol sont de plus en plus nombreux à travers le monde. Comme Johan Cruyff avant eux, Guardiola et son adjoint Tito Vilanova ont appliqué le même plan de jeu au sein de toutes les équipes barcelonaises, du centre de formation à l’équipe première. Ils ont ainsi remis au goût du jour les principes posés par le Néerlandais, en s’appuyant sur une génération de joueurs excep-tionnels comme Messi, Xavi, Busquets, Iniesta ou encore Seydou Keita. Tout le monde ou presque est tombé sous le charme de ce football basé sur une défense haute, des passes courtes, la possession de balle et la volonté de toujours combiner pour se rapprocher au maximum du but adverse. L’équipe d’Espagne ne s’y est pas trompée : en adoptant un style similaire, le fameux tiki taka, elle a marqué son époque et remporté deux Euros ainsi que la Coupe du Monde 2010 en Afrique du Sud.

Du jour au lendemain, d’innombrables clubs sur tous les continents se sont convertis au “Guardiolisme”. Leurs dirigeants se sont alors mis en quête de joueurs et surtout d’entraîneurs capables de reproduire le jeu du Barça. Les anciens coéquipiers de Guardiola, ses collègues ou même d’anciens mentors ont soudain fait l’objet de nombreuses sollici-tations, avec le secret espoir de les voir marcher sur les traces du technicien barcelonais. Pour la première fois, la philosophie a relégué les résultats au second plan.

L’AS Rome a été l’une des premières à s’engager sur cette voie. En 2008, ses dirigeants ont recruté Luis Enrique. L’ancien international espagnol a dirigé pendant trois ans l’équipe B du Barça, succédant ain-si à Guardiola. Mais le pari n’a pas été payant et Luis Enrique a fait ses valises au bout d’une saison. En dépit de leur bonne volonté, la patience reste une vertu rare chez les présidents. Ironie du sort, Luis Enrique s’est installé cet été sur le banc du FC Barcelone, après une expérience réussie au Celta Vigo. Il va maintenant lui falloir se montrer à la hauteur d’une maison connue pour son exigence, qu’il a fréquentée pendant plusieurs années.

L E S T Y L E B A R Ç A

La saison démarre en Allemagne et en Espagne Cela fait 424 jours que Pep Guardiola est en fonction au Bayern Munich. Ce vendredi, l’entraîneur espagnol entame sa deuxième saison en Bundesliga. Les champions d’Allemagne – sans Schweinsteiger, Thiago ni Martínez, blessés – se mesurent à Wolfsbourg à domicile. En Espagne aussi, le championnat débute ce week-end. L’Atlético Madrid, tenant du titre, sera la dernière équipe à entrer en lice, lundi, face au Rayo Vallecano. (tfw)

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Des adieux émouvants Les fans de Barcelone remercient Pep Guardiola après quatre années fructueuses (2012).

Le Harvard du footballJosep Gombau est arrivé à Barcelone en 2003, à l’âge de 27 ans. Il n’était pas venu pour chausser les crampons, mais pour diriger le centre de for-mation en qualité d’éducateur. En marge de ses responsabilités en Catalogne, il dirigeait les centres de Dubaï et de Hong Kong. Ses contacts en Asie lui ont ensuite permis de prendre les commandes du SC Kitchee, un club de l’élite hongkongaise. Il suffit d’évoquer les sept années passées à Barcelone pour voir le visage du tech-nicien s’illuminer : “Faire ses classes au Barça, ça revient à étudier dans la meilleure université du monde. C’est comme si vous alliez à Harvard étudier la philosophie du football.”

Gombau a remporté deux titres de champion et deux coupes durant son séjour à Hong Kong. Ces résultats flatteurs n’ont pas tardé à attirer l’attention d’autres clubs plus huppés. En 2013, il a rejoint Adelaïde United, où il entame actuelle-ment sa deuxième saison. Le projet qui lui a été confié en Australie est beaucoup plus ambitieux et s’inspire directement du modèle barcelonais. “Avec l’aide de mon assistant Pau Martí, nous avons imprimé un style de jeu à travers toutes les équipes du club. On retrouve évidemment beau-coup d’éléments caractéristiques de la philosophie du Barça : la posses-sion de balle, le pressing, la construction de derrière, les changements d’aile… Les dirigeants d’Adelaïde ont voulu mettre en place une structure cent pour cent barcelonaise”, explique Gombau.

C’est sans doute ce qui explique pourquoi les Australiens ont récem-ment recruté Guillermo Amor. L’homme aux 400 matches sous le mail-lot blaugrana a longtemps été en charge du football de base au sein du

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club catalan. Avant Xavi et même avant Guar-diola, Amor a été le premier grand penseur du FC Barcelone. Au sein du système prôné par Gombau, il s’agit d’un poste clé. Ce rôle d’orga-nisateur placé devant la défense échoit actuelle-ment à Isaías. Aux côtés de Cirio, un autre pro-duit du centre de formation barcelonais, il incarne le nouveau style d’Adelaïde. “Vous devez appliquer mes idées sur le terrain”, leur rappelle sans cesse leur entraîneur.

Depuis quelques années, la A-League austra-lienne connaît une forte croissance. “Ici, le jeu est très physique. On pratique un football direct, avec de longs ballons en profondeur et un pres-sing intense. De notre côté, nous voulons mettre en place un style plus technique, basé sur les redoublements de passes. Nous sommes un petit club, qui ne compte pas de grandes stars dans ses rangs. Notre objectif est donc d’offrir un spectacle de qualité au public, afin de le fidéliser.

Bien entendu, nous sommes là pour gagner mais, chez nous, le résultat ne prime pas sur la qualité du jeu.” Heureusement pour les fans austra-liens, Adelaïde n’est pas la seule équipe à prendre des risques. D’autres formations “pratiquent un très bon football, comme le champion Brisbane Roar qui évolue en 4-3-3 ou Melbourne Victory”.

Cruyff et Òscar à Tel-AvivLe parcours de Gombau en Australie n’est pas sans rappeler celui d’Òscar García Junyent au Maccabi Tel-Aviv. Formé au FC Barcelone comme ses frères Roger et Genís, Òscar a fait ses grands débuts chez les Blaugranas en 1993, sous les ordres de Johan Cruyff. À l’issue de sa carrière, notre

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Au temps de leur jeunesse Luis Enrique (g.) et Pep Guardiola (1997).

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homme a commencé à travailler comme adjoint du Néerlandais, avant d’œuvrer à la tête des dif-férentes équipes de jeunes. Entretemps, Jordi Cruyff, le fils de Johan, s’est vu confier le poste de directeur sportif du Maccabi Tel-Aviv. En 2012/13, l’ancien international oranje a confié les rênes de l’équipe première à Òscar avec un objec-tif clair : imposer la philosophie catalane en Is-raël. Les résultats ne se sont pas fait attendre. Après dix ans sans le moindre titre, le Maccabi a renoué avec le succès en championnat.

Interrogé par le journal en ligne Vavel sur son style préféré, l’entraî-neur du Maccabi Tel-Aviv prouve qu’il maîtrise parfaitement son sujet : “Je veux un football dans lequel tout le monde peut prendre du plaisir et dans lequel chacun participe à la défense et à l’attaque. J’aspire à un jeu dans lequel la possession de balle joue un rôle important, sans être une fin en soi. Elle doit avant tout permettre d’atteindre la surface de réparation adverse (...). Nous pensons que c’est le meilleur moyen pour obtenir des résultats. En plus d’être agréable pour les spectateurs, cette méthode donne du plaisir aux joueurs.” La plupart des joueurs du Mac-cabi sont israéliens, mais le technicien espagnol peut néanmoins s’ap-puyer sur deux compatriotes pour relayer son message : le gardien Juan Pablo et le défenseur Carlos García.

La réussite d’Òscar n’est pas passée inaperçue. Après avoir permis au club de Tel-Aviv de retrouver les sommets, l’Espagnol a reçu une offre de Brighton & Hove Albion pour mettre en place un projet similaire en deuxième division anglaise. Dans un championnat connu pour son jeu très physique, une telle ambition tient littéralement de la gageure. Òscar a certes réussi à mener Brighton jusqu’aux barrages, sans toutefois par-venir à forcer les portes de la Premier League. Il a préféré remettre sa démission et, après avoir étudié les offres de plus grands clubs comme le Celtic Glasgow, il a finalement décidé de revenir à Tel-Aviv. De nom-

breux supporters ont fait le déplacement pour assister au premier entraînement et se faire photographier en compagnie du maestro.

Le gourou de GuardiolaL’arrivée de Juan Manuel Lillo aux Millonarios de Bogotá a été saluée avec emphase par la chaîne ESPN : “Le gourou du plus grand.” Et

d’ajouter : “Si Johan Cruyff est bien l’oracle auquel Pep Guardiola se réfère souvent, Juan Manuel Lillo est le gourou auquel il doit d’avoir atteint le sommet.” En 30 ans de carrière, Juanma Lillo a dirigé une quantité impressionnante de clubs espagnols. Mais ce technicien dis-cret se distingue avant tout par son profil d’intellectuel, qui lui vaut d’être considéré comme l’un des plus fins analystes du beau jeu. En 2005, il entraînait Dorados de Sinaloa au Mexique. Il y a croisé Pep Guardiola, qui disputait sa dernière saison. Les témoins racontent que les deux hommes avaient de longues conversations après chaque match et qu’ils analysaient le jeu sous toutes les coutures. Guardiola lui-même reconnaît avoir beaucoup appris de ses rencontres avec Lillo et, plus tard, avec Marcelo Bielsa.

S’il n’a pas été formé à l’école barcelonaise, Lillo s’est toujours dis-tingué par son goût pour le football offensif et la possession de balle. Il ne fait aucun doute que son style de jeu est le fruit d’une réflexion ex-trêmement poussée et d’un remarquable sens du détail. Dans une ré-cente interview, le technicien s’est penché sur les meilleurs matches du FC Barcelone sous l’ère Guardiola. “En observant les matches des équipes de jeunes du Barça, on voit très peu d’enfants qui ne contrôlent pas le ballon avec le pied opposé au joueur qui vient d’effectuer la passe. Ça peut paraître insignifiant mais en réalité, il y a un effet papillon. Ce faisant, ils élargissent leur champ de vision et ont besoin de moins de touches pour distribuer le jeu.”

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Débuts réussis Dès sa première année au Bayern Munich, Guardiola remporte quatre titres.

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“Guardiola est né pour être entraîneur.” C’est ce qu’a déclaré Manuel Lillo lorsqu’il était à la tête de Dorados de Sinaloa, qui comptait à l’époque le stratège catalan dans ses rangs. Mais Guar-diola n’est pas le seul exemple. De nombreux footballeurs formés par Johan Cruyff entraî-

nent en effet aujourd’hui de grandes équipes. Certains comptent d’ailleurs déjà plusieurs années d’expérience : Ronald Koeman (aujourd’hui à Southampton), Julen Lopetegui (FC Porto), Albert Ferrer (Córdoba), Michael Laudrup (Lekhwiya, Qatar), Eusebio (FC Barcelone B) ainsi que Sergi Barjuan ou Hristo Stoichkov, actuellement sans club.

En réalité, il n’y a pas que l’héritage de Cruyff qui vit à travers ces joueurs. Le mandat d’un autre Néerlandais, Louis Van Gaal, au FC Barcelone a également donné nais-sance à un style bien précis. Il a notamment lancé la car-rière de Xavi. C’est pourquoi l’arrivée de Van Gaal à Man-chester United, après son succès avec les Pays-Bas lors de la dernière Coupe du Monde, devrait être synonyme de nouvelle approche pour le football européen.

Même si Manchester United et le Bayern proposaient dernièrement le même genre de jeu, tout le monde sait à l’Ajax d’Amsterdam, où tout a commencé, que Cruyff et Van Gaal ont des personnalités diamétralement opposées. Ils peuvent être comparés aux côtés pile et face d’une pièce de monnaie.

Afin de rendre le paysage européen encore un peu plus complexe, rappelons qu’entre 1997 et 2000, alors que Van Gaal dirigeait l’équipe du FC Barcelone, son jeune assistant était un certain José Mourinho. Å

L’héritage de CruyffJordi Punti

1992 Johan Cruyff (d.) et Pep Guardiola.

En arrivant aux Millonarios, Lillo s’est vu confier pour mission de structurer le club et de mettre en place un style de jeu cohérent, durable et aisément identifiable. Pour le moment, les résultats ne sont pas en-core complètement au rendez-vous. L’entraîneur dispose d’un effectif très majoritairement composé de joueurs colombiens, rompus aux joutes du championnat national, et il espère donc réussir à associer ses idées au style qui leur est propre. Malheureusement, un club comme Millonarios ne peut pas se permettre d’attendre indéfiniment. La dé-bâcle (5:0) face au grand rival Nacional a sérieusement entamé le crédit du Profesor. Certaines voix s’élèvent déjà pour critiquer ses expérimen-tations, jugées excessives. “L’important, ce n’est pas le résultat mais le processus. Un entraîneur doit être jugé sur sa méthode”, martèle l’inté-ressé. Les intellectuels du football font souvent appel à cet argument. Lillo est arrivé à Bogota avec le statut de gourou de Guardiola. À l’heure actuelle, on peut se demander si cette étiquette suffira à lui permettre de terminer la saison.

Pendant que Guardiola poursuit au Bayern Munich son rêve de faire renaître le “football total” de ses maîtres néerlandais, des projets simi-laires voient le jour un peu partout dans le monde, à une échelle plus modeste. D’une certaine manière, il s’agit peut-être là de la plus grande victoire de ce FC Barcelone qui a déjà tout gagné : dans un monde dominé par l’impatience et la tyrannie des résultats, les Catalans ont réussi à fonder une école. Å

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Né en 1953, le Néerlandais est au-jourd’hui instructeur de la FIFA pour le futsal. Au cours de sa carrière de footballeur, il a notamment porté les couleurs de Maastricht. Il a éga-lement pratiqué le futsal pendant 23 ans et porté le brassard de capi-taine de l’équipe nationale 12 ans de suite. Sur le plan individuel, il a remporté le titre de meilleur joueur de la première Coupe du Monde de Fustal de la FIFA, organisée en 1989 aux Pays-Bas. En tant qu’instructeur, il a travaillé pendant huit ans au-près de la Fédération néerlandaise de football (KNVB) avant d’officier en tant que sélectionneur national de Hongkong, de la Malaisie et de l’Iran, entre autres. (mpe)

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Le futsal, ou fútbol sal dans sa version complète, se joue en salle avec des buts empruntés au handball. Le ballon est plus petit et plus lourd que celui utilisé sur les vertes pelouses. Une question plus ou moins sérieuse pour commen-cer : pourquoi donc pratiquer cette discipline ?

Vic Hermans : Les réserves exprimées envers le futsal et son statut de sport à part entière sont en effet monnaie courante. Mais le fait est qu’on ne peut pas comparer le futsal au football sur gazon.

Pourquoi pas ?Le futsal suit ses propres codes.

Au contraire du football sur gazon, il s’agit d’un sport où le fractionné a beaucoup d’importance, à l’image du hockey sur glace. Il se joue à un rythme très élevé. Les joueurs peuvent entrer et sortir à tout moment, sans limitation. Le futsal possède ainsi ses propres règles et un attrait qui lui est particulier.

Pour vous qui avez été joueur et êtes aujourd’hui entraîneur, qu’est-ce qui fait le charme de la discipline ?

Le tempo accéléré et la finesse technique que cela requiert. Un joueur a moins de temps que sur une pelouse pour contrôler son ballon, il doit passer et se déplacer plus rapidement, mais aussi disposer d’une très bonne éducation tactique. Il y a peu de temps encore, le tacle était interdit, il fallait faire preuve d’habileté plutôt que de force. Le redoublement de passes courtes constitue la base du succès.

Sur gazon, les équipes au jeu peu élaboré usent et abusent de longs ballons.

En salle également, les équipes plus faibles ont recours au bon vieux kick and rush à l’anglaise, d’autant plus qu’il n’y a pas de hors-jeu. Mais dans le football en règle géné-rale, le succès ne s’obtient de nos jours qu’en pratiquant un jeu technique à base de passes courtes.

Le FC Barcelone et l’équipe d’Espagne en ont livré la meilleure démonstration devant le monde entier.

Selon Vic Hermans, le berceau du tiki-taka est le futsal, cette variante du football disputée en salle à cinq contre cinq. Rencontre avec l’instructeur néerlandais agréé par la FIFA.

Comment est né le tiki-taka ?

Au Barça, tous les joueurs répètent inlas-sablement leurs gammes à quatre contre quatre jusqu’à l’âge de 12 ans. De nombreux Espagnols, comme les champions du monde Andrés Iniesta et Xavi, ont signé leur pre-mière licence dans le futsal. Ce qu’ils font aujourd’hui sur la pelouse, ils l’ont appris en salle. L’essence de leur système, qui veut que le porteur du ballon ait toujours deux solu-tions de passe, même dans les plus petits espaces et à un rythme très soutenu, implique un jeu en triangle. Les joueurs dessinent en quelque sorte ces triangles à l’envi jusqu’à ce que l’ouverture en profondeur ou la passe décisive puisse être effectuée.

Les Espagnols nomment cela le tiki-taka. Est-ce une invention issue du futsal ?

Le jeu de passes courtes ou le tiki-taka espagnol sont la base du football moderne. Dans le futsal, on apprend cela très tôt et de manière particulièrement approfondie. L’exercice à quatre contre quatre se retrouve aussi bien en salle que sur gazon. Si l’on ajoute à une configuration en 1-2-1 un second 1-2-1, la disposition des joueurs au milieu de terrain

prend la forme d’un “diamant”. Beaucoup de clubs ont adopté cette tactique. À cet effet, le futsal est donc très important pour le déve-loppement d’un footballeur.

Le futsal n’est-il donc intéressant que pour les plus jeunes ?

Les enfants et les adolescents décident habituellement entre 14 et 16 ans s’ils veulent se tourner vers le football sur gazon ou bien rester fidèles au futsal. Il faut considérer le football comme un sport de masse, car sur la planète, seuls 0,2 pour cent des joueurs sont professionnels. Parmi tous ceux qui parviennent en haut de la pyramide de formation, quelques élus uniquement arrivent vraiment tout en haut. Une très large majorité de ceux qui se retrouvent dans les étages supérieurs de cette pyramide retombent presque aussitôt dans les tréfonds de l’ano-nymat. Le futsal peut leur offrir une carrière de joueur ou d’entraîneur dont ils n’auraient jamais pu bénéficier autrement.

Cette analyse vaut-elle également pour le football féminin ?

La situation est en train d’évoluer dans le futsal féminin. La concurrence du beach soccer y est en tout cas bien moindre que chez les hommes.

Quand le futsal deviendra-t-il une discipline olympique ?

Le football sur gazon a longtemps attendu avant d’y parvenir. Le futsal ne sera pas olympique avant de longues années. Mais nous y travaillons. Å

Propos recueillis par Perikles Monioudis

Cette interview est parue sur le site Internet du Neue Zürcher Zeitung le 11 août 2011. Reproduction avec l’aimable autorisation du quotidien suisse.

Football en salle L'éducateur Vic Hermans.

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La Coupe du Monde de la FIFA™ est l’endroit où nous voulons tous être.

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V U D E S T R I B U N E SL E S C H A M P I O N N A T S À L A L O U P E

italien, allemand, anglais ou espagnol. Billet de loto en main ou assis devant une bière, les amateurs de ballon rond se réunissent autour de grandes tables pour regarder plusieurs rencontres à la fois. Les yeux voyagent ainsi en quelques secondes d’une action à Naples à un corner à Manchester, en passant par une parade du gardien à Valence ou le ralenti d’un but à Dortmund. Les commentaires sont presque toujours en italien et chaque but est célébré de façon sonore par la clientèle, ce qui crée à certains moments une cacophonie originale. Quand la journée de football prend fin en Europe, certaines maisons de paris prolongent le plaisir en diffusant certaines ligues sud-américaines et asiatiques. L’af-fluence a diminué. Seuls les véritables fana-tiques et des nostalgiques dont certains membres de la famille ont émigré dans l’un des pays concernés il y a quelques années, restent jusqu’au bout.

Cet intérêt universel pour le football se manifeste d’autres façons. Quand un joueur réussit particulièrement bien dans la Super-liga albanaise, il est en général tenté par les championnats voisins (Grèce, Bosnie-Herzé-govine ou Kazakhstan) et de là, avec un peu de chance, il pourra intégrer une compétition encore plus huppée. Il n’est donc pas étonnant

S u p e r l i g a a l b a n a i s e

Un footba l l lointa inJordi Punti est écrivain et auteur de nombreux articles sur le football dans les médias espagnols.

L’un des championnats les moins suivis du monde va

commencer ce week-end et tout laisse à penser qu’une fois de plus, le titre va se jouer loin de la capitale. Avec tout le respect que l’on doit au Partizan et au KF Tirana, il est probable que la principale rivalité aura lieu entre le sud-est de l’Albanie – avec le Skënder-beu de Korça – et le nord, avec le FK Kukësi, de Kukës. Au fond, dans ce petit pays, les supporters de football, appelés tifoz (tiré du tifosi de l’Italie voisine), ont des aspirations plus élevées que les clubs qu’ils supportent et leur intérêt dépasse les frontières nationales.

Il suffit de se promener un samedi après-midi dans Tirana pour se rendre compte que le football se vit avant tout dans les bars et les officines de paris sportifs. Dans un café de Tirana ou de Durrës, il peut y avoir huit écrans de télévision retransmettant en même temps des matches du championnat d’élite

que les idoles d’origine albanaise soient suivies avec beaucoup d’attention. C’est le cas entre autres de Shaqiri au Bayern Munich, de Xhaka au Borussia Mönchengladbach, de Berisha et de Lorik Cana à la Lazio et de Sadiku à Zurich.

Côté pelouse, la Superliga albanaise réunira cette année seulement 10 équipes. Le Skën-derbeu de Korça défendra un titre qu’il gagne de façon ininterrompue depuis quatre ans (avant cela, le club n’avait été qu’une seule fois champion d’Albanie depuis sa création en 1930). L’équipe sera de nouveau entraînée par l’une des légendes du football albanais, Mirel Josa, et son point fort reste le marketing, qui a fait de lui le club le plus suivi du champion-nat d’Albanie. Cette année, Skënderbeu repartira en conquête avec une équipe peu remaniée et un moral au beau fixe, après la victoire il y a quelques jours sur Flamurtari, en Super Coupe d’Albanie. À cette occasion, le champion en titre s’est imposé grâce à un but inscrit par Nimaga, un Malien de seule-ment 19 ans.

Le grand rival de Skënderbeu depuis quelques années, le FK Kukësi, a fait peau neuve dans le but de gagner le championnat. Kukësi est un club particulier : fondé en 1930, il est monté en première division pour la première fois de son histoire en 2012, grâce à un inves-tissement de taille. Cette saison, le club a engagé Pero Pejic, meilleur buteur du dernier exercice sous les couleurs de Skënderbeu. Le Croate est l’une des neuf nouvelles recrues de Kukësi, parmi lesquelles on trouve le Kosovar Lushtaku et le Brésilien Pericles.

Le football albanais a vécu en léthargie pendant des décennies, contrôlé par l’État totalitaire communiste, avec des entraîneurs corrompus et aucune attention au niveau international. Depuis plusieurs années, la privatisation des plus grands clubs a rééqui-libré le championnat. Certains joueurs ont changé d’équipe et grâce aux investisse-ments consentis, le football albanais paraît aujourd’hui plus ouvert. Cela dit, la majorité des joueurs continuent de sortir des centres de formation de Tirana et de Shkodra, pre-mière ville où l’on a joué au football en Alba-nie, en quête d’une identité footballistique. Å

Vainqueurs de la Super Coupe Les joueurs de Skënderbeu Korça sont les favoris du championnat albanais.Fr

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S é r i e A b r é s i l i e n n e

En eaux troublesSven Goldmann est spécialiste du football au quotidien Tagesspiegel de Berlin (Suisse).

La Coupe du Monde remonte à quelques semaines mainte-

nant. La mauvaise passe de Frederico Chaves Guede, mieux connu sous le nom de Fred, est en revanche loin d’être terminée. La critique exercée à l’encontre du buteur de la Seleção ne faiblit pas alors que le Campeonato Brasileiro, le championnat brésilien, a repris ses droits. Après la 15ème journée, le capitaine du Flu-minense Rio de Janeiro est de nouveau au centre des débats. Son équipe s’est inclinée 2:0 lors du derby contre Botafogo, délocalisé à Brasilia, et pointe à la quatrième place du classement avec sept unités de retard sur le leader, le Cruzeiro Belo Horizonte. Une nou-velle défaite à laquelle Fred n’est pas complè-tement étranger.

Peu avant le coup de sifflet final, Flu se voit accorder un penalty. Fred se charge de la sentence, mais expédie le ballon hors du cadre. En interview d’après match, un repor-ter lui demande comment il ressent cet échec, qui intervient après une Coupe du Monde déjà traumatisante. L’attaquant insulte alors son interlocuteur avant de disparaître sans un mot de plus dans les vestiaires.

Mais ce penalty manqué n’est pas la seule raison de la disgrâce de Fred dans l’Estadio Mané Garrincha. L’histoire a débuté quelques instants auparavant, avec un coup de sifflet de l’arbitre en faveur de Fluminense teinté de polémique. La manière dont Fred s’est ensuite rué sur son partenaire Rafael Sobis – victime d’une faute que l’on qualifiera sobrement de “peu évidente” – et lui a embrassé le pied rappelle étrangement le match d’ouverture de la Coupe du Monde contre la Croatie. Le numéro 9 brésilien était alors tombé de façon théâtrale dans la surface et avait reçu les félicitations de ses collègues pour avoir obtenu un penalty, ce qui lui a valu de nombreux quolibets dans le petit monde du ballon rond.

Cette chute en territoire croate s’est révélée être l’une des rares scènes notables de Fred durant toute la compétition. Peu en vue et maladroit, il a symbolisé bien malgré lui le football que le peuple brésilien ne veut plus voir. Après l’humiliation historique face à

La manière dont

Fred s’est rué sur

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embrassé le pied

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Coupe du Monde.

l’Allemagne en demi-finale, ses compatriotes en ont fait le responsable de tous les maux. Dans le stade de Belo Horizonte déjà, chacune de ses quelques prises de balle s’est accompa-gnée d’un concert de sifflets. Plus tard, les journaux ont pris un malin plaisir à dévoiler les statistiques de cette rencontre fatidique, au cours de laquelle Fred a affiché un taux de passes réussies inférieur à celui du portier allemand Manuel Neuer et n’a parcouru que quelques mètres de plus.

Après le tournoi, Fred s’est accordé quelques semaines de repos afin d’évacuer frustration et déception. Le tir manqué de Brasília a sans nul doute réveillé bien des démons, d’autant que le débat sur sa légitimité à frapper les penalties de Fluminense est loin d’être récent. En 2014, Fred a en effet connu trois échecs dans l’exercice … pour quatre tentatives. Å

Fred En club aussi, le capitaine de Fluminense est à la peine.

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P r e m i e r L e a g u e t h a ï l a n d a i s e

Journées tumultueuses

Nicola Berger écrit sur le football et vit à Zurich (Suisse).

Dans le football thaïlandais, la coutume veut que les suppor-ters locaux scandent le nom de

leur adversaire à la fin de la rencontre. Il s’agit d’une marque de respect mutuel, une valeur très importante dans cette culture. Par contre, lorsque les résultats voire la survie (sportive), sont en jeu, les responsables des clubs peuvent rapidement oublier les bonnes manières. Ainsi, le PTT Rayong, à deux doigts de la relégation, a procédé au 22ème changement d’entraîneur de l’année en remplaçant Chaiyong Khumpiam par Phayong Khunnaen. Au PTT Rayong, trois techniciens ont déjà été remerciés depuis le mois de décembre.

Si la nervosité plane autant sur le football thaïlandais, c’est parce qu’à la fin de la saison, cinq équipes seront rétrogradées en Division One semi-professionnelle. La lutte pour le maintien avait déjà échauffé les esprits en 2013. Une défaite synonyme de relégation pour

Pattaya United avait ainsi provoqué des actes de violence en octobre dernier.

Le joueur le plus connu de Pattaya s'appelle Rod Dyachenko (30 ans). Il évoluait auparavant en MLS, au DC United. La Premier League thaïlandaise accueille de nombreux autres footballeurs au palmarès semblable, venant de pays où le niveau du championnat est bien plus élevé. Chez eux, ces joueurs serviraient à compléter un effectif ou tomberaient dans l’anonymat des divisions inférieures. En Thaïlande, ils peuvent devenir des stars, même si la Premier League anglaise est largement plus suivie que la compétition nationale. Actuellement, les acteurs les plus renommés en Thaïlande sont l’Allemand Björn Lindemann (30 ans, venu de Paderborn) à Suphanburi, le Hondurien Georgie Welcome (29 ans, aupara-vant à Arsenal et Monaco) à Tero Sasana et le Danois Sebastian Svärd (31 ans, venu de Mönchengladbach) à Songkhla United. Chaque équipe peut compter sept étrangers et en aligner cinq simultanément sur le terrain.

Parmi le trio précédemment cité, seul l’atta-quant Georgie Welcome peut encore rêver du titre. Lors de la victoire 2:1 contre Chainat samedi dernier, il a inscrit le but de la victoire et a permis à son équipe de rester à portée du leader Buriram. Muangthong United et

Chonburi sont, eux aussi, toujours dans la course. Cependant, à sept journées de la fin, le favori reste le champion en titre Buriram, qui a soulevé huit trophées ces trois dernières années.

Le succès ne garantit toutefois pas la sécurité de l’emploi chez le premier du championnat : l’entraîneur serbe Bozidar Bandovic (44 ans, ancien de l’Olympiakos), qui n’était en fonction que depuis le mois d’avril, a été limogé en juin, alors que son équipe était troisième et venait de signer une série de cinq victoires. Son successeur brésilien Alexandre Gama doit à présent tout faire pour que le club soit sacré pour la quatrième fois de son histoire. Å

Georgie Welcome Le Hondurien voudrait être champion avec Tero Sasana.

L’entraîneur de

Buriram doit céder sa

place après une série

de cinq victoires

consécutives.

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L’ I N T E R V I E W

NomJames David Rodríguez RubioDate et lieu de naissance12 juillet 1991, Cúcuta (Colombie)ClubsEnvigado FC, CA Banfield, FC Porto, AS Monaco, Real MadridÉquipe de Colombie27 matches (11 buts)Principaux succèsQuatre titres de champion, une coupe nationale, une Ligue Europa

James, deux mois après le coup d’envoi de la Coupe du Monde au Brésil, avec un peu de recul, réalisez-vous l’ampleur de ce que vous avez réussi ?

James Rodríguez : Oui, nous avons fait fort. Je suis content d’avoir pu aider la Colombie à atteindre les quarts de finale. Nous voulions aller plus loin, mais le Brésil possède de grands joueurs. Le rêve s’est arrêté là.

Vous avez marqué six buts. Lequel préférez -vous et pour quelle raison ?

J’ai inscrit six buts. Tous ont été impor-tants au sens où ils ont à chaque fois aidé l’équipe à gagner. Chacun d’entre eux a été particulier, car marquer un but dans une compétition de ce niveau est toujours quelque chose d’exceptionnel.

Les internautes de FIFA.com ont élu votre première réalisation contre l’Uruguay “But du tournoi”. Combien de fois l’avez- vous revu ?

J’ai dû le revoir une vingtaine de fois. C’est un geste que je travaille beaucoup à l’entraînement. Sur cent essais, j’en mets à peu près deux au fond. Ce jour-là, j’ai essayé et le ballon est allé sous la barre. Mais personnellement, je préfère mon but contre le Japon. Je pense qu’il avait plus de classe, plus de magie. C’est un but superbe.

L’absence de Radamel Falcao vous a-t-elle forcé à prendre plus de responsabilités en attaque ?

Son absence a été une grosse perte, car il est extrêmement important pour nous tous. Mais j’ai toujours été attiré par le but. Je ne veux pas me contenter de faire des passes.

James Rodríguez est le footballeur le plus convoité du moment. À l’occasion d’une interview, la nouvelle star du Real Madrid évoque les buts qu’il a

inscrits en Coupe du Monde, l’équipe de Colombie et le trophée qu’il a remporté.

“Je n’oublierai jamais le geste de David Luiz”

Après le coup de sifflet final de la rencontre avec le Brésil, David Luiz est venu vers vous pour vous consoler et a encouragé le public à vous applaudir. Comment avez-vous vécu cet instant ?

J’étais convaincu que nous pouvions aller en demi-finale et même en finale. David Luiz est venu me remonter le moral. C’est normal entre joueurs et collègues. Mais je n’oublierai jamais son geste.

Quand vous avez vu la manière dont le Brésil a été battu par l’Allemagne, regrettez-vous encore plus l’élimination de la Colombie ?

Non. C’est le football. Chaque jour est différent. Aujourd’hui peut être un bon jour, demain un mauvais. Les défaites comme celle du Brésil contre l’Allemagne font partie des choses qui arrivent.

Selon vous, l’Allemagne mérite-t-elle son titre mondial ?

Oui, c’est mérité. L’Allemagne possède d’excellents joueurs. Les quatre équipes qui ont atteint les demi-finales méritaient de gagner.

La Colombie n’avait plus participé à la Coupe du Monde depuis 1998. Vous aviez alors six ans. Avez-vous des souvenirs de ce tournoi ?

Je ne me souviens pas bien de France 1998. Le rêve de toute la Colombie et de toute notre équipe était d’aller au Brésil et d’écrire une page d’histoire. Nous y sommes parvenus. C’est là pour l’éternité.

Comment avez-vous suivi le tournoi après l’élimination de la Colombie ? Avez-vous surveillé en particulier Thomas Müller et

Lionel Messi, qui ont été en course jusqu’au bout pour le Soulier d’Or ?

J’ai essayé de ne pas trop y faire atten-tion, mais c’était impossible, car je voulais absolument gagner ce trophée. Le Soulier d’Or est un rêve devenu réalité.

Où allez-vous mettre ce Soulier d’Or adidas ?Chez moi. Il sera toujours près de moi.

C’est quelque chose que je garderai toute la vie. Å

Propos recueillis par Carlos Hierro

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L E D É B A T

La première conférence de consensus s’était tenue en 2001 à Vienne, suivie d’une deuxième édition en 2004 à Prague. Les troisième et qua-trième conférences ont eu lieu en 2008 et 2012 à Zurich, au siège de la FIFA.

Version spéciale pour les enfantsLa régularité du travail scientifique avec les différents partenaires et spécialistes a permis de mettre en avant les résultats des travaux de recherche parrainés par les fédérations sportives internationales et de définir une liste de recommandations pour le retour des joueurs victimes de commotions cérébrales. Depuis 2004, l’outil pratique SCAT 3 (Sports Concussion Assessment Tool) n’a eu de cesse

d’être perfectionné et une version pour les enfants a été développée.

Le traitement des footballeurs victimes de blessures à la tête et la décision de leur retour à la compétition relèvent dans une large mesure du jugement médical. Les médecins en charge d’une équipe entretiennent une relation parti-culière avec les joueurs, comme tout autre mé-decin avec ses patients. Ils sont par ailleurs responsables du bien-être et de la forme phy-sique des sportifs. Parallèlement à cela, ils dis-posent de connaissances spécifiques quant aux séquelles éventuelles des blessures, y compris des commotions cérébrales. Ce sont également eux qui sont en charge du diagnostic, du trai-tement, de la décision de faire revenir le joueur

Jiri Dvorak

Zero tolerance: The future of Head Injuries in Sports (Tolérance zéro  : l’avenir des blessures à la tête dans le sport), tel est le titre d’un numéro spécial du British Journal of Sports Medicine paru en 2013 suite à la 4ème Conférence inter-

nationale de consensus organisée au siège de la FIFA sur le thème du “traumatisme crânien dans le sport”. L’objectif premier était de sou-tenir dans leur travail les médecins présents sur la ligne de touche et sur le terrain en leur donnant accès aux résultats des dernières re-cherches scientifiques en la matière, afin qu’ils puissent prendre la décision adéquate quant à la poursuite ou non du match par le joueur blessé.

Le dernier mot pour le médecinLes commotions cérébrales jouent un rôle de plus en plus grand dans le football. Pour Jiri Dvorak, neurologue et médecin en chef de la FIFA, il est nécessaire de renforcer la position des médecins et de sensibiliser l’ensemble des membres des staffs.

K.o. Suite à une collision avec un autre joueur, l’Uruguayen Alvaro Pereira reste à terre inconscient lors du match de la Coupe du Monde face à l’Angleterre. Il poursuit le match contre l’avis du médecin.

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Les débats de The FIFA Weekly Qu’est-ce qui vous interpelle ? De quels sujets aimeriez-vous discuter ? Envoyez vos propositions à : [email protected]

L E B I L L E T D U P R É S I D E N TL E D É B A T

Votre Sepp Blatter

Nous nous souvenons tous parfaitement bien de la finale de la Coupe du Monde. Seul un membre de l’équipe victorieuse souffre de

trous de mémoire : Christoph Kramer, le milieu de terrain allemand percuté à la tête lors d’un choc avec l’Argentin Garay à la 17ème minute et victime d’une commotion cérébrale. Il demandera un peu plus tard : “Est-ce que c’est la finale ?”

La manière dont les personnes impliquées ré-agissent lors d’un tel incident est décisive. Les mé-decins de l’équipe d’Allemagne ont eu la bonne at-titude. Dans un premier temps, Kramer ne présentait pas de symptôme de commotion céré-brale. Ce n’est que plus tard qu’il a réalisé que quelque chose n’allait pas. Il a alors demandé à être remplacé. Le sélectionneur Joachim Löw n’a pas hésité une seconde et a envoyé ainsi un signal im-portant en montrant que la santé des joueurs ou l’avis des médecins devaient primer sur les priori-tés sportives, comme le veut la devise “When in doubt, keep the player out” (en cas de doute, le joueur doit rester en dehors du terrain).

Pour la FIFA, il s’agit là d’un sujet de la plus haute importance. Depuis 2001, nous travaillons avec d’autres fédérations internationales et avec le CIO pour mettre en place des recommandations et des mesures claires. L’International Football Asso-ciation Board exige depuis 2006 des sanctions plus sévères et plus conséquentes pour les coups de coude. Au fil des ans, ce type de comportement et les blessures associées ont sensiblement diminué.

Mais ce ne doit être que le début. La FIFA mène ainsi cette saison en championnat de Suisse de pre-mière division, sous la direction de notre médecin en chef, le Professeur Jiri Dvorak, un projet pilote ayant pour but d’analyser les capacités cognitives des joueurs et d’aider à déceler plus rapidement des dommages structurels au cerveau. Parallèlement à ces recherches, nous devons discuter (le plus tôt sera le mieux) de la question d’un remplacement supplémentaire. Car si les entraîneurs possédaient une marge de manœuvre plus grande dans ce do-maine, ils pourraient réagir plus rapidement et plus efficacement en cas de blessure.

Protéger la tête des joueurssur le terrain ainsi que d’un éventuel suivi mé-

dical. Ces décisions ne doivent en aucun cas être influencées par des personnes étrangères au corps médical et ne disposant pas des connaissances nécessaires, notamment les entraîneurs ou les directeurs sportifs. Toute décision prise par le médecin responsable doit impérativement être respectée par l’entraîneur et ses recommandations appliquées.

Les médecins apprennent également qu’en cas de doute concernant l’état de santé des joueurs (patients), une reprise de l’activité spor-tive ne doit en aucun cas être autorisée. “Dans le doute, mieux vaut s’abstenir” – tel est le slo-gan qui avait été lancé en 2001 lors de la pre-mière Conférence de consensus organisée à Vienne. Cette ligne directrice emporte la totale adhésion du directeur de la Commission Médi-cale de la FIFA, le Docteur Michel D’Hooghe.

Carton rouge pour le coup de coudeComme le montrent les statistiques de l’ensemble des compétitions de la FIFA depuis 1998, les traumatismes crâniens dans le foot-ball restent plutôt rares. On recense ainsi en moyenne une ou à deux blessures de ce type pour deux compétitions tenues. Lors de l’édition brésilienne de la Coupe du Monde, cinq commotions cérébrales ont toutefois été attestées. Les raisons de cette augmentation doivent être soigneusement examinées. Depuis Allemagne 2006, les coups de coude dans la tête d’un adversaire sont passibles d’un carton rouge, ce qui a conduit à un recul des blessures à la tête. Au Brésil, on a par contre assisté à une recrudescence des collisions tête contre tête, potentiellement tout aussi dangereuses que les coups de coude.

Le F-MARC (FIFA Medical Assessment and Research Center) poursuit les recherches en matière de blessures à la tête et de trauma-tismes crâniens. En 2013, une étude prévision-nelle a ainsi été menée avec la participation de la plupart des clubs professionnels suisses. Une base de mesures a tout d’abord été établie en amont de la saison, puis ces chiffres ont été comparés avec ceux des blessures et autres commotions susceptibles de survenir au cours de la saison suivante. Dans le cadre d’un projet impliquant plusieurs centres de recherches, le

F-MARC a également procédé à l’analyse des troubles neurologiques d’anciens sportifs de haut niveau des deux sexes.

La FIFA n’est pas la seule à mener des recherches dans ce domaine particulier. D’autres fédérations internationales se joignent à ses efforts, notamment en ce qui concerne le développement de mesures préventives. La National Football League (NFL), Fédération de football américain, s’intéresse en particulier de très près aux connaissances scientifiques en matière de traitement et de prévention dont dispose la FIFA, fruit de plus de 15 années de travail sur la question.

Faire preuve de responsabilitéDu 23 au 25 août 2014 se déroule à New York une réunion consacrée aux commotions cérébrales. Des représentants de la FIFA, de l’IRB, de la NFL, de l’AFL, de la NHL, de la FEI et de la NCAA vont discuter des meilleures mé-thodes de diagnostic et de traitement des bles-sures à la tête et des traumatismes crâniens. Ce sera également l’occasion d’appuyer la recom-mandation du groupe d’experts “Le trauma-tisme crânien dans le sport” en renforçant d’un côté le rôle des médecins d’équipe et de l’autre en lançant de nouveaux programmes d’infor-mation dans le monde entier. Il est indispen-sable d’intensifier et d’actualiser sans cesse l’information et la formation dans ce domaine. Cela vaut bien sûr pour les médecins des équipes nationales et des clubs dans les diffé-rents sports, mais aussi pour les directeurs sportifs, les entraîneurs et les secouristes ainsi que pour les joueurs et les athlètes. Un médecin n’est en effet pas toujours présent sur place et tous les entraîneurs ne sont pas forcément en mesure d’évaluer les conséquences que peut avoir pour un joueur une décision inadéquate. Å

“Ces décisions ne doivent en aucun cas être inf luencées par des person-nes étrangères au corps médical et ne disposant pas des connaissances

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Bienvenue dans le Valais Sepp Blatter devant “son” terrain à Ulrichen.

Le seigneur des ballons

La Suisse possède 26 cantons, mais le Valais n’est semblable à aucun autre. C’est là que se trouve le Cervin, c’est de là que viennent les plus belles filles de Suisse, si l’on en croit Rainer Maria Rilke, et c’est de là qu’est ori-ginaire le Président de la FIFA Sepp Blatter.

C’est aussi dans le Valais qu’ont vu le jour le faux-monnayeur Farinet, les saint-bernards, le premier cardinal suisse, le FC Sion, les pionniers de l’hôtellerie Ritz et Seiler, quelques-uns des meil-leurs skieurs de compétition, la raclette et la plu-part des vins suisses. C’est de là que part le deu-xième plus long cours d’eau de France et là que se trouvent le glacier d’Aletsch et la montagne la plus haute du pays. Trente-quatre sommets de plus de quatre mille mètres, soit bien plus que dans tout le reste de l’Europe, s’élèvent sur le troisième plus grand canton suisse. “Le Far West suisse”, comme on surnomme souvent le Valais avec une pointe de moquerie, rassemble mille fois moins d’habitants que les États-Unis ; mais sur les 50 étoiles que compte le drapeau américain, il n’en manque que 37 aux armoiries du Valais. Le canton n’a cepen-dant encore jamais engendré de Pape, à moins de considérer Sepp Blatter comme le pape du football.

Sepp Renggli, à Zurich

Lorsque Seppli ouvre les yeux le 10 mars 1936, la FIFA compte 56 pays membres, au nombre des-quels la Suisse et son FC Viège. C’est dans ce club de province que débute le parcours footballis-tique de Blatter, de l’équipe juniors à la première division, où il devient un redoutable buteur (on le surnomme même à cette époque “le Uwe Seeler du Haut-Valais”).

Devenu footballeur grâce à une ruseSi l’ambitieux jeune homme a pu devenir membre du club, c’est à une ruse qu’il le doit. Lorsque l’en-traîneur demande un jour aux jeunes dans les vestiaires qui est capable de tirer du pied gauche, Blatter se manifeste sans hésiter. “Ce n’était pas tout à fait la vérité, mais j’avais 14 ans et c’était ma seule chance d’intégrer l’équipe des moins de 18 ans”, confiera-t-il plus tard.

Par la suite, Blatter sait saisir la plupart des occasions qui se présentent, sur le terrain comme en dehors. Il grimpe dans la hiérarchie, jusque sur le trône de Président de la FIFA, où il prend place le 8 juin 1998 à Paris. Depuis le sommet de l’instance dirigeante du football mondial, Blatter essaie de donner de nouvelles

impulsions à son sport. Depuis Sepp Herberger et ses aphorismes désormais cultes, un certain nombre de choses ont changé. Sous Sepp Blatter (Sepp Ier, pourrait-on dire), le ballon est toujours rond, mais il se déplace beaucoup plus vite et beaucoup plus loin, il roule jusqu’aux Sa-moa, aux îles Cook, au Népal, à Djibouti, à Montserrat et en République dominicaine. Les Lois du Jeux sont les mêmes pour tous : les Zou-lous, les Chiites, les Musulmans, les Juifs, les Kurdes, les Créoles, les noirs, les blancs, les jaunes et tous ceux qui n’aiment pas Blatter. Le football est un jeu simple ; mais lorsqu’un homme essaie d’expliquer à son épouse la diffé-rence entre le hors-jeu actif et le hors-jeu passif, les choses se compliquent.

Parallèlement à sa passion pour le football, Blatter s’est adonné dans ses jeunes années à l’athlétisme, avec succès. En 1956, il est devenu champion du canton du Valais du 100 mètres en s’imposant dans un temps de 11,7 secondes. En football, les six secondes accordées au gardien pour tenir le ballon en main auraient donc suffi au champion de sprint 1956 pour courir jusqu’à la ligne médiane.

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Des montagnes suisses au sommet mondial, de l’athlétisme au football, le Président de la FIFA Sepp Blatter a derrière lui une longue carrière bien remplie.

Tout a commencé à Viège, petite ville suisse dont le club de football fête ce week-end ses 100 ans.

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Panorama de montagne La petite ville de Viège est située au cœur

En uniforme I Blatter pendant sa carrière d’employé d’hôtel, devant l’établissement Beau Site à Zermatt.

Photogénique Seppli dans les bras de sa mère Bertha en 1936.

Blatter ne se laisse cependant détourner de sa voie ni par les coureurs, ni par les gymnastes. Il reste fidèle à son amour pour le football. Sur la pelouse comme dans sa vie, tout s’en-chaîne à un rythme effréné. Le jardin d’enfant, l’école pri-maire, le collège et le lycée, le baccalauréat, des études en sciences économiques validées par un diplôme ; secrétaire, directeur, secrétaire général, président. Ce touche-à-tout finance ses études en rédigeant des articles sportifs (au tarif de 15 centimes la ligne) pour le quotidien Walliser Bote, ou encore grâce à un petit boulot de caviste dans un hôtel entre autres de la commune alpine de Saas-Fee. Mais le poids des caisses de vins s’avère bientôt au-dessus des forces du frêle jeune homme. Depuis ce temps-là, Sepp Blatter sait qu’il existe des vins légers comme d’autres beaucoup plus lourds. Avant de s’éloigner définitivement de son cher canton, l’ex-sprinteur et ex-buteur exerce les fonctions de directeur des relations publiques de la société des transports en commun du Valais, d’attaché de presse de l’Association nationale d’éducation phy-sique (aujourd’hui rattachée à Swiss Olympic) et de secrétaire général de la Fédération suisse de hockey sur glace. Le hockey sur glace est pourtant une discipline que Sepp n’a pas pratiqué lui-même : ce sport était trop brutal aux yeux de Blatter père. Sepp le regrettera longtemps. Devenu Président de la FIFA, il choisit malgré tout, pour désigner la règle alors utilisée du premier but inscrit en prolongation, de remplacer l’expression “sudden death” (mort subite) empruntée au hockey sur glace par le terme plus humain de “golden goal” (but en or).

Vers des jours meilleurs À la fin des années 60, Sepp Blatter intègre la branche de l’hor-logerie. Chez Longines, il est chargé des relations publiques et du sport. Il constate qu’il n’y a que pour les compétiteurs que les temps sont de moins en moins durs. Il décide par la suite que la FIFA, elle aussi, connaîtra des jours meilleurs. Il fait son entrée à la Villa Dewald sur la colline du Sonnenberg à Zurich lorsque le secrétaire général de la FIFA de l’époque, Helmut Käser, embauche onze personnes. Käser habite même dans le bâtiment, pour amortir le loyer et pour surveiller qui arrive en retard au travail. Sepp Blatter devient ainsi en 1975 le douzième employé de la FIFA. Il travaille donc au poste numéro 12. Un numéro qu’il n’affectionne pas particulièrement, car dans une équipe de football, le douzième joueur doit patienter sur le banc des remplaçants. Aujourd’hui, le personnel de la FIFA, près de quarante fois plus nombreux, est installé dans le “Home of

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En uniforme II Blatter, ici sur le col du Simplon, est commandant de régiment et apprend comment réagir dans les situations critiques.

Efficace devant le but Le “Uwe Seeler du Haut-Valais” (en bas à droite) mène le FC Viège au succès.

FIFA” sur le Zurichberg (coût de construction du bâtiment : 240 millions de francs suisses) et pourrait constituer à lui seul deux douzaines d’équipes en comptant les remplaçants.

Sous la présidence du Brésilien João Havelange puis de son successeur suisse, la FIFA devient la plus grande fédération sportive au monde. Elle affiche 1 289 millions de francs suisses de réserves latentes et 65 millions d’excédent sur le dernier exercice comptable.

L’élégant Valaisan, ancien colonel de l’armée suisse, poly-glotte, éloquent, intelligent, disposant d’un bon sens de la répartie, jovial et ne souffrant pas d’introversion a réalisé une grande partie de ce qui semblait réalisable. Dans certains domaines, il est même entré en guerre. Blatter, pourvu depuis toujours d’une grande ténacité et aussi inébranlable que l’im-muable Cervin, a ainsi plaidé en faveur de la suppression des places debout dans les stades de football, pour des raisons de sécurité. Grâce à la Coupe du Monde et aux droits télévisuels, le ballon rond rapporte des millions et des millions. Blatter est passé à la mondialisation avant qu’elle ne devienne le maître-mot de l’économie. Certes, les chiffres peuvent mentir. Car si vous avez la tête dans le four et les pieds dans le réfrigérateur, les statisticiens vous diront que tout va bien, que la tempéra-ture est moyenne.

En 1975, l’an 1 de l’ère Sepp Blatter, la FIFA compte 144 associations membres ; en 2014, 39 ans après, elle en compte 209. La FIFA dépasse l’ONU de 16 membres, comme Blatter aime à le souligner, que ce soit en allemand, en français, en anglais, en espagnol, en italien ou en dialecte valaisan. Et puisque la fin justifie les moyens, les dirigeants de la FIFA font même des îles Caïmans, d’Anguilla et de la Nouvelle-Calédonie des États sou-verains du football. Dans le monde entier, 300 millions d’en-fants, de femmes et d’hommes pratiquent ce sport… y compris à Viège, où a débuté il y a 65 ans la carrière la plus spectaculaire de la planète football. Å

Du beau monde dans le Valais Le FC Viège fête ses 100 ans. Terrain “Mühleye”. 22-24 août 2014. Samedi 23 août à 18h00, match des célébrités : Sélection de la FIFA – Légendes du FC Sion. Avec notamment Ronaldo, George Weah, Jean-Marie Pfaff, Sunday Oliseh, Petar Alexandrov, Stéphane Chapuisat et Jean-Paul Brigger.

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des Alpes suisses, entourée de 34 sommets de plus de 4 000 m.

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E N B R E F

Il a enfin cessé de pleuvoir. Seules des traînées de brume flottant entre les rangées d’habitations témoignent encore de la pluie persistante qui s’est arrêtée, ainsi que les flaques d’eau dans lesquelles se reflètent les lumières de la métropole. Où que l’on pose le regard, des mascottes et des logos ap-paraissent, ils ont envahi les rues. La ville vit pleinement le tournoi qui s’y déroule. “Share the games, share our dreams”, peut-on lire. Les Jeux Olym-

piques battent en effet leur plein. Mais cette fois, il ne s’agit pas des JO seniors, c’est la jeunesse qui est représentée. Les Chinois n’ont pas lésiné sur les moyens pour organiser la cérémonie d’ouverture, un spectacle impressionnant qui n’a rien à envier à celui de Pékin 2008. Acrobates, artistes et volon-taires se succèdent dans le stade en parfaite synchronisation, sous les yeux d’un public enthousiaste, puis les athlètes entrent en scène. Ils sont 3 808, des garçons et des filles venus du monde entier, prêts à tout donner au cours des prochains jours dans leur discipline respective. Il avait commencé à pleuvoir au début de la cérémonie. La flamme olympique a bravé le mauvais temps. Elle brûlera au-dessus de Nankin jusqu’au 27 août. Å

Dominik Petermann

Les footballeurs aiment dribbler les obstacles. Ils ne les traversent qu’en de rares occasions. Celui qui, laissant exploser sa joie d’avoir marqué un but, se hasarde à passer par-dessus un panneau publi-

citaire ou à escalader une barrière écope d’un carton jaune. Au cours de sa jeune carrière, Kariem Hussein, joueur suisse d’origine égyp-tienne, a déjà eu de nombreuses occasions d’exulter. À seulement 16 ans, il évoluait en quatrième division helvète sous les couleurs du FC Tägerwilen et semblait promis à un avenir brillant dans le football professionnel. Mais un obstacle inattendu s’est dressé en travers de son chemin : le jeune homme possédait en effet un talent caché. Alors âgé de 19 ans, il a participé au championnat universitaire de saut en  hauteur. Sans grand entraînement, il est parvenu à passer les 2 mètres 01. Hussein a alors tiré un trait sur sa carrière de footballeur pour se consacrer à l’athlétisme et plus précisément au 400 mètres haies. Cette discipline, qui demande à la fois un grand sens technique et une excellente condition physique, est l’une des plus exigeantes qui soient. La semaine dernière à Zurich, Hussein a remporté la médaille d’or des Championnats d’Europe à l’issue d’une course quasi parfaite. Contrairement à certains de ses collègues, Hussein sait de quelle manière on laisse exploser sa joie sur une piste d’athlétisme : il est en effet déconseillé de vouloir imiter les footballeurs. Å

Thomas Renggli

À Gelsenkirchen, on en a marre du titre de vice-champion. Depuis 2001, Schalke 04 a terminé quatre fois à la deuxième place. Récemment, le club a dû se contenter plusieurs fois de la troi-

sième marche du podium (à trois reprises au cours de ces six der-nières saisons). Cette année, le club a de nouveau des ambitions. Va-t-il être sacré champion pour la première fois depuis 1958 ? La compétition n’a pas encore débuté, mais l’inquiétude règne déjà dans le bassin de la Ruhr. En coupe d’Allemagne, Schalke a en effet été éliminé par le Dynamo Dresde, pensionnaire de troisième divi-sion. Il faut dire que les absences pour cause de maladie lui donnent du fil à retordre. Durant la préparation estivale, l’entraîneur Keller a dû se passer de huit joueurs au total. Cette situation rappelle la saison dernière, quand les blessures ont commencé à décimer le groupe. Maintenant, le directeur sportif Horst Heldt réagit en en-gageant un nutritionniste. De nouvelles règles ont donc été éta-blies : les footballeurs ont l’obligation de consulter leur ophtalmo-logue, ainsi que leur dentiste régulièrement et de faire une sieste entre deux entraînements. Å

Alan Schweingruber

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Développer le football partout et pour tous

Organiser des tournois captivants

Œuvrer pour la société et l’environnement

La FIFA s’engage à développer le football pour le bénéfi ce de tous. Sa mission est de :

Développer le jeuL’objectif premier de la FIFA est de développer le football dans ses 209 associations membres. La Coupe du Monde de la FIFA™ lui donne les ressources nécessaires pour lui permettre d’investir USD 550 000 par jour dans le développement du football partout dans le monde.

Toucher le mondeLa FIFA entend également toucher le monde à travers ses compétitions et événements internationaux qui fédèrent et inspirent les peuples du monde entier.

Bâtir un meilleur avenirLe football est bien plus qu’un simple sport. Son universalitélui confère un pouvoir unique et une portée qu’il convient de gérer avec précaution. La FIFA est convaincue de son devoir envers la société qui dépasse les frontières du football.

Pour le jeu. Pour le monde.

FIFA.com

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La rubrique hebdomadaire de la rédaction de “The FIFA Weekly”

F I F A’ S T O P 11T R I B U N E

Les plus grands écarts en matches internationaux A

1 31:0 Australie – Samoa américaines 11.04.2001 Coffs Harbour, Australie Qualifications pour la Coupe du Monde

2 22:0 Australie – Tonga 09.04.2001 Coffs Harbour, Australie Qualifications pour la Coupe du Monde

3 21:0 RDP Corée – Guam 11.03.2005 Taipei, Chinese Taipei Match amical

4 20:0 Koweït – Bhoutan 14.02.2000 Ville de Koweït, Émirat du Koweït Qualifications pour le Championnat d’Asie

5 19:0 RP Chine – Guam 26.01.2000 Hô-Chi-Minh-Ville, Viêt Nam Qualifications pour le Championnat d’Asie

19:0 Iran – Guam 24.11.2000 Tabriz, Iran Qualifications pour la Coupe du Monde

7 18:0 Tahiti – Samoa américaines 08.06.2000 Papeete, Tahiti Coupe de Polynésie

8 17:0 République dominicaine – Îles Vierges britanniques 14.10.2010 San Cristóbal, République dominicaine Championnat des Caraïbes

17:0 Iran – Maldives 02.06.1997 Damas, Syrie Qualifications pour la Coupe du Monde

17:0 Australie – Îles Cook 19.06.2000 Papeete, Tahiti Championnat d’Océanie

11 16:0 Australie – Îles Cook 28.09.1998 Brisbane, Australie Championnat d’Océanie

Source : FIFA(FIFA, Fact-Sheet, FIFA Competitions Biggest Margin Victories, 14.08.2014)

Comment gérer au mieux l’échec ? Il faut en tirer des enseignements, répondra l’entraî-neur. On rumine dans son coin, mais pas

trop longtemps, dira le joueur. La préparation mentale des sportifs s’est en tout cas très lar-gement développée au cours des dernières dé-cennies. Non seulement ils sont préparés à affronter les médias, notamment dans la ma-nière de formuler leurs réponses, mais on leur apprend également à se libérer l’esprit avant la rencontre suivante. Bien souvent, cela ne reste qu’une jolie hypothèse, la formulation d’un vœu pieux. Car la vraie question, celle qui hante tout un chacun, c’est celle-ci : comment gère-t-on l’échec ?

Parmi les tentatives personnelles de rester maître de ses émotions, de mettre tous les in-grédients de son côté afin d’être parfaitement motivé et concentré, de laisser derrière soi l’autodénigrement ou la peur de mal faire dans les moments décisifs, on retrouve notamment les activités artistiques. Il y a là le milieu de terrain guitariste et acteur, ici l’attaquant D.J. à ses heures perdues, un peu plus loin encore le défenseur poète, sans oublier bien sûr le gar-dien peintre – sans mauvais jeu de mots. Rudi Kargus appartient à cette dernière catégorie.

Né en 1952, Kargus compte dans les années 1970 parmi les meilleurs portiers d’Allemagne. Avec Hambourg, il remporte en 1976 la Coupe d’Allemagne, en 1977 la Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe et en 1979 la Bundesliga. Il acquiert également la réputation d’un spé-cialiste ès penalty. Sur les 70 coups de pieds de réparation qu’il doit affronter, il en stoppe en effet 23 (24 selon les sources).

Mais Kargus vit dans l’ombre d’un autre grand gardien : Sepp Maier, champion du monde 1974. Il ne compte ainsi que trois

sélections à son actif, bien qu’il ait participé avec la Mannschaft à l’Euro 1976 et à la Coupe du Monde 1978. Lorsqu’il quitte le HSV en 1980, il entame une sorte de “descente aux enfers”. Avec ses trois clubs suivants, il connaît à chaque fois la relégation.

Comment gère-t-on l’échec ? Pour y parve-nir, Kargus s’essaie à la peinture au milieu des années 1990. Il développe petit à petit un lan-gage artistique personnel et convaincant. Il matérialise ses sentiments en grand format, sur des toiles. Utilisant toute la palette des couleurs, il ne s’éloigne jamais totalement du monde du football. Depuis 2005, il expose même ses œuvres dans diverses galeries. Le tableau Schattenallee (Avenue des ombres) semble représenter des supporters en train d’escalader le grillage de sécurité situé derrière le but. Que peut-il donc bien chercher à nous dire ? Å

Grillage de sécuritéPerikles Monioudis

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T H E NCopenhague, Danemark

1960

Un gardien plonge dans une flaque de boue pour attraper la balle.

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L E M I R O I R D U T E M P S

N O WMureck, Autriche

2014

Leon Andreasen (Hanovre 96) s’exerce à célébrer les buts de son équipe pendant un camp d’entraînement.

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Question de Michael Martin, Hambourg

L’O B J E TN E T Z E R L’ E X P E R T

Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le football, sans jamais oser le demander. Posez vos questions à Günter Netzer : [email protected]

Perikles Monioudis

Les raisons conduisant à la remise d’une mé-daille en vue de récompenser la loyauté dans le milieu du football peuvent être multiples,

il peut par exemple s’agir de l’anniversaire de l’adhésion d’un membre émérite du club. À l’in-verse, un footballeur professionnel peut avoir diverses raisons de quitter une équipe. Celles-ci ne sont d’ailleurs pas toujours de nature finan-cière. Il peut ressentir le besoin de relever un nouveau défi sportif, d’améliorer son niveau de jeu, de découvrir le championnat d’un nouveau pays ou encore rêver de décrocher enfin un titre. Toutes ces motivations sont légitimes, qu’il s’agisse d’un joueur comme d’une joueuse.

Pour ce qui est des supporters, les exigences morales sont toutefois différentes. Soutenir un club, puis un autre et encore un autre la saison suivante est tout simplement inimaginable. Le supporter reste par exemple fidèle à l’équipe qu’enfant, il allait encourager avec son père le dimanche. Ce club restera à tout jamais gravé dans son cœur. C’est du moins souvent ainsi que les choses se passent.

Il y a donc ici deux poids deux mesures  : alors qu’en général, on ne tolère pas qu’un sup-porter change de bord, le footballeur profession-nel, lui, a carte blanche, du moins dans la majo-rité des cas. Même si ce dernier est rarement accueilli par les applaudissements lorsqu’il re-vient sur la pelouse de son ancien club vêtu de son nouveau maillot. Il arrive toutefois que le joueur s’attire les foudres du public, en signant par exemple avec un club de la même ville ou avec le concurrent direct.

La médaille de fidélité représentée ci-des-sus (collection de la FIFA) a sans doute été re-mise en Angleterre, comme le laisse penser l’inscription “Fidelity”. Aujourd’hui, cet objet constitue le témoignage abstrait d’une relation basée sur la loyauté. Conservé dans un écrin, il reste lui-même fidèle à sa fonction d’origine. Å

Un club professionnel a le devoir de se défi-nir des objectifs précis. Ceux-ci sont im-portants parce qu’ils conditionnent la sai-

son à venir et permettent à la formation et aux supporters de s’orienter. Mais il est pri-mordial qu’ils tiennent comptent des capaci-tés réelles de l’équipe.

Un club soutenu par une grande métropole nourrit généralement de grandes ambitions. Cependant, les aspirations élevées ne sont pas salutaires. Je ne comprends pas non plus pour-quoi certains dirigeants veulent se tenir à un classement. Cela peut valoir un gros titre, mais avoir des effets négatifs sur la durée. L’entourage est en effet capable d’évaluer le sérieux des déclarations.

Le football est aussi une science, mais pour la planification, il a sa propre manière de fonc-tionner. La situation d’une équipe peut brus-quement se voir modifiée en raison de blessures de ses meilleurs joueurs. C’est pourquoi un club doit toujours être capable d’adapter ses objec-tifs. Se fixer des ambitions uniquement pour mettre les footballeurs sous pression n’a abso-

lument aucun sens (les grandes formations comme le Real Madrid ou le Bayern Munich suivent leurs propres règles car elles sont obli-gées de viser le titre).

Pendant mes huit années en tant que ma-nager du Hambourg SV, nous ne connaissions qu’un slogan : “Nous voulons tout gagner et, si cela ne suffit pas, nous prenons le reste.” Ce que je voulais dire par là, c’est qu’on est en droit d’attendre d’un footballeur professionnel qu’il ait le sens des responsabilités et que des aspi-rations démesurées ne servent à rien. Å

Notre chroniqueur Günter Netzer à l’âge de 28 ans.

Un club doit-il absolument se fixer des objectifs bien

précis ?

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RangClassement Équipe Évolution Points

1 Allemagne 0 1736

2 Argentine 0 1604

3 Pays-Bas 0 1507

4 Colombie 0 1495

5 Belgique 0 1407

6 Uruguay 0 1316

7 Espagne 1 1241

7 Brésil 0 1241

9 Suisse 0 1218

10 France 0 121211 Portugal 0 1152

12 Chili 0 1100

13 Grèce 0 1092

14 Italie 0 1069

15 Costa Rica 1 1023

16 Croatie 1 964

17 Mexique 1 942

18 États-Unis -3 937

19 Bosnie-et-Herzégovine 0 925

20 Angleterre 0 915

21 Équateur 0 910

22 Ukraine 0 901

23 Russie 0 899

24 Algérie 0 880

25 Côte d’Ivoire 0 840

26 Danemark 0 818

27 Roumanie 1 740

28 Écosse -1 738

29 Venezuela 1 724

29 Suède 0 724

31 Serbie 0 723

32 Turquie 0 711

33 Nigeria 1 673

34 Hongrie 4 656

35 République tchèque 0 650

36 Ghana 2 648

36 Arménie 5 648

38 Égypte -2 645

39 Slovénie -2 643

40 Autriche 3 624

41 Pays de Galles 3 623

42 Tunisie 0 617

43 Honduras -3 596

44 Japon 1 593

45 Slovaquie 1 584

46 Islande 1 573

47 Paraguay 1 564

48 Iran 1 563

49 Monténégro 1 553

50 Sierra Leone 14 533

51 Ouzbékistan 1 528

52 Pérou 7 522

53 Norvège 0 512

54 Cameroun -1 507

55 Finlande 0 502

56 Jordanie 1 500

57 République de Corée -1 499

58 Burkina Faso 0 493

59 Sénégal 3 491

60 Mali 0 488

61 Pologne 0 482

62 Libye 1 475

63 Panamá -30 474

64 Guinée -13 471

65 Émirats arabes unis 0 464

66 République d'Irlande 4 448

67 Oman 2 447

68 Israël -1 439

69 Afrique du Sud -3 438

70 Albanie -3 437

71 Bolivie 0 434

72 Bulgarie 0 429

73 Azerbaïdjan 0 413

74 Cap-Vert 1 411

75 Angola 4 408

76 ARY Macédoine -2 407

77 Bénin 14 405

78 Congo 4 395

79 Australie -3 391

80 Trinité-et-Tobago 4 384

81 Maroc -2 381

81 Ouganda 6 381

83 Arabie saoudite -5 377

84 Zambie -7 375

85 Jamaïque -2 373

86 Botswana 13 371

87 Togo 1 365

88 Palestine -3 363

88 Belarus -7 363

90 Zimbabwe 8 358

91 Irak -2 357

92 Qatar -6 348

93 Estonie -1 344

93 RD Congo 3 344

95 Irlande du Nord -6 341

95 Géorgie 1 341

97 RP Chine -3 334

98 Nouvelle-Zélande 3 330

99 Moldavie 3 325

100 Lettonie 3 324

101 Rwanda 8 318

102 Gabon -9 311

103 Lituanie 1 306

104 Kenya -9 305

105 Lesotho 26 302

106 Malawi 15 295

107 Bahreïn -2 289

107 Mozambique 7 289

109 Luxembourg -1 288

110 Tanzanie -4 285

111 Koweït -4 280

112 Éthiopie -2 275

113 Guinée équatoriale -2 270

114 Namibie -2 269

115 Liban 4 263

115 Soudan 0 263

117 Haïti -4 262

118 Niger -19 261

119 Liberia -4 260

120 Tadjikistan 4 252

120 République centrafricaine -3 252

122 Canada -4 250

123 Guinée-Bissau 13 242

124 Cuba -4 233

124 Aruba -1 233

126 République dominicaine -1 230

127 Salvador -6 223

128 Philippines 0 221

129 Burundi -3 217

129 Afghanistan 0 217

131 Kazakhstan -4 213

131 Suriname 0 213

133 Mauritanie 0 204

134 Guatemala 0 203

134 St-Vincent-et-les-Grenadines 1 203

136 Nouvelle-Calédonie 0 199

137 Turkménistan 3 197

138 Sainte-Lucie 0 195

139 Vietnam -10 192

140 Chypre -1 184

140 Tchad 0 184

142 Grenade 0 182

143 Madagascar 0 179

144 Kirghizistan 0 176

145 Maldives 0 174

146 RDP Corée 1 167

147 Syrie -1 161

148 Gambie 0 157

149 Antigua-et-Barbuda 0 156

150 Inde 1 143

150 Malte 0 143

152 Singapour 2 140

153 Guyana 2 136

153 Indonésie 0 136

155 Porto Rico 1 134

155 Malaisie -4 134

157 Thaïlande 0 126

158 Swaziland 1 125

159 Saint-Kitts-et-Nevis -1 124

160 Myanmar 0 121

161 Hong Kong 1 118

162 Belize -1 117

163 Guam 11 102

164 Pakistan 1 100

165 Montserrat 1 99

166 Népal -2 95

167 Liechtenstein 0 94

168 Dominique -1 93

169 Barbade 0 92

170 Bangladesh -7 87

171 Tahiti 0 85

172 Laos -2 84

173 Îles Salomon 2 83

173 Bermudes 0 83

175 Nicaragua 0 78

175 Comores -3 78

177 São Tomé-et-Principe 0 72

178 Sri Lanka 0 71

179 Chinese Taipei -1 70

180 Seychelles 2 68

181 Îles Turks-et-Caicos 0 66

182 Curaçao 1 63

183 Îles Féroé 1 61

184 Yémen -4 59

185 Soudan du Sud 1 43

186 Macao 18 41

186 Vanuatu 1 41

188 Maurice -3 37

189 Fidji -1 31

190 Mongolie -1 29

191 Îles Vierges américaines -1 28

191 Samoa -1 28

193 Bahamas -1 26

193 Brunei -1 26

193 Timor oriental -1 26

193 Tonga -1 26

197 Îles Caïmans -1 21

198 Samoa américaines -1 18

199 Andorre -1 16

200 Papouasie-Nouvelle-Guinée -1 14

201 Cambodge -1 13

201 Îles Vierges britanniques -1 13

203 Érythrée -1 11

204 Somalie -1 8

205 Djibouti 0 6

206 Îles Cook 0 5

207 Anguilla 0 1

208 Bhoutan 0 0

208 Saint-Marin 0 0

1ère place Hausse du mois Baisse du mois

03 / 2014 04 / 2014 05 / 2014 06 / 2014 07 / 2014 08 / 2014

→ http://fr.fifa.com/worldranking/index.html

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Dans la rubrique “Le Tournant”, de grands noms du football reviennent sur les moments qui ont marqué leur vie.

L E T O U R N A N T

NomPetar AleksandrovDate et lieu de naissance7 décembre 1962, Karlovo (Bulgarie)PosteAttaquantCarrière de joueur (principales étapes)Slavia Sofia, Courtrai, Aarau, Levski Sofia, Neuchâtel Xamax, LucerneÉquipe de Bulgarie26 sélections, 5 butsCarrière d’entraîneur adjointPAOK, Saint-Gall, Grasshopper Club Zurich, Bulgarie, Lucerne

Dans les pays communistes, la vie était régie par des règles strictes. Les trans-ferts vers l’étranger n’étaient autorisés qu’à partir de 28 ans. Les offres avaient beau être alléchantes, cela n’y changeait rien. J’avais 24 ans en 1987 et j’ai marqué

13 buts en quatre matches pour le Slavia Sofia lors d’un stage aux Pays-Bas. Le PSV Eindhoven a alors fait une offre à hauteur de deux millions d’euros, mais rien n’y a fait ! Le Slavia, le club de l’armée, me versait alors un salaire mensuel de 150 euros. Ça permet de se faire une idée du montant de l’offre néerlandaise pour l’époque.

Deux ans plus tard, ces règles ont soudain disparu. Mais pendant le derby contre le Levski Sofia, je me suis fait une fracture au tibia droit lors d’une collision avec le gardien Zdravko Zdravkov. Un incident vraiment malencon-treux. Si Zdravkov jouait ce jour-là, c’est uniquement parce que le portier titulaire Borislav Mikhailov était blessé. Nettement plus expérimenté, Mikhailov, qui deviendrait plus tard notre capitaine lors de la Coupe du Monde 1994, aurait sans doute fait preuve de davan-tage de délicatesse dans ce duel.

Du jour au lendemain, la suite de ma carrière est devenue plus qu’incertaine. Les sévères dirigeants bulgares devaient se dire : un tiens vaut mieux que deux tu l’auras. Ils m’ont laissé rejoindre les rangs de Courtrai en échange de 250 000 dollars. Quand j’y repense,

je me dis que cette blessure a constitué le premier grand tournant dans ma carrière car elle m’a indirectement ouvert les portes du marché international.

L’autre moment-clé a été mon passage à Aarau, entre 1991 et 1994. Malgré notre position d’outsiders, nous avons remporté le champion-nat en 1993. Avec Roberto Di Matteo, notre équipe comptait dans ses rangs un joueur qui ferait plus tard une grande carrière internatio-nale, en tant que joueur puis en tant qu’entraî-neur. J’ai malgré tout décidé de rentrer en Bulgarie, au Levski, afin de mettre toutes les chances de mon côté en vue des qualifications pour la Coupe du Monde.

Je m’étais toutefois fait un nom en Suisse et six mois plus tard, j’ai soudain reçu une pro-position des dirigeants de Neuchâtel Xamax. J’avais déjà 32 ans à l’époque et je ne m’atten-dais plus à être sollicité par un club étranger. Je me suis dit : si je rentre en Suisse, c’est pour

y rester. Depuis la chute du communisme, la société bulgare avait en effet beaucoup changé. La solidarité et la fraternité n’étaient plus ce qu’elles étaient.

Je suis donc retourné en Suisse et je ne l’ai jamais regretté. J’ai été sacré meilleur buteur du championnat en 1995 avec Xamax puis en 1996 avec Lucerne. Mais j’y ai surtout trouvé un pays d’adoption. Il y a un an, j’ai décidé de me faire naturaliser et j’ai dû passer un test de connaissances sur la Suisse. J’ai eu un total de 41 points sur 45, je devrais donc recevoir mon passeport suisse dans le courant des prochaines semaines. Å

Propos recueillis par Thomas Renggli

Petar Aleksandrov, buteur hors pair, a marqué à 100 reprises pour le Slavia Sofia en 170 matches. En 1994, il a atteint les quarts de finale de la Coupe du Monde avec la Bulgarie et été sacré deux fois meilleur buteur du championnat de Suisse. Il a également brillé lors de son test de naturalisation.

“Si je rentre en Suisse, c’est pour y rester”

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C O U P E M Y S T È R E D E L A F I F AThe FIFA WeeklyRevue hebdomadaire publiée par la

Fédération Internationale de Football Association (FIFA)

Site Internet :www.fifa.com/theweekly

Éditeur :FIFA, FIFA-Strasse 20,

Case postale, CH-8044 ZurichTél. +41-(0)43-222 7777Fax +41-(0)43-222 7878

Président :Joseph S. Blatter

Secrétaire Général :Jérôme Valcke

Directeur de la Communication et des Affaires publiques :

Walter De Gregorio

Rédacteur en chef :Perikles Monioudis

Rédaction :Thomas Renggli (auteur),

Alan Schweingruber, Sarah Steiner

Conception artistique :Catharina Clajus

Service photo :Peggy Knotz

Production :Hans-Peter Frei

Mise en page :Richie Krönert (responsable),

Marianne Bolliger-Crittin, Susanne Egli, Tobias Benz

Correction :Nena Morf, Kristina Rotach

Collaborateurs réguliers :Sérgio Xavier Filho, Luigi Garlando,

Sven Goldmann, Hanspeter Kuenzler, Jordi Punti, David Winner,

Roland Zorn

Ont contribué à ce numéro :Nicola Berger, Carlos Hierro,

Dominik Petermann, Sepp Renggli, Alissa Rosskopf, Andreas Wilhelm

Secrétaire de rédaction :Honey Thaljieh

Responsables de projet :Bernd Fisa, Christian Schaub

Traduction :Sportstranslations Limited

www.sportstranslations.com

Impression :Zofinger Tagblatt AG

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La rédaction n’a aucune obligation de publier des textes ou des photos non sollicités. La FIFA et le logo FIFA sont

des marques déposées par la FIFA. Produit et imprimé en Suisse.

Les opinions exprimées dans The FIFA Weekly ne reflètent pas nécessairement celles de la FIFA.

Faites-nous parvenir vos réponses le mercredi 27 août 2014 au plus tard à [email protected] Les personnes ayant correctement répondu à l’ensemble des énigmes parues depuis le 13 juin 2014 participeront en janvier 2015 à un tirage au sort pour tenter de gagner un voyage pour deux pour le Gala FIFA Ballon d’Or, qui aura lieu le 12 janvier 2015. Avant de participer, nous vous invitons à consulter les conditions générales, ainsi que le règlement du concours. Vous trouverez toutes les informations utiles à cette adresse :http://fr.fifa.com/mm/document/af-magazine/fifaweekly/02/20/51/99/fr_rules_20140613_french_french.pdf

Solution de l’énigme de la semaine précédente : FLAG Explications détaillées sur www.fifa.com/theweekly Inspiration et application : cus

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Conformément au règlement, les derniers matches de groupes de la Coupe du Monde Féminine U-20 doivent avoir lieu simultanément. Pourtant, l’affiche Brésil – Allemagne était annoncée à 16 heures et le choc entre les États-Unis et la Chine à 17 heures. Combien de minutes séparent les coups d’envoi de ces deux rencontres ?

Le “club du Pape” a remporté la Copa Libertadores. Quel match de la Coupe du Monde 2014 les messieurs représentés sur notre photo ont-ils suivi avec le plus grand intérêt ?

La finale de la Coupe du Monde Féminine U-20 aura lieu au stade olympique de Montréal. Quelle “Super Coupe” a déjà eu lieu dans ce stade ?

Une Super Coupe, le Pape et un numéro manquant – à vous de jouer !

B d’Italie D d’Allemagne R de France S d’Espagne

E 0O 30A 60I 120

Un joueur participe à un match de Coupe du Monde sans nom ni numéro sur son maillot. Pourtant, tout se déroule selon les règles. Quel est son rôle ?

A un huitième de finaleE un quart de finaleI une demi-finaleL la finale

D capitaineL gardien de butK attaquantR remplaçant

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L E S O N D A G E D E L A S E M A I N ED E M A N D E Z À T H E W E E K LY

R É S U LT A T S D E L A S E M A I N E D E R N I È R E

L A S E M A I N E E N C H I F F R E S

Quelle nouvelle recrue parviendra le mieux à s’imposer en Primera División espagnole ?

Vous pouvez choisir entre :• Antoine Griezmann (Atlético Madrid)• Toni Kroos (Real Madrid)• James Rodríguez (Real Madrid)• Ivan Rakitic (Barcelone)• Guillermo Ochoa (Malaga)• Mario Mandzukic (Atlético Madrid)• Luis Suárez (Barcelone)

Envoyez vos pronostics à : www.fifa.com/newscentre

Qui sera le meilleur buteur de la Ligue des Champions de la CAF 2014 ?

25% ����������������������������������������������������� El Hedi Belameiri, ES Sétif

14% ��������������������������������������������������������������������������������������������������������������� Firmin Mubele, AS Vita

11% ����������������������������������������������������������������������������������������������������������������������� Ahmed Akaishi, Espérance

11% ������������������������������������������������������������������������������������������������������������������������ Haythem Jouini, Espérance

11% ����������������������������������������������������������������������������������������������������� Fakhreddine Ben Youssef, CS Sfaxien

28% ����������������� Edward Sadomba, Al-Ahly Benghazi

On parle beaucoup actuelle-ment de l’éventualité d’autori-ser un quatrième remplace-ment. Les remplacements ont-ils toujours été possibles dans le football ?Frank Bär, Saint-Gall (Suisse)

Non. Avant 1967, les remplace-ments dans les matches interna-tionaux officiels n’étaient pas pos-sibles. Les qualifications pour la Coupe du Monde 1954 ont consti-tué une exception : chaque équipe avait le droit de remplacer un joueur blessé, mais seulement au cours de la première mi-temps. La FA anglaise a introduit la possibi-lité d’un remplacement en 1965, là encore en cas de blessure unique-ment. Suite à une modification du règlement international des com-pétitions, un remplacement a été autorisé à partir de 1967. Un an plus tard, le nombre de remplace-ments autorisés passait à deux. C’est resté ainsi jusqu’en 1994. Au cours de la saison 1994/95, on a vu apparaître la possibilité de rem-placer le gardien. Depuis la saison 1995/96, trois joueurs peuvent être remplacés par équipe et par match. (thr)

ans après la dernière défaite à domicile de Manchester United lors d’un match d’ouverture du championnat d’Angleterre, Swansea est venu remettre les compteurs à zéro. Autrefois, les Bobby Charlton, George Best et autres Denis Law avaient débuté leur saison 1972/73 par un surprenant 1:2 devant Ipswich Town. Les Swans se sont imposés sur le même score et ont ainsi douché l’enthousiasme des spectateurs d’Old Trafford.

buts en 14 minutes, c’est la performance réalisée par Agustín Gutierrez, joueur du Racing Montevideo, après son entrée en jeu. Il a ainsi permis aux siens de remporter le premier match du Tournoi d’Ouverture sur la pelouse de Danubio. “Agustín est un poison, très adroit devant le but”, a déclaré l’entraîneur Mauricio Larriera au sujet de son attaquant de 22 ans.

réalisations pour un seul homme au terme d’une partie ébouriffante. Claudiu Keserü a en effet marqué tous les buts du Steaua Bucarest face à Pandurii Targu Jiu (6:0). L’ancien Nantais bat ainsi le record du club, détenu jusqu’alors par son entraîneur. En 1994, Constantin Galca avait trouvé le chemin des filets à cinq reprises contre Brasov (5:0). Son protégé de 27 ans a donc fait mieux.

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