Textes qu'on aime

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Quelques textes relevés au gré de nos lectures

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SOMMAIRE

Lettre d’adieu à ses amis de Gabriel Garcia MarquezLes contemplations Victor HugoPoèsie de Henri ChantavoineLes cailloux AnonymeExtrait de Marie et les brebis de Christian Signol

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Lettre d’adieu à ses amisde Gabriel Garcia Marquez

« Si pour un instant Dieu oubliait que je suis une marionnette en chiffon,et qu'il m'offre un morceau de

vie, je profiterais de ce temps le plus possible.

Je suppose que je ne dirais pas tout ce que je pense, mais en définitive je penserais tout ce que je

dis.

Je donnerais une valeur aux choses, pas pour ce qu'elles valent, mais pour ce qu'elles signifient.

Je dormirais peu, je rêverais plus. Je crois que chaque minute passée les yeux fermés représente

soixante secondes en moins de lumière.

Je marcherais quand les autres s'arrêtent, je me réveillerais quand les autres dorment.

Si Dieu m'offrait un morceau de vie, je m'habillerais simplement, me déshabillerais sous le soleil, en

laissant à nu non seulement mon corps, mais aussi mon âme.

Je prouverais aux hommes combien ils se trompent en pensant qu'on ne tombe plus amoureux en

vieillissant, et qu'ils ne savent pas qu'on vieillit lorsqu'on cesse de tomber amoureux.

Je donnerais des ailes à un enfant, mais je le laisserais apprendre à voler seul.

J'enseignerais aux vieux que la mort ne vient pas avec l'âge, mais avec l'oubli.

J'ai appris tant de choses de vous, vous les hommes...

J'ai appris que tout le monde veut vivre au sommet de la montagne, sans savoir que le véritable

bonheur réside dans la manière de l'escalader.

J'ai appris que quand un nouveau-né serre fort de son petit poing, pour la première fois, la main de

son père, il le retient pour toujours.

J'ai appris qu'un homme n'a le droit d'en regarder un autre de haut que pour l'aider à se lever.

J'ai appris tant de choses de vous, malheureusement elles ne me serviront plus à grand chose, car

lorsqu'on me rangera dans ce coffre, je serai malheureusement mort.

Dis toujours ce que tu sens, et fais ce que tu penses.

Si je savais que je te vois dormir aujourd'hui pour la dernière fois, je t'embrasserais très fort et je

prierais le Seigneur pour pouvoir être le gardien de ton âme.

Si je savais que ce sont les dernières minutes où je te vois, je te dirais "je t'aime", sans présumer

bêtement que tu le sais déjà.

Il y a toujours un lendemain et la vie nous donne une autre occasion de faire bien des choses, mais si

jamais je me trompe et que je n'ai plus que ce jour, j'aimerais te dire combien je t'aime et que je ne

t'oublierai jamais.

Le lendemain n'est garanti à personne, qu'il soit jeune ou vieux.

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Aujourd'hui peut être le dernier jour où tu vois ceux que tu aimes.

N'attends pas, fais-le aujourd'hui, car si demain ne vient pas, tu

regretteras sûrement de n'avoir pas pris le temps d'un sourire, d'une caresse, d'un baiser, car tu étais

trop occupé pour pouvoir faire plaisir.

Garde près de toi ceux que tu aimes, dis-leur à l'oreille combien tu as besoin d'eux, aime-les et traite-

les bien, prends le temps de leur dire "je regrette", "pardonne-moi", "s'il te plaît, "merci" et tous les

mots d'amour que tu connais.

Personne ne se souviendra de toi pour tes pensées secrètes. Demande au Seigneur la force et la

sagesse de les exprimer.

Montre à tes amis et aux êtres chers combien ils sont importants pour toi." »

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Mes deux frères et moi, nous étions tout enfants.Notre mère disait : « Jouez, mais je défends

Qu'on marche dans les fleurs et qu'on monte aux échelles. »

Abel était l'aîné, j'étais le plus petit.Nous mangions notre pain de si bon appétit,

Que les femmes riaient quand nous passions près d'elles.

Nous montions pour jouer au grenier du couvent.Et là, tout en jouant, nous regardions souvent

Sur le haut d'une armoire, un livre inaccessible.

Nous grimpâmes un jour jusqu'à ce livre noir ;Je ne sais pas comment nous fîmes pour l'avoir,Mais je me souviens bien que c'était une Bible.

Ce vieux livre sentait une odeur d'encensoir.Nous allâmes ravis dans un coin nous asseoir.

Des estampes partout ! quel bonheur ! quel délire !

Nous l'ouvrîmes alors tout grand sur nos genoux,Et, dès le premier mot, il nous parut si doux,Qu'oubliant de jouer, nous nous mîmes à lire.

Nous lûmes tous les trois ainsi tout le matin,Joseph, Ruth et Booz, le bon Samaritain,

Et, toujours plus charmés, le soir nous le relûmes.

Tels des enfants, s'ils ont pris un oiseau des cieux,S'appellent en riant et s'étonnent, joyeux,

De sentir dans leur main la douceur de ses plumes.

V. Hugo Les contemplations.

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Je ne sais rien de mieux pour finir la journéeQue de prendre un beau livre et de venir s'asseoir

L'un à côté de l'autre et la tête inclinéeSur l'endroit préféré que l'on aime à revoir.Pour moi je ne connais pas d'autre destinée

Plus charmante et plus douce et je voudrais pouvoirFinir auprès de toi chaque jour de l'annéeDans le recueillement des lectures du soir.

On oublie en lisant toute pensée amèreOn rêve, l’heure passe insensible et légère

Au détour d’une page on se cherche des yeux.Puis quand la nuit s’avance et qu’on ferme le livre

Il semble que l’on soit plus satisfait de vivreEt l’on devient meilleur parce qu’on est heureux.

Henri Chantavoine

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Les cailloux

Un jour, un vieux professeur de l'Ecole nationale d'administration publique (ENAP) fut engagé pour donner un cours de planification efficace de son temps à un groupe d'une quinzaine de dirigeants de grosses compagnies nord-américaines. Ce cours constituait l'un des cinq ateliers de leur journée de formation. Le vieux prof n'avait donc qu'une heure pour "passer sa matière".

Debout, devant ce groupe d'élite (qui était prêt à noter tout ce que l'expert allait enseigner), le vieux prof les regarda un par un, lentement, puis leur dit : "Nous allons réaliser une expérience".

De dessous la table qui le séparait de ses élèves, le vieux prof sortit un immense pot Mason d'un gallon (pot de verre de plus de 4 litres) qu'il posa délicatement en face de lui. Ensuite, il sortit environ une douzaine de cailloux à peu près gros comme des balles de tennis et les plaça délicatement, un par un, dans le grand pot. Lorsque le pot fut rempli jusqu'au bord et qu'il fut impossible d'y ajouter un caillou de plus, il leva lentement les yeux vers ses élèves et leur demanda :

"Est-ce que ce pot est plein ?" Tous répondirent : " Oui".

Il attendit quelques secondes et ajouta : "Vraiment ?"

Alors, il se pencha de nouveau et sortit de sous la table un récipient rempli de gravier. Avec minutie, il versa ce gravier sur les gros cailloux puis brassa légèrement le pot. Les morceaux de gravier s'infiltrèrent entre les cailloux… jusqu'au fond du pot.

Le vieux prof leva à nouveau les yeux vers son auditoire et redemanda : "Est-ce que le pot est plein ?". Cette fois, ses brillants élèves commençaient à comprendre son manège.

L'un d'eux répondit : "Probablement pas !"

"Bien !" répondit le vieux prof.

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Il se pencha de nouveau et cette fois, sortit de sous la table une chaudière de sable. Avec attention, il versa le sable dans le pot. Le sable alla remplir les espaces entre les gros cailloux et le gravier. Encore une fois, il demanda : "Est-ce que ce pot est plein ?"

Cette fois, sans hésiter et en chœur, les brillants élèves répondirent :

"Non !".

"Bien !". Répondit le vieux prof.

Et comme s'y attendaient ses prestigieux élèves, il prit le pichet d'eau qui était sur la table et remplit le pot jusqu'à ras bord. Le vieux prof leva alors les yeux vers son groupe et demanda : "Quelle grande vérité nous démontre cette expérience ?"

Pas fou, le plus audacieux des élèves, songeant au sujet de ce cours, répondit : "Cela démontre que même lorsqu'on croit que notre agenda est complètement rempli, si on veut vraiment, on peut y ajouter plus de rendez-vous, plus de choses à faire".

"Non" répondit le vieux prof. "Ce n'est pas cela. La grande vérité que nous démontre cette expérience est la suivante : si on ne met pas les gros cailloux en premier, dans le pot, on ne pourra jamais les faire entrer tous, ensuite". Il y eut un profond silence, chacun prenant conscience de l'évidence de ses propos.

Le vieux prof leur dit alors : "Quels sont les gros cailloux dans votre vie ?""Votre santé ?""Votre famille ?""Vos ami(e)s ?""Réaliser vos rêves ?""Faire ce que vous aimez ?""Apprendre ?""Défendre une cause ?""Vous relaxer ?""Prendre le temps ?""Ou…tout autre chose ?"

"Ce qu'il faut retenir, c'est l'importance de mettre ses GROS CAILLOUX en premier dans sa vie, sinon on risque de ne pas réussir… sa vie. Si on donne priorité aux peccadilles (le gravier, le sable, l'eau) on remplira sa vie de petites choses et on n'aura plus suffisamment de temps précieux à consacrer aux éléments importants de sa vie.

Alors n'oubliez pas de vous poser à vous-même la question :"Quels sont les GROS CAILLOUX dans ma vie ?Ensuite, mettez-les en premier dans votre pot (votre vie)"D'un geste amical de la main, le vieux professeur salua son auditoire et lentement quitta la salle.

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Anonyme

Page 10: Textes qu'on aime

Pour le soleil dans les feuillages, pour ce goût de pêche dans ma bouche, pour la main de mon petit-fils sur mon épaule,pour les pierres blondes des maisons, pour ce ciel de myosotis,pour cette odeur de cierge qui passe, pour le reflet d'argent de la rivière que j'aperçois entre les murs, pour ce coin d'ombre fraîche qui sent la figue mûre, pour la caresse du vent dans mes cheveux, pour la minute qui vient, pour la vie devant moi, merci !

Merci !

Extrait de Marie des brebis de Christian Signol