Texte LF Continuare

7/23/2019 Texte LF Continuare

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Le XVI-ème siècle: Repères historiques et culturels

On définit souvent le XVI-ème siècle comme le siècle de la Renaissance, par référence à un Moyen

Age ui serait une période de sommeil! Il faut nuancer cette affirmation" à l#intérieur m$me du Moyen Age, des

périodes %rillantes ont succédé à des périodes plus ternes& le dé%ut du XVI-ème siècle n#a pas co'ncidé avec ledé%ut du renouvellement" celui-ci s#est préparé dans le courant du XV-ème siècle!

Les événements qui préparent la Renaissance. (ans des domaines différents, plusieurs éléments duXV-ème siècle ont créé un climat propice au renouveau! L’invention de l’imprimerie. On la doit à )uten%erg, vers

*++! es caractères romains remplacent les caractères got.iues, difficiles à lire! e format des ouvrages les rend

plus mania%les" une seule grande feuille de papier peut $tre pliée en uatre /format in-uarto0, ou en .uit /ce

format in-octavo est un format de poc.e0! 1es simplifications, ainsi ue la multiplication des livres et la rapidité

de leur diffusion, permettent un accès plus facile et plus large au savoir, désormais accessi%le à un pu%lic élargi et

non plus réservé au2 gens d#3glise!

La chute de Constantinople. 3n *+45, les 6urcs prennent la ville de 1onstantinople, mettant fin à

l#3mpire grec d#Orient! 1ette ville de grande culture comportait des %i%liot.èues ric.es en manuscrits anciens,

sur lesuels travaillaient des savants! 1.assés par l#invasion, ceu2-ci se réfugient en Italie, emportant avec eu2 les

manuscrits des 7uvres de l#Antiuité grecue et latine! 3n Italie m$me, la période du 8 9uattrocento : /XV-ème

siècle0 est une période de civilisation %rillante, favorisée par le développement des %anues" palais ric.ement

décorés, cours %rillantes om se font conna;tre des peintres comme le 6itien, le <rimatice, des sculpteurs commeMic.el-Ange! #arrivée des savants complète l#enric.issement intellectuel du pays!

L’importance des guerres d’Italie. es rois et les seigneurs fran=ais sont fascinés par la ric.esse

culturelle et économiue, u#ils découvrent lors des guerres dites d#Italie, à partir de *+>>" l#influence italienne se

fait sentir dans les arts! Les grandes découvertes. 3n *+>?, 1.ristop.e 1olom% découvre l#Amériue! (#autres voyageurs,

Vasco da )ama /*+>@0, puis Magellan /*4*>-*4??0, acues 1artier, ouvrent de nouvelles voies de navigation!

1es e2péditions modifient la représentation ue l#on a du monde" le monde connu s#étend ainsi considéra%lement!

On vérifie la t.éorie de la rotondité de la 6erre, on découvre de nouveau2 peuples, de nouvelles m7urs, de

religions inconnues! 1ette mutation s#accentue encore lorsue l#on finit par admettre le système de 1opernic,

selon leuel la 6erre n#est plus au centre du monde& or cette t.éorie du géocentrisme /t.éorie selon lauelle la

6erre est au centre de l#Bnivers0 était aussi celle de l#3glise! #.éliocentrisme /t.éorie selon lauelle le Coleil est

au centre de l#Bnivers0 conduit donc à un %ouleversement des consciences et à la remise en uestion descroyances religieuses, ui entrent en conflit avec les découvertes et vérifications scientifiues" l#.omme, création

de (ieu, n#est plus au c7ur de l#Bnivers!

On peut ainsi considérer ue les événements maDeurs du XV-ème siècle et du dé%ut du XVI-ème ont

favorisé un renouvellement en permettant la diffusion du savoir par le livre, le déplacement du savoir, car un

pu%lic élargi accède à ce savoir ui était autrefois réservé au2 gens d#3glise, la modification du savoir et sa remise

en uestion! 1ette révolution du savoir conduit, en Erance et en 3urope, à la naissance de deu2 courants de pensée, l#un culturel et profane, l#Fumanisme, l#autre religieu2, la Réforme!

Les nouvelles données. es %ouleversements nés des découvertes trouvent dans les événements du

XVI-ème siècle un relais et un développement! Une nouvelle politique culturelle. es orientations ue ouis XII,

puis Eran=ois I-er et Fenri II donnent à la vie artistiue et intellectuelle sont déterminantes!- la protection des arts

(ans le domaine de l#arc.itecture, ouis XII, ui règne de *+> à *4*4, puis Eran=ois I-er /*4*4-*4+@0 innovent, en faisant %Gtir, en particulier dans la vallée de la oire, des c.Gteau2 ui n#ont plus la lourdeur

des constructions anciennes" les fortifications constituent un décor, les toits s#ornent de lucarnes, de c.eminées&

l#influence italienne est sensi%le dans les larges ouvertures, les colonnes, les statuesH es artistes sont protégés

par les seigneurs, et surtout par le roi" Eran=ois I-er Doue un rle essentiel, aidé par sa s7ur, Marguerite

d#Angoul$me, reine de Javarre, écrivain elle-m$me" il invite éonard de Vinci, peintre de la oconde et passionné

de tec.niue! Il fonde à Eontaine%leau à partir de *4?K une sorte de foyer d#art" il fait installer des ateliers de

%ronLe et de tapisserie! (e plus, il ac.ète pour sa %i%liot.èue personnelle les nouveau2 livres pu%liés, et

*



s#entoure de poètes comme Marot, de savants comme )uillaume udé! e développement des lettres se poursuit

avec Fenri II, à partir de *4+@" la création littéraire et poétiue s#épanouit avec la <léiade!

- un enseignement progressiste

Eran=ois I-er favorise aussi le développement d#un enseignement 8 progressiste :" l#enseignement

dispensé dans les universités médiévales, dirigées par l#3glise, était sclérosé, fondé essentiellement sur lamémoire et la connaissance des commentaires des te2tes! <our le c.anger, des érudits comme )uillaume udé,

efèvre d#3taples, sou.aitent u#on puisse a%order les 7uvres antiues dans le te2te d#origine! Il faut doncenseigner les langues anciennes, latin, grec, .é%reu, éditer et diffuser les te2tes" à cette fin, Eran=ois I-er, en *45N,

crée et finance sur sa cassette personnelle le 1ollège des ecteurs Royau2, actuel 1ollège de Erance& ses

professeurs, ui éc.appent à la tutelle de l#3glise, y enseignent les langues anciennes!

- l’unification linguistique

<ar ailleurs, Eran=ois I-er impose par l#3dit de Villers-1otter$ts en *45> l#usage du fran=ais au lieu du latin dans

tous les actes Duridiues et administratifs& le latin se limite progressivement au domaine religieu2! a langue

fran=aise se répand dès lors, s#enric.it et acuiert une sorte d#autonomie! Bn signe maDeur de cette évolution sera

la pu%lication, par le poète (u ellay, en *4+>, sous le règne suivant /Fenri II0, d#un manifeste en faveur de la

langue, défense et Illustration de la langue française. 1ette officialisation du fran=ais permet, aussi, sur le plan

politiue, d#unifier et de centraliser un pouvoir ui s#étend par l#anne2ion de la retagne et du our%onnais! 3lle

pose les %ases d#un pouvoir central et permet la constitution d#une nation!

Cur le plan culturel, le règne de Eran=ois II, de *44> à *4KN, la régence de 1at.erine de Médicis, de *4KN à *4K?,les règnes de 1.arles IX /*4K? à *4@+0, de Fenri III /*4@+ à *4>0 et de Fenri IV, à partir de *4> Dusu#en *K*N,

maruent une nette décadence" c#est ue s#accentuent alors les pro%lèmes liés à la uestion religieuse!

La question religieuse. A l#origine contestation des a%us de pouvoir de l#3glise, le pro%lème religieu2 se pose

rapidement en termes de conflit, souvent idéologiue, à l#intérieur de l#3urope et en particulier en Allemagne, enAngleterre et en Erance& en Erance, ce conflit dégénère en guerres civiles féroces, ui ensanglantent le pays et font

vaciller le pouvoir royal!

rigines des conflits! (ès le XV-ème siècle, les a%us de l#3glise ont suscité des protestations"

- - le %as clergé est grossier et mal formé& des ecclésiastiues mènent comme certains papes une vie

scandaleuse /Ale2andre VI orgia a des enfants0 et s#enric.issent considéra%lement grGce au2 impts&

- - les fidèles admettent mal de verser de l#argent au clergé pour $tre rac.etés de leurs péc.és" ils

refusent le 8 trafic des Indulgences :!

- e retour au2 te2tes anciens, directement et sans passer par les commentaires, estégalement important" on découvre en effet dans la i%le et les 3vangiles une religion o la pauvreté et la c.arité

sont des vertus essentielles& les pratiues de l#3glise en paraissent d#autant plus scandaleuses!- Premières manifestations des conflits. 3n *4*@, ut.er, moine allemand, proteste contre

le principe des Indulgences dans ses >4 6.èses, u#il affic.e sur la porte d#une église! Celon lui, les 1.rétiens ne

doivent avoir pour loi ue les 3vangiles! Il rompt avec le <ape et est e2communié, mais le mouvement se

développe" l#Allemagne du Jord se sépare de Rome& le <rotestantisme est né!- !n "rance. e mouvement appelé 3vangélisme se développe autour de efèvre

d#3taples, traducteur de la i%le en fran=ais en *45N& les %ases sont les m$mes ue celles du ut.éranisme, mais

les 3vangélistes ne reDettent pas l#autorité de Rome! #3glise est cependant .ostile à un mouvement u#elle ne

contrle pas! Eran=ois I-er protège les 3vangélistes dans un premier temps! Mais, en *45+, des affic.es contre lamesse sont placardées Dusue sur la porte des appartements du roi, ce ui est %raver le pouvoir autant ue l#3glise,

puisue le 1at.olicisme est religion d#3tat! 1ette Affaire des <lacards marue le dé%ut des affrontements religieu2entre 1at.oliues et Réformés!

- e calvinisme, mouvement de 1alvi, se développe après l#affaire des <lacards! es trois

mouvements ont des %ases communes& leur opposition au 1at.olicisme é%ranle le pouvoir royal, car le roi ne peut

admettre u#une grande partie des suDets n#ait pas la m$me religion ue lui! Or le 1oncile de 6rente /*4+4 à *4K50

ne peut réta%lir l#unité religieuse et les oppositions dégénèrent en conflit!

- L’affai#lissement du pouvoir ro$al et les guerres. Vers la guerre. e pouvoir royal se

sent de plus en plus menacé par les Réformés" %eaucoup de no%les n#o%éissent plus à la monarc.ie, en se

pratiuant plus la religions du roi! <arallèlement, le pouvoir est affai%li par la Deunesse des rois" à la mort de

?



Eran=ois II en *4KN, 1at.erine de Médicis assure la régence pendant la minorité de 1.arles IX! (e grandes

familles, comme les )uise, 1at.oliues, et les 1ondé, <rotestants, c.erc.ent alors à prendre de l#influence et se

déc.irent! e conflit est dès lors plus politiue ue religieu2!

- 3n *4K?, 1at.erine de Médicis tente d#éviter l#aggravation des conflits en donnant des

droits au2 <rotestants, mais c#est un éc.ec ui marue le dé%ut des guerres de religion!- Les guerres de religion. 1.acun des partis c.erc.e un soutien à l#étranger" l#Angleterre

est du cté des Réformés, et les 3spagnols pénètrent Dusue sur le territoire fran=ais pour soutenir les )uise,cat.oliues! es massacres se succèdent! #indépendance autant ue l#unité du pays, est menacée!

- 1ependant, en *4@N, la pai2 de Caint-)ermain accorde au2 <rotestants des droits

importants& mais l#amiral de 1oligny, c.ef protestant, pousse le roi 1.arles IX à faire la guerre à l#3spagne& les

1at.oliues, eu2, ui ont pour c.ef de file 1at.erine de Médicis et les )uise, refusant cette guerre, tentent

vainement de faire assassiner 1oligny& ils décident alors de massacrer les c.efs protestants réunis à <aris pour un

mariage ui devait $tre une réconciliation, celui de la s7ur cat.oliue de 1.arles IX avec Fenri de Javarre, c.ef

protestant& c#est le massacre de la Caint-art.élemy, le ?+ aoPt *4@?, pendant leuel les <rotestants sont

pourc.assés et assassinés! (ès lors, les guerres civiles se succèdent, séparées par des tr$ves fragiles, et dominées

par les visées des )uise, alliées à l#3spagne, ui menacent le pouvoir du roi Fenri III, malgré l#assassinat du duc

de )uise, en *4!

- Vers la pai. 3n *4>, après l#assassinat du roi Fenri III, Fenri de Javarre, un Réformé,

.érite du trne& après des années de lutte pour le pouvoir, il se convertit au 1at.olicisme et peut ainsi régner sousle nom .#Fenri IV dès *4+>& il promulgue en *4> l#3dit de Jantes ui accorde au2 <rotestants des droits" la

li%erté de conscience, le li%re e2ercice du culte, l#égalité politiue et des places de sPreté! 1#est la fin des guerres

de religion!

- Les incidences sur les arts. #évolution de l#art va de pair avec celle des données.istoriues" en littérature, le dé%ut du siècle est d#a%ord une période de transition ui garde des éléments de la

littérature médiévale, mais e2prime l#am%ition du savoir nouveau& la rupture avec le siècle précédent est nette vers

le milieu du XVI-ème, période d#invention littéraire en matière de poésie! (ans la seconde moitié du XVI-ème

siècle, les trou%les politiues se traduisent en littérature par des te2tes de com%at engagés dans les luttes

religieuses ou par des 7uvres ui s#interrogent sur la fragilité de l#.omme et l#inconstance du monde!

- Ciècle de la diversité, le XVI-ème est aussi le siècle du parado2e et des contradictions& à

l#espoir, à l#ent.ousiasme, à l#appétit du savoir ui maruent l#époue, répond l#.orreur des guerres civiles, et leur

in.umanité trouve certaines de ses racines au sein m$me de l#Fumanisme! 1es tendances diverses a%outissent au2nom%reuses incertitudes ui caractériseront le mouvement %aroue!

1onsidérée longtemps comme une rupture avec le Moyen Age, la Renaissance a retenu de la période

médiévale un legs considéra%le, autant par les formes ue par certaines mét.odes et par les t.èmes d#inspiration!

Les méthodes! ien des .umanistes s#intéressent ouvertement au2 mét.odes du Moyen Age! Ainsi le

goPt pour les 8 sommes : est caractéristiue de l#.éritage médiéval" l#.umanisme naissant admire Le !oman de la

!ose" somme de la culture médiévale& soucieu2 de tout conna;tre, il tend à accumuler les notions plutt u#à y

c.erc.er un classement! 1ette prédilection pour les compilations e2pliue largement la composition Q ou plutt

l#a%sence de composition Q des 7uvres en prose" celles-ci n#ont guère d#unité, et s#organisent autour d#anecdotes

diverses plus u#autour d#une idée& c.eL Ra%elais, le titre de c.aue c.apitre résume un épisode différent desaventures des .éros!

1et éclatement va de pair avec le mélange des tonalités" la m$me 7uvre m$le la grossièreté avecl#élévation de la pensée et du style! 1ependant, m$me maruées par l#empreinte médiévale, ces 7uvres ont pour

centre l#étude et l#amélioration de l#.omme& en cela, elles reflètent l#esprit nouveau!

Les thèmes. es t.èmes d#inspiration sont eu2-m$mes encore proc.es du Moyen Age" le comiue épais

de la littérature orale, des c.roniues populaires, des fa%liau2, est rappelé c.eL Ra%elais par des personnages

types, des situations grossières et un langage souvent cru! es romans médiévau2 remaniés, sont également à la

mode, comme le roman à succès #madis de $aule" parallèlement au goPt pour les m7urs et l#idéal c.evaleresue,

présent dans le myt.e de 6.élème!

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Mais là encore, ces t.èmes recouvrent en fait une idée fondamentale, centrale, et caractéristiue de cette

période" l#.omme, dans son éducation, dans sa vie sociale!

Les formes. 3n ce ui concerne les formes, la littérature et particulièrement la poésie du XVI-ème siècle

se rattac.ent au2 )rands R.étoriueurs" le père de Marot était l#un d#eu2, et 1lément lui gardera touDours une

grande admiration& les acro%aties tec.niues de la )rande R.étoriue, notamment les Deu2 sur les rimes, seretrouvent dans sa poésie! <lus généralement, malgré une apparente rupture revendiuée par (u ellay, le goPt de

la tec.niue, présent c.eL les poètes de la <léiade, est un .éritage des )rands R.étoriueurs" comme eu2, par e2emple, cette école e2écute des variations sur le m$me t.ème& comme eu2, elle attac.e une grande importance à

la métriue!

1e u#apporte alors l#esprit de la Renaissance ne se su%stitue pas au2 formes anciennes, mais y aDoute un

supplément d#art" il s#agit de l#inspiration, au centre de la création poétiue! Il serait donc inDuste de négliger

l#.éritage du Moyen Age dans la littérature et la pensée du XVI-ème siècle& mais le grand mérite de la

Renaissance est d#avoir superposé à cette %ase des nouveautés de toute sorte, ui finiront par s#imposer!

(ans le domaine poétiue, le dé%ut du siècle est encore proc.e du Moyen Age" Marot cultive touDours les

formes poétiues médiévales, comme le rondeau, la %alade! Mais la situation politiue à l#intérieur et à l#e2térieur,

ainsi ue des influences étrangères créent les conditions d#un renouvellement& l#inspiration, les formes, la langue

m$me sont différentes!

Le contete. <lusieurs éléments sont à l#origine de ce renouvellement" l#influence italienne, liée au2contacts entre la Erance et l#Italie au moment des guerres d#Italie, l#attitude du pouvoir royal vis-à-vis des poètes

et la création des centres poétiues!

Le rôle de l’Italie. e XV-ème siècle italien, le 9uattrocento, était considéré par les intellectuels et

artistes fran=ais comme un modèle et sa poésie maruée par deu2 influences" <étrarue et l#Antiuité! <oète du XIV-ème siècle, <étrarue /*5N+-*5@+0, avait c.anté sous forme poétiue son amour pour une

Deune fille, aure& le recueil de son Can%oniere avait connu un succès considéra%le dès le XIV-ème siècle& la

diffusion de l#7uvre liée à l#invention de l#imprimerie avait multiplié ce succès au XV-ème siècle! e pu%lic lettré

aimait particulièrement la forme nouvelle, le sonnet, l#écriture, caractérisée par des images, des .yper%oles, des

antit.èses, l#inspiration! e t.ème était l#amour, marué par l#inuiétude, l#angoisse, la mélancolieH 1ette poésie

fut adoptée comme modèle par certains poètes fran=ais!

e retour à l#Antiuité, caractéristiue de cette période, se fait dans deu2 directions"

- le néo-platonisme est un courant p.ilosop.iue ui se répand au XV-ème siècle grGce à l#Italien Marsile Eicin!1elui-ci traduit <laton dont l#idée-force est ue la création terrestre n#est ue le reflet d#un monde supérieur,

celui des idées! (ans l#adaptation u#en font les poètes, ce ui domine est la notion d#amour platoniue, cest-à-

dire refusant le plaisir p.ysiue pour un amour idéal& on trouve cette influence c.eL Ccève notamment dans son

recueil &élie /anagramme de 8 l#idée :0!

- d#une fa=on plus générale, l#admiration pour l#Italie et le goPt des te2tes anciens conduisent à la découverte de

l#Fistoire, de la myt.ologie grecue et, particulièrement, romaine& celle-ci constitue une source d#inspirationessentielle c.eL du ellay et Ronsard!

L’importance de la Cour. Au Moyen Age, l#écrivain était lié au2 nota%les de la société seigneuriale pour lauelle

il écrivait, et ui le faisaient vivre matériellement! Au XIV-ème siècle, le développement du pouvoir politiue a

des conséuences sur la vie culturelle" la condition de l#écrivain se modifie" il est désormais pensionné par le roi Q c#est déDà le cas de Marot! a mode littéraire commence à s#éla%orer à la 1our! On o%serve aussi l#e2istence de

deu2 centres poétiues importants! &eu centres poétiques. #école lyonnaise" yon est un carrefour entre la Cuisse, l#Allemagne et surtout l#Italie&

cette ville commerciale et industrielle voit l#installation et le développement de l#imprimerie, ui attire les

intellectuels! es poètes lyonnais s#enric.issent de l#influence italienne, en particulier de <étrarue" l#amour et la

fuite du temps, le goPt pour les images, la ma;trise de la tec.niue du sonnet caractérisent cette poésie ui se

démarue de la poésie médiévale! 3lle est représentée par Maurice Ccève et par ouise a%é! Mais c#est surtout à

<aris ue s#opère l#essentiel de renouveau poétiue!

La Pléiade. 1e mot désigne un groupe de sept écrivains et poètes regroupés au collège de 1oueret, un petit

éta%lissement universitaire du 9uartier latin, sous la direction de l#.elléniste (orat! 1elui-ci leur avait fait

+



découvrit les auteurs grecs et latins, u#ils lisent dans le te2te& ils lisent aussi et admirent les poètes italiens, ui

ont donné à leur pays une littérature écrite en langue moderne!

e nom du groupe Q ui s#était appelé auparavant la rigade Q vient de celui d#une constellation de sept étoiles! Il

avait déDà été c.oisi par sept poètes grecs à l#époue ale2andrine! Ces mem%res sont en *44K (u ellay, a'f,

<ontus de 6yard, elleau, odelle, <elletier, Ronsard!e manifeste du groupe, &éfense et Illustration de la langue française" pu%lié en *4+>, contient les idées

essentielles de l#3cole" défendre le fran=ais contre la suprématie du latin, et l#illustrer, cest-à-dire lui donner del#éclat" on enric.it le voca%ulaire, on diversifie les tournures des p.rases, les figures de style, on cultive des

genres nouveau2!

Une poésie nouvelle

e renouveau poétiue ue s#e2prime dans l#inspiration, les formes, les mots!

L’inspiration et le travail. (ans le domaine poétiue, le retour à l#Antiuité se marue par l#imitation des poètes

anciens, avec des références constantes à la myt.ologie" les modèles sont grecs, latins et aussi italiens! Il ne s#agit

pas de copier, mais de s#approprier les 7uvres de fa=on à inventer une nouvelle littérature nourrie des Anciens!

a poésie nécessite aussi un travail important& le rle du poète se modifie alors" d#un simple amusement,

la poésie devient une activité presue sacrée, à lauelle le poète doit se sacrifier, ce ui lui confère une importance

et une no%lesse nouvelles!

Les formes. a <léiade a%andonne les formes médiévales, rondeau2 et %allades pour des formes neuves o

l#on retrouve les influences antiues et italiennes dans la reprise des genres traditionnels, comme l#ode, un poèmede célé%ration, ou l#épopée, inspirée de l#Fistoire! Imité de la poésie italienne, et particulièrement de <étrarue, le

sonnet triomp.e, et pour longtemps!

a métriue évolue" plus éuili%ré, plus musical et mieu2 adapté à la poésie lyriue, l#ale2andrin

s#impose progressivement face au décasylla%e! La langue. <our prouver la capacité du fran=ais à devenir une langue poétiue, les poètes l#enric.issent,

par le voca%ulaire et par les figures de style!

#enric.issement le2ical se fait par des emprunts et par des créations! On emploie des mots non usuels!

<ar ailleurs, des mots nouveau2 sont créés" par e2emple, on transforme des infinitifs en noms& on forme des

termes par mots composés, par dérivation du latin, par suffi2ation ou préfi2ation!

e Moyen Age n#avait pas négligé les figures de style, mais le XVI-ème, nourri de <étrarue et des ses

imitateurs, les multiplie, et d#autres tournures apparaissent, caluées sur le latin et le grec! es figures de style

sont essentielles dans la mesure o elles aussi permettent à la poésie de se différencier du style prosa'ue ueméprise la <léiade" les comparaisons, métap.ores, allégories, entre autres sont constantes& elles visent à suggérer

et à frapper l#imagination!

e poète a désormais conscience d#e2ercer un art e2igeant, ui reuiert un travail difficile! 3n m$me

temps, son influence grandit sur le plan intellectuel comme sur le plan politiue" Ronsard s#engage officiellement

dans les luttes des on temps! Bne poésie nouvelle est née, ainsi ue de nouvelles fonctions pour le poète!

La poésie engagée. es conflits religieu2 ui ensanglantent le XVI-ème siècle sont liés à la Réforme! Ils

déterminent les écrivains appartenant au2 deu2 partis en présence à s#engager et à faire de leur plume une arme!

La !éforme. a Réforme est un mouvement religieu2 ui, au cours du XVI-ème siècle, c.erc.e à

réformer l#3glise cat.oliue en revenant à l#esprit des 3vangiles! 1e ue l#on appelle le protestantisme prend plusieurs formes" 3vangélisme en Erance, lut.éranisme, mouvement de ut.er, en Allemagne et calvinisme,

mouvement du moine 1alvin, au sud-est de la Erance et en Cuisse! a Réforme a pour origine les a%us de l#3glisesur le plan moral ou financier" les .autes autorités ecclésiastiues a%usent de leur pouvoir politiue et de leur

puissance financière& des la'cs cumulent des revenus ecclésiastiues! 1es a%us suscitent des mouvements de

protestation!

3n Erance, l#3vangélisme ne s#attaue pas directement au2 aspects fondamentau2 du cat.olicisme& il se

contente de préconiser une réforme des m7urs du clergé et du fonctionnement de l#3glise! Mais, en Allemagne,

ut.er considère ue l#uniue salut est la foi& si l#.omme fait le %ien, c#est parce u#il y est contraint par les

mérites du 1.rist et non par ses propres efforts! e Eran=ais 1alvin développe ensuite en Erance une doctrine ui

en est le prolongement, celle de la prédestination" (ieu a c.oisi d#avance les .ommes ui seraient sauvés et ceu2

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ui seraient damnés! 1es doctrines s#apposent à l#idée appartenant au cat.olicisme selon lauelle l#.omme est

responsa%le de son salut!

1es attaues religieuses, dans un pays o le roi est cat.oliue, menacent aussi le pouvoir royal! Alors ue

la rupture se passe sans guerres civiles en 3urope, en Erance, des conflits différents se superposent à la uestion

religieuse! Le décha'nement des passions. es adeptes des nouveau2 mouvements religieu2 sont poursuivis par le

pouvoir politiue! e roi est en effet inuiet par son autorité dès *45+! <ourtant le mouvement réformé s#étend,touc.ant progressivement toutes les classes de la population, et notamment de grands seigneurs, comme le prince

de 1ondé, l#amiral de 1oligny!

1om%ats et persécutions contre les <rotestants se perpétuent à partir de *4K?, pendant les .uit guerres ui

suivent, dont le massacre de la Caint-art.élemy en *4@? constitue le point culminant!

es conflits strictement religieu2 se dou%lent de conflits politiues et sociau2" l#autorité royale s#affai%lit

après Fenri II, et certains seigneurs c.erc.ent à prendre le pouvoir! <arfois, les conflits recouvrent des luttes entre

des catégories de population! (ans d#autres cas, les e2actions n#ont pas de causes définies" elles sont le fait de

%andes armées!

&es écrivains engagés. L’évolution vers la poésie engagée. A ses dé%uts, l#.umanisme est essentiellement

pacifiste& Ra%elais admet la guerre défensive, mais critiue toute guerre offensive! Marot, lui, au2 prises avec les

pro%lèmes religieu2, écrit une 7uvre polémiue, L’(nfer" mais ne donne pas l#autorisation de pu%lication! 1e

n#est ue dans la seconde moitié du siècle ue les écrivains prennent officiellement parti dans les luttes du tempsavec, comme le dit Ronsard, une plume de fer!

Les tetes et les auteurs. a forme et le genre des te2tes renouvellent dans cette perspective" à la violence

du conte2te répond la violence de l#écriture! (es genres différents se développent, comme la c.roniue ou le traité

politiue! Mais la poésie reste un des genres maDeurs" les formes fi2es disparaissent au profit de te2tes plus longs,comme les &iscours de Ronsard, ou les )ragiques de d#Au%igné /plus de >NNN vers0!

a littérature manifeste l#engagement personnel de l#écrivain et en m$me temps elle constitue un

témoignage sur la réalité de la Erance de l#époue! es écrivains s#engagent pour l#un ou l#autre parti en fonction

de leur position sociale, de leur e2périence personnelle et de leurs croyances" Ronsard, poète officiel, poète de

1our, prend vigoureusement parti au2 ctés des cat.oliues, avec les &iscours des misères de ce temps *+,-/"

Continuation du &iscours des misères *+,-/" !éponses au in0ures et calomnies *+,-1/.

(u cté des Réformés, une littérature spécifiuement protestante appara;t au moment de la Réforme"

d#a%ord essentiellement t.éoriue, pour préciser les idées du protestantisme /1alvin, )raité des !eliques" *4+50,elle va s#adresser au pu%lic de fa=on plus accessi%le, par e2emple à travers le t.éGtre, comme c.eL 6.éodore de

èLe, ou la poésie" le poète Agrippa d#Au%igné, %ouleversé très Deune par les massacres des protestants, éla%ore

avec les )ragiques une 7uvre placée sous le signe de la violence, ui constitue une sorte de ta%leau de la Erance,

de réuisitoire contre les .ommes et les institutions responsa%les de son état, et de vision mystiue d#une

vengeance à venir!

Les incertitudes de l’humanisme. (ans la seconde moitié du XVI-ème siècle, l#élan suscité par les

innovations de la Renaissance retom%e" la réfle2ion intellectuelle prend le pas sur la soif de découvertes de la

période précédente, et, avec les guerres civiles, suscite une mise en cause de tous les modèles antérieurs" de

nouvelles uestions se posent alors! La destruction des modèles anciens. a seconde moitié du XVI-ème siècle assimile la pensée des

Anciens, accueillie dans la ferveur à la génération précédente& cette assimilation va de pair avec une réfle2ioncritiue sur les modèles de l#Antiuité" on n#y trouve pas touDours la sagesse et la vérité ue l#on attendait" dans le

domaine scientifiue notamment, les conceptions antiues se révèlent ine2actes! (e plus, on prend nettement

conscience de la diversité des pensées, des p.ilosop.ies, ainsi ue l#indiue Montaigne ui fait allusion au

sto'cisme et à l#épicurisme! #Antiuité n#appara;t plus comme une période infailli%le, mais ses ignorances et ses

contradictions sont nettement per=ues! A cela s#aDoute ue, grGce au2 grandes découvertes et au2 contacts avec de

nouvelles civilisations, l#.omme européen voit c.anceler son importance! es modèles anciens ne donnent plus de

certitudes" tout le système de références ui les privilégiait n#appara;t plus aussi solide!

K



(e l#.éritage médiéval déDà si largement reDeté, les premiers .umanistes avaient gardé cependant pour la

plupart la religion, l#o%éissance à l#3glise de Rome! Mais les conflits liés à la Réforme, la violence religieuse,

a%outissent à une désagrégation du pouvoir spirituel de l#3glise" les religions, les 3glises se multiplient& là encore,

les certitudes s#effondrent!

1ette défiance s#e2erce donc dans le domaine de la raison, de la connaissance et de la religion& elle provoue des interrogations nouvelles, concernant la société comme l#.omme!

&e nouvelles questions. a violence des guerres civiles, mais aussi l#opposition entre ces %rutalités et leraffinement de la 1our, surtout celle de Fenri III, conduisent l#.omme de la fin du XVI-ème siècle à des uestions

portant sur la morale politiue et religieuse" elles concernent aussi %ien l#organisation du pouvoir politiue ue

l#organisation religieuse, la force des lois ou la puissance des civilisations, dont Montaigne dénonce les erreurs ou

la fragilité!

#.omme en tant u#individu n#appara;t plus comme le produit d#une continuité, et les intellectuels se

demandent avec Montaigne ce u#est l#$tre .umain et ce u#il vaut" la conscience de son caractère ép.émère Q les

(ssais sont marués par l#o%session de la mort Q celle de sa diversité, dont Montaigne fait d#ailleurs l#éloge,

conduisent à insister sur le caractère individuel de c.aue $tre .umains, ce ui fonde le proDet des (ssais. Mais

c#est aussi la fragilité .umaine ui est soulignée, et la confiance initiale dans les ualités .umaines s#effrite!

Cur le plan social comme sur le plan individuel, le XVI-ème siècle finissant met en cause l#optimisme

conuérant de ses dé%uts" au2 incertitudes politiues et religieuses correspondent les incertitudes intellectuelles" le

doute, le scepticisme sont les réponses ue l#époue avec Montaigne donne à des uestions ui restent posées!Mais l#.omme reste au centre des préoccupations d#une civilisations ui est touDours profondément .umaniste!

L’%umanisme

es sonnets de la <léiade, les récits ra%elaisiens ou les réfle2ions de Montaigne# ont en commun des

caractéristiues ui permettent de définir le courant culturel au2uels ils appartiennent et u#ils illustrent"

l#Fumanisme! On appelle Fumanisme le mouvement intellectuel caractérisé par le retour à l#Antiuité classiue

pour étudier l#.omme et ses 7uvres!

2rigines et définition. Le retour 3 l’#ntiquité. #Fumanisme s#e2pliue par un conte2te politiue et social

dont les éléments ont été précisés" l#influence de l#Italie et des érudits ui s#y sont réfugiés après la c.ute de

1onstantinople avec des manuscrits anciens, les facilités de diffusion des écrits grGce à l#imprimerie,

l#inadaptation de l#enseignement ui pousse à rec.erc.er de nouveau2 contenus et de nouvelles mét.odes!e mot lui-m$me témoigne du souci constant des valeurs de l#Antiuité" le latin humanitas désigne la

culture& ce terme correspond à la volonté des .umanistes d#acuérir, d#approfondir, de développer la culture, par

l#études des Anciens, )recs et atins en particulier& en effet, ces modèles, récemment découverts paraissent

proposer une sagesse nouvelle, Ra%elais! eaucoup d#.umanistes, sans $tre nécessairement des universitaires,

sont d#ailleurs des linguistes, ui éditent et traduisent les te2tes anciens" efèvre d#3taples, traducteur de la i%le,

)uillaume udé, et par la suite Amyot, dont la traduction du )rec <lutarue fait encore autorité auDourd#.ui! (e plus, le terme italien umanista désigne le professeur de grammaire et de r.étoriue!

Une philosophie au service de l’homme. On remarue ue les termes Q latin, fran=ais, italien Q sont tous

formés sur le mot 8 .omme :" pour l#Fumanisme, l#acuisition de la culture antiue est une étape essentielle pour

la formation d#ensem%le ui vise un accomplissement de l#.omme par la sagesse et la raison dans tous lesdomaines de l#e2istence! 1e souci constant de l#$tre .umain en tant ue valeur en soi transpara;t dans différents

domaines" la pédagogie, la politiue, la religion, l#art!Une attitude nouvelle. L’importance de la pédagogie. <our l#Fumanisme, la formation .umaine doit

commencer par la formation de l#enfant! 3t toute la réfle2ion pédagogiue se fait en fonction d#un o%Dectif"

l#accomplissement de l#.omme à travers l#acuisition d#une culture"

- sur le plan des apprentissages, la mémorisation n#est pas a%andonnée, mais elle est utilisée comme soutien"

l#acuisition des connaissances doit $tre réfléc.ie et elle doit conduire à une vérita%le compré.ension des

contenus ainsi u#à l#éla%oration d#un esprit critiue&

- sur le plan des contenus, on privilégie la lecture directe des te2tes anciens, o l#on voit les sources de la

sagesse! a fondation du collège des ecteurs royau2, o l#on enseigne le latin, le grec, l#.é%reu, favorise

@



cette lecture! On ne néglige pas les disciplines sportives et p.ysiues non plus ue l#.ygiène, ui n#avaient

aucune place au Moyen Age! On n#ou%lie pas l#enseignement des sciences ni celui des règles sociales!

- sur le plan des mét.odes, les penseurs privilégient un enseignement individualisé, une éducation par la

douceur et une progression de l#élève! (e tels principes ne peuvent s#appliuer ue dans le cadre d#un

préceptorat" d#ailleurs, )argantua comme <antagruel se préparent à $tre princes, et les (ssais s#adressent dansce domaine à la femme d#un seigneur! 1e caractère socialement élitiste constitue une limite à la réfle2ion de

Ra%elais et de Montaigne! 4umanisme et politique. A la %ase de l#attitude des .umanistes, il y a touDours la confiance dans le progrès, et

dans l#importance de l#.omme! a réfle2ion se développe essentiellement dans trois directions!

3n ce ui concerne l#organisation sociale, l#idée d#une société idéale est au centre des préoccupations .umanistes&

plusieurs auteurs définissent les conditions de son e2istence, mais elle reste de l#ordre de l#imaginaire& le titre du

livre de 6.omas More, Utopia" o l#auteur imagine une structure parfaite, est à l#origine du mot 8 utopie :! es

.umanistes comptent sur les ualités .umaines pour améliorer la société& cela manifeste %ien leur confiance en

l#.omme et indiue aussi ue leur dessein constitue une réforme, et non une rupture par rapport à la société

contemporaine! 3nfin ce modèle, avec ses dames et ses c.evaliers, est résolument aristocratiue& le proDet

.umaniste n#est donc pas applica%le à tout un peuple et présente par conséuent les m$mes limites ue le proDet

pédagogiue!

e développement des voyages ouvre d#autres .oriLons" pour l#.umaniste, cette ouverture constitue une ric.esse,

parce ue la diversité enric.it l#.omme& ainsi Montaigne condamne la violence destructrice des conuistadores enAmériue et souligne tous les apports des autres civilisations! Ca réfle2ion sur la %ar%arie ouvre sur les réfle2ions

à venir concernant l#et.nocentrisme et prépare l#esprit du XVIII-ème siècle!

4umanisme et religion. es .umanistes sont fondamentalement c.rétiens, comme le souligne )argantua dans sa

lettre à <antagruel, mais ils ont une attitude critiue vis-à-vis de l#3glise officielle& ils prnent le retour au2sources pour les te2tes profanes aussi %ien ue pour les te2tes sacrés" ils refusent en effet le contrle u#e2erce

l#3glise sur ces derniers à travers les commentaires u#elle en donne, et veulent découvrir directement la i%le et

les 3vangiles! #3glise est très méfiante face à ce comportement ui lui parait sacrilège, et ui, de fait, entra;ne la

critiue de nom%re de dogmes et de pratiues évoués par Ra%elais!

(e plus, pour les .umanistes, contrairement à l#idée de l#3glise, l#.omme n#a pas à s#.umilier devait (ieu" %ien

au contraire, ils ont confiance dans la créature .umaine& à leurs yeu2, l#.omme peut progresser dans la raison

comme dans la connaissance, et par ses ualités proprement .umaines, il peut vaincre l#adversité et son destin& par

cet optimisme fondamental, ils se .eurtent à une 3glise ui voit dans l#.omme un $tre soumis à (ieu!es différentes tentatives de réforme prennent en partie racine dans l#effort fait par les .umanistes pour concilier

la religion avec cette nouvelle p.ilosop.ie de l#.omme" mais la radicalisation de l#attitude de l#3glise fera

éc.ouer cette tentative de conciliation& deu2 tendances naissent alors" l#une reste fidèle à l#3glise de Rome& l#autre

fait sécession, et reDoint le <rotestantisme!

4umanisme et art. #Italie influence toute l#3urope, et particulièrement la Erance, en matière artistiue& les

m$mes caractéristiues se retrouvent dans tous les pays!#art, en particulier l#art plastiue et la peinture, comme la poésie, est marué par deu2 tendances fondamentales

liées à l#intér$t de l#.umanisme pour l#.omme et pour l#Antiuité!

#intér$t pour le corps .umain, tel u#il est, et non idéalisé, est particulièrement sensi%le en sculpture c.eL

éonard de Vinci" l#artiste italien étudie l#anatomie, comme en témoignent les planc.es de ses Cahiers" ce ui lui permet de représenter le corps de fa=on plus réaliste! (e fa=on générale, cette prédilection pour la réalité se

retrouve en peinture, par e2emple c.eL l#Allemand Al%rec.t (urer, ou c.eL l#Italien Mic.el-Ange, pour leuel leta%leau est d#autant plus réussi u#il se rapproc.e d#avantage de la statuaire!

1ette orientation, selon lauelle l#.omme est au centre de l#art, est sensi%le dans le c.oi2 des t.èmes" les suDets

religieu2 e2istent touDours, amis les portraits et les suDets profanes deviennent %eaucoup plus fréuents u#au

Moyen Age! <our ces derniers, l#intér$t pour l#antiuité se fait nettement sentir" en attestent ean )ouDon, pour les

56mp.es, de la Eontaine des Innocents, )ermain <ilon pour les )rois $r7ces, en ce ui concerne la sculpture, et,

en peinture, otticelli avec la 5aissance de Vénus! (es t.èmes analogues e2istent c.eL du ellay et c.eL

Ronsard!



Les incertitudes du 8aroque. #originalité de l#Fumanisme réside dans l#ent.ousiasme, la curiosité intellectuelle

et dans la confiance faite au genre .umain& mais cet optimisme se .eurte à la réalité d#une époue trou%lée,

maruée par les violences et les guerres civiles, en contradiction avec les constructions utopiues liées à l#espoir

du dé%ut du siècle! 1es trou%les font na;tre des inuiétudes, des interrogations, déDà percepti%les c.eL Montaigne!

1es mouvements a%outiront au2 incertitudes du %aroue!

Le XVII-ème siècle. Repères historiques et culturels

8 )rand Ciècle :, 8 Ciècle de ouis XIV :, 8 Ciècle classiue :, le XVII-ème siècle %énéficie de

ualificatifs élogieu2 ui traduisent l#idée de magnificence! Mais ceu2-ci ne s#appliuent u#au2 années ui

s#étendent de *KKS à *K4! si on fait commencer le siècle à la date de *4> /3dit de Jantes0, pour le faire se

terminer en *@*4 /mort de ouis XIV0, on met en évidence une durée ric.e en diversité et en contradictions! *KK*,ui marue le dé%ut du règne du Roi-Coleil, permet de diviser l#.istoire du Ciècle en deu2 grandes étapes!

9usqu’en +--+ le premier versant du siècle. 1e premier versant du siècle est caractérisé par une insta%ilité

à la fois religieuse et politiue!

Les tensions religieuses. Après le déc.a;nement des guerres civiles, l#3dit de Jantes /*4>0 devait permettre la pai2 entre 1at.oliues et <rotestants! #assassinat d#Fenri IV en *K*N montre ue l#.ostilité de

certains 1at.oliues reste très vivace! es rivalités n#ont pas disparu et les conflits se multiplient pendant la

régence de Marie de Médicis /*K*N-*K*@0" d#Au%igné s#oppose au2 armées royales! (es com%ats reprennent dansles régions tenues par les <rotestants, à Montau%an /*K?*0, à a Roc.elle, assiégée par les troupes du roi /*K?K-

éè0! Ci la pai2 est officielle, il sem%le %ien ue, dans la réalité, le pouvoir refuse l#application d#un édit ui

reconna;t au2 <rotestants, une autonomie Dugée dangereuse! eur statut est donc précaire et la guerre sans cesse

pr$te à se rallumer!

Les tensions politiques. e premier versant du siècle regroupe la fin du règne d#Fenri IV /Dusu#en *K*N0,

celui de ouis XIII /de *K*@ Q *K+50, et deu2 régences, celle de Marie de Médicis /*K*N-*K*@0, celle d#Anne

d#Autric.e /*K+5-*KK*0! 1ette particularité se révèle comme un facteur d#insta%ilité par l#e2istence de rivalités

autour du pouvoir! 1ertes le règne d#Fenri IV est marué par un retour à la pai2 intérieure! Aidé par son ministre

Cully, le roi agrandit le territoire national /Auvergne, imousin, resse, ugey0, développe l#agriculture, le

commerce, multiplie la construction des voies de communication! Mais avec son assassinat et la Régence, s#ouvre

une période de trou%les" rivalités politiues ui a%outissent à des e2écutions ordonnées par le Deune ouis XIII,

celle du comte de 1.alais /*K?K0, celle de 1oncini /*K*@0, favori de Marie de Médicis! Ric.elieu, arrivé au pouvoir en *K?+, s#efforce de remettre de l#ordre dans les affaires du royaume et de consolider la monarc.ie! Ca

disparition, en *K+?, et une seconde régence correspondent à une nouvelle période de trou%les sérieu2! Il s#agit en

effet de la Eronde /*K+-*K4?0, révolte de l#aristocratie d#épée contre le pouvoir royal! a ré%ellion est com%attue

par MaLarin, à ui ouis XIV, trop Deune pour gouverner, confie le pouvoir! A la mort de son ministre, en *KK*, le

roi trouve une monarc.ie restaurée" la voie est li%re vers la centralisation et l#a%solutisme!

#près +--+" le deuième versant du siècle. 1ette période, ui correspond au règne personnel de ouis

XIV, offre l#image rayonnante u#impose le Roi-Coleil, par l#accroissement de l#autorité, le prestige de la

monarc.ie et la magnificence de la vie de cour! Mais cette lumière cac.e %ien des om%res! e règne, très long,

conna;t des périodes d#éclat et d#autres %eaucoup plus som%res!

Les aspects lumineu du règne. Ils correspondent à une politiue de développement et d#enric.issement

menée par le ministre 1ol%ert et relayée par le système des intendants, représentants du pouvoir central dans les

provinces! es manufactures se multiplient, on c.erc.e à développer le commerce e2térieur, en relation avec lescolonies, le tout sous la .aute protection du pouvoir central" peu de place est laissée au2 initiatives individuelles!

#économie, comme le pouvoir, émane du roi et de son environnement proc.e!

e rayonnement de la Erance se manifeste aussi par une volonté d#e2pansion territoriale! 1onuérant

victorieu2, comme le montrent les représentations picturales, ouis XIV anne2e la Elandre, la Eranc.e-1omté,

Ctras%ourg! Il mène de nom%reuses guerres contre ses voisins européens /<russe, <ays-as, Angleterre,3spagneH0, guerres par lesuelles il pense accro;tre son prestige, mais dont les conséuences, meurtrières sur le

plan .umain, aggravent plutt une image progressivement ternie par les difficultés intérieures! a guerre dite de la

igue d#Augs%ourg /*KK-*K>@0 puis celle de la succession d#3spagne /*@N*-*@*50 contri%uent à accentuer le

>



caractère som%re du régime! On o%serve là une contradiction entre une volonté affic.ée et de conu$tes et une

réalité %ien différente!

Les om8res du règne. 3lles viennent d#a%ord de ce climat constant de violence et de guerres! #image du

conuérant victorieu2 est remplacée par celle d#un monarue à la fois intransigeant et velléitaire, ui c.oisit mal

ses générau2, favorise des courtisans incapa%les et renvoie les .ommes de guerre suscepti%les d#estomper sagrandeur! (ans les Lettres persanes" Montesuieu dénonce ces inco.érences du pouvoir vieillissant! e pays est

lassé d#un état de guerres continuelles ui use les forces économiues sans re.ausser l#image nationale!e siècle est aussi assom%ri par la persistance des conflits religieu2" la volonté d#imposer une unité

religieuse conduit le roi à dénoncer progressivement les clauses de l#3dit de Jantes! a monarc.ie c.erc.e à

%riser les foyers du <rotestantisme, notamment dans les régions au sud de la oire /1évennes, anguedoc0! 3n

*K4, la Révocation de l#3dit de Jantes, inspirée par les factions les plus intolérantes de l#entourage du roi, o%lige

les <rotestants à se soumettre ou à s#e2iler! eaucoup d#entre eu2, ui Douaient un rle important dans l#industrie,

uittent la Erance pour l#Angleterre ou l#Allemagne, affai%lissant, comme le rappelle Caint-Cimon, les forces

vives de l#économie!

1eu2 ui restent ne désarment pas" une révolte des 8 camisards : entre *@N? et *@N4 se termine par une

répression ui fait *?NNN morts! Marué à ses dé%uts par une volonté de pais, le XVII-ème siècle rayonnant cac.e

mal, à la fin du règne du Roi-Coleil, ses misères et les e2cès d#une intolérance liées à un rigorisme e2agéré!

#austérité de la 1our ne tolère plus aucune forme d#indépendance religieuse" les ansénistes sont dispersés et leur

lieu de rassem%lement est détruit /en *@*50& les i%ertins ui affic.ent un at.éisme considéré comme coupa%le,sont persécutés! Aucune 8 déviation : en matière de religion n#est plus acceptée!

Les paradoes du siècle. A l#éclat de la 1our, illustré par la somptuosité de Versailles, à l#importance de la

vie culturelle et artistiue, s#opposent la misère et les inégalités! a coe2istence du rayonnement et des om%res se

retrouve dans %ien des aspects de la vie sociale!Une vie culturelle 8rillante. (#a%ord concentrée à <aris, cette vie se développe dans les salons o se

réunissent des aristocrates cultivés et des %ourgeois instruits! A l#époue de la <réciosité, on y parle littérature, on

écrit, on e2alte les no%les sentiments dans un langage su%til ui contraste avec la grossièreté des m7urs du

8 commun :! On y complote aussi, et l#action politiue, pendant la Eronde notamment, sem%le indissocia%le

d#idéau2 célé%rés par certaines 7uvres littéraires /les tragi-comédies, par e2emple0! 1ette vie mondaine est peut-

$tre aussi une manière de se rassurer face au2 incertitudes de l#époue, trou%les religieu2 mais aussi interrogations

sur l#univers! es découvertes de )alilée et de 1opernic ouvrent un c.amp d#investigation immense et

désta%ilisateur /les montagnes de la lune, les satellites de upiter, les anneau2 de Caturne, les tac.es du soleil0" lescertitudes perdent de leur solidité!

<eu à peu la vie intellectuelle se déplace vers l#environnement royal! Versailles, dont l#arc.itecture fait

des envieu2 dans toutes les 1ours d#3urope, est con=u comme la représentation du nouvel ordre monarc.iue"

régularité, symétrie, organisation, .armonie, refus affirmée du désordre et de la confusion! 1ette est.étiue se

retrouve dans les codifications de la doctrine classiue" %ienséance compara%le à l#étiuette de cour, règles

précises, conventions à respecter pour $tre dans les 8 normes :! 1ette vie se dou%le de f$tes somptueusesau2uelles colla%orent les artistes! <remier mécène du royaume, le roi distri%ue des pensions et son avis fait le

succès ou l#éc.ec d#une 7uvre! a consécration vient lorsu#un écrivain re=oit une mission officielle, comme

c#est le cas pour oileau et Racine, nommés l#un et l#autre .istoriograp.es du roi! e monarue donne le ton, la

1our suit& la province, touc.ée à son tour, mais avec un décalage, se conforme au modèle de pensée ui vient dusommet! A la centralisation politiue correspond un sc.éma éuivalent sur le plan intellectuel! Il laisse cependant

dans l#om%re tous ceu2, innom%ra%les, ui n#y ont pas accès! :isères et inégalités. 1entrer l#image du XVII-ème siècle sur la vie de 1our, pendant le règne du Roi-

Coleil, c#est masuer tout un pan de la vie sociale, infiniment moins %rillant! es artistes, les intellectuels ne

représentent u#une infime partie de la nation! a part la plus importante est constituée par une population inculte,

ui vit dans la misère et ui se trouve la première victime des mauvaises conditions de vie et des famines! a

ruyère évoue le sort des paysans en les comparant à des animau2! Coumis à de lourds impts /ils en paient à

l#3tat et l#3glise0, ils sont les premiers atteints par les mauvaises récoltes, par les épidémies, innom%ra%les, et par

les intempéries! e règne conna;t ainsi plusieurs grandes crises, la famine de *K>5->+, l#épouvanta%le .iver de

*@N>, dont les conséuences firent diminuer la population de plus d#un million de personnes! (ans la société très

*N



.iérarc.isée de cette époue, cette partie importante du 6iers 3tat constitue un groupe social sans espoir réel

d#évolution, tandis ue dans les classes intermédiaires, les fermiers collecteurs de redevances commencent à créer

une %ourgeoisie d#argent ui triomp.era avec arrogance au siècle suivant!

Les éléments contestataires. a Du2taposition de telles disparités, la volonté royale d#imposer un ordre

Dusue dans les consciences engendrent des contestations! On peut citer tout d#a%ord les i%ertins! Ils affirmentune volonté de li%ération par rapport à la pensée religieuse! e matérialisme affic.é par (on uan est associé à un

rationalisme ui reDette la soumission au2 dogmes de la religion! 1#est une manière de refuser le poids destraditions ue per=oivent certains penseurs comme une vérita%le frein! a uerelle des Anciens et des Modernes,

ui a pour o%Det l#imitation des 7uvres du passé, illustre %ien le conflit entre la tradition et le progrès" à vouloir

touDours imiter ce ui s#est fait, on risue de tuer toute initiative et toute création nouvelle! a pesanteur

contraignante du régime fait na;tre d#autres formes d#opposition moins avouées" les ansénistes se démaruent de

la doctrine traditionnelle de l#3glise et constituent un groupe de pensée %ientt considéré comme un dangereu2

groupe de pression par le pouvoir royal!

Ci l#on o%serve l#idéal du siècle, l#.onn$te .omme, incarné par certains personnages de Molière, on

per=oit u#il est un $tre doté du sens de la mesure, mais aussi de lucidité! Ji courtisan o%séuieu2, ni misant.rope

asocial, il prépare, par l#importance u#il accorde à son environnement .umain et au2 ualités de l#esprit, le

p.ilosop.e du siècle suivant! es écrivains ui l#ont créé ont été confrontés au difficile pro%lème des relations

avec le pouvoir!

C#ils ont, pour certains, participé largement à la gloire du Roi-Coleil, d#autres se sont donnés un rle plusam%igu, détournant .a%ilement la soumission pour la transformer en o%servation critiue! 1#est en particulier le

cas des moralistes ou de a Eontaine, ui eut le courage de rester fidèle à Eouuet, le surintendant des Einances,

dont le roi Dalousa la ric.esse et le prestige au point de le faire emprisonner en *KK*! 1om%lé d#éloges et de

récompenses, l#écrivain reconnu pouvait aussi tout perdre sur une décision royale! ien des créations artistiuesdu XVII-ème siècle sont à l#image de cette situation am%iguT" l#.ésitation entre la reconnaissance officielle et la

volonté d#indépendance!

La transition vers le &aroque

e XVII-ème siècle commence comme s#ac.ève le XVI-ème" dans l#inuiétude! e pays est

désta%ilisé, politiuement, socialement, religieusement! Cur le plan intellectuel, les connaissances nouvelles

suscitent des interrogations et des doutes! (ans cette insta%ilité, s#inscrit une littérature ui privilégie l#incertitude,et à lauelle on donnera %ien plus tard, ainsi u#au courant artistiue dans leuel se situe, le nom de aroue!

L’insta8ilité politique. A la fin du XVI-ème siècle comme au dé%ut du XVII-ème alternent des

périodes de calme politiue et religieu2, et des périodes de conflits" Fenri IV réta%lit la pai2, intègre au territoire

diverses provinces, comme l#Auvergne, et encourage l#essor de l#économie! Mais son assassinat en *K*N ruine les

espoirs de sta%ilité!

a régence de Marie de Médicis et le dé%ut du règne de ouis XIII, Dusu#en *K?+, sont marués par l#affai%lissement du pouvoir! es fortunes se font et se défont sans politiue co.érente" un simple gentil.omme,

uynes, devient connéta%le& le favori de la reine, 1oncini, est assassiné!

Avec Ric.elieu /*K?+-*K+?0, la no%lesse conteste vigoureusement le pouvoir /)aston d#Orléans, le

frère du roi, se révolte contre Ric.elieu0& mais la répression est dure et l#autorité royale s#affirme!Censi%les sur le plan politiue, les oppositions et l#insta%ilité e2istent aussi sur le plan social" les

inégalités sont criantes entre les classes favorisées et les paysans! <rivilégiée, la no%lesse garde un rle essentiel,mais la %ourgeoisie va prendre de plus en plus de pouvoir!

Aucune position n#est donc assise et ces %ouleversements ui suscitent l#inuiétude se traduisent par

une littérature sans unité ni ordre, o dominent la diversité et les t.èmes du c.angement, du c.aos, du monde

inversé!

L’insta8ilité religieuse. Cur le plan religieu2, la situation reste très incertaine!

a pluralité des croyances e2iste sur le papier avec l#3dit de Jantes /*4>0, mais elle n#est pas

acceptée par tous" les luttes armées entre 1at.oliues et <rotestants, comme à a Roc.elle en *K?@-?, sont le

signe d#une agitation latente!

**



(#autre part, $tre croyant est de règle, amis parallèlement il se développe une crise d#incrédulité sous

l#influence de deu2 penseurs italiens, runo et Vanini, selon ui (ieu n#e2iste pas et une force aveugle dirige

l#univers! 1e courant, le li%ertinage, est sévèrement com%attu" les deu2 Italien meurent sur le %Pc.er /en *KNN et

en *K?>0, et l#on poursuit les i%ertins comme Viau! 1es attaues déséuili%rent la religion, sur lauelle est

fondée la pensée occidentale& et la répression ui touc.e les milieu2 intellectuels trou%le profondément" laconscience n#est en fait pas plus li%re u#auparavant!

Eace au <rotestantisme, et sans doute aussi au li%ertinage, l#3glise c.erc.e alors à réaffirmer sa puissance" cette volonté se traduit en particulier en matière arc.itecturale o elle s#oppose à l#austérité protestante,

en privilégiant un art destiné à impressionner, e2cessif dans ses proportions et dans sa décoration, comme dans le

%aldauin de Caint-<ierre de Rome, 7uvre du ernin, dominée par une gloire gigantesue surc.argée d#ornements

dorés! 1es c.oi2 se retrouvent sur le plan littéraire, dans le aroue et plus tard, dans la préciosité, dont l#écriture

est souvent lyriue et foisonnante!

Les interrogations du savoir. es découvertes, les voyages, l#.éliocentrisme /vision de l#univers ayant

pour centre le soleil, autour duuel gravitent d#autres planètes, dont la 6erre0 ui détruisent les certitudes

antérieures, ne suscitent plus l#ent.ousiasme comme auparavant, mais les interrogations& le sentiment antérieur de

solidité fait place à celui de l#insta%ilité, du mouvant, de la diversité! 1es incertitudes du savoir ouvrent le c.amp

à l#imagination, ui s#e2prime dans le recours à l#irrationnel, dans le goPt pour l#occultisme! 1e goPt se traduit en

littérature par l#intér$t pour le fantastiue, par e2emple, c.eL 6.éop.ile de Viau! 1ette conscience de

l#inconstance et de la diversité se manifeste dans l#art italien, dont l#influence est importante" en sculpture, elles#e2prime c.eL le ernin par la prédilection pour les lignes cour%es, la variété des formes contournées!

3manation d#une société inuiète et confuse, l#e2pression artistiue ne s#affirme pas dans un cadre

strict" on retient de cette période l#inconstance et la fantaisie, l#individualisme et la profusion, l#e2cès, en un mot

la pluralité!

La Préciosité. A l#intérieur du courant %aroue se développe un courant ui en est la 8 pointe

e2tr$me :" la <réciosité! C#ils ont en commun le goPt pour la rec.erc.e du style, la <réciosité se démarue du

aroue proprement dit! 3lle est aussi, et d#a%ord, un p.énomène social!

L’importance des salons. Fenri IV ne maruait pas pour la vie culturelle et la vie mondaine le goPt de

ses prédécesseurs" sous son règne, certains no%les, amateurs de culture, prennent l#.a%itude de se réunir dans les

salons de l#aristocratie! 1es salons sont le centre d#une vie sociale ui m$le réfle2ions et Deu2!

1ette .a%itude persiste et se développe surtout à partir de *K?N" les salons deviennent un lieu essentielde la vie culturelle! Jotamment la maruise de Ram%ouillet accueille dans son .tel particulier tous les grands

écrivains de la première moitié du siècle, comme Voiture, 1orneilleH e salon de Mademoiselle de Ccudéry

conna;t un peu plus tard un grand rayonnement, et d#autres salons s#épanouissent à la m$me époue, comme celui

de Jinon de enclos, ui re=ut surtout des i%ertins!

a vie des salons est très animée& les divertissements y occupent une grande place" on donne des %als,

on fait des plaisanteries de tous ordres Q par e2emple, on rétrécit pendant son sommeil les v$tements du comte de)uic.e avant de lui assurer u#il a grossi, empoisonné par des c.ampignons! On Doue %eaucoup à des Deu2 de

société, comme celui du cor%illon" il consiste à répondre à la uestion 8 ue met-on dans mon cor%illon U : en

nommant par un mot terminé en Qon une caractéristiue d#une personne dont les assistants doivent deviner le

nom! Mais les activités et les conversations tournent surtout autour des uestions psyc.ologiues et littéraires! La littérature. es activités intellectuelles à proprement parler occupent largement les salons& certains

t.èmes sont privilégiés, e2primés dans des genres littéraires spécifiues, et dans une langue très travaillée! alittérature précieuse a les m$mes caractéristiues!

)hèmes et genres. e t.ème de prédilection est l#amour" il est au c7ur des conversations comme de la

littérature, par e2emple dans des romans comme L’#strée! #amour tel ue le considère la <réciosité a des règles,

des codes particuliers!

#amour précieu2 est d#a%ord dégagé de tout ce ui est p.ysiue" si la femme aimée provoue un

é%louissement par son éclat, c#est surtout un amour purement spirituel! (e fait, plutt ue de ressentir l#amour, on

préfère analyser l#idée de l#amour& en en étudie les nuances, les démarc.es, les détours, sur la 8 1arte du 6endre :,

parue dans un roman de Mademoiselle de Ccudéry" les précieu2 sont déDà des psyc.ologues!

*?



#amour précieu2 privilégie la femme, con=ue comme un o%Det inaccessi%le et parfait, ainsi ue le

faisait déDà l#amour courtois! 1ette conception est peut-$tre liée au désir des femmes de se déro%er à des m7urs

ui les asservissaient au2 .ommes dans la mariage" de cette idée de li%ération na;t alors une forme de féminisme,

ui refuse le mariage et réclame l#accès des filles à la culture! Les ;emmes savantes de Molière en constituent un

éc.o!1et amour s#e2prime dans des genres différents! a fiction romanesue y a une grande place! a

poésie y est a%ondamment représentée, dans des te2tes %refs Q sonnets, rondeau2, madrigau2 légers et galants,faciles à lire dans un salon! 1#est dans cette littérature, comme dans les salons, ue se manifestent les rec.erc.es

sur la langue!

La langue. es précieu2 veut se démaruer du vulgaire, dans son langage comme dans ses manières&

il c.erc.e à se distinguer par le voca%ulaire comme par le style de vie& ce goPt de l#affection se développe

également en raison de diverses influences étrangères, anglaise, espagnole, italienne!

e goPt du voca%ulaire rec.erc.é conduit à reDeter des mots Dugés vulgaires et à en créer d#autres,

ainsi u#à s#en e2primer en termes très précis! es figures de style sont a%ondantes" la <réciosité, ui aime les

images, utilise %eaucoup les périp.rases, métap.ores et comparaisons! e goPt pour l#originalité se traduit par

l#alliance de termes concrets et a%straits& il conduit parfois à l#e2agération et utilise alors l#.yper%ole!

Ci la <réciosité est souvent mal Dugée par les contemporains, en raison de ses e2cès, il n#en est pas

moins vrai u#elle est révélatrice d#une rec.erc.e de raffinement, de culture, de précision!

Vers la doctrine classique. a fin du règne de ouis XIII, la période de la Eronde /*K+-*K4?0 sont

maruées par l#insta%ilité et la contestation! (ans le domaine des arts, le aroue se caractérise par les influences

étrangères, la diversité des goPts, le mélange des genres, les t.èmes du mouvement et du c.angement! 1#est le

contraste ui domine! Mais le désir d#ordre et d#unité demeure, et m$me s#accro;t au milieu du siècle! Il va finir par s#imposer! #autorité royale se renforce! (ans les arts, par %esoin de rigueur, ou par réaction contre le

aroue, s#éla%orent des règles, des t.éories est.étiues, des réfle2ions ui e2priment le goPt de l#ordre! 3lles

forment progressivement ce u#on appellera la doctrine classiue!

L’installation des normes. a reprise en main opérée par Ric.elieu de *K?+ à *K+? puis par MaLarin

de *K+5 à *KK*, au milieu des trou%les politiues, indiue la rec.erc.e d#un difficile éuili%re et la nécessité d#un

3tat fort et sta%le! <endant la Eronde, les <arisiens lassés des révoltes de la no%lesse supplient le Deune roi ouis

XIV et MaLarin de mettre fin au2 trou%les! a %ourgeoisie pour étendre ses activités économiues réclame aussi

l#ordre dans l#3tat! #autorité monarc.iue en tire parti pour se renforcer! (ans le domaine de l#esprit, le dirigismes#installe progressivement! <our Dustifier sa politiue, Ric.elieu assure lui-m$me sa propagande en créant en *K5*

le premier Dournal, La $a%ette" dont il écrit les articles! 3n *K45, le m$me Ric.elieu fonde l#Académie fran=aise

en lui donnant pour mission 8 d#épurer la langue et d#en fi2er le %on usage :! On voit déDà u#une réglementation

se met en place" on codifie la langue, le (ictionnaire détermine ce ui est admis et ce ui ne l#est pas! #académie

fran=aise Doue aussi un grand rle dans la création littéraire du temps en Dugeant ou m$me en condamnant les

7uvres! #o%éissance au2 règles détermine ses verdicts!

Les règles. es lettrés et les érudits des années *K+N redécouvrent les te2tes ue l#Antiuité avait

consacrés à l#art! Ils y puisent des enseignements ui les amènent à fi2er les règles nécessaires à respecter dans

c.aue genre! es préceptes contenus dans la Poétique d#Aristote sont l#o%Det de discussions et d#interprétations

et a%outissent par e2emple à la mise en place de la règle des trois unités au t.éGtre! 1es règles ui répondent ausouci d#idéal, et de modèles, deviennent de vérita%les contraintes! Jéanmoins les règles sont intégrées

progressivement et fondent en partie la doctrine classiue!1#est dans les m$mes années *K+N ue s#e2prime la pensée rigoureuse de (escartes, à la rec.erc.e de

certitudes et, dans Le &iscours de la méthode /*K5@0, il indiue comment il a découvert, dans la 8 conduite

mét.odiue : de la pensée, le vrai moyen d#accès à la connaissance! a pensée de (escartes n#e2ercera toute son

influence ue plus tard& mais cette volonté de co.érence, la primauté donnée à la raison, correspondent %ien au

%esoin ui se faisait Dour! es goPts intellectuels et mondains y participent également!

Les doctes et les salons. 3n voulant diriger les ettres, Ric.elieu s#était entouré, pour

fonder l#Académie, de connaisseurs, d#érudits, de grammairiens, ui Douent un rle essentiel dans la formation du

goPt! On les appelle des 8 doctes :, cest-à-dire les savants! A cette époue, la critiue littéraire n#avait pas de

*5



Dournau2 à sa disposition! es opinions s#e2priment dans des ettres, des O%servations ou des Remarues! es

doctes fournissent une a%ondante production t.éoriue littéraire, ui contri%ue à fi2er les codes de la littérature et

de la langue!

1e sont eu2 ui interviennent aussi dans les uerelles littéraires et ui ctoient les lettrés et les

mondains dans les 8 salons :! 1es assem%lées %rillantes ui se réunissent autour d#une femme comme la maruisede Ram%ouillet par e2emple, ont une place essentielle dans la diffusion du goPt nouveau! On peut m$me dire

u#elles Douent le rle d#ar%itre! es écrivains présentent leurs oeuvrent au2 Dugements des salons ui relaient lesidées des doctes auprès du pu%lic mondains! Ainsi, la doctrine classiue devient progressivement le goPt classiue

fondant ce ue l#on appellera plus tard le 1lassicisme!

Le Classicisme. e règne personnel de ouis XIV ne commence u#en *KK*! #a%solutisme et la

centralisation ui se mettent en place s#e2ercent aussi sur la vie de l#esprit! e roi dirige et contrle le

rayonnement artistiue de la Erance!

La mainmise sur la Cour. (ès son arrivée au pouvoir, le Deune roi entreprend de ranger la no%lesse

sous son autorité! Il attire auprès de lui les no%les et les retient par l#espoir de recevoir une faveur ou simplement

d#$tre remarués! e duc de Caint-Cimon, dans ses :émoires" décrit cette stratégie" 8 es f$tes fréuentes, les

promenades particulières à Versailles, les voyages furent des moyens ue le Roi saisit pour distinguer et pour

mortifier :!

ouis XIV organise la vie à la 1our de fa=on minutieuse! 1e u#on appelle l#étiuette, cest-à-dire lesdétails ui règlent l#emploi du temps et le cérémonial de la vie du roi, doit $tre o%servée avec dévotion! es

mem%res de la plus .aute no%lesse sont admis à remplir les c.arges considérées comme très .onorifiues"

présenter au roi à son lever une pièce de son .a%illement ou se tenir de%out derrière lui pendant le d;ner!

#am%ition de la no%lesse se limite souvent à Douer un rle dans ce protocole! Le monopole ro6al des arts. ouis XIV désire donner de la monarc.ie l#image la plus prestigieuse!

es arts et les productions de l#esprit lui servent à réaliser ce proDet!

Le mécénat. e roi assure lui-m$me la protection des artistes! (ès le dé%ut de son règne, il a

revendiué le monopole du mécénat! Auparavant, un 8 particulier : comme Eouuet, surintendant des Einances,

pouvait réunir autour de lui une assem%lée d#artistes dont faisait partie par e2emple a Eontaine! (ès *KK* Q

l#arrestation de Eouuet est à cet égard significative Q la vie artistiue est dirigée par le roi! es artistes re=oivent

de lui des pensions, des gratifications! a carrière des écrivains dépend de cette protection" de nom%reuses 7uvres

de Molière sont des 7uvres de commande écrits pour les f$tes de la 1our! Racine et oileau sont nommées.istoriograp.es du roi en *K@@, ce ui leur garantit l#aisance matérielle!

Les #cadémies. a monarc.ie, à travers le ministre 1ol%ert, met en place un réseau d#institutions

destinées à promouvoir mais aussi à contrler les arts et la pensée! #Académie des sciences est fondée en *KKK!

Au2 Académies de peinture et de sculpture, s#aDoutent celles d#arc.itecture et de musiue! On impose là des codes

et des modèles, au point ue le mot 8 académiue : finira par ualifier de fa=on péDorative un style conforme au2

règles mais sans originalité!

Les artistes officiels. ouis XIV s#entoure également d#artistes officiels ui orientent les productions

de l#époue! e run, 8 premier peintre du roi :, e2erce son influence déterminante sur la peinture en dirigeant la

décoration de Versailles& ully règne sur la musiue, e Jtre sur l#art des Dardins! 6ous les artistes, tous les

artisans travaillent pour Versailles et suivent le modèle donné par Versailles" maDesté, éuili%re, t.èmesmyt.ologiues et antiues!

La création littéraire. a création littéraire su%it les conséuences de l#unité centralisatrice de lamonarc.ie! 6ous les artistes c.erc.ent à entrer dans les faveurs du roi et savent %ien u#$tre lu ou Doué à la 1our

est la vraie consécration! #am%ition de plaire à la 1our peut $tre cependant à l#origine des c.efs-d#7uvre comme

les tragédies de racine! 3lle donne aussi des motifs d#amertume et de ranc7ur à ceu2 ui sont e2clus, mais, dans

le cas de a Eontaine ou de a Roc.efoucauld, ces sentiments s#épanc.ent dans l#e2pression artistiue! a 1our,

ui constitue un petit monde très fermé, avec ses rites, ses am%itions, ses Dalousies, offre un ric.e terrain

d#o%servation au2 moralistes du temps! Ils y puisent les réfle2ions ui nourrissent leur analyse de l#.omme!

1e dirigisme, ui tend à imposer dans l#art des règles et des modèles, place les écrivains dans une

situation de contrainte! Ils se trouvent dans la nécessité de s#e2pliuer ou de se défendre! 1.eL Molière, c.eL

*+



Racine, les pièces sont précédées d#une ou de plusieurs préfaces o l#on dédie son ouvrage à une personne

influente& on prouve ue l#7uvre est %ien conforme à ce u#on peut en attendre& on prend soin de se défendre

contre les attaues éventuelles ou effectives! Avec le recul, ces déclarations d#intention nous permettent de

dégager les lignes de force de ce ue l#on appellera le 1lassicisme!

Les questions religieuses au XVII-ème

(ans un pays o le 1at.olicisme est religion d#3tat, et le roi monarue de droit divin, les différents

pro%lèmes religieu2 prennent une ampleur particulière! e XVII-ème siècle est confronté à la Réforme, au

ansénisme et au2 e2cès d#un renouveau de piété!

Le renouveau du sentiment religieu' et ses e'cès ! e 1at.olicisme conna;t un élan nouveau en

réaction au2 progrès de la réforme! Il se réforme lui-m$me de l#intérieur! a croyance est plus profonde! 3lle

s#e2tériorise dans des attitudes de piété, dans la fréuentation des lieu2 de culte! e sens de la c.arité se traduit

par le développement d#7uvres .umanitaires, comme celle de saint Vincent de paul! a spiritualité s#e2prime

dans l#élouence religieuse des sermons de ossuet ou de Eénelon!

Mais ce redressement conduit à des e2cès! a 1ompagnie du Caint-Cacrement, dont les mem%res

n#étaient à l#origine ue des 8 directeurs de conscience : c.argés d#7uvres c.arita%les, devient un vérita%le

groupe de pression! 1elui-ci, sous couvert d#aider à la dévotion, contrle sévèrement les m7urs! 1es 8 dévots :

s#attauent à Molière, l#accusant dans )artuffe et &om 9uan d#impiété et de li%ertinage! (e la m$me manière, tousceu2 ui sont accusées d#$tre i%ertins, non croyants et matérialistes, peu respectueu2 des pratiues religieuses,

sont pourc.assés et condamnés!

Le pro#lème protestant. oin d#$tre réglé par l#3dit de Jantes /*4>0, il reste comme une source de

discorde et d#intolérance! 6rès mal acceptés, les <rotestants sont réduits à célé%rer leur culte de manièreclandestine et risuent de constantes persécutions! A la suite de vérita%les %atailles comme le siège de Montau%an

/*K?*0 ou celui de a Roc.elle, ville à maDorité protestante /*K?K-*K?@0, de nom%reu2 <rotestants s#e2ilent en

Allemagne du Jord ou en Angleterre! a révocation de l#3dit de Jantes, en *K4, marue l#apogée de

l#intolérance religieuse!

Il faut enfin signaler ue la fin du règne est caractérisée par une accentuation de l#emprise religieuse"

à l#e2emple du roi, sous l#influence de Madame de Maintenon, la 1our s#efforce de donner l#image d#une piété du

moins apparente!

1e siècle voit également na;tre une uerelle entre deu2 idéologies à l#intérieur m$me du1at.olicisme!

Les (ansénistes et les (ésuites. es ésuites constituent un ordre fondé en *4+N par l#3spagnol

Ignace de oyola et fonctionnant de manière uasiment militaire! 8 1om%attants de la foi :, ils sont %ien

implantés en Erance! es ansénistes doivent leur nom à l#év$ue ansen, auteur de l# #ugustinus /*K+N0, o il

e2pose ses t.éories sur la foi, t.éories .éritées de saint Augustin! es deu2 groupes s#opposent sur des uestions

de dogme!<our les ansénistes, l#.omme, corrompu par le péc.é originel, n#est pas à m$me d#assurer seul son

salut! Il doit pour cela faire partie de ceu2 à ui (ieu accorde sa grGce et ui sont 8 prédestinés :! <our les

ésuites, au contraire, tout croyant peut espérer le salut s#il mène une vie c.rétienne, respecte les sacrements et les

enseignements de la religion! (ans la société, cette dou%le idéologie se traduit, c.eL les ansénistes, par une vieaustère et retirée, comme celle de leurs 8 solitaires :, installés à <ort-Royal des 1.amps! es ésuites, eu2, vivent,

de fa=on moins rude! es ansénistes leur reproc.ent de pratiuer la 8 casuistiue : ui consiste à adapter lesrègles morales et religieuses au2 différents 8 cas : de conscience individuels, sans se soumettre au2 impératifs

générau2!

Ci les ésuites sont proc.es du roi, les ansénistes sont accusés par le pouvoir royal de représenter une

force dans l#3tat" condamnés par le pape en *K45, ils sont d#a%ord e2communiés puis c.assés de <ort-Royal des

1.amps en *@*5 par le pouvoir royal! #a%%aye est détruite sur ordre de ouis XIV!

La littérature. #influence du ansénisme se fait sentir dans la deu2ième moitié du siècle" elle est au

centre des Pensées de <ascal, ui montre l#.omme victime de sa nature déc.ue! On la trouve dans l#7uvre de

racine, ui fut élève à <ort-Royal! Ces personnages, conscients de leur fai%lesse, ressentent un profond sentiment

*4



de culpa%ilité! a vision pessimiste de l#.omme selon a ruyère et a Roc.efoucauld doit %eaucoup à ce

courant Danséniste! <ar ailleurs, Molière se fait l#éc.o de l#importance de la religion" son 6artuffe est un fau2

dévot intéressé et .ypocrite! (on uan, comme les i%ertins, proclame son at.éisme et sa croyance en une

conception rationaliste et matérialiste du monde! #intolérance à l#égard des <rotestants est analysée par Caint-

Cimon! Mais il faudra attendre le siècle suivant pour ue s#e2prime une vérita%le et profonde remise en cause dela religion!

Le )lassicisme

es écrivains de la génération de *KKN" Molière, a Eontaine, RacineH, sont %ien différents par leur

personnalité et leur 7uvre! <ourtant la postérité les a rassem%lés sous le terme commun de 8 1lassiues :,

considérant u#il y avait entre eu2 une parenté de goPt et d#inspiration, l#illustration d#un m$me idéal! 1es

constantes et ces tendances, communes à cette période du XVII-ème siècle, constituent ce ue l#on appelle le

)lassicisme! M$me si la notion est difficile à définir, le 1lassicisme possède des caractéristiues précises! 3n

relation avec le rayonnement de la monarc.ie a%solue, il impose à la fois une conception de l#art et un idéal

.umain!

*n idéal esthétique. #art classiue puise son inspiration dans des références et des modèles! A partir

de là s#éla%ore une doctrine ui conditionne à la fois les suDets et l#écriture!

L’imitation des +nciens. es références à l#Antiuité a%ondent dans l#art classiue, la connaissancede la myt.ologie, de la littérature grecue et latine formant la culture de tous les lettrés du XVII-ème siècle! es

emprunts et m$me l#imitation ne sont pas considérés comme une preuve de fai%lesse ou de pauvreté d#inspiration!

a Eontaine ne se cac.e pas d#avoir imité 3sope, ni Racine d#avoir suivi 3uripide et Cénèue! 1ette imitation est

au contraire pour eu2 une garantie de perfection! 1ar l#Antiuité est un modèle! es Anciens ont laissé des 7uvresui ont franc.i les siècles! 1ette capacité à durer est, au2 yeu2 des 1lassiue, la marue de l#e2cellence! Il faut

donc suivre les Anciens pour construire des 7uvres ui puissent s#imposer à leur tour! 1et idéal est.étiue

s#accorde avec l#am%ition monarc.iue" ue la langue fran=aise produise des c.efs-d#7uvre dignes de la grande

tradition antiue! Mais pour faire 7uvre dura%le, le 1lassicisme doit viser l#éternel et l#universel!

Le souci de l’universel. a société du XVII-ème siècle repose sur la tradition! 3lle fait triomp.er

l#ordre et croit à l#e2istence d#une vérité et de valeurs permanents! #.omme, pense-t-on, est immua%le! es

7uvres classiues e2priment cette conception! M$me lorsu#elles parlent du présent, elles dépassent le cadre

.istoriue pour peindre, derrière l#.omme de *KKN, l#Fomme éternel! <lus ue l#individu, c#est la nature .umaineui intéresse les classiues! es Caractères de a ruyère, par e2emple, présentent %ien des portraits précis, mais

c#est touDours un type .umain ui s#en dégage! 32primant ce désir de l#universel, le style classiue reDette le

particulier! Il n#utilise pas un voca%ulaire concret& la langue a été 8 épurée : des mots réalistes ou spécialisés

u#aimaient la Renaissance et le aroue! a description et le portrait particulièrement sont asseL rares dans les

7uvres classiues! On rec.erc.e ce ui est e2emplaire plutt ue ce ui est original!

<our atteindre cette universalité, l#art classiue suit la voie de la conformité à la raison!L’autorité de la raison. a raison étant une faculté commune à tous les .ommes, on doit se fier

scrupuleusement à elle dans le domaine est.étiue! es 1lassiues entendent par le mot raison le %on sens,

partagé par le plus grand nom%re! e %on sens impose ue l#on ne s#écarte pas de ce ui peut $tre normalement

accepté par l#esprit! #ordre est un des impératifs fondamentau2 de la raison! oileau l#impose grGce à son #rt poétique.

a raison impose aussi ue l#on suive des principes ui ont déDà fait leurs preuves! es règles sont laforme strictement codifiée de ces principes! 3lles s#imposent avec rigueur dans le t.éGtre et représentent des

contraintes! Mais pour l#esprit classiue, elles sont fondées sur la raison! <ar e2emple, la règle des unités est

%onne parce u#elle est conforme au %on sens" une action simple dans un lieu uniue et en un temps limité

s#accorde logiuement au2 conditions de la représentation t.éGtrale! 3n m$me temps u#à un %esoin de rigueur,

elles répondent à un souci de vraisem%lance!

La vraisem#lance et les #ienséances. C#interrogeant sur le pro%lème de la vérité dans l#art, les

1lassiues répondent en c.oisissant di viser avant tout la vraisem%lance! Celon ce principe, l#art consiste à

représenter non pas ce ui e2iste réellement, mais ce ue la plupart des .ommes admettent comme conforme à la

*K



vérité! a vraisem%lance montre les c.oses comme elles doivent $tre, c#est-à-dire selon l#idée ue l#on se fait du

vrai! Racine par souci de la vraisem%lance écrit dans la <réface de Phèdre u#il a pris soin d#atténuer le caractère

8 odieu2 : du personnage de <.èdre, Dugeant ue la calomnie avait uelue c.ose de trop %as et de trop noir pour

la mettre dans la %ouc.e d#une princesse!

3n adaptant ainsi le propos à l#image ue l#on peut avoir d#une .éro'ne no%le, Racine respecteégalement un autre impératif du 1lassicisme" la %ienséance! 1e mot désigne 8 ce ui convient :, ce ui est %ien

adapté au personnage, au2 circonstances! e 1lassicisme reDette l#e2cès, le 8 monstrueu2 : ui plaisait auaroue! Mais la %ienséance est aussi la décence, le %on goPt! Au nom de ce respect, on ne montre pas au t.éGtre

des personnages ui se %attent ou ui mangent, par e2emple!

es composantes de l#idéal classiue étant indissocia%lement liées à leur e2pression, l#écriture

classiue manifeste ce m$me souci de la clarté et du %on ton! #écrivain classiue réprouve les mots 8 %as :,

ridiculise, comme le fait Molière, les e2agérations de la <réciosité, les métap.ores o%scures des mauvais poètes

ou le 8 Dargon : des fau2 savants, condamne l#emp.ase et l#outrance! e 1lassicisme est un art de la mesure!

Mais cet idéal artistiue est aussi une morale sociale! Jé dans un monde d#ordre, recevant l#empreinte

d#une société policée, le 1lassicisme fa=onne à son tour un .omme à son image!*n idéal humain. e 1lassicisme s#incarne dans un type .umain, l#.onn$te .omme, ui possède

toutes les ualités ue demande cette époue à un .omme du monde, à un .omme de cour!

L’honn,te homme. On donne ce nom au XVII-ème siècle à celui ui sait faire preuve de mesure ou

de retenue! (ans ses idées, l#.onn$te .omme se montre tolérant! <armi les personnages de Molière, il est celui uiadopte des positions conciliantes et raisonna%les face au2 8 e2trémistes :, o%sédés par leurs passions ridicules,

leur vanité et leur colère! #.onn$te .omme est aussi un .omme ouvert, curieu2 d#esprit, savant parfois mais sans

faire étalage de ses connaissances! Il sait s#adapter au2 circonstances et au milieu o il se trouve! (ans son

comportement social, il est agréa%le, poli, raffiné dans ses manières, capa%le de se dominer! Il pratiue l#art de laconversation avec délicatesse!

L’art de plaire. 1#est à ce talent ue l#on Duge l#.omme du monde! <laire impose ue l#on sac.e $tre

profond tout en divertissant! a Eontaine par e2emple instruit ses lecteurs mais sa morale passe par l#agrément de

la fa%le! Il faut surtout éviter d#$tre ennuyeu2" les Lettres de Mme de Cévigné e2priment par toutes les ressources

de l#écriture ce souci de ne pas peser et ce désir de plaire!

3n matière d#art et de goPt, plaire est le vrai critère! es écrivains en font le seul Duge de leur 7uvre!

Ci une pièce a plu, c#est u#elle est %onne! es pédants et les doctes croient ue l#art est dans les règles& l#écrivain

classiue leur répond, comme Molière, ue la grande règle de toutes les règles est de plaire, ou comme Racineue la principale règle est de plaire et de touc.er" toutes les autres ne sont faites ue pour parvenir à cette

première!

On voit ici ue les ualités .umaines et la morale sociale reDoignent les am%itions artistiues et les

formes m$me de l#art! 1#est ue le 1lassicisme forme un tout! 1eci e2pliue ue le mot de 8 classiue : ait un

emploi et une signification très larges! 3n effet, %ien ue le 1lassicisme soit le reflet d#un état politiue et social

très précis, il dépasse ces limites .istoriues et renvoie à une valeur %eaucoup plus générale! (ès le XVII-èmesiècle, on désigne par 8 classiue : ce ui constitue par ses ualités une référence à suivre! 3st classiue ce ui est

8 digne d#$tre enseigné dans les classes :, ce ui mérite d#$tre 8 pris pour modèle :! AuDourd#.ui, le mot, appliué

à toutes sortes de domaines, sert à ualifier un idéal d#ordre, de rigueur, de clarté et de so%riété, et des 7uvres

capa%les de survivre au2 variations des modes! a notion s#est étendue, à partir des idéau2 u#avaient incarnés lesécrivains de la génération de *KKN! On dit ainsi, au XX-ème siècle, en parlant de )ide ou de Radiguet, u#ils ont

une écriture classiue parce u#elle présente ces m$mes ualités!

Le XVIII-ème siècle. Repères historiques et culturels

e XVIII-ème siècle s#ouvre sur la fin du règne de ouis XIV" monarue a%solu, le Roi-Coleil incarne

le pouvoir politiue et religieu2! M$me si son prestige est un peu diminué par la longueur du règne, sa personne

inspire le respect, il est presue divinisé! )arant des institutions, il est uasiment intouc.a%le! 3n *@>?, pourtant,

ouis XVI, ui est porteur des m$mes valeurs, est emprisonné, ce ui serait apparu au dé%ut du siècle comme un

vérita%le crime! <is, uelues mois après, condamné à mort par une assem%lée révolutionnaire, il est guillotiné!

*@



3n mois d#un siècle, les certitudes et les traditions ont ainsi %asculé, sous la poussée d#une contestation

progressivement plus violente et plus affirmée! a Révolution de *@> est issue de ce mouvement auuel les

découvertes, la réfle2ion p.ilosop.iue et politiue, la littérature elle-m$me, sous toutes ses formes, ont très

largement contri%ué! e Ciècle des umières doit son nom à ces 8 lumières : de l#esprit ui se sont donné pour

mission d#éclairer les esprits!Les grandes étapes du siècle. "in du règne de Louis XIV /01-213. e long règne de ouis XIV

/4+ ans0 est assom%ri sur la fin par l#austérité et la dévotion de la 1our et par la Révocation de l#3dit de Jantes/*K40, ui contraint les <rotestants à s#e2iler! e pouvoir est affai%li par des guerres coPteuses et des défaites! a

situation économiue est difficile" les menaces de famine, le terri%le .iver de *@N> accroissent le nom%re des

misères tandis ue s#édifient d#immenses fortunes! 1onscients d#inégalités criantes, certains écrivains, comme a

ruyère, les prennent pour ci%les de leurs critiues!

La Régence 21-2453. ouis XV étant trop Deune pour gouverner, la régence est assurée par

<.ilippe d#Orléans! 1ette période se caractérise par un mouvement de li%éralisation" la rigueur des premières

années du siècle est remplacée par les plaisirs, le goPt du lu2e, la li%erté des m7urs, l#impiété et le li%ertinage!

<our réta%lir les finances du royaume, le contrleur général a invente le 8 %illet de %anue : et émet des

emprunts! Mais le système se solde par une faillite ui conduit %ien des souscripteurs à la ruine! e climat général

est celui de l#insta%ilité, ce ue traduisent certaines pièces de t.éGtre et certains romans" on commence à

s#interroger sur la solidité et sur la valeur des traditions!

Le règne de Louis XV 245-2263! Il s#ouvre sur de grands espoirs! (es réformes favorisent lecommerce et permettent l#enric.issement de la Erance! Avec ?4 millions de suDets, le royaume de Erance est le

plus peuplé d#3urope occidentale! Mais cette prospérité s#accompagne de trou%les politiues! A l#intérieur, ce sont

les parlements ui contestent le pouvoir! A l#e2térieur, les défaites militaires de la guerre de Cept ans /*@4K-*@K50

font perdre à la Erance ses colonies des Indes et du 1anada /*@K50! es fastes de la 1our et le rayonnement de laculture fran=aise à l#étranger ne cac.ent pas les crises intérieures" contestation et difficultés politiues!

Le règne de Louis XVI *@@+-*@>?0! e nouveau roi c.oisit de %ons ministres, ui tentent de

développer l#économie et de réta%lir les finances! Mais il les renvoie sous la pression de la no%lesse avant u#ils

aient eu le temps d#accomplir leur 7uvre! e proDet d#éta%lir l#égalité devant l#impt suscite la révolte des no%les

de ro%e et des parlements ui e2igent la convocation des 3tats générau2! e roi cède! a %ourgeoisie, représentée

par les députés du 6iers 3tat, profite de cette réunion de *@> pour faire entendre ses revendications et s#opposer

au2 privilèges de la no%lesse! 1e mécontentement trouve un éc.o particulièrement vif dans le peuple acca%lé

d#impts et, dans ces années noires, appauvri encore par la crise économiue et menacé de famine!La Révolution fran7aise 208-2883. a dynamiue mise en route par le rassem%lement des 3tats

générau2 conduit à des actes de li%erté fondamentau2" prise de la astille, sym%ole de l#Ancien Régime /*+ Duillet

*@>0, a%olition des privilèges /+ aoPt0, (éclaration des (roits de l#.omme et du citoyen /?K aoPt0, a%olition de la

monarc.ie et proclamation de la Répu%liue /?* septem%re *@>?0! 1ependant ces conu$tes sont menacées par la

guerre ue mènent les armées étrangères /Autric.e, <russe, Angleterre0 soutenues par les aristocrates fran=ais

e2ilés /8 l#armée des princes :0! e )ouvernement révolutionnaire prend des mesures d#e2ception ui conduisentà une dictature de Calut <u%lic et à la 6erreur /*@>50! 1elui ui en est l#instigateur, Ro%espierre, est renversé par

des éléments plus modérés /*@>+0! 3n *@>4, le (irectoire poursuit la guerre e2térieure! es victoires u#y

remporte le général onaparte le conduisent au pouvoir grGce au coup d#3tat du * rumaire *@>>!

9ermanences et survivances. Ciècle de %ouleversements, le XVIII-ème siècle conserve un .éritageui se maintient tout en étant per=u comme arc.a'ue et inDuste!

L’a#solutisme. e roi est monarue a%solu, de droit divin! 1es ualificatifs signifient u#il ne détientsa puissance ue de (ieu et n#a de comptes à rendre u#à (ieu! Venu au pouvoir de manière .éréditaire, il

concentre les pouvoirs /législatif, e2écutif et Dudiciaire0! Responsa%le des lois et de leur application, il est le Duge

supr$me et peut, par simple 8 lettre de cac.et :, ordonner l#emprisonnement ou l#e2il d#un de ses suDets! Il se

trouve au sommet d#une structure politiue ui fait de lui le seul ma;tre de ses décisions, sans comptes à rendre à

un peuple ui ne l#a pas c.oisi!

Le pouvoir de l’!glise. #institution religieuse constitue un vérita%le 8 état dans l#état :, force dont le

roi doit tenir compte! Bne partie du clergé constitue une classe privilégiée, ui possède des %iens fonciers /*N pour

cent du sol0, ne paie pas d#impts mais en per=oit /la d;me, ui représente *N pour cent des récoltes0! 1e .aut

*



clergé assimila%le à la no%lesse pour ses privilèges, vit lu2ueusement à la 1our et %énéficie de privilèges peu en

rapport avec la vocation de pauvreté ui émane de l#3vangile! <armi les ordres ecclésiastiues, les ésuites, c.eL

ui se recrutent les confesseurs des rois, sont les gardiens d#une tradition ui s#oppose à l#esprit nouveau! eurs

uerelles avec les p.ilosop.es, notamment Voltaire, animent la vie intellectuelle! Ils sont aussi en conflit avec les

ansénistes, plus ouverts, eu2, au renouvellement de la pensée!(e manière générale, l#3glise se manifeste par son intolérance! e fait ue le 1at.olicisme soit

religion d#3tat conduit à l#e2clusion des <rotestants et à l#élimination de ceu2 ui affic.ent leur incroyance" lacondamnation à mort du Deune c.evalier de a arre, en *@KK, ou du <rotestant 1alas, en *@K5, en sont des

e2emples révélateurs!

Les inégalités sociales! es trois ordres ui composent la société fran=aise sont très inégau2 en

nom%re et en ric.esse! e clergé /*5NNNN personnes environ0 et la no%lesse /5NNNNN0 sont des privilégiés! e 6iers

3tat /?+ millions de personnes0 regroupe les ouvriers, les paysans et les %ourgeois, séparés par de nom%reuses

disparités de condition! 1#est à cet 8 ordre : u#appartiennent de nom%reu2 écrivains /Voltaire, (iderot,

RousseauH0, ui souffrent des inégalités et les dénoncent!

Les entraves la li#erté! 3lles sont de plus en plus supportées! Il s#agit de la censure politiue ou

religieuse ui interdit les ouvrages, les condamne au %Pc.er, comme ce fut le cas pour l# (nc6clopédie en *@4*, et

pousse les écrivains engagés à faire pu%lier leurs 7uvres à l#étranger /les Lettres persanes à Amsterdam en *@?*0!

3u2-m$mes ne sont pas à l#a%ri" Voltaire doit s#e2iler, (iderot est enfermé à Vincennes en *@+>! a condition

d#.omme de ettres contestataire est remplie d#insécurité et de dangers! 6ous ceu2 ui s#opposent à la religion oula refusent sont également privés de li%erté, parfois de la vie au terme de procès au cours desuels on n#.ésite pas

à recourir à la uestion /la torture0 comme ce fut le cas pour 1alas et le c.evalier de a arre!

Les ferments nouveau'! Eace au poids des traditions, à l#ordre éta%li, au principe d#autorité, se

développent, en réaction, des mouvements de contestation! Ils sont animés par ceu2 ue l#on appelle les8 p.ilosop.es :, dont le portrait est tracé dans l# (nc6clopédie" et servis par les mutations sociales, scientifiues et

économiues!

L’esprit philosophique! Il se nourrit de découvertes faites au cours de nom%reu2 voyages à l#étranger

et de comparaisons! Il repose sur la volonté de faire dispara;tre les préDugés et les conformismes" ce n#est pas

parce u#une institution e2iste depuis des siècles u#elle est %onne! #e2emple anglais a montré ue l#on pouvait

passer de la monarc.ie a%solue à la monarc.ie parlementaire! a réfle2ion, consolidée par l#esprit dit

8 d#e2amen :, conduit à faire intervenir la raison et la logiue au détriment des croyances et des idées toutes

faites! 1e travail, mené dans différents genres littéraires /littérature épistolaire, dictionnaires, contes, pamp.lets0,modifie les fa=ons de penser et sape peu à peu les certitudes solidement ancrées! #ar%itraire politiue et religieu2

se trouve ainsi fortement contesté!L’essor de la #ourgeoisie! es mouvements contestataires, émanant le plus souvent de %ourgeois

éclairés, comme Voltaire, (iderot, Rousseau, sont servis par le développement d#une classe ui participe

largement à l#économie du pays! 1ommer=ants, artisans, détenteurs de c.arges ressentent douloureusement d#$tre

écartés, car non no%les, des affaires de l#3tat! (es romans comme Le Pa6san parvenu de Marivau2, des piècescomme Le :ariage de ;igaro /*@+0 opposent le dynamisme des roturiers à l#inaction de ceu2 ui se sont

seulement 8 donné la peine de na;tre :! a littérature se fait ici le miroir non seulement des préoccupations

sociales mais d#un %ouleversement économiue!

La foi dans le progrès! Il faut aDouter enfin l#importance du progrès et l#espoir u#il suscite! (ans lalutte contre toutes les formes d#o%scurantisme et de superstitions, les sciences Douent un rle important et la

diffusion du savoir est per=ue comme la %ase m$me de toutes les transformations! # (nc6clopédie est, sur ce plan,l#ouvrage maDeur du siècle! Comme des connaissances de l#époue, elle se veut 7uvre de vulgarisation et de

formation de l#esprit! 3lle fait conna;tre les découvertes de avoisier! 3lle e2ploite, aussi %ien sur le plan

géograp.iue et .istoriue ue sur celui de la réfle2ion .umaniste et et.nologiue, les résultats des voyages /ceu2

de ougainville, de 1ooW, de a <érouse0! 3lle fait conna;tre également par ses planc.es de dessins le

fonctionnement des mac.ines, mettant à l#.onneur les métiers manuels et le perfectionnement des tec.niues!

e XVIII-ème siècle se révèle ainsi comme le siècle des confluences" esprit nouveau et tradition,

contraintes et aspiration à la li%erté, essor économiue et frein des préDugés! #e2traordinaire confiance accordée à

l#esprit fait de cette époue le cadre d#un nouvel .umanisme dont le 8 p.ilosop.e : est à la fois acteur, témoin et

*>



reflet! (es événements révolutionnaires ui en maruent les di2 dernières années émerge une organisation

nouvelle" ses difficultés d#implantation, les sou%resauts de la fin du siècle, soulignent la difficulté de passer d#un

ordre traditionnel résultant de plusieurs siècles de centralisation à des innovations politiues dont les plus

défavorisés, parmi la population, ne seront pas les %énéficiaires!

L’esprit de contestation. (ès la fin du règne de ouis XIV, na;t une contestation ui s#attaue àtoutes les institutions! 3lle prolonge un dé%at ouvert à la fin du siècle précédent! 3lle se trouve également facilitée

par le cosmopolitisme am%iant, les voyages! a relativité du Dugement est un élément fondamental de la nouvellefa=on de penser!

Les +nciens et les ;odernes. es vingt dernières années du XVII-ème siècle ont vu s#affronter deu2

tendances et le dé%at se poursuit au dé%ut du XVIII-ème! (#un cté, les partisans du progrès, de l#innovation en

matière de création artistiue, les Modernes, prnent une indépendance dans l#invention, et un esprit tourné vers

l#avenir, ouvert, progressiste! Eontenelle, <errault, Eénelon, ayle sont les c.efs de file du groupe! 3n face d#eu2,

les Anciens, parmi lesuels oileau et a Eontaine revendiuent une stricte imitation de l#Antiuité! a mise à

Dour de l#esprit nouveau, et l#ampleur de la uerelle soulignent un c.angement important dans les mentalités!

#esprit d#e2amen, la volonté de faire intervenir la raison, le refus de la tradition et du principe d#autorité

maruent l#e2istence d#une contestation sous-Dacente! e terrain est préparé pour ceu2 ui vont déli%érément

s#attauer au2 croyances, et au2 institutions, ne les considérant pas comme %onnes simplement parce u#elles

e2istent depuis des siècles!

*n conte'te de li#éralisation. 1e dé%at trouve son prolongement dans un conte2te nouveau,favora%le à la contestation! 3n effet, la mort de ouis XIV est suivie d#une Régence, celle de <.ilippe d#Orléans!

A l#austérité de la fin du règne succède alors une période de li%éralisation" la vie mondaine se développe, avec

tous les e2cès du li%ertinage! On aime les plaisirs, l#argent, les f$tes, ce dont se font l#éc.o les 7uvres

romanesues et t.éGtrales de l#époue, celles de esage, l#A%%é <révost, ou Marivau2! M$me s#il faut touDourscraindre la censure et les interdictions, la contestation, surtout si elle prend une forme %rillante, re=oit un %on

accueil du pu%lic! es Lettres persanes /*@?*0 connaissent un immense succès" on apprécie la forme, celle du

roman épistolaire, et l#esprit frondeur, faussement na'f de ces <ersans ui ne sont autres ue Montesuieu! 1e

succès est d#ailleurs favorisé par la découverte du 8 regard étranger :!

L’importance du cosmopolitisme. e développement du commerce et des empires coloniau2 Doue

un rle important dans la multiplication des voyages et des récits ui les accompagnent! #Orient est à la mode

depuis les voyages de 1.ardin, de ernier et de 6avernier" les voyageurs découvrent et font conna;tre des m7urs

et des institutions différentes, ce ui suscite la réfle2ion comparative et les Dugements critiues! 1#est sur ce principe ue reposent les Lettres persanes" d#une part, certains contes de Voltaire, d#autre part! ouant sur les

différences, ces te2tes déconcertent et font réfléc.ir, comme avaient pu le faire, deu2 siècles plus tt, des e2traits

des 3ssais de Montaigne consacrés au2 8 canni%ales :!

a convergence de trois facteurs" l#esprit nouveau, le cosmopolitisme et la li%éralisation favorise le

développement d#une contestation ui prend de l#ampleur et définit mieu2 ses 8 ci%les :!

Les ci#les et les mo$ens. 1e sont d#a%ord les superstitions et les préDugés ui sont visés par lesnouveau2 penseurs, les p.ilosop.es" avec une ironie plaisante pour le lecteur mais sévère pour les victimes, ils

dénoncent les modes de pensée sclérosés, les fau2 miracles, les Dugements sans fondement! Ils s#attauent aussi au

fanatisme et à l#intolérance, ui conduit au %Pc.er ou impose la 8 uestion :! 1e sont enfin les inDustices et les

inégalités u#ils mettent en relief! #esclavage, les privilèges, la torture, les emprisonnements a%usifs font partiede la longue liste d#institutions dénoncées comme indignes d#une société civilisée!

(ans cet o%Dectif, tous les moyens sont %ons" les p.ilosop.es transforment la littérature en 8 mac.inede guerre :! es dictionnaires instruisent tout en contestant, parfois très violemment, comme le font

l# (nc6clopédie ou le &ictionnaire philosophique< les pamp.lets attauent directement, avec une ironie

dévastatrice! es contes p.ilosop.iues utilisent le récit pour dénoncer& les lettres font intervenir de fau2

épistoliers au regard très critiue! 3n m$me temps cette littérature engagée et contestataire est constructive" elle

propose des idées, des aménagements, des réformes! e déisme, le despotisme éclairé, ou la monarc.ie

parlementaire, la séparation des pouvoirs font partie des innovations envisagées! es p.ilosop.es contestent pour

améliorer et agissent!

?N



Le renouveau des genres. #évolution des mentalités et du goPt entra;ne la naissance ou le

renouveau de genres littéraires ui correspondent mieu2 à la sensi%ilité du temps! e roman se développe en

fonction d#un lectorat %ourgeois& le t.éGtre s#oriente vers de nouvelles directions! e courant sensi%le conduit à la

naissance de l#écriture auto%iograp.iue!

<es intér,ts nouveau'. e XVIII-ème siècle voit se développer une %ourgeoisie cultivée ui, de plusen plus, prend part à la vie intellectuelle! 1#est en particulier dans cette classe ue se recrutent de nom%reu2

p.ilosop.es! es lieu2 de culture tendent ainsi à se modifier! es salons, ui Douent un rle important dans lesdé%ats d#idées, n#appartiennent pas tous à l#aristocratie" à ceu2 de Mesdames de am%ert ou de 6encin, s#aDoute

celui de Madame )eoffrin! <ar ailleurs, on discute %eaucoup dans les clu%s et dans les cafés! e 8 <rocope :, le

8 1afé de la Régence : sont comme les galeries du <alais-Royal, décor du 5eveu de !ameau" des endroits o se

retrouvent penseurs et p.ilosop.es, artistes et contestataires!

a %ourgeoisie active constitue un lectorat intéressé par la vie et la représentation ui en est donnée

au t.éGtre ou dans les romans" ces deu2 genres se font les miroirs d#une société o pragmatisme et concret

l#emportent sur l#utopie et le r$ve!

Le renouvellement du roman. M$me s#il est encor considéré comme un genre secondaire, le roman

s#oriente, au XVIII-ème siècle, vers la peinture réaliste d#une société ui a conscience de ses c.angements!

Retra=ant les aventures de picaros /Deune gar=on sans fortune ui c.erc.e à s#élever par de %onnes ou de

mauvaises actions0 à la mode espagnole, il rapporte les tentatives d#interrogation et de réussite sociale du .éros

ui n#ont pas la c.ance de na;tre privilégiés! e règne de l#argent, le pouvoir pris par les financiers persuadent uela réussite est possi%le si l#on est malin et dé%rouillard! <lusieurs romans dits d#éducation sont porteurs de ce

message, ue les personnages principau2 soient des .ommes ou des femmes! 3n ce sens, le roman n#est pas à

séparer d#un message moral" on lui reconna;t encore souvent une valeur éducative!

Le renouvellement du thé=tre. e t.éGtre est un genre ui conna;t un grand succès m$me si lacondition des acteurs est touDours précaire" les 1omédiens fran=ais et les 1omédiens italiens contri%uent

largement à ce succès, faisant triomp.er la comédie! es spectacles populaires du t.éGtre de la foire /des tréteau2

en plein air et des farces pleines de Deu2 de mots0 sont très appréciés du pu%lic, ce ui provoue la Dalousie des

autres troupes!

a tragédie n#est plus guère à la mode, .ormis certains succès remportés par Voltaire! 1#est la

comédie ui plait, %ientt dou%lée par le drame %ourgeois inventé par (iderot! a première met en scène des

%ourgeois avides de réussite ou de %on.eur! es t.èmes sont empruntés à la vie sociale" critiue des financiers

c.eL esage, analyse des sentiments c.eL Marivau2, ui développe des intrigues psyc.ologiues comple2es ets#intéresse à l#amour confronté au2 conventions d#une société en évolution! 9uelues années avant la Révolution,

eaumarc.ais fait de la comédie un instrument de critiue des privilèges de la no%lesse! e drame s#intéresse, lui,

au2 pro%lèmes professionnels et familiau2! Il répond, selon (iderot, à des principes morau2 stricts et c#est

pro%a%lement la raison de son éc.ec!

L’auto#iographie. #aspect 8 p.ilosop.iue : du XVIII-ème siècle se dou%le d#un aspect sensi%le

ui privilégie l#analyse des sentiments, des émotions, des états d#Gme! <ercepti%le dans certains romans et dans let.éGtre de Marivau2, ce courant trouve une e2pression privilégiée dans l#auto%iograp.ie et met en relief

l#importance attac.ée à l#individu! #7uvre de !-! Rousseau souligne l#intér$t porté à la vie intérieure, à la

mémoire, au2 années de formation dans la vie d#un $tre! e retour à l#enfance et à l#adolescence, dans le cadre

d#une analyse psyc.ologiue fouillée, constitue une nouveauté dont s#inspirera 1.ateau%riand! e rapproc.ementdes domaines de la morale et de la psyc.ologie est également un élément novateur! a littérature du XVIII-ème

siècle, ue l#on pourrait parfois Duger trop engagée et didactiue s#enric.it ici de données ui annoncent leRomantisme par l#importance accordée au 8 moi :, à la sensi%ilité, à la vie intérieure!

La philosophie des Lumières

#e2pression 8 p.ilosop.ie des umières : comporte deu2 termes clés ui caractérisent un aspect

essentiel du XVIII-ème siècle" le mot umières souligne l#importance accordée à l#esprit, à la capacité

8 éclairante : de la raison! e mot p.ilosop.ie met l#accent sur un idéal .umain!

?*



Les Lumières. <ar un Deu de connotations positives, ce terme s#oppose à l#idée d#o%scurité" la

lumière éclaire, guide! 3lle suggère l#idée de c.eminement vers une forme de vérité! 3lle convient

particulièrement %ien à la démarc.e u#illustrent les 7uvres de cette époue!

La clarté de l’o#servation. es écrivains du XVIII-ème siècle o%servent un état social, politiue et

religieu2 ui leur parait contesta%le! 1#est à partir d#une sorte 8 d#état des lieu2 : méticuleu2 u#ils engagent leurscritiues! #esprit d#e2amen est à la %ase de leur démarc.e" analyse de la royauté par Montesuieu dans L’(sprit

des lois /*@+0 et par Voltaire dans les Lettres philosophiques" par (iderot dans l# (nc6clopédie. es p.énomènessociau2 sont également o%servés de près" inégalités dénoncées par Rousseau, privilèges critiués par

eaumarc.ais! a religion n#éc.appe pas non plus à cet esprit d#analyse" le pouvoir religieu2 du roi, les

manifestations de l#intolérance, le pouvoir du pape sont envisagés de manière mét.odiue avec la volonté de ne

laisser dans l#om%re aucune entrave à la li%erté!

La clarté du raisonnement. (e l#o%servation, on passe facilement, par une mét.ode e2périmentale,

à la décomposition des p.énomènes! Il y a uelue c.ose de pédagogiue dans les te2tes du XVIII-ème siècle,

dans la mesure o la volonté de leurs auteurs est non seulement de faire conna;tre, mais aussi de faire réfléc.ir!

(es Lettres persanes à l# (nc6clopédie" en passant par les contes p.ilosop.iues, le parcours révèle une constante

orientation didactiue! a logiue figure dans la structure des te2tes /énoncés d#une t.èse et argumentation

déductive0, dans la présence des articulations du discours, dans une r.étoriue persuasive ui fait appel à l#esprit!

1e mode de raisonnement est tout à fait percepti%le dans le te2te de Eontenelle! Il est mis en action dans l#e2trait

de =adig ui montre comment la déduction à partir de l#o%servation conduit à la vérité et s#oppose à la fragilitédes impressions et des croyances!

Le refus des > ?ones d’om#re @. a volonté d#éclaircissement s#oppose à l#o%scurité des modes de

pensée peu rigoureu2, au2uels appartiennent les croyances irrationnelles, les préDugés, les superstitions et

certaines traditions! Il est ainsi montré ue l#opinion d#une foule n#est pas nécessairement la vérité, uel#apparence n#est pas touDours crédi%le, ue ce ui e2iste depuis longtemps n#est pas nécessairement le meilleur!

Ainsi, comment accepter un fonctionnement monarc.iue ui n#a d#autre Dustification ue la notion de 8 droit

divin : et l#.éréditéU 1omment souscrire à un ordre social dans leuel la plus grande partie des %iens et des

pouvoirs se trouve entre les mains d#un petit nom%re, tandis ue les vérita%les artisans du progrès, du

développement économiue ont un rle secondaireU 1es refus caractérisent un esprit et une littérature dont les

représentants sont ceu2 ue l#on appelle les p.ilosop.es!

Les philosophes. Féritier et continuateur de l#.umanisme de la Renaissance et de l#.onn$te .omme

du XVII-ème siècle, le p.ilosop.e se définit, dans l# (nc6clopédie" comme celui 3 qui rien de ce qui est humainn’est étranger. /a p.rase est empruntée à l#écrivain latin 6érence /*>+-*4> av! !-1!0 <enseur, il appliue un

esprit clair et rigoureu2 à l#analyse critiue de ce ui l#entoure, sans e2ception" comportements, croyances,

connaissances, fonctionnements politiues, sociau2 et religieu2! Il est déterminé par la raison, considérée comme

la faculté de réfléc.ir et de Duger, mais également comme la garante du 8 raisonna%le :! Censi%le et imaginatif, il

sait faire la part de ce ui relève de la sensi%ilité et de la pensée, mettant parfois la première au service de la

seconde lorsu#il c.erc.e à convaincre et à émouvoir! Installé dans son temps, il est un $tre socia%le, pleind#.umanité, au service de ses sem%la%les! 1#est pouruoi il est aussi un .omme engagé capa%le de prendre des

risues et d#affronter des dangers" censure, emprisonnement, e2il, destruction de son 7uvre! 1#est ce ui est arrivé

à Voltaire /condamnation à la astille et e2il0, à (iderot /emprisonnement, condamnation de l# (nc6clopédie/.

Mais le p.ilosop.e conteste pour mieu2 reconstruire! 4onn>te homme qui veut plaire et se rendre utile /e2trait del#article 8 <.ilosop.e : de l# (nc6clopédie/, il veut apporter un message ui permette de remplacer le fanatisme, la

superstition et l#ar%itraire par une organisation Duste, rationnelle et raisonna%le, avec le souci constant de l#$tre.umain dans son conte2te social!

Le XIX-ème siècle. Repères historiques et culturels

Issu de la Révolution, le XIX-ème siècle témoigne autant de ses éc.ecs ue de ses aspirations! Il faut

en effet l#effondrement, dans la violence, de plusieurs régimes successifs pour ue s#installent, après *@*, la

Répu%liue et les valeurs de *@>! <arallèlement, les découvertes scientifiues et leur applications créent les

conditions d#un développement économiue et industriel intense! Mais tandis ue le <ositivisme voit dans la

??



science l#e2plication du monde et le secret du %on.eur, le progrès révèle ses corollaires désastreu2" accroissement

de l#e2ode rural, développement d#un prolétariat esclave du mac.inisme et victime du li%éralisme économiue!

<ourtant, malgré le travail des enfants et l#e2istence des 8 miséra%les :, l#instruction touc.e une population plus

nom%reuse, le livre se répand, le niveau culturel s#améliore! (e sorte ue, si l#on considère le XIX-ème siècle

comme celui des révolutions /politiue et industrielle0, il faut le voir aussi comme celui des parado2es et descontrastes, avec cette caractéristiue particulière" une remarua%le co'ncidence entre l#évolution .istoriue et les

courants culturels! 1ette co'ncidence met en relief leurs nom%reuses interactions! amais encore, peut-$tre, lalittérature et les arts n#auront été à ce point le reflet des mentalités et des sensi%ilités!

Les articulations historiques. Le 9remier !mpire 0A6-013. e siècle commence alors ue

onaparte, premier consul, s#appr$te à devenir Japoléon I-er /le Cacre a lieu le ? décem%re *N+0, et à engager la

Erance dans une dou%le politiue d#organisation intérieure et de conu$tes e2térieures! es images de .éros

couverts de gloire peuplent les r$ves des Deunes gens nés 8 avec le siècle :, tandis ue se crée, déDà, le myt.e

napoléonien!

L’effondrement de l’!mpire 013. #épopée s#ac.ève à aterloo, le * Duin **4, face à la

coalition anglo-prusienne! Avec l#e2il de l#3mpereur disparaissent les am%itions de toute une Deunesse à lauelle

la Restauration n#apporte ue tristesse et conformisme!

La RestaurationB Louis XVIII et )harles X 01-05A3. a c.ute de Japoléon fait revenir la

monarc.ie! ouis XVIII règne de **4 à *?+! 1.arles X lui succède, mais le conte2te et les mentalités ont

c.angé! On ne peut revenir à l#Ancien Régime! es incertitudes politiues, les revendications li%ertairesconduisent au2 Dournées révolutionnaires de *5N!

Les Crois Dlorieuses 05A3 et la ;onarchie de (uillet. 6rois Dournées de révolte et de %arricades

soulèvent <aris en Duillet *5N et mettent fin au règne de 1.arles X! Mais la monarc.ie demeure" ouis-<.ilippe

monte sur le trne pour * ans et s#ouvre alors le règne des %anuiers et des %ourgeois! e mot d#ordre8 3nric.isseL-vous : révèle autant une volonté de progrès u#un rempli sur la réussite individuelle! a Monarc.ie

de uillet, dite 8 monarc.ie %ourgeoise :, se construit sur un accroissement des inégalités et fait de l#artiste un

marginal ui vit difficilement de sa plume!

La révolution de 060. e soulèvement de *+ se fait dans la ligne de *@>" m$mes aspirations,

m$mes revendications égalitaires! (ans le m$me élan sont a%olis la censure, l#esclavage et la peine de mort! On

instaure le suffrage universel! Mais l#ép.émère Ceconde Répu%liue s#ac.ève dans la violence avec le coup d#3tat

de ouis Japoléon onaparte, le ? décem%re *4*! Victor Fugo, contraint à l#e2il, compose les Ch7timents"

sévère pamp.let contre le régime de Japoléon III! Le Eecond !mpire 014-02A3. Bne fois les mouvements d#opposition réprimés, le Cecond 3mpire

se construit sur un ordre intérieur sévère et sur d#am%itieu2 proDets de politiue e2térieure! audelaire et Elau%ert

ont à souffrir de la rigueur morale" :adame ?ovar6 et Les ;leurs du :al sont condamnés pour immoralité! e

Cecond 3mpire est aussi l#époue des transformations de <aris et des spéculations financières et immo%ilières!

La guerre franco-prusienne de 02A. *@N est, d#après Fugo, 8 l#année terri%le :! e régime

s#effondre avec la défaite de Cedan, la Erance est occupée, les <russiens sont à Versailles! 1#est dans la violencede la 1ommune réprimée /en *@*0 ue na;t la 6roisième Répu%liue!

L’enracinement de la Répu#lique 02-8AA3. Colidement installée, la Répu%liue se développe

malgré des crises graves et nom%reuses, les c.utes de ministères et les scandales financiers! a 8 guerre scolaire :

s#ouvre entre partisans et adversaires de la la'cité! 3lle se résout avec les lois ! Eerry /*?0 ui décrètent lascolarité primaire o%ligatoire, la'ue et gratuite! Bn nationalisme dou%lé d#antisémitisme est à l#origine de

l#affaire (reyfus, dans lauelle Yola prend position avec courage! (ans le m$me temps, la Erance conna;t undéveloppement scientifiue et économiue important! 3lle s#ouvre avec passion et curiosité à la modernité du

siècle ui commence!

*n siècle de progrès. Les applications de la science. <our illustrer le XIX-ème siècle, on peut citer

aussi %ien la mac.ine à vapeur ue la 6our 3iffel, le vaccin contre la rage, l#invention des rayons X, le

p.onograp.e ou l#anest.ésie c.irurgicale! 1#est là mettre en relief l#activité scientifiue du siècle, ses

e2ploitations tec.niues et leurs retom%ées sur le plan industriel et économiue! Ainsi le développement de

l#électricité, l#utilisation du moteur à e2plosion, l#industrie .ouillère, les fonderies sont à l#origine de

concentrations industrielles, par e2emple celles du 1reusot ou de la région de orraine ui développe l#e2traction

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du c.ar%on et la métallurgie! (#autres régions comme la Jormandie ou le Jord connaissent aussi un essor

industriel important! 1elui-ci a de nom%reuses conséuences" accélération de la production, rec.erc.e d#un

a%aissement des coPts, nouvelles politiues d#investissements! e développement %ancaire suit" le XIX-ème siècle

est celui des concentrations financières ui font prospérer les ric.es investisseurs et dispara;tre les petits! e

commerce conna;t lui aussi des mutations importantes!Le domaine médical. e XIX-ème siècle voit na;tre le premier vaccin contre la rage, mis au point par

<asteur, et le procédé de la pasteurisation, ui permet la conservation des aliments! e %acille de la tu%erculose estdécouvert en *? par Zoc.! 3n m$me temps, 1laude ernard développe la mét.ode e2périmentale" o%servation

des p.énomènes, déduction, vérification par la recréation des conditions de l#e2périence! (e manière générale,

une rigueur plus grande dans les mét.odes d#investigation est à l#origine des progrès médicau2! On peut croire

alors, et c#est ce ui caractérise l#esprit positiviste, ue la science, ma;trisée et utilisée par l#.omme, concourt à

l#amélioration non seulement matérielle mais morale et psyc.ologiue, trouvant des solutions à tout! Mais c#est

ou%lier ue le développement industriel est à l#origine de nom%reuses mutations sociales!

La question sociale. es multiples modifications ui s#opèrent dans le monde industriel, de la

production au financement, ne sont pas sans conséuences sur les conditions sociales" le progrès et la prospérité

ne touc.ent pas toutes les couc.es de la population! es différences s#accentuent entre %ourgeois ui

s#enric.issent et ouvriers parfois réduits à des conditions de vie très précaires!

Les ouvriers. eur situation n#a rien d#.omogène sur l#ensem%le du territoire fran=ais! es pires

e2emples sont ceu2 des ouvriers de la grande industrie du Jord" Dournées de *5 à *4 .eures, sans temps d#arr$t pour les repas, risues constants de mutilation par suite d#un travail sans protection! Eemmes et enfants travaillent

aussi, à un tau2 .oraire inférieur à celui des .ommes! Ji les uns ni les autres n#ont de couverture sociale" pas de

congés, la maladie est une catastrop.e, l#incapacité de travailler conduit à la misère, à l#alcoolisme, à la

marginalité! 1es conditions sont à l#origine de mouvements sociau2 importants, comme la révolte des 1anuts/ouvriers de la soie0 à yon en *5K! 3lles sont aussi le point de départ des revendications sociales et des

premières é%auc.es de regroupements syndicau2! a <remière Internationale, ui rassem%le des prolétaires, voit

le Dour en *K? sous l#égide de Z! Mar2!

Les pa$sans. e monde rural conna;t un e2ode ui touc.e certaines régions tandis ue d#autres

profitent des inventions nouvelles" assainissement des Lones marécageuses, assolement des terres, modification de

la composition de certains sols, utilisation d#engrais! 1ertains rendements progressent, comme celui du %lé en

eauce& mais la mécanisation reste encore peu répandue, comme on le voit dans le roman de Yola, La )erre.

Couvent pauvres et très pauvres, les paysans vivent difficilement sur des e2ploitations très réduites, tandis ue lagrande propriété appartient au2 %ourgeois! e plus gros de la population paysanne est faite de salariés ne

possédant rien! 1e sont eu2 ui, lassés de leur misère, viennent accro;tre le prolétariat ur%ain séduit par le mirage

de la grande ville!

Les #ourgeois. 1e sont les grands %énéficiaires, avec l#aristocratie de Cecond 3mpire, du

développement économiue! Ils participent activement au p.énomène d#enric.issement ui caractérise la

Monarc.ie de uillet et le régime de Japoléon III! #argent est un élément prépondérant de la vie sociale %ourgeoise" on le fait fructifier, on en fait état par la rec.erc.e visi%le du confort et du lu2e, on refuse tout ce ui

pourrait le menacer, la révolution, la guerre, les trou%les sociau2!

1ertains .éros de alLac ou de Elau%ert incarnent ces %ourgeois ridiculisés par Verlaine ou Rim%aud,

puis par a%ic.e dans ses comédies! )ardiens des valeurs morales, ils érigent le conformisme en règle de vie, %annissant tout ce ui Q c.ouant, insolite, in.a%ituel Q leur parait offusuer les %onnes m7urs! (es ta%leau2

comme 2l6mpia ou Le &é0euner sur l’her8e de Manet font crier au scandale! Avec le triomp.e de la %ourgeoisied#argent et d#une aristocratie ui revendiue des valeurs voisines, la fin du siècle voit s#effectuer un

décloisonnement des catégories sociales" il y a là, déDà, une orientation vers la société de masse, spécificité du

XX-ème siècle!

La vie culturelle. Cur le plan de la culture et de la diffusion des idées, le XIX-ème siècle conna;t des

progrès nota%les! 3n ce ui concerne l#instruction, les structures mises en place par Japoléon I-er /les lycées0 sont

maintenues et complétées par des mesures visant à développer l#école primaire /lois de *550! 1e processus

a%outit, à la fin du siècle, au2 lois ! Eerry /*?0, ui instaurent un enseignement primaire o%ligatoire, la'c et

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gratuit! es progrès sont tels ue dans les années *>N, l#alp.a%étisation touc.e presue la totalité de la

population! 1ette évolution va de pair avec le développement du livre d#un cté, de la presse de l#autre!

Les livres. Ils se multiplient tandis ue prospèrent les grandes maisons d#édition /FetLel,

1.arpentier0! Ci les 7uvres des grands romanciers ont une diffusion encore restreinte, une littérature populaire

circule grGce au colportage, encore très répandu dans les campagnes& peu à peu se développent des ouvragesspécialisés" .istoire, vulgarisation scientifiue, ui témoignent d#un grand élan de curiosité culturelle!

Les Fournau'. e XIX-ème siècle est caractérisé par l#importance nouvelle de la presse, le8 uatrième pouvoir :! 1elle-ci est due d#a%ord à des progrès tec.niues" nouvelles mét.odes d#impression, plus

rapides, grGce à de nouvelles mac.ines!

3n *5K, dans La Presse" 3mile de )irardin inaugure à la fois l#utilisation de la pu%licité et des

feuilletons, ui font considéra%lement monter les ventes! 1réé en *K5, Le Petit 9ournal" dont la couverture est

consacrée à l#évocation des faits divers sanglants, conna;t un très grand succès! 3n *KN, il e2iste environ KN

uotidiens à <aris! 3t il y a peu d#écrivains du siècle ui, d#une manière ou d#une autre, n#aient participé à cette

presse en y pu%liant des articles divers" critiue littéraire, picturale, récits de voyages, contes, feuilletons! a

participation la plus célè%re est celle de Yola ui, dans L’#urore du *5 Danvier *>, pu%lia l#article 8 #accuse :

en faveur du capitaine (reyfus!

La situation de l’artiste. On comprend ue l#.omme de ettres et l#artiste aient été concernés par

l#évolution d#une société dont ils sont à la fois les témoins, les porte-parole ou les critiues! Couvent mal acceptés,

souvent mal à l#aise, ils sont o%servateurs et miroirs d#un monde ui les inspire et dont ils reDettent leconformisme! Mais ils laissent à la postérité, par leurs 7uvres, une illustration et un éc.o de l#Fistoire dans le

domaine des comportements et des mentalités! Ils la dou%lent, l#éclairent, faisant appara;tre ce ue le récit des

événements laisse dans l#om%re l#.istoire des .ommes!

*ne sensi#ilité nouvelle. a transition entre le XVIII-ème et le XIX-ème siècle se fait par laRévolution! 1e déc.a;nement de plusieurs années, issu d#un %ouleversement des idées et d#une remise en cause

des traditions, contri%ue à l#émergence d#une sensi%ilité nouvelle! 1elle-ci était en germe dans plusieurs

mouvements culturels européens" la période trou%lée des années *@>->> ne fait ue confirmer et développer des

modifications déDà engagés!

L’influence européenne. 3n Angleterre, la pu%lication et le succès des romans dits 8 got.iues : /ou

encore romans dits 8 noirs :0 témoignent de l#importance accordée à l#imagination fantastiue! Le Ch7teau

d’2trante /*@K+0 de alpole, Les :6stères d’#dolphe /*@>+0 d#Ann Radcliffe, mettent en scène, dans des

conte2tes médiévau2 ou fantastiues, des personnages inuiétants! <arallèlement s#e2prime, en poésie, avec des poètes comme 1oleridge, ordsort., Zeats, un goPt nouveau pour la nature /%ois, lacs, montagnes, paysages

sauvages des landes0! es t.èmes poétiues sont aussi l#ennui et la nostalgie, à peine compensés par les r$ves

d#évasion et de voyage!

3n Allemagne, à la m$me époue, le mouvement @turm und &rang /6emp$te et assaut0 révèle, dans

les années *@@N->N, des orientations artistiues similaires, ui se traduisent dans la création littéraire" passion pour

les légendes, appel à la myt.ologie, e2altation des émotions et des sentiments, célé%ration du 8 moi :,glorification des forces de la nature, aspiration à la li%erté! On compte parmi les représentants de ce courant les

poètes Cc.iller /*@4>-*N40, urger /*@+@-*@>+0 et )oet.e /*@+>-*5?0, eu2-m$mes inspirés par l#7uvre de

ean-acues Rousseau!

3n Erance, en effet, parallèlement à la pensée rationaliste des p.ilosop.es, s#est développé, dans ladeu2ième moitié du siècle, un courant marué par des préoccupations nouvelles" intér$t pour le 8 moi : et pour

l#analyse psyc.ologiue, accord de la sensi%ilité avec la nature sauvage, importance accordée au r$ve et à laméditation, célé%ration des élans et des passions! Les Confessions" Les !>veries du promeneur solitaire" et le

roman épistolaire La 5ouvelle 4éloAse de Rousseau témoignent de ce goPt nouveau suscité par les émotions et les

mouvements de l#Gme!

L’importance de la Révolution. orsue éclate la Révolution, point d#a%outissement d#une lente

maturation d#idées contestataires, ces trois courants nouveau2 se sont reDoints! eur diffusion et les éc.anges

culturels sont alors assurés par les aristocrates cultivés! 1eu2-ci uittent en effet la Erance pour éc.apper au

6ri%unal révolutionnaire ou pour s#engager dans 8 l#armée des princes :! Ils deviennent ainsi les porte-parole, les

8 vé.icules : de toute une pensée nouvelle dont ils s#imprègnent durant leur séDour en Angleterre et en Allemagne

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et u#ils font conna;tre à leur retour en Erance! 1#est le cas de 1.ateau%riand, dont la vie, la sensi%ilité et l#7uvre

regroupent, de manière e2emplaire, les tendances ultimes du Ciècle des umières et les aspirations du XIX-ème

siècle! On peut citer également Madame de CtaTl, ui se fait l#analyste de ces transformations et Cenancour, auteur

d#un roman par lettres ui illustre les manifestations de cette sensi%ilité!

<assions, élans et aspirations créent un ton nouveau, ui peut se définir par un individualisme centrésur l#o%servation du moi, l#e2plosion des passions, et surtout l#attente individuelle ou collective de grandes

réalisations!

L’époque romantique 01-060

a c.ute de napoléon met fin, en **4, au2 espoirs de toute une génération! (e cette frustration

naissent de nom%reu2 p.énomènes de compensation! a volonté d#éc.apper à une société décevante, désta%ilisée

par la perte de ses ancrages traditionnels et prenant difficilement conscience de ses mutations, e2pliue les élans

romantiues et les aspirations à la li%erté!

Les déceptions de la Restauration. <our la génération née avec le siècle, celle de V! Fugo,

l#adolescence co'ncide avec aterloo et le retour à la Monarc.ie! 6ous les Deunes gens ui avaient fondé leur

réussite et placé leurs am%itions dans la gloire militaire se trouvent %rusuement frustrés" plus d#avenir, un présent

incertain et un retour à un ordre politiue et social ui se veut traditionnel dans un conte2te de ruptures! 3n effet,

tout ce ui fondait les certitudes, foi religieuse, confiance dans un pouvoir consolidée par des siècles decentralisation, traditions, a disparu ou s#est modifié avec les événements révolutionnaires! a société de la

Restauration, .umiliée par la défaite de **4, c.erc.e en vain à retrouver les valeurs d#avant *@>! es

aristocrates, dont certains ont été ruinés par la Révolution, voient leurs privilèges diminués par la présence d#une

no%lesse d#3mpire toute récente! Ils acceptent mal l#enric.issement rapide d#une %ourgeoisie ui a su tirer profitde la conDoncture révolutionnaire, comme le montre Le Père $oriot. Ils se replient avec nostalgie dans leurs .tels

du Eau%ourg Caint-)ermain ou sur leurs terres!

<arallèlement se développe une société de nota%les, %ourgeois aisés, artisans du développement

économiue, surtout après *5N! (ans la première moitié du siècle, les clivages sociau2 se modifient au détriment

de l#aristocratie, associée au pouvoir mais non au2 forces économiues! a société ui se recompose alors, peu

ouverte à l#esprit nouveau, détermine des réactions favora%les à la création artistiue per=ue comme une

consolidation, une évasion et un facteur de réussite intellectuelle et artistiue!

L’artiste et son temps. e sentiment douloureu2 d#une inadaptation sociale et .istoriue fait del#artiste un créateur pris entre des aspirations contraires" l#individualisme ui conduit à l#introspection lyriue, ou

l#o%servation du monde environnant, ui prend parfois la forme d#un engagement .umanitaire!L’importance de l’individu. Avec le XIX-ème siècle na;t le concept d#individu opposé au groupe

social! 1#est ce ui conduit à la glorification du moi, à la valorisation de l#e2périence personnelle, à l#importance

accordée au2 passions ui, seules, peuvent compenser les désillusions de la vie sociale et politiue!

L’écrivain et les autres. a sensi%ilité trouve aussi à s#e2primer dans la compassion inspirée par lesmisères du monde ouvrier! A défaut d#une participation réelle au2 activités politiues, certains écrivains se sentent

appelés à témoigner en faveur des 8 miséra%les :! 1#est ce ue fera Fugo plus tard lorsu#il mettra en scène

)avroc.e, 1osette et ean ValDean! *5N et les 6rois )lorieuses, puis *+ soulèvent d#ailleurs le pro%lème de

l#engagement de l#écrivain du cté du pouvoir ou des insurgés! Fugo prend le parti des opprimés! amartine siège parmi les députés à partir de *5+! (#autre part, la conscience de vivre une époue de transformations conduit à

toute une réfle2ion sur l#évolution .umaine! es certitudes positivistes, nées de l#o%servation des progrèsscientifiues, développent un optimisme ui se maintient durant tout le siècle, mais auuel n#ad.èrent pas ceu2

ui lui préfèrent l#évasion du r$ve!

Le salut par l’écriture. 9u#il s#agisse d#introspection lyriue ou de compassion .umanitaire, les

données socio-.istoriues de cette première moitié de siècle font de la littérature un instrument de compensation!

a voie est souvent difficile, somme le montrent certaines e2istences mal.eureuses, celle d#A! ertrand, celle de

Jerval! a réussite nécessite parfois de nom%reuses tentatives, comme celle de alLac, de *?N à *5N! Mais une

c.ose est certaine& écrire console des illusions disparues avec **4! A celui ui n#a pu réussir ni par le 8 rouge :

/la gloire militaire0, ni par le 8 noir : /la carrière ecclésiastiue0, il reste la plume!

?K



*n renouveau nécessaire. #affectivité dominante, les interrogations multiples, la passion de la

li%erté souffrent des cadres traditionnels trop rigides! #ale2andrin classiue, la tragédie sont Dugés inaptes à

traduire la vie et les élans du c7ur" assouplissement et réformes sont à l#ordre du Dour! Il revient à l#est.étiue

romantiue d#avoir ouvert des %rèc.es dans la tradition tandis ue déDà le souci du réalisme prend le pas sur les

ent.ousiasmes et les r$ves!Le Romantisme

es 7uvres littéraires et artistiues de la première moitié du XIX-ème siècle offrent un ensem%le de

points communs permettant de définir le courant culturel u#on appelle le Romantisme! 1elui-ci s#enracine dans

les littératures germaniue et anglaise! Il s#e2pliue par le conte2te .istoriue et social! Il se caractérise par

l#importance accordée au2 passions et par la volonté d#éc.apper, en l#e2primant, au 8 mal du siècle :!

Le mal du siècle. #e2pression désigne l#état d#incertitude et d#insatisfaction des deu2 premières

générations du siècle, déDà percepti%le dans 8 le vague des passions : analysé par 1.ateau%riand! 1e trou%le, venu

du décalage entre les espoirs et la réalité .istoriue, prend la forme d#une alternance d#ent.ousiasme et de

c.agrin, de vague à l#Gme! Musset analyse ce p.énomène avec précision dans La confession d’un enfant du siècle

*+B1,/. 1et état de malaise e2istentiel s#e2prime dans toutes les formes littéraires!

L’importance du l$risme. e moi! Bn des traits principau2 du Romantisme est l#e2altation du

8 moi :! a poésie se consacre à l#e2pression des sentiments personnels! (u désespoir profond à la nostalgie

teintée de fantaisie de Jerval, toutes les nuances du c.agrin s#e2priment! e poète romantiue e2pose ses étatsd#Gme en un épanc.ement ui trouve un éc.o dans l#affectivité de son lecteur! Les 5uits de Musset, Les

Contemplations de Fugo sont des 7uvres ui retracent certains épisodes douloureu2 de la vie de leur auteur!

#utilisation constante de 8 De : fait de l#écriture romantiue une sorte de miroir dans leuel le poète, en se

racontant et en se souvenant, s#o%serve et s#analyse!Cemps et nature. 1e lyrisme au2 accents élégiaues est indissocia%le d#un certain nom%re de t.èmes

comme la sensi%ilité au temps et à la nature! (e nom%reu2 te2tes romantiues e2priment la douleur du temps ui

passe, la nostalgie de l#enfance et l#importance de la mémoire! Fugo rappelle avec émotion les émois de

l#adolescence! (ans la u$te de la consolation, le poète romantiue trouve dans la nature une confidente en accord

avec sa propre sensi%ilité! es paysages romantiues ont souvent en commun une nature sauvage" %ords de mer et

temp$tes, cataractes, %ois profonds, for$ts mystérieuses! a nature associée au temps offre un t.ème de méditation

privilégie" l#automne et ses couleurs, la tristesse des feuilles mortes!

La recherche de l’évasion. #e2pression lyriue du mal de vivre s#accompagne de nom%reusestentatives d#éc.apper au présent!

L’importance du vo$age. Voyager pour ou%lier est une constante de l#attitude romantiue! es pays

méditerranéens ont inspiré Musset /1ontes d#3spagne et d#Italie0, l#Afriue le peintre (elacroi2 et l#Orient

presue tous les écrivains! Jerval rapporte ses souvenirs sans Le Vo6age en 2rient. Fugo compose Les

2rientales.

La découverte d’époques ou#liées. e voyage dans le temps est une autre forme de dépaysement!e Moyen Age est à l#.onneur dans l#7uvre de Fugo! Musset, comme Ctend.al, s#intéresse à la Renaissance

italienne! 1es incursions littéraires dans des domaines d#inspiration Dusue-là laissés de cté s#accompagnent d#un

renouvellement des genres" la poésie a%andonne les cadres rigides du classicisme et assouplit l#ale2andrin& le

t.éGtre se li%ère! es innovations prennent parfois des formes tumultueuses dont la %ataille d#Fernani reste une2emple célè%re!

L’e'ploration du monde des r,ves. A défaut de trouver des satisfactions dans un environnement tropmarué par le souci de la réussite matérielle, les Romantiues c.erc.ent refuge dans le r$ve et dans la

réminiscence! Jerval se remémore une autre vie et e2plore les frontières ui vont de la veille au sommeil! 1et

intér$t conduit )autier et Jodier dans l#univers fantastiue! 1e goPt pour l#onirisme s#e2prime dans $aspard de

la nuit.

*n nouveau t$pe de héros. Illustrés par la littérature et la peinture, les caractères romantiues

s#incarnent dans un nouveau modèle de .éros! e .éros romantiue est un $tre ui a conscience d#$tre né trop tard

dans un monde trop vieu2" épris d#a%solu et de li%erté, il a le sentiment de ne pas $tre ma;tre de son destin! e

monde positiviste laisse peu de place à l#ent.ousiasme et au r$ve!

?@



Le second versant du siècle

#éc.ec politiue de *+ et le retour à l#ordre sont per=us comme la fin des illusions romantiues et

le triomp.e du <ositivisme! a voie du réalisme s#est ouverte avec alLac" le mouvement se précise et sedéveloppe! #art de la deu2ième moitié du siècle, dans une société dominée par l#e2pansion économiue et

industrielle, s#oriente dans deu2 directions opposées mais simultanées! (#un cté, il traduit l#évolution sociale, s#yintéresse, l#analyse, poussant le souci de l#o%Dectivité Dusu#à vouloir faire de la création littéraire une vérita%le

e2périmentation rationnelle! (e l#autre, il s#oppose à un conte2te trop marué par le matérialisme ou s#en évade,

c.erc.ant à com%ler, par le sym%olisme, les insuffisances du réel!

*n conte'te de mutations. C#ouvrant sur le coup d#3tat de décem%re *4* et %ouleversé par *@N, le

deu2ième versant du XIX-ème siècle est caractérisé par l#ampleur des modifications économiues! 1#est une

époue de profondes mutations" multiplication des applications des sciences, implantations industrielles

nom%reuses, développement des activités %ancaires! es transformations gigantesues de <aris, menées par le

préfet Faussmann, les différentes e2positions dont celle, universelle, de *>, les différentes formes de

l#e2pansion coloniale témoignent de l#évolution économiue! Cous le Cecond 3mpire, puis sous la III-ème

Répu%liue, on e2alte l#esprit d#initiative, la volonté d#entreprendre, le goPt de la spéculation sous toutes ses

formes! Mais une société dont les valeurs sont la réussite et l#am%ition accentue les inégalités sociales! a

deu2ième moitié du siècle, maruée par l#accroissement du prolétariat, l#est aussi par la dégradation de sesconditions de vie! (ifférents mouvements, suscités par la diffusion des idées socialistes, soulignent une volonté de

rassem%lement et d#union revendicative dont les manifestations sont redoutées par le pouvoir! es arts, et en

particulier la littérature, portent témoignage de ces évolutions, soit en les dénon=ant, soit en les utilisant comme

t.èmes d#inspiration!La situation de l’artiste. <lus encore ue dans la première moitié du siècle, la situation de l#artiste

est caractérisée par l#am%igu'té! Cous le Cecond 3mpire, Japoléon III se veut le protecteur des arts et se pose en

mécène, ce ui impose à l#artiste, s#il veut $tre reconnu, d#ad.érer à l#est.étiue officielle! 1ertains le refusent

catégoriuement, comme Fugo, résolument opposé au régime et clamant, depuis )uernesey, son indignation et sa

.aine de 8 Japoléon le petit :! Ce réfugiant dans une solitude .autaine, d#autres, comme les représentants de

l#école parnassienne, c.erc.ent leur inspiration dans une .istoire ou dans des pays lointains, et comme Feredia ou

econte de isle, privilégient la rec.erc.e d#une perfection formelle! e mouvement appelé l#Art pour l#art

illustre le goPt d#une poésie travaillée et ciselée à la manière de la Doaillerie ou de l#orfèvrerie! (#autres encorerec.erc.ent par l#utilisation des sym%oles à dépasser une réalité trop imprégnée de pragmatisme et de

matérialisme en approfondissant les voies ouvertes par le Romantisme visionnaire! audelaire, Rim%aud,

autréamont représentent le groupe des poètes sym%olistes, marginau2 et révoltés, ue Verlaine rassem%le sous le

nom de 8 poètes maudits :! 6out en effet oppose les poètes au conformisme am%iant, ui est celui de la

%ourgeoisie! #image dominante de l#artiste, 8 l#Al%atros : de audelaire, est celle d#un $tre incompris, en

constant décalage avec les idées et les valeurs de son époue! Victimes de l#idéologie %ourgeoise d#un 8 Monsieur <rud.omme :, ces poètes c.erc.ent des éc.appatoires dans les paradis artificiels c.ers à audelaire, ou dans

l#invention d#un nouveau langage faisant d#eu2, selon l#e2pression de Rim%aud, de vérita%les 8 <romét.ée :, des

8 voleurs de feu :! ien des rec.erc.es menées dans les années *KN-*N sur le plan poétiue ont pour origine le

divorce entre la société %ourgeoise et les artistes appartenant à la o.ème!

Cimultanément, on o%serve un p.énomène différent dans l#univers romanesue! e Réalisme, puis le Jaturalisme montrent le romancier comme un o%servateur, un analyste, un témoin ui, intégré à son époue,

l#utilise comme conte2te spatio-temporel et c.erc.e à en e2ploiter les découvertes! e romancier naturaliste se

veut un scientifiue appliuant à la littérature les mét.odes de la médicine e2périmentale! Il pense ainsi concilier

les certitudes scientifiues et la création romanesue! Il n#y a plus là ni marginalité ni refus mais une adaptation

de la production littéraire à l#idéologie positiviste! a coe2istence de la poésie .ermétiue, celle de Mallarmé,

difficile d#accès, et du naturalisme de Yola ou des )oncourt, souligne les orientations différentes de la littérature

en m$me temps ue ses .ésitations! e (écadentisme de la fin du siècle, illustré par des écrivains comme

Fuysmans / # !e8ours0 ou comme Villiers de l#Isle-Adam, avec son est.étiue raffinée et compliuée, est à

?



l#image des incertitudes o propos des valeurs traditionnelles, de leur refus et de la prescience de mouvements

nouveau2 ui marueront, comme le Curréalisme, le siècle suivant!

Réalisme et naturalisme

a deu2ième moitié du XIX-ème siècle est maruée par plusieurs courants artistiues, dont leRéalisme et le Jaturalisme, ui reflètent les préoccupations sociales et scientifiues de l#époue!

Le Réalisme. Eormé sur le mot 8 réel :, le Réalisme na;t avant *4N et se développe après cette date!Il se caractérise par la volonté de certains peintres et romanciers de représenter la réalité sans la modifier!

rigines. Il est difficile de dater e2actement la 8 naissance : du Réalisme! 1e terme appara;t dans les

années *54-+N! Il est ensuite régulièrement utilisé par les critiues, dès *+4, par e2emple pour caractériser la

manière de peindre de 1our%et lorsu#il représente un intérieur campagnard sans tenter de l#em%ellir! Or il ne

s#agit pas d#une tendance isolée, mais d#un mouvement en relation étroite avec l#évolution des mentalités et des

données sociales! a Révolution industrielle, l#importance prise par le prolétariat, les mouvements ouvriers,

déterminent de nouvelles sources d#intér$t pour les artistes! e progrès des sciences, la découverte de la

p.otograp.ie, d#a%ord stricte reproduction du réel, ont également une influence importante au moment o la

Révolution de *+ met fin au2 illusions romantiues!

)aractéristiques. e Réalisme puise ses t.èmes dans l#o%servation du monde contemporain, social et

.istoriue" il s#intéresse au2 c.oses, au2 gens et au2 situations ui n#étaient Dusue-là considérés comme

artistiues! Ainsi, dès *54, alLac, dans Le Père $oriot" décrit un intérieur o tout est sale, nauséa%ond, déla%ré,éc7urant! a création picturale et littéraire se tourne aussi vers ceu2 ui vivent dans ces cadres médiocres"

ouvriers, artisans, prostituées, marginau2, représentés dans les aspects souvent les plus sordides de leur e2istence!

orsue Elau%ert évoue une scène de pillage de *+, il souligne sans lyrisme ni tonalité épiue le déc.a;nement

%estial d#une foule en colère! a volonté des écrivains réalistes d#imiter le réel et d#en rendre compte tel uelimpliue non seulement l#o%servation mais une vérita%le documentation! Il faut aller voir sur place, comme les

font les )oncourt et Yola, accumuler des notes, s#informer auprès des spécialistes" Maupassant et Elau%ert

fréuentent les milieu2 médicau2! 1e souci constant du réel e2pliue aussi ue l#étude psyc.ologiue des

individus perde de son importance au profit de l#analyse du milieu et de la mise en relief des types sociau2! 1#est

en cela ue le Réalisme ouvre la voie au Jaturalisme, ui le prolonge sous une forme ui se veut encore plus

scientifiue!

Le Gaturalisme! e Jaturalisme est défini par Yola comme la formule de la science moderneappliquée 3 la littérature" il faut donc c.erc.er des sources dans l#évolution scientifiue du siècle!

La méthode e'périmentale. (eu2 titres sont révélateurs des o%Dectifs du courant naturaliste" Le

!oman epérimental et 4istoire naturelle et sociale d’une famille sous le @econd (mpire. es termes utilisés

attirent l#attention sur la parenté avec le domaine scientifiue! Il s#agit en effet pour le romancier, inspiré par la

mét.ode e2périmentale de 1! ernard, d#utiliser les modes de raisonnement des sciences" identification et

classification des données de l#e2périence, o%servation des faits, volonté de tenter d#autres e2périmentations pour vérifier des .ypot.èses, souci d#o%Dectivité! e romancier, dit Yola, est un 8 o%servateur : dou%lé d#un

8 e2périmentateur :! Il illustre là l#esprit positiviste!

Les applications littéraires. Cur le plan littéraire, le Réalisme documentaire laisse la place à

l#e2périmentation" le romancier invente une situation! Il place un personnage c.argé d#une lourde .érédité dans unmilieu défini /monde ouvrier, diplomate, .aute financeH0 Il se donne pour o%Dectifs d#o%server la situation et

d#e2pliuer, avec une o%Dectivité scientifiue, les comportements de ses .éros! #ensem%le des !ougon:acquart correspond à cette am%ition! 1.aue roman appara;t comme une e2périmentation nouvelle! Mais la science et la

littérature sont difficilement compati%les!

Limites et am#iguHtés. e Réalisme, tout d#a%ord, se .eurte à un dou%le pro%lème de c.oi2 et

d#écriture! 1omme le rappelle Maupassant, le romancier réaliste ne peut noter minutieusement toute la réalité! <ar

ailleurs, l#écriture romanesue impose une recréation stylistiue comme celle de Elau%ert par lauelle s#e2prime

la su%Dectivité de l#écrivain! 3nfin, il y a une contradiction à vouloir traiter la création littéraire comme une

science! a réalité .umaine, faite de comportements, de pensées, de sentiments, éc.appe à la rigueur scientifiue"

le personnage de roman n#est pas un ro%ot programmé!

?>



Le fantastique. Féritage de la littérature européenne du XVIII-ème, le fantastiue se développe au

XIX-ème siècle parce u#il reDoint, et révèle, certaines incertitudes! On le définit comme l#intrusion du surnaturel

dans le réel uotidien! Ce développant avec le Romantisme, il coe2iste avec le Réalisme!

rigines et développement. <arallèle au rationalisme p.ilosop.iue, est né au XVIII-ème siècle, uncourant sensi%le ui s#intéresse à l#irrationnel! Le &ia8le amoureu" de 1aLotte, en est une illustration! 3n m$me

temps, ce goPt pour le surnaturel et pour le r$ve à tendance cauc.emardesue imprégnait la littérature romantiueallemande et le roman noir anglais" pactes dia%oliues, apparitions démoniaues, p.énomènes mystérieu2! e

Romantisme fran=ais, influencé par ces littératures, en a e2ploité les t.èmes en réponse au2 angoisses et au2

incertitudes du siècle" disparition des croyances religieuses, non-respect des traditions, modification des structures

sociales! 3n contrepartie, l#importance accordée à la sensi%ilité, au r$ve, conduit des écrivains à a%order avec

curiosité les frontières fluctuantes du réel! Après *4N, l#essor du Réalisme et du Jaturalisme ne mettent pas fin à

ces rec.erc.es" au contraire, elles contre%alancent les certitudes positivistes! Maupassant e2pliue l#évolution du

fantastiue, en montrant u#il doit $tre d#autant plus su%til ue les certitudes .umaines sont mieu2 fondées! 6out

l#art de <oe et d#Foffman, écrit-il, consiste à Douer .a%ilement sur la limite du possi%le!)aractéristiques et thèmes. Bn certain nom%re d#éléments récurrents permettent de faire appara;tre

les caractères du fantastiue!

Les apparitions et animations. e fantastiue est peuplé d#apparitions /formes indécises, spectres0

et d#o%Dets ui s#animent /une cafetière, un presse-papiers, des meu%lesH0! 1es indices visi%les d#une vie8 impossi%le : sèment le doute et l#angoisse! Bne variante de l#animation est la résurrection ou le vampire!

Le pouvoir magique de certains o#Fets. e talisman est un élément important! alLac l#utilise dans

La Peau de chagrin. Bne peau magiue sem%le capa%le d#e2aucer tous les désirs du .éros, en éc.ange de sa vie!

On en arrive ainsi au pacte!Le pacte avec les puissances occultes. 6.ème maDeur du ;aust de )oet.e, le pacte est un motif

fréuent du fantastiue! Bn contrat passé avec des forces démoniues garantit puissance, %on.eur, éternité en

éc.ange de l#Gme!

Les pouvoirs magiques des ,tres. Il arrive enfin ue certains $tres soient eu2-m$mes, à leur insu,

dotés de pouvoirs e2traordinaires" dou%le vue, prémonition, métamorp.ose ou H capacité de passer à travers les

murs, comme le personnage de M! Aymé, au XX-ème siècle!

A travers ces différents t.èmes, on per=oit ue la littérature fantastiue ouvre les portes d#un univers

d#inuiétante étrangeté! 3lle est aidée en cela par l#utilisation de procédés ui relèvent de la structure et del#écriture des récits!

L’écriture fantastique. Le récit la première personne! Il est intéressant ue les récits fantastiues

soient écrits à la première personne! e .éros témoigne ainsi lui-m$me de ce ui lui est arrivé! 1e sont ses propres

facultés u#il met en cause! e doute et l#incertitude n#en sont ue plus forts!

L’insistance sur un état second! eaucoup de situations favora%les au fantastiue sont associées à

une sorte d#état second! Eatigue, fièvre, état d#ivresse, somnolence, drogues conduisent le .éros à la limite de laconscience, dans l#incertitude entre la veille et le sommeil!

Le conte'te spatio-temporel. 1es précisions sont elles-m$mes génératrices de fantastiue! es lieu2

sont souvent les m$mes" endroits isolés, %ords de rivière, maisons in.a%itées, magasins d#antiuités! e moment

Doue aussi un rle important /crépuscule, nuit, minuit0 ainsi ue les conditions météorologiues /%rouillard, pluie,tout ce ui %rouille les données percepti%les0!

Les figures de st$le. es reconna;tre permet de mieu2 analyser 8 l#écriture fantastiue :" les personnifications /elles soulignent l#animation des o%Dets0& les comparaisons et les métap.ores /elles révèlent ou

créent des analogies entre deu2 mondes ainsi ue leurs interférences inuiétantes0! 3lles soulignent des

p.énomènes de métamorp.oses! Associées au le2iue de l#incertitude, elles font comprendre à uel point le

fantastiue relève de ce ue Maupassant appelle le 8 somnam%ulisme lucide :!

Le XX-ème siècle. Repères historiques et culturels

e XX-ème siècle, annoncé et attendu comme un siècle .eureu2, se révèle, lorsu#on tente d#en faire

le %ilan, comme l#époue du progrès triomp.ant, mais aussi celle de la %ar%arie et des pires inégalités! a

5N



succession de deu2 conflits mondiau2, les multiples interactions politico-économiues, l#e2tension de toutes les

formes de communication constituent les aspects les plus percepti%les d#un p.énomène caractéristiue" la

mondialisation des pro%lèmes! Ainsi, pour étudier la situation politiue, sociale et économiue de la Erance, il

convient de la replacer dans un conte2te plus large d#im%rications à l#éc.elle planétaire! Jécessairement

sc.ématiue, la présentation des événements du siècle permet néanmoins de comprendre les modifications desmentalités et les interrogations inuiètes nées du déclin des idéologies!

La &elle époque et ses menaces 8AA-863. Ouvert pour la Erance dans l#eup.orie dudéveloppement industriel et de l#e2pansion coloniale, le siècle commence par la 8 elle époue :, dont

l#ent.ousiasme masue un arrière-plan à la fois comple2e et mena=ant! a domination économiue et politiue de

l#Allemagne de )uillaume II avait conduit la Erance à créer un système d#alliance /la 6riple Alliance avec

l#Angleterre et la Russie0! <lusieurs crises graves, comme celles de Maroc, ui opposent la Erance à l#Allemagne,

mettent en péril cet éuili%re! <ar ailleurs, le conflit %osniaue, né des rivalités entre l#Autric.e et la Russie autour

des alWans, crée un état de guerre latent dans cette région! #assassinat, le ? Duillet *>*+, de Eran=ois Eerdinand,

prince .éritier d#Autric.e, déclenc.e une guerre ue le Deu des alliances rend rapidement internationale! a

<remière )uerre mondiale commence le ? aoPt *>*+!La 9remière Duerre mondiale 86-803. #assassinat de aurès, le 5* Duillet *>*+, révèle en

Erance la (étermination des partisans de la guerre, ui ne per=oivent pas l#ampleur du danger! Après les graves

offensives de *>*+, on assiste, de *>*4 à *>*@, à une guerre de positions, une guerre d#usure ui confronte les

soldats à l#.orreur des tranc.ées puis à celle des gaL! (e nom%reuses 7uvres littéraires, comme Le ;eu" de Fenriar%usse, ou Civilisation" de )eorges (u.amel, témoignent de cette in.umanité! #année *>*@ est

particulièrement importante" éc.ecs militaires en Erance et en Italie, mutineries réprimées par les e2écutions

capitales, grèves à l#arrière! Avec la révolution d#octo%re, la c.ute du tsarisme entra;ne la Russie .ors du conflit!

#entrée en guerre des 3tats-Bnis détermine un tournant ui conduit, à l#automne *>*, à la défaite del#Allemagne! e traité de Versailles /? Duin *>*>0, per=u comme un 8 diWtat : par les Allemands, et lourd de

conséuences pour la suite des relations européennes!

L’entre-deu'-guerres 80-8583. 1ette période, ui s#étend entre deu2 conflits, porte la marue de

cette situation" d#un coté, le soulagement de la pai2, mais aussi le %ilan déplora%le de la guerre& de l#autre, le

sentiment précaire d#une sta%ilisation, alors ue se profilent d#autres menaces elles-m$mes issues du traité de

Versailles! es rapports de forces se sont modifiés en 3urope" la révolution %olc.éviue tente des percées en

Allemagne et en Fongrie, mais en vain! e contentieu2 franco-allemand s#alourdit de l#amertume et d#une

volonté de revanc.e du coté germaniue! Malgré la conscience d#une consolidation de l#économie, en Erance, par le paiement des réparations de guerre, notamment, l#éuili%re reste très fragile! A partir de *>5N, les conséuences

de la grande crise américaine touc.ent certains pays européens, désta%ilisant leur économie! 1#est à leur faveur de

trou%les sociau2 /paupérisation0 et de difficultés économiues /inflation0, précisément, conduisant à u contrle

plus fort de l#3tat, ue se mettent en place les régimes fascistes en Italie et en Allemagne! <arallèlement une

poussée démocratiue se fait Dour" en 3spagne, elle conduit à la guerre civile /*>5K-5>0! 3n Erance, elle déclenc.e

l#arrivée au pouvoir du Eront <opulaire en *>5K!La Eeconde Duerre ;ondiale 858-8613. <rovoué par les anne2ions successives ue mène

l#Allemagne naLie en 3urope, ce conflit, comme le premier, conna;t rapidement une vaste e2tension territoriale!

a Erance, écrasée sur le plan militaire, signe un armistice en Duin *>+N! )ouvernée par le maréc.al <étain, elle

est soumise à la domination de l#occupant tandis ue peu à peu, en relation avec ondres, se mettent en place lesmouvements de résistance! 3lle su%it aussi, comme les autres pays occupés, les lois raciales du III-ème Reic., ce

ui entra;ne la déportation de nom%reu2 uifs! es grandes étapes de la guerre, ui se poursuit sur plusieurs fronts,sont la %ataille de Ctalingrad /*>+?-+50, le dé%aruement des Alliés en Afriue du Jord /novem%re *>+?0, en

Italie /*>+50, puis en Jormandie /K Duin *>++0! a Donction des troupes alliées et des troupes russes déclenc.e la

capitulation de l#Allemagne en mai *>+4! <lanétaire, le conflit a également pour terrain l#32tr$me-Orient! e K et

> aoPt *>+4, les deu2 %om%ardements atomiues de Firos.ima et de JagasaWi contraignent le apon à capituler

après l#instauration, lors de la conférence de [alta /en février*>+40, d#un nouvel ordre mondial! On découvre alors

ue, sur les c.amps de %ataille ue sont l#3urope, l#Afriue, l#Orient et l#32tr$me-Orient, l#.orreur a atteint son

com%le! a fin de la guerre fait conna;tre à tous l#e2istence des c.amps d#e2termination et les génocides

systématiues! es valeurs .umanistes ont été %alayées par toutes les formes de %ar%arie!

5*



<es années d’après-guerre au' > si'ties @ 861-8/A3. 1ette période est maruée, partout, par les

politiues de reconstruction tandis ue s#effectue une prise de conscience très douloureuse et ue naissent des

interrogations sur les responsa%ilités! <arallèlement, une des conséuences de la conférence de [alta est

l#instauration d#une situation de guerre froide sur le plan économiue et politiue entre le %loc capitaliste d#un

coté, dont les 3tats-Bnis sont le c.ef de file, et le %loc socialiste, dirigé par l#BRCC derrière le 8 rideau de fer : et %ientt le mur de erlin! Ils s#affrontent sur le plan idéologiue et se rencontrent sur le terrain de nouvelles

guerres, celle de 1orée d#a%ord, celle d#Indoc.ine ensuite, ui se transformera en guerre en Vietnam, tandis uel#OJB, organisme crée en *>+4 pour succéder à la Cociété des Jations, s#efforce de sauvegarder la pai2!

Cc.ématiuement, on peut dire ue le %loc de l#Ouest, en 3urope, se révèle de ses ruines tout en affrontant le

pro%lème de la décolonisation, tandis ue le %loc socialiste /BRCC et Répu%liues satellites0 conna;t un

durcissement! e régime stalinien /Dusu#à la mort de Ctaline, en *>450 impose un autoritarisme ui ne tolère

aucune contestation! (es 8 purges : d#une ampleur Damais atteinte font dispara;tre systématiuement tous les

opposants! a Erance, dirigée à partir de *>4 par le général de )aulle, affronte le pro%lème de la guerre

d#Algérie /*>4+-K?0, ui se termine par l#indépendance de ce pays, mais est vécue comme un déc.irement

national! 3lle a%andonne l#Indoc.ine après la défaite de (ien ien <.u /*>4+0 et doit laisser ses e2-colonies

accéder à l#indépendance /Maroc, 6unisie, certains pays d#Afriue0! <arallèlement, c#est pendant cette période

ue se met en place l#Bnion européenne" le Marc.é commun, né du traité de Rome /?4 mars *>4@0, regroupe

d#a%ord si2 pays, puis douLe! Il entre en vigueur le *-er Danvier *>4>" l#3urope c.erc.e à se construire dans un

monde o se fait de plus en plus sentir la distorsion entre l#accélération du progrès scientifiue d#une part, leretard dans les modes de pensée et dans les modes de vie d#autre part!

Les crises culturelles et économiquesB la chute des idéologies 8/A-8843. 1es trente années, 8 les

trente glorieuses :, sont maruées par des %ouleversements .istoriues très importants et par un p.énomène

8 d#accélération : dans tous les domaines, tandis ue se développent la société de consommation et la civilisationde masse! 3n *>K, l#3urope est atteinte par une crise de société ui éclate durant le printemps et l#été" le

sentiment d#une nécessaire évolution des m7urs, les contestations diverses /système éducatif, structures

familiales, conditions de travail0, le refus des contraintes, celui des traditions, les mouvements de li%ération,

comme celui de 6c.écoslovauie en aoPt K, secouent les fondement politiues et sociau2 de plusieurs pays

d#3urope! <uis l#effervescence s#apaise dans une rec.erc.e de confort et de sécurité individualiste! es deu2

guerres du Moyen-Orient, guerre de Ci2 ours en *>K@, guerre du Zippour en *>@5, soulignent la fragilité des

éuili%res économiues rompus par la crise pétrolière! 1elle-ci conduit non seulement à des restrictions

importantes mais à l#apparition d#une 8 vérita%le politiue énergétiue : dans de nom%reu2 pays! <lus ue Damais,on prend conscience des im%rications politico-économiues, capa%les de provouer la c.ute de certains régimes et

de donner naissance à des dictatures! es pays nouvellement indépendants, en Afriue notamment, vivent dans

une insta%ilité politiue ui rend difficile le dialogue Jord-Cud entre 3tats industrialisés et pays pauvres, en voie

de développement! es p.énomènes d#immigration prennent une ampleur telle u#ils font resurgir certaines

formes de nationalismes u#on aurait cru ou%liées! e travail de la contestation, dans les pays du %loc socialiste,

dP à l#éc.ec économiue de certains régimes, provoue, parfois de manière inattendue, des c.utes ui entra;nentdes réactions en c.a;ne" la destruction du mur de erlin /> novem%re *>>0, appelé aussi 8 mur de la .onte :, la

réunification de l#Allemagne, l#effondrement de la dictature en Roumanie /décem%re *>>0, puis l#éclatement du

régime soviétiue et l#éparpillement des différentes répu%liues socialistes en 3tats autonomes ou regroupés! a

perte de crédi%ilité de l#idéologie communiste est à l#image de certains désarrois de la fin du siècle! e retour desmenaces nationalistes, dont le conflit yougoslave est un e2emple en apparence sans solution, la confrontation

permanente entre pays ric.es et industriels d#une part, pays pauvres et endettés de l#autre, comptent parmi lesinterrogations et les angoisses actuelles! A ces incertitudes s#aDoutent de mau2 nouveau2, en e2pansion rapide, et

dévastateurs! #ampleur prise par le p.énomène du sida et par la drogue est à l#origine d#inuiétudes graves!

Ciècle d#accélération intense du progrès, siècle dominé par la communication et par les éc.anges,

siècle de découverte de la lune, le XX-ème siècle, avec sa civilisation de masse et ses inégalités, se termine sur

une période trou%lée et trou%lante! Ci l#intelligence .umaine et ses découvertes peuvent susciter l#admiration, si la

science a livré uelues-uns de ses secrets, la uestion ui o%sède les penseurs porte sur l#utilisation ui peut $tre

faite de ses applications! #image de 8 l#apprenti sorcier :, incapa%le de ma;triser ses inventions, .ante les esprits

en cette fin de deu2ième millénaire!

5?



La &elle époque! es uatorLe premières années du siècle sont caractérisées par un optimisme ui

masue, volontairement peut-$tre, les menaces de plus en plus précises de conflit! (éveloppement,

industrialisation, voyages, cosmopolitisme, sont les mots clés d#une période o les classes favorisées

s#étourdissent de lu2e, tandis ue le progrès laisse espérer à tous un %on.eur partagé! es arts, la littérature

s#orientent dans les voies nouvelles!*ne époque de progrès! (ans le sillage de la révolution industrielle, les dé%uts du siècle sont

marués par un développement intense des tec.niues" multiplication des réseau2 de voies ferrées à traversl#3urope, création des trains de lu2e comme l#Orient 32press! 1#est en *>** ue se font les premiers essais de

locomotives électriues! e domaine de l#aéronautiue est en pleine e2pansion! es sociétés reguet et Morane

Caulnier voient le Dour en *>**" lériot traverse la Manc.e en *>N> et, en *>*5, Roland )arros effectue la

première traversée de la Méditerranée! 1#est aussi l#époue ui voit le premier planeur, le premier vol en

.élicoptère, le premier saut en parac.ute! Il y a uelue c.ose d#aventureu2 dans les applications tec.niues des

sciences, aussi %ien dans la conu$te des airs ue dans les e2péditions lointaines comme celle de 1.arcot dans

l#Antarctiue! #automo%ile commence à se vulgariser" la vitesse, ce 8 vice nouveau :, comme l#appelle <aul

Morand, e2erce une vérita%le fascination! #Gge de l#acier, illustré par la tour 3iffel, d#a%ord si décriée, se

développe à travers de nom%reuses constructions! On utilise de nouveau matériau2, comme le %éton armé, pour

construire les 8 villes tentaculaires : dont parle Ver.aeren! 6out laisse croire à une ère de prospérité, maruée

pourtant par des grèves sévères, dans les mines du Jord en *>NK et c.eL les c.eminots en *>*N!

*ne vie sociale #rillante! Alors ue les classes défavorisées o%tiennent uelues avantages sociau2grGce à l#action des syndicats /Dournée de .uit .eures pour les mineurs, création de retraites ouvrières0, ce ui

frappe, pendant les années ui précèdent la guerre, ce sont les images %rillantes et frivoles de la vie mondaine!

#e2pression 8 elle époue : s#e2pliue par les f$tes et les divertissements! 6oute une frange de la société, aisée

et désoeuvrée, fréuente les 8 lieu2 de plaisir : ue sont les casinos des villes touristiues /Vienne, Venise,Monte-1arloH0, et leurs palaces! es ca%arets, les music-.alls, les t.éGtres connaissent un grand succès,

notamment à <aris, ui voit na;tre les premières salles de cinéma" on y passe les films de Méliès! 3n m$me temps,

la vie sociale est trou%lée par les attentats anarc.istes et les actions terroristes de la 8 %ande à onnot : /*>**-

*>*50, ainsi ue par certaines affaires comme le scandale 1aillau2 /la femme du ministre des Einances tue le

directeur du ;igaro/.

Occupés par les pro%lèmes intérieurs et les plaisirs, les Eran=ais ne per=oivent asseL tt ni le

surarmement allemand ni les menaces ui pèsent sur les alWans!

#annonce de la guerre, le ? aoPt *>*+, les frappe comme un coup de tonnerre, les faisant passer del#insouciance à l#.orreur!

Les incidences sur les arts. e conte2te d#optimisme et d#innovation du dé%ut du siècle est favora%le

à la création artistiue! #éclatement du monde industriel provoue une vision fragmentée de la réalité, ui

a%outit, en peinture, au cu%isme, à travers les rec.erc.es de 1éLanne, d#a%ord, puis de (elaunay, raue, <icasso,

Eernand éger! 3n m$me temps, un intér$t pour l#et.nologie oriente l#inspiration des peintres et des sculpteurs

vers les arts africains et océaniens! <arado2alement, la littérature traduit une vision morcelée du monde /celle de1endrars, de V! ar%aud ou d#Apollinaire0 parallèlement au courant unanimiste /Romain Rolland, 1.arles

Vildrac0 ui pense englo%er la totalité du monde percepti%le! a danse est à l#.onneur avec la découverte des

%allets russes du c.orégrap.e (iag.ilev et du compositeur CtravinsWi! e t.éGtre conna;t les succès de 1laudel et

les dé%uts de )iraudou2! #e2traordinaire floraison d#7uvres maDeures /)ide, <roust, 1olette, R! Rolland, Martindu )ard0 dans le domaine romanesue fait de cette période un moment très ric.e et novateur! a guerre modifie

cette orientation en suscitant une inspiration tout autre" on écrit pour témoigner et dénoncer, comme le font F!ar%usse, )! (u.amel, R! (orgelès, parce u#aucun des écrivains ne reste insensi%le à la disparition des valeurs

ue révèle le conflit généralisé! 1#est dans ce conte2te ue se développe le mouvement (A(A, contestataire et

désta%ilisateur, ui donne naissance au Curréalisme, Duste après la guerre! Avec l#ensem%le des %ouleversements

politiues et sociau2, l#est.étiue est aussi sur la voie du c.angement!

L’entre-deu'-guerres. 88-858! 1omme le constate <! Valéry, le premier conflit mondial a fait

na;tre le sentiment de la mort des civilisations, et la conscience de la %ar%arie .umaine! es conséuences de la

guerre sont immenses! a vie politiue, sociale, économiue s#en trouve %ouleversée, avec des répercussions sur

les différentes activités artistiues et culturelles!

55



La vie économique! Malgré sa victoire, la Erance, en *>*, se trouve dans une situation déplora%le!

3lle est affai%lie démograp.iuement par les pertes dues à la guerre /*!5NN!NNN tués ou disparus, au2uels il faut

aDouter les décès prématurés des grands %lessés0! 1es circonstances, aggravées par une natalité en %aisse,

entra;nent un vieillissement de la population ui se traduit par une c.arge pour les populations actives et un

manue de dynamisme!Cur le plan économiue, tout est en ruine" l#agriculture a %eaucoup souffert de la guerre! (ans

l#industrie, les moyens de production ont été anéantis et les infrastructures /voies ferrées, routes, voies d#eau0mises .ors d#usage! a reconstruction se .eurte à de graves pro%lèmes financiers!

<eu à peu, cependant, malgré plusieurs crises monétaires et financières, une apparence de

réta%lissement laisse croire à une prospérité revenue /*>??-*>?>0! On peut alors parler de 8 Ceconde révolution

industrielle :, maruée par la création de grands groupes, de cartels comme celui de l#acier ou celui du pétrole!

Venue des 3tas-Bnis la rationalisation du travail, mise au point par 6aylor, se dou%le d#une

standardisation de la production, ui devient production de masse, et du développement de la pu%licité! 3n *>?>,

la Erance n#est pas immédiatement touc.ée par la grande dépression! 3lle en su%it les effets en *>5?" diminution

des e2portations, fléc.issement de la production, nécessité d#interventions de l#3tat! es années ?>-5? sont

maruées, en Erance, par des mouvements politiues et syndicau2 ui conduisent au Eront populaire en *>5K, puis

à sa liuidation au moment o les préoccupations s#orientent vers les menaces de conflit avec l#Allemagne!

Les conséquences sociales et morales! 1ertains aspects de la vie sociale se sont trouvés modifiés par

la guerre! e premier effet est une sorte de %rassage des classes! #égalité de situation dans les tranc.ées, au front,a nivelé certaines différences de statut, d#éducation ou de fortune! <arallèlement, un fort ressentiment à l#égard du

capitalisme et des classes dirigeantes a préparé le terrain pour des idéologies d#ordre et de contestation ui

apparaissent, notamment le fascisme! a guerre a aussi réactivé un mouvement pacifiste!

Cur le plan moral, la conscience de l#éc.ec des valeurs .umanistes est très profonde! e sentimentd#un sacrifice .éro'ue, a%surde et inutile, crée des ranc7urs et fait na;tre une revendication de plaisir et de

li%erté, un refus de la morale austère! es 8 années folles : naissent de cette volonté de li%ération u#illustre

l#7uvre de )ide, Les 5ourritures terrestres" .ymne à la vie et à la sensualité! 1ette li%erté s#e2tériorise dans la

mode féminine, les femmes affic.ant alors une indépendance et une assurance gagnées pendant ue les .ommes

étaient à la guerre" ro%es plus courtes et plus simples, coiffures 8 à la gar=onne :, la mode des années ?N-5N révèle

des modifications inattendues! 3tourdissement, ou%li, on aime les e2travagances u#accompagnent les ryt.mes

syncopés du DaLL et les nouvelles danses venues d#outre-Atlantiue!

La vie culturelle. a conscience d#une fragilité des valeurs, le refus du rationalisme, la primautéaccordée à l#intuition et à l#inconscient conduisent à un non-conformisme ui n#.ésite pas à crouer! 1#est dans ce

climat ue se développe, à la suite du (ada'sme, le mouvement surréaliste, dont le nom m$me souligne la volonté

d#aller au-delà de toute réalité vers ce ui e2iste en l#.omme de plus instinctif! A! reton, Aragon, 3luard,

(esnos, <icasso, Ma2 3rnst, (ali e2plorent l#univers des r$ves, des états seconds, captant l#insolite d#une réalité

aléatoire et imprévisi%le!

es années 5N sont très ric.es sur le plan de la réfle2ion p.ilosop.iue" ergson, Alain, ac.elard! Atravers l#influence des penseurs comme Feidegger et ZierWegaard na;t une réfle2ion sur l#e2istence, origine de

l#32istentialisme de Cartre!

1#est aussi ce ue traduit le roman, marué par une forte influence américaine /EaulWner, (os

<assos0! Cartre, 1éline, Malrau2, JiLan, ernanos, Valéry, )iraudou2, Mont.erlant s#interrogent sur le sens del#engagement! a poésie fleurit avec 1laudel, aco%, Reverdy, Caint-o.n <erse, Cupervielle, mais sans trouver de

vérita%le pu%lic! A partir de *>5K /Eront populaire, guerre d#3spagne et menaces d#un conflit proc.e0, la vieintellectuelle traduit de nouveau les doutes et les incertitudes ui sont celles de c.acun!

Le Eurréalisme! e mot @urréalisme désigne un mouvement artistiue ui s#est développé entre les

deu2 guerres sous la direction d#André reton /*>K-*>KK0! Féritier du courant (ada, le Curréalisme se

caractérise par la volonté d#e2primer le fonctionnement de la pensée en de.ors du contrle de la raison! #écriture

automatiue, le Daillissement des images, les .eurts créatifs des mots ou leurs rapproc.ements aléatoires sont des

illustrations de cette nouvelle manière d#écrire!

5+



Le <adaHsme! (ada est un mot inventé par un groupe d#écrivains et de poètes rassem%lés à Yuric. en

*>*K, au moment o la %ar%arie du premier conflit mondial fait douter de toutes les valeurs! Cu%version et

contestation, le mouvement (ada, autour de son c.ef de file 6ristan 6Lara, cristallise tous les refus, y compris sur

le plan de la création! #écriture poétiue se fait au .asard du regroupement des mots, les caractères

typograp.iues sont mélangés, on crée des ta%leau2 avec des collages de papiers et de matériau2 divers! es motsclés sont invention et li%erté! 1e ui compte est la volonté d#aller au-delà des limites du raisonna%le! e (ada'sme

ne refuse ni l#inco.érence ni la provocation, aussi %ien en peinture u#en littérature! Il utilise les onomatopées,e2prime les cris, la violence et caricature le réel! 1#est sur ce mouvement ue s#appuie le Curréalisme!

Le Eurréalisme! Il doit son nom à Apollinaire et se trouve défini par A! reton dans le :anifeste du

@urréalisme *+DE/" comme la dictée de la pensée en l#a%sence de tout contrle e2ercé par la raison, en de.ors de

toute préoccupation est.étiue ou morale! A cette définition se rattac.ent des caractéristiues ue l#on peut

regrouper ici!

Le refus du réel et de la logique ! (e la provocation dada'ste, le Curréalisme conserve la révolte

contre le conformisme, la rec.erc.e des associations insolites, génératrices ou révélatrices de réalités nouvelles!

e Deu sur les notions temporelles /le futur, le passé ui se prolonge dans le présent, mais ui ne peut $tre e2primé

par nous à cause de la mort0 dépasse les limites de l#intelligi%le! e Curréalisme se marue là dans l#incongruité

de certains rapproc.ements, comme en témoignent les titres 8 1lair de terre : ou 8 <oisson solu%le :! #insolite

vient aussi des Deu2 de mots inattendus!

Les r,ves et l’inconscient! es r$ves, l#inconscient et l#imagination constituent pour les Curréalistes,des réservoirs d#images ue mettent en relief différentes tec.niues d#écriture! aisser aller sa plume lorsu#on est

en état d#.ypnose ou de demi conscience est une fa=on de ne pas contrler la pensée et de li%érer les élans les plus

secrets et les plus imprévisi%les! #écriture automatiue a pour o%Dectif de traduire les états intellectuels sans

contrle de la raison! 3lle consiste à rédiger un monologue de dé%it aussi rapide ue possi%le sur leuel l#espritcritiue du suDet ne puisse porter aucun Dugement, ui ne s#em%rasse ensuite d#aucune réticence et ui soit aussi

e2actement ue possi%le la pensée parlée!

(#autres tec.niues d#écriture proc.es du Deu laissent un grand part au .asard" écrire des éléments de

p.rases sur un papier ue l#on fait circuler! 1.acun complète la p.rase sans savoir ce u#il y avant! a succession

imprévisi%le des éléments constitue un te2te original et aléatoire! (e manière générale, l#écriture surréaliste

c.erc.e à rendre compte, avec une intervention minime de la raison, des activités créatrices de l#$tre .umain!

!volution du mouvement. e Curréalisme a regroupé des poètes comme (esnos, Aragon, 3luard,

Ma2 aco%, 1octeau, Mic.au2, mais aussi des peintres comme (ali, Ma2 3rnst, (e 1.irico, Magritte, dont les7uvres font appara;tre des superpositions de réalité et de r$ve, et des images très inattendues du réel! 1onfronté

au2 engagements politiues, ce mouvement ui refusait de s#enfermer dans des manifestes, éclate en *>54

lorsu#il entre en conflit avec le communisme! Il survit à la guerre, influen=ant des romanciers comme ! )rac

puis dispara;t!

Duerre et après-guerre! e conflit de *>5>-*>+4 laisse derrière lui un monde en ruines et un %ouleversement très profond des consciences! es millions de morts, la %ar%arie généralisée, la désagrégation des

valeurs ouvrent sur des interrogations multiples! 6andis ue s#opère une indispensa%le reconstruction matérielle,

le monde ui se reconstitue su%it de nom%reuses modifications" réorganisation des %locs politiues, évolution du

progrès, nouveau2 systèmes de pensée! es modes d#e2pression témoignent de mutations importantes, ui préfigurent l#évolution accélérée des trente dernières années du XX-ème siècle!

Les suites de la guerre! orsue la Ceconde )uerre mondiale s#ac.ève, tout est à reconstruire, lecadre m$me de la vie, l#économie, l#unité nationale, la confiance en l#$tre .umain, dont on a découvert u#il

pouvait $tre l#instrument du mal a%solu! 3n Erance, l#entrée dans la pai2 est maruée tout d#a%ord par une volonté

d#épuration" installation d#une Faute 1our, poursuite et condamnation des colla%orateurs au régime d#Occupation!

1ette difficile remise en ordre s#accompagne d#une lutte contre le marc.é noir! Il faut aussi régler le pro%lème du

retour des prisonniers, restaurer l#économie, remettre en état les outils de production, construire des logements

pour faire face au 8 %a%y-%oom : des années d#après-guerre! Cur le plan politiue, le discrédit des partis

traditionnels crée une poussée vers la gauc.e, encore porteuse des espoirs nés avec la Résistance! (u 1onseil

Jational de la Résistance /1JR0 émane un gouvernement d#union nationale! a 1onstitution de *>+K définit la

54



IV-ème Répu%liue /*>+K-*>40, période d#insta%ilité ministérielle, maruée par les pro%lèmes de décolonisation"

difficultés avec la 6unisie et le Maroc, )uerre d#Indoc.ine, dé%uts, en *>4+, de la )uerre d#Algérie!

1ette période est aussi caractérisée par la volonté d#une restauration économiue! 1elle-ci passe par la

nationalisation d#entreprises! a réorganisation de la Cécurité sociale apporte des garanties et témoigne d#un souci

de progrès social! Cur le plan financier, l#inflation reste forte et engendre plusieurs crises! Au moment o prend finla IV-ème Répu%liue /arrivée du général de )aulle au pouvoir à la faveur de la )uerre d#Algérie en *>40, en

dépit des difficultés politiues, le %ilan fait état du développement des outils de productions, d#une modernisationsensi%le, en relation avec une évolution scientifiue et tec.niue très dense sur le plan mondial! a Erance est

entrée dès lors dans l#ère du modernisme!

<es modifications de fond. <réparées par les découvertes de la première moitié du siècle, les

applications ui voient le Dour dans la seconde contri%uent à une e2traordinaire avancée du progrès, mais aussi à

des interrogations p.ilosop.iues et morales! es deu2 e2plosions nucléaires de Firos.ima et de JagasaWi /aoPt

*>+40 ont révélé la ma;trise et les dangers de l#énergie nucléaire, confrontant les scientifiues et les p.ilosop.es à

un dilemme" comment dominer et limiter des rec.erc.es, des découvertes et des applications ui, d#un coté,

améliorent les conditions de vie des .ommes et, de l#autre, constituent une menace de destruction à moyen ou

long terme U a mise en place de l#informatiue, ui modifie la manière d#utiliser l#information, la découverte de

produits nouveau2, fa%riués pas synt.èse, l#astrop.ysiue, la médecine, avec l#identification de l#A(J,

conduisent à reconsidérer les connaissances! (es interrogations inuiètes naissent, concernant la place de

l#.omme dans le monde, sa position face à l#espace, dont il entreprend la conu$te, son rle social! 1ar les progrès scientifiues rapides font na;tre l#idée d#un %on.eur matériel facilement accessi%le" posséder plus,

s#entourer d#o%Dets nouveau2! a nouvelle 8 p.ilosop.ie : du %on.eur est celle de 8 l#avoir :, comme la rappelle

sans cesse la pu%licité!

La littérature et les arts. e domaine culturel se révèle comme le miroir des modifications ue vit lasociété d#après-guerre! Illustrée par 1amus, la p.ilosop.ie de l#a%surde se rattac.e au sentiment ue l#$tre

.umain, soucieu2 de co.érence, se trouve confronté à un monde auuel il ne trouve pas de signification! At.ée, ce

courant ne trouve aucune e2plication métap.ysiue à l#e2istence .umaine et développe une attitude elle-m$me

parado2ale de révolte face au monde et d#acceptation de ce ui fait sa %eauté! #e2istentialisme représenté par

Cartre pose comme fondamentale la li%erté de l#$tre, ui se fait lui-m$me à partir de ses propres c.oi2! e

structuralisme, dont le c.ef de file est 1laude évi-Ctrauss, est une tentative d#e2plication du monde à travers la

rec.erc.e de structures et de codes! 1e mouvement a des incidences importantes sur la linguistiue, l#analyse des

te2tes littéraires et des signes, formes de représentations ui peuplent notre univers!#art traduit aussi ces inuiétudes et ces rec.erc.es" non figuratif, a%strait, il s#interroge sur les

différents perceptions et images du monde tout en s#intégrant à l#univers des o%Dets ui devient prépondérant!

L’ère des incertitudes! a période ui s#étend de *>4 à nos Dours est caractérisée par un dou%le

p.énomène en apparence contradictoire" d#un coté la mondialisation des informations et des pro%lèmes, par suite

de l#intense développement des communications, de l#autre une fragmentation de la connaissance et de l#approc.edu monde! 1e parado2e est à l#image d#une évolution ui centralise et disperse, multiplie les données tout en les

morcelant et fait dispara;tre les repères traditionnels! e passage d#un millénaire l#autre fait converger les

incertitudes d#un siècle de progrès o se m$lent tous les e2tr$mes!

Refus et crises! 1aractérisées par une intense activité de développement /scientifiue et industriel0 etde modernisation, les années *>4-K suscitent dans les sociétés occidentales /3tats-Bnis et 3urope0 des réactions

de malaise! e 8 %a%y-%oom : est à l#origine d#un raDeunissement de la population" la génération de l#après-guerreatteint sa maDorité entre *>KN et *>K, sans trouver, dans la vie sociale et politiue, de réponses à ses aspirations!

Au2 )uerres de décolonisation /Algérie, Afriue, Vietnam0, elle oppose une idéologie de pai2 et d#amour ui

s#épanouit dans le mouvement .ippie et culmine lors des grands stocW /*>K>0! a génération américaine des

années 4N fait des émules en 3urope, valorisant le voyage, le refus des valeurs %ourgeoises! Eace au monde adulte

ui tente de sauvegarder des traditions sta%les, les adolescents se regroupent et professent des idéau2 de li%erté et

de contestation, revendiuant le droit de disposer d#eu2-m$mes, de 8 faire la route : et de se droguer! 1ette

contestation atteint son apogée en *>K, année ui voit se développer de vérita%les révolutions culturelles ou

politiues /en Erance, le mouvement de Mai K parti de l#université de Janterre, en 6c.écoslovauie" l#opposition

5K



au régime soviétiue0! Bne ère de réformes sem%le s#ouvrir, mais les lendemains ne sont pas novateurs"

l#insurrection praguoise est écrasée par les c.ars en aoPt! 3n Erance, les années @N voient revenir les incertitudes

idéologiues dans une société de consommation dominée par la force des médias!

;asse et consommation! e c.oc pétrolier de *>@5 fait appara;tre la puissance des im%rications

économiues et politiues! es restrictions imposées sur le plan de la consommation d#énergie, l#orientation versle nucléaire et la rec.erc.e d#énergies de remplacement révèlent une fragilité des sociétés modernes dont

l#e2istence est associée à la consommation! 3n Erance, comme dans d#autres pays, la situation est à l#origine d#undynamisme nouveau" intensification de la construction, grands travau2, e2portation, de tec.nologie, implantation

de multinationales, e2traordinaire e2pansion de l#informatiue ui s#installe dans touts les secteurs de la vie

économiue! 1ette période de développement et de rec.erc.e suscite pourtant de nom%reuses interrogations" ne v-

t-il pas plus vite ue la réfle2ion ui devrait l#accompagner U a modification des structures Duridiues et

législatives est plus lente! <ar ailleurs ue devient l#.omme pris dans ces réseau2 ui le dominent et risuent de

l#écraser U es dangers du progrès mis au service des sociétés /notamment dans les régimes totalitaires0 sont

per=us et dénoncés, mais il est difficile de s#opposer à ses accélérations ui touc.ent au2 notions d#espace et de

temps! On ne pense plus u#en masse, groupe, pourcentages! 3t l#on peut craindre ue l#individu ne perde une

grande part de sa li%erté, soumis à des médias ui font l#information plus u#ils ne la transmettent et ui

conditionnent les opinions plus u#ils n#aident à leur formation!

La vie culturelle! es deu2 notions de masse et de consommation influencent la vie culturelle! On

peut remaruer d#a%ord des orientations nouvelles, ui reflètent les p.énomènes sociau2! e 8 nouveau roman :, par e2emple, dans les années KN, illustre le refus des structures traditionnelles /plus d#.istoire, plus de personnage,

plus de narrateur0! Au t.éGtre, les pièces d#Ionesco et de ecWett mettent en scène le conformisme du langage, et

le désespoir de ceu2 pour ui la vie n#a aucun sens! (#autres écrivains /6ardieu, 9ueneau0 luttent contre le

conformisme intellectuel par des contraintes formelles pleines de virtuosité /écrire un roman sans la lettre e0! cestendances coe2istent avec une production sura%ondante et variée, aussi ép.émère ue les o%Dets de consommation,

ui privilégie le vécu et l#e2périence /Dournalistiue, politiueH0! 3ntre la soumission au2 modes de

fonctionnement de la société de masse et de consommation et le refus, les écrivains ont un c.oi2 difficile! 1#est

celui de tous les créateurs, mais aussi de c.aue individu, dont la li%erté et l#autonomie se trouvent 8 grignotées :

par le caractère tentaculaire de l#environnement! #a%sence de repères solides et de points d#ancrage pour

sauvegarder son individualité est, comme le signale le sociologue 3! Morin, la caractéristiue de cette fin de siècle

tentée par le scientisme et l#écologie!

Cemps et modes ver#au'

e ver%e constitue un élément clé de la p.rase! e c.oi2 des temps et modes offre de nom%reuses

variations et renseigne sur la situation de l#action dans la temporalité et sur son e2istence présentée comme réelle

ou .ypot.étiue!Les temps ver#au'. Cemps a#solusB temps relatifs! es temps situent l#action par rapport au2

grandes divisions temporelles /passé, présent, futur0! On peut dire également ue cette situation se fait par rapport

au moment de la parole /de l#énonciation0 ou par rapport à un autre moment lui aussi daté! On distingue ainsi"

- les temps a#solus /imparfait, passé simple, passé composé, futur0, utilisés par rapport au présentde la parole ou de l#écriture /énonciation0!

- les temps relatifs /plus-ue-parfait, passé antérieur, futur antérieur0, utilisés par rapport à unévénement daté!

Valeurs des temps

- Le présent" 32primant une action ui se déroule au moment o l#on parle, il peut aussi souligner,

l#.a%itude, la répétition, la généralisation et l#actualisation d#une action passé, ce ui arrive

souvent dans les te2tes .istoriues /présent de narration0! 3mployé sous forme de périp.rase, il

peut aussi e2primer le passé récent ou le futur proc.e!

5@



- L’imparfait" 32primant une action passée, il insiste sur sa durée! Il peut aussi e2primer la

répétition et l#.a%itude dans le passé! Il est le temps par e2cellence de la description mais se

trouve aussi a%ondamment utilisé dans le récit!

- Le passé simple" peu employé dans la langue parlée, ce temps, ui est celui du récit, e2prime des

actions ui se sont déroulées à un moment précis du passé! Il a parfois une valeur ponctuelle, parfois une valeur durative! Il permet l#e2pression d#actions présentées dans une succession!

- Le futur" il souligne ue l#action, non réalisée dans le présent, le sera dans un temps à venir! Il peut insister sur la certitude, sur l#ordre ou la recommandation! (ans un te2te .istoriue, il

indiue ue le locuteur anticipe et présente des faits comme non accomplis au moment o il se

situe, mais certains!

- Le passé composé" e2primant une action ac.evée, il insiste tantt sur cet ac.èvement, tantt sur

des conséuences se prolongeant Dusue dans le présent! (ire ue l#on a appris impliue ainsi ue

l#on possède le savoir! Il est également utilisé dans la langue parlée comme temps du récit oral à

la place du passé simple!

- Le plus-que-parfait et le futur antérieur: ce sont deu2 temps relatifs ui sont employés pour

situer des actions dans le passé /plus-ue-parfait0 ou dans le futur /futur antérieur0, relativement à

d#autres moments datés! (ans le discours indirect, le plus-ue-parfait est la transposition du passé

composé!

- Le passé antérieur: temps relatif, lui aussi, il situe l#action par rapport à un moment passé /au passé simple0!

L’aspect des temps. e mot 8 aspect : désigne la fa=on dont l#action est réalisée! On classe les temps

selon u#ils soulignent l#aspect accompli /précisant la fin de l#action0 ou l#aspect inaccompli /la fin de l#action

n#est pas précisée0! Ainsi le présent, le futur, l#imparfait, le passé simple insistent sur l#aspect inaccompli del#action! e passé composé, le plus-ue-parfait, le futur antérieur et le passé antérieur insistent, uant à eu2, sur

l#aspect accompli!

Les modes ver#au'. On parle de 8 mode : selon ue l#action est considérée par celui ui parle comme

réelle ou .ypot.étiue, virtuelle, potentielle! es modes ver%au2 Douent un rle important dans l#e2pression de

cette réalité ou de cette potentialité, mais ils ne sont pas les seuls! 1ertains temps ont aussi ce pouvoir, ainsi ue

les 8 au2iliaires de mode :! On distingue l#indicatif /mode du réel0 et les autres modes, su%Donctif, impératif,

conditionnel, ui sont ceu2 de l#incertain!

- L’indicatif " il est utilisé pour mettre en relief le caractère réel d#une action ou d#un état et ce,dans des moments variés du temps! #emploi du futur marue ue la réalisation de l#action est

considérée comme certaine!- L’impératif " mode de l#ordre, il e2prime une inDonction ui peut prendre la forme d#une défense

/ordre négatif0, d#une prière, d#une e2.ortation, d#une recommandation, d#un conseil! On le

trouve dans des te2tes à tendance didactiue comme dans l’#rt poétique de oileau!

- Le su#Fonctif " il est par e2cellence le mode de la potentialité! Il souligne les possi%ilités deréalisation d#une action mais peut aussi les mettre en doute! 1omme il ne comporte ue uatre

temps, il est moins ric.e ue l#indicatif en ce ui concerne l#e2pression du temps! 1ette

caractéristiue concourt à faire de lui le mode de l#incertain! Il faut distinguer ses emplois dans

des propositions indépendantes ou principales d#une part, dans des su%ordonnées d#autre part! esu%Donctif dans les propositions indépendantes ou principales est utilisé pour e2primer l#ordre, le

sou.ait, la défense, l#indignation, la menace! Il est alors le mode de l#affectivité, avec l#aide de la ponctuation, l#e2pression de nom%reu2 sentiments! e su%Donctif dans les propositions

su%ordonnées a des emplois éuivalents! Il est parfois o%ligatoire! <arfois, son emploi souligne

une nuance modale particulière /dans les propositions con0onctives, suDets ou o%Dets, son emploi

dépend du ver%e de la principale& il suit un ver%e e2primant un ordre, une crainte, un sou.ait ou

divers sentiments /craindre, vouloir, redouter, se réDouir0& dans les propositions circonstanciellesF

il est associé à l#e2pression du %ut, de la concession, de la conséuence, parfois du temps

/lorsu#on emploie avant que0& dans les propositions relatives" le su%Donctif insiste sur la

5



potentialité, sur un o%Dectif rec.erc.é ou une conséuence visée, mais sans ue l#on puisse en

vérifier la réalisation0!

- Le conditionnel" c#est le mode de l#éventuel, de l#irréel! Il est encore moins ric.e en temps ue

le su%Donctif! Il faut distinguer ses emplois dans une p.rase simple ou dans une p.rase comple2e!

e conditionnel dans une p.rase simple souligne l#éventualité, le caractère non certain d#unévénement, le conseil! e conditionnel dans une p.rase comple2e entre dans un système

.ypot.étiue, soulignant ue la réalisation de l#action est soumise, dans l#avenir ou dans le présent, à une condition! Il ne faut pas confondre le conditionnel mode et le conditionnel temps,

ui est la transcription du futur dans le passé, notamment dans le discours indirect et indirect

li%re! Il arrive cependant ue la distinction soit difficile à éta%lir entre les deu2!

Valeur modale des temps! 1ertains temps de l#indicatif peuvent avoir une valeur modale! 1#est le cas du

futur /et du futur antérieur0 ui e2prime l#incertitude ou l#ordre! 1#est aussi le cas de l#imparfait, ui souligne

l#.ésitation, l#éventualité, le sou.ait! es différentes modalités de l#action peuvent s#e2primer aussi grGce à des

au2iliaires de mode /falloir, devoir, pouvoir, .ésiter à, manuer de0 et grGce à des modalisateurs ui prennent la

forme d#adver%es soulignant l#incertitude, l#.ésitation, le doute /certainement, peut-$tre, sans doute, certes H0!

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