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 Oppert, Jules (1825-1905). Études assyriennes : textes de Babylone et de Ninive. 1857. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n° 78-753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence  2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. Il s'agit : *des reproductions de documents protégés par un droit d'auteur appartenant à un tiers. Ces documents ne peuvent être réutilisés, sauf dans le cadre de la copie privée, sans l'autorisation préalable du titulaire des droits. *des reproductions de documents conservés dans les bibliothèques ou autres institutions partenaires. Ceux-ci sont signalés par la mention Source gallica.BnF.fr / Bibliothèque municipale de ... (ou autre partenaire). L'utilisateur est invité à s'informer auprès de ces bibliothèques de leurs conditions de réutilisation. 4/ Gallica constitue une base de données, dont la BnF est le producteur, protégée au sens des articles L341-1 et suivants du code de la propriété intellectuelle. 5/ Les présentes conditions d'utilisation des contenus de Gallica sont régies par la loi française. En cas de réutilisation prévue dans un autre pays, il appartient à chaque utilisateur de vérifier la conformité de son projet avec le droit de ce pays. 6/ L'utilisateur s'engage à respecter les présentes conditions d'utilisation ainsi que la législation en vigueur, notamment en matière de propriété intellectuelle. En cas de non respect de ces dispositions, il est notamment passible d'une amende prévue par la loi du 17 juillet 1978. 7/ Pour obtenir un document de Gallica en haute définition, contacter [email protected] .

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ETUDES   ASSYRIENNES.

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EXTRAIT N° 3 DE   L'ANNÉE 1857

DU JOURNALASIATIQUE.

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ÉTUDES ASSYRIENNES.

TEXTES DE BABYLONE ET   DE   NINIVE,

DÉCHIFFRÉSETINTERPRÉTÉS

PAR JULES OPPERT.

LIVRE PREMIER.

INSCRIPTION DE   BORSIPPA,RELATIVE

ÀLARESTAURATIONDELATOUR DESLANGUESPARNABUCHODONUSOU,ROIDERARYLONE.

PARIS.

IMPRIMERIE IMPÉRIALE.

M DCCC LV11.

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A   LA MEMOIRE

D'EUGÈNE BURNOUF.

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ETUDES ASSYRIENNES.

INSCRIPTION DE   BORSIPPA,

RELATIVEA LA RESTAURATIONDE LA TOUR DES   LANGUES,

PAR   NABUCHODONOSOB.

En   soumettant,   le  premier    et  pour    la  premièrefois,   au monde   savant   le   déchiffrement,   l'analyse

grammaticale   et   l'interprétation   d'une   inscription

assyrienne,   nous réclamons   l'indulgence   de nos lec-

teurs.   Quoique   le texte   qui   forme   l'objet   de notreinvestigation   ait été étudié   depuis plus   d'une   année,avant d'être compris   dans tous ses   détails,   la diffi-

culté   même de l'étude nous   obligera probablementà faire quelques   rectifications   ultérieures.   Mais   si nous

invoquons   la   bienveillance   du  public   parce que   nous

croyons   en   avoir    besoin,   nous   pourrons   faire valoir 

quelques  titres   à   cette   faveur : c'est   le

manque  d'un

 précédent   quelconque   dans   l'interprétation   analy-

tique   d'une   inscription assyrienne,   non   accompagnéed'une   traduction.

 Nous   désignons   sous   le nom   de langue   assyrienne3. As. Extrait n" 3. (1857.)   1

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 —   2   — 

l'idiome   sémitique   dans lequel   sont   rédigées   les ins-

criptions   de Ninive   et   de   Babylone,   ainsi que   les tra-

ductions de   la   troisième   espèce   des Achéménides.

Le lecteur    serait en droit "d'attendre de nous   quenous lui  prouvions   la valeur    de chaque signe   cunéi-

forme. Nous nous sommes   chargé   de ce travail   dans

un ouvrage   déjà   rédigé   et qui,   nous   l'espérons,   verra

 bientôt   le  jour-,   il fera  partie   de   la  publication   de

l'Expédition   de Mésopotamie.   Nous   y   avons   reprisl'oeuvre tout   entière;   après   avoir soumis   à la   critique

les quatre-vingt-dix   noms   propres   fournis   par   les ins-criptions   assyriennes   des   Achéménides,   nous en

avons déduit les valeurs syllabiques   attachées   aux

caractères,   et en grande   partie   déjà   connues  par   les

travaux de MM. de Saulcy,   Hincks,   Rawlinson,   et

d'autres. Nous y   avons ensuite examiné   la   nature   et

l'origine   des caractères   cunéiformes,   et   donné,   comme

 base de l'interprétation   des   textes,   une analyse   rigou-

reusement minutieuse des inscriptions assyriennesdes rois  perses,   où   l'original   arien a  pu   nous guider.

L'auteur de ces  pages   a   fait distribuer à l'Académiedes inscriptions   et belles-lettres un tableau qui   con-tient seulement les   valeurs syllabiques   des caractères

assyriens,   et   qui   a   été   reproduit   dans le   recueil,   si

 justement   estimé,   de la Société orientale   d'Allemagne.Ce tableau

  trouvera son   application   dans   l'analysesuivante   ;   nous n'avons  pas   cru   devoir    fatiguer    le lec-

teur,   quant   à  présent, par    la   preuve   de l'exactitudede notre transcription.   Nous lui demandons   seule-ment   de   vouloir   juger    les  principes par   les   résultats

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 —   3   — 

qui   en   découlent,   en   nous   dispensant, pour    quelquesinstants,   de la   démonstration des  prémisses.

S'il   nous   est permis

  de nous  servir d'une analogievulgaire,   nous dirons que,   lorsqu'on   cueille sur   un

arbre   une  pomme,   onpeut   conclure,   avec une grande probabilité,   que   cet arbre est   un   pommier    ; et   l'on se

dispensera   des recherches   nécessaires   pour    établir 

que   la  plante   est   réellement le   produit   d'un  pépindu fruit en   question.

Comme toute   analogie,   ainsi   celle-ci   pourrait   n'être

 pas complètement dépourvue   de   défauts;   pourtantelle   exprime   assez notre  pensée,   et   doit être regar-dée   comme un   appui   à notre demande.   Nous dé-sirons que   le lecteur se   convainque',   que,   si la basede   notre déchiffrement   était   mauvaise,   jamais   nousne serions arrivé à une   interprétation   aussi rigou-reusement   circonscrite   dans   les  principes   sévères dela

 philologie comparée.Surtout nous n'aurions   jamais   fait   de   traduction

ayant   un sens naturel   et simple.   C'est   cette   simpli-cité,   cette   lucidité  presque   banale de la   version quiest   difficile   à   établir,   tandis   qu'il   est facile   d'obtenir un   sens   poétique,   en   forçant   le   dictionnaire et   la

grammaire   ;  nous   nous sommes toujours   défendu   ces

licences.   En fait d'inscriptions   assyriennes   et   autres,

on   ne   fait  pas   de   prose   sans   s'en douter.Les   choses   qui paraissent   devoir se   présenter    à

l'esprit   en  premier    lieu sont   justement   celles   quinous échappent   le  plus longtemps,   et qui   ont coûtéle  plus   de   réflexions et le   plus   de   veilles.

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 _    4   — 

Avant   de nous adresser    directement au déchiffre--

ment de   l'inscription,   nous devrons   énoncer    les

 principes   sur    lesquels repose   cette opération,   pour que   le lecteur  qui   n'est   pas   au fait des anomalies   de

l'écriture assyrienne   ne trouve   pas   notre   méthode

arbitraire.i°   Tous les signes   dérivent d'une   image   hiéro-

glyphique exprimant   un objet   concret   et un son quirendait cette   notion   principale   dans l'idiome   des   in-

venteurs touraniens de l'écriture cunéiforme.

2° L'image, représentant   d'abord   un objet   concret,fut   souvent   employée   comme   l'expression symbo-

lique   d'une idée   abstraite,   et   prit   naturellement,   dans

la  première   langue,   le son du   mot   qui exprimait   cette

abstraction.3° L'écriture   cunéiforme   passa   chez les Assyriens

sémites,   qui   acceptèrent   les   valeurs   idéographiqueset

syllabiques  des   Touraniens.   Ces dernières ser-^

virent à former la base du syllabaire   assyrien.   Natu-   *"

relieraient,   les descendants de Sem'furent   obligés

d'ajouter    à ces valeurs antésémitiques   celles   qui   dé-

coulaient de leur   propre   langage,   et ainsi   il   arriva

que   les mêmes signes   ont de différentes  prononcia-tions syllabiques.

k°   Tous les signes   ayant   au moins une valeur  

idéographique,   il   arriva forcément que quelques   idéesfurent exprimées par   la   combinaison de deux ou   plu-sieurs   notions,   et   conséquemment, par   l'ensemble de

quelques signes   syllabiques   dont chacun   exprimaitune   de ces idées.   Ainsi nous rencontrons des groupes

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 —    5   — 

de caractères dont   l'ensemble   se  prononce   autrement

que   la totalité   des   signes   pris   isolément.   Nous nom-

merons ces groupes   des monogrammes complexes.5° Souvent   les signes   servent seulement   à   indi-

quer qu'un   mot   d'un certain ordre   d'idées doit   suivre   ;dans   ce cas ils   forment des   déterminatifs aphones.

6°   Comme   l'égyptien,   l'assyrien   connaît   des   com-

 pléments   phonétiques, pour    faire voir   qu'un   certain

signe   idéographique   se termine en   telle   articulation.

Ces compléments   sont   surtout usités dans le cas   oùun   caractère exprime plusieurs   notions à la   fois;   ilssont destinés à  prévenir    des   erreurs.

L'inscription   dont   nous donnons l'analyse   a ététrouvée   par    le colonel   Rawlinson;   et   nous aimonsà   insister sur cette   circonstance,   parce   que   ce docu-ment remarquable   est le seul   monument assyrienqu'il   ait   découvert lui-même. Le texte se   trouve   sur'

deux   barils d'argile portant   une inscription   presqueidentique   ;  on en   trouvera encore  beaucoup   d'autresen   fouillant   entre les   galeries   nouvellement décou-vertes dans la   ruine du   Birs-Nimroud.

Ces   barils   conservés au Musée  britannique,   ontété   trouvés,   dans le  pourtour    de la galerie   de la tour de   Babel,   à une   certaine   distance les   uns des   autres,

et   aune   certaine   hauteur.   M.   Place a trouvé de   mêmeà   Khorsabad quartorze   de ces monuments   dans les

galeries   du  palais   de Sargon,   tous couverts d'une

longue   inscription   identique,   comme on   peut   s'enconvaincre  par    les   deux   exemplaires   qui   ont   étésauvés.

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 —    6   — 

Les monuments   qui   contiennent   notre texte ont la

forme   d'un baril de deux décimètres   de longueur    sur 

huit   centimètres de diamètre   à   leur milieu.   Ils re-

 présentent   à   peu près   un ellipsoïde   de   révolution

très-allongé,   auquel   on aurait coupé   les deux  pointes.

L'inscription   se   trouve   gravée   en style   moderne de

Babylone,   en deux   colonnes,   disposées   dans le sens

de la largeur;   les   lignes   sont divisées   par    des traits

tirés à la règle.

On   connaît,   en fait de documents   d'argile,   desmonuments ellipsoïdaux que   nous nommerons barils

une fois  pour    toutes;   le mot   de   cylindre   ne. serait

 pas   exact,   et il faut le réserver aux monuments   véri-tablement cylindriques,   tels   que   les   cachets gravés,sur   pierre   dure. Il faut distinguer    ces barils des  prismes

 polygones,   qui   sont   généralement   des documents

historiques très-développés,   et où   le   texte se trouve

inscrit   de haut en   bas,   de sorte   que chaque   face du^ prisme   forme une   colonne. Il y   a   des   cônes,   docu-ments  petits,   très-anciens et attendant encore leur 

déchiffrement; enfin,   il y   a des tablettes inscrites de

chaque   côté,   et qui   forment l'immense majorité   desmonuments assyriens.

Généralement les textes architectoniques   sontécrits sur des barils.

  Nous   connaissons,   comme   éma-nant de   Nabuchodonosor,   les barils du temple   de My-litta,   en quatre exemplaires,   dont   deux se trouventau   musée de   Berlin,   un   à   la   Bibliothèque impériale   ;le quatrième, qui   est seul bien   conservé,   fait  partiedu   cabinet de   M. le duc de Luynes.   Nous   avons en-

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core   deux exemplaires,   tous les   deux à   Londres,   de   j

l'inscription  des   canaux;   un autre   traite   des murs

d'enceinte;   nous en avons   trouvé des fragmentsà Babylone.   Il y   a le baril de   Bellino,   publié par Grotefènd,   parlant   surtout des temples   de   la citédes   Chaldéens. On   a   découvert des fragments   d'unsemblable monument reproduisant   le   texte de la

grande inscription   de   la Compagie   des   Indes;   il   s'entrouvera de nouveau sous   terre;   mais   malheureuse-

ment on n'a  pas   encore   découvert   des  prismes   histo-riques   de   Nabuchodonosor.

 Ni le texte ni une traduction de l'inscription   de

Borsippa   n'ont été  publiés   avant   ce   travail,   encoremoins une analyse grammaticale,   puisque   aucun   do-cument   assyrien   n'avait été examiné en entier    sousce  point   de vue.

 Nous   ajoutons   un dernier    mot,   comme   titre à

rindùl'gèhce   du  public   et  pour    faire ressortir encore

davantage   la différence qui   existe entre l'essai   d'in-

terprétation que   nous exposons   et celui de nos devan-

ciers. Les   inscriptions   dont ils ont donné   des   tra-ductions se composent, pour    la  plus grande   partie,de noms  propres, qui   ne résistent   pas longtemps   à

l'investigation,   mais qui,   au   contraire,   sont les   pre-

miers   et les  plus   faciles résultats   du déchiffrement.Loin   de nous de   vouloir    déprécier    ces   conquêtes

réelles   de   la science   ; mais nous   tendons   à   établir,   en

 principe, que   l'on   ne lit  pas   encore les   inscriptions

quand   on a   seulement déchiffré   les noms   propres

qu'elles   contiennent. Pour    prétendre   être arrivé   à

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lun   pareil   succès,   iîlfaut examiner    des textes où il

n'y   en   a  pas,   où des   1noms   géographiques   et histo-

riques   manquent,   et où   il faut d'abord chercher à

quel   ordre   d'idées se   rapporte   l'inscription.   Il n'a

 pas   été   difficile de   saisir de  prime   abord   le   sens   gé-néral du document de   Bisoutoun,   qui   contient une

centaine   de noms  propres;   mais,   malgré   cela,   la  pre-mière tentative   pour l'expliquer    a été malheureuse

 partout   où   le   texte   perse   offrait la moindre ques-

tion à   résoudre,   en dehors des noms   de  person-nages vainqueurs   ou   vaincus   et des noms   de   villes

avoisinant des   champs   de   bataille;   partout.où   la

rédaction   ne se renfermait   plus   dans les formules

ordinaires   qui désignent   les marches et   contre-mar\ches des généraux   de Darius. Nous ne   pourrons pré-tendre lire   le  perse   et   comprendre   la langue,   que

lorsqu'on   nous aura   vus   aux  prises   avec   un texte

conçu   dans cet   idiome,   et comparable, par   exernplér^au   Zend-Avesta.

Voici   l'inscription   :

I.

PROTOCOLE   DE  L'INSCRIPTION   DE BORSIPPA.

 Na bi uv, ku. du ur    -   n. Nabuclioilonosor 

*fflff=   T^=   B^T.   ^.   ɧ?   HT EE^rTH   -   sn ur, sar.   13ab.   Hu,

rex   Babvloïiîs,

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 _    9   -/

4^.   -ÏH t*a- if  

«f/^v

  e <xr-   /

*   ri   -   6if. 4 —    av.   fct   i nuv.   ^servus   entis   cxistentis,

t   -   lu   ad.   ka   an.   li ih   -   bûaltestatus constantiam cordis

Marduk. is   -   sa ah   -   feu.   SE"Mcrodaclii,   dominus   ;.   su-

s   HW:   ^ri eaf MW-   —r    ^it   -   ri\>   na   -   ra am   .   X   JVa

 prcmus,  s exaitans' deum

M"fcO   -^   H3f    If-   Hfi   ^-   ^.Ji   -   nu. mu sa a.   t im   -   </a.

 Nebo,   salvator    sapiens

MPT- ïï>-n:Msyr    an-   • • •*i:

  -M

•^ '-^sot   a   -   na.'   """ aï   -   ka   at.   ' ilu.

qui   '***   instruction:(?)   dei

s- ËT- ET   Bn[ff-fflf=aT^nïï^-rai   ra&.   ma   -   sa a. ti   -   ru   -   na a  -   su.

inaxiniî   proebet   auressuas:

t=® HM*= sti ^H sf.   ^1   jf sa   afe   -   /ca   -   na   ka.   h.

(deoruin)vicemgcreiis   non;   "' '„

^i M*- ff    ^^>-   a sti   ^muparfta,,   za   -   ni   in.   BIT.   SAG.   GA.

injuriam faciens,   instauratar.   pyramidis

IMI.   <H±L a   ^-:: m-   S^KJ-Tf. au. BIT.   7,1.   I)A.   pallu.

et   tnrri»,   filius

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\{  _    10   _ 

If gCTHW fe^T- m-   w   ^i   w   «=I

n'stan   sa» jVa  -   &t

  ut>.natumaximus   Nabo-

':mzzs   fflN   T>^ Mtfl.   t^.   t|f  paï/.   u   -   su   ur. sar.   Bab.

 pallassaris   régis Baby-

7/u.   X   a   -   na fcu.lonis,   '   ego.

Dans   nôtre   transcription,   s   correspond   à   V3,s'a   D,

 jà   S,   zàî,   H   n,   Hp.   Le   son du   français   ou   est

rendu   par    u. L'esprit   rude   désigne   l'aire. Deux   lettres

au milieu du   mot,   et qui   ne sont  pas   liées  par    un

trait   d'union,   n'expriment qu'une   syllabe   ;  ainsi   da ur 

se lit   dur;   sa   ûk,   sak;   ni int.nin. Les   lettres majus-cules,   composant   un   groupe,   indiquent   la   pronon-ciation   phonétique   des signes   employés,   dans le cas"

spécial,   comme monogrammes;   nous avons choisi

cette   désignation quand   le son   de l'ensemble est in-

connu ou hypothétique.   Quand,   au   contraire,   nous

savons   comment se   prononçait   un groupe   idéogra-

 phique,   nous mettons le mot tout   d'un   trait,   en   mi-

nuscules ordinaires.   Ainsi,   nous écrivons   BIT.   SAG.

GA. TV.  pour    indiquer que   l'expression   Babylo-nienne  pour pyramide,   qui probablement   se   disait

haram,   n'est  pas   sûrement   connue;   nous transcri-

vons,   au   contraire,   l'ensemble   des signes   AN.SVR.

VT.  par    Marduk,   parce   que   le groupe   se   prononçaitainsi.

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 —    11   — 

Dans les citations des textes en lettres   cunéi-

formes,   j'ai   conservé le style   du   lieu   de leur   pro-venance.   J'ai   respecté   surtout l'écriture des inscrip-tions   ninivites,   et  je   ne les ai   pas   transcrites encaractères  babyloniens.   Le lecteur ne s'étonnera donc

 pas   de   voir    exprimés   pareillement par    ga   ^^   et

t^tn   par    ka ^Z]   et *^M'   Par    ta t^   et

£jyy,   par    di^y

  et fof~,   par    si   * + et ^,   par 

i ^^=   1 et  jd^   , par    a EJHI   et   £:TTYz:,   etc. La   pre-

mière est la forme de Babylone, employée   aussi   dans

lesyinscriptions trilingues,   la seconde   est celle de

 Ninive. L'une exclut l'autre dans la même localité.

Les lettres archaïques,   comme étant   trop   compli-

quées   pour    l'impression,-ont   été rendues  par    leurs

représentantes   modernes.

Le nom de   Nabuchodonosor    se trouve   ici,   commesouvent dans les   inscriptions   des   barils,   écrit en   toutes

lettres;   il se  prononce   Nabakudurrusur,   n^NTjDnJ,et cette forme de   nom   se rapproche beaucoup   de

celle   qui   est   donnée   par    les textes   hébreux   de Jéré-

mie et   d'Ézéchiel;   elle rappelle également   les   formes

 perse   Nabukadracara,   et grecque   Na.ëoxo§p6o-aopos.

On   se   souviendra,   par    les travaux de nos devan-ciers   ',  qu'à   Bisoutoun le nom du   destructeur    de Jé-rusalem se   trouve   appliqué   à un fils de   Nabonid,et que   la   traduction assyrienne   nous   trace les   ca-ractères   suivants,   comme   équivalents   du   perse   Na-

 bukudracar:

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\   —    12   — 

AN. PA. SA.   DV.   SIS.

Cela serait donc   à  prononcer    Nabukudarriusur?

 Nous devrons   répondre   par    l'affirmative.Aucun des signes   de la forme de Bisoutoun   n'a,

dans le cas   spécial,   sa valeur  syllabique   ; ils   y   sont   tous

employés   dans leurs valeurs comme   notions;   nous

donnerons,   à l'appui   de   notre   assertion,   les diffé-

rents éléments dont se compose   le nom de   Nabu-

chodonosor,   écrit   phonétiquement   et en   mono-grammes.   Chacun   des   trois éléments   peut   être ex-

 primé   indifféremment  par    chacun   des   équivalents

rangés   dans la même colonne   ;   et l'on   conçoit   alors

qu'il   y   a  beaucoup*   de   manières d'écrire   ce nom.

Car,   si l'un des éléments est exprimé   par    des mono-   .

grammes,   l'autre  peut être-représenté   en caractères

 phonétiques.   L'immense

majorité.des briques

  de

 Nabuchodonosor écrit le  premier composant   en

signes   idéographiques,   en   conservant   aux deux der-niers l'expression   phonétique.

 Na   -   bi   ~   uv

DEUSSCEPTM

DEUSINSPICIENS

 NADO

£EÏ^Itt^ï^W/EU-   du tir    -   n

m   EEÎ -IHka   -   dur    -   ri

ru

JUVENEM

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 —    13   — 

u   -   su ur  

u   -   sur 

3,

'3

PROTEGE.

 Nous venons   d'indiquer    les monogrammes   com-

 plexes   , et la raison d'être   de   leur combinaison. Ainsi

le dieu   Nabo   est   exprimé,   dans les deux   cas,   par deux signeâ idéographiques,   dont le  premier    est

toujours   le caractère   >-*—T«dieu»,   et   Je   second,   ou

tl>  '

« sceptre   »,   ou   >—TfrT^r    E?ay~, « faire   »,   et   ips

(«'inspecter    ».   Cette   même inscription   nous   montre

/pourquoi   l'idée   du dieu Nabo est rendue  par   ces deux

monogrammes.   ,   J

w. f   ,e   nom   de-cetté divinité   est,   étymologiquement,le   même   que   ÎPDJ,   <&> «prophète»;   s'il est   vrai 1,ce que   disent les   Sabéens,   que   Nebo   représente   la

 planète   Mercure,   on comprendra parfaitement   la

qualification   de   prophète   attachée à   cet   astre,   qui,souvent,   précède   le soleil le   matin,   en se   perdantdans ses rayons.

La forme Nabiuv   nous   a conservé l'étymôlogie

antique;   mais nous avons   une  preuve   certaine que,du temps   de   Nabuchodonosor,   et même   aupara-

1 Nous  n'acceptons pas  cette identification   comme   parfaitementcertaine ; Hesychius   nous   dit,   au   contraire,   que   les   Babyloniensnommaient la planète   de Mercure   Se^is.

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\   —    14   — 

vant,   on  prononçait   Nabou. C'est l'exemple   le  plusancien que   nous   cohnaissions   du  phénomène,   si   com-  5

i mun dans   nos langues européennes,   de   l'altération

\de la   prononciation;   sans atteinte à l'orthographe.,   Une   tablette,   conservée   au Musée  britannique,et   cotée k.   197,   nous fournit les renseignementssuivants   :

'"

sMff1<I~MII pa   a   pa

ka   \v gu

HT   H£K 

^IfHK£&<à'"

s'a   a

^i::-<na   -   611   u

ïï

ïï

On voit que   la  prononciation   de   tous les   six groupesdu côté,gauche   est   Nabou,   même   de celui qui   setrouve   écrit   Nabiuv,   précédé   du   déterminatif  aphone

 pour    «dieu».

Le   second   élément composant   du nom est   kudurr,une   des rares   expressions   dont la signification   n'est

 pas   encore   suffisamment   éclaircie. Il   semble cons-tant qu'il   provient   d'une racine   T73,   peut-être   pa-rent   de   mp.   Il se   présente,   pour    ces   deux   racines,

1 Dans   l'original,   pa   a et   s'a a   sont   écrits en   caractères   pius petits.

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 —    15   — 

un   phénomène   assez rare dans les langues   sémiti-

ques;   la racine   hébraïque   commençant   par    p   ex-

 prime   la même   idée qu'en   arabe celle qui   commence

 par    3. Nous   trouvons en arabe un   mot,j<>S',   qui   ..

correspond   jusqu'aux voyelles   au terme assyrien   que   ;nous   examinons,   et qui   veut dire «jeune   homme,adolescent   bien constitué». Ce mot   est   tellement

isolé   des autres significations représentées par   la ra-cine   j«N-S7   que   nous croyons pouvoir    émettre l'opi-nion que   le terme arabe kudurra. été une expression

sémitique   de la Mésopotamie   ; comme  beaucoup   d'au-tres de la   même   contrée,   elle s'est   incorporée   dansla   langue   littérale,   et a fini  par    faire   partie   du dic-tionnaire   arabe.   On sait   que   la   richesse   du   diction-naire arabe   et la   variété,   quelquefois désespérante,

^des   acceptions   de   la même   racine,   proviennent   de

la conglomération,   dans une même   langue   écrite,de tous les idiotismes locaux usités   depuis   le   Tigre

 jusqu'au'Guadalquivir.   ^ Nous   acceptons   donc,   jusqu'à preuve   du con-

traire,   pour    le   mot   kudurr,   le sens   d'adolescent,   si-

gnifiant,   peut-être premier    né. En   effet,   le roi   s'ap- pelle   sur les   briques   la  primogéniture   de   Nabopo-iassar,   et   l'expression idéographique   3£ fc^T   semble

en indiquer    le sens. Car   ^   représente   la notion   de

«faire,   établir,-p»   »,  et   £^iT   celle   de «la  possessionde fait   1 ». La   combinaison de   ces deux caractères

1 C'est dans ce sens que fr ^T   forme  ie second élément du nomde Sargon.

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(.   —    16   — 

veut donc   dire   •  « celui qui   établit ou   qui   fortifiera

 possession   », c'est-à-dire,   celui   qui   aide   à   fonder    la

nouvelle   dynastie.   \

Et,   si nous consultons   la chronologie,   nous trou-. vons,   qu'   en effet Nabuchodonosor    n'a  pu   naître qu'im-

médiatement   après   la chute   de   Ninive,   vers   62a;il est   dit,   par    Bérose,   qu'il   sortait de l'enfance lors

de   ses   premiers   exploits qui,   ainsi que   l'a   établi

M.   de Saulcy,   tombent vers   l'année 607   avant J. G.

Le dernier    élément du mot est usur    ISN,   impé-

ratif masculin du   verbe nasar    ix:  «

 protéger    ». Commeici,   le signe   43^   est   l'expression   de cette   idée,

 bien   prouvée par    la confrontation des mêmes   ins-

criptions   de   Nabuchodonosor    ; ainsi,   il est dans d'au-

tres   noms   le représentant   de la   notion « frère   », comrne

dans ceux   de Sennaclîérib   et d'Assarhaddon. \Le syllabaire   K.   11 o  porte   :

si   U   a   -   hu   —   frater.

É=IÏÏ=^III tEZZr^   ^J   ^ ^yyyn -ru na   -   sa   -   ru   protegerc.

Le signe   ^WTTT-^   est la forme assyrienne équi-valant   à ^33^;   et il faut remarquer    que   ces deux

formes,   enapparence

  aussi   dissemblables,   n'en sont

 pas   moins   identiques quant   à l'origine hiérogly- phique   ,   et aux   significations   idéographique   et  pho-

nétique.   L'assimilation des   lettres   d'un   extérieur fort

différent,   mais qui   ne sont que   des   développements

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 —    17   — 

divergents   d'une   même   image   originaire,   n'est  pasune des   moindres difficultés qu'il   a  fallu   surmonter.

 Nous   verrons tout à l'heure des   caractères dontla forme   est aussi   diverse,   tandis que   leur    identité estincontestable   ;   sans insister sur le fait   que   nos deux

formes   s'emploient   indistinctement   dans les inscrip-tions   ninivites  plus   récentes,   nous rappelons que

>^-M   rend,   dans la traduction  babylonienne   de Bi-

soutoun,   l'idée du  perse   brâtâ «frère».

 Nous   avons traduit le mot usur   par 

  « protège

  »,   enle   rapprochant   de   l'hébreu 12J et de l'arabe   y   *n _v-,mais, nous   en   avons   une   démonstration   plus   directe.Le  perse pâtuv   « protegat   »,   est   rendu   par    l'assyrienlissur    iTlb,   et   pântuv   «  protegant   »,   par    lissaru   nsV-

(Inscription   d'Artaxerce Mnémon à Suzes.)   .Cetteforme   est le   précatif, régulièrement   formé,   d'un verbe

ié,   dont   la  première   consonne est   élidée   et,   par 

conséquent,   remplacée par    le   redoublement   de   laseconde   ; l'écriture   anarienne   a  parfaitement expriméce dernier.

H is   -   sur U   is   -su   -   ru. protegat   protegant.

 Nous   ne   pouvons pas   donner    ici   toutes les formes

très-nombreuses   du   verbe   ")S3,   trouvées dans   lesinscriptions   assyriennes;   nous   nous   bornons   à   citer 

le  participe   -is:i  nasir,   qui   entre   dans la compositiondu nom   de   Nabonassar,   qui   est   Nabu-nasir 1SJ   - m

«Nebo   protegit».J. As. Extrait  n° 3.   (1857.)   1

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 —    18   — 

L'impératif    usur    forme   le   dernier    élément des

noms suivants   :

 Nabu   -  pall   -   usur,   Nabopallassar    (père   de Nabuchodo-

nosor). Nebo filium   protège,   ^*rVB""«J

 Nirgal-   sarr    -   usur,   Nergalsarassar    (Nériglissor). Nergalregemprotège,   ISN'ID'bJ'IiBiîl   -   sarr    -   usur,   Ballhasar.Bêle   regem protège,   IXinD'VîDAsur   - sarr    -   usur,   Sarassar    (fils parricidedeSennachérib).Assurregem   protège,   ISN-^D^DX

On   a retrouvé   à   Khorsabad   la  poignée   de l'épéeen   cuivre de ce   dernier,   sur    lequel   se   voit   en  phé-nicien   la   légende   -unonDH,   ainsi que   M.   Lenormantla lut   sur-le-champ, quand   le monument   fut mis

sous les yeux   de l'Académie   par    M.   Place.

•Le nom   de   Nabuchodonosor    a donc le sens   :

«Nebo,   protège l'espoir    de ma race».C'est Grotefend qui.   a le   premier    reconnu   le nom

de Nabuchodonosor    sur les  briques   de Babylone;sans   en donner ni l'orthographe,   ce   qui appartientà   M.   Hincks,   ni   le   sens,   que j'ai   trouvé.

Le   signe royal   fcrA\.   a   été reconnu   par    les   pre-miers   interprètes.   M. de Saulcy   a   déjà   trouvé   son

expression phonétique   33y   T $£J_$arru,   et l'a   rendue par    i&,   ce qui   est exact.

Voici   les   formes   différentes de ce monogramme,

qui   pourrait   provenir,   comme   la forme égyptienne,de   l'abeille   :

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 —    19   — 

Hiératique.   Archaïque babylonien. Assyrien.   Néobabylonien.

^<t> Èq[H^   EJ=T5t:   ^

Le syllabaire   £.110   l'explique   comme les ins-

criptions   :** Y^± HJT   iar-ra;   malheureusement la

colonne   à gauche,   qui   en contenait la  prononcia-tion syllabique,   est   fruste,   de sorte   que   nous ne laconnaissons  pas   ;   ce qui   est bien   regrettable   au   pointde   vue de l'histoire de l'écriture anarienne.

La lettre   •*•*J | permute   ordinairement avec les

groupes   suivants   :

sa ar hi ir sa ar  

La dernière valeur nous est donnée  par    un syl-

labaire;   c'est   la seule qui   soit   applicable   dans cecas-ci. Nous   voyons,   une seule fois sur     mille,   dans le

cylindre   de   Bellino,   remplacer    la lettre   -<-<J [   éar,

le signe   royal   ordinairement   usité : cette   anomalie,dans   l'écriture,   n'en est  pas   une   pour    la   grammaire   :il   faut lire le   mot   roi à   l'état construit   éar,   au lieu

de   éarru,   iarri,   êarra.Ceci nous conduit à une  particularité   de la gram-maire assyrienne   et qui jettera   du   jour    sur une ques-tion assez   embarrassante   de l'histoire des languessémitiques.

L'assyrien,   de   même que   l'araméen,   n'a   pas   d'ar-

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 _    20   — 

ticle,   mais   il  a comme   lui   un   état   emphatique,   seule-

ment   dans différentes   phases   de   son développement.Elles démontrent   que   l'article  postpositif    (tel qu'il   setrouve   aussi dans les   langues Scandinaves),   n'est quele reste   d'une ancienne   déclinaison sémitique,   con-

servée   dans la nannation des   Arabes.

Chez   les   Assyriens,   il y   a une mimmation   qui   est

restée   intacte  pour    les substantifs   féminins,   et   pour des masculins   qui   se   terminent   en t. Plus   tard,   les

formes um  pour    le   nominatif,   am  pour    l'accusatif,etim  pour    les autres cas   obliques,   se sont   changéesen   av,   uv   et   iv;   et on se   rappellera que   les articula-

tions de   m et de   v   sont   rendues  par    les mêmes

lettres   dans l'écriture anarienne.Cette dernière désinence   s'est altérée en   a,   i, u;

c'est ainsi   que   l'arabe littéral nous   l'a   conservée   dans

les   substantifs   précédés   d'article.

La   partie   du discours qui manque   au   grec   d'Ho-mère ne se trouvait  pas   non  plus   dans la langue

 primitive   des enfants de Sem. L'arabe a sauvé   à

travers   les siècles   l'antique   nannation;   l'hébreu   même

en conserve des traces. Comme   compensation   de

l'état   emphatique,   les fils d'Abraham adoptèrent   le

 pronom   déterminatif    DVK,   que   toutes les langues

sémitiques  ont laissé subsister dans leurs diction-

naires.   En ce   point,   les idiomes offrent la   plus

grande analogie   avec   le  phénomène qui   s'est  produitdans toutesles langues   indo-germaniques   où se trouve

l'article.Mais l'hébreu montre encore   des traces non équi-

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 —    21   — 

yoques   de   cette vieille désinence.   M. Munck a déjàrapproché   les adverbes   en   a-,   tels que   oCf,   tapn,

QJDN,   Qin et   d'autres,   des mots   arabes en   £,   con-servés   même dans la langue vulgaire   de nos  jours,comme   !<Xol, I5fi:>,   i)U-. L'assyrien   milite en   faveur de cette opinion;   l'hébreu a   conservé l'accusatif    seulde la   mimmation,   comme l'arabe vulgaire   le   mêmecas de la   nunnation.

Mais   un autre   reste de la   terminaison   primitiveest la forme   masculine ni de

  l'hébreu,  dans la-

quelle   je   reconnais la simple   prolongation   de la

voyelle,   comme   signe   le  plus antique   de la  plura-lité;   je   dis   u, â,   ï,   et   cela avec la mimmation   ûm,âm,   îm;   l'arabe nous   conserve encore   yj-, yi-,   yj-.De ces trois   formes,   seulement   celle   en   i a   survécuet en   hébreu et   en assyrien;   dans l'un   Dedans   l'autre^ ;   le   D  de l'hébreu s'est affaibli   en   |   dans les langues

araméennes. La   désinence   on s'y   est   conservée   pour les féminins.

 Nous faisons suivre le mot   nVm   « souveraine   »,dans les trois  phases   successives :

Orhvi contracté   DnViO,   in   —  Knbitt   contracté xrhsian—    an—,   in- Nn— «ri-en   —  an—,   in- *cn —  «n— 

C'est   du simple   nbvn   que   les Grecs   ont fait   BVXTIS,comme ils   ont   changé   Nn"?Jra   en MfiXnla.

Le   pluriel   féminin en   ut, at,   a,   en assyrien éga-ement,   la   mimmation. Nous transcrirons   l'état em-

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 —    22   — 

 phatique   de la langue   de   Babylone par    un simple   Nj

 précédé   de la   voyelle que   l'inscription   nous indique

chaque  fois.

Revenons   à notre mot   êar ID.

Il est identique   à l'hébreu   ~iî!,   mais nous expri-merons toujours   le 2/ hébraïque   par    D [ê de   la trans-

cription).   Tandis   qu'en   hébreu   ce mot n'indique   pasla   souveraineté,   mais s'applique   plutôt   à la   noblesse,le   mot   "j^D  n'exprime   en assyrien qu'un prince   d'unordre   inférieur,   et   jamais   un roi   de   Ninive ou de

Babylone   ne se   l'est   donné   à lui-même.Le nom de   Babylone, que   nous devons   examiner 

maintenant,   se trouve écrit de diverses manières.

Hâtons-nous   de constater  que   le groupe qui   corres-

 pond   ,   dans   les   inscriptions   trilingues,   au   perse   Bâ-

 birus,   est formé : fe^  "*"**

^ -/£=V"   ^ai   nasard>

tous cessignes

  se retrouvent dans les noms propresde   Bisoutoun,   et l'ensemble se lirait   Din-tir-ki,   si

les caractères étaient  phonétiques   ; ce qu'ils   ne   sont

 pas.Pourtant,   le groupe   se  prononce   bien   Babilu,   car 

dans les mêmes textes il  permute   avec ceux   quisuivent   :

H~EE£El# ou S—J£j^Ba   -   bi   i   -   lu.   x   Ba   -   hi   -   ïu.   X

Le   caractère   /E=V   > <1U1 ne manque jamais   au

nom   de Babylone, indique   une   ville,   un  pays   ;  c'est

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 —   23   — 

un   post-positif aphone.   La ville des   Chaldéens,   du

reste,   n'est   que   rarement   précédée   du signe   *-£—TT

« ville   »,   ce   qui   la distingue   des   autres cités.La manière   la  plus   usitée d'écrire ce   nom,   est

celle   que   nous fournit notre texte :

PORTA DE!   ' DIUJYII.   XBal   -   ih.

Le   premier    signe   se lit dans   l'inscription   E de Per-sépolis,   et y interprète   le   perse   duvarthi   «porte».Dans les   inscriptions   de   Ninive,   il est   souvent rem-

 placé par    les lettres %^-T   * * babi,   et   ainsi   le   sylla-

 baire K. 11 o l'explique par    babu.   33 est un mot sé-

mitique   bien   connu,   exprimant   l'idée de   «porte». Nous   laissons à un autre travail le soin   d'apprécier 

la signification mythologique   du dieu >->—T»—*   T,

qui   n'est autre que   le Ao des   Grecs,   nommé   aussi ledieu   par    excellence,   l"?x   et   correspondant   au tlXos

de   Diodore   de Sicile. Bérose l'appelle Kpôvos;   c'est

le dieu du déluge qui prévient   Xisuthrus   de   la ca-

tastrophe   imminente. La lettre ^TJTj,   dont le   sens

syllabique   est   ra,   est   expliquée par   la   racine   ym   ,« laver    » en hébreu et   chaldéen,   en arabe   et en éthio-

 pien   « suer    », mais,   en assyrien,   elle   a sûrement   le   sensd'inonder 2. Le dieu   Ao,   le grand   gardien   du ciel

1 La forme archaïque   est II   I-, celle de Ninive  fc~   _  y.Il irâl2 Ainsi nous lisons,   entre  autres,   la malédiction   suivante,provo-

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 —   24   — 

et de la   terre,   préside   à   la   répartition   des eaux   sur 

le continent   ; il  produit,   en retirant sa  protection   à la

terre,   lacatastrophe

  ducataclysme.

  Lecylindre

  de

Tiglatpileser    Ier le nomme   ym,   «l'inondateur».

D'autres manières   d'écrire le nom de Babylone,sont   :

£r=f    >->--\ *r*~y   /g=K    [lnscr.   de   Londres,   col, iv,

lig. 3?.)

*>—y  £=3

  *->~y   X^X [Inscr-

  de   Londres,   col   iv,Ba   -   bi   ila,

lig. 28.)   Ensuite   S- |   J] -<E=X-   ( Sur les  briques.)

Je ne sais   pas   expliquer    le signe   TT.Le   premier    titre   de   Nabuchodonosor est ribit Auv

kïnuv   «esclave   de l'être existant». La transcription NJ'O Nin B3") rendra notre   explication   plausible   pour 

ceux qui   connaissent   les langues sémitiques.   Nous   rap-

quée  sur la tfite de celui qui  voudrait  détruire   la maison dont parlele caillou de Michaux :

Hf    A^-- ^A-   ëH M SJ ilia. nantara.   rabu.   sami. u.Ao   custos   magnus   coelî   et

4^

  -:><•   mz. —1   if  (H   M «-!•

irsft   pa'.   vJ   -   nuv.   tjar   -   rfuterne j   Jîliuf» Oaunis   tcrrïbilis,

if^^i-::n:i^^^11-   <jar  -   s».   U   ii   T   Iji   is.

di.-ilnclumv]w-   îiuiiuld.

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 —   25   — 

 prochons   le   premier    mot de   l'arabe   kj;,   « lier    »,   dontse  peut   développer    l'idée de   serviteur,   comme   de   la

racine   indo-germanique   bond,   «lier»,   viennent le perse   et le  persarî   bandaka et   S«XÀJ,   et le germanique bonde. Nous   avons   aussi le mot assyrien   n 11331« ser-

vitude». (Cyl.   de   Bellino,   col.   i,   1. 10.)Les deux termes suivants   qui,   en   réalité,   n'en

forment qu'un   seul,   signifient   l'être   existant.   Nous   yretrouvons les deux racines   sémitiques   nin   et   ;ID,  qui

expriment,  comme on   sait,   la   notion de   l'être.   Seu-

lement,   la dernière n'a  pas uniquement   celle   de l'exis-tence en assyrien,   mais   aussi celle   de   l'indépendanceet de l'éternité.   Ainsi   p3   indique   souvent,   «par    lui-même   »,   comme l'adverbe   #33,   que   nous lirons   danscette   inscription.   Le mot en   question   veut dire :l'être qui   est  par    lui-même,   et il nous rappelle   le

tcj^**T   svayambhû   des Hindous.

La connexion des idées d'être et de même se re-trouve dans   presque   toutes   les langues   sous   une forme

 plus   ou   moins   apparente   ;   elle   est   constante   dans   les

langues indo-germaniques,   où le réfléchi   emprunte justement   la forme du verbe substantif. Nous nous

 bornons seulement   à   citer    l'italien stesso.

 Nous   avons   déjà   dit que l'assyrien   N3"o Nin nous

semblait révéler    l'origine   du Ùxsavos   des   Grecs,dans la   religion   desquels   il entre   certainement  plusd'éléments sémitiques que   l'on n'a voulu le croire

 jusqu'ici.La  phrase   suivante   est assez   difficile à comprendre.

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 —    26   — 

Des mots itut kun libbi   Marduk,   les trois derniers

sont   si clairs qu'ils n'exigent pas d'explication.   Kun

 p   veut dire «la   solidité,   la   stabilité»;   nous verrons plus   bas que   le roi implore pour    lui-même,   ND3 p« la stabilité   du trône   ».   Les   mots libbi Marduk    nesont  pas   difficiles non   plus,   ils signifient   «le coeur de   Mérodach   ».   La seule difficulté réelle réside   dans

le mot itut.

Ce terme se retrouve exactement en syriaquetoJ^Mt, «existence»;   mais   pourtant   il n'a   rien   de

commun avec le mot assyrien,   car  l'équivalent   du sy-riaque   serait nw>. La désinence «if désigne   un abstraitdans   toutes les   langues   sémitiques;   l'étude   des textes

de Babylone   et de   Ninive   ne nous  permetpas d'y   voir 

une   de ces   formes   ;   on n'y   emploie pas   des abstraits

 pour    des idées concrètes.   Nous   croyons plutôt queitut nous révèle un nomen actoris de la forme   bvnp,

très-commune en assyrien,   et dont nous connaissons par exemple   :

nbns,   ipns,   toVntf,   3inp,   3"?nn,   tfany

qui   sont toutes les dérivations de l'iphteal (de   la hui-

tième forme   arabe).   Ainsi nous voudrions le   rap-

 procher    de la racine   n»   attestari,   de   sorte que   uni?

serait  «

 celui qui   invoque  le

témoignage, qui pro-teste de   »,   et dans notre   sens,   « qui   peut   attester l'im-muable faveur de Mérodach». Nous interpréterons

 plus   tard les signes   *-*-T   -f    *£^-

Les   mots suivants   signifient   seigneur    suprême.   Is-

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 —    27   — 

sakku   est un mot touranien   qui,   comme   Sakkanakku,

indique   la   royauté.   Souvent le titre que   se donne

 Nabuchodonosor    est   patièi   siri,   également   une dési-gnation   de source   non   sémitique.

Gomme   de   nbi>   «aller»,   vient ^i*   «supérieur»;ainsi de   T>s,   l'arabejUa   dérive   l'assyrien   lis «su-

 prême   ». Cette signification   est  prouvée   par    de   nom- breux  passages   des textes de   Khorsabad,   qui,   dans un'

exemplaire   de la même   inscription,   donnent   ili,   tan-dis que   d'autres le remplacent   par    sir. En dehors de

cette   confirmation,   le mot sir se retrouve si souventdans   la même   signification   de   « suprême   »,   que   ledoute   n'est   plus permis.

Le titre naram Nabù n'est   pas   difficile à expliquer.Le   premier    mot   naram,   B13,   est une formation tout

assyrienne   d'un verbe an ou BIN   « élever    »,   par    laservile n qui   sert,   dans la langue   de Babylone   et

de   Ninive,   à   faire   des nomina actoris.   Ainsi   nousavons :

"?313 «le   piétineur», cpii   va à droite   ,et   à   gauche,   la   pla-nète de   Mars.   •

7)1D3 « celui   qui   relie   », le   dieu   des   liens   conjugaux,   Nis-

roch.11D3   «le   rebelle   ».

ïp'iJ «l'agitateur»,   l'Hercule   assyrien   pD2   (Sandau).133 pour    1D33   «le   resplendissant».1Î333 «le   gardien».

  •

Ainsi le nom de   Ninive   n'est autre chose   queni33 «la demeure».

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 —    28   — 

 Notre   terme   naram veut   dire   « qui   exalte   »,   et   Nebo'lui-même est qualifié   de   inilD   013   « qui   élève ma

royauté».   Un   ancien roi de Babylone   se nommait Naramsin «celui   qui   exalte Lunus».Je rattache musa à la   racine W à   l'aphel;   je   le

transcris y#p   etle compare   à l'hébreu jn$iD« le sau-

veur»;   ainsi  je   vois dans 'iimga   l'hébreu   pDJ> «pro-fond»;   car le ka de   Ninive   est   rendu  par    un ga   à

Babylone,   tandis que   fade l'Assyrie y   est représenté

 par    ki. Encore aujourd'hui   les   Arabes   de Babylone prononcent   le   ^   comme g   dur    devant   a,   en altérantla même   articulation   à dj quand   elle se trouve   de-

vant i. La   lettre ^"~~jf    nous fait souvent   supposer    un

y   dans les autres dialectes   ;  de sorte   que   NpDï   devait

s'écrire en lettres   cunéiformes   de   Babylone  * « f 

La   phrase   suivante est   difficile,   moins   pour    le

sens,   qui   se laisse deviner assez   facilement,   que pour l'explication grammaticale   de tous   les termes.

sa   .   ana . alkahat   (?) ilu . rabrab . masâ . uzunâsu

Qui   instructioni dei jnaximi   praebet   aures suas.

Le mot que   nous lisons alkakat doit   avoir le sens

que   nous lui   attribuons   ; un autre terme assez   proche

de   celui-ci,   alakti Kns^n   signifie   «rite»,   en   assyriencomme dans les autres langues.   Nous devons   dire

que   les lettres ne sont   pas   très-lisibles sur    les   deux

exemplaires que   nous avons eus sous   les yeux;   mais

 parce que   la lettre   * <   T   T  peut   encore avoir    une

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 —   29   — 

 prononciation   qui   nous échappe   à l'heure qu'il   est,nous aimons   mieux laisser    la question   ouverte   jus-

qu'à   plus ample   informé.Les mots ilu rabrab 3131   n"?N,   et   uzunâsu,   !$3îN

« ses   deux   oreilles   »,   ne  peuvent pas   soulever de dif-

ficulté;   la deuxième   forme   semble être un duel de

uzn   )tx,   dont   la signification   est bien établie  par    les

nombreux   passages   où se   trouve ce   mot.   L'idée   en

est exprimée   par    la lettre -^T—   pi,   dont la   forme

rappelle l'antique image,   encore   plus   fidèlement re-tracée dans   l'archaïque   >|—.   Il ne sera   pas superflude   remarquer que presque   toutes   les langues   oura-

liennes   1 nous fournissent   pour    oreille des mots   com-

mençant   par    les articulations  p etf.   Le   duel   est ex-

 primé parle signe   *\—y»,   précisément   comme «les

deux côtés» s'écrivent   JE   »   TT,   «les deux yeux»

il—    --,   « les   deux   mains   » ÈETTT.

Quelque   claire   que   soit la signification   du motmasâ   (car    ce semble   plutôt   être un E^T ma   qu'un\—T  ba),   il est assez   difficile   à rapprocher    d'une   ra-cine sémitique,   à moins que   ce   ne   soit   de   l'arabe

&»~»   à   la huitième   forme,   qui   a la signification   de

 proebere.   Nous   connaissons,   du   reste,   de   ce verbe

assyrien,   le  paël   i&Di « il toucha » ( Inscription   desTaureaux. 1. 6o2),   ce qui   est assez   proche   de l'accep-tion que   nous  proposons.

1 Par  exemple,   le magyar  fui,   le zyriàn peli.2 Quand je  cite une ligne   de l'inscription   des Taureaux   , c'est tou- jours   de l'inscription   de la porte   G.

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 —    30   — 

Inutile   de dire que   la  préposition   ana remplace,en   assyrien   le   h,   comme ina le 3  des   autres   dialectes

sémitiques.   Cette   particularité   constitue,   comme lesuffixe de la troisième   personne   en   s,   une   des   dif-férences   les  plus marquées   de la langue   des   Chaldéens.

Le   passage   suivant de notre inscription   est im-

 portant, parce qu'il   nous donne la   prononciation   d'un

monogramme   composé   ifc   > £~>"~Tqui   se trouvedans   presque   tous   les documents   de   Sargon,   comme

second titreroyal.   L'inscription

  de Londres four-nit les deux signes   relatés   ci-dessus   dans   la   même

 phrase,   et c'est la confrontation de ces deux textes

identiques qui   nous   a éclairé sur la   valeur du   groupe

<ÊEEE ^-La   valeur  syllabique   du second   signe   est   nit,   celle

du  premier    est encore   fort incertaine   ;  nous   venons

 pourtant   de citer l'idée de côté qu'elle représente.

Le   second   se trouve interprété,   et   dans les sylla- baires,   et   dans les   textes identiques,   par   zikaru   « celui

qui   commémore,   qui   adore;   »  c'est le monogrammequi   se trouve sur    beaucoup   de  petits cylindres,   au

commencement   de la   troisième ligne,   devant le   nomd'un dieu. Généralement l'arrangement   en est tel

qu'il   suit :

î"   1.   A. 2° 1. fils de B. 3° 1.^£±£[

  du dieu C.

Dans   la   stèle   de Sardanapale   III (col.   i,   1. 3o),le roi   Belochus   II est nommé   it»—    » ^~^~I *""*""!T"***Sakkanaka   iluï;   c'est   ce  passage qui   nous   a  porté   àne donner    que   la signification   de lieutenant à ce

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 —   31   — 

mot,   certainement touranien.   Nous avons déjà   remar-

qué que   ce terme est toujours   associé   au nom de

Babylone,   et   que   jamais   les rois d'Assyrie   ne s:ap- pellent   autrement que   Sakkanaka de Babylone.

Cette   acception   semble,   du   reste,   indiquée par   la

racine^BM,   que représente   4ç->—;   car il désigne   aussi

 bien l'idée «à   côté   de»;   i£->—H^-fc-—Tf    se trans"

crit,   en   effet,   par    i^SN,   « à côté de   moi   ». En   hébreuD^^N   signifie   ainsi « ceux   qui   sont   auprès   du   roi   »,

ses   remplaçants,   les dignitaires.   L'ensemble des   idées«remplaçant,   adorateur»,   se  prononce   en assyrien   ,

 par    le mot   antique   des   Touraniens,   sakkanaka.

 Nous avons   déjà   ailleurs rattaché ce   terme,   d'ap-

 parence peu sémitique   au   nom   royal   des Saces   Is-

kounka,   au   sunkuk    du médo-scythique,   au sunkik susien. Les Grecs nous en   ont   laissé une   réminis-

cence dans la forme   Zwyâvrjs,   titre suprême   de laroyauté   chez les Babyloniens,   selon Ctésias.

On trouve aussi Sakkanakku: c'est la forme destablettes de Sardanapale.   Nabuchodonosor    l'emploieencore   {Inscript,   de   Londres,   col.   ix,   s. f.).

A   -   na kn. lu. sarru.   -a   -   ni   -   nuvEgo   vcro rex instaurator,

-^^

  la-   :::3CT   urïï   t=: t±izima   -   t{   ib, U   ib   -   bi   -   ka.

hilarercddens   corImim,

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.—    32   — 

In.   sa   ,'"   ak    -   ka   na ak    -   kuJ

verum   - vicemgerens

SAizis-   ff zz   ^n sn- -&it   -   bi   -   su   za   -   ni   na   ka. la.

diligens,   instauronste non

ma   -   ha   -   zi   -   ka.evertenste.

 Ni*? 333Î -Nî2?3n2?   Nt333ttf lh  •

13*73tûD -St331   NID   1*7133N• isno

La   phrase accompagnant   le   titre   de vicaire est la

akumha;   mais nous n'avons   pas   besoin   de faire re-

marquer    au   lecteur,   déjà   initié   dans les anomalies de

l'écriture   anarienne,   que   ce   mot akumha   n'est  pas

sémitique.   D'autres   inscriptions remplacent   ce groupe

 par    :

^j.   ^   ÉÏ=   <HN   :xï=I Z3A-la. mu   -   pa   ar    ka av.non   injuriamfaciens.

Ce   mot   maparkav   est   le  participe   d'un   paël   de

"|1B « agir    avec   injustice   » ( d'où l'hébreu   ips), employéà l'état   emphatique.   La forme   simple   est muparrïk,

"ïjlSD,   d'où   la forme  pleine   devrait   être hoiBD.   Mais,d'après   une   règle assyrienne   dont les inscriptionsoffrent   beaucoup   d'exemples   et qui   trouve   beaucoup

d'analogies   enhébreu   même,   on contracte   ces formes

 paragogiques   au milieu. Ainsi nous lisons   :

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 —   33   — 

ittaklu   pour   ittakkilu   « ils eurent   confiance»   (l^n1*).muntahsisu   pour    muntahhisi.su   »ceux   qui   le^combattirent   »

( lEhsnnpD).  ^

La fin du  protocole   forme,   avec la   phrase   Nabu-kudurrusur    êar    Babilu,   l'inscription   de   toutes les

 briques   de Babylone.Le   mot zanin est écrit  jpFf^T^^^*   za'n^   in> ou

WT^»-^—^   za-nin.   C'est   le  participe   d'une racine

essentiellement assyrienne,   pt   « reconstruire   », qui   ne

se   retrouve sous cette acception   dans   aucune languesémitique,   si ce n'est   dans le mot  p   «orner».   Beau-

coup   de formes   dérivées se lisent   dans   les   inscrip-tions   ,   et   nous   en   citons celles-ci   •:

Kal....   ni),   infinitif.

 ptK,   1™ pers.   aor. ]1V , 3cpers. sing.   aor.

 Niphal..   lïV,   pour   133P,   3e pers. plur.   aor.

Iphtaal..   i31D, pour   ^ID,   part.   plur.Shaphel.   }3?#D, participe.

Les deux   groupes ^~|   ^7T"1 ^~^ JT>^T   et

» y, I^ft-**"* ÈËHI   ne sont   Pas   des   noms   de   villes,

mais   des noms de   bâtiments à Babylone.   Le  premier 

indique   un édifice   consacré   à  Mérodach;   le   second,un   autre,   dédié   à   Nebo.   Ainsi,   une   inscription   de

Sardanapale   V   (voyez Layard,   lnscr.   pi.   LXXXV,1. i ) parle   d'un BITZIDA   destiné   à Nebo dans la

ville de   Ninive.Les   trois   derniers   signes   du   premier    mot se trou-

vent expliqués   dans un   syllabaire   ainsi qu'il   suit ;

J.   As. Extrait n° 3. (i857.)   3

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 —    34   — 

Htf MTT*  1

HMI

na   -   5U H. sa.   ri   ï   -   si.ferens id est   caput.

 Nous   n'avons   pas trop compris   cette   glose   : l'en-

semble du   groupe   désigne   donc   « maison   de la   tête,

temple   du chef».

 Nous   déclarons également   ne rien savoir de   la

 prononciation   du second   mot,   qui peut   se trouver 

expliqué   sur une   des   tablettes   nombreuses   du Musée

 britannique,   et dont   la   constatation   ne sera que   l'af-

faire d'un hasard heureux.

Le nom   a d'autant moins   d'importance   dans   ce

cas-ci,   que   nous connaissons   les choses désignées

 par    les groupes complexes.   Selon   nous,   il est hors

de   doute,   par plus   d'un   indice,   que   le   premier    dé-note le bâtiment   dont   la ruine est   nommée   Babil

 par    les   Arabes;   il est également prouvé pour    nous

que   les restes du second s'appellent aujourd'hui   Bz'rs-

 Nimroud.Les  preuves   de cette   assertion,   étant d'un intérêt

topographique,   sont,   par    cette raison   même,   exclues,

de' ce   mémoire,   et   le développement   en   entrera

dans un autre travail.   Nous nous bornons   à   direque   Babil   fut une  pyramide   très-élevée,   et assimilée

1 ^Jt   TT*^ est la forme  assyrienne   du neobahylonien   ^yy~j ff«T

l'archaïque   |=Tj^r    .

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 —   35   — 

 par   les  Grecs,   notamment   par   Strabon'au tombeau   de

Bélus.   Le Birs-Nimroud fut une tour à

étages,  ainsi

que   nous   l'attestent et Hérodote et la   ruine elle-même.

 Nous   proposons pour    le   premier    groupe   la trans-

cription   mil   «pyramide»,   et  pour    le second celle de

ma   *  tour ». Nous savons   par   les   Arabes,   par exemple

Soyouti, qu'une   ruine,   près   de Babylone, s'appelait

^j—«o;   l'écrivain arabe   l'identifie   avec   le   château   de

 Nabuchodonosor    (j-»*ù   o».is? j^aS).   Ce   serait   alors   laruine du Kasr   ; mais nous   supposons   quelque   erreur de   détail 1,   puisque   beaucoup   de raisons concourent

 pour    donner cette   désignation   à la   Tour des   langues.Une d'elles est la   signification   du   verbe   mx,   qui   veutdire   «crier».

 Nour    répétons,   du   reste,   que   la manière de  pro-noncer ces deux mots   n'est qu'hypothétique,   bien

qu'elle   soit  probable.Le terme  jils,   en assyrien,   est ordinairement   pal

ou bal. On s'étonnera   de cette   anomalie,   qui   n'est

qu'apparente,   car le mot   des   Chaldéens se retrouveen   hébreu comme   une des   expressions,   les   plus   an

tiques.   Souvent   le terme Jils   est écrit E=fc~~Tj*fM

hab-lu,   et celui de  père   Tt^Zl^Z^Tl   habil.   Bal,

en  babylonien, pal   en   ninivite,   ne   sont que   des al-térations   auxquelles   sont soumises les   expressionsles  plususitées;   précisément   comme   le ibn des Arabes

1 Une autre erreur  évidente se trouve dans  Soyouti, qui place   aumot^ji   la ruine Ibrahim-el-Khalil,   entre les deux Kutha.

3.

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 —   36   — 

se   transforme en   ben;   ainsi,   le   bal des Babylonienss'est contracté d'une forme   jan-

Et cette   antique expression   se lit   dans la légendeconnue du fils du   premier    homme;   b3n   Abel ne

veut   dire que   «fils,   enfant». On sait   que   les rabbins

ont expliqué   ce nom   par    néant,   parce   qu'Abel   avait

été enlevé   sitôt   par    la main de son frère Kaïn   ;   mais

cette   étymologie   se   réfute  par    la raison même quele   père   n'aurait   pas   attribué   une  pareille   dénomina-

tion   à un fils dont il ne  pouvait prévoir 

  la fin tra-

gique   à sa naissance.   En   effet,   "j3n   veut dire vanitas

en   hébreu,   et   ce terme entre dans la fameuse excla-

mation   du roi   Salomon;   mais qui   ne se rappelle

 pas   l'étroite   liaison qui   relie les idées d'enfance d'un

côté,   et   de vanité   de l'autre?En   arabe,   le verbe   J*vd> veut dire «être   privé

d'enfants». C'est   ou une signification particubère   à

cette langue   qui   attribue souvent à une racine la né-gation   de   l'acception qu'elle   a   dans   les autres langues

sémitiques,   ou   bien (et   c'est bien  plus probable   ici),c'est un   verbe   dénominatif du nom d'Abel.

Mais,   quoi qu'il   en   soit,   il a existé en assyrien   un

verbe "?3n « gignere   »,   d'où s'est formé régulièrement ban   «genitor»,   ban   «genitus,   filius».   Ce   terme   s'est

conservé   en hébreu dans   le nom   d'Abel;   et,   en as-

syrien, l'usage   a fait de   habl,   pal   et   bal. Ainsi se ré-sout l'anomalie   que   la langue   de   Sémiramis semblait

 présenter,   au sujet   de ce terme usité.Le mot ban y   a existé   dans cette acception,   mais

il se   trouve   très-rarement,   quoique   le   mot   n33 ait

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 —    37   — 

en assyrien   la signification   de   créer,   d'engendrer. Nous le verrons même tout à l'heure   dans   cette

même   inscription.Comme   de   ban   se forment   ban   « père   »,   ban   « fils   »;,

comme de l'arabe   «JvJj viennent   *>J!j   et   >xJj;   ainsi laracine H33 forme et   133 «frère»,   et n33   «mère»,   et

 p   « fils ».

La  prononciation   abâtardie de   habl,   en bal   ou   pal,est   parfaitement garantie   par    la transcription   du

monogramme   en   ->^T£; »-£=I   balla ou  palla.   Lalettre   >->^T^:   remplace   le groupe   *Î^T   ÈJ?-T   ba   al

et   celui   de   ^J   fcrT£-T   pa   al. Dans les   langues   sémi-

tiques,   le B et le   3 changent   assez   souvent;   ainsi   nousnous bornerons à citer l'hébreu   pn3,   l'assyrien   etl'arabe   pns,   l'hébreu   2?me et   l'arabe &?*?>,   l'hé-

 breu Sna et le chaldaïque   bllB. Nous   ne savons donc

 pas,   au   juste,   si «faire» se   disait,   en   assyrien,   2?3S

ou   »BJT ;   « favoriser    »,   2?31 ou E?B1;   car toutes cesformes sont aussi   possibles   les unes   que   les autres. Ce

 phénomène   se   rattache   à une des  particularités   des

nations   sémitiques   ;   les Arabes ne   peuvent pas pro-noncer    le   p,les   Chaldéens de nos  jours   ne connais-sent  pas le/.   Peu d'Arabes nomment la   capitale   de

la   France autrement que   Baris,   et   beaucoup   de   Chal-

déens disent Pransa   pour    France.Dans l'inscription   de   Borsippa,   comme très-sou-

vent   le simple   monogramme   ^=!   , l'archaïque

<rfc—    est   suivi   du signe   ^Z"*T,   il s'en   forme   un signe

composé   ^==1   T »TT"*I indiquant   «fils» (comme   J^,

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 —    38   — 

ou e=*   tout   seul).   Je ne   puis pas,   jusqu'ici,   ex-

 pliquer    la valeur    de ^TT,   qui,   entre   autres,   a  aussi

celle de   « stade   ». Notre   texte,   comme toutes   les   briques   de Nabu-

chodonosor munies   d'une légende   en   trois,   en quatre,ou   en sept   lignes, porte,   après   «fils»,   les   quatrelettres   Vi |=T^I   *~HAT =^[-   ^e grouPe   se v0lt

ainsi  partout,   sans le moindre   changement   d'or-

thographe.   Cette   circonstance   seule fait   présumer 

qu'il   est   idéographique,   d'autant   plus   que   le mot

asaridu   n'a guère   un   extérieur    sémitique.   Tous lestimbres   de six   lignes   ont,   à   sa   place,   le   mot ristan

 pi Eh «le  premier,   l'aîné»,   qui porte   bien   autre-

ment le cachet des   langues   de   Sem,   et dont   la signi-fication va   à merveille. Nous   prononçons   pour    cela

 partout   ristan; car,   pourquoi   la même   légende   au-

raùvelle   varié seulement   dans   les   briques   à six lignes

d'écriture?   L'examen   de ces   inscriptions repro-duites à l'aide d'un timbre nous   démontre,   au con-

traire   ,   que   le mot   plus long   était réclamé   par    la   jus-

tification typographique   des signes   composantle   texte   :

car il n'était  pas permis   de couper    les   mots   à la fin

d'une   ligne. Nous   pouvons,   à cette   occasion,   donner la traduc-

tion   de   l'inscription   des   briques,   telle   que   des mil-

liers   d'exemplaires   nous la fournissent. 11 y   a partout   :« Nabuchodonosor,   roi de Babylone,   restaurateur 

de   la  pyramide   et de la   tour,   fils aîné de   Nabopal-lassar,   roi   de   Babylone,   moi   1. »

1 Quelques   timbres   ont omis le mot moi.

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 —   39   — 

Il ne reste absolument que l'explication   du. motanaku   « moi   », que, déjà,   M. Botta a reconnu   et lu   ; tous

les autres interprètes   des   inscriptions   assyriennesont   été   du   même avis.   Nous n'insisterons donc  passur    des   choses   que   personne   ne  pense   à   contester.

L'inscription   continue :

il.

 Ni   -   nu   um.   Marduk. bïilu.Dicimus:

  Merodackus dominus

raba. ki   -   ni is.magnus,   spontesua

fc3I»-nr-HfS:- &   ff^^^I^II-ib   -   na an   -   ni.   va. za -   ni   -   nu   zi£ -   su.

creavitme   : instaurationessuas

î   bi   -   su. u   -   ma   ' ir,   an   -   ni. periiciendas   imperavitmihi.

 —I   —M ^=3 «d-   fct=^x

  BWT-X   iVa   -   Ji   -   uu.   pa   -   fci id.

 Neoo   proefectus

4^'  si mu m-   Ê=CT cm m-

ki   is   -   sa   at.   sa   -   mi <'•I logionibus   coeli

<HÎI-   m   P=HT   ;><•   M   v «=,an.   " iV   -   .se   -   tiv harat.et   .   terra;,   sceptro

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 —   40   — 

i   -   sar    -   tiv.   a   -   sa ad   -   mi   ik.

 justîlioe   incïinarefocit(i, e. oneravit)

mz   ::m   fflh   ÏÏ-ga   ta   n   -   a.

manummeam.

Après   le  protocole,   suit   l'invocation   adressée aux

dieux   Mérodach   et   Nebo,   et   qui, presque   dans les

mêmes   termes,   se retrouve dans   l'inscription   de

Londres.   •Le mot ninum se transcrit   0X33,   et vient de   la ra-

cine ON3   «dire, énoncer»,   connu   par    la formule

hébraïque   rnrT> DK3. NOUS   lisons à la  première per-sonne le mot   inu,   mais il   vient   du   verbe   D3i> «ré-

 pondre»,   et le mot est à transcrire 13VN.

 Nous avons laissé  jusqu'à   maintenant   l'explicationdu

monogramme   complexe   --7   -j*   *£:T,   quidé-signe   le dieu   Mérodach,   aussi bien que   les groupes

 —I   L M IÊ Tf. M^IÏÏ et^-M-EjU.Rarement ce nom divin est écrit en   caractères   pho-nétiques;   nous connaissons un  passage,   dans l'ins-

cription   d'Assarhaddon (Layard, pi.   XXII,   1.   33),où   nous lisons >->—T^T»—    ÇzFftzMar-duk.   L'iden-

tité  de notre groupe,   >->—Ti* «^I»   avec   cemi   quenous   venons de   citer,   est démontrée   par    le nom   de

Mérodach   Baladan,   qui,   dans la   Bible,   dans les   au-

teurs,   comme dans les inscriptions,   est   signalécomme   adversaire de Sennachérib   ;   il est écrit   :

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 —   41   — 

Marduk bal iddinMerodachus fiKtim dedil.

Ensuite,   par    sa   permutation   avec   >-—1   fcJTT   et

avec +—T K-T—  fcJTT   >dont le dernier se trouve dans

le   nom du roi   Mesisimordachus   :

Mu -   si si. Marduk  

 Nous   ne  pouvons pas   encore   expliquer    le nom

de   Mérodach,   "piD   ; il  provient   probablement   d'une

antique   racine "JTV Ce dieu n'est  pas   la  planète   Mars,

comme la  prétendue   similitude   de   l'arabe   &y>   l'afait supposer.   Outre   la   dissemblance   organique   desdeux   noms,   il faut   remarquer que   la nomenclature

arabe des   planètes   est totalement   indépendante   decelle employée par   les   Chaldéens;   puis,   la  planète

mentionnée a son représentant   en  Nergal.   Méro-dach   est   nommé,   dans cette même inscription,   roidu   ciel et de la   terre,   et   encore,   en   cela,   il n'y   arien qui puisse   le faire identifier    avec   l'astre du fer.

En   nous réservant de traiter cette   question   à  fond,nous  passons   à l'épithète.   de   la   divinité iai xbio   « le

grahd   seigneur    ».   Nous n'aurons certes   rien   à dire

 pour prouver    l'exactitude de notre   traduction   ; mais

il   en   est autrement  pour    notre lecture.   Le mot   « sei-

gneur»,   "?i?3, est écrit ordinairement   :

 bi î   -   la In   -   lu

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 —    42   — 

Les deux   manières idéographiques   sont —TT et

»—< *  __ . Le   —TT,   premier signe,   a la valeur  sylla-

 bique  de   in,   et

s'emploie,  dans un

  grand  nombre

de  passages,   comme exprimant   la notion de   maître.Le second est un monogramme complexe, proba-

 blement la transcription pure   et simple   du   mot   tou-

ranien tïlni   1 « cavalier    »,   et   « maître »par conséquent.Par    hasard,   il   se trouve   que   —«   a également   la va-leur de   bi,   ya,   qui   commence le mot sémitique   ; d'oùle   rédacteur d'un sylla'baire   s'est cru   autorisé   à   rendre*

YY   Par    l'^« Je ne crois  pas,   quelque   hardi   que   cela paraisse,   que

  *YT   ni ait  jamais   eu   la   valeur    que   lui

attribue Sardanapale   V  ; je   suppose qu'elle   a été ac-

ceptée pour    lire ce seul mot —«   *YT   bi ili.

Je n'ai  pas   la  prétention   de connaître mieux l'as-

syrien que   le roi   d'Assyrie;   mais  je   crois qu'il   n'a

 pas   eu l'esprit   de la  philologie   critique   du xix°   siècle,et quelque précieuses que   soient ses   données,   je   ne

les   suppose pas plus   à l'abri de l'erreur    que   touteautre   oeuvre   humaine. Ainsi il est bien avéré   par 

le   roi   lui-même,   que   *J signifie,   à   lui tout   seul,

«jour»,   Qi;   pour exprimer    cette   idée,   et   pour    indi-

quer que   le   signe   ne désigoe   pas,   dans   un cas   donné,ou   soleil,   ou argent,   ou   aller,   on l'écrit   souvent avec

lecomplément phonétique   >q    £rf    I   (JOUR,   um),

tJ 4^1—    (JOUR, mi).   Que   fait Sardanapale?   Il

1 Pour  expliquer   cela,   il faut dire   que —<   est rendu dans   lessyllabaires   par   ii7, et que   lalmi,   en  médoscythique,   traduit le  perseupbâra «cavalier».

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 —    43   — 

donne   à *q    la   valeur    HlTT   ja,que   >q   n'a   que   par hasard   dans   ce   seul   nom   signifiant   «jour».

Ainsi la   valeur    ili,   pour    ^~YY~<semble être  parti-culière à   ce   seul   mot   ;   voici, du   reste,   le texte du

syllabaire   :

ni i ya   -   u

ffs^Li   ^   ^ef^in=sa   al

Le groupe   RA.   KUM.   AU signifie «grand»;M.   Hinçks,   qui   a   bien vu   qu'il exprimait   le son   rabù,a   supposé   à tort que   f:-rffczT   avait   aussi la   valeur 

de ab.   Mais   on   n'écrivait  jamais   le son   rabù,   ra ab

au,   mais toujours   ra-bu   u;   et,   si   ^T(«—f>f- T   était syl-

labique   dans   ce   cas,   on   devrait   le   voir    permuter    avecu,   ou   i au   féminin,   ce   qui   n'est   pas.

.   On   demandera,   sans   doute,   pourquoi   les Assy-riens   ont   souvent   préféré exprimer    une   idée   par un groupe   de   monogrammes plus   long   à écrire quene le serait l'expression syllabique?   J'ai   de   fortesraisons   pour    y  voir des superstitions   qui   atlribuaienl

à   certains assemblages   de   caractères des  propriétésnuisibles   ou   propices. Quelquefois   cette   cause est

apparente;   on   évitait les   assonances désagréableset   obscènes;   ainsi,   jamais   le mot  pour    trône n'estécrit en   caractères syllabiques,   sur mille   fois   que

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 —    44   — 

nous   l'apercevons   dans les   textes,   et   nous n'en sau-

rions   pas   la  prononciation assyrienne,   sans une  pe-tite tablette

grammaticale  du Musée

 britannique.  Le

trône se disait   kusêâ,   à Ninive,   mais on ne   l'écrit que

t=I T^*-^ ff    IS. GU.   ZA,   pour    ne  pas rappeler  par    l'écriture le   souvenir    d'un mot   obscène assez

semblable.Les   Perses seuls écrivent   rabû en   lettres,   dans

leurs traductions assyriennes;   mais  jamais   cela nese trouve à   Ninive   ni à Babylone,   où l'on ne lit   que

rubû.   La   raison semble être   la   même;   3?31 a,   en hé- breu,   chaldaïque,   syriaque,   une.acception   lubrique,et  probablement   l'assyrien   rabù rappelait-il   un mot

vai,   ayant   la signification   du syriaque   JLva   j.Les mots kinis ibnanni   signifient:   «il m'a   engen-

dré   lui-même». La terminaison is est   spécialement

assyrienne;   elle   forme des   adverbes,   en ajoutant   is

directement à la   racine,   ou en se servant d'une n

intermédiaire. En voici des exemples   :

E?t22î> « avec   force.   »

$31   « grandement.   »

#îy   « fortement.   »

tiJD1?^   «usque   ad   finem.   »

$ 1733 « artistement.   »

£Hp3   « d'une   manière variée.   »

£?3313X   » comme   un  père.   »$333   « comme des étoiles.   »

En   unis,   nous   aurons dans   ce texte   tilanis,   «for-mant de   collines.   »

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 _    45   — 

Le   verbe ibnanni est la   troisième  personne   de

l'aoriste,   avec la   terminaison   anni,   suffixe   de la  pre-

mière   personne;ib signifie   «il m'a   créé». Le   verbeH33 veut   dire   «créer»;   la troisième  personne,   sans

supplément,   133^_ «il créa   »,   traduit le   perse   adâ.

Voici   quelques   formes de   cette   même racine :

Kal X33X   et   133X «jefis,   créai,   bâtis».

1331 «il fit».

!ttf!33'1 «ils le   firent».

,333n   «tu   m'as   fait,   créé».

 Niphal..   . .   U3X   «je   fus   créé».Paël......   133X «je  fis bâtir   ».

Shaphel...   .'OattfX   «je   fis   faire   ».

Le suffixe assyrien   13*correspond   à l'hébreu   T,   la

signification   en est   rendue certaine  par    les   inscrip-

tions   perses;   le   pluriel   est annu 13" en   hébreu. Par exemple   :

,31SI7  perse   mâm pâtuv   « qu'il   me   protège   ».

">333n«tu   m'as   créé   ».

13Bpn   «tu m'as   confié   ».

•,31pnD'1 «il m'a   chargé   de. . ,   (Nakch-i-Roustam)   ».

Au  pluriel

  :

1333n   «tu nous as créés ».

13102J1 «il   nous   soutient   (iphtaal   de   1D32)»..

Souvent,   on écrit la   terminaison anni   à  part,

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 —   46   — 

comme   si c'était un mot indépendant;   nous le voyonsdans   le mot   umahirani,   qui   est écrit   umahir-anni,

et   que   nous   expliquerons   maintenant.L'assyrien   n'a  pas d'expression pour    la syllabeyu,

combinaison répugnant   à  beaucoup   de langues.   Il

n'y   a  presque   pas   de mots   commençant   par    >, commeil y   a,   en   revanche,   peu   de termes hébraïques   dontla  première   lettre soit   un   i. Le   grec   n'aime   pas   non

 plus   le   y; quand   cette lettre   se trouve   dans   les   lan-

gues   ariennes,   l'idiome hellénique y   substitue   ordi-

nairement   un   £   (par exemple,   Jt/G, ZYI~;   yava,

ZEFA,   etc.).   La voyelle   gTTT   exprime,   en même

temps,   le son u et   yu,   et   ainsi il est quelquefoistrès-difficile de   savoir    si une   forme   grammaticalereprésente   la   première   ou la   troisième  personne   de

l'aoriste. De   même,   les caractères qui   rendent une

syllabe   commençant   par    u,   telle que   uk,   ap,   ut,   etc.

doivent souvent être transcrits  par    yuk,   yup, yat, pour    faire   voir le   1 de la   troisième   personne.

La racine inD   a,   en assyrien,   un sens   particulier,

qu'elle   n'a   pas   dans les autres langues sémitiques,quoique   ces   dernières en   fournissent   de bien rap-

 prochés.   En hébreu   comme   en   syriaque,   la signifi-cation est   « se hâter    »,   et   «donner une dot   » ;   l'arabe

 joint  à   cette dernière

acception  celle de «com-

 prendre,   être   intelligent».   En   assyrien,   la   racine   a

l'acception   «d'imposer,   de faire   faire,   d'ordonner».Le   soleil est nommé dans l'obélisque   de Salmanas-sar III   (1. 8)   :

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 —   47   — 

mumahir    gimri   X1D3 1DBD

imperans   legioni (coelesti).

Dans le même   monument,   se trouve  plusieursfois la   phrase,   en   parlant   du   généralissime   royal(1.   160):

in   panât ummaniya   umahir    aspur.

(eum)   in   capite   exercitus mei  imposui emisique.IBtfX lilDX ">3DXn3B IX

Sur    le caillou de Michaux   (col.   2,   s. f.)   :

aha la muta   yumaharu.

scriptum   non   mutandum   confici   curarunt.nnn   1

 Nîtop   J^V xnx

La forme est le  paël,   et,   comme en   hébreu,   le n   '

n'est   pas   redoublé.Le régime   de   umahiranni est ibisu   «à   faire». Lemot u;3J? ou 2?Bl>est le verbe qui   traduit le  persekar « faire ». La   signification   en est donc on ne   peut

 plus   garantie,   car on le rencontre très-souvent. Une

chose   plus   difficile,   c'est   d'en trouver un représen-tant dans les   autres   langues sémitiques;   en chal-

daïque,   2?BXveut dire «volonté». Nous   hésitons,

néanmoins,   à y   rattacher le verbe   assyrien, qui   a,selon   nous,   plus d'analogie   avec   l'arabe   <£**»,  signi-fiant  juste   le   contraire   : « ne rien faire ». Cette cir-constance est   une   grande   raison   pour rapprocher    lesracines des deux   langues,   attendu que   la   racine arabe

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 —    48   —    •

indique   très-souvent la négation   de   l'idée   expriméedans   les   autres idiomes.

 Nous écrivons donc  le

  verbe faire u?3i> et nonE/BX,   et nous en citons les formes   suivantes,   trou-vées dans les   inscriptions   : w

Kal   $35?   participe   «faisant».

$3J>K    x™ pers.   aor.   «je   fis ».

lÛiy*   3e pers.   mascsing.   «il fit».

Ittfay 1   3° pers.   masc.   plur.   «ils   firent   ».

Iphla'al.  . .   EfanyX   ir*

 pers. sing.  aor.

  «je  bâtis ».

îJ7an}>7   3° pers.   masc.   précatif    « qu'il   cons-truise ».

Iphteal.   .   .   K/anyX   i"   pers. sing.   aor.   «je   fis,   je   bâtis».ttfany   3° pers. sing.   aor.   «il fit  ».

E73ni>3   i™ pers.   plur.   aor.   « nous fîmes ».lEfany   3e pers. plur.   aor.   «ils firent».

Shaphel..   .   $3Ï2?X   iv.e pers. sing.   aor.   «je   fis   bâtir».

$31>$D   participe   « faisant   bâtir   ».XE/3i?ty   pour   Xt£?3W,   impératifparagogique« fais faire   ».

Istaphel.   . .  KEtoynttf    pour    Xttf32?nttf,   impératif parago-gique   «accorde».

L'oeuvre   se dit également   #3l>,   ou   n#3S,   plurieln'sny   ;   d'où ittfrpttfrn?   « ses   oeuvres   ».

Le   mot   zaninutêu   paraît   être un   pluriel   d'un fé-minin   ,   formé   de la racine zanan « reconstruire   ». Le

suffixe   su 1D exige quelques explications.L'oreille des Assyriens   ne   pouvait   supporter,   à   ce

qu'il paraît,   le son   ich,   comme   celui   de ts   répugne

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 —    49   — 

à   beaucoup   de   nations.   Toutes   les   fois, alors,   que   lesuffixe de la troisième  personne   suit   immédiatement

une articulation   dentale,   telle   que   i,   jn ou   û,   le» se   change   en D ,   qui   entraîne   souvent,   en   se l'as-

similant,   la dentale  précédente;   ainsi,   le mot   nra« maison   » se   fléchit   de la manière suivante :

12?n,3   ou   IDn'O   «sa maison   (à lui)   ».

X#n,3 ou KDn-'a   « sa maison   (à elle)   ».

 jOn'O   ou   JDni3   «leur maison   (à   eux)   ».

]ttfn,,3   ou   JDni3   «leur maison   (à   elles)   ».

Souvent le t est assimilé au   D;   ainsi,   on a   indif-féremment :

lti?nin,   ou   IDmn,   ou   IDin   «leurs   fossés».

Zaninutsu doit donc   se transcrire   !Dn33i,   etlaphrasese traduire   littéralement,   selon nous : « instauratio-

«nes suas   (tanquam)   opus imposuit   mihi».

Après   avoir    désigné   la volonté   de   Mérodach,   le roi

 passe   à   Nebo,   qu'il   nomme   :  pdkid   kissat sami u irsit« qui   surveille les   légions   du ciel et de la   terre   ».

L'inscription   de   Borsippa   nous   rend   un service

 philologique,   en nous donnant le son   exact   du mot

ciel   en assyrien,   que   nous   ne saurions  pas   sans   elle.

Les   inscriptions   perses   nous fournissent le mot ira-nien   açman,   qui   est   rendu,   dans les traductions   as-

syriennes,   par    les lettres   *-*—T* f AN. 'I.   >—>— Y

veut dire   « dieu   »,   et   TZjji   est   expliqué par.   A-—T ÏÏ

^(S—    kâbu   « voûte » :   on voit   donc que   le   ciel   estJ. As.   Extrait   n° 3.   (1857.)   4

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 —    50   — 

ordinairement   écrit  par    un monogramme   complexe

qui   proprement   signifie   « dieu de la voûte».

Maisquelquesûrequefûtlavaleuridéographiquede>->-T ^~~~T,   aucun   document,   en dehors de celui   quenous   expliquons,   ne   donnaitle son assyrien   sami iDltf  ;ce qui   se rapproche   en   effet   de   la dénomination   de

ciel   dans   toutes   les langues   sémitiques.   On appré-ciera la   valeur    de la donnée   de   notre   inscription,

quand   on saura   que   la même  phrase   concernant

 Nebo   se   trouve souvent   dans les   inscriptions   nini-

vites et  babyloniennes,   et   qu'elle   est   toujours   ainsiconçue   :

 Nabu.   pa   -   kid.   kis   -   sat. iamx a.

irsitiv.

Le   verbe   ipB   veut -dire   «administrer,   installer»;au  paël   et iphteal   la signification   est   « conférer,   con-fier l'administration   ». Ainsi nous   avons :

Kal....   IDIpB 1   «il l'a   installé   ».

Iphtael.. i31pnBi   3" pers.   avec le suffixe de la i™ pers.(N.   R.   1. 22)  : « il m'a confié   ».

IpnDX   (Bisoutoun,   1. 27).Paëî.. .  .   lûlpBn   «tu Tas  confié   »,   2°

 pers. sing.  et le suf-

fixe   de la 3e pers .-(Inscr.   de   Londres,col.   1.)

ipnp   (Bis.   1.   8)   traduit le  perse   agantâ   «bon,   ce-

lui qui   se fait gouverner    ».

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 —   51   —-

Le mot kissat   se   trouve  beaucoup   dans le   pre-mier    titre des rois assyriens   ;   il est   souvent   exprimé

 par    le   monogramme   I,dont   la valeur  syllabique   estsu.   Le sens de ce   terme,   sans   génitif    complémen-taire,   est   parent   de celui de   monde;   mais il   veutdire   proprement   « horde,   légion   »,   et   correspond

 parfaitement   à l'hébreu mxas. Nous rapprochons   ce

mot de la racine   ttfttfp « colligere   »,   et de l'arabe   e*S

« aggregare ( pecora   ) »,   d'où   *sUï,   *£*&,   « grex,   mul-

titudo ».

Salmanasar III   et d'autres rois de   Ninive senomment   :

sur. kis   -  eat.   nisirex   ]egionum   hominum

d'où est venue   la  phrase   de   Sargon   :

sar.   kis -'sa a   -   ti.rex   legionum.

 Nabuchodonosor,   dans l'Inscription   de Londres

(col.   i,1.63   et   suiv.),   dit à  Mérodach   :

at   -   ta. ta   -   ba na an   -   nt vatu   procreastime,

sD   SL —h&

  rxii ma tm-iar    -   ru   -   ti.   ki is   -   sa   at.

imperiuin   legionum

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 —    52   — 

ni   -   si.   ia   -   ki   -   pa   an   -   ni.

hominuin   . Iradidisttmihi•>3Bpn   1^3   nt*?p   niiD   '• i333n nx

La   lettre 4!^*«   .   dont   la   forme   archaïque   est

*"'||ir:J^>,   change   souvent avec   /t~\*~^YY   ki is.

On   voit   que   le style   moderne   a   considérablement

défiguré  le caractère

  plus rapproché  de

  l'image.Le sens   delà  phrase   suivante est : «a   chargé   ma

main du   sceptre   de la   justice.   »

Le   monogramme   £zT 3ÇT fc|   ,   ou son équiva-

lent   fr—T   ^y   . est   interprété par    le mot ff"*È?_ITT £Jpf    haratu,   par    les syllabaires;   les   inscriptions   de

 Nabuchodonosor    le remplacent,   dans notre  phrase,

 par    ff-« £j Iw_^""Tharana.   Les bas-reliefs nous dé-montrent   que   cet insigne royal   ne   peut   être qu'un

sceptre.   La  philologie comparée   des langues   sémi-

tiques   donne   également   raison à cette interpréta-tion;   roin veut   dire «sculpsit,   coelavit,   tornavit»,   et

le   mot ain veut   dire   « stylus,   un bâton sculpté   ». En

même   temps,   le terme   îûih   semble   être  parent   du

mot Iton  «virga».Si les inscriptions   de Babylone   nous   fournissent

la   permutation   de   MT J? ^y   et de   haran,   il faut

considérer cette dernière   expression   comme   unedifférence   provinciale   du mot assyrien.

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 —    53   — 

Le terme isarti se transcrit   xm©"   1«justice»,   de

it>n,   racine bien connue en hébreu. Elle est égale-ment en assyrien,   comme en   hébreu, iw;   et le   ">

initial est de même conservé en arabe.   Nous   pou-vons établir    la   loi   suivante,   relative   aux   verbes   com-

mençant   en hébreu  par    j:Partout où le   •>hébraïque   est   remplacé   en arabe

 par    un   j,   l'assyrien   aura un   X ;Partout où il sera conservé en   arabe,   l'assyrien

le respectera également.Ainsi nous aurons :

Hébreu. Arabe.   Assyrien.

1^   ^J l"?X

*]pi   '-i*5   «IpXaw <*3}   3E?X»»•   {r^j   VK/N

ni   *js   nx

Mais,   de l'autre côté:

\>V   &**   p3i-p   *Ni   -p

Le   mot   isarti est   écrit   :

ou

E*E BI:I <M-W   ^i   -   sa   ar    -   h

ou

{   -   sat   ~   li

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 —    54   — 

Le verbe usadmih est à transcrire   en hébreu

HDItf^,   troisième personne

  du

singulier 

  au shaphelde la racine   nDl,   qui   en   arabe   veut dire   « incliner    »;le   shaphel   a   donc   la signification   de   « faire   incliner,

charger». Nous ne nous   tromperons   certainement   pas,   en

adoptant   ici la signification   de   « charger    »;   mais nous

devons   dire que,   dans d'autres   cas,   l'assyrien   dit   « rem-

,plir    la main   »  pour    « confier ».   Le verbe employé   est

xte,   au   paël,   et l'hébreu connaît   le même   terme,dans la même   voix   et   avec   le même   régime.   Nouscitons ainsi de   l'inscription   généalogique   de   Bélo-chus III(Layard,   Inscr.   pi.   LXX.   1. 3).

[«-v] mi   -^-^   >mi V   *~H   «Hf-[4«ur]   mal   -   kut.   la   -   sa   -   na   an.[Assur]   ïuiperio   linguarum

yn   -   mal   -   lu u. ka   -   tas   -   su.implevil   manusejus.

•i$np   x^   ]^h nia^D   ppx]

et dans le cylindre   de   Bellino,   col. 3   :

m m£3«- ^m tm mu ÏÏ   HH-ni   -   hil. ra   ap   -sa   a   -   ti.arva   ,   ampia

HOf. —i <m:   *T-   m=z   mi   -fci-sa.   Marduk In î   -   la.

qaibn»   Mérodach   dominus

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 —    55   — 

yu   -   ma al   -   lu n.   ga   -   tu u   -   a.

iinpicvit   manummeam,

a   -   na, Ba   -   bi   ~   lu.   x   u   -

Babyloiii

mm   -M ^   HT-/ta an   -   ni is.

Irilmtariafcci.

•E/33X   lb33 JX yinp_  x'jDï   X^l/3 "}11lf>tf ntfBI   "?ri3

Le   dernier mot de notre  phrase   demande quel-

ques développements.   Le mot gatûa   veut dire   «ma

main » ;  et ce terme   assyrien   est tellement   différentdes autres   expressions   sémitiques, que   nous devrons

nous,   y   arrêter  quelques   instants. Le terme

ga   -   tu a a

change   avec

m^   —I- ES!ga   -   ti   - ya.

L'un est à l'autre ce que   la terminaison   a est à la

désinence   i,   le dliamma   arabe au   kesra;   et cette   der-nière   forme se trouve souvent   écrite en   assyrien   :

la   -   ti   -   ya.

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 —    56   — 

 Nous   avons déjà   dit,   à   l'occasion   divmot   Xp0i>,   queles   inscriptions babyloniennes   rendent   le   p   par    g

et  par    k,   et que   le   Jj   des   Arabes   s'altère,   dans la bouche des Babyloniens   de nos   jours,   en ces deux

articulations. L'identité originaire   des deux   guttu-rales dans le mot   qui   nous   occupe   est   garantie par les   mêmes  phrases;   «les oeuvres   de ma main» est

rendu,   dans les inscriptions   de   Ninive,   par    ipsit   ka-

tiya,   tandis   que   la même   inscription   se lit à   Baby-lone   ipsit   gatiya.   Ainsi le mot   perse thâtiy   «il   dit»,

est traduit à Bisoutoun   et   Persépolis par 

*   I» TT <   *-+   1 > <i   ga   ab   -   bi

à   Suzes,   par 

i   ka ab bi

et,   aussi dans toutes les   localités,   par >—» >   -«-<   >   <£""* -¥¥   «•<   <

i   -   gab   -   bi.

Pour les lettres katiya,   les inscriptions   donnent

souvent,   dans   les mêmes  passages,   les deux   groupes

 j^=Jyy ^-£—Ifou ,,,^=1 £-£~If•   Ainsi,   dans la   phrase

des inscriptions   des rois d'Assyrie,   iksud rabnt   katêa,il y   a   souvent   pour    le dernier    mot

si   J^ÏÏ

et au lieu   de ces signes

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 —    57   — 

-V-I *=E   >feEEïïfea as   -   s'a

Cela ne veut   pas   dire   que   È=Y ait  jamais   eu   la

valeur de   kaê,   comme   on  pourrait   le  penser,   au

 premier    abord   ; d'après   le  principe développé   tout à

l'heure,   sur le suffixe de la troisième   personne   atta-ché aux   dentales,   nous savons   que   kaééu n'est   qu'unealtération   anomale   de   katsu. Aussi   le   caractère   È=Ta-t-il bien la   valeur de kat.

Le   signe   ^ETTT   n'est que   le   duel de ^=I>   et cedernier  exprime,   dans l'inscription   de   Bisoutoun,le  perse   daçta   « la main   » (1. 96).   Darius   parle   de  pro-vinces   rebelles et   vaincues   par    lui en ces   termes :

U   -   ra   -   ma az   -   da. a   -   na.Oromazes   manui

ÊI^If^^I^^IË^I^^Ikat   -   ya   in   da   -   na   as   -   su -   nu ut

mes déditeaa.•n3a?3i3^   Hip   fx   xiiçix

La forme archaïque   de È|=J   (dont   X n'est   qu'une

contraction)   est  jÊ=|,   les   cinq doigts   de la   main,et rappellant   encore   l'image   du  poignet   fermé.

Après   avoir démontré   que   gatûa   veut réellementdire   «ma   main»,   il nous reste encore   à rattacher le

mot   np   à   une racine sémitique.   Nous avions  penséà   l'arabe   ^yà,   d'où   ^y»   «force   »;   le sens n'en serait

 pas   très-éloigné,   et   l'altération serait   régulière.   Mais

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 —    58   — 

nous avons abandonné cette   idée; d'abord,   parce quele mot T» n'est  pas   étranger    à l'assyrien,   et qu'il   n'y

aurait  pas   eu deux mots   sémitiques pour    une mêmeidée aussi   nécessaire.   Ensuite,   et   c'est là que   résidela   force   de   notre argument,   kat est une expressiontouranienne  pour    «main». En   finnois,   en madgyar,dans   les   langues   ouraliennes,   nous   ne voyons quekezy, kédy,   kez,   et des termes   aussi   rapprochés   de

notre   mot assyrien.   Le kat assyrien   est donc un des

rares résidus de la langue   antique   des   Touraniens,

ayant   subsisté à côté   du mot sémitique,   et l'évin-

çant   dans l'usage   journalier.Du   reste,   l'assyrien   est loin   d'être le seul   idiome

contenant   le mot'touranien.   Les langues   germani-

ques   ont   toutes,   pour    exprimer    l'idée de   «main»,un   terme qui,   selon les   règles   du   déplacement   des

sons dans les langues   ariennes,   ferait conclure   à

l'existence d'un mot   sanscrit,   latin   ou   grec,   kant oukat. Dans aucun   de   ces   idiomes,   il ne subsiste un

mot de ce genre;   d'où   donc   provient   le terme hand

des langues germaniques?Il est  possible   que   cette vieille   expression,   après

avoir fait   irruption   dans une branche du   peuple   sé-

mitique   ,   ait été   perpétuée également   dans   la   bouche

des Indo-Germains.

 Nous continuons   •.

III.

BIT, SAG.   ' GA.   TU.   hccal. ta   -   mi   î.Pyrami»   (p:,0 frmplnm   ?o?ii

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 —.   59   — 

<HÊ. m:   *m m AI- m   mm-au. ir    -   si it. su   -   ba   a',et   terras,   sedei.

^n   ^III-   HT -HT-   Hf <: *T- ^i   g   ÏÏ-Biil.   ilui. Marduk. BIT KU A

domini   ' duoruin   Merodacbi:   penctrale(?)

#=   &=   w*. tm   mj   î±I   —i-   J=I-rurf    -   An.   ti i   -   lu   -   U   -   su.

ïocuinquictis

  dominationisejus

<iMA ^n ^IA   -ÏÏ4 mu   tJH   -HÀ7»-asa. na am   -   ri sa   al la   -

auto   fulgeuti   - -

HM mi   ^   S2T -TMe=± SU   HTrî 15.   as   -   ti   aA   -   ka   an.

exstruxi.

tm   HTC: BMr-   ra-4=>

  ^ <>n-BIT. ZI. DA.   [   bit.   ki i   - nuv.]

Turroni   [   doinum oelernam]

BU-   m <<< <i-   mi- m mi mzj.sa. i   -   " h   -   si is.   .   t   -  pu   ns.

quain   .   'fundavi, feci,

mi   &=EE ^n.   ffi   *T-   <ff-^-^uà. i   -   na.   kaspa.   hurasa,iu   -   argento,   auro,

m   :rf -m: -T< ^ HTC^- m mmni   -   si ih   -   ti.   nb   -   Jiai, ï   »   ia   ».

fusihilibus(id estmotallis),   lapide,   lalere piclf ,

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 —    60   — 

mus   -   fcan   -   na.   trt'n,ientisco,   cedro

ïï   -   sa afc   -   Ji i7. perfeci

lr~ «» » UT   ^4'si   -   bi ir    -   su.

magDiiicentiamejus.

Le commencement de cette   phrase   est   on   ne  peut plus   clair;   il n'y   a que   le groupe

  *  __ T |==I>"—    à

expliquer;   et même   là.,   il ne   peut   surgir    aucune con-

testation sur là signification   de ce   monogramme

complexe;   car le  premier    élément veut dire   «mai-

son   »,   et   le   second   « grand   ».   J'ai donc cru longtemps

qu'il   n'y  avait

  pas  ici un seul

  groupe,  mais   bien deux

mots qui   seraient,   à  prononcer    31   n^a.   Je ne   tenaisaucun compte   d'un fait qui   ne m'était   pourtant   pasinconnu,   et   que   voici : toutes les fois   que   l'idée de

«grande   maison» est mise au  pluriel,   on écrit tou-

 jours   ^~j j=y>— fc*<   ,   et non  pas   ^~J fcmfej*— IiH_>   comme  pourtant   on le   devrait,   si les

caractères de   *" __ T et   t^\>—    étaient   grammatica-

lement séparés,   et s'ils ne   servaient   pas   à représen-ter un   seul mot   signifiant «palais».

Ce   terme se disait   en assyrien,   comme   en   hé-

 breu,   en   araméen,   en   arabe,   bavi.   Par un hasard

assez singulier,   ^=T>*—    a ies valeurs   de gai   et   de

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 —    61.   — 

kal. Le   signe exprime   la notion de   « grand   »,   qui   en

casdo-scythique   se dit   encore gala,   et est interprétéen   K.

3g   par   £^*   T

  **>*\  rabù

«grand».  C'est

de cette antique   expression   que   s'est   formée,   dansla  période anté-sémitique,   la valeur  syllabique gai,constante   par    la   comparaison   des   textes,   et confir-mée  par    la   tablette   K. 11   o,   où on lit :

ga   al ra   -   bu u

Par un   abus,   fej*—    (forme babylonienne   de l'as-syrien   ^T^—)   sert aussi à rendre la   syllabe   kal;

ainsi,   une tablette de   conjugaison   écrit le   paël   du

verbe   h])W   :

£ÎÈE   ^   E~T»"~   Pour    E~E— XÇT   ^_J È^AJi sa kal i sa ka   al

La syllabe   kal,   qui   finit le mot   sémitique   de   hekal,

n'a rien de commun   avec le mot   touranien gula« grand   » ;  néanmoins,   les  philologues assyriens,   pour 

 pouvoir épeler    leur    mothekal,   donnèrent   hardimentà   * T   la valeur de   hi,   que   ce   signe   n'a   nulle   part.

 Nous lisons en   if. 11   o   :

i bi i   -   lu

^zEI]]\   est le néo-assyrien  du vieux Ti^>-——^  , comme   ^^J]

est le   néo-babylonien   d'un   antique   I i   . On  y voit encore les

anciennes   lignes,au   lieu des coins  postérieurs.   Néanmoins les textesde Ninive distinguent   entre   „ [   mai,  et   ^   TTTT   bit.

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 —    62   — 

Le signe  * T   a déjà   assez de   valeurs;   celles   de

 bit,   mal,   nis et nah.

La  pyramide   de Mérodach est nommée   « le templedu   ciel et de la terre   »,   comme le dieu est appelé«roi de ces deux   parties   de   l'univers»;   elle   est qua-lifiée   ,   dans   la  phrase   prochaine,   de   « demeure du

seigneur    des   dieux Mérodach».

Je traduis le groupe  * ** TTT   fcdTTT.   *->-J *"*""!'

 par    «maître des   dieux»;   je   déclare   pourtant quecette   explication,   quelque plausible qu'elle puisse

 paraître   en   elle-même,   n'est  pas   à l'abri d'observa-tions. U   est vrai que   le groupe

  * *" TTT   £zTTT   se lit

^ya   «seigneur»;   cela est incontestablement établi

 par    des  passages   où   le   mot mSi'3   «la suprématie»,

que   nous lirons tout   à   l'heure,   est écrit   :

hiil   -   il   -   Il

(Voyez, par     exemple, Inscripf.   de   Londres,   col.   III,

1. 2 et 1.   a5.)Le monogramme   complexe   est l'expression   du

dieu Bel-Dagon,   du Bel  par    excellence.

La répétition   de   +-T   >-*—T peut   certainement si-

gnifier    «les   dieux»,   mais il reste toujours   singulier 

que jamais   cette   idée ne soit exprimée,   dans cette

 phrase, par    les   deux lettres >-+—T 1*<4   . Au lieu   decelle que   nous   expliquons par     « maître des   dieux»,

on   lit   souvent   ^T»-—    »—I^T* *-*—I *~*—1<   et  jamais<flf*—    *~T4T*   *-*—I Ii±*_-   Nous  pensons   donc que,

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 —    63   — 

 peut-être,   Mérodach est nommé   « maître de   El,   de

Saturne»,   au lieu   de «maître des   dieux».

Sans   abandonner    notre  première   interprétation,nous croyons   devoir faire  part   au lecteur    de nos

 propres objections.Le motsuèatnatf    est   exactement   le   mot nstë de

l'hébreu. La racine 3E>x (hébren«a2/ï)   veut dire   « s'as-

seoir,   être assis». Nous citons   :

Kal   3E/X   i™ pers.   sing.   aor.   tje   m'assis».

3CP   3'   pers.   masc.   sing.   «il   s'assit ».Î3©''   3°   pers.   masc.   plur.   « ils  s'assirent   ».

X3D 1? pour    HlZ'b,   précatif    paragogique« qu'il   s'asseye   ».

3C?X   participe   « assis   » (comme   substan-tif" habitant»).

ni32/X   participe plur.   «les   habitants   ».

Aphel....   3B?D   participe   «assis»;   (NtDD   JNt   3C/D•nilD   » assis sur le   trône de ma

royauté».Shaphel...   3E/">U?X i"  pers.   sing.   aor.   « je plaçai   ».

SC^tfD   participe   « plaçant   ».

Itfl3çy-'E?7   préc.   3'  pers. plur.   masc.   avec   lesuffixe de la 3e  pers.   «qu'ils   le

 placent   ».

Islaphal...   scJ'n'jX   «je   rétablis   » (N.   R. le  perse niya-sâdayam).

 Nomina.. .   32JD   hébreu   3U?1D «demeure»,niaO   «place».

Je ne  puis   ni   déchiffrer,   ni   lire,   ni expliquer    l'en-

semble des trois signes  *

n |   yH:|   |^.-Tout   ce que

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 —    64   — 

 je   puis   savoir,   c'est qu'il représente   une  partie   très-sacrée de la   pyramide,   et qu'il   n'est  pas   un   édifice

en dehors d'elle.   On   lit   dans l'Incription   de   Londres(col.   2,   1. 3Q et   suiv.)   le  passage parallèle   que   voici :

ina.   BIT.SAG.GA.TU.   hekal   bi'iîutisu.   astakkanIn   pyramide ,   • templo   dominationis   ejus   feci

zinnati. BIT.KV.A.rudha biïl. iluî   Marduk instaurationem   perxetralium   domini   deorum   Merodachi.

inbx Vi>3 xnii xi3 in'o n3t   pnttfx   ittfnibsn h^n xD3n   fxT)11D

C'est bien clair :  « dans la  pyramide   ».

Dans la troisième colonne de   l'inscription   de

Londres,   il est longuement   question   du   BIT.KU.A,

qui   y   figure également   comme  partie   de la  pyramide.Le texte du cylindre   de Bellino ne donne  pas   les

lettres de   t-   TT l'T^f    If.   pourtant   il  parle   assuré-

ment de   l'édifice   ;   cela est   évident   après   la compa-raison   de ce document avec la fin de   la   seconde co-

lonne   de l'inscription   de   Londres.

La   pyramide   contenait  plusieurs   édifices en   de-hors   du BIT.KU.A. Il   y   avait une cellule   pour    la

femme   de   Mérodach,   Zarpanit,   la déesse   de la   terre,

qui,   fécondée   par    la   pluie,   est aussi déesse de la con-ception.   En   outre,   il y   avait   une chambre consacrée

à   Nebo,   quoique,   comme le   remarque   le baril de

Bellino,   lé lieu de   repos   de   Nebo soit   la   Tour.   La

cellule   de ce   dieu,   construite   dans   la   pyramide,   était

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 —    65   — 

ornée   d'argent,   tandis que   celle de Bôrsippa qui   lui

était   spécialement   consacrée,   était  plaquée   d'or.

Le   texte   de Bellino nous   démontre l'identité det&\   TÊ=[ïï

  et de   SJ~~ tf~   fJf««,   et cette   donnée

doit nous consoler de notre   ignorance   au sujet   dela  prononciation,   puisque   nous connaissons la   choseen elle-même. Il nous reste   encore   à   dire   que   les

 portes   de ce réduit étaient   également   dorées.

Mérodach est nommé *"*"~IlËLI ïï   '   ce 1lu Prouve

que   la cellule consacrée à son tombeau tirait   sonnom   d'une de ses   attributions.Le mot   g-y   gy   V  ¥-« est très-difficile à dé-

chiffrer;   les   lettres,   au  premier aspect,   semblentdevoir être lues   papaha.   Mais ce son n'offre   pas   desens. On   sait, d'ailleurs,   que   l'élément   gy   entredans  plusieurs signes,   sans qu'ils   aient   le   moindre

rapport   avec   la   lettre  pa   : ainsi   g-y   T*~~TT signifiesap,   et ne se   décompose   pas enpa.   ip;   ainsi   tï^rf^— est   assimilé,   dans   un   syllabaire,   à   £   TTT   . Cela

 peut indiquer    que   £T   &y   et   fc   >> m—    sont

homosymphones^.   Le dernier  signe   indique   les   sonsde   rit, mis,   sit,   lak;   parmi   leurs homosymphones,il n'y   a   d'inconnus   que   rut et luk.   Nous   proposons   delire le mot   rudha,   et nous   le rapprochons   du mot

arabe   *-&-^;,   qui   veut dire   un rideau   d'une   alcôve,d'un recoin de la maison. Cette   signification   cadre

1 Nous nommons   signes homosymphones les caractères   qui repré-sentent  les différentes articulationsformées   par  les mêmes consonnes,mais par  des voyelles diverses,   telles   que   kar, kir,  hur.

J.   As. Extrait n° 3. (i85y.)   5

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 —   66   — 

 parfaitement   avec   le   texte   dans cet   endroit-ci;   nous

 prenons   rudha   pour    le recessus où le   dieu était censé

avoir son   lieu de repos.Le mot   babylonien   pourrait   alors  jouer    le rôle

du nais de la   Bible,   qui   séparait,   comme   on   sait,   le

Sanctam   du   Sanctam   sanctorum;   avec cette   amplifi-cation   toutefois   que,   dans   l'assyrien,   le   voile   indi-

quait également   le lieu caché. Les   retraites qui   ont

été découvertes   à Khorsabad rendent   très-probablecette   explication.   Néanmoins,   nous   ne   pouvons pas

encore   prouver,   d'une manière   plus   décisive,   la va-leur de notre lecture   rudha.   Nous   savons que,   dans

un syllabaire,   gy gy   est   interprété par    diffé-

rents   mots,   et nous n'hésiterions   pas   à   prendre   lesdeux   lettres   comme un signe   idéographique,   et le

ha   comme complément   phonétique,   si nous ne li-sions  pas   le   pluriel   ^'   fj   fJ-« yj >-^—«J—-<

 papahdti,  ce

qui  semble

  indiquer que  les   deux

  pre-mières lettres ensemble   représentent   un   son   sylla-

 bique. Nous avons   déjà   donné le sens du mot   nibîo,   qui

est   écrit   ici en   caractères  phonétiques   :

 bi i   -   lu   u   -   ti

Souvent,   il n'est formé   que   du monogramme   de sei-

gneur,   avec   le signe   £:T   ut,   »—TT   £T,   comme   la

royauté   est écrite   ^zA.   £:T   sarrut. La forme   en ul

ni   est   commune à toutes les langues sémitiques;

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 —    67   — 

mais   elle est surtout fréquente   en assyrien,   en hé-

 breu,   et dans   les   idiomes araméens.   Nous   citons,

 parmi

  les   formes   de   Ninive   :

nilD   « royauté.   »

ni37D,   « royauté.   »

ni?X   «divinité.   »

ni31   «grandeur.   »

ni'PÎO   «suprématie.   »

ni'jlN   «humanité.   »

n!3t£?X   «humanité.»

 Nous arrivons   maintenant au mot   &i *^II^'   <Iuichange   avec >—TATfcz:*"~~T yS^fejj   hurasa,   comme

i^   £T   permute   avec ^TT~~T £Z^»—    frf    kaêpa

(comparez   le fragment   dé Ker    Porter,   ti   II,   avec le

 passage   correspondant   de   l'Inscription   de   Londres,colonne   III,   ligne 58).   Les deux monogrammes

composés,   ijRF ^-H^   et ^ff    ^T»   signifient   or et ar-

gent;   comme   kaipa rappelle   exactement l'hébreu   f]D3,ainsi hurasu   yin   est identique   à   yiin,   de la   même

langue;   et le mot   sémitique   a été   transporté   en

Grèce,   car  %pt;cr<$s vient de ce   mot,   et n'a rien   de

commun avec   le f^iljïf    hiranya   des   Ariens.

Il y   a,   parmi   les mots   grecs,   des séries   entières

de   notions dérivées   de mots   sémitiques   ;   parmi   cescatégories   il faut classer    surtout   les métaux.   Le mot

grec   (jiéraXkov   « mine »   vient   de la racine   sémitique"JBD «forger»;   ainsi,   (xôXvëSos   «plomb»   semble an-

noncer un   participe,   la racine   la 1? «coaguler,   être

.5.

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 —    68   — 

adhérent», la^D;   %a\x6s   accuse la   racine   pSn   «lis-ser   »;   x&kwfy (gén.   ^aAuëos), l'assyrien   abn   « plaquer    ».Il

n'y  a

que  les   mots

  grecs   pour    l'argent  et   l'étain

qui   ne soient  pas explicables   par    les idiomes   sémi-

tiques;   ce qui   tient évidemment au   lieu de leur   pro-venance   1.

 Nous   ne  pourrons   pas   encore expliquer    la   causede la   réunion des signes   ijRF   et >—T\A'   Pour    en f°r"

mer l'idée de   l'or. Le   premier    de ces   deux   carac-tères   se   transcrit,   dans   les   inscriptions, par    Mu «su-

 prême»;   ainsi,   nous   trouvons   souvent   AFt   Ty*** permutant   avec le mot   illut   m'w.

Du   reste,   l'argent   et l'or    sont les   seuls métaux dontles expressions   idéographiques   soient formées   par    ledéterminatif ci-dessus indiqué;   les   autres   sont   tou-

 jours précédées   du  babylonien   *~*Y,   ou du ninivite*

YY ^f   «pierre».   Il   existe à   Londres des tablettes

entières   contenant,   d'un   côté,   les monogrammescommençant   par    £~^T*y\   de   l'autre,   la   prononcia-tion assyrienne   de ces complexes   idéographiques.

 Nous   citons les   suivants :

rsafirv   T^   ter fcïï   «*msi   ip   -   ru   *1SX

cuprura

LAPIS   HATEIÎTALïMINJS   la   ah   -   tu   tûflt? plumbum

1 Ainsi,   le   mot t}Ae«Tpov*ambre jaune   », nous  semble renfermer les mots   XltO   pbv   «attirant la  paille»;   précisément   comme l'ex-

 pression   persane   yb.   isk" (prononcée   kahrebân) indique   la   même

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 —   69   — 

En   copte,   le   plomb   se disait également   tahd. La

cause   de la   composition   du   monogramme   se trou-

vera   dans l'attribution du   plomb   à la   planète   Saturne,divinité   planétaire suprême   des Babyloniens, etper-sonifiée dans   Hou,   Ad,   la   lumière intelligible.

La  preuve que   le  premier    des   groupes   figurantci-dessus signifie   réellement   «cuivre»,   et   le second

«plomb»,   se tire   d'une découverte de M.   Place,

qui   trouva,   dans les fondations   de   Khorsabad,   cinq 

 plaques   en différents métaux: en   or,   en   argent,   encuivre,   en  plomb,   et en une cinquième   matière

oxydée,   dans   laquelle   M. le   duc de Luynes   a cru

voir    de l'antimoine. J'ai   accepté   provisoirement   ce

sens 1,   quoique je   n'en aie  pas   de  preuves,   le mot

qui   doit représenter    cette matière étant écrit en mo-

nogrammes complexes   encore   complètement   obs-

curs.

Ces tablettes   portent   toutes   le  passage   suivant :

i -   na.   tip}1*'   hurasa.   kaspa.in tabulis ei auro,   argento,

mm —i >~n ÏÏ Eà^f- w   trv--   .   sipra.

antimooio(?),   cupro,

idée. XltD pourrait   signilier «paille»,   du   chaldaïque   X1OE«rnoti-tare », comme palea vient de pal,   en  grec aâùXetv.

1 D'autant   plus provisoirement que l'antimoine,   comme   métal,n'est connu que du  moyen âge.

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.   —    70   — 

Ï3F tf     <>-   &-S:   MTTT-   i=T -HITiaAia.   ni   -   6it. «a   uni

 plumbo,   gloriam   uoinïnis

ÉÊÏÏ   • fe ^^   ESEE^I- »   ^   I-ya.   as   -   fur.   i   -   na. .   us   -   si -   u.mei   scri psi   in fundamentocjus

(i. e. domus)

u   -   ki in. posut,

- oBttfNj   inp   nxaj   «enta XIDB (?)xbna xsro   xsin '•si   jx:)3X   itf^x   jx

Le fer    était employé   chez les   Babyloniens,   mais

 principalement   comme moyen   de raffermir les cons-

tructions,   en guise   de   revêtement,   de   soutien,   de

crampon.   Nous   avons ainsi trouvé des tombes gar-nies   de   bandes   de fer à   l'intérieur.   Il est   écrit,   selon

nous,   par    le monogramme   se trouvant dans la co-lonne   du milieu du  passage   du syllabaire,   K. i i o   :

Hfw=THr-   ^I^jH^h ïïHh- ba ab   -   bar    " UT. KA. BAH.   za   -   bar 

 purificatLiiii   loevigatuin.

On trouve   encore,   dans   une   autre   tablette,   K. 5   :

*T   ^m   -i- HHT^   «*nr UT. KA. BAR. nam   -   ru

fuigens

Les  passages   très-nombreux qui   nous   fournissentle   monogramme   complexe   de UT. KA. BAR. sem-

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 —    71   — 

 blent   prouver qu'il s'agit   du   fer. On   lit,   dans les ins-

criptions   de   Nabuchodonosor    et   ailleurs,   Tiabnn

131   « revêtements   en fer   »,  quand  il

s'agit  de la cons-

truction des   portes.   Aussi,   en   arabe,   SJ-JJ   veut dire

« un   morceau   de fer   ».

 Nous   n'aurions   pas parlé   de   ce   métal,   si commun

chez   les Assyriens,   et   qui,   dans   l'antiquité   occiden-

tale,   n'a  jamais joué   le   rôle qu'il   occupe aujour-d'hui,   s'il ne se   trouvait   pas expliqué   dans le sylla-

 baire   K. 5  par    le mot   que   nous rencontrons dans

notre texte   après   huras,   et comme   spécifiant   la sorted'or  employée   dans le sanctuaire de Mérodach.

Il est   à remarquer    que,   de tous les   métaux,   le

fer seul est désigné   dans les   langues sémitiques,   ou

 par    un   mot d'origine   étrangère,   ou   par    un terme

dérivé   d'une racine verbale. Les   mots   ynn,   3m,   spa, bna, msy, noem,   -px,   isn,   ^1*»;,   «AÔ*,  et leurs alliés

dans   les   différents idiomes   de   Sem,   sont tous   des

substantifs   radicaux,   ne dérivant   d'aucune   racine

verbale,   et tous ils sont   d'origine   sémitique   incon-

testable.   Le fer seul   a   ou   un nom étranger,   comme

"7113 et   Vns,   en   hébreu,   en   chaldaïque   et en   sy-

riaque   ,   ou bien   la désignation   provient   d'une racine

verbale,   dont   le substantif n'est que   le dérivé.   Ce der-

nier cas se trouve   en   arabe (<X_J<XC-de   <x&- « aiguiser    »)

et en assyrien.Je   ne  puis pas   entrer    dans   une discussion   mé-

tallurgique   sur le   fer,   dont   on a retrouvé   d'énormes

quantités   à   Khorsabad;   je   me   borne à dire que   la

qualité   de se montrer    dans des   degrés   d'éclat   tout

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 —    72   — 

à fait dissemblables   l'un   de   l'autre lui a valu   les

trois différentes   désignations   dont nous   venons   de

 parler.  Les

Assyriens  ont connu le fer 

  trempé,   l'acier,'qui porte   même en   grec   un nom sémitique,   et ils

l'ont désigné   par    le nom de   l'éclatant;   car c'est là le

sens du terme   qui   se trouve   justement après   l'or,namri.   Ce   mot dérive d'une racine assyrienne   IDJ,

qui   veut   dire   « voir    ».   Nous   la trouvons dans les ins-

criptions   des   Achéménides,   dans les   formes   sui-

vantes :

IDn   « tu vois »,   en   perse   vainâhy.   (Pers. D.)ItyilD   1 «ils le virent   », en  perse   avam avaina.   (Bisoutoun.)

Ensuite,   on a   souvent,   dans les   inscriptions assy-riennes,   le   paël   unammir    1DJX   «je   fis   voir,   remar-

quer».   Nous   connaissons aussi le   niphal   1D3\   Lesidées de voir et de briller sont très-voisines l'une

de   l'autre;   ainsi,   de l'anglais glance   et de   l'allemand

glanz,   l'un signifie   «regard»,   l'autre   «éclat»,   etmême le   français   populaire emploie voyant   pour éclatant.

Dans les autres langues sémitiques,   la racine 1DJse trouve dans le sens de   «être   pur», employé   re-lativement   à   l'eau; ensuite,   dans   toutes,   même en

assyrien,   dans l'acception   de   « être   bigarré   ». Cette si-

gnification pourtant   n'est que   secondaire,   dérivée dumotiDJ,   qui,   dans tous ces   idiomes,   veut   dire   «pan-thère,   léopard»,   et qui   paraît   être un mot   radical.

 Nous   voyons   ainsi souvent ira namri M1DJ X1J> « en

 briques   vernissées de différentes couleurs ».

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 —   73   —-

Le mot namri se trouve fréquemment   comme épi-thète de l'or et de l'argent;   il   est  possible que   l'idée

de   «brillant,   sautant aux   yeux»,   soit confondue iciavec celle   de   « pur    »,   et que   ce terme   indique   la   pu-reté du   métal   et   le. manque d'alliage.

Il existe   aussi   un   adverbe,   namris KhDJ   « de ma-

nière à être   vu, brillamment»,   dans   le  passage   de

l'Inscription   de   Londres (col.   III,   1. 5g   sqq.)   où leroi   rend compte   de l'ornementation extérieure dela Tour des

langues.  Nous le

  reproduisons déjà  ici,

 bien qu'il   se rapporte   mieux   à   ce   qui   va   suivre   dans

l'inscription   de"Borsippa   :

t=iA i^--   MT -K: T^-   #*   T**rimî.   zululi.   babi1

 porticus,   coiumnas,   portas

*E*EE   ^H-   ff w« ::m\u mmï   -   na. za -   ha   -   U î.

in circuituturrium

Hfl^IH^II-sffi^-Ï<M-nam   -   ri is. u   -   ba an   -   nuv.variiscolorilius   ledificavi.

: 133X EhDJ ^m ?x   133  ty)   ^i- \   • :  - • - -   '   •T v*   •

La   racine IDJ n'a  pas   de   rapport   avec le nom as-

syrien   des   Saces, namri,   qui   est un mot   touranien,

signifiant   « race   » ;   encore moins avec le   nom   du

1 Dans la transcription   , nous   exprimons par   i la crasc de i et de ï.

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 _    74   —•

grand   chasseur devant   l'Éternel,   qui   provient   de la

racine   IID   « se révolter ».   -

 Namris   est un   adverbe,   et le mot   suivant   de notreinscription   , sallaris,   appartient,   sans   aucun   doute,à la même classe   de   mots.   La lecture de ce terme est

incontestable,   mais sa signification   est très-obscure.

 Nous devrons   le   transcrire en lettres   hébraïques,tSlV^   ;   mais quel   en est le sens ?

 Nous devons   franchement avouer    notre igno-rance   complète.   L'adverbe dont nous nous   occu-

 pons   se trouve   toujours   avec des   verbes   signifiant«faire»,   ou   exprimant   une idée   analogue;   il veut

dire   «  perinde   ac sallar    ».   Ainsi,   kakkabis   indiquecomme des   kakkab,   c'est-à-dire   comme des étoiles.

 Nous   croyons que   sallar    n'est  pas   même un mot

d'origine   sémitique.Le mot   astakkan,   au   contraire,   nous est bien

connu. La racine   J3©   veut   dire «être   établi,   demeu-rer»;   mais cette acception,   connue   par    les autres

idiomes sémitiques,   n'est  pas   la seule   que   ce radical

ait dans la langue   de Babylone.   Elle  provient   d'un

shaphel originaire   de   p3   «être»,   qui,   conséquem-ment,   à la signification   de «faire   exister,   créer,faire ». Ce shaphel   originaire   a été ensuite   employécomme un   kal,   et   toutes   les   formes   dérivées en   sont

usitées.Cette   génération   de   racines,   en   apparence primi-

tives,   mais en vérité dérivées   de conjugaisons   se-

condaires,   se rencontre   en   beaucoup   d'exemples.Il   est   pourtant   nécessaire   de   remarquer    qu'elle   se

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 —    75   — 

restreint   à des racines défectives. En   dehors de   fia,nous citons   "px   «  être long   »,   qui   forme un autre

verbe   au kal dérivé de   son   shaphel;   de   "pnv,   onforme   "pw   «rendre long,   allonger,   faciliter,   accor-der».   Ainsi,   le langage rabbinique   des   Juifs   en   a

conservé un   singulier exemple.   Dans ce   dialecte,   on

nomme un   renégat   1E27D,   et ce   terme,   qui   a  passédans le  jargon judaïque   de toutes les langues,   est or-

dinairement regardé   comme un   puai   de   IDE? « anéan-

tir»;  le mot aurait donc la

signification  de

  quel-qu'un qui   serait moralement annihilé. Pourtant   il, n   en-est   rien;   1D©D est contracté de   iDïOED,   le sha-

 phel   de 1D1> «baptiser»,   employé   dans cette   même

forme   en syriaque.Pour revenir à notre racine   pli?,   nous   citons,

entre autres   :

Kal  ptfX   «je

  fis.»

 p«h   «il fit.   »«310!   « ils firent.   »

 pltf   1? «qu'il   fasse   (précalif).   »

 pE?   «faisant.»

 Niphal..   . .   p$b   « qu'il   soit   posé,   fait.   »

X33t#7   «qu'elles   soient faites.   »

Paël   133©''   «ils   placèrent.   »

Shaphel..   .  pty$X «je plaçai.   » pWD   « établissant.   »

Iphtaal.   ..  pn^X «j'exécutais.»Iphteal.   ..  pnttfX   (pnbx)   «j'exécutais.   »

La dernière forme  peut   être   également l'istaphal

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 —    76   — 

de   pa.   Notre forme astàkkan est donc   la  première per-sonne   du singulier    de l'aoriste   de l'iphtaal.

Le dernier   paragraphe   de cette  phrase   parle   duBIT.ZI.DA.   que, provisoirement,   nous   prononçonsniï   « tour». Nous   n'avons,   à   ce   sujet,   que   des   raisons

topographiques;   mais elles   sont   assez   concluantes.Le BIT.ZI.DA. était à Borsippa identique   au mo-

nument qui   a  jadis   recelé   l'inscription   dont   nous

nous   occupons.   L'inscription   de Londres nous   four-

nit le passage parallèle

  suivant  (col.

  111,1.   37   sqq.)

  :

37.   ^y_ ^::   ^^.

  ^yy. ^-yBar   -   zi   -   pa   x   ""•   na

Borsippa,   urbem

<MN <m   M-ar    -   mi   -   su.exaltationissuoe(i.e. dei)

3s-*r#   ::-M ^=11   A&=-   m-

u   -   us   -   si   im. vahonoreraaximooxtuli:

39.^4   ^;   ^y.   fer.^£*E<M-

BIT. ZI. DA. bit. ,ki   i   -   nuvTurretn domum oetcrnam

4o. ^ ^-y.4^

  ^ «   jny.   tffc1   -   na.   I;i   ir    -   bi   -   su.   u

 ju medîo   ejus   r».\-

:: m<si   -   bis.

 btruendamcuravi.

i^aip   IK   Nra rra Ntmsr     • QDDN IE/DU 12? stsms: tfavtf   x

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 —   77   — 

Cette   phrase   est   suivie de   lenumération desmêmes   matières   que   nous   aurons à expliquer    ici.

Le baril de   Bellino   a également   :

tm HROE m<i- tm-4^

  ^ <M-BIT. ZI. DA. bit. ki   -   i   -   nnv.

Turrein,   rlomura   icternam,

s ^ri m <MH -ÏÏ::   <NK I na. Bu ar    -   zi   -   pav.

in   Borsippis

mi m <r- mu- m   m m\-i fs   -   si îs. i   -   pu   us.

fundavi feci.: tfpx   E;#KX XDD13 jx   XJ13 n^3   xms

Les deux derniers termes du baril de   Bellino   se

retrouvent dans   notre   inscription,   et se   relisent   très-

souvent dans les textes de Babylone.   Le verbe que

 je   traduis   par.   «je   fondai» vient du mot   E?2?x,   o*S,

qui,   dans toutes les   langues sémitiques,   a la   même

signification   de «fonder».C'est le  paël   de ce même

verbe,   dont nous avons lu   plus   haut   un   dérivé ''EJX« les   fondations   »,   et   qui   existe encore dans   d'autres

formes; ainsi,   Salmanassar III se nomme

mu as sa   -   si. hecal. sa, ir.fundaus   palatïum   urbis

mw A-Kal   -   lii.

rl   . cn'ja iv#   ^n v&m

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 —    78   — 

On   sait que   le signe   -Hi   signifie,   is,   c'est-à-dire is

avec   une légère   aspiration.Le mot

  niêikti,   qui  se trouve

  après  huras et

kasp,se   transcrit   inaw,   et  provient   du verbe   "]D3« fondre   »;le mot en   question indique   des   matières   fusibles,des   métaux.

La manière   la  plus   simple   d'écrire ce mot   est*

„   ^~~~y   —T^y** >—I*—-* ni-si   ik-ti;   quelquefois   on

change   le   * T   avec   "***"*¥,   qui signifie   la   combi-

naison   de

  *

yy ^TjF   si   i,   comme —«   indique* "* *r f    bi   i. Souvent   on   trouve,   au lieu de   *  —.

ni,   la lettre   *"^ y,   qui   a exactement le même

rapport   avec   le   premier    caractère.

On   comprend   dans le   mot de   nisikti,   les   fusibles,les  pierres   métalliques,   pour    choisir une   expressionconforme   aux idées des Assyriens;   ils   les distinguent

 pourtant   des   pierres   proprement   dites,   et désignéesdu nom de abnav.   L'inscription   de Borsippa   nous

rend,   pour    ce   mot,   le même service   que   pour    les

termes de   « ciel   »   et de   « terre   » ;   nous y   trouvons   le

monogramme   assyrien  * -. ?f  > dont la forme   ba-

 bylonienne   est yl^y.On   pourrait parfaitement   interpréter    abnav   par 

«je   bâtis»,   qui   ordinairement   s'écrit   abnuv; mais, puisque   les   passages   parallèles   ont toujours   à cette

 place   le   monogramme   pour    «pierre»,il   est évident

qu'il s'agit   de cette   matière,   nommée   px   en   assy-rien comme   en hébreu. Il   faut   donc   transcrire   le

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 —    79   —  .

terme   par    X33X   « la  pierre   »,   pris   au singulier    et   col-lectivement.

Quant   à la nature   de la   pierre,   c'est  probable-ment un basalte   noir,   la   matière   dans laquelle   sont

gravées l'inscription   de   Michaux,   celle   de Lon-

dres   , et   une   foule d'autres monuments   babyloniensencore.

Dans le   mot   suivant,  * - ^   fc- y y^   ira,   je   re-

connais le représentant   de  brique   émaillée.   Long-

temps je croyais   à l'identité de ce mot avec le syriaque

) «à»,   «tamarisque   »;   c'était   plausible   à cause de   la si-militude   des   formes,   mais   il y   a   une   difficulté quidétruit   ce   rapprochement.   La voici   :   si le terme   quinous occupe   était un   nom   d'arbre,   il   faudrait,   de-vant   lui,   le déterminatif  aphone   fcrf    «bois».

Il faut   donc chercher la   signification   de ce   motailleurs que   dans une acception   contre laquelle

s'élève un doute capital.   Le sens que   doit avoir    ceterme   ira,   placé   entre la  pierre   et une espèce   de

 bois,   se déduit de la   racine sémitique   Xli? en chal-

daïque, i^-è   en   arabe,   et   signifiant   «recouvrir    d'une

matière gluante   ».Parmi les matières concourant à l'ornementation

 babylonienne,   il en manque   une dans   l'inscription,

qui pourtant,   dans la   réalité,   prend   une   des  pre-

mières  places;   c'est   la briaue   vernissée.   On sait quel'enduit   recouvrant   les  briques,   et ayant   souvent

deux   millimètres   d'épaisseur,   fut appliqué   à   froid,   à

l'aide   d'un   pinceau,   et soumis ensuite   à la   cuisson.Cette   matière était   une espèce   de liquide visqueux;

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 —    80   — 

l'état   fluide originaire   en est constaté   par    les frag-ments de   briques qui   démontrent   que parfois   le li-

quide  s'écoula   sur les   côtés intérieurs de la

 brique.Les   raisons   de l'archéologie   et   de la linguistiqueréunies nous autorisent donc à ne   voir,   dans le mot

îra,   autre chose que   la  brique   vernissée,   qui,   autre-

ment,   manquerait   d'une désignation assyrienne.Je   m'étais   arrêté à   l'acception   de  brigue   vernissée,

quand j'ai   trouvé,   dans les inscriptions   de Sennaché-

rib,   une  preuve   éclatante de mon interprétation.

Le fils de Sargon parle   de la construction de son palais   de   Ninive,   dont   les ruines forment la collinede Koyoundjik,   et   dit (Layard,   Inscript, pi.   XLI;

1.29):

-ïï^   A^ *T-   I»= mA\   lw=.zi   -   pi.   ti il   -   ti,

ornamenta , exargilla

tm   m-   & tf    mu ÏÏ•   <&   MÏÏ M-ab   -   ni.   '   va. I   -   ra   a. In   -   rib   -   su.feci,   vernicera   in ea .

as   -   tap   -   pa   -   ka.   ki i.effudi,   cum

^i- -i- -w -T- HML   tm ïï ^TT- pi   -   h 'k. mas -,   tu.   TA. A. AN.

opère peniculi   -

t=W=   mm   ^fqrty   -miu   -   .sak    -   U   -   la.

 perfcci.

xtpfrD   pns   •o   • ijsnitfx   itfaip   xiV   • ^ax >BB 'BJM

: V?3tf x

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 —   81   — 

Si £ÏÏ   *>^ÏÏI   ira>   etMf    HHM *~*~   lVl   sont'

comme   je   le   crois,   identiques   à ira,le   monogramme

représentant   cette   idée est fcz*~<y.   Ce   signe   est   éga-lement   expliqué par   fc-yyy— *->^7y   È+^T   uruda,   par les   syllabaires,   et  permute   avec ce mot dans les ins-

criptions   de   Sennachéiïb. Est-ce   que   ce mot m   est

i'arabeûj^,le   perse   «arda,   notre   « rose   »,   et   designe-t-illa   rosace qui   se   trouve   tant de fois sur les bas-re-

liefs et les tableaux assyriens?   L'idée   est encore tropneuve

  pour    moi,   pour que j'aie  eu   le

temps  de la

mûrir;   mais elle se  présente   avec toutes   les appa-rences de la   vérité.

On lit   ainsi,   dans   l'Inscription   de Londres   (c.VIII,1. 7;   c.   IX,   1. 1à),   la  phrase   suivante :

^   H   «== M--   <H3-   *-   E3as1 ku   up   -   pi.   au. nu   -   ku

superliminaria  et tabulas

::   m-   *t   —h HMÏ m   HN eslî   f .   pï   -   ti ik.   î   -   ri i. pictas opéra   vernicîs

I   .   MA.   ba   bi -sa î   ir   -   ti itcircum   portas ejus   dispo-

 —«h m-ti. vasni.

 pnnix X2?pa   m TX ny   pns   • itfpji   ^pfrx

Deux sortes   de   bois sont   citées   ici;   nous   y voyonsJ. As. Extrait  n" 3.   (1857.)   6

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 —    82   — 

le   lentisque   et   le cèdre. Les   inscriptions   de Ninive

nous fournissent   huit sortes de bois   qui   ne nous

occuperont   pas   ici.   Nous   voulons   seulement  rendre

compte   des   espèces végétales   mentionnées   dans   l'ins-

cription.Le  premier    mot   est celui de l'arbre d'où vient

une matière résineuse   nommée   (iaal(yy   par    les

Grecs   ;   ce   terme est   d'origine sémitique,   et le   parti-

cipe   d'un verbe   pis   « dégoutter    »,   à l'iphteal.   Les

idiomes canaanéens   formeraient   cette forme   ptOBD,

et,   avec   un   J paragogique,   JpBîJD.Mais   on   sait que   l'assyrien   forme l'iphteal   des

verbes 2   i),   en   assimilant   la dentale servile à la  pre-mière lettre. Nous trouvons   donc le terme bota-

nique   écrit ainsi qu'il   suit   :

X   mus   -   sik    -   kan   -   na

ou

MHf^Mka an   -   na

Par    contraction,   on   a   fait, les formes   suivantes,dont   la dernière est employée   dans   le  passage   de

notre   inscription   :

M   -^   ÈÎ   ^m   ^nX   mit   -   suk   -   kan   -   na

X   mis   -   kan   -   na

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 —    83   — 

x   mus   -   kan   -   na

 Nous y voyons   le lentisque   (Terebintha   lentiscus),en   laissant aux   hommes   spéciaux   le   soin de vérifier notre opinion.

Le monogramme   suivant est souvent écrit en   ca-

ractères   syllabiques   r~7~f —yyVT   >^—    irinu. Le

terme assyrien   a son équivalent   dans   l'hébreu   pX,

qui   est ordinairement   traduitpar« pin   «.Nous   croyons pourtant   que   cette signification-   a   un   peu   varié   d'undialecte à   l'autre,   comme c'est souvent le cas  pour les désignations   d'un ordre   d'idées   pareil.   Ainsi l'hé-

 breu aiy   veut   dire   « saule   »,   et   l'arabe c-^i signifie

«peuplier».Nous   ne connaissons   pas   en assyrien   un

équivalent   à l'hébreu   nx,   qui désigne   le cèdre

dans   la   langue biblique.   Je me   suis décidé à   donner 

à   irin cette signification,   parce   que   les rois d'Assy-rie   , depuis   Salmanassar    III   jusqu'à   Nabuchodonosor,tirèrent cette matière   du mont Liban. La célèbre

montagne   est nommée *-^I t^^I ^"1 >-*-!Labnan.

Le   monogramme   est,   en   néo-babylonien   J^f^J,

dérivé de l'archaïque  g[<J

  TUT   j.   Les   inscriptions

ninivites   l 'expriment par ]j&za   ) j.Je   crois,mais

sans   autre   preuve   suffisante   que   celle   que   donne

l'analogie   des transformations   d'un style   à   l'autre,

que   le   signe babylonien   et le   second   du groupe   ni-

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 —   84   — 

nivite   sont identiques;   alors, ^*,vrr    "y   aurait,

comme c'est le cas   pour £=Hh   ^a valeur    syllabique

de raê.Le signe   H[   est   le monogramme   pour    K arbre   » et

« bois ». La   signification syllabique   du caractère   est

is   yy.   Cette coïncidence du terme   sémitique   avec   la

valeur  idéographique pourrait   être   fortuite;   souve-

nons-nous   que, par    hasard,   la même   notion   de   boisse dit en zend   aîsma,   en   perse   uzmâ 1, et que   le turc

yjijt   rappelle   également   l'articulation   de is et de us.tEf    a,   en assyrien   et en arméniaque   encore   la va-

leur de gis.Le mot   suivant est facile   à expliquer;   usaklil

V'ptfx   est le shaphel   de   Vba,   qui,   dans cette   même

forme, a,   en   chaldaïque   et en syriaque,   la signifi-cation de   « achever».   Nous avons   ici le mot écrit   en

caractères   simples, que   souvent on trouve   remplacés par    les   signes   :

u   -   sot   -   m

Le dernier terme   de ce  paragraphe   est   beaucoup plus   difficile à expliquer;   il faut   admettre,   selon

nous,   que   itfiattf est mis  pour    i^lBîtf. Nous   nous

sommes déjà expliqué   sur cette   permutation   de   aet   de S en   seconde   place;   donc ce   point   ne souffre

1 Ce terme   perse, est rendu   par   le médo-scythique   is'rur, et de ceternie   touranien   proviennent   les notions   idéographique   et syllabiqueattachées   à la lettre.

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 —   85   — 

 pas   de difficulté. On trouve   souvent   un   terme ^=TtT su-par,   et -fl>—  i^y   sipar, que   nous rattachons à

la racine IDE;   «placere»,   et 1B#   «ce   qui   plaît,   lamagnificence».   Cette dernière forme se   voit sou-vent sur les barils de   Nabouimtouk,   trouvés   à Mu-

gheyer par    M. Jones Taylor.   Nous y   lisons -.

<I-   *T L   ffl^   sn Ê^X-si   -   par  -   su.   yu   -   sak    -   h7.ejusmagnificentiam   perfecit.

L'inscription   du vestiaire   de   Khorsabad,   dédiéeà  Nînip-Sandan, porte:

M T>-EEI un. -n- if a   -in-   vX   Nin   - ip.   biiU a -   ba   -   ri. sa,

Hercules donnnus atrenuorumfacinorum   quce

S   *T M-tu   -  par  -   *n.delicioe   ejns.

itthetftf    iiax "7^3 tpjj

Le même   verbe   a   encore,   en assyrien,   la   valeur 

, de « envoyer    » ;  il   traduit,   dans   l'inscription   de Bisou-

toun,   le   perse   frâisaya.

Les deux   mots usaklil sibirsu   se retrouvent souventdans   les inscriptions babyloniennes   ; ainsi,   il   est   dit

expressément   de   Nabopollassar    (Inscript,   de   Londres,col.   IV,   s. f. ), qu'il   « n'ait  pas   achevé   la magnificencedes   murs   ».

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 —    86   — 

Jusqu'ici   Nabuchodonosor    a  parlé   en termes gé-néraux   de la  pyramide   et de la   tour;   il   revient,   dans

le même   ordre,   sur les   deux   monuments   les   plusantiques   de Babylone.   Ce   parallélisme   de   la   rédac-

tion   est   parfaitement   conforme   au génie   de l'expo-sition   sémitique,   et se retrouve   surtout dans   les   ins-

criptions   du destructeur    de Jérusalem. Le   lecteur 

se rappellera   que   le roi   a d'abord   parlé   de Méro-

dach,   puis   de   Nebo;   il a   désigné   ensuite   la   pyramideconsacrée au   repos   de   la  première   divinité,   puis   il a

 passé   à la tour    placée   sous la   protection   de   Nebo;   il

 parle   de nouveau   de la  pyramide   en ces termes   :

IV.

mu-   *wx$v

  -ÏÏI::   @   EET *m-Bit. timin.   Irsit.   21   -   ku ra   at.

Doinum basis

  terra,  ultirooememoriaîmonumentum

m m^ï±\^mmi  mu-

Ba   -   bi   -lu *.   t   . -   pa   us.Babylonis,   refeci,

*P= au   :mu £ HCL m-   ^ ^nu   -   sak    -   U   il,   va.   i   -   na.

finivi:   in

ÏÏ   m] Hiï4   sa ÏÏ   *.   m   TMI :mua   -   gur    -   ri.   sipra.   î il   -   U-latere coctili,   cupro   elevari-

tii u   al   -   la a.   ri   1   -   sa   a   -   sado elevnvi   caput ejua.

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 —    87   — 

Le   sens de cette  phrase,   dans son   ensemble,   ne

 peut pas   soulever    de   difficultés.   Ce   qui   en est le

moins   clair,   c'est le   commencement;   mais   heureu-sement un  petit   fragment   de syllabaire explique   ^*Tti   par    ^y   -^~ K-JJ >^-   ti   mi in-nu. Ce terme se

trouve souvent dans les inscriptions,   et l'examendes   nombreux  passages qui   le contiennent   nous   dé-montre qu'il   doit   avoir    le sens   de   soubassement,   ou

 plutôt   celui   de   pierre angulaire.   Nous avons déjà   vu

que   les   fondations étaient   désignées   par    le   mot   sé-

mitique   i#x   : le   terme   timinnu,   écrit également   >-^>

^3 ^^^   tim'mi   ift)   est souvent régi   par    le verbe

 poser.   Ainsi l'inscription   des taureaux nomme le dieuSandan :

^4^   a>- ^T i- -ïï- -ai-i^m-

mu   -   ki   in. tl   -   ml   -   in. ïr. u. bit poncns   lapîdemangularem   urbis et domus.

niai, iy ]çxn   pp

 Nous   pouvons   rattacher timin   à   la racine   px,   dont

 beaucoup   de   dérivés ont un sens architectonique,   et

nous   le transcrivons   ]Dxn.   On le  pourrait   aussi   rap-

 procher    de l'arabe   yJr   « être debout » ;  mais ce radicalse   trouvant seulement en   arabe,   il ne   nous a  pas   sem-

 blé mériter    la   préférence.   Nous   reviendrons du   restesur    ce mot intéressant.La  pyramide   était le grand   temple   consacré aux

assises de la   Terre,   ou  plutôt   de la   déesse terrestre.

Cette divinité est nommée >-+—J   ^fc=X   ^K.   ir?^-

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 —   88   — 

 Nous   croyons qu'elle   était   identique   avec la   Zarpa-nit   et Delephat   des Babyloniens,   la  puissance   créa-

trice terrestre. Les deux racines   sémitiques *pi   et   ïpl,distillare,   sont   parfaitement   identiques;   l'une   est la

forme   araméisée de l'autre.Une exposition   de la mythologie   babylonienne

doit rester  étrangère   à ce   travail   ; la   richesse immenseet embarrassante   des   nouveaux   points   de   vue   nous

impose   naturellement une très-grande   réserve,   et

nous   devons   nous borner    ici,   le   plus   strictement

 possible,   à l'interprétation   du texte. Néanmoins   nousosons   déjà   formuler les opinions   suivantes   :

La déesse   n^Dlî «celle   qui   fait   dégoutter»,   celle

qui préside   à la   fécondation et végétale   et   animale,est   l'épouse   du dieu   Mérodach.

Elle   est   nommée   Mbxnb.ya,   «la souveraine   des

dieux»,   et   est   invoquée   comme   présidant   aux en-

fantements.C'est également   elle qui   est   désignée par    Héro-

dote   sous le nom de A(ppoSÎTri oùpavtrj,   et à laquelleétait consacrée la tente des filles  babyloniennes.   Elleest   nommée tout court   xnbya   « la souveraine   »,   et sonattribution de   Lucine l'a fait identifier    avec Hpa,   par Diodore   et ses   auteurs.

Elle n'est   pas   la mère des   dieux,   mnn   Td<xv6,   l'a-

 bîme,   l'épouse   de   Bel-Dagon,   identifiée avec Rhéaet   Hécate,   comme déesse des entrailles   de   la   terre,tandis que   Zarpanit   est l'emblème de la terre fécon-dée   ,   et de la   fécondation en général.

Elle est également   distincte   de   Nana,   la lune   dans

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 —    89   — 

ses trois   décades,   et de   Istar,   qui désigne probable-ment   la   lune nouvelle.

La troisième colonne de l'inscription   de Londresdémontre que   ce temple   des assises de la terre n'é-tait   qu'une   autre désignation pour    la  pyramide,comme   la   tour était nommée le   temple   des sept   lu-mières de la   terre.   Ainsi chaque   sanctuaire a   son sur-nom   spécial   dans le document   cité;   le   temple   dusoleil est   appelé   la maison de   l'arbitre   des   mondes,   etcelui de   Nebo,   la maison de   celui   aui   transmet le sceptre.

 Nous expliquons   le terme de   zikurat,   ni3T,   par « la chose à  laquelle   se rattache la mémoire ». Le   sensse développe   de la racine   iai «se   souvenir»,   bienconnue dans les langues sémitiques   ;   les inscriptions

assyriennes   nous en fournissent  plusieurs   formes

dont   voici   les  plus   usitées :

Kal....   i3jx   i™ pers. sing.   dei'aor.   «je   mentionnais».

13P   3e pers.   masc.   sing.   ibid.11311   3° pers.   masc.   plur.   ibid.

-131   Infinitif.

131   Id.

Paël..   ..   ma   x"  pers.   aor.   «j'inscrivis   ».

•)31   «la commémoration.   »

 Nomina.   m   «celui   qui   se   souvient,   sei'viteur».

131   « celui   auquel   remonte   la mémoire   ».niain   «mémoire».

Le reste de la  phrase   est   assez clair. Le mot agurriest   l'arabe   j4-'   « brique   »,   et les deux formes se   res-

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 —    90   — 

semblent   jusqu'aux   voyelles.   L'usage assyrien   com-

 prend   sous agurri   les  briques   cuites.

La lettre   *~TT  change

  dans ce mot   comme ail-

leurs,   et dans les syllabaires,   constamment   avec

yS*-^   Ty—y   gu   ur;   elle signifie   donc gur.Le terme suivant est   expliqué par   les tablettes   de

Londres   :   nous lisons   sur une d'elles :

TAK. SA. KUR.   si   ip   -   ru 1.

Le mot sipra   IDS   rappelle   exactement l'arabe   j^*»« cuivre   ».   Ce   rapprochement   est confirmé   par    la dé-

couverte faite à Khorsabad de cinq    tablettes   dont

une est en   cuivre.   Le groupe   à gauche   se trouve

dans l'énumération des cinq    matières différentes.Laissons  pour    le moment   le mot assez obscur 

iillitiv,   pour    nous occuper    de la formule fréquentede uullà risasa   x Wxi xVyx   «  i'ai   élevé   son faîte   »,

littéralement   « sa tête ». Le mot   xVyx   est l'aoriste   dur  \ \ paël,   la voyelle   u est employée   à cause du   l,   qui   aime

assez   à être  précédé   de cette   voyelle   peu   sonore.

Mais iillitiv xn"?y est   plus   difficile   à expliquer.   Il

 paraît   naturel   d'y   voir    un infinitif servant de renfor-

cement,   comparable   à   l'hébreu   pniDn   niD;   le sens

serait donc   «j'ai   élevé   son faîte extrêment haut en

 briques   et en   cuivre».Cette   explication   est très-plausible   et conforme

au génie   des   langues sémitiques.   Le redoublement

du Znous y peut   faire   voir un infinitif du   paël,   mais'   C'est  par   suite d'une erreur   que j'ai   écrit en haut   supra.

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 —    91   — 

il   y   a une objection   :  pourquoi   l'état emphatique?C'était   peut-être   une construction  pour    indiquer    le

superlatif,   précisément   comme le   français   le   forme,en   préposant   l'article au comparatif.On   pourrait penser    aussi à   nby   « feuille   »,   et tra-

duire «du   cuivre   en  plaques»;   mais  j'aime   mieux

 prendre   ce qui   est   plus simple.Ce mot   xnVy   n'est  pas   à confondre avec xniby

« les hauteurs   »,   ni   avec   xn"?y   « les appartements,niches supérieures.   »

L'interprétation   que   nous avons donnée du motxn"?y   est encore   confirmée   par    des  passages   analo-

gues.   Ainsi   l'inscription   de Londres   (col. 9,   1. 27),en  parlant   des   murs de   l'acropole   de Babylone,   dit   :

Kima sadiv uullâ risâsa.Sicut montes elevavi   caput   ejus.

XtftfXI X"?yx Xlttf   XD3TV   •   T\ \   • -   T'

Le   sens   de   notre   phrase   se résume donc  par    l'as-sertion   de   Nabuchodonosor,   qu'il   a recouvert le som-met de la  pyramide   d'un revêtement de cuivre. On

comprend parfaitement   l'utilité d'une   opération   quidevait mettre l'édifice à l'abri du soleil et de la   pluie   ;c'est un usage que   nous employons   encore   pour    les

clochers.

Après  cette

explication préliminaire,  le roi entame

le sujet spécial   de l'inscription,   la Tour    des langues   :

V.

m   ^ e M-mu   m^   m-Hf^-ÏVi -   nu   -   mi   -   su. bit. hamami. 7 Irsit.

Dtcimusid : Doniumluminum   VII   Terrir,

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 —    92   — 

%i   -   ku   -   ra   at.   Bariip.nltimoemémorisamonumentam   Borsipporum,

mu- ^-HA^w^u-^munsa. iarru. ma   ah   -   ri.   î   -   pu   * n#. va

quam   rex anterior     fecit,

42 aman,   yu   -   za   ak    -   ki   -   ru,   u.(XLII   éclates   compntant)

m- -s fflN ar:   -e ÏÏ- ^uaf  va. la.   yu   -   al   -   la a.   ri inon elevavit   caput

mu ÏÏ si-   m: ::m- *T   «•sa a   -   sa. ul tu.   yum'ejus: inde   a   die

-p   af m   *T-   s>   ^TT -^ fflfc-ri i   -   /eu ut   in   -   na   -   mu u.

diluvii   derelicjuerant(eam),

m- -& M   ^I   S   à!L   -^ «Tva. fa. su   -   h   -   *u ra.   mu   -   «   -

sine ordine   proferen-

afc-   ami:i-i   -   mx. kilam.

tes verbum.

Personne ne contestera le   grand   intérêt   qui   se rat-

tache   à   cette  phrase,

  etqui

  fait   de ce   monument   un

des   plus remarquables,   sinon le  plus   important   de

tous les documents trouvés   jusqu'ici.   Elle nous   en-

seigne que   la ruine   aujourd'hui   nommée   Birs-Nim-

roud est   le reste   d'un   édifice   érigé par    Nabuchodo-nosor en   l'honneur    des sept planètes,   et   reconstruit

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 —    93   — 

sur    l'emplacement   d'une autre ruine qui, déjà   à l'é-

 poque   du destructeur de   Jérusalem,   passait pour    le

théâtre  de la

  confusion des   langues.On ne trouve   pas   au   Birs-Nimroud   de   briquesantérieures   à   Nabuchodonosor    qui placent   la cons-

truction   de la tour de Babel à trois mille ans avantlui. Il ne reste de cet   édifice  plus   antique   rien   queles   fondations,   et les  pierres qu'on rapporte   du Birs-

 Nimroud sont   d'une   époque   relativement   moderne.

Le   premiermot   ninumisuse transcrit ittfDXJJ   « nous

disons cela». Cette   formule   indique toujours que   la partie   principale   de   l'inscription   va   suivre.

Dans   le groupe   « la maison   des   sept   lumières de

la terre   »,   il ne reste   à expliquer que   le   signe   JTT^-.

dont   nous avons   fort>heureusement   une explicationdirecte,   fournie   par    les syllabaires;   car la   compa-raison   des   inscriptions   seule serait   insuffisante.   Voici

ce que   dit   K,  11 o   :

i iti   m   ^m^ur    ha -   ma   -   mu

lumen   calefacere   DDn

i   m   u^   a::a:iaiur    i   -   li   -   du

lumen   gignere.   17K 

La   forme   archaïque   du   signe   Jff\est   ^A|,^>.Il signifie   « lumière   »,   et   ensuite   « réchauffer et en-

gendrer    ».  Toutes   ces valeurs-là   sont   idéographiques,

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 —   94   — 

et   jusqu'ici   nous   n'avons rencontré le caractère en

question que   comme monogramme   ;  il est d'ailleurs

très-rare,   et ne se trouve   guère   que   dans la   phrasequi   nous occupe   maintenant.   Nous   pouvons   encoreciter une autre donnée du syllabaire   K,   197   :

materies planetoe   ma   ga   rusphtera(fortima)."]3|Q

L'examen   de ces deux notices   nous   prouve   qu'ilne s'agit pas   dans notre  passage   des sept sphères   pla-nétaires,   mais   des étoiles   elles-mêmes.   Notre   opinionest encore corroborée   par    le  passage   parallèle   de

l'inscription   de Londres   (col.   3,1.   67),   où le mono-

gramme   est   suivi   de y—   mi. Cette   annexe,   qui   man-

que   dans notre   inscription,   est   très-précieuse pour nous,   parce que,   comme complément   phonétique,elle   indique   le mot   qui   doit se lire ici :   la dernièrelettre   en   doit   être un m.

 jyy\   est donc à transcrire  par    non   « lumière,

 planète   »,   précisément   comme le chaldaïque   nfân   si-

gnifie   la même idée.   Cette racine n'est   pas étrangèreau terme

hébraïque  nsn   « soleil

  », ni au

  mot,  si   connu

et si   obscur    jDn,   qui   veut dire une idole  planétaire.

Quelquefois   on ne cite   que   quatre   lumières,   cellesdes étoiles qui président   aux   quatre   régions   du soleil   :c'est à ces   quatre   hammam   qu'est   consacré   Arbèles,

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 —    95   — 

 bxy3ix_ni3   « la maison des quatre   dieux   ». On   lit sou-

vent dans les   inscriptions   de Sargon   :

fr    ^A ETÇ-

  V- (fHiïJ ^1   Ar^-ha am   -   ma   -   mi.   sa. ar    -   balu   regiones,   quoe quatuor,

BAI^^-^^HiïJMï^Tid   -   du   u.   sir -ri i   -   (î.

 propulit prostrationem(leproe).niyis ni yaixE?   iççn

Le   nom de Borsippa   est écrit   en   caractères idéo-

graphiques   ElT  ' I*~~TT y^X"   Nous   sommes

sûrs   de la valeur de ce   groupe par    la comparaisonde   l'Inscription   de Londres avec   la   copie   qui   en est

faite sur le cylindre   de Ker-Porter.   Là où ce dernier 

donne   le groupe   idéographique,   la   pierre   du mu-

sée de laCompagnie

  des Indes   a   écrit   le mot pho-

nétiquement   >~y—    Hpf::   £f—    xêxBar   -   zi   -   pa

D'autres   formes   syllabiques   sont :

Sf-ÏÏJVÏÏMBa ar    -   si   ip

Bar   -   zi   -   pav   x

Bar   -   iip   *

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 —   96   — 

La confrontation des   textes  babyloniens   et nini-vites   montre à chaque pas   la  permutation   de   ces

groupes   ; les inscriptions   de   Ninive   ont surtout adoptéle complexe   idéographique.

est encore fort obscur.   Le   signe   moderne   HW-

dérive du   caractère archaïque très-compliqué.   Il est

expliqué   dans   un syllabaire   ainsi   :

HA-   M7I= *$ iu   -   da u

vovere?n"H (d'oumiD

 ba   -   da   -   ma balnatirel Q*73

Un autre donne :

Tarer    eA- **= !>-•••ia   -   ra.   pa   -   rafc.. . .

dîspergere.

11 paraît que   le   sens concret de ce signe   est   « autel»,d'où   proviendrait,   dans ce   cas,   la   notion   de consa-

crer. L'Inscription   de Londres nous fournit le   pas-

sage   suivant   (col.   3,   1.   i sqq.)   :1 Cette  racine   013   semble  parente  de l'arabe   J>JJ  «balbutier»,

et de i'bébreu   nia   «parier   sans raison », XOE3« prononcer,   murmu-rer».   On comprend   les   rapports qui  existent entre les idées d'autelet  de murmurer.

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 —   97   — 

ISA-   M   *p.   Ë^T-   33EÎ ffl   -T-mazbah(?)   «u   u.   mazbah(?)   *V   -   ru   -   ii.

Altare   istud,   altaro   regnï,

eA-Hf-n ^ÏÏ   fflf-r<maz&aA.   ' lit   —    û   -   ti.altare   imperii

m- <T-   -HT* HH-   flfî--   Hf    C^T-aa.   riminû. Uuï.   rubû.   Marduk.

supremi  deorum   domini

  Merodachi,

«a.   iarra.   ma   aA   . ri.quod   rei   anterior  (sive primus)

B^Tl-   <ïï^T- fcïï^   ^T-   w   -I-   WM-i   -   na.   kaèpa.   il   -   fi   -   ku. bi   -   ti   ik   -   su.

«x   argento   finxit   fingendo,

<ïï   Hiï4- HH3   -ÏÏ.T-   Hh   HT*   <Hf.hurasa. nam   -   ri. ti   ik    -   nuv.auro   puro ponderia

I-   <fcïT C-   *ffi^T 'Tïï   S   3T- &mi   -   lam   -   mi.   a   5a   al   -   bi is.

vestivi.

•ino i3i inVx x:iDitf    ni^ys   mia xniiD roio   xw naioxsbp   xi3n   NID: xsin   •itfpra priai   xppa   jx   «nnp   içtf 

:  tfa'jtfx

Quant   à   py   IMT.   sa valeur  syllabique   de   sapJ.  As. Extrait  n* 3.   (1857.)   7

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 —    98   — 

est   bien   connue;   c'est   même un   des caractères dé-

chiffrés les   premiers.   Le syllabaire   K.   110,   a donné

raison   à   cette   lecture,   en fournissant les détails sui-vants :

sa   ap sap   -   puvociferari(PlNtÊ?en hébreu?)

i   u (*=fcn ^^ar-^sa   -   ra   -   mu

??

Donc   le   monogramme complexe   pourrait   signi-fier    « lieu de la   dispersion   des   voix   »   ou   « lieu du bal- butiement ». Le talmud  babylonien   dit que   le   nomde Borsippa   est dérivé   de   «pûbia,   parce que   les lan-

gues   y   ont été   confondues;   selon   la   traduction  juive,l'air  y   a la  propriété   de faire   perdre   la   mémoire.   Nous

ne nous sommes   pas aperçu   de cette   qualité,   etnous faisons venir    le nom de   *]D Via   « tour des lan-

gues   » Le mot   yi3   est un ancien mot sémitique,   quia du   rapport   avec 1223 « fortifier    »,   et   avec le motarabe g^j,   qui,   à son   tour,   est   parent   dugrec-crupyos,

apparemment d'origine   non indo-germanique. Nous aurons   encore une remarque   à faire au sujet

de la valeur    bara,   attribuée  au

signe   t~Tt>   y   par    lesyllabaire.   Il   se   trouve,   par    hasard,   que   le   secondcaractère du   groupe idéographique   est sap,   ce quiest assez   rapproché   de éip,   dernier élément du nom

de   Borsippa. Sardanapale   a   donc donné au   premier 

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 —    99   — 

signe   la   valeur    de bara ou   bar,   que   ce   signe   n'a  ja-mais. Nous avons   déjà pu   signaler    d'autres faits   de

ce genre,   et nous serons à même d'en reconnaître plusieurs   autres.   La série des homosymphones   est

complète   : ce sont —T—   bar,   ^trË^E   bir,   ^Xy bur.

La   phrase   suivante se lit et se traduit ainsi :

sa. s'arru. mahri   ipus.quam   rex   anterior fecit.

•tfayi IIHD XID#

Parmi les différentes   acceptions que   nous   trouvonsà la racine   iriD,   il y   a  celle   d'antérieur. Elle veut dire

également   «mesurer»,   comme   en syriaque;   elle a

la valeur de   « imposer    un tribut   »,   de   « prendre   »,   etcomme  préposition,   elle   représente   l'idée de l'an-

tériorité.   Ainsi   nous trouvons le terme   mahriya

iinD   permutant   avec   IJS   ;x   "fin   « marchant au-de-vant de   moi,   avant   moi»,   souvent   épithète   de   in3X

« mes   pères   ».   Nabuchodonosor    dit des murs de   Ba-

 bylone qu'il   avait   construits   (Inscription   deLondres,col.   6,1.   ad)   :

m- m   ^n m-   ^.   -HI   HM-sa. ma -   na ma. sar. mah   -   ri.

quoa   ullus   rex anterior  

-a-   £ m mu-la.   i   -   pa   ut

non   perfeceral.•tfayi xb iino ID   XDJDE?

7-

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 —    100   — 

Le sens est quelquefois   « le  premier    » ;   c'est celui

que j'ai   choisi   dans ce  passage;   car c'est évidemment

du  premier    roi que   veut   parler    Nabuchodonosor    enremontant tout à l'heure  jusqu'à   trois mille ans avant

lui,   et jusqu'au temps   du déluge.   Voici   l'époque qu'ilfixe   pour    ce roi   antique   :

i2. amari   yuzakkiru,XLII. setates commémorant.

naii   iipy   aè

Le   chiffre   lx2   est   confirmé   par    les deux exem-

 plaires   de l'inscription qui,   tous les   deux,   nous   don-

nent 3^.   Le   signe   ttS:   a   beaucoup   de   valeurs

idéographiques   : un fragment   de Londres lui en donne

dix,   parmi   lesquelles   il   y   a celles de inD   «mesure

agraire»,   et de   iDy,   écrite Vf   fc^T   *->^TTT, amaru.

 Nous   identifions

  1

ce   terme avec l'arabe  j£   « âged'homme,   vie humaine.   »

 Nous   avons établi   ailleurs que   la   vie humaine

équivalait,   dans la   pensée   des   Chaldéens,   à deux

générations   de   trente-cinq    ans chacune. Cette géné-ration   , le dâr  t^Ny ^fj,   était   considérée comme septheures   cosmiques,   de   cinq    ans   chacune.   Il   est connu

que   le   cycle   de   sept   heures solaires a donné   les noms

à nos  jours   de la   semaine. Nous devons nous abs-tenir,   dans ce   travail,   d'une   démonstration apparte-nant à   un ordre   d'idées autres que philologiques.

 Nous   remarquons   seulement ici que   la durée de

la   vie   humaine dans   l'antiquité   est toujours   évaluée

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 —    101   — 

à   soixante   et dix ans.   Nous   rappelons   au lecteur    le

magnifique psaume   de   Moïse,   et   la belle épigrammede Solon sur les

  différentes époques   de l'âge.Ce chiffre de   4 2 âges   d'homme est mis  pour    ex-

 primer plus   brièvement le   grand   chiffre de 2 9/10   an-nées   solaires,   qui   sont leur  équivalent.   Du   reste,   il mesemble   que   Nabuchodonosor ne donne   pas   sans une

 pensée   superstitieuse   ce chiffre   de   42   ,  qui   se   com-

 pose   de 6 et de 7.   Le   roi a   pu   se   croire   appelé   à   la re-construction de la   tour,   puisqu'il   vivait   juste   au

milieu de la  période   de 7   semaines   cosmiques,comptées   à  partir    du déluge   et égales   à   588o annéessolaires.

 Nous savons comment ces idées   chaldéennes ontinflué sur    Daniel et sur tous   ses sectateurs   juifs   et

chrétiens,   et   nous   n'ignorons   pas   combien   de   têteselles ont   tournées  jusqu'à   notre époque.   Les malheu-

reux   computs   des   uns,   qui prouvent   que   le   Messieest   venu,   et des   autres,   qui   démontrent,   avec autantde  justesse,   qu'il   n'a   pu   venir    encore,   ne   donnentdes   armes ni  pour    ni   contre une religion quel-conque;   mais il nous semble qu'ils   excusent   Nabu-chodonosor.

 Nous   ne disons rien   du mot yuzakkiru, qui   est la

3° personne   du   paël   de   "Oî ;   il se   transcrit   nan,   et   setraduit  par    «ils comptent».La   phrase   suivante,   la yuullâ   risâsa,   ne  peut   pas

soulever de   difficultés;   mais   la   seconde exige   plusd'explications   :

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 —    102   — 

ultu.   yum.   rikut.   innamû.inde   a   die diluvii   dereliquerant   eam.

Le mot   ultu,   ainsi   que   istu,   est une   préposition   as-syrienne   qui   traduit le  perse   hacâ « à  partir    de   » ; elle

remplace   le   min des   autres   langues sémitiques, quine se trouve  pas,   du moins sans   suffixe,   en assy-rien. La   particule   ntfi ne   manque pas   de termesalliés dans les   idiomes   congénères; l'éthiopien   con-naît la  préposition   Qh'Pi   « dans»,   et   hf°: O^h't'i   a

exactement le   sens de istu.

 Nous avons eu déjà   occasion de   faire remarquer le   changement   en l d'un s radical devant t ou   d,   et

même devant d'autres consonnes.   Ainsi,   souvent

l'istaphal   devient   un iltaphal,   et le nom des Chal-

déens lui-même n'est   qu'une application   de   cette loi

 phonétique babylonienne;   car 1D3 fut changé   en   iba,et les Grecs n'ont connu   que   cette dernière forme.

Souvent   ce changement   a rendu  les racines

  très- peu   reconnaissables. Le terme nstfN   «je   fis traîner 

un   colosse»   est   écrit  par    Sennachérib   asaldad,   et

on lit dans les annales   de Tiglatpileser    Ier   itobx   pour iîD#X   «j'écrivis».

J'ai cru   pendant longtemps que   rikut   était voisin

de la racine   pm   « éloigné   », et,   en   vérité,   cette même

expression   se   lit   souvent avec   le mot  jour;   mais

comme le   vrai  peut   n'être  pas   vraisemblable,   ainsile vraisemblable   peut   n'être   pas   vrai. Ce   mot éloignés'écrit toujours   avec   unit,   p ,   non   par    un   k   simple   3,

toujours   rukut et  jamais   rikut; donc,   il est   permis   de

conclure   à la   non   identité de ces termes.

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 —    103   — 

Le mot   rikut nous rappelle   une   ancienne racine

 babylonienne   in,   parente   de l'hébreu   pn   « inonder    ».

Les  lexiques

  arabes nous disentque   ^*,j

  était un terme

de   la   Mésopotamie   signifiant   « onde   » (ioàî<x*j   &y)- Nous   Aboyons   dans   rikut,   que   nous transcrivons   nia^i,le terme   par    lequel   les Babyloniens désignaient   le

déluge.-   Le verbe encore   inexpliqué   de   cette   phrase   est

innamû. Je   le transcris   IDHii,   et  j'y   reconnais l'ao-

riste d'une racine DHi « abandonner » ,   parente   du

syriaque   non,   comme   pi   se   trouve   à côté de   nii,

 jni   avec   nin,   oni   avec   non,   ini avec   mn,   et d'autres.Le   redoublement du   n,   en assyrien,   se   montre éga-lement   ailleurs   pour compenser    la  perte   d'un h.   Ainsi,

au   lieu de   inii,   on écrit lii.

On  pourrait penser    à   transcrire   nxr,   en rappro-chant le   mot   assyrien   de l'arabe   <^b   « abandonner    » ;

mais   nous allons renoncer    à  cette   assimilation,   parceque   le redoublement du n serait alors  plus   difficile

à expliquer.La  phrase   suivante   est   très-difficile,   à   cause des

monogrammes   qu'elle   contient;   on trouve   généra-lement que   les Babyloniens   écrivent d'une manière

 plus   archaïque   les  passages auxquels   ils donnent   plus

d'importance,   et cette habitude n'en rend   pas   l'ex- plication   plus   aisée  pour    nous. Nous   répétons   la

 phrase   :

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 —    104   — 

-mr• m   ^i M   m   ^   *m   w <mla. su   -   ti   -   su   -   ru. mu   -   si   -   î  -   mi.

sine   ordine   proférantes

fca&û.   pifna.verlum cogitatioms.

Les deux   premiers   mots sont   très-clairs :   sutisur 

est   l'infinitif    régulier    de   l'istaphal   de   I2?x,   ou   ier>,

et   signifie   « diriger, présider    à ».Le mot   n'est  pas   obscur,   et s'emploie toujours

dans cette   acception.   Souvent   la  phrase   : « Nebo   a

chargé   ma main du sceptre   de la  justice   » est accom-

 pagnée   des mots :

ff^-^l-^^T^T^ÏÏ.^:^--a   -   na.   su   -   U   -   su ur.   ni   -   si

ad   regendoa   homine»itfi   ittfinty ÎX

Sargon   nomme Nisroch   (Inscript,   des   Taureaux,

1-99)   =

^muw^t^-^ïÈim

mu us   ti   -   sir. nak    -   bi.dîrigens   nuptias.

iapi   ittfintfD

Le même   roi demande   à  Ninip-Sandan   :

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 —    105   — 

rami.   ni   iz   -   ki. su   ti   -   si   -   ra.

 jactionem   jaculorum   dirige.xitfinttf lau   ici

 Nabuchodonosor    prie Mylitta   :

M   ^T <h -TU- ^U   :mU   EWT ~T<su   -   ti   -   ti   -   ri.   ta   -   U   id   -   ti.

 proeaide parlai.

xnibn   iiç?inttf 

L'emploi   du négatif    nh devant   un   infinitif ou un

substantif  quelconque,   avec la   signignifi   cation   « sans»,

n'étonnera   pas   les   personnes   un   peu   familiarisées

avec   le génie   des   langues   sémitiques.   Nous   pourronsdonc traduire   la   satisur ittfintf    xV,   par    :  « sans   ordre,

en   désordre,   confusément».

Le mot musiîmi est   déjà plus   difficile à analyser.La   transcription   exacte serait   icySD,   et   un  paël   ré-

guliérde   oys   ;  mais un mot   éthiopien   dérivé,àpart,cette racine manque   à   toutes   les autres langues   de

Sem,   et   nous devons chercher dans   leurs   diction-naires   si l'on   n'y   trouve  pas   la même racine   sous uneforme un  peu   modifiée.   Nous   connaissons   l'étroite

affinité du î et du   S,   qui permutent   en   assyrienmême.   Or,   le   mot Dyî   répond   exactement   à l'idée   quesemble exiger    l'ensemble- de la  phrase.   En   arabe,

/o-»)   signifie   « opiner,   dire   » ;   ensuite   : « parler    avec

hésitation,   balbutier,   parier    comme   on   fait   quand

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 —    106   — 

on est   en colère   » ;   d'où l'hébreu adopte   le sens de« être indigné   ».

Que   l'on   rapproche   l'assyrien   oys   de   l'arabe   *s-j« parler    »,   ou de **àj   (à   la 9e forme   **ji   «balbutier»),le   sens   reste essentiellement le même.

 Nous   traduirons   donc iDySD  par proferentes,   bal-

 butientes.

Les deux dernières   lettres   de cette   phrase   sont*

T f ^^y^/i.   SA  présente   un groupe composé   de

deux monogrammes,   dont les syllabaires   nous four-nissent   l'explication.   Le syllabaire   K,   1 1 o,   si   souvent

cité,   porte   :

1 m m MÏÏ^-t ka a -   bu.

forais,   3p

1 n m  H^-<

{id)   ka   -   bu u.loqui, sermo. "J^p

La voyelle  *" Vf   1 a   donc les valeurs   idéographi-

ques   de voûte et de langage.   L'une n'est   dérivéede l'autre   que par    la   similitude des   mots assyriens   ;il   est   possible que

  * Vf ait le son  phonétique   de kip

1 On   se   rappellera   que   le   groupe   >*-A 11   traduit le   perseagman ciciel », el se prononce,   en assyrien,   10$   «ciel ». Nous avons

dit   que >-T   signifie  Dieu,   et [T voûte,   et que   le sens du groupeest  adieu   de   la   voûte»,   ou «dieu-voûte». C'est ce même  passagequi nous a fourni le sens donné   plus  haut.

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 —    107   — 

ou   kup   [kap   étant   déjà   représenté),   quoique   nous

n'ayons   pas   de   preuves pour    cette assertion.

Le même syllabaire   nous fournit la   valeur    de ^^1en  babylonien, qui   s'écrit £==Ty   et |=yy   en assyrien   ;

nous lisons   :

I   ^TTÏÏ   m   *T-ÉUâT>^na a   pi   it   -   nu

cogitatio.   ÏÎÛD

i vif m Ô^r#--sa a ku u

Le   syllabaire   K,   62   ,   a l'indication suivante :

V   ïï @T *£ ^1A- *T- i£Al ^3sa   a   1'   -   gi. pi [ it   -   nu]

cogitatio   mens

 jtos   «iin

Un   autre   syllabaire,   encore du   Musée   britan-

nique, explique   le caractère |=[T   par pifn.ii;   donc il

n'y   a  pas   de doute sur l'exactitude   de notre inter-

 prétation.   Nous   rapprochons   ]îODde l'arabe <jkù> «in-

telligere,   cogitare   »,   et   cette assimilation est   justifiée

 par    le synonyme   ijn   « meditari   »,   que   fournit   K,   62.Quant   à la signification   de   « parler    »,   attribuée à   îap,elle   résulte des   inscriptions   trilingues,   où Ep£^

^   —  ^  * < ikabbi,   isp\   traduit le   perse   ihâtiy   «il

dit». Gaubatiy   «il se nomme»   est encore   interprété

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 —    108   — 

 par    >-y«y^ ^*—    nTIT ikbû   I3p\   et le  passif    athahya« il fut dit »   se   trouve   dans l'assyrien exprimé par    le

niphal   iap\ Nous avons   expliqué   les deux caractères   * %

ÈËT:T   séparément par    « expression   de la   pensée   » ;mais il est évident   que   ces deux signes   ensemble

forment un groupe idéographique   dont   le   sens est

«langage,   parole».   Nous ne   savons   pas   au   juste

quel   son   représentait,   en assyrien,   cette   combinai-

son;  mais nous

 pourrons toujours  la transcrire

  ]vh,0*73 ou   131,   sans nous   exposer    à une   erreur bien

grande.   La   preuve   de l'emploi   de ce   groupe,   comme

expression idéographique,   se trouve   dans une inscrip-tion deSardanapale   V,   actuellement auLouvre. Leroi

d'Assyrie   est représenté   tenant   un   lion   parles   oreilles,et au-dessus de ce bas-relief se trouve une   inscrip-tion   où ce même fait est expliqué.   Ce   texte   nomme

la lance du roi

mi mi M ~T« *«?•kilam. ka   -   ti   -   ya.verbum   manusmese.

Cette dénomination   paraîtra étrange   de   primeabord;   mais elle   est caractéristique,   et   même   expli-

quée par   les autres   langues.   En   hébreu,   la  premièresignification   de 131 est   « percer,   tuer    »,   et c'est de

cette acception que   vient   131   « la  peste,   la mort su-

 bite   »,   occasionnée   par    la lance meurtrière de   l'angede la   mort;   comme l'arabe   rjj-^Ua   «  la  peste»   vient

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 —    109   — 

de (j*t>   « percer    ». La même racine   iai   a ensuite la

signification   de «proférer    un   son,   parler»,   d'où   le

mot si commun iai  «

 la   parole   ».En   arabe,   le verbe   xJs',   d'où viennent   -5&" et l'as-

syrien   caba   « la  parole   », veut dire   « blesser    » ; en   latin,le mot verbum ressemble  beaucoup   à   verberare.

Le   roi d'Assyrie,   qui appelle   sa lance la  parolede sa   main,   reflète   dans   son   expression   le génie   des

Arabes,   qui   se servent d'images analogues pour    dé-

signer    leur    arme;   et   il   nous a donné une   preuve

de   plus pour    traduire la   phrase   de Nabuchodonosor ainsi qu'il   suit :   « confusément   proférant   leurs   pa-roles   ».

L'inscription   continue ainsi   :

VI.

HT Mflf <xl-   <hÏÏ\-   ÊEVÏ ïï tm-Zu un   -   nuv. au. ra a   -   du.

Motusterrée   et tonitru

yn   -   na   as   -   su   u. li   -   6t it

diaperserant   argillam

::m BT:T-   ÏÏ   <^-:   mm -HM-

tu   -sa.   a   gu   ur    -   ri   .ejus:   lateresqnecoctiles

mu -<<KÏÏT   ïï\ N   -T-   mu   Hta   ah   -   lu nb   -   ti   -   sa.   up -

tegumenloruniejua

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 —    110   — 

^3ta^^:&::aGTSH4Tta at   -   ti   ir. va. U   -   bi it

diffiderant:   argilla

-T- H ^ïl   i^z   mu- m   mu   ^h   *T*ti. ku   um   -   mi   -   sa. l'a   -   sa   -   pi   ik.

molisinterioris eflusaerat

-i- -er     m m-ti   la ni   is.

in colles separatos.

Le sens de cette   phrase   intéressante est très-simple,et   explique parfaitement   pourquoi   la   tour des languesa été détruite si   peu   de temps après   sa   restauration   ;il guidera   ceux   qui entreprendront,   sur  l'emplace-ment   même,   des recherches ultérieures. L'antiqueédifice était bâti comme

  presque  tous les

temples  et

les murs de   Babylone   du temps   de   Nabuchodonosor :

le   massif et les fondations étaient en  briques   crues,et les revêtements en   briques   cuites.   Ce genre   deconstruction   a  été   la   cause de   la   destruction de la  plus

grande   partie   des murs de Babylone.   On arracha lesrevêtements   afin   de les   utiliser   pour    des   construc-

tions   nouvelles,   et la   terre,   n'ayant plus   alors de con-

sistance,   retomba   de   chaque   côté dans les deux fossésdont elle avait   été extraite.

Le mot zunnuv vient   d'une racine   ]i),   qu'il   ne faut

 pas   confondre   avec cette autre   qui   se compose   des

mêmes   lettres,   et qui signifie   «reconstruire»;   celle

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 —    111   — 

qui   nous occupe   est identique   à   ^i,   connue dans

les   autres   idiomes sémitiques   comme désignant   lanotion

  d'ébranler,  d'où l'arabe

%Sj  « tremblement

de   terre ». Quoique   le changement   de n et l ne   soit

 pas   des   plus fréquents   dans les langues sémitiques,on en   peut prouver    l'existence   d'une   manière incon-

testable;   les   exemples   les   plus frappants   sont les rap- ports   de   l'arabe i«v*3avec l'hébreu et l'araméen   DVS,de   ]vb,   avec   l'arabe   vulgaire   JJÙ   ; nous   citerons aussi

3pj   (en assyrien   « nommer    »),   et   <-oi),   rom et   nDty1?,

wru et   vvh,   etc.La   parfaite,   ressemblance des   deux racines assy-

riennes ne nous étonnera   pas   plus   que   l'identité   ap-

 parente   des   deux   mots   français   louer;   nous   savons,du   reste,   que beaucoup   de racines   sémitiques,   diffé-

rentes dans   l'origine,   montrent   surtout en hébreu le

même   phénomène   de fausse identité.   Quelquefoisnous nous trouvons aux  prises   avec   des   difficultés

d'interprétation   ; par exemple,   le même mot   setrouvedans la  phrase   suivante   de l'Inscription   de Londres

(col.   4,1.   57):

^ -   na. Ha. mn -ta az-DeoAo   ,

ni in.

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 —    112   — 

an un   -   nuu. nu uh,   -   m.   i   -   na.

,..  vaticinatïonis   in

mat   -   ya. ._ terra mea,

 bit   -   su,   i   -   na. Bar    -   zi   pa   xdomum suam   in   Borsippis

a*   -   mi w. ao   -   nuu.fortiter oedifîcavi.

tfDS3> NSD13 ÎX ^DITO TID IN Kttfm X3Î   UïtfD   N1H ?N...   T.._l.   . .   T. _   ' .   \ : \   \\   '   ' : -   \   ' -:rmN

Ici on   ne   voit   pas   clairement si le roi veut dire   :

« J'ai   bâti à Borsippa   une demeure au dieu   Ao,

qui   a fait rétablir sa  prophétie   dans mon  pays   »,   ou

 bien si le sens de la   phrase   est :«J'ai   bâti à Borsippa   une   demeure   au dieu   Ao,

qui   suscite   le tremblement de terre de la  prophétiedans mon  pays   ».

Les deux   interprétations   vont également   bien,

 puisqu'il s'agit   d'un temple   d'El-Ao   (Kronos.).   Ledieu Ao est le   gardien   du   ciel et de la terre   ; il  pré-side aux   inondations,   aux   tremblements de   terre,   età   tous les cataclysmes   possibles;   en même   temps,il est   dieu   du   ©m,   de   la   vaticinatio,   del'auguration,

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 —    113   — 

et dans cette   qualité,   il  paraît   aussi dans le nom de

Belochus,   Hu-lihhus, tfnVwn,   «  Ao bene auguretur    »,le

 prototype  du nom

  parthe Vologèses. Nous   citerons   tout   à   l'heure un   passage   d'une ins-

cription   de   Sargon,   où le mot   zunnu   a également   lesens de «tremblement de terre».

Le mot   ràda,   au   contraire,   ne soulève aucune dif-

ficulté;   l'hébreu -un   s'emploie pour    tremblement de

terre,   l'arabe   «Xc;   pour    tonnerre. L'inscription   de

Sargon   dont nous   venons   de  parler    nous démon-

trera qu'il   faut opter    pour    la signification   donnée aumot   par    les Arabes.

Leverhe   yunaésù   se transcrit   ÎDJ">, et est  paël régu-lier    d'un verbe riD3   « disperser    »,   parent   de l'arabe

<£->,   qui   a cette signification,   et de l'hébreu   N2?J

«élever, enlever,   soulever ». Probablement cette ra-cine est   également   alliée à l'hébreu   DU «fuir»,   desorte que   le mot   implique   la nuance de faire   jair.

L'idée de   tenter,   que   DDJ   a   en   hébreu,   est aussicommune à l'assyrien   ;   mais c'est un verbe différentdont nous   connaissons le  participe   du  paël   maniési

1DJD,   parles   inscriptions   de Sargon;   le monarque   senomme tentateur de   ses ennemis.

Il est   évident,   d'après   la loi générale   des transfor-

mations   ,   que   l'arabe   cgvi   supposerait   la forme   assy-

rienne ne?j   ; mais   n'oublions   pas que, pour    cettemêmecombinaison de   lettres,   il se  présente   une irrégula-rité;   le verbe  porter    se dit sûrement NtU   en   hébreu,«t   Kun dans la langue   de Babylone.

Le mot   libitta est formé   de   libintu,   comme   man-J. As.   Extrait   n° 3.   (i857.)   8

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 —    114   — 

datta est une   défiguration   de   mandanta   « tribut   »,   et

comme   l'inscription   de   Nakch-i-Roustam   (1.   i 7)   atamaêissunut « tu   les reconnaîtras   »,

  pour   tumaêinsu-

nut;   les racines   sont   pb,   pJ, JDD. Le mot   pb   est   com-mun à   tous les idiomes de   Sem,   et   indique l'argilenon   cuite;   encore aujourd'hui   les Arabes nomment

(;jvJ   la   matière dont sont bâtis les soubassements duBirs-Nimroud. La langue assyrienne   connaît   beau-

coup   de   dérivés de cette   racine,   nous citons :

Kal.  1331?

1   " ils   moulèrent des  briques

  ».

 pb   «mouleur».

Shaphel.   pb#K    «je   fis mouler    ». (Inscript,   des taur.   1. 65   :

XfDb   pb^N «jefismoulerdesbriques».)

TlJab   «brique».

 pb   Idem.

U^bi   «oeuvres en   briques».

Le monogramme pour    libitti   « brique   crue   »   est

J%£:£z:,   et il sert en même temps   à exprimer    et le

verbe   pb   ,   et une autre racine assyrienne   rub   « dis-

 poser    les   briques,   mesurer    1 ».   Ainsi ce   signe   est

1 On comprend   cet enchaînement   d'idées,   quand   on se  rappelleque  la brique babylonienne représente   la surface d'un   pied   carré.

Ainsi, Diodore   de Sicile

 parle,  dans   sa

 description  de

 Babylone,  de

trois centsbriques   comme d'une mesure de longueur.   Le mot   n^7   seretrouve dans le mot   ;pD «relèvement,   quadrature».   H paraît quecette   racine n'est pas étrangère   à l'hébreu   J*j «mesure de capacité »,ni à l'arabe   J..   «entrer   », d'où   <«-jL>l «insertion»,   et J.»   «placecarrée ».

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 —    115   — 

expliqué par malga   ubo,   dans   le syllabaire   coté

K.197-

Qu'il   me soit   permis   de faire ici une digressionqui,   à la   vérité,   s'éloigne   de notre sujet,   mais qui   serattache à ce monogramme;   elle   a de l'intérêt,parceque   le caractère   que   nous discutons  peut   seul   nousservir à fixer le   commencement de l'année  babylo-nienne;   il nous apprend   à   assimiler les   mois chal-déens à notre comput'des temps,   et à   comprendreainsi les noms de   mois  perses   contenus dans l'ins-

cription   de Bisoutoun.Je m'explique.Les dates des textes  perses y sont traduites   par    les

mois  babyloniens exprimés par    des groupes   idéo-

graphiques;   le   premier    élément en est   invariable-ment   la   lettre   5^F,   dont   les formes néo-assyrienneet scythique   sont   *jf    et   >-* 444^-   Le   caractère

 babylonien lui-même'provient   de

l'hiéroglyphe  O

«soleil,   jour»,   dont   la forme   archaïque   est   <\,   et

dans   laquelle   on   a inscrit le chiffre   3o.Les   tablettes   de Sardanapale   donnent les expres-

sions   pour    les douze mois dans leur-suite. Nous   ap- prenons   ainsi que   le  perse   Viyakhna   correspondaitau   douzième   mois des   Chaldéens,   Anâmaka au

dixième,   Athriyâdiya   au   neuvième,   etc. Malheureuse-

ment,   nous n'avons de   pareilles   données   qu'au   sujetde cinq    mois,   parce que   la   traduction   assyrienne   du

texte de   Bisoutoun   est dans un état   très-incomplet,

quoiqu'elle   suffise  pour    fixer,   à  peu près,   la suite des

neuf    noms de mois conservés   par l'original   perse.

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 —    116   — 

La  première   question   est   : quelle   époque   de notre

année   correspond   au commencement   de l'année ba-

 bylonienne?  Nous avons   un   nom

 perse,  celui de Gar-

mapada   « temps   de   la chaleur    »,   dont   l'équivalencechaldéenne   aurait   pu   résoudre ce   problème.   Mais

c'est   précisément   dans les   deux   passages   où   le texte

 perse   cite ce   mois,   que   la traduction assyrienne   nous

fait   défaut;   et   ainsi,   il n'y   a   que   le   monogramme

figurant   en   haut   qui puisse   nous   prouver    que   l'année

 babylonienne,   comme l'année civile   des Juifs et des

Persans,   commençait   avec   l'équinoxe   du   printemps.Le troisième   mois est exprimé   par    **~~VySfr-fc— 

«   mois   de la   brique   »,   et nous en trouvons   l'expli-cation   dans le   cylindre   de   Sargon.   Ce   passage   est

d'autant   plus   curieux,   qu'il   est   unique,   si nous en-

visageons   le but qu'il   se  propose;   l'inscription   veut

indiquer pourquoi   le troisième   mois s'écrit   par    les

signes   « mois   » et   « brique   » : c'est donc   une   leçon   dedéchiffrement   qu'il   donne.   Nous   supprimons   seule-

ment les   épithètes   de   Sin (1. 47   et   48)   :

i   -   na.   araA, si   i   -   ran. (Irak.   bi   inIn même Siran,   menseelevationis

Sin.  '

  sa.   i   -   ha. si   -   tnat.Luni,   queramensem   in obedientia

Hf    ÏÏ O<T-   nu HIT- <MÈïï-   HT 2TTÏÏ   If-*   A -   nuv.   BU.   au.   *   NU -   ruh.

Oannis   Bcli-Dagonis   et Nisrochi

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 —    117   — 

HT r>-H <y <ff.   if    ^n -0   ^y   HT-*   - -   -   .   a   -   na. la   -   ba an.

(cognomen Nisrochi),   oh   fictionem

iibitti. i   -   bis. îr,   au,   bit.laterum ad construcndam urbem et   domum,

na   ~   bu u. sum   -   su.

MEH3EMLATERUM nominaverunt(homines)   nomenejus :

t^   ^TT-   *T-   w=4 *=Mi   -   na.   yum.   4P. J4P.   — — — —  

in dîe   (? ? )

u   -   *aï   -   6î   -   na. lub na   aé   su,fingijussi   lateres

ejus.]tt   •'•pMi bip   uy nvcc?   jNitf* po -pa   mx   p^s   mx   JN•   n 1» jN.^pe?   «3 N»b rnx mai ni? tfay   irnb   pb

? iDruab  pbtf    N

En   français   :

«Dans le mois de   siran,   de   l'élévation   du dieu

Sin,   lequel   mois,   d'après   l'instruction   des dieux

Oannes,   Bélus et   ÎS'isroch est désigné   par    le   nom dumois   de la  brique, parce qu'on y   moule des   briques

 pour    la   construction de la ville et de la   maison;   le

 jour.....   je   fis   mouler des   briques.»Le   troisième mois du   calendrier    syriaque   et   arabe

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 —    118   — 

chrétien   se nomme y5^_>j~»-,   peut   être identique   à

l'assyrien   p^xmK;   c'est le même mois   que   les Juifs

nomment   |T>D, nom   qu'on pourrait rapprocher    de   po«argile».   Il   correspond   donc à mai et à  juin,   et ces

deux   mois sont   justement   ceux   où   les   eaux de l'Eu-

 phrate   et du   Tigre,   accrues  pendant   mars et   avril,commencent   à baisser. L'état de   la   terre,   abandonnée

 par    le   fleuve,   permet   alors de mouler    des  briques

que   l'on fait ensuite sécher    par    le soleil déjà   ardent.

Cette  époque

  de l'année réunit les deuxavantagessignalés,   et   il n'y   fait  pas   encore   assez chaud   pour 

que   la   brique   crue se   fendille,   ce   qui   arriverait si

on la faisait   sécher en  juillet   ou   en août.

C'est   aussi vers le solstice   d'été   que   le zodiaquemonte   pour    se   rapprocher    du zénith.   Ainsi nous

avons   la  preuve   que   le troisième   mois   correspond   à

mai et  juin;   donc l'année chaldéenne   commence

avec l'équinoxe   du   printemps,   et nous   pouvons   enfincomprendre   le calendrier    des   anciens Perses.

Après   cette   digression,   retournons   à notre   texte.

L'intérieur du   bâtiment   primitif    était en   briquescrues,   les revêtements   étaient en  briques   cuites   ; cette

matière   est exprimée   par    le   mot   agurrii^ix.   En   effet,

l'arabe^4-i,   vocalisé   comme le mot   assyrien,   in-

dique   la même   notion,  comme nous   l'avons vu

  déjà. Nous   lisons   à   chaque   instant,   dans   l'Inscription   de

Londres,   la  phrase   in   kupri   u agurri,   ce   qui   veut   dire

(( en bitume   et en   briques   ». Le mot agurri   se trouve

aussi   écrit   par    un groupe   de monogrammes   que   nous

voudrions   expliquer    de   la   manière   suivante   :

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 —    119   — 

n«t "1LJ   Bffil   BftLIBNAT. AL. GVSUR.   M.

«   argilla   similis?   trabi   (compfemonfum)agurr 

 Nous lisons   aussi dans   un syllabaire   :

yjjf    a -   gur -   ruvustus?   latercoctilis

««uni   nv.-aartfMf,yj/y   -   *a.   fta   -   Ji'f    -   ti

id.   qui operisconcanierati

4-r    ïïv-^-!::^ty::^tySf. Xi4L   -   ta. na   -   fi   -   îi

id.   qui   pavimentorum?

Le   terme suivant   est   tahlubti,   d'une   racine   abri   qui,en assyrien   seul,   a la   signification   que   nous croyonsdevoir lui attribuer.   L'acception première   semble être

celle de «laminer    »,   ensuite   celle de   « plaquer    » ;  c'estdans   ce   sens   que   nous   retrouvons ce radical dans le

mot   grec   x»'^^   « acier ». La   copie   de   l'Inscription-deLondres   qui   se trouve sur un   fragment   de baril de

terre   cuite (voy.   Rer    Porter,   t.   II), remplace   le motiwà'm'jysN   «jé'plaquai»,   par    le-terme uhallib   abnx:

c'est la   donnée la   pliis   iristrUfcftivë que   nous   possé-dions   sur le sens de cette racine.

Le   mot tahlubti Tiabnn   se trouve   dâVls   des  passages

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 —    120   — 

où il ne   peut   avoir    que   le sens de   «revêtement».Ainsi nous le lisons dans   les inscriptions   de Nabucho-

donosor,   qui exposent  la

  structure des  portes   de laville   et   du  palais   de Babylone   ;   il y   est question   destahlubtizabar  «garnitures   de   fer»,   des  portes   cons-truites en bois   de cèdre.

Les inscriptions   assyriennes   ont   une expressiontrès-commune  pour    exprimer    l'achèvement   completd'un édifice   ;   c'est celle   que   voici :

ul   -   tu. us   -   si -   su. a   -   di.ïnde a   fuodamentïsejus   usquead

tah -   la   -   bi -   sa.tegumentaejus.

itfiabnn ny   ?#•>#« nbtf \   : -   • -   •   \ : \

C'est cette   phrase, très-fréquemment   répétée,   quim'a   engagé   à   admettre l'existence d'une   racine   abn,tandis que je   fus d'abord  porté   à grouper    autour de

sjbn,   i_xXi-,   les termes dont   nous nous occupons   ;mais l'hébreu   lui-même n'est  pas   aussi étranger    àcette   racine qu'on   le   croirait déprime   abord. Le motabn   « graisse   » n'indique,   selon   nous,   que   la couver-

ture,   l'enveloppe   du   corps,   ou du   moins   il   est   pa-rent   de ce   verbe,   qui   veut   dire   «revêtir». L'idée de

«lait»,   dont   l'expression   sémitique   dérive   de cettemême   racine,   n'est   qu'une   notion   secondaire,   et dé-

veloppée   de celle de graisse.

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 —    121   — 

Le mot suivant ne nous fera  pas   de difficulté.   Up-tattir irans   1   est la 3e  personne   de l'iphtaal   de   "iras,

en hébreu   «fendre,   rompre»,   ins   veut dire «la fis-sure   »;   de   là la  primogéniture s'appelle |tû3 ~iVB,fissiouteri.   Et  puisque   le   déjeuner romp   le   jeûne,   la même

racinejJaà   veut   dire,   en   arabe,   «déjeuner».   Voilàun   exemple   bien clair et incontestable d'une modifi-cation   , en apparence capitale,   dans   l'acception   d'unemême racine.

Enassyrien,

  le   verbe ")tos désigne,

  comme en   hé-

 breu,   la   fissure   matérielle;   cette notion est   expri-mée   par    le signe   »-g—TTT   gir,   ou   par    le monogramme

complexe   >—l-J^^Zj^.   Il sera maintenant   oppor-tun de citer     toute une   phrase   de l'inscription   de

Sargon,   trouvée   à  Nimroud,   dans laquelle   ce   roi   rend

compte   de la restauration d'un bâtiment fondé   par 

Sardanapalelll. (Layard, pi.   XXXIII,   1.   13 sqq.)

tSE^n ^y   c M   & ÉÏÏÏÏ Bf-I   -   na.   yu -   mi sa va. hekal.

In eo tempore   paJatium

af <m   ÉMT t^- BM-OT Miïf     ft<dup   ra ni. sa.   *   Kal   -   ha.

cnpressinum   (quod)  nrbis

Calach,

BHhy   EC£*   ^ HiïTT- Tf IM-

sa.   Aiur   -   iddanna   -   palla.   rubu. a   -   Uk.qnod   Sardanapalus   dominus,   ingressus

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 —    122   — 

 pa  -   ni

  ya.  i   -   na.

  pa  -   na.

ante me   antiquioretempore

af ^- s-   BH- arm- s   if    ::&i   -   6B -   su. sa. bit.   su   -   a   -   tu,

fecerat,   cujusquedômus   (ejusdem)

us   -   su -   sa. ai,   dan   -   na   -   nu. u   -   va.fundamentuin   sine fortitudine{erat), atque

<^=£i- 3T MW   È5I- ^   M   HW-tVt. zu un   -   ni. afc -   ka   -   n.

 propter    motus terra;

A&   *MÏÏ< v   t&<efc-v   ^y   04.

Ai  -

  sir. sadi. ul. sur    ^

  su  -

  du.quitollunt   montes,   sine   profunditate(erant)

^ïï EH If I- É£E ^M-   Kïï ïï 5*=-is   -   fa   a - sa. i   -   na.   ra a di.

lapidesangulares:   in tonitru

 —f«   —M*- -I   Mf• M -H ÉSTT-*i   ii. «amt. an   -   ha tu.

ex.inedio   coeli,   superbia

la   -   ti   ru   -   ta. îl   -   M. v«anterior    abîeral,

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 —    123   — 

^  MTÏÏ   UT-fcïl   tï=   •+TR. BT-

si   -   bit -du.   ip   -   pa   -   ùr.   va.

trabs ejus   fîssaerat.

IJB   "ibn iai KbD-iOT'-'iDNtf    nbatf    'Ois-   baTi NI»   NC ÏN

iopy   iat   ^bi? wtOqn   bx itf#x   Nnxtf nia»   • tfasn   tus tN

otaB 1»iDtoau/   •nb' 1  xmavb• - •   : •  • ' • •   T V : -

« Dans   ces temps (j'ai restauré)   le   palais   de cyprèsdans la   ville   de   Calah,   que   Sardanapale,   le   seigneur marchant   au-devant   de   moi,   avait   construit   avantce temps   ;   mais dont les   fondations étaient   sans so-lidité   , et dont les   soubassements étaient sans  profon-deur,   à cause   des tremblements de terre   qui   soulèventles montagnes; par     le tonnerre du   ciel,   l'ancienne

magnificence   s'était   éloignée,   la  poutre   avait étéfendue.   »

Le mot ippaiir')&*>'<   est   le   niphal   du   même   verbe

*)tos que   nous trouvons   à l'iphtaal ( avec la seconderadicale   redoublée)   dans l'inscription   de Borsippa.Ici,   comme souvent   en assyrien   et   en arabe   vulgaire,le   masculin de la 3°  personne   est mis où une rédac-tion

 plus  sévère   aurait

employé  le féminin.

La   suite naturelle des   phénomènes   signalés   étaitl'éboulement   de   la   terre qui   formait le   massif des

1 ni   est l'infinitif du   paël   de  pi,   comme   "JEnu;   est l'infinitif du sliaphel   de   "Jtjn   «creuser   profondément,   aifermir».

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 —    124   — 

tours   de l'édifice superposées   les unes   aux   autres. L'é-

tage   constitué   par    cette tour    est   nommé   kumma,   qui

vient de la racine commune à toutes les   langues   sé-mitiques   DDp, Dlp   « être debout » ; il existe donc entre

le verbe et le dérivé assyriens   la même connexion

que   celle   que   nous   apercevons   dans les mots   fran-

çais   étage   et   latin   stare.

Mais   comme cet   étage   est   principalement   formé

 par    un   massif,   kummu   est opposé   au   revêtement,   et

acquiert   dans ce cas la   signification   de massif;   c'est

ce que   le  père   de l'histoire désigne   sous   le nom de

avpyos   alspsos,   dans sa description   de la tour de

Babylone.L'idée de   l'élévation,   qui   est inhérente à la racine

aip   ,rend   très-naturelle   la   dérivation   de   la   notion detour   massive;   aussi   la langue   de   la   Bible  prend-elle   le

verbe   b"U « être grand   »,   pour    en   former    le   mot   blJD,

désignant   l'idée de tour. Nous retrouvons le mêmemot   plusieurs   fois   dans les inscriptions   ;   elles disent

que   Nabuchodonosor bâtit sur les murs mêmes de

Babylone   une tour    pour y   demeurer. (Inscriptionde   Londres,   col.   8,   1.  5Zi.)

£ ^ri- HW   Hf <h S- 83 «   •**i   -

  na. ri   i  -

  si  -

  sa. ku am  -

  mu.In   fastigioejus   turremcompactant(molem)

ra   -   ba a. a na. su   -   ba at.magnant   ad   aedem

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 —    125   — 

l'or    ru   -   ti   -   ya,   t   -   na. fctt   np   -   ri.mojestatismete in bitumine

<T- H-   ÏÏ ^ÏÏ Hiï^T- ^T:T^

  ar 

att. a   -   gur    -   ri. sa   -   ki   is.et lateribus   cumopulentia

^5 si sa   &i   -   pu   us. va.

feci.

tfp»   V«JO JOBS   JK   inno na»"   JN   xan   xpp   IWÎO   JN5»B2?N

Les   Ninivites,   plus   exacts   que   les Babyloniens,auraient écrit le mot   * * > "* e=^^TTT »—^   kummu;mais nous savons   déjà que   les Chaldéens   anciens,comme   ceux   de nos   jours,   adoucissent autant   que

 possible  la

 prononciation  si dure du

  p.Il ne nous reste à   expliquer    que   les deux mots

issapik    tilanis   ttfibn   "-JBEK   Le   premier    terme   est le

niphal "|B»   « effundere,   verser    »,   qui   est commun à

toutes les autres   langues sémitiques.   Nous   connais-

sons encore d'autres formes   de   ce   verbe,   entre autres   :

Rai.   "3DtfN   " je   versai ».

Iphteal.   "nBnîtfX   Id.Iphtaal.   "priW'N   "je   ûs verser».

 Nomb. -!]32? «locus in   quem   effunditur».

Le   mot tilanis est un adverbe   en   anis   de til   « col-

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 —    126   — 

fine »,   l'arabe   Jo,   l'hébreu   kf)   « colline   » ;   il   signifie« en formant   des collines   ».   Nous citons de la mêmeformation les adverbes   suivants   :

»J1DD   " avec   dextérité   ? »

Ufalttf   « avec force ».

»2Din   « sur des tuiles   ? »

De toutes les   parties   du   discours,   les adverbessont   les  plus   difficiles à   traduire,   parce   qu'ils   expri-ment   rarement   une idée   complètement indispensableà l'interprétation   du   sens   en   général   ; cet obstacle se

 présente pour    les trois termes   que   nous venons de

citer,   tandis   que   l'adverbe   de   notre texte est facile à

expliquer.Continuons   :

VII.

ÏÏ   >~ri   si :==: <h ËW-  •—«

^-A   -   na,   î   -   bi si   -   sa. lil.Ad   perficiendamcam dominos

rahù.   Marduk.magnus   Merodachns

ya  -sa

  at  ka an   -

  ni. îi ib  -

  ba.incitavîtmthî   cor:

ÏÏ   era <wu en-   -er- tpf t^   &«   -   sa ar sa. la.   ï   -   ni.   va.

loenmejus   non   amovi,

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 —    127   — 

la.   u   -   na ak    -   ki   ir.

non violavi

li -   mi ia   -   sa.lapidemanguiaremejus.

Dans la   première partie,   il n'y   a   rien   qui puissenous   embarrasser;   c'est le mot   yasatkanni   qui   seul

 présente   des   difficultés.   Je le fais venir de   nan,   quise   trouve   une   fois   dans la Bible. La   phrase   pba'ib   îan

[Deut.   xxxm,   3)   est ordinairement   interprétée par:« ils se   prosternent   à tes  pieds.   » Il   paraît   que   la   ra-cine nan signifie   d'abord «s'adresser    à quelqu'un,inspecter    »,   ensuite dans   le  paël,   « diriger    quel-qu'un»,   au shaphel «engager».

Le kal   se trouve dans la   phrase   souvent   répétée   :

Mf    & H-^f^ïï   !3Eïï   •«6^-

iittàt(?).   ummaniya.   al   -   ki i.ordines exercîtusmei   inspexî.

: >anx -os» nmo• : -   T-- \   T ; •

 Nabuchodonosor    dit des dieux   (Inscr.   de   Londres,col.   a,   1. 61   ) :

*= tgï 4 HT-fflff=   S3   ^Ife ^1   ,H- pa   al   -   hi is.   yu   -   ta   -   ak   -   I:u   -   su.

In pîetate   dîrexerunteum.

nefrarv tfnbs- \   • ! -

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 —    128   — 

Le   même roi s'exprime   ainsi dans l'inscription   du baril de Bellino :

A   -   na. Marduk.   i   -   lu. ba   -   ni   - ya.Versus Merodachum deum   genitoremmeum,

Ï*=Ï^[^SÏÏ-   fflNssr^jrs pa   al   ht is. u   -   ta ah   ku.

in pietate   direxi (populummeum).: ipnx   tfnbs ^a   nbx   ^-np   jx

11 y   a dans ce   dernier   passage   un   p,   au lieu du   a

qui   se   trouve   même à   Ninive;   c'est   pourquoi   nous

avons considéré le a comme la véritable lettre duradical.

La forme i^an»'' est le shaphel,   avec le suffixe du

régime   de la i 10 personne   «il   m'a engagé».

Le   mot   asar    ")$x   « lieu » est un de ceux dont la

signification   estle mieux établie.   D'abord,   il se trouveà   Bisoutoun et y   interprète   le  perse   gâthu,   ce qui   est

le  persan   ol5   « place   » ;  mais ensuite nous connaissons

le chaldaïque   "inx   et l'arabe   j5l, qui   ont   le mêmesens. L'hébreu "i»x n'y   correspond pas   exactement,et se confond en   assyrien   avec   la   racine "ie?\   Il a

la signification   de «lieu et   direction»,   qui   s'est   dé-

veloppée   de la notion   de   lieu véritable «justesse», précisément   comme du mot   directas,   qui   a  une   signi-fication générale,   se sont formés dritto et droit.

Le nom de l'Assyrie   n'est   pas   venu du   mot   quinous   occupe;   il appartient   à la racine hébraïque   ")»\

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 —    129   — 

qui   se   retrouve dans   l'arabe J-**J.   Il   veut   dire le   paysde la gauche,   comme   Iémen   signifie   pays   de la   droite;la   Phénicie est

  nommée,  dans la

langue   de   Ninive,A harri « la terre   du   derrière   »,   et neged ( Nedj   d )  « celle

qui   est   devant»,   c'estl'Orient. On   voit,   par    cette simpleexplication philologique,   que   le   siège   originaire   desSémites a été   dans l'Arabie.

Le mot ^   V   *y-   ini   se transcrit   inx,   et  je   le

fais dériver de   ini   « mouvoir    » ;   la  phrase   constate

simplement   le fait   que   le   roi ne changea pas   l'em-

 placement   de   l'édifice,   mais   qu'il   continua sur lesmêmes fondations. L'usage   d e construire   sur les ruinesd'anciens   édifices s'est   perpétué   en Mésopotamie   ;   ilne s'y   trouve   guère   une   kubbet ou coupole   de   saint

qui   ne soit  pas   bâtie sur   un   tnmulus antique.La fin du  paragraphe   nous explique   encore  plus

clairement cette   idée;   Nabuchodonosorn'attaqua pasles   soubassements de l'ancien édifice.   C'est   cette ac-

ception   de «base   »,   de «pierre angulaire   »,   que   j'at-tribue   au mot   timin. Je rattache ce   mot,   en le trans-crivant   pxn   et   \QD  ,   à la   racine   px,   qui   veut dire« soutenir    » ( dans tous   les sens du mot   français   )« fonder    »,   ensuite   « être vrai ».  Ainsi,   de   cette mêmeracine sont   venus   les   termes qui,   dans toutes les

langues sémitiques,   désignent   la vérité et la foi.

Cette même   connexion d'idées se   trouve aussi dansles langues indo-germaniques   :  le sanscrit   <g^,   le grecIIY®   «savoir»,   sont   identiques   au   latin   FUD,   quisignifie   « fonder    »,   et cette même racine   est alliée au

grec   ÏII0,   d'où le grec   isMis,   fides   «la   foi».J. As. Extrait n° 3.   (1857.) 9

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 —    130   — 

Le   mot assyrien,   du   reste,   n'est  pas   la   seule ex-

 pression architectonique   venant de   px   ;   l'artiste lui-

même se dit en   hébreu   J1DX et   px,   et maX   y   si-gnifie   «la colonne». Notre   terme   timin ou timmin

n'est  pas   la base en général,   mais semble être   spé-cialement la   pierre angulaire,   et surtout celle sur  

laquelle   le fondateur de l'édifice faisait   graver    son

nom. Des   centaines de  passages   où nous   lisons   ce   mot,aucun ne s'oppose   à cette explication   ; mais elle nous

serait à  peu près   inconnue sans   plusieurs   endroits   du

cylindre   (prisme)   de   Tiglatpileser    I,   où ce roi   metsur la même ligne   le timin et les   tablettes.   Le mo-

narque   parle   de ses   exploits,   consignés   dans les ins-

criptions (col.   8,   1.   43)   :

*E= ^TT- t^S   >-M   5: ïï   T--   <!-©•i   -   na.   dippi,   au.

In   tabalis   et

A î=   T-   U:   ÉHÏ-   ML*T   IM   ÎM.tim   -   mi   -   ni   - ya,   al   -   tu ar.

lapidibusaugularibusmois   scripsi.

: nûbx -oa™ 'sn   ?x%: -   T- • • • •   '

Et   ensuite   (col.   8,   1.   63,   64)   :

mzzs   ^n x ÏÏ T-   fcHï- <i^m-5a.   dippiya.   au.

Qui   tabulasmeas et

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 —    131   — 

tint -   mi   -   ni   -   ya,   i   -   hab -   bu u.

lapidesangularesmeos   abscondunt

i   -   sa   -   pa   nu.oblitoranlve.

Les manières d'écrire ce mot   timin sont   assez

nombreuses;  on

  trouve,  abstraction

  faite de la con-fusion   presque   constante de f*   mi,   et   !-   mi :

ti   -   mi in   ti   -   mi in

^T  4   M^

Ç  £>   et >£> <t S>

ti   im   -   mi in   tim   -   mi in.

 Nous avons déjà   remarqué   que   le monogrammeexprimant   cette idée   est ^*T.

Le verbe unakkir "iaJX   est le  paël   de *OJ « infester,se   révolter»;   il   exprime,   à   Bisoutoun,   le  perse   ha-

mithriya   «rebelle». La racine est très-fréquente   en

assyrien   ;   en voici quelques   formes   :

Rai.   X'ian   « elles se   révoltèrent   » (3"pers. féminin).T- -

-)03   «l'ennemi,   le rebelle   ».

 pluriel   na:   et   rmai

Iphteal.   -ojv   «il se révolta»   (pour lanj-1)-

9-

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 —    132   — 

Paël.   133X   «j'attaquai».

13JD   «attaquant».- - \

Iphtaal.   -)3fii   «il   poussa   à   la rébellion»   (pour    nsnji)-

Je veux   citer,   comme   passage   parallèle,   celui-ci

de   Sargon   :

mu   -   nafe   -   kart   ip   -   sit.   ha   -   ti   -   ya.Infestant   opéra   mannsmeaï.

 pnp   nttfav   na^D

Le   roi commence   maintenant   le récit   de la re-

construction   de   l'édifice,   où   il   débuta,   comme   tous

les rois   assyriens,   par    le   choix   d'un   jour    heureux.

VIII.

ÊË   ^-y. af.   gw   ^H   -^ E   >~M-/   -   na.   arah.   sa al   -   mu.   i   -   na.In   mense   pacis,   Jn

^y ^y.   ::s^.   ::HCI~

ÊM   H-

yum.   ma(/ar,   ïi   -   oi   it   -   ti.

die   fausto,   argillam

H   ©  ç

  enr-   <MÊ-   ÏÏ   ^Tf    HTM-

&a   um   -   »i   -   sa.   au.   a   -   gur    -   ri.molisînteriorïaejus   et   laterescoctiles

(a   ah la   ub -   ti   -   sa.   a& -   ta a   -   (i.

tegumentorumejus   portîcubus

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 —    133   — 

i i& -   si ir. va, mi   -   ki id   -

 perforavi» clivos

^:y BU-   tffc   tsr -ÏÏ:: a er-fa   -   sa»   u   us   zi îz. va.

ejus   renovavi;

<y-^  ^ ^ c Ï̂Ï-   ^ ^ri

si   -   ti   ir. su   -   mî   -   ya.   i   -   na.

scripturam   nominismei   in

fti   -   tir    -   ri. ab   -   ta a ti   -   sa.

zophoris   porticuum

a.   -   fta un. posui.

Personne ne   s'étonnera de l'extrême difficulté   quenous offre ce   passage,   non   pas   à cause des   formes,car il n'y.   a   presque pas   d'obscurité  philologique;mais le grand   obstacle   réside tout entier dans   la   ma-

tière elle-même. N'oublions   pas quelles   controverses

ont été   soulevées   au   sujet   des descriptions   des   templesde   Moïse   et   deSalomon,   souvenons-nous   que par-fois les termes   hébraïques   ne sont  pas   encore   ex-

 pliqués;   et   cependant   nous connaissons infiniment

mieux   l'idiome   de   la Palestine   que   celui de   l'Assyrie.Il s'agit,   dans ce   paragraphe,   de l'achèvement de

l'édifice à l'extérieur    ;  le   roi   parle   des   rampes qu'il   fit

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 —    134   — 

restaurer,   et   des galeries qui   décoraient   les   façadesdes étages.   Ensuite,   il mentionne   les   inscriptions   de

la   frise,   qui   devaient   faire connaître son nom à   la postérité.

Le commencement   est assez clair.   Le mot   salmu

xobty   n'est   pas   le nom d'un   mois,   mais seulement le

terme cab»   «paix,   bonheur»,   ainsi   queyam magar veut   dire dies faustas.   Nous avons   la   preuve   certaine

de notre lecture   par    le syllabaire   K,   197,   qui   donne

 pour 

  **"** .—   * deux valeurs   :

^   HT   MÎT*   -

SI ma   -   ga   -   ravfortnnare.*)^Q*

^ÉÏÏT*   ïïid.

^ïï

Mrn£   ÏÏid.

Sur    l'autre face de   la   même   tablette,   on   lit :

^ÉÏÏT*   *^Mïï=«   -   mu   a

aaditio. J?Q».

 Nous avons   déjà parlé   du signe idéographique   si-

gnifiant   mois,   et qui,   en assyrien,   se   prononçaitnnx,   l'hébreu m\

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 —    135   — 

Il ne sera   pas superflu   de  publier    à cette   occasionles monogrammes   des   mois   tels qu'ils   se trouvent

dans les calendriers] : les   voici   dans   leur suite :

MONOGRAMMES.CORRESPONDANTSPERSES.

i. ^Elf ^I^n~   Bâgayâdis.   Mars-Avril.Menaisinitiï,

a. *<+tf    E^^-* Thuravâhara. Avril-Mai.

Mensistauri.

3.   *^t   Tt»-£=   Mai-Juin.

Mensislateris.

4-   »"*^f »^y   Juin-Juillet.Mensismanus.

5. ^+tf Ë^^T Garmapada.   Juillet-Août.

Monsisîgnis.

6- ^***f iE=Ll   Août-Septembre.Mensisarcis.

7-   j**   4]   ^f^iy   Adutanna.   Septembre-Octobre.Menaisaggeris.

8. >-**<y *^p^~y   *Thaïgarcis.   Octobre-Novembre.

Mensisfundationis.

9-   »"**} t-^-  *

Athriyâdiya.   Novembre-Décembre.Mensisnubis.

1Voyez,   par exemple,   K,   32,   dans  la collection photographique,n* 20.

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 —    136   — 

MONOGRAMMES.CORRESPONDANTSPERSES.

10. ^-«^y ^ > )   Anâmaka. Décembre-Janvier.Mensisimbris.

1 *• >f***y ^—I—    Varkazana. Janvier-Février.Mensisagrimensionis.

12. *«*J MA 'Viyakhna.   Février-Mars.Mensisfinis.

Les cinq    mois désignés   par    un astérisque   sont lesseuls   dont nous   sachions les   correspondants   baby-loniens   par    le texte de Bisoutoun.

Quel   était le mois heureux   dont  parlent   si sou-vent les inscriptions?   C'est   difficile à   savoir;   il y   a

 pourtant   des raisons assez   plausibles pour    admettre

que  c'était   le   dernier. Le mot obu?

  indique  aussi   la

fin,   et   justement   la   coïncidence   des   deux notions quilui sont attribuées  pourrait   donner un  poids   à   cette

opinion que,   du   reste,   je   n'ai  pas   la  prétention   decroire irrévocable.

La   difficulté   réelle   de   ce   paragraphe   réside dansles mots aptâti,   iksir et   kitirri. D'où faire venir ce

 premier    mot? Comment le   transcrire?

 Nous   avons bien un mot talmudique   xnDX,   qui   in-dique   une construction   plaquée   vers une   autre,   et  jeserais enclin à le rapprocher    du terme assyrien.   Mal-heureusement on n'est  pas toujours   sûr de   l'originesémitique   des termes techniques employés   dans le

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 —    137   — 

langage   du   ïalmud,   et il   faut  prendre garde   de   re-

garder    comme   appartenant   aux idiomes de Sem ce

qui   n'est qu'un   mot grec défiguré. Quelquefois cepen-dant,   et cela   pourrait   être le cas   ici,   des   mots   d'unautre   dialecte sémitique   ont été adoptés par   cetidiome

moderne,   où ils se   trouvent   alors sous une forme

 presque   méconnaissable. Nous croyons   en effet à l'i-dentité du mot   xnDX et de aptati,   seulement   le   mot

assyrien   se rapporte,   selon   nous,   aux racines aai? etnay. En   hébreu,   nous lisons un mot   architectoniquetrès-obscur :   ai?,   que   quelques exégètes interprètent

 par    toit de  portique;   d'autres  par    les degrés qui   mè-nent à une telle   construction   ;  d'autres encore le tra-duisent  par poutre.   C'est assez dire que   le sens n'enest   pas   extrêmement clair.

Je transcris le mot assyrien   nnai?,   et  j'y   reconnaisdes   arcades,   soutenues   par    des   colonnes en   bois ou

en  briques,   comme on en voit encore à Bagdad.Ces   arcades n'étaient   pas   en saillie sur le massif des

tours 1,   elles   rentraient,   comme celles des   cons-tructions italiennes. Elles entamaient ainsi le re-

vêtement et le   massif,   ce   qui   est   exprimé pittores-quement   par    le mot iksir   ")#ax «je rompis, je perçai   ».La langue   allemande rendrait   cette   idée,   beaucoupmieux que   ne   le   pourrait   le   français,   par    le verbe

durchbrechen :1 Une rampe   tout à fait extérieure et   circulaire,   comme on se

l'est figurée   ordinairement autour de la  tour de Babel,  est inadmis-sible.   On oublie  que,   dans ce cas,  chacun  des huit   étages   aurait né-cessairement dû se composer   d'un cône ou d'une   pyramide   tronquée,ce qui   n'a   pu   avoir lieu.

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 —    138   — 

Die Rohziegel   der Massive und die Brennziegel   der 

Bekleidung   darchbrach ich mit   Arkaden.

Ces arcades   étaient,   selon   nous,   horizontales sur le côté du   nord-est;   elles montaient en rampe   sousun angle   d'à   peu   près 19   degrés,   c'est-à-dire   une

élévation   de   om,33   par    mètre,   au côté   sud-est,   au-tant   au côté   sud-ouest,   et   enfin,   après   une montée

égale   au côté   nord-ouest,   l'arcade atteignait   la  plate-forme sur  laquelle   s'élevait la tour    supérieure.

Cette   rampe   se nomme mikidti   xmpi?D,   de   ipi?

torquere;   le mot dérivé signifie   littéralement via tor-tilis. Cette idée de   tordre,   être   tordu,   est commune

à  beaucoup   de racines   commençant par     pi?;   nouscitons   bps?, ©pi?, *|ps?,   *-Àxft.

La même notion est   exprimée,   selon   nous,   par le mot   zahal   bm,   que   nous avons   traduit  plus   haut

dans le   passage   cité de   l'Inscription   de Londres

(col.   3,   1.   5g).   La racine   bnt   veut dire «marcher craintivement,   lentement,   ramper»,   d'où les   mots

dérivés   bnî   «serpent»,   et   J«»»j   «la   planète   de   Sa-

turne   »,   ensuite l'assyrien   bnî,   parfaitement   analogueau   français rampe.

Parmi   les   verbes   très-difficiles   à   classer,   sous le

 point   de   vue   de leur valeur    grammaticale,   est le mot

usziz   ;   asziza,   uusziz.   Il n'y   a rien qui répugne plus

à l'oreille   des Sémites que   cette suite immédiated'un u? et   d'un   î.   Dans ce cas spécial pourtant,   il   n'ya  pas   à   hésiter,   parce   que,   dans des   passages paral-lèles,   nous trouvons le mot ^ jEÏÏ   1*~~]]   *—*]"*sizuzuti   « renouvellement,   renforcement ».  Il se  pour-

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 —    139   — 

rait que   la forme   usziz,   ne fût qu'une   altération

de usiziz   ns?ttfx,   le shaphei   de ni?   «fortifier»;   et

quelque   anomale   que   soit cette   élision du   s?,   elleest   cependant   rendue vraisemblable   par    la forme,

{-yyy—    ^   >~|T^t5   fnT   usiziz,   ÏÏS?Ï?*N,qui   se trouve

souvent   dans les   inscriptions archéologiques   de Ni-

nive.   (Cf. Inscription   modèle   de   Sardanapale   III,1. 59.)   On trouve aussi   l'infinitif du   shaphei   ^=Y

5^fy —yy^   suzuzi,   ns?tf  (Layard,pl.   XL,1.   i5).

 Nous   sommes assez   heureux   pour    n'avoir    pas   dedoutes sur la signification   de   ce   mot;   car nous   avons,à   ce   sujet,   une indication   directe dans   la traduction

assyrienne   de Bisoutoun.   Deux fois   nous lisons (1.   2 5,

26)   les mots ultakan   ziz,   pour    exprimer «j'ai   réta-

 bli».   Voici le   passage   de   la ligne   26,   qui   traduit le

 perse   adam kâram gâthavâ   avâçtâyam «j'ai   remis   l'état

à sa  place   » :

|   g. ^ — —  -. 0= -TWI   *£«

Anaku, u   -   kum. in. as   -   ri   -   su. ni   -

Ego   popnilira in locosuo   col-

^y   >-:=• -ÏÏ::   MT-ta   -   kan.   %i iz.

locavi denuo.

•n   îanbx   ie?"iç?x   ]x   op?   iasx

La racine dont nous   parlons   est   étrangère   à   unmot. assyi'ien   d'une singulière   composition   m   ,   dont

la signification   semble être   «terrifier», et,   parmi

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 —    140   — 

d'autres,   nous   citons l'iphtaal   izzazzuzu 1NP   (cailloude   Michaux,   col.   2,   1. 9).

 Notre texte   paraît   avoir,   dans les deux exemplaires,iszis;   mais le dernier  ^*[J   is serait sûrement   une faute

 pour    £d[   iz,   que   donne aussi l'Inscription   de Londres.La  phrase   suivante   parle   de   la légende que   Na-

 buchodonosor fit mettre dans les frises des arcades.

C'est ainsi que j e comprends   le sens du  passage   ;  car 

 je   ne crois  pas   que   le   monarque   ait voulu  parler    icides   barils   eux-mêmes,   quoique   le fait de faire  parler l'inscription   d'elle-même   ne soit  pas   sans exemple.Mais   cela   se voit surtout dans   lés  pièces   mises   dansles   fondations,   telles que   les tablettes   en métaux di-

vers trouvés   à   Khorsabad.

L'argument principal pour    mon   opinion   réside

dans le mot   kitirri,   dans lequel je   reconnais   la   ra-cine "ina   « ceindre,   couronner». On   sait que   le mot

mna s'emploie   dans la description   du   temple   salo-monien   pour désigner    les chapiteaux   des colonnes.La   forme "nna n'est   pas   le même mot et n'a  pas   le

même   sens;   elle   indique   bien ce   qui   couronne   la

colonne,   mais elle   y joint   la signification   de   ceinture;c'est   la   frise,   le seul   endroit   où l'on  puisse   mettre

une inscription.C'est   au-dessus des arcades   que   se trouvait   la lé-

gende qui,   certainement,   était exécutée en   briquesvernissées. Nous avons   trouvé au   Rasr une assez

grande quantité   de fragments   de caractères cunéi-

formes,   mais   rarement   une lettre entièrement   con-

servée   ; ils   étaient d'une grande   dimension,   ordinai-

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-  —    141   — 

rement   de 7   centimètres de   hauteur. Les   lettres quenous avons   découvertes étaient toutes   en   émail blancsur fond

  bleu;   apparemment   elles étaient   destinéesà être vues d'assez   loin.Le mot   sitir    lEîtf    vient   du   verbe "NO©« écrire   » ;  la

racine   se   trouve en arabe   et   en   hébreu, et,   au   sur-

 plus,   elle traduit à   Van   et à   Bisoutoun le  perse   ni-

 pistanaiy, qui   est le  persan   ^js-û^i   «écrire». Ce motsitir ne semble   pas   être   l'infinitif    du   verbe que   nousconnaissons   par    les deux   inscriptions   citées tout à

l'heure,   et   qui   est satar    "ilOE?";mais,   selon   nous,   ilrend  phonétiquement   le groupe   ^pr^F   >~~-f~]   t^T   ïïTAK. NA. 'AK. A.   qui   traduit le  perse   dipi   «table,

inscription».   Ce même   sitir,   du   reste,   se   trouve sur un   syllabaire,   comme une des quatre   transcriptions

 phonétiques que   ce   document fournit de   ce groupe.Au lieu de ce   dernier,   on   trouve à   Van ^[>^T;   s'il

est permis

  d'attribuer    àJ,

  ordinairement   511, la   va-leur    de   tir,   le mot assyrien   de   Van   se  prononceraaussi   sitir. Nous   avons,   il est   vrai,   déjà   la   lettre

^yyyf    -  T1* Permute   avec   /È=\  *

TT~   di   ir,   et   dont

la   valeur est   dir;   elle   remplace   aussi   ces deux   ca-

ractères   pour exprimer    ti   ir,   tir,   parce   que   la lettre

/p=\   exprime   les deux   sons rapprochés   de di et   ti.

Mais alors   il   se  pourrait que   le signe   J   rendît spé-cialement le son   tir.

 Nous   comparons,   parmi beaucoup   de  passages,le   suivant,   qui   est  pris   dans le baril   de   Sennachérib,dit   de Bellino (Layard,   pi.   LXIII,   1. 27)   :

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 —    142   — 

t^3 ^n ^ ïï-   Mïï=   ^   BH HT-5ifir. u si   Sis. va.

Tabulant   faciendamcurarii

-ffifr    *=E H&   1Ê   «^n -y- ^Jyy-ï»   i   -   tau, ki   -   3ÙZ   -   ti. katï.

magnituainem   proeda?   manuum

HT-^tn^ïïf-

  Ef= ^^=-ri^^.sa. tli   -   su un. â«   -   tak    -   ka nu.

qaam supracos   feci,

tHr^m-sni- Miïï=v EE^ÏÏÏÏ &«   -   riz u»   -   iu. u   sa as   -   tir. va.

in eam . scribendamcuravi:

in, ftir    -   6i. ir.   u£   -   tiJ.in medio nrbis erext(eam).

iBhx   jsntfx ]itfibs?2?   '•np   xrntfa   xrvb   •   tf3s?#x   ntttf 

 bnbx is?   anp   ÎX   oûtfttfx

La version   de   sumiya   par    « mon nom   »   est on ne

 peut plus prouvée   ; d'abord DE?"veut dire nom en   chal-

daïque;   il est identique   avec l'hébreu   DE?, avec   l'arabe

fwî;   ensuite   le mot assyrien   traduit   le  perse   nâma« nom ».  L'idée de   « nom   » est   représentée par    le mo-

nogramme   *-^<S   dont la valeur  syllabique   est mu.

Cette même lettre exprime   aussi les verbes  pj   « don-

ner    »   et "iaï   « commémorer,   se   souvenir    »,   et  par    un

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 —    143   — 

enchaînement   d'idées  parfaitement   naturel,   la no-

tion de l'année.

Les mots   sitir,   jusqu'à   askun,   manquent   dans   l'undes   exemplaires que j'ai   eus   sous   les yeux.

IX.

A   -   na. î hi si   -   sa. au.Ad   conficiendameam et (ad)

a:   El   *#   -ÏÏJ £f <v   m-   ss SST-ni   -   ta u. ri î   -   si   -   sa.   #a   -   ta.

elevandum   caputejus   manum

as   -   su um. ki   -   ma. la -   bi   -   ri im.extcndi: sicut anfea

-HT-   53 <«   <T-   3T- b ^ S- BI-inak. ï   -   «   -   si is. a6   -   ni   -   su. «a.

fuerat,   (ita) fundavï,   cxstruxieam:

^   m   H3T- ^T *=£!•   ci:   B   "Hfci  -   ma.   . sa.   J1""-   ni   -   fo   -   ti.

sicut die   pristino(fuerat),

t#   <a: -H ÏÏ-   -TU 53   Ê=T:T ÏÏ   ËCT-u   -   uZ   -   ïa a. ri ï   -   sa a   -   sa.

(ita) elevavi   caputejus.

Il n'y   a  pas   de difficultés dans la  phrase.   Le verbe

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 —    144   — 

assum D#x vient de DIE? «mettre,   émeltre».   Nous

avons vu   déjà que quelquefois   le ti? de l'hébreu et

du chaldaïque   se change   en E? en assyrien,   contraire-ment à la règle qui   nous   enseigne   la   permutation   duE? et du D dans la   langue   de   Ninive,   comme elle a

lieu   en   syriaque.   Il est  possible   que,   dans   l'origine,le E? et le E? de l'hébreu aient été identiques,   et quela distinction   que   la  ponctuation   y  a introduitene   soit

que   l'effet d'une  prononciation plus   moderne. Je ne

crois   pas,   contrairement   à quelques grammairiens,

que   jamais   il ait   existé,   dans ces temps postérieurs,une   différence entre   le E? et le D.

Les deux termes ïbisisa et ullû sont des   infinitifs :

l'un,   XE?E?as?,   est   celui du   kal,   avec le   suffixe de lar   • • •

3epers.féminine;   l'autre,   ibs?,   celui du   paël   de   nbl?.

On   sait que   l'infinitif    du  paël   se forme   bs?D;   nous

citons,   parmi beaucoup d'exemples   :  jn,   "IDS,   pcn   ,

abE7,   dont les   impératifs correspondants   seraient   pi,im,   ptri,   chp.

Les deux   phrases   suivantes ne se   trouvent   pas   sur le baril   qui   seul   nous fournit la fin du   dernier    pa-

ragraphe;   mais l'ensemble   en   est tellement impor-tant,   qu'il   faut voir dans cette omission une des

nombreuses   inadvertances   dont les textes assyriens

nous montrent   des   exemples.Le   sens du   passage   est   clair.   Nabuchôdonosor se glorifie   d'avoir    reconstruit l'édifice tel qu'il   avait

été dans les   temps   très-reculés. Comment  pouvait-ilavoir    une notion de l'état du   temple   dans ces anti-

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 —    145   — 

ques   époques   ? Voilà   ce que   nous   ignorons   ; probable-ment une   tradition   conservée   parmi   les Chaldéensl'aura   guidé   dans son   oeuvre.

Le mot labirim   onas?b veut   dire « auparavant   »,   etvient du   mot si connu des   langues   sémitiques   las?

«passer».   Le terme est   intéressant,   parce   qu'il   offreun des cas   très-rares de la   conservation de la lettreservile   b,   qui,   généralement,   a dû   céder en assyrienà   JX.   Nous avons   encore dans   le dialecte  babylo-nien des   Achéménides,   influencé déjà par    l'hébreu

et   l'araméen,   lapani   ijsb   « devant ».Il est curieux   que   cette expression   o"ns?b   se ren-

contre,   au   sujet   de la   mimmation,   avec   l'hébreu

Dltaa,   qui,   certainement,   a   son origine   dans la ra-cine   mta   «être   nouveau»,   d'où   vient aussi ontD «pasencore».   DIB   a la   même   signification;   et Dîna   veutdire littéralement   « dans le temps   nouveau   »,   c'est-à-

dire   «jadis».

Quoique   les deux lettres »—  ^jj   ne nuisent  pasà la lucidité   du   sens,   elles  présentent cependant   des

difficultés.   Le   trait horizontal   a les valeurs syllabi-

ques   de   as,   dil   et   rav,   ensuite il   exprime   la  prépo-sition ina   « dans   ». En   outre,   il   semble   exprimer    le

verbe   m.n   «être»,   et surtout   le niphal   rnns,   qui   se

trouve   également   en   hébreu,   avec la signification

de   «avoirété,   n'être   pas,   cesser».  Je croirais

  volon-tiers que   le   simple   trait   —  exprime   la forme   verbale

inah,   qu'on   trouve souvent   dans les  passages   ayantrapport   aux   temples   détruits,   par    exemple   dans le

 prisme   historique   de Tiglatpileser    Ier  (col.   7).J.   As.   Extrait n° 3.   (1857.)   I0

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 —    146   — 

m   h   ::T-   -^ i--   5=;^ÏÏ IM-   &64i. sani. i7   -   iïft.   va.

DCXLI.   anni   praîteriero,

^^-T^-ÏÏI-i   -   na   '

fnere.•nns-> -fi]   iw xiàin

Le caractère.   >~ devrait donc   être   transcrit   nns\   et

être regardé   comme   un niphal   anomal de   HTI,   avecle S conservé. Cette   opinion   acquiert   de la   vraisem-

 blance  par 

  le fait  que

  le^T   va,   qui,

  comme nous

avons   vu,   finit les   phrases   et ne se met qu'après   les

formes verbales   (s^l n'exprime pas   le verbe   subs-

tantif),   se trouve souvent seul dans la même lo-

cution,   sans être   précédé   du   clou horizontal.

La   syllabe   ma ou   va,   qui peut-être   a quelque

rapport   avec   la syllabe   ID   des   textes   poétiques   de la

Bible,   a fréquemment   un u devant   elle   ;   nous avons

ainsi le masculin   irrégulier    lE^sax  pour    XE'^sax   •La   dernière   phrase   de ce  paragraphe   est très-claire.

Le motxoa   s'emploie   comme l'hébreu   iDa,   pour    toutes

sortes   de   comparaisons, par exemple   "OUXDa « comme

des  poissons   »,   nasm xca   « comme   du khesbet ». Il

rend   aussi le   perse   avathâ «ainsi». Nous citons un

 beau   passage   de   Sardanapale   V,   dans   lequel   ce roi

dit de lui-même   :

v.   -T A- -T Efcf     i-   :niË. <Èy &Sa. Nabu. ilu.   tas   -   mi   -   tuv. ki   -   ma.

Quem Nebo,   deus instructions>,   sicut1 Ou «quem  Nebo et dea instructionis sicut pater   et mater  educa-

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 —    147   — 

J¥ S   <•   "SOT   C-ÉE   E£   *v-1-a -   bi. u. am   -   mi,   i   -   rah   -   bu -   su. pater    et   mater educavït.

ottfte'v XDXI xax XDa xns>DEfn   nbx USE?La   combinaison EJxraa est usitée   souvent devant

des verbes et des  phrases   où il   faut,   comme   ici,   sup-

 pléer    le verbe substantif. Le sens   est : « comme celaavait été dans le   temps   antérieur,   ainsi  j'en   ai   élevéle faîte.   »

Le mot ullut vient   probablement   de   nbs?   «mon-

ter»;   cependant   cela n'est  pas   sûr,   car dans   les ins-criptions trilingues,   ulla, ulli,   ullut et   ullit,   est em-

 ployé   comme un démonstratif  qui   rend le  perse   ava

«celui-là»,   et   il   est   rapproché   de   nbx,   pbx, uiJjiJj!,

qui   ont le   même   sens.   Dans   le   cas   où l'assyrien   ullut

que   nous lisons ici serait   identique   avec le ullut des

textes   achéméniens,   le   passage   se transcrirait   nbx   or>,et se traduirait

  par   « dans   ce

 jour-là  ». Nous faisons

observer    que   le  perse   haca  paruviyata   « depuis   l'anti-

quité   » est rendu à Bisoutoun   (1.3   ), par   ^Ëdfa:   "*Ë=T.

•4Èr£[3   *~Ë=y   u^u a^u-   M.   Rawlinson   compare   ce

terme   à une locution très-commune dans   les   textes;mais le   savant   anglais   dit lui-même   que le.passage(1. 3)   est   mutilé;   un terme   analogue (1. 18)   où il voit

£T   "*"%—4,   doit   probablement   être   lu ^y.   **i»— 

yum   ruhuk    pm   UV 1.

runt. i>Et j'ai  maintenant   acquis   la preuve que   cette interprétation,que j'avais  admise   d'abord,   est la seule vraie.

1 Voyez Layard,   pi.   LXXXV, 1. 16,   et   pi.   LXXXVI,   1. 18. Ceterme rend  également   la locution   perse   citée ci-dessus.

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 —    148   — 

Les deux  passages   de l'inscription   de   Bisoutounne   prouvent   donc ni  pour    ni   contre cette   dernière

interprétation.La   partie   essentielle de   l'inscription   finit   ici;   ce

qui   suit est l'épilogue,   une  prière   adressée aux dieux

 Nebo   et   Mérodach,   de bénir et de  protéger    le mo-

narque.x.

HT -nr     «   ter-noer-^

  s Ç*T-X

  Na  -

  bi   -   au.   hablu.   ki i   -   nuv. Neho filius suimetipsius,

M] g^   sur ^J   «r-   «ST E   *TU-s'u   u& -   ka al   -   luv.   si i   -   ri.

intelligenlia   suprema,

<h EWT   B   na. ^y   ^ar 5:u-si il ïu   (a,   na ra   am,

dominator    exaltans

Hf <=: *T- HF   M   :: ::er     *p=   ÏÏ   •

Marduk.   t   ip   si   -   tu u   -   a.Merodaclium,   opcribusmeis

ÏÏ ^TT-   m c HHK    ~T<ff^^ïï-a   -   na.   da   -   mi ik    -   ti. ha   -   di   is.

ad auctoritatem( conservandam)   omnino

na   ap   U   is.   va.favc.

Les   termes   hablukinav y;PD tfban doivent être ren-

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 —    149   — 

dus   par    «le   fils de lui-même   «.Nous nous   sommes déjàexpliqué   sur   le   rapport qui   existe entre les   idées d'être

et   de   même,   exprimées   toutes deux  par    le   verbe   pa.A   ces deux idées se   rattache   l'acception   d'éternité,

qui   est   inhérente à la notion de l'être.Dans   notre  passage,   le sens lai-même est   assuré

 par   une   variante   d'épithète,   variante   qui   se rencontreaussi souvent que   la  phrase   de notre texte   ;   elle est

(voy.   par    exemple,   Inscr. de   Londres,   col.   1,1.   33)   :

A -   bi il   -   su. ki   i   -   nnu.Gignenssemet   ipsum.

xs->a iE?ban\   •   :  • -

 Nebo est le dieu de   l'intelligence qui,   d'après   la belle idée   des   Chaldéens,   s'engendre par   elle-même   ;c'est la   divine   sagesse qui,   sans   avoir créé le   monde,

en   conserve   les   lois immuables.   Ce Dieu   surveilleles légions   du ciel et de la   terre,   et il règle   l'ordreétabli   sur    la   terre;   car c'est de sa main que   les roistiennent   leur  sceptre   et   leur    supériorité.

Des   deux   textes,   l'un écrit le   mot   fils  par    le mo-

nogramme,   l'autre en toutes lettres ££zy   ySf£:   abluv.

Le   terme   éukkallu   slru est une épithète   constante

de   Nebo.   Nous transcrivons   l'expression   XTS   xbao,et   nous   la comparons   à la racine   sémitique   ban,   bat?

«être intelligent1».   Par une suite bizarre d'enchaî-

1 Au reste,   éukkallu, pourrait   n'être   pas sémitique,   et rendre   unmottouranien   signifiant   roi,  allié au scythique  SKOAÔTCH,d'Hérodote.

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 —    150   — 

nements d'idées   qui,   du   reste,   est loin d'être isolée

dans les idiomes de   Sem,   cette racine   signifie,   en

chaldaïque   et en   hébreu   même ( car le   D et le E? ysont identiques),   et   sagesse   et folie.   La forme assy-rienne dérive du   paël,   et rappelle   le chaldaïque btàE?; Dans   l'arabe,   la seconde   forme,   qui correspond

au  paël, implique   seule l'idée de la conception,   for-

mation   ,   création   ;   nous rappelons   J&JZ   et   J^Cùi'.

Le mot sukkallu se trouve aussi écrityffy   fr—TT^p

J^-],êak-kal-lu,et   nous remarquons   que   la   lettreyffT

a  ici,   probablement   par    anomalie,   la valeur de éuk.   La

syllabe   éuk   est rendue   par    ^   dans les syllabaires,tandis   que   ym   n'est ordinairement   employé que

 pour    les   combinaisons   suivantes   :

su   ixk1,   su   uk,   zu   vk.

Le monogramme   usité  pour    éukkallu est fr=TT|-^,

l'archaïque   fc—I   |   ,   dont les valeurs   syllabiques   sont

luh et   rih.   La   valeur  idéographique   est constatée   par le   syllabaire   K. 6 2,   et confirmée  parle   passage   col.   IV,1.18   de

l'Inscription  de   Londres

(voy.   p.  15

  5)  où,  dans

cette même  phrase,   le monogramme   est   employé.

L'épithète   sitlatu est   le   nomen actoris   de   l'iphtaal,

d'après   la forme   bs?ns,   et   se transcrit   obnttf;   nous

avons déjà   rattaché   à la   même   formation,   et   "Hns*1   Eu   K. 62,   Le   mot est clairement écrit sukkallu.

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 —    151   — 

et   ipns   (Bis.   1. 8).   Nous   n'avons   pas   besoin de citer 

les langues   sémitiques pour prouver    la signification

de tabE? ;   tout le monde connaît   l'expression qui   dé-signe   la royauté   musulmane   et   arabe. Dans l'inscrip-tion   de   Nakch-i-Roustam   se rencontrent les termes

 persan   sLïal   et arabe   yUaL*.   Le mot iranien  pro-vient   du  perse pâtikhsaya,   de  pati-klisi, qu'on   lit dans

l'inscription sépulcrale   de Darius Ier. La   phrase   :

adamsâm   patiyakhsaiy   est traduite   par l'assyrien   :

-. OU   î ^- Y «=£1   EH-   HCC-In.   ili   -   su -   nu. sa al   -   ta.   ibus.

De   iis   imperîum   exercebam.:E>as?x   xobtf    |E/ibs?   |x

Le   mot sultan se trouve en   assyrien (Botta,

 pi.   GXLV,   2 1.1)   ;   il y   est,   chose   étrange,   appliquéau Pharaon   Sebech,   adversaire de   Sargon;   on y   lit   :

Sab   ' i..   x   sil   -   tan   -   na.Sebechus   imperator 

V -^ T>BE HiïJ-X   JVf tt   -   su   -   ri.

/Egypti.istD xasabE?" inaE?

 Nebo est   nommé naram   Marduk,   celui   qui   exalteMérodach,   et  prié   de faire   prospérer    les   oeuvres   de

 Nabuchodonosor.   La dernière   phrase   de ce  para-

graphe   nécessite   des   éclaircissements,   à cause   des

deux mots obscurs damikti   et   naplis.

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 —    152   — 

Quant   à ce dernier    mot,   le baril du temple   deMy-iitta nous démontre   que   c'est un   impératif    du   niphal

au   masculin; car,   dans   le   document   cité,   le roi   s'a-dresse à la déesse   par naplisi   'Dbss,   la même forme

au féminin. L'exemplaire   de M. le duc de Luynes,le   seul qui   soit bien   conservé,   nous rend le servicede faciliter  l'analyse grammaticale   de naplis,et   de rec-

tifier ainsi une  première   opinion, d'après laquellenous y voyions   la   iie  personne   du   pluriel   de   ybs.

Le verbe Dbs   signifie   « peser    » : donc le   niphal   veut

dire «être   pesé»,   et ensuite «être  propice».   La no-tion  passe   par    les transitions de   «être  juste,   être

modéré ».   Remarquons   ici   que   l'allemand  présenteexactement   la   même manière   de   s'exprimer    : wiegenveut   dire   « peser    »,   et geivogen   sein   « être  pesé   » si-

gnifie   « être favorable ».

Ainsi,   le niphal   de   Dbs   acquiert   la signification

active de   protéger, ayant   à   l'accusatif le régime quiest,   dans   ce   cas-ci,   ipsitûa   iin^as?   «mes   oeuvres».

 Nous devons   dire   que   ^TT iT Tf se met   souvent   pour 

fc|l!   1   E^~ïï'   combinaison   qui   répugnait   à l'oreille

assyrienne.Damikti   npDT   est encore   plus   difficile que   obss,

et l'incertitude   que   l'on   peut   avoir    sur la   véritable

signification   de   pDl   est d'autant   plus singulière, quela   racine,   essentiellement   assyrienne,   se trouve dans

les   inscriptions trilingues.Dans le  préambule   des   inscriptions   perses,   il est

dit qu'Ormuzd   a   donné aux   hommes la siyâtis,   et ce

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 —    153   — 

terme   perse   est   traduit  par    un   mot   assyrien,   dumku,écrit,   ou en caractères

syllabiques,  ou

souvent*~*yË^/pA   TUM.   KL L'inscription   de   Hamadan, seule,

interprète   le mot iranien  par    gabbi   nuhsu,   XEfm   iaj,ce qui   peut   se   traduire   par    « paroles   de la  prédic-tion,   révélation».

Si le   sens du   mot   siyâtis   était aussi clair  qu'il   est

obscur,   on  pourrait   trancher la   question.   Malheu-

reusement   , aucune conjecture   (y compris   la   mienne,qui   le traduit  par supériorité,   en le   rattachant à la   ra-

cine   khsi,   sanscrit f% kshi,   dominari),   n'a  jusqu'ici   puêtre regardée   comme une explication   sur  laquelle   on

ne revient   pas.   Je crois   cependant que   la meilleure   est

encore celle   que j'ai proposée, quoique   j'aie   penchéà voir dans siyâtis   une forme   plus primitive   du sanscrit

<piii(ri«enunciatio,   éclaircissement»;   et il   paraît   cer-

tain que   ce mot siyâtis   est la source   du  persan   à'Lî« lumière   ». et «joie   ».

Les notions de   supériorité   et de volonté se tiennentde  près,   et   il   est clair   que   ce   sens   prévaut   pour    le mot

 ppi.   Nous citons une  phrase   de Nabuchodonosor 

(Inscription   de   Londres,   col.   I,   sub   fine)   :

Ki   -   ma. du   am   -   ku   -   ka,   bi   -   ïu.Sicut(est)   voluntastua,   domine.

•xbs?a   -npm   xoa

La  philologie   comparée   porte peu   de   secours   dans

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 —    154   — 

ce cas spécial.   Nous   en rapprochons   l'arabe   ^a   « in-

sérer,   adapter»;   cette idée est   assez voisine de   l'idée

générale qui prévaut   dans   le   terme assyrien.   Rappe-lons ici   que,   du mot allemand/a^erc   «joindre   »,  vien-

nentfigung   « destinée divine   » ,fug   « droit   »,   befugniss« autorité morale  pour    faire quelque   chose   »,   et quela racine germanique   est étymologiquement   iden-

tique   au radical latin  pac,   d'où  paciscor,pactum, pax.Le mot dumuk    pDT   diffère,   quant   à   sa significa-

tion,  de

  inpDT,   auquel   s'applique  fort bien

l'acceptionde   «force,   puissance,   autorité». Celle de   npDT   s'ap- plique   aussi   à des oeuvres de constructions   puissantes.Le dieu   Lunus est qualifié   dans l'Inscription,   deLondres (col.   IV,   1. 61 sq.)   : nas sadda   damïktiya,   E>s

inpDT   X122 «qui   soutient le côté   de   mon   autorité»,tandis   qu'il   est   nommé dans   la même colonne (1.   2 5)mudammïk    idatiya, qui   doit se transcrire Ttî?T   pEID

« qui m'inspire   mes   sentences   ».Bref,   nous nous arrêtons   à   la   signification   de   puis-

sance morale   pour    damikti. C'est   l'autorité,   tandis   quela  puissance   matérielle   est rendue   par    nui,   nm.

Le   mot   hadis   est   un   adverbe   et doit se transcrire

E*~n ;   il appartient   à la   racine   inx   « un   »,   et   signifie,selon nous   «uniformément,   complètement,   tout   à

fait   ».  Le   motassyrien

  kadis   serapproche

  de la   forme

chaldaïque   in;   la   racine commune   aux autres   idiomes

sémitiques   ne   s'est   conservée   que   dans ce   mot,   car 

le chiffre an se dit   jnEJi?.   Ce   dernier    fait   semblerait

anomal,   s'il ne donnait   pas   tout d'un   coup,   et d'une

manière entièrement   incontestable,   l'explication   du

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 —    155   — 

nombre hébraïque   onze.   Dans le   mot "iE?s?_inE?s? seul

est conservé l'ancien   nom.   de nombre  jnE>s?,

  et ladécouverte de l'assyrien   écarte ainsi toutes les étymo-logies qui, plus   étranges   les unes   que   les   autres,s'étaient formées à ce sujet.

Cet   exemple   montrera  jusqu'à   l'évidence qu'uneracine,   quoiqu'elle   ne se trouve   qu'en   assyrien,   n'en

appartient pas   moins au   fond   qui,   dans le  principe,était commun aux Sémites.

Le sens de cette dernière   phrase   est donc   :« Sois   en   tous   points   favorable   à   mes   oeuvres,   pour 

que   je   conserve mon autorité ».

Dans toutes les inscriptions,   certaines   prières   sontadressées   aux   dieux;   celle-ci convient à   Nebo,   qui

repose   dans la   tour,   comme   nous   l'avons vu  plus   haut.

Il avait aussi un   temple   à Babylone,   et nous ne   pou-vons nous   empêcher    de citer un beau   passage   de l'Ins-

cription   de Londres   (col.   IV,   1.   18 5^.), qui   a   traità cette   construction.

A   -   na. Nabu.   sukkallu. si i   -   ri.Deo Nebo,   inlclHgentirc   supremoe,

sa.   i   -   din   -   nav.   harat.qui   transfert   sccplrum

i   -   sur    -   U. justitiiB

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 —    156   —-

a.. ÏÏ ,-n-   «=   :^ O-É=M.a   -   na.   pa   -   fra   -   ûfat).

ad   admïnistrandam

^y=y   s^y Bf^r     Ég=r c-Aa ai   -   da. at   -   mi.

sedem?   hominis,

«. ^y.yfc,   MÏ 0. :>!   Bf. r^T   M-Jit.   Harai   -   t'Iam   -   iddin.   bit   -   su.

domum SCEPTRUH MDHDI   THADEKTIS,   . domum   suam,

t   -   na. Bab   -   lia.   +in   Babylone,

23- 8=   ^Tlg #   HM-4-H-ïï   J=ïïi   na.   &a   up   -   ri.   au. a   -   <;«r 

in   bitumine et   imbrici-

-TH-ri.

 bus

14. Hf    tu ~T<   -H:- *T- Hf-   -H:   ^I-ï   ip   -   ti ik.   pi   -   ti   ik   -   su.

 perfecî   perfectionemejus.

•XDIX xiba   ips   ?x xn-iE" tain xrpE*   •x-ns: xbaD ias   ?x=-   * =-   --   '- r    - --   T ,   ""•   - -

 pnsx   njxi   xipa   |x   raa   jx   mn-a  j^-taby-onn   n^aOE?"pnp

«Au dieu   Nebo,   à   l'intelligence suprême,   quitransfère   le sceptre   de la  justice   pour    le gouverne-ment   du séjour    de   l'homme,   j'ai   bâti le temple   de

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 —    157   — 

Harat-ilam-iddin,   son temple,   dans Babylone,   en

 bitume   et en  briques   ».

(Le  mot Harat-ilam-iddin semble être un nom

mystique   de Nebo anthropomorphisé,   et   il rappellela formation des autres noms  propres   des Assyriens.Tous les dieux du Panthéon assyrien   en ont   porté   desemblables. Le   mot kalda admi rappelle   le nom de la

Chaldée;   mais  je   ne crois  pas qu'il   lui   soit étymolo-giquement identique;   car on lit aussi kalada admi. Leterme est d'une extrême difficulté   ;  il est  probable que

le nom de Chaldée en a été rapproché,   comme  par un  j eu   de   mots,   quoiqu'il y soit   étranger.   Kasdim,   en

touranien,   signifie simplement Mesopotamia,   Sennaar -im'OE?   Interamnes1.)

Après   cette   digression,   retournons à notre texte.

XI.

H -e T>-SH. EH -UT- ÏÏ- ::^f    ~-

Ba   -   la   -   tav. dur. ruhuk, si r    -   bi.Stirpem   sotatis   remotoe,niultiplicatîonem

septuplicem

:n:i EUT   ::m   *#   ^>-   U   M?-li   id -tu   H   -   tiv. ku un.

fecunditatis,   stabilîtatem1 Nous   nous   permettons l'exposition   suivante,   quoiqu'elle   ne se

rattache   pas précisément   au texte de   Borsippa, pour   prouver   que

Oar  kasdim n'est   pas   une   ville,   mais   l'expression   touranienne   pour désigner   la  Mésopotamie   :

^—ïsÇt   »nr  signifie   «rive, terre»,   magyar or-szaij.

•£&   kas signifie   «deux »,  magyar   kel.

>—*>   dim [div, l'un, tiv) signifie   «eau»,   magyar   16, teivjcr.

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 —    158   — 

ar TH ÏÏ-   -H a   -TU-   s*=   ::ara   wkussû.   la   -   ba   -   ri.   pa   -   /i f.

throni,   victoriam   gladii,

su   um   -   £u   (u.   na   -   ki   -   ri. pacificationem   rebellium,

^yzy ^y:y   i>-&y.   ET m ÏÏ ÏÏ t=^-ka -sa   -   dav.   irsit.   ai   -   bi.

subactïonem   terrarum liostium

yf ^n <y   HiïJ -H:   —T< M ^ïï

a  -

  na.  si   -   ri   ik    -   (i. su   ur 

in   perennitatem   conce-

HIT   a*   e ^~T- u   ::ET:T -H ^T-ta au.   I   -   na. suïam.

de.   In   columnis

t£i] HiT-^

  ^ <M-   ^^   33>-

dtppi   -   &a.   /ti   i   -   nuv. ma   -   ki in.tabulastuse   Eeternse,   statuentis

::—    0   *T- eu   <n   ^-   4-   JE-fca   -   lu ut. sa   -   mi   t. an.

desortibua   coeli   et

Z^.   *=ST HWT-   E^ :=<£=}ir    -   ?i   i*.   i   -   ni.

terrée,   bea

ÏÏ m   m-   ^T C:   Hf    • ^T HHT ^3iï-a   -   Zak -   fta.   yu -   mi   -   ya.   su   -   tu ur.

cursum   dierummearum,   inscribe

:ry:T   EEM   ::m   $fc   ^>-li   id -tu   u   tiv.

fecunditatem.

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 —    159   — 

La   première phrase   se   compose   d'une suite d'ac-

cusatifs,   régis par    le verbe surkav. Nous allons   d'a-

 bord  expliquer 

  celui-ci: c'est  l'impératif paragogiquede   "pE?   «accorder».   L'impératif simple   se dit   TpE?,

avec   la  prolongation   xa"iE>.   Nous   avons   déjà   eu occa-

sion de nous   occuper    de ce verbe   lorsque   nous avons

interprété   la racine   pE?, que   nous considérons   comme

un   kal,   dérivé d'un shaphei   de   pa.   Ainsi   "pE>   n'est,dans   l'origine,   autre chose   que   la même voix verbale

de   "px«   être   long, parvenir».   Par une suite d'enchaî-

nements   d'idées,   le   shaphei acquiert   la   significationd'accorder,   précisément   comme de l'allemand long

 provient   le verbe erlangen   « obtenir ».Le verbe   "pE?,   dont l'expression idéographique   est

TZy,   également employé   pour    pE?,   se   trouve   assezsouvent   dans les inscriptions assyriennes.   Nous   ci-

tons :

Kal .... "jpE?'* 3° pers. sing.   « il accorda ».OTE>i   3° pers. plur.   « ils accordèrent ».

Shaphei.   laiEÊE?"1 3e pers.   pi.   «ils   invoquèrent» (c'est-à-dire   « ils se firent   accorder»).

Le kal se   trouve   dans la  phrase qui   finit   toutesles inscriptions   gravées   sur les  plaques   de revers de

Khorsabad   :

3Ï Eïï<-Çïï-

  <HÈE- <fMffi   EEV-I   -   bis. ïr. au. sul   -   bar.Exatructionetn urbia et   successtinj

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 —-   160   — 

EEÏÏ*   :=:qf 

  L ^z^TT ~-^ÏÏT   JSA-ir    -   ôi   i   -   su.   is   -   ni   -   fcu.

sacrificioruminaugurantium   concesserunt

ES^   t^-   ÏÏ ^n   ÊEIT   ^#3=-in   -   ni. a   -   na. da   -   ris.

mihi in   oetemum.

E?TJ   |x 1^aiE?'_   lE^a-ip   "obEh   ns? E?as?

Sur le caillou   de Michaux   (col.   i,   1. 10),   on lit:

Lu -a.   a na. ilu.   yu   -sa as   -Verum   deum votis sollici-

ra   -   ku.tarunt.

wiW' nbx   rx ïï

Le mot   sirikti est écrit ^y*-*~~*

ËËHf *"*\*> si-rik-ti

dans   les barils   de   Nabouimtouk;   nous   savons,   par cette   variante,   que   la seconde lettre   a la valeur de

rik.   Nous   voyons   dans   ce   mot,   non  pas   un infini-

tif    renforçant   l'idée   exprimée   par l'impératif    xa'iE?,mais bien   un tout autre mot   se rattachant   à l'ara-

méen   xnaiE?   « postérité   ». On   trouve souvent dans

les   inscriptions assyriennes   de ces   allitérations,   for-

mées  par 

  des mots   d'une prononciation   rapprochée,mais d'une   acception   différente.

La   formule,   très-fréquente   dans   les   inscriptions   de

Babylone,   de xa")E? xna"]E?"   }X,   signifie,   selon   nous,

« accorde   pour toujours   ». Les deux  premiers   termes

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 —    161   — 

de cette   locution répondent   à celle de   Eh"i   JX,   de

l'inscription   de   Sargon que   nous venons de   ciler;une autre

  manière,  usitée dans

 beaucoup   de textes( par exemple,   le  prisme   de   Tiglatpileser    Ier,   le   cailloude Michaux),   est   :

ïï ^Tl ^T *=& ïï ïï —T<A   -   na.   ynm-   za a   -   ti.Usquead   diem illam(i. e. ultimam).   ,

nxî   Dr    |x

Revenons   maintenant   aux   différents   régimes   dé- pendants   de   xaiE>.

Le   premier    mot est *^T   -£=[ y^>^—^=T-<T» balatav.

Le signe   cunéiforme yS>-^|y.<y   remplace   E=T"*T

^y^   da   av,   da   am;   mais on se rappellera   que   le

caractère   commençant   le   nom assyrien   de   Darius

exprime   également   un   tet,   avec   la   motion a.   Nous

savons que,   dans ce   cas-ci,   le mot se transcrit   ttba, parce   que   son dernier caractère se   trouve   souvent

remplacé par    TT^Tf    tu-   Le sens   de   ce terme est

« souche,   race   »,   et i l est   propre   à l'assyrien.   La ra-cine   îûba ne se   jtrouve pas   dans l'hébreu  biblique,mais bien dans le   rabbinique   et en   arménien,   où ellea la signification   prominere;   en   arabe,   elle veut dire

«répandre   (des pierres)   »,  et

  JSJAJ veut dire   « le

gland   »,et   ensuite   « le chêne ». Les notions de répandre   et

d'engendrer    se touchent de   très-près   dans toutes les

langues;   nous   n'avons qu'à rappeler    le grec   envépy.a.,de o-neipeiv;   l'hébreu S?1Tlui-même   a les deux notions

J.   As. Extrait   n" 3.   (1857.)   u

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 —    162   — 

réunies. On trouve ce mot balai dans des inscrip-tions où sa signification   ne laisse   pas   de   doute. Le

monogramme   exprimant   le terme assyrien   îûba   est

le signe   syllabique   din et   tin,   formé   en assyrien-«y*,en  babylonien   ^^.   Nous   lisons   dans le   syllabaireK,   i   10   :

Ti m ba   -   la lusf!rpS.xioba

La   comparaison   des   monuments de   Ninive avecceux de Babylone   montre à   l'évidence l'identité   com-

 plète   des   deux   caractères;   ils  permutent   même dansles   inscriptions postérieures   de   Ninive,   où   l'influencedu style   de Babylone   se fait déjà   sentir. Ce mono-

gramme   entre dans le groupe idéographique qui   rendle nom de Babylone,   et   dont nous avons  parlé plus

haut,   ^   ::^j xêX'   DIN- ™-   n>   ïexPli-cation de ce   groupe   est fort   obscure.   Nous lisons lecaractère   aussi   dans   le   nom   du  père   du   roi Nabonid   :

y   ncc-   fe=-   ^TT- Naba   -   balat   -   irib. Nebo   stirpem   aux.it.

ani-tûbrias

Ce nom correspond, pour     le   sens,   avec celui   de Nebozaradan   de la   Bible,   exprimé   dans   les   inscrip-tions de Babylone   par    le groupe   suivant   :

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 —    163   — 

 Naba   -   zir '   -   iddin. Nebo   semen dédit.

 pp-snpa:)

Le groupe   complétant   balatav   est   écrit B4. ÎB.   A;

 je   n'ai  pas   besoin   de   dire que   ces lettres n'expriment pas   le   son   de   da   'ira,   qui   serait   rendu   :   da   'i-ra. Ilse   pourrait pourtant   que   da ir   formât,   à lui   seul,   lemot   sémitique im.jii,   identique   à   l'hébreu   et àl'araméen il. Cela est même

 plus que   probable.Quant   à   W,   cette lettre   a   le   son syllabique   de   ruk,

 probablement parce que   les idées   de   goutte   et   de

mouiller,   qui   constituent sa   valeur   première,   et dont

l'image   a concouru à sa   formation,   se   trouvent ex-

 primées   par    la racine sémitique   pn   et -p-i.   Souventnous trouvons DA. IR. A. TI,   OÙ TI  n'est autre chose quele   complément phonétique   de   npm.   On lit dans une

inscription   que   nous avons trouvée à Babylone   :

a   -e   *m-   ^T T** S  ~~

 —T<Ba   -   la at.   yumi.   ru   -   ku   -   ti.

Stirpem   dierum   remotorum.

xnprn   ^   tuba

La signification   de   rukuti est assurée et  par    la

comparaison  avec   l'hébreu,   et

  par   les   textes

assy-riens de Persépolis,   où ce mot rukti traduit   l'arien

duraiy   (sanscrit   gr    duré)   « au lointain   ».

La   prière   suivante   est   pour    rendre les nais-sances sept   fois   plus   fécondes. ^"**   i   *" "* si i-bi

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 —    164   — 

est le verbe   dérivé   du nombre   sept   s?aE?;   il y   a,comme souvent   ailleurs,   un   déplacement   du   s?,   quidu reste était et est encore aujourd'hui   moins   per-ceptible   dans la  prononciation   en   usage   dans   cescontrées. Le S? final étant   très-difficile   à   rendre   par l'écriture   anarienne,   on le faisait   pour    cela déjà   sen-tir dans la   première   syllabe   ; personne   n'ignore   queles lettres emphatiques   de l'arabe exercent la mêmeforce rétroactive dans la  prononciation.

Inutile de   dire que   ce fait   ne se   produit que quand

le s? se   trouve   à   la fin   d'un   mot,   sans   être mû   par une voyelle,   comme   en   s?aE>, que   l'on écrit as?E?;   mais

la   véritable   place que   la lettre  prend   dans la racinenous est   révélée   par    la transcription   des formes   gram-maticales où le s? finit un groupe   syllabique.   Ainsinous lisons souvent (par exemple,   Inscription   de

Londres,   col.   X,   1.   8 et   ailleurs)   :

H   ^r H ÏÏ-   ::OT EWT ::m   ~T<Lu us   -   ba   a. U id tu ti.

(Deus) septuplicemreddat fecunditatem.mmb s?aE>b

Cet exemple   nous   démontre   que   la   racine est   s?aE?,et non   as?E?;   car le   précatif    de as?E? serait   écrit   lusib.

Lidtut est un mot   abstrait,   formé de la   racine   ibx« engendrer    »,   l'hébreu   ih" 1;   l'infinitif  assyrien,   cor-

respondant   à l'hébraïque   mb,   est   mb,   et   de cet in-finitif on   a fait un   substantif   par    la syllabe   ni,   nwib,ayant   le   sens   de   «maternité,   fécondité».

Ce   mot est   différent du mot   xrnbn,   rappelantl'hé-

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 —    165   — 

 breu   mbin,   et qui   veut dire   «naissance,   accouche-ment ».

Passons à la   troisième   demande,   la   stabilité dutrône.   Nous n'avons   pas   à répéter    ce que   nous   avonsdit au sujet   de   pa   « la   solidité   ». Quant   à M[   jS*—-   fiIS. GU.   ZA,   les   deux derniers signes indiquent   « gran-deur    »,   et le  premier    signifie   « bois   » ; le   tout est donc«bois   de la grandeur».   Le sens de   ce groupe   pour-rait être   tout autre   chose   que   trône,   car les idées de

sceptre,   lance,   parasol,   roue, chariot,   y   répondentaussi;   mais une foule de  passages   démontrent   quec'est   bien le siège   de la royauté.   D'ailleurs le groupetraduit le mot  perse   gâthu (le persan   s5)   dans l'ins-

cription   de   Nakch-i-Roustam,   1.   26. On   lit dans

l'original:   tyaiygâtham   barahtiyu.qui supportent   montrône   »,   et dans la   traduction   :

y. ^y TX ÏÏ- ter     ::^T   *p=   ÏÏ-   -MSa. kussû. at   -   tu a   -   a. na   -Qui   aolium meura sus-

sa   u.tentant.

La  prononciation   de ce   mot,   qui   n'est  jamais   écrit

 phonétiquement   dans les inscriptions,   est   constatée par    un syllabaire   de   Londres,   où l'on   voit,   en regarddu   groupe   de   notre   texte,   le terme ^JET :

"*>—T"*T

^=yy fciffc   ku us-éu   u,   kuêêû.

La  proposition   suivante   est très-intéressante à

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 —    166   — 

cause   du   mot   labar,   qu'elle   contient.   Nous   reconnais-sons dans ce mot assyrien   le  prototype   du   fameux la-

 barum   de   Constantin,   dont on soupçonnait   depuislongtemps   l'origine   orientale. Les astrologues   chal-déens auront introduit à   Rome   l'expression qui   nous

occupe   :   elle   est   souvent associée   à un   terme  pâliqui   a  également   une   signification (celle   d'étain)   dansle langage   alchimiste.

Quant   à   labar,   il   doit   signifier    «succès, victoire»,et il   se retrouve souvent dans   les

  inscriptions  dans

ce sens.   Je   vois,   en  pâli,   le  pluriel   de   s?bs : is?bs. Cedernier    figure   dans les   textes comme insigne   de la

 puissance   royale;   l'arabe çXi   veut dire «gloire»,   de

 ji»   « fendre   »,   qui   est   parent   de   x'JB, ">bD, nbs,   quiont le   même sens. Nous lisons dans les inscriptionsde Sargon   :

mu   -   sal   -   birî.   pâli.Victoriamconcedens   gladiis.

••s/bs iabE?p

(^^_y^;   pal   est expliqué par palâ   dans   un sylla- baire   : £_y£:   y^   en est   le   pluriel,   et quelques

exemplaires   de   l'inscription   des taureaux   de   Khor-

sabad   écrivent  pâli   en   lettres  phonétiques.)Dans   une inscription   de   Khorsabad,   adressée   à

1 Au lieu   de musalbir   labE/D,   on lit   dans   les   barils de  Sargon

>—^& ypF ^^t^^—    nm-lah-bir   labo.   Le premier   est le sha-

 phei  , le  second le  paël   de la racine   "n1?.

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 —    167   — 

 Ninip-Sardan   ,   et   que   nous   désignons   sous le nom de

l'Inscription   du   vestiaire,   on lit :

Ki   in,   pala   -   suErige gladiumejus.

1E?S?bs ]3

La   pacification   des rebelles est le cinquième   point

que   demande au dieu   protecteur    le roi   de Babylone.J'ai   choisi le terme de  pacification, parce qu'il rap-

 pelle   le fameux   mot latin qui désignait   le  presqueanéantissement   d'une nation   réduite. Le mot assy-rien est   npDE?,   infinitif du shaphei   de   npD,   qui   ne se

trouve,   que   je   sache,   que   dans   cette voix   seule,   mais

qui s'y   lit très-fréquemment.   En   arabe,   ovJU   veut

due   « haïr    »,   lait.* « briser    ». Je crois   qu'il   faut   se   tenir 

àla   première   racine,   qui   rend   les lettres assyriennes,de sorte   que   la   signification première   de   npDE?   est

« faire   haïr,   rendre   odieux   ».   On rencontre souventl'aoriste écrit   :

u   -   sam   -   kit,

Le génitif    nakiri   est   très-clair;   c'est le   participeau  pluriel   de   las,   l'arabe   J-SJ   ,  qui,   à  Bisoutoun,   tra-

duit le verbe   perse signifiant   rébellion. Nous avons

déjà   eu l'occasion   de   parler    de ce   verbe dont le mo-nogramme   est »\ .

 Nous   pouvons,   à   l'égard   de ce   signe, presque   in-

connu comme caractère   phonétique, poursuivre   l'his-

toire de la   formation   de l'écriture. Deux   syllabaires

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 —    168   — 

différents nous disent   qu'il exprime   l'idée   de na:   « serévolter    » ; une autre tablette et les   passages   de beau-

coup d'inscriptions   nous   témoignent   qu'il   signifie   demême   nn   «   donner,   créer ».   Subsidiairement,   et

seulement dans les noms de Sennachérib   et d'As-

sarhaddon,   il exprime   l'idée de frère. Le syllabaireK. 62 lui attribue les valeurs depap   et de   kur,   dont la

dernière, kur,   n'est  pas   même syllabique,   mais dé-

rive du mot   assyrien   :   nakar.D'où  provient   cette coïncidence de valeurs   si dif-

férentes? Le médo-scythique   nous   donne   le   mot del'énigme.   Cet idiome traduit   le  perse   adâ « il a créé »

 par biptusda,   et le  perse   hamathriya   abava «il se ré-volte   »  par    bibda. Le son syllabique   de   la   lettre >^^-a   donc   été   la raison  pour laquelle   deux.idées   aussidifférentes   ont été   exprimées par   le même caractère.On sait que   dans   la   langue,   relativement   modernedes

Médo-Scy  thés,   le  bi et   le

 pa  se  confondent,   de   sorte

que l'équivalence   de   bip   et de  pap   ne   soulève   aucune

difficulté quelconque.   Nous   ignorons quelle   était l'ob-

 jet   recelé   sous cet hiéroglyphe, peut-être   était-ce la

hache,   attribut du démiurge   et de l'ennemi.Et  parce que   le signe   >A. avait   la signification

de  pap,   les Assyriens   lui donnèrent la valeur idéo-

graphique   de leur mot  pappu (^y   £-%—y ^<*>— 

v. K.   62),   nom familier de   frère;   c'est  pour    cela   quece signe s'emploie quelquefois   comme équivalent   de

E>m-^"-'   *IU* reri^   ordinairement l'idée de frère.Les   inscriptions   de   Ninive nous fournissent   des

 passages analogues   à  celui   de notre   texte;   nous   citons

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 —    169   — 

une  phrase   qui   se retrouve dans   presque   toutes les

inscriptions   de   Sargon   :

Sa. a   -   na. sam   -   kut. na   -   ki   -   ri.Gui ad   pacificandos   rebelles

eu ut   -   bu   •   u. tiklisu.(est)   obedientïa servorumsuorum(i. e.)quemad pacificandosrebellessequuntur servi.

îtfibah xanE?" nas   npDE?   IXE?La   conquête   des   pays   ennemis est le dernier    sou-

hait de Nabuchodonosor. Le texte   porte npx   X7E?a

o^x.• Le verbe iE?a est une racine essentiellement   as-

syrienne,   dont la signification   nous   est   révélée   par la   traduction   de   Bisoutoun,   et a déjà   été établie   par 

M. Rawlinson [Memoir    on the   babylonian andassyrianinscriptions, pagesc   et ci).   On   lit dans ce   texte,   1. 5^:

ÏÏ ^ri   EÎTZT y^.

  ÏÏ   ^n-   *   ElA   -   na.   ka   -   sa   -   di. a   -   r.a.   *   Ma-

In   profectione   versus Me-

EHÏÏÏÏ-   .da ai.

diam. no   jx   xiEfa   jx

Cette  phrase   traduit celle-ci de l'original   perse   :

yathâ   Mâdam  parâracam.   Le  passage   yathâ   hauva kâra

 parâraça abiy Vistâçpam   « lorsque   cette armée s'a-

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 —    170   — 

vança   vers Hystaspe   »   est traduit   par    l'assyrien   (1.66)de   la   manière   suivante   :

H #   Y-   ^   ~ZZ=Z ] C2U-Up   -   ki   -sa. u   -   kum, ana.   ïli,

Quum   exercitus   contra

T^T^T^^T-IH^^T^-T-Us ~ta as   pi.   ik    -   sa   -   da.

Hystaspem profecti essent.•

nefy XDDnEM ">bsr  jx   nyp   "osxLe verbe iE?a est   d'un emploi très-fréquent   dans

les   inscriptions   de Ninive. Ainsi îEfax   « j'allai   »   se

trouve souvent   avec le   simple   accusatif «la   ville,   le

 pays»,   dans le sens   «je   conquis».   Telle est  précisé-ment   l'acception   du verbe dans.notre   phrase.   Une

autre   locution,   fort   commune,   est :

«^   S HT-   &-   36=. ^T JËÏT-tak    -   su   -   da. rabutuv. kat   -   su.

Attigit(provincias)   potentia   manusejus.• «np   ma-)   -itfan

Une des   idées exprimées par    le   monogramme ^Aest   celle   qui   nous   occupe.   Pour    faire connaître au

lecteur    le sens du   signe,   on   y ajoute   souvent des

compléments phonétiques.   Ainsi,   pour    lEfax,   onécrit -^4   £T,   pour    ,rnE?'a   «la  prise»,   -^4   >—**f-*.

£zl   ut,   et   —«N   ti,   ne sont écrits   que pour guider le lecteur    dans la  prononciation   du monogramme.

Le   mot fc^y EËNy   esi un ^es   exemP^es   très-nom-

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 —    171   — 

 breux   que   fournissent les   inscriptions   sémitiques   au

sujet   du fait suivant : Un antique   mot touranien a  passé

dans   Vécriture de Babylone,   et y   est  prononcé par    sonéquivalent   assyrien.   Mada,   en easdo-scytbique,   vou-lait dire   «  pays   »,   et c'est le nom même de la   Médie,

qui   résiste à toutes   les étymologies   ariennes. Nous   reviendrons tout à l'heure sur la  preuve   de

cette assertion. La   certitude de   l'ancienne   existencede  populations   anariennes dans la Médie se   déduitdirectement du

  témoignage  d'Hérodote   ; car les   noms

que   le   père   de l'histoire donne aux différentes tribusde la   Médie   sont   tous   des épithètes   attribuées  par les   Ariens   nobles et sédentaires aux  peuplades   er-rantes de cette contrée. En voici les noms :

I. Touraniens. Boutra/«   Aborigènes   », perseBusiyâ (pi.),   sansc.iTOT bhûshya

  1(sing.   ).

HapïjraKrivoî   «nomades»,   perse paraitakâ   ;

STpoû^ares   « habitants des tentes   »,   perse   ca-trahuvatis;   sanscrit   ^oirichatravat^   (sing.)   ;II.   Ariens   :   ..   ApiÇavrol   « de race   d'Arya   », perse   ariyazanta;

sanscrit5THT5PÎT,   âryag'antu (sing.);BoûS<o(   « maîtres du sol   »,   perse bâdiyâ

  3;M.âyot   «Mages», perse Magus   (sing.)   Magava

(piur.).

Les inscriptions   des   Achéménides   distinguent   les

1 On   pourrait   penser    au   perse   buzâ,   sansc.   llsf   bhûg'a,   yrryevris ;mais il  est probable   qu'Hérodote   aurait transcrit cette   dernière for-mation   par   ~&ov{ai.

2  Je na'i   pas   besoin   de   rappeler que   nous   exprimons   le son tch par   c,   et   celui de dj   par   </'.1 Selon   nous,   de  Su «tenir»,   perse   di.

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 —    172   — 

Mèdes   ariens qui   soutiennent la   cause des   Perses,des Mèdes   nomades dont les   sympathies   sont ac-

quises   aux ennemis du  joug   des Mazdéens. Cettedistinction est   demeurée   cachée  jusqu'à   ce   que   les

traductions   médo-scythique   et   assyrienne   du texte

de Bisoutoun   m'aient éclairé   sur cette   matière. La

dernière version   parle   des Mèdes rebelles   comme des

Mèdes   nia   |x   xbo   «qui   n'ont   pas   de maisons»   (tra-duction assyrienne   de   Bisoutoun,   1. 43),   et la tra-

ductionscythique

  les détermine  par 

  Madabi  appaUhummannu   « les Mèdes   des  plaines   ».

C'est   dans l'intérêt   de ces  populations   touraniennes

qu'ont   été rédigées   les   inscriptions   de la seconde   es-

 pèce   des Achéménides.

Revenons   à   notre   sujet.Parmi les différentes   expressions   expliquées   par 

ET ïï   I   <^**~ mâtuv   « pays   »,   se trouve   en   dehors de

<[>-   SI> f&   KI, M[ff    UN, ^^   MUR    et   VUR,

È^T   MA,   ainsi   que   les mots   È^T   E^TT   mada   et ffi=\

fcj^f   1

^5^   kintik    1.   Ces   derniers termes   nous

font connaître   la raison  pour    laquelle   les signes   syl-

labiques   de   ki et de ma   indiquent également   la notion

de   terre. Le caractère   Id sert souvent   à traduire   le

 perse   bumi,   ou   seul,   ou avec le   complément   pho-

nétique   ti;   il   exprime,   comme   les autres   mono-

1 C'est   par   ce mot   casdo-scythique   que   nous   expliquons   Tapyrraos,nom du   premier    homme,   selon les   Scythes. (Hér.   IV,   5.)   Nous yvoyons   un mot   composé   du dialecte   scythique   de la mer Noire,   et

correspondant   au   casdo-scythique   Tur-kintikna «fils de la terre».

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 —    173   — 

grammes   cités   ci-dessus,   les mots assyriens   ips?,   "IE/X ,nD,nsnx.

On   pourrait   peut-être   conclure de la similitudedes   sons de mât et de   mada,   que   ce dernier terme

ne   fut qu'une   altération du   premier    mot,   sûrement

assyrien.   Il n'en est   rien;   et la démonstration du fait

que   mada   est   considéré   par    les Sémites comme un

groupe   non   phonétique   et   parfaitement étranger réside   dans la circonstance   qu'on   le répète   et qu'onécrit   mada   mada,   pour    dire «les  pays».   Jamais   on

ne   met   deux fois le singulier    en lettres  phonétiques pour exprimer    le  pluriel,   ce   qui   serait   absurde;   mais

on écrit alors   le mot tout   entier,   fléchi   comme   il   doitl'être. Si l 'on   épèle   le  pluriel   de   mat,   on écrit   matât,et non   pas   comme on le lit dans le  passage   suivant

(Inscription   de   Londres,   col.   II,   1. i 3   ) :

ET ET< ET ET<T- $15£ ïï   —T-

Matât. ra   -   ga   a   -   ti.Terras   .   amplas.npm   nnDv

Le mot aibi   rappelle   exactement l'hébreu a'X   « en-

nemi». Ainsi on   lit dans   l'inscription   souvent répé-tée de Sardanapale   III,   1.   9   :

-y   -oyra~

ET- ^A- ÏÏ ÏÏ zz i-Ma   -   ka ab   -   bi is.   irsit. ai   -   bi -   su.

Debellans   tcrram   inîmicorumsuorum,

m   ïï £TT-   -V   V-   >V H-da   a   -   is. kul   -   lat. nakiri.

conculcans   districtum   rebellium.•lias   nba   e?"n IE^X nsnx   E?aao

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 —    174   — 

Souvent   les inscriptions   de   Nabuchodonosor    finis-sent  par    le   mot   xaiE?;   ce texte y ajoute   une   invo-

cation  particulière, qui rappelle   la  prière   des  juifsusitée aux grandes   fêtes du   commencement   de l'an-née   religieuse:   isanai unaï D^n iDDa «consigne-nouset inscris-nous dans le livre   de la vie ».

Une tablette de   Sardanapale   V fait mention   du

 poupe   a   «ïfli   ^y.y   ^   Eg   is. u.   m.

S'I.   UM.   On y   lit :

ET IÈ T>£. J=T   Jtt   fëïïT]IS. SUK. LUM.   Sa   -   lum.   [dippi]

Colurana   [ tabula:].XST   DbE?

IS. LI.   nu. SI.   UM.   cSu   u.Idem.

ET -T- len-   -T-   HT   ^TTTIS   BAR.   KIN.   Mas   _   ia   .   rn.

Scriptura.

La   légende   commence   un côté de la   tablette,   et

il manque   en haut   une lettre   que   nous avons   cru pouvoir    suppléer.   Dans   le mot   abE?,   nous   voyons   le

mot   arabe   té,   qui,   en assyrien   et   en   hébreu,   doit

se   transformer    en   rabE?,   tandis   que   les dialectes   ara-

méens lui substitueront   un mot abn. Ce   mot   veut

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 —    175   — 

dire   « faire une   entaille,   un   cran,   fendre   »,   et il semble

même   n'être   pas étranger    à l'hébreu   abn   « sillon ».

 Nous   le traduisons   par    « page,   colonne d'une table   »,et nous n'avons   pas   besoin de   rappeler    que   toutes les

inscriptions babyloniennes   plus développées   sonttracées   par    colonnes.   Et si l'on nous demande com-

ment   du   verbe   « fendre   »   dérivera   la notion de co-

lonne   d'écriture,   nous   répondrons que,   même en

allemand,   on n'a   qu'un   mot   pour exprimer    cette

idée   ;   c'est   le mot spalte   « fente   »,   de spalten   « fendre ».

Le signe   syllabique   Hm,t=yyy   à   Ninive, fc^r~yà Babylone,   a la signification   de   « table   » ;   on   l'expli-

que par    dipû.   Il est   remarquable que   le même sonse   trouve   comme expression   de l'écriture  jusque   dansl'extrême   Orient,   dans le   tartare-mantchou;   en sans-

crit,   en   perse   ,   en   hébreu,   on rencontre des formestrès-ressemblantes  pour    déterminer cette notion.

 Nous   passons   à la  phrase   suivante,   sans   nous   ar-rêter  davantage   au mot dippu,   dipû, que   nous avons

déjà   cité   plusieurs   fois;   seulement nous faisons

observer    que   le signe   fcrf    j   a   reçu,   à   cause de son

explication   idéographique,   également   le son sylla- bique   de   tip.

Le   terme klnuv   XS"0 signifie   « éternel   »,   ainsi que

nous   l'avons   déjà   établi;   nous aimerions à y   \roir unvocatif s'adressant à   Nebo,   si   nous ne   préférions   pasle   prendre   comme une épithète   de   table. C'est   aussià   ce   dernier mot   que   nous rapportons   mukin   jaD,   par-

ticipe   de l'aphel   de   fia,   et identique, pour    la   forme et

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 —    176   — 

la signification,   à   l'hébreu   paD   « établissant,   fixant».La  proposition   entière est :   nsnxi   iDtf    nis?ba   jao.

Parmi les mots   nouveaux de notre   phrase,   nousremarquons   bulut,   que   nous faisons venir d'une ra-

cine   i?ba,   alliée à   l'arabe,   si   souvent   usité,   £)o   «ar-

river,   parvenir».   De   là   vient ^>   « le   but,   le   sort»,

qui   se   trouve   dans la  phrase   musulmane ^   ^Mi y>\,qui   signifie   « c'est ainsi   que   Dieu a décidé».   (Littér.« le décret   de   Dieu,   c'est   le   sort   ».)   Nous transcrivons

donc   bulutXW^l,   et   nous le traduisons  par    « sort ».Cette   interprétation   nous a   paru   la   plus simple   et

la  plus   conforme   à   la   phrase,   et nous   avons aban-

donné   pour    elle d'autres rapprochements   moins na-turels.

La   prière   suivante est transcrite   par    nous : 'un

w   xabX'   Le mot   Sa: *~^fTj,   i-ni,   paraît   venir de

la racine   xsn,   l'arabe   Ui£> « accorder,   bénir    »,   dansla seconde forme   (LAÀ£>)   «féliciter»;   c'est d'elle   quevient aussi la formule   que   les Arabe s'adressent   aprèsun   repas quelconque,   CvÀâ « bien   vous fasse ».

De même que   "on est   l'impératif    de   xsn,   itûE; est

la même forme   de   "itûE?. La vocalisation de   l'impéra-tif  assyrien dépend   de celle de l'aoriste.   Si ce temps   se

forme en   bs?D1, l'impératif    sera   bs?D; si,   au   contraire,   ce-lui-là est   bs?s>,   celui-ci se formera en   bs?s,   et si le   pre-mier est   bs?D^,   la forme dérivée   sera   bs?s.   L'arabe   nous

donne les   mêmes règles   pour    la formation   de   l'im-

 pératif.   Ainsi on dit en   assyrien   :

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 —    177   — 

"înD   de   inD'   1

Un   de   îjn"»

1SD   de   -IJDÏ-lEE?   de   "icaiy''

Les verbes défectifs   de la langue   de Ninive for-

ment   à cette règle   des   exceptions   sur  lesquelles   nousreviendrons   1.

La seule chose   qui   reste encore   à expliquer    dansce  passage   est la locution   alakku   yumiya,   IOV   xabn.

Le   premier    mot vient   de la racine   "jbn,   qui,   en   as-syrien, exprime   l'idée   d'aller,   tout   comme   en hébreu.

C'est elle   qui,   dans les   inscriptions   des   Achéménides,traduit les verbes   i,   siyu,   gam   « aller ». Nous  pouvonsciter les formes suivantes   :

Kal "^bx   (rarement   "^bx)   «j'allai».

"Tjb'' (rarement   ijb' 1) «il   alla»;   perse,   asiya-va,

  parâgmatâ.lab" 1 «ils allèrent»,

"nbn   «va»   (impératif); perse,   paridiy.Xa^n   «allez»   (impératif    au   pluriel   du fémi-

nin);   perse,   parâitâ. Nabn   «la marche»,

^bn   «allant».

Iphteal.   . . "ijbn1   « il marcha ».

Iphtaal.   .. "^bnx «je   marchai».

"ijbn'1 «il   marcha».

labn"   1  pour    labn   1   « ils marchèrent   ».

1 Nous en  verrons une tout à l'heure   dans le verbe   no,   "ibil-J. As. Extrait   n°  3.   (1857.)   12

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 —    178   — 

 Nomina.   . .   nabn   «le   rite»;   hébreu   nabn.

nabn   «lecours».

ilbriD   «la   marche,   l'escalier».

Le mot alakka   xabn   est un infinitif avec la der-%- -nière radicale   redoublée,   de   la   forme bs?s ; nous con-

naissons égalementles   formes de   bs?D et   bs?D.Les mots

ina et lia   appartiennent   à ces classes de dérivés.

Le mot alakku est écrit JV   Ë^TTT  5§iT   a-lak-ku;

ÈTyy   a   les valeurs   syllabiques   de   rit, sit,   mis et   lak;car il  permute   avec   la   ak dans   beaucoup   de   termes,surtout dans ceux   qui   viennent de la racine   ibn, par 

exemple   :

ïï^-TETH^ïï^H^a   -   la ak    -   ti a lak    -   ti.

Le syllabaire   K,   i i o  (Collection   photographique,18)   donne les valeurs   suivantes   :

H-~T^   .   Élu   y^-^mti   -   ti mi -   nu   -   tu

y   ^.   tjn   ÊE^^E:it   -   kuak 

annulus,signum,xpis?

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 —    179   — 

T-ETHH-   ^n   Eïï^ET-T^la   ak kir    -   ba an   -   nu.

donum

xsaip

P'   -   U m  pi   -   sa an.   -   nuX3DD

sa an   -   gu   sa an   -   gu   uvïeemgerens,USE?

Et comme si   l'auteur    de   la tablette   avait oublié

encore quelques   valeurs,   le même document   revientsur   le   signe   à un   autre   endroit :

T<£ET   m.   &A1 Êid   -   lu

 justus. J<bl5?

*'   -   "   'P   ri U   -   tav.descensio   fr^nTl

La   dernière   phrase   sutur littûti xnimb   llûE> «ins-cris   la   fécondité   (dans   ton   livre)   »,   ne   présente plusde   difficulté.

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 —    180   — 

XII.

Ma   -   ha ar. Marduk.   éar.Imitare,   Merodacbe,   rex

H3 Ç   53- ^   El-   ^   ^TT   0#sa   -   mi i.   au,   ir    -   si it.

coeli et   terne,

ÏÏ s ÏÏ   ::ET:T ^   aa-   E^ M ::a -   bi. a   -   li   -   di   -   ka.   î ib   -   si- patrem genitoremtuum,   opéra

::m   ^   ÏÏ- M ^TT HM -TU-tu u   -   a. su um   - gi   -   ri.

mea   fortuna,

4^  5^ï=T-   E3T   t=CT   E=^   ^   ïï   •

rap   -   pid.   du um   -   ku u   -   a.fulci   potestalemmeam.

T —T   ^T   S «^T BT EBT -TU ^-X   2Va -   bi   -   uv. ku   -   dur   -   ri .   usur.

 Nabucnodonosor,

EL   ^-   ÏÏ ES:   ^-T   -y-   ::E^:T HTlu. sarru. za -   ni   -   na an.   ïi   is   -

verum   rex   instaurator,   ha-

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 —    181   — 

É=ET4=^

  33>- ^   ^T-   ^T-   EÈE

sa   -   ki in. i   -   na.   pi   i bitet   in   o-

E±n-ka.

retuo.

C'est le dernier   paragraphe   de l'inscription,   eten

quelque  sorte

l'épilogue.  Il ne

 présente pas  de

grandes   difficultés  philologiques;   mais   il   contient bien quelques points   obscurs   pour    le   déchiffrement.

Mérodach est supplié par   le roi d'imiter le  pèrequi   l'a engendré.   On est en droit de   conclure,   de   ce

 passage   et   d'autres,   que   Mérodach,   le dieu adorésurtout  par    les Babyloniens,   était réputé   fils de   Nebo.

 Nous   avons  plusieurs   filiations divines   ; Ao   est nommé

filsd'4rui (Oannes), Ninip   est désigné   comme fils   deBel,   qui   est connu sous le nom de  père   des dieuxen général.   Dans les termes de   l'inscription,   Méro-dach   semble donc être le fils de   Nebo.

Ce dieu   est encore nommé roi du ciel et de laterre. Nous   ne connaissons aucun   autre   passage   où ilsoit qualifié   ainsi.   La gloire   de la suprématie   célesteest

toujours  attribuée à la divinité

qu'on  exalte

  plusque   les   autres   ;   ainsi   Nabonid,   dans les barils de Mer-

gheyer,   nomme Sin (Lunus)   : «maître des   dieux,   roides   dieux du   ciel et   de   la   terre,   (roi)   des dieux desdieux   ». On voit quel   contre-sens   peut   naître de la dé-férence   excessive même envers un dieu.

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 —    182   — 

En   abordant   l'explication   du   paragraphe,   nous

devons faire   remarquer    que   mahar se  présente   ici

avec   une acception   très-rare. Le verbe   "inD n'a or-dinairement que   les   significations   de «prendre,   me-

surer,   compter,   augmenter    ». Ensuite nous connais-

sons les mots "nn»   « antérieur    »,   et   nnnta   « beaucoup   ».

Dans   cette  proposition   on demande   à   Mérodach   de

mesurer son   père,   c'est-à-dire   d'avoir  égard   à   lui,et de faire comme lui. Nous   rendons la   phrase   par « imite ton

 père  »,   et nous

  rappelons  au lecteur 

que"inD a  des rapports   d'étymologie, pour    cette   acceptiondu   moins,   avec   la   racine   "inx «être   derrière,   être

après,   suivre   » ;   en   hébreu,   InD   signifie   « demain   »,c'est-à-dire ce qui   suit aujourd'hui.

 Nous n'avons   pas   à  parler    de la forme de l'impé-ratif    "ino,   ni à insister sur le mot   abi   alidika   xax

ïpbx   «le  père qui   t'a engendré   ». La racine   ibx   ne nous

est   plus   inconnue,   nous   en connaissons les dérivéssuivants   : "îbx   « père   »,   mbx   « mère   »,   status   empha-ft'cas   xmbx,   xmbn   «naissance»,   mmb   « fécondité   ».

 Nous   lisons dans   l'Inscription   de Londres   (col.   VII,

1.   i 2  ) que   Nabuchodonosor nomme le roi   Nabopal-loessar "nbx   ^ax   « mon   père qui   m'a   engendré   » ;   ra-

rement on lit   le   mot ax   sans qu'il   soitsuividu   mot 133

creator. Ainsi   nous voyons   :

1!isa X3X   «lepère   qui   m'a   engendré».WSa   XtDX «la mère   qui   m'a enfanté   ».

Les mots   iipsitâa   et damkûa ''WE'as? et   ,!ipD"i   sont

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 —    183   — 

des   formes   de suffixes   de la  première personne,   telles

que   nous en avons   déjà   vu dans gatûa.   Ce   que   j'ai

dit   à cette occasion   me dispense   de revenir sur     cesujet.

Sumgiri   XISDE?",est l'impératif    du   shaphei   de isofor-tanare,   que   nous connaissons déjà,   avec   le   N   parago-gique.   La forme   sumgir    serait  plus   exacte   ; car    celle de

sumgiri   est   spécialement   réservée au féminin de l'im-

 pératif.   Le masculin de ce mode est   souvent   prolongéen assyrien   comme en hébreu   ;   mais cette terminai-

son   paragogique   se forme généralement   en a. Cepen-dant,   n'oublions  pas   que,   dans l'antique langage   de la

Bible,   nous voyons   souvent un i ajouté   au   mot,   là

où l'usage,   moderne   l'aurait,   sans   doute,   proscrit.

Ruppid   est l'impératif    au  paël   de "12")et   "m   « étayer,soutenir ». Ce mot est une fois ainsi écrit   :

rub   -   bi id.

Dans   l'autre   exemplaire,   on   trouve,   au   lieu des

signes   bi   id,un   seul   signe qui rappelle   assez la forme

d'un   ka,   mais qui   pourrait   être également   le signe

exprimant   forteresse   fciyAy—T.   Nous savons   que   le

même   caractère,   dont la   forme   assyrienne   est  jjTMf    >est expliqué   par    les syllabaires   comme   signifiant   la

syllabe   bat. Ce son ayant   son   représentant   en   >—«,la véritable   prononciation   du   signe   mentionné   semble

être   but,   le seul   homosymphone   de bat   qui   n'ait   pas   en-

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 —    184   — 

core   d'expression.   Icile signe, quoi qu'il   en   soit,   rendsûrement bit ou   plutôt   pit;   car nous savons avec quelle

singulière   facilité   permutent   en assyrien   le a   et   les au milieu   des radicaux.   Puisque   bit est certaine-

ment   interprété par    le signe   ^   „ y,   nous   pourrons,avec   une grande   vraisemblance,   attribuer    au   carac-

tère de notre   passage   la   valeur    de   pit,   qu'il   aura indé-

 pendamment   de celle de but.Un fait   nouveau,   mais   très-certain,   c'est la va-

leur secondaire   de   rup que   nous   donnons au signe   de

./£=X   ki.   Nous   avons d'abord lu kibit ou   kibid,   en   le

rapprochant   de l'hébreu "73a « honneur    ».  Mais   le   sens

et la difficulté grammaticale   ne   nous  permettaient pas   de nous   en   tenir    là;   de nombreux   passages   nous

ont   bien  prouvé que   le caractère /£=Y.   devait encore

avoir    une autre signification.   Puisque   la forme était

nécessairement un   impératif,   le   premier signe VEzV

ne  pouvait représenter que Xup,   si elle était un  paël,et   suY,   si elle était un   shaphei.   Après   avoir    éliminé

toutes les   syllabes   dont nous connaissons déj   à la repré-sentation   dans le syllabaire   anarien,   il   fallait exami-ner celles dont   l'équivalent   nous est encore inconnu.

Aucun des   sons   non   représentés   n'était si   probable

que   rup;   car   en   substituant   ce   son rup   au ki que   nousadmettions  jusqu'alors   dans  plusieurs   mots,   nous ob-

tenions un mot connu et bien   placé   dans le contexte.

Ainsi /£=\  —^* « fois   », lu   rub-bi,   nous donne un   mot

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 —    185   — 

X33T,   parfaitement   sémitique   dans cette acception.

Ensuite   la valeur de  rup,

  attribuée   à/£=\,

  nous

fait   tout de   suite comprendre   le   titre   que prend   Da-

rius dans   l'inscription   de   Bisoutoun,   et   qui   est tou-

 jours   ainsi   conçu,   pour    traduire   le  perse   : Thâtiy

Dârayavus khsâyathiya   :

TEH-ÏÏJ   £3? :H+   ^- ^  ÏÏMW-

Da   -   ri   ya   vus. sarru. rub   -   a av.Darius rex dominus

£= >-&-++ >—«•i   -   gab   -   hi.

dicit.

•ispi   xnan X^D tfvm

Le   terme de   l'inscription   de Bisoutoun est   répétésur   beaucoup   de   documents de   Nabuchodonosor,dans une  phrase qui   se trouve immédiatement   aprèsles   mots   « Nabuchodonosor,   roi de   Babylone   » :

SI   H   ïï   ^A-   ^H   ïï   TO-EH-Ru   ba a   av.   na a dav.

Dominus   augustus.

•XinS XH3T

On   lit aussi   dans un  passage   parallèle   à   nimb   ")t2E?

dans   une inscription,   relativement   aux murs de Ba-

 bylone   :

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 —    186   — 

4=>   ^#4   ::n:r EM ::m   :>•

rab  -

  bil. U it  -

  tu   tiv.Auge   fecunditatem.

•nwib bai

Revenons au mot ruppid. Nous   le   transcrivons   13"),   ce   qui   est un impératif 

du  paël   ;  nous   comparons   l'hébreu "isi dans la même

forme,  et l'arabe

  <tej   (Ovs»)j), ayant  le sens de   « sou-

tenir,   appuyer».Le sens de   la  phrase   est donc   :

«Imite,   ô   Mérodach,   roi   du ciel et   de la   terre,le  père qui   t'a   engendré,   bénis mes   oeuvres,   soutiens

ma  puissance».La signature   manque   dans   la  plupart   des   inscrip-

tions;   elle se trouve ici. Le sens en est :

« Que   Nabuchodonosor,   lui qui   est le roi restaura-teur,   demeure devant ta face.   »

Il nous reste à dire un mot de la   particule   souvent

employée   lu   ou   lu. Elle n'a  pas   le sens   de   l'hébreu

ib   « si   »,   quoiqu'elle parte   de la même idée fonda-

mentale   ;   elle insiste   plutôt simplement   sur la vérité

de la notion   énoncée,   comme   le   français   certes,   bien.

Sans   être

explicite,

  elle a un sens bien   défini,   et   con-

tribue   à la   vivacité   du   discours;   aussi la voyons-nousen fréquent usage   dans les imprécations,   les  prières,et les   phrases qu'on allègue pour    appuyer    ce   qu'ona   dit,   ou   ce qu'on   va   dire.

C'est avec   cette fine nuance que   la  particule   lu   est

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 —    187   — 

employée   ici : Nabuchodonosor se   prévaut   de son

titre   de reconstructeur    des temples   en   ruines,   pour 

obtenir    des dieux   l'accomplissement   de ses voeux.Le   roi   se qualifie   de |jr ^   „, ^_/"~y *—y,   et   ce

terme  peut   être  prononcé   zaninan,   ou zanina   ïlu,soit que   l'on envisage   le signe   *+—y comme sylla-

 bique,   ou comme   représentant   l'idée de dieu. Jeme décide  pour    la  première   alternative   ;  non  pas quela   notion   de instaurare deum ne   soit   pas très-babylo-nienne

  , mais

  parce   que  nous

  aurions,   pour exprimer cette dernière   idée,   ou le  pluriel   les   dieux,   ou za-ninaka   « qui   t'a reconstruit   »,   comme dans le  passagecité  plus   haut.

La   forme zaninan   est quelque   peu   insolite,   puisquenous devrions   plutôt   attendre zannan   )Sî,   à   l'état

construit   ttpi],   zannannu,   d'après   la forme assyrienne)bs?D;   état emphatique,   XSbs?D. Cette dérivation   cor-

respond   exactement à l'arabe   y^*»,   et l'assyrien   etl'arabe se   rencontrent même dans son applicationsur la   même   racine;   ainsi,   l'arabe   yt«x*»(o répond   à

l'assyrien   pD2,   Sandan,   l'Hercule de Ninive.

Quoi   qu'il   en   soit,   zaninan   est un substantif  adjec-tif,   ayant l'acception   de   restaurateur.

La   dernière   phrase   est lissakin   ina  pïka   ïpB JX pE?b« fiât   in ore   tuo ».   Lissakin   est   le  précatif    du niphalde   }aE? « faire   » : donc le  passif signifie   « être   fait,   exis-

ter,   demeurer».   Cette dernière   acception   rapprochenotre   mot de la signification   hébraïque,   car nousavons   dans la langue   de la Bible un   exemple   de l'em-

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 —    188   — 

 ploi   au   passif    de   ce   verbe   qui   ordinairement y est em-

 ployé   comme   intransitif;   nous   voulons   parler    de la

forme   paE?,   qui   veut dire   «habitant».Le même   mot   se trouve dans une   formule   d'in-

vocation   ,   c'est-à-dire :

;jn3E? pE/b   (adressée   aux   dieux)   qu'il   soit fait à l'aide

de toi."•anattf   pE?"b   (adressée   aux   déesses)   id.

Quelquefois   on   voit aussi lissakna xsattfb   avec   le   x paragogique,   ce qui peut   être encore la forme   fé-minine au   pluriel.

Quant   au   dernier    mot de   notre   texte,   ina  plka,c'est,   à   la   lettre,   le mot hébreu   ns,   ^D «  bouche,front ». Ina  plka   « devant   toi,   devant ta face   »,   et c'est

 par    cette   dernière invocation   que   finit le   document

que   nous venons d'analyser.

 Nous avons   laissé,   sans l'expliquer,   un groupe   quise   trouve   tout   au commencement de   l'inscription,dans la   phrase   :   « Qui   instructioni (?)   dei   maximi

 praebet   aures suas». Ce   groupe,   rendu   avec   le  pointd'interrogation par    instructioni,   est   fcJ?-T

  * Vf  y

*~*y~~y Tf   >-Ë=Y,   ainsi que   nous avons   pu   le vérifier dans un   récent voyage   à   Londres. Nous   ne faisonsici que rapporter    la   correction du texte   qui,   sur lesdeux   barils,   offre des difficultés de lecture maté-

rielle;   et nous ne   pouvons pas   en donner une   expli-

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 —    189   — 

cation   certaine. Si ce groupe   n'est  pas   un complexede   signes idéographiques,   nous   aimerions   à  proposer 

la  prononciation   xbna   ncbx  1

«instruction   de la   puis-sance   »,   et à rapprocher    le  premier    mot de la racine

*]bx « instruire   » ,   tandis   que   le   second se rattacheraità la   raciae araméenne   bna   « pouvoir    ». Il n'y   a dans

cette   transcription proposée   de certain que   le sens

qui   est bien celui de   « enseignement   » ; car l'ensemble

de   syllabes   AL.   KA.   KA.   A. LA.   peut   très-bien   être

le   représentant   d'un   seul   terme assyrien   dont nous

ignorons   encore   la  prononciation.   Je ne serais  paséloigné d'y   voir    le   mot   xns?DE?'n   « instruction   »,   de

1>DE>«entendre»,   et   cela   est   d'autant   plus possible,qu'on   a  pu   le mettre   précisément   à   cause   de l'expres-sion   }E?SÎX« ses oreilles   »i On   peut alléguer    en faveur 

de cette interprétation   que   le grand   dieu de la  phrasesemble   être le dieu Nebo. Cette divinité est ailleurs

nommée  2

xns?DE>n nbx   « le   dieu   de   l'instruction   »,   etelle enseigne   la  justice   aux   monarques.

Après   avoir soumis à notre examen le détail de ce

texte assyrien,   nous en offrons maintenant au lecteur la transcription   en   caractères   hébraïques,   et   l'ins-

cription,   revêtue d'une forme sémitique,   pourra

 prendre   place   parmi  les documents émanés de la

 branche sémite du genre   humain.

1 Voyez ce que   nous venons   de  dire   sur la   manière   d'exprimer la syllabe pit.2 Voyez p.   i/|6.

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190

TRANSCRIPTION, EN CARACTERESHEBRAÏQUES,DUTEXTEDE L'INSCRIPTIONDE BORSIPPA.

xaE^i-nD   13b p   lins? xs-'a xin taan   obaa   ID -isxTiaias

xtfp   anrn   nbx   xns?pE?n   }XE?«xpTps?KS?E?"DO3SDIS   «XT^

tnE?"Txbsn   • xrnsi xDin ?SÏ   • X3-IDD xb xasaE?"  • IE/SÏX

E>sa   wi   xbs?a   -a-n» 'aN^ : «JN   • ^baa   no   njJxbsiasE?"

tonn nsnxi   ipE> n#p   ip_s   ns   •"'S'inp;   E>_3J?mnssî'   1rasai

Ss?a   ri3E?" «ninxi IDE?"Sain   nonn nnp   nDiEJi   xmeh

tthbtf    NÎ"IDS Noenn   wnhvz   Nmi   Nia-nrs   •Tno vibx

xsax   inaDS xsnn xsoa ?x i E?SJ?XE?E/xxE?"2xm2 : pnE?x

mai   • nsnx îîan-nia   : IE?-IDE> bbaE?x   NÎSIX   NSpsD   Nni?- V _    ...'..   .   : •  •   :  -   \   T v T - : \   T-

: ^E?E*XI Nîbs?x   xnbs?   XIDS   nsx ?x   • 1 bbaE?x   E?DS?Xibaa

nno snDE? -Nisoia mavninx s?aE? inpn_ni3   otfoxss

nbx   XE*E>X-Ixbs?i xb   •  Ï nar    nos?   xsonxi   UE?"O E?"DVI: \   TT   -   T%-.   T   •-\   • - -   T- : . . -   y,; •

IBS1*sns?-)i   XSΠ1 nba   IDS?20 lE^nE? xb   • 1 ions   1'nwn   mi

•^DE^IxEJiDp   insab   • i   ipnpi   NîEfinabnn   nsx   • ssEJnsab

xb XEnE?x   • xab isanEfi   "^p   ni   xbs?axE>E?"as?]x:E?sbn

insab   • "ISDDV   JX • xpbtf    nix   jx   : XEfspxn   iasx xb   1 s?sx1 Le   1 rend le m du texte  qui   se trouve à la fin d'une   phrase

 pour indiquer qu'elle   se joint   à celle   qui  va suivre.2 Quelques inscriptions   nomment la tour  XS13 ni3i   «la maison

éternelle ».

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 —    191   — 

HJ?E>XxE>mps?D   o "iE>ax nnas? xE^nabnn   nsxi   XE?IDP

îbvi   NÎE>E?3S? jx   :   pE>x   sxE>nnas?   nna   |x   iptf np©   i

•  i IE>IS3XE>E*XX• xnsi   ni3J?b   sjoa   • D&X xnp   NJE?E»XI

 jsîbaD • xsia   Niban   las :ME?'E»X'I Nîbi-x   • mbx caiiE?" xca

. Tobss   Ehn   xnppi   jx   ^m^s?  • p-ip uy_   • xpbnE?" • XTS

npDE?"• is?bs nsb xoa   p   mmb   s?aE?   pm   im smba

TISTnbE?"ÎX :  î^aiE?"   NjnaiXE?" ?x   • iaix   nmx   xiEJa   • i-ias

:mmb  IBE?   • w i^abn   xsi-vnsnxi IDE* nwba

  po  stsia

' snspE?"   ^mE/as?  • ïpbx   iax   nsnxi   IÇE? ID   \-np inp

: :ps ;x   p#b   îaaT_ X'ID isxiians :   iippi   IST

TRADUCTION.

 Nabuchodonosor,   roi   de Babylone,   serviteur del'Être   éternel,   témoin de l'immuable affection de

Mérodach,   le   puissant empereur qui   exalte   Nebo,le   sauveur,   le sage qui   prête   son   oreille   aux injonc-tions du dieu   suprême;   le   vicaire des dieux   qui   n'a-

 buse  pas   de son   pouvoir,   le reconstructeur    de la

Pyramide   et   de la   Tour,   fils aîné   de  Nabopallassar,roi   de Babylone,   moi.

 Nous   disons :  « Mérodach,   le grand seigneur,   m'a

lui-même   engendré;   il   m'a enjoint   de reconstruireses   sanctuaires.   Nebo,   qui   surveille   les   légions   duciel   et de la   terre,   a chargé   ma main du sceptre   dela  justice.

« La Pyramide   est le temple   du ciel   et   de   la   terre,

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 —    192   — 

la   demeure   du   maître des   dieux,   Mérodach;   j'ai   faitrecouvrir en   or    pur    le sanctuaire où repose   sa sou-veraineté.   ,

«La   Tour,   la   maison   éternelle,   je   l'ai   refondéeet   rebâtie;   en argent,   en   or,   en autres   métaux,   en

 pierre,   en   briques   vernissées,   en lentisque   et en

cèdre,   j'en   ai   achevé la magnificence.« Le  premier    édifice,   qui   est le   temple   des bases

de la   terre,   et auquel   se rattache le  plus   ancien   sou-venir de Babylone, je   l'ai   refait et   achevé;   en bri-

ques   et en   cuivre,   j'en   ai   élevé le   faîte. » Nous   disons  pour    l'autre,   qui   est   cet édifice-ci :

« Le   temple   des   sept   lumières de la   terre,   et auquel   serattache le  plus   ancien   souvenir de Borsippa,   fut bâti

 par    un roi antique   (on   compte   de là quarante-deuxvies humaines),   mais il n'en   éleva   pas   le faîte. Leshommes l'avaient abandonné depuis   les   jours   du

déluge,   en désordre   proférant   leurs   paroles.   Le trem-

 blement de   terre   et le   tonnerre   avaient ébranlé   la

 brique   crue,   avaient   fendu la  brique   cuite des revê-

tements;   la   brique   crue des massifs s'était   ébouléeen formant   des   collines. Le   grand   dieu Mérodach   a

engagé   mon coeur    à   le   rebâtir;   je   n'en ai  pas   changé

l'emplacement,   je   n'en ai  pas   attaqué   les fondations.

Dans le mois   du   salut,   au   jour    heureux,   j'ai percé

 par    des arcades   la  brique   crue des massifs et   la brique   cuite des revêtements.   J'ai inscrit   la   gloirede   mon nom   dans les frises des   arcades.

« J'ai mis la main à reconstruire la   Tour,   et   à en

élever    le faîte   : comme   jadis   elle dut   être,   ainsi   je

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 —    193   — 

l'ai refondée   et   rebâtie;   comme elle dut être dans

les   temps éloignés,   ainsi  j'en   ai élevé le sommet.

«Nebo,   qui t'engendres   toi-même,   intelligencesuprême,   dominateur    qui   exaltes   Mérodach,   soisentièrement   propice   à mes oeuvres  pour    ma gloire.Accorde-moi,   pour    toujours,   la   perpétuation   de ma

race dans   les temps éloignés,   une   fécondité   septuple,la   solidité   du   trône,   la victoire de l'épée,   la  pacifica-tion des   rebelles,   la conquête   des  pays   ennemis ! Dans

les colonnes de   ta table   éternelle,   qui   fixe les   sorts

du ciel et de la   terre,   consigne   le cours   fortuné demes  jours,   inscris-y   la   fécondité!

«Imite,   ô   Mérodach,   roi   du   ciel et de la   terre,   le

 père qui   t'a   engendré,   bénis mes   oeuvres, soutiensma   domination   !

«Que   Nabuchodonosor,   le   roi qui   relève les

ruines,   demeure   devant ta face   ! »

 Nous   faisons   suivre   la   liste,   rangée par    ordre al-

 phabétique   , des mots   que   contient notre texte. Nousavons dû exclure   tous   ceux qui   ne sont   pas   immé-

diatement nécessaires   à l'explication   de l'inscription, parce   que   le   principe   contraire nous aurait engagétrop   loin.

13X «père».

 pX,   stat.   emphat.   NiS3X ,« pierre   ».

J.  As. Extrait n° 3.  (1857.)

"MX, arabejsa.)   «briquecuite ».

?TX« oreille   ».

i3

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3iX   «ennemi»,

ibx,   béb.   lb\   ar. A—!j

« engendrer    ».ibN   «père», genitor.n^mb   «fécondité»,

nbx   «dieu»,

ibx   «celui-là».

n^bx «ceux-là.

spX   «instruire ». nsbx   (?)

«instruction ».nbx   ou   nE?X «de,àparlir 

de,   depuis».

|DX   « fonder,   être   sûr,croire».

JDXn ou  JQn « pierre

angulaire   ».

)X « à,   vers ».|X   «dans,   de».

13SX «je  ».

n*)X héb.   mi   «mois».

"pX   «être   long».XnaiXEJ   «éternité».

"pE?   (quod vide).

 pX,   héb.   pX   « une   espèced'arbre,   pin, cyprès   ».

nS")X   «terre».

3E?X, héb.   aE?i «être assis   ».

naE* «demeure».

S?E?X,héb.   î?E?i«êlrelarge».

S?E?;lD,aph.h.2?iE?iiD

«sauveur».E?E?X fonder».

Paël. EJE/XX «je   fon-

dis».

nx   «tu».r  -33   « porte   ».

l^aS   « porte   d'Ao,   Baby-

lone».ns3   « maison   ».

îûb3   «souche,   race».

i?ba,   arab. xX> « atteindre,arriver ».

nwba   «sort».

>1S3 «faire,   créer».

Kal.   ijax   «je   bâtis ».XBD")3 « tour des   langues,

Borsippa   ».

lill   «époque».nDT   «incliner»   (ar.   4*).

Shap.   nD1E?"X«faire

incliner   ».

 pDT   «insérer,   adapter». pDI «suprématie».

XnpDT   « puissance»,

ïp   st.   emph.   XB1 « table,

inscription   ».

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 ban   «engendrer», ban   «père»,

 ban,   st. emph.   xban,d'oùb3,etbs«fils».

E?in   «entièrement».

iTn   «être».XW   «l'être»,

 ba'n   «temple».

")bn   a aller».

xabn   «le cours».

XSn,   imp.   XSn   « rendre

heureux».

Dlil,   st.   emph.   XDtn   « py-ramide   ».

lat   « se souvenir   ».

Pa.   «commémorer    ».

mat   «chose  àlaquellese rattache le sou-venir ».

JSt   I. «restaurer».

Ut   «restaurateur».

 pSJ   idem.

nSST «restauration   ».

 pt   II.« trembler    »,ar.   Jj.

]T,   st. emphat.   NSSΫ tremblement deterre   »

a^n   «plaquer,   revêtir   ».

Xnabnn   «revêtement».

ODn   «chauffer».

!2n   «lumière, étoile,

 planète   ».lûin   «sceptre».

yin,st.emph.   X2"in   «or»

(hébr.   ynn).Dli   «jour».

 NiaE^i  « empereur    »(mol   tou-

ranien)."lEM« être   juste   ». Ist.   « di-

riger   ».XmE?"i   «justice».T13  «rejeton,adolescent».

 pa   « être   ». Aph.   « placer,fixer ».

 NJS13«étant,   éternel   ».

(Comme  apposition   :

«même   ».)E?"S3,« en propre per-

sonne,   même».

Sba   «être   accompli   ».

sh. bbaE?X «j'achevai».

 ba   « parole   ».

IsîDa   «trône».

f]D3,  st.   emph.   XDD3 «ar-

gent   ».TE?3 «aller,attaquer,pren-

dre».1E?3   «rompre, percer»

(ar.   yuS   ).

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 —    196   — 

"ina   «couronner,   ceindre».

"?na   «frise».

I>îb   « non,   ne  pas

  ».

31?, st. emph.   X31?«coeur,

affection   ».

 pb   « être   blanc   ; mouler des   briques   ».

Xnsab   « brique   crue ».

nab   « être fort ».iab   « succès,   victoire   »

(labaram).îb   « vraiment   ».

*ISD « être heureux ».

Shaph.   impér.   ")SpE>«rends   heureux   ».

")SD «bonheur».

"inD   «mesurer,   compter,

imiter    ».OnD   « antérieur ».

npD   «haïr»   (ar.   cujùo).

Shaph.   npDE?   «anéan-tir   »

 NiE?D   « prêter    »,  prmbere.nD   «pays».

DXS   « dire,   énoncer ».

S»tas «annoncer».

Î3S   « le  prophète, Nebo ».

ons   « abandonner    ».SU «mouvoir    (amovere),

changer    de   place   ».

i™ p.   aor.   S?SX-13S,   ar.jJo   «non   recon-

naître   ,   être en-nemi   ».

Kal.   13S,   plur.   i13S«rebelle   ».

Paël.   ^SX   «j'atta-

quai   ».1DS   « voir ».

^S   « ce qui   se   voit,

 brillant,   pur».PlDS «tomber».

Paël.   IDSi «ils firent

tomber ».

"jDS   «fondre».inaDS   « métaux ».

")XS «protéger».SaD   « être intelligent   ».

xbaD   «intelligence1»."Dî? « passer   ».

D")3S?b« dans   le passé,

auparavant  ».

E?3S?ou   E?B2?«faire,bâtir».

E?32?, pi.   niE?3î?«   oeu-

vre ».1 voyez pourtant   la note de la  page 1/19.

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197   — 

nnas?   «arcade».

112? «attester».*nns?

 (Ipht.)

  «témoin ».

ÎÎS?«être.fort».

Shaphei,   îTE?X,   pour ÎTJ?E/X « fortifier,   re-

nouveler».

nbs? «monter».Paël,   inf.   ?bî? «faire

monter,   élever ».

 pDS?«être   profond».

XpDJ? «profond, sage».")D2?« vie humaine ».

IpS?   « être   tordu ».

xmpS?D« rampe   tour-

nant autour d'unédifice ».

 Nî"li? «brique   vernissée».JIÛD(ar.   (jjiai)   «penser»."IÎDBIphtaal,   «fendre».

iD   «bouche,   face».'

Dbs   Niphal,   DbDS   « être

 propice   ».

S?bs «glaive».

IpB   « administrer,   surveil-ler   ».

-pB   Paël,   part.   ^BD,   st.

emph.   X3")BD «in-

 juste».lis   «suprême».

Qî?2   Pa.   « proférer,   balbu-tier ».

IS'S ar.jJus   a cuivre».

 ppï «exsuder,dégoutter».

XSpSD   « un   arbre ré-

sineux,   lentisque».mï   «tour».

nap   Pa.   «parler,   dire».

3p   «voûte ».

taip   « être debout ».

Qp,   st.   emph.   MDp

«massif».

nE^p   «légion».Dp   «main».

E?X1 «tête».

13") «grand».aiai   « très-grand   ».

Î33") ar. kjj   «lier   ».103") «esclave».

2?3"),d'où   J?31X «quatre   »,XS?a")X1 «quarante».

1 Cette forme   résulte d'un  syllabaire   qui  donne en outre les  nomsdes nombres   KE?'Dn   5o, NE?7E? 3o, X1DS?20,  n"1DS? 10,   en re-gard des chiffres assyriens.

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 —    198   — 

"P")   (racine   inconnue).

 pip,   n.   p.   «Méro-

dach   ».

 pm,   héb.   pm «éloigné».11   « exhausser    ».

DIS «celui   qui   exalte».

ym   «inonder».

niai")   «déluge».12?") « tonnerre   ».

1B"1Paël.imp.

  1B1 «sou-

tenir,   étayer».E?"« qui   ».

l?3E?"«sept, septuple».OIE?   «mettre,   poser».Itaitf    «écrire».

1IÛE?"« inscription   ».

 pE?"   Kal.   « faire   ».

 Niph.   (p#b)   «de-

meurer ».

Ipht.(pnE/X)«   faire».

1)Sa£>,   st.   emph.   ÏOS3E?«vicaire   (des dieux)   »,mot touranien.

tû'jE?   « dominer ».

îûbnE? «dominateur»

(Iphtaal).obE*   « paix,   bonheur ».

tabE?"   arab.   &J2 «sillon,   co-

lonne   ».

E7*)bE*(adv.   inexpliqué).

DE*   «nom».

IDE? «ciel».

S?DE?«entendre».

Xn^DE/n   « instruc-

tion ».

iSE?"«deux».

"]BE? «verser».  Niph.   «s'é-

 bouler»   (effandi).

ISE?" «magnificence».

"pE? (de"pXE?)   « accorder    ».

nan   «s'adresser».

Shaph.   « diriger    ».

E?"sbn adv. de   bn   « en colli-

nes   ».

Cette table des   mots contenus dans l'inscriptionde la Tour des langues   ne   laissera,   j'espère,   aucundoute sur le   sémitisme   de la langue assyrienne.Malgré   la   différence   qui sépare   celle-ci des idiomes

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 —    199   — 

congénères,   elle   prendra   désormais   place   à   côté de

l'hébreu,   du   syriaque,   du chaldaïque,   de l'arabe   et

de   l'éthiopien.Pour dire   quelques   mots   sur  l'époque   exacte   de

la rédaction   de   notre   texte,   nous croyons   devoir    la

 placer    entre   l'avènement   de Nabuchodonosor et la

 prise   de   Jérusalem,   c'est-à-dire entre   6o/t   et 588

avant   J.   C. On   sait,   grâce   à   Bérose,   que   la restau-

ration des   antiques   sanctuaires fut un des   premierssoins   du   monarque juvénile.   La   construction des

murs de   Babylone,   dont le roi   parle   dans  presquetoutes   les autres   inscriptions,   ne se trouve  pas   men-

tionnée   dans notre   document,   et nous croyons   savoir 

qu'elle   ne   fut entreprise qu'après   la conquête   de laJudée.

Les successeurs   de   Nabuchodonosor    s'occupèrent

également   de l'embellissement de la Pyramide   etde   la Tour. Le fait est certain

  pour    Nergalsarassar, pour    Nabonid et   pour    le dernier roi   que,   jusqu'à preuve   contraire,   nous   nommerons   Nabouimtouk;ce   fut,   comme nos   lecteurs   le   sauront,   le  père   de

Balthasar,   immortalisé  par    le Livre de Daniel.

Xerxès,   en revenant de   Grèce,   dévasta la Pyra-mide,   qui,   d'après   les   historiens,   contenait   le tombeaudu   dieu.   Ctésias   et Elien rapportent que   le roi de

Perse,   avide   de   trésors,   y   trouva   un sarcophage   àmoitié rempli   d'huile. Alexandre employa, pendantdeux   mois,   dix mille soldats   pour    déblayer    les débrisde la Pyramide; peu   de temps après,   le grand   Macé-donien   mourut,   et   avec   lui   fut enterrée l'idée   de   la

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 —    200   — 

reconstruction de cet antique   monument. La   ruinefut changée   en   citadelle,   mais la tradition   a,   jusqu'ànos

 jours,  réservé   le   nom   de Babil au   monument

auquel   remonte   le  plus antique   souvenir de Baby-lone.

La Tour    échappa   à la fureur  sacrilège   du   vaincude Salamis.   Quelle   fut la cause de sa   préservation?Cela restera   pour    nous   un mystère.   Mais il est cer-tain que   le   père   de l'histoire la vit   encore,   qu'ellesurvécut,   au moins   en  partie,   à l'époque   d'Alexandre,

et   qu'elle   dura   jusqu'à   Pline   et   jusqu'à Septime   Sé-vère.   A  partir    de   là,   nous en   perdons   la trace.   Mais

son.nom   babylonien   de Sarh est  parvenu jusqu'auxArabes,   et celui de Borsippa,   conservé   à   travers lessiècles sous la forme   défigurée   de   Birs,   vit   encore

aujourd'hui   dans la bouche des   Bédouins.Il est  plus   que probable   que   la destruction sur-

humaine   frappa   l'oeuvre   restaurée,   comme elle avait

désolé   l'antique   monument de la confusion des lan-

gues.   Le mode   de   construction   même en devait hâter 

la   ruine,   dont nous ignorons l'époque.Et cette   ignorance   nous enjoint   de nous arrêter 

ici.   Nous   recommandons,   encore une   fois,   ce  pre-mier essai à la bienveillance   du   lecteur, et,   encou-

ragé par    son indulgence,   nous aborderons dans   un

second mémoire l'analyse   d'un document   assyrienappartenant   à un autre ordre d'idées.

J. OPPERT.

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