Terrorisme définition, communication, stratégie

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TERRORISME : DFINITION, COMMUNICATION ET STRATGIEEn supplment aux brochures tlchargeablesLa dcennie du terrorisme et Terrorisme de A Z Voir aussi le site Huyghe.fr et le livre " Terrorismes Violence et propagande" de F.B. Huyghe (Gallimard 2011)Des textes publis au cours des dix dernires annesDnir le terrorisme, une proposition ! ! ! ! ! p. 3D'autres perspectives! ! ! ! ! ! ! p.11Dnitions courantes! ! ! ! ! ! ! p. 14Dossier terrorisme (publi dans Valeurs Actuelles)! ! ! p. 23Oussama, l'Oumma et les mdias! ! ! ! ! p. 35 (chapitre desDossiers secrets d'al Qada Eyrolles 2004)L'avenir du terrorisme (revue Agir)! ! ! ! ! p. 49http://huyghe.frDFINIR LE TERRORISME : UNE PROPOSITIONLa dfinition du terrorisme suscite des controverses inpuisables. Faut-ilparler de terrorisme/rpression d'tat ou rserver l'appellation des acteurs non tatiques, des combattants quidcident de prendre les armes illgalement, car, justement, ils n'ont pas de pouvoir politique ni les moyens de la violence d'tat ? Est-on terroriste seulementsil'ons'enprenddesrgimesdmocratiques(quipermettraientde s'exprimeraumomentdeslections,parexemple)?Ceuxquiluttentcontredes dictaturescessent-ild'treterroristespour autant?Queldegrd'injusticeetde violenceautoriseutiliserlesmoyensduterrorisme?Quellediffrenceentrele terrorismeetunersistancelgitime(contreuneoccupationouunpouvoir illgitime), mais aussi une gurilla, une meute, une manifestation violente ? Est-ce une affaire de degr de violence ou d'objectifs de la violence ? Faut il tuer des civils innocents pour tre terroriste ?Notre rponse se veut thorique et pratique. Du reste, il vaudrait bien mieux traiter de "la mthode terroriste"que parler du "terrorisme"en soi, comme si c'tait une ide platonicienne.Dans le premier cas, le terrorisme, ou plutt la mthode est la pratique sporadique delaviolencearmeetmortellepardesgroupesclandestinsvisantdescibles symboliques des fins politiquesPratique : le terroriste ne se contente pas de dire, il faitSporadique:contrairementlaguerrequisupposeuneactivitcontinuesurle terrain,leterrorismenesemanifestequ'autantquesespartisansprennentdes initiatives. Dans cette relation asymtrique avec le fort (gnralement l'tat), ils ont l'initiativedelaviolencearme:sileterrorismereposesurunebonnepartde communication,illuifautaussides"outils",explosifs,armesfeu...,demain missiles, armes biologiques, nuclaires, chimiquesetmortelle :lerisque(etsouventlavolont)detuerunhomme,c'est--direde s'auto-concder le droit la violence mortifre que l'on croit lgitime, distinguent le terrorismed'unesimpleviolencepolitique,dansunemanifestationquidgnre par exempleSource : http://huyghe.fr1visant des cibles : le terrorisme a des objectifs prcis dont il explique pourquoi il les frappesymbolique : la cible, contrairement la guerre, n'est pas touche pour sa capacit militaire ou sa dangerosit physique, mais pour le principe ou l'ide qu'elle incarne : l'tat,labourgeoisie,lecapitalisme,l'occupant,lessubversifs,lesJuifsetles croiss, etc.des fins politiques:mmesileterrorisme comporteunelarge part desoucide vengeance(leprix dusangvers,lariposte une attaque "terroriste"venantde l'tat ou des oppresseurs), il vise obtenir un changement politique :la rparation d'uneinjustice,unchangementconstitutionnel,unervolution,lafondationd'un nouvel tat, un avantage politique....Lasecondedfinitionserait,trivialement:commettredesattentatscontredes objectifspolitiques.Aprstout,lapoliceoul'armepeuventcommettredes atrocits mais pas des attentats et l'attentat, une attaque soudaine par bombe, coup defeu,sabotage,prised'otage,enlvement...,accompagned'unmessage idologique de revendication, menace, dfi, appelau peuple, etc.. est quandmme la manifestation la plus courante du terrorisme.De cette dfinition dcoule une double approche :-Leterrorismeloindtreuneviolencegratuiteouabsurdeobitdes logiquespropresleursauteurs.Comprendrecequeveulentlesterroristesetce quils veulent dire est une priorit car ces fins, par rapport auxquelles le terrorisme n'est qu'un moyen, ne sont pas seulement militaires ou criminelles, elles sont aussi communicationnelles et symboliques.-Le terrorisme se plie un principe dconomie, en fonction des facilits qui soffrent lui. Ildoit donc y avoir une logique, dimpact ou dcho maximum, dans le choix de ses cibles, de son calendrier, de ses mthodes. Ces facilits qui refltent la nature desonadversaireaumoinsautantquelasienne.cesfacilitsrpondentdes fragilitsterroristes.Ellessontcomprendredanslecadregnraldelaguerre asymtrique de linformation laquelle nous assistons chaque jour.Cette dfinition permet, nous semble-t-il:-desortirdu faux-dbatsur terrorisme etterrorismedtat,ditsaussiterrorisme denhautet denbas.Surle planmoraloupolitique,lesmoyensparlesquelsun tat terrifie ou extermine une population peuvent tre plus abominables encore que Source : http://huyghe.fr2le terrorisme priv . Mais, pour nous, un terroriste linverse dun tortionnaire na pas un uniforme ni ne va au bureau.-denepasseperdredansledistinguotrspolitiqueentreterroristeset combattants de la libert , cest--dire entre un terrorisme qui sen prendrait des victimesinnocentesousesubstitueraitlaprotestationdmocratiqueet,d'autre part,desformesdersistanceparlesarmesrendueslgitimesparlanature oppressive de lennemi, si, par exemple, il occupe un territoire de force ou interdit toute forme dopposition lgale.-de ne pas dfinir de faon tautologique le terrorisme par la recherche de la peur ( et d'ailleurs, il ne se rduit pas son effet de menace) -de ne pas insister comme le fontlesdfinitionsprdominantesauxU.SA.surlanotiondevictimenon-combattante, absurde si lon songe la proportion de civils que touchent les conflits modernes.-de dpasser la dfinition lgale franaise (certains actes criminelspunissables en eux-mmes, plus intention de porter gravement atteinte lordre public ), utile pour le juriste mais gure pour le chercheur.Source : http://huyghe.fr3CE QUE N'EST PAS LE TERRORISMEUne faon de se tirer de la difficult serait peut-tre de se demander a contrario ce qui n'est pas du terrorismeet dont il convient de le distinguer.Ainsi le "terrorisme d'tat"(souventvoqu par ceux que l'onaccuse de pratiquer un terrorisme "d'en bas"pour justifier leurs actes comme une lgitime rsistance) : mme sile terme fait allusion une situation politique bienprcise (la Terreur de 1793, dateolemot "terrorisme"apparat dans lesdictionnairesenmmetemps que le mot "propagande"). Nous ne nierons pas que l'tat commette des crimes ou qu'ilchercheterrorisersaproprepopulationparunerpressionfroceet l'incertitudegnralise.Illefaitmmesouventetavecbienplusdevictimes innocentes que le terrorisme d'en bas.Maismler ainsiterrorisme/rpression et terrorisme/subversion, on embrouille plutt les choses.Mmesicertainslesurnomment"guerredupauvre",leterrorismen'estpasla guerre. Du reste certaines dfinitions amricaines par exemple, cherchent en faire l'quivalent d'uncrime de guerre accomplipar des civils et insistent sur le fait que ses victimes sont, sinon innocentes, du moins "non cambattantes"Ainsi le la section 2656f(d) de U.S. Code : premeditated, politically motivated violence perpetrated againstnoncombatanttargetsbysubnationalgroupsorclandestineagents, usuallyintendedtoinfluenceanaudience (Title 22oftheUnitedStatesCode, Section 2656f(d)Quelleestladiffrence,alors,entreleterrorismeetlagurilla,guerre rvolutionnaireoulaguerredepartisan?Nousserionstentsderpondre:le territoire. Le partisan n'est pas mandat par un tat exerant sa souverainet sur un territoire (justement : nombre de partisans aimeraient prcisment crer ou rtablir leurtatsurleditterritoire).Cecombattant"techniquement"civil"seconsidre "politiquement"commeunsoldat (illuttecontre unennemi"public"etnonpour desraisonsprivesoucriminelles,dit-il).Ilexercesonactivitsurunterrain prcis :unmaquis, ouunejungle impntrable.Ilcherchemme contrlerune part de territoire qui chappera ainsi l'occupant ou l'oppresseur. Il cherche une victoiremilitaireayantdesurcrotunimpactpsychologique(tuerbeaucoup d'ennemis,empcherleurscommunications,libreret contrlerunezone)etnon pasunimpactpsychologiqueetsymboliquetraversdesviolencesmatrielles comme le terroriste. Enfin ajoutons un critre plus trivial :il vaut mieux pratiquer Source : http://huyghe.fr4lagurillalacampagneetleterrorismeenville(mmesicertainsavancentle concept de gurilla urbaine qui nous parat plutt relever de la rubrique suivante.Unterroristen'estpasunmeutier.Mmesil'onpeutcommettredesactes terroristes l'occasion d'une meute ou d'une manifestation quidgnre (comme lesautonomesitaliensquiallaientauxgrandemanifestationspourutiliser "camaradeP38").L'meuteestlefaitdesfoules,souventdeleurspontanit, parfoisdesinstructionsdequelquesdirigeants,maisdanstouslescas,elleest cense maner directement dupeuple ou des masses qu'ilreprsentedansla rue. L'actiondesmeutiersestdirecte-chargerunelignedepolice,s'emparerd'un btiment,dresserdesbarricades-etsupposelaparticipationdetous,nonla stratgie d'une avant-garde minoritaire.Le terrorisme, la plupartenconviennent,suppose donc deux choses. Ainsipour le droit franais : des actes contre des gens ou des biens d'une part et dautre part, une intentionspcifique(troublergravementlordrepublicparlintimidationoula terreur, influencer les esprits, crer un certain "climat").Donc un certain degr de violence et la recherche dun certain tat psychologique (la peur, la contrainte...) sur les dirigeants ou sur les peuples.Comme on s'en doute, chacun de ces lments peut donner lieu contestation et sur la gravit des faits et sur la gravit de l'intention (ou de l'impact psychologique).Ainsi,ledroitfranaisse"contente"devols,destructions,dgradationset dtriorations l o la lgislation amricaine parle de "destructions de masse"et l od'autresveulentfaireduterrorismel'quivalentcivilducrimedeguerre.Par ailleurs,notrecodepnalconsidrequel'intentiond'intimidersuffitpour constituer l'acte terroriste (et elle surajoute une dimension politique, celle de l'ordre public,sinonunsimpleracketpratiqusurunebotedenuitrpondraitla dfinition). Mais intimider et rpandre la terreur ne sont pas la mme chose (mme si de telles notion sont minemment subjectives)Chaquefoisquilyacontroverse poursavoirsiunacteestou nonterroriste,les partisans de la seconde alternative avancent trois types darguments :- Argument justificatifet thique : tel acte ne peut tre terroriste car il est dfensif (onajoutesouventalorsquelevraiterroristeestltatouquelinitiativedela violence est venue den haut, pas den bas). Ou le terme infamant de terrorisme est incompatible avec des buts nobles (comme la lutte contre loccupant nazi en 39-45 Source : http://huyghe.fr5ou les luttes de la dcolonisation). Ou encore, on ajoute que le terroriste na recouru lattentatquefautedunespacedexpressionoudemoyensdecontestation dmocratiques. Et le plus souvent les trois la fois. C'est le cas de figure : "nous ne sommes pas des terroristes, nous sommes des combattants de la libert"(le concept defreedomfighterpopularisdanslemondeanglo-saxon).noterquele terrorismeesttoujoursuneviolence"aunomdesvictimes"etquirefusededire qu'elle fait desvictimes (elle punit des coupables ou fait des dommage collatraux, par hasard).-Argumenttechnique:lesactesdnoncssonttropbninspourmritertant demphase.Ondiraalorsquunesimpledgradation,unsimplesabotage,une simple squestration restent encore dans le registre de la protestation violente, pas duterrorisme.On compltera largument par celuides consquencesngatives : qualifierdeterroristenimportequelleformedactiondirecte,ltatrussirait criminaliser toute protestation sociale. -Argument dintention:certains actesne visentpasrpandrela terreur,mais fairesens,dmontrerquelquechose,tellesdescontradictionsdeceuxqui prtendentluttercontreleterrorismeetrvlerleurvraivisage.Lanature symbolique desactes faitquilsne terrorisent personne,mais quilsinstruisent les masses. Ce sont plus des actes de communication que de violence. Danscertainescirconstances,ilsrecourentunquatrimeargumentquenous pourrions qualifier dhistorique : parler de terrorisme, ce serait se tromper dpoque et regarder en arrire. Nous en serions dj au stade de la guerre civile pour ne pas dire de la rvolution.En somme, les supposs terroristes se dfendent en disant soit que ce qu'ils ont fait estendessousduseuilterroriste(non:ils'agissaitdemanifestations,de mouvementssociaux,d'actionssymboliquesetpublicitaires,nousn'avonsjamais t jusqu'au meurtre)soit au contraire que leur actionest au dessus de ce seuil :il s'agitd'une vraieguerre civile ou guerre de partisans, o l'action des minorits ne fait que prcder lajusteviolence dfensivedes masses. Variante : ce n'est pas du terrorisme,c'estlejihaddfensif(obligatoirepourtoutbonmusulman)car l'Oumma est partout victime et opprime.Mais pour laisser le choix au lecteur, nous reproduisons I le texte que nous crivions ce sujet avec Alain Bauer (dans "Les terroristes disent toujours ce qu'ils vont faire", PUF 2010) Source : http://huyghe.fr6et II une petite anthologie des dfinitions les plus courantesSource : http://huyghe.fr7D'AUTRES PERSPECTIVESI Prsentation dans "les terroristes disent toujours ce qu'ils vont faire"Tout essai cet gard rappelle le dbat sur la dnition de la pornographie[1] (avec la sempiternelle question sur sa diffrence d'avec l'rotisme), et la phrase bien connue : "je suis incapable de dnir intellectuellementla pornographie, mais je sais la reconnatre quand je la vois." Nul ne doute que quelqu'un quimet une bombe dans le mtro soit un terroriste,mais s'ilfautsemettred'accordsurunerglegnrale,c'estuneautreaffaire.Sans essentialiserleterrorisme,ilfautbienconstaterqu'ilexistedesactesdeviolence politique,quelquepartentreprotestationvigoureuseetguerrecivile,dontilfaut reconnatre la spcicit. Le droit en est-il capable ?Onasouventsignallepuzzledes202dnitionsduterrorismerecenseset l'absence deconsensusacadmiquesur ce point[2].L'incapacitde l'Organisationdes NationsUniesproduireunednitionuniverselleduterrorismeestdevenue proverbialeetestconrmeparlangociationdelaComprehensiveConventionon InternationalTerrorism(CCIT)enchantierdepuis1996[3].PourdesNationsUnies, l'explicationn'estpastrs difciletrouver:nombred'tatsmembresrefusentune dnitionquipourraits'appliquersoitleurproprepass(lesmouvementsde rsistance, libration ou dcolonisation dont est issu leur pouvoir) soit aux mouvements qu'ilssoutiennent.Endpitdecela,cettepropositiondednitionduSecrtaire Gnral[4]quiinsistesurlecaractrede"chantage"duterrorismeestsouvent reprise :" Toutacte destin tuer ou blesser descivilset des non-combattants an dintimider une population,ungouvernement,uneorganisationet lincitercommettreunacte,ouaucontraire sabstenir de le faire. "Des institutions se tirent d'embarras en dressant des listes d'organisations terroristes[5], cequirenvoieladifcultaustadedelaclassication,desonobjectivitetdeson dsintressement (le processus est souvent identique pour les sectes).Oncitesouventcommeayantsinonstatutofciel,dumoinsvaleurdednition acadmiquesouventutilise dans les organisations internationales, celle duhollandais Schmid :"Le terrorisme estune mthode d'action violente rpte inspirant l'anxit, employe par des acteursclandestinsindividuels,engroupesoutatiques(semi-)clandestins,pourdesraisons idiosyncratiques, criminelles ou politiques,selon laquelle par opposition l'assassinat lescibles directes de la violence ne sont pas les cibles principales. Les victimes humaines immdiates de la violence sontgnralement choisiesauhasard(ciblesd'occasion)ouslectivement(ciblesreprsentativesou Source : http://huyghe.fr8symboliques)dansunepopulationcible,et serventdegnrateursdemessage.Lesprocessusde communicationbasssurlaviolenceoulamenaceentreles(organisations)terroristes,lesvictimes (potentielles),etlesciblesprincipalessontutilisspourmanipulerla(lepublic)cibleprincipale,en faisantune cible de la terreur, une cible d'exigences, ou une cible d'attention, selon que l'intimidation, la coercition, ou la propagande est le premier but." [6]Toute critique stylistique mise part, les choses pourraient se simplier en dnissant le terrorisme comme la pratique d'actes terroristes - les attentats - par des organisations clandestines surdescibles symboliquesdans unbutpolitique,entranantourisquant d'entranermortd'homme[7].Disonsquetelleestnotrednition,quittece qu'elle devienne la 203.De ce point de vue, le droit franais nous semble pcher en ne restreignant pas, ds le premier alina, le terrorisme latteinte la vie humaine :Des lments signicatifs se retrouvent en commun dans certains textes juridiques.Leterrorismecombinedeuxlments.Lepremierestfactueletpnal:desactes (poserdesbombes,tuerdesgens,seprocurerdesarmes,menacer,dtruire),qui seraient rprhensibles en tout tat de cause, accomplis pour d'autres motifs. Mais il sy ajouteunedimensionpsychologique:lactivitterroristeveutagirsurdesesprits, produirecertainssentimentsvoireobtenircertainscomportements.lacibledela violence,s'ajoutelacibledel'attentionqu'ellenevisepasmoins.Ilestpermisde discuterl'intensit du dommage(vol,destruction,enlvement,squestration),oucelle del'effetpsychologique(terrier,contraindre,intimider,inuencerunedcision, inspirer de "l'anxit"), mais il est difcile de douter de la combinaison des deux.D'autres recourent des notions beaucoup plus englobantes renvoyant au droit de la guerre comme celle d'quivalent "civil" d'un crime de guerre (puisqu'il est accompli par descivilsetsurdes"noncombattants".Ouplussimplementde"crimecontre l'humanit".Dansunrcentrapportau Snat,RobertBadinterdclarait :"Quandon regarde de trs prs les textes etnotammentle texte fondateur de la Cour pnale internationale, on trouve unednitionduterrorismequiparatacceptable:onconsidrecommecrimecontrelhumanitles actions dcides par un groupement organis, pas ncessairementun tat, ayantpour nalit de semer la terreur, dans despopulationsciviles, pour des motifs idologiques. Les attentatsdu 11 septembre 2001 constituent une de ces actions "Ilfautaussisignalerune idediffremmentformuledans beaucoupdednitions ofcielles amricaines, savoir que le terrorisme servirait :Source : http://huyghe.fr9" (i) intimider ou contraindre une population civile;(ii) inuencer la politique d'un gouvernement par l'intimidation ou la contrainte;ou(iii)affecterlaconduited'ungouvernementpardestructiondemasse,assassinat,ou kidnapping"[8]Ainsi, cette mme ide dune dualit entre laction psychologique sur les populations et lacontraintesur les gouvernements quise retrouvepeuouproudans le Patriot Act qui parled'actes "(destins (i) intimiderou contraindreune population civile,(ii)inuencer la politiqued'ungouvernementparl'intimidationoulacontrainte,ou(iii)affecterlaconduited'un gouvernement par destruction de masse,assassinat, ou kidnapping, et(C)se produisentprincipalement dans le cadre de la juridiction territoriale des U.S.A.").Leterrorismesupposedoncdesactesenversdesgensoudesbiensd'unepartet dautre part, un projet spcique (troubler gravementlordre public par lintimidation ou laterreur,inuencer les esprits,crer uncertain"climat").Commeons'en doute, chacun de ces lments peut donner lieu contestation et sur la gravit des faits et sur la gravit de l'intention (ou de l'impact psychologique).Ainsi,ledroitfranaisse"contente"devols,destructions,dgradationset dtriorations l o la lgislation amricaine parle de "destructions de masse"et quand d'autresveulentfaireduterrorismel'quivalentcivilducrimedeguerre..Par ailleurs,notrecodepnalconsidrequel'intentiond'intimidersuftpourconstituer l'acte terroriste(plusune dimensionpolitique,celledel'ordrepublic,sinonun simple racket pratiqu sur une bote de nuit rpondrait la dnition). Autre problme donc : intimideretrpandre laterreurnesontpas lammechose (mmesidetelles notion sont minemment subjectives).Lelecteuracomprisqu'envertuduprincipedeneutralitaxiologiquedontnous nousrclamons,nous emploieronslemot"terrorisme"parrfrenceaudroit positif. "Les terroristes des Brigades Rouges"signierasousnotreplume:"lesmembres de l'organisation dite Brigades Rouges dont les membres ont accomplides actes qualis de terroriste par le code pnal italien".[1] Voir Ruwen Ogien Penser la pornographie, PUF 2003[2]SchmidetJongmanPoliticalTerrorism,Amsterdam,NewHollandPublishing1988.lesdeuxauteursont "test" despropositionsde dnition auprsde centainesd'universitaires sansparvenir en faire merger une qui fasse l'unanimit ou recueille une vaste majorit.Source : http://huyghe.fr10[3]VoirlestravauxduComitadhocsur"lesmoyensdedvelopperlecadrelgalcomprhensifd'une convention traitant du terrorisme international" ((Rsolution 51/210).) de l'ONU[4] "Dans une libert plus grande" Rapport du Secrtaire Gnral des Nations Unies Mars 2005 p. 67[5]Conseil de l'Union Europenne, Organisation du Trait de scurit collective, Home Ofce, Dpartement d'tat US...[6] Schmid prcit[7]Comme l'ventualit de la mort de l'ennemi ou du criminel caractrise le pouvoir d'tat (guerre, peine de mort), la mort (ou savirtualit) est lie l'essence de lapratique terroriste. Une violence protestataire qui se contenterait de dgradationsnoussemble pluttrelever de la violence politique toutcourt. Cettedistinction apporterait une certaine clarication. Mais il est vident que tous les lgislateurs ne sont pas de cet avis.[8] Federal Criminal Code (Section 2331 du Chapitre 113B de la Partie I du Titre 18)Source : http://huyghe.fr11II DFINITIONS courantes Art. 421.1ducode pnalConstituentdesactesdeterrorisme,lorsquelles sont (L n96-647du 22 Juillet 1996) intentionnellement en relation avec uneentrepriseindividuelleoucollectiveayantpourbutdetroubler gravement lordre public par lintimidationoulaterreurlesactessuivants: lesatteinteslavielesvols,lesdestructions,lesdgradationset dtriorationsainsiquelesinfractionsenmatireinformatique,la fabricationouladtentiondemachines.421-2constituegalementlefait dintroduiredanslatmosphre412-3Constituegalementlefaitde participerungroupementformouuneententetablieenvuedela prparation, caractrise par un ou plusieurs faits matriels, dun des actes de terrorisme mentionn aux articles prcdents. BaxterR.Nousavonsdebonnesraisonsderegretterqueleconceptde terrorismenousaittinflig...Letermeestimprcis,ilestambigu,et, surtout,ilnesertaucunobjectifjuridiqueconcretRichardbaxterA skeptikal look at the Concept of Terrorism, Akron Law review n7, 1974 Commissioneuropenne,danssacommunication522dfinitcomme terroristestreizeinfractionslorsquellesvisentmenaceretporter gravementatteinteoudtruirelesstructurespolitiques,conomiquesou sociales dun pays puis modifi le 6 et 7dcembre 01 pour ne pas inclure les activits syndicales et manifestations antimondialisation LesconventionsdelaHaye(1970)etdeMontral(1971)oulaconvention europenne sur la rpression de lactivit terroriste (1977) ne contiennent pas de dfinition propre de lactivit terroriste. Derrida "Si on se rfre aux dfinitions courantes ou explicitement lgales du terrorisme, quy trouve-t-on ?La rfrence un crime contre la vie humaine enviolationdeslois(nationalesouinternationales)y impliquelafoisla distinction entre civilet militaire (les victimes du terrorisme sont supposes tre civiles)et une finalit politique (influencer ou changer lapolitique dun paysenterrorisant sa population civile).Ces dfinitions nexcluent donc pas le terrorisme dEtat . Tous les terroristes du monde prtendent rpliquer, poursedfendre,unterrorismedEtatantrieurqui,nedisantpasson nom, se couvre de toutes sortes de justifications plus ou moins crdibles." Eisenzweig:LesConventionsdelaHaye(1970)etdeMontral(1971) concernant le terrorisme arien ou l Convention europenne sur la rpression du terrorisme ne contiennent pas davantage de dfinition propre de lactivit subversive...Pasdavantageleslgislationstrangresnesemblentfournir Source : http://huyghe.fr12dlments de rponse :ainsi larticle 129-a du code pnal allemand, larticle 270 bisducode pnal italien ou larticle8de la loi pnale espagnole du 26 Dcembre 1984 invoquent la notion de terrorisme sans la dterminer Encyclopediauniversalis"Laterreurestuntat,une peurexacerbe,mais, depuislaRvolutionfranaise,cestaussiunrgimepolitique,voireun procd de gouvernement, permettant au pouvoir en place de briser, force de mesures extrmes et deffroi collectif, ceux qui lui rsistent. Le terrorisme, quant lui, sil est dabord action, nen recouvre pas moins une notion voisine puisque,dpassantsouventlestadedelinitiativeponctuellepourdevenir unevritablestratgie, ilpostule lemploisystmatiquede la violence,pour impressionnersoitdesindividusafindentirerprofit,soit,plus gnralement,despopulations,soumisesalors,dansunbutpolitique,un climat dinscurit. Dans lun et lautre cas, ila pour caractristique majeure derechercherunimpactpsychologique,horsdeproportion,commele souligne Raymond Aron dans Paix et guerre entre lesnations, avec les effets physiques produits et les moyens utiliss." EncyclopdieHachetteLeterrorismedsignesoitdesactesviolents sabotages, attentats, assassinats, prises d'otages... commis pour des motifs politiquespardesindividusisolsouorganiss,soitunrgimedeviolence cr et utilis par un gouvernement qui cherche conserver le pouvoir face des ennemis intrieurs ou extrieurs. Conventioneuropennedu10Janvier2000pourlarpressiondu financement du terrorisme : Tout acte destin tuer ou blesser grivement unciviloutouteautrepersonnequineparticipepasdirectementaux hostilits dans une situation de conflit arm, lorsque par sa nature ou par son contexte,cetacteviseintimiderunepopulationoucontraindreun gouvernement ou une organisation internationale accomplir ou sabstenir daccomplir un acte quelconque. Petit Robert : 1Politique des annes 1793-1794 en France 2 (cour) Emploir systmatiquedelaviolencepouratteindreunbutpolitique(..)et spcialement ensemble des actes de violence, des attentats, des prises dotage civilsquuneorganisationpolitiquecommetpourimpressionerunpays(le sien ou celui dun autre). Eisenzweig:LesConventionsdelaHaye(1970)etdeMontral(1971) concernant le terrorisme arien ou l Convention europenne sur la rpression du terrorisme ne contiennent pas davantage de dfinition propre de lactivit subversive...Pasdavantageleslgislationstrangresnesemblentfournir dlments de rponse :ainsi larticle 129-a du code pnal allemand, larticle Source : http://huyghe.fr13270 bisducode pnal italien ou larticle8de la loi pnale espagnole du 26 Dcembre 1984 invoquent la notion de terrorisme sans la dterminer Encyclopediauniversalis"Laterreurestuntat,une peurexacerbe,mais, depuislaRvolutionfranaise,cestaussiunrgimepolitique,voireun procd de gouvernement, permettant au pouvoir en place de briser, force de mesures extrmes et deffroi collectif, ceux qui lui rsistent. Le terrorisme, quant lui, sil est dabord action, nen recouvre pas moins une notion voisine puisque,dpassantsouventlestadedelinitiativeponctuellepourdevenir unevritablestratgie, ilpostule lemploisystmatiquede la violence,pour impressionnersoitdesindividusafindentirerprofit,soit,plus gnralement,despopulations,soumisesalors,dansunbutpolitique,un climat dinscurit. Dans lun et lautre cas, ila pour caractristique majeure derechercherunimpactpsychologique,horsdeproportion,commele souligne Raymond Aron dans Paix et guerre entre lesnations, avec les effets physiques produits et les moyens utiliss." EncyclopdieHachetteLeterrorismedsignesoitdesactesviolents sabotages, attentats, assassinats, prises d'otages... commis pour des motifs politiquespardesindividusisolsouorganiss,soitunrgimedeviolence cr et utilis par un gouvernement qui cherche conserver le pouvoir face des ennemis intrieurs ou extrieurs. Conventioneuropennedu10Janvier2000pourlarpressiondu financement du terrorisme : Tout acte destin tuer ou blesser grivement unciviloutouteautrepersonnequineparticipepasdirectementaux hostilits dans une situation de conflit arm, lorsque par sa nature ou par son contexte,cetacteviseintimiderunepopulationoucontraindreun gouvernement ou une organisation internationale accomplir ou sabstenir daccomplir un acte quelconque. Petit Robert : 1Politique des annes 1793-1794 en France 2 (cour) Emploir systmatiquedelaviolencepouratteindreunbutpolitique(..)et spcialement ensemble des actes de violence, des attentats, des prises dotage civilsquuneorganisationpolitiquecommetpourimpressionerunpays(le sien ou celui dun autre). Source : http://huyghe.fr14DFINITIONS EN ANGLAIS FBIDefinitionTerrorismisthe unlawfuluseofviolenceagainstpersonsor property to intimidate or coerce a government, the civilian population, or any segment thereof, in turtherance of political or social objective Hoffman"Terroristsbelievetheircausetobealtruisticandservingforthe betterofsociety.BruceHoffmaninhismostrecentworkInsideTerrorism (1998)statesthattheterroristisfundamentallyaviolentintellectual, prepared to use and indeed committed to using force in the attainment of his goals. (p. 43). He also adds that by distinguishing terrorists from other types ofcriminals and terrorism from other forms of crime, we come to appreciate thatterrorismis:Hoffman.1998.InsideTerrorism.ineluctablypoliticalin aims and motives; violent-or, equally important, threatens violence; designed tohavefar-reachingpsychologicalrepercussionsbeyondtheimmediate victimoftarget;conducted by anorganizationwithanidentifiable chainof command or conspiratorialcellstructure (whose memberswear no uniform or identifying insignia); and perpetrated by a sub-national group or non-state entity." Source: Bruce Hoffman. 1998. Inside Terrorism League ofNations Convention (1937)All criminalacts directedagainst a Stateandintendedorcalculatedtocreateastateofterrorinthemindsof particular persons or a group of persons or the general public. Omar MalikBrookings "The first recorded use of"terrorism"and"terrorist" wasin1795,relatingtotheReignofTerrorinstitutedbytheFrench government.Ofcourse,theJacobins,wholedthegovernmentatthetime, werealsorevolutionariesandgradually"terrorism"cametobeappliedto violent revolutionaryactivityin general. But the use of "terrorist"in an anti-government sense is not recorded until 1866 (referring to Ireland)and 1883 (referringtoRussia).Intheabsenceofanagreedmeaning,makinglaws against terrorismisespeciallydifficult. The latestBritishanti-terrorism law getsround the problem by listing 21 internationalterrorist organisations by name. Membership of these is illegal in the UK. " Oxford EnglishDictionnary Governmentby intimidationas carried out by thepartyinpowerinFranceduringtheRevolution...apolicy intendedto strikewithterrorthoseagainstwhomitisadopted;theemplymentof intimidation SCHMID"Terrorismisananxiety-inspiringmethodofrepeatedviolent action, employed by (semi-)clandestine individual, group or state actors, for Source : http://huyghe.fr15idiosyncratic,criminalorpoliticalreasons,whereby-incontrastto assassination-thedirecttargetsofviolencearenotthemaintargets.The immediate human victims of violence are generally chosen randomly (targets ofopportunity)orselectively (representativeorsymbolictargets)froma targetpopulation,andserveasmessagegenerators.Threat-andviolence-basedcommunicationprocessesbetweenterrorist(organization), (imperilled) victims, and main targets are used to manipulate the main target (audience(s)),turningitintoatargetofterror,atargetofdemands,ora targetofattention,dependingonwhetherintimidation,coercion,or propaganda is primarily sought"(Schmid, 1988). terrorism: "...the systematic useofterrororunpredictableviolenceagainstgovernments,publics,or individuals to attain a political objective. Terrorism has been used by political organizationswithbothrightistandleftistobjectives,bynationalisticand ethnicgroups,by revolutionaries,andbythearmiesandsecretpoliceof governments themselves." DfinitionlgalecourteproposeparA.P.SchmidauCrimeBranchdes NationsUnies(1992)ActofTerrorism=PeacetimeEquivalentofWar Crime.(Warcrimesareusually definedasdeliberateattacksoncivilians, hostage taking, and the killing of prisoners.) State department : politically motivated attack on non-combatant target "Terrorismisthesustained,clandestineuseofviolence,includingmurder, kidnapping,hijacking,andbombings,toachieveapoliticalpurpose. DefinitionsintheU.S.IntelligenceandSurveillanceActof1979andthe UnitedKingdomPreventionofTerrorismActof1976stresstheuseof violencetocoerceorintimidatethecivilianpopulationwithaviewto affectinggovernmentpolicy.Inpopularusage,however,asinfluencedby politiciansand the media,"terrorism"isnowincreasingly used asa generic termforallkindsofpoliticalviolence,especiallyasmanifestedin revolutionary and guerrilla warfare." (Encyclo lectronique) Terrorism research Center (www.terrorism.com) : Political terrorism is the systematicuseofactualorthreatenedphysicalviolenceinhepursuitofa politicalobjective,to createa generalclimateofpublic fear anddestabilize society, andthusinfluenceapopulationorgovernmentpolicy.Information terrorismis the nexus betweencriminal informationsystem fraudor abuse, and the physical violence of terrorism. However, particularlyin a legal sense, informationterrorismcanbethe intentionalabuseofadigitalinformation system, network,orcomponent toward anendthatsupportsor facilitates a terroristcampaignoraction.Inthiscase,thesystemabusewouldnot Source : http://huyghe.fr16necessarilyresultindirectviolenceagainsthumans,althoughitmaystill incitefear.Mostterrorismscholars,whendefining"politicalterrorism," would include physical violence as a necessary component; thus, many acts of criminal computer abuse wouldnotbe considered terroristic,ifthey do not result in direct physical violence. However, scholars must face the fact that as technologys implications broaden on society and politics, social and political definitionsshouldlikewisebroadentoaccommodatetechnology.15The semantic vacuum ofauniversally acceptedcomprehensivedefinitionleaves roomforconsideringinformationsystemabuseasapossiblenewfacetof terrorist activity. In a Third-Wave16 society, there are two general methods in whichaterroristmightemployaninformationterroristattack:(1)when informationtechnology is a target, and/or (2) whenITis the tool ofa larger operation. The first method implies aterrorist would targetaninformation systemforsabotage,eitherelectronicorphysical,thusdestroyingor disruptingthe informationsystemitselfandany informationinfrastructure (e.g., power, communications, etc.) dependent upon the targeted technology. Thesecondmethodimpliesaterroristwouldmanipulateandexploitan informationsystem,alteringorstealingdata,orforcingthesystemto perform afunctionforwhichitwasnotmeant(suchasspoofingairtraffic control,ashighlightedinthethirdscenario).inInformationTerrorism: Can You Trust Your Toaster? (www.terrorism.com) UN Resolution language, 1999 1. Strongly condemns all acts, methods, and practicesorterrorismascriminalandunjustifiable,whereverandby whomsoevercommitted;2.Reiteratesthatcriminalactsintendedor calculatedtoprovokeastateofterrorinthegeneralpublic,agroupof personsorparticular persons for political purposesareinany circumstance unjustifiable,whatevertheconsiderationsofapolitical,philosophical, ideological,racial,ethnic,religiousorothernaturethatmay beinvokedto justify them. (GA Res 51/210, 55/158, and others). UnitedStatesdepartmentofDefense(CodeofFederalRegulationsrevised 2001) All criminals acts directed against a State and intended or calculated to create a state of terror in the mind of particular person or a group of persons or the general public UnitedStatesDepartment ofJustice:Code ofFedralRegulations(Revised July 2001Terrorism includes the unlawful use of violence agaisnt persons or propertiy to coerceaGovernement,thecivilianpopulation,or any segment thereof, in furtherance ofpolitical or social objectives. (28 CFR Section O. 85 on Judicial Administration)Source : http://huyghe.fr17 United States Department of State (in Guardian May 72001) Premeditated, politically motivatedviolenceperpatratedagainstnoncombattanttargets by subnationalgroupsorclandestineagents,usuallyintendedtoinfluencean audience non combattants includes both civilian and militaru personnels who are unarmed or off duty at the time We also consider as acts of terrorisme attacks on military installations or on armed military personnel when a state ofmilitary hostilitiesdoesnotnotexistatthesite,suchasbombingofUS bases US Dept. of Defense definition The calculated use of violence or the threat of violence to inculcate fear;intended to coerce or to intimidate governments orsocietiesinthepursuitofgoalsthataregenerally political,religious,or ideological. USA Patriot Act (5) the terme domestic terrorism means activities that A involve acts dangerous to human life that are a violation of the criminal laws oftheUnitedStatesorany State(B)appearstobeintended(i)to intimidateorcoercecivilianpopulation-(ii)toinfluencethepolicyofa governmentby intimidationor coercion,or(iii)toaffecttheconduct ofa government bymass destructionassassination, or kidnaping ;and C)occurs primarly whithin the territorial jurisdiction of the United States Webster "The systematic use of terror especially as a mean of coercition" Source : http://huyghe.fr182Dossier Terrorisme(publi en 2002 dans Valeurs Actuelles)A La Terreur, le mot et la bombeLeterrorisme,cestdabordunmotquiterrorise.Ilauneorigineprcise:laTerreurlanceparRobespierreen1793.LetermefaitsonentredanslesdictionnaireslafinduXVIIIe sicle pour dsigner la propagation de cette TerreurdtatrvolutionnairetoutelaFrance.Ilfautquasimentunsiclepourqueterrorismeprennesasignificationactuelle.Elleestpresqueinverse:laviolencedorganisationsclandestinesluttant contreltat parlaterreur.Sonusageserpandlentement. Le mot est employ en 1866 pour stigmatiser des violences nationalistes enIrlande. En 1883 pour dnoncer les activits rvolutionnaires en Russie. Ds 1892, laFrance connat une srie dattentats dont ceux de Ravachol et lassassinat du prsidentSadiCarnot.Pourleursauteurs,ilsagitdepropagandeparlefait.Lesloissclratesde1893-1894rprimentcesviolences.Ellesincriminentparticipationintellectuelle, incitation, complicit ou apologie des menes anarchistes , mais toutcela sans employer la notion de terrorisme. Les journaux de cette poque ne parlentque danarchisme comme projet de dtruire la socit . Au mme moment, lOrimindpendantistemacdoniennecreen1893sereconnatouvertementterroriste,maiscelaresteuneexception.Raressontlespenseurspolitiquesquithorisentleterrorisme et envisagent froidement le mot et la chose. Mais parmi eux, il y a Lnine etTrotsky.Lesorganisationsterroristesseprsententplusvolontierscommefractionarmedunpartiouarmeclandestine,commeungroupedersistanceoudelibration,commedescombattantsougurillerosurbains.unjournalistequivoquait les attentats aveugles du Hamas et leurs victimes innocentes, un responsabledecemouvement,AbdelAzizAlRamtisi,ripostaitrcemmentquelesbombardementsallisdelaSecondeGuerremondialenavaientpasfrappquedesmilitaires. Sils possdaient des F-16 comme les Amricains, ajoutait-il, les Palestiniensse dispenseraient volontiers de se transformer en bombes humaines. Peu aprs, MarekEdelman, ancien dirigeant de linsurrection du ghetto de Varsovie, a fait scandale enIsral en adressant un message de paix aux partisans palestiniens et en vitant lemot terroristes . De fait, il est difficile de ngocier avec des gens quon qualifie ainsi.Lescyniquesfontremarquerquecertainshommesdtatrespects,dontdeGaulle,MenahemBeginouMandela,furentenleurtempsconsidrscommedeschefs terroristes. Les sceptiques concluent que les terroristes des uns sont les rsistantsdes autres . Ou que le terrorisme, cest la violence de lautre, un autre qui, souvent,na pas les moyens de lancer une guerre ou une rvolution.Si le terrorisme est un crime, il faut le dfinir avec prcision. Certains rvent denfairelquivalentcivilducrimedeguerre,pourenfaciliterlarpressionuniverselle.Nousensommestrsloin.Aucunrelconsensussurlesensdumot,malgrdouzetraitsinternationauxtraitantdediversaspectsduterrorisme:pirateriearienne,financementLONUnajamaisrussisentendresurcequestexactementunphnomnequellecondamnepourtantsouvent.Ilsetrouvetoujoursdestats-membrespourrefuserdequalifierdeterroristeteloutelgroupequilsconsidrentcommeunmouvementdelibrationoucommeanti-colonialiste.Doblocageduprocessus. Avant lONU, loccasion dun trait de 1937 qui ne fut gure appliqu, laSocitdesNations,avaitpniblementabouticettetautologie:leterrorisme,ceseraient"desfaitscriminelsdirigscontreunEtatetdontlebutoulanatureestde3provoquerlaterreur...".Autantdirequeleterroristeterrorise.Lusagedecetermeinfamant pose donc des difficults insolubles, tant que lon sen tient la question de laCause dont il se rclame.Certes, tous les tats civiliss combattent les violences que constituent les actesterroristes,commeposerdesbombes,prendredesotages,etc...Ilslesconsidrentcomme criminelles en tout tat de cause et les distinguent des faits de guerre. Pourquoidonc sembarrasser de cette catgorie embarrassante de terrorisme ? Rponse desjuristes : pour des ncessits de coopration internationale ou dextradition, pour luttercontrelesfinancementsetrelaisterroristes,pourorganiserlactiondesservicespoliciers ou des tribunaux spcialiss, voire pour identifier non plus des actes, mais desorganisations terroristes.Certainstats,telleRoyaume-Unidepuis2001,rsolventleproblmeenpubliantdeslistesdorganisationsquilsconsidrentcommeterroristes.LaCommission Europenne fait de mme depuis Juin dernier. Cette mthode est inspiredecelledesEtats-Unis.Lesautoritsy.tablissentdepuisplusieursannesdeslistesdorganisations,dtatsterroristes,voiredtatsnecooprantpassuffisammentlalutte contre le terrorisme (dont notamment la Grce). Une mthode aussi empirique dfinirlescoupablespluttquelecrime-trouveviteseslimites.Danscertainesnbuleuses, les groupes peuvent changer de nom chaque attentat. De plus, le choixdesorganisationsnestpasneutrepolitiquement:en1999lorsdesoprationsauxKosovo, les U.S.A. ont du retirer de la liste honteuse lU.C.K. Elle tait devenue entretempsleuralliecontreslesSerbes.LespartisansdelaGrandeAlbaniestaienttransforms en freedom fighters , des combattants de la Libert.Certainstatseuropens,pourtantconfrontsauterrorismedepuislongtempsnen donnent pas de dfinition : lAllemagne, lEspagne, lItalie, o existe cependant ledlit dassociation subversive . Notre pays a prfr faire appel une notion typiquedu droit franais, lordre public . Pour tre terroriste, il faut avoir accompli des actesrprhensibles en eux-mmes, depuis le meurtre, jusqu des dlits informatiques. Maisil faut en plus une condition supplmentaire relative lintention de lauteur : avoir agi en relation avec une entreprise individuelle ou collective ayant pour but de troublergravement lordre public par lintimidation ou la terreur .Aprs une Convention europenne de janvier 2000 rprimant le financement de tout acte destin tuer ou blesser grivement un civil... lorsque par sa nature ou parsoncontexte,cetacteviseintimiderunepopulationoucontraindreungouvernementouuneorganisationinternationale...,laCommissioneuropenneachoisi une acception assez proche de celle de la France. Aprs le 11 Septembre, elle aconsidrcommeterroristestreizeinfractionsquivisentmenaceretportergravement atteinte ou dtruire les structures politiques, conomiques ou sociales dunpays .EtlesU.S.A.?F.B.I.,DpartementdtatetDpartementdelaJusticenemploient pas exactement les mmes termes, mais leurs dfinitions se rfrent toutesaux notions suivantes : - le terrorisme suppose une violence illgitime ou sa menace ilvise des fins politiques il cherche produire un tat desprit ou un sentiment de peur il a pour but dexercer une coercition sur des gouvernements et/ou leur populationcivile voire dinfluencer une politique ou un public - il frappe des non-combattants.Depuis que des attentats ont frapp des G.I. dans des botes de nuit ou dans leurs bases ltranger o ils taient au repos, ce dernier point, la nuance entre civils et non-combattants , prend tout son sens. Sauf tre en armes et sur un champ de bataille,4lessoldatsamricainsseraientdoncconsidrscommenon-combattantsettouteattaque contre eux comme terroriste.Mais bien sr dun ct ou de lautre de lAtlantique, chacun est conscient de lasubjectivitdenotionscommemenacerlordreouinfluencerunpublic.Yaurait-il des bombes qui troublent gravement lordre public, et dautres lgrement ?Etlesmeutesurbaines?Certainsattentatssont-ilsdestinsproduireuntatpsychique de peur et dautres uniquement tuer des gens sans les impressionner ?Les politiques ne trouvent gure de secours du ct des chercheurs avec plus decent dfinitions universitaires recenses du terrorisme. De fait, un pareil phnomnesupposelaruniondlmentscomplexes:desactesdeviolence,pluslesbutsidologiques de leurs auteurs, mlange de cynisme dans la planification de la terreur etde foi en une cause, plus le caractre de leurs organisations - clandestines mais vouesauxactionsspectaculaires-,plusleursbutspolitiquesSansoublierlechoixdesvictimes, tantt en raison de leurs responsabilits politiques, tantt, au contraire, pourleur anonymat mme, mais toujours comme substitut de la vraie cible vise : un tat,ouunSystmeha.Et,biensr,ilyacefameuximpactpsychologiquecaractristiqueduterrorismeetquinestpasplusfaciledfinir.Ilsagit,certes,defairepeur,maisaussidhumiliationssymboliques,demanifestationsdepuissance,daffirmationduneidentitrelleoumythique,derecherchedunecontagiondelarvolte. Le terrorisme, cest tout cela la fois.Pareille ambivalence le rend aussi difficile dfinir qu rprimer : il est tout lafois un substitut faible cot de la guerre voire de la guerre civile, et un message que leterroristeadressesonadversaire,soncamp,lopinionetparfois,pense-t-il,lHumanitoulHistoire.Lesanarchistesdesannes1890croyaientqueleursexplosionsveilleraientlesexploitsetacclreraientlaRvolution.BenLadensimagine excuter les dcrets divins et frapper les icnes du pouvoir des Juifs et desCroiss . Pour comprendre le terrorisme, il faut dabord savoir quels symboles et quelimaginaire traduisent ses actes.5B Les nouveaux terrorismesJusqucesderniresannes,iltaitpossibledeclasserlesterrorismesentroisformes majeures, suivant leurs objectifs politiques.- Un terrorisme de type rvolutionnaire, vertical . Des anarchistes de la BellepoqueauxBrigadesRouges,ilseproposaitderenverserlordretabliparunestratgie dbranlement. Dans cette optique lacte terroriste doit servir de dtonateur la mobilisation du peuple et dacclrateur la Rvolution. Lobjectif est de dtruiredes institutions.- Un terrorisme territorial , indpendantiste ou anticolonialiste, celui de lIRAirlandaise, du PKK kurde et de dizaines de mouvements de libration. Il a pour but dechasser un occupant, ou un groupe allogne. Il sagit dune stratgie des cots, souventcomplmentaire de la gurilla, de la ngociation politique et de la pression idologique:dcouragerlapuissancetrangre,luifairepayersaprsenceduntelprix,enpertes matrielles et politiques,quelle parte ou quelle cde. Lenjeu est loccupationdune terre.- Un terrorisme instrumental de pure contrainte et souvent transnational. Ilconstitue un lment dune stratgie de menace et ngociation. Elle vise obtenir unavantageprcis,tellelalibrationdunprisonnier,ouencorecontraindreunepuissance trangre cesser de soutenir telle faction ou de sinterposer dans tel conflit.Des actions de ce type, parfois commandites par un tat, ont des objectifs prcis. EnFrance, nous en avons eu la dmonstration avec les campagnes terroristes de 1986 dontlattentatdelaruedeRennes-etde1995aveclabombedumtroSaint-Michel-respectivementlisauxaffaireslibanaisesetalgriennes.Ilsagitdunerelation de coercition, limite et dans le temps et par leur objet. Ici, le terroriste senprend au dtenteur dune autorit dont il attend une dcision, ou au possesseur duneressource, qui peut tre largent ou laccs aux mdiasBienentendu,danslapratique,cestroismodlesthoriquessemlent:ilestfrquent que de voir des terroristes exercer un chantage objectifs limits, mais dans lecadre dune lutte de libration nationale, et au nom dune finalit globale proclamecomme leffondrement du capitalisme international.Longtemps,iltaitpossiblederaisonnersurleterrorismeentermedeseuil,suivant lide que des groupes motivs par une idologie forte dcidaient de recourir cetteformedeluttepourdesbutspolitiques.Cepassagelaviolencearmetaitcondamnable, mais explicable dans une logique de revendication et de conqute desespritsoudupouvoir.Or,denouveauxphnomnesremettentencausecettedistinctionDunepartdenouveauxtypesdorganisationsrecourentlattentatetlaterreur pour des fins qui dbordent la dfinition classique de la politique. Dautre part,ildevientdeplusenplusdifficiledetracerlafrontireentreterrorismeetviolence ordinaire .Cette inflation se traduit par lapparition de types de terrorisme indits, au moinsdansleursmotivations.Ducoup,leschercheursrecourentunenouvelleterminologie:terrorismemillnariste,gangsterrorisme,coterrorisme,terrorisme exotique eschatologique voire New Age . Pourquoi pareille floraison ?Premier lment : les motivations religieuses. La sparation nest pas nette entreune organisation, comme le Hezbollah, qui poursuit des buts concrets, la cration de6ltat palestinien, mais au nom de sa foi et, dautre part, un terrorisme mystique telceluideBenLadenquientendfrappertouslesennemisdeDieu,sans,peut-tre,esprer la victoire ici-bas. Mais que dire du phnomne des sectes ? Ainsi, les motifs delattentataugazcontrelemtrodeTokyo,perptrparlasecteAum,chappenttout esprit rationnel. Son gourou Shoko Asahara tenait un discours o se mlaient lecultedeShiva,dieudeladestruction,etdobscuresallusionsArmageddonprisesdanslaBible.PersuaddelimminencedelafinduMonde,ilaurait,semble-t-il,dcid dacclrer les choses en provoquant un maximum de morts.CetteobsessiondelApocalypseexpliqueplusieursvaguesdesuicidesdanslessectes, mais hante aussi les milices patriotiques et les suprmatistes blancs auxU.S.A.. Il est convenu de les ranger lextrme-droite. Cest vrai si lon considre quedesgenscommelesauteursdelattentatdOklahomaCityquifit168mortsen199naimentnileNoirs,nilesJuifs,nilesprogressistes,nilesmondialistes,nidailleursgrandmonde.Maisilspuisentsurtoutleurinspirationdansunfatrasdelittraturesurvivalistequiprditleffondrementdelacivilisation,dansdesrfrencesreligieuses dlirantes identifiant les vrais Amricains une tribu perdue dIsral et danslutopie des petites communauts sans tat et la rsistance sans chefs . Et que diredelArmedeRsistanceduSeigneur,enOuganda,laLordsResistanceArmy,prolongement du Mouvement du saint Esprit ? Elle dit vouloir tablir un tat bassur les dix commandements, mais, paralllement, pratique le pillage ou le kidnappingetimposeparlesarmesdebizarrestabousinspirsdelasorcellerie:celui,parexemple, qui condamne lusage de la bicyclette sous peine de mort !Mmelcologie,quandelledevientunemystiquedelEnvironnement,peutdboucher sur le terrorisme. Des partisans de lcologie profonde ont plusieurs foisfranchi le pas. Dans les annes 80, lassociation Earth First sen prenait aux installationsnuclaires ou lectriques, des digues ou des activits polluantes. Elle professait undiscours radical qui nenvisageait rien moins que la destruction totale de la civilisationauprofitdeGaia,lamreNature.ThodoreKaczynnski,leterroristesolitairesurnomme Unabomber qui a svi de 1978 1996, envoyait, lui, des lettres piges desreprsentants dune Civilisation Industrielle dont il voulait acclrer la chute.Curieusement,lesplusactifsoulesplusagressifssontparfoislesamisdesanimaux.VoircommentlAnimalLiberationFrontestpassdelaperturbationsystmatiquedeschassescourreanglaisesdanslesannes70auxbombesincendiairescontrelescentresderecherchepratiquantdesexpriencessurlesanimaux.Puiscefurentlesattaquesinformatiquesen1999,etenfindestentativesdempoisonnement de produits alimentaires dans les grandes surfaces.Mme si de tels terrorismes ne se comparent ni moralement, ni stratgiquement,celuiquiensanglanteleProche-Orient,lephnomneestrvlateur:lactionviolentesemetauservicedemysticismes,demillnarismesoudidalismedvoys.Maisloppos,leterrorismedevienttoutaussifacilementlinstrumentdeprojetscyniques et intresss.De tous temps, les terroristes ont du frquenter le monde de la pgre, ne serait-cequepourseprocurerdescachesoudesarmes,et,poursefinancer,ilsontimitsesmthodes,hold-upetracket.Netchaiev inspirateur desterroristes russesdelafinduXIXe sicle, fondait de grands espoirs sur les bandits en qui il voyait un potentiel dedestructionetlesseulsrvoltsauthentiques.Certains,enFrance,firentletrajetducrime lanarchisme, comme Ravachol ou la bande Bonnot.Ce qui se droule devant nos yeux dpasse une simple compromission, mme aunom de ncessits tactiques, entre militants et dlinquants. Il ne sagit de rien moinsquedelafusiondumondeducrimeetdeceluidesmouvementsditsdelibration.7Oublionscequilestpudiquementconvenudenommerladrivemafieusedunationalismecorse.Restequunnombrecroissantdemouvementsterroristesestimpliqu dans lextorsion, le trafic darmes ou de drogue. Plus exactement, il devientdifficilededistinguerentremafiasutilisantlemasquedelapolitiqueetterroristesdevenusmafieux.Lorsquedesterritoiresentierssontsanctuariss,cest--diresouslautoritdegroupesarmsetchappentauxloisnationalesetinternationales,celaintresselesseigneursdeladrogue.CestcequedmontrentlesexemplesdunarcoterrorismeduFARCenColombie,oulesaccordspasssparleSentierLumineux au Prou avec les cartels de la drogue.Osarrtelchangedeservicesmutuels?Lesservicesenquestionpeuventaller,pensentlesexpertsamricainsjusqulafournituredematrielatomiqueauxterroristes par la mafia russe. O commence une fusion plus organique ? Dans le casdelaTchtchnieoudelAlbanie,pouvoirstribauxetmafieux,terrorismesindpendantistes et brigades internationales de lislamisme cohabitaient ouvertement.Ensensinverse,ilyaquelquesannes,laMafiaitalienneaimitlesmthodesterroristes en sen prenant des responsables de ltat ou des monuments clbres,afin denvoyer un message aux politiques : nallez pas trop loin.Le terrorisme tait dj devenu ambigu dans les dernires annes du XXe sicledu fait de son internationalisation croissante. Il devenait difficile de distinguer ce quedissimulaientcertainesphrasologiesrvolutionnaires:lesintrtsduntatcommanditaire, des haines ethniques... Dsormais, dans nos socits interdpendanteset hypermdiatises, on entre dans le champ terroriste au nom de toutes les idologieset de toutes les revendications identitaires , y compris sexuelles. En Italie un Frontde libration pdophile a t dmantel en 2001 au moment o il prparait une sriedactionsterroristes,tandisquelAngleterreaconnudesattentatsanti-homosexuelsmensparunisol.DeDieuausexe,delaglobalisationausortdessourisdelaboratoire, tout se conjugue pour nourrir la folie terroriste.8C Les racinesLemploi politique de la terreur est aussi ancien que le pouvoir. Les thologiensoulesjuristesontrflchidepuisdessiclessurlalgitimitdutyrannicideoudurgicide.Maisquisontlespremiersterroristesorganiss?Leszlotes?Cettesectejuive du dbut de notre re assassinaitoccupants romains ou Hbreux trop modrsavec un poignard court,le sicaria, do vient notre mot sicaire. taient-ce les Assassins ?De la fin du XIe au milieu du XIIe sicle, ces shiites, aux ordres du Vieux de la Montagne,rfugidanssaforteressedAlamutenIran,excutrentnombredeCroissetdeTurcs seldjoukides sunnites. Ces deux sectes pratiquaient dj lattentat suicide. Faut-ilchercherdesanctresdesterroristesdansdessocitsdinitisexotiquesvoueslassassinat, Thugs en Inde, hommes lopards, en Afrique ? Plus prs de nous, il y eutlescharbonnierseuropennesduXIXesicle:cesrpublicainsorganissensocitssecrtesluttaientpourlesideslibralesetcontrelabsolutismeautrichien.taient-ce des rvolutionnaires, des comploteurs ou des terroristes ?Sil faut fixer une date de naissance inconteste au terrorisme moderne, ce sera1878.TelleestladatedelassassinatdugouverneurdeSaint-Ptersbourgparunepopuliste russe du groupe Narodnaia Volia (La volont du peuple). Les narodnystes ,qui,en1881,russironttuerletsarAlexandreIIetquonappellesouventimproprementnihilistes,ontinspirlesDmonsdeDostoievski..Touteslescomposantes du terrorisme moderne y sont : la bombe, le pistolet et le manifeste, uneidologiequijustifielassassinatdespuissantspourprovoquerleffondrementduSystme, une structure clandestine quasi sectaire, et comme le dit Camus la volont de tuer une ide en tuant un homme. Les premiers terroristes russes sefforcent de nesen prendre quaux reprsentants de lautocratie, voire dpargner le sang innocent.On cite souvent Kaliayev, qui, en 1905, au moment de lancer une bombe sur le princeSerge,prfrayrenoncerpluttquederisquerdetuerlesenfantsduprincequilaccompagnaient Un histoire qui inspirerales Justes de Camus.Leurssuccesseursnontpascesdlicatesses.CesontcertainsanarchistesdelaBelle poque, partisans de laction directe , puis les terroristes de la seconde vaguerusse,celledesattentatsdessociauxrvolutionnairesaudbutduXXesicle.Lesbombes sautent bientt dans les cafs, les thtres et les trains, tuant des femmes et desenfants.cestade,leterrorismervolutionnairedutournantdusicleressembleencore au prolongement de lassassinat politique ; ses partisans y voient un pralable la Rvolution universelle quils attendent pour bientt.Diffrents par leurs motivations identitaires, mais aussi plus proches de la guerreoudelagurillaparleurforme,sontlespremiersterrorismesnationauxouindpendantistes.Ainsi,lOrganisationrvolutionnaireintrieuremacdonienne(O.R.I.M)fondeen1893contreloccupationottomane,tentedinternationaliserleconflitetderadicaliserlesrelationsentrelescommunauts.ElleenlvedesOccidentaux, et suscite des insurrections nationales. En 1903, elle proclame mme unetrs phmre Rpublique de Krouchevo, vite rprime.DanslesBalkans,dautresgroupesindpendantistesrecourentlaviolenceclandestinecontredesoccupantstrangersetlesEmpires,quittechercherdessoutiensdelautrectdesfrontires.Ainsi,lorganisationJeuneBosnie,responsable de lattentat de Sarajevo en 1914, tait commandite par la Serbie. De sonct,lI.RA.sorganisesurunmodledarmeclandestineetsemanifestevisagedcouvert lors des Pques sanglantes de Dublin en 1916.9Anarchisme, indpendantisme, anticolonialisme, attentats aveugles, utilisation derelaisidologiquesetdesmdiaspourlapropagande,maisaussiliensavecdesinternationales,desservicessecrets,destatsterroristes:toutatinventavantlaPremire Guerre mondiale de ce qui caractrise le terrorisme jusquau 11 Septembre2001. Sauf lide de faire une Guerre Globale la Terreur !.10D Le futur!: moyens et limites du terrorismeLa panoplie des terroristes se limita longtemps au poignard, au pistolet ou auxmachinesinfernalesbricoles.En1800,celledelarueSaintNicaise,destineNapolonI,taitpoudre;ellefitquatremortsmaisellemanquasacible.Lapuissancedelanitroglycrine,avecladynamitepuiscelledesdtonateurs-aveclanitrocellulose, inventions des annes 1860-1870 -, offrent une capacit de destructionsuprieure et une meilleure chance de sloigner des lieux de lattentat. Rsultat : lespremiersattentatsaveuglesfrappentdesdizainesdinnocents.Unebombeanarchistefait22mortsen1893authtreLiceodeBarcelone.Lesexplosionsmeurtriressemultiplientdansleslieuxpublicsetlestransportsdurantlavagueterroriste russe du dbut du XXe sicle.Lesprogrstechniquesduterrorismetouchentlarmement-fusilsautomatiques, roquettes, explosifs - mais ils se traduisent surtout par lexploitation destechnologiestypiquesdelamondialisation:moyensdetransport,aveclesdtournementsdavionetmdias,aveclesprisesdotagequimobilisentlatlvisionds les Jeux Olympiques de Munich en 1972 .Aprs le 11 Septembre 2001, le prochain saut technologique sera-t-il le passageaux armes de destruction massive (WeaponsofMassDestruction)?GeorgeW.BushlavoqulorsduderniersommetduG8etlideobsdetousceuxquisoccupentdecontre-terrorismeauxU.S.A..Celajustifieraitdesoprationsmilitairesprventivescontre les tats qui tenteraient de se doter de telles armes, comme lIrak. Mais surtoutcette hypothse ferait du terrorisme le successeur ou le substitut de la guerre, en termesdedestructivitphysiqueetplusseulementdimpactpsychologique.CestcequerefltelexpressionGuerreauterrorisme.Detellesarmessontsoitnuclaires(bombe sale et peu sophistique qui produirait une forte contamination radioactive dfaut dune explosion puissante), soit biologiques (propagation de toxines et virus,anthrax, peste ou encore bruxellose pour ne sen tenir quaux moyens les plus connus),soit enfin chimiques. Dans ce dernier domaine, la liste est, une fois encore, vaste et lesexemples nombreux. Ils vont de lusage du sarin par la secte Aum au cyanide cher auxsparatistes Tigres Tamouls.Dsormais, personne ne doute que des terroristes puissent se procurer le matrielncessaire, quil sagisse de bacilles ou de plutonium, soit via un tat sponsor, tel lIrak,soitparunequelconquesourcecriminelle.Ladiscussionportemaintenantsurleurcapacit den contrler les effets. Certes, les tentatives rpertories jusqu aujourdhuiont eu moins dimpact que les bombes du terrorisme classique . Pour combien detemps?encroirelesenquteurs,letalibanamricain,lemembredAl Qaedaarrt Denver, prparait une bombe atomique sale , mais aussi lempoisonnementde rserves deau sur le territoire amricain.Dautres investigations ont rvl que desgroupesoudesectesstockaientdesproduitschimiquesmortelsoudesbacillesvoirequilscherchaientseprocurerdesdchetsradioactifs:AumauJapon,maisaussilOrdreduSoleilLevantetlePactedelpeetduBras,deuxgroupesamricainsdobsds de lApocalypse.Ilyadoncmonteenpuissance,aumoinsvirtuelle,duterrorisme.Iltaitconsidrjusquprsentcommeconflitdefaibleintensit,commedisentlesstratges.Ilsepourraitqueleterrorismenestendepasmoinsparlebas.Ilfaudraitalorsenenvisagerbanalisation:unrecoursdeplusenplusfrquentune11violencequasi,prouparaterroriste,loccasiondunemultitudedeconflitsauxmotivations idologiques diverses.Aprs le 11 Septembre 2001, la Commission Europenne sest divise, lors de ladiscussiondunedcision-cadresurleterrorisme:unedfinitiontroplargerisquait,objectaient certains participants, de criminaliser des luttes sociales ou les dbordementsqui accompagnent les manifestations anti-mondialisation. Certes, il y a une diffrenceentre la violence des Black blocks quirecherchentlaffrontementaveclapoliceaucoursdesgrandsrassemblementscontreleG8etlevraiterrorisme:lanceruncocktailMolotovcenestpascommettreunattentat-suicide.Dmonterdevantlapresse un Mac Donald comme Jos Bov, ce nest pas le faire sauter avec une bombecomme les autonomistes bretons et tuer, mme involontairement, un employ. Mais lencore, les frontires sont poreuses. Les criminologues Xavier Raufer et Alain Bauerbrisent un tabou en suggrant que la violence des banlieues servira demain de terreau de groupes islamistes arms comme celui de Roubaix, dtruit en 1996, et qui oscillaitentre terrorisme et banditisme. Par ailleurs, les luttes syndicales respectrent longtempsloutil de travail, or, depuis deux ans, les cas de menaces de sabotage de lentreprise oude pollution dlibre se sont multiplis : brasserie Adelshoffen, filature Cellatex, usinedeMoulinex.Lalignerougequispareactivismedeterrorismepourraitservleraussi tnue que celle qui spare le terrorisme de la guerre.12 E Djihad dans le cybermondeFaut-il avoir peur du cyberterrorisme ? Ricanements dans des revues dInternet(commeTransfertenFrance):ellesironisentsurlesdizainesfaussesalertesdiffusesdepuis 1998, date de la cration, sous Clinton, du National Infrastructure Protection Center,afin de prvenir de telles cyberattaques . Doute chez les experts, tels le CommissaireDaniel Martin en France, auteur dun manuel sur le cybercrime, et Dorothy Denningde Georgetown University. Invocations rptes par ladministration amricaine, de lamenace dun Pearl Harbour lectronique . Ainsi,en Juin 2002, le WashingtonPostparledinfiltrationssuspectesdepuisdespaysislamiquesetviaInternetsurdesordinateursdedistributiondeau,dlectricitoudugaz,etautresinfrastructuresvitales . Du coup, on reparle dune cyberacadmie de la Terreur au Pakistan oles partisans dAl Qaeda se seraient forms au sabotage cyberntique. Richard Clarke,chef du Bureau de Scurit du Cyberespace, un des rouages essentiels du Bureau de la Scuritdu Territoire cr aprs le 11 Septembre, croit au danger dur comme fer. Il place le prilcyberterroristesurlemmeplanquelerecoursauxarmesdedestructionmassive(biologique, nuclaire ou chimique). Une poigne dinformaticiens au service de benLaden peuvent-ils plonger dans le chaosnos socits si dpendantes de linformatique?DesscnariosvoquentlaprisedecontrledistancedordinateurssurleterritoireU.S.Lebut:saboterlestransactionsfinanciresouletraficarien,bloquerlescommunications, effacer des mmoires, changer distance la composition chimique deproduitsalimentairesdossparordinateurs,ettoutcequepeutsuggreruneimagination perverse. Que croire ?Ben Laden dans une interview au journal Ausaf a voqu en Novembre 2001 les centaines dislamistes ingnieurs en lectronique qui lutteraient ses cts. Encorefaudrait-il valuer la capacit technologique de lorganisation autrement par les appelsau cyberdjihad dune Garde de fer propalestienne aunomronflantouceuxdOmar Bakri Mohammed, chef dun groupe proche dal Qaeda. Sans parler des rcitsfantaisistesquidcrivaientdessallesentiresdordinateursdanssescavernesdAfghanistan. Il faudrait surtout sentendre sur ce quest le cyberterrorisme.Lesislamistes,commetouslesrseauxactivistesinternationauxycomprislesdfenseurs des droits de lhomme en Chine, envoient des messages cods via Internet.Sporadiquementlesservicesamricainslancentdesalertessurlabasedecommunicationsinterceptes.Orlesmoyensdelintelligencelectroniquehightechnont abouti rien de concret jusqu prsent.et on le leur reproche assez aux U.S.A.Certes, Richard Reid, le terroriste la chaussure explosive du vol Paris-Miami passaitses journes dans un cybercaf parisien. Certes, il a t rpt qual Qaeda utilise lastganographie(lartdedissimulersesmessagessousformedeminusculespixelsinvisibles lil nu sur des sites Internet publics).Mais la facult quont les islamistesde communiquer clandestinement peut aussi sexpliquer parce que leurs rseaux sontcompossdegensquiseconnaissent,emploientlammelangueetlesmmesrfrences, .. Nul doute non plus que ces terroristes ne sexpriment sur la Toile, soit sous leurnom,soittraversdesorganisationamies.Ainsi,latlvisionAlJaziraaputlcharger le 23 Juin linterview dAbou Gaith, porte-parole dAl Qaeda, via le CentredestudesetdesRecherchesIslamiquesDetelssitessubissentrgulirementdesattaques informatiques qui les obligent changer dadresse Internet. Ce fut le cas pourafghan-ie.comettaleban.com.Dautresonttfermsparleurshbergeurscommeazzam.com et qoqaz.net. Mais les nouvelles adresses sont vite connues, ne serait-ce par13le think tanks amricaines qui en publient la liste. Mais, l encore, rien dexceptionnel : ily a tout aussi bien des centaines de sites de suprmatistes blancs et de terroristes detoutacabitvoiredespagesdonnantdesrecettesdefabricationdebombes.Pourautant,personnenestdevenuterroristeensurfantsurlaToile.Etilsagitldepropagande, pas daction.La vraie frontire du cyberterrorisme est celle qui spare le hacktivisme de vraiesattaques engendrant morts ou chaos. Hacktivisme : le mot est form par le mlangedactivisme et de hacker, pirate informatique. Ce terme donc dsigne lusage de moyensdeperturbationlectroniquecontredessitesdorganisationsoudadministrationsidologiquementennemies:prleverouchangerdesdonnes,infecterpardesvirusinformatique ou, simplement rendre inoprant un site par un dni daccs , qui lesaturededemandes.Cettevastegammedactions vadu graffiti protestatairedpossurunepageWeb,delarumeurmalveillanteoudelaptitionlectroniquedevritables dommages en termes de dsordre organisationnel ou financier.Les conflits tamouls ou au Timor, laction des zapatistes des Chiapas, la guerreduKosovoen1999oulasecondeIntifadaontsystmatiquementsuscitdes cyberattaques , visant, suivant les cas, des ambassades de Sri Lanka ou dIndonsie,lOtan, des mdias pro ou anti-serbes, un fournisseur daccs isralien ou le Hezbollah,...Encorefaut-ilnoterquecesattaquesontfait,aupireperdredutempsouduprestigeleursvictimes,-quellesmanaientdinternautes,certesidologiquementmotivs, ou de groupes dehackers aux noms folkloriques (Blondes de Hong Kong contrela Chine populaire ou Legion of Underworld contre lIrak) mais pas de vrais terroristes quellesnontchangnilesortduneguerre,niceluidunsommetsurlamondialisation.- que le processus frappe autant tats ou organisations terroristes queleursvictimesetquilestaussibienemploycontreunemultinationalequecontrelETA et enfin que ledits dgtsont toujours t rpares assez rapidement.Levritablecyberterrorismequitueraitouprovoqueraitdesdommagesmatriels graves reste hypothtique. Bien des arguments militent en sa faveur, du pointde vue des terroristes : son faible cot, limpunit puisquon agit distance, Des tudesamricaines sur laccroissement des attaques informationnelles, de tous ordres, et sur lavulnrabilit avre des systmes de protection devraient dailleurs ly encourager, toutcommelesexemplesdevirusinformatiquesquicotentparfoisdesmillionsdeuros.Maisnulnajamaisexprimentuneattaqueconcertequi,parexemple,porteraitsimultanment sur les circuits financier, les transports, les rseaux publics. Personne neconnat ni la capacit de diffusion du chaos qui en rsulterait ( y compris pour des paysoudesfondsamis),nilacapacitdusystmerparerlesdgts.Deplus,unepaniqueboursireoulapertedarchivesnapportentpasleursauteurslesmmessatisfactionsspectaculairesousymboliquesquunattentatsuicidedontlesimagesrpandentlittralementlaterreur.Paradoxalement,unkamikazeestpeut-treplus rentable et moins cher pour le terroriste quune offensive lectronique. moins devoir la technologie de nos socits dites de linformation devenir la meilleure arme deleurs adversaires.14OUSSAMA, LOUMMA, LES MEDIAS(publi dans Les dossiers secrets dal Qaeda, livre collectif du CF2R. Eyrolles 2004)LediplomateamricainRichardHolbrookesedemandait:Commentsefait-ilquun type dans une caverne puisse gagner la bataille de la communication contre la premire socit delinformationaumonde?[1].Letypeenquestionsestfaitmetteurenscnedelvnement le plus film de lhistoire, le 11 Septembre. Il est vedette dun feuilleton olescassettesscandentsesrapparitionssporadiques.SonvisageestreproduitunnombredexemplairesqueseulessurpassentlesicnesdeCheGuevara.Bref,Oussama ben Laden apparat beaucoup comme un grand communicateur capabledemployer contre lOccident linstrument sur lequel celui-ci comptait pour sduire lereste du monde: ses crans.Ilesttentantdepousserleparadoxeplusloin:ainsilesspcialistesdurenseignementauraientdonnalQaedalenomdecodedeDisneyland[2].CommeDisneylandlorganisationpossdedessuccursalesindpendantesdanslemonde entier. Et, comme Disneyland le personnel porte des masques et empruntedes identits[3].Stratgies et complicitsLacraintedevoirle terrorisme-spectacle combattre la socit du spectacle parses propres armes nest pas nouvelle. La mtaphore du judo est souvent employe: leterroriste retourne la force des images et les moyens de communication de ladversairecontre lui. ce compte, le porte-parole dal Qaeda mrite certainement une ceinturenoire plusieurs dans.Danslesannes70ou80,lammeidetaitformuledefaonplussophistique, avec la thorie dite de la relation symbiotique[4]. Lide tait la suivante:entrecomplicitobjectiveouaddiction,groupesterroristesetmoyensdecommunicationdemassesontdesintrtsobjectifscommuns.Ilssencouragentmutuellementuneescaladespectaculaire.Lespremiersrecherchentunchomaximum pour leurs actions, les seconds sont friands de la dramaturgie des attentats,do nouvelles de scnographies de violence et ainsi de suite Certains souponnaientmme un lien de causalit: la recherche de lcho maximal aurait encourag le passagede lactivisme politique la lutte arme. La scne mdiatique portait la responsabilitdune escalade exhibitionniste et sanguinaire de la terreur. Or le phnomne sinscritdans une dure plus longue encore: celle de la transformation parallle des mdias etdu terrorisme chaque poqueDans la dernire dcennie du XIXe sicle, quand la France craignait les bombesanarchistes,lesfameusesloissclrates[5]incriminaientlapresse:ilsagissaitderprimer la complicit intellectuelle avec le terrorisme voire son apologie. la fin dusiclesuivant,cestlacontagiondesimagesquisuscitetouteslesinquitudes,indpendamment de la faon dont les prsentent les mdias (mdias que les terroristes15considrent facilement comme complices du Systme). De la propagation plus ou moinsvolontaire dides subversives celle dimages fortes, dotes dune puissance paniqueintrinsque,lesmdiassonttoujourspensscommelesdupesdesterroristes.Salogique type telle que la dfinissait Raymond Aron rechercher un impact psychiquesuprieur son impact physique suppose ainsi la matrise des stratgies de diffusion.Judo,chambredcho,symbiose,visibilitetdramatisation,effetpanique,aucunedecesnotionsnestfaussepourvuquelonprcisecequelonentendparcommunicationterroriste.Quelensontlebutetlecontenu?Unsentiment,prcismentltatdeterreurquestcensprouverlepublicouladversaire?Lencouragementoularadicalisationdesoncamp?Unerevendicationoudunemenace?Lediscoursidologiquequiinspirelaction?Lapublicitdunecauseoudune organisation? Tout cela senchevtre.Par dfinition, lorganisation terroriste accomplit des actes (disons des attentats) qui elle attribue une double valeur. Dun ct, ils reprsentent une charge destructive(unterroristequinetuerait,neblesseraitpersonne,ninedmoliraitrien,seraitunbavard). De lautre, leur violence doit produire du sens: si elle ne visait qu un effetpurement militaire (affaiblir les forces ennemies) et non symbolique, elle deviendraitgurilla ou guerre de partisans.Entre le ple ravage et le ple message, toute la varit des pratiques terroristesqui ne peuvent certainement pas tre ramenes un modle unique. Le rapport inditqui sest instaur entre la nbuleuse quil est convenu dappeler al Qaeda et des mdiasne peut se comprendre que par rfrence tout cet arrire-plan historique.Quest-ce quun message terroriste?Premire remarque: si lassassinat politique existe depuis toujours, le terrorisme,entendu comme activit planifie et violente dun groupe clandestin poursuivant desobjectifspolitiques,aunehistoirebeaucoupplusrcente:elleconcideavecledveloppement des moyens de communication de masses. Le nihilisme russe est li lapresse clandestine[6]. Lanarchisme Belle poque et sa propagande par le fait, auxfeuillets militants et la presse grand tirage. Les luttes anticolonialistes la radio quiporte les appels la rvolte jusquau fond des villages. Mais la prise dotage des JeuxolympiquesdeMunichen1972ouvreunerenouvelle:celledelarelationentretlvision en mondovision et des causes transnationales comme celle des Palestiniens. Ila mme t dit que si les membres de lOLP qui ont attaqu les athltes israliens et sesontadressslapresseen1972avaienttmieuxrassetavaientparlunanglaiscorrect, leur cause aurait progress bien plus vite. Ds quapparaissent les possibilitsdexpression-nouveauxmdiascassettevido,CDRom,Internet,outlvisionsatellitaire - elles trouvent vite preneur, notamment chez les islamistes[7] capables deconcilier idologie archaque et technologie moderne.Existe-t-il des catgories rcurrentes, des figures du terrorisme, comme onparle de figures de style de la rhtorique? Des types de discours ou de comportementsqui lui soient inhrents et qui se retrouvent chez ses pratiquants de toutes les poqueset de toutes les idologies?16Pourenjuger,lanotiondimpactmaximumnesuffitpas.Certesleterroristesuivant le principe bien connu ne veut pas que beaucoup de gens meurent, mais quebeaucoupdegenscoutent.Certes,ceuxquiposentdesbombes,tuentdesgensclbres ou dtournent des avions, ne sattendent certainement pas ce que la chosepasseinaperue.Maiscestlecontenuqualitatifdeleurmessagequinousintressedavantage[8].Toutgroupeterroristedoittransmettresonidentitrelleouorganisationnelle (cellequiluipermetdeperdurerentantquegroupesoumisdespressions quignorent les autres organisations: danger, secret, risque de trahison). Celapeut se concrtiser par la signature, de lattentat. La concurrence des groupes ou laprolifrationdeladsinformationpeuventsusciterdesprocdurescompliquesdauthentification: en laissant un indice sur place, en rvlant un dtail que personnene connat, le terroriste peut viter quun parasite ne lui vole son acte (les groupusculescorses semblent assez inventifs en ce domaine). Mais lidentit est aussi quelque chosequidoitsetransmettrelintrieurmmedugroupe.Toutcelapeutdemanderdesserments, des rites, de la discipline, des croyances explicites ou implicites. Cas limite: ladrive sectaire avecgourou ou prophte, sparation du mondeextrieur ou code devieprenantrebourslesvaleurssocialesordinaires.Mmedesgroupesmarxistescomme larme rouge japonaise ou les F.A.R.C. colombiens ne sont pas labri.Mais il y a aussi et surtout une identit symbolique: le groupe terroriste parletoujours au nom dun sujet historique qui le dpasse: la Nation, les opprims, les vraiscroyants, lOumma, voire - dans le cas bizarre du terrorisme cologique - la Nature.Cest l la source de ce quil considre comme sa lgitimit. Elle lui permet de ne pasrespecter la lgalit de ltat quil combat.Lemessageterroristeadescaractristiquestrsprcises:ilaplusieursdestinataires. Il y au moins lennemi, ses allis potentiels et le public, le monde ou lesgnrations futures en gnral, - il couvre un trs vaste registre qui va de lexpressionpureetsimple(voil qui nous sommes, nous existons, nous ne supporterons pas plus longtemps,nous crions notre rvolte) la ngociation. Enfin, il doit toujours cheminer par des voiesdtournes. Souvent mme, il doit passer un march implicite avec les mdias: Nousvousfournissonsdelvnement,donneznousdelcho.Voiciduspectacle,donneznousdesrceptacles..Bref,sonmessagepublicitaireetsacatchsepassentsurtoutpardeuxvoies:- Lacible:untelreprsentaitlesforcesdelarpression,telautre,loccupanttranger,cetactetaitunerappropriation,unjugement,unchtiment,unavertissement.Mmelafameusevictimeinnocenteduterrorismeporteunavertissement: nul nest innocent, personne nest labri; vous tes tous, que vous le vouliez ou non,partie prenante notre lutte. Dans le terrorisme la victime incarne toujours un principebeaucoupplusgnral.Unpetitfonctionnairepaiepourltat,unpatronpourlecapitalisme,uncolonpourlimprialismeouuntouristeenboteBalipourladbauche de lOccident, suivant les cas.-Lecommentairedestinexpliquerlacte:parfoisquelqueslignes,parfoisdes romans-fleuves (voir lincroyable logorrhe des Brigades Rouges) mais il peut aussisadapter aux technologies de la tlvision ou du Net pour passer entre les mailles dufiletadverse.Undiscoursdepersuasionoudeprdication segreffeainsisurlaction17elle-mme.Lecommentairepeutenoutrecontenirunemenace(quitteznotreterre,libreznoscamaradesounouspoursuivronslasriedesattentats,parexemple),uneffetdannonce(cenestquundbut)etplusgnralementunervlationdelobjectifpolitique poursuivi.Enfin il y a une dernire dimension du terrorisme qui est la simple publicit, larputationdesonaction.Desonampleurdpendlefameuximpactpsychologique: sentiment de peur rpandu dans la population ou chez les dirigeantsjusqucequilscdent,propagationdudsordreetdelapaniquedanslesystmeadverse,provocationquilepousseralafaute(telleunerpressionmaladroite)etrvlera sa vraie nature, mobilisation et radicalisation des sympathisants ventuels,dcouragementetdivisionsdesallisdeladversaire,Encesenslaproclamationterroriste, par les bombes ou par le verbe, instaure chaque fois un rapport nouveau deforces et de connaissance.Faire mourir et faire savoirCettegrillemultiplesentressuggredjplusieurstypesderelationsenvisageables entre lacteur terroriste et les mdias.-Lepremiercaspeuttreceluidelindiffrence.Soitparcequilestimequelacteterroristeportesajustificationenlui-mme(ilplatDieu,parexemple),soitparce quil croit agir en tat de contrainte ou de lgitime dfense, soit enfin parce quilobit une croyance apocalyptique, comme la secte Aum, le terroriste peut ne pas seproccuper du marketing de son action et ne laccompagner daucun discours.- Seconde hypothse: le terroriste ne se soucie des mdias de masses quautantquilsrapportentlanouvelledesonaction:ilcomptesursesproprescanauxpourvhiculer le message explicatif. Ils peuvent tre discrets, particulirement dans le cas duterrorismeditinstrumental.Ilestsouventauservicedunepuissancetrangre,cherchant exercer une contrainte sur un gouvernement par bombes interposes. Ilsuffitquecedernierreoivelemessage:remboursezvotredette,libreznosprisonniers,cessezdaiderteltattiers,sinonnousmultiplieronslesattentatsquifrapperont votre population. Variante: le groupe terroriste relativement indiffrent ceque dit de lui la presse ennemie, contrle ou pourrie compte sur ses propres rseauxpour toucher son public, le seul qui lintresse vraiment: les proltaires, les membresdune ethnie ou dun groupe, les vrais croyants.- Troisime configuration: le terrorisme intgre la raction des mdias dans sesplans.Ilrentrealorsdanslejeudelasignature,delarevendicationplusoumoinsexplicite,dudiscoursexplicatifetdelascnarisation.Ilrepenselalogiquedelvnement -quand frapper, qui, comment programmer la frquence, le crescendo ouladatedesinterventionsenfonctiondimpratifsdurgence,deconcurrencedesnouvelles, de contexte, de mise en scne propres la sphre mdiatique.Brefilluifautpresquefairedumediaplanningquandilprogrammesesattentats. La stratgie devient doublement indirecte: frapper ladversaire travers descibles reprsentatives, mais aussi employer une rhtorique dtourne afin de dlivrer le18message voulu. Il faut sexprimer travers des canaux que le terroriste ne contrle paset se confronter des systmes dinterprtation qui ne sont pas ceux de lmetteur.Pourtreexhaustif,ilfaudraitaussienvisagerdeuxcas-limites:celuiolacteterroriste naurait pour fin que laccs aux mdias et celui, symtrique, o le terrorismeneseraitquunecrationmdiatique.LepremiercasseraitassezbienillustrparThodore Kaczynnski, le solitaire surnomm Unabomber. De 1978 1996, il envoyait,deslettrespiges,notammentauxjournaux,dansleseulbutdefairepubliersesdiatribes cologiques. Pour le second cas, le seul exemple que nous puissions citer, sansrisquerunprocs,estempruntlafiction.DanslefilmdeSidneyLumet,Network,unechanedetlvisionemploieensous-mainungroupusculequiluifournitdelattentat, donc de laudience, la demande.La gurilla du fauxCes grilles ainsi poses, peut-on discerner dans laction dal Qaeda une logiquemdiatiquequirefltesaspcificitstratgiqueouidologique?Oupourlargirlaquestion:lamouvancedjihadistereprsente-t-ellequelquechosederadicalementnouveau par rapport la vieille propagande par le fait?Premire caractristique dal Qaeda: sa faon de grer sinon ses droits dauteur,du moins sa signature. Pour une large part, ceci reflte lambigut de la nature mmedelorganisationDautresentraiteronticiavecplusdepertinence:organisation,nbuleuse, franchise, mythe mdiatique La dsignation al Qaeda recouvre suivantle cas une structure quasi sectaire autour de chefs historiques (dont ben Laden nest pasforcmentleprincipal),desorganisationsrelativementautonomesmaissassociantpourdesobjectifscommunsetmutualisantunepartdeleurexpertiseetdeleurintendance,et enfin des djihadistes,chacunimpliqu dans sa lutte endogne mais serclamantdecetteappellationglobaleetsymbolique[9],pourdesraisonsquasipublicitaires.Ainsi,quefaut-ilvraimententendreparunattentatcommisparalQaeda?LescritresnesontpasceuxquipermettentdedirequetellebombehumainedansunautobusisralienappartenaitauHezbollahouauHamas.Descommentateursannoncent toute les x semaines un tournant dans la stratgie dal Qaeda, suivant quunattentatsuicideatteintuneorganisationinternationale,desressortissantsdetellenationalit en Irak, en Turquie, en Arabie Saoudite ou ailleurs. Ils supposent peut-treune volont dlibre l o il y a des initiatives concurrentes, au calendrier alatoire. Ilse pourrait aussi que la mouvance djihadiste frappe parfois o elle peut quand et oelleestprte,mmesilestavrquecertainesactionsontparfoistprvuesdesannes lavance.Leffet de confusion se renforce souvent de leffet de soupon: qui aurait intrt agitericioullespectredalQaeda?Commentinterprter,parexemple,linformationpublieassezdiscrtementparlapresseennovembre2003,etsuivantlaquelle al Qaeda a dmenti tre lauteur des attentats de Riyad[10]?OulafaondontuncertainAbuAbdulRahmanAl-Najdi,sedisantmembredalQaedainformealArabiyaquesonorganisationnavaitrienvoiraveclattentatcontrelemausolechiitedeNadjaf(Irak)enaot2003[11]?Ou,aucontraire,lamaniredont,en19dcembre2003,unquotidiendusoir,informparsourcesanonymesU.S., annonceque les Amricains ont arrt en Irak plus de trois cent Arabes. Tel est le surnom desdjihadistestrangersquiviennentcombattrelescroissenIrak,etdontcertainsseraient passs autrefois par lAfghanistan des talibans). Le bruit court aussi quil y asans doute bien davantage de terroristes de la mouvance al Qaeda dissimuls sur place.Selonquelcritrejugerdurattachemental Qaeda dun membre dAmsar-al-islamou de larme de Mahomet?Lesoupondemanipulationdevientsystmatique.ChacunsesouvientdesinterrogationsquientourrentlafameusecassetteditedupistoletfumantfortopportunmentretrouveenAfghanistanparlesAmricainsenestlemeilleurexemple: lmir commentait la performance du 11 Septembre avec un visiteur, commedessupportersdefootballrefaisantlematch.Ilsseremmoraientleursrvesprmonitoiresensercitantdespomes.Demultiplesdmonstrationsquelacassette tait un faux grossier (le nez de ben Laden ntait pas de la bonne longueur, telplan de coupe tait suspect) ont continu circuler, mme si, sur le fond, rien de ceque disaient les interlocuteurs ne contredisait les autres messages de ben Laden.Plustrange,lecasduneinterviewduncertainal-AsuqufpublieparAsiaTimes Online le 14 Novembre 2002, prtendument de source al Jazira. Al-Asuquf seprsentantcommelenumrotroisdalQaedadonnaitdesdtailschiffrssurlorganisation et surtout annonait que le 11 Septembre ntait quun dbut au regarddesoprationsenprparation.Ilvoquaitnotammentaveclesseptttesnuclairesdj entres sur le sol amricain et prtes toucher leurs objectifs. Il se rvla par lasuitequalJaziranavaitjamaisinterviewcepersonnagedontlenomlulenvers(fuqusA phontiquement: fuck USA) aurait d alerter. Mais la frontire entre le vrai, lefaux,ladsinformationetlesimplecanularnesontpastoujoursduneclartaveuglante.Etnousnouvrironspasletrsrichedosserdesrumeursetthoriesconspirationnistes se rapportant au 11 Septembre lui-mme :- il ny avait pas de juifs parmi les victimes des Twin Towers,- aucun avion ne sest cras sur le Pentagone,- les prtendus kamikazes censs prcipiter les avions sur les tours, sont toujoursvivants- les avions taient tlcommands- si vous regardez les photos des tours en flamme, vous voyez le visage du diable- les services secrets U.S. taient parfaitement au courant...Chacunedecesthsesestappuyesurunecontradiction,relleousupposedanslaversionofficielleousuruneprsumeimpossibilittechniquetrouvepreneur,voiredescentainesdemilliersdelecteurspourledcouvreurdeladiteimpossibilit manifeste...Cettesituationrefltelescepticismedunepartdupublic,cequenousavonsappel la mentalit X files (la vrit est ailleurs). Elle prdispose tout croire, surtout une histoire de complot vhicule par une rumeur, mais surtout pas ce que racontentlesgrandsmdias.MaislesuccsdesversionsalternativesdelaralitsenourritdelambigutfonciredesmessagesdalQaeda.Ilsseplacentdansunregistreolanotion mme de revendiquer une action na sans doute pas le mme sens que pournous. Si lon sen tient la source la plus accessible, des messages crits ou prononcspar ben Laden lui-mme, ils fourmillent en formules indirectes. Ainsi, dans son appel20diffusle11Fvrier2002[12],ildclarequeDesmoudjahiddinesutilisantdesavionsdelennemi ont men une belle opration audacieuse et dont lhumanit na jamais connu dgale, et Ilsont ainsi dtruit les idoles (le World Trade Center) des tats-Unis, touch de plein fouet le Pentagoneetlconomieamricaine,jetantlorgueildelAmriquedanslabouemaisneditpasexplicitement quils agissaient sur ses ordres.Dansunautretexte,ditDclarationdalQaedalOumaislamique,loccasiondupremier anniversaire de la nouvelle guerre de croisade amricaine (comprenez: celui des attaquescontrelAfghanistandu7octobre2001),seretrouveunpangyriquedesauteursdelattaque contre les Twin Towers, ou de ceux dun attentat au Kowet, parfois dsignsnommment. Dans dautres textes alternent des remerciements prodigus Dieu pource succs le 11 Septembre est souvent dsign comme le jour bni - et des appels prendreenexemplecesjeunesgens,laconsciencedelOumma[13]maisjamaisunephrase disant exactement qual Qaeda a ordonn ces actes. Mais il est vident quelleles approuve et en a eu une connaissance pralable. Ben Laden lui-mme prcise[14]quil nexiste pas dorganisation spcifique du nom dal Qaeda,et rappellequecettedsignationrenvoieunebasedentranementautrefoisutiliseparles djihadistesdanslePanshir.Ledsirdeffacersonactionderrirelavolontdivineetsonorganisationderrireuneentitspirituelle-lacommunautdescroyants-nepeutsexpliquerparleseuldsirdecrerlaconfusionchezladversaire.Cephnomnenous renvoie plutt la qute de lidentit mythique signale plus haut. Les djihadistessepensentmoinscommeacteursquecommeagispardesforcesquilesdpassent,volont divine, conscience communautaire des musulmans.Mises en imageCe constat nous renvoie directement la seconde caractristique: le style benLaden. Il est difficile bien apprcier, dans la mesure o les versions des interventionsdiffuses par les mdias sont gnralement allges de tout ce qui parat trop lyrique,redondantouincomprhensibleunpublicoccidental.Orcestjustementcehiatusqui est significatif. Il est important de bien apprcier cette faon dinterrompre le coursde son explication pour rciter un pome, de raconter un rve prmonitoire ou de serfrerunefable[15],lamultiplicationdesrappelshistoriquesetthologiques,lesouci constant de se justifier en droit islamique, lhabitude de faire un commentaire surle sens dun mot en arabe classique....LeproposdebenLadenestimprgnderhtoriquearabo-musulmanearchaque, et sa faon demployer limage nest pas moins significative. Il a beaucouptcritsursongotsansdouteunpeunarcissiquepourlamiseenscne.Visiblement,ilgresesraresapparitionsavecsoin.Hros,esthtis,toujoursdansune attitude noble et simple, le ben Laden des icnes, en tenue de gurillero, est aussisoucieuxdudcordesesapparitions.Montagnesetdsertcommearrire-plan,prsence dautres chefs dal Qaeda assis devant une grotte et voquant les compagnonsdu prophte pendant lexil, dpouillement extrme des accessoires, o la Kalachnikovestlaseuleconcessionlamodernittoutcontribuerendrevidentlemessageadress aux musulmans: son combat est le prolongement de celui grands prdcesseursmendansuntempsmythique[16],leProphteetsescompagnons.Cestlternelaffrontementdesmmescontrelesmmes:alQaedaincarnelIslamdanssacontinuit.Lacatastrophede1258,lorsquelecalifatdeBagdadfutrenversparlesMongols, a des consquences aujourdhui.