Terres d'Avenir

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L’innovation, moteur de l’action des Chambres d’agriculture de Picardie Juin 2011 Mes parcelles d’un simple clic Agriculteurs, gestionnaires du territoire Donner du goût au terroir Faire des économies avec le banc d'essai

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Le magazine des Chambres d'agriculture de Picardie

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Page 1: Terres d'Avenir

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Chambre d’agriculture de Picardie

19 bis rue Alexandre Dumas80096 AMIENS Cedex 3

Tél. 03 22 33 69 [email protected]

Chambre d’agriculturede l’Aisne

1 rue René Blondelle02000 LAON

Tél. 03 23 22 50 [email protected]

www.agri02.fr

Chambre d’agriculturede l’Oise

Rue frère Gagne BP 4046360021 BEAUVAIS Cedex

Tél. 03 44 11 44 [email protected]

www.agri60.fr

Chambre d’agriculturede la Somme

19 bis rue Alexandre Dumas80096 AMIENS Cedex 3

Tél. 03 22 33 69 [email protected]

www.somme.chambagri.fr

www.chambres-agriculture-picardie.frwww.chambres-agriculture-picardie.fr

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L’innovation, moteur de l’action des Chambres d’agriculture de Picardie Juin 2011

Mes parcellesd’un simple clic

Agriculteurs,gestionnaires du territoire

Donner du goûtau terroir

Faire des économiesavec le banc d'essai

Page 2: Terres d'Avenir

Sommaire....130 fermes observées à la loupe

Irriguer coule de source !

VIP : Relever les défis de l’élevage

Mes parcelles d’un simple clic !

L’avenir passe par l’expérimentation

Ecophyto, demain se cultive aujourd’hui

Agriculteurs, gestionnaires du territoire

Economies d’énergie, carburez intelligemment

Valoriser la biomasse

Cultiver le BIO... logique !

Donner du goût au terroir

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Les Chambres d’agriculture ont pour ambition de développer l’innovation et la recherche. Dans cette optique, l’Observatoire permet de suivre la performance économique ainsi que la durabilité des exploitations de Picardie. Cet observatoire mesure l’évolution de notre territoire et en trace les perspectives, selon les évolutions politiques, réglementaires et techniques. « C’est un véritable outil au service des décideurs dans leurs réflexions, et des agriculteurs dans leurs choix stratégiques » explique Michel Lapointe, président du Comité d’orientation économie, observatoire et prospective.

L’agriculture vient de vivre une période difficile liée à une crise économique impactant tous les secteurs de production. Les marchés, notamment dans le domaine végétal, ont

relevé la tête, mais la raison et l’expérience imposent d’être prudents. Les nouvelles exigences et les réglementations qui en découlent peuvent nuire à la compétitivité des exploitations. Dans ce contexte et face à des débouchés diversifiés qui ne cessent de croître, les entreprises agricoles doivent répondre à ces nouveaux enjeux de marchés.

Concilier production, efficacité économique et protection des ressources nous oblige à sortir des schémas traditionnels et à innover dans de nouveaux outils. Les Chambres d’agriculture de Picardie ont une longue expérience d’une collaboration étroite avec la recherche. A travers les groupes régionaux des programmes de développement, les techni-ciens et conseillers, par l’acquisition de références et les résultats d’expérimentation, sont à même de proposer aux agriculteurs un conseil adapté.La complémentarité des compétences des acteurs du développement agricole en Picardie ne trouvera de valeur ajoutée en services rendus à l’agriculture que par le renforcement de travaux d’innovation et de Recherche- Développement inscrit dans la durée. C’est dans ce sens que les Chambres d’agriculture s’affichent dans ce « Terres d’Avenir. »

Hubert Duez, Président de la Chambre Régionale d’Agriculture de Picardie

130 fermes observées à la loupe

Pour réussir : innovons !

Elodie Nguyen, Chambre d’agriculture de Picardie 03 22 33 69 53 - [email protected]

C O N T A C TDirecteur de la publication, Luc Delas - Rédacteurs, les chefs de projet en charge des dossiers régionaux - Secrétariat de rédaction, Philippe Dufresne, Dominique Lapeyre-Cavé, Corinne Lescaudron - mise en page, Com’une idée - Appui infographies, Christelle Olivier - crédits photos de la « une » : Oise agricole, Luc Boullenger/CA Picardie ; autres pages : Chambres d’agriculture de l’Aisne, l’Oise, la Somme et la Picardie, Oise agricole, Flor'insectes, C.Dupraz/Inra, A.Delaserre, S.Lefevre/CDT Aisne, B.Tesseidre, Autrechoz.

Les Chambres d’agriculture de Picardie ont investi de longue date le terrain de l’innovation et en font le principal levier de l’évolution des exploitations agricoles et de leur adaptation aux changements. Cette volonté s’est traduite au fil des années par la mise en place de nombreux projets de recherche & développement multi-partenariaux tournés vers l’innovation au service des agriculteurs, aussi bien en région qu’au niveau national. Le fait marquant de cette stratégie est la création avec l’Inra et le Conseil régional en 1992 d’Agro-Transfert, plateforme incontournable de conduite de projets d’innovation en région, devenue depuis Agro-Transfert ressources et territoires. Citons entre autres réalisations la démarche de qualification Quali’Terre (1999), une nouvelle méthode de fertilisation azotée de la pomme de terre (2001), le logiciel Simeos (2010) d’aide à la gestion de la matière organique des sols ou le diagnostic Pact’Eleveurs (2011) pour l’amélioration des conditions de travail en élevage… En 2010, les Chambres d’agriculture de Picardie ont participé à 20 programmes d’innovation, 8 en région, 7 projets nationaux et 5 réseaux hexagonaux dits « réseaux mixtes technologiques (RMT) ». Les thèmes travaillés touchent aussi bien à l’utilisation économe des phytosanitaires, à l’irrigation optimisée, à l’agriculture biologique, à la fertilité des sols qu’à la biodiversité ou à la biomasse-énergie… Cet investissement lourd, réaliséen collaboration avec l’Inra, les instituts techniques, mais aussi l’enseignement agricole et les organismes économiques, est un gage de maintiende la compétitivité de l’agriculture régionale.

UNE PRIORITÉ POUR LES CHAMBRES D’AGRICULTURE : l’innovation, moteur de la compétitivité

L’observatoire, c’est quoi ?

L’observatoire s’appuie sur un outil efficace : la typologie des systèmes d’exploitation agricoles de Picardie. Celle-ci reflète la diversité des productions et leur représentativité sur le territoire. La veille macro-économique et les enquêtes annuelles réalisées sur les 130 fermes de l’Observatoire rendent possibles les analyses d’évolution des systèmes, des pratiques agricoles et des études de prospective.

Qui fixe les orientations ?

Le Comité d’orientation, composé d’élus et de directeurs de chaque département, se réunit chaque trimestre pour orienter et valider les travaux à mener dans un cadre prospectif, économique et durable.

Quelle est sa finalité ?

Les résultats obtenus vont permettre d’aider à la décision stratégique des politiques professionnelles, d’orienter le conseil, de favoriser une dynamique d’échanges sur l’agriculture durable entre groupes régionaux, de communi-quer et de sensibiliser les exploitants sur les résultats des études de suivi et de prospective.

2 Terres d’Avenir - juin 2011Terres d’Avenir - juin 2011 3

moins de 30 ha

pommes de terreplantes sarclées

betteravescéréales

polyculture élevage

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16%2% 2%9%

3% 3%10%

11%20%

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42%29%

23%

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(source fichier PAC 2008)

Répartition par département des types et nombre d’exploitations

Oise : 3100Somme : 5100

Aisne : 4000

15 conseillers rencontrent tous les ans 130 agriculteurs engagés dans le réseau des fermes de références

Dans un contexte économique instable, les agriculteurs composent au quotidien avec les cours des produits, les variations du coût des intrants, les évolutions réglementaires et environnementales. Les évolutions des productions, des surfaces, des rendements et du résultat économique des systèmes d’exploitation sont suivies auprès des 130 fermes du réseau. Un suivi économique qui serait cependant incomplet sans prospective : prospective qui permet d’anticiper les évolutions prévisibles pour en mesurer les conséquences sur les systèmes et sur les territoires.L’observatoire utilise la typologie des systèmes d’exploitation, les 23 cas types (description fine des principaux systèmes d’exploitation et leur localisation sur les territoires), les mesures d’impacts des évolutions dans

les domaines économiques, sociaux et environnementaux (réalisées avec l’expertise des groupes nationaux Inosys* et l’Institut de l’élevage). Ces dernières années, le travail fourni par l’observatoire a permis d’aborder avec réalisme les faits économiques marquants, comme par exemple la modification du règlement sucre en 2008 (mesures d’impacts sur les exploitations de polyculture-élevage), la crise du prix du lait (état des lieux en Picardie et Nord Pas-de-Calais) ou encore les projets sur la Pac post 2013. Ces derniers feront l’objet d’évaluation au cours du second semestre 2011, dès parution des premières publications.*Inosys : Réseau d’Observation des systèmes agricoles nationale« Innovation système ».

Une méthode précise pour des résultats fiables

L’observatoire de la durabilité

Il s’appuie sur 128 indicateurs d’évaluation des pratiques agricoles (79 environnementaux, 22 sociaux et 27 économiques) collectés dans les fermes du réseau, saisis, calculéset stockés dans le logiciel Diagnostic agri-environnemental, social et économique*.Ces données sont valorisées en fonction du public utilisateur : Exploitants du réseau : prendre du recul, avoir une vue d’ensemble de son exploitation, se situer par rapport à son système, pointer les axes de travail individuels. Décideurs : suivre l’évolution des pratiques pour évaluer les actions régionales à partir d’un tableau de bord chiffré. Conseillers des Chambres d’agriculture : confronter leurs travaux avec les résultats de l’Observatoire. Par exemple, des études ont été réalisées ces dernières années surla variabilité de l’indice de fréquence de traitement, la conditionnalité / paysage et biodiversité, la performance énergétique et la biomasse.* DAESE : créé en partenariat avec les membres du RMT observatoire des activités agricoles sur les territoires et Agro-Transfert ressources et territoires.

L’innovation, un réseau de partenaires...

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Sommaire....130 fermes observées à la loupe

Irriguer coule de source !

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Mes parcelles d’un simple clic !

L’avenir passe par l’expérimentation

Ecophyto, demain se cultive aujourd’hui

Agriculteurs, gestionnaires du territoire

Economies d’énergie, carburez intelligemment

Valoriser la biomasse

Cultiver le BIO... logique !

Donner du goût au terroir

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Les Chambres d’agriculture ont pour ambition de développer l’innovation et la recherche. Dans cette optique, l’Observatoire permet de suivre la performance économique ainsi que la durabilité des exploitations de Picardie. Cet observatoire mesure l’évolution de notre territoire et en trace les perspectives, selon les évolutions politiques, réglementaires et techniques. « C’est un véritable outil au service des décideurs dans leurs réflexions, et des agriculteurs dans leurs choix stratégiques » explique Michel Lapointe, président du Comité d’orientation économie, observatoire et prospective.

L’agriculture vient de vivre une période difficile liée à une crise économique impactant tous les secteurs de production. Les marchés, notamment dans le domaine végétal, ont

relevé la tête, mais la raison et l’expérience imposent d’être prudents. Les nouvelles exigences et les réglementations qui en découlent peuvent nuire à la compétitivité des exploitations. Dans ce contexte et face à des débouchés diversifiés qui ne cessent de croître, les entreprises agricoles doivent répondre à ces nouveaux enjeux de marchés.

Concilier production, efficacité économique et protection des ressources nous oblige à sortir des schémas traditionnels et à innover dans de nouveaux outils. Les Chambres d’agriculture de Picardie ont une longue expérience d’une collaboration étroite avec la recherche. A travers les groupes régionaux des programmes de développement, les techni-ciens et conseillers, par l’acquisition de références et les résultats d’expérimentation, sont à même de proposer aux agriculteurs un conseil adapté.La complémentarité des compétences des acteurs du développement agricole en Picardie ne trouvera de valeur ajoutée en services rendus à l’agriculture que par le renforcement de travaux d’innovation et de Recherche- Développement inscrit dans la durée. C’est dans ce sens que les Chambres d’agriculture s’affichent dans ce « Terres d’Avenir. »

Hubert Duez, Président de la Chambre Régionale d’Agriculture de Picardie

130 fermes observées à la loupe

Pour réussir : innovons !

Elodie Nguyen, Chambre d’agriculture de Picardie 03 22 33 69 53 - [email protected]

C O N T A C TDirecteur de la publication, Luc Delas - Rédacteurs, les chefs de projet en charge des dossiers régionaux - Secrétariat de rédaction, Philippe Dufresne, Dominique Lapeyre-Cavé, Corinne Lescaudron - mise en page, Com’une idée - Appui infographies, Christelle Olivier - crédits photos de la « une » : Oise agricole, Luc Boullenger/CA Picardie ; autres pages : Chambres d’agriculture de l’Aisne, l’Oise, la Somme et la Picardie, Oise agricole, Flor'insectes, C.Dupraz/Inra, A.Delaserre, S.Lefevre/CDT Aisne, B.Tesseidre, Autrechoz.

Les Chambres d’agriculture de Picardie ont investi de longue date le terrain de l’innovation et en font le principal levier de l’évolution des exploitations agricoles et de leur adaptation aux changements. Cette volonté s’est traduite au fil des années par la mise en place de nombreux projets de recherche & développement multi-partenariaux tournés vers l’innovation au service des agriculteurs, aussi bien en région qu’au niveau national. Le fait marquant de cette stratégie est la création avec l’Inra et le Conseil régional en 1992 d’Agro-Transfert, plateforme incontournable de conduite de projets d’innovation en région, devenue depuis Agro-Transfert ressources et territoires. Citons entre autres réalisations la démarche de qualification Quali’Terre (1999), une nouvelle méthode de fertilisation azotée de la pomme de terre (2001), le logiciel Simeos (2010) d’aide à la gestion de la matière organique des sols ou le diagnostic Pact’Eleveurs (2011) pour l’amélioration des conditions de travail en élevage… En 2010, les Chambres d’agriculture de Picardie ont participé à 20 programmes d’innovation, 8 en région, 7 projets nationaux et 5 réseaux hexagonaux dits « réseaux mixtes technologiques (RMT) ». Les thèmes travaillés touchent aussi bien à l’utilisation économe des phytosanitaires, à l’irrigation optimisée, à l’agriculture biologique, à la fertilité des sols qu’à la biodiversité ou à la biomasse-énergie… Cet investissement lourd, réaliséen collaboration avec l’Inra, les instituts techniques, mais aussi l’enseignement agricole et les organismes économiques, est un gage de maintiende la compétitivité de l’agriculture régionale.

UNE PRIORITÉ POUR LES CHAMBRES D’AGRICULTURE : l’innovation, moteur de la compétitivité

L’observatoire, c’est quoi ?

L’observatoire s’appuie sur un outil efficace : la typologie des systèmes d’exploitation agricoles de Picardie. Celle-ci reflète la diversité des productions et leur représentativité sur le territoire. La veille macro-économique et les enquêtes annuelles réalisées sur les 130 fermes de l’Observatoire rendent possibles les analyses d’évolution des systèmes, des pratiques agricoles et des études de prospective.

Qui fixe les orientations ?

Le Comité d’orientation, composé d’élus et de directeurs de chaque département, se réunit chaque trimestre pour orienter et valider les travaux à mener dans un cadre prospectif, économique et durable.

Quelle est sa finalité ?

Les résultats obtenus vont permettre d’aider à la décision stratégique des politiques professionnelles, d’orienter le conseil, de favoriser une dynamique d’échanges sur l’agriculture durable entre groupes régionaux, de communi-quer et de sensibiliser les exploitants sur les résultats des études de suivi et de prospective.

2 Terres d’Avenir - juin 2011Terres d’Avenir - juin 2011 3

moins de 30 ha

pommes de terreplantes sarclées

betteravescéréales

polyculture élevage

18%24%

16%2% 2%9%

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(source fichier PAC 2008)

Répartition par département des types et nombre d’exploitations

Oise : 3100Somme : 5100

Aisne : 4000

15 conseillers rencontrent tous les ans 130 agriculteurs engagés dans le réseau des fermes de références

Dans un contexte économique instable, les agriculteurs composent au quotidien avec les cours des produits, les variations du coût des intrants, les évolutions réglementaires et environnementales. Les évolutions des productions, des surfaces, des rendements et du résultat économique des systèmes d’exploitation sont suivies auprès des 130 fermes du réseau. Un suivi économique qui serait cependant incomplet sans prospective : prospective qui permet d’anticiper les évolutions prévisibles pour en mesurer les conséquences sur les systèmes et sur les territoires.L’observatoire utilise la typologie des systèmes d’exploitation, les 23 cas types (description fine des principaux systèmes d’exploitation et leur localisation sur les territoires), les mesures d’impacts des évolutions dans

les domaines économiques, sociaux et environnementaux (réalisées avec l’expertise des groupes nationaux Inosys* et l’Institut de l’élevage). Ces dernières années, le travail fourni par l’observatoire a permis d’aborder avec réalisme les faits économiques marquants, comme par exemple la modification du règlement sucre en 2008 (mesures d’impacts sur les exploitations de polyculture-élevage), la crise du prix du lait (état des lieux en Picardie et Nord Pas-de-Calais) ou encore les projets sur la Pac post 2013. Ces derniers feront l’objet d’évaluation au cours du second semestre 2011, dès parution des premières publications.*Inosys : Réseau d’Observation des systèmes agricoles nationale« Innovation système ».

Une méthode précise pour des résultats fiables

L’observatoire de la durabilité

Il s’appuie sur 128 indicateurs d’évaluation des pratiques agricoles (79 environnementaux, 22 sociaux et 27 économiques) collectés dans les fermes du réseau, saisis, calculéset stockés dans le logiciel Diagnostic agri-environnemental, social et économique*.Ces données sont valorisées en fonction du public utilisateur : Exploitants du réseau : prendre du recul, avoir une vue d’ensemble de son exploitation, se situer par rapport à son système, pointer les axes de travail individuels. Décideurs : suivre l’évolution des pratiques pour évaluer les actions régionales à partir d’un tableau de bord chiffré. Conseillers des Chambres d’agriculture : confronter leurs travaux avec les résultats de l’Observatoire. Par exemple, des études ont été réalisées ces dernières années surla variabilité de l’indice de fréquence de traitement, la conditionnalité / paysage et biodiversité, la performance énergétique et la biomasse.* DAESE : créé en partenariat avec les membres du RMT observatoire des activités agricoles sur les territoires et Agro-Transfert ressources et territoires.

L’innovation, un réseau de partenaires...

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La ressource en eau est devenue un enjeu majeur de l’agriculture. Conscients de l’importance de sa préservation et compétents dans sa gestion, les agriculteurs assument pleinement leur rôle de chef d’entreprise devant garantir qualité et quantité des productions et leur rôle de bon gestionnaire de réserves en eau. Rencontres.

Irriguer coule de source ! VIP : Relever les défis de l’élevage

Christophe Thiébaut, vous gérez une exploitation, notamment en pommes de terre, dans le bassin de l’Oise Aronde près de Compiègne. En tant que Président de l’association des irrigants du bassin de l’Oise Aronde, vous êtes

particulièrement sensible à la question de l’irrigation. Pourquoi est-elle nécessaire dans votre secteur ?« La production de pommes de terre et de légumes de plein champ existe depuis environ un siècle sur notre secteur. Grâce au bon potentiel des sols et à la présence d’eau, ces productions se sont développées au fil des ans, parallèle-ment aux industries agroalimentaires. Une véritable filière d’amont et d’aval s’est structurée et représente un poids économique, non évalué à ce jour : emplois sur les exploitations, investissements en matériel, réfrigérateurs, bâtiments, marchés pour les industries de transformation (au départ, Vico et Bonduelle) et la grande distribution (pommes de terre en frais). Bien entendu, pour honorer les contrats de vente, il faut respecter les cahiers des charges qui visent à sécuriser les livraisons en volume et en qualité. Pour ce faire, le recours à l’irrigation est nécessaire ».

Il existe une vraie concurrence concernant les prélèvements d’eau dans votre bassin. Comment envisagez vous l’avenir pour les prélèvements agricoles et donc pour l’irrigation ?« Il serait ridicule de nier cette concurrence. Globalement, sur le bassin de l’Aronde, il n’y a pas de gros déficit. Une étude menée par le Sage (Schéma d’aménagement et de gestion de l’eau) démontre qu’en année moyenne, l’équilibre est atteint en quantité entre la recharge de la nappe et les prélèvements par les communes et l’irrigation. En revanche, le niveau de la rivière est sujet à discussion. En effet, la rivière est l’expression de l’excédent de la nappe. C’est elle la première pénalisée en cas de sécheresse. Si le choix politique est fait de mainte-nir un niveau élevé d’eau, les irrigants deviennent alors la variable d’ajustement dans la gestion des prélèvements.

On attache beaucoup d’importance à la qualité des milieux aquatiques et humides, c’est donc là que se situe la véritable concurrence. En tant qu’agriculteurs, nous ne sommes pas contre le maintien de ces milieux, mais nous réclamons des amenées d’eau, notamment depuis l’Oise, pour compenser ».

Quelles sont les pratiques mises en oeuvre dans votre bassin pour économiser l’eau nécessaire aux cultures de pommes de terre et légumes ?« Je voudrais tout d’abord préciser que les irrigants utilisent depuis de très nombreuses années des outils de gestion tels que le tensiomètre et/ou le bilan hydrique. Nous sommes responsables et n’avons pas attendu la politique de l’eau pour apprendre à l’utiliser raisonnable-ment, surtout en période de sécheresse.Nous sommes formés, suivis par des conseillers (Gitep, Chambres d’agriculture) et attentifs aux progrès scientifiques et aux recherches menées par les instituts spécialisés, Arvalis-Institut du végétal, Agro-Transfert ressources et territoires. Gage de notre volonté à vouloir bien faire, nous allons nous inscrire, avec l’aide de l’Agence de l’eau Seine-Normandie, d’Agro-Transfert et de la Chambre d’agriculture de l’Oise, dans une action Eau agriculture Oise Aronde ».

Décrivez-nous l’action Eau agriculture Oise Aronde.« Cette action prévoit la mise en œuvre de tests de stratégies différentes d’irrigation sur la culture de la pomme de terre pour identifier la portée économique des changements de pratiques et nous permettre ainsi de bénéficier de références locales. Courant 2011, un audit sera réalisé auprès des irrigants sur leurs méthodes et un protocole mis au point. En 2012 et 2013, des parcelles d’essais seront suivies pour mesurer l’impact sur les rendements et la qualité en cas de baisse des volumes d’irrigation. Plus globalement, l’objectif est de maintenir la culture de la pomme de terre dans un contexte où l’accès à la ressource en eau pourrait être limité en cas de sécheresse ».

La culture de pommes de terre nécessite une bonne gestion de la disponibilité en eau tout au long du cycle cultural. Pour rester compétitives et assurer leur pérennité, les filières doivent s’adapter rapidement à un contexte réglementaire limitant l’accès à l’eau pour l’irrigation. Face à cette problématique, plusieurs acteurs des filières pommes de terre et légumes se sont fédérés autour d'un projet (2009/2013) coordonné par Agro-Transfert ressources et territoires. Ce projet soutenu par le Conseil régional de Picardie et le Feder rassemble Arvalis-Institut du végétal, Bonduelle, les Chambres d'agriculture de Picardie, le Comité Nord plants de pommes de terre, Expandis, le Gitep, l'Inra, l'OP-L-Vert, Pom’Alliance et l'Unilet. L'objectif de ce projet baptisé Eauption Plus est de donner les moyens aux producteurs d’améliorer leur production dans le contexte actuel et d’anticiper une ressource plus limitée. La combinaison de plusieurs éléments permet de bâtir des itinéraires techniques où la gestion de l'eau est optimisée : culture moins exigeante (choix variétal, densité), meilleure valorisation de la disponibilité en eau du sol (travail du sol, développement racinaire), optimisation de la valorisation des apports en eau d'irrigation.

EAUPTION PLUS : parce que l’eau est plus qu’une option

L'observatoire A la pointe de l'herbe est un réseau d'une dizaine de fermes d'élevage, réparties sur les 3 départements picards, sur lesquelles sont réalisées des observations de pousse de l'herbe. Tous les lundis matins, les hauteurs d'herbe sont mesurées de mi-mars à début juillet et en septembre, dans une vingtaine de parcelles (pâturage et fauche). Diffusés dans la presse agricole régionale et sur le site web des Chambres, les messages de l’Observatoire donnent des points de repères et des conseils techniques pour une meilleure valorisation des surfaces en herbe.

En complément, un programme d’aide aux investissements liés à l’herbe, soutenu par le Conseil régional de Picardie, accompagne les éleveurs dans leurs projets d’amélioration de leur autonomie alimentaire. Les Chambres d’agriculture revalorisent l’image de l’herbe en soulignant qu’il s’agit d’une production aussi technique qu’une autre.

Observer la bonne pousse

Anticiper sur l’état des nappes

Christophe Compère est président des irrigants de l’Aisne depuis 2001. Comme il le rappelle, la Chambre d’agriculture a engagé une démarche sur la gestion de la ressource en eau : « Dans le cadre des débats sur les organismes uniques de gestion de l’eau, la question du volume prélevable annuellement dans chaque nappe s’est posée. La Chambre d’agriculture a décidé alors de se donner les moyensde mener une étude approfondie sur les principales nappes sollicitées dans l’Aisne pour irriguer ». Après appel d’offre,la Chambre d’agriculture a demandé au Bureau de recherche et de géologie minière (BRGM) de concevoir des modèles mathématiques pour pouvoir faire des simulations sur le niveau des nappes. Christophe Compère souligne leur importance : « Par exemple, connaissant le niveau des nappes à la sortie de l’hiver et la pluviométrie rencontrée jusque là, nous ferons des hypothèses sur les pluies et le cumul de prélèvements jusqu’à la fin septembre, pour calculer par avance ce que seront les niveaux de nappe à la fin de l’été ». Cette démarche a des applications concrètes sur le terrain : « Sur les bassins de la Serre et de l’Aisne, les nappes ont été caractérisées en terme de profondeur, de capacité à contenir de l’eau et à la laisser circuler. En s’appuyant sur les données établies sur une longue période passée, les modèles sont en cours de conception et de calage ».

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Benoît Grugeon,Chambre d’agriculture de l’Aisne03 23 22 50 24 - [email protected]

C O N T A C T

3500 producteurs de viande bovine reçoivent gratuitement le bulletin trimestriel Techni Viande, dans le Nord, Pas-de-Calais, Picardie. Chaque année, un numéro spécial porte sur les résultats de Bovins Croissance, avec le palmarès génétique des meilleurs vaches et reproducteurs. Des informations sur les conduites d’élevage, la gestion du troupeau, l’alimentation et le sanitaire sont publiées. Le bulletin de liaison trimestriel Brèves de Bergerie touche 2 000 éleveurs ovins de la grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie-Normandie. Il diffuse des informations sur les résultats technico-économiques, les conduites d’élevage, l’alimentation et l’évolution de la réglementation sur l’identification. Les Chambres d’agriculture en partenariat avec l’Institut de l’élevage élaborentces bulletins.

Fiches conseil

Des fiches techniques sur les bâtiments d’élevage et des fiches solutions sur l’organisation du travail sont à disposition des conseillers pour aider les éleveurs dans leur réflexion et la réalisation de leur projet.Ces fiches constituent une base de données commune pour diffuser des références techniques, les innovationset du conseil technique individuelou en formation auprès des éleveurs.

Fichesess

Des fiches techniques s

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es éleveurs dans leur

sur

Jean-Louis Pilard, Chambre d’agriculturede la Somme - 03 22 20 67 35 [email protected]

Daniel Platel, Chambre d’agriculture de la Somme03 22 33 69 73 - [email protected]

Nicolas Lion, Chambre d'agriculture de l'Aisne03 23 97 54 17 - [email protected]

Jocelyne Machefer, Chambre d'agriculturede Picardie - 03 22 33 69 36 [email protected]

C O N T A C T S

Vivre l’Elevage en Picardie (VIP) vise l’amélioration de la qualité de vie des éleveurs. Face aux défis du contexte agricole européen, la Région Picardie et l’ensemble des partenaires de l’élevage se sont fédérés pour bâtir un programme régional en faveur de l’élevage. Il est articulé sur trois thématiques : favoriser la place de l’herbe et l’autonomie alimentaire des élevages, améliorer les conditions de travail, conforter les filières viandes régionales.Ce programme comprend des actions de sensibilisation, d’élaboration de références et de conseil ainsi que des aides ciblées favorisant la mise en œuvre de projets d’éleveurs, soutenus financièrement par le Conseil régional de Picardie.

La gestion du travail et de la main-d’œuvre sont des points clés de l’organisation des exploitations agricoles. Les Chambres d’agriculture ont développé des outils de sensibilisation et de diagnostic du travail et d’accompa- gnement du changement. Une plaquette d’information sur l’organisation du travail, le travail où en suis-je ?, est à disposition des conseillers et des éleveurs pour aborder et parler de la question du travail. Par ailleurs, l’outil de diagnostic « Pact’Eleveurs » est un logiciel

de collecte des données des éleveurs. Il permet de calculer des indicateurs comme, par exemple, les temps de travaux d’astreinte et de saison, avec une visualisation par graphiques. Une partie simulation permet de mesurer et d’évaluer l’impact d’un projet sur l’exploitation sur la partie organisation du travail.Ces démarches sont complétées par un dispositif d’accompagnement des projets d’éleveurs, financé par le Conseil régional de Picardie.

Vous accompagner dans vos changements

Gaston Millet, éleveur laitier à Boué-en-Thiérache, dans l’Aisne, est convaincu de la nécessité de valoriser les prairies.Pour lui, les prairies

représentent près de 80 % de sa surface agricole utile. L’herbe est la base nutritive de son élevage de 45 vaches laitières. Son système d’alimentation se complète de maïs et céréales autoconsommées. Son objectif est de réussir à obtenir une marge supérieure aux systèmes classiques. « Le lait produit par l’herbe, j’y crois, mais il faut lui associer d’autres aliments pour être performant, comme en cuisine », explique-t-il.

Gaston Millet est de la même façon persuadé de l’utilité de A la pointe de l’herbe, observatoire de la pousse de l’herbe des Chambres d’agriculture. Cet outil est un pont direct entre l’éleveur et ses prairies. « Avec cette information hebdomadaire, je suis sûr de ne pas rater les moments-clef dans la bonne gestion des pâtures ». C’est d’autant plus utile que les prairies connaissent plusieurs cycles de croissance en une seule année. La météo joue par conséquent un rôle primordial dans cette gestion. « L’accompagnement technique en renfort de cette veille hebdomadaire sont deux atouts majeurs dans la gestion efficace des prairies », affirme-t-il. En partageant les informations et le savoir-faire acquis au fil des années, les Chambres d’agriculture font bénéficier les éleveurs d’une expertise et d’une dynamique issues du réseau régional.

« L’herbe, j’y crois »

Terres d’Avenir - juin 2011Terres d’Avenir - juin 2011

Techni-viandeet Brèves de Bergeries

Page 5: Terres d'Avenir

La ressource en eau est devenue un enjeu majeur de l’agriculture. Conscients de l’importance de sa préservation et compétents dans sa gestion, les agriculteurs assument pleinement leur rôle de chef d’entreprise devant garantir qualité et quantité des productions et leur rôle de bon gestionnaire de réserves en eau. Rencontres.

Irriguer coule de source ! VIP : Relever les défis de l’élevage

Christophe Thiébaut, vous gérez une exploitation, notamment en pommes de terre, dans le bassin de l’Oise Aronde près de Compiègne. En tant que Président de l’association des irrigants du bassin de l’Oise Aronde, vous êtes

particulièrement sensible à la question de l’irrigation. Pourquoi est-elle nécessaire dans votre secteur ?« La production de pommes de terre et de légumes de plein champ existe depuis environ un siècle sur notre secteur. Grâce au bon potentiel des sols et à la présence d’eau, ces productions se sont développées au fil des ans, parallèle-ment aux industries agroalimentaires. Une véritable filière d’amont et d’aval s’est structurée et représente un poids économique, non évalué à ce jour : emplois sur les exploitations, investissements en matériel, réfrigérateurs, bâtiments, marchés pour les industries de transformation (au départ, Vico et Bonduelle) et la grande distribution (pommes de terre en frais). Bien entendu, pour honorer les contrats de vente, il faut respecter les cahiers des charges qui visent à sécuriser les livraisons en volume et en qualité. Pour ce faire, le recours à l’irrigation est nécessaire ».

Il existe une vraie concurrence concernant les prélèvements d’eau dans votre bassin. Comment envisagez vous l’avenir pour les prélèvements agricoles et donc pour l’irrigation ?« Il serait ridicule de nier cette concurrence. Globalement, sur le bassin de l’Aronde, il n’y a pas de gros déficit. Une étude menée par le Sage (Schéma d’aménagement et de gestion de l’eau) démontre qu’en année moyenne, l’équilibre est atteint en quantité entre la recharge de la nappe et les prélèvements par les communes et l’irrigation. En revanche, le niveau de la rivière est sujet à discussion. En effet, la rivière est l’expression de l’excédent de la nappe. C’est elle la première pénalisée en cas de sécheresse. Si le choix politique est fait de mainte-nir un niveau élevé d’eau, les irrigants deviennent alors la variable d’ajustement dans la gestion des prélèvements.

On attache beaucoup d’importance à la qualité des milieux aquatiques et humides, c’est donc là que se situe la véritable concurrence. En tant qu’agriculteurs, nous ne sommes pas contre le maintien de ces milieux, mais nous réclamons des amenées d’eau, notamment depuis l’Oise, pour compenser ».

Quelles sont les pratiques mises en oeuvre dans votre bassin pour économiser l’eau nécessaire aux cultures de pommes de terre et légumes ?« Je voudrais tout d’abord préciser que les irrigants utilisent depuis de très nombreuses années des outils de gestion tels que le tensiomètre et/ou le bilan hydrique. Nous sommes responsables et n’avons pas attendu la politique de l’eau pour apprendre à l’utiliser raisonnable-ment, surtout en période de sécheresse.Nous sommes formés, suivis par des conseillers (Gitep, Chambres d’agriculture) et attentifs aux progrès scientifiques et aux recherches menées par les instituts spécialisés, Arvalis-Institut du végétal, Agro-Transfert ressources et territoires. Gage de notre volonté à vouloir bien faire, nous allons nous inscrire, avec l’aide de l’Agence de l’eau Seine-Normandie, d’Agro-Transfert et de la Chambre d’agriculture de l’Oise, dans une action Eau agriculture Oise Aronde ».

Décrivez-nous l’action Eau agriculture Oise Aronde.« Cette action prévoit la mise en œuvre de tests de stratégies différentes d’irrigation sur la culture de la pomme de terre pour identifier la portée économique des changements de pratiques et nous permettre ainsi de bénéficier de références locales. Courant 2011, un audit sera réalisé auprès des irrigants sur leurs méthodes et un protocole mis au point. En 2012 et 2013, des parcelles d’essais seront suivies pour mesurer l’impact sur les rendements et la qualité en cas de baisse des volumes d’irrigation. Plus globalement, l’objectif est de maintenir la culture de la pomme de terre dans un contexte où l’accès à la ressource en eau pourrait être limité en cas de sécheresse ».

La culture de pommes de terre nécessite une bonne gestion de la disponibilité en eau tout au long du cycle cultural. Pour rester compétitives et assurer leur pérennité, les filières doivent s’adapter rapidement à un contexte réglementaire limitant l’accès à l’eau pour l’irrigation. Face à cette problématique, plusieurs acteurs des filières pommes de terre et légumes se sont fédérés autour d'un projet (2009/2013) coordonné par Agro-Transfert ressources et territoires. Ce projet soutenu par le Conseil régional de Picardie et le Feder rassemble Arvalis-Institut du végétal, Bonduelle, les Chambres d'agriculture de Picardie, le Comité Nord plants de pommes de terre, Expandis, le Gitep, l'Inra, l'OP-L-Vert, Pom’Alliance et l'Unilet. L'objectif de ce projet baptisé Eauption Plus est de donner les moyens aux producteurs d’améliorer leur production dans le contexte actuel et d’anticiper une ressource plus limitée. La combinaison de plusieurs éléments permet de bâtir des itinéraires techniques où la gestion de l'eau est optimisée : culture moins exigeante (choix variétal, densité), meilleure valorisation de la disponibilité en eau du sol (travail du sol, développement racinaire), optimisation de la valorisation des apports en eau d'irrigation.

EAUPTION PLUS : parce que l’eau est plus qu’une option

L'observatoire A la pointe de l'herbe est un réseau d'une dizaine de fermes d'élevage, réparties sur les 3 départements picards, sur lesquelles sont réalisées des observations de pousse de l'herbe. Tous les lundis matins, les hauteurs d'herbe sont mesurées de mi-mars à début juillet et en septembre, dans une vingtaine de parcelles (pâturage et fauche). Diffusés dans la presse agricole régionale et sur le site web des Chambres, les messages de l’Observatoire donnent des points de repères et des conseils techniques pour une meilleure valorisation des surfaces en herbe.

En complément, un programme d’aide aux investissements liés à l’herbe, soutenu par le Conseil régional de Picardie, accompagne les éleveurs dans leurs projets d’amélioration de leur autonomie alimentaire. Les Chambres d’agriculture revalorisent l’image de l’herbe en soulignant qu’il s’agit d’une production aussi technique qu’une autre.

Observer la bonne pousse

Anticiper sur l’état des nappes

Christophe Compère est président des irrigants de l’Aisne depuis 2001. Comme il le rappelle, la Chambre d’agriculture a engagé une démarche sur la gestion de la ressource en eau : « Dans le cadre des débats sur les organismes uniques de gestion de l’eau, la question du volume prélevable annuellement dans chaque nappe s’est posée. La Chambre d’agriculture a décidé alors de se donner les moyensde mener une étude approfondie sur les principales nappes sollicitées dans l’Aisne pour irriguer ». Après appel d’offre,la Chambre d’agriculture a demandé au Bureau de recherche et de géologie minière (BRGM) de concevoir des modèles mathématiques pour pouvoir faire des simulations sur le niveau des nappes. Christophe Compère souligne leur importance : « Par exemple, connaissant le niveau des nappes à la sortie de l’hiver et la pluviométrie rencontrée jusque là, nous ferons des hypothèses sur les pluies et le cumul de prélèvements jusqu’à la fin septembre, pour calculer par avance ce que seront les niveaux de nappe à la fin de l’été ». Cette démarche a des applications concrètes sur le terrain : « Sur les bassins de la Serre et de l’Aisne, les nappes ont été caractérisées en terme de profondeur, de capacité à contenir de l’eau et à la laisser circuler. En s’appuyant sur les données établies sur une longue période passée, les modèles sont en cours de conception et de calage ».

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Benoît Grugeon,Chambre d’agriculture de l’Aisne03 23 22 50 24 - [email protected]

C O N T A C T

3500 producteurs de viande bovine reçoivent gratuitement le bulletin trimestriel Techni Viande, dans le Nord, Pas-de-Calais, Picardie. Chaque année, un numéro spécial porte sur les résultats de Bovins Croissance, avec le palmarès génétique des meilleurs vaches et reproducteurs. Des informations sur les conduites d’élevage, la gestion du troupeau, l’alimentation et le sanitaire sont publiées. Le bulletin de liaison trimestriel Brèves de Bergerie touche 2 000 éleveurs ovins de la grande région Nord-Pas-de-Calais-Picardie-Normandie. Il diffuse des informations sur les résultats technico-économiques, les conduites d’élevage, l’alimentation et l’évolution de la réglementation sur l’identification. Les Chambres d’agriculture en partenariat avec l’Institut de l’élevage élaborentces bulletins.

Fiches conseil

Des fiches techniques sur les bâtiments d’élevage et des fiches solutions sur l’organisation du travail sont à disposition des conseillers pour aider les éleveurs dans leur réflexion et la réalisation de leur projet.Ces fiches constituent une base de données commune pour diffuser des références techniques, les innovationset du conseil technique individuelou en formation auprès des éleveurs.

Fichesess

Des fiches techniques s

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es éleveurs dans leur

sur

Jean-Louis Pilard, Chambre d’agriculturede la Somme - 03 22 20 67 35 [email protected]

Daniel Platel, Chambre d’agriculture de la Somme03 22 33 69 73 - [email protected]

Nicolas Lion, Chambre d'agriculture de l'Aisne03 23 97 54 17 - [email protected]

Jocelyne Machefer, Chambre d'agriculturede Picardie - 03 22 33 69 36 [email protected]

C O N T A C T S

Vivre l’Elevage en Picardie (VIP) vise l’amélioration de la qualité de vie des éleveurs. Face aux défis du contexte agricole européen, la Région Picardie et l’ensemble des partenaires de l’élevage se sont fédérés pour bâtir un programme régional en faveur de l’élevage. Il est articulé sur trois thématiques : favoriser la place de l’herbe et l’autonomie alimentaire des élevages, améliorer les conditions de travail, conforter les filières viandes régionales.Ce programme comprend des actions de sensibilisation, d’élaboration de références et de conseil ainsi que des aides ciblées favorisant la mise en œuvre de projets d’éleveurs, soutenus financièrement par le Conseil régional de Picardie.

La gestion du travail et de la main-d’œuvre sont des points clés de l’organisation des exploitations agricoles. Les Chambres d’agriculture ont développé des outils de sensibilisation et de diagnostic du travail et d’accompa- gnement du changement. Une plaquette d’information sur l’organisation du travail, le travail où en suis-je ?, est à disposition des conseillers et des éleveurs pour aborder et parler de la question du travail. Par ailleurs, l’outil de diagnostic « Pact’Eleveurs » est un logiciel

de collecte des données des éleveurs. Il permet de calculer des indicateurs comme, par exemple, les temps de travaux d’astreinte et de saison, avec une visualisation par graphiques. Une partie simulation permet de mesurer et d’évaluer l’impact d’un projet sur l’exploitation sur la partie organisation du travail.Ces démarches sont complétées par un dispositif d’accompagnement des projets d’éleveurs, financé par le Conseil régional de Picardie.

Vous accompagner dans vos changements

Gaston Millet, éleveur laitier à Boué-en-Thiérache, dans l’Aisne, est convaincu de la nécessité de valoriser les prairies.Pour lui, les prairies

représentent près de 80 % de sa surface agricole utile. L’herbe est la base nutritive de son élevage de 45 vaches laitières. Son système d’alimentation se complète de maïs et céréales autoconsommées. Son objectif est de réussir à obtenir une marge supérieure aux systèmes classiques. « Le lait produit par l’herbe, j’y crois, mais il faut lui associer d’autres aliments pour être performant, comme en cuisine », explique-t-il.

Gaston Millet est de la même façon persuadé de l’utilité de A la pointe de l’herbe, observatoire de la pousse de l’herbe des Chambres d’agriculture. Cet outil est un pont direct entre l’éleveur et ses prairies. « Avec cette information hebdomadaire, je suis sûr de ne pas rater les moments-clef dans la bonne gestion des pâtures ». C’est d’autant plus utile que les prairies connaissent plusieurs cycles de croissance en une seule année. La météo joue par conséquent un rôle primordial dans cette gestion. « L’accompagnement technique en renfort de cette veille hebdomadaire sont deux atouts majeurs dans la gestion efficace des prairies », affirme-t-il. En partageant les informations et le savoir-faire acquis au fil des années, les Chambres d’agriculture font bénéficier les éleveurs d’une expertise et d’une dynamique issues du réseau régional.

« L’herbe, j’y crois »

Terres d’Avenir - juin 2011Terres d’Avenir - juin 2011

Techni-viandeet Brèves de Bergeries

Page 6: Terres d'Avenir

Mes parcelles de la sécurité à la performance :

Christian Dersigny, Chambre d’agriculture de l’Oise03 44 11 44 51 - [email protected]

C O N T A C T

Mes P@rcelles est un outil de gestion de la traçabilité des interventions culturales produit par les Chambres d'agriculture, proposé en Picardie depuis 2008 et adopté par 500 agriculteurs à ce jour. Emmanuel Deffontaines, agriculteur à Bertangles dans la Somme et abonné depuis 2009, livre son abécédaire de l’outil Mes P@rcelles.

de A à Z...

Expérimentation : Mathilde Lheureux,Chambre d’Agriculture de la Somme03 22 93 51 [email protected] Protection intégrée et techniquesalternatives : François Dumoulin,Chambre d’agriculture de l’Oise - 03 44 21 11 [email protected] Agronomie du sol : Christian Dersigny,Chambre d’agriculture de l’Oise - 03 44 11 44 [email protected]

C O N T A C T S

C’est ainsi que l’on peut résumer les témoignages d’agriculteurs qui se sont lancés en Protection Intégrée (PI), qui prolonge l’agriculture raisonnée. C’est l’ensemble des moyens qui permettent d’éviter d’atteindre les seuils de nuisibilité au delà desquels un traitement est conseillé. Ce sont donc des itinéraires très sûrs qui font baisser la pression des bioagresseurs sans interdire les solutions chimiques mais avec un investissement plus faible. Personne n’est à 100% en PI et personne n’y est pas du tout. Si vous avez un jour tenu compte de la sensibilité aux maladies des variétés pour les choisir et que vous avez adapté votre programme fongicide en conséquence, c’est déjà de la PI. Tout est question de mesure en fonction d’objectifs d’ordre :- Economiques avec la nécessité de maintenir une production élevée et de qualité pour dégager le meilleur revenu possible malgré les aléas des marchés.

- Sociologiques pour développer une image positive auprès de nos concitoyens en limitant les impacts environnementaux. - Agronomiques pour trouver des solutions innovantes (ou de bon sens) à la baisse générale de l’efficacité des solutions chimiques.- Qualité de vie en imaginant un système de culture plus compatible avec ses objectifs personnels, et en limitant les risques liés à l’exposition aux produits phytosanitaires.- Réglementaires pour trouver des réponses et contribuer à l’objectif de réduction d’usage des produits phytosani-taires inscrit dans la loi du Grenelle, ou simplement alléger les contraintes administratives liées à l’usage des produits phytosanitaires.

Mon métier a de l’avenir, je cultive en Protection intégrée

Prenez une parcelle agricole avec son système de culture : rotation, niveaux de rendement, gestion des résidus, apports organiques et cultures intermédiaires. Ajoutez bien sûr quelques caractéristiques du sol, la texture, le taux de calcaire, la profondeur de travail et le taux de matière organique; uniquement des ingrédients qu’il est facile de se procurer. Vous saisissez le tout sur votre ordinateur de bord et lancez le calcul… Ne vous faites pas surprendre, le résultat est presque immédiat ! Vous êtes sur SIMEOS-amg ! Tout se passe sur votre écran de contrôle où apparaît une courbe. Elle vous dit l’avenir sur 30 ans, concernant la teneur et le stock de matière organique du sol, tendance à la hausse ou à la baisse ou encore stabilité.

Vous pouvez modifier les paramètres de vol et visualiser l’effet d’un changement de rotation, d’un apport supplémentaire de fumier ou d’une fréquence de cultures intermédiaires.Ce petit bijou de la technologie moderne sera bientôt mis à la disposition des conseillers agronomiques de Picardie en version logiciel PC et pour les agriculteurs dans une version internet simplifiée.SIMEOS-amg est l’un des outils réalisés par Agro-Transfert ressources et territoires en lien avec l’expertise des Chambres d’Agriculture de Picardie. Des formations et diagnostics- conseils seront proposés avant la fin de cette année 2011.

Nouveau simulateur de sol : l’agronomie prend de la hauteur

Afin de répondre aux attentes et besoins des agricul-teurs, les Chambres d’agriculture de Picardie mettent en place des expérimentations dans le but d’acquérir et de diffuser des références techniques fiables.Dans le cadre du plan Ecophyto 2018 du Grenelle de l’environnement, le groupe régional expérimentation des Chambres d’agriculture travaille depuis 3 ans sur la réduction de l’utilisation des intrants. L’objectif principal du projet est d’étudier des techniques innovantes de production économes en intrants tout en préservant la production et la marge économique de l’agriculteur. L’enjeu de ce projet est de mutualiser les essais sur la Picardie afin de disposer de références techniques régionales.

Les thématiques développées- recherche de variétés rustiques et productives adaptées à notre contexte pédo-climatique- étude sur des techniques innovantes de production : itinéraires intégrés sur blé, escourgeon et orge de printemps, la pulvérisation en « Bas-Volume » sur blé

- recherche de techniques alternatives (stimulateur de défense des plantes) en fongicide sur blé- optimisation de l’utilisation de l’azote sur blé : ajustement de la fumure azotée afin de préserver la qualité et le rendement avec l’utilisation d’outils de pilotage- gestion de l’azote en inter- culture, rôle des couverts à l’échelle de la rotation- recherche sur l’association entre espèces (légumineuses,…) et la culture de colza et/ou de blé afin de limiter l’azote et le désherbage

Une plate-forme régionale consacrée aux techniques alternatives de désherbage automnale va être mise en place cet automne 2011. L’objectif est d’évaluer l’effet ou non du labour, d’un faux semis, du désherbage mécanique sur la lutte des adventices (graminées et dicotylédones).

Techniques innovantes économes en intrants et durables

Futur projet 2011

PITA (PI et TechniquesAlternatives) : des outilset services pour vousaccompagner dans votredémarche agronomique

R comme réglementationSur Mes P@rcelles, toutes les étapes de la partie réglementaire azote (calcul de dose, prévisionnel, cahier d'épandage) s'enchaînent logiquement.

S comme sécuritéMes données étant stockées à distance, j’ai la sécurité de ne pas les perdre comme le ferait un logiciel en cas de crash du disque dur de mon ordinateur. Pas de sauvegarde régulière à effectuer, tout se fait automa-tiquement en ligne.

T comme traçabilitédes interventionsLa réglementation concernant les zones vulnérables et la conditionnalité évoluant sans cesse, Mes P@rcelles offre la sécurité d'avoir des enregistrements toujours conformes. Par exemple, les interventions phyto et engrais bénéficient d'alertes plus précises (date d'apport et mélanges). Lors de la construction des programmes prévisionnels, je peux vérifier à l'avance la conformité des interventions prévues en termes de mélange, de délai avant récolte et de dates d'apport.

A comme accessibilitéMes P@rcelles est un outil en ligne accessible 24 h/24, depuis n’importe quel ordinateur. Plus besoin d’acquérir un logiciel comme je l’avais fait précédem-ment en 2004.

B comme base de donnéesToutes mes données sont stockées sur un serveur sécurisé, au format Agro EDI, en toute confidentialité et instantanément, transmissibles si besoin vers la coopérative ou le négoce.

D comme déclinaison régionaleMes P@rcelles bénéficie d'adaptations régionales. Les calculs et conseils de fertilisation sont plus précis et adaptés à mes sols et au climat de la région. Cette expertise, à laquelle on peut ajouter la proximité des conseillers de la Chambre d'agriculture de la Somme, font de Mes P@rcelles une offre vraiment intéressante.

E comme évolutionFin 2008, Mes P@rcelles présentait quelques lacunes, notamment le calcul des marges brutes et le calcul des doses PK. Dès 2009, celles-ci ont été comblées et même au-delà, car Mes P@rcelles intègre maintenant les alertes mélanges de produits phytosanitaires et depuis 2010, les stocks approvisionnement, les marges nettes et le calcul des IFT (indices de fréquence de traitement). Aujourd'hui, Mes P@rcelles répond à mes besoins et les responsables du projet ont le souci d'être à l'écoute du client car j'ai formulé l'an dernier une demande pour saisir les interventions directement à partir de la cartographie et cette évolution est maintenant disponible.

F comme facilitéMes P@rcelles est rapide et facile à utiliser pour un outil sur Internet. Une fois le parcellaire en place et la personnalisation de l'outil terminée, les fonctions réglementaires de base sont assez simples d'utilisation.

G comme gestion des intrantsAvec Mes P@rcelles, je gère plus finement mes intrants. Cela me permet aussi une ouverture sur tous les outils d’aide à la décision.

M comme marges brutesDepuis mon installation, je calcule mes marges brutes à la parcelle mais ne sais jamais vraiment me situer par rapport aux autres agriculteurs, ni en terme d'itinéraire technique variable selon le climat de l'année. Une analyse de groupe des abonnés Mes P@rcelles à partir des marges brutes et nettes serait très intéressante et pourrait sans doute dégager de nouvelles marges de progrès.

O comme offre globaleLa Chambre d'agriculture de la Somme propose une formation complète de 2 jours pendant laquelle toutes les fonctions de l'outil sont passées en revue. Les mémentos d'utilisation sont téléchargeables, une assistance télépho-nique permet d'être dépanné à toute heure ouvrable.

P comme pocketPersonnellement, je ne suis pas fan du pocket et j'aime bien la visualisation synthétique que permet le papier. Maintenant, j'attends de voir les possibilités offertes par les nouveaux smartphones qui, j'espère, seront conçues dans le but d'une saisie plus rapide, sans oublier la consultation synthétique.

L’avenir passe par l’expérimentation

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Des GroupesInscrivez-vous à un service d’accompagnement collectif et bénéficiez de l’expertise d’un conseiller et des échanges d’expériences avec d’autres agriculteurs.

Une messagerieChaque semaine en saison, vous pouvez consulter gratuitement un message technique rédigé pour les agriculteurs engagés en PI.

Des formations Agrées par la DRAAF, elles sont organisées chaque hiver par les Chambres d’agriculture.

Accompagnement MAE A l’occasion du compte rendu annuel de vos pratiques, un conseiller pourra vous orienter sur les pistes d’amélioration.

Logiciel Odéra Développé par Agro-Transfert ressources et territoires et l’Inra avec un groupe d’agriculteurs et de conseillers, ce logiciel évalue l’effet de vos pratiques sur le risque adventices.

Documentation technique De nombreux documents de références sont à disposition : guide pratique de la PI du blé, plaquettes désherbage mécanique...

Terres d’Avenir - juin 2011Terres d’Avenir - juin 2011

Page 7: Terres d'Avenir

Mes parcelles de la sécurité à la performance :

Christian Dersigny, Chambre d’agriculture de l’Oise03 44 11 44 51 - [email protected]

C O N T A C T

Mes P@rcelles est un outil de gestion de la traçabilité des interventions culturales produit par les Chambres d'agriculture, proposé en Picardie depuis 2008 et adopté par 500 agriculteurs à ce jour. Emmanuel Deffontaines, agriculteur à Bertangles dans la Somme et abonné depuis 2009, livre son abécédaire de l’outil Mes P@rcelles.

de A à Z...

Expérimentation : Mathilde Lheureux,Chambre d’Agriculture de la Somme03 22 93 51 [email protected] Protection intégrée et techniquesalternatives : François Dumoulin,Chambre d’agriculture de l’Oise - 03 44 21 11 [email protected] Agronomie du sol : Christian Dersigny,Chambre d’agriculture de l’Oise - 03 44 11 44 [email protected]

C O N T A C T S

C’est ainsi que l’on peut résumer les témoignages d’agriculteurs qui se sont lancés en Protection Intégrée (PI), qui prolonge l’agriculture raisonnée. C’est l’ensemble des moyens qui permettent d’éviter d’atteindre les seuils de nuisibilité au delà desquels un traitement est conseillé. Ce sont donc des itinéraires très sûrs qui font baisser la pression des bioagresseurs sans interdire les solutions chimiques mais avec un investissement plus faible. Personne n’est à 100% en PI et personne n’y est pas du tout. Si vous avez un jour tenu compte de la sensibilité aux maladies des variétés pour les choisir et que vous avez adapté votre programme fongicide en conséquence, c’est déjà de la PI. Tout est question de mesure en fonction d’objectifs d’ordre :- Economiques avec la nécessité de maintenir une production élevée et de qualité pour dégager le meilleur revenu possible malgré les aléas des marchés.

- Sociologiques pour développer une image positive auprès de nos concitoyens en limitant les impacts environnementaux. - Agronomiques pour trouver des solutions innovantes (ou de bon sens) à la baisse générale de l’efficacité des solutions chimiques.- Qualité de vie en imaginant un système de culture plus compatible avec ses objectifs personnels, et en limitant les risques liés à l’exposition aux produits phytosanitaires.- Réglementaires pour trouver des réponses et contribuer à l’objectif de réduction d’usage des produits phytosani-taires inscrit dans la loi du Grenelle, ou simplement alléger les contraintes administratives liées à l’usage des produits phytosanitaires.

Mon métier a de l’avenir, je cultive en Protection intégrée

Prenez une parcelle agricole avec son système de culture : rotation, niveaux de rendement, gestion des résidus, apports organiques et cultures intermédiaires. Ajoutez bien sûr quelques caractéristiques du sol, la texture, le taux de calcaire, la profondeur de travail et le taux de matière organique; uniquement des ingrédients qu’il est facile de se procurer. Vous saisissez le tout sur votre ordinateur de bord et lancez le calcul… Ne vous faites pas surprendre, le résultat est presque immédiat ! Vous êtes sur SIMEOS-amg ! Tout se passe sur votre écran de contrôle où apparaît une courbe. Elle vous dit l’avenir sur 30 ans, concernant la teneur et le stock de matière organique du sol, tendance à la hausse ou à la baisse ou encore stabilité.

Vous pouvez modifier les paramètres de vol et visualiser l’effet d’un changement de rotation, d’un apport supplémentaire de fumier ou d’une fréquence de cultures intermédiaires.Ce petit bijou de la technologie moderne sera bientôt mis à la disposition des conseillers agronomiques de Picardie en version logiciel PC et pour les agriculteurs dans une version internet simplifiée.SIMEOS-amg est l’un des outils réalisés par Agro-Transfert ressources et territoires en lien avec l’expertise des Chambres d’Agriculture de Picardie. Des formations et diagnostics- conseils seront proposés avant la fin de cette année 2011.

Nouveau simulateur de sol : l’agronomie prend de la hauteur

Afin de répondre aux attentes et besoins des agricul-teurs, les Chambres d’agriculture de Picardie mettent en place des expérimentations dans le but d’acquérir et de diffuser des références techniques fiables.Dans le cadre du plan Ecophyto 2018 du Grenelle de l’environnement, le groupe régional expérimentation des Chambres d’agriculture travaille depuis 3 ans sur la réduction de l’utilisation des intrants. L’objectif principal du projet est d’étudier des techniques innovantes de production économes en intrants tout en préservant la production et la marge économique de l’agriculteur. L’enjeu de ce projet est de mutualiser les essais sur la Picardie afin de disposer de références techniques régionales.

Les thématiques développées- recherche de variétés rustiques et productives adaptées à notre contexte pédo-climatique- étude sur des techniques innovantes de production : itinéraires intégrés sur blé, escourgeon et orge de printemps, la pulvérisation en « Bas-Volume » sur blé

- recherche de techniques alternatives (stimulateur de défense des plantes) en fongicide sur blé- optimisation de l’utilisation de l’azote sur blé : ajustement de la fumure azotée afin de préserver la qualité et le rendement avec l’utilisation d’outils de pilotage- gestion de l’azote en inter- culture, rôle des couverts à l’échelle de la rotation- recherche sur l’association entre espèces (légumineuses,…) et la culture de colza et/ou de blé afin de limiter l’azote et le désherbage

Une plate-forme régionale consacrée aux techniques alternatives de désherbage automnale va être mise en place cet automne 2011. L’objectif est d’évaluer l’effet ou non du labour, d’un faux semis, du désherbage mécanique sur la lutte des adventices (graminées et dicotylédones).

Techniques innovantes économes en intrants et durables

Futur projet 2011

PITA (PI et TechniquesAlternatives) : des outilset services pour vousaccompagner dans votredémarche agronomique

R comme réglementationSur Mes P@rcelles, toutes les étapes de la partie réglementaire azote (calcul de dose, prévisionnel, cahier d'épandage) s'enchaînent logiquement.

S comme sécuritéMes données étant stockées à distance, j’ai la sécurité de ne pas les perdre comme le ferait un logiciel en cas de crash du disque dur de mon ordinateur. Pas de sauvegarde régulière à effectuer, tout se fait automa-tiquement en ligne.

T comme traçabilitédes interventionsLa réglementation concernant les zones vulnérables et la conditionnalité évoluant sans cesse, Mes P@rcelles offre la sécurité d'avoir des enregistrements toujours conformes. Par exemple, les interventions phyto et engrais bénéficient d'alertes plus précises (date d'apport et mélanges). Lors de la construction des programmes prévisionnels, je peux vérifier à l'avance la conformité des interventions prévues en termes de mélange, de délai avant récolte et de dates d'apport.

A comme accessibilitéMes P@rcelles est un outil en ligne accessible 24 h/24, depuis n’importe quel ordinateur. Plus besoin d’acquérir un logiciel comme je l’avais fait précédem-ment en 2004.

B comme base de donnéesToutes mes données sont stockées sur un serveur sécurisé, au format Agro EDI, en toute confidentialité et instantanément, transmissibles si besoin vers la coopérative ou le négoce.

D comme déclinaison régionaleMes P@rcelles bénéficie d'adaptations régionales. Les calculs et conseils de fertilisation sont plus précis et adaptés à mes sols et au climat de la région. Cette expertise, à laquelle on peut ajouter la proximité des conseillers de la Chambre d'agriculture de la Somme, font de Mes P@rcelles une offre vraiment intéressante.

E comme évolutionFin 2008, Mes P@rcelles présentait quelques lacunes, notamment le calcul des marges brutes et le calcul des doses PK. Dès 2009, celles-ci ont été comblées et même au-delà, car Mes P@rcelles intègre maintenant les alertes mélanges de produits phytosanitaires et depuis 2010, les stocks approvisionnement, les marges nettes et le calcul des IFT (indices de fréquence de traitement). Aujourd'hui, Mes P@rcelles répond à mes besoins et les responsables du projet ont le souci d'être à l'écoute du client car j'ai formulé l'an dernier une demande pour saisir les interventions directement à partir de la cartographie et cette évolution est maintenant disponible.

F comme facilitéMes P@rcelles est rapide et facile à utiliser pour un outil sur Internet. Une fois le parcellaire en place et la personnalisation de l'outil terminée, les fonctions réglementaires de base sont assez simples d'utilisation.

G comme gestion des intrantsAvec Mes P@rcelles, je gère plus finement mes intrants. Cela me permet aussi une ouverture sur tous les outils d’aide à la décision.

M comme marges brutesDepuis mon installation, je calcule mes marges brutes à la parcelle mais ne sais jamais vraiment me situer par rapport aux autres agriculteurs, ni en terme d'itinéraire technique variable selon le climat de l'année. Une analyse de groupe des abonnés Mes P@rcelles à partir des marges brutes et nettes serait très intéressante et pourrait sans doute dégager de nouvelles marges de progrès.

O comme offre globaleLa Chambre d'agriculture de la Somme propose une formation complète de 2 jours pendant laquelle toutes les fonctions de l'outil sont passées en revue. Les mémentos d'utilisation sont téléchargeables, une assistance télépho-nique permet d'être dépanné à toute heure ouvrable.

P comme pocketPersonnellement, je ne suis pas fan du pocket et j'aime bien la visualisation synthétique que permet le papier. Maintenant, j'attends de voir les possibilités offertes par les nouveaux smartphones qui, j'espère, seront conçues dans le but d'une saisie plus rapide, sans oublier la consultation synthétique.

L’avenir passe par l’expérimentation

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Des GroupesInscrivez-vous à un service d’accompagnement collectif et bénéficiez de l’expertise d’un conseiller et des échanges d’expériences avec d’autres agriculteurs.

Une messagerieChaque semaine en saison, vous pouvez consulter gratuitement un message technique rédigé pour les agriculteurs engagés en PI.

Des formations Agrées par la DRAAF, elles sont organisées chaque hiver par les Chambres d’agriculture.

Accompagnement MAE A l’occasion du compte rendu annuel de vos pratiques, un conseiller pourra vous orienter sur les pistes d’amélioration.

Logiciel Odéra Développé par Agro-Transfert ressources et territoires et l’Inra avec un groupe d’agriculteurs et de conseillers, ce logiciel évalue l’effet de vos pratiques sur le risque adventices.

Documentation technique De nombreux documents de références sont à disposition : guide pratique de la PI du blé, plaquettes désherbage mécanique...

Terres d’Avenir - juin 2011Terres d’Avenir - juin 2011

Page 8: Terres d'Avenir

Philippe Pluquet, Noriap, représentant régionaldes coopératives au comité de relecture du BSV(céréales et colza)« Dans le cadre de notre réseau de bio vigilance, nous observons 15 parcelles dans la Somme, l’Oise et la Seine Maritime. Les résultats obtenus abondent la base de données du BSV, mis en ligne sur notre extranet. Ils sont aussi communiqués à nos adhérents et clients via notre hebdomadaire Info Technique productions végétales. La mutualisation des observations est un point très positif : elle permet aux acteurs du réseau d'obtenir une informa-tion fiable et consolidée sur l'évolution des parasites et ravageurs des cultures ».

Jean-Pierre Cachon, CETA du Marlois, observateur« Pour le BSV, j'observe 3 parcelles de blé, maïs et féverole dans le nord-est de l'Aisne. Cela oblige à beaucoup de rigueur et de finesse dans les observations. Les informa-tions mises en commun dans le BSV me permettent d'intensifier les observations au bon moment dans mon secteur pour sécuriser les conseils donnés aux agriculteurs. »

Ils font les BSV...

Le contrôle du pulvérisateur, une solide expérience en Picardie

Le Bulletin de santé du végétal : un nouvel outil gratuit... et incontournable pour l’agriculteur !

8 9En ligne sur www.chambres-agriculture-picardie.fr/productions/bulletin-de-sante-du-vegetal.html Contrôle du pluvérisateur : les Chambres d'agriculture proposent des tarifs collectifs avantageux

(en partenariat avec les CUMA, Ceta, coopératives et concessionnaires).

Les réseaux de surveillance biologique du territoire ont été mis en place en Picardie en 2009 dans le cadre du plan Ecophyto 2018.

L’objectif de la mise en place de ces réseaux est multiple. En zones agricoles (y compris les vergers, les parcelles à productions de fruits rouges...), il s’agit pour les techniciens de la région d‘observer des parcelles chaque semaine afin de détecter l’arrivée des bio-agresseurs sur les cultures, d’en mesurer leur nuisibilité potentielle, afin de fournir une analyse de risque phytosanitaire en temps réel. Cette mission de surveillance biologique du territoire consiste aussi à détecter l’apparition d’organismes réglementés (parasites de quarantaine), voire émergents, en zones cultivées.

En zones non agricoles, l’épidémio-surveillance est aussi de mise. Le travail d’observations étant réalisé en partena-riat avec les techniciens des espaces verts, des espaces naturels et des collectivités (ex : communautés de communes).

Le Bulletin de santé de végétal ouBSV : désormais un incontournable !

La synthèse hebdomadaire de ces observations régionales fait l’objet d’une publication chaque semaine dans un Bulletin de santé du végéta l (appe lé maintenant communé-ment le « BSV »), disponible gratuitement sur le site Internet

des Chambres d’agriculture et de la DRAAF de Picardie. Les journaux agricoles publient aussi le BSV grandes cultures chaque vendredi.Ces bulletins, qui sont désormais au nombre de 6 (grandes cultures, pomme de terre, légumes, arboriculture fruitière, petits fruits et zones non agricoles) fournissent chaque semaine une véritable mine d’informations sur la situation régionale et doivent pouvoir aider les agriculteurs et les collectivités à raisonner au mieux leurs interventions phytosanitaires.

Plus de 150 observateurs au service des BSV

Ce puissant réseau est animé par la Chambre régionale d’agriculture de Picardie, en collaboration avec les Instituts techniques, les Fredon et les trois Chambres départementales d’agriculture de la région.

En 2010, ce sont 156 techniciens rattachés à 64 partenaires (coopératives, négoces, Ceta, firmes phytosa-nitaires, industries agro-alimentaires...) qui ont observé chaque semaine près de 300 parcelles en Picardie. Et 92 BSV ont été publiés sur la campagne 2010 en grandes cultures, pomme de terre et légumes. Aujourd’hui, plus de 6000 abonnés ont accès à cette information, via les trois journaux agricoles départementaux.

Pour recevoir par mail les bulletinsde santé végétale : Renée Prévost,Chambre d’agriculture de la Somme03 22 93 51 [email protected]

C O N T A C T

Ecophyto,demain se cultive aujourd’hui

Avec plus de 500 appareils diagnostiqués chaque année, les Chambres d’agriculture ont acquis un savoir-faire indiscutable.Aussi, au terme d’une année de contrôles, les opérateurs des Chambres fournissent des conseils utiles pour éviter la contre-visite et les dépenses supplémentaires qui y sont liées.

L’Union européenne, via le plan Ecophyto 2018, impose aux professionnels, dont les agriculteurs, l’obtention d’un Certiphyto pour utiliser, conseiller ou distribuer des produits phytosanitaires d’ici 2015.Vu l’ampleur de la tâche, les conseillers phyto des Chambres d’agriculture, en lien avec les services formation, la MSA et les coopératives, ont proposé une offre de formation dès fin 2009.Le système, qui se voulait expérimental, rencontre un vif succès avec, au niveau régional, environ 150 sessions sur 18 mois qui ont permis à 2700 agriculteurs de se former.Le contenu pédagogique de ces formations repose notamment sur des conseils en aménagement du corps de ferme, la pulvérisation, la biodiversité ou encore les méthodes de désherbage alternatives… Des supports ont été conçus pour rendre ces formations dynamiques en insistant sur les techniques de production de demain. La réglementation pure est présentée au travers d’exemples illustrés (étude de cas type, photos…). Trois sujets retiennent particulièrement l’attention des agriculteurs : les volets santé sécurité en lien avec l’emploi des produits phytosanitaires, nouvelle technique de pulvérisation et biodiversité.

Hervé Georges, Chambre d'agriculture de la Somme, ingénieur conseil en produc-tions végétalesFort d’une expérience de 10 ans en tant que chargé du suivi de dossiers phytosanitaires, Hervé

est chef de projet du groupe régional Certiphyto : « Je tiens à cette double casquette : conseiller productions végétales et conseiller en bonnes pratiques phyto- sanitaires, cela me permet de mieux appréhender les contraintes de production et de pulvérisation auxquelles font face les agriculteurs quand je fais du conseil sur la réglementation phytosanitaire par exemple ». Pour lui, la mise en place du Certiphyto a été l’occasion de synthétiser sur 2 jours de formation 10 ans de travaux menés avec ses collègues de l’Aisne et l’Oise. C’est aussi l’occasion de rebondir sur de nouvelles approches techniques concernant la pulvérisation ou la biodiversité par exemple.

Ecophyto : Céline Guiard-Van Laethem,Chambre d’agriculture de Picardie - 03 22 33 69 [email protected] Certiphyto : Hervé Georges,Chambre d’agriculture de la Somme03 22 20 67 32 - [email protected]ôle pulvé : Jean-Pierre Pardoux,Chambre d’agriculture de la Somme03 22 33 69 28 - [email protected]

C O N T A C T S

Terres d’Avenir - juin 2011Terres d’Avenir - juin 2011

Sandrine Longuet, Arvalis-Institut du végétal, observatrice« J’observe 2 parcelles de blé tous les lundis. J'ai choisi des champs proches de nos expérimentations sur lesquels nous faisons régulièrement des mesures. De retour au bureau, les informations sont aussitôt saisies sur informatique (logiciel Vigicultures). Il est intéressant de participer à ce réseau, car je sais que mes observations sont valorisées et enrichissent le travail des autres observateurs."

François Dumoulin, Chambre d'agriculturede l'Oise, co-animateur de la filière céréales à paille« Outre la rédaction du BSV, j’apporte mon expertise en comité technique ou de pilotage et un appui logistique et méthodologique aux observateurs. Le mardi matin, les observations sont extraites puis validées avant de servir à l'analyse de risques avec l'aide de modèles informatiques quand ils existent. La partie céréales du BSV est rédigée en début d'après-midi et soumise au comité de relecture. Je suis aussi quelques parcelles pour être confronté aux problèmes potentiels des observateurs et cela pour mieux les résoudre. »

Le protège cardan doit être en parfait étatavec aucune pièce en rotationet les chaînettes accrochées…

Le pulvérisateur doit être propreet correctement rincé. Penser à nettoyerles filtres avant le passage au contrôle.

Un jeu de buse complet est vérifié.Il est préférable d’avoir quelquesbuses de remplacement le jour

du contrôle, afin d’éviter une contrevisite pour 1 ou 2 buses.

Vérifier la structure généraleet l’état des rampes.Attention aux lésions

aux soudures !

Le manomètre et les jaugesdoivent être lisibles

et en bon état de fonctionnement.

Dans le cadre du plan Ecophyto, les réseaux de fermes Dephy sont chargés de faire la démonstration et la promotiondes pratiques économes en produits phytosanitaires. En Picardie, 5 réseaux sont agréés sur une centaine (114) au niveau national : un polyculture-élevage, un légumes industriels et trois grandes cultures ( aires d’alimentation de captage, réduction des herbicides, grandes cultures). Ils sont animés par les conseillers des Chambres d’agriculture en partenariat, selon les réseaux, avec la Fédération régionale des coopératives, Agro-Transfert ressources et territoire, OPL-Vert et l’Institut de l’élevage.Ils rassemblent une soixantaine d’agriculteurs et associent 2 exploitations en conversion biologique et 5 fermes d’établissement d’enseignement agricole.

Etre économeen phytosanitaires

CERTIPHYTO permet de transformer une obligation en un outilde développement et d’émergence des techniques de demain.

Le plan Ecophyto 2018 mis en place par le Ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche, à la suite du Grenelle de l'environnement, vise à réduire de 50 % l'usage des produits phytosanitaires en agriculture à l'horizon 2018, si possible. Il s'agit de réduire l'usage de ces produits et limiter l'impact de ceux qui restent indispensables pour protéger les cultures. Le plan cible tous les utilisateurs de produits phytosanitaires, des agriculteurs aux collectivités en passant par les particuliers. Il se décline en 9 axes et regroupe les différents partenaires associés tous horizons confondus à travers 9 groupes de travail régionaux. La Chambre d’agriculture de Picardie assure aux côtés de la DRAAF l’animation du plan en région, avec le financement de l’ONEMA.

Le plan Ecophyto 2018

Fermes des réseaux DEPHYEcophyto 2011 en Picardie

Page 9: Terres d'Avenir

Philippe Pluquet, Noriap, représentant régionaldes coopératives au comité de relecture du BSV(céréales et colza)« Dans le cadre de notre réseau de bio vigilance, nous observons 15 parcelles dans la Somme, l’Oise et la Seine Maritime. Les résultats obtenus abondent la base de données du BSV, mis en ligne sur notre extranet. Ils sont aussi communiqués à nos adhérents et clients via notre hebdomadaire Info Technique productions végétales. La mutualisation des observations est un point très positif : elle permet aux acteurs du réseau d'obtenir une informa-tion fiable et consolidée sur l'évolution des parasites et ravageurs des cultures ».

Jean-Pierre Cachon, CETA du Marlois, observateur« Pour le BSV, j'observe 3 parcelles de blé, maïs et féverole dans le nord-est de l'Aisne. Cela oblige à beaucoup de rigueur et de finesse dans les observations. Les informa-tions mises en commun dans le BSV me permettent d'intensifier les observations au bon moment dans mon secteur pour sécuriser les conseils donnés aux agriculteurs. »

Ils font les BSV...

Le contrôle du pulvérisateur, une solide expérience en Picardie

Le Bulletin de santé du végétal : un nouvel outil gratuit... et incontournable pour l’agriculteur !

8 9En ligne sur www.chambres-agriculture-picardie.fr/productions/bulletin-de-sante-du-vegetal.html Contrôle du pluvérisateur : les Chambres d'agriculture proposent des tarifs collectifs avantageux

(en partenariat avec les CUMA, Ceta, coopératives et concessionnaires).

Les réseaux de surveillance biologique du territoire ont été mis en place en Picardie en 2009 dans le cadre du plan Ecophyto 2018.

L’objectif de la mise en place de ces réseaux est multiple. En zones agricoles (y compris les vergers, les parcelles à productions de fruits rouges...), il s’agit pour les techniciens de la région d‘observer des parcelles chaque semaine afin de détecter l’arrivée des bio-agresseurs sur les cultures, d’en mesurer leur nuisibilité potentielle, afin de fournir une analyse de risque phytosanitaire en temps réel. Cette mission de surveillance biologique du territoire consiste aussi à détecter l’apparition d’organismes réglementés (parasites de quarantaine), voire émergents, en zones cultivées.

En zones non agricoles, l’épidémio-surveillance est aussi de mise. Le travail d’observations étant réalisé en partena-riat avec les techniciens des espaces verts, des espaces naturels et des collectivités (ex : communautés de communes).

Le Bulletin de santé de végétal ouBSV : désormais un incontournable !

La synthèse hebdomadaire de ces observations régionales fait l’objet d’une publication chaque semaine dans un Bulletin de santé du végéta l (appe lé maintenant communé-ment le « BSV »), disponible gratuitement sur le site Internet

des Chambres d’agriculture et de la DRAAF de Picardie. Les journaux agricoles publient aussi le BSV grandes cultures chaque vendredi.Ces bulletins, qui sont désormais au nombre de 6 (grandes cultures, pomme de terre, légumes, arboriculture fruitière, petits fruits et zones non agricoles) fournissent chaque semaine une véritable mine d’informations sur la situation régionale et doivent pouvoir aider les agriculteurs et les collectivités à raisonner au mieux leurs interventions phytosanitaires.

Plus de 150 observateurs au service des BSV

Ce puissant réseau est animé par la Chambre régionale d’agriculture de Picardie, en collaboration avec les Instituts techniques, les Fredon et les trois Chambres départementales d’agriculture de la région.

En 2010, ce sont 156 techniciens rattachés à 64 partenaires (coopératives, négoces, Ceta, firmes phytosa-nitaires, industries agro-alimentaires...) qui ont observé chaque semaine près de 300 parcelles en Picardie. Et 92 BSV ont été publiés sur la campagne 2010 en grandes cultures, pomme de terre et légumes. Aujourd’hui, plus de 6000 abonnés ont accès à cette information, via les trois journaux agricoles départementaux.

Pour recevoir par mail les bulletinsde santé végétale : Renée Prévost,Chambre d’agriculture de la Somme03 22 93 51 [email protected]

C O N T A C T

Ecophyto,demain se cultive aujourd’hui

Avec plus de 500 appareils diagnostiqués chaque année, les Chambres d’agriculture ont acquis un savoir-faire indiscutable.Aussi, au terme d’une année de contrôles, les opérateurs des Chambres fournissent des conseils utiles pour éviter la contre-visite et les dépenses supplémentaires qui y sont liées.

L’Union européenne, via le plan Ecophyto 2018, impose aux professionnels, dont les agriculteurs, l’obtention d’un Certiphyto pour utiliser, conseiller ou distribuer des produits phytosanitaires d’ici 2015.Vu l’ampleur de la tâche, les conseillers phyto des Chambres d’agriculture, en lien avec les services formation, la MSA et les coopératives, ont proposé une offre de formation dès fin 2009.Le système, qui se voulait expérimental, rencontre un vif succès avec, au niveau régional, environ 150 sessions sur 18 mois qui ont permis à 2700 agriculteurs de se former.Le contenu pédagogique de ces formations repose notamment sur des conseils en aménagement du corps de ferme, la pulvérisation, la biodiversité ou encore les méthodes de désherbage alternatives… Des supports ont été conçus pour rendre ces formations dynamiques en insistant sur les techniques de production de demain. La réglementation pure est présentée au travers d’exemples illustrés (étude de cas type, photos…). Trois sujets retiennent particulièrement l’attention des agriculteurs : les volets santé sécurité en lien avec l’emploi des produits phytosanitaires, nouvelle technique de pulvérisation et biodiversité.

Hervé Georges, Chambre d'agriculture de la Somme, ingénieur conseil en produc-tions végétalesFort d’une expérience de 10 ans en tant que chargé du suivi de dossiers phytosanitaires, Hervé

est chef de projet du groupe régional Certiphyto : « Je tiens à cette double casquette : conseiller productions végétales et conseiller en bonnes pratiques phyto- sanitaires, cela me permet de mieux appréhender les contraintes de production et de pulvérisation auxquelles font face les agriculteurs quand je fais du conseil sur la réglementation phytosanitaire par exemple ». Pour lui, la mise en place du Certiphyto a été l’occasion de synthétiser sur 2 jours de formation 10 ans de travaux menés avec ses collègues de l’Aisne et l’Oise. C’est aussi l’occasion de rebondir sur de nouvelles approches techniques concernant la pulvérisation ou la biodiversité par exemple.

Ecophyto : Céline Guiard-Van Laethem,Chambre d’agriculture de Picardie - 03 22 33 69 [email protected] Certiphyto : Hervé Georges,Chambre d’agriculture de la Somme03 22 20 67 32 - [email protected]ôle pulvé : Jean-Pierre Pardoux,Chambre d’agriculture de la Somme03 22 33 69 28 - [email protected]

C O N T A C T S

Terres d’Avenir - juin 2011Terres d’Avenir - juin 2011

Sandrine Longuet, Arvalis-Institut du végétal, observatrice« J’observe 2 parcelles de blé tous les lundis. J'ai choisi des champs proches de nos expérimentations sur lesquels nous faisons régulièrement des mesures. De retour au bureau, les informations sont aussitôt saisies sur informatique (logiciel Vigicultures). Il est intéressant de participer à ce réseau, car je sais que mes observations sont valorisées et enrichissent le travail des autres observateurs."

François Dumoulin, Chambre d'agriculturede l'Oise, co-animateur de la filière céréales à paille« Outre la rédaction du BSV, j’apporte mon expertise en comité technique ou de pilotage et un appui logistique et méthodologique aux observateurs. Le mardi matin, les observations sont extraites puis validées avant de servir à l'analyse de risques avec l'aide de modèles informatiques quand ils existent. La partie céréales du BSV est rédigée en début d'après-midi et soumise au comité de relecture. Je suis aussi quelques parcelles pour être confronté aux problèmes potentiels des observateurs et cela pour mieux les résoudre. »

Le protège cardan doit être en parfait étatavec aucune pièce en rotationet les chaînettes accrochées…

Le pulvérisateur doit être propreet correctement rincé. Penser à nettoyerles filtres avant le passage au contrôle.

Un jeu de buse complet est vérifié.Il est préférable d’avoir quelquesbuses de remplacement le jour

du contrôle, afin d’éviter une contrevisite pour 1 ou 2 buses.

Vérifier la structure généraleet l’état des rampes.Attention aux lésions

aux soudures !

Le manomètre et les jaugesdoivent être lisibles

et en bon état de fonctionnement.

Dans le cadre du plan Ecophyto, les réseaux de fermes Dephy sont chargés de faire la démonstration et la promotiondes pratiques économes en produits phytosanitaires. En Picardie, 5 réseaux sont agréés sur une centaine (114) au niveau national : un polyculture-élevage, un légumes industriels et trois grandes cultures ( aires d’alimentation de captage, réduction des herbicides, grandes cultures). Ils sont animés par les conseillers des Chambres d’agriculture en partenariat, selon les réseaux, avec la Fédération régionale des coopératives, Agro-Transfert ressources et territoire, OPL-Vert et l’Institut de l’élevage.Ils rassemblent une soixantaine d’agriculteurs et associent 2 exploitations en conversion biologique et 5 fermes d’établissement d’enseignement agricole.

Etre économeen phytosanitaires

CERTIPHYTO permet de transformer une obligation en un outilde développement et d’émergence des techniques de demain.

Le plan Ecophyto 2018 mis en place par le Ministère de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche, à la suite du Grenelle de l'environnement, vise à réduire de 50 % l'usage des produits phytosanitaires en agriculture à l'horizon 2018, si possible. Il s'agit de réduire l'usage de ces produits et limiter l'impact de ceux qui restent indispensables pour protéger les cultures. Le plan cible tous les utilisateurs de produits phytosanitaires, des agriculteurs aux collectivités en passant par les particuliers. Il se décline en 9 axes et regroupe les différents partenaires associés tous horizons confondus à travers 9 groupes de travail régionaux. La Chambre d’agriculture de Picardie assure aux côtés de la DRAAF l’animation du plan en région, avec le financement de l’ONEMA.

Le plan Ecophyto 2018

Fermes des réseaux DEPHYEcophyto 2011 en Picardie

Page 10: Terres d'Avenir

La certification HVE (haute valeur environnementale), dans la lignée de Quali’Terre et l’agriculture raisonnée, est une démarche globale de gestion de l’exploitation. Elle se distingue de ses deux aînées par deux particularités : sa progressivité et son système de reconnaissance de démarches déjà existantes. Christophe Grison, agriculteur à Mareuil-sur-Ourcq (Oise), pilote le dossier pour les Chambres d’agriculture de Picardie.

Agriculteurs,gestionnaires du territoire

Les démarches agro-environnementales incitent à la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires. Les mesures proposées, dans les zones de protection de la ressource en eau potable, permettent à l’agriculteur de bénéficier d’un accompagnement financier pour faire évoluer ses itinéraires techniques. Deux dispositifs sont proposés en Picardie : les mesures agro-environnementales (MAE) et le plan végétal environnement (PVE). Tous deux sont financés dans le cadre du PDRH (Plan de développement rural hexagonal) par l’Etat, les fonds européens et les agences de l’eau.

MAE, pour la réduction de l’utilisationdes produits phytosanitaires

Initié en 2008, cet accompagnement financier concerne aujourd’hui plus de 300 agriculteurs et une surface engagée d’un peu moins de 20 000 ha dans notre région.

PVE, une aide aux investissements

Ce plan permet aux agriculteurs d’être accompagnés financièrement dans leurs investissements dans des matériels à vocation environnementale. Parmi les équipe-ments ciblés, citons : les outils de désherbage mécanique, l’adaptation des matériels d’épandage (pulvérisateur, épandeur…) mais aussi la plantation de haies.Pour compléter les outils de maîtrise des pollutions, les Chambres d’agriculture encouragent et accompagnent les agriculteurs dans leurs choix d’aménagement de corps de ferme. A partir d’un état des lieux initial, de la mise en évidence de zone à risque, le conseiller propose un projet d’amélioration prenant en compte les aspects réglementaires, environnementaux mais aussi le confort et l’organisation du travail.Pour plus d’information, en complément du schéma ci-dessous, vous pouvez consulter le site conçu par les Chambres d’agriculture : www.amenagement-ferme.fr

Depuis plus de 20 ans, les Chambres d’agriculture de Picardie se sont engagées en faveur de la biodiversité et de l’environnement. Les premières actions ont concerné les plantations de haies et la mise en place de jachères environnement-faune sauvage. « Depuis 1998, les Chambres d’agriculture animent le dispositif Gestions de Territoire®,et offrent un accompagnement complet des agriculteurs : diagnostic global, conseils personnalisés et cadre opérationnel et volontaire. Ce dispositif permet de proposeraux agriculteurs, en partenariat avec les fédérations des chasseurs, les forestiers etles écologistes, des solutions paysagèreset environnementales réalistes sur l’exploitation agricole », souligne Guillaume Seguin. Les objectifs poursuivis sont pluriels et complémentaires : prévenir l’érosion, préserverla biodiversité (faune et flore), embellir le paysage, renforcer les corridors écologiques, favoriser les auxiliaires biologiques et garantirla qualité de la ressource en eau. Guillaume Séguin précise : « depuis le début de la phase de contractualisation (fin 2002), la région comptabilise plus de 1000 exploitationsagricoles picardes conseillées par les Chambres d'agriculture et leurs partenaires.Le diagnostic-conseil individualisé, assuré parles partenaires de l'opération, se traduit dansla très grande majorité des cas par des contrats de 5 ans financés par le Conseil régional de Picardie, l'Etat, les Agences de l'eau et l'Europe ».Ces contrats représentent un montant totalde plus de 10 M€, ce qui, au-delà des aspects environnementaux, apporte un réel soutien au revenu des exploitations agricoles, notammenten zones difficiles.

Guillaume Seguin estagriculteur dans l’Aisne,il est responsableprofessionnel du dossierGestions de Territoire®.Pour lui, ce dispositif estune excellente illustrationde l’implication des Chambres d’agricultureen faveur de la biodiversité.

Christophe Grison, comment vous-êtes vous impliqué dans cette nouvelle certification HVE ?J’ai passé mon enfance à Paris avant de reprendre la ferme de mon grand-père, à Mareuil-sur-Ourcq. J’ai très rapidement perçu le fossé

d’incompréhension entre le monde agricole et les citadins. Comment leur prouver notre bonne foi dans la prise en compte de l’environnement ? La démarche Quali’Terre, initiée par les Chambres d’agriculture de Picardie, était une réponse à cette interrogation et j’ai donc décidé de viser la qualification de mon exploitation, ce qui a été fait en 2003. Par la suite, mon exploitation a été certifiée agriculture raisonnée en 2006. Aujourd’hui, je m’engage tout naturellement dans cette nouvelle certification HVE.

Quels intérêts voyez-vous dans cette nouvelle certification ?L’idée est la même que pour Quali’Terre et l’agriculture raisonnée : prouver nos bonnes pratiques. La campagne d’affichage de FNE (France Nature Environnement) montre que nous ne devons pas baisser les bras, mais toujours continuer à montrer l’amélioration continue de nos pratiques : cette certification peut nous y aider grâce à ses deux particularités de progressivité et de reconnaissance des démarches déjà existantes.

En quoi ces deux particularités rendent intéressante la certification HVE ? La progressivité de la démarche en trois niveaux permet à chacun de s’engager selon son rythme. Le système est conçu pour être accessible à toute exploitation : Le 1er niveau permet de réaliser un bilan environnemental sur l’exploitation, basé sur les critères de la conditionnalité

Le 2e niveau, qui concerne le respect d’un référentiel en 16 points, permet d’obtenir déjà une certification environnementale Le 3e niveau, pour lequel des objectifs de résultats doivent être atteints, avec des mesures d’indicateurs, permet d’obtenir la certification HVE.La deuxième particularité est le dispositif de reconnaissance des démarches déjà existantes, qui permettra d’améliorer la lisibilité sur le nombre d’agriculteurs déjà engagés dans des démarches respectueuses de l’environnement. C’est au 2e niveau de la démarche, celui de la certification environnementale, que s’effectuera ce dispositif de reconnaissance. Ces deux particularités doivent susciter l’intérêt des agriculteurs.

Comment encourager les agriculteurs à adhérer à cette certification ?L’audit de certification est un moment forcément un peu stressant, mais, bien préparé à l’occasion d’un audit à blanc, il permet d’anticiper le futur. La satisfaction personnelle que l’on en retire par la suite est importante. Il faut dédramatiser cet audit de certification. Toutes les organisations agricoles, tous les agriculteurs doivent prendre du recul : nous devons adhérer pour contrecarrer les attaques, souvent de plus en plus violentes, que nous subissons. Notre engagement peut permettre de faire passer un message fort à la société civile et aux pouvoirs publics.

N.B. : Christophe Grison est également vice-président de Valfrance et président de l’association nationale FARRE (Forum de l’agriculture raisonnée respectueuse de l’environnement).

L’Etat a annoncé la sortie des textes d’applications concernant la certification environnementale.Les décrets et arrêtes sont attendus pour la fin juin 2011.

La certification environnementale : un sujet d’actualité de l’été…

Certification HVE : Eric Demazeau,Chambre d’agriculture de l’Oise03 44 11 44 67 - [email protected] et biodiversité :Régis Wartelle, Chambre d’agriculture de Picardie03 22 33 69 54 - [email protected]

C O N T A C T S

10 11

MAE / PVE :Célie Lemoine, Chambre d’agriculturede l’Oise - 03 44 93 37 [email protected]

C O N T A C T

Maintien de l'élevage, des prairieset de la biodiversité Plus d'auxiliaires et moins de phytos. Des parcelles redécoupées.

Des arbres dans les parcelles. Agriculture moderne et petit gibier. Haies et bandes enherbées.

« Anticiper le futur »

Aménagement du corps de ferme : les solutions possibles

Terres d’Avenir - juin 2011Terres d’Avenir - juin 2011

Page 11: Terres d'Avenir

La certification HVE (haute valeur environnementale), dans la lignée de Quali’Terre et l’agriculture raisonnée, est une démarche globale de gestion de l’exploitation. Elle se distingue de ses deux aînées par deux particularités : sa progressivité et son système de reconnaissance de démarches déjà existantes. Christophe Grison, agriculteur à Mareuil-sur-Ourcq (Oise), pilote le dossier pour les Chambres d’agriculture de Picardie.

Agriculteurs,gestionnaires du territoire

Les démarches agro-environnementales incitent à la réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires. Les mesures proposées, dans les zones de protection de la ressource en eau potable, permettent à l’agriculteur de bénéficier d’un accompagnement financier pour faire évoluer ses itinéraires techniques. Deux dispositifs sont proposés en Picardie : les mesures agro-environnementales (MAE) et le plan végétal environnement (PVE). Tous deux sont financés dans le cadre du PDRH (Plan de développement rural hexagonal) par l’Etat, les fonds européens et les agences de l’eau.

MAE, pour la réduction de l’utilisationdes produits phytosanitaires

Initié en 2008, cet accompagnement financier concerne aujourd’hui plus de 300 agriculteurs et une surface engagée d’un peu moins de 20 000 ha dans notre région.

PVE, une aide aux investissements

Ce plan permet aux agriculteurs d’être accompagnés financièrement dans leurs investissements dans des matériels à vocation environnementale. Parmi les équipe-ments ciblés, citons : les outils de désherbage mécanique, l’adaptation des matériels d’épandage (pulvérisateur, épandeur…) mais aussi la plantation de haies.Pour compléter les outils de maîtrise des pollutions, les Chambres d’agriculture encouragent et accompagnent les agriculteurs dans leurs choix d’aménagement de corps de ferme. A partir d’un état des lieux initial, de la mise en évidence de zone à risque, le conseiller propose un projet d’amélioration prenant en compte les aspects réglementaires, environnementaux mais aussi le confort et l’organisation du travail.Pour plus d’information, en complément du schéma ci-dessous, vous pouvez consulter le site conçu par les Chambres d’agriculture : www.amenagement-ferme.fr

Depuis plus de 20 ans, les Chambres d’agriculture de Picardie se sont engagées en faveur de la biodiversité et de l’environnement. Les premières actions ont concerné les plantations de haies et la mise en place de jachères environnement-faune sauvage. « Depuis 1998, les Chambres d’agriculture animent le dispositif Gestions de Territoire®,et offrent un accompagnement complet des agriculteurs : diagnostic global, conseils personnalisés et cadre opérationnel et volontaire. Ce dispositif permet de proposeraux agriculteurs, en partenariat avec les fédérations des chasseurs, les forestiers etles écologistes, des solutions paysagèreset environnementales réalistes sur l’exploitation agricole », souligne Guillaume Seguin. Les objectifs poursuivis sont pluriels et complémentaires : prévenir l’érosion, préserverla biodiversité (faune et flore), embellir le paysage, renforcer les corridors écologiques, favoriser les auxiliaires biologiques et garantirla qualité de la ressource en eau. Guillaume Séguin précise : « depuis le début de la phase de contractualisation (fin 2002), la région comptabilise plus de 1000 exploitationsagricoles picardes conseillées par les Chambres d'agriculture et leurs partenaires.Le diagnostic-conseil individualisé, assuré parles partenaires de l'opération, se traduit dansla très grande majorité des cas par des contrats de 5 ans financés par le Conseil régional de Picardie, l'Etat, les Agences de l'eau et l'Europe ».Ces contrats représentent un montant totalde plus de 10 M€, ce qui, au-delà des aspects environnementaux, apporte un réel soutien au revenu des exploitations agricoles, notammenten zones difficiles.

Guillaume Seguin estagriculteur dans l’Aisne,il est responsableprofessionnel du dossierGestions de Territoire®.Pour lui, ce dispositif estune excellente illustrationde l’implication des Chambres d’agricultureen faveur de la biodiversité.

Christophe Grison, comment vous-êtes vous impliqué dans cette nouvelle certification HVE ?J’ai passé mon enfance à Paris avant de reprendre la ferme de mon grand-père, à Mareuil-sur-Ourcq. J’ai très rapidement perçu le fossé

d’incompréhension entre le monde agricole et les citadins. Comment leur prouver notre bonne foi dans la prise en compte de l’environnement ? La démarche Quali’Terre, initiée par les Chambres d’agriculture de Picardie, était une réponse à cette interrogation et j’ai donc décidé de viser la qualification de mon exploitation, ce qui a été fait en 2003. Par la suite, mon exploitation a été certifiée agriculture raisonnée en 2006. Aujourd’hui, je m’engage tout naturellement dans cette nouvelle certification HVE.

Quels intérêts voyez-vous dans cette nouvelle certification ?L’idée est la même que pour Quali’Terre et l’agriculture raisonnée : prouver nos bonnes pratiques. La campagne d’affichage de FNE (France Nature Environnement) montre que nous ne devons pas baisser les bras, mais toujours continuer à montrer l’amélioration continue de nos pratiques : cette certification peut nous y aider grâce à ses deux particularités de progressivité et de reconnaissance des démarches déjà existantes.

En quoi ces deux particularités rendent intéressante la certification HVE ? La progressivité de la démarche en trois niveaux permet à chacun de s’engager selon son rythme. Le système est conçu pour être accessible à toute exploitation : Le 1er niveau permet de réaliser un bilan environnemental sur l’exploitation, basé sur les critères de la conditionnalité

Le 2e niveau, qui concerne le respect d’un référentiel en 16 points, permet d’obtenir déjà une certification environnementale Le 3e niveau, pour lequel des objectifs de résultats doivent être atteints, avec des mesures d’indicateurs, permet d’obtenir la certification HVE.La deuxième particularité est le dispositif de reconnaissance des démarches déjà existantes, qui permettra d’améliorer la lisibilité sur le nombre d’agriculteurs déjà engagés dans des démarches respectueuses de l’environnement. C’est au 2e niveau de la démarche, celui de la certification environnementale, que s’effectuera ce dispositif de reconnaissance. Ces deux particularités doivent susciter l’intérêt des agriculteurs.

Comment encourager les agriculteurs à adhérer à cette certification ?L’audit de certification est un moment forcément un peu stressant, mais, bien préparé à l’occasion d’un audit à blanc, il permet d’anticiper le futur. La satisfaction personnelle que l’on en retire par la suite est importante. Il faut dédramatiser cet audit de certification. Toutes les organisations agricoles, tous les agriculteurs doivent prendre du recul : nous devons adhérer pour contrecarrer les attaques, souvent de plus en plus violentes, que nous subissons. Notre engagement peut permettre de faire passer un message fort à la société civile et aux pouvoirs publics.

N.B. : Christophe Grison est également vice-président de Valfrance et président de l’association nationale FARRE (Forum de l’agriculture raisonnée respectueuse de l’environnement).

L’Etat a annoncé la sortie des textes d’applications concernant la certification environnementale.Les décrets et arrêtes sont attendus pour la fin juin 2011.

La certification environnementale : un sujet d’actualité de l’été…

Certification HVE : Eric Demazeau,Chambre d’agriculture de l’Oise03 44 11 44 67 - [email protected] et biodiversité :Régis Wartelle, Chambre d’agriculture de Picardie03 22 33 69 54 - [email protected]

C O N T A C T S

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MAE / PVE :Célie Lemoine, Chambre d’agriculturede l’Oise - 03 44 93 37 [email protected]

C O N T A C T

Maintien de l'élevage, des prairieset de la biodiversité Plus d'auxiliaires et moins de phytos. Des parcelles redécoupées.

Des arbres dans les parcelles. Agriculture moderne et petit gibier. Haies et bandes enherbées.

« Anticiper le futur »

Aménagement du corps de ferme : les solutions possibles

Terres d’Avenir - juin 2011Terres d’Avenir - juin 2011

Page 12: Terres d'Avenir

Les Chambres d’agriculture accompagnent de plus en plus les collectivités et les porteurs de projets pour construire des filières locales de valorisation de la biomasse. Tour d’horizon de ces innovations territoriales … En Picardie, plus de 15 collectivités sont déjà équipées en chaufferie biomasse et certaines alimentent des réseaux de chaleur pour des logements, piscines, gymnases... Bien que le combustible principalement utilisé soit pour l’instant le bois, certaines collectivités se sont déjà tournées vers les Chambres d’agriculture de Picardie pour envisager d’autres sources de biomasse : paille de céréales, plaquettes bocagères, issues de silo, cultures dédiées sèches...En dehors de la combustion, la biomasse peut aussi produire de la chaleur et de l’électricité grâce à la méthanisation. D’autres ressources locales peuvent alors être utilisées : effluents d’élevage, co-produits et déchets des industries agro-alimentaires, cultures dédiées humides...

Un rôle à jouer dans les projetsde méthanisation territoriale

Les éleveurs picards sont bien placés pour apporter des effluents aux installations de méthanisation. Produire des cultures en dérobé constitue pour eux une sécurité dans l’approvisionnement des unités qu’ils détiennent. La Chambre d’agriculture possède de réelles compétences pour accompagner ces projets et a mené des expérimenta-tions dans la Somme entre 2008 et 2010 pour élaborer un guide d’aide au choix des cultures dérobées, en partenariat avec AgroTransfert ressources et territoires.

Pour Daniel François, maire de Woincourt (80) et respon-sable développement durable à la Communauté de Communes du Vimeu industriel, « c’est le monde agricole qui permettra aux collectivités de réduire leur impact écologique, de valoriser les déchets plutôt que les enfouir… L’utilisation de biogaz est une vraie opportunité pour chauffer de manière « verte » notre futur centre aquatique ». Ce projet a débuté à l’initiative de 3 agriculteurs. L’élu souligne le rôle clef de la Chambre d’agriculture : « Interface entre la collectivité et le monde agricole, elle a garanti techniquement le projet et l’a porté politiquement auprès de tous les acteurs, comme les apporteurs de déchets ou les banques. Son rôle de facilitateur a permis de déposer la demande d’autorisation en 2011. Un bureau d’étude permet seulement de monter le projet sans procurer des sources de financement ; dans notre cas, c’est un vrai projet de territoire. »

Des solutions intégrées pour les territoires

Ces solutions basées sur la biomasse présentent un double bénéfice. Il s’agit tout d’abord d’une production d’énergie

Les Chambres d’agriculture de Picardie participent à différents projets d’expérimentation sur les cultures dédiées à la biomasse : cultures en dérobé, annuelles ou pérennes. Le miscanthus présente un potentiel de production de biomasse particulièrement élevé à l’hectare, tout en étant économe en intrants. Cette graminée rhizomateuse est implantée pour 15 à 20 ans. Elle se récolte tous les ans, dès la deuxième à troisième année suivant son installation. Elle peut atteindre 24 tonnes de matière sèche/hectare (rendement observé à Catenoy, Oise, en 2010). Se récoltant en sortie d’hiver, avec des taux d’humidité très faibles (environ 15 %), la matière peut être directement valorisée en combustion. Plus de 400 hectares sont déjà implantés en Picardie.Plus d’information : fiches « cultures biomasse » sur le site portail des Chambres d’agriculture.

renouvelable impliquant une réduction des gaz à effet de serre. Il s’agit ensuite de la création d’une filière de valorisation économique de ressources locales, avec la création d’emplois non délocalisables. Ce type de démarche s’étend au-delà de la seule énergie. Des producteurs de matériaux s’y intéressent de près pour fabriquer des isolants, des matériaux plastique biosourcés, des fibres végétales qui seront utilisées comme matière première par des industriels de la chimie verte. Des marges de progrès existent pour améliorer encore les performances de ces solutions. En ce sens, les premières installations sont des pionnières et leur retour d’expérience sera riche d’enseignement pour les suivantes. Dans le même temps, les Chambres d’agriculture œuvrent pour optimiser ces filières.

Réfléchir au transport de biomasse

La biomasse étant peu dense, les volumes à transporter vers l’unité de valorisation sont importants. Les Chambres d’agriculture s’investissent dans différentes actions pour optimiser le transport. Elles recherchent les meilleurs scenarii d’approvisionnement en fonction de la localisation des installations de stockage et des distances à parcourir, les possibilités de densification de la biomasse lors de la récolte des cultures...

La biomasse est actuellement utilisée pour produire de l’énergie, des agro-matériaux ou des intermédiaires alternatifs à ceux dérivés du pétrole. Afin d’accélérer l’essor de ces valorisations « vertes », les Chambres d’agriculture de Picardie collaborent avec le pôle de compétitivité Industries et AgroRessources (IAR) à vocation mondiale pour agir à l’échelle de toute la filière. D’un côté, les Chambres apportent leur expertise et leur savoir-faire en matière de production et de mobilisation de la ressource en biomasse. De l’autre, le pôle accompagne les projets de recherche et développement des entreprises de valorisation.

La bioraffinerie végétale, une mine de ressources !

Valoriser la biomasseLe miscanthus :optimiser la productionde biomasse à l’hectare

Réseau de parcelles BiomasseCe réseau permet aux visiteurs de se rendre librement sur les parcelles au moment de leur choix. Il comprend 7 parcelles de miscanthus, implantées dans différentes conditions pédoclimatiques.

Réseau de parcelles de visite mis en place dans le cadredu PRN sucre avec le soutien financier de l’Europe (FEAGA)et du Ministère de l’Alimentation, de l’Agricultureet de la Pêche.

Emeline Défossez, chef de projet régionalBiomasse - 03 22 33 69 [email protected] Fabien Dauriac, chef de projet régional Energie03 23 22 50 94 - [email protected]

C O N T A C T S

- Conseil sur la production des cultures dédiées (sol, itinéraire...).- Point info réglementaire.- Dimensionnement de projet de chaufferie biomasse, d’huilerie de colza, de granulation.- Accompagnement de projet de méthanisation (diagnostic, assistance, maîtrise d’ouvrage, montage de dossier ICPE).

NOS SERVICES

- AgroTransfert ressources et territoires- INRA Agro Impact Laon / Mons- Coop’énergie® / FRCA- Institut Polytechnique LaSalle Beauvais- Pôle de compétitivité Industries et AgroRessources- Membres du Réseau Mixte Technologique «Biomasse, Energie, Environnement, Territoire» - www.rmtbiomasse.org - Université de technologie de Compiègne - Mission DAR du ministère de l’agriculture- France Agrimer

N O S PA R T E N A I R E S

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Economies d’énergie :carburez intelligemment

Diagnostic énergie : les Chambres proposent une gamme de service complète

Quand on pense consommation d’énergie sur une exploitation agricole, on pense tracteur. C’est un des postes les plus facilement identifiables. Les consommations en carburant sur l'exploitation sont importantes mais ne représentent qu'une partie des dépenses énergétiques. Le poids des énergies indirectes comme les engrais minéraux et les aliments achetés est toujours prépondérant. Pour bien connaître sa situation et évaluer la performance énergétique de chaque atelier, les Chambres d'agriculture proposent une offre de conseil énergie complète, du diagnostic individuel à l'accompagnement au changement de pratiques. Le diagnostic énergie peut être global ou spécifique à un atelier de production selon les besoins. Pour cela, les Chambres utilisent de nombreux outils : Epée, Dia'terre, Mécagro, Bloc-traite, Ferti02, banc moteur...

A quelle occasion avez-vous mis en place cette technique ?En 2008, lors d’une visite de mon concessionnaire machine à traire, il m’a interpellé sur le bruit que faisait ma machine à traire et sur le temps de fonctionnement des groupes réfrigérants de mon tank à lait. Il m’a expliqué que ma surconsommation d’électricité provenait de ce poste. J’ai donc fait monter en 2009 une régulation électronique de vide et un pré-refroidisseur à plaques.

Pour quelles raisons avez-vous adopté ce système ? J’ai investi dans un pré-refroidisseur et une régulation électronique du vide de traite pour 2 raisons :- diminuer la consommation électrique pour ne pas avoir à changer mon contrat de puissance avec mon fournisseur d’électricité, ce qui aurait occasionné un surcoût important.

- limiter le bruit lié au fonctionnement de la machine à traire pour le voisinage et moi-même.

Quels sont les avantages et les inconvénients de la technique ?J’ai été surpris de traire sans aucun bruit et que mon tank arrête son refroidissement en fin de traite. J’ai également vu la différence sur mes factures d’électricité.

Quelles recommandations donneriez-vous à un agriculteur qui voudrait mettre en œuvre cette technique ? Quand vous changez de tank, pensez à ces types de matériels qui s’amortissent très rapidement.

L’arrivée en Picardie d’un banc d’essai pour les tracteurs complète le dispositif d’aide et de conseil. Les agriculteurs

sont intéressés et curieux, à l’image de Hugues Bécret, polyculteur près de Laon. Mathieu Daullé, conseiller en machinisme agricole, répond à ses questions.

Hugues Bécret : Quelle est l’importance du poste énergie sur une exploitation comme la mienne ?Mathieu Daullé : On pense bien entendu aux énergies directes, de type électricité, gaz, fioul. Le carburant consommé par les machines agricoles peut atteindre 40% de l’énergie totale consommée et jusqu’à 20% des charges de mécanisation.Ceci s’explique par une mauvaise valorisation du carburant, une usure prématurée du moteur ou une surconsommation.

Puis-je améliorer les performances énergétiques de mon tracteur ?La majorité des défauts sont détectables lors d’un passage au banc d’essai. Cet appareil mesure les capacités de fonctionnement du moteur et fait le diagnostic de la mécanique. 80% des utilisateurs découvrent la plage d’utilisation optimale de leur moteur. 50% des tracteurs présentent une anomalie. Des consommations complètement anormales sont parfois détectées.Notre offre de conseil comprend le banc moteur mais aussi un test gratuit pour chiffrer les économies potentielles et un diagnostic des charges de mécanisation sur l'exploitation avec des formations spécifiques.

Que puis-je faire pour diminuer le coût carburant au quotidien ?Il faut placer la gestion de son matériel dans une approche globale. Outre le banc d’essai, vous gagnerez à maîtriser l’éco-conduite, à bien utiliser votre tracteur et choisir votre équipement, à optimiser les déplacements, organiser vos chantiers et adapter vos itinéraires techniques. Le service machinisme de la Chambre est là pour donner les informations au cas par cas.

Faire des économies avec le banc moteur

Retrouvez toutes les informations sur http://www.chambres-agriculture-picardie.fr

Economies d’énergie :Fabien Dauriac, chef de projet régional« Energie » - 03 23 22 50 [email protected] Banc d’essai moteur :Jean-Pierre Pardoux,Chambre d’agriculture de la Somme03 22 33 69 [email protected]

C O N T A C T S

En élevage aussi...Joseph Brisse, éleveur à Grémévillers, témoigne

Terres d’Avenir - juin 2011Terres d’Avenir - juin 2011

Page 13: Terres d'Avenir

Les Chambres d’agriculture accompagnent de plus en plus les collectivités et les porteurs de projets pour construire des filières locales de valorisation de la biomasse. Tour d’horizon de ces innovations territoriales … En Picardie, plus de 15 collectivités sont déjà équipées en chaufferie biomasse et certaines alimentent des réseaux de chaleur pour des logements, piscines, gymnases... Bien que le combustible principalement utilisé soit pour l’instant le bois, certaines collectivités se sont déjà tournées vers les Chambres d’agriculture de Picardie pour envisager d’autres sources de biomasse : paille de céréales, plaquettes bocagères, issues de silo, cultures dédiées sèches...En dehors de la combustion, la biomasse peut aussi produire de la chaleur et de l’électricité grâce à la méthanisation. D’autres ressources locales peuvent alors être utilisées : effluents d’élevage, co-produits et déchets des industries agro-alimentaires, cultures dédiées humides...

Un rôle à jouer dans les projetsde méthanisation territoriale

Les éleveurs picards sont bien placés pour apporter des effluents aux installations de méthanisation. Produire des cultures en dérobé constitue pour eux une sécurité dans l’approvisionnement des unités qu’ils détiennent. La Chambre d’agriculture possède de réelles compétences pour accompagner ces projets et a mené des expérimenta-tions dans la Somme entre 2008 et 2010 pour élaborer un guide d’aide au choix des cultures dérobées, en partenariat avec AgroTransfert ressources et territoires.

Pour Daniel François, maire de Woincourt (80) et respon-sable développement durable à la Communauté de Communes du Vimeu industriel, « c’est le monde agricole qui permettra aux collectivités de réduire leur impact écologique, de valoriser les déchets plutôt que les enfouir… L’utilisation de biogaz est une vraie opportunité pour chauffer de manière « verte » notre futur centre aquatique ». Ce projet a débuté à l’initiative de 3 agriculteurs. L’élu souligne le rôle clef de la Chambre d’agriculture : « Interface entre la collectivité et le monde agricole, elle a garanti techniquement le projet et l’a porté politiquement auprès de tous les acteurs, comme les apporteurs de déchets ou les banques. Son rôle de facilitateur a permis de déposer la demande d’autorisation en 2011. Un bureau d’étude permet seulement de monter le projet sans procurer des sources de financement ; dans notre cas, c’est un vrai projet de territoire. »

Des solutions intégrées pour les territoires

Ces solutions basées sur la biomasse présentent un double bénéfice. Il s’agit tout d’abord d’une production d’énergie

Les Chambres d’agriculture de Picardie participent à différents projets d’expérimentation sur les cultures dédiées à la biomasse : cultures en dérobé, annuelles ou pérennes. Le miscanthus présente un potentiel de production de biomasse particulièrement élevé à l’hectare, tout en étant économe en intrants. Cette graminée rhizomateuse est implantée pour 15 à 20 ans. Elle se récolte tous les ans, dès la deuxième à troisième année suivant son installation. Elle peut atteindre 24 tonnes de matière sèche/hectare (rendement observé à Catenoy, Oise, en 2010). Se récoltant en sortie d’hiver, avec des taux d’humidité très faibles (environ 15 %), la matière peut être directement valorisée en combustion. Plus de 400 hectares sont déjà implantés en Picardie.Plus d’information : fiches « cultures biomasse » sur le site portail des Chambres d’agriculture.

renouvelable impliquant une réduction des gaz à effet de serre. Il s’agit ensuite de la création d’une filière de valorisation économique de ressources locales, avec la création d’emplois non délocalisables. Ce type de démarche s’étend au-delà de la seule énergie. Des producteurs de matériaux s’y intéressent de près pour fabriquer des isolants, des matériaux plastique biosourcés, des fibres végétales qui seront utilisées comme matière première par des industriels de la chimie verte. Des marges de progrès existent pour améliorer encore les performances de ces solutions. En ce sens, les premières installations sont des pionnières et leur retour d’expérience sera riche d’enseignement pour les suivantes. Dans le même temps, les Chambres d’agriculture œuvrent pour optimiser ces filières.

Réfléchir au transport de biomasse

La biomasse étant peu dense, les volumes à transporter vers l’unité de valorisation sont importants. Les Chambres d’agriculture s’investissent dans différentes actions pour optimiser le transport. Elles recherchent les meilleurs scenarii d’approvisionnement en fonction de la localisation des installations de stockage et des distances à parcourir, les possibilités de densification de la biomasse lors de la récolte des cultures...

La biomasse est actuellement utilisée pour produire de l’énergie, des agro-matériaux ou des intermédiaires alternatifs à ceux dérivés du pétrole. Afin d’accélérer l’essor de ces valorisations « vertes », les Chambres d’agriculture de Picardie collaborent avec le pôle de compétitivité Industries et AgroRessources (IAR) à vocation mondiale pour agir à l’échelle de toute la filière. D’un côté, les Chambres apportent leur expertise et leur savoir-faire en matière de production et de mobilisation de la ressource en biomasse. De l’autre, le pôle accompagne les projets de recherche et développement des entreprises de valorisation.

La bioraffinerie végétale, une mine de ressources !

Valoriser la biomasseLe miscanthus :optimiser la productionde biomasse à l’hectare

Réseau de parcelles BiomasseCe réseau permet aux visiteurs de se rendre librement sur les parcelles au moment de leur choix. Il comprend 7 parcelles de miscanthus, implantées dans différentes conditions pédoclimatiques.

Réseau de parcelles de visite mis en place dans le cadredu PRN sucre avec le soutien financier de l’Europe (FEAGA)et du Ministère de l’Alimentation, de l’Agricultureet de la Pêche.

Emeline Défossez, chef de projet régionalBiomasse - 03 22 33 69 [email protected] Fabien Dauriac, chef de projet régional Energie03 23 22 50 94 - [email protected]

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- Conseil sur la production des cultures dédiées (sol, itinéraire...).- Point info réglementaire.- Dimensionnement de projet de chaufferie biomasse, d’huilerie de colza, de granulation.- Accompagnement de projet de méthanisation (diagnostic, assistance, maîtrise d’ouvrage, montage de dossier ICPE).

NOS SERVICES

- AgroTransfert ressources et territoires- INRA Agro Impact Laon / Mons- Coop’énergie® / FRCA- Institut Polytechnique LaSalle Beauvais- Pôle de compétitivité Industries et AgroRessources- Membres du Réseau Mixte Technologique «Biomasse, Energie, Environnement, Territoire» - www.rmtbiomasse.org - Université de technologie de Compiègne - Mission DAR du ministère de l’agriculture- France Agrimer

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Economies d’énergie :carburez intelligemment

Diagnostic énergie : les Chambres proposent une gamme de service complète

Quand on pense consommation d’énergie sur une exploitation agricole, on pense tracteur. C’est un des postes les plus facilement identifiables. Les consommations en carburant sur l'exploitation sont importantes mais ne représentent qu'une partie des dépenses énergétiques. Le poids des énergies indirectes comme les engrais minéraux et les aliments achetés est toujours prépondérant. Pour bien connaître sa situation et évaluer la performance énergétique de chaque atelier, les Chambres d'agriculture proposent une offre de conseil énergie complète, du diagnostic individuel à l'accompagnement au changement de pratiques. Le diagnostic énergie peut être global ou spécifique à un atelier de production selon les besoins. Pour cela, les Chambres utilisent de nombreux outils : Epée, Dia'terre, Mécagro, Bloc-traite, Ferti02, banc moteur...

A quelle occasion avez-vous mis en place cette technique ?En 2008, lors d’une visite de mon concessionnaire machine à traire, il m’a interpellé sur le bruit que faisait ma machine à traire et sur le temps de fonctionnement des groupes réfrigérants de mon tank à lait. Il m’a expliqué que ma surconsommation d’électricité provenait de ce poste. J’ai donc fait monter en 2009 une régulation électronique de vide et un pré-refroidisseur à plaques.

Pour quelles raisons avez-vous adopté ce système ? J’ai investi dans un pré-refroidisseur et une régulation électronique du vide de traite pour 2 raisons :- diminuer la consommation électrique pour ne pas avoir à changer mon contrat de puissance avec mon fournisseur d’électricité, ce qui aurait occasionné un surcoût important.

- limiter le bruit lié au fonctionnement de la machine à traire pour le voisinage et moi-même.

Quels sont les avantages et les inconvénients de la technique ?J’ai été surpris de traire sans aucun bruit et que mon tank arrête son refroidissement en fin de traite. J’ai également vu la différence sur mes factures d’électricité.

Quelles recommandations donneriez-vous à un agriculteur qui voudrait mettre en œuvre cette technique ? Quand vous changez de tank, pensez à ces types de matériels qui s’amortissent très rapidement.

L’arrivée en Picardie d’un banc d’essai pour les tracteurs complète le dispositif d’aide et de conseil. Les agriculteurs

sont intéressés et curieux, à l’image de Hugues Bécret, polyculteur près de Laon. Mathieu Daullé, conseiller en machinisme agricole, répond à ses questions.

Hugues Bécret : Quelle est l’importance du poste énergie sur une exploitation comme la mienne ?Mathieu Daullé : On pense bien entendu aux énergies directes, de type électricité, gaz, fioul. Le carburant consommé par les machines agricoles peut atteindre 40% de l’énergie totale consommée et jusqu’à 20% des charges de mécanisation.Ceci s’explique par une mauvaise valorisation du carburant, une usure prématurée du moteur ou une surconsommation.

Puis-je améliorer les performances énergétiques de mon tracteur ?La majorité des défauts sont détectables lors d’un passage au banc d’essai. Cet appareil mesure les capacités de fonctionnement du moteur et fait le diagnostic de la mécanique. 80% des utilisateurs découvrent la plage d’utilisation optimale de leur moteur. 50% des tracteurs présentent une anomalie. Des consommations complètement anormales sont parfois détectées.Notre offre de conseil comprend le banc moteur mais aussi un test gratuit pour chiffrer les économies potentielles et un diagnostic des charges de mécanisation sur l'exploitation avec des formations spécifiques.

Que puis-je faire pour diminuer le coût carburant au quotidien ?Il faut placer la gestion de son matériel dans une approche globale. Outre le banc d’essai, vous gagnerez à maîtriser l’éco-conduite, à bien utiliser votre tracteur et choisir votre équipement, à optimiser les déplacements, organiser vos chantiers et adapter vos itinéraires techniques. Le service machinisme de la Chambre est là pour donner les informations au cas par cas.

Faire des économies avec le banc moteur

Retrouvez toutes les informations sur http://www.chambres-agriculture-picardie.fr

Economies d’énergie :Fabien Dauriac, chef de projet régional« Energie » - 03 23 22 50 [email protected] Banc d’essai moteur :Jean-Pierre Pardoux,Chambre d’agriculture de la Somme03 22 33 69 [email protected]

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En élevage aussi...Joseph Brisse, éleveur à Grémévillers, témoigne

Terres d’Avenir - juin 2011Terres d’Avenir - juin 2011

Page 14: Terres d'Avenir

à consommer avec modération

Alain Bahuchet, Chambre d’agriculture de Picardie,03 22 33 69 14 - [email protected]

Anne Halgand, Chambre d’agriculture de Picardie03 22 33 69 58 - [email protected]

C O N T A C T S

Donner du goûtau Terroir

La Picardie est une terre riche de saveurs, de goûts et de produits de caractère, servis par la passion de professionnels. Ces agriculteurs ont le savoir-faire, les Chambres d’agriculture picardes veulent le faire savoir.

Camille Hoche : productrice de haricots de Soissons« Relancer une production emblématique de notre région était déjà une gageure que plusieurs producteurs du Soissonais ont relevée, mais il fallait en même temps susciter la demande des consommateurs, accompagner le produit et le faire adopter en restauration. Aidés par la Chambre d’agriculture de l’Aisne, nous nous sommes appuyés sur la marque régionale « Terroirs de Picardie » et le réseau mis en place pour nous aider à faire connaître et diffuser nos produits. En l’absence d’une protection juridique du nom « haricots de Soissons » réservant cette dénomination aux seules productions issues de notre région, il était important d’affirmer l’ancrage géographique du produit.

Stéphane Simon : gérant Comptoir du frais« Les circuits courts, la proximité et l’engagement citoyen en matière d’offre alimentaire étaient déjà au centre de mes préoccupations lorsque j’ai crée « Comptoir du frais » en 1999. Si les produits de terroir étaient déjà recherchés par nos clients ces dernières années, nous percevons un accroissement de la demande. Ayant assis la réputation de notre entreprise sur un travail régulier avec des entreprises et des producteurs locaux, nous avons désormais des clients fidèles qui nous font confiance : bouchers-charcutiers, restaurateurs, gestionnaires de restauration scolaire ou hors foyer.

Lorsqu’est apparue l’idée de mettre en lumière des « distributeurs agréés Terroirs de Picardie », il était évident pour nous que nous y avions toute notre place. Entre « Terroirs de Picardie » et nous, c’est la complémentarité de la promotion et de la distribution. »

David Bellemere : chef de cuisine du lycée Boucher de Perthes à Abbeville« Donner aux jeunes le goût des produits, rompre avec certaines habitudes alimentaires, tel est le rôle que j’entends jouer. Il est important pour nous de renouer avec les produits locaux porteurs de sens et de valeurs. Il faut que nous puissions nous appuyer sur des producteurs mais aussi sur une dynamique globale nous permettant de nous consacrer à notre métier : cuisiner. Lorsque nous avons appris que « Terroirs de Picardie » avait mis en place des « distributeurs agréés » cela ne pouvait que nous convenir. Ceci nous permet de trouver auprès d’un interlocuteur professionnel un ensemble de produits dont nous sommes certains de l’origine. »

Votre activité aujourd’hui correspond-t-elle à votre projet initial ?Claire Forobert : « Tout à fait. Nous avons repris 15 ha pour développer du maraîchage sur 3 ha et faire de la vente directe. Nous avons tous deux une formation horticole. Sur les 15 ha, il y avait déjà un verger en produc-tion et de la vente directe en pommes et pommes de terre. Nous avons diversifié l’activité avec beaucoup d’autres fruits et légumes ».

Quel est votre bilan après 3 ans d’activité ?C. F. : « Nous avons été très surpris par le nombre de clients. Nous avons dû augmenter rapidement notre production vendue à la ferme. Nous sommes passés à 4 ha de maraîchage, nous avons planté 7 000 fraisiers au départ, puis 5 000 et encore 5 000. Les fraises sont vendues en libre-cueillette. Notre magasin est ouvert toute l’année, avec des horaires fixes, et il va s’agrandir au cours de l’année ».

Vous êtes adhérent du réseau Bienvenue à la Ferme. Quel intérêt pour vous ?C. F. : « Faire partie de ce réseau nous a permis d’affiner notre projet en bénéficiant du savoir-faire des autres agriculteurs, d’échanger et de partager. Il nous aide à nous faire connaître des clients mais aussi du milieu agricole. C’est également un point fort de la communication grâce aux actions collectives ».

De quelle aide avez-vous bénéficié pour monter votre projet ?C.F. : « La Chambre d’agriculture de la Somme a fait l’étude de marché qui nous a permis de valider la faisabilité de notre projet et l’Adasea a préparé le dossier d’installation. De plus, nous avons bénéficié des aides à l’installation et de l’aide à la diversification, du Conseil régional de Picardie ».

Claire et Olivier Forobert sont agriculteurs à Gentelles (Somme).Installés depuis février 2008, ils ont développé une activitéde maraîchage et arboriculture.

Bienvenue à la Ferme propose désormais des séjours thématiques à la ferme. Chaque hébergement se définit comme : ferme gourmande, ferme Bacchus, savoir-ferme, Z’aniferme, rando-ferme ou ferme bio. Un lien encore plus fort se tisse ainsi entre l’hébergeur et le vacancier.

Deux nouveaux guides présentant l’accueil à la ferme, l’un pour les produits et la gastronomie et l’autre pour les loisirs, viennent d’être édités. Ils sont à votre disposition.En savoir + :www.bienvenue-a-la-ferme.com/picardie

14 15

La Picardie est riche de nombreux produits fermiers ou artisanaux. Les faire découvrir,les mettre en avant et les rendre accessibles aux consommateurs, tels sont les rôles de la marque collective régionale « Terroirs de Picardie ».

Pour être « Terroirs de Picardie » les produits doivent répondre à deux critères principaux : être produits en Picardie avec des ingrédients d’origine locale et être agréés par un comité de dégustation qui en apprécie les qualités de présentation et surtout organoleptiques.

Consommer local, c’est préserver le travail d’agriculteurs, d’artisans ou de transformateurs que nous côtoyons tous les jours. Nos achats participent ainsi au maintien de l’emploi etde la vie dans nos communes, ils sont un acte citoyen, porteur de sens et de valeur. www.terroirsdepicardie.com

Les légumes sont parmi les produits bio les plus consommés en France. En Picardie, une étude régionale a été lancée en 2010, à l’initiative de l’APCA. Elle permet de faire le point sur les filières biologiques à forte valeur ajoutée, comme les légumes de plein champ.

Toute l’activité en quelques clics Pour mener à bien une exploitation bio, il faut d’abord et avant tout maîtriser l’agronomie. La filière bio est consciente que son développement passe nécessairement par une communication efficace au sein du réseau, mais aussi vis-à-vis de l’agriculture conventionnelle. Agenda, synthèse de résultats, conseils techniques… la lettre d’information l’Info Bio fourmille de renseignements pratiques pour l’agriculteur bio. Tous les 15 jours, elle fait le tour de l’actualité biologique de la grande région Picardie : informations techniques cultures et élevages, actualités réglementaires, et animation du réseau régional de producteurs (en ligne sur le site portail des Chambres d’agriculture). Pour recevoir Info Bio directement dans votre boîte mail, vous pouvez vous abonner en vous inscrivant en ligne. Ce flux d’informations s’inscrit dans la volonté exprimée depuis plusieurs années par les chambres de Picardie de proposer un accompagnement technique aux producteurs.

L’agriculture biologique en Picardie, c’est :5919 ha bio en 2009, dont 22 % en conversion,une progression significative des surfaces au cours des deux dernières années (+ 25 % SAU bio),avec 150 agriculteurs répartis sur les 3 départementsune agriculture où les surfaces en céréales sont prépondérantes,pour autant, l’AB picarde est riche par sa diversité et par l’orientation des exploitations agricoles(activité maraîchage, lait viande, polyculture).L’ABP agriculture biologique en Picardie est une structure régionale qui fédère les acteurs dudéveloppement de la bio et en assure la promotion.

Evolution significative du bio

Cultiver le BIO… logique !

Gilles Salitot, Chambre d’agriculture de l’Oise03 44 11 44 65 - [email protected]

C O N T A C T S

Orientation des exploitations biologiques en Picardie

Si la production de légumes de plein champ est dynamique et donc prometteuse, elle suscite également de nombreuses interrogations des acteurs de la filière. Une enquête régionale détaille leurs attentes. 17 % des ventes de produits biologiques concernent les légumes. L’exemple du développement de la pomme de terre bio en Picardie est parlant. Elle possède un potentiel de développement particulièrement intéressant. Cultivée sur des surfaces limitées initialement, elle représentait 210 ha en 2009. Un développement rapide donc, mais qui ne cache pas un décalage entre l’offre et la demande. En effet, la majeure partie des légumes bio travaillés en Picardie provient d’autres régions françaises ou d’importation. En plein développement de la filière, les différents acteurs s’interrogent. C’est le cas des transfor-mateurs et des centres de conditionnement : ils ont besoin de mieux connaître les producteurs actuels et l’organisation régionale. Leurs attentes portent aussi sur les aspects techniques de la production, comme les besoins de références techniques pour le désherbage. La nécessité d’assurer la cohérence du système de culture dans sa globalité est à considérer. Une rotation peut intégrer des pommes de terre et légumes, mais pas seulement.

Assurer des volumes stables

La transformation industrielle témoigne, elle aussi, de ce besoin de réponses adaptées à des problématiques concrètes, à l’image de la question du stockage. En pomme de terre, aujourd’hui, seul le stockage à la ferme est envisagé, mais il se révèle peu maîtrisé. L’enjeu est d’éviter la production de sucres à basse température qui vont brunir la pomme de terre à la cuisson. La filière a besoin de volumes stables, tout en étant capable d’intégrer des variations, tant dans l’offre que dans la demande. La gestion des variations fortes de volumes a des conséquences importantes. Des volumes insuffisants engendrent des contraintes, la nécessité d’avoir plusieurs fournisseurs ou encore une augmentation du coût de transport. Pour gérer aux mieux ces difficultés, certains producteurs et acteurs de la filière misent sur une concertation. L’idéal est de

faire correspondre les surfaces de production et la demande estimée. Sur ce point, les acteurs de l’aval ont besoin de garanties, notamment celle d’une demande confirmée des clients.

info bio

En agriculture biologique, la gestion de l’azote au cours de la rotation est essentielle. Les enjeux sont multiples : favoriser l’autonomie vis-à-vis des intrants, optimiser les rendements et la qualité des produits (teneur en protéines des céréales par exemple), tout en limitant les risques de lessivage des nitrates. Depuis 2006, des travaux sont conduits en Picardie par les Chambres d’agriculture. L’étude de solutions alternatives, orientées vers une plus grande autonomie azotée du système cultural, est un enjeu essentiel. Les implantations de légumineuses fourragères sous couvert de céréales au printemps font désormais partie des techniques innovantes travaillées dans les exploitations agricoles biologiques.Les références picardes en agriculture biologique sont accessibles sur le site portail des Chambres d’agriculture. Il vous permet d’accéder aux comptes rendus d’essais et propose les références lait AB du réseau de suivi Nord-Pas-de- Calais-Picardie.

expé bioUne solution durable :Produire de l’azote avec des légumineuses

Visites de fermesConscientes d’un besoin de communicationauprès des agriculteurs conventionnels,les Chambres d’agriculture de Picardieorganisent également des portes ouvertesdans les fermes bio. Le développementde l'agriculture biologique passe parsa reconnaissance auprès des professionnels.L’agriculture biologique est bien un modede production à part entière, rentableet pérenne en Picardie.

Terres d’Avenir - juin 2011Terres d’Avenir - juin 2011

Page 15: Terres d'Avenir

à consommer avec modération

Alain Bahuchet, Chambre d’agriculture de Picardie,03 22 33 69 14 - [email protected]

Anne Halgand, Chambre d’agriculture de Picardie03 22 33 69 58 - [email protected]

C O N T A C T S

Donner du goûtau Terroir

La Picardie est une terre riche de saveurs, de goûts et de produits de caractère, servis par la passion de professionnels. Ces agriculteurs ont le savoir-faire, les Chambres d’agriculture picardes veulent le faire savoir.

Camille Hoche : productrice de haricots de Soissons« Relancer une production emblématique de notre région était déjà une gageure que plusieurs producteurs du Soissonais ont relevée, mais il fallait en même temps susciter la demande des consommateurs, accompagner le produit et le faire adopter en restauration. Aidés par la Chambre d’agriculture de l’Aisne, nous nous sommes appuyés sur la marque régionale « Terroirs de Picardie » et le réseau mis en place pour nous aider à faire connaître et diffuser nos produits. En l’absence d’une protection juridique du nom « haricots de Soissons » réservant cette dénomination aux seules productions issues de notre région, il était important d’affirmer l’ancrage géographique du produit.

Stéphane Simon : gérant Comptoir du frais« Les circuits courts, la proximité et l’engagement citoyen en matière d’offre alimentaire étaient déjà au centre de mes préoccupations lorsque j’ai crée « Comptoir du frais » en 1999. Si les produits de terroir étaient déjà recherchés par nos clients ces dernières années, nous percevons un accroissement de la demande. Ayant assis la réputation de notre entreprise sur un travail régulier avec des entreprises et des producteurs locaux, nous avons désormais des clients fidèles qui nous font confiance : bouchers-charcutiers, restaurateurs, gestionnaires de restauration scolaire ou hors foyer.

Lorsqu’est apparue l’idée de mettre en lumière des « distributeurs agréés Terroirs de Picardie », il était évident pour nous que nous y avions toute notre place. Entre « Terroirs de Picardie » et nous, c’est la complémentarité de la promotion et de la distribution. »

David Bellemere : chef de cuisine du lycée Boucher de Perthes à Abbeville« Donner aux jeunes le goût des produits, rompre avec certaines habitudes alimentaires, tel est le rôle que j’entends jouer. Il est important pour nous de renouer avec les produits locaux porteurs de sens et de valeurs. Il faut que nous puissions nous appuyer sur des producteurs mais aussi sur une dynamique globale nous permettant de nous consacrer à notre métier : cuisiner. Lorsque nous avons appris que « Terroirs de Picardie » avait mis en place des « distributeurs agréés » cela ne pouvait que nous convenir. Ceci nous permet de trouver auprès d’un interlocuteur professionnel un ensemble de produits dont nous sommes certains de l’origine. »

Votre activité aujourd’hui correspond-t-elle à votre projet initial ?Claire Forobert : « Tout à fait. Nous avons repris 15 ha pour développer du maraîchage sur 3 ha et faire de la vente directe. Nous avons tous deux une formation horticole. Sur les 15 ha, il y avait déjà un verger en produc-tion et de la vente directe en pommes et pommes de terre. Nous avons diversifié l’activité avec beaucoup d’autres fruits et légumes ».

Quel est votre bilan après 3 ans d’activité ?C. F. : « Nous avons été très surpris par le nombre de clients. Nous avons dû augmenter rapidement notre production vendue à la ferme. Nous sommes passés à 4 ha de maraîchage, nous avons planté 7 000 fraisiers au départ, puis 5 000 et encore 5 000. Les fraises sont vendues en libre-cueillette. Notre magasin est ouvert toute l’année, avec des horaires fixes, et il va s’agrandir au cours de l’année ».

Vous êtes adhérent du réseau Bienvenue à la Ferme. Quel intérêt pour vous ?C. F. : « Faire partie de ce réseau nous a permis d’affiner notre projet en bénéficiant du savoir-faire des autres agriculteurs, d’échanger et de partager. Il nous aide à nous faire connaître des clients mais aussi du milieu agricole. C’est également un point fort de la communication grâce aux actions collectives ».

De quelle aide avez-vous bénéficié pour monter votre projet ?C.F. : « La Chambre d’agriculture de la Somme a fait l’étude de marché qui nous a permis de valider la faisabilité de notre projet et l’Adasea a préparé le dossier d’installation. De plus, nous avons bénéficié des aides à l’installation et de l’aide à la diversification, du Conseil régional de Picardie ».

Claire et Olivier Forobert sont agriculteurs à Gentelles (Somme).Installés depuis février 2008, ils ont développé une activitéde maraîchage et arboriculture.

Bienvenue à la Ferme propose désormais des séjours thématiques à la ferme. Chaque hébergement se définit comme : ferme gourmande, ferme Bacchus, savoir-ferme, Z’aniferme, rando-ferme ou ferme bio. Un lien encore plus fort se tisse ainsi entre l’hébergeur et le vacancier.

Deux nouveaux guides présentant l’accueil à la ferme, l’un pour les produits et la gastronomie et l’autre pour les loisirs, viennent d’être édités. Ils sont à votre disposition.En savoir + :www.bienvenue-a-la-ferme.com/picardie

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La Picardie est riche de nombreux produits fermiers ou artisanaux. Les faire découvrir,les mettre en avant et les rendre accessibles aux consommateurs, tels sont les rôles de la marque collective régionale « Terroirs de Picardie ».

Pour être « Terroirs de Picardie » les produits doivent répondre à deux critères principaux : être produits en Picardie avec des ingrédients d’origine locale et être agréés par un comité de dégustation qui en apprécie les qualités de présentation et surtout organoleptiques.

Consommer local, c’est préserver le travail d’agriculteurs, d’artisans ou de transformateurs que nous côtoyons tous les jours. Nos achats participent ainsi au maintien de l’emploi etde la vie dans nos communes, ils sont un acte citoyen, porteur de sens et de valeur. www.terroirsdepicardie.com

Les légumes sont parmi les produits bio les plus consommés en France. En Picardie, une étude régionale a été lancée en 2010, à l’initiative de l’APCA. Elle permet de faire le point sur les filières biologiques à forte valeur ajoutée, comme les légumes de plein champ.

Toute l’activité en quelques clics Pour mener à bien une exploitation bio, il faut d’abord et avant tout maîtriser l’agronomie. La filière bio est consciente que son développement passe nécessairement par une communication efficace au sein du réseau, mais aussi vis-à-vis de l’agriculture conventionnelle. Agenda, synthèse de résultats, conseils techniques… la lettre d’information l’Info Bio fourmille de renseignements pratiques pour l’agriculteur bio. Tous les 15 jours, elle fait le tour de l’actualité biologique de la grande région Picardie : informations techniques cultures et élevages, actualités réglementaires, et animation du réseau régional de producteurs (en ligne sur le site portail des Chambres d’agriculture). Pour recevoir Info Bio directement dans votre boîte mail, vous pouvez vous abonner en vous inscrivant en ligne. Ce flux d’informations s’inscrit dans la volonté exprimée depuis plusieurs années par les chambres de Picardie de proposer un accompagnement technique aux producteurs.

L’agriculture biologique en Picardie, c’est :5919 ha bio en 2009, dont 22 % en conversion,une progression significative des surfaces au cours des deux dernières années (+ 25 % SAU bio),avec 150 agriculteurs répartis sur les 3 départementsune agriculture où les surfaces en céréales sont prépondérantes,pour autant, l’AB picarde est riche par sa diversité et par l’orientation des exploitations agricoles(activité maraîchage, lait viande, polyculture).L’ABP agriculture biologique en Picardie est une structure régionale qui fédère les acteurs dudéveloppement de la bio et en assure la promotion.

Evolution significative du bio

Cultiver le BIO… logique !

Gilles Salitot, Chambre d’agriculture de l’Oise03 44 11 44 65 - [email protected]

C O N T A C T S

Orientation des exploitations biologiques en Picardie

Si la production de légumes de plein champ est dynamique et donc prometteuse, elle suscite également de nombreuses interrogations des acteurs de la filière. Une enquête régionale détaille leurs attentes. 17 % des ventes de produits biologiques concernent les légumes. L’exemple du développement de la pomme de terre bio en Picardie est parlant. Elle possède un potentiel de développement particulièrement intéressant. Cultivée sur des surfaces limitées initialement, elle représentait 210 ha en 2009. Un développement rapide donc, mais qui ne cache pas un décalage entre l’offre et la demande. En effet, la majeure partie des légumes bio travaillés en Picardie provient d’autres régions françaises ou d’importation. En plein développement de la filière, les différents acteurs s’interrogent. C’est le cas des transfor-mateurs et des centres de conditionnement : ils ont besoin de mieux connaître les producteurs actuels et l’organisation régionale. Leurs attentes portent aussi sur les aspects techniques de la production, comme les besoins de références techniques pour le désherbage. La nécessité d’assurer la cohérence du système de culture dans sa globalité est à considérer. Une rotation peut intégrer des pommes de terre et légumes, mais pas seulement.

Assurer des volumes stables

La transformation industrielle témoigne, elle aussi, de ce besoin de réponses adaptées à des problématiques concrètes, à l’image de la question du stockage. En pomme de terre, aujourd’hui, seul le stockage à la ferme est envisagé, mais il se révèle peu maîtrisé. L’enjeu est d’éviter la production de sucres à basse température qui vont brunir la pomme de terre à la cuisson. La filière a besoin de volumes stables, tout en étant capable d’intégrer des variations, tant dans l’offre que dans la demande. La gestion des variations fortes de volumes a des conséquences importantes. Des volumes insuffisants engendrent des contraintes, la nécessité d’avoir plusieurs fournisseurs ou encore une augmentation du coût de transport. Pour gérer aux mieux ces difficultés, certains producteurs et acteurs de la filière misent sur une concertation. L’idéal est de

faire correspondre les surfaces de production et la demande estimée. Sur ce point, les acteurs de l’aval ont besoin de garanties, notamment celle d’une demande confirmée des clients.

info bio

En agriculture biologique, la gestion de l’azote au cours de la rotation est essentielle. Les enjeux sont multiples : favoriser l’autonomie vis-à-vis des intrants, optimiser les rendements et la qualité des produits (teneur en protéines des céréales par exemple), tout en limitant les risques de lessivage des nitrates. Depuis 2006, des travaux sont conduits en Picardie par les Chambres d’agriculture. L’étude de solutions alternatives, orientées vers une plus grande autonomie azotée du système cultural, est un enjeu essentiel. Les implantations de légumineuses fourragères sous couvert de céréales au printemps font désormais partie des techniques innovantes travaillées dans les exploitations agricoles biologiques.Les références picardes en agriculture biologique sont accessibles sur le site portail des Chambres d’agriculture. Il vous permet d’accéder aux comptes rendus d’essais et propose les références lait AB du réseau de suivi Nord-Pas-de- Calais-Picardie.

expé bioUne solution durable :Produire de l’azote avec des légumineuses

Visites de fermesConscientes d’un besoin de communicationauprès des agriculteurs conventionnels,les Chambres d’agriculture de Picardieorganisent également des portes ouvertesdans les fermes bio. Le développementde l'agriculture biologique passe parsa reconnaissance auprès des professionnels.L’agriculture biologique est bien un modede production à part entière, rentableet pérenne en Picardie.

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