Terre information magazine n° 200

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Mensuel d’information et de liaison de l’armée de Terre N° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009 Focus Les nouvelles grilles indiciaires En direct de… Les missions intérieures Technologie Le CAESAR au 68 e RAA Formation Perception du VBCI INCLUS UN DVD DU MAG TERRE

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Terre information magazine n° 200

Transcript of Terre information magazine n° 200

Mensuel d’information et de liaison de l’armée de Terre N° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

FocusLes nouvelles grilles indiciaires

En direct de…Les missions intérieures

TechnologieLe CAESAR au 68e RAA

FormationPerception du VBCI

INCLUS

UNDVD

DUMAG

TERRE

•TIM200_Couv.QXD 2/12/08 11:31 Page 1

ÉDITO 5

PANORAMA 6

FOCUSLes nouvelles grilles indiciaires 10Apprendre à commander et à obéir 14

EN DIRECT DE… 16Les missions intérieures

ENTRAINEMENTExercice NEB de la 6e BLB 22Exercice JALALABAD de la 27e BIM 26

CALENDRIER2009TECHNOLOGIE 32Le CAESAR au 68e RAA

RETEX 34

TÉMOIGNAGE 35

FORMATION 36Perception du VBCI au 1er RCA

VIE DES UNITÉS 38Le CRER

SPORTL’ultimate combat à l’EAA 40Brèves 42

QUARTIER LIBRE BD 45A l’honneur 46Votre agenda 48Culture et loisirs 50Mots fléchés 52Vu dans les médias 53Petites annonces 54

22

32

16 38

Décembre 2008 - Janvier 2009

40 PROCHAINEMENT

LE SOUTIEN SANTÉ

sommaire

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Gab pub pleine page.QXD 27/11/08 14:03 Page 60

RÉDACTION SIRPA TERRE14, rue Saint-Dominique, 00453 Armées

PNIA 821 753 + N° de posteTél. : 01 76 64 85 46 - Fax : 01 76 64 85 52

PRÉSIDENT DU COMITÉ DE RÉDACTIONCOL Benoît Royal

DIRECTEUR DE LA RÉDACTIONCOL Bruno Lafitte

RÉDACTEUR EN CHEFLCL Michel Sabatier (poste 85 43)

RÉDACTEUR EN CHEF ADJOINTCNE Julie Cros (poste 85 46)

SECRÉTAIRE DE RÉDACTIONLTN Sabine Fosseux (poste 85 46)

CHEF DES REPORTAGESMAJ Yannick Le Leuch (poste 85 47)

RÉDACTION (poste 85 50)

CNE Audrey Laisné, CNE Nathalie Durand,LTN Thomas Dijol, LTN Aurélie Carrière,

SGT (R) Stanislas d’Alançon, Bernard Edinger

« INFORMATIONS GÉNÉRALES, BRÈVES »« PETITES ANNONCES »

CNE Delphine Claudon-Hellerforth,LTN Anne-Béatrice Micard (poste 85 49)

CELLULE PHOTOGRAPHIQUE (poste 85 45)

ADJ Jean-Raphaël Drahi, ADJ Gilles Gesquière, CCH Jean-Baptiste Tabone

CELLULE ICONOGRAPHIQUE (poste 85 44)

BCH Christophe Deyres, BCH Pascal Villemur

MARKETINGMAJ André Lebodic (poste 85 48)

www.defense.gouv.fr/[email protected]

ÉDITEURDélégation à l’Information

et à la Communication de la Défense 1, place Joffre, 75007, Paris

DIRECTEUR DE LA PUBLICATIONCOL Benoît Royal,

Chef du SIRPA Terre

PUBLICITÉ (ECPAD)M. Thierry Lepsch

Tél. : 01 49 60 58 56

DIFFUSION - ABONNEMENTSBCH Pascal Villemur

Tél. : 01 76 64 85 44 - Fax : 01 76 64 85 52

ABONNEMENTS PAYANTSECPAD

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RÉALISATION Samourai.fr

IMPRESSION CirclePrinters

Commission paritaire n° 0211B05259ISSN n° 0995-6 999

Dépôt légal : à parution

Ce numéro comprend un encart Terre Information folioté de I à IV et un encart central La France Mutualiste.

Tous droits de reproduction réservés.La reproduction des articles est soumise à l’autorisation

préalable de la rédaction.

CRÉDITS PHOTOS SIRPAT, 1re BL, CNPI1, DR

COUVERTUREUn saut spectaculaire au dessus de Paris

le 14 juillet 2007. © ADC Olivier Dubois

5TIM n°200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

éditorialn cette fin d’année, les faitssont là, incontestables, dontnous pouvons collectivementtirer une légitime fierté : en2008 notre armée de Terre a

rempli avec courage et grand profes-sionnalisme toutes les missions qui luiont été confiées par le CEMA. Cette année particulièrement denseaura encore démontré qu’une fois choisice métier, on ne choisit plus ses mis-sions, on les remplit. C’est ce que nousavons fait en 2008 et c’est surtout lemessage que nous ont laissé ceux quisont tombés au service toujours trèsexigeant de la France. Ils ont rejoint lacohorte prestigieuse de tous les Fran-çais qui, au fil des siècles, sont allésau bout de leur engagement, aux extrê-mes limites de leur devoir pour notreliberté et notre sécurité.Non seulement nous ne les oublieronspas, mais nous puiserons dans leurexemple les forces morales et l’éner-gie physique nécessaires à la prépa-ration et l’exécution sans faille de toutes nos missions.Je vous le dis avec conviction : vouspouvez être légitimement fiers de votre ardeur dans les actions les plusdures, de votre pugnacité au combatsur tel théâtre comme de votre apti-tude à maîtriser intelligemment votreforce sur tel autre, car « si la guerreest par essence destructrice, l’idéalde ceux qui la font demeure l’écono-mie, le moindre massacre pour le plusgrand résultat »1.Cette fierté est natu-rellement à partager avec tous ceuxqui, militaires et civils réunis dans unemême abnégation, vous soutiennentau quotidien ou se préparent à vousrelever.Je conçois parfaitement que ceux quine sont pas aux avant-postes ou en ontété momentanément distraits, puis-sent ressentir une légitime frustra-tion. Ce sentiment les honore maisqu’ils se rassurent, leur tour viendra.Cela doit donc nous inciter à poursui-vre sans relâche notre préparation opérationnelle avec rigueur et persé-vérance. Mais la priorité absolue accordée àl’engagement opérationnel ne doit pasnous faire oublier que 2009 sera la première année d’une réorganisation

essentielle à l’amélioration de nos capa-cités de combat. Dans ce domaine, letemps n’est plus aux atermoiementsmais à l’action dans un esprit de dis-cipline et de courage. En cette fin d’année, je veux en toutesimplicité vous redire ma satisfactionpour tout ce que vous êtes et tout ceque vous faites. Permettez-moi enfind’avoir une pensée plus particulièrepour nos blessés auxquels je souhaiteun prompt rétablissement et pour nosfamilles bien souvent à la peine etnotamment celles dont les fêtes de find’année seront marquées par l’absenced’un être cher, en mission, à l’hôpitalou trop tôt disparu au service de notrepays. Je les assure de notre affectionet de notre solidarité dans ces bien difficiles moments. A vous tous, ici enmétropole, outre-mer ou à l’étrangeret notamment sur les théâtres d’opé-rations, je veux présenter mes vœuxles plus chaleureux de réussite pro-fessionnelle et familiale et d’excellentesanté pour 2009.

Bonne année à vous tous et à tous ceuxqui vous sont chers.

Général d’armée Elrick Irastorza,Chef d’état-major de l’armée de Terre

1 Charles de Gaulle dans Vers l’armée demétier.

EVous renouveler ma confiance pour 2009

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6 TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Panorama

25e anniversaire du DrakkarJean-Marie Bockel, secrétaire d’Etat à la Défense et aux anciens combattants(SEDAC), s’est rendu, le 23 octobre, au 1er RCP, pour commémorer le 25e anniver-saire de l’attentat du Drakkar, à Beyrouth,au Liban. Le SEDAC a rencontré les famil-les des victimes et les rescapés. Puis, lorsde la prise d’armes, le SEDAC a lu un ordredu jour dans lequel il a rappelé les cir-constances de l’attentat où 58 parachutis-tes de la 3e cie du 1er RCP ont perdu la vie,le 23 octobre 1983. Il a insisté sur le faitque ces soldats ne sont pas morts en vainet qu’ils ont contribué à la restauration duLiban. Il a aussi renouvelé la confiance dugouvernement dans le professionnalismedes soldats engagés sur les différentsthéâtres d’OPEX.

«Toujours brave »Cette devise est inscrite sur l’insigne du 1er Régiment du génie (1er RG) en 1928, après le changement de dénominationdu 17e RG de Strasbourg. Elle trouve son origine dans la conduite héroïque des unités du génie depuis 1793, et plusparticulièrement celles portant le numéro 1, ancêtres directs du 1er RG. Doyen des unités du génie en France, le 1er RG a porté ses armes au cours de presque 200 ans d’histoire, avant de laisser plus de 4000 des siens sur les champs de bataille de 1914-1918 et d’acquérir une nouvelle gloire,sous la dénomination de 101e RG, à l’île d’Elbe comme sur le Garigliano, au franchissement du Rhône et du Rhin.

DEVISE

L’agenda du CEMAT

200 policiers et autant de pompiers de laBSPP étaient mobilisés pour une simulationd’attentat chimique dans la nuit du 18 au 19novembre. Le scénario de la préfecture depolice : une bombe « sale » contenant desmatières radioactives explose à 21 h 30 à lastation de métro Saint-Fargeau (20e arron-dissement). 50 minutes plus tard, un secondattentat fait sauter un bus à la station Écolemilitaire (7e). Les principaux objectifs de cetexercice : trier les victimes selon la gravitéde leurs blessures, les acheminer vers leshôpitaux le plus vite possible et décontami-ner les civils et les forces d’intervention pré-sents. Bilan de la soirée : 16 morts fictifs…

90e anniversaire du 11 Novembre

Nicolas Sarkozy, accompagné du Chefd’état major des armées (CEMA), le géné-ral d’armée Jean-Louis Georgelin, a pré-sidé les célébrations du 90e anniversairede l’armistice de la guerre de 1914-1918à l’ossuaire de Douaumont (Meuse). Cettecérémonie réunissait les drapeaux des 27 pays membres de l’Union européenne.

L’armée de Terre était représentée à tra-vers ses principales écoles de formationl’ESM, l’EMIA et l’ENSOA. Lors du dépôtde gerbes sur les tombes, le président dela République était en compagnie de deuxenfants de militaires du 1-2e Régiment dechasseurs de Thierville actuellement enOPEX.

Simulation d’attentat à Paris !

u6 NOVEMBRE

Journée de Présidents des officiers(PO), aux Écoles de Saint-Cyr Coëtquidan.

u11 NOVEMBRE

Participation aux cérémonies du 11 Novembre à Douaumont, Compiègne et à l’arc de Triomphe.

u20 NOVEMBRE

Baptême de la 256e promotion deSaint-Maixent “ADJ Genlot”.

u21 NOVEMBRE

Allocution au colloque des Présidents des sous-officiers (PSO),à Saint-Maixent.

u24 NOVEMBRE

Journée nationale de l’infanterie, à l’EAI, à Montpellier.

u27 NOVEMBRE

Journée des Présidents des engagésvolontaires de l’armée de Terre(PEVAT) à Bourges et visite de la 12e BSMAT, à Gien.

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JAPD exceptionnelles !Dans le cadre du 10e anniversaire de laJournée d’appel et de préparation à laDéfense (JAPD), une “séance” exception-nelle a eu lieu le 6 octobre au Sénat. Auxcôtés des 45 jeunes Franciliens convo-qués, une vingtaine de membres de l’As-sociation des jeunes européens étaientégalement présents. De nombreuses auto-rités, militaires et civiles, ont animé cettejournée, tels Josselin de Rohan, présidentde la commission de Défense, des Affai-res étrangères et des forces armées duSénat, et sont intervenues dans le cadredes trois modules de la JAPD : être citoyenfrançais et européen ; comprendre laDéfense ; prendre part à la Défense.

Le CEMAT au 501-503e RCCLe 29 septembre, le général d’armée ElrickIrastorza, CEMAT, est venu visiter le 501-503e RCC. L’objectif du régiment était demontrer l’organisation interne des activi-tés articulée autour de la PEGP. Celle-cidoit permettre de réaliser une instructioncollective différenciée des unités, en fonc-tion des projections programmées dansles prochains mois, tout en essayant demaintenir un niveau « seuil » nécessaireen savoir-faire Leclerc, afin de pouvoirremonter en puissance si besoin. Dans lecadre de sa visite, le CEMAT a pu assisterà une séance d’instruction d’un pelotonLeclerc utilisant les moyens de simulationau tir et s’entretenir avec les candidatsOMLT prévus en 2009.

Le 19 novembre a eu lieu, dans la courd’honneur de l’Hôtel national des Invali-

C’est le montant des dons recueillis àl’occasion du concert du Gouverneurmilitaire de Paris au profit de la CABAT.Les Petits chanteurs à la croix de bois et la musique de la région Terre Ile-de-France s’étaient réunis pour un concertexceptionnel en la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides le 22 octobredernier, en présence notamment du chef d’état-major de l’armée de Terre.

Le chiffre du mois

14685Prise d’armes aux Invalides

des, la traditionnelle prise d’armes d’au-tomne, présidée par le président de laRépublique. Parmi les soldats blessés le18 août 2008 dans l’embuscade de la val-lée d’Uzbeen en Afghanistan, trois d’en-tre eux se sont vu remettre la médaillemilitaire : l’adjudant Gaëtan Evrard, le sergent Eric Cazzaro et le caporal-chefErnest Waetheane, du 8e Régiment deparachutistes d’infanterie de Marine(RPIMa). Tous les récipiendaires se sont fait remar-quer pour des faits d’armes exemplairesau cours desquels ils ont risqué leur vieau service de la France.

In memoriamL’adjudant Nicolas Rey a été mortellement touché par l’explosion d'une mine, lors d’une reconnaissance à pied samedi 22 novembre 2008, à proximité du camp de Darulaman, au sud de Kaboul. Spécialiste du déminage, ce sous-officier du 3e Régiment du génie (3e RG) de Charleville-Mézières accomplissait sa mission dans le cadre de l’Operational mentoring and liaison team (OMLT) du 2e kandak (bataillon) de la 1re brigade du201e Corps de l’armée nationale afghane (ANA). Le chef de l'État a exprimédans un communiqué «sa grande émotion.[…]Un adjudant vient de payer desa vie l’engagement de la France au service de la paix et de la sécurité dupeuple afghan...» Le ministre de la Défense, M. Hervé Morin, a renduhommage « au courage et au professionnalisme » du militaire tué et de soncamarade blessé. En effet, l’adjudant Sébastien Winum, du même régiment,a été grièvement blessé lors de l’explosion.L’adjudant Rey a été promu au grade d’adjudant-chef à titre posthume. Legénéral d’armée Irastorza, CEMAT, lui a remis la médaille militaire et la croixde la valeur militaire à l’ordre de l’armée. Le ministre de la Défense lui aégalement décerné la médaille de la légion d’honneur lors d’une cérémoniequi s’est déroulée au 3e RG. L’armée de Terre s’associe à la douleur des famil-les et des proches de ces deux militaires.

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Panorama

Clin d’œil

Le CRRE a 15 ansPrésidée par le général de corps d’arméeespagnol Pedro Pitarch, commandant leCorps de réaction rapide européen (CRRE),la cérémonie multinationale du 15e anni-versaire du CRRE s’est déroulée le 4 octo-bre, à Strasbourg. Initié en 1991 par laFrance et l’Allemagne, le CRRE s’installe àStrasbourg en 1992. Aujourd’hui, la Belgi-que, l’Espagne, le Luxembourg, la Pologne,l’Autriche et la Turquie participent à cettecoopération multinationale. En 2009, d’au-tres nations, comme la Roumanie et l’Ita-lie, les rejoindront. Le rôle du CRRE devraits’accroître encore: le 5 juin dernier, le Par-lement européen a proposé de le placer,en tant que force permanente, sous le com-mandement de l’Union européenne.

Une Web TV au 152e RIDu 27 au 31 octobre, en partenariat avecle groupe Skyrock, l’armée de Terre a réa-

Faites-nous parvenir vos clins d’œilet situations militaires originales

à l’adresse Internet [email protected]

Les meilleurs seront publiés et récompensés

SID : changementd’appellationLe Service d’infrastructure de laDéfense (SID) a changé les appellationsde ses organismes régionaux et locauxle 25 septembre. Désormais, pour toutproblème de construction ou de main-tenance, les régions Terre et les forma-tions de l’armée de Terre feront appelaux Directions régionales du SID(DRSID), aux Etablissements d’infra-structure de la Défense (EID), aux Déta-chements du SID (DETSID) et auxDirections d’infrastructure de la Défense(DID) outre-mer et à l’étranger.

Si nous sommes présents militairementen Afghanistan, c’est avant tout pourrendre service à la population… et toutes les occasions sont bonnes pour remplir cette mission!

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Des légionnairesréservistes en RCIUne section Proterre de 27 réservistes du2e Régiment étranger d’infanterie (2e REI)est arrivée le 6 septembre en Côte d’Ivoirepour un mois, avec les troupes françai-ses de l’opération LICORNE. Ils ont débutépar une opération de présence demoyenne durée (OPMD) au cours delaquelle ils ont travaillé à la réfectiond’une école. Ils ont enchaîné avec une formation au combat amphibie au Centre lagunaire d’Abidjan, puis des par-cours de tir à Grand Bassam. Enfin, ils ontactivement participé à l’entraînement en terrain libre de la Force, qui a eu lieudu 20 au 30 septembre dans l’ouest de laCôte d’Ivoire. Avant d’être projetés, ilsavaient effectué trois semaines de miseen condition au camp des Garrigues àNîmes. Au programme de cette MCO :course, tirs, marches topographiques etexercices de nuit…

Dans un souci d’adaptation morphologi-que, l’EMAT a décidé de remplacer pro-gressivement les Brodequins de marcheà jambière attenante (rangers) par de nou-veaux brodequins basés sur des modèlesde chaussures plus élaborées et sophis-tiquées. Ces nouveaux prototypes serontplus confortables et demanderont moinsd’entretien. Les BMJA ne sont plus com-mandées par l’armée de Terre depuis le1er juillet 2007. Deux modèles sont ame-nés à les remplacer progressivement : unmodèle de chaussures de marche haut degamme (mis en programmation en 2008),destiné à des populations spécifiques, etun second modèle de gamme intermé-diaire et destiné à tous les autres militai-res (plan d’équipement de 2010).

Indemnisation des Malgré-ellesLe dossier relatif à l’indemnisation des« Malgré-elles », jeunes femmes incorpo-rées de force dans les formations parami-litaires allemandes pendant la SecondeGuerre mondiale, a abouti, le 17 juillet,après plus de 10 ans d’attente. La conven-tion prévoit le versement, à quelque 5800bénéficiaires d’une allocation unique d’unmontant de 800€ financée à parts égalespar l’Etat et la fondation Entente franco-allemande. Les formulaires de demandede l’allocation peuvent être retirés auprèsdes services départementaux de l’ONAC,des associations concernées et de la fon-dation Entente franco-allemande ou télé-chargés sur le site www.fefa.fr

Nos militaires encore mieux chaussés

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9TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Le mémorial du général de Gaulle a étéinauguré le 11 octobre, à Colombey-les-deux-Eglises, par le président de la Répu-blique et la chancellière allemande, enprésence du secrétaire d’Etat à la Défenseet aux anciens combattants.

L’expérimentation Phoenix 2008, organi-sée par Sagem Défense Sécurité, a eu lieuà Mourmelon, le 9 octobre. Phoenix 2 008a mis en œuvre des robots de combat, unsystème de drones, des combattants dufutur, des véhicules blindés numérisés, desmissiles du futur et des systèmes d’infor-mation tactique.

La nouvelle édition 2008-2009 du flashd’aide au recrutement diffusée par laDRHAT/SDR est en cours de livraison. Cedocument est destiné au personnel, civilet militaire, de l’armée de Terre et doit per-mettre à chacun d’être parfaitement in-formé des cursus professionnels. Les cadreset notamment les présidents de catégoriesont les détenteurs de ce document.

JARGON

EX… TELEX… TELEX

Un vieux général donne un courssur un nouveau modèle de char,ultrasecret :– Ce nouveau modèle peut

supporter des températures de - 2000° à + 200°…

– Camarade général, ce n’estpas possible! La physique neconnaît pas de températurespareilles!

– Ce char est ultrasecret, laphysique n’est donc pas aucourant…

Très d’humour

Un Hispanique àNEFERTITI

Le 4e GLCAT accueillait, le 17 septembre,le général Pinto, commandant la Fuerzalogistica espagnole, lors de sa visite desrégiments de la 2e BL. Cette rencontres’est effectuée au cours de NEFERTITI,exercice de mise sur pied du PC GLCAT/BATLOG, à l’issue d’une bascule entreCastres et Toulouse. Objectif de cettevisite: découvrir les diverses missions ducommissariat en métropole comme enOPEX.

Le 2e RPIMa à PANGALANADans le cadre de la coopération régionale,le 2e RPIMa a participé à PANGALANA,exercice interarmées franco-mal- gached’entraînement aux opérations de rétablis-sement de la paix, du 15 au 27 septembre,dans la région centre-est de la Grande Ile.Pour l’occasion, le régiment avait déployésur le terrain un état-major tactique, unebase opérationnelle aéroportée, un déta-chement de soutien, la 1re compagnie decombat et sa section spécialisée, soit envi-ron 180 hommes. Cet exercice a permisaux intervenants des trois armées d’har-moniser les procédures communes.

Rencontre de “génie”L’ESAG a accueilli, les 7 et 8 octobre, l’ensemble des acteurs du génie interna-tional. Quelque 300 représentants de 20 nations, 13 états-majors, 5 PC interar-mées de l’OTAN, des ONG, des universitai-res et de 52 entreprises étaient présentspour échanger sur le thème: « La ville, lapopulation et le génie militaire ». La voca-tion de ce premier forum était de créer unrendez-vous pérenne des acteurs du génieet du combat à l’aide à la population. Ilrépond à un besoin croissant d’échangesinternationaux dans ces domaines.

Le MINDEFdans le PacifiqueLe ministre de la Défense, Hervé Morin, avisité les forces armées de Nouvelle-Calé-donie du 13 au 16 septembre. Durant sonséjour, il s’est rendu au Groupement deservice militaire adapté (GSMA) de Konéoù lui ont été présentées les nombreusesformations dispensées aux stagiaires.Après avoir lancé l’expédition VANIKOROsur le Dumont d’Urville, il a clôturé sonséjour en visitant le RIMAP-NC de Plum.A cette occasion, un accueil traditionnellui a été réservé par les marsouins calé-doniens.

L’armée de Terre et la navigabilitéEn 2003, le monde aéronautique civil a fixédes exigences de navigabilité pour amé-liorer la sécurité aérienne. Même si leniveau de sécurité est déjà très bon au seinde l’Aviation légère de l’armée de Terre(ALAT), l’armée de Terre s’est engagée versle respect de ces nouvelles normes, sansdégrader l’emploi opérationnel de sesaéronefs. Une cellule a été créée au seinde l’EMAT en 2008 pour adapter les struc-tures actuelles de maintenance aéronau-tique aux exigences de navigabilité. Ens’appuyant sur les experts du domaine,l’armée de Terre met tout en œuvre pourrespecter les exigences de navigabilitéavant la fin de l’année 2011.

VoraceAutrefois, ce terme désignait, enargot de Saint-Cyr, un capitaine deservice. De nos jours, ce termegénérique est utilisé pour désignerles officiers (souvent capitaines)chargés de l’encadrement desélèves de Saint-Cyr. L’origineprovient de cette image d’Epinal dugradé dévorant ses subordonnés, le « vorace » étant chargé de fairerespecter une discipline de fer.L’adjectif vorace s’utilise propre-ment à propos d’un animal détrui-sant ou dévorant tout avec avidité.

lisé sa première émission de télé pour leweb. Grande première dans le domainede la téléréalité, l’émission intitulée Modeimmersion a proposé à 7 volontaires dela communauté Skyrock un avant-goûtdu métier de soldat, en participant à unepréparation militaire au sein du 152e RIde Colmar. Cette mini-série a été diffuéedès le 17 novembre sur un site Internetspécialement conçu pour l’occasion. Lesite www.modeimmersion.fr a repris lesmoments forts de cette préparation mili-taire, les témoignages, réflexions, coupsde cœurs, mais aussi “coups de gueule”des 7 candidats.

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Communication du ministre

10 TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Adresse du ministrede la Défense

epuis 18 mois, avec le Livreblanc et la loi de programma-tion militaire (LPM) le minis-tère a mené une réflexioncomplète sur les missions de

nos forces armées et les adaptations denotre outil de défense.Dans le même temps, nous avons engagéune réforme structurelle considérablequi vise à mutualiser les structures, inter-armiser et supprimer les doublons. Elleconduira à la suppression de 54000 pos-tes sur la durée de la prochaine loi de pro-grammation militaire.Cette réforme ambitieuse est à la foissans précédent et nécessaire. C’est pourcela que j’ai obtenu pour le ministère dela Défense de conserver dans leur inté-gralité les économies dégagées par laréduction des effectifs. Elle doit permet-tre, en regagnant des marges de manœu-vre financières, de dégager les moyenspour l’équipement des forces et la moder-nisation de notre outil de défense.

C’est parce que nous faisons des effortsconsidérables sur nos structures et notreorganisation que nous avons pu aussiobtenir du Premier Ministre et du Prési-dent de la République un retour impor-tant pour l’amélioration de la conditiondu personnel.Pour les militaires, j’ai voulu que les projets de nouveaux textes des statutsparticuliers et des grilles indiciaires asso-ciées soient adoptés dans les meilleursdélais. C’est aujourd’hui chose faite pourles statuts particuliers. Les grilles indi-ciaires seront validées avant la fin de l’an-née et leur publication officielle doitintervenir en début d’année prochaine.Ces grilles répondent à la totalité desrecommandations du premier rapport duHaut comité d’évaluation de la conditionmilitaire de février 20071. Ce rapport avaitdémontré une différence de rémunéra-tion entre les militaires et les fonction-naires en tenue (police, administrationpénitentiaire…).

Les nouveaux statuts particuliers du per-sonnel militaire seront donc applicablesau 1er janvier 2009 et, en même temps,débutera la mise en place des nouvellesgrilles indiciaires. J’ai voulu raccourcirau maximum le délai de mise en œuvrede ces grilles qui s’achèvera, non pas en2014, comme cela était initialement prévu,mais dès 2011, pour un coût global estiméà 232 millions d’euros. En 2008, nousavons pu mettre en œuvre le plan pourles militaires du rang, les jeunes sergentset gendarmes. Pour 2009, j’ai décidé queles sous-officiers et les officiers subal-ternes progresseraient prioritairement.Pour eux, la mise en place sera donccomplète début 2010 au plus tard.Pour que chacun puisse se faire une idéeprécise de sa situation, j’ai souhaité quedes informations soient accessibles à touset qu’un dossier d’explication des moda-lités de reclassement et de calcul de soldesur la base des nouveaux indices soitinséré dans notre presse interne. Cesinformations seront complétées par desrencontres d’explication avec vos officierstrésoriers. Pour les personnels civils, je me suis atta-ché à compléter les dispositions décidéespour l’ensemble de la fonction publiqueet la revalorisation trimestrielle du bor-dereau de salaire des ouvriers de l’Etatpar une politique adaptée aux spécificitéset aux besoins particuliers du ministère.L’effort au profit du personnel civil esteffectué à due proportion de sa présenceen effectifs au sein du ministère. Ainsi, en2009, 15 millions d’euros supplémentai-res seront notamment consacrés au finan-cement de deux axes majeurs : un planpluriannuel de requalification des emploisde la filière administrative et à une har-monisation des régimes indemnitairespour faciliter la mobilité entre les servi-ces de l’administration centrale et les ser-vices déconcentrés.

1 Consultable sur l’intradef :www.sga.defense.gouv.fr/downloads/mesures/hcecm_rapport. pdf

DLe ministre de la Défense, M. Hervé Morin.

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11TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

irant les enseignements de la professionnalisation desarmées, le ministère de ladéfense s'est engagé en 2003dans un vaste chantier de

modernisation de la gestion des ressour-ces humaines militaires dont la premièretraduction a été le nouveau statut géné-ral des militaires en 2005.La publication, le 16 septembre 2008, desstatuts particuliers et des grilles indi-ciaires associées marque son aboutis-sement : à compter du 1er janvier 2009,les carrières des militaires s'inscrirontdans un cadre statutaire adapté auxenjeux de recrutement et de fidélisation.

L'élaboration d’un édifice statutaire et indiciaire moderniséTrois principes ont été retenus dès le

début des travaux. Garantir la satisfac-tion des besoins dans les 450 métiers dela défense et mettre en place une plusgrande sélectivité des carrières par unemeilleure prise en compte des compé-tences, des résultats et du potentiel.Ainsi, la détention de diplôme condition-nera l'avancement dans certains grades,une meilleure adéquation entre ceux-ciet les emplois occupés pourra être réalisée et l'accès aux emplois de res-ponsabilité sera plus précoce. Il s’agitd’améliorer l'attractivité des parcoursprofessionnels afin d’assurer le recru-tement et la fidélisation des personnelstout en prévoyant un avancement auto-matique dans les premiers grades, et enaugmentant la promotion interne et enréévaluant les échelons indiciaires.Les recommandations formulées par le

Haut comité d'évaluation de la conditionmilitaire en 2007 dans son premier rap-port2 ont permis de déterminer le pointd'équilibre, indispensable au maintiende la cohésion de la communauté mili-taire, entre sélectivité et attractivité descarrières.

Des nouveaux statuts particulierset des grilles indiciaires qui contribueront à l'amélioration de la condition des militaires3

Les statuts particuliers publiés le 16 sep-tembre dernier définissent les nouvellesconditions d'accès aux différents gradeset échelons indiciaires. Les grilles indi-ciaires, quant à elles, fixent les indices derémunération associés à ceux-ci.La rémunération des militaires sera amé-liorée en diminuant la durée minimale

Améliorationde la condition militaire

Les nouvelles grilles indiciaires

T

Depuis 2003, le ministère de la Défense s’est engagé dans un vaste chantier de modernisation de la gestion des ressourceshumaines. Cela s’est traduit par un nouveau statut général desmilitaires en 2005, suivi le 16 septembre 2008 par la publicationdes statuts particuliers. Les nouvelles grilles indiciaires quiseront appliquées dès le 1er janvier 2009 marque l’aboutissementde ce chantier.

Ce graphique ne mentionne pas les colonels. En effet, à la différence des militaires des autres grades, ces derniers ne connaissent pas de revalorisation indiciaire, à l'exception du 1er échelon et uniquement en cible en 2011. Leur rémunération ne progresse que par le seul effet du nouveau cadencement des échelons; effet commun et appliqué à l'ensemble des grades dès le 1er janvier 2009. Ce graphique présente, pour chaque grade, l'importance de l'effort financier consacré annuellement à l'atteinte de l'objectif final. Par exemple, en 2008, 75 % de la nouvelle grille indiciaire des caporaux-chefs a été mis en œuvre et l'objectif final sera atteint en 2009.

Répartition de l’effort budgétaire par grade

2008 2008

2008

2009

2008

2009

2009

2010

2009

2010

2009

2010

2009 2009

2009

2010

2009

2010

2009

2010

2011

2009

2010

20112009

À compter du1er janvier 2009,

les carrières des militairess’inscriront dans un cadrestatutaire adapté auxenjeux de recrutement et de fidélisation.

Soldat Caporal Caporal-chef

Sergent Sergent-chef Adjudant Adjudant-chef

Major Aspirant etélève-officier

Sous-lieutenant

Lieutenant Capitaine Commandant Lieutenant-colonal

100%

90%

80%

70%

60%

50%

40%

30%

20%

10%

0%

•TIM200_10-13_Soldes.QXD 5/12/08 10:40 Page 11

Communication du ministre

12 TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Exemples de progression de soldes brutesentre 2007 et 20114

Gain annuel en mois desolde brute entre

2007 et 2011

Le haut comitéd’évaluation de la condition militaireCréé en 2005, le Haut comité d’éva-luation de la condition militaire(HCECM) a pour mission d’éclairersur la situation et l’évolution de lacondition militaire. Composé de septpersonnalités indépendantes, il rendtous les ans un rapport contenant desrecommandations. Le 1er février 2007, il proposait s’agis-sant du volet indiciaire de la rémuné-ration des personnels militaires :« Réorganiser le déroulement du débutde carrière des militaires du rang afind’assurer une progression raisonna-ble et différenciée de leur traitementde base au cours des premièresannées de service, afin de mettre fin àun recrutement à un indice de baseinférieur à l’indice minimum de la fonc-tion publique. »« Aménager le déroulement du débutde carrière des sous-officiers afin dedifférencier réellement la rémunéra-tion des jeunes sergents de celle desjeunes militaires du rang. »« Elargir l’amplitude indiciaire des gra-des d’officier de façon à pouvoir prati-quer un avancement plus sélectif quidifférencie plus nettement les carriè-res et qui assure une carrière plusrapide aux officiers les plus perfor-mants, tout en ménageant un espacede progression indiciaire pour les offi-ciers non promus aux grades supé-rieurs. »Toutes ces recommandations ont étéprises en compte et seront applicablesà partir du 1er janvier 2009, après leurvalidation et leur publication officielle.

pour prétendre à un avancement dans ungrade supérieur, en diminuant la duréepour accéder à l'échelon indiciaire supé-rieur ou en augmentant les indices derémunération associées aux grades etéchelons.

Une application étalée entre le1er janvier 2009 et le 1er janvier 2011Les statuts particuliers seront mis enœuvre en 2009. le reclassement dans lesnouvelles grilles indiciaires débuteraà la même date. Pour les militaires durang, elle s'achèvera en 2009, pour les

sous-officiers en 2010 et pour les officiersen 2011. D’ores et déjà, les grades dont laprogression indiciaire n’est pas liée à lamodification d’un texte statutaire (militai-res du rang et grades de sergent et degendarme) ont bénéficié dès 2008 d’unemise enœuvre des nouvelles grilles, pourun montant de 52 M€. Un tableau d'exem-ples montre les évolutions de rémunéra-tion possibles pour les militaires dans lesnouveaux statuts particuliers, les nouvel-les grilles, les nouveaux échelons en pre-nant en compte la valeur actuelle du pointd’indice.

Gradeet échelon

Colonel1er échelon

Lieutenant-colonel1er échelon

Commandant1er échelon

Capitaine2e échelon

Lieutenant1er échelon

Gain annuel enmois de soldebrute entre2007 et 2011

0,6

2

3

2,5

2,5

Gradeet échelon

Major28 ans de service

Adjudant-chefEchelle 424 ans de service

AdjudantEchelle 419 ans de service

Sergent-chefEchelle 39 ans de service

SergentEchelle 37 ans de service

Gain annuel enmois de soldebrute entre2007 et 2011

0,6

0,3

0,6

0,3

0,4

Gradeet échelon

Caporal-chefEchelle 414 ans de service(en 2008)

CaporalEchelle 32 ans de service(en 2008)

Gain annuel enmois de soldebrute entre2007 et 2011

1,2

1

2 www.sga.defense.gouv.fr/downloads/mesures/hcecm_rapport. pdf

3 Il s'agit ici uniquement de la rémunérationindiciaire, l'octroi des différentes primes et indemnités spécifiques ne relevant pas des statuts particuliers.

4 Attention : Les progressions de soldes brutes indiquées ci-dessus ne sont que desexemples. Lorsque les grilles indiciairesauront été validées, avant la fin de l'année 2008, les trésoriersdisposeront de l'ensemble des éléments pour déterminer votre progressionindividuelle.

NB : pour les sergents, caporaux et caporaux chefs, les mesures de revalorisation ont été mises en place en 2008 et sont prises en compte dans ce tableau.

•TIM200_10-13_Soldes.QXD 2/12/08 15:23 Page 12

Les nouvelles grilles indiciaires

13TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25

290

310

330

350

370

270

Cch

Cch

Sdt

Sdt

Cpl

Cpl

Revalorisationeffectuée dès 2008

Accès à l'échelonexceptionnel à 20 ans

au lieu de 22

Création d'un nouveléchelon à 15 ans

de service

3

années de service

A

Indi

ces

deré

mun

érat

ion

Cplp

Cplp

300

350

400

450

500

550

250

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35années de service

a

Indi

ces

deré

mun

érat

ion

Augmentationde l'indice terminal

Revalorisation effectuée dès 2008Relèvement 1ers indices Sgt

R

Sgt

Sgt Sgt-chef

Sgt-chef Adj

Adj-chef

Adj-chefAdj

S

SgtS

années de service

Indi

ces

deré

mun

érat

ion

200

400

600

800

1000

1200

0

1 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 27 29 31 33 35

Relèvementdes indices "plancher"

Echelons exceptionnels

Elargissementde l'amplitude de la grille

des lieutenants

Slt Ltn

LtnSlt

Cne

Cne

Cdt

CdtLcl

Lcl

ltt LL

LtnL nltl

C

Pour illustrer ces changements statutaires vous est présenté ici,d’un point de vue indiciaire, le parcours d’un militaire du rang quidéroule un parcours professionnel complet. Apparaissent sur cesgraphiques : en vert, la progression indiciaire du militaire dans lecadre de l’ancienne grille indiciaire, en orangé, la progression dansle cadre de la grille indiciaire rénovée. Sur ce parcours complet demilitaire du rang sont mis en évidence : Tout au long du parcoursprofessionnel, la valorisation générale des échelons des militairesdu rang (courbe orangé au-dessus courbe verte) ; la revalorisationindiciaire des échelles de solde 2 et 3 des caporaux et caporaux-chefs qui est prise en compte dès 2008 et qui permet de mieuxdifférencier les niveaux indiciaires des militaires du rang au coursdes premières années de service. Elle représente une revalorisationmensuelle moyenne de 45 € ; la création d’un nouvel échelon à 15 ans de service pour les échelles 3 et 4 des caporaux-chefs. Ce qui représente pour les échelles 4, un gain à 15 ans d’environ 50 € par mois ; l’accès à l’échelon exceptionnel des caporaux-chefsà 20 ans d’ancienneté au lieu de 22 ans. Ainsi, le caporal-chef qui a 20 ans de service était à l’échelon 7 de l’échelle 4 (indice majoré357) passera à l’échelon exceptionnel soit un indice majoré de 387 soit un gain mensuel d’environ 100 €.

De la même manière que pour les militaires du rang, vous estprésenté, d’un point de vue indiciaire, le parcours de carrière d’unsous-officier qui se termine comme adjudant-chef. Apparaissent plus particulièrement sur ces graphiques :Tout au long du parcours professionnel, la valorisation générale des échelons des sous-officiers (courbe orangé au-dessus courbeverte). La revalorisation indiciaire pris en compte dès le budget2008 des deux premiers échelons des sergents échelle 3 (1er échelon : 287 à 297 et 2e échelon : 298 à 301). Cette revalorisation a été réalisée dans le but de différencier le parcours des jeunes sous-officiers des jeunes militaires du rang.Ainsi, l’écart indiciel actuel entre le jeune sergent et le jeune soldat augmente de 9 points (4 à 13 points d’indice majoré). Cette mesure représente un gain individuel moyen d’environ 40 € par mois. La création d’un indice terminal à l’indice majoré490, accessible à 31 ans de service (gain d’environ 65 €).

Parcours indiciaire type d’un militaire du rang

Parcours indiciaire type d’un sous-officier

Pour illustrer ces changement statutaires pour les officiers estprésenté ici, d’un point de vue indiciaire, le parcours de carrièred’un officier qui termine celle-ci comme lieutenant-colonel.Apparaissent plus particulièrement sur ces graphiques :L’élargissement de l’amplitude de la grille des lieutenants aveccomme dernier échelon, l’IM 526 au lieu de 472 et le relèvement de l’indice plancher de Capitaine (460 à 563), afin de remettre encohérence la rémunération des sous-officiers supérieurs promusofficiers tardivement. Le relèvement de l’indice plancher de commandant (545 à 635). La création d’échelons exceptionnels, pour celui qui ne serait passusceptible d’être promu, accessible sous conditions d’anciennetéde grade et dans des volumes contingentés. Ici pour un lieutenant-colonel, mais il en est de même pour ceux qui termineront leurcarrière comme capitaine ou commandant. L’étalement des espace indiciaires des grades de capitaine, decommandant et de lieutenant-colonel et la création des échelons exceptionnels dans ces grades permettent dedifférencier les carrières en fonction du mérite tout en conservantdes perspectives de progression de rémunération pour les officiersqui n'accèdent pas au grade supérieur.

Parcours indiciaire type d’un officier

Ancien parcoursNouveau parcours

I

•TIM200_10-13_Soldes.QXD 5/12/08 15:27 Page 13

14 TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Focus

Le 8 novembre dernier, le Chef d’état-major del’armée de Terre (CEMAT),le général d’armée ElrickIrastorza a présidé laremise des sabres et descasoars aux élèves offi-ciers des différentes écolesde Saint-Cyr Coëtquidan.L’occasion pour lui derappeler qu’apprendre àcommander et à obéir sontdeux aspects d’un toutindissociable garantissantla solidité de notre armée.

a cérémonie de remise dessabres et des casoars a lieu cha-que année le premier samedi denovembre sur la cour Rivoli. Tra-ditionnelle et primordiale pour

chacune des trois écoles (Ecole spécialemilitaire de Saint-Cyr, Ecole militaireinterarmes, Ecole militaire du corps tech-nique et administratif), cette cérémoniemarque l’entrée des élèves dans le corpsdes officiers.Cette année, le Chef d’état-major de l’armée de Terre (CEMAT), le général d’armée Irastorza, présidait la cérémo-nie, en présence du général de divisionde Lardemelle, commandant les Ecolesde Coëtquidan, et du préfet de la régionde Bretagne, M. Jean Daubigny1.Ces trois écoles forment les élèvesofficiers à :• discerner dans la complexité;• décider dans l’incertitude;• agir dans l’adversité;grâce à un enseignement académique etmilitaire et un savoir être.

L’ESML’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr(ESM) a vocation à former des officiersqui occuperont des fonctions à hautesresponsabilités. La formation s’arti-cule autour de trois filières : sciencesde l’ingénieur, relations internationa-les et stratégie, management deshommes et organisation. Elle sedéroule en quatre semestres à domi-nante académique et deux à domi-nante militaire. Cette scolarité estsanctionnée par l’attribution du gradede master.Chef militaire, l’officier est à la fois unserviteur de l’État et un homme d’ac-tion nourri d’une réflexion puisant sesfondements dans une culture étendueet entretenue. Il se doit d’être un déci-deur et un meneur d’hommes maîtri-sant l’art du commandement etsachant fédérer les énergies. Lors descérémonies, les élèves officiers por-tent la tenue de parade dite « GU »(grand uniforme).

L

Apprendreà commander et à obéir

Cérémonie de remise des sabres et casoars le 8 novembre dernier aux Écoles

de Saint-Cyr Coëtquidan.

•TIM200_14-15_Ecoles.QXD 2/12/08 11:36 Page 14

15TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Le CEMAT à Coëtquidan

Le 24 août 1855, à l’occasion de la venueen France de la reine Victoria, l’empe-reur Napoléon III, pour lui faire une gra-cieuseté, fait placer sur le shako(couvre-chef militaire en forme de cônetronqué avec une visière) des saint-cyriens, qui défilent devant la souveraine,un plumet blanc et rouge, couleurs por-tées par la Maison de la Reine.La mise en place de ce plumet corres-pond à l’arrivée au Jardin d’acclimata-

tion de Paris d’un casoar, oiseau d’Aus-tralie. Ce serait par dérision que lesSaint-Cyriens surnomment “casoar” leplumet dont l’Empereur venait d’ornerleur coiffure. En effet, l’oiseau casoar,au dessus de sa tête bleue, est pourvud’une excroissance cornée brune rap-pelant la forme d’un shako. Il porte biendes plumes, mais noires, et sur une par-tie moins noble de son corps…Jusqu’en 1914, les saint-cyriens rem-

placent l’ancien pompon par le casoaruniquement pour les services d’honneuret les sorties. C’est après la GrandeGuerre que le shako, porté seulementavec le grand uniforme, est toujours sur-monté du plumet. Enfin, quand vient letemps des insignes de promotion, lecommandement impose que ceux-cicomportent un casoar. Le casoar estmaintenant la marque “réglementaire”du Saint-Cyrien.

Le casoar : entre légende et tradition

L’EMIAL’Ecole militaire interarmes (EMIA) estl’héritière des différentes écoles d’ar-mes du XIXe siècle qui formaient desofficiers issus des corps de troupe. Elleest l’école de la promotion interne. Elleaccueille l’élite des sous-officiers del’armée de Terre par voie de concours.Lors des cérémonies, ils portent latenue de parade, dite « TP », ainsi quele sabre de modèle F1. Lors des acti-vités de tradition ils portent le calotbleu, hérité de celui des cadets del’École de Cherchell en Algérie (futurscadres de l’armée de Libération, for-més de 1942 à 1945).La scolarité comprend trois filières(sciences de la matière, renseignement– langues, économie gestion). Elle duredeux années et combine modules deformation militaire et académique.

L’EMCTAL’Ecole militaire du corps technique etadministratif (EMCTA) associe la for-mation initiale des officiers qui assu-meront des responsabilités techniqueset administratives en tant que spécia-listes dans l’armée de Terre, ou au seindes services interarmées. La forma-tion pluridisciplinaire (académique,militaire et humaine) donne à chaquefutur officier en un an les capacités fon-damentales.L’école, jeune puisqu’elle n’a été crééequ’en 1977, a concentré l’exercice destraditions autour d’un saint patron etd’un emblème : saint Ambroise deMilan, avec ses qualités de sagesse etd’administrateur ; et Athéna, déesse dela guerre intelligente, est l’emblèmede l’école.

CCNNEE DDeellpphhiinnee CCLLAAUUDDOONN--HHEELLLLEERRFFOORRTTHHPhotos: Ecoles de Saint-Cyr

Coëtquidan/CMAF

1 M. Daubigny est également préfet de la zonede Défense Ouest.

Ordre du jourA Saint-Cyr Coëtquidan,le 8 novembre 2008Officiers élèves et élèves officiers de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr,de l’Ecole militaire interarmes et de l’Ecole militaire du corps technique etadministratif, vos anciens s’apprêtent à vous remettre vos casoars pour lesuns, vos sabres pour les autres, symboles forts de votre entrée dans le corpsdes officiers. Cet événement marque une étape de plus sur le long cheminde votre engagement au service des armes de la France, au service tou-jours très exigeant de notre pays.Au tout début de ce périple, vous devrez franchir un certain nombre de pas-sages obligés faits d’apprentissages souvent difficiles et fastidieux dont cer-tains ne suscitent pas les mêmes enthousiasmes, les mêmes élans du cœurque d’autres. Apprendre à commander qu’on le veuille ou non est toujoursplus exaltant qu’apprendre à obéir. Et pourtant ce sont les deux aspects d’untout indissociable qui garantit la solidité de notre édifice, sauf à vouloir nefaire ce métier qu’à moitié. Foch ne dit rien d’autre, quand il évoque les rap-ports de Bonaparte avec ses généraux: « Bonaparte seul commande, tousles autres chefs ne font qu’obéir, ou plutôt commencent à obéir avant decommander. »Qu’il soit donné ou reçu, l’ordre sera toujours au cœur de notre vocation etla dialectique sur le commandement et l’obéissance à encore de beaux joursdevant elle.De la même façon, il y aura toujours dans un ordre autant de lettre que d’es-prit. Pour les chefs que vous serez, de la lettre devra découler une ardenteobligation d’obéissance et de l’esprit, une extraordinaire liberté d’action, ungrand espace d’autonomie dans lequel pourra s’exprimer toute votre apti-tude, toute votre passion du commandement, car jamais la lettre ne devraterrasser l’esprit. Vos chefs, comme vos subordonnés, n’attendront riend’autre de vous que cet acte d’obéissance intelligent et réfléchi qu’est latranscription, à votre main, des ordres que vous aurez reçus, fidèle reflet devotre esprit d’initiative, de votre intelligence des situations et de votre ins-tinct dans l’adversité.Dans Le Fil de l’Epée, le général de Gaulle, évoquant les liens entre le Poli-tique et le soldat, cite Alfred de Musset : « Ils iront deux par deux, tant quele monde ira, pas à pas, côte à côte. » Il en va de même de l’obéissance etdu commandement et pour la nuit des temps. C’est l’honneur de ce métierque de savoir obéir et commander, et cet honneur se forge dans nos éco-les. Je vous demande d’y réfléchir, une fois encore ce soir en recevant voscasoars et vos sabres. Vous avez toute ma confiance.

GGéénnéérraall dd’’aarrmmééee EEllrriicckk IIrraassttoorrzzaa,, CCEEMMAATT

•TIM200_14-15_Ecoles.QXD 2/12/08 11:36 Page 15

16 TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

En direct de…

« Il est bien évident que quelles que soient les circonstances, nos soldats n’hésiteront jamais à s’engager massivement pour protéger voire sauver leurs compatriotes, en soutien des servicescompétents de l’Etat. Les autorités pourront toujours, en cas de crise majeure, s’appuyer sur laspécificité des forces terrestres à savoir la rigueur professionnelle, la disponibilité permanenteet leur autonomie structurelle qui leur permet d’être efficaces sur un très large spectre demissions quand bien même plus rien d’autre ne fonctionnerait 1. »

Pour le général Elrick Irastorza, chef d’Etat-major de l’armée de Terre, l’armée de Terre occupeune place prépondérante dans le vaste éventail des missions de sécurité intérieure : protectiondes populations, par le biais du plan VIGIPIRATE ou encore du plan NEPTUNE, en métropole eten outre-mer (protection du centre spatial guyanais, participation à la lutte contre l’orpaillageclandestin, renforcement de la surveillance des frontières…). En juin dernier, le nouveau Livreblanc a constitué une innovation majeure par rapport au précédent, en appréhendant de façonglobale nos intérêts de sécurité. Sans les limiter exclusivement aux questions de Défense,il définit une stratégie de sécurité nationale qui intègre la politique de Défense, la politiquede sécurité intérieure et la politique de sécurité civile. Dans la réalité, cela se traduit par une collaboration étroite entre ministères et une présence au quotidien de l’armée de Terre sur le territoire.

1 Allocution du CEMATlors du colloque « Urgence sur le territoire »du 19 novembre 2008

LTN Aurélie CARRIEREPhotos : ADJ Jean-Raphaël DRAHI, ADJ Gilles GESQUIERE, DR

•TIM200_16-21_VigiP.QXD 3/12/08 10:04 Page 16

17TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Sécurité intérieure

Démonstration du GIHlors des premières Journées de la sécurité

intérieure les 18 et 19 octobre.

•TIM200_16-21_VigiP.QXD 3/12/08 10:05 Page 17

Placée sous l’autorité du CEMA au niveau national, l’Organisation territorialeinterarmées de Défense (OTIAD) coordonne les efforts militaires avec les dis-positifs sécuritaires civils sur le territoire national. Créée en 2000 à la suite dela tempête de l’hiver 1999-2000, cette structure se fonde, en France métropo-litaine, sur sept zones interarmées de défense. Chacune de ces zones est com-mandée par un officier général de zone de Défense (OGZD). Dans lesdépartements et collectivités d’outre-mer, l’OTIAD repose sur cinq zones inter-armées de Défense outre-mer, placée sous l’autorité de l’officier général com-mandant supérieur (COMSUP). Au niveau départemental, le délégué militairedépartemental conseille le préfet de département pour l’exercice de ses res-ponsabilités de Défense.

Les zones de Défense

18 TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

En direct de…

rotéger, assurer la sécurité,secourir, aider, porter assis-tance : ces expressions résu-ment les principales missionsde l’armée de Terre dans le dis-

positif de la sauvegarde terrestre. Mais,compte tenu de ses capacités et sessavoir-faire, l’armée de Terre est de plusen plus sollicitée dans des dispositifs decirconstance. Tour d’horizon des missionsde sécurité intérieure.Le 29 octobre, le Conseil des ministres avoté la création du Conseil de Défense etde sécurité nationale (CSDN). En regrou-pant Défense et sécurité intérieure, le pré-sident de la République, Nicolas Sarkozy,a suivi une des innovations préconisée par

Ple Livre blanc sur la Défense. Le CDSNaura pour mission d’optimiser la coordi-nation des moyens civils et militaires afinde répondre aux enjeux de sécurité natio-nale. Si l’armée de Terre n’est pas l’ac-teur exclusif de la sauvegarde terrestre,ses aptitudes lui confèrent cependant unrôle particulier à travers des missionsvariées. « L’engagement de l’armée deTerre dans les missions intérieures selimite souvent, dans les esprits, à l’imagetraditionnelle mais réductrice despatrouilles VIGIPIRATE », constate le colo-nel Pierre Baratchart, de la divisionEmploi de l’Etat-major des armées. Etcette idée reçue est loin de la réalité ! Lesmissions qui peuvent être confiées aux

La stratégie de sécurité

nationale a pour objectifde parer aux risques ou menaces susceptiblesde porter atteinte à la vie de la nation. »Livre blanc, p. 62.

Les 18 et 19 novembre dernier, 200 policiers et autant de pompiers de la BSPP étaient mobilisés pour une simulation d’attentat chimique dans le métro de Paris.

•TIM200_16-21_VigiP.QXD 2/12/08 14:55 Page 18

19TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Sécurité intérieure

PARIS 22 octobre. Sur lestoits du ministère de

la Justice, qui surplombent la place Ven-dôme, des soldats du 28e Régiment detransmissions s’affairent autour d’uneantenne qu’ils ont installée deux joursplus tôt. Ils répètent les gestes qu’ilsauraient à effectuer en cas de crue dela Seine. « Notre mission est de déployerdes antennes pour assurer les liaisonsinformatiques et téléphoniques entreles ministères », explique le capitaineJean-François Lesgourgues, le traitantréseaux du 28e RT. « Ce travail s’inscritdans le plan de Continuité du travailgouvernemental. Si le niveau de la Seinemonte à plus de 4,50 mètres, ce plan deContinuité est déclenché, de façon àmaintenir les liaisons entre les diffé-rents sites stratégiques de la capitale. »Selon la gravité de la situation, le planSEINE est ensuite mis en œuvre : desmoyens de transport et d’évacuationsont mis en place, selon les modalitésdu ministère de la Défense. Enfin, si leniveau de l’eau continue à monter, le

plan NEPTUNE prend effet et jusqu’à10 000 hommes des trois armées, dont 82 unités Proterre, peuvent alorsdéployés. La mise en place successiveou simultanée de ces plans nécessiteun entraînement continu en amont. Une

crue de la Seine concernerait près d’unmillion de personnes, soit 322 commu-nes sur les 1300 que compte la régionparisienne. Paris connaît une crue deson fleuve tous les 100 ans: la dernièreremonte à… 1910.

Paris sous les eaux

Mise en place d’une antenne sur le toit du ministèrede la Justice par un militaire du 28e RT.

forces terrestres s’inscrivent dans deuxdomaines : le soutien direct aux popu-lations et la sécurité générale. Les uni-tés sont engagées soit en conservantleurs propres structures, soit en s’ap-puyant sur le format Proterre2 du niveausection ou supérieur, soit sur des struc-tures spécifiques adaptées à la missionet définies dans l’ordre d’engagement.

Aide et secours aux populationsL’armée de Terre peut être appelée enrenfort des services de secours et desunités chargées de la sécurité civile. Encas d’urgence ou de saturation desmoyens civils, les forces terrestres peu-vent être utilisées de façon indépen-dante. Sur le terrain, l’engagement desforces terrestres se traduit par destâches telles que la surveillance dezone, le déneigement et la dépollution,notamment lors de marées noires. L’armée de Terre est souvent mise àcontribution l’été, quand les risques defeux de forêt sont accrus : depuis 1984,elle apporte son aide aux Unités d’ins-truction et d’intervention de la sécuritécivile (UIISC), en mettant à leur dispo-sition des moyens importants.Baptisée plan HEPHAISTOS, cette collaboration entre ministère de laDéfense et ministère de l’Intérieur per-met d’apporter une aide directe à la

de personnes disparues : le 21 mai 2008,350 hommes du 4e Régiment étranger etdu 3e Régiment de parachutistes d’infan-terie de marine ont été appelés pourretrouver une jeune fille disparue. L’ado-lescente a été récupérée saine et sauvepar les soldats quelques heures plus tard. Les missions d’aide aux populations peuvent aussi engager des unités spécia-lisées, notamment pour tout ce qui tou-che au franchissement, au transport et àl’évacuation, ou encore à la fourniture desmoyens de liaison et de transmission (cf. encadré).

protection des populations, mais aussi del’environnement. L’armée de Terre intervient aussi en casd’intempéries : le 11 août 2008, une cen-taine de militaires a été déployée pourparticiper aux opérations de déblaiementet de remise en état dans la communed’Hautmont après la tornade qui a frappéle département du Nord. Les militairesont alors mis en œuvre des moyens lourdsspécialisés tels que des bulldozers, destractopelles et des bennes de chantier.Les militaires peuvent également être sol-licités pour des opérations de recherche

Les militaires de l’armée de Terre interviennentégalement lors des catastrophes naturelles.

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20 TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

En direct de…

En 2007, l’armée de Terre a défini ses missionsen 5 verbes : « gagner, stabiliser, normaliser,

protéger, aider », qui ne sont finalement que la traductionde ce que nous faisons depuis des années y compris sur le territoire national. » GA Elrick Irastorza

« 120000 personnes travaillent ici,c’est l’équivalent de la ville de Besan-çon ! » Sur l’esplanade de la Défense,le capitaine David Sage mesure toutel’importance de sa mission : il com-mande la 5e compagnie de réservistesdu 19e Régiment du génie, en missionVIGIPIRATE. « Mes trinômes quadril-lent l’esplanade, le centre commercialdes Quatre Temps et le RER », précise

le capitaine. « Près de 400 000 individus transitent ici chaque jour. Nous avons un rôle de cap-teurs d’information, en appui dela police. »

Créé en 1978 alors que l’Europeconnaissait une vague d’attentats, leplan VIGIPIRATE a été déployé pour la première fois en 1991, pendant la première guerre du Golfe. Il a ensuiteété réactivé en 1995 et en 1996. Le planVIGIPIRATE mobilise 1000 hommes, soitun effectif équivalent à un régiment. Ilvise à compléter le dispositif de surveil-

lance du territoire, rassurer la popula-tion et dissuader les terroristes. Lessites concernés par le plan VIGIPIRATEsont les gares, les aéroports, certainsédifices symboliques, les bâtimentspublics, les lieux de culte et les sites deconcentration de population, comme leLouvre ou le Château de Versailles.Depuis 2005, le plan VIGIPIRATE est enniveau d’alerte rouge. 850 hommes sontdéployés en permanence sur le terri-toire. Les trinômes sont vigilants, ce qui ne les empêche pas de voir parfoisleur mission détournée: « L’an passé,j’étais en VIGIPIRATE sous l’arc deTriomphe », se souvient le capitaineSage, « un Américain m’a posé desquestions sur le monument; comme jesuis pro- fesseur d’histoire, je lui aiservi de guide touristique ! Dans lemême esprit, la semaine dernière, undes trinômes sur Eurodisney a été misà contribution pour retrouver une petitefille perdue. Ce sont mes trois hommesqui l’ont finalement récupérée! »

La sécurité généraleDans le cadre des missions de sécuritégénérale, l’armée de Terre a pour princi-paux objectifs, en complément des for-ces de sécurité, de surveiller, soutenir,boucler une zone, escorter ou patrouiller.Ces missions s’exercent à travers diffé-rents cadres d’engagement :• participation à la protection de grandsévénements, tels que le sommet du G8 àEvian en 2003 ou la commémoration du60e anniversaire du Débarquement : lesmilitaires ont pour mission d’empêchertout acte de malveillance, en complémentde la gendarmerie et de la police natio-nale ;

• participation à la lutte antiterroriste :les forces terrestres veillent à la préven-tion des menaces terroristes. Des plansde protection et d’intervention contre leterrorisme décrivent l’ensemble des mis-sions que les forces pourraient mener encas d’attaque. Ces plans incluent un plangénéral VIGIPIRATE et une série de planspour les interventions spécifiques : Intru-sair, si un avion hostile est entré dans l’es-pace aérien national ; Piratair, lorsqu’unavion est détourné ; Pirate-mer, en casd’acte de terrorisme maritime ; Piratomelors d’une attaque par matière nucléaireou radioactive ; Piratox, lors d’une atta-que par produit chimique toxique ; Biotoxsi l’attaque est due à un agent biologiquepathogène ; et Piranet si les systèmesd’information et les infrastructures vita-les sont touchés.

2 L’élément Proterre est constitué à partir d’une seule unité élémentaire de la Forceterrestre et est engagée hors de son métierpremier pour remplir les Missions communes de l’armée de Terre (MICAT).

C’est le nombre de militaires que l’armée de Terre doit déployer en cas de crise majeure sur le territoire national en appui du dispositif de sécurité intérieure et de sécurité civile avec pour missions premières : la sécurité des points d’importance vitale,celle des flux terrestres essentiels pour la vie du pays et le contrôle de l’accès au territoire. En Ile-de-France, chaque année, l’armée de Terreneutralise et détruit plus de 1 500 objets suspects, mène 500 actions d’assistance à la population et près de 1 500 opérations de sécurisation des trains.

10000

VIGIPIRATE au cœur de la Défense

Intervention de militaires de l’armée de Terre lors d’une marée noire.

Militaire du 19e RG en mission VIGIPIRATEà La Défense.

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L’action de l’armée de Terre s’étend à tous les départements et collectivités d’outre-mer. La Guyane est un territoire spécifique qui nécessite une présencemilitaire : les militaires y assurent la sécurité extérieure du centre spatial

guyanais pendant les essaisde tirs. La perméabilité desfrontières obligent les forcesterrestres à surveiller lesfrontières sur quatre postesimplantés sur l’Oyapock faceau Brésil et sur le Maroni faceau Surinam. Des patrouillesen profonde forêt sont réali-sées afin de repérer toutes les zones d’activités illicites,comme l’exploitation irré-gulières de l’or. L’opération HARPIE, menée du 1er marsau 30 juin 2008, a permis l’in-terpel-lation de 779 étrangersen situation irrégulière dont624 reconduits à la frontière,la saisie de 19 kilos d’or et de193 kilos de mercure.

Les forces terrestres peuvent intervenir dans l’urgence pour aider directement les populations,

fournir des prestations en complément des servicespublics notamment en cas de dommages sur les infrastructures, évaluer dans l’urgence les dégâts ou mettre sur pied des moyens d’expertise très spécialiséstoujours selon des principes de subsidiarité et de juste suffisance. » GA Elrick Irastorza

L’équipe du GIGN se prépare à intervenir…

Depuis 1984, l’armée de Terre apporte son aideaux UIISC tous les étés dans la lutte contre les

feux de forêt dans le sud de la France.

Les 18 et 19 octobre avaient lieules premières Journées de lasécurité intérieure. Le but : faire découvrir à la popu-lation ceux et celles qui ont choiside consacrer leur vie au service dela sécurité. Parmi eux, le Groupe-ment interarmées d’hélicoptères(GIH), constitué d’un groupe decommandement et de deux esca-drilles d’hélicoptères dont uneescadrille Terre (22 militaires del’armée de Terre dont 5 équipagesPuma). Le GIH a pour missiond’apporter, sur un très court préavis, le soutien et l’appui d’hélicoptères de manœuvre, aux interventions du Groupementd’intervention de la gendarmerienationale (GIGN). Simple déposedu GIGN en zone sécurisée ouhélitransport, intervention deshélicoptères en appui du GIGN,missions de défense civile : toutesces opérations se font sur ordredu Chef d’état-major des armées,avec demande de concours ou sur réquisition.

L’armée de Terre en Guyane

Sécurité intérieure

GIH, GIGN : même combat

L’opération HARPIE lutte contre l’orpaillage illégal.

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« Pour certains, la Numérisation de l’es-pace de bataille (NEB) est un territoireinconnu, alors il faut vraiment s’investirdans le drill des personnels. »Mais entre les contraintes du système etles plus-values qu’il apporte, « la balancepenche indéniablement du côté positif »,indique le capitaine.« Pour nous aussi, c’est une première »,indique le commandant Cuvier, officiertraitant appui feu de la 6, à l’intérieur duPC tactique. « Car le système ATLAS estdésormais relié à la bulle NEB. » En effet,la NEB repose sur des systèmes d’infor-mation dédiés à une fonction opération-nelle. Ainsi, le système ATLAS-canonconstitue l’élément fondamental de l’au-tomatisation des tirs et des liaisons del’artillerie sol-sol (lance-roquettes mul-tiple, CAESAR).

22 TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

a grande nouveauté de cetexercice, c’est l’intégration duSystème d’information termi-nal élémentaire (SITEL) »,indique le capitaine Boyer,

commandant d’unité de la 1re compagniedu 21e Régiment d’infanterie de marine(21e RIMa), à quelques kilomètres ducamp de Mourmelon, sur le site de lamain de Massige, haut lieu historique dela Grande Guerre. « Evidemment, celanous oblige à revoir légèrement les pro-cédures », continue-t-il, tandis que legroupe électrogène du véhicule de l’avantblindé équipé du Système d’informationrégimentaire (SIR) démarre pour assurerla connexion du PC tactique. « Le défimajeur, c’est d’assurer la formation detous nos personnels », explique-t-il.

Entraînement

L’exercice de certificationde la 6e Brigade légèreblindée (6e BLB), qui s’estdéroulé du 26 septembreau 10 octobre 2008 àMourmelon, marque uneétape supplémentaire versla numérisation globalede l’armée de Terre. Point de situation sur cet internet du champ de bataille.

L

L’objectif majeur en 2009, c’est d’être en mesure de

déployer une force numérisée du volume d’un groupement tactique interarmes. » Colonel Frouin

Pour le chef de corps du 21e Régimentd’infanterie de marine, le colonel de Mesmay, la numérisation est une véritable aide à la décision.

L’internet du champde bataille avance

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23TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

La 6e BLB certifiée

« Désormais, le système est totalementintégré dans la NEB et bénéficie d’uneliaison directe avec la division », ajoute lecolonel Rampal, chef de corps du 3e Régi-ment d’artillerie de marine.

La hotline de la NEB« Le but de l’exercice est indéniablementl’interopérabilité entre les systèmes »,confirme le colonel Frouin, chef du déta-chement d’appui à la NEB de la sectiontechnique de l’armée de Terre (STAT/DANEB), « c’est-à-dire la mise en conver-gence des différents systèmes. » Cetobjectif constitue un véritable défi tech-nique puisque les versions évoluent fré-quemment. « La 6e BLB, notamment, alargement contribué à l’évolution du sys-tème, mais tout n’est pas acquis, et c’estpour cette raison que le détachementappui a été créé. » Une sorte de hotlinede la NEB ! « Quand des questions sur-viennent sur la NEB, notre rôle est d’apporter un soutien technique aux uti-lisateurs. »Pour l’heure, les systèmes de comman-dement et d’information opérationnels(SIOC) de la NEB sont alignés sur un pre-mier niveau d’interopérabilité, le NCi(niveau de capacité initial), qui assure uneconvergence minimale avant que ne soitvalidé le socle technique commun en 2012qui permettra à tous ces SIOC de com-muniquer entre eux. « L’objectif majeuren 2009, c’est d’être en mesure dedéployer une force numérisée du volumed’un groupement tactique interarmes »,complète le chef du détachement, « caril ne faut pas oublier que la NEB doit avanttout servir un objectif opérationnel. »

CNE Nathalie DURANDPhotos : ADJ Gilles GESQUIERE

Pour en savoir plus,consultez le site Intraterre de la NEB:

www.neb.terre.defense.gouv.fr

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Entraînement

La NEB :état des lieuxLa numérisation de l’armée de Terre est une priorité. Elle concerne peu à peutoutes les composantes et s’affirme progressivement comme un outil opérationnel.Tour d’horizon.

1Les hélicos se mettent à la NEB !Depuis 2006, le 3e Régiment d’hélicoptères de combat (3e RHC) est désigné comme le corps support de l’expérimentation de la Numérisation de l’aviation légère de l’armée de Terre(NUMALAT). État des lieux.

Le 3e RHC poursuit son effort d’appropriation du Système d’information régimentaire (SIR), en participant à tous les exercicesmajeurs numérisés du commandement de la force terrestre (CFT) et en systématisant l’emploi du SIR dans tous les entraîne-ments opérationnels effectués par le régiment. Cet investissement important a permis au centre opérationnel régimentaire,désormais numérisé, et aux escadrilles de progresser sensiblement, notamment dans le domaine logistique et particulière-ment sur l’utilisation du Module de préparation des missions des équipages (MPME) visant, à partir des données provenant duSIR, à préparer tactiquement et techniquement les missions confiées aux équipages.Le régiment expérimente également l’emploi du système d’information terminal élémentaire sur P4 (SITEL) pour l’adapter aubesoin opérationnel d’un groupement aéromobile (GAM).Enfin, l’escadrille d’hélicoptères d’attaque et l’escadrille d’hélicoptères d’appui-protection attendent la livraison de la premièreGazelle SIT de l’Aviation légère de l’armée de Terre (ALAT), système d’information terminal conçu pour faciliter les échangesde commandement liés aux missions d’appui à la mobilité, de combat air-sol et air-air et qui offre également aux équipagesdes fonctions d’aide à la navigation et à la gestion de mission. Cette livraison, attendue fin 2008, montre la montée en puissance

du SIT ALAT. Le MPME attend égalementune version améliorée après les différentsRETEX courant 2009, ce qui permettrad’aborder l’expérimentation de la NUMA-LAT de façon complète. L’”Internet du champde bataille” permet un gain de temps dansles préparations de missions. Par exemple,d’une préparation de 6 heures sur une cartepapier, l’équipage ne passe plus que 2 heures sur l’ordinateur pour préparer sonvol. Les comptes rendus et ordres ne sontplus effectués par radio mais par transmis-sion de données, ce qui permet de limiterles interceptions par l’ennemi, mais surtout de suivre en temps réel l’évolution des positions amies, diminuant le risque de tirsfratricides.

24 TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

La première Gazelle SIT devraitêtre livrée au 3e RHC fin 2008.

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La 6e BLB certifiée

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Cas concret : la NEB en AfghanistanDepuis octobre 2008, les militaires du Bataillon français de Kaboul bénéficient des dernièresavancées de la NEB. L’objectif, à terme, est de se connecter au réseau de l’OTAN. Dans cecadre, des équipes de la section technique de l’armée de Terre se déplacent régulièrement sur les théâtres d’opérations pour évaluer le système.

« La plus-value du système est énorme », explique l’adjudantChaux du détachement d’appui à la NEB. « Cela permet uneremontée automatique de position de toutes les patrouilles »,précise-t-il. Les ordinateurs durcis et résistants à écrans tac-tiles, couplés aux GPS et PR4G, favorisent les gains de tempset une grande rapidité dans l’élaboration et la transmissiondes ordres et comptes-rendus. Ils permettent en outre auchef de section sur le terrain de donner des ordres précis avecun archivage automatique lui permettant de s’y référer autantque besoin. « Comme le recours à la transmission de don-nées est plus fréquent, les réseaux sont moins encombrés.Cela est très utile, surtout dans l’urgence où le recours à laphonie est le plus adapté, notamment dans le cas du guidageaérien! », rajoute le sergent-chef Favier. Un atout décisif dansune opération où les temps de réaction et notamment l’arri-vée d’appuis aériens peuvent faire la différence face à desinsurgés très mobiles.

42

Deux questions à l’officiertraitant de la NEB à l’EMAT,le lieutenant-colonel BaudouinQuelle est la plus-value majeure de la NEB pour l’armée de Terre ?La NEB consiste à appliquer aux opérations militaires les technologies de l’in-formation qui permettent de partager par voie numérique, de façon quasi ins-tantanée, les données utiles au combat. Cet intranet du champ de bataillepermet de créer un réseau entre les différents niveaux de commandement(de l’état-major jusqu’aux engins et soldats sur le terrain). Il augmente la rapi-dité et la fiabilité des informations échangées et accroît ainsi l’efficacité del’ensemble du système de commandement. Ce premier exercice de certifica-tion NEB de la 6e BLB était un rendez-vous important dans le cadre du pro-cessus de numérisation de l’armée de Terre. Il avait pour objectif d’attesterque les unités évaluées emploient les moyens numérisés et sont en mesured’en tirer une plus-value opérationnelle.

En quoi la NEB permet-elle aux soldats français de renforcer leur sécurité ?Alors que l’adversaire utilise de plus en plus des moyens de communicationcivils (téléphonie mobile…), la numérisation fournit les moyens sécurisés etindépendants à lui opposer, elle permet, de plus, de le prendre de vitesse.Grâce à la NEB, le soldat en opérations dispose désormais de moyens qui luipermettent de devancer l’adversaire (accélération de l’information et du pro-cessus décisionnel), d’augmenter sa propre efficacité tactique (saisie desopportunités à petits niveaux, coordination grâce à la connaissance perma-nente de la position des amis) et de renforcer sa sécurité. En outre, la France,pour conserver son rang, doit avoir la capacité à être nation-cadre dans uneopération multinationale majeure, c’est-à-dire la capacité à déployer un sys-tème de commandement numérisé rassemblant des unités (numérisées ounon) alliées. La France, avec les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagneet l’Italie, fait aujourd’hui partie du “club” très restreint des nations disposantd’une telle capacité.

les objectifsmajeurs de la NEBLa montée en puissance de la NEB des forces terrestres est un processus dont l’effetmajeur est « numériser tout en conservant la cohérence des forces terrestres », se traduit par trois objectifsintermédiaires :

1. Pouvoir engager, à partir de 2009, uneforce immédiatement apte au combat,à partir de deux brigades interarmesavec leurs appuis et d’un groupementde soutien divisionnaire, numérisés ;

2. Poursuivre, de 2009 à 2014, la numé-risation des forces terrestres (équipe-ment du volume de cinq brigadesinterarmes avec leurs appuis et leursoutien, l’interopérabilité de leursmoyens SIC étant atteinte dès 2011) ;

3. Réaliser la numérisation complète desforces terrestres pour 2020.

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a salle “cinétir” du Centre natio-nal d’aguerrissement en mon-tagne (CNAM) se remplit peu àpeu dans un léger brouhaha.Les traits un peu tirés mais la

tenue impeccable, les commandantsd’unité, les chefs de section et l’ensem-ble des cadres de l’exercice JALALABADprennent place pour le débriefing général, communément appelé la “troisalpha”, soit l’analyse après action. « Nousne sommes pas là pour vous noter »,annonce d’entrée de jeu le lieutenant-colonel Givre, chef du bureau emploi dela 27, « mais pour vous livrer à la fois lespoints positifs de votre manœuvre et ceuxqu’il faut améliorer d’ici les quelquessemaines qui vous séparent de votre pro-jection en Afghanistan. »Cette dernière phase de l’exercice est pri-mordiale pour l’ensemble des joueurs: ilpermet de tirer des enseignements àchaud et de pallier les lacunes, si néces-saire. La “3A” s’ouvre sur l’une des par-

Entraînement

Point d’orgue d’une préparationopérationnelle longue de six mois,l’exercice JALALABAD, qui s’estdéroulé du 23 septembre au 2 octobre, dans la région du Briançonnais, étaitl’ultime étape avant la projection en Afghanistan du groupement tactique interarmes Kapisa, armé par la 27e Brigade d’infanterie de montagne (27e BIM), prévue endécembre.

L

Bientôt

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ties les plus attendues par l’auditoire: ils’agit de celle des arbitres, ces militairesqui ont sillonné l’exercice durant les 9 jours pour observer, analyser et aiderles chasseurs alpins à s’améliorer lorsd’une opération. « Dans l’ensemble, vousêtes tous très forts physiquement et votremanœuvrabilité durant les divers inci-dents a été jugée très, très bonne »,débute le lieutenant-colonel Philip, chefadjoint de la cellule animation. « Mais attention à votre comportementen termes de contact avec la population,l’armée nationale afghane et autresacteurs locaux. Ce ne sont pas tous desinsurgés! Vous allez devoir apprendre àgérer ces contacts, car ils sont aussigarants de votre sécurité. » Dans la salle,quelques acquiescements accueillentcette remarque. Les analyses se succè-dent et la liste des points à améliorer restelimitée. Si les appuis feu des ERC 90 et lacommunication en anglais et en dari pré-sentent quelques faiblesses, les compa-

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Exercice de la 27e BIM

gnies du GTIA ont prouvé une robustesseà toute épreuve et la parfaite maîtrise del’équilibre entre la réaction face à des atta-ques surprises et le souci de la sécurité.Le bilan global sur le plan tactique et opé-rationnel est donc très satisfaisant.

Un scénario réaliste« Mais au-delà du niveau opérationnelet tactique, cet exercice permet de véri-fier l’état de préparation psychologiqueet morale de la troupe », estime legénéral Druart, commandant de la bri-gade, à l’issue du débriefing qui s’achèvesur une petite heure de RETEX. Si ellen’est pas abordée directement dans lecadre du 3A, la préparation psychologi-

Les compagnies du GTIA ont prouvé une robustesse à toute épreuve et la parfaite

maîtrise de l’équilibre entre la réaction face à des attaques surprises et le souci de la sécurité.

l’Afghanistanest au contact. « Mon impératif, c’est d’êtretoujours derrière le chef de section. Je lesuis comme son ombre. » « C’est vrai,c’est mon ombre. C’est aussi un peu mongarde du corps, quand on analyse bien lasituation », appuie le lieutenant. Le binômechef de section – radio est primordial pourla conduite de l’action sur le terrain.« Quand il y a trop de messages, j’essaiede me mettre dans un coin tranquille pourque le chef retrouve de la sérénité. » Lasérénité du chef de section conditionne lagestion du stress inhérent à une action decombat.« Cela fait un an que je me prépare à lamission et je me suis bien amélioré,notamment en anglais », continue le capo-ral Castaing. Une langue qu’il faut pouvoir maîtriser quand on effectue des missions

dans un cadre multinational. « Mais, l’essentiel pour le binôme, c’est surtoutde bien se connaître », conclut-il. « C’estvrai, je suis serein, je sais que je peuxcompter sur lui, comme je peux comptersur l’ensemble de ma section. On est prêt,il est temps de partir maintenant ! »,confie le lieutenant tandis que la sections’apprête à quitter la zone d’exercice.

que demeure un objectif sous-jacent detous les incidents déclenchés lors deJALALABAD.Les savoir-faire techniques et tactiques,tels que le combat en montagne, le tir,l’évacuation sanitaire, entre autres, ontfait l’objet d’un entraînement intensifdepuis des mois. À titre d’exemple,800 000 munitions de type 5,56 ont ététirées en 6 mois de préparation, ce quiéquivaut à 1 an et demi de dotation. « Lesfondamentaux sont réellement acquis etles chasseurs alpins sont prêts à par-tir », indique le général. « Avec l’exer-cice JALALABAD, il s’agissait surtout deconforter le capital confiance de latroupe. Quand vous êtes sur le terrain,

« Le radio, c’est mon “cordon ombilical”avec le commandant d’unité », affirme lelieutenant Alègre, tandis que sa sectioneffectue la remise en condition du maté-riel au fort des Trois Têtes, à quelques déni-velés du CNAM. « Je dois toujours être enmesure de retransmettre les ordres ducapitaine au chef de section », complète lecaporal Castaing, engagé à la compagniedepuis trois ans. Le chef de section sait bienque le rôle du radio n’est pas facile à tenir,notamment avec ce surplus de charge àporter, quoi qu’il advienne. « Il faut êtrephysique et rustique pour mener une actionde combat en milieu montagneux. Et puisil faut avoir les bonnes réactions quand onest au contact, quelle que soit la fatigueressentie. » La radio doit immédiatementréagir et faire comprendre que la section

L’ombre du chef de sectionLes évènements du 18 août en Afghanistan montrent l’importance du binômechef de section - radio. Le lieutenant Alègre de la Sougeole et le caporal Castaing, de la 2e section de la 4e compagnie du 27e Bataillon de chasseursalpins, témoignent de cette étroite collaboration.

Le LTN Alègre (à gauche) et le CPL Castaing, son radio.

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28 TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Entraînement

L’Unité de commandement et de logistique (UCL) du 27e BCA s’est,elle aussi, entraînée, comme toutes les unités de combat. Une préparation qui exige de lapolyvalence puisqu’il faut cumulerles savoir-faire du combattant et du logisticien.

« On a tiré plus de 50000 cartouches,et tous mes personnels sont qualifiésISTC2 A et B », déclare, satisfait, le capi-taine Dourlen, commandant la compa-gnie de commandement et de logis-tique du 27e BCA, en marge du “3 alpha”qui marque la fin de l’exercice JALALA-BAD. « Lorsque nous serons en Afgha-nistan, nous allons vraiment devoirnous autogérer sur la FOB3 de Nijrab.Il faudra notamment assurer la sécu-rité de la base quand une opération sedéclenchera et que tout le monde seradehors », explique-t-il. « Pour s’y pré-parer, j’ai fait travailler ma compagniesous forme d’atelier EVASAN, trans-mission, etc. Mais la partie la plusimportance reste le tir ISTC. » « La maî-trise du tir ISTC est primordiale pource genre de mission », souligne lemajor Linard, qui sera adjoint du capi-taine Dourlen sur la FOB de Nijrab.« C’est pour cette raison que j’ai reçuune formation auprès d’un instructeurà Gap, pour être moniteur ISTC et ins-truire ainsi le reste de l’UCL. » Quatremois de formation ont été nécessairespour former tout le monde aux techni-ques de combat débarqué et à l’ISTC.« Les hommes adhèrent complètementà ce nouveau principe car ils savent quec’est une question de survie », expli-que-t-il. La logistique opérationnelleimplique plus que jamais de détenir dessavoir-faire de combattant. « C’est vrai qu’il a fallu se remettre lenez dedans. En plus, la maîtrise del’ISTC induit une autre façon de voir leschoses. Chaque élément se responsa-bilise : ils doivent se parler, garder lecontact. L’apprentissage de ces tech-niques a fait remonter beaucoup dequestions de la part des jeunes : quefaire pour éviter le “sur accident”? Quelblessé choisit-on de soigner en prio-rité si on est sous le feu? »Au final, les militaires de l’UCL sontprêts: « Il ne reste plus qu’à replacertous ces savoir-faire dans un nouvelenvironnement : l’Afghanistan », ter-mine le major.

Des logisticiens formés au combat débarqué

que vous devez mener une infiltration denuit, avec plus de 30 kg de charge, puisenchaîner une action de combat et ce sur9 jours, vous avez rapidement des cléspour jauger l’aspect moral de la troupe.Et il est très bon. »C’est le réalisme du scénario qui a per-mis d’estimer la préparation de la troupe.« Le réalisme a été le maître mot de cetexercice », souligne le capitaine Rouget,officier de marque de la 27e BIM. « Dèsque nous avons appris que la 27 partait,j’ai été chargé de monter cet exercicedont le thème serait la contre-rébellionen zone montagneuse. Pour moi, le paysbriançonnais se prêtait tout à fait authème car il offrait des infrastructuresde montagne en terrain libre. »L’objectif pour le capitaine : donner auxcompagnies un avant-goût de Kapisa1.« J’ai pris les cartes de l’Afghanistan etje les ai calquées sur celles du paysbriançonnais. » Chaque fin de journéese solde par un débriefing des arbitrespour savoir si les incidents ont été biengérés. « Je travaille au plus près de l’incident pour vérifier si les savoir-fairetactiques et techniques sont bien appli-qués », indique l’arbitre de mêlée. « Pourune infiltration de nuit, je vérifie bienqu’elle s’effectue en toute discrétion. Jen’interviens jamais en cours d’action. »La préparation de chaque incident doit

être jouée sérieusement. « Mais l’objec-tif majeur du scénario de l’exerciceJALALABAD est de rassurer ceux quipartent, les mettre en confiance surleurs acquis, car ils sont bons. »

CCNNEE NNaatthhaalliiee DDUURRAANNDDPhotos: ADJ Jean-Raphaël DRAHI

1 Zone à l’est de Kaboul, où un GTIA français est déployé depuis l’été 2008. Pour en savoir plus, consultez la rubrique« En direct d’Afghanistan » du TIM 199.

2 Instruction sur le tir de combat.3 Forward operating base.

Le chef de sectionde la 4e cie du 27e BCA.

•TIM200_26-29_BIM27.QXD 2/12/08 11:40 Page 28

29TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Exercice de la 27e BIM

1. L’aviation légère de l’armée de Terre assure une fonction majeure dans les opérationsd’évacuations sanitaires.2 et 3. Une opération de brancardage réalisée par des hommes du 27e BCA.

Les éléments constitutifs contrôlés lorsde cet exercice sont les suivants:• 550 personnels du 27e Bataillon de

chasseurs alpins d’Annecy;• 95 personnels du 93e Régiment

d’artillerie de montagne de Varces;• 25 personnels du 4e Régiment de

chasseurs de Gap;• 70 personnels du 2e Régiment

étranger de génie de Saint-Christol.

Sur l’exercice, le Groupement tactiqueinterarmes (GTIA) que constitue cetteTask Force était commandé par le colo-nel Le Nen, chef de corps du 27e Batail-lon de chasseurs alpins.Dans le cadre de la mise en œuvre del’exercice, 150 personnels de la bri-gade étaient également présents. Cespersonnels assuraient la construction

de l’exercice, la réalisation des inci-dents et la simulation de la forceadverse. Les compagnies ont été ame-nées à faire, durant l’exercice, lapreuve de leur capacité à se déplacer,stationner et combattre en milieumontagneux avec leur matériel, faceà un ennemi correspondant à celui quiexiste en Afghanistan.Dans ce contexte, ils ont eu à sécuri-ser des zones montagneuses, recon-naître des cols et des axes, décelerd’éventuels engins explosifs improvi-sés et les neutraliser, réagir face à desattaques surprises ou à des embusca-des, évacuer et soigner les blesséséventuels, assurer la liaison radio entout temps et tout lieu avec le comman-dement.

JALALABADen quelques chiffres

2

3

1

•TIM200_26-29_BIM27.QXD 2/12/08 14:29 Page 29

Gab pub pleine page.QXD 14/11/08 14:43 Page 60

sommaire - Décembre 2008 - Janvier 2009

TerreinfoOrgane de liaison des ressources humaines fondé en 1973 par le Général d’armée de Boissieu

I!

• Revalorisation des grillesindiciaires

• Des solutions adaptées pour les départs

• Des solutions adaptées pour les départs (suite)III

PAGE

IVPAGE

IPAGE

IIPAGE

Téléchargez Terre Info sur Intranet :www.emat.terre.defense.gouv.fr/rh

• Communiqué de la 38e session du CFMT

Revalorisation des grillesindiciaires

Prise en compte du Plan d’adaptation des grades aux responsabilités exercées (PAGRE) et de la nouvelle grille indiciaire.

Exemples de progression de soldes brutesentre 2000 et 2011

MODE DE LECTURE DU TABLEAU :Le tableau compare la situation des grades selon les paramètres de 2000et selon les paramètres de 2011.

Par exemple, à situation égale, le caporal-chef type de son grade percevra, en 2011, l’équivalent de 2 mois de solde supplémentaires, par rapport à ce qu’il aurait perçu en 2000.

Grade

Colonel

Lieutenant-colonel

Commandant*

Capitaine*

Lieutenant*

Gain annuel enmois de soldebrute entre2000 et 20111

1,3

3,4

3,8

3

2

Grade

Major

Adjudant-chef

Adjudant

Sergent-chef

Sergent

Gain annuel enmois de soldebrute entre2000 et 2011

2

3,4

2,2

1,8

1,9

Grade

Caporal-chef

Caporal

Soldat

Gain annuel enmois de soldebrute entre2000 et 2011

2

2,1

2,4

a nouvelle grille indiciaire répondstrictement aux recommandationsdu Haut comité d’évaluation de lacondition militaire (HCECM). Son

entrée en vigueur en 2009 offre l’occasionde rappeler les différentes évolutions quela rémunération des militaires a connuesdepuis 2000.Une vision historique, entre 2000 et 2011permet de montrer que d’autres mesuresprécédentes ont permis de valoriser unepartie du personnel. Ainsi, les militairesdu rang ont bénéficié du relèvement desbas salaires ; les caporaux-chefs et lessous-officiers expérimentés tireront encoreavantage jusqu’en 2011 du plan d’adapta-tion des grades aux responsabilités exer-cées (PAGRE), appliqué depuis 2005.

A titre d’illustration, le tableau suivant compare donc de façon statique la situation du militaire-type de chaque grade en 2000 et en 2011.L

1. Calculé sur la base de : (INM2011 - INM2000) / INM2000 * 12

BPRH

•TIM200_Terre info.qxd 5/12/08 10:19 Page I

TerreinfoTerreinfo

IIII ! !

Les dispositifs existants permettent, soit de prolonger sa carrière au service de l’Etat ou dans le secteur privé, soit de pouvoir se consacrer à des projets personnels.

Départs : des solutions adaptées pour chaque situation

Au moment du « bouclage » de ce numéro, les mesuresd’accompagnement des restructurations du personnel civil font l’objet d’une concertation entre la DRH-MD et les organisations syndicales. Le plan d’accompagne-ment des restructurations (PAR) pourrait être publié findécembre 2008 en même temps que les textes réglemen-taires.

Cependant, les grands principes applicables aux restruc-turations 2009-2014 pourraient être :• La recherche d’un reclassement en priorité au sein

de la défense ou, à défaut, dans le reste de la fonctionpublique ;

• L’indemnisation pour tous les agents concernés par unemobilité du fait d’une restructuration ;

• La formation, pour adapter si besoin les agents à leurnouvel emploi ;

• Les indemnités de départ volontaire pour les fonction-naires, les agents non titulaires et les ouvriers de l’Etat.Pour cette dernière catégorie, cette indemnité est destinée aux ouvriers des formations restructurées, maisaussi à ceux dont le départ permettrait le reclassementd’un agent provenant d’une unité restructurée. Le per-sonnel des spécialités excédentaires (par exemple sou-tien de l’homme, bâtiment, etc…) sera prioritaire ;

• L’accompagnement social des agents et de leur famille.

Suivre l’actualité de ce dossier :www.intranet.defense.gouv.fr

1. Fin de contratsEn fonction de la catégorie de personnel et du nombre d’années de services, certains droits sont ouverts : pension à jouissance différée ou immédiate, validation des acquis d’expériences (VAE),stages de formation d’adaptation, aide financière,

2. Mobilité fonctionnelle…En restant au service de l’Etat.Accès aux Fonctions publiques d’Etat, Hospitalière ou Territoriale ;changement d’armée, emplois réservés. Voir ci-contre.En rejoignant le secteur privé.L’expérience acquise dans l’armée de Terre permet de valoriserdes compétences métier mais aussi nombre de qualités recherchées dans le secteur privé : sens des responsabilités,autonomie, esprit d’équipe, gestion du stress, ouverture au monde, Voir « La reconversion, un processus qui s’anticipe au plus tôt »

3. Accompagnement financierDurant la manœuvre RH, pour les populations où les autres dispo-sitifs sont moins performants, des pécules en nombre limitédevraient être mis en place pour faciliter la transition entre le parcours militaire et une activité privée ou personnelle. Pour lesmilitaires, il constitue à la fois un appui pour aider le militaire et unoutil de gestion pour remodeler les pyramides de certaines spécia-lités. Efforts envisagés : Officiers (CNE, LCL et COL) dans lesdomaines GRH, ADM, MAI, MVT, LOG, SIC, TOI, FDP, BLDSous-officiers (ADC et MAJ de + de 25 ans de service principale-ment) dans les domaines MAI, SIC, MVT, INF, GEN.

Personnel civilPersonnel militaire

« La reconversion, un processusqui s’anticipe au plus tôt »

Quel que soit son parcours professionnel, le militaire connaît la date prévisible de son départ de l’institution (limite d’âge ou de durée des services, date de fin de contrat, Il doit lui-même entreprendre sa démarche de reconversion auprès de son régiment et ce, au moins un an avant son départ.

Les 6 « actes réflexes » pour bien préparer son départ :1. Réunir les informations indispensables

concernant ses possibilités de départ enfonction de son statut, de sa situation auregard de l’institution, de ses vœux etdes différentes aides qui lui seront proposées. Il les trouvera auprès de l’Accompagnateur Reconversion de sonrégiment.

2. Élaborer son projet professionnel enadéquation avec le marché de l’emploiet ses capacités, en commençant, aumoins un an avant la date de départ, àfaire un point sur sa situation person-nelle par le biais d'une orientation de reconversion.

3. Demander l’aide la mieux adaptée à sa situation individuelle. Si les acquis(scolaires, professionnels… etc.) sonttransposables dans le milieu civil, uneaide à dominante « accompagnement »sera privilégiée. Dans le cas contraire,les militaires dépourvus de qualificationstransposables sont orientés vers uneaide à dominante « formation » leur per-mettant ainsi d’accéder à un diplôme.

4. Acquérir les techniques de recherched’emploi : réalisation d’un curriculumvitae, rédaction d’une lettre de motiva-tion, préparation et gestion d’un entre-tien d’embauche.

5. Valider et faire agréer son projet pro-fessionnel en le soumettant aux profes-sionnels du secteur choisi c’est-à-dire,aux entreprises susceptibles de l’em-baucher ainsi qu’aux autorités de la chaî-ne reconversion (BARC et DRHAT/SDRR/BIRT) pour agrément.

6. S’inscrire sur le site Internet reconver-sion.

Les acteurs de la reconversion : le DRH et les bureaux Recrutementreconversion, les Agences pour l’emploi des militaires, la DRHAT etla DRH-MD.

•TIM200_Terre info.qxd 2/12/08 15:44 Page II

IIIIII! !

aptées pour chaque situation« Prolonger son parcours au service de l’Etat »

Art. L 4139-2

Officiers, sous-officiers et militaires du rang peuvent accéder, sous certaines conditions, aux emplois proposés, par la Fonction publique, au service soit de l’Etat, soit des collectivitésterritoriales, soit des hôpitaux. S’appuyant sur des garanties statutaires et financières, cet accès permet de continuer à servir, en alliant parcours professionnel cohérent et projet personnel.

Dès cette année, les militaires de tous grades vont pouvoir bénéficierdes postes supplémentaires ouverts dans les fonctions publiques.L’article 4139-2 du code de la Défense (ex 70.2) leur y donne accès par voie de candidature. Rapide présentation de leurs avantages respectifs :

• la Fonction publique territoriale (FPT) propose de nombreux postesrépartis sur l’ensemble du territoire. Ce qui est particulièrementintéressant pour ceux et celles qui privilégient l’aspect géographique.

• la Fonction publique d’Etat (FPE) propose des postes diversifiés pour l’ensemble des catégories de personnel et situés majoritairement en Ile-de-France.

• la Fonction publique hospitalière (FPH) propose des postes plus orientés « service administratif » : comptabilité, secrétariat. Comme pour la territoriale, celle-ci permet de privilégier la proximité géographique.

Dans tous les cas, le DRH demeure le contact privilégié, afin deconnaître les démarches à suivre. Il est appuyé le cas échéant par les agences pour l’emploi des militaires (AEM) qui connaissent les postes disponibles.

Les 3 fonctions publiques

LE DRHinforme et

recueille lescandidatures

LA DRHATémet unavis engestion

LA DRH-MDagrée

ou non lacandidature

LA CNOIpré-

sélectionne et conduit les

entretiens

LEMILITAIREfait acte devolontariat

LAN

CEM

ENT

DE

CAM

PAG

NE

Diff

usio

n de

s po

stes

ADMINISTRATIOND’ACCUEIL

Accepte la candidature.

> Stage probatoire> Détachement,

jusqu’à 2 ans, avant intégration

Suivez l’actualité de ce sujet (synthèse, calendrier, documents de référence)sur le site de la DRHAT/Retour vie civile/Accès aux fonctions publiques

À retenir…• Le nombre de commissions

nationales d’orientation et d’intégration (CNOI) est augmenté(2 pour la FPE et 6 pour les FPT et FPH)

• Si l’agrément est donné pour la Fonction publique d’Etat, il estaussi valable durant toute l’année2009 pour les Fonctions publiques Territoriale et Hospitalière.

• Atouts : sécurité de l'emploi,garantie de l'indice, limite d'âgerepoussée,

• Un dispositif particulièrementattractif pour tout militaire nonofficier intégré entre 15 et 25 ansde services. Possibilité de cumulerpension militaire et traitement de fonctionnaire, sous différentesmodalités, en fonction de l’ancienneté de services aumoment du départ.

• Domaines/spécialités particulièrement recherchées :Maintenance, administration, ressources humaines, génie, systèmes d’information, etc.

Les acteurs

DRHAT

•TIM200_Terre info.qxd 2/12/08 15:44 Page III

Terreinfo

IIVV !

e Conseil de la fonction militairede l’armée de Terre s’est réuni du 6 au 10 octobre 2008 à Neuvy-sur-Barangeon. Les membres du Conseil tiennent à rendre

hommage, avec émotion et respect, à la mémoire de nos camarades tués en Afgha-nistan. Ils assurent les blessés et les familles de leur plus fraternel soutien.

En nous ramenant aux dures réalités ducombat, certainement perdues de vue parbon nombre de Français, la mort de nossoldats a brutalement choqué la Nation.Face à cet évènement douloureux, force est de constater que la présentation et l’exploitation qui en ont été faites par certains médias ont scandalisé la plusgrande part de la communauté militaire.La réaction de nos hautes autorités civileset militaires a alors paru trop timorée.La violence extrême de ce type d’engage-ment exige un soutien sans faille de la partdu pays tout entier, ce qui n’a pas non plusété clairement perçu.

Aujourd’hui, alors que des milliers d’hom-mes sont engagés sur de nombreuxthéâtres, nos armées entament une ré-organisation historique et sans précédent,le tout dans un environnement économiquemondial chaotique.C’est dans ce contexte agité que le Conseildemande instamment que le soldat puis-se disposer des moyens de bien vivre sonmétier, de bien vivre de son métier.

Le CFMT regrette la méconnaissance parune partie de l’encadrement, à tous les ni-veaux, de l’importance des blessures psy-chologiques. Il souhaite une action de sen-sibilisation sur la plus-value que peut alorsapporter la Cellule d’Intervention et de Sou-tien Psychologique de l’armée de Terre,tout particulièrement sur la capacité opé-rationnelle.

Le Conseil demande au commandementd’être particulièrement vigilant à ce queles nouveaux équipements et matérielssoient enfin livrés selon les besoins.

Le 24 juillet 2008, le gouvernement a pré-senté la restructuration des armées. Lorsde la session d’information du CSFM le25 juillet 2008, le ministre s’est engagé àinclure les dispositions législatives d’ac-compagnement social des restructurationsdans la loi de programmation militaire(LPM) dès la fin de l’année 2008. Or, aucuntexte d’application n’est encore paru et leglissement calendaire prévisible de cetteLPM laisse présager un contexte particu-

Le Conseil de la fonction militaire de l’armée de Terre

lièrement délicat pour les militairesconcernés en 2009. Par ailleurs, le volumeannoncé de pécules d’incitation au départparait largement sous-dimensionné au vudes départs escomptés.

En conséquence, le Conseil demande quel’administration tienne compte rapide-ment de l’engagement pris par le ministrepour permettre à l’armée de terre d’at-teindre les objectifs fixés.Le Conseil constate que l’exigence récur-rente sur l’état d’avancement des textesprécédemment étudiés et les préoccupa-tions (grille indiciaire, déménagement, reconversion…) qui en résultent n’est, à cejour, toujours pas suivie d’effet.

Un rapport de propositions relatif à la ré-novation du dispositif de concertation, dou-ze projets de décrets et un projet d’instruc-tion ont été étudiés conformément à l’ordredu jour imposé.

Sur le rapport de propositions relatif à larénovation du dispositif de concertationSi bon nombre des propositions du grou-pe de travail interarmées reçoivent duCFMT un avis favorable, force est deconstater que d’autres ne répondent pasaux attentes des membres des instancesde concertation de l’armée de Terre.

De façon générale, le Conseil souligne quebien souvent les textes réglementairesdoivent être appliqués avec davantage derigueur plutôt que d’être complétés ou

amendés. Il appellel’attention sur la né-cessité d’un investissementfort du commandement, aux différentséchelons, condition indispensable au dé-veloppement d’une véritable culture de laconcertation et gage de la réussite du bonfonctionnement des instances de concer-tation. En conséquence, le CFMT estimequ’il n’y a pas lieu d’étudier ce projet decharte en l’état. Il demande qu’un nouveauprojet intégrant les remarques du Conseillui soit soumis lors de la prochaine session.

Sur les autres textesLe Conseil émet un avis globalement favo-rable sur l’ensemble des textes présentés.

Le Conseil demande l’inscription d’officeà l’ordre du jour de la prochaine sessiondes thèmes suivants :• les mesures d’accompagnement liées

aux restructurations ;• les difficultés des parents séparés

chargés, ou non, de famille.

En outre, il demande une information surles sujets suivants :• les mesures de reconversion pérennes

indépendantes des mesures de restructuration ;

• les pensions de réversion ;• le chantier indemnitaire (point

de situation) ;• l’étude des suites données aux recom-

mandations des rapports du HCECM.CFMT

LLe CFMT se réunissait pour sa 38e session en région parisienne.

En voici le communiqué.

•TIM200_Terre info.qxd 2/12/08 18:07 Page IV

e CAESAR est arrivé ! Il a étéperçu début octobre par le68e RAA désormais équipé dudernier fleuron de l’artillerie.Armé par une équipe de 5 ser-

vants, le CAESAR est particulièrementmobile. Rapide, il peut se mettre en bat-terie, tirer 6 coups et sortir de batterieen moins de deux minutes. « Il combineles points forts de l’artillerie tractée(déplacement rapide sur route, aéro-transportable) avec ceux de l’AUF1 (com-pact, protégé et puissant) », explique lelieutenant-colonel Sylvain Nogrette, chefdu BOI du 68e RAA. Sa vélocité représente un atout certainqui lui permet de s’embusquer avant etaussitôt après le tir. « J’aime beaucoupl’idée que nous sommes rapides et pres-que furtifs. Le CAESAR surgit, frappe etesquive à très grande vitesse », déclare,enthousiaste, le brigadier-chef Miguel

Technologie

CAESAR

32 TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

LFeleu, chef de pièce. Caché dans un boisou sous un hangar, le canon attendra lemeilleur moment pour tirer avant de dis-paraître aussitôt. Comme il est agileaussi bien sur route qu’en tout-terrain,ses mouvements sont difficiles à prévoirpour l’ennemi. Équipé d’un système centralisé de gonflage des roues pour adapter la pression à la nature du terrain et com-penser une crevaison, «il peut suivre toutce qui roule aujourd’hui dans l’arméefrançaise », affirme dans un sourire lecapitaine Luc Archambaut, commandantla deuxième batterie. « En fait, avec leCAESAR et le mortier de 120 qui com-plète notre dotation, nous sommes enmesure d’offrir toute la gamme des feux jusqu’à près de 40 km », conclut le capitaine en enveloppant du regard le monstre de 18 tonnes en train de semettre en batterie.

Le CAESAR1 équipe depuis le 2 octobre 2008la 2e batterie du 68e Régiment d’artilleried’Afrique. Fiers de leurnouveau canon autoporté,les artilleurs de LaValbonne ont découverttous ses atouts lors d’une campagne de tirs à Canjuers.

impérial

Très mobile, le CAESAR est agile aussi bien sur route

qu’en tout-terrain.

•TIM200_32-33_Technologie.QXD 2/12/08 11:43 Page 32

Nouveau système d’artillerie

33TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Appuyer, sans limitesRustique et simple à mettre en œuvre,le CAESAR bénéficie aussi de techno-logies de pointe. Avec un navigateur dedernière génération, la position ducamion est évaluée précisément à toutmoment. Le pointage, lui, est corrigéautomatiquement après chaque tir.D’ailleurs, « le pointage est immédiatpuisque le canon est sur le camion etle camion se met dans la direction dutir », détaille le lieutenant-colonelNogrette. En effet, le navigateur assurele pointage et le positionnement de la pièce, ce qui fait du CAESAR unepièce d’artillerie “intégrale”. Cetteautomatisation (navigateur, radar demesure de la vitesse initial et calcula-teur balistique) permet au canon detirer immédiatement après réceptiondes coordonnées de la cible à traiter,d’autant plus facilement que la radioautorise le transfert de données. En effet, le CAESAR n’a pas besoin d’untir de réglage qui pourrait donnerl’alerte : il est en mesure de faire feuimmédiatement après sa mise en bat-terie grâce au radar de mesure initialet au calculateur balistique qui luioffrent également, selon les munitionsutilisées, la possibilité de tirer jusqu’àprès de 40 km. « Nous sommes tou-jours en mesure de tirer, nous n’avonspas de problèmes d’autonomie ou demétéo qui limiteraient notre aptitude àappuyer en toutes circonstances et

sans limites les unités », insiste le chefdu BOI, fier de pouvoir offrir à tous ceuxque le CAESAR appuiera la permanencedes feux. Au-delà des prouesses technologiques,le lieutenant Jean-Charles Maurat, chefde section CAESAR, souligne qu’avecl’arrivée de ce nouveau canon, « il y aeu un vrai regain de motivation cheztout le monde au régiment, de l’ému-lation entre les soldats et l’envie d’enêtre ». D’autant plus que l’apprentis-sage n’est pas un frein, bien qu’il soithigh-tech. Comme l’explique simple-ment le brigadier-chef Feleu: «Les jeu-nes apprennent beaucoup plus vite, la

prise en main est facile et presqueintuitive. »Alors, prêt à tout le CAESAR ? L’adju-dant Walter Brau qui a fait partie despremiers à l’essayer pour le 68e RAA le confirme. « Nous avons même testéce matériel à Djibouti avec des tempé-ratures jusqu’à 50°, dans des condi-tions désertiques extrêmes. Alors oui,le CAESAR est prêt pour tous les enga-gements. »

LLTTNN TThhoommaass DDIIJJOOLLPhotos : CCH Jean-Baptiste TABONE

1 Camion équipé d’un système d’artillerie –CAESAR.

Attente des éléments de tir.

•TIM200_32-33_Technologie.QXD 2/12/08 17:55 Page 33

34 TIM n°200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

ETRANGERContre les tirs indirectsEn Afghanistan, les bases d'opérationsavancées (Forward operating bases –FOB) des forces occidentales sont la ciblede tirs indirects (roquettes, artillerie oumortiers - RAM) des insurgés. Afin des'en protéger, Américains et Britanni-ques ont déployé des radars de trajec-tographie. Le principe est de détecter en l’air la trajectoire des obus ou desroquettes. La permanence de la surveil-lance et la précision de localisation deces radars contribuent efficacement à laprotection des troupes contre la menaceRAM. Ces capteurs permettent d'alerterde l'imminence du danger afin que lessoldats gagnent les abris et de pratiquerd'éventuels tirs de contrebatterie.

EXERCICESNEB et arme du GénieLes enseignements tirés de l’exerciceCFX NEB de la 6e Brigade légère blindée(octobre 2008) font apparaître que lanumérisation de l’espace de bataille(NEB) facilite l’intégration du Génie et letravail collaboratif.

THEATRESLICORNE, format 1 800

En raison d’un calme relatif en Républi-que de Côte d’Ivoire, les effectifs déployésdans le cadre de l’opération LICORNE ontété ramenés en début d’année 2008 à 1 800 hommes. Cette réduction de formatet la situation tactique ont imposé des’adapter avec intelligence et pragma-tisme.Dans ce sens, et afin de conserver uneposture opérationnelle efficace, les uni-tés d’infanterie poursuivent leur entraî-nement spécifique. L’effort est porté surle maintien des savoir-faire relatifs auxtechniques de contrôle de foule et desactions à mener face à une foule hostile. Sur le plan tactique, cette adaptation setraduit par une décentralisation de lamanœuvre au niveau des Sous-groupe-ments tactiques interarmes. Les missionsde présence constituent ainsi le moded’action privilégié de la force. Cette évo-lution impose toutefois de disposer d’unéchelon logistique adapté au niveau desunités élémentaires.

La numérisation facilite l’intégration duGénie:- Sur le plan tactique, certaines fonction-nalités du système d’information régimen-taire (SIR) sont appréciables telles quePlan mixte Génie - pour le suivi en tempsréel de la gestion des obstacles – quiapporte la précision des informationsnécessaires à l’interarmes (ex. : cas durecueil d’une unité) ;- les détachements des unités Génie (avecou sans moyens de renforcement) au pro-fit des GTIA ne modifient pas leur struc-ture initiale, sous réserve de respecter lesprocédures de rentrée des données tech-

RETEX

Vos comptes-rendus et expérimentationsne sont pas inutiles. Le Centre dedoctrine et d’emploi des forces (CDEF)

vous propose ainsi chaque mois un point, enquelques brèves, sur les RETEX en cours.

Dans la nuit du 3 août,une tornade dévastaitHautmont et sesenvirons, dans le nordde la France.Le lieutenant DidierDarnaud, adjointmaintenance au chefduBureaumaintenanceet logistiquedu601e RCRd’Arras, participaità la mission d’aideà la population.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site Intraterre du CDEF:

www.cdef.terre.defense.gouv.fr

ous avons été projetés à Haut-mont le 16 août et sommesrepartis neuf jours plus tard. Vul’ampleur des dégâts, nous noussommes partagé la zone avec

mon chef de détachement, le capitaineMonange. Il se chargeait d’Hautmont, etmoi, son adjoint, des faubourgs de Mau-beuge atteints par la tempête. Nous étionslà en renfort des moyens civils sur place.Deux fois par jour, nous faisions un pointavec le maire de Maubeuge qui nousenvoyait auprès de particuliers ayantdemandé de l’aide. La tempête a détruitbeaucoup de maisons, mais aussi déra-ciné des arbres. Aussi, chez les particu-liers, nous faisions essentiellement dudébroussaillage, de la coupe de bois et dudéblaiement de gravats. Cette tâche peutparaître ingrate mais elle était de premièreimportance pour ces familles. En effet, siles assurances prennent en compte lareconstruction d’un bâtiment, ce n’est pas

N

Au cœur desinnovations

•TIM200_34-35_Retex.QXD 5/12/08 10:16 Page 34

plus tôt?” Il fallait alors leur expliquer leprocessus d’engagement: intervention del’armée uniquement à la demande du pré-fet, délai de trois jours incompressiblesavant que les assurances ne reconnais-sent la région zone sinistrée1. Tous leshabitants étaient très secoués. La popu-lation était globalement très accueillanteavec nous. On a eu droit au café, auxremerciements. On nous questionnait surl’armée, notre métier, nos missions. Acroire que pour certains, ils découvraientseulement notre existence ! Ces opéra-tions d’aide à la population – même si,malheureusement, les circonstances sontdramatiques – sont de réelles occasionspour nouer le lien entre l’armée et la

Nation… Le soir, lorsque les équipes ren-traient, elles étaient fières et contentes dece qu’elles avaient fait durant la journée.Participer à une mission d’aide à la popu-lation, c’est différent d’une opération exté-rieure ou d’une mission Vigipirate, maiscette expérience aura été pour notre déta-chement très enrichissante. »

1 Tant que la région n’est pas reconnue zonesinistrée, la préfecture ne peut pas engagerles forces armées.

35TIM n°200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

niques essentielles avant le début del’exercice. Ces opérations réalisées, lesdemandes logistiques sont correctementprises en compte par les GTIA. La numérisation facilite le travail collabo-ratif :- Pour les unités détachées: la coordina-tion entre le Génie et les autres fonctions(y compris les appuis artillerie), la préci-sion et les délais s’améliorent grâce à uneétude commune avec le support de lacarte tactique numérisée;- en interne Génie, le travail collaboratifentre les différentes fonctions du PCR(conduite-rens-log) est facilité.

ADAPTATIONLargage à grande hauteur Afin de ravitailler des détachements isolés,l’armée de Terre a expérimenté en Afgha-nistan le largage de matériels à très grandehauteur et ouverture basse des voiles decharge. Grâce à un système chrono baro-

métrique, l’ouverture se déclenche à faiblehauteur, après une chute stabilisée, à laverticale du point choisi par l’unité ravitail-lée. Ce nouveau procédé permet de larguerdes charges allant jusqu’à 1,2 tonne depuisune altitude de 8 000 m. La précision auposer est bonne et aucune détérioration n’aété constatée sur les approvisionnementslivrés. Le matériel nécessaire pour effec-tuer plusieurs largages est désormais enplace en Afghanistan et est servi par du per-sonnel du 1er Régiment du train parachu-tiste (1er RTP).

Photos : ADJ Jean-Raphaël DRAHI,ADJ Gilles GESQUIERE

APPEL À TÉMOIGNAGES !Faites partager vos expériences

opérationnelles à nos lecteurs. Envoyezvos textes à la rédaction par internet à

[email protected]

des habitants dEsemparEs”“Fiers d avoir aidE

forcément le cas du déblaiement des gra-vats ou du nettoyage de la zone. Il fallaitdonc faire place nette afin de préparer l’ar-rivée des bugalows pour le relogementdes habitants. Les dégâts étaient vraimentimpressionnants. Ce qui m’a le plus tou-ché dans le quartier de Maubeuge danslequel nous opérions, c’est de voir quec’étaient les maisons les plus anciennesou les plus délabrées qui avait subi le plusde dégâts. Et c’était donc le plus souventdes familles modestes qui ont subi cettetempête. Dans une même rue, il pouvaity avoir une habitation détruite, et juste àcôté une maison neuve et en bon état. Lapremière question que l’on nous posait,c’était : “Pourquoi vous n’êtes pas venus

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•TIM200_34-35_Retex.QXD 5/12/08 10:16 Page 35

es gestes sont encore hésitants,les regards cherchent l’approba-tion du formateur ; la crainte demal faire se fait ressentir. Dansl’intérieur confiné du VBCI, un sol-

dat du 35e RI met en œuvre le maniementde la tourelle qu’il vient de découvrir quel-ques heures auparavant. « Pousse ettourne jusqu’à la butée »: le sergent-chefSébastien Penalva, formateur des tireurssur VBCI au 1er RCA, distille ses consignesau jeune stagiaire car ici, à Canjuers, le butest de familiariser les militaires en forma-tion avec leur nouvel engin de combat. Arrivés le 6 octobre au 1er RCA, les hom-mes du 35e RI sont les premiers à suivrece stage. « Le VBCI est très attendu aurégiment», confie le capitaine Eric Le Coq,commandant la 3e compagnie. « Noussommes très enthousiastes et aussi trèsfiers d’être la première unité à être for-mée à Canjuers. » Pendant trois semai-nes, deux sections viennent s’approprierle véhicule. A l’issue, elles repartiront avechuit VBCI. La formation totale du 35e RIdevrait s’étendre jusqu’en 2009.

Le 1er RCA primo formateurLe 1er régiment de chasseurs d’Afrique aété désigné pilote de la formation. Cet été,le 4e escadron a été créé pour répondreaux besoins. Des militaires de Canjuersont été formés par du personnel de Nexter1 pour devenir primo-formateurset assurer ainsi l’enseignement des unités. « L’instruction est très dense »,explique Michel Leroi, de la division for-mation de Nexter. « Nous essayons d’en-seigner un maximum d’éléments auxfuturs primo-formateurs, via des coursthéoriques et beaucoup de pratique. Mais ils ont ensuite un énorme travail per-sonnel à fournir pour se réapproprier ladocumentation qu’on leur fournit et latransformer en cours facilement assimi-lables par les militaires qui seront les premiers utilisateurs du VBCI. » Etaujourd’hui, les soldats du 4e escadron dispensent leurs connaissances aux hom-mes du 35e RI. « Nous accueillons actuel-lement seize pilotes, seize tireurs aucanon de 25 mm et douze chefs tac- tiques », explique le capitaine ChristopheBachelier, commandant du 4e escadrondu 1er RCA.

Formation

36 TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Le Véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI) est enfin là ! Mais avant de franchir les portes desrégiments, une dernière étape s’impose : directionCanjuers, où le 1er Régiment de chasseurs d’Afrique (1er RCA) forme les futurs pilotes, tireurs et chefsd’engin. TIM est allé à la rencontre de soldats du 35e Régiment d’infanterie (35e RI), les premiers à suivre ce stage.

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Formation pratique dans le VBCI en tourelle, pour les soldats du 35e RI.

VBCI, c’est parti !

•TIM200_36-37_Formation.QXD 5/12/08 10:18 Page 36

« C’est un stage de transformation : onforme les soldats pour leur faciliter la transition d’un matériel vieillissant à unmatériel tout neuf, qui s’inscrit dans unprogramme d’armement plus vaste. »Les quinze premiers jours, chaque spé-cialité travaille individuellement et la dernière semaine, les équipages se

constituent pour s’entraîner avant leretour au régiment. Le stage alterne coursthéoriques et mise en pratique immédiatedes connaissances fraîchement acquises. «Tout ce qui est vu en salle est immédia-tement refait en pratique sur les véhicu-les », insiste le sergent-chef Penalva. « Réglages, changement d’armes, demunitions, ou de régime, tout ça est mar-telé quotidiennement. » Cet apprentis-sage est nécessaire car le VBCI est plusqu’un simple véhicule de transport detroupes, avec des particularités totale-

Toutes les livraisonsse font dans le cadre

de l’adaptation réactive. »

La perception du VBCI

ment nouvelles par rapport à son pré-décesseur, l’AMX10P : système de pro-tection plus développé, mobilité plus pous-sée, technologie moderne. «Il existe desdifférences basiques avec l’AMX10P »,expose l’adjudant Christophe Jeanneau,formateur pilote. «Par exemple, c’est unvolant au lieu de bandes, ce sont despneus à la place des chenilles. Tout estélectronique et géré par un ordinateur debord. Lorsque l’on pilote le VBCI, on a trèspeu de sensations. En tant que formateur,je dois avertir les stagiaires des limitesdu véhicule, les responsabiliser sur lethème de la sécurité. » Même si elleest complète, cette formation ne suffirapas: l’appropriation du VBCI est un pro-cessus opérationnel qui prend du tempset une instruction complémentaire estindispensable. « Dès le retour au régi-ment, on pourra s’entraîner en groupepuis en section», précise le capitaine LeCoq, « ici à Canjuers, on voit l’individuel,une fois rentrés, nous passerons au col-lectif. » Après le 35e RI, le 92e Régimentd’infanterie viendra à son tour se formerau camp de Canjuers. D’ici là, le 1er RCAse sera équipé de simulateurs ; ces derniers apporteront un complément austage, afin de permettre aux équipagesdu VBCI de mieux faire face à la réalité duterrain et des incidents de mise en œuvreet de conduite que l’on ne peut pas repro-duire en pratique sur l’engin pour des raisons de sécurité.

LLTTNN AAuurréélliiee CCAARRRRIIEERREEPhotos: ADJ Gilles GESQUIERE

1 Nexter est l’industriel qui fabrique les VBCI.

« J’attendais ce stage depuis un an. Au cours des trois semaines passéesau 1er RCA, j’ai reçu une instructionprogressive et homogène, permettantd’aborder sereinement la restitutionpratique. Malgré l’absence de certainsmoyens d’instruction comme le simu-lateur de tir, les formateurs m’ont per-mis d’acquérir tous les savoir-fairetechniques de la tourelle. La partie roulage est impressionnante de par lapuissance et la maniabilité du VBCI.Pour moi, le point d’orgue de l’instruc-tion reste le tir au canon de 25 mm dejour et de nuit. Maintenant que je suisrevenu à Belfort, je vais pouvoir ins-truire mon équipage sur la partie tac-tique et entraîner mon groupe sur cenouveau matériel.»

RETEX du sergent Nicolas Castan,chef de groupe à la 3e compagnie du 35e RI

37TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

1. Blindage en acier très haute dureté.2. Système Galix, fumigènes large bande

et autoprotection.3. Tourelle-canon 25 mm.4. Mitrailleuse coaxiale de 7,62 mm OTAN.5. Moyens d’observation panoramique.6. Lunettes de visée tireur.

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Masse : 28 tonnesLongueur : 7,85 mLargeur : 3 mHauteur : 3,5 mVitesse : 100 km/h

1. Formation théorique en salle.2. Montage et démontage du canon.3. Première prise en main du VBCI.

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•TIM200_36-37_Formation.QXD 2/12/08 14:36 Page 37

d’évacuation des ressortissants (CRER).« Nous avons été alertés le dimancheaprès-midi », se souvient le lieutenant-colonel Cyril Lacroix, sous-chef d’état-major de la 1re BL. « Nous avons décolléle lundi en fin de journée et nous étionsopérationnels une heure et demie aprèsle poser à Tbilissi. » Face à la gravité dela crise, le gouvernement français ademandé le rapatriement des ressortis-sants français vivant dans le pays. Leministère de la Défense, en coopérationavec le ministère des Affaires étrangères,va mettre en œuvre ce soutien aux res-sortissants désirant quitter la Géorgie.En Géorgie, la fermeture de l’aéroport deTbilissi aux vols commerciaux et le carac-tère urgent de la situation ont nécessitél’utilisation de moyens militaires poureffectuer cette mission. Arrivés sur place,les hommes de la 1re BL déploient leCRER. Ce terme recouvre à la fois la zonede transit mise sur pied par la force oùs’effectue l’ensemble des opérations d’ac-cueil, d’administration, de soutien, préa-lables à l’évacuation vers la métropole, etle personnel armant cette zone. En réa-lité, le CRER est un maillon important de

TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 200938

undi 11 août 2008. 18 heures. Unairbus A 340 de l’armée de l’Airquitte Paris pour se poser quel-ques heures plus tard sur le tarmac de Tbilissi en Géorgie.

A son bord, 25 militaires de la 1re Brigadelogistique (1re BL) de Montlhéry sont pré-sents, avec des ordinateurs portables etdes imprimantes1.Ils ont été mis en alerte 24 heures plustôt pour se rendre en Géorgie afin dedéployer le Centre de regroupement et

Les missions d’évacuation de ressor-tissants existent depuis 1994. Le pre-mier CRER a été monté au Rwanda.Depuis, huit CRER ont été déployés:en 2006, l’opération BALISTE a étémenée pour évacuer 4 884 Françaisprésents au Liban. En février dernier,en 9 jours, plus de 1384 personnes de79 nationalités différentes ont été éva-cuées du Tchad. Les missions d’éva-cuation sont décidées et pilotées parle ministère des Affaires étrangères.

Historique

la chaîne d’évacuation; il intervient aprèsle regroupement des ressortissants etleur acheminement sur la zone sécuri-sée où il est installé. « Quand nous sommes arrivés en Géorgie, tous les ressortissants français à évacuer nousattendaient à l’aéroport », se remémorel’adjudant-chef Longuet, administrateurréseaux de la 1re BL. « Ils étaient trèsimpatients. Heureusement, l’évacuations’est faite rapidement, en 26 heures. »

Des missions précisesUne fois déployé, le CRER est sous contrôleopérationnel du Centre de planification etde conduite des opérations (CPCO) et souscontrôle tactique de l’attaché de Défensedu pays d’accueil. Il a essentiellement pourmission l’enregistrement des ressortis-sants: il renseigne le commandement surla nature et le volume des personnes enre-gistrées. Mais le CRER agit en liaison per-manente avec le détachement du ministèredes Affaires étrangères. Dernière zone detransit placée sous le commandement desforces armées, il a pour première vocationl’accueil des ressortissants : après lesmesures de sécurité, le personnel du

Vie des unités

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SOSrapatriement

Encore peu connu, le Centre de regroupement et d’évacuation des ressortissants(CRER) est pourtant un maillon essentiel de la chaîne de rapatriement de citoyensfrançais résidant à l’étranger. Au cours de ces dernières années, des crisesmajeures ont amené la France à évacuer des centaines de ressortissants. Zoom sur une structure d’intervention d’urgence.

•TIM200_38-39_CRER.QXD 2/12/08 14:45 Page 38

Le Centre de regroupement et d’évacuation des ressortissants

39TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Modulable en fonction de la gravité duconflit et du nombre de personnes àévacuer, le CRER s’articule autour d’unnoyau dur, l’EVAC INFO2, projeté simul-tanément avec les équipes consulai-res. La taille du CRER varie de 21 à 200 personnes des unités de la forcelogistique terrestre, renforcés de per-sonnels issus des régiments du train,des régiments de soutien, de la Forced’action terrestre, de la gendarmerieet de la direction centrale du servicede santé. Le CRER peut passer d’unesimple capacité d’accueil à un soutienglobal dans la durée, incluant unecapacité d’assistance sanitaire et d’ali-mentation.

Une structure modulable

CRER procède à l’enregistrement des ren-seignements d’identité. « En Géorgie, nousavons accueilli des ressortissants physi-quement et moralement fatigués », expli-que le lieutenant-colonel Lacroix. « C’étaiten majorité des femmes avec des enfantset des personnes âgées. Beaucoup pleu-raient, d’autres criaient. Le stress etl’énervement étaient palpables. » Laseconde étape consiste à préparer l’éva-cuation: les ressortissants sont regroupésen attendant l’évacuation par voie routière,maritime ou ferrée. Le CRER doit alorscoordonner les opérations d’embarque-ment avec les détachements de transitaérien et maritime. Avant leur départ, lesoutien santé médical et psychologiquedes ressortissants est assuré par le CRER,tout comme leur hébergement et l’alimen-tation. « Ce soutien est indispensable »,poursuit le LCL Lacroix. « À Tbilissi, unefemme enceinte est arrivée au CRER avecses enfants en bas âge. Elle a été prise demalaises et a été immédiatement évacuéevers le poste de secours. » Enfin, le CRERdoit rendre compte: il a pour mission derenseigner le commandement et de main-tenir les liaisons avec les autorités civileset militaires. Aujourd’hui, deux CRER sonten alerte Guépard, prêts à évacuer les res-sortissants n’importe où dans le monde.L’été dernier, cette structure, qui com-mence à être enviée à l’étranger, a permisle rapatriement de 470 personnes dont 313Français de Géorgie.

LLTTNN AAuurréélliiee CCAARRRRIIEERREEPhotos:1re BL

1 Le fret (110 mètres cube de matériel dont des lits, des tentes et des couvertures, et plus de 600 kilos d’aide médicale) relevait du ministère des Affaires étrangères.

2 C’est le module de base minimum et perma-nent nécessaire pour réaliser les opérationsd’enregistrement des ressortissants.

A Tbilissi, les militaires français ontaccueilli plus de 400 ressortissants dedifférentes nationalités.

•TIM200_38-39_CRER.QXD 2/12/08 11:51 Page 39

Sport

Le frisbeeopérationnel

ser et accomplir en même temps une mis-sion du type MICAT en se passant un fris-bee. Le déplacement est bien similaire àcelui du combat avec l’envoi du frisbee enplus. Le joueur qui a le frisbee en main doits’arrêter et le passer pour pouvoir conti-nuer sa progression. Celui qui laisseéchapper le frisbee doit immédiatementfaire deux pompes: « J’en ai fais pas malce matin », explique, rigolard, le capitaineErik Verstraelen, stagiaire belge du CFCU2. « Se déplacer, se poster,recommencer. Voilà des actes élémen-taires que ce sport permet de driller »,affirme l’adjudant-chef. Il aurait pu ajou-ter « avec un côté ludique incontestableet dans une ambiance de sport-plaisir ».Lorsqu’on observe les stagiaires, sépa-rées en deux équipes et qui ont pour mission de se déplacer en silence pourreconnaitre un point particulier du parc,on est d’abord frappé par l’intensité de l’ef-fort. De masque en masque, les stagiairesprogressent en courant, se postent, lan-

cent, repartent. Chacun s’applique à sonlancer ce qui n’empêche personne depomper et ne ralentit pourtant pas la pro-gression. En effet, pour corser le jeu, lesdeux groupes se livrent aussi à une coursede vitesse qui ajoute de l’intensité.

Sortir des sentiers battus« Nous avons voulu innover dans ledomaine du sport, sortir des sentiers bat-tus », explique le chef de bataillonChristophe Ratel, enthousiaste.« C’est pourquoi j’ai immé-diatement suivi la dé-marche de l’adju-dant-chef Naras.D’autant que j’aipu me rendre

e frisbee, un sport militaire? Sil’idée peut paraître incongrue audépart, on se rend immédiate-ment compte de la plus-value enobservant une séance d’ultimate

combat à l’EAA. « Attention, il ne s’agitabsolument pas de remplacer l’instruc-tion au combat, l’ultimate reste bien unjeu », explique d’entrée l’adjudant-chefPhilippe Naras, inventeur de ce conceptnovateur. « Quand je me suis rendu compteque 85 % des missions remplies par lesstagiaires de l’EAA étaient des MICAT1, j’aipensé associer le sport à la prépa ops.Nous avons alors décidé de mettre le sportau service de la mission et de l’inclure dansla préparation des missions communes del’armée de Terre. »L’ultimate, qu’est-ce que c’est ? C’estd’abord un jeu collectif avec un frisbee, jeuqui oppose deux équipes de sept joueurs.L’objectif est alors de progresser par bondsvers l’en-but adverse. Dans sa version mili-tarisée, les joueurs doivent aussi progres-

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40 TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Depuis septembre 2007, l’Ecole d’application de l’artillerie (EAA) utilise l’ultimate, un sport fédéral qui se joue avec un frisbee, pour compléter l’entraînement au combat dispensé aux stagiaires de l’école. Cette méthode de drill, basée sur le jeu,bouscule les idées reçues et réussit à allier sport et préparation opérationnelle avec efficacité.

•TIM200_40-41_Ultimate.QXD 2/12/08 11:53 Page 40

Ultimate combat à l’EAA

compte que nous étions alors dans un desaxes d’effort du CoFAT qui nous deman-dait de militariser les activités physiqueset de développer une attitude réflexive surla pratique sportive.3 » Il ne s’agit donc plusici de faire des séances de sport unique-ment basées sur le chronomètre mais biende les intégrer dans la préparation opéra-tionnelle. Le but est vraiment d’utiliser toutes les occasions y compris le sportpour mieux se préparer à tous les types demissions.

Le chef de bataillon Ratel va même un peuplus loin quand il précise: « Nous agissonstoujours dans une logique “Peu de temps,peu de moyens”, l’ultimate s’est donc natu-rellement imposé comme un moyen peucoûteux en heures et en crédits pour l’ins-truction à vocation opérationnelle baséesur le sport. » L’effet est d’ailleurs encoredécuplé si l’on passe par des sports à voca-tion utilitaire (natation par exemple).L’adjudant-chef ajoute : « Les avantagessont simples. Le drill pour les déplace-ments du combat, dans une ambiance ludi-que, pour un coût nul, sans besoin demoyens spécifiques et adaptable à tous lesenvironnements. » Et il a d’autres idéesqu’il utilise déjà à l’EAA, sur l’utilisationdu VTT pour évaluer la faculté à la prisede décision ou le handball pour le lan-cer de grenade. Et de conclure: « Fina-lement, aujourd’hui nos seules limitessont notre imagination et la sécurité. »

LLTTNN TThhoommaass DDIIJJOOLLPhotos: CCH Jean-Baptiste TABONE

1 Missions communes de l’armée de Terre.2 Cours des futurs commandants d’unité.3 Références :Directive EMAT 166 DEF/EMAT/BPO/ICE/34 du3 février 2005 signé par le CEMAT, le généralThorette.Directive CoFAT 1441 CoFAT/DES/BCS/E2PMSdu 8 février 2006 signé par le GCoFAT, legénéral Poulet.

Voilà une autre innovation mise àl’honneur par l’EAA. La méthodeinventée par le maître principalGonnet de l’Ecole interarmées dessports (EIS) est très simple. Il s’agitd’enchaîner de courtes séries d’uneminute où se mêlent tractions ou pompes et récupération. Cetteméthode repose sur un exercicephysique de renforcement musculaire rapide (15’), facile, simple et efficace pour sculpterrapidement bras, dorsaux et deltoïdes. Il est à réaliser 2 ou 3 foispar semaine, le but étant de maintenir le même nombre de répétitions entre la première et la dernière série.

ProtocoleRéaliser 10 séries de tractions en 10minutes et, dans la foulée, 5 séries depompes en 5 minutes (le nombre derépétitions par série est fonction duniveau de chacun). Chaque série dure60 secondes incluant les mouvementset la récupération.

Exemple débutantPendant 10 minutes : 10 fois 2 trac-tions en 10” et 50” de récupérationPendant 10 minutes : 5 fois 10 pom-pes en 10” et 50” de récupération.

ConclusionEn quinze minutes vous réalisez vingttractions et cinquante pompes. Trèsrapidement, vous serez amenés natu-rellement à augmenter le nombre derépétitions, ce qui peut donner enquinze minutes jusqu’à 70 tractions et250 pompes.

RisqueSauf contre indication médicale et sousréserve de bien réaliser les mouve-ments (dos droit gainé pour les pom-pes et les tractions), le dépoussiéragene présente aucun risque.

Cette technique va développer la puis-sance musculaire de l’individu propor-tionnellement à son poids. La muscu-lation traditionnelle n’est pas la meil-leure solution puisqu’elle nécessite dutemps et des moyens, alors que le“dépoussiérage” ne va demander que15 minutes par jour et peut être mis enœuvre partout, sans échauffement niétirement. Il est des plus bénéfiquespour les soldats devant occuper unposte statique (garde) avec gilet paréclats, casque et arme sur l’homme.

41TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Le dépoussiérage

Dans la version militairede l’ultimate, les joueursdoivent progresser tout en se transmettantle frisbee. L’effort estintense pour tous les stagiaires qui progressent en courant,se postent, lancent,repartent.

•TIM200_40-41_Ultimate.QXD 2/12/08 14:40 Page 41

Sport

42 TIM n°200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Brèves sport

Les 6 heures d’AuxerreAlors que la plupart des courses pédes-tres se déroulent sur le principe d’unedistance connue, à parcourir en un mini-mum de temps, l’ADC Longo et le CCHBraud, du CENTAC, ont participé le14 septembre à une course d’un toutautre genre: les 6 heures d’Auxerre, surune boucle de 1 153 m avec léger fauxplat et virage en épingle. Après 10semaines d’entraînement et une coursedifficile, les deux militaires ont atteintles objectifs qu’ils s’étaient fixés: le CCHBraud a parcouru 59,5 km, finissant 3e senior, et l’ADC Longo, après une belleremontée entre la 4e et la 6e heure, finit2e de l’épreuve et 1er vétéran 1, parcou-rant 69,680 km.

Tir sportif militaire – National terreVersailles – Du 5 au 10 octobre 2008

Place Grade Nom Unité Catégorie1 MCH BERTEAUXDAMIEN 9E BMAT CLASSEMENTPISTOLETSPORTPERCUSSIONCENTRALEHOMME

1 ADJ RIEDINGERTHIERRY 12E RA CLASSEMENTPISTOLETVITESSEMILITAIREHOMME

1 ADJ RIEDINGERTHIERRY 12E RA CLASSEMENTDUMEILLEURTIREURHOMME

1 CCH CHUARDCHRISTINE EIS CLASSEMENTCARABINE60 BALLESPOSITIONCOUCHÉEDAME

1 CCH CHUARDCHRISTINE EIS CLASSEMENTCARABINE60 BALLESEN3POSITIONS(3X20 COUCHÉ,DEBOUT,GENOU)DAME

1 CCH CHUARDCHRISTINE EIS CLASSEMENTCARABINEVITESSEMILITAIREDAME

1 CCH CHUARDCHRISTINE EIS CLASSEMENTCARABINECOMBINÉDAME

1 SCH AMANNHERVÉ 1ER RI HOMMECARABINEPRÉCISION3X201 ADC BEAUVIERPIERRE ENSOA HOMMECARABINE60 BALLESCOUCHÉ

1 SCH AMANNHERVÉ 1ER RI HOMMECARABINEVITESSEMILITAIRE

1ÉGALITÉ SCH / ADJ AMANNHERVÉ/MOYSENPASCAL 1ER RI / 7E BCA CLASSEMENTMEILLEURTIREURCARABINEHOMME(ADDITIONDU3X20 PRÉCISIONETVM)

Relais réunionnais

Les FAZSOI se sont illustrées le 12 octo-bre lors du 54e relais de la ville de Saint-Denis-de-la-Réunion. Sous la houlettede l’ADC Francke, une équipe composéede soldats du 2e RPIMa et de la DIRISIs’est imposée dans la catégorie « entre-prise », devançant notamment la policenationale et les pompiers. Cette épreuvede 5400 mètres, divisée en 10 tronçonsau cœur de la cité dionysienne, a réuni94 équipes de 10 coureurs, de tousniveaux, dans une ambiance passionnéeet chaleureuse.

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% Compétition militaire

Le 2e REG sur le toit de l’EuropeUn détachement de 30 cadres et légionnaires de la compagnie d’appui du 2e REG agravi le Mont-Blanc (4810 m), du 20 au 23 septembre. Le but de ce raid était de met-tre en situation les cadres qualifiés montagne afin d’entretenir leurs compétencessur un terrain de haute montagne enneigé et de renforcer la rusticité et la capacitédes légionnaires nouvellement affectés au régiment à stationner et se déplacer enmontagne. Seules trois cordées ont pu à se hisser au sommet, compte tenu de condi-tions météos particulièrement rudes. Ceci étant, pour les légionnaires composant ledétachement, ce raid clôturait un BAM de trois semaines au poste de montagne deValloire.

L’EMIA remporte le Monaco Raid

Ski : Grange récolte l’orL’équipe de France de ski entame avec brio la saison : le soldat de 1re classe Jean-Baptiste Grange a remporté, le 16 novembre 2008, le premier slalom de la saison, àLevi en Laponie. Il a signé le meilleur temps de la première manche et un excellentdeuxième passage. Pour sa cinquième victoire en coupe du monde, Jean-BaptisteGrange termine devant l’Américain Bode Miller et l’Autrichien Mario Matt.

BSPP :médailles à foisonLa BSPP a participé aux Jeux mondiauxpompiers, à Liverpool (Grande-Bretagne),du 25 août au 2 septembre. Au cours decette édition – ces jeux ont lieu tous lesdeux ans –, les sportifs de la Brigade ontparticulièrement brillé en s’imposantdans de nombreuses disciplines, rem-portant un total de 52 médailles. Ces jeux spéciaux, réservés aux pompiers etaccessibles aux membres de leurs famil-les, ont rassemblé 3 000 compétiteurs,venus de 50 pays, qui se sont affrontésdans 60 épreuves sportives.

L’édition 2008 du Monaco raid a été rem-portée le 5 octobre dernier par trois offi-ciers élèves de l’Ecole militaire interarmeset un sous-officier du bureau des sportsdes écoles de Saint-Cyr Coëtquidan. LesSLT Marin, Guemaguema, Robert de Ran-cher et le SCH Chamoley ont affronté lesathlètes des armées françaises et étran-gères pendant trois jours. Au program-me : un semi-marathon, une épreuve denatation de 1 000 mètres en mer, unecourse de kayak de 11 kilomètres et uneépreuve motonautique. Les quatre vain-queurs ont été décorés par Son altessesérénissime le prince Albert Ier.

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45TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

BD

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Quartier libre

46 TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Les Saint-bernarddu 4

Alors qu’ils effectuaient une liaisontechnique, le MDL Seguin et le BCHCombe, du 4e Régiment de chasseurs,ont été les témoins d’un accident de lacirculation. Le couple de personnesâgées, dont la voiture avait fait un ton-neau, ayant été fortement choqué, lesdeux militaires ont très rapidement prisles mesures nécessaires pour éviter lesur-accident, prévenir les secours etporter assistance aux victimes. Cetteintervention spontanée a permis d’évi-ter une aggravation de la situation ainsique la régulation du trafic routier surune route réputée très dangereusejusqu’à l’arrivée des pompiers et desgendarmes, qui ont souligné la qualitéet l’efficacité du travail effectué.

Les sauveurs du 3e RMED

Le 9 septembre, vers 16 heures, au cours d’une confirmation poids lourds, le maré-chal-des-logis Piloni, le brigadier-chef Louis, le caporal-chef Alili, le soldat de 1re classe Cheung Yon Sun et les soldats Gabin et Marchand de la 3e compagniedu 3e RMED, sont témoins d’un accident de la circulation entre un poids-lourd et un véhicule léger. Enattendant les secours,ils ont prodigué les premiers soins à la per-sonne âgée qui se trou-vait dans le véhiculeléger. Les conducteurset brancardiers-secou-ristes de la 3e compagnieont mis leurs savoir-faireen avant et permis auxsecours de prendre encharge rapidement la victime dès leur arrivée.

AdoubementPlacée sous la présidence du

général de division Le Bot, commandantl’EAABC, la cérémonie de présentationà l’étendard et d’adoubement des offi-ciers du cours d’application s’est dérou-lée dans la cour Austerlitz de l’Ecole, àSaumur, le 24 octobre. Cette activitémarque l’entrée des lieutenants de ladivision d’application de l’Ecole dans lacavalerie blindée. Le geste qu’ont faitles parrains de ces jeunes officiers sta-giaires possède une symbolique trèsforte portant sur la transmission de lamission du cavalier blindé d’aujourd’hui.

COMMÉMO

RATION

COURAGE

COURAGE

Nos sportifschez le ministre

Hervé Morin, ministre de la Défense, areçu le 16 octobre les Sportifs de haut-niveau de la Défense (SHND) ayant parti-cipé aux Jeux olympiques et paralympi-ques de Pékin. La cérémonie s’est tenueà l’Hôtel de Brienne, en présence deschefs d’état-major des trois armées, dudirecteur général de la Gendarmerie, dugénéral Jacques Renaud, commissaireaux sports militaires et d’Henri Séran-dour, président du Comité national olym-pique et sportif français. Dix sportifs de l’armée de Terre (9 militaires et une civile) ont concouru à Pékin et remporté trois médailles (le quart des médaillesDéfense).

Remise du prix du Dauphiné

A l’occasion du 17e salon du livre régio-naliste alpin qui s’est tenu en novembre2008, le lieutenant-colonel Max Schia-von a reçu le prix du Dauphiné pour sonlivre sur l’histoire de la destruction dufort du Chaberton. Situé au dessus deBriançon, ce fort italien était le plus hautet le plus puissant du monde car il étaitsitué à 3 130 mètres d’altitude et étaitdoté de 8 canons de 149 millimètres. Ila été détruit par l’artillerie française le21 juin 1940, ce qui a permis d’arrêterl’offensive italienne dans la vallée et desauver la ville de Briançon. Titre de l’ou-vrage : Une victoire dans la défaite : ladestruction du Chaberton. Briançon1940, éditions Anovi, juin 2007.

DISTINCTION

SPORT

En mémoire de l’adjudant-chefCorreia

Le 15 septembre dernier, la veuve de l’ad-judant-chef Correia du 1er RCP (1er Régi-ment de chasseurs parachutistes), mor-tellement blessé par un tir de roquette enAfghanistan le 25 juillet 2007, était reçueen audience privée à Lourdes lors de lapremière visite du pape Benoît XVI enFrance. Un an après la messe célébrée àPamiers en l’honneur de l’adjudant-chef,le Pape, lui-même ancien combattant, apris plus du temps que prévu par le pro-tocole pour parler avec madame Correiaet avec l’aumonier Julien de Pommerol,aumônier du 1er RCP. L’adjudant Correiaa laissé derrière lui sa femme et unepetite fille de trois ans.

COMMÉ-

MORATION

•TIM200_46-47_Alhonneur.QXD 2/12/08 15:34 Page 46

À l’honneur

47TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Des sénateurs au LibanCIVISME

Remise du prix Valmy

Afin de mettre en exergue le lien armées-nation, l’Académie des sciences moraleset politiques a remis le 17 novembre lepremier prix Valmy, qui honore celles etceux œuvrant quotidiennement en faveurde ce lien. Cette année, les trois anima-teurs du Trinôme académique de Lorraineont été choisis. Les actions remarquablesde ce trinôme n’auraient pu être renduespossibles sans l’engagement exception-nel de ses trois animateurs : messieursStéphane Douillot, Hervé Cosnard et lecolonel Jean-Luc Cotard, conseiller com-munication du général commandant laRTNE, les Forces françaises et l’élémentcivil stationnés en Allemagne et officiergénéral de la zone de Défense est.

DISTINCTION

Soutien à la politiquede réserve

Le ministère de la Défense et la Confé-dération générale du patronat des peti-tes et moyennes entreprises (CGPME) ontsigné le 23 septembre un accord cadre desoutien à la politique de la réserve mili-taire. Jean-Marie Bockel, secrétaire d’Etatà la Défense et aux Anciens combattants,et Jean-François Roubaud, président dela CGPME, s’engagent ainsi dans unedémarche partenariale, pour rapprocherle ministère de la Défense et les PME. Lesobjectifs : le soutien de la politique de laréserve militaire qui implique une dispo-nibilité des salariés réservistes; travail-ler sur la question de la reconversion desmilitaires; enfin, aborder la question desmarchés publics de la Défense.

Bleuet au cœurde Paris!

Pour la deuxième année consécutive, l’Uniondes commerçants, artisans, industriels etprestataires des services (UCIAP) du 7e

arrondissement de Paris a choisi de parrai-ner le Bleuet de France dans le cadre de la manifestation « Les 7 jours du 7e », qu’ellea organisé du 6 au 12 octobre. L’UCIAP asouhaité soutenir de nouveau l’œuvre natio-nale du Bleuet de France en lui reversantl’intégralité des fonds collectés grâce auxnombreuses manifestations : un concertcaritatif « Jazz Combo » avec la Musique de l’armée de Terre, un stand animationenfants, une exposition sur les hôpitaux dansla guerre, etc.

Symposium des SICL’ESAT a organisé le 2 octobre le

symposium des Systèmes d’informationet de communication (SIC) qui réunissaitles acteurs, militaires et civils, des sec-

Journée nationale du réserviste

La 8e édition de la Journée nationale duréserviste a eu lieu le 26 septembre. Cerendez-vous annuel vise à faire connaîtrela réserve au grand public, par le biais decérémonies, de rencontres et manifesta-tions sur l’ensemble du territoire natio-nal. Par exemple, cette JNR a clôturé lesrencontres Nation-Défense, en Essonne,à Evry 2, un lieu incontournable avec 20 millions de visiteurs par an. Cela a permis à l’armée de Terre de rencontrerun public nombreux et varié, parmi lequelelles peuvent faire de nouvelles recrues.Au programme : exposition de véhiculesrécents et anciens, de maquettes, atelier«Protection du combattant» permettantde tester les équipements (casque, giletspare-balles, etc.).

CIVISME

ÉVÉNEMENT

ÉVÉNEMENT

ÉVÉNEMENT

Une délégation de cinq sénateurs dugroupe d’amitié France-Liban a renduvisite au contingent français engagé auSud-Liban. Le général Olivier de Bavin-chove, REPFRANCE et chef d’état-majorde la FINUL, a présenté successivementla situation sécuritaire dans la zone, ledéploiement ainsi que les activités de laFINUL. Ces sénateurs se sont intéres-sés aux moyens spécifiques déployés parla France, aux actions des soldats fran-çais du GTIA et au concept de QRF.

Accords deRambouillet

Le commissaire général de division Deltour, DCCAT, et monsieur Laurent, trésorier général de l’Essonne et payeurgénéral aux armées, ont signé le 2 octo-bre, à Rambouillet, une nouvelle versiondu Guide commun de l’ordonnateursecondaire et du payeur militaire en OPEX.Rédigé sous forme de fiches pratiques, ce guide est destiné à fournir à tous lesacteurs de la chaîne financière un réfé-rentiel commun leur permettant de menerà bien leur mission. Il intègre les profon-des modifications budgétaires et compta-bles intervenues depuis l’entrée en vigueurde la LOLF et la réforme en cours des pro-cédures financières spécifiques au minis-tère de la Défense.

INÉDIT

teurs des télécommunications et des sys-tèmes d’information, autour d’un thème :l’interopérabilité. Autour d’un scénario réaliste (tous les moyens de communica-tion civils étant considérés comme horsd’usage), les transmetteurs devaientdéployer des moyens SIC pour permettrel’intervention des secours et le rétablisse-ment des réseaux GSM de France Télé-com. Militaires, pompiers, SAMU etgendarmerie sont parvenus à travaillerensemble. Mission remplie donc, leconcept ayant retenu l’attention des grandsindustriels.

•TIM200_46-47_Alhonneur.QXD 5/12/08 10:21 Page 47

48 TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Quartier libre

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Venez fêter la Sainte-BarbeLes 6 et 7 décembre, à partir de 15 h,dans la cour d’honneur des Invalides, lemusée de l’Armée organise une manifes-tation exceptionnelle pour la Sainte-Barbe, patronne des artilleurs, avecnotamment la présentation et la manœu-vre du légendaire canon de 75 tiré par six chevaux, armé par des servants en uniforme 1915. La fanfare de l’Ecole d’ap-plication de l’artillerie (EAA), dont lesmusiciens sont vêtus d’une tenue SecondEmpire, animera les différentes étapesdes manœuvres. A l’issue, le public pourraéchanger avec les acteurs de cette mani-festation, autour des attelages. Cet évé-nement est organisé avec le concours del’EAA et du 57e Régiment d’artillerie.

Séminaire tactiqueLe 11 décembre, à l’Ecole militaire(amphi Foch) le CESAT et le CDEF organisent, pour la troisième fois, un séminaire consacré à la tactique. Pourl’édition 2008, le séminaire est intituléLa tactique dans son nouvel environne-ment. De 9 h 30 à 17 h, les participantsassisteront à deux tables rondes sur lesthèmes «Manœuvre et contrôle dans lesespaces lacunaires » et « NEB et com-mandement en opérations ». De nom-breux intervenants de tous horizons(CDEF, CICDE, EAI, EMAT, etc.) apporte-ront leurs expériences dans ce domaine.Inscriptions et informations :www.cesat.terre.defense.gouv.fr ouwww.cdef.terre.defense.gouv.fr (Intraterre).

4

4

25 01 09

EMHM sur IntraterreL’EMHM est désormais présente surIntraterre ! Vous pouvez la retrouver àl’adresse :www.emhm.terre.defense.gouv.frCe site permet notamment de découvrirl’Ecole, de mieux la connaître ou de la faireconnaître ; d’être informé de l’actualitégrâce à des reportages ; d’être informésur le cursus de la formation “Monta-gne” ; d’avoir accès à divers documentsconcernant le milieu de la “Montagne” :dossier d’accueil stagiaire, documentsréglementaires, documents techniques,documents pédagogiques, vidéothèque,photothèque, etc.; d’être informé sur la viedans la garnison.

4

21 10 08Le glaive et la croixL’exposition Entre le Glaive et la Croix,Chefs d’œuvre de l’armurerie de Malte,présentée par le musée de l’Armée, du21 octobre au 11 janvier, met à l’honneurle riche patrimoine militaire et artisti-que de l’Île de Malte lié à l’Ordre deSaint-Jean de Jérusalem. Elle évoquele mécénat opéré dans ces domaines,aux XVIe et XVIIe siècles, par les Cheva-liers et les Grands Maîtres de l’Ordre,l’une des premières organisations inter-nationales européennes.De 6 à 8 €. Tous les jours de 10 h à 17 hsauf les premiers lundis du mois. Muséede l’Armée, 129 rue de Grenelle, Paris 7e.Renseignements : 01 44 42 38 77.

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Trésors de la collection SpadaLe musée national de la Légion d’honneuret des ordres de chevalerie présente, du19 novembre 2008 au 15 mars 2009, lestrésors de la collection de l’ambassadeurAntonio Spada. Constituée depuis plus de35 ans, cette collection rassemble des piè-ces uniques, bijoux d’une grande variété,qui constituent un voyage extraordinaireà travers les siècles et les continents. Elleprésente près de 600 œuvres choisiesselon plusieurs critères: rareté, magnifi-cence, ancienneté, curiosité et apparte-nance. Exposition « Honneur & Gloire,trésors de la collection Spada », parvisdu musée d’Orsay, à Paris, 13 h -18 h tousles jours sauf le lundi, entrée libre.

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Raid des merveillesLe 5e RIAOM organise la 4e édition du Raiddes cinq merveilles, du 25 au 28 janvier, à Djibouti. Ce raid de 3 étapes permettraaux concurrents de traverser des sites lesplus caractéristiques de Djibouti. Au pro-gramme : 3 épreuves de VTT, 1 épreuvede bike and run, 4 épreuves de trail orien-tation,1 épreuve de course d’orientation-score, 2 épreuves de kayak-run, 1 épreuvede palmage. C’est sur 200 km que leséquipes, composées de 4 raiders, un remplaçant et un assistant, pourront se donner à fond. Inscriptions jusqu’au 11 janvier 2009.Renseignements: service des sports du5e RIAOM (00253 455139).

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49TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Votre agenda

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01 12 08

Douze sites Vaubanau patrimoine de l’humanitéLe 7 juillet dernier, le comité du patri-moine mondial a décidé d’inscriredouze sites construits par Vauban aupatrimoine mondial de l’humanité. Leministère de la Défense est proprié-taire et utilisateur d’une partie de ceslieux : la tour de Saint-Vaast-la-Hou-gue, les citadelles de Mont-Louis etd’Arras. A lire : Vauban, l’intelligencedu territoire, Martin Barros, NicoleSalat, Thierry Sarmant, coéd. N. Chau-dun / ministère de la Défense (SGA/DMPA), 2007, 45 €. Politique, guerre

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22 10 08

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De nouveaux guides de visiteLe musée de l’Armée poursuit sa politi-que éditoriale en coéditant avec Artlysune série de guides de visite des Invali-des et des espaces du musée de l’Armée.Le premier ouvrage de cette série s’intitule Les Invalides. L’Hôtel, le Dôme,le Tombeau de Napoléon, le musée de l’Armée. Trois autres guides suivront, chacun consacré à un département dumusée: le Département Ancien, celui desDeux Guerres mondiales, et le Départe-ment Moderne dont les nouvelles sallesouvriront leurs portes au printemps 2009.Les Invalides. L’Hôtel, le Dôme, le Tom-beau de Napoléon, le musée de l’Armée.Editions Artlys, p.48, ill.80, français,anglais, espagnol, russe. En vente à lalibrairie-boutique RMN du musée del’Armée ou au 01 44 42 54 43.

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Suivez le guide !Comment faire, en OPEX, pour rompre labarrière de la langue avec les autorités etles populations locales dès votre arrivéeet sans l’aide d’un traducteur ? StéphanePatrigeon, civil de la Défense, a trouvé la solution en créant des guides de conver-sation pour les personnels en OPEX, des documents au format PDF. Rien à voir avec des guides touristiques, ils sont téléchargeables sans frais surhttp:/dalala.free.fr/gucopexPour l’heure, vous pourrez y découvrir lesguides des pays suivants : Afghanistan,Djibouti, Kosovo et Liban. D’autres sont encours de préparation.

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Débarquements amphibiesSur 150 m2, le musée national de la Marinepropose au Palais de Chaillot, à Paris,depuis le 22 octobre et jusqu’au 9 février2009, une exposition illustrant, en quel-ques étapes marquantes, l’histoire desopérations amphibies de débarquement.Accompagnant l’exposition, un cycle deconférences élargit la connaissance dusujet. Il est proposé à l’auditorium, les jeu-dis, à 19 h, de novembre à janvier.L’entrée est libre, mais la réservationconseillée au 01 53 65 69 53.Musée national de la Marine, 17 place duTrocadéro, Paris XVIe. Plus de détails surwww.musee-marine.fr

Les géographes ont rendez-vousLes journées annuelles de la géographieauront lieu pour la première fois à l’ESAG,à Angers, du 9 au 11 décembre. Organi-sées en liaison avec le CFT et le CRR-FR,les objectifs sont triples : formation tech-nique, orientée sur le rôle du chef géogra-phie en opérations et sur la GSU (Geo-graphic Support Unit) ; information surl’évolution de l’organisation de la géogra-phie militaire, en profonde mutation depuis2008; cohésion, en donnant aux géogra-phes la possibilité de se réunir et de semaintenir informer. Contact :LCL Desbrest au 02 41 24 86 04.

et fortifications au Grand siècle, let-tres de Louvois à Louis XIV, publiéespar Nicole Salat et Thierry Sarmant,SHD, 2007, 39 €.

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Témoignage irremplaçable

Alors que les voix des derniers combattantsse sont tues et que les paysages ne portentplus que de rares traces visibles des com-bats, les collections de guerre, entreprisesdès 1914 par les bibliothèques comme parles collectionneurs privés, constituent untémoignage irremplaçable sur la PremièreGuerre mondiale. L’exposition intitulée « Orages de papier» présente les collec-tions de guerre de la Bibliothèque natio-nale et universitaire de Strasbourg, de laWürttembergische Landesbibliothek deStuttgart, de la Bibliothèque nationale deFrance et de la Bibliothèque de documen-tation internationale contemporaine. A voirjusqu’au 31 janvier, à la BNU, 6 place dela République à Strasbourg. Entrée libre.Plus d’infos au 03 88 25 28 00.

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RECIT BIOGRAPHIE

DOCUMENT

HISTOIRE

MEMOIRE

Quartier libre

Appelé du contingent de juil-let 1958 à novembre 1960,l’auteur est incorporé à la11e Demi-brigade parachu-tiste de choc, composée dedeux bataillons, le 11e Choc

à Perpignan et le 1er Choc à Calvi, en Corse.Le 11e appartient au Service Action duSDECE et dépend directement de la Pré-sidence du Conseil.

Nées au tournant du XXe siècle, les troupes alpi-nes acquièrent à la BelleEpoque leur statut de trou-pes d’élite. Durant les deuxguerres mondiales, elles

furent souvent engagées sur des théâtresd’opérations sur lesquels leur spécificiténe trouvait pas à s’employer. Elles ont profondément marqué, par ailleurs, l’his-toire de la Résistance.

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Premier ouvrage entièrementdédié au lieutenant généralbaron Charles Delaitre. Le 21 janvier 1804, désigné pourfaire des Mamelouks une unitéopérationnelle, le capitaine

Delaitre fait la démonstration de sa réus-site en culbutant à Austerlitz les terribleschevaliers-gardes du tsar Alexandre. C’estle début d’une longue série d’actions d’éclat.

«Je suis grand reporter. Trenteans que je couvre les guerresdu monde. Au début, je nesavais pas ce qui m’attendait.Très vite, j’ai remarqué ceshommes que la guerre a ren-

dus fous. Une chose est sûre: si on n’af-fronte pas la douleur de la guerre, ellenous tue. Oui, on peut en mourir, survivreet revivre. Et ce mal ne nous parle que devie et d’humanité. Ceci est ma plus grandeenquête. »

A travers 2 500 entrées, cedictionnaire offre un regardnouveau sur la PremièreGuerre mondiale, où se croi-sent les analyses d’officiershistoriens et d’universitai-

res français et étrangers. Les entréesalphabétiques explorent les aspects mili-taires, sociaux, politiques et diplomati-ques du conflit. Docteur en Histoire, le LCLPorte est attaché au pôle réserves Terredu Collège de l’enseignement supérieurde l’armée de Terre.

Hiver 1436. Jhen Roque accompagne dans le Valais l’abbé EustacheBlanchet, chapelain de Gilles de Rais, afin d’enquêter sur le phé-nomène des sorcières et de leurs sortilèges, dont on commence àparler. Un saltimbanque montreur d’ours, Gaspard Suttraz, quiconnaît bien le pays leur sert de guide. Dans une ferme, ils font laconnaissance d’Anthonia, fille d’un condamné pour faits de sortilè-

ges, également soupçonnée d’appartenir à la société des serviteurs du démon. Uninquisiteur, Ulric de Torrenté, responsable des diocèses de Lausanne, Genève et Sion,est aussi en route pour faire la lumière sur cette sombre affaire.

Les troupes alpinesCollectif - Alan Sutton, 128 p, 19,90 €ISBN 9782849108376

Sans blessures apparentesJean-Paul Mari - Robert Laffont, 300 p, 20 €ISBN : 9782221107317

Baron Charles Delaitre, général d’empireFabrice DelaitreL’esprit du Livre Editions, 461 p, 27 €ISBN 9782915960334

11e Choc – 1er Choc,école des forces spécialesAlex Logereau Editions Persée, 356 p, 20 €ISBN 9782352162575

La BD du mois

Trois questions à

Dictionnaire de la Grande GuerreDir. François Cochet et Rémy Porte, 1 200 p, 31€ISBN 2221107225

Le 18 août 2008, une pa-trouille française tombe dansune embuscade en Afghanis-tan. Dix soldats sont tués auterme de longues heures decombat. Sur la base de sour-

ces militaires, ce livre retrace le déroule-ment de l’embuscade, y compris du côtédes talibans. Il donne aussi à comprendreles racines historiques et géographiquesde cette guerre.

Jean-Dominique MerchetPourquoi avoir écrit ce livre ?L’embuscade d’Uzbin a été une énormeémotion dans l’opinion publique. Le 18 août,la France découvre dans la douleur que sonarmée est engagée dans une guerre enAfghanistan. Il y avait un vrai travail péda-gogique à faire, face à beaucoup de ques-tions sur les conditions de l’affrontement.J’ai tenté de répondre par l’enquête la plusapprofondie possible. Il s’agit d’expliqueraux lecteurs non spécialistes, c'est-à-direavec des mots simples, pourquoi et com-ment on a des soldats engagés dans ceconflit. L’ouvrage désamorce d’ailleursbeaucoup de polémiques.

Vous consacrez une large part àla géopolitique du pays…Il est important de ne pas aborder la ques-tion de l’Afghanistan avec des yeux d’occi-dental pour s’informer du mode de vie local,ou comprendre qui sont les talibans. Cepays a une longue histoire : les Britanni-ques au XIXe, puis les Russes au XXe siècle,s’y sont cassé les dents. De nombreusespages sont consacrées à l’Union soviéti-que, car contrairement à ce qui est souventrapporté, ils n’ont pas totalement manquéde bon sens lors de leur occupation du ter-ritoire afghan. Cet effort de compréhen-sion permet de gagner en efficacité, ilempêche aussi de diaboliser l’ennemi.L’éthique militaire, c’est ça.

Que pensez-vous de l’améliorationde la protection et de l’armementdes soldats sur place ?L’armée française réapprend à faire laguerre dans ce conflit difficile. En termesde matériel, elle met les bouchées dou-bles. La liste des achats en urgence opé-rationnelle est très longue, avec des giletspare-balles plus légers, des lunettes deprotection balistique, des chaussures LowAlpine, sans oublier l’armement : PA, fusilsd’assaut, lance grenades, et même l’arme-ment lourd.

50 TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

Mourir pour l’AfghanistanANALYSE

Jean-Dominique MerchetEditions Jacob-Duvernet, 187 p, 19,90 €ISBN 9782847242195

HISTOIRE

En art militaire, quiconquea vraiment l’ambition d’ac-céder à la recherche pros-pective doit d’abord com-mencer par l’Histoire. Celivre prouve qu’en matièrehistorique, il est possible

d’unir la rigueur scientifique et l’imagina-tion créatrice.

Introduction à l’histoiremilitaireEric Muraise - Lavauzelle, 372 p, 30 €ISBN 9782702510940

Les sorcièresJ. Martin, H. Payen, T. Cayman - Casterman, 48 p, 10 €

•TIM200_50-51_culture & loisirs.QXD 2/12/08 16:11 Page 50

En Afrique, lejoueur doit affron-ter des chefs declans menaçantdes milliers d'innocents. Pour trouverla vérité, il faut manipuler les deux fac-tions, identifier leurs faiblesses pourmieux en tirer profit, et enfin neutrali-ser leurs armées en faisant usage detous les atouts à sa disposition : la sur-prise, la subversion, la ruse et, bien sûr,la force brute. Souvenez-vous, ici lenombre ne fait pas la force. La cibleultime : le “Chacal”, un mystérieux indi-vidu qui a ravivé les conflits.

Culture et loisirs

DOCUMENTAIRETabarlyRéalisé par Pierre MarcelAvec Eric Tabarly Parrainé par l'association Eric Tabarly, le film de Pierre Marcelévoque le parcours hors norme du marin et son extrême sensi-bilité. Il s’appuie sur une documentation unique d'archives radio-

phoniques et audiovisuelles, françaises et étrangères, professionnelles et amateurs,inédites pour la plupart. Le documentaire nous fait revivre les courses au large,les arrivées discrètes ou triomphales, en solitaire ou en équipage, au long destrente cinq années de suprématie des Pen Duick sur toutes les mers du monde.

FANTASTIQUELe Monde de Narnia : chapitre 2 - Prince CaspianRéalisé par Andrew AdamsonAvec Georgie Henley, Skandar Keynes, Anna Popplewell Les nouveaux rois et reines de Narnia sont de retour dans leroyaume. Plus de mille ans se sont écoulés. Les animaux parlantset les créatures mythiques ont disparu. Ils ne sont plus évoqués

que comme les héros d'un folklore que l’on perpétue chez les Telmarins, une raced’humains dirigée par le roi Miraz, qui règne sans pitié sur Narnia. Aslan, le puis-sant lion, n’est pas revenu depuis un millier d’années. Les quatre enfants ont étérappelés à Narnia par le Prince Caspian, héritier du trône des Telmarins. Sa vieest en danger.

COMEDIESans arme, ni haine, ni violenceRéalisé par Jean-Paul RouveAvec Jean-Paul Rouve, Alice Taglioni, Gilles LelloucheAppréhendé en 1977 pour avoir conçu, organisé et réussi le célèbrecasse de Nice, Albert Spaggiari s'évade du bureau du juge d'instruc-tion. Pendant des années, il va rester insaisissable, résistant à tou-

tes les tentatives de la police. Au cours de sa cavale en Amérique du Sud, il multiplieles rencontres avec des journalistes, fait des photos en forme de pied de nez facé-tieux au public français. Un reporter réussit à l'approcher pendant quelques jourset découvre qui se cache derrière cette figure du grand banditisme.

POLICIERLes insoumisRéalisé par Claude-Michel RomeAvec Richard Berry, Zabou Breitman, Pascal ElbéDrieu, un policier en fin de parcours, se retrouve muté dans unimprobable commissariat de province promis à une démolitiondans les six mois, au cœur d’une ville industrielle perdue au bout

de l’Etang de Berre. Sur place, le Commissaire Vasseur et son équipe sont démo-bilisés, ce qui arrange les affaires de la pègre locale. Drieu choisit de s’accrochercomme à une bouée à la « main courante » du Commissariat, cet épais recueildes PV et des interventions de la police urbaine.

Et aussi…

Les DVD

AventureLargo WinchRéalisé par Jérôme SalleAvec Tomer Sisley, Kristin Scott Thomas, Miki ManojlovicNerio Winch est retrouvé noyé. Une mort forcément sus-pecte lorsque l'on sait qu'il s'agit du fondateur et principal

actionnaire de l'un des plus grands groupes industriels du monde, le Groupe W.Qui va hériter de son empire ? Officiellement le milliardaire n'avait pas de famille,mais Nério gardait un secret : un fils, Largo, adopté presque trente ans plus tôtdans un orphelinat bosniaque. Pour le moment le jeune héritier croupit dans uneprison du fin fond de l'Amazonie, accusé, à tort, de trafic de drogue.

ACTIONFar Cry 2Ubisoft

51TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

ROMANL’enfant de Saint-GéranPierre Jouvet - Flammarion, 416 p, 21 €ISBN 9782081206816

En 1641, Suzanne apprend enfin qu’elleest enceinte. Sa belle-sœur, Jacqueline,qui espérait hériter de ses biens, parvient à éliminer le bébé. Quelquesannées après, Suzanne prend commepage un jeune garçon. Plusieurs indiceslui font penser qu’un complot serait àl’origine de la disparition de son enfant.Elle se lance alors dans une enquête.

ESSAIUne symétrie de la peurRumu Sarkar - CLD Editions-Fondation St-Cyr,120 p, 14,90 € - ISBN 9782854435344L’auteur décrit l’état d’un monde hantépar la symétrie de la peur. Peur dumonde libre face à l’asymétrie et à laviolence des menaces terroristes. Peurdes terroristes face aux institutions etaux idéaux occidentaux. Rumu Sarkarpropose ici un nouvel outil d’analyse duterrorisme mondial et de ses implica-tions. Cet ouvrage a reçu le prix de laFondation Saint-Cyr.

PHOTOGRAPHIEL’Indochine d’antanJean Despierres - HC Editions, 160 p, 28,50 €ISBN 9782911207921Regroupant plus de 500 cartes postalesdu début du siècle, ce livre est une invita-tion au voyage dans le temps, qui appellele lecteur à redécouvrir un pays dotéd’une histoire particulièrement riche.L’ouvrage s’articule autour de cinq cha-pitres : le Tonkin, l’Annam, la Cochin-chine, le Cambodge et enfin le Laos.

A l’affiche

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le jeu

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Quartier Libre Mots fléchés

52 TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

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Vu dans les médias

53TIM n° 200 - Décembre 2008 - Janvier 2009

xaminée hier en Conseil des minis-tres, la loi de programmation mili-taire 2009-2014 prévoit 185 milliards

d’euros de dépenses et 54 000 suppres-sions d’emplois […]. Dans le droit fil duLivre blanc présenté en juin, la loi de pro-grammation définit « une politique nou-velle, globale, complète », a déclaré hierNicolas Sarkozy. « Grande innovation »,selon l’Elysée: la création d’un Conseil deDéfense et de sécurité nationale qui réu-nit pour la première fois sécurité intérieureet extérieure. […]. Sur six ans, « 185 mil-liards d’euros » seront consacrés à laDéfense, dont « 101 pour équiper lesarmées ». Les dépenses globales serontgelées en volume entre 2009 et 2011, avant

54 000 emplois d’ici à 2015. […] Le minis-tère de la Défense a notamment signé des conventions avec « une vingtaine degrands groupes » pour reclasser les per-sonnels. L’Etat s’est en outre engagé à « permettre la reconversion de 1 100 mili-taires par an dans la fonction publique ».[…] « L’effort gigantesque d’adaptation dela Défense mérite d’être récompensé »,a-t-t-il insisté, vantant son « plan d’amé-lioration de la condition des personnels ».La rémunération, selon les grades, « per-mettra à un militaire de gagner entre undemi mois de salaire supplémentaire paran (…) à plus de deux mois et demi ».Gilles DebernardiLe Dauphiné, 30 octobre 2008

une hausse du budget de « 1 % en volumesur les trois années suivantes ». Alors quela France subit les effets de la crise finan-cière et économique, le ministre s’estvoulu optimiste sur la réalisation de cesobjectifs : « Cette trajectoire financièreest compatible avec la situation de nosfinances publiques et les perspectives de croissance des prochains mois. J’aiconfiance », a-t-il clamé […]. Il n’a toute-fois pas exclu certains ajustements. « Si2009 était aussi mauvais que cela pourl’économie mondiale et pour l’économiefrançaise et qu’il fallait que le ministèrede la Défense fasse un effort, ça ne me choquerait pas. » Autre élément fort du projet de loi : la suppression de

première matrice. Financée par des fondspublics mais aussi privés, via la sociétéCaylar, l’équipe de recherche caennaise adéveloppé cette idée initiale. […] Le dispo-sitif intéresse la DGA, « pour orienter lessoldats en situation hostile ». Peuvent parexemple être transmis « l’emplacementd’obstacles, les positions ennemies, décritFrancis Lestienne. La vue et l’ouïe sontremplacés, ou complétées, par cette infor-mation tactile ». […] Virginie JaminOuest France, 30 octobre 2008

associé au MIT (prestigieuse universitéaméricaine de technologie), puis directeurde recherche au CNRS, Francis Lestienne,spécialiste de l’équilibre, a travaillé, dansles années 80, sur plusieurs missions spa-tiales, tant américaines que soviétiques.La boussole (ou matrice) tactile est issuede cet époque. « En 1985, pour un vol dePatrick Baudry, on a pensé utiliser de l’in-formation tactile pour guider les mouve-ments dans l’espace. » Deuxième temps,en 1988, lors d’une mission soviétique,Jean-Loup Chrétien est équipé d’une R

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n a mis au point une boussole tac-tile. » C’est-à-dire ? Un cube, avecsept rangées de sept petits pitons.

Installé dans une ceinture, il transmet del’information directement sur la peau. Del’information envoyée par ondes électro-niques. […] « Comme des doigts, chaquepiton gratouille alors la peau. On dessineainsi des formes : carrés, ronds, diagona-les, etc. En établissant un code, on peutguider quelqu’un à distance, lui dire d’aller à droite ou à gauche », expliqueFrancis Lestienne […]. Ancien professeur

Des chercheurs imaginent une boussole tactile

De quoi prendre en main et accueillir aumieux quarante garçons et huit fillesvolontaires, tous ou presque Nordistes.[…] Les volontaires accueillis au centre deCambrai devraient être une bonne cen-taine dès l’été prochain, et près de 250 àl’horizon 2010, à la suite de nouvelles pha-ses de travaux.Bruno DemeulenaereLa Voix du Nord, 26 octobre 2008

tionner le centre « Défense, 2e chance »de Cambrai arrivent, en effet, dès le débutde la semaine prochaine, soit quinze joursseulement avant l’arrivée des volontaires.[…] Le rez-de-chaussée est réservé auxsalles d’enseignement, à celles d’infor-matique, et à celles de restauration oud’honneur. A l’étage est rassemblée lapartie vie commune : chambrées de qua-tre personnes, douches, sanitaires, etc.

égulièrement annoncée depuis2006, l’ouverture du centre « Dé-fense, 2e chance » dans l’ex-caserne

Mortier, au cœur de Cambrai, va avoir lieu.Le 18 novembre, 48 jeunes hommes etfemmes intégreront les anciens bâtiments,entièrement rénovés […]. Il s’agit du 21e

Etablissement public d’insertion de laDéfense (EPIDE) à ouvrir en France. […]Les 25 cadres qui animeront et feront fonc-

Le centre « Défense, 2e chance » du Nordouvrira le 18 novembre

Loi de programmation militaire 2009-2014 :une restructuration drastique

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Le Dauphiné, dans son édition du 30 octobre, présente le projet de loi de programmation militaire (LPM), traduction législative du Livre blanc sur la Défenseet la sécurité nationale présenté en juin. La Voix du Nord annonce l’ouverture du centre « Défense, 2e chance » du Nord. De son côté, Ouest France présente une invention originale : une boussole tactile.

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