Terre de Solidarité n°2

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1 Créer de nouvelles perspectives, offrir une seconde chance à tous. Par Dorian CESSA Deuxième numéro, deuxième chance que vous nous accordez pour continuer à écrire l’histoire de notre association et de notre département, ou en tout cas l’histoire de celles et ceux qui croisent notre chemin. C’est justement sur ce thème de la possibilité, du nouvel essai que tournera ce nouveau numéro de Terre de Solidarité. L’Homme est fait pour rester debout, disait le dernier slogan de la Croix-Rouge. Et lorsqu’il n’y arrive pas, lorsqu’il chute, lorsqu’il se retrouve à terre, c’est à chacun d’entre nous, en tant qu’être humain, d’être présent, et d’essayer de le remettre sur pied. Qu’il s’agisse d’épauler celui qui veut se remettre sur les rails de la vie, de préserver le fonctionnement d’une jambe qui s’est brisée sous le poids d’un accident, ou encore d’être présent à coté de celui, qui a fait des erreurs dans son passé, et qui en assume aujourd’hui les conséquences : c’est un devoir d’être là, pour permettre à l’autre de se remettre à croire en demain. C’est l’humanité, celle qui fait de chacun d’entre nous un membre de cette si grande famille, qui nous pousse à agir, à ne pas rester passif devant l’autre qui doit se relever. C’est d’ailleurs une certaine forme de réflexe : quand une personne chute à nos cotés, souvent, nous nous précipitons pour l’aider à se relever. Nous sommes là pour les autres, et les autres sont là pour nous. C’est d’ailleurs le principe même de la formation aux Premiers Secours pour le grand public, pour chacun de nos concitoyens : actuellement inconnus, ils pourraient nous sauver la vie demain. Dans ce deuxième numéro, vous retrouverez donc un dossier sur les actions de la Croix-Rouge en milieu carcéral, un billet sur l’action de la Croix-Rouge au Japon, un article sur la formation des secouristes en Meuse, mais également un papier sur le microcrédit : une possibilité de se construire un avenir pour chacun d’entre nous. Aider, donner, assister et porter secours... Avant tout une façon de proposer à l’autre, une nouvelle chance pour demain... TERRE DE SOLIDARITÉ LE MAGAZINE DE LA CROIX-ROUGE DE LA MEUSE L’humanité est le 1er des sept principes fondateurs de la Croix-Rouge. Qu’il y a t’il de plus humain que de pardonner et d’offrir une seconde chance à ceux qui nous entourent ? MARS - AVRIL- MAI 2011 N°2

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Deuxième Numéro (Mars/Avril/Mai 2011) de "Terre de Solidarité", le magazine de la Croix-Rouge de la Meuse. Retrouvez toute l'actualité de la Délégation Départementale de la Meuse de la Croix-Rouge française à travers notre magazine. Plus d'infos sur notre compte Facebook : Croix-Rouge Meuse.

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Créer de nouvelles perspectives,offrir une seconde chance à tous.Par Dorian CESSA

Deuxième numéro, deuxième chance que vous nous accordez pour con t inuer à éc r i re l’histoire de notre association et de notre département, ou en tout cas l’histoire de celles et ceux qui croisent notre chemin. C’est justement sur ce thème de la possibilité, du nouvel essai que tournera ce nouveau numéro de Terre de Solidarité. L’Homme est fait pour rester debout, disait le dernier slogan de la Croix-Rouge. Et lorsqu’il n’y arrive pas, lorsqu’il chute, lorsqu’il se retrouve à terre, c’est à chacun d’entre nous, en tant qu’être humain, d’être présent, et d’essayer de le remettre sur pied.Qu’il s’agisse d’épauler celui qui veut se remettre sur les rails de la vie, de préserver le

fonctionnement d’une jambe qui s’est brisée sous le poids d’un accident, ou encore d’être présent à coté de celui, qui a fait des erreurs dans son passé, et qui en a s s u m e a u j o u r d ’ h u i l e s conséquences : c’est un devoir d’être là, pour permettre à l’autre de se remettre à croire en demain.

C’est l’humanité, celle qui fait de chacun d’entre nous un membre de cette si grande famille, qui nous pousse à agir, à ne pas rester passif devant l’autre qui doit se relever. C’est d’ailleurs une certaine forme de réflexe : quand une personne chute à nos cotés, souvent, nous nous précipitons pour l’aider à se relever. Nous sommes là pour les autres, et les autres sont là pour nous. C’est d’ailleurs le principe même de la

formation aux Premiers Secours pour le grand public, pour chacun de nos concitoyens : ac tue l lement inconnus, i l s pourraient nous sauver la vie demain.

Dans ce deuxième numéro, vous retrouverez donc un dossier sur les actions de la Croix-Rouge en milieu carcéral, un billet sur l’action de la Croix-Rouge au Japon, un article sur la formation des secouristes en Meuse, mais également un papier sur le microcrédit : une possibilité de se construire un avenir pour chacun d’entre nous.

Aider, donner, assister et porter secours... Avant tout une façon de proposer à l’autre, une nouvelle chance pour demain...

TERRE DE SOLIDARITÉLE MAGAZINE DE LA CROIX-ROUGE DE LA MEUSE

L’humanité est le 1er des sept principes fondateurs de la Croix-Rouge. Qu’il y a t’il de plus humain que de pardonner et d’offrir une seconde chance à ceux qui nous entourent ?

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“ C’est pour casser la routine et aussi pour voir autre chose, comme un petit aperçu de l’extérieur, de ce monde libre que nous envions mais qui nous fait peur à la fois que je viens à l’atelier jeux de la Croix-Rouge.

Ça me permet aussi de me retrouver en tant qu’individu à part entière, d’être plus que le numéro que j’ai l’impression d’être au quotidien.“

Michel, détenu au Centre de Détention de Montmédy

Parfois, des choses imperceptibles se passent autour d’évènements d’insignifiants, mais loin d’être sans sens.

Vendredi après-midi, au centre de Détention de Montmédy, c’est l’atelier jeu, et comme presque toutes les semaines, c’est Chantal, ainsi tout le monde l’appelle ici, qui est là. Comme souvent, c’est la seule femme dans la pièce, mais après tout, elle s’en moque : elle partage ici un instant de complicité, et c’est bien l’essentiel.« Petit bol d’air dans une atmosphère de routine », selon l’expression des détenus eux-mêmes, l’atelier jeu de la Croix-Rouge, c’est un peu une façon de s’affranchir de la pensée de longs mois ou années qu’il restent encore à passer en ce lieu. C’est d’ailleurs leur petit extérieur, un de leurs seuls contacts avec le « monde libre » : c’est un peu comme quand on voit la lumière à la fin d’un tunnel, sans en voir l’issue réelle, mais après tout, peu importe : ça reste un bon moyen pour se réconforter.Ils savent qu’ils ne sont pas là pour rien. Mais nous savons qu’ils ne doivent pas, ni aujourd’hui, ni demain, être ailleurs et sans ressources, abandonnés à eux mêmes.

Autour du plateau de jeu, ça parle de tout et de rien : faits divers, derniers changements des règles de vie, et même gestes de Premiers Secours. Un des détenus qui n’a pas perdu son sens de la solidarité, nous dit d’ailleurs que « c’est vrai qu’on

aimerait bien être formés, surtout quand il y a des bagarres, parfois dans la prison ».

C’est avant tout une histoire de rencontre, celle de bénévoles, qui viennent parler à ceux qui aujourd’hui payent à la société leurs fautes, ceux pour qui l’avenir semble parfois un peu effrayant, à la croisée d’un monde qu’ils ont perdu, et d’un monde qu’il ne connaissent plus vraiment pour ceux qui sont incarcérés depuis longtemps.

Même si l’ensemble paraît tourner autour des jeux, le vecteur principal est en faite l’humanité, celle qui anime en particulier Chantal, qui, comme des milliers d’anonymes, pense que derrière le condamné, derrière celui qui a commis une faute, il reste un homme ou une femme, il reste un être humain, qui n’en n’est pas moins digne qu’un autre. C’est parce qu’elle partage pleinement cette humanité que Chantal est là, semaine après semaine.

C’est ainsi, à sa façon, que Chantal essaie, de manière presque imperceptible, d’aider ceux qui ont été privé de liberté, d’accéder à une liberté virtuelle, celle du jeu et de la distraction, celle qui les mènera d’ici quelques mois ou quelques ans, à une liberté réelle...

De la liberté virtuelle à la liberté réelle...Retour sur nos actions en milieu carcéral.

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Des formations aux Premiers Secours pour des jeunes sous main de justice.

Il faut bien admettre que la jeunesse est une période particulière, avec ses codes, ses envies, et cette tentation quasiment constante de tester les limites du monde dans lequel nous vivons. Il arrive justement que certains franchissent ces limites, celles que la société à élever au rang de lois ou de règles qui faut respecter pour préserver la vie en communauté.

Avec l’opération « Donnons un sens à leur peine », la Croix-Rouge de la Meuse, grâce à une convention signée avec la PJJ (Protection Judiciaire de la Jeunesse) de

Bar-le-Duc et le STEMO (Service Territorial En Milieu Ouvert) de Verdun, poursuit un double objectif :

- Responsabiliser l’adolescent de l’infraction commise et des conséquences de ses actes

- Lui redonner une place dans la société de demain, en l’inscrivant dans un parcours citoyen, notamment à travers des formations aux Premiers Secours (Prévention et Secours Civiques de niveau 1).

Dispensées par des bénévoles de la Croix-Rouge, ces formations aux premiers Secours sont aussi de réels vecteurs des valeurs humanitaires et sociologiques de la Croix-Rouge, notamment en tentant d’offrir au plus grand nombre, une seconde chance.

Derrière les barreauxActions de la Croix-Rouge en milieu carcéral

Il y a désormais quelques temps (notamment depuis 1999) que la Croix-Rouge française a signé un certain nombre de conventions avec le ministère de la Justice. C’est l’appel de son propre objectif, celui de ne tolérer aucune souffrance, qui a poussé l’association à s’engager dans ce partenariat, qui aujourd’hui l’amène à intervenir sur un champ de plus en plus large.

Le Département de la Meuse compte au total trois établissements pénitentiaires, localisés à Bar-le-Duc, Saint-Mihiel et Montmédy. Avec son expertise locale, chaque délégation intervient à sa manière, appose sa signature, mais toutes interviennent dans trois champs principaux.

Tout d’abord, l’écoute, le soutien et l’accompagnement : la Croix-Rouge et ses bénévoles réaffirment haut et fort, de manière quotidienne à travers leurs actions, que les détenus n’ont rien perdu de leur dignité. La Croix-Rouge se place ainsi comme un vecteur d’humanité, se battant tous les jours pour éviter d’ajouter de l’enfermement psychologique à l’enfermement physique. Concrètement, les bénévoles sont présents, d’une façon ou d’une autre, ils

sont au contact des détenus et de leur famille. Tentant de leur apporté du réconfort, les bénévoles s’appliquent jour après jour à rassurer, écouter, soutenir.

C’est ainsi, que ce soit au parloir, à l’atelier jeu, ou lors du tour des arrivants, où les bénévoles visitent les détenus incarcérés récemment, il y a presque toujours une oreille attentive. Et, quand les bénévoles ne peuvent être physiquement là, ils transmettent de toute façon le numéro de téléphone de Croix-Rouge Écoute les Détenus (CRED), un service téléphonique d’écoute, gratuit et disponible 7 jours sur 7 (au 0800 858 858) souvent avec des lignes directes installés dans les centres de détention.

La Croix-Rouge participe aussi à la CPU : Commission Pludisciplinaire Unique (ancienne Commission d’indigence) dans les centres pénitentiaires : ces commissions ont pour but de préparer la sortie des détenus en fin de peine, notamment des plus démunis : éviter que la sortie rime avec la misère et la perte de tout lien social.

La Croix-Rouge française réalise également de multiples actions visant à favoriser la réinsertion et à préserver la dignité humaine : elle propose par exemple des formations aux Premiers Secours à des détenus, pour leur permettre de renouer avec la société, elle porte aussi en ce moment le projet d’ouverture d’une vesti’boutique dans le centre de Détention de Montmédy...

C’est ainsi, que jour après jour, les bénévoles tentent, même derrière les barreaux, d’humaniser la vie...

Confidences d’un détenu

Jean, la cinquantaine et incarcéré depuis plus de 15 ans nous fait part de ses sentiments :

« Je viens souvent à l’atelier jeu de la Croix-Rouge, c’est un peu mon refuge. Ça me change de mon quotidien, et surtout ça me permet de penser à autre chose. Même si j’ai parfois l’impression d’être au fond du gouffre, ce qui me terrorise le plus, c’est demain, c’est la sortie. En quelque sorte, c’est un peu comme si une deuxième prison aller s’ouvrir. Entre la fracture avec les jeunes que je vis ici, je me dis que je ne suis pas fait pour le monde libre. Je ne connais même pas l’euro...

Et puis, j’ai peur de repartir à zéro, de refaire ma vie. Avec quoi ? J’ai du tout abandonner en rentrant ici et le peu de famille que j’avais en arrivant m’a désormais abandonné. Reconstruire avec un passé qui n’est plus, et les mains vides, je ne vois pas comment m’en sortir. J’ai l’impression que la dernière personne qui se soucie de moi, c’est Chantal la bénévole de la Croix-Rouge.

Alors pourquoi sortir ? »

Prévention et Secours Civiques de niveau 1

Formation aux Premiers Secours Grand Public, le PSC 1 est accessible à tous à partir de 10 ans. Il remplace depuis 2004 l’AFPS (Attestation de Formation aux Premiers Secours).

Donnons un sens à leur peine :

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Ils auront survécus à plusieurs weekends de formation, parfois éprouvants, où ils prenaient parfois en charge plus d’une dizaine de victimes en une petit journée.

Ils sont tous de jeunes secouristes, en tout cas souvent novices ou presque en la matière. Mais ce qui est sûr, c’est que pour avoir l’envie de commencer une telle formation, ils sont forcément jeunes dans leur esprit, et c’est peut être une de leur plus grande qualité : ils ont cette volonté d’apprendre.

L’une des premières notions qui est apprise à nos volontaires, c’est que le bénévolat n’exclut pas les responsabilités, et particulièrement dans notre domaine. C’est un devoir pour le secouriste de maitriser ses gestes, de les connaitre et de savoir les mettre en oeuvre de manière pertinente et efficace.

C’est un devoir, et une obligatoire légale : pour pouvoir continuer à “exercer”, le secouriste doit être “recyclé” au moins un fois par an : cela veut dire qu’il doit se former de manière continue et suivre une journée de formation avec un programme bien spécifique, bien évidemment en plus des différents entrainements prévus par l’association.

Mais c’est aussi et surtout un devoir moral, par rapport aux personnes que nous prenons en charge. Même si l’humanité est une composante essentielle pour nos bénévoles, l’efficacité n’en est pas moins importante.

C’est ainsi que sur ces derniers mois, toute une nouvelle génération de secouristes a vu le jour. Dans un premier temps, les candidats ont suivis

une formation PSE 1 : Premiers Secours en Équipe de niveau 1. C’est ainsi qu’ils apprennent à pratiquer les gestes de secourisme de base pour faire face à différentes urgences, telles que l'arrêt cardiaque, les hémorragies, les traumatismes ou encore la noyade. Organisée en partenariat avec la Direction Départementale de l’Urgence et du Secourisme de Meurthe-et-Moselle, cette session est la première étape de la formation d’un équipier- secouriste : un sauveteur capable d’agir en équipe.

C’est pour cette raison que les plus motivés d’entre eux, ont également suivis, quelques semaines plus tard, le PSE 2 (Premiers Secours en Équipe de niveau 2). C’est durant cette formation que les candidats apprennent notamment à brancarder, poser une attelle ou un matelas coquille (notamment en cas de suspicion de poly-traumatisme)...

Dispensée par des formateurs issus du réseau Croix-Rouge, ces sessions de PSE 1 et 2 ont donc permis de faire éclore de nouveaux secouristes en Meuse, désormais prêts à intervenir, là où l’humanité et l’urgence les appelleront...

« Savoir inculquer toute la technicité exigée par le secours et l’urgence, tout en transmettant la nécessité d’une prise en charge humaine de la victime, voilà ce à quoi nous nous efforçons. »

Vincent Gisonni,Directeur Départemental Adjoint aux Formations

De nouveaux artisans du Geste qui Sauve,Formations aux Secours en Équipe en Meuse.

Clichés instantanés

Formation PSE 1 et PSE 2 à Verdun et à Bar-le-Duc en 2011.

De nouveaux secouristes capables de protéger et secourir la population meusienne.

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Prenant racine en Europe à la fin du XIXème siècle, le principe du microcrédit a été remis au gout du jour par le professeur d’économie bangladais Muhammad Yunus. Successeur d’Henri Dunant au prix Nobel de la Paix (qu’il a obtenu en 2006), il est également le fondateur de la première institution de microcrédit, la Grameen Bank.

Reprenant ce concept, la Croix-Rouge se lance en 2005 dans cette aventure. Sortir de l’assistanat et tenter de permettre au plus grand nombre de (re)trouver ou de préserver une vie autonome, c’est un des objectifs les plus essentiels de l’association. Et offrir une nouvelle chance, à travers la possibilité de monter des projets et d’entreprendre, c’est, nous en sommes convaincus, sûrement un des meilleurs moyens.

Le microcrédit personnel est un crédit personnalisé, de faible montant, destiné à des particuliers en situation de précarité ayant des revenus modestes et exclus du crédit bancaire traditionnel.

Ce nouveau dispositif a été institué en France grâce à la loi de Programmation pour la cohésion sociale de Janvier 2005, qui a notamment conduit à la création du Fond de Cohésion Sociale. Les bénéficiaires sont des personnes en situation de précarité financière, telles que les travailleurs aux ressources limitées, les personnes en recherche d’emploi, les bénéficiaires du RSA (Revenu de Solidarité Active), les stagiaires en entreprises, mais aussi les victimes des aléas de la vie ou encore les personnes en situation de handicap et les séniors exclus du crédit.

Le microcrédit leur permet ainsi de financer divers projets autour de la mobilité (achat de véhicule ou financement du permis de conduire).

Il permet aussi d’apporter une aide autour du logement (caution de loyer, dépôt de garantie, frais d’agence) et de l’équipement (chauffage, informatique, matériel médical pour la situation de handicap). Pour permettre à la personne de se construire un avenir, le microcrédit peut aussi financer des formation (frais d’inscription ou bilan de compétence). Enfin, il peut permettre de couvrir certains frais de santé ou des dépenses dues aux accidents de la vie (tels que les soins dentaires et optiques, ou encore les obsèques d’un proche).

Mais attention, le microcrédit ne permet ni le rachat de dettes, ni la restructuration de crédit. D’un montant de 300 à 3000 €, remboursables en 6 à 36 mois, le microcrédit est ouvert avant tout, à ceux qui ont un projet personnel.

D’ailleurs, le microcrédit personnel se fait obligatoirement avec un accompagnement social : en amont, pour la constitution du dossier et en aval, durant toute la durée de remboursement du prêt.

C’est dans ce rôle que la Croix-Rouge se positionne : intermédiaire entre le bénéficiaire et le partenaire bancaire, mais surtout intermédiaire entre un projet et la capacité de se réaliser à travers ce dernier.

« C’est pour permettre, même à ceux qui n’ont pas beaucoup de ressources financières de se (re)lancer dans la vie, que nous avons tenus à porter ce projet. »

Josiane Marjollet, Responsable Départementale du Microcrédit.

Permettre à tous de se réaliserLe microcrédit, une chance pour demain.

Entretien autour du microcrédit

La Présidente Locale de la Délégation de Bar-le-Duc constitue une demande de microcrédit, en présence de l’intéressé.

Signature de la Convention autour du Microcrédit entre la Délégation Départementale de la Meuse et la Caisse d’Épargne.

Décembre 2010 Revigny-sur-Ornain

Décembre 2011 Revigny-sur-Ornain

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“ Des centaines de membres du personnel médical de la Croix-Rouge sont venus de tout le Japon afin de prêter main-forte à l’hôpital, par des rotations de quatre jours. Mais alors que le moral est élevé, les fournitures médicales, elles, diminuent, et sans électricité et avec des problèmes à trouver carburant pour faire fonctionner le générateur de l'hôpital, les conditions restent difficiles. ”

Patrick Fuller, Responsable de la communication FICR Asie et Pacifique

Mars 2011

14h46, le 11 Mars 2011. Un violent séisme (Magnitude 8,9) frappait le Japon : une des catastrophes naturelles les plus graves depuis plus de 140 ans dans l’archipel. En plus d’avoir conduit à la destruction quasi-complète de certaines villes dans le nord du pays, le tremblement de la terre a aussi provoquer un tsunami, qui a littéralement ravagé les cotes japonaises. Enfin, la désormais célèbre centrale nucléaire de Fukushima a subit d’importants dommages structuraux ; elle est désormais responsable d’une des plus importantes catastrophes nucléaires de l’histoire de l’industrie et de l’humanité. Un périmètre d’évacuation de vingts kilomètres, désormais devenu zone interdite aux civils a été mis en place, notamment à cause de la radioactivité se dégageant de certains réacteurs et des piscines de liquide de refroidissement. Depuis la catastrophe sismique, plusieurs répliques ont été enregistrées.

25 jours après l’accident, on dénombrait presque 30 000 morts ou disparus, plus de 170 000 personnes étaient toujours logées dans des centres d’hébergement d’urgence où s’attèlent notamment les bénévoles de la Croix-Rouge.

« Cette catastrophe est sans précédent de par l’étendue des dommages et la multiplicité de ses conséquences », comme le constate Tadateru Konoé, président de la Croix-Rouge du Japon et de la FICR (Fédération Internationale de la Croix-Rouge). La Croix-Rouge japonaise quand à elle est à pied d’oeuvre

depuis le 11 Mars, grâce aux dons affluant du monde entier.

Forte de l’intervention de plus de 3000 infirmiers, regroupés en plus de 400 équipes médicales, elle couvre les provinces sinistrées, notamment en assurant les services de premiers secours avec les autorités.

De plus, à travers la mise en place de très nombreux centres de soutien psychologique, la Croix-Rouge vise à permettre aux familles touchées par la catastrophe, de se remettre à repenser à demain et à l’avenir. Au total, c’est plus de 125.000 couvertures, 25.000 colis d’urgence (contenant une radio portable, une lampe-torche, des serviettes de toilette et une brochure de conseils de santé pour les situations d’urgence) qui ont été distribués.

Avec l’aide du CICR (Comité International de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge), le rétablissement des liens familiaux a enregistré plus de 6000 entrées de personnes recherchant un ou des proches.

La reconstruction des zones sinistrées s’annonce donc longue et difficile, tant la population a pu être marquée par ce qui restera une des plus grandes catastrophes de ce début de siècle et tant les dégâts sont importants.

Quoi qu’il en soit, la Croix-Rouge sera présente, au coté de ceux qui ont été frappés par ce drame, comme elle l’est depuis les heures suivant la catastrophe, et comme elle le sera encore très longtemps.

Séismes, Tsunami, catastrophe nucléaire,Le Japon, de la catastrophe à la reconstruction.

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Sans don, pas d’actionJournées nationales de la Croix-Rouge.

C’est presque un rituel, une tradition, quelque chose d’inévitable : les bénévoles de la Croix-Rouge quêterons dans la rue, aux abords des magasins, des gares, aux feux rouges... Et il faut bien avouer que si les journées nationales de la Croix-Rouge deviennent une habitude, c’est bien parce qu’elles sont tout simplement nécessaires à l’association, qui chaque année vient en aide à plus de 800 000 personnes.

« La Croix-Rouge française ne peut donner que ce qu’on lui donne : plus que jamais nous avons besoin de la générosité de tous pour continuer à apporter notre aide à tous ceux qui souffrent »

Jean-François Mattéi

Bien loin des champs de bataille de Solférino, les bénévoles doivent aujourd’hui faire face à des visages de la souffrance de plus en plus diverses : ils sont ceux des victimes de la précarité, des personnes dépendantes de par leur âge ou leur handicap, des victimes des conflits, des accidents de la vie, des catastrophes naturelles, des crises sociales... Ne tolérer aucune de ces souffrances : voilà le Solférino d’aujourd’hui !

Quelques centimes ou quelques euros pour la Croix-Rouge, c’est lui permettre de continuer à agir, à aider, ceux qui, dans la lumière ou dans l’ombre, se battent pour continuer à faire vivre l’espoir d’Henri Dunant, et à repousser les limites de la solidarité.

Un nouveau souffleà la Direction Départementale de l’Urgence et du Secourisme

En plein essor depuis maintenant plus de 5 ans, la Délégation Départementale de la Meuse investit désormais un nombre toujours plus important de compétences, pour répondre plus efficacement à la demande des associations et aux besoins des populations et des institutions. De la formation aux gestes qui sauvent, à l’Urgence en cas de catastrophe, des postes de secours sur des concerts, aux partenariats signés avec le Samu, les sapeurs-pompiers ou encore la préfecture. Il faut bien avouer que le champ d’action de ce qui était encore il y a quelques années, une toute petite structure, s’étend au fil des années. Et puis, l’augmentation du nombre de secouristes, formateurs et volontaires y est également pour quelque chose.

Porteurs des valeurs d’humanité et de solidarité de la Croix-Rouge, les membres de la DDUS (Direction Départementale de l’Urgence et du Secourisme) sont les petites mains qui travaillent souvent dans l’ombre. Quand une accréditation est délivrée pour un poste de secours, quand un diplôme de formation de Premiers Secours est imprimé, quand une nouvelle ambulance rejoint le parc automobile de la Croix-Rouge... Il y a souvent la signature, au sens propre et figuré, d’un des membres de la DDUS.

Plus conventionnellement, la DDUS a pour mission de diriger et coordonner l’action, l’animation et la formation des équipes de secours de la Croix-Rouge. Elle est de plus responsable et garant du bon déroulement des actions de secours, de

formation et d’Urgence menées sur tout le territoire meusien.

Le mois de Février 2011 a vu la nomination de deux nouveaux membres à la DDUS : Marion Pedrini et Baptiste Puche. Ils rejoignent Jérôme Crémoni et Vincent Gisonni, en place depuis 2006.

Ancienne Directrice locale de Verdun, la plus importante délégation du département en ce qui concerne le secourisme, Marion Pedrini vient d’être nommée au poste de Directrice Départementale Adjointe aux Missions de Secours. Jeune active, et diplômée d’un BTS en Communication, Marion est bénévole à la Croix-Rouge depuis bientôt 6 ans.

Professeur de mathématiques, mais aussi pompier volontaire et secouriste à la Croix-Rouge, Baptiste Puche, accède à lui au poste de Directeur Adjoint à l’Urgence.

Tous deux rejoignent Jérome Crémoni, Directeur Départemental de l’Urgence et du Secourisme, ainsi que Vincent Gisonni, son Adjoint à la formation : deux amis de longue date, qui se sont connus sur les bancs de la Fac et qui ont mis au service de la Croix-Rouge leur envie de partage et leur volonté de faire bouger les choses. Par exemple, le département est désormais doté d’un Centre d’Hébergement d’Urgence, capable d’assurer l’hébergement de dizaines de personnes en à peine une ou deux heures. Et ils y sont pour quelque chose.

Tous bénévoles, ils construisent ainsi, le visage de la Croix-Rouge, ils permettent l’action de ceux qui les remplaceront demain, et ils participent, à leur manière, à la sécurité et la solidarité du territoire meusien.

Journées Nationales de la Croix-Rouge

Du 14 au 21 Mai 2011

La Direction Départementale de l’Urgence et du Secourisme de la Meuse - Mars 2011

De Gauche à Droite :Vincent Gisonni , Baptiste Puche, Jérôme Crémoni, Marion Pedrini

« Avant tout une histoire de rencontre et de plaisir, que l’on espère partagé, l’édition 2010 de l’opération «Un Geste, une Vie» nous lance un nouveau défi : celui de recommencer pour 2011 ! »

Élodie Friedrich, Initiatrice du Projet

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Portrait d’HumanitéChantal Collinet, bénévole en milieu carcéralPar Dorian CESSALe 8 mars 2011, nous célébrions la Journée Internationale des Droits de Femmes. C’est donc naturellement, que nous avons tenu à rendre hommage aux 33 000 femmes bénévoles de la Croix-Rouge française. Parmi elles, Chantal Collinet, mère de 5 enfants, et bénévole à la Délégation Locale de Montmédy, intervient presque chaque semaine en milieu carcéral. Un grand merci et bravo à elle, et à toutes celles (et ceux) qui font vibrer nos idéaux de solidarité et d’humanité.

Comment votre engagement est-il né ? Et pourquoi à la Croix-Rouge française? C’est avant tout l’envie de donner aux autres, de partager ce que la vie nous offre avec autrui qui m’a poussé à m’engager. Et puis, il y a aussi le constat que, certains d’entre nous, ont peut-être plus besoin d’attention que d’autres, et j’avais envie de donner de mon temps, notamment à ceux qui sont touchés par l’exclusion sociale et la solitude. C’est notamment ses principes de neutralité et d’universalité qui m’ont convaincu de rejoindre la Croix-Rouge.

Qu’est-ce qui vous a poussé à participer aux actions de la Croix-Rouge en milieu carcéral ?Tout commence par la demande pressante de la responsable de l'aumônerie du Centre de Détention de Montmédy, notamment pour permettre aux détenus de passer un moment agréable, autour de jeux de société. De plus, il y avait la volonté forte de la Croix-Rouge de compléter son action grâce à l’entrée de bénévoles dans les prisons. Tout ça m’a effectivement permis de me rendre compte de la nécessité d’agir, et j’ai donc décidé de me lancer dans cette aventure.

Quel est votre rôle au sein du Centre de Détention de Montmédy ? Et qu’espérez vous apporter aux détenus et à leur famille ?En ce qui concerne l’atelier jeu, c’est surtout l’aspect relationnel qui domine. Je me demande même parfois ce qui est le plus important : le fait de jouer, ou simplement le fait de trouver un oreille attentive ; les détenus viennent me parler de leur quotidien, de leurs sorties provisoires ou définitives, de leurs craintes, de leurs joies aussi. De mon coté, j’essaie un peu de leur parler de l’extérieur, de créer des centres d'intérêt pour aujourd’hui et pour demain. L’ensemble permet de favoriser les liens entre eux, semaines après semaines, une réelle complicité s’installe entre les détenus, et ça leur permet de garder une vie sociale active. En plus du petit café et des petits gâteaux que nous leurs offrons, nous aidons parfois certains d’entre eux à se trouver des vêtements, par l’intermédiaire du Vestiaire de la Délégation Locale. Ce n’est pas toujours facile, car il faut faire des demandes pour chaque vêtement, mais dans l’ensemble, ça se passe très bien. En ce qui concerne les familles, je participe également à l’accueil, avec l’aide d’une autre association dont je fais partie : Pont-Levis, présente très régulièrement pour accueillir les familles, et les accompagner avec les mêmes convictions que la Croix-Rouge.

Chantal Collinet,Agée de 52 ans, et bénévole en milieu

carcéral depuis 2003, Chantal Collinet se

rend régulièrement au centre de Détention de Montmédy pour

mettre en place l’Atelier Jeu de la

Croix-Rouge, mais aussi pour partager

quelques heures avec les détenus.

TERRE DE SOLIDARITÉ n°2Le magazine de la Croix-Rouge de la Meuse

Présidente Départementale : Babel Béatrice

Conception et Rédaction : Dorian CESSA,Responsable Départemental de la CommunicationCroix-Rouge française - Meuse

Délégation Départementale de la MeuseCroix-Rouge française

18 Rue Henri Dunant55000 BAR-LE-DUC

03 29 45 40 91

[email protected]

Facebook : Croix-Rouge Meuse

Enfin, nous rendons visite à tous les détenus arrivant, pour leur signaler notre présence, dans le centre de Détention, mais aussi pour les informer sur le numéro Croix-Rouge Écoute, un service téléphonique gratuit où chacun peut trouver une oreille attentive pour parler, 7 jours sur 7.

Qu’avez vous ressenti lors de votre première intervention en milieu carcéral ? Quels sentiments vous accompagnent ?À vrai dire, j’étais surtout curieuse de connaitre un milieu inconnu, mais je n’avais pas d’appréhension sur les rencontres que je ferais : ce sont des hommes avant tout. Et puis, je connaissais très bien la responsable de l'aumônerie qui m’avait déjà bien informée. En revanche, j’avais des doutes sur ma capacité de gérer les animations, j’avais peur de ne pas être à la hauteur. Et au final, tout s’est bien passé. En milieu carcéral, je me sens utile et à ma place : l’écoute, le sens du partage, la chaleur humaine, les joies que nous apportons aux détenus. Et au vu des retours que nous avons des détenus, et de l’administration qui m’a accordé ma carte d’accès au Centre de Détention, cela me paraît plus que partagé.

Et pour finir, un petit jeu : résumez en cinq mots ce que la Croix-Rouge représente pour vous et ce quelle a pu vous apporter. Aide, Écoute, Chaleur Humaine, Joies, Implication

Imprimé par nos soins - Ne pas jeter sur la voie publique.

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