TERRA217 V E35D 020-021 - chambres-agriculture-bretagne · Ceci confirme le recours à des achats...

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I LLE-ET-VILAINE 20 TERRAGRICOLES-DE-BRETAGNE • Quelle place pour les protéagineux et la luzerne en production de viande bovine ? De nouvelles aides pour les protéagineux et les légumineuses fourragères amènent les producteurs de bovins viande à s'intéresser à ces cultures et à revoir leurs rations. De nouvelles aides sont allouées aux cul- tures de protéagineux ou de légumineuses fourragères dans le cadre des soutiens aux protéines végétales inclus dans la nouvelle réforme de la PAC. Le montant prévu est de 150 par ha en 2010 et sera dégressif les années suivantes. Les producteurs de vaches allaitantes s’interrogent sur l’opportunité de ces cultures sur leur exploitation. UNE AUTONOMIE AZOTÉE FAIBLE En général, selon une étude nationale de l’Institut de l’élevage basée sur les exploita- tions suivies dans les réseaux d’élevage (6 exploitations en Ille et Vilaine suivies par la chambre d’agriculture), les quantités de matières azotées achetées hors fourrages sont de 77 kg par UGB. Le degré d’autono- mie en matières azotées totales est relative- ment faible de l’ordre de 27%. Ceci confirme le recours à des achats d’aliments azotés dans la très grande majorité des exploitations de vaches allaitantes (97% des cas). A partir des essais conduits en production de jeunes bovins, des équivalences entre sources ce protéines ont été établies. Les jeunes bovins de races laitières peuvent être com- plémentés totalement avec des graines de protéagineux. Il n'en est pas de même pour ceux de races à viande qui doivent recevoir un apport partiel de tourteau de soja pour équilibrer au mieux la ration. L’incorporation de luzerne entraîne une dimi- nution de la concentration énergétique de la ration, induisant une baisse des perfor- mances. Dans ce cadre, il est conseillé de maintenir un apport de 500 g de tourteau de soja avec un 2 kg MS d’ensilage de luzerne et d’accroître la quantité de céréales (1 kg). Cela modifiera fortement les consomma- tions de maïs ensilage (- 2 kg de MS par jour). Pour l’engraissement de femelles, l’emploi de protéagineux ne peut se faire qu’avec l’ap- port de tourteau de soja dans les régimes à base de maïs ensilage. Une ration sèche com- posée de 2 kg de pois et 3 kg de céréales avec du foin à volonté est dans ce cas préférable. Des essais récents réalisés à la station des chambres d’agriculture de Bretagne de Mauron montrent que la luzerne enruban- née se substitue au tourteau de soja pour la finition des génisses. Ces dernières étaient ali- mentées avec 5 kg d’enrubannage, en com- plément de 5,5 kg d’ensilage de mais. Les croissances de génisses charolaises sont de 1 025 g par jour et identiques de celles du lot témoin (maïs ensilage, tourteau de soja). INTÉRÊT ÉCONOMIQUE À VOIR AU CAS PAR CAS L’emploi de la luzerne ou des graines pro- téagineux est tout à fait envisageable pour ali- menter le troupeau de vaches allaitantes et les génisses de renouvellement. Il existe de nombreuses possibilités pour établir des rations équilibrées en fonction des fourrages. A titre d’exemple, 3 kg de pois ou 6 kg d’ensilage de luzerne couvrent les besoins azotés d’une vache en lactation avec un régime maïs ensilage paille. Adressez-vous à votre conseiller d’élevage (bovins crois- sance,…) pour établir un plan d’alimentation adapté à votre situation. L’intérêt économique pour l’éleveur dépen- dra de prix de soja et des rendements poten- tiels des cultures de protéagineux ou de la luzerne. Il faut tenir compte aussi des aspects agronomiques (rotation),des modi- fications du schéma d’alimentation des bovins viande et des besoins en paille. La valorisation des animaux dans des circuits exigeant une alimentation non OGM com- me le label limousin apporte un plus. Etre autonome en protéine, n’est pas évident. L’équilibre maïs ensilage-herbe couplée à une valorisation maximale du pâturage reste la première voie à étudier. Christian Veillaux 02 23 48 26 80 Christian.veillaux@ ille-et-vilaine.chambagri.fr Produire ses protéines oblige à revoir le plan d’alimentation. TABLEAU DES ÉQUIVALENCES POUR L’ALIMENTATION DES JEUNES BOVINS TERRA217_V_E35D_020-021 20/04/10 10:29 Page 2

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ILLE-ET-VILAINE

20 TERRAGRICOLES-DE-BRETAGNE •

Quelle place pour les protéagineux

et la luzerne en production de viande bovine ?

De nouvelles aidespour les protéagineux etles légumineuses fourragèresamènent les producteursde bovins viandeà s'intéresser à ces cultureset à revoir leurs rations.

DDe nouvelles aides sont allouées aux cul-tures de protéagineux ou de légumineusesfourragères dans le cadre des soutiens auxprotéines végétales inclus dans la nouvelleréforme de la PAC. Le montant prévu est de150 € par ha en 2010 et sera dégressif lesannées suivantes. Les producteurs de vachesallaitantes s’interrogent sur l’opportunité deces cultures sur leur exploitation.

UNE AUTONOMIE AZOTÉE FAIBLEEn général, selon une étude nationale del’Institut de l’élevage basée sur les exploita-tions suivies dans les réseaux d’élevage(6 exploitations en Ille et Vilaine suivies parla chambre d’agriculture), les quantités dematières azotées achetées hors fourragessont de 77 kg par UGB. Le degré d’autono-mie en matières azotées totales est relative-ment faible de l’ordre de 27%. Ceci confirmele recours à des achats d’aliments azotésdans la très grande majorité des exploitationsde vaches allaitantes (97% des cas). A partir des essais conduits en production dejeunes bovins, des équivalences entre sourcesce protéines ont été établies. Les jeunes

bovins de races laitières peuvent être com-plémentés totalement avec des graines deprotéagineux. Il n'en est pas de même pourceux de races à viande qui doivent recevoirun apport partiel de tourteau de soja pouréquilibrer au mieux la ration. L’incorporation de luzerne entraîne une dimi-nution de la concentration énergétique de laration, induisant une baisse des perfor-mances. Dans ce cadre, il est conseillé demaintenir un apport de 500 g de tourteau desoja avec un 2 kg MS d’ensilage de luzerneet d’accroître la quantité de céréales (1 kg).Cela modifiera fortement les consomma-tions de maïs ensilage (- 2 kg de MS parjour).Pour l’engraissement de femelles, l’emploi deprotéagineux ne peut se faire qu’avec l’ap-port de tourteau de soja dans les régimes àbase de maïs ensilage. Une ration sèche com-posée de 2 kg de pois et 3 kg de céréales avecdu foin à volonté est dans ce cas préférable.Des essais récents réalisés à la station deschambres d’agriculture de Bretagne deMauron montrent que la luzerne enruban-née se substitue au tourteau de soja pour lafinition des génisses. Ces dernières étaient ali-mentées avec 5 kg d’enrubannage, en com-plément de 5,5 kg d’ensilage de mais. Lescroissances de génisses charolaises sont de1 025 g par jour et identiques de celles du lottémoin (maïs ensilage, tourteau de soja).

INTÉRÊT ÉCONOMIQUEÀ VOIR AU CAS PAR CASL’emploi de la luzerne ou des graines pro-téagineux est tout à fait envisageable pour ali-

menter le troupeau de vaches allaitantes etles génisses de renouvellement. Il existe denombreuses possibilités pour établir desrations équilibrées en fonction des fourrages.A titre d’exemple, 3 kg de pois ou6 kg d’ensilage de luzerne couvrent lesbesoins azotés d’une vache en lactation avecun régime maïs ensilage paille. Adressez-vousà votre conseiller d’élevage (bovins crois-sance,…) pour établir un plan d’alimentationadapté à votre situation.L’intérêt économique pour l’éleveur dépen-dra de prix de soja et des rendements poten-tiels des cultures de protéagineux ou de laluzerne. Il faut tenir compte aussi desaspects agronomiques (rotation),des modi-fications du schéma d’alimentation desbovins viande et des besoins en paille. Lavalorisation des animaux dans des circuitsexigeant une alimentation non OGM com-me le label limousin apporte un plus. Etreautonome en protéine, n’est pas évident.L’équilibre maïs ensilage-herbe couplée à unevalorisation maximale du pâturage reste lapremière voie à étudier.

CChhrriissttiiaann VVeeiillllaauuxx02 23 48 26 80

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Produire ses protéines oblige à revoirle plan d’alimentation.

TABLEAU DES ÉQUIVALENCES POUR L’ALIMENTATION DES JEUNES BOVINS

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