Teriya Ji 21 -...

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Siège social et secrétariat : Hôtel de Ville - BP 362 61014 ALENÇON Cedex Tél /Fax / Répondeur : 02 50 90 42 06 E-mail : [email protected] Horaires du secrétariat à Forages Mali Lundi, mardi et vendredi de 13 h 30 à 17 h 30 et le jeudi 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h. Vos dons sont à adresser à : Forages Mali, Caisse d’Epargne Alençon 114250020008228707434-13 Un reçu fiscal sera envoyé en retour. Collectivités locales partenaires : Conseil Régional de Basse Normandie, Conseil Général de l’Orne, Conseil Général de l’Essonne, Communes d’Alençon, Bagnoles de l’Orne, Blainville sur Orne, Cerisé, Cormelles le Royal, Coudray, Damigny, Dourdan, Hennebont, Le Menil Guyon, Le Sap, Le Trait, Loué, Magny le Désert, Maignelay Montigny, Mortagne au Perche, Saint Denis sur Sarthon, Saint Rigomer des Bois, Saint Hilaire sur Risle, La Chapelle Près Sées, Mouans Sarthoux, Fay, Courtomer, Ranville. Associations partenaires : AFDI Basse Normandie, Amicale Personnel CUA, Anjou Forages Mali, Association Développement Faleya, Association I.D.C.G., Associations maliennes d’Ile de France, Association des Maliens de Normandie, Comité d’Aide à Sangha et au Pays Dogon, Comité Jumelage Alençon Koutiala, Comité de Jumelage Quimperlé Nara, Comité Jumelage Quetigny Koulikoro, Comité Jumelage Saintes Tombouctou, Comité Jumelage Djenné Vitré, Comité Jumelage Mortagne Mopti, Essonne Sahel, Association Ille et Vilaine Mopti, L’Ami Mali, Association Le Coutançais, O.C.I. Angers, Société d’horticulture d’Alençon, Soutien au Tiers Monde de Loué, Action Environnement Mali. Partenaires de Forages Mali : Ministère des Affaires Etrangères Agence de l’eau Loire Bretagne Agence de l’eau Seine Normandie SYMPERC SIAP de Saint Ouen sur Iton Horizons Solidaires Club Richelieu Lions Club d’Alençon Rotary Club du Bellay d’Angers Rotary Club d’Alençon Rotary Club d’Angers Abbaye en Calcat Notre Dame de Charité Nombreuses entreprises et adhérents individuels Directeur de la publication : Marie-Odile Tavernier Réalisation du Teriya Ji : Marylène Carre – www.aprim-caen.fr L A L E T T R E D E L A S S O C I A T I O N F O R A G E S M A L I N° 21 - MAI 2011 Djoundjéré Haïré, réunion d'animation sous l'arbre à palabres (commune de Mondoro). EN DIRECT DU MALI REVUE DE LA PRESSE LOCALE (ESSOR ET MALIKOUNDA) n Présidentielles 2012 Arrivant au bout de son deuxième mandat, conformément à la constitution, le Président Amadou Toumani Touré a confirmé qu'il ne briguerait pas un troisième mandat. Le nouveau Président prêtera serment le 8 juin 2012. n Une femme Premier Ministre Première femme à occuper cette fonction, Cissé Mariam Kaidama Sidibé, haut-fonctionnaire, avait déjà été Ministre du Plan et de l'Agriculture et Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale. Elle remplace Modibo Sidibé qui avait démissionné fin mars. Elle a annoncé le 4 avril la liste du nouveau gouvernement qui compte 32 membres dont 4 femmes. Le nouveau Ministre de l'Energie et de l'Eau est Habib Ouane. n Recensement Les résultats provisoires du recensement réalisé en 2009 font état de 14 517 176 habitants, contre 9 810 911, en 1998 soit un taux de croissance annuelle de 3,6 %. A ce jour, près de 13 millions de personnes auraient déjà un numéro d'identification national. Les résultats définitifs devraient être connus avant la fin de 2011. Une réflexion est en cours sur le développement du système pour achever le processus de constitution et de mise à jour du fichier d'état civil. n Décentralisation Dix ans après les premières mesures de décentralisation, le président ATT a annoncé qu'il allait proposer un nouveau découpage administratif du territoire comportant un District (Bamako), 19 Régions au lieu de 8 actuellement, 78 Cercles à la place des 49 actuels et 348 Arrondissements contre 285 existants. Il a ajouté que ce processus serait conduit sereinement sur une période de 5 ans et que les élections de 2012 seraient organisées sur la base du découpage actuel. A titre d'exemple, l'actuelle Région de Mopti, dont fait partie le Cercle de Douentza, site d'intervention de Forages Mali, serait découpée en trois Régions : Mopti, Douentza et Bandiagara. n Musée de Bamako L'exposition des 35 masques cimiers Ciwaras, temps fort de l'ouverture du musée parisien du Quai-Branly, est présentée au musée de Bamako depuis le 25 janvier. Même si elle ne répond pas à la revendication des pays du Sud d'obtenir la restitution de leurs chefs-d'œuvres détenus dans les pays du Nord, cette opération est un bel exemple de collaboration entre les deux établissements, suffisamment rare (notamment pour des raisons d'assurance des œuvres) pour être saluée. Une exposition sur l'art Dogon est présentée au Quai Branly jusqu'au 24 juillet. Sécurité et tourisme Le Ministère des Affaires Étrangères français, à la suite des enlèvements dans la bande sahelo- saharienne a classé l'ensemble du Mali en zone rouge ou orange, déconseillant aux ressortissants français de s'y rendre. La France représente un tiers du tourisme étranger au Mali. La saison touristique s'annonce très « morose » dans de nombreux sites tels Djenne, le pays Dogon ou le nord. n Croissance positive Grâce à une pluviométrie favorable et de bonnes conditions de mise en place de la campagne agricole (qui représente toujours 40% de son PIB), grâce aussi à une remontée des prix de ses deux principaux produits d'exportation -l'or et le coton- le Mali a enregistré en 2010 un taux de croissance de 5% contre 4,3% en 2009. Une croissance de 6% est visée pour 2011 et 7% en 2012 afin de faire du Mali « un pays émergent». n Ambassade française Christian Rouyer est le nouvel ambassadeur de France au Mali. Il a succédé en mars dernier à Michel Révérend de Menthon. n Clin d'eau Le taux de couverture d'accès à l'eau potable est estimé à 75%. Pour répondre aux besoins ur- gents de Bamako où l'offre est de 170 000 m 3 pour des besoins estimés à 370 000 m 3 , et en attendant la réalisation du grand projet de Kabala, le pays a recours à la réalisation de stations compactes de production le long du fleuve Niger. Deux stations ont déjà été réalisées ; deux nouveaux projets ont été lancés à Missabougou et Kalabancoro. Par ailleurs les deux sociétés maliennes créées pour administrer le secteur de l'eau - la SOMAPEP (Société Malienne du Patrimoine de l'Eau Potable) et la SOMAGEP (Société Malienne de Gestion de l'Eau Potable) - ont tenu leurs premiers Conseils d'Administration en octobre 2010. « Un véritable partenariat » TRIBUNE Douze nouveaux villages bénéficient d'un point d'eau potable au terme de la dernière campagne de Forages Mali. Réunie en assemblée générale le 2 avril, l'association a fait le point sur ses programmes de forages et échangé sur la situation avec ses partenaires maliens. Compte-rendu. Assemblée générale 2011 Les villageois s'impliquent Suite page 2 n n n PLEINES PAGES Fatoumata Ly Kane est à la tête de la Direction Nationale de l'Hydraulique, chargée de la mise en œuvre de la politique publique d'accès à l'eau et à l'assainissement au Mali. Invitée lors de la dernière assemblée générale de Forages Mali le 2 avril 2011, elle a remercié l'association pour « l'exemplarité de son action ». Comment jugez-vous l'action de Forages Mali dans votre pays ? Elle est très positive car elle s'inscrit dans le cadre de notre Stratégie nationale de développement de l'alimentation en eau potable et assainissement, qui prévoit de doter à court terme tous les villages d'au moins un point d'eau moderne. J'apprécie particulièrement le fait que Forages Mali implique systématiquement les services techniques de l'hydraulique dans ses différentes phases de travail. Cette approche, qui va au-delà des habitudes de beaucoup d'intervenants, est le gage d'un véritable partenariat. Beaucoup d'ONG travaillent dans le domaine de l'eau au Mali, mais très peu opèrent de la sorte ce qui est, à terme, préjudiciable : nous n'avons pas connaissance des projets réalisés, donc nous ne pouvons garantir leur pérennité ni valoriser ce qui a été fait. L'aide extérieure dans le domaine de l'eau est-elle nécessaire ? Oui. 73,2 % de la population malienne a accès l'eau potable aujourd'hui. On est encore loin des Objectifs du Millénaire pour le Développement, soit une couverture de 82% d'ici 2015. Actuellement, nous réalisons entre 700 et 800 points d'eau par an, alors que nous devrions atteindre un rythme de 1100 réalisations par an. C'est pourquoi nous avons un grand besoin d'aide extérieure. Je suis venue le rappeler ici, remercier Forages Mali de son aide et la solliciter à nouveau. Pensez-vous pouvoir atteindre ces objectifs ? Avec l'engagement de tous nos partenaires et l'appui de nos techniciens, je suis optimiste. L'accès à l'eau est une priorité absolue au Mali. C'est un point essentiel dans la lutte contre la pauvreté et pour la croissance. Le quai d'Orsay recommande actuellement à ses ressortissants de ne pas se rendre dans la zone sahélienne au regard de la menace terroriste qui pèse sur la région. Comment réagissez-vous à cette situation ? Cette situation handicape fortement notre programme et nous met mal à l'aise. Car j'estime que le contact direct entre les ONG et la population cible est absolument indispensable. Les missions de terrain, la rencontre directe avec la population, favorisent l'implication des ONG. J'espère qu'une solution sera trouvée dans les meilleurs délais pour que les déplacements de nos partenaires étrangers puissent reprendre normalement. Fatoumata Ly Kane Directrice de la Direction Nationale de l'Hydraulique du Mali L e Mali est vraiment dis- posé à collaborer avec vous, car vos actions correspondent à nos priorités ». Fatoumata Ly Kane, di- rectrice de la Direction nationale de l'Hydraulique (DNH) participait pour la première fois à l'assemblée géné- rale de Forages Mali. Au Mali, la DNH fixe le cadre législatif de l'exécution des projets d'alimentation en eau potable et assainissement. Elle est un partenaire incontournable : c'est elle qui valide la liste des villages bénéficiaires et, au niveau local, la subdivision de Douentza participe au contrôle et au suivi de la gestion des ouvrages. « AU FIL DE L’EAU L'assemblée générale réunie à Bagnoles-de-l'Orne le 2 avril 2011 a approuvé à l'unanimité le rapport moral et financier et procédé au renouvellement partiel du conseil d'administration. Elle était accueillie par Jean-Pierre Blouet, membre du conseil d'administration et nouveau maire de Bagnoles-de-l'Orne (élu la veille au soir !). L'agrément autorisant Forages Mali à « exercer ses activités au Mali » a été renouvelé par le gouvernement malien le 8 octobre dernier. L'association a dû présenter à cette occasion une attestation de la Direction nationale de l'Hydraulique confirmant la réalisation de forages. Les deux missions de Forages Mali prévues en novembre 2010 et février 2011 ont été reportées, suivant les préconisations du Ministère français des Affaires étrangères. Les partenaires - collaborateurs depuis plus de dix ans - assurent le suivi des programmes en cours. « Je tenais à remercier chaleureusement au nom de Forages Mali, ceux et celles qui ont répondu avec beaucoup de générosité à l'appel à souscription que nous avions lancé à l'automne 2010. Votre contribution généreuse, 9 159 euros que vous nous avez fait parvenir, sont un important encouragement à poursuivre notre action. à vous tous qui avez soutenu l'appel à souscription et à vous tous qui désirez y participer à nouveau à l'automne 2011, j'adresse mes plus sincères remerciements. » Marie-Odile Tavernier Appel à souscription Clin d’eau

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Siège social et secrétariat :Hôtel de Ville - BP 36261014 ALENÇON CedexTél /Fax / Répondeur : 02 50 90 42 06E-mail : [email protected]

Horaires du secrétariat à Forages MaliLundi, mardi et vendredi de 13 h 30 à 17 h 30 et le jeudi 9 h à 13 h et de 14 h à 18 h.

Vos dons sont à adresser à :Forages Mali,Caisse d’Epargne Alençon114250020008228707434-13Un reçu fiscal sera envoyé en retour.

Collectivités locales partenaires :Conseil Régional de Basse Normandie,Conseil Général de l’Orne, Conseil Général de l’Essonne,Communes d’Alençon, Bagnoles de l’Orne, Blainville sur Orne, Cerisé, Cormelles le Royal, Coudray, Damigny, Dourdan, Hennebont, Le Menil Guyon, Le Sap, Le Trait, Loué, Magny le Désert, Maignelay Montigny, Mortagne au Perche, Saint Denis sur Sarthon, Saint Rigomer des Bois, Saint Hilaire sur Risle, La Chapelle Près Sées, Mouans Sarthoux, Fay, Courtomer, Ranville.

Associations partenaires :AFDI Basse Normandie, Amicale Personnel CUA, Anjou Forages Mali, Association Développement Faleya, Association I.D.C.G., Associations maliennes d’Ile de France, Association des Maliens de Normandie, Comité d’Aide à Sangha et au Pays Dogon, Comité Jumelage Alençon Koutiala, Comité de Jumelage Quimperlé Nara, Comité Jumelage Quetigny Koulikoro, Comité Jumelage Saintes Tombouctou, Comité Jumelage Djenné Vitré, Comité Jumelage Mortagne Mopti, Essonne Sahel, Association Ille et Vilaine Mopti, L’Ami Mali, Association Le Coutançais, O.C.I. Angers, Société d’horticulture d’Alençon, Soutien au Tiers Monde de Loué, Action Environnement Mali.

Partenaires de Forages Mali :Ministère des Affaires EtrangèresAgence de l’eau Loire BretagneAgence de l’eau Seine NormandieSYMPERCSIAP de Saint Ouen sur ItonHorizons SolidairesClub RichelieuLions Club d’AlençonRotary Club du Bellay d’AngersRotary Club d’AlençonRotary Club d’AngersAbbaye en CalcatNotre Dame de Charité

Nombreuses entreprises et adhérents individuels

Directeur de la publication :Marie-Odile Tavernier

Réalisation du Teriya Ji : Marylène Carre – www.aprim-caen.fr

l a l e t t r e d e l ’ a s s o c i a t i o n f o r a g e s m a l i

N° 21 - mai 2011

Djoundjéré Haïré, réunion d'animation sous l'arbre à palabres (commune de Mondoro).

e n d i r e c t d U m a l iRevue de la pResse locale

(essoR et Malikounda)

n Présidentielles 2012 Arrivant au bout de son deuxième mandat, conformément à la constitution, le Président Amadou Toumani Touré a confirmé qu'il ne briguerait pas un troisième mandat. Le nouveau Président prêtera serment le 8 juin 2012.

n Une femme Premier Ministre Première femme à occuper cette fonction, Cissé Mariam Kaidama Sidibé, haut-fonctionnaire, avait déjà été Ministre du Plan et de l'Agriculture et Ministre des Affaires Étrangères et de la Coopération Internationale. Elle remplace Modibo Sidibé qui avait démissionné fin mars. Elle a annoncé le 4 avril la liste du nouveau gouvernement qui compte 32 membres dont 4 femmes. Le nouveau Ministre de l'Energie et de l'Eau est Habib Ouane.

n Recensement Les résultats provisoires du recensement réalisé en 2009 font état de 14 517 176 habitants, contre 9 810 911, en 1998 soit un taux de croissance annuelle de 3,6 %. A ce jour, près de 13 millions de personnes auraient déjà un numéro d'identification national. Les résultats définitifs devraient être connus avant la fin de 2011. Une réflexion est en cours sur le développement du système pour achever le processus de constitution et de mise à jour du fichier d'état civil.

n DécentralisationDix ans après les premières mesures de décentralisation, le président ATT a annoncé qu'il allait proposer un nouveau découpage administratif

du territoire comportant un District (Bamako), 19 Régions au lieu de 8 actuellement, 78 Cercles à la place des 49 actuels et 348 Arrondissements contre 285 existants. Il a ajouté que ce processus serait conduit sereinement sur une période de 5 ans et que les élections de 2012 seraient organisées sur la base du découpage actuel. A titre d'exemple, l'actuelle Région de Mopti, dont fait partie le Cercle de Douentza, site d'intervention de Forages Mali, serait découpée en trois Régions : Mopti, Douentza et Bandiagara.

n Musée de BamakoL'exposition des 35 masques cimiers Ciwaras, temps fort de l'ouverture du musée parisien du Quai-Branly, est présentée au musée de Bamako depuis le 25 janvier. Même si elle ne répond pas à la revendication des pays du Sud d'obtenir la restitution de leurs chefs-d'œuvres détenus dans les pays du Nord, cette opération est un bel exemple de collaboration entre les deux établissements, suffisamment rare (notamment pour des raisons d'assurance des œuvres) pour être saluée.Une exposition sur l'art Dogon est présentée au Quai Branly jusqu'au 24 juillet.

Sécurité et tourismeLe Ministère des Affaires Étrangères français, à la suite des enlèvements dans la bande sahelo- saharienne a classé l'ensemble du Mali en zone rouge ou orange, déconseillant aux ressortissants français de s'y rendre. La France représente un tiers du tourisme étranger au Mali. La saison touristique s'annonce très « morose » dans de

nombreux sites tels Djenne, le pays Dogon ou le nord.

n Croissance positiveGrâce à une pluviométrie favorable et de bonnes conditions de mise en place de la campagne agricole (qui représente toujours 40% de son PIB), grâce aussi à une remontée des prix de ses deux principaux produits d'exportation -l'or et le coton- le Mali a enregistré en 2010 un taux de croissance de 5% contre 4,3% en 2009. Une croissance de 6% est visée pour 2011 et 7% en 2012 afin de faire du Mali « un pays émergent».

n Ambassade française Christian Rouyer est le nouvel ambassadeur de France au Mali. Il a succédé en mars dernier à Michel Révérend de Menthon.

n Clin d'eauLe taux de couverture d'accès à l'eau potable est estimé à 75%. Pour répondre aux besoins ur-gents de Bamako où l'offre est de 170 000 m3 pour

des besoins estimés à 370 000 m3, et en attendant la réalisation du grand projet de Kabala, le pays a recours à la réalisation de stations compactes de production le long du fleuve Niger. Deux stations ont déjà été réalisées ; deux nouveaux projets ont été lancés à Missabougou et Kalabancoro. Par ailleurs les deux sociétés maliennes créées pour administrer le secteur de l'eau - la SOMAPEP (Société Malienne du Patrimoine de l'Eau Potable) et la SOMAGEP (Société Malienne de Gestion de l'Eau Potable) - ont tenu leurs premiers Conseils d'Administration en octobre 2010.

« Un véritable partenariat »t r i b U n e

Douze nouveaux villages bénéficient d'un point d'eau potable au terme de la dernière campagne de Forages Mali. Réunie en assemblée générale le 2 avril, l'association a fait le point sur ses programmes de forages et échangé sur la situation avec ses partenaires maliens. Compte-rendu.

Assemblée générale 2011

Les villageois s'impliquent

Suite page 2 nnn

P l e i n e s P a g e s

Fatoumata Ly Kane est à la tête de la Direction Nationale de l'Hydraulique, chargée de la mise en œuvre de la politique publique d'accès à l'eau et à l'assainissement au Mali. Invitée lors de la dernière assemblée générale de Forages Mali

le 2 avril 2011, elle a remercié l'association pour « l'exemplarité de son action ».

Comment jugez-vous l'action de Forages Mali dans votre pays ? Elle est très positive car elle s'inscrit dans le cadre de notre Stratégie nationale de développement de l'alimentation en eau potable et assainissement, qui prévoit de doter à court terme tous les villages d'au moins un point d'eau moderne. J'apprécie particulièrement le fait que Forages Mali implique systématiquement les services techniques de l'hydraulique dans ses différentes phases de travail. Cette approche, qui va au-delà des habitudes de beaucoup d'intervenants, est le gage d'un véritable partenariat. Beaucoup d'ONG travaillent dans le domaine de l'eau au Mali, mais très peu opèrent de la sorte ce qui est, à terme, préjudiciable : nous n'avons pas connaissance des projets réalisés, donc nous ne pouvons garantir leur pérennité ni valoriser ce qui a été fait.

L'aide extérieure dans le domaine de l'eau est-elle nécessaire ? Oui. 73,2 % de la population malienne a

accès l'eau potable aujourd'hui. On est encore loin des Objectifs du Millénaire pour le Développement, soit une couverture de 82% d'ici 2015. Actuellement, nous réalisons entre 700 et 800 points d'eau par an, alors que nous devrions atteindre un rythme de 1100 réalisations par an. C'est pourquoi nous avons un grand besoin d'aide extérieure. Je suis venue le rappeler ici, remercier Forages Mali de son aide et la solliciter à nouveau.

Pensez-vous pouvoir atteindre ces objectifs ?Avec l'engagement de tous nos partenaires et l'appui de nos techniciens, je suis optimiste. L'accès à l'eau est une priorité absolue au Mali. C'est un point essentiel dans la lutte contre la pauvreté et pour la croissance.

Le quai d'Orsay recommande actuellement à ses ressortissants de ne pas se rendre dans la zone sahélienne au regard de la menace terroriste qui pèse sur la région. Comment réagissez-vous à cette situation ?Cette situation handicape fortement notre programme et nous met mal à l'aise. Car j'estime que le contact direct entre les ONG et la population cible est absolument indispensable. Les missions de terrain, la rencontre directe avec la population, favorisent l'implication des ONG. J'espère qu'une solution sera trouvée dans les meilleurs délais pour que les déplacements de nos partenaires étrangers puissent reprendre normalement.

Fatoumata Ly KaneDirectrice de la Direction Nationale de l'Hydraulique du Mali

L e Mali est vraiment dis-posé à collaborer avec vous, car vos actions correspondent à nos

priorités ». Fatoumata Ly Kane, di-

rectrice de la Direction nationale de

l'Hydraulique (DNH) participait pour

la première fois à l'assemblée géné-

rale de Forages Mali. Au Mali, la DNH

fixe le cadre législatif de l'exécution

des projets d'alimentation en eau

potable et assainissement. Elle est

un partenaire incontournable : c'est

elle qui valide la liste des villages

bénéficiaires et, au niveau local, la

subdivision de Douentza participe au

contrôle et au suivi de la gestion des

ouvrages.

«a U f i l d e l ’ e a UL'assemblée générale réunie à Bagnoles-de-l'Orne le 2 avril 2011 a approuvé à l'unanimité le rapport moral et financier et procédé au renouvellement partiel du conseil d'administration. Elle était accueillie par Jean-Pierre Blouet, membre du conseil d'administration et nouveau maire de Bagnoles-de-l'Orne(élu la veille au soir !).

L'agrément autorisant Forages Mali à « exercer ses activités au Mali » a été renouvelé par le gouvernement malien le 8 octobre dernier. L'association a dû présenter à cette occasion une attestation de la Direction nationale de l'Hydraulique confirmant la réalisation de forages.

Les deux missions de Forages Mali prévues en novembre 2010 et février 2011 ont été reportées, suivant les préconisations du Ministère français des Affaires étrangères. Les partenaires - collaborateurs depuis plus de dix ans - assurent le suivi des programmes en cours.

« Je tenais à remercier chaleureusement au nom de Forages Mali, ceux et celles qui ont répondu avec beaucoup de générosité à l'appel à souscription que nous avions lancé à l'automne 2010.Votre contribution généreuse, 9 159 euros que vous nous avez fait parvenir, sont un important encouragement à poursuivre notre action. à vous tous qui avez soutenu l'appel à souscription et à vous tous qui désirez y participer à nouveau à l'automne 2011, j'adresse mes plus sincères remerciements. »

Marie-Odile Tavernier

Appel à souscription

Clin d’eau

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le recouvrement des amendes. Enfi n,

dans les villages de Gai et Grimari,

une journée mensuelle de salubrité

et d'assainissement a été instaurée.

Une initiative saluée par la Direction

nationale de l'Hydraulique. « La prise en compte de l'assainissement sera une priorité dans les chantiers à venir, a assuré Fatoumata Ly Kane. Il faut lier la question de l'eau à l'éducation à l'hygiène ». Quant au problème de

fournitures des pièces de pompes

Vergnet à Douentza, « il devrait être bientôt résolu, ajoute la Directrice. Un contrat vient d'être conclu entre le fabricant français et une société malienne pour rétablir tous les lieux d'approvisionnement. » La conclu-

sion revient à la présidente : « l'en-semble des pompes fonctionnent avec des structures de gestion de plus en plus dynamiques et ouvertes aux changements positifs ».

Programme 2011

Le nouveau programme de forages a

offi ciellement démarré fi n décembre.

Il concerne 9 nouveaux forages sur

les communes de Mondoro (Ouro Al-

laye Tem, Kikoli, Koubo, Touléwendou

et Isseye) et Hairé (Débéré, Yorbou

Sossa, Gogoro, Ella Boni). Les mono-

graphies et les études géophysiques

ont été réalisées sur le premier pro-

gramme. Les lettres de demandes et

les conventions, signées du maire des

deux communes, sont parvenues à

Forages Mali. Deux forages ont d'ores

et déjà été réalisés et se sont avérés

positifs : Yorbou Sossa et Kikoli. Grâce

à ses partenaires, au soutien de ses

bailleurs et à la forte mobilisation

des souscripteurs, la quête de l'eau

continue...

12 forages positifs

Or, le programme 2008-2010 sur

les communes de Hairé et Mon-

doro est plus que satisfaisant pour

cette zone géologiquement diffi -

cile : les 12 forages sont positifs,

à des profondeurs variant pour

9 d'entre eux entre 65 et 105

mètres. Une solution a pu être

apportée aux deux forages qui

posaient problème : celui de Boni

(nouveau quartier), d'une part,

dont l'eau s'était d'abord révélée

impropre à la consommation, a

fi nalement pu être équipé après

une analyse d'eau positive. Sur le

forage de Loro Habé, d'autre part,

la pompe a été réinstallée plus

en profondeur sur les conseils des

services de l'Hydraulique : l'eau

jaillit de nouveau !

Dans chacun des 12 villages, la

CASH NEF effectue, dans le cadre

du contrat passé avec Forages

Mali, des missions de suivi - appui

au fonctionnement des pompes

et de leurs structures de gestion.

« L'appui de la CASH a permis non seulement la mise en place de ces structures, mais aussi des règlements de fonctionnement qui garantissent l'appropriation et la durabilité de nos investis-sements », souligne Marie-Odile

Tavernier, présidente de Forages

Mali. Les règlements sont des

conventions internes à chaque

village. Ils sont consensuels,

conformes aux réalités socio-

économiques et traditionnelles,

et évolutifs.

Recettes de l'eau

« Dans la commune de Hairé, le seul village qui avait opté pour une cotisation mensuelle à la caisse de

l'eau, avérée non effi cace, a fi na-lement adopté la vente directe au seau, détaille Daouda Cissé, direc-teur de la CASH NEF. Cette déci-sion consensuelle a été prise suite aux échanges entre Nemguené et d'autres villages ayant vécu cette expérience ». Tous ont en effet

opté au fi nal pour le paiement di-

rect, avec un prix allant de 2,5 à

5 FCFA le seau. Pour renforcer ces

recettes, certains villages ont mis

en place une cotisation spéciale.

Les pratiques indésirables ou né-

fastes (gaspillage, fraude, non res-

pect des conditions d'hygiène, ab-

sence aux réunions de comités ou

aux assemblées villageoises) sont

sanctionnées par des amendes (de

25 à 500 FCFA). Ces recettes ne

sont utilisées que pour financer

des opérations liées à l'eau.

Un point reste néanmoins à

éclaircir. Le « Code de l'eau »

établi par la DNH pose le principe

de la contribution financière des

villages à la réalisation d'un point

d'eau. En 2007, il a été décidé que

cette somme (soit 100 000 FCFA,

150 euros, par forage dans les pro-

grammes de Forages Mali) devait

constituer un premier apport pour

la caisse de l'eau. Or, comme le

souligne Daouda Cissé, « la contri-bution villageoise aux forages de Forages Mali sert à payer les ani-mateurs de la CASH au lieu d'ali-menter la caisse de l'eau ». Il en

résulte un manque de trésorerie

pour les villages. « Il serait bon, appuie Fatoumata Ly Kane, que la même gestion soit appliquée à tous les points d'eau ».

Evaluation

Forages Mali a réalisé 60 forages

positifs sur la zone de Douentza.

Pour plus de 40 d'entre eux, le

travail d'animation de la CASH

NEF s'est poursuivi au-delà des

18 mois après réception des ou-

vrages (durée contractuelle avec

Forages Mali). « Le but fi nal des animations est de parvenir à assurer la pérennité des points d'eau, rappelle Marie-Odile Taver-

nier. Pour cela, la fonctionnalité des pompes et des structures de gestion s'avère autant nécessaire que la création du point d'eau ». Des évaluations sont en cours

dans 29 villages, afi n de vérifi er

la pertinence de cette démarche.

Elles sont menées par trois re-

présentants de la commune et

un animateur de la CASH. Mais

« faute de disponibilités des re-présentants des communes, ces évaluations ne sont pas termi-nées », regrette Daouda Cissé,

qui refuse que la CASH soit seule

juge (et partie). Quoi qu'il en soit,

toutes les pompes fonctionnent à

l'heure actuelle. Si des problèmes

subsistent, ils concernent des

questions de gestion ou d'envi-

ronnement des installations. Qui

plus est, les animations ont révélé

certains signes encourageants

d'appropriation des ouvrages.

Echanges d'expériences

Ainsi les comités de gestion com-

mencent-ils à rendre compte de

leurs réunions lors des assem-

blées villageoises. Les premiers

échanges entre villages ont per-

mis de confronter les expériences

de chacun sur la gestion de l'eau.

Les villageois eux-mêmes s'im-

pliquent, en appuyant le comité

dans l'application du règlement et

Les villageois s'impliquentAssemblée générale 2011nnn Suite de la première page

P l e i n e s P a g e s

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1 Daouda Cissé présente la « goutte d'eau », symbole de Bagnoles-de-l'Orne, offerte par la commune.

2 De gauche à droite, Daouda Cissé, directeur de la CASH NEF, Gaoussouh Diarra, conseiller économique auprès de l'Ambassade du Mali, Marie-Odile Tavernier (en haut) présidente de Forages Mali, Fatoumata Ly Kane, directrice de la Direction nationale de l'Hydraulique et Jean-Pierre Blouet, administrateur de Forages Mali, maire de Bagnoles-de-l'Orne. 2

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Hippolyte Gancel

Le don de sa plume

Hippolyte Gancel vient de fêter ses 91 ans. Ancien instituteur, écrivain, auteur de nombreux ouvrages sur la langue et la culture populaire normande, il est aussi, depuis des années, un grand ami et un généreux donateur de Forages Mali.

« J'ai rencontré Pierre Mauger, un instituteur, comme moi, et j'ai découvert le Mali. C'est une affaire entre Normands en somme. » Hippolyte Gancel a toujours l'œil rieur. Il vit aujourd'hui à Caen, avec sa femme, au milieu de ses livres et de ses souvenirs. Instituteur à Hambye, près de Coutances, il entre en Résistance pendant la seconde guerre mondiale au sein du groupe Front National. Il est arrêté par les Allemands en 1943(1). Curieux de tout - « quand on apprend à faire du vélo, le guidon part à droite et à gauche » - il a passé des années à sillonner la Normandie, enquêtant auprès des insti-tuteurs et des curés de village pour reconstituer les histoires et traditions populaires locales. De cette inépuisable quête sont sortis une vingtaine d'ouvrages aux Editions Corlet et Ouest-France(2). Pour n'en citer qu'un, « Il y a un siècle... la Normandie » a été réédité cinq fois ! Cet esprit d'ouverture devait pousser Hippolyte Gancel bien au-delà des frontières de son terroir, dans le petit village de Sincina, près de Koutiala, au Mali. « Je dois avouer que l'existence de Forages Mali m'a infl uencé, ainsi que la forte personnalité de son fondateur. J'étais admiratif de l'œuvre de Pierre Mauger. Il s'est engagé avant tout le monde pour la défense de l'or bleu ».

Sage homme

Pour Hippolyte Gancel, aider le Mali signifi e avant tout ap-porter l'eau, la santé et l'éducation. Avec sa femme, Jeanne, ils effectuent un premier voyage en solo à Sincina. Ils y re-tournent après la création de l'association « Le Coutançais aide le Mali Sahélien » pour rencontrer offi ciellement les autorités villageoises. Ils sont enchantés par l'accueil de la population, mais déçus par l'attitude d'un chef local arrogant et orgueilleux. Malgré cela, pendant des années, ils ont mobi-lisé l'opinion française, vendu des bouteilles d'eau et du petit artisanat sur les marchés pour construire à Sincina une école et un dispensaire. Surtout, Hippolyte Gancel a invariablement reversé l'intégralité de ses prix et droits d'auteur pour le Mali. « Je n'avais pas besoin de cet argent pour vivre. Je n'ai écrit ces livres que pour apporter des fonds à la cause », dit-il hum-blement. Une fois Sincina équipée, l'écrivain a apporté son aide fi nancière à Forages Mali (93 000 euros depuis 1999). « Le Mali est un désert sur un océan d'eau douce. Encore faut-il aller la chercher ! Et pour cela, le Mali a encore besoin de nous », conclut le sage homme.

(1) Il raconte cet épisode dans Crime et résistance en Normandie (2008).(2) L'écolier, Le maître d'école, Les Saints qui guérissent en Normandie, Foires

populaires de Normandie, De la pomme au cidre...

c o U P d e c H a P e a U

3 Assemblée générale de Forages Mali, 2 avril 2011 à Bagnoles-de-l'Orne.