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Quel impact des TICE sur l’évaluation des pratiques des enseignants ? Les TICE font sortir l’enseignement ou l’action éducative du périmètre de la classe ou de l’établissement : comment intégrer et évaluer ce nouvel espace dans l’évaluation des acquis des élèves ? Mesurer l’importance du temps de travail « aveugle » des enseignants induit par l’introduction des TICE. Comment l’évaluer ? Le valoriser ? Au profit d’une meilleure reconnaissance et d’une plus grande implication. NB : Les propos ci-dessous tentent d’analyser des situations d’intégration du numérique dans des dispositifs éducatifs. Ils n’abordent pas les situations de cours non instrumenté. Le propos n’est pas de défendre une situation plutôt qu’une autre mais de tenter de dresser une cartographie des situations qui confrontent le numérique et le temps. «Of course this is not so much a technical question but an educational one» Graham Attwell Salut tout le monde ! Ventre noué, inspection à 10h :-) ! Les migrations internationales en 3è : ouf, de la bonne géo comme je l'aime ! Twitter le 10 / 02 / 2011 1.Travailler dans et hors la classe :: une nouvelle réalité, de nouvelles pratiques. Intégrer le numérique 1.1.Une présence massive des outils numériques à la disposition des enseignants Les enseignants disposent d’un grand nombre d’outils numériques pour concevoir leurs cours. On peut distinguer deux types d’outils les institutionnels et les non institutionnels. 1.1.1.Les outils institutionnels Les outils que je qualifie d’institutionnels sont ceux qui sont prescrits par l’institution (entendue au sens large c’est-à-dire Etat et collectivités locales), qu’ils soient de type matériel ou logiciel. 1 / 30

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Quel impact des TICE sur l’évaluation des pratiques des enseignants ?

Les TICE font sortir l’enseignement ou l’action éducative du périmètre de la classe ou de l’établissement : comment intégrer et évaluer ce nouvel espace dans l’évaluation des acquis des élèves ? Mesurer l’importance du temps de travail « aveugle » des enseignants induit par l’introduction des TICE. Comment l’évaluer ? Le valoriser ? Au profit d’une meilleure reconnaissance et d’une plus grande implication.

NB : Les propos ci-dessous tentent d’analyser des situations d’intégration du numérique dans des dispositifs éducatifs. Ils n’abordent pas les situations de cours non instrumenté. Le propos n’est pas de défendre une situation plutôt qu’une autre mais de tenter de dresser une cartographie des situations qui confrontent le numérique et le temps.

«Of course this is not so much a technical question but an educational one» Graham Attwell

Salut tout le monde ! Ventre noué, inspection à 10h :-) ! Les migrations internationales en 3è : ouf, de la bonne géo comme je l'aime !

Twitter le 10 / 02 / 2011

1.Travailler dans et hors la classe :: une nouvelle réalité, de nouvelles pratiques. Intégrer le numérique

1.1.Une présence massive des outils numériques à la disposition des enseignants

Les enseignants disposent d’un grand nombre d’outils numériques pour concevoir leurs cours. On peut distinguer deux types d’outils les institutionnels et les non institutionnels.

1.1.1.Les outils institutionnels

Les outils que je qualifie d’institutionnels sont ceux qui sont prescrits par l’institution (entendue au sens large c’est-à-dire Etat et collectivités locales), qu’ils soient de type matériel ou logiciel.

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L’ENT est le dispositif central sur lequel peuvent se greffer d’autres solutions.

«Avec les ENT, l’espace scolaire devient un réseau interactif dans lequel s’inscrivent la continuité du temps scolaire, la mobilité des acteurs et le renouvellement des modes de commmunication entre eux. Quel est le potentiel de cet outil et quels en sont les véritables enjeux ?

L’espace scolaire n’est plus réductible au périmètre de l’établissement, réalité physique construite de briques et de mortier. Dès lors, l’organisation scolaire ne peut plus se résumer aux rapports institutionnels connus, dont le maillon ultime serait celui du maître face à sa classe. Au moyen des outils numériques, l’école entre dans le cercle familial dont elle investit au moins partiellement l’écran informatique ; mais elle peut aussi accueillir des élèves que des besoins spécifiques pouvaient tenir à distance de ses lieux» Alain Séré (2010) - «Le numérique comme vecteur de l’espace scolaire» - l’école numérique :

Outre l’ENT, l’Etat et les collectivités locales fournissent un ensemble d’outils numériques :

• Les outils inclus dans les plans d’équipements de certaines spécialités (secteur technologique par exemple) ;

• Les vidéo projecteurs (classiques et faisant office de TBI) ;• Les ordinateurs portables, les tablettes (exemple du CG de la Corrèze, du CG des

Landes) ;• Les TBI ;• Les TBI interactifs ;• Les systèmes de visio conférence (académie de Nice collège Bertone par exemple -

Académie de Montpellier avec le système de visio régional) ;• Les livres numériques.

1.1.2.Les outils bricolés

Certains enseignants en parallèle aux outils institutionnels développent des environnements personnels que la recherche qualifie de PLE (personal learning environment).

«This paper will not answer all the questions. Instead we seek to explore some of the ideas behind the Personal Learning Environment and consider why PLEs might be useful or indeed central to learning in the future. Of course this is not so much a technical question but an educational one, although changing technologies are a key driver in educational change. The paper will start by looking at the changing face of education and go on to consider the different ways the so called ‘net generation’ is using technology for learning. We will go on to examine some of the issues around Personal Learning Environments and the emergent trends in the way PLEs are being introduced.» -

«Ubiquitous computing

The term ubiquitous computing refers to two technological developments. The first is the growing ubiquitous nature of internet connectivity with the development of wireless and GSM networks, as well as the spread of broadband, resulting in connectivity becoming

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available almost everywhere in the future. It is also expected that devices will be able to search for and seamlessly switch to utilise available networks. The second and associated use of the term is for the many different devices now able to access the internet, including mobile communication devices such as PDAs but also household appliances and industrial and electronic tools and machinery.» Graham Attwell1 (2007) - Elearning paper

On pourrait qualifier cette démarche comme une expression du bricolage au sens où Levi Strauss l’entend dans la pensée sauvage («répondre à des besoins immédiats pour une personne à l’univers instrumental clos»)

«Une forme d'activité subsiste parmi nous qui, sur le plan technique, permet assez bien de concevoir ce que, sur le plan de la spéculation, put être une science que nous préférons appeler première plutôt que primitive : c'est celle communément désignée par le terme de bricolage. Dans son sens ancien, le verbe « bricoler » s'applique au jeu de balle et de billard, à la chasse et à l'équitation, mais toujours pour évoquer un mouvement incident: celui de la balle qui rebondit, du chien qui divague, du cheval qui s'écarte de la ligne droite pour éviter un obstacle. Et, de nos jours, le bricoleur reste celui qui œuvre de ses mains, en utilisant des moyens détournés par comparaison avec ceux de l'homme de l'art. /…/Le bricoleur est apte à exécuter un grand nombre de tâches diversifiées ; mais, à la différence de l'ingénieur, il ne subordonne pas chacune d'elles à l'obtention de matières premières et d'outils conçus et procurés à la mesure de son projet: son univers instrumental est clos, et la règle de son jeu est de toujours s'arranger avec les « moyens du bord », c'est-à-dire un ensemble à chaque instant fini d'outils et de matériaux,

hétéroclites au surplus, parce que la composition de l'ensemble n'est pas en rapport avec le projet du moment, ni d'ailleurs avec aucun projet particulier, mais est le résultat contingent de toutes les occasions qui se sont présentées de renouveler ou d'enrichir le stock, ou de l'entretenir avec les résidus de constructions et de destructions antérieures. L'ensemble des moyens du bricoleur n'est donc pas définissable par un projet (ce qui supposerait d'ailleurs, comme chez l'ingénieur, l'existence d'autant d'ensembles instrumentaux que de genres de projets, au moins en théorie) ; il se définit seulement par son instrumentalité, autrement dit, et pour employer le langage même du bricoleur, parce que les éléments sont recueillis ou conservés en vertu du principe que « ça peut toujours servir ». De tels éléments sont donc à demi particularisés : suffisamment pour que le bricoleur n'ait pas besoin de l'équipement et du savoir de tous les corps d'état, mais pas assez pour que chaque élément soit astreint à un emploi précis et déterminé. Chaque élément représente un ensemble de relations, à la fois concrètes et virtuelles ; ce sont des opérateurs, mais utilisables en vue d'opérations quelconques au sein d'un type./…/l'exemple du bricoleur. Regardons-le à l'œuvre : excité par son projet, sa première démarche pratique est pourtant rétrospective il doit se retourner vers un ensemble déjà constitué, formé d'outils et de matériaux ; en faire, ou en refaire, l'inventaire enfin et surtout, engager avec lui une sorte de dialogue, pour répertorier, avant de choisir entre elles, les réponses possibles que l'ensemble peut offrir au problème qu'il lui pose. Tous ces objets hétéroclites qui constituent son trésor, il les interroge pour comprendre ce que chacun d'eux pourrait « signifier », contribuant ainsi à définir un ensemble à réaliser, mais

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1 www.elearningeuropa.info/files/media/media11561.pdf

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qui ne différera finalement de l'ensemble instrumental que par la disposition interne des parties. Ce cube de chêne peut être cale pour remédier à l'insuffisance d'une planche de sapin, ou bien socle, ce qui permettrait de mettre en valeur le grain et le poli du vieux bois. Dans un cas il sera étendu, dans l'autre matière. Mais ces possibilités demeurent toujours limitées par l'histoire particulière de chaque pièce, et par ce qui subsiste en elle de prédéterminé, dû à l'usage originel pour lequel elle a été conçue, ou par les adaptations qu'elle a subies en vue d'autres emplois. /…/ les éléments que collectionne et utilise le bricoleur sont « précontraints ». D'autre part, la décision dépend de la possibilité de permuter un autre élément dans la fonction vacante, si bien que chaque choix entraînera une réorganisation complète de la structure, qui ne sera jamais telle que celle vaguement rêvée, ni que telle autre, qui aurait pu lui être préférée./…/ Sans jamais remplir son projet, le bricoleur y met toujours quelque chose de soi.» Claude Levi Strauss (1962) - La pensée sauvage - Agora

On parle aussi d’Edupunk «L'Edupunk est une méthode d'enseignement et d'apprentissage. Cette méthode se définit comme une approche de l'enseignement qui évite les outils traditionnels tels que powerPoint et le tableau noir, et vise plutôt à amener l'attitude rebelle et le comportement Do It Yourself des groupes punks des années 70, au sein même de la classe.» - Wikipédia

J’ai tenté de qualifier cette démarche par cette définition «utiliser des solutions hétérogènes au service d’un projet homogène» Jean-Paul Moiraud (2009) - Liège2.

Deux exemples dans la littérature peuvent servir d’appui pour illustrer ce propos :

- Le cas de l’ouvrier Demarty à l’usine Citroën

Après les évènements de 68, Robert Linhart intègre l’usine Citroën et les chaines de montage de 2 CV. Il y décrit un ouvrier, Demarty, chargé de «décabosser» les ailes. Pour accomplir sa tâche, il a, au fil du temps construit un établi ...

«Le plus étonnant, c'est son établi. Un engin indéfinissable, fait de morceaux de ferraille et de tiges, de supports hétéroclites, d'étaux improvisés pour caler les pièces, avec des trous partout et une allure d'instabilité inquiétante. Ce n'est qu'une apparence. Jamais l'établi ne l'a trahi ni ne s'est effondré. Et, quand on le regarde travailler pendant un temps assez long, on comprend que toutes les apparentes imperfections de l'établi ont leur utilité : par cette fente, il peut glisser un instrument qui servira à caler une partie cachée ; par ce trou, il passera la tige d'une soudure difficile» - L’établi de Robert Lihnart (1978)

- Le cas de Monsieur Quignon à la poste

Fabienne Hanique analyse les stratégies de la modernisation de l’entreprise La Poste. Elle s’attache à conduire «la modernisation des agents», pour transformer les postiers en «acteurs associés au changement».

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2 http://www.slideshare.net/moiraud/liege

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Dans ses observations, elle analyse le cas de Monsieur Quignon, un vieux monsieur qui vient quotidiennement au bureau de poste pour vérifier l’état de son compte postal. Tous les agents savent que Monsieur Quignon ne perçoit que deux fois par mois sa maigre pension, le reste du temps le compte est vide. Les impératifs de rentabilité imposeraient de consacrer le minimum de temps à ce client. Pourtant... à l’encontre des règles managériales qui recommandent une distance avec le client, une rentabilité et une rapidité de l’opération, les guichetiers s’occupent de Monsieur Quignon, lui consacrent du temps. Ils prennent le temps de vérifier chaque jour son compte postal, ils lui adressent un mot gentil même si le résultat est connu d’avance. Les guichetiers ont bricolé la règle, ils l’ont adapté en fonction des besoins locaux.

«La conduite qu’avait initialement adopté Annie n’était en rien critiquable au regard des procédutres et des règles de l ’ef f icaci té managériale qui commandent notamment de diminuer le temps d’attente des clients et d’améliorer le temps de traitement et d’améliorer le temps de traitement des opérations. L’échange de regards avec les deux «anciens» l’a pourtant amenée à renoncer à cette posture pour se ranger aux «règles» locales de cette microsociété.

Les enjeux sous-jacents sont importants pour l’ensemble des protagonistes / Pour Micheline t Jackie, il convient de vérifier qu’en la présence d’Annie, on peut travailler, c’est-à-dire non seulement mobiliser la réglementation et les

procédures, mais aussi cette jurisprudence spécifique, véritables présupposés sociaux de l’activité personnelle, qui constitue le «genre de la maison». Libre à Annie de s’y plier ou pas ... mais ne pas s’y résoudre peut être coûteux. Cela reviendrait à l’isoler et, du même coup, à la priver de la possibilité de mobiliser le collectif pour faire face à des situations que la réglementation prescrite seule ne peut plus suffire à affonter. Elle serait alors conduite, pour faire face à des situations codifiées, à produire des «inventions» ou des «bricolages» que l’absence de validation du collectif renverrait au rang de transgressions.» - Le sens du travail - Fabienne Hanique (2002) - éres

Le bricolage a toute sa place dans les dispositifs d’enseignement, puisqu’il contribue à inventer des usages. Comment le prendre en compte dans une mission d’évaluation, comment l’identifier parmi la masse d’information du web ?

1.2.Introduire un outil dans la classe ou travailler sa fonctionnalité ? Du technologique au sensible.

1.2.1.L’outil est un artefact

«Un artéfact ou artefact est un effet (lat. factum) artificiel (lat. ars, artis). Le terme artéfact désigne à l'origine un phénomène créé de toute pièce par les conditions expérimentales, un effet indésirable, un parasite. Mais sous l'influence du faux-ami anglophone Artifact, le mot est parfois employé pour désigner de manière générale un

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produit ayant subi une transformation, même minime, par l’homme et qui se distingue ainsi d’un autre provoqué par un phénomène naturel» - wikipédia

Exemple un couteau est prévu pour couper, en biseautant la pointe, il devient un tournevis. Il y a artefact. L’outil est dévoyé de sa fonction première, l’utilisateur l’a adapté à ses besoins du moment (dans le cas présent utiliser le couteau comme un tournevis)

A l’exemple du couteau qui se transforme en tournevis, les enseignants peuvent détourner un outil de son usage premier. Il y a là tout un travail de réflexion (plus ou moins conscient, plus ou moins formalisé) sur des enjeux pédagogiques. On peut citer, sans ambition d’exhaustivité, l’usage des fonctionnalités audios et vidéos des téléphones portables, l’utilisation des MP3, l’intégration des clés usb, la gestion des blogs à ds fins pédagogiques...

1.2.2.L’effet diligence

V o i c i u n e i l l u s t r a t i o n graphique assez parlante de l’effet diligence. Le risque le plus grand est d’intégrer un outil numérique mais de continuer à travailler de façon traditionnelle.

1.2.3.Les constats possibles sur l’introduction des technologies

- Réponse à une injonction institutionnelle sans prise de recul réflexif ;- Difficulté à percevoir et à appréhender les enjeux du changement ;- Ajout d’une couche technologique aux divers enjeux de la classe - difficulté

supplémentaire - L’introduction de technologie ne rime pas avec innovation.

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«L'effet diligence est une notion fondamentale pour l'histoire des techniques et des technologies, définie par Jacques Perriault, qui la définit ainsi:Une invention technique met un certain temps à s’acclimater pour devenir une innovation, au sens de Bertrand Gille, c’est-à-dire à être socialement acceptée. Pendant cette période d’acclimatation, des protocoles anciens sont appliqués aux techniques nouvelles. Les premiers wagons avaient la forme des diligences .Les exemples de cet effet diligence sont légions sur Internet : dans le domaine de l'apprentissage en ligne (e-learning), des manuels scolaires sont débités en tranches pour être mis sur Internet. Dans les sites Internet des musées, on trouve notamment les visites virtuelles du musée, qui permettent de naviguer dans les salles du musée à partir d’une photographie, d’un plan ou d'une image vidéo, essayant de transposer une visite dans le musée de brique et de ciment.» - Wikipédia

1.2.4 Quelle posture adopter face à l’introduction des nouvelles technologies dans les processus d’apprentissage et / ou d’enseignement ?

La mission d’évaluation d’un IPR est délicate face à l’introduction des technologies dans les dispositifs d’apprentissage. Plusieurs démarches peuvent être identifiées.

1.Le professeur se «contente» d’utiliser des outils. Il a introduit dans son dispositif de formation un ensemble d’artefacts numériques tels que : un ordinateur, un vidéoprojecteur, un TBI, des smartphones etc. La progression est seulement technologique ;

2. Le professeur intègre le numérique mais avec une démarche réflexive, l’outil est pensé dans une démarche globale qui a pour épicentre la pédagogie. Les fonctionnalités des outils sont pensées dans et hors la classe ;

3.Le professeur intégre le numérique mais avec une démarche réflexive, l’outil est pensé dans une démarche globale. Au temps de l’inspection, le numérique est factuellement peu employé. Il faut pouvoir identifier la place des réflexions numérisées. Cela induit qu’à certains moments du cours, le frontal a encore sa justification.

La suite d’images ci-dessous donne un aperçu des situations de classe dans un environnement numérique.

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Une grande variété de situations pédagogiques liée à l’introduction du numérique - La mobilité avec le GPS pour une classe transplantée, une visio conférence avec un conférencier distant, le t r a v a i l e n g o u p e s autonomes, l’introduction d e m o n d e v i r t u e l , l’introduction du TBI ...

Comment organiser sa classe ? Ici des exemples de classes autobus mais avec introduction du numérique. Quel impact de l’introduction du numérique sur l’organisation de classe ?

• Comment est organisé l’établissement d’un point de vue numérique. L’organisation des locaux est un facteur à ne pas négliger dans la gestion d’un processus de formation. Une politique d’établissement peut conditionner le développement ou non développement du numérique. Quel lien faut-il établir entre la mission d’inspection et l’organisation de l’établissement ?

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Salle bien équipée mais sur une structure traditionnelle. TBI plus ordinateurs mais classe autobus. Le groupe classe, la pédagog ie son t cond i t i onnés pa r l’agencement.

Une organisation pensée avec la classe. Une organisation modulaire, souple, le numérique intégré dans la salle, non pas comme une discipline à part. mais comme un outil et une source d’information. Penser la mobilité des outils et leurs fonctionnalités associées. Le numérique pensé dans une structure architecturale peu favorable.

Le cas du lycée d’ørestad au Danemark - le numérique pensé ab initio. Un exemple particulier et intéressant de réflexion sur le numérique dans une stratégie globale.

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«Le Proviseur, Alan Kjaer Andersen nous explique que dès le début la technologie a été intégrée dans tous les process de l’école. «Notre établissement comprend 1000 élèves. Et sur les 36 classes, nous avons seulement 15 classes traditionnelles. Du fait de l’architecture du bâtiment, tous les espaces ont une i n t e r a c t i o n a v e c l a technologie et avec les méthodes d’enseignement»

- Educavox (2011)

Exemple d’une situation suprenante. Des étudiants utilisent des portables dans une salle équipée d’ordinateurs fixes.

La question qui se pose est la suivante :

- Comment organiser la classe au moment du numérique ? Comment faire é v o l u e r l a s a l l e d ’ i n f o r m a t i q u e traditionnelle vers une informatique plus distribuée.

2. Une réalité statutaire

2.1.15 heures ou 18 heures

Les statuts des enseigants sont régis par un texte des années 50, une période que je qualifie d’archéo-digitale. Regardons ce texte

D é c r e t n ° 5 0 - 5 8 1 d u 2 5 m a i 1 9 5 0

Les membres du personnel enseignant dans les établissements du second degré sont tenus de fournir, sans rémunération supplémentaire, dans l'ensemble de l'année scolaire, les maximums de services hebdomadaires suivants :

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Enseignements littéraires, scientifiques, technologiques et artistiques :

Agrégés : quinze heures ;

Non agrégés : dix-huit heures.

Un texte de cadrage qui ne fait mention que de maxima de service mais qui ne prend pas en compte le temps de travail hors la classe. Une prise en compte globalisée. Le temps de travail numérique n’est pas pris en compte et pour cause c’est un texte rédigé à une époque pré digitale.

Le texte prend évidemment en compte le temps de préparation des cours, les corrections des copies mais peut-on faire une analogie entre le temps de travail «classique» et le temps de travail instrumenté par le numérique ? On peut se poser la question 1 est-il égal à 1 ?

2.2.Analyse du statut des enseignants

Le statut des enseignants donne peu (pas) de renseignement sur les enjeux du numériques en terme de temps.

Seuls quelques textes donnent des réponses mais ils sont formalisés ainsi :

Arrêté du 12 février 2011 (NOR: MENH0700234A Version consolidée au 04 septembre 2007)

... Précisant les modalités d'exercice et définissant les actions d'éducation et de formation autres que d'enseignement pouvant entrer dans le service de certains personnels enseignants du second degré

Arrêté du 12 février 2007 - Liste des actions mentionnées à l’article1er.

1° Encadrement d’activités pédagogiques particulières au bénéfice des élèves de l’établissement ou d’un réseau d’établissements :

Soutien et accompagnement d’élèves en difficulté scolaire ou en situation de handicap ;

Activités culturelles ou artistiques (notamment chorales).

2° Coordination d’une discipline ou d’un champ disciplinaire, d’un niveau d’enseignement ou d’activités éducatives au titre d’un établissement ou d’un réseau d’établissements :

Responsabilités pédagogiques liées au fonctionnement de l’établissement (coordination du fonctionnement de laboratoires scientifiques ou techniques ; suivi des supports pédagogiques propres à une ou à plusieurs disciplines ; coordination avec les collectivités territoriales pour les installations sportives) ;

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Coordination d’une discipline ou d’un champ disciplinaire ; coordination transdisciplinaire ;

Appui pour la mise en oeuvre de missions académiques ;

Coordination d’actions dans le cadre de l’éducation prioritaire au niveau de l’établissement, d’un réseau d’établissements ou de l’académie ;

Actions de partenariat de l’académie ou de l’établissement scolaire (avec notamment un autre service de l’Etat, une collectivité territoriale, des entreprises, des associations) ;

Usage pédagogique des technologies de l’information et de la communication ;

Elaboration et promotion d’innovations pédagogiques ;

Coopération pédagogique au plan européen ou international.

3° Formation et accompagnement d’autres enseignants :

Appui au corps d’inspection ;

Tutorat d’enseignants titulaires débutants ;

Organisation au plan académique de formations à destination des enseignants ;

Activités liées à l’utilisation des technologies de l’information et de la communication ; Accompagnement et soutien d’enseignants en difficultés professionnelles.

Le texte intégre bien des activités de type numérique mais les situe en dehors de la spère de l’activité d’enseignement «actions d'éducation et de formation autres que d'enseignement»

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2.3.Temps de préparation des cours et temps de travail numérique

Un nouveau paradigme de l’enseignement et de l’apprentissage est apparu avec l’introduction du numérique. Le contour de la sphère éducative se modifie, il devient

beaucoup plus poreux.

Les trois sphères de la vie se mélangent insensiblement - Sphère professionnelle, sphère sociale, sphère privée. Comment peut-on gérer le temps de travail dans cet environnement désormais mélangé. Une question se dessine : Quel est le contour du temps de travail ?

3.L’importance du temps aveugle

Notre questionnement s’articule autour de la question de la construction d’un enseignement dans un environnement fortement numérisé. Le travail des enseignants (comme celui des cadres d’ailleurs) se modifie fortement. On peut, en prenant le risque d’être réducteur, diviser notre réflexion autour de deux axes. Le temps de travail statutaire et le temps de travail numérique.

• Le temps statutaire est une référence double - 15 heures pour les agrégés, 18 heures pour les certifiés, nous l’avons souligné précédemment (2.2)

• Le temps numérique qui recoupe d’une certaine façon le temps statutaire mais qui s’en détache en même temps. Le temps numérique inscrit largement le travail de l’enseignant en dehors des murs de la classe, parce que les technologies sont mobiles, parce qu’elles rendent possibles la pédagogie ubiquitaire.

Travailler dans la classe, travailler hors la classe, une augmentation des possibilités du travail enseignant induisant un temps de «travail aveugle»

La question est donc comment «Mesurer l’importance du temps de travail «aveugle » des enseignants induit par l’introduction des TICE»

Pour tenter de connaître ce temps, on peut proposer quelques pistes d’analyse :

3.1.Création d’un portfolio par les enseignants

La création de ressources numériques rend plus difficile l’appréhension du travail des enseignants parce qu’elle n’a pas de matérialité (le travail se virtualise). Il semble souhaitable que les enseignants mettent en ordre de présentation leurs productions. On peut se permettre d’émettre quelques hypothèses raisonnables :

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La conception d’un portfolio numérique de production pour les enseignants. Il permettrait de faire état des productions sur un support dédié et centralisé (Iprof, viadéo, linkdn ...). Ce portfolio pourrait être présenté pendant l’entretien post inspection ou bien comme support de présentation pré inspection. Le travail de l’équipe de Thierry Karsenty3

(université de Montréal) est une bonne base de travail pour mener cette réflexion.

On peut qualifier ce point comme une analyse quantitative et qualitative du travail organisé.

3.2. Une posture réflexive ?

Le travail d’analyse d’un enseignant sur ses pratiques professionnelles serait probablement une démarche utile à titre individuel comme à titre collectif (c’est malheureusement rarement le cas). Il pourrait être fécond de transposer les pratiques universitaires dans le domaine du secondaire (vision optimiste ?). J’entends par là un temps de pause réflexive sur une activité micro ou méta (la granularité pouvant être plus ou moins fine). L’aspect de ce type d’exercice n’est bien évidemment pas, de calquer le formalisme universitaire. On pourrait envisager une variante adoucie, en acceptant une hétérogénéité des formes de présentation (rédaction en grands items, carte mentale ou mindmapping, schématisation, amorce de scénario etc).

C’est dans cet esprit que la revue Tutotales de Jacques Rodet est conçue :

«Une des ambitions de Tutorales consiste en la mise à disposition de textes sur le tutorat à distance, le plus tôt possible après leur rédaction par leurs auteurs. Il ne s’agit pas là de payer un tribut à « l’instantanéisme » contemporain, mais d’affirmer la volonté de se soustraire au travers habituel de la publication d’articles traitant de situations et de données antérieures de plusieurs années à la date de diffusion.» Jacques Rodet - Les tutorales4

Cette démarche pourrait permettre, par conservation de traces, de percevoir, d’analyser plus finement le temps de travail aveugle, juridiquement non qualifié par l’institution et en l’état difficilement qualifiable et quantifiable. Elle supposerait, bien évidemment, une explication préalable des enjeux et peut être (surement ?) une initiation aux enjeux de la démarche réflexive.

Extrait d’analyse de pratique à propos de pratiques immersives en situation d’apprentissage.

«Aller de l’expérience à la généralisation c’est se poser la question du temps et de l’espace numérique et de sa traduction statutaire. Je l’ai souligné plusieurs fois, le numérique en général, les mondes virtuels en particulier modifient les paradigmes de l’apprentissage.

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3 http://www.karsenti.ca/eduportfolio.php

4 http://www.tutoratadistance.fr/tad/?page_id=737

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L’ensemble des expériences que j’ai mené, l’ont été à des heures que je qualifierais d’atypiques ou non statutaires. Toutes les conférences se sont déroulées à partir de 20 heures 30 et se sont achevées vers 22 heures 30 - 23 heures. Les heures d’individualisation pendant les vacances ou pendant le congé de fin de semaine.

Ce cadre constitué de travail modifie à la fois le temps de travail des enseignants et des étudiants. Comment peut-on qualifier ces temps ? A l’heure actuelle, mon temps de travail est déterminé par mon VS (vérification de service), il induit assez normalement le temps de présence devant élèves et le temps de préparation.

La construction de modules de formation dans les mondes virtuels déconstruit ces équilibres. Une conférence n’est pas une préparation puisqu’elle est l’aboutissement d’un long cheminement de préparation (formation des acteurs, écriture des textes, relation avec les acteurs intervenants ... ). Ce n’est pas un cours au sens où l’institution l’entend, ce n’est pas une préparation, ce n’est pas un temps de présence dans les locaux scolaires.

Alors quelle est la qualification juridique de ce temps ? Interroger le statut des enseignants ne renseigne pas plus puisqu’il a été élaboré en 1950 (une ère archéo - digitale). A ce stade de mon travail, je suis en capacité de dire ce que n’est pas un temps de travail dans un monde virtuel mais pas ce qu’il est ou ce qu’il devrait être.» Jean-Paul Moiraud - un blog pour apprendre, apprendre avec un blog5 (2010)

Le temps numérique, le temps hors la classe, le temps mixé dans et hors la classe portent en germe la question de l’évaluation.

Des questions à résoudre :

• Comment évaluer un temps numérique ?• Qu’est ce que le temps numérique ? • Comment appréhender le temps masqué ?• Comment créer un langage commun entre les enseignants et le corps d’inspection pour

cerner les contours du travail numérique ?• Comment évaluer la plus value pédagogique de l’intégration du numérique dans un

dispositif d’apprentissage / enseignement ?• Y a t-il une plus value ?• L’introduction de la technologie rime-t’elle avec innovation pédagogique ?• Quelles sont les nouvelles compétences des enseignants dans une dimension

numérique ?

4.Valoriser le travail des enseignants

Le numérique c’est aussi un ensemble d’outils institutionnels qui permettent de faire connaître les travaux des enseignants. Un travail d’essaimage qui suppose qu’à l’interne les membres de la communauté éducative soient informés de l’existence des bases de scénarii. (Voir la norme numérique de Jacques Perriault)

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5 http://moiraudjp.wordpress.com/

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4.1.Le métier d’enseignant, une somme de nouvelles compétences.

Le métier d’enseignant se transforme, il est difficile d’opérer une analogie stricte entre une pédagogie non instrumentée et une pédagogie instrumentée. Les nouveaux enjeux inscrivent le travail sur des bases plus larges. Il faut certes, continuer à intégrer les enjeux didactiques et pédagogiques mais il faut aussi prendre en compte un ensemble de nouvelles compétences :

• La compétence technologique ;• La compétence organisationnellle (gérer la distribution des informations) ;• La compétence rédactionnelle, non pas entendue au sens strict de rédaction écrite mais

au sens large qui intègre la dimension multimodale du web (texte, image, son et vidéo) ;• La compétence juridique.

Comment fait-on pour prendre en compte l’acquisition et le déploiement de ces nouvelles compétences ?

4.2.Cartographier les pratiques

Une tentative de cartographie des pratiques en matière de numérique.

Les - et le + du schéma ci-dessous doivent s’interpréter comme la quantité de numérique, non comme la qualité du travail.

4.3.Mutualiser les travaux16 / 30

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4.3.1.Sur les sites académiques

Il est important que les enseignants connaissent, consultent, utilisent les travaux des sites académiques. Ils ont pour fonction de mutualiser les ressources créées par l’ensemble de la communauté éducative ou en tout cas celles qui ont été identifiées.

J’utilise ici la notion de ressource de façon précise, cadrée par un concept. Le mot ressource est utilisé dans le sens où Jacques Perriault le définit :

«Dans les travaux du GE4, un certain nombre de concepts ont du être revus et repensés. Il a fallu interroger la notion de «document» qui était au centre du travail de précision, de définition et d’ajout d’éléments de données. Le GE4 utilisait beaucoup le terme document plutôt que «objet pédagogique», le premier semblant aller de soi. La question était aussi de savoir ce que l’on voulait décrire et si ce terme pouvait s’y appliquer. La panoplie des outils utilisés dans l’apprentissage en ligne se révélait beaucoup trop complexe pour être désignés par le terme de «document», dont la définition donne lieu par ailleurs à de nombreux débats relayés dans les sciences de l’information et de la communication. Force est de constater que ce que l’on rassemble sous le terme de document est devenu plus

vaste (Noyer, 2000). Finalement à la suite des échanges, il a été entendu qu’il s’agissait de ressources, terme qui apparaissait comme plus approprié pour rendre compte des nouvelles pratiques.» Jacques Perriault - la norme numérique - savoir en ligne et internet (2011) - Editions du CNRS - page 55

4.3.2. Sur les bases nationales

Les bases nationales permettent de mutualiser les scénarii dans un champ disciplinaire déterminé. il est important de pouvoir répertorier les pratiques et de les saisir pour les diffuser.

«Un premier travail a été réalisé sous la forme d’une interface grand public appelée EducaNext afin de permettre à un enseignant par exemple d’indéexer lui-même des ressources pédagogiques et de le rendre compatible avec la base de ressources du CNDP : Educasources. Le développement réalisé par le CRIS SERIES avec educanext, s’inscrit dans la démarche SCEREN/CNDP de développer un système commun de métadonnées permettant d’accéder à toutes les ressources pédagogiques en ligne rassemblées dans la base Educasources. EducaNext ne devrait pas limiter à une convertisseur de format de métadonnées (LOM, LOMFR, Dublin Core, Educasources) mais aborder aussi les procédures permettant de remplir les champs des métadonnées de matière automatique. En effet du point de vue d’un enseignant qui n’a pas le temps matériel de remplir les champs des métadonnées pour tous les documents à caractère pédagogique qu’il met en ligne, un éditeur automatique de métadonnées basé sur des procédures de reconnaissance sémantique serait très utile» Jacques Perriault (2011) - La norme numérique - Editions du CNRS - Page 96

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4.4.Travailler en collaboration avec des interlocuteurs identifiés

Il existe dans chaque académie un ensemble d’acteurs qui ont pour mission de coordonner les actions TICE. Il est primordial de les intégrer dans les stratégies d’intégration du numérique.

4.4.1.Les CTICE

Missions

"Le CTICE est chargé auprès de chaque recteur de coordonner l'ensemble des actions qui concernent les TICE dans l'académie. Il anime notamment le réseau des personnes ressources, le réseau des interlocuteurs disciplinaires et les réseaux d'animation spécifiques au premier degré.

Il doit également travailler en collaboration avec le service traditionnellement chargé de l'informatique de gestion et informer de la politique académique les différents échelons des collectivités territoriales avec qui les négociations sont permanentes."Le CTICE peut avoir un collaborateur (adjoint ou chargé de mission).

Les lettres de mission des CTICE sont envoyées au niveau académique - Educnet

4.4.2.Les IATICE

Un IATICE est un interlocuteur TICE (nouvelles technologies). Il y en a un dans chaque académie.

Missions :

• Information / Diffusion des informations concernant les TICE dans le domaine disciplinaire sur le site Internet académique. S’informer et informer sur les objectifs et activités académiques TICE, les produits, outils et usages relatifs à la discipline en matière de TICE

• Participer à la généralisation du B2i• Représenter son académie dans la réflexion et les actions engagées par la

Direction de la Technologie pour généraliser l’intégration des TICE dans l'enseignement

• Participer aux réunions nationales à l’initiative de la Direction de la Technologie du Ministère

• Participer aux réunions académiques de régulation à l’initiative de la Mission TICE et de son IA-IPR

• Utiliser largement et promouvoir la communication autour du serveur académique d’information ainsi que des serveurs académiques de messagerie. Favoriser l'adresse email professionnelle. Il travaillera en étroite collaboration avec le Webmaster du site de sa discipline désigné par l’IA-IPR. Il indiquera ses coordonnées sur le serveur académique pour qu’il puisse être contacté.

• Le IATICE participera à l’élaboration de l’information mise sur le serveur académique dans sa discipline, touchant plus particulièrement l’actualité sur les

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logiciels et cédéroms, les liens vers des serveurs externes pertinents pour la discipline, le calendrier des animations et des journées de sensibilisation prévues, les scénarios pédagogiques utilisant les TICE et les pratiques innovantes repérées

• Assistance technique et conseils d'équipement à destination des collègues de musique, suite à une formation par exemple

• Animations interdisciplinaires : élaborer un projet d’animation du réseau des enseignants de sa discipline afin de les informer, les sensibiliser à de nouvelles pratiques pédagogiques, les inciter à échanger et coopérer. Dans son planning annuel, il pourra prévoir des interventions ponctuelles dans des centres de ressources, des CRDP ou des établissements scolaires en accord avec le directeur du site. Il proposera des démonstrations, des présentations de logiciels, de cédéroms, de sites web, de services en ligne, de plates-formes de travail coopératif ou d’enseignement à distance et montrera l’intérêt pédagogique des environnements numériques de travail (bureau virtuel, …) dans les intranets d’établissement. Le IATICE pourra demander l’aide de la Mission Académique TICE pour des présentations plus spécifiques.

• Mise en place d'espace numériques de savoirs ENS (ressources en ligne) et de travail ENT. Piloter les activités relevant des programmes nationaux sur les ressources numériques lorsque l’Académie est sollicitée (SCHENE)

• Réflexion sur les usages des TICE• Participer aux manifestations académiques autour des TICE ainsi qu’aux

manifestations locales pour lesquelles il serait sollicité• Aide conseil technique auprès de l'IA-IPR• Le IATICE effectuera l’essentiel de son activité dans son établissement ou à son

domicile. Il fera part au CTICE de ses besoins en équipement pour la bonne marche de sa mission - Site académie de Marseille - IATICE Musique

4.2.Encourager le travail coopératif, collaboratif, l’intelligence collective

Des notions très souvent utilisées mais rarement définies par les acteurs du monde éducatif. Les textes ci-dessous tirés du livre intitulé campus FORSE sous la direction de Jacques Wallet donnent une bonne définition de ces notions

«Eléments de clarification terminologique

Cependant, avant de rendre compte d’un tel scénario, précisons, en référence à un certain nombre de travaux du domaine, ce que nous entendons par apprentissage collaboratif. Les termes coopératifs, collaboratif, collectif, en effet, ne recouvrent ni la même façon de procéder, ni les mêmes enjeux.

On parlera de travail ou d'apprentissage coopératif quand chaque apprenant doit participer à un travail commun, en créant ensemble quelque chose, chacun produisant une part. Un leader (un chef de projet ou un responsable d'équipe) élabore le scénario, supervise l'ensemble du projet, collecte les différentes parties produites, et si nécessaire, régule les interactions sociales qui permettent les ajustements nécessaires à la coopération. Le résultat du travail est la somme de toutes les parties réalisées. Les

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observations ont montré qu'un scénario coopératif pouvait marcher dans une classe et/ou à distance en utilisant les TIC, 1°, quand le professeur (ou le formateur, ou un responsable) a préalablement défini le produit attendu; 2°, quand le professeur est capable de gérer les groupes en prenant en compte les compétences individuelles; 3°, quand les apprenants se sentent impliqués.

On parlera de travail ou d'apprentissage collaboratif quand les apprenants ont à résoudre un problème ou à élaborer ensemble une connaissance complexe. Il est alors impossible de définir à l'avance qui va faire quoi, combien de temps cela va prendre, quel résultat spécifique est attendu, etc. Chaque membre du groupe, impliqué dans un scénario collaboratif, doit s'engager, même s'il n'a aucune idée des coûts et/ou bénéfices qu'il en tirera pour lui. Il semble que cette stratégie fonctionne quand 1°, le groupe a des objectifs et/ou des besoins proches; 2°, le groupe partage des valeurs communes, même implicitement. L'histoire de l'Internet au CERN, l'histoire de Linux, l'histoire de l'encyclopédie libre Wikipedia peuvent être considérés comme des exemples de travail collaboratif.

Le terme d'intelligence collective a été défini, en tant que concept sociologique et anthropologique, par Pierre Levy en 1994, comme un important élément issu de l'organisation en réseau et de la cyberculture, dans une société réseau, "L'intelligence collective est fondée en premier lieu sur un principe fort : chacun sait quelque chose. [...]

le cyberespace manifeste des propriétés neuves qui en font un instrument de coordination non hiérarchique, de mise en synergie rapide des intelligences, d'échanges de connaissances et de navigations dans les savoirs.." Le concept d'intelligence collective réfère le plus souvent à la capacité qu'ont les communautés Humaines à évoluer vers une organisation d'un haut niveau de complexité et d'intégration à travers la collaboration et l'innovation. Derrière les réseaux technologiques, Lévy repère les immenses potentialités des interactions humaines. Selon lui, la technologie peut rendre plus facile aux hommes la possibilité d'interagir par-delà des distances toujours plus grandes. Dans le présent et l'avenir de l'humanité, il affirme que le lieu physique est moins important que les interactions des individus. Lors d'une conférence donnée à l'ENS de Lyon, en juin 2006, douze ans après le parution de "L'intelligence collective", Pierre Lévy en souligne à nouveau le caractère ""auto-entretenu et dynamique".» Hélène Godinet (2007) - Campus numérique FORSE - PURH

Cet ensemble de définitions nous amène à essayer de décrire les nouvelles façons de travailler. Des rapports de travail réticulaires semblent se dessiner. Un passage du mode de travail hiérarchique vers un mode plus transversal. Le temps sʼinscrit dans ces nouveaux rapports.

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La structure réticulaire des r e l a t i o n s d e t r a v a i l e n éducation.

Deux types de relations de travail : hiérarchiques et r é t i c u l a i r e s . C o m m e n t appréc ier le t rava i l des enseignants dans ces deux dimensions ? Faut- i l les opposer ou les associer ?

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Une mise en réseau d e s d i v e r s e s fonctionnalités des d i v e r s o u t i l s l o g i c i e l s(institutionnels et bricolés). Comment é v a l u e r l e s constructions des enseignants ?

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Une mise en réseau des diverses fonctionnalités d e s d i v e r s o u t i l s matér ie ls . Comment évaluer les constructions des enseignants ?

4.2.1.Une collaboration trans académique

A partir du moment où les réseaux numériques perturbent le temps, ils perturbent aussi l ’ espace . Pourquoi ne pas envisager des collaborations inter-académiques sur des sujets communs.

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Textes d’appui

Décret n°50-581 du 25 mai 1950 portant règlement d'administration publique pour la fixation des maximums de service hebdomadaire du personnel enseignant des établissements d'enseignement du second degré - http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=540B9267E12738241E908B69F6C8ACE3.tpdjo04v_3&dateTexte=?cidTexte=JORFTEXT000000302140&categorieLien=cid

Cahier de texte numérique - Bulletin officiel n°32 du 9 septembre 2010 - http://www.education.gouv.fr/cid53060/mene1020076c.html

Préparation de la rentrée 2010

1.4 Accélérer le développement du numérique à l'école - http://www.education.gouv.fr/cid50863/mene1006812c.html

1.4.1 Généraliser les espaces numériques de travail (ENT) et le cahier de texte numérique1.4.2 Stimuler l'apprentissage des langues vivantes1.4.3 Former les enseignants et les cadres aux technologies de l'information et de la communication pour l'enseignement (TICE)1.4.4 Accroître les ressources numériques

Arrêté du 12 février 2007 précisant les modalités d'exercice et définissant les actions d'éducation et de formation autres que d'enseignement pouvant entrer dans le service de certains personnels enseignants du second degré - http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000273771&dateTexte=

Définition des compétences à acquérir par les professeurs, documentalistes et conseillers principaux d'éducation pour l'exercice de leur métier - http://www.education.gouv.fr/cid52615/menh1011260c.html

Décret n° 2010-1065 du 8 septembre 2010 instituant une indemnité pour fonctions d ' i n t é r ê t c o l l e c t i f - h t t p : / / w w w. l e g i f r a n c e . g o u v. f r / a f f i c h Te x t e . d o ?cidTexte=JORFTEXT000022799119&dateTexte=&categorieLien=id

Dans les lycées, les activités pouvant donner lieu à l'attribution de l'indemnité instituée par le présent décret sont les suivantes :1° Exercice des fonctions de préfet des études dans les lycées participant au programme « collèges et lycées pour l'ambition, l'innovation et la réussite » ;2° Tutorat des élèves dans les classes des lycées d'enseignement général et technologique et des lycées professionnels ;3° Exercice de la mission de référent « culture » ;4° Exercice des fonctions de référent pour les usages pédagogiques numériques.

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Définition des compétences à acquérir par les professeurs, documentalistes et conseillers principaux d'éducation pour l'exercice de leur métier

8 - Maîtriser les technologies de l'information et de la communication

Tout professeur est concerné par l'usage des outils numériques et leur intégration dans les pratiques pédagogiques. Au sortir de sa formation universitaire il doit avoir acquis les compétences d'usage et de maîtrise raisonnée des techniques de l'information et de la communication dans sa pratique professionnelle.Les connaissances et les capacités attendues sont celles relatives aux compétences du certificat informatique et internet de niveau 2 « enseignant », attesté dans le cadre du master.ConnaissancesLe professeur maîtrise :- les connaissances relatives aux compétences inscrites dans le référentiel du C2i de niveau 2 « enseignant » ;- les droits et devoirs liés aux usages des Tic.CapacitésLe professeur est capable de :- concevoir, préparer et mettre en œuvre des contenus d'enseignement et des situations d'apprentissage s'appuyant sur les outils et ressources numériques ;- participer à l'éducation aux droits et devoirs liés aux usages des technologies de l'information et de la communication ;- s'impliquer dans l'éducation à un usage civique, éthique et responsable des réseaux numériques ouverts sur l'internet et à leurs risques et dangers éventuels ;- utiliser les Tic et les outils de formation ouverte et à distance pour actualiser ses connaissances ;- travailler en réseau avec les outils du travail collaboratif.AttitudesLe professeur observe une attitude :- critique vis-à-vis de l'information disponible ;- réfléchie et responsable dans l'utilisation des outils interactifs exigée des élèves.Il actualise ses connaissances et compétences au cours de son exercice professionnel.

10 - Se former et innoverLe professeur met à jour ses connaissances disciplinaires, didactiques et pédagogiques. Il sait faire appel à ceux qui sont susceptibles de lui apporter aide ou conseil dans l'exercice de son métier.Il est capable de faire une analyse critique de son travail et de modifier, le cas échéant, ses pratiques d'enseignement.ConnaissancesLe professeur connaît l'état de la recherche :- dans sa discipline ;- dans le domaine de la didactique, de la pédagogie et de la transmission de savoirs (processus d'apprentissage, didactique des disciplines, utilisation des technologies de l'information et de la communication, etc.).Le professeur connaît la politique éducative de la France.Capacités

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Le professeur est capable de tirer parti des apports de la recherche et des innovations pédagogiques pour actualiser ses connaissances et les exploiter dans sa pratique quotidienne.AttitudesLe professeur fait preuve de curiosité intellectuelle et sait remettre son enseignement et ses méthodes en question.Il s'inscrit dans une logique de formation professionnelle tout au long de la vie, notamment via les réseaux numériques.

http://www.education.gouv.fr/cid52614/menh1012598a.html

Bibliographie

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Hélène Godinet - Jean-Paul Moiraud Résatice6 (2007) «Si la conception de scénarios pédagogiques se donne d’abord pour objet d’orchestrer la mise à disposition de ressources, la formalisation d’activités et la construction de parcours dans les environnements numériques d’apprentissage, elle mise aussi sur des objectifs de mutualisation et de co-construction de modèles réutilisables. Un des axes du projet CAUSA (Conceptions, Analyses et Usages de Scénarios d’Apprentissage), dans lequel s’inscrit cet exposé, est de développer, à partir de l’observation de pratiques de terrain, des scénarios- types en interrogeant les conditions de leur réutilisation dans des contextes variés. Il s’agit ici de présenter un scénario de pédagogie embarquée (SPE), 1) sur le plan notionnel, 2) par l’analyse réflexive de ses premières mises en œuvre et de sa réutilisation par essaimage, 3) avec des perspectives d’usage au regard des mutations de l’espace et du temps éducatif qui vont de pair avec l’appropriation d’outils nomades.» - Rés@Tice (2007)

- Fabienne Hanique - Le sens du travail de (2002) Lire le cas de M Quignon (bricolage) - Eres - pages 63 et suite

«Depuis 1991, La Poste, comme la plupart des entreprises du secteur public, s’est engagée dans un vaste et profond processus de modernisation. Après avoir réformé le statut de l’entreprise, puis les règles de gestion des carrières, elle s’attache à conduire la « modernisation des agents », pour transformer les postiers en « acteurs associés au changement ».

Durant trois années, l’auteur a suivi une équipe de guichetiers d’un bureau de poste d’une petite ville tranquille de la banlieue parisienne. L’enjeu était d’observer du point de vue des agents la mise en œuvre de la modernisation. Dans une démarche ethnographique, appuyée à une posture clinique, elle met au jour le quotidien de cette équipe et les effets de la modernisation. On assiste en direct à une lente décomposition des fonctionnements collectifs et à une transformation profonde du rapport subjectif au travail. Loin de la fameuse « résistance au changement », cet ouvrage montre de l’intérieur la manière dont les agents, pour la plupart fonctionnaires, s’organisent entre eux (collectivement) et en eux (subjectivement) pour répondre aux exigences qui leur sont faites d’évoluer.

L’histoire - avec ses protagonistes aux destins singuliers, ses « héros », ses rebondissements… - qui se construit ici sous nos yeux est une véritable chronique d’une modernisation ordinaire, emblématique des transformations à l’œuvre dans les entreprises du secteur public. Mais au-delà du clivage public/privé, elle éclaire avec pertinence les questions que tout salarié se pose sur le sens de son activité dès lors que l’univers de son travail se trouve reconfiguré.»

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6 http://www.resatice.org/jour2007/

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- Pierre Levy - L’intelligence collective - Le monde diplomatique7

«FACE à l’irruption des nouvelles technologies de la communic ation et de l’information, certains penseurs mettent en garde contre les dérives et les dangers que cela suppose pour la démocratie. D’autres, comme l’auteur de l’article ci-dessous, y voient, au contraire, l’occasion d’un nouvel élan pour la participation civique des citoyens. Sa thèse, en particulier, de « l’intelligence collective » est séduisante qui annonce, grâce aux performances du multimédia, une nouvelle étape du projet républicain garantissant « l’accès de tous au savoir » /.../

Claude Levi Strauss - La pensée sauvage (1962) Agora

«La pensée sauvage " et non " la pensée des sauvages ". Car ce livre s'écarte de l'ethnologie traditionnelle en prenant pour thème un attribut universel de l'esprit humain : la pensée à l'état sauvage qui est présente dans tout homme - contemporain ou ancien, proche ou lointain - tant qu'elle n'a pas été cultivée et domestiquée à des fins de rendement. Lévi-Strauss aborde donc les mythes, les rites, les croyances et les autres faits de culture comme autant d'êtres " sauvages " comparables à tous ceux que la nature engendre sous d'innombrables formes, animales, végétales et minérales.»

- Robert Linhart - L’établi (1981) - Lire le cas de Demarty (bricolage)

«L’idée de « l’établissement » a été votée à une courte majorité à l’automne 1967 au sein d’un courant maoïste emmené par Robert Linhart, courant dont le slogan était « il faut comprendre la réalité pour la transformer ». Suite à ce vote, des centaines d’étudiants désireux de rompre « l’isolement des masses, seules porteuses de la vérité » laissent derrière eux leurs attaches familiales et culturelles ainsi que leurs aspirations matérielles pour s’introduire au sein des masses ouvrières avec comme idée principale de « l’instruire et de s’en instruire ». Jusqu’en 1980 des militants « s’établirent » et permirent un durcissement des revendications ouvrières au profit des travailleurs français comme des travailleurs immigrés.Mai 68 renforça l’engouement pour ces pratiques, l’incroyable mouvement de solidarité entre les étudiants et les ouvriers qui s’est développé lors des conflits amena nombre d’étudiants notamment à découvrir un monde dont ils n’avaient jusqu’alors pas conscience, une institutrice parisienne racontait par exemple dans une témoignage « Je rencontrais des ouvriers pour la première fois. Je n’en avais jamais vu. Sans blague, même dans le métro (). Je n’avais jamais vu une usine » (Libération, 19 mai 1978). Ce nouvel élan de solidarité fut à l’origine de la remise en cause de l’ordre social, et l’établissement était pour les établis comme Linhart le moyen de rompre les frontières sociales. Linhart a écrit ce livre pour appor-ter un témoignage de son expérience d’ «établi».

- Jean-Paul Moiraud Les cahiers de l’ingéniérie éducative (2009) - Le travail collaboratif en section diplôme supérieur d'arts appliqués p.93-94

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7 http://www.monde-diplomatique.fr/1995/10/LEVY/1857

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«Témoignage, en 2009, d'un professeur de gestion sur l'apprentissage du travail collaboratif en classe de BTS et DSAA (diplôme supérieur d'arts appliqués) d'une section design de mode : enjeux pédagogiques, outils collaboratifs utilisés pour la communication

et la veille documentaire (blogue, Netvibes), objectifs poursuivis, exemples d'usages collaboratifs, bilan»

- Jacques Perriault - La logique de l’usage - Flammarion

«Les medias de communication semblent plus familiers quelquefois aux enfants qu'aux adultes. L'auteur se propose d'analyser comment les familles se servent de cet équipement domestique, quelles sont leurs stratégies de communication. Certains usagers pratiquent des modes d'utilisation "déviants", soigneusement prémédités. Les industriels eux-mêmes, ceux qui lancent sur le marché les nouvelles "machines à communiquer", réutilisent cette évolution des usages. Précurseur de "l'ethnotechnologie", J. Perriault remonte le temps pour raconter comment s'est construit l'usage des machines, l'utilisateur détournant l'instrument et y réinscrivant sa logique propre, la logique de l'usage.»

- Jacques Perriault - La norme numérique (2011) cnrs éditions

«Les échanges sur les réseaux numériques impliquent des règles communes d’organisation des plateformes et des données. Ces conventions, élaborées dans des organisations multilatérales, sont au départ des standards adoptés par des groupes d’utilisateurs. Elles deviennent des normes numériques lorsqu’un large consensus international les retient. Cet ouvrage initie le lecteur profane à cette activité peu connue qu’est la normalisation pour la circulation des savoirs sur Internet.Cette normalisation n’est pas l’apanage de l’informatique et de l’industrie, même si elles y jouent un rôle primordial. Elle concerne aussi les sciences humaines et sociales, car elle s’intéresse directement à l’utilisateur.

En témoignent plusieurs dossiers traités dans ce livre : apprentissage en ligne (le e-learning), identifiants numériques des personnes, validation en ligne des compétences, recherche d’emploi, vote électronique notamment. Droit, sociologie, psychologie, sciences de l’information et de la communication, science politique, économie interviennent dans la construction de ces normes, dans les délibérations pour leur mise au point et dans l’évaluation de leurs conséquences sociétales.

L’ouvrage invite à réfléchir sur leur rôle ainsi que sur celui de l’éthique dans cette activité en grand développement.»

Alain Séré - « Le numérique comme vecteur de l’espace scolaire» (2010) - L’école numérique.

«Avec les ENT, l’espace scolaire devient un réseau interactif dans laquel s’inscrivent la continuité du temps scolaire, la mobilité des acteurs et le renouvellement des modes de

commmunication entre eux. Quel est le potentiel de cet outil et quels en sont les véritables enjeux ?»

Jacques Wallet - Le campus numérique FORSE (2007) PURH29 / 30

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FORSE (FORmation à distance en Sciences de l’Éducation) est issu d’un partenariat entre les universités de Lyon 2 et Rouen avec le CNED (Centre National d’Éducation à Distance). Chaque année, près de 1 200 étudiants suivent leurs études en ligne dans le cadre d’un cursus complet en sciences de l’éducation.

«Cet ouvrage propose des témoignages et des articles plus réflexifs sur le rôle des regroupements en formation à distance, la scénarisation des activités d’apprentissage, la médiatisation des cours, la problématique du changement chez les enseignants, le lien entre le dispositif de formation et les pratiques sociales des apprenants, les répartitions géographiques des inscrits selon les diplômes, la question du cadre et des limites du dispositif dans une dynamique paradoxale de liberté/contrainte et de distance/proximité… Ces contributions suggèrent que les participations conceptuelles des auteurs « non-spécialistes en FOAD (Formations Ouvertes et À Distance », mais acteurs d’un dispositif, peuvent enrichir en définitive la réflexion et le questionnement des spécialistes du champ des TICE (Technologies de l’Information et de la Communication pour l’Éducation).»

Jean-Paul Moiraud Professeur de gestion en design de mode

Lycée La Martinière - Diderot Académie de Lyon

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