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I D F CAP LA FRANCE QUI INNOVE LA FIN DES IDÉES REÇUES PAGE 18 PROSPECTIVE QUELLE ENTREPRISE POUR DEMAIN ? PAGE 27 LE MAGAZINE DU DE LA RÉGION CAPITALE PAGE 48 ENTRETIEN AVEC LAWRENCE CANNON, AMBASSADEUR DU CANADA EN FRANCE I L E- D E- F R A N C E JUIN 2016 58

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LA FRANCE QUI INNOVE

LA FIN DES IDÉES REÇUESPAGE 18

PROSPECTIVEQUELLE ENTREPRISE

POUR DEMAIN ?PAGE 27

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ENTRETIEN AVEC LAWRENCE CANNON, AMBASSADEUR DU CANADA EN FRANCE

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J U I N2016

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 3

SOMMAIRE J U I N2016

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FOCUSRepèresENTRETIEN AVEC BERTRAND DECRÉ : Gros plan sur un territoire : le MEDEF Yvelines

LA ROBOTIQUE FRANÇAISE au service de la performance médicale

TECHNOLOGIES MÉDICALES : un marché en panne de leaders

DécryptageLE MENTORING se démocratise

LE TRAVAIL COLLABORATIF OU LA MORT ?

LES NOUVEAUX ESPACES DE TRAVAIL

START-UP, savoir relever le défi du recrutement

UBERISATION DES RH, danger ou opportunité ?

Portrait d’entrepriseLUCIBEL, L’UNE DES 50 ENTREPRISES QUI FONT L’INNOVATION EN FRANCE

InternationalLE CANADA MISE SUR LA RELANCE BUDGÉTAIRE

ENTRETIEN AVEC Lawrence Cannon, ambassadeur du Canada en France

Droit ENTRETIEN AVEC maître Gisèle Cohen, avocat à la cour

LivresSorties I CultureLE MUSÉE DE L’AIR ET DE L’ESPACE, un musée tourné vers l’avenir NOTRE SÉLECTION DE LIVRES

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ÉDITO

ACTUSINTERVIEW D’ÉRIC BERGER : les propositions du MEDEF

Île-de-France pour relancer l’apprentissage

EN BREF...

ENTRETIEN AVEC PHILIPPE YVIN : Le chantier du Grand Paris sur les rails

ENTRETIEN AVEC CAROLINE TRICOCHE, Présidente du Comité des banques FDF d’Île-de-France

ENTRETIEN AVEC BENJAMIN WAYENBERG, PDG et co-fondateur de Shelterr

TRI DES DÉCHETS EN ÎLE-DE-FRANCE : OÙ EN SOMMES-NOUS ?

ÉCO EMBALLAGES

INTERVIEW DE PATRICK BERNASCONI, NOUVEAU PRÉSIDENT DU CONSEIL ÉCONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL (CESE)

DOSSIER

La france qui innove : la fin des idées reçues

DES PÉPITES À SUIVRE

LA FRANCE VIRE AU NUMÉRIQUE

LA “FRENCH TECH“ a désormais son vaisseau amiral

BUSINESS FRANCE BOOSTE NOS START-UP

ENTRETIEN AVEC Geoffroy Roux de Bézieux, Vice-président délégué du MEDEF

PROSPECTIVEQUELLE ENTREPRISE POUR DEMAIN ?

Quelques témoignages des intervenants à l’Assemblée Générale

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 5

ÉDITO

Avec 13,1 milliards d’euros consacrés à la recherche et au développement (1), 153 000 personnes travaillant pour la re-cherche publique et privée, et un secteur dynamique de Petites

et Moyennes Entreprises innovantes, la région Île-de-France est un pôle mondial de premier ordre.

Illustration de cet écosystème qui constitue l’un des principaux moteurs de la croissance, notre région concentre à elle seule 68 % des dépenses de R&D de notre pays (2). Un choix de l’excellence et de l’innovation qui contribue à l’essor économique de la région et au bouleversement de notre quotidien, par ses applications. Un exosquelette qui permettra bientôt à des paraplégiques de mar-cher… Une maison écologique modulaire pour lutter contre le mal-logement… Une application de covoiturage de proximité… Une plateforme flottante pour dépolluer les eaux… Notre région foisonne de créativité et d’inventivité qui laissent augurer d’un avenir prometteur, pour peu que les conditions de sa réussite soient réunies.

À commencer par un engagement fort de tous les acteurs : Région, enseignement supérieur et entreprises, en faveur d’un resserrement des liens entre le monde académique et le monde éco-nomique. Ce n’est qu’en favorisant les synergies entre PME/TPE, grands groupes et recherche publique, que nous saurons répondre aux défis d’un monde en perpétuelle évolution et conserver à l’innovation française, créatrice de valeurs, une place de choix. Appuyons-nous sur les 8 pôles de compétitivité que compte notre région, qui sont une vraie réussite, pour aller encore plus loin !

D’autant que l’innovation n’est pas réservée à une élite et qu’elle est bien plus vaste et multiple qu’on ne se l’imagine. Innover, c’est aussi mettre en place de meilleurs process dans la commerciali-sation ou la production de produits ou de services. Des initiatives à la portée de tous !

Parce qu’il ne peut y avoir de croissance sans recherche et innovation, le MEDEF Île-de-France appelle à une simplification du système de recherche francilien, pour le rendre plus compréhensible pour nos PME et TPE. Il souhaite également la mise en œuvre d’une politique de financement cohérente, ciblée, visible et accessible, qui évite le saupoudrage, en créant un guichet unique et en évaluant l’impact des actions et des investissements des institutions régionales.

Le moyen d’insuffler une nouvelle dynamique et de renforcer la confiance des entrepreneurs dans leurs capacités d’innover. (1)-(2) source ministère de la recherche – année de référence 2014.

INNOVER, C'EST ENTREPRENDRE ; ENTREPRENDRE, C'EST INNOVER

ÉRIC BERGERPRÉSIDENT DU MEDEF ÎLE-DE-FRANCE

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ACTUS06 INTERVIEW D’ÉRIC BERGER, LES PROPOSITIONS DU MEDEF ÎLE-DE-FRANCE POUR RELANCER L’APPRENTISSAGE• 08 EN BREF… • 10 LE CHANTIER DU GRAND PARIS SUR LES RAILS AVEC PHILIPPE YVIN • 11 “94 % DES DEMANDES DE CRÉDITS D’INVESTISSEMENT DES PME SONT ACCORDÉES“ AVEC CAROLINE TRICOCHE • 13 SHELTERR, LE SITE IMMOBILIER QUI REPOND A VOS ENVIES • 14 TRI DES DÉCHETS EN ÎLE-DE-FRANCE : OÙ EN SOMMES-NOUS ? • 16 INTERVIEW DE PATRICK BERNASCONI, LE REFLEXE CESE N’EST PAS SUFFISANT AUJOURD’HUI

LES PROPOSITIONS DU MEDEF ÎLE-DE-FRANCE POUR RELANCER L’APPRENTISSAGE

INTERVIEW D’ÉRIC BERGER, PRÉSIDENT DU MEDEF IDF

QUELS SONT LES PRINCIPAUX FREINS À UN VÉRITABLE ESSOR DE L’ALTERNANCE DANS NOTRE PAYS ?Le modèle de l’alternance fait aujourd’hui consensus dans la population, mais une succession de décisions politiques l’ont rendu illisible, trop compliqué, voir inapplicable pour bon nombre d’entrepreneurs, en particulier dans les TPE et les PME. A commencer par la coexistence de deux types de contrats (le contrat de professionnalisation et le contrat d’apprentissage), qui vient inutilement brouiller la lisibilité des voies de formation possibles. La mise en oeuvre

d’un seul contrat faciliterait son appropriation par un plus grand nombre. A cela, s’est ajoutée une série de décrets restrictifs, comme le décret “machine dangereuse” qui ne permet pas, par exemple, à un apprenti boulanger de s’approcher du pétrin, ou la suppression de l’accès au dispositif d’initiation aux métiers en alternance (DIMA). Enfin les coupes budgétaires décidées par le gouvernement, comme le cantonnement du crédit d’impôt apprentissage à la première année de formation ou la réduction de l’aide forfaitaire à l’embauche d’apprentis, ont eu des effets dévastateurs entraînant une baisse des effectifs, en particulier parmi les plus bas niveaux de qualification.

DÈS LORS, QUELS LEVIERS ACTIONNER POUR FAIRE REPARTIR LA MACHINE ? Nous faisons 7 propositions pour relancer la filière de l’apprentissage :

1. Zéro charge alternance pour les entreprises ;

2. Développer les contrats de professionnalisation “sur mesure”;

3. Rendre obligatoire l’information sur les débouchés professionnels des cursus de formation proposés à tous les niveaux de qualification et stopper la dévalorisation symbolique de l’apprentissage dans le système d’orientation ;

4. Expérimenter la co-construction des diplômes entre les branches

SI LE MODÈLE DE L’ALTERNANCE A LES FAVEURS DE BON NOMBRE DE JEUNES COMME EN TÉMOIGNE LE SUCCÈS DE LA DERNIÈRE FÊTE DE L’ALTERNANCE ORGANISÉE PAR LE MEDEF ILE-DE-FRANCE, IL PEINE ENCORE À SE DÉVELOPPER À GRANDE ÉCHELLE. COMMENT EXPLIQUER CE “RETARD À L’ALLUMAGE” ET QUELLES SONT LES PISTES POUR FAVORISER SON ESSOR ? NOUS AVONS INTERROGÉ SUR CE POINT ERIC BERGER, PRÉSIDENT DU MEDEF ILE-DE-FRANCE.

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 7

professionnelles volontaires et le ministère ;

5. Mettre en place un processus de co-décision entre la Région et les partenaires sociaux sur l’établissement de la carte des formations ;

6. Alléger les démarches administratives pour les entreprises ;

7. Libérer le financement de l’apprentissage : en redonnant aux entreprises la capacité d’investir dans l’apprentissage selon leurs besoins, en libérant l’affectation de la taxe d’apprentissage pour les entreprises qui embauchent plus de 3% d’alternants, enfin en déconnectant l’ouverture des CFA de l’obligation de financement régional.

LES ENTREPRISES FRANCILIENNES SE MONTRENT-ELLES IMPLIQUÉES EN MATIÈRE DE DÉVELOPPEMENT DES PRATIQUES D’ALTERNANCE ?Pour l’année 2013/2014, 40 772 entrées en contrat de professionnalisation ont été

enregistrées en Ile-de-France et 56 635 entrées en contrat d’apprentissage. Nous constatons d’ailleurs que si le CAP demeure le diplôme le plus préparé dans la région par la voie de l’apprentissage (23,5 % des contrats), il est désormais talonné par le master professionnel (22,6 %).Après plusieurs années de baisse des effectifs d’alternants, il semble que l’on reparte légèrement à la hausse. Selon le tableau de bord des politiques de l’emploi de la DARES (Direction des Études et des Statistiques), 276.051 contrats d’apprentissage ont été enregistrés en 2015, contre 270.904 l’année précédente. Soit 5.147 apprentis supplémentaires. Une hausse de 2,1% qui reste toutefois bien insuffisante au regard des baisses essuyées par l’apprentissage en 2013 (-8%) et 2014 (-3%) et qui incite à la prudence quant à un réel redémarrage. Les contrats de professionnalisation augmentent eux aussi en 2015, puisque 159.310 ont été enregistrés, contre 151.220 l’année précédente (+8.090).

QUELS SONT LES SECTEURS ET MÉTIERS LES PLUS PERMÉABLES À L’ALTERNANCE ET LES BESOINS SPÉCIFIQUES DES ENTREPRISES FRANCILIENNES ?Aujourd’hui, tous les secteurs et tous les niveaux de qualification sont accessibles par la voie de l’alternance. L’alternance ne se cantonne plus à l’artisanat et aux bas niveaux de qualification. Il existe une multitude de secteurs qui y ont recours. Si les grands pourvoyeurs d’alternants restent les secteurs historiques comme le bâtiment, les travaux publics, l’hôtellerie-restauration, la métallurgie et la grande distribution, des secteurs comme la banque, l’assurance, le transport et la logistique, la chimie, la téléphonie ou la santé s’y ouvrent de plus en plus. Même les secteurs émergeants sont désormais accessibles par la voie de l’alternance.

10.000A L’OCCASION DE LA 6e ÉDITION DE LA FÊTE DE L’ALTERNANCE ORGANISÉE PAR LE MEDEF ÎLE-DE-FRANCE,

10.000 JEUNES FRANCILIENS SE SONT RETROUVÉS AU PARC FLORAL DE PARIS POUR S’INFORMER ET DÉCROCHER L’UN DES

15.000 CONTRATS EN ALTERNANCE PROPOSÉS PAR LES ENTREPRISES PRÉSENTES.

ACTUS I INTERVIEW D’ÉRIC BERGER ; LES PROPOSITIONS DU MEDEF ÎLE-DE-FRANCE POUR RELANCER L’APPRENTISSAGE

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EN BREF…

ACTUS I EN BREF...

DES TRAJETS DOMICILE-TRAVAIL DE PLUS EN PLUS LONGSLes franciliens ont consacré 68 minutes par jour en moyenne à leur trajet domicile – travail en 2010, selon une étude de la DARES, contre 50 minutes pour le reste des français. Une durée en hausse de 10 minutes depuis 1998, date de la précé-dente enquête. Le trajet est inférieur à une demi-heure pour 34 % des actifs en emploi, compris entre une de-mi-heure et une heure pour 31 % d’entre eux et supérieur à une heure pour 35 % des répondants. Ce sont les trajets supérieurs à une heure et demie qui enregistrent la plus forte hausse + 4 %, passant de 12 % à 16 % des actifs concernés.

L’ENTREPRENEURIAT EN BERNE CHEZ LES CADRESEn 2016, seuls 30 % des cadres songent à créer ou re-prendre une entreprise, comme l’a révélé un sondage de Courrier Cadres réalisé lors du dernier Salon des Entre-preneurs. Une chute spectaculaire de l’esprit d’entreprise quand on sait qu’ils étaient 45 % à en exprimer le souhait en 2015. Principal frein selon les sondés : la complexi-té des démarches qui en rebutent 63 %. Leur verdict est aussi très sévère vis-à-vis des banques qu’ils jugent trop frileuses avec les entrepreneurs, à 85 %. Dans ce contexte, le crowdfunding a le vent en poupe, puisque 42 % des cadres envisagent de faire appel au financement partici-patif pour mener à bien leur projet.

La Région s’est engagée, le 14 avril, à participer au “plan 500 000 formations supplémentaires“pour les demandeurs d’emploi, lancé par François Hollande le 18 janvier. Pour la première fois en effet, les régions se voient confier le pilotage de cette action qui prévoit un doublement de l’effort de formation par rapport à 2015. L’Etat y consacrera 1 milliard d’euros et 285 millions d’euros seront apportés par les partenaires sociaux. Les régions ne mettront pas la main à la poche mais cha-cune s’est vu assigner par le gouvernement un quota de formations nouvelles. La convention signée en Île-de-France porte sur 64 000 formations supplémentaires par rapport aux 50 000 attribuées l’an passé. Toutefois la Région a souhaité ne s’engager que sur 34 000 forma-tions dans un premier temps, dans l’attente des finance-ments par Pôle emploi.

UN ACCORD RÉGION/ÉTAT POUR BOOSTER LA FORMATION DES CHÔMEURS

DE TRAJET DOMICILE-TRAVAIL

POUR LES FRANCILIENS

68MN/J

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 9

ACTUS I EN BREF...

Si l’économie française est morose, en matière d’innovation en re-vanche, elle se porte bien. La ré-gion Île-de-France se distingue, en déposant en 2015 plus de 7.000 brevets, elle se place en effet à la première place européenne, devant quatre régions allemandes, selon le rapport annuel de l’Of-fice européen des brevets (OEB). Un résultat dû “en grande partie au nombre de grands groupes et d’entreprises innovantes installés dans la région, ainsi qu’à son poids économique au niveau national et continental”, selon l’OEB. À elle seule, l’Île-de-France a pesé 68,8% du total des brevets déposés par la France. La deuxième région de l’Hexagone est loin derrière : il s’agit de l’Auvergne-Rhône-Alpes avec 1.152 demandes.

LES EMBAUCHES DOPÉES PAR LA PRIME AUX PME

Au premier trimestre 2016, le nombre de déclarations d’embauche hors intérim de plus d’un mois a net-tement progressé (+ 4,8 %), selon les chiffres de l’Acoss. Il s’établit à 1,87 million, un niveau jamais atteint depuis 2011. Cette évolution résulte de la hausse des embauches en CDD de plus d’un mois (+ 5,6 %) et de celles en CDI (+ 3,8 %). Sur un an, la remontée est plus importante encore : les déclarations d’embauche de plus d’un mois ont augmenté de 6,9 %. Cette hausse est particulièrement marquée dans les entreprises de moins de 20 salariés (+ 8,2 %), tant pour les embauches en CDI (+ 7,1 %) que pour celles en CDD de plus d’un mois (+ 9,2 %), notamment de plus de six mois (+ 27,3 %). Les entreprises de 20 salariés ou plus enregistrent quant à elles une progression de 2,3 %.

L’ÎLE-DE-FRANCE PREMIÈRE EN EUROPE POUR L’INNOVATION

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2016 MARQUE UNE ACCÉLÉRATION DU GRAND PARIS EXPRESS. LES NOUVELLES LIGNES SERONT-ELLES LIVRÉES DANS LES DÉLAIS PRÉVUS ?2016 marque le passage du Grand Paris Express des études aux travaux de génie civil. Avec le début des travaux, c’est le chantier du siècle de la région Capitale qui démarre. Dès ce printemps, nous lançons les travaux de la gare Fort d’Issy-Vanves-Clamart. En septembre, un nouveau chantier s’ouvrira à Noisy-Champs pour la construction de l’arrière gare qui sera suivi des travaux du tunnel foré de Noisy-Champs à Bry-Villiers-Champigny. Tous les travaux de génie civil s’enchaîneront ensuite sans interruption jusqu’aux mises en service. Nous tenons le calendrier prévu par nos études d’avant-projet.

CE CHANTIER VA GÉNÉRER BEAUCOUP D’ACTIVITÉS PENDANT LES QUINZE PROCHAINES ANNÉES. QUEL EST L’IMPACT ÉCONOMIQUE ATTENDU ET COMMENT LES ENTREPRISES FRANCILIENNES Y SONT ASSOCIÉES ?Le Grand Paris Express génèrera 15 000 emplois par an pendant la

durée du chantier. Déjà plus de 800 millions d’euros sont engagés pour les 27 marchés de maîtrise d’œuvre mobilisant des pans entiers de l’ingénierie française et de nombreuses agences d’architectures. Au-delà de ses 200 collaborateurs, la SGP coordonne plus de 1 500 professionnels. Fin 2016, près de 3 milliards d’euros de marché de génie civil auront été attribués. Le chantier du Grand Paris Express sera un moteur de croissance pour les PME. Pour ce faire, nous intégrons des clauses contractuelles aux marchés de travaux imposant d’intégrer les PME en sous-traitance ou cotraitance. Pour la ligne 15 Sud par exemple, cet engagement s’élève à 20 %.

QUELLES MESURES AVEZ-VOUS PRIS POUR MINIMISER LES NUISANCES DE CES TRAVAUX GIGANTESQUES ET NE PAS GÊNER L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE DES ZONES

CONCERNÉES ?Nous voulons bâtir un modèle innovant de la “ville en chantier du XXIe siècle”, une gestion exemplaire des chantiers et une prise en compte globale de leurs effets pour les riverains et les acteurs économiques. L’innovation sera

aussi présente dans la gestion des 43 millions de tonnes de déblais que le chantier générera en une dizaine d’années. Nous voulons en effet assurer leur traçabilité, développer des transports alternatifs à la route ainsi qu’une filière de valorisation qui réponde à l’objectif de 70 % fixé par la loi transition énergétique.

AU-DELÀ DU RÉSEAU DE TRANSPORT, CE SUPER-MÉTRO EST L’OCCASION DE RÉAMÉNAGER LES TERRITOIRES. QUELS SONT LES OBJECTIFS POURSUIVIS EN LA MATIÈRE ?

L’impact territorial du Grand Paris Express est, sur un rayon de 800 m autour des gares, de 140 km2, soit une fois et demi la superficie de Paris. Cela signifie que le réseau de transport va déclencher de profondes mutations urbaines, des constructions de logements, dans les 68 nouveaux quartiers de gare qu’il va créer. Avec les élus locaux, nous sommes aussi mobilisés pour réaliser l’intermodalité du XXIe siècle combinant mobilités douces, électriques et numériques, et avec la RATP et la SNCF réussir les interconnexions permettant à tous les Franciliens de bénéficier de ce nouveau réseau.

LE CHANTIER DU GRAND PARIS SUR LES RAILS

ENTRETIEN AVEC PHILIPPE YVIN, PRÉSIDENT DU DIRECTOIRE DE LA SOCIÉTÉ DU GRAND PARIS

ACTUS I ENTRETIEN AVEC PHILIPPE YVIN

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 11

ENTRETIEN AVEC CAROLINE TRICOCHE, PRÉSIDENTE DU COMITÉ DES BANQUES FBF D’ÎLE-DE-FRANCE

ACTUS I ENTRETIEN AVEC CAROLINE TRICOCHE, PRÉSIDENTE DU COMITÉ DES BANQUES FBF D’ÎLE-DE-FRANCE

DES DEMANDES DE CRÉDITS D’INVESTISSEMENT DES PME SONT ACCORDÉES

LES PME ONT SOUVENT TENDANCE À SOULIGNER LA DIFFICULTÉ D’ACCÈS AUX FINANCEMENTS POUR ACCOMPAGNER LEUR DÉVELOPPEMENT, RÉALITÉ OU RESSENTI ?Les banques sont proches des PME, c’est leur première priorité et elle se traduit dans les faits. Nous finançons un million de PME en France, qui mobilisent plus de 375 milliards € de crédit. Les PME comme les TPE bénéficient d’un accès au crédit élevé en France : 94 % des demandes de crédits d’investissement des PME sont accordées et plus de 8/10 pour les crédits de trésorerie *.Nous travaillons continuellement au renforcement des relations

avec les TPE/PME. 2015 a été consacré à la mise en œuvre de nos engagements : délais de réponses, explications en cas de refus, pédagogie (financement court terme). Nous y travaillons aussi à titre collectif par les rencontres FBF/PME organisées par nos Comités sur le terrain, avec les MEDEF territoriaux entre autres : en 2015, plus de 2000 patrons de PME y ont participé.

QUEL DOIT ÊTRE LE RÔLE D’UN BANQUIER AUPRÈS DE L’ENTREPRISE ?Le banquier est un des partenaires essentiels des PME car il permet de financer et de réaliser des projets, de nouveaux investissements, ainsi que la trésorerie nécessaire

à l’activité. Pour cela, il doit dialoguer avec les dirigeants d’entreprise et détecter leurs besoins, c’est ce que nous attendons d’abord de nos équipes. C’est aussi dans la confiance que se construit une relation : il faut comprendre l’activité, ses spécificités… La proximité est essentielle : c’est une marque de fabrique des banques françaises.

EN MATIÈRE DE FINANCEMENT DE L’INNOVATION, QUELS SONT LES PRODUITS DU MARCHÉ LES PLUS ADAPTÉS ?L’innovation est multiple et nécessite une étude au cas par cas : on peut être dans une création, ou dans une PME déjà

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ACTUS I ENTRETIEN AVEC CAROLINE TRICOCHE, PRÉSIDENTE DU COMITÉ DES BANQUES FBF D’ÎLE-DE-FRANCE

en développement … La première phase nécessite un financement en capital, c’est quelquefois avec les banques et leurs structures d’investissement, mais ce sont souvent des business angels ou des fonds d’investissements qui accompagnent cette première étape d’amorçage. Ensuite, quand il s’agit de l’accompagnement de la technologie sur les marchés, les banques financent les investissements et les besoins de trésorerie : c’est la deuxième étape celle du développement. La plupart des banques se sont dotées de conseillers spécialisés en innovation à même de rechercher les solutions adaptées.

LA FBF EST ASSOCIÉE AVEC LES DÉTERMINÉS AFIN D’ACCOMPAGNER LES ENTREPRENEURS DES QUARTIERS. QUELS SONT LES OBJECTIFS DE CET ENGAGEMENT ?La FBF a rencontré le Président de l’association “Les Déterminés”, Moussa Camara, grâce au MEDEF national : ces jeunes, issus des quartiers, ont l’ambition d’entreprendre et de réussir. Nous accompagnons leurs projets en contribuant à leur formation sur la relation avec la banque et de façon individualisée avec des banquiers volontaires. D’ailleurs, Marie Anne Barbat-Layani, Directrice

Générale de la FBF, a participé à la remise des diplômes de la 2e promotion au MEDEF fin mars.

* La Banque de France interroge chaque trimestre 4000 PME et 2500 TPE sur leur accès au crédit.

LE BANQUIER EST UN DES PARTENAIRES ESSENTIELS DES PME, CAR IL PERMET DE FINANCER ET RÉALISER DES PROJETS (...) POUR CELA, IL DOIT DIALOGUER AVEC LES DIRIGEANTS ET DÉTECTER LEURS BESOINS

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 13

ACTUS I ENTRETIEN AVEC BENJAMIN WAYENBERG, PDG ET CO-FONDATEUR DE SHELTERR

SHELTERR, LE SITE IMMOBILIER QUI RÉPOND À VOS ENVIESBOULEVERSANT LES CODES DU MARCHÉ IMMOBILIER, LE TRUBLION BELGE PRÉSENT SUR LE MARCHÉ FRANÇAIS DEPUIS HUIT MOIS, ENTEND PROPOSER À SES CLIENTS UNE NOUVELLE EXPÉRIENCE PLUS INTUITIVE QUI REPOSE SUR UNE QUESTION TOUTE SIMPLE ET POURTANT ESSENTIELLE : OÙ SOUHAITERIONS-NOUS VIVRE ? RENCONTRE AVEC SON FONDATEUR BENJAMIN WAYENBERG.

QUELLE EST LA PHILOSOPHIE DE SHELTERR ET QU’EST-CE QUI VOUS DISTINGUE DE VOS CONCURRENTS ?La philosophie de Shelterr se base sur un alignement d’intérêt total et une relation Gagnant-Gagnant avec tous les utilisateurs, qu’ils soient pri-vés ou professionnels. Notre éthique de travail, notre indépendance et notre neutralité font clairement notre Force. Notre principale diffé-renciation repose sur une farouche volonté d’améliorer, simplifier et faciliter l’expérience utilisateur au travers de l’univers interactif Shelterr et offrir ainsi une facilité d’utilisation absolue. Au travers d’une carte interactive toutes les offres immobilières disponibles sont immédiatement géolocalisées dans le quartier recherché. Des informa-tions essentielles comme la proxi-mité des commerces, les temps et moyens de transport pour se rendre à son travail ou la description du quartier complètent la recherche.

SUR QUEL BUSINESS MODEL APPUYEZ-VOUS VOTRE DÉVELOPPEMENT ?Un modèle économique inno-vant et révolutionnaire !La mise en ligne des annonces, quel qu’en soit le nombre, est un service gratuit pour tous les utilisa-teurs, qu’ils soient particuliers ou professionnels. Cette mise en ligne s’effectue simplement en quelques clics. Shelterr démultiplie sa capa-cité à générer des contacts et “faire sonner le téléphone”. Notre modèle répond ainsi parfaitement à l’attente principale des professionnels en leur garantissant d’obtenir le nombre de contacts voulus et sans aucun frais caché. Comment ça marche ? Très simplement. Depuis son inter-face Shelterr, l’agent immobilier achète un volume prédéterminé de contacts et se crée ainsi sa propre “cagnotte de contacts”. Au fur et à mesure des appels et contacts reçus l’agent immobilier recharge son compte suivant un montant

qu’il détermine librement. Par ailleurs, Shelterr met à la disposition des utilisateurs professionnels de nombreux services premium pour développer leur notoriété locale, augmenter la qualité des photos présentées, accélérer la vente des biens, mesurer l’efficacité des an-nonces ou gérer très simplement la géolocalisation de ses biens.

QUELLES SONT VOS AMBITIONS SUR LE MARCHÉ FRANÇAIS ?Nous voulons à fin 2016 être le 1er

site immobilier regroupant la totalité des professionnels de l’immobilier afin de proposer aux utilisateurs de Shelterr l’intégralité de l’offre immobilière.

EN BELGIQUE VOUS PROPOSEZ ÉGALEMENT UNE APPLICATION MOBILE, QUAND SERA-T-ELLE DISPONIBLE EN FRANCE ?Shelterr va déployer de nombreuses innovations majeures tout au long de l’année 2016 et notamment notre application mobile à la fin de ce 1er semestre.

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TRI DES DÉCHETS EN ÎLE-DE-FRANCE OÙ EN SOMMES-NOUS ?

ACTUS I TRI DES DÉCHETS EN ÎLE-DE-FRANCE : OÙ EN SOMMES-NOUS ?

TOUS LES ANS, L’ORDIF RÉALISE UNE ENQUÊTE SUR LA GESTION DES DÉCHETS MÉNAGERS ET ASSIMILÉS PRIS EN CHARGE DANS LE CADRE DU SERVICE PUBLIC, AVEC LE SOUTIEN DU CONSEIL RÉGIONAL D’ÎLE-DE-FRANCE ET DE L’ADEME. RETOUR SUR LES PRINCIPAUX ENSEIGNEMENTS.

462 kg de déchets ménagers et assimilésEn 2014, un Francilien a produit 462 kg de déchets ménagers et assi-milés, soit une baisse de 45 kg/hab. depuis 2000. La quantité d’ordures ménagères résiduelles a diminué de 105 kg/hab., entre 2000 et 2014 (292 kg en 2014). Depuis 2004, on n’observe aucune évolution du ratio de collecte du verre sur le territoire francilien. Il en va de même pour le ratio de collecte des emballages-pa-

piers graphiques collectés en Île-de-France depuis 2007.

2 millions de tonnes de recyclage potentielEn partenariat avec la Région Île-de-France et les collectivités franci-liennes, l’ORDIF a lancé fin 2015 une étude sur les caractérisations effectuées entre 2010 et 2015 pour identifier le potentiel de recyclage. 2 millions de tonnes de déchets re-cyclables sont présentes dans les

ordures ménagères résiduelles (bio-déchets, papiers, cartons, verre, etc.).

28% des déchets ménagers et assimilés orientés vers le recyclageL’objectif Grenelle national pré-conise d’orienter 45% des déchets ménagers et assimilés vers le recy-clage d’ici 2015. En 2014, en Île-de-France, ce sont 28% qui ont été orientés vers cette voie.

www.ordif.com

> 3 QUESTIONS À JEAN-PHILIPPE DUGOIN-CLEMENT, PRÉSIDENT DE L’ORDIF

Le principal enseignement de votre dernière étude, est que le tri stagne dans notre région. À quoi attribuez-vous ce phénomène ?Nous observons en effet une stagnation entre 2013 (461 kg/hab.) et 2014 (462 kg/hab.) Toutefois, entre 2000 et 2014 les déchets des Franciliens ont baissé de 45 kg/hab. Il faut être vigilant pour que cette ten-dance ne s’inverse pas. Les consignes de tri, différentes d’une commune à l’autre, ne facilitent pas la com-munication. On peut aussi se demander si les bacs de tri sont en nombre suffisant dans certains immeubles de la zone centrale, très dense, de notre Région.

Pourtant, le recyclage représente un formidable potentiel en termes d’économie circulaire. Quelles sont les perspectives en la matière ?En 2014, 28% des déchets ménagers et assimilés ont été orientés vers le recyclage. Je tiens à rappeler que l’objectif fixé par le Grenelle était de 45% en 2015 …

On a évalué à 2 millions de tonnes la quantité de dé-chets recyclables présents dans les ordures ménagères résiduelles. Le recyclage des papiers ou des cartons pourrait être multiplié par trois s’ils étaient bien triés et non jetés avec les ordures ménagères résiduelles. C’est de la matière perdue qui aurait pu être recyclée. Notre étude sur l’emploi dans le secteur des déchets a montré que pour 10 000 tonnes de déchets traités nous avions environ 31 emplois dans un centre de tri contre 1 en enfouissement. Le tri, ça crée donc aussi de l’emploi !

Comment renverser cette tendance et remobiliser les franciliens ?Dans ce secteur, il est nécessaire de constamment infor-mer les habitants et de répéter les messages. Des ac-tions pour relancer le tri sont en cours, et de nombreux territoires de notre Région y participent. Concernant les biodéchets, la loi relative à la transition énergétique impose un tri à la source dès 2025. On peut imaginer que les dispositifs qui seront alors mis en place permet-tront une mobilisation pour valoriser ces déchets.

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ACTUS I ÉCO EMBALLAGES

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ACTUS I INTERVIEW DE PATRICK BERNASCONI, NOUVEAU PRÉSIDENT DU CONSEIL ECONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL (CESE)

“LE RÉFLEXE CESE N’EST PAS SUFFISANT AUJOURD’HUI”

INTERVIEW DE PATRICK BERNASCONI, NOUVEAU PRÉSIDENT DU CONSEIL ECONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL (CESE)

“CE QUI NOUS IMPORTE AVANT TOUT C’EST LE RENFORCEMENT DE L’ATTRACTIVITÉ DE LA RÉGION ET DE LA COMPÉTITIVITÉ DE NOS ENTREPRISES.”

VOUS ARRIVEZ À LA TÊTE DU CESE ALORS QUE LES CRITIQUES SE MULTIPLIENT SUR SON UTILITÉ. QUE DIRIEZ-VOUS À CEUX QUI SOUHAITENT LE SUPPRIMER ?Ceux qui critiquent le CESE ne savent pas, la plupart du temps, ce qu’il produit. Nous devons donc faire preuve de pédagogie pour expliquer ce qu’est le CESE et ainsi rendre compte de son utilité. Sur le sujet des travailleurs détachés, en train d’être repris non seulement dans la loi El Khomri, mais aussi au niveau européen, le CESE a été précurseur. Il en est de même sur la Garantie jeunes, reprise par Manuel Valls ces dernières semaines, et si on remonte à plus longtemps, sur le RMI ou encore le droit au logement opposable.Le CESE représente l’ensemble de la société civile : nos conseillers viennent du monde associatif, du monde mutualiste, des coopérations, des artisans, du monde de l’agriculture, de tous les syndicats. Ils représentent les

dizaines de millions de citoyens qui adhèrent à ces associations et syndicats. Nous constituons donc une “petite France” qui est là pour éclairer les décisions. Dans le contexte actuel qui voit croître les extrêmes, nous avons un besoin criant d’une relation renforcée entre le citoyen, la société et le décideur politique et le CESE est la seule institution, par sa composition, en mesure d’y répondre.

MAIS ALORS COMMENT RENDRE LE CESE PLUS VISIBLE ?

La question n’est pas : “Est-ce que le CESE est utile ?”, mais plutôt “Est-ce que le CESE est-il bien utilisé ?”. A la première question, je vous ai répondu oui. A la seconde, je vous répondrais non ! Aux pouvoirs publics, au Parlement, aux citoyens de s’appuyer sur nous dans les prises de décision. Nous sommes là dans leur intérêt. Le CESE a une capacité de dialogue très forte

entre des mondes qui travaillent d’ordinaire peu ensemble : les agriculteurs et les écologistes, les syndicats et le monde patronal. Le CESE fait travailler ensemble des gens souvent opposés à l’extérieur. Il dégage des consensus et est en capacité de jouer les éclaireurs pour les pouvoirs publics, dire jusqu’où ne pas aller dans une réforme, rapprocher les points de vue. C’est possible, car nous ne sommes pas une assemblée duale.Gagner en visibilité, c’est aussi tout simplement faire de nos 233 conseillers les ambassadeurs du CESE, car tous n’ont qu’une seule envie : celle de travailler ! Les conseillers du CESE sont en prise directe avec la réalité avec laquelle vivent les Français, loin de toute idéologie. Ils apportent tous l’expérience de leur vie professionnelle, puisqu’ils ont en-dehors du CESE d’autres activités, dans leur vie professionnelle mais aussi au sein de leur syndicat ou leur association. Ces conseillers sont, sauf les personnalités qualifiées, issues d’associations,

PATRICK BERNASCONI, ENTREPRENEUR NORMAND, ANCIEN PRÉSIDENT DE LA FÉDÉRATION NATIONALE DES TRAVAUX PUBLICS ET VICE-PRÉSIDENT DU MEDEF, A SUCCÉDÉ EN DÉCEMBRE DERNIER À JEAN-PAUL DELEVOYE À LA PRÉSIDENCE DU CONSEIL ECONOMIQUE, SOCIAL ET ENVIRONNEMENTAL (CESE). A LA TÊTE DE LA TROISIÈME ASSEMBLÉE CONSTITUTIONNELLE DE LA RÉPUBLIQUE QUI A POUR MISSION DE CONSEILLER LE GOUVERNEMENT À TRAVERS DES AVIS, IL A CINQ ANS POUR FAIRE TAIRE LES CRITIQUES SUR L’UTILITÉ DE SON INSTITUTION.

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 17

syndicats, organisations patronales, ce sont à ces organisations aussi de prendre leurs responsabilités et de diffuser en leur sein les préconisations que leurs propres conseillers élaborent et votent. C’est à ces organisations, dont le MEDEF, de donner de la visibilité à ce que leurs représentants font au sein du CESE.La visibilité par ailleurs n’est pas notre principal objectif. Nous souhaitons avant tout que nos préconisations soient reprises par les pouvoirs publics ou le Parlement.

VOUS ÊTES ÉLU POUR UN MANDAT DE 5 ANS À LA TÊTE DU CESE. QUELLE EST VOTRE FEUILLE DE ROUTE ?Je souhaite rendre la saisine du CESE incontournable sur les questions centrales qui agitent notre société, dans la plus grande complémentarité possible avec les institutions politiques. Dans la précédente mandature, il y a eu 120 auto-saisines et uniquement

26 saisines. C’est vraiment dommage. Le réflexe CESE n’est pas suffisant aujourd’hui. Il est regrettable, par exemple, que nous n’ayons pas été consultés sur la loi NOTRe. Je souhaite que les organisations qui nomment des conseillers au CESE jouent un rôle plus important, notamment en nous disant sur quels thèmes elles souhaitent que nous travaillions. Il faut aussi renforcer la place des saisines par pétition citoyennes, en faisant preuve d’ouverture sur cette pratique, à travers des outils modernes liés au digital et à la numérisation notamment. Je souhaite enfin que le CESE s’implique dans l’évaluation des politiques publiques, en complémentarité avec les travaux de la Cour des comptes.

QUELS SONT LES CHANTIERS SUR LESQUELS LE CESE TRAVAILLE ACTUELLEMENT ?

En février dernier, le Premier ministre Manuel Valls nous a demandé de travailler sur les outils

à mettre en place pour assurer “le développement de la culture du dialogue social”, afin d’aller plus loin encore que les préconisations du rapport Combrexelle. Nos travaux ont été rendus à la fin du mois de mai. De la même façon, nous allons rendre un avis sur un sujet de grande actualité : “les circuits de distribution des produits alimentaires”. En septembre, le CESE formulera également des préconisations permettant de faciliter des financements pour les TPE-PME. Dans le même temps, nous travaillons aussi sur une vingtaine d’autres sujets comme les certificats de qualification professionnelle (CQP), le service civique, ou encore les emplois nés de la transition énergétique. Certes, notre travail est peut-être un peu trop silencieux, mais c’est aussi le gage pour nous d’aller au fond des sujets !

www.lecese.com

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DOSSIER18 LA FRANCE QUI INNOVE : LA FIN DES IDEES REÇUES • 20 DES PÉPITES À SUIVRE • 22 LA FRANCE VIRE AU NUMÉRIQUE • 23 LA “FRENCH TECH“A DÉSORMAIS SON VAISSEAU AMIRAL • 24 BUSINESS FRANCE BOOSTE NOS START-UP • 25 L’INNOVATION, SÉSAME DES MARCHÉS DU FUTUR • 26 2 QUESTIONS À FABRICE PESIN

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LA FRANCE QUI INNOVE : LA FIN DES IDÉES REÇUES

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 19

DOSSIER I LA FRANCE QUI INNOVE : LA FIN DES IDÉES REÇUES

a France ne se résume pas aux produits de luxe, à la gastronomie et aux activités tou-ristiques. Elle a fait depuis bien longtemps

le choix de l’innovation et de l’excellence technologique ! La qualité de ses chercheurs, la disponibilité de ses talents et un environnement très favorable à la recherche, ont convaincu depuis 2003, plus de 400 entreprises étrangères d’y investir dans la création de centres de R&D. Symbole de cette dynamique, c’est à Paris que Facebook a fait le choix d’implanter son premier centre de recherche sur l’intelligence artificielle, en dehors des Etats-Unis.

3E PAYS LE PLUS INNOVANT AU MONDELa nouvelle a de quoi surprendre quand tant de classe-ments (Commission européenne ou Indice mondial de l’innovation) nous qualifient plutôt de suiveur. Pourtant, c’est le constat dressé par le classement annuel de Thom-son Reuters, qui s’intéresse avant tout aux entreprises et leurs brevets déposés. Dix entreprises et organismes (Al-catel-Lucent, Alstom, Arkema, Safran, Saint-Gobain, Thales, Valeo et les organismes CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives), CNRS (Centre national de la recherche scientifique) et IFP En-ergies nouvelles, nous permettent de nous hisser sur la troisième marche du podium, derrière les Etats-Unis et le Japon. Le CEA est même sacré centre de recherche le plus innovant, devant les prestigieux Fraunhofer en Alle-magne et JST au Japon. Le palmarès est calculé à partir

du volume de brevets, du taux de brevets acceptés compa-ré au volume déposé, de leur portée géographique et leur influence.

LE FRUIT DU DÉCLOISONNEMENTQue s’est-il passé ? Il y a quinze ans, la loi Allègre a per-mis aux chercheurs du public de créer leur entreprise, tout en restant chercheur. La loi a décloisonné les mondes de la recherche et de l’économie. Preuve en est, le CNRS qui a trop souvent l’image d’un vieil organisme un peu déconnecté, a créé plus de 1.000 start-up en quinze ans. Ces entreprises ont embauché 7.000 personnes dans la haute-technologie, la santé ou l’environnement. Certaines sont mêmes cotées en bourse. C’est le cas de McPhy, qui produit de l’énergie avec de l’hydrogène, ou Innoveox, qui dépollue les eaux sales des industries. Ensuite, la France a mis en place toute une série d’aides financières et de crédits d’impôts qui ont créé un environnement favorable. 71 pôles de compétitivité, écosystèmes ouverts et inno-vants ont vus le jour, dans lesquels entreprises, établisse-ments publics de formation et laboratoires de recherche conduisent des projets collaboratifs. Résultat : notre pays était le deuxième le mieux représenté au dernier CES de Las Vegas, derrière les États-Unis. Reste toutefois à savoir faire prospérer nos pépites. Le récent rachat de Withings, spécialiste des objets connectés, par Nokia pour pour-suivre sa croissance, nous montre que sur ce plan-là, il nous reste encore des efforts à faire.

LES CHERCHEURS ET ENTREPRENEURS INNOVANTS NE S’ENFUIENT PAS TOUS À L’ÉTRANGER. CERTAINS SONT MÊMES TRÈS HEUREUX CHEZ NOUS, ET FONT VIVRE ET PROSPÉRER DE BELLES ENTREPRISES. GRÂCE À UNE SÉRIE D’AIDES FINANCIÈRES ET DE CRÉDITS D’IMPÔTS,

PÉPINIÈRES ET INCUBATEURS ONT FLEURIS, CRÉANT UNE VRAIE DYNAMIQUE D’INNOVATION.

> LA DÉPENSE INTÉRIEURE DE RECHERCHE ET DÉVELOPPEMENT S’ÉLÈVE À 47,5 MILLIARDS D’EUROS EN 2013 (source M.E.N.E.S.R. décembre2015).

> 418 000 PERSONNES ONT PARTICIPÉ EN 2013 À UNE ACTIVITÉ DE RECHERCHE EN FRANCE (EN ÉQUIVALENT TEMPS PLEIN).

> SUR DIX PERSONNELS DE R&D, SIX TRAVAILLENT EN ENTREPRISES ET QUATRE DANS LES ADMINISTRATIONS.

> EN 2014, LES DÉPENSES INTÉRIEURES EN R&D DES

ENTREPRISES IMPLANTÉES EN FRANCE, SE SONT

ÉLEVÉES À 31,5 MILLIARDS D’EUROS, SOIT UNE

PROGRESSION DE 2,3 % (1,48 % DU PIB).

> 3 RÉGIONS CONCENTRENT 68 % DES DÉPENSES ET

65 % DES EFFECTIFS. L’ÎLE-DE-FRANCE ARRIVE

EN PREMIÈRE POSITION AVEC 13,1 MILLIARDS

D’EUROS, DEVANT RHÔNE-ALPES (4,5 MILLIARDS)

ET LE LANGUEDOC-ROUSSILLON-MIDI-PYRÉNÉES

(3,4 MILLIARDS). (Source ministère de la recherche)

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DOSSIER I DES PÉPITES À SUIVRE

DES PÉPITES À SUIVREUNE IDÉE PERTINENTE, DE BONS ARGUMENTS MARKETING, UN PORTEUR DE PROJET CHARISMATIQUE POUR SÉDUIRE LES INVESTISSEURS, VOILÀ QUELQUES-UNS DES INGRÉDIENTS NÉCESSAIRES À LA RÉUSSITE D’UNE JEUNE ENTREPRISE INNOVANTE. CES QUATRE PÉPITES FRANCILIENNES LES POSSÈDENT À COUP SÛR ET MÉRITENT TOUTE NOTRE ATTENTION.

DIGISCHOOL, LE FREE LEARNINGL’entreprise est née du rapprochement de Kreactive (spécialiste des applica-tions mobiles), fondée en 2005 par Anthony Kuntz, et Media Etudiant créée par Thierry Debarnot. Elle propose un ensemble d’applications et de sites In-ternet offrant un service gratuit d’enseignement, aux 15-25 ans, qui rassemble déjà 8 millions d’utilisateurs par mois. Forte de ce succès dans l’Hexagone, l’entreprise se déploie actuellement en Europe et dans le monde. Après avoir annoncé en février dernier, avoir levé 14 millions d’euros auprès de Creadev, la société d’investissement de la famille Mulliez, de SEPFI, la holding d’investis-sement de la famille La Villeguerin et de la BPI, elle a convaincu deux grosses pointures du secteur de la rejoindre. Isabelle Weill, ex-associée cofondatrice de CCM Benchmark, et Clément Cezard, directeur du développement de Netflix pour l’Europe, après avoir fait les beaux jours de Deezer, sont venus renforcer l’advisory board de Digischool group. Une réussite qui avait déjà interpellé l’EdTech Europe, qui lui avait décerné en juin 2015, le prix de référence attri-bué aux start-up de l’éducation ayant la plus forte croissance sur le continent.

QUARNOT COMPUTING, LE RADIATEUR INTELLIGENTCette start-up née à Montrouge en 2010, accumule les récompenses autour de son concept novateur d’utilisation de la chaleur dégagée par les data cen-ters, pour chauffer des bâtiments gratuitement. Son produit phare le Q.rad est un radiateur-ordinateur connecté, intégrant des processeurs informatiques qui produisent de la chaleur en effectuant des calculs. Sa consommation électrique est mesurée par un compteur intégré et remboursée automatiquement à l’ha-bitant.Récompensée d’un Label d’Excellence par la Commission Européenne pour son innovation révolutionnaire, la société fait partie des 30 start-up euro-péennes sélectionnées parmi plus de 886 petites et moyennes entreprises pour la phase II du programme “Horizon 2020”, dans le cadre de l’“Open Disrup-tive Innovation Scheme”. Fondée par Paul Benoit, diplômé de Polytechnique et Télécom Paris Tech, elle propose également des services de suivi de la qualité de l’air, de déclenchement d’alertes, de reconnaissance vocale ou de divertisse-ment. Destiné pour l’instant aux entreprises, son Q.Rad sera proposé directe-ment aux particuliers en 2017.

EFFICIENTIP, CYBERSECURITYFondée en 2009, par David Wil-liamson, l’entreprise récompensée cette année au Forum International de la Cybersécurité, connaît une croissance fulgurante. Son chiffre d’affaires a été multiplié par 10, passant de 1,3 à 12 millions d’eu-ros fin 2015, et ses effectifs sont passés de 7 collaborateurs à plus d’une centaine aujourd’hui dont la moitié au siège francilien. Spé-cialisée dans la protection des sys-tèmes informatiques et réseaux des organisations, Efficient IP les rend plus performants et toujours dispo-nibles. Le cadre de gestion unifiée pour dispositifs et configuration ré-seau DNS, DHCP et IPAM, amé-liore la sécurité, la disponibilité et l’agilité des réseaux pour mieux lutter contre les hackers. Les solu-tions d’Efficent IP sont complétées par les technologies et services pro-posés par ses partenaires à travers le monde. L’entreprise réalise 70 % de son chiffre d’affaires à l’export, en équipant la mairie de New-York, Boeing, des universités américaines ou Telus, le plus grand opérateur télécom canadien.

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 21

UNE IDÉE PERTINENTE, DE BONS ARGUMENTS MARKETING, UN PORTEUR DE PROJET CHARISMATIQUE POUR SÉDUIRE LES INVESTISSEURS...

VISIOMED GROUP, LE BIEN ÊTRE AVANT TOUT

Basé à Paris, Visiomed Group déve-loppe des produits de santé connec-tée, sous la gamme BewellConnect. L’entreprise a notamment créé le ThermoFlash, un thermomètre médical à infrarouge sans contact. Imaginés en lien avec les profession-nels de santé, ces objets sont destinés à nous rassurer, en nous permettant des autodiagnostics simples et ac-cessibles, sur des mesures santé im-portantes : fièvre, tension artérielle, glycémie, etc… Membre actif de “French Tech”, l’entreprise créée par Eric Sebban, a été récompen-sée par plusieurs prix, comme celui de l’innovation catégorie Biotech pour MyEGG lors du dernier CES de Las Vegas. Le plus grand salon international dédié aux nouvelles technologies, l’avait déjà remarqué en 2015, en lui décernant le TPN Picks Award, qui récompense les 10 innovations ayant le plus fort po-tentiel commercial aux Etats-Unis. Le groupe distribue ses produits dans plus de 35 pays, dont les Etats-Unis depuis 2015, avec pour prin-cipales cibles : les professionnels de santé (hôpitaux, cliniques, maisons de retraite), les pharmacies et la grande distribution.

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DOSSIER I LA FRANCE VIRE AU NUMÉRIQUE

2015 restera comme une année charnière pour l’économie française, celle du basculement réel dans l’ère numérique. Les signes ne trompent pas. Plus un PDG du CAC 40 qui ne parle de Google ou d’Amazon comme de l’un de ses concurrents. Le risque d’“ubérisation“est dans toutes les têtes. Accor, qui an-nonçait dès la fin 2014 une remise à plat de sa stratégie pour contrer Booking.com, Expedia et Airbnb, a fait des émules. “On commence à sentir que certains grands groupes ont de vraies stratégies numériques”, relève Benoît Thieulin, Président du Conseil national du numérique.

CHANGEMENT DE DIMENSIONAutres marqueurs plus probants : les grandes entreprises n’hésitent plus à al-ler au-devant des start-up. Orange y envoie ses cadres en immersion, ou dans des accélérateurs. BNP Paribas ou Saint-Gobain disposent de postes de travail dans le Partech Shaker, la pépinière créée par le fonds Partech Ventures. Et Renault lance son propre incubateur pour repérer les talents. Le changement de braquet de certains fleurons français a aussi marqué les esprits, à l’image de BlaBlaCar, qui en levant 200 millions de dollars, s’est installé dans le club très fermé des entreprises valorisées à plus d’un milliard. Dans le sillage de ces champions, des dizaines de start-up tricolores montrent désormais les dents à l’international. Le label “French Tech”, créé par le gouvernement pour les promouvoir, commence en effet à porter ses fruits. La marque est désormais installée, et le message prend aux Etats-Unis comme au Royaume-Uni. Parallè-lement, des écosystèmes réunissant les acteurs de certaines filières (audiovisuel à Rennes, jeu vidéo à Lyon …) ont acquis, un peu partout en France, la taille critique.

DES INVESTISSEURS PLUS IMPLIQUÉS

Même l’accès au capital, par-fois encore frileux, se libère. Les fonds de capital-risque as-surent désormais des tours de table de 20 à 30 millions - ce qui était rarissime, voire impos-sible jusque-là. Active sur tous les fronts, la BPI a notamment pris des initiatives pour inves-tir dans deux ou trois fonds de capital développement. Reste à flécher l’épargne des particu-liers (français et européens) vers le financement de l’innovation et doter les start-up de capaci-tés d’analyse et d’expertises qui leur font défaut, pour monter des dossiers de levée de fonds plus performants.

LA FRANCE VIRE AU NUMÉRIQUE

APRÈS AVOIR ÉTÉ LONGTEMPS CONSIDÉRÉ COMME UN OUTIL DE LA NOUVELLE ÉCONOMIE, LE NUMÉRIQUE S’IMPOSE ENFIN AUX YEUX DE TOUS COMME UN PHÉNOMÈNE DE TRANSFORMATION GÉNÉRALE DE LA SOCIÉ-TÉ, QUI N’ÉPARGNERA AUCUN SECTEUR.

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 23

DOSSIER I LA “FRENCH TECH“A DÉSORMAIS SON VAISSEAU AMIRAL

AVEC SES 15 000 M² RÉPARTIS SUR 10 ÉTAGES, LE CARGO EST LE PLUS GRAND INCUBATEUR D’EUROPE. DÉDIÉ AUX MÉDIAS, À L’INDUSTRIE ET

À L’ARCHITECTURE, IL ACCUEILLERA À TERME UNE CEN-TAINE DE START-UP.

a capitale revendique aujourd’hui une quarantaine d’incubateurs sur près de 130.000 m2. Celui qui vient d’ouvrir dans les anciens entrepôts Macdonald, dans le 19e arrondissement, se distingue

par sa taille et le nombre d’entreprises hébergées. Le cargo fait en effet figure de vaisseau amiral, avec une centaine de start-up présentes qui vont créer un écosystème d’émulation et d’innovation. Un projet de 63,5 millions d’euros, cofinancé par la Ville de Paris (15,2 millions), la Régie immobilière de la ville de Paris (RIVP) (39,3 millions) et la Région Ile-de-France (9 millions).

UNE PÉPINIÈRE D’INCUBATEURSLa particularité de la structure est qu’elle accueille plusieurs incubateurs aux vocations bien différentes. Le premier programme est animé par Paris & Co, l’agence de l’innovation de Paris, déjà responsable de plusieurs structures dé-diées à l’entrepreneuriat et aux start-up au sein de la capitale. Son incubateur au Cargo sera, lui, spécialisé dans les médias au sens large, de la musique aux jeux vidéo en passant par l’information et Internet, en partenariat notamment avec TF1. Le deuxième, animé par Impulse Partners, une société de conseil spécialisée dans l’innovation, est centré autour de quatre thèmes : l’architecture et l’immobilier - les bâtiments et les travaux publics - l’industrie - l’aéronau-tique. Une centaine de start-up seront accompagnées au sein du Cargo. Une cinquantaine de sociétés plus grandes seront également installées dans le bâti-ment, grâce à l’hôtel d’entreprises géré par la RIVP. Son leadership en Europe n’est toutefois que provisoire, puisque la Halle Freyssinet accueillera dès 2017, 1000 start-up sur plus de 34 000 m².

UNE CONCURRENCE FÉROCE EN EUROPESi la France est numéro un en Eu-rope de l’amorçage des start-up en nombre de deals, le pays peine à faire décoller ses jeunes pousses, comme le montre le rapport 2015 sur la French Tech du cabinet d’études Tech.eu. Les start-up fran-çaises n’ont levé “que” 370 millions d’euros sur la période janvier-février 2016, atteignant une moyenne de 3,81 millions d’euros par levée de fonds, contre 869 millions d’euros pour les start-up britanniques (10,1 millions d’euros en moyenne). Sur l’ensemble de l’année passée, deux tiers des levées de fonds en France ont concerné un montant infé-rieur à cinq millions d’euros. Paris ne manque donc pas de concur-rentes en Europe, à commencer par Londres et Berlin, qui se livrent une concurrence acharnée. Le Royaume-Uni domine avec 4,3 mil-liards d’euros investis dans ses start-up en 2015, contre 2,6 milliards pour l’Allemagne et 1,81 milliard pour la France, d’après le baro-mètre 2015 de l’institut EY.

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LA “ FRENCH TECH”

A DÉSORMAIS SON VAISSEAU AMIRAL

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DOSSIER I BUSINESS FRANCE BOOSTE NOS START-UP

EN PARTENARIAT AVEC BPIFRANCE, SON PROGRAMME D’ACCÉLÉRATION DES JEUNES POUSSES LES PLUS PROMETTEUSES PREND DE L’AMPLEUR, AVEC L’ACCOMPAGNEMENT DE 18 ENTREPRISES AUX ETATS-UNIS.

En 2014 et 2015, ce programme hébergeait 8 start-up françaises à San Francisco pendant 10 semaines. Pour 2016, le nombre d’entreprises a été multiplié par deux. Dix nouvelles recrues se sont installées le 18 avril à San Francisco dans l’espace de coworking Galvanize, et y res-teront jusqu’au 24 juin ; tandis que 8 autres, davantage tournées vers les technologies de la communication et les logiciels professionnels, ont pris leurs quartiers à New York dans l’espace de coworking Alley NYC.

DES SOCIÉTÉS PLUS MATURESElles bénéficient de services plus personnalisés, préparés en amont en fonction de leurs objectifs. 50 mentors de haut niveau, aussi bien des Français installés de longue date que des spécialistes américains issus de grandes so-ciétés, les conseillent, et un accord avec l’accéléra-teur de Stanford StartX permet pour la pre-mière fois d’y accueillir certaines d’entre elles. La promotion 2016 comporte des sociétés plus matures comme Qowisio (infrastructure pour objets connectés) qui a déjà levé 10 millions d’euros, Redbird (analyses des données récol-tées par les drones professionnels) qui a levé 5 millions notamment auprès d’Engie, ou AB Tasty (marketing pré-dictif) qui a déjà levé 6 millions d’euros. Autre nouveauté : Bpifrance et les fonds Partech et Idinvest, associés à la sélection des candidats, vont injecter 1 million d’euros dans l’une des 18 start-up au terme du processus.

DES CONTRATS ET DES EMBAUCHESQuatorze des seize start-up de 2014 et 2015 ont installé des bureaux aux États-Unis et signé plus de 150 contrats commerciaux. Le décollage de leur activité leur a permis de lever un total de 50 millions d’euros, dont 4,5 millions d’euros pour Giroptic, créateur d’une caméra 360 de-grés, et 4,2 millions d’euros pour Tellmeplus, le spécia-liste de l’analyse prédictive. La plus importante levée de fonds provient de Mirakl (solution de marketplace) qui a rassemblé 20 millions de dollars. Pour accompagner une croissance moyenne de 158 % de leur chiffre d’affaires, ces start-up ont créé de très nombreux emplois des deux côtés de l’Atlantique. Ainsi Concord (ex-Contract Live) issu de la promotion 2014 a renforcé ses effectifs de 15 personnes, Cosmo Company en a embauché 25, Mirakl

a quadruplé ses effectifs pour atteindre 80 per-sonnes, enfin, Sublime Skinz a levé 5 mil-

lions de dollars et recruté 44 personnes. De quoi donner des idées d’expansion

à Stéphane Alisse, directeur des bu-reaux de San Francisco et New York de Business France. “Nous pourrons reproduire ce modèle dans d’autres villes comme Shanghaï ou Londres”, estime-t-il.

2014/158 START-UP

2016NOMBRE D’ENTREPRISESX 2

BUSINESS FRANCE BOOSTE NOS START-UP

DOSSIER I BUSINESS FRANCE BOOSTE NOS START-UP

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 25

“L’INNOVATION, SÉSAME DES MARCHÉS DU FUTUR”

PAR GEOFFROY ROUX DE BÉZIEUX, VICE-PRÉSIDENT DÉLÉGUÉ DU MEDEF

LE SUCCÈS DE L’INNOVATION NÉCESSITE UN ÉCOSYSTÈME SIMPLE D’ACCÈS POUR LES PME, PERFORMANT DANS SES DISPOSITIFS D’APPUI, OUVERT AUX COOPÉRATIONS ENTRE ENTREPRISES ET AVEC LES UNIVERSITÉS, RÉACTIF AUX ÉVOLUTIONS DE PLUS EN PLUS RAPIDE DES MARCHÉS.

ans un monde très concurrentiel, l’en-treprise ne peut se différencier que par

l’innovation, de la conception à la production, et de la production à la livraison. L’innovation, c’est plus de chiffre d’affaires et de parts de marché notamment à l’export, c’est aussi plus de rentabilité et donc de marges pour continuer à innover. Paradoxalement, si plusieurs entre-prises françaises se distinguent dans les palmarès mondiaux de l’inno-vation comme celui réalisé chaque année par Thomson Reuters, la France ne figure, au niveau euro-péen, qu’en “seconde division“et se classe dans la catégorie des “sui-veurs de l’innovation”. L’enjeu est que notre pays redevienne “lea-der”, en particulier grâce au déve-loppement des marchés du futur, largement fondés sur la transfor-mation numérique de l’économie et plus particulièrement le big data et les objets connectés (e-santé, silver economy, villes intelligentes,

e-mobilité…). Chacun de ces mar-chés représente à l’horizon 2020 plusieurs dizaines de milliards d’eu-ros en France et plusieurs centaines dans le monde. Le MEDEF éclaire régulièrement les entreprises sur les opportunités de ces marchés que ce soit sur l’espace innovation de son université d’été ou au cours de l’université du numérique, qui a mobilisé cette année 125 interve-nants et accueilli près de 5000 visi-teurs en directe sur le live.

Le succès de l’innovation repose sur deux piliers : un écosystème perfor-mant et un entrepreneuriat libéré. Engagée, depuis les années 2000, dans un important effort de restruc-turation de son écosystème de l’in-novation, la France ne manque pas d’atouts qui permettent de réaliser une recherche de qualité : deuxième école mathématique au monde, pôles de compétitivité de réputation mondiale, formation scientifique de pointe dont sortent chaque année plus de 35 000 ingénieurs et 12 000 docteurs, crédit impôt recherche sti-

mulant pour les entreprises de toute taille , grands programmes d’inves-tissements d’avenir… Mais notre talon d’Achille demeure le passage au marché. Pourquoi ? Parce que les entreprises se heurtent à des dif-ficultés de plusieurs natures :

- contraintes réglementaires trop nombreuses qui étouffent l’initiative ou empêchent la prise de risque que ce soit en raison d’une interpréta-tion excessive du principe de pré-caution ou à cause de l’instabilité et de l’insécurité des règles fiscales ;

- insuffisante culture de l’innovation ouverte entre grandes entreprises et PME ou avec l’université et la re-cherche publique, qui limite les ex-périmentations et prive les acteurs de l’innovation d’un accès plus ra-pide au marché ;

- lenteur de la transformation nu-mérique des PME, qui éloigne les entreprises des nouveaux modes de consommation et retarde leur adaptation à la demande des mar-chés.

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DOSSIER I L’INNOVATION, SÉSAME DES MARCHÉS DU FUTUR

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DOSSIER I 2 QUESTIONS À FABRICE PESIN, MÉDIATEUR NATIONAL DU CRÉDIT

Les dépenses d’innovation sont-elles plus complexes à financer par les banques ? Les banques n’ont souvent pas de difficulté à prêter pour l’ac-quisition d’un bien immobilier ou de machines-outils, puisque les murs ou les machines apportés en garantie seront facilement mobilisables en cas de problème. Par contre, le financement de l’immatériel, par nature, ne permet pas de prise de garan-tie sur les actifs de l’entreprise et l’entrepreneur peut hésiter à apporter sa caution personnelle. Or, dans une économie de plus en plus dématérialisée, où les dépenses en R&D, en logiciels, en design et en marketing sont la clé du succès et de l’innova-tion, les entreprises doivent continuer à s’endetter pour croître. Même si elles disposent de moins d’actifs matériels à mobiliser.

Quelles nouvelles solutions existent pour les entreprises ? De nouvelles modalités de financement – garantie Bpifrance, plateformes de crowdfunding, placement privé ou encore fonds de dettes – viennent compléter l’offre bancaire classique, afin de créer une chaîne complète. Mais pour le dirigeant de PME, la diversité des offres reste très complexe à maîtriser, et il reste un gros travail d’accompagnement pour permettre la meilleure combinaison entre ces différentes sources de financement. La Médiation du crédit aide ainsi les entreprises innovantes à ré-soudre leurs difficultés de financement, notamment grâce à un partenariat avec les plateformes de financement participatif.

www.mediateurducredit.fr

C’est en levant ces obstacles que la France pourra rendre plus per-formant son écosystème et plus agiles ses entreprises innovantes. Le MEDEF continue tout azimut à contribuer à l’amélioration de cet écosystème et à le rendre plus lisible et plus accessible aux entre-prises en proposant des mesures de simplification administratives pour la gestion du CIR par exemple, ou encore en les aidant à trouver des profils pointus pour leurs pro-jets innovants grâce au dévelop-pement de la plateforme internet “docpro” - www.mydocpro.org -, qui permet d’entrer en contact avec plusieurs centaines d’entre eux. Avec l’ouverture cet été d’un campus numérique et le lancement d’un premier MOOC baptisé “Mé-tamorphose”, le MEDEF invite les PME, en 32 séquences didactiques réalisées avec le CNAM, à réussir leur transformation digitale, facteur d’innovation et clé d’accès aux mar-chés du futur.

C’EST EN LEVANT CES OBSTACLES QUE LA FRANCE POURRA RENDRE PLUS PERFORMANT SON ÉCOSYSTÈME ET PLUS AGILES SES ENTREPRISES INNOVANTES

> 2 QUESTIONS À FABRICE PESIN

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 27

QUELLE ENTREPRISE POUR DEMAIN ?

PROSPECTIVE

A QUOI RESSEMBLERA L’ENTREPRISE DE DEMAIN ? SERA-T-ELLE VIRTUELLE ET HYPER CONNECTÉE ? SERA-T-ELLE SOLIDAIRE ET COLLABORATIVE ? SERA-T-ELLE HUMANISTE ? NOUS AVONS DEMANDÉ À UNE DIRIGEANTE D’ENTREPRISE, UN GRAND SPÉCIALISTE DU MONDE DU TRAVAIL ET UN PHILOSOPHE, DE NOUS LIVRER LEUR VISION DU DEVENIR ET DU RÔLE DE L’ENTREPRISE DANS LES PROCHAINES ANNÉES.

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Nous formons une génération de dirigeants marqués par la pensée de Milton Friedman selon laquelle “la seule responsabilité sociale d’une entreprise est d’accroître son pro-fit”.

Pour le fondateur de l’École de Chicago, l’intérêt de l’actionnaire forme l’objectif principal de l’en-treprise. Lorsque cette sharehol-der value s’oppose à l’intérêt des autres parties-prenantes à l’activité de l’entreprise - salariés, environ-nement, clients et fournisseurs - les “stakeholders” - Friedman nous invite à privilégier l’intérêt des ac-tionnaires.

Ce modèle économique, supposé succéder vertueusement à l’échec de l’utopie collectiviste, a de toute évidence atteint une limite. Il est désormais évident que “la main in-visible du marché”, qui devait nous conduire à l’intérêt général par la somme des intérêts individuels maximisés, n’a pas permis cet ob-jectif et a au contraire entraîné un niveau de risque global élevé, une concentration inédite de la richesse et un bonheur individuel jugé insuf-fisant.

Ainsi, par exemple, le dérèglement climatique, la perte de biodiversi-té, l’épuisement de ressources non renouvelables et le manque d’eau constituent des menaces d’une gra-vité sans précédent, illustrant les risques que le modèle ultra-libéral

fait peser sur l’environnement.

Symétriquement, en social-démo-cratie, l’Etat affaibli par le poids des déficits n’est plus perçu comme dis-posant des moyens de résoudre les enjeux de bien commun.

Les solutions classiques du marché d’une part et de l’Etat d’autre part - dirigiste ou providence – n’ont donc pas suffisamment permis d’ancrer l’intérêt général au cœur de notre vie collective. L’opinion publique marque son insatisfaction en Eu-rope comme aux Etats-Unis dans une expression “anti-système”.

Cela étant dit, quels recours pour le bien commun au-delà de la régle-mentation ?

L’opinion publique attend qu’un nouvel acteur, l’entreprise, de-vienne agent du bien commun, portant une sorte de micro-res-ponsabilité globale qui ne lui avait jusqu’alors pas incombé. Ainsi, 80% de l’opinion publique estime que les entreprises doivent œuvrer à la résolution des problèmes écolo-giques et sociaux. Les sondages sont nets et cohérents. Il y a émergence de l’attente de l’opinion publique d’une responsabilité sociale et envi-ronnementale accrue de la part des entreprises.

De même, les salariés considèrent à plus de 80% que leur implication au travail dépend des valeurs de l’en-treprise. Les entreprises actives en

matière de Responsabilité Sociale et Environnementale constatent l’impact de telles démarches en ma-tière de fierté, d’adhésion et de mo-tivation de leurs salariés. La RSE augmente leur capacité à attirer, retenir et dynamiser les talents.

Ces entreprises s’engagent dans un progrès sociétal, cessant d’op-poser responsabilité et rentabilité financière mais les soutenant au contraire en parallèle.

Et certains fonds d’investissement cherchent, en plus de la perfor-mance financière, à valoriser l’inté-rêt à long terme de la planète et la dignité de la personne humaine. Ce modèle repose chez ces précurseurs sur une démarche personnelle de leurs dirigeants, de leurs équipes et de leurs investisseurs, de pratiques et d’inscriptions éthiques. En capa-cité de construire des marques plus fortes, leurs participations engagées devraient gagner, dans la durée, plus de valeur stratégique. Et ces fonds.

CAPITALISME RENOUVELÉ PAR UN INVESTISSEMENT À LA FOIS RENTABLE ET RESPONSABLEPAR FANNY PICARD, PRÉSIDENTE D’ALTER EQUITY.

PROSPECTIVE I L’ENTREPRISE DE DEMAIN

“IL Y A ÉMERGENCE DE L’ATTENTE DE L’OPINION PUBLIQUE D’UNE RESPONSABILITÉ SOCIALE ET ENVIRONNEMENTALE ACCRUE DE LA PART DES ENTREPRISES ”

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 29

CAPITALISME RENOUVELÉ PAR UN INVESTISSEMENT À LA FOIS RENTABLE ET RESPONSABLE

PROSPECTIVE I L’ENTREPRISE DE DEMAIN

“LE DROIT SOCIAL EST INTERPELLÉ PAR L’ORGANISATION NOUVELLE DU TRAVAIL ”

L’entreprise est longtemps apparue comme une communauté d’intérêt et de destin. Cette communauté était naguère et reste aujourd’hui encore visible. L’activité écono-mique, agricole ou industrielle, produisait, pour l’essentiel, des liens tangibles. Les nécessités de la production, des champs à l’usine, rassemblaient un nombre impor-tant de travailleurs qui, aux mêmes heures, effectuaient les mêmes gestes. L’ordonnancement de l’ac-tivité humaine était normé et hié-rarchisé. Le sens de l’appartenance à un métier, à une production, à un territoire, était marqué. Cette fierté d’appartenance, ce sens de l’action collective, donnaient à l’entreprise une dimension communautaire forte.

Nous voyons bien, à observer l’en-treprise d’aujourd’hui, que l’en-treprise de demain ne sera plus celle-là. L’effacement des frontières du temps et de l’espace produit ses effets.

Effacement des frontières du temps, tout d’abord. L’accélération des temps de l’entreprise se poursuit. Sous la pression du progrès tech-nique et de l’accélération de la

circulation de l’information et du partage des connaissances, l’entre-prise est confrontée à la destruction créatrice, au changement perma-nent. Sous la pression des exigences renouvelées des clients et des mar-chés, elle doit adapter sans cesse son organisation interne. Cela était, bien évidemment, déjà vrai au XIX et au XXèmes siècles. Ce le sera bien plus encore dans les prochaines dé-cennies.

Effacement des frontières géogra-phiques ensuite. La chute du sys-tème communiste mondial a fait tomber les barrières politiques et a donné à l’économie de marché le statut de modèle universel. Les mouvements de main d’œuvre n’obéissent plus aux mêmes lo-giques. Hier, les travailleurs ma-nuels des pays émergents se dépla-çaient vers les pays industrialisés, là où étaient installés les lieux de pro-duction. C’est désormais l’inverse : c’est le travail qui se déplace vers les travailleurs manuels. Les probléma-tiques du coût du travail ne seront pas réglées d’ici longtemps.

Cette observation ne vaut pas seu-lement entre régions du monde. L’entreprise cesse progressivement de s’identifier à un lieu de produc-tion unique. Les modes de travail à distance, le développement du nu-mérique ou le télétravail invitent à forger de nouvelles règles de régu-lation sociale. Les statuts collectifs

ne sont plus aussi régulateurs que naguère et les Etats cessent d’être des forces productrices de normes.

Les débats actuels sur la réforme du droit du travail ou ceux sur les protections sociales à installer pour des travailleurs non-salariés (au-to-entrepreneurs, chauffeurs de VTC, travailleurs indépendants…), montrent combien le droit social est interpellé par l’organisation nou-velle du travail. Outil de protection du travailleur, le droit social est aussi –c’est son autre fonction- outil d’or-ganisation du travail. Il nous faut passer du contrat de subordination au contrat de sub-organisation.

De toutes ces évolutions, on pour-rait tirer la conclusion que l’envi-ronnement de l’entreprise (environ-nement politique, technologique, financier, commercial…) devient plus rapide et plus fluide, que l’en-treprise elle-même va devenir à son tour une entité plus “liquide”.

Nous ne le pensons pas. Pour une raison simple, qui est celle de la nature même de l’entreprise. Les temps et l’organisation de l’entre-prise peuvent être optimisés, da-vantage encore fragmentés, sauf ceux des relations sociales. L’en-treprise, précisément parce qu’elle est une communauté humaine, ne peut participer sans dégât profond sur elle-même à une course sans fin vers son éclatement.

L’ENTREPRISE DE DEMAIN EST DÉJÀ DANS CELLE D’AUJOURD’HUI. HYPER CONNECTÉE, VOIRE VIRTUELLE, SERA-T-ELLE TOUJOURS UN LIEU D’ENGAGEMENT COLLECTIF, UN DÉFI PARTAGÉ ENTRE SES DIFFÉRENTES COMPOSANTES? A QUELS FONDAMENTAUX LES RELATIONS SOCIALES DEVRAIENT-ELLES OBÉIR ?

PAR BERNARD VIVIER, DIRECTEUR DE L’INSTITUT SUPÉRIEUR DU TRAVAIL

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L’économie numérique vue par les économistes : miracle ou mirage ?

Il se pourrait que la célèbre formule de Solow selon laquelle “les ordinateurs se voient partout sauf dans les statistiques de la productivité” s’applique à l’économie numérique. La diffusion des nouvelles technologies de l’information et de la communi-cation se généralise, tant parmi les consommateurs qu’au sein des entreprises. En agrégeant de puissants effets de réseau et en s’appuyant sur l’exploitation de données à grande échelle, les acteurs du numérique secouent les business models traditionnels. Pourtant, cette transition numérique ne s’accompagne pas d’une accélération de la productivité à l’échelle macroéconomique, bien au contraire. L’idée selon laquelle le ralentissement des gains de productivité observés relèverait d’un problème de mesure a été remise en cause par plusieurs travaux récents. Le débat reste ouvert entre “technoptimistes”, selon lesquels le numérique n’a pas encore exprimé son plein potentiel, et “éco-pessimistes”, qui considèrent qu’il n’est pas à la hauteur des ruptures technologiques du passé.

www.coe-rexecode.fr

PROSPECTIVE

“LA CHUTE DU SYSTÈME COMMUNISTE MONDIAL A FAIT TOMBER LES BARRIÈRES POLITIQUES ET A DONNÉ À L’ÉCONOMIE DE MARCHÉ LE STATUT DE MODÈLE UNIVERSEL”Les points fixes de l’entreprise sont à mettre en valeur :

• une entreprise gagnante est une entreprise durable. Cette affirma-tion concerne pour l’essentiel la propriété du capital social, l’enga-gement des actionnaires à “action-ner”, à penser leur rôle sur le long terme et non pas sur la rentabilité à court terme. Les formules d’as-sociation des salariés au capital des entreprises (actionnariat, participa-tion) participent aussi à cette dé-marche ;

• l’association entre projet écono-mique et projet social, comme élé-ment de la performance globale. Cette association, réussie chez cer-tains de nos voisins européens, per-met aux représentants du personnel d’agir pour l’entreprise et non pas contre ;

• la capacité des managers à gérer les préoccupations collectives des équipes dont ils ont la charge, à faire vivre un dialogue social direct.

www.istravail.com

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 31

PROSPECTIVE I L’ENTREPRISE DE DEMAIN

J’ai mis longtemps avant de formu-ler cette question simple aux sala-riés et dirigeants pour lesquels j’in-terviens : quelle est la philosophie de votre travail ? (Face à une ques-tion aussi abstraite je redoutais sans doute un long silence gênant…). Pourtant, renouant avec la tradi-tion socratique, où le philosophe est plus utile à poser des bonnes questions qu’à affirmer des vérités fussent-elles passionnantes, j’ai fini par faire de cette modeste question, mon interrogation fétiche, ma porte d’entrée dans les nombreux uni-vers que je rencontre. Et je ne me lasse pas d’entendre les réponses, subtiles, complexes, prolixes, que je reçois : le dépanneur me parle de sa philosophie “de l’heure juste adap-tée à l’urgence du client”, le DRH de celle du “juste compromis”, l’ar-tisan de sa devise favorite “servir sans s’asservir”, le dirigeant d’au-tonomie et d’engagement…

L’étape suivante de la philosophie au travail est de susciter le dialogue en équipe autour de ces philoso-phies singulières. Cela prend la forme d’ateliers, de rando-philo, word cafés, de documentaires col-laboratifs, par lesquels des groupes mixtes (métiers, fonctions) dia-loguent sur le sens de leur travail :

“Ma philosophie c’est la bientrai-tance, prendre soin des résidents dit une infirmière d’une maison de retraite ; “Mais parfois certains

malades demandent à mourir, alors comment tu fais ? La ques-tionne une de ses collègues ?”.

“Ma philosophie du travail à moi c’est la qualité, zéro défaut ! Quand on produit des avions dit ce diri-geant d’une usine de harnais élec-triques, on n’a pas le choix !” ; “Oui mais il faut nous faire confiance lui répond un opérateur parce que les protocoles ça suffit pas… sans confiance on peut pas faire de la qualité !”.

On pourrait citer des centaines d’exemples qui convergent tous vers la même conclusion : on a besoin de penser dans les entre-prises ! On a besoin de prendre du recul, de s’interroger, de ques-tionner les évidences, de réfléchir aux pratiques pour donner sens et humanité à notre travail. Loin des valeurs vendues en “prêt à penser”, nous cherchons à favoriser un vé-ritable penser-ensemble sur ce qui fonde et oriente l’action collective, un dialogue parfois consensuel, parfois contradictoire, mais sans cesse réactualisé. C’est à ce titre, il me semble, que l’on peut espérer concilier le beau travail avec le bien vivre ensemble dans l’intérêt d’une entreprise plus démocratique, plus productive et in fine plus durable.

[email protected] www.penser-ensemble.eu

PHILOSOPHER AU TRAVAIL, UNE QUESTION DE SENS RESSOURCÉPAR BERNARD BENATTAR, PHILO-SOPHE DU TRAVAIL, MÉDIATEUR, DI-RECTEUR DE L’INSTITUT EUROPÉEN DE PHILOSOPHIE PRATIQUE – IEPP

ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DU MEDEF ÎLE-DE-FRANCE> JEUDI 23 JUIN DE 18 H À 20 HCONFÉRENCE – DÉBAT SUR LE THÈME“L’ENTREPRISE DE DEMAIN : À QUOI RESSEMBLERA- T-ELLE ?”MUSÉE DAPPER 35 BIS, RUE PAUL VALÉRY 75016 PARIS

CONSACRÉ AUX ARTS ET AUX CULTURES DE L’AFRIQUE SUBSAHARIENNE, DES CARAÏBES ET DE LEURS DIASPORAS, LE MUSÉE DAPPER PRÉSENTE DES ŒUVRES PROVENANT DE COLLECTIONS PUBLIQUES ET PRIVÉES MAJEURES, AINSI QUE DE SON PROPRE FONDS. UN ESPACE EST ÉGALEMENT DÉVOLU AUX ARTISTES ORIGINAIRES D’AFRIQUE ET DES CARAÏBES. LA SALLE DE SPECTACLE ACCUEILLE QUANT À ELLE DE NOMBREUX ÉVÉNEMENTS SUR L’AFRIQUE : FILMS RENCONTRES, DÉBATS… EN PLUS DES EXPOSITIONS ORGANISÉES EN FRANCE, LE MUSÉE EST PRÉSENT HORS LES MURS, AU SÉNÉGAL NOTAMMENT.

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FOCUS32 REPÈRES • GROS PLAN SUR UN TERRITOIRE : LE MEDEF YVELINES • TECHNOLOGIE MÉDICALE : LA ROBOTIQUE FRANÇAISE AU SERVICE DE LA PERFORMANCE MÉDICALE &

UN MARCHÉ EN PANNE DE LEADERS • 37 DÉCRYPTAGE • LE MENTORING SE DÉMOCRATISE • LE TRAVAIL COLLABORATIF OU LA MORT ? • LES NOUVEAUX ESPACES DE TRAVAIL

• START-UP : SAVOIR RELEVER LE DÉFI DU RECRUTEMENT • UBERISATION DES RH : DANGER OU OPPORTUNITÉ ? 44 PORTRAIT D’ENTREPRISE • LUCIBEL, L’UNE DES

50 ENTREPRISES QUI FONT L’INNOVATION EN FRANCE • ENTRETIEN AVEC FRÉDÉRIC GRANOTIER, FONDATEUR DE LUCIBEL • 47 INTERNATIONAL • LE CANADA MISE SUR

LA RELANCE BUDGÉTAIRE • ENTRETIEN AVEC LAWRENCE CANNON, AMBASSADEUR DU CANADA EN FRANCE • 50 DROIT • L’OBLIGATION DE PUBLICATION DES COMPTES •

51 LIVRES I SORTIES I CULTURE • LE MUSÉE DE L’AIR ET DE L’ESPACE, UN MUSÉE TOURNÉ VERS L’AVENIR : ENTRETIEN AVEC SA DIRECTRICE CATHERINE MAUNOURY

• SÉLECTION DE LIVRES

ENTRETIEN AVEC BERTRAND DECRÉ

GROS PLAN SUR UN TERRITOIRE :

LE MEDEF YVELINES

“LA CONQUÊTE DE NOUVEAUX ADHÉRENTS EST MA PRIORITÉ, ELLE DONNERA LES MOYENS DE NOTRE ACTION”

QUEL EST LE MOTEUR DE VOTRE ENGAGEMENT POUR LE MEDEF YVELINES ?

L’une des forces principales d’un mouvement vient du nombre de ses adhérents. Mon objectif principal : renforcer les adhésions. La conquête de nouveaux adhérents est ma priorité car c’est par eux que nous aurons les moyens financiers de notre action, c’est par leur nombre que nous pourrons espérer peser face aux pouvoirs publics, c’est par leur engagement dans les mandats que nous pourrons assurer une défense efficace de nos entreprises.

PRÉSENTEZ-NOUS RAPIDEMENT LE DÉPARTEMENT DES YVELINES. QUELLES SONT SES PARTICULARITÉS ?

Tout d’abord les Yvelines bénéficient d’atouts naturels, en premier lieu desquels se situe la qualité de vie dont jouissent ses habitants. Et à cela il faut rajouter la relative proximité de Paris. Tout ceci crée un contexte favorable à l’implantation de nombreuses entreprises dans notre département. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si plusieurs grands groupes des filières de l’automobile, de l’aéronautique, des télécoms, de l’électronique ou de la santé y ont élu domicile.

BERTRAND DECRÉ, PRÉSIDE LE MEDEF YVELINES DEPUIS NOVEMBRE 2011. CHEF D’ENTREPRISE, IL A CRÉÉ SA PROPRE ENTREPRISE DANS LE SECTEUR DE LA GRANDE DISTRIBUTION (ENSEIGNE SUPER U). DIRIGEANT ENGAGÉ, IL A CHOISI IL Y A UNE DIZAINE D’ANNÉES DE DEVENIR UN MI-LITANT DE LA CAUSE ENTREPRENEURIAL EN S’INVESTISSANT AU MEDEF YVELINES.

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 33

REPÈRES I GROS PLAN SUR UN TERRITOIRE : LA SEINE-ET-MARNE, INTERVIEW DE BERTRAND DECRÉ

“GRÂCE À UN RÉSEAU DE PROFESSIONNELS AUX DIVERSES SPÉCIALITÉS, LE MEDEF YVELINES PEUT PROPOSER UNE AIDE À 360 DEGRÉS”

CONCRÈTEMENT QUELLES EN SONT LES RÉPERCUSSIONS SUR L’EMPLOI DANS LE DÉPARTEMENT ?

Le taux de chômage dans les Yvelines (7%) reste le plus bas d’Ile-de-France et l’un des plus faibles de l’Hexagone, et ce malgré un contexte de crise économique mondiale. De plus la force du département c’est sa diversité. L’automobile, l’aéronautique, les TIC, les éco-activités, sont autant de filières d’excellence dans les Yvelines qui créent des synergies, améliorent la compétitivité et portent le département vers le haut, lui donnant une image dynamique et innovante.

EN QUOI PEUT-ON AFFIRMER QUE LE DÉPARTEMENT EST INNOVANT ET DYNAMIQUE ?

Tout d’abord à travers les chiffres. Les Yvelines est le troisième département en nombre de dépôts de brevets par an en France. C’est un territoire d’innovation qui héberge plus d’un tiers de la R&D d’Ile-de-France. A cela il faut ajouter la formation. N’oublions pas que le département abrite

des universités parmi les plus performantes du pays. L’université de Versailles-Saint-Quentin est l’une des facultés les mieux classées de l’Hexagone. AgroParisTech n’est pas moins réputée pour former les futurs ingénieurs. Sans oublier HEC qu’il n’est plus nécessaire de présenter.

QUELS GENRES D’ACTION MENEZ-VOUS AU SEIN DU MEDEF YVELINES ?

Notre mission première est d’être un accompagnateur fidèle auprès de nos adhérents, et ceci au cours de toutes les étapes de la vie d’une entreprise. Pour ce faire, nous avons par exemple mis sur pied différentes commissions d’experts qui se proposent de venir en aide aux entreprises dans le besoin dans des domaines précis. Aujourd’hui nous avons quatre commissions fonctionnelles : les commissions financement, innovation, sociale et internationale. Au sein de ces commissions nos experts sont des chefs d’entreprise, des avocats, des banquiers ou des experts comptables unis dans le seul but d’apporter une aide concrète et objective. Grâce à ce réseau

de professionnels aux diverses spécialités, le MEDEF Yvelines peut ainsi proposer une aide collaborative à 360 degrés.

QUEL BILAN DRESSEZ-VOUS JUSQU’À PRÉSENT, DE VOTRE ACTION EN TANT QUE PRÉSIDENT DU MEDEF YVELINES ?

Je dirais que, s’il reste encore beaucoup à faire, nous aurons eu le mérite de remettre le wagon sur les bons rails. Tout d’abord, la première chose à faire était d’enfin unifier le MEDEF Yvelines, puisqu’il faut rappeler qu’il n’y a pas encore si longtemps, il y avait quatre MEDEF distincts dans notre département. Aujourd’hui nous ne parlons plus que d’une seule et unique voix. Nous avons également créé toujours plus de proximité et d’interaction entre nous et nos adhérents, notamment sur les réseaux sociaux, sur lesquels nous sommes de plus en plus présents. Et au travers de ces actions nous avons instauré une nouvelle dynamique autour du MEDEF Yvelines qui commence doucement à apporter ses premiers fruits.

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REPÈRES

LA ROBOTIQUE FRANÇAISE AU SERVICE DE LA PERFORMANCE MÉDICALE

Issue de la recherche publique, cette jeune entreprise spé-cialisée dans l’assistance robotisée aux gestes techniques médicaux, a mis au point le premier robot au monde conçu spécifiquement pour la Stimulation Magnétique Transcrânienne (TMS). Cette méthode de neurostimula-tion non invasive, constitue l’une des pistes les plus pro-metteuses pour le traitement de plusieurs pathologies résistantes aux médicaments, en particulier la dépression sévère, les douleurs neuropathiques chroniques ou les sé-quelles d’AVC, dont sont atteintes un grand nombre de personnes en France.

Un nouveau standard de précision et de fiabilitéLe double défi était d’une part d’améliorer la performance de cette technique thérapeutique et d’autre part d’opti-miser la gestion des ressources médicales. En automati-sant la procédure de TMS, actuellement mise en œuvre manuellement, Axilum Robotics TMS-Robot offre aux chercheurs et professionnels de santé une amélioration importante de la précision de la stimulation, tout en les libérant pour des tâches à plus haute valeur ajoutée. “Des études ont démontré qu’un simple défaut d’orientation de la bobine de stimulation de 7°, pouvait entraîner une ré-duction de 60 % de l’impact clinique. L’automatisation de la procédure avec le guidage par l’image, permet une sti-mulation à la fois personnalisée et plus précise”, souligne Michel Berg, Président d’Axilum Robotics.

25 % du marché d’ici 5 ansDéveloppé et produit en France grâce au partenariat in-dustriel avec la PME alsacienne Streb & Weil, le robot a déjà séduit de nombreuses équipes médicales à travers le monde (Espagne, Danemark, Brésil, Indonésie, Canada). En 2015, Axilum Robotics a réalisé près de 700 000 eu-ros de chiffre d’affaires, intégralement à l’exportation. En France, la TMS n’est pas encore prise en charge, comme c’est le cas aux Etats-Unis depuis 2012, ou en Allemagne depuis 2014, où la demande a explosé. “Mais les choses évoluent. En juin, l’hôpital civil de Strasbourg inaugurera la première plateforme bénéficiant d’un accord de prise en charge au titre de l’hospitalisation de jour pour le trai-tement de la dépression et de la douleur”, précise Michel Berg. De bonne augure pour le développement futur de la société qui vient de lancer une nouvelle levée de fonds, en partenariat avec la plateforme de co-funding Hoolders, pour financer ses projets : obtenir une approbation FDA pour s’attaquer au marché américain et élargir sa gamme de robots. “Je suis persuadé que le co-funding peut être un instrument efficace au service de l’innovation, en particu-lier à un stade de développement des entreprises – entre phases d’amorçage et de développement - où ni les fonds publics, ni les fonds privés ne répondent aux besoins de financement spécifiques” déclare le président d’Axilum Robotics. La jeune entreprise espère ainsi réunir 500 000 euros auprès des internautes séduits par les potentialités de l’entreprise qui ambitionne de capter 20 % du marché des nouveaux équipements d’ici 5 ans.

SON INVENTIVITÉ ET LA JUSTESSE DE SES PROPOSITIONS SÉDUISENT DE PLUS EN PLUS SUR LES MARCHÉS INTERNATIONAUX. UNE NOUVELLE GÉNÉRATION DE CHERCHEURS À LA FIBRE ENTREPRENEURIALE S’IMPOSE GRÂCE À DES SOLUTIONS INNOVANTES ADAPTÉES À L’ÉVOLUTION DES USAGES. DANS L’UNIVERS MÉDICAL, AXILUM ROBOTICS S’ATTACHE À RÉPONDRE AUX BESOINS DÉTECTÉS PAR LES ACTEURS DE SANTÉ.

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 35

UN ÉCOSYSTÈME D’INNOVATION COLLABORATIVE

> AXILUM ROBOTICS A ÉTÉ FONDÉE PAR UNE ÉQUIPE COMPOSÉE D’ENSEIGNANTS- CHERCHEURS DE L’ÉQUIPE DE ROBOTIQUE MÉDICALE : • DU LABORATOIRE ICUBE, À STRASBOURG (BERNARD BAYLE, MICHEL DE MATHELIN

ET PIERRE RENAUD), • AINSI QUE D’INGÉNIEURS DOCTEURS EN ROBOTIQUE (ROMUALD GINHOUX ET BENJAMIN MAURIN) • ET D’UN MÉDECIN DIPLÔMÉ D’HEC (MICHEL BERG).

CETTE ASSOCIATION D’EXPERTISES COMPLÉMENTAIRES, QUI A TRAVAILLÉ DANS UN ESPRIT D’INNOVA-TION COLLABORATIVE, A BÉNÉFICIÉ DE L’EXPERTISE EN MÉCATRONIQUE DE LA SOCIÉTÉ STREB & WEIL, PME IMPLANTÉE EN ALSACE DEPUIS 3 GÉNÉRATIONS, ET DE L’EXPERTISE MÉDICALE DU DR FOUCHER, PSYCHIATRE ET NEUROLOGUE DES HÔPITAUX UNIVERSITAIRES DE STRASBOURG, UN DES PIONNIERS DE LA TMS EN FRANCE.

“NOUS OFFRONS UNE SOLUTION POUR DES PERSONNES EN IMPASSE THÉRAPEUTIQUE, AVEC UN SYSTÈME GARANTISSANT LA QUALITÉ DES SOINS ET LIBÉRANT LE PERSONNEL D’UNE TÂCHE RÉPÉTITIVE ET PÉNIBLE ”

Axilum Robotics est selon les experts du dernier salon

Innorobo, la start-up la plus prometteuse de l’année.

REPÈRES I TECHNOLOGIES MÉDICALES : LA ROBOTIQUE FRANÇAISE AU SERVICE DE LA PERFORMANCE MÉDICALE

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REPÈRES

AU CROISEMENT DE MULTIPLES SAVOIR-FAIRE, L’INDUSTRIE DES TECHNOLOGIES MÉDICALES EST EN PERPÉTUELLE ÉVOLUTION. AVEC UNE CROISSANCE ANNUELLE DE 5 À 7 %, SON MARCHÉ GLOBAL PÈSE 200 MILLIARDS D’EUROS, DONT 50 % ISSUS DE

L’EUROPE ET 10 % DE L’HEXAGONE.

“90 % DES 5000 ENTREPRISES DE MEDTECH SONT DES PME ”

En France, les 5000 entreprises qui les conçoivent forment un maillage constitué à plus de 90 % de PME. Les cycles de vie des produits demeurent courts ; les innovations

sont pour la plupart incrémentales, le domaine de l’ima-gerie étant celui qui a le plus progressé dernièrement. Le rôle de l’utilisateur reste clé ; de fait, la nature du produit induit souvent une structuration spécifique de l’organisa-tion des soins.

Une refonte du modèle de santé

Face à une démographie mondiale croissante associée à un vieillissement de la population et à des patients mieux informés donc plus exigeants, toutes les nations se trouvent confrontées à une augmentation potentielle des dépenses de santé et à la demande d’une meilleure qualité des soins indissociable d’un contrôle des coûts. Un paradoxe qui suppose une refonte du modèle actuel sous différentes formes : accroissement de la prise en charge par le secteur privé, détection précoce des pathologies, mutualisation des ressources par l’usage de la télémédecine, dévelop-pement de l’ambulatoire limitant les durées d’hospitali-sation, optimisation des plateaux techniques hospitaliers. Souvent développées en collaboration étroite avec les pro-fessionnels de santé, les technologies médicales, en appor-tant des réponses adaptées permettant une réelle maîtrise des coûts, sont devenues un acteur clé de cette évolution.

Le risque d’une réglementation sclérosante Sous pression depuis les affaires Médiator et PIP en parti-culier, les agences réglementaires (TÜV, FDA…) se trouvent assujetties à une obligation de résultat. Le niveau de régle-mentation qu’elles imposent varie d’un pays à l’autre, et il ne faudrait pas qu’un renforcement excessif de leurs exigences, ou le passage successif obligé par plusieurs d’entre elles, pro-voquent un ralentissement du rythme d’innovation soutenu du secteur, en rendant l’accès au marché de plus en plus difficile. C’est pourtant ce que l’on observe d’ores et déjà en France, où l’obtention du remboursement correspond à un cheminement laborieux, qui le devient encore plus lors-qu’il convient d’associer un acte médical au produit que l’on souhaite mettre sur le marché. Cette situation très française explique aussi la faible structuration du tissu industriel : peu ou pas de success-stories en France – donc pas de grands groupes français de medtech – et bon nombre des petites so-ciétés formant ce tissu, qui font l’objet d’acquisitions par de grands groupes américains toujours à l’affût de technologies innovantes.

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TECHNOLOGIES MÉDICALES : UN MARCHÉ EN PANNE DE LEADERS

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 37

DÉCRYPTAGE

LE MENTORINGSE DÉMOCRATISE

INTERVIEW DE VICTORIA PELL, FONDATRICE D’UNATTI.COM

FACE AUX TRANSFORMA-TIONS QUE CONNAÎT AC-TUELLEMENT L’ENTREPRISE, VOUS APPELEZ À MISER SUR LA TRANSMISSION D’EXPÉ-RIENCES, EN QUOI CONTRI-BUE-T-ELLE À CE CHANGE-MENT DE CULTURE ?Les métiers d’aujourd’hui ne seront plus pour nombre d’entre eux les métiers de demain. Savoir s’adap-ter à ces changements nécessite beaucoup d’humilité et une capa-cité à échanger, à collaborer pour innover et apprendre des expertises de chacun. L’adaptabilité sera la pierre angulaire de l’employabilité. Faire le lien entre les expertises métiers des uns et les savoir-être des autres, hors du cadre hiérar-chique en toute bienveillance, tout au long du parcours profes-sionnel, est une façon efficace et humaine de s’adapter aux chan-gements profonds qui s’opèrent. TRÈS PRATIQUÉ DANS LES PAYS ANGLO-SAXONS, LE MENTORING EST ENCORE CONFIDENTIEL EN FRANCE, À QUOI ATTRIBUEZ-VOUS CETTE « FRILOSITÉ » DE NOS ENTREPRISES ?La culture d’entreprise française est

particulièrement élitiste et s’appuie sur des schémas de management verticaux et pyramidaux. A contrario dans certains pays, une équipe ira régulièrement déjeuner avec l’ensemble de ceux qui la façonnent pour échanger – les assistant(e)s, les managers et les directeurs/directrices. En France, on ne se mélange pas ou peu. Le mentoring a hérité de ce biais élitiste et s’est d’abord adressé principalement aux femmes (pour les politiques d’égalité) puis aux « happy few », qualifiés de hauts potentiels dans une volonté de passage s’opérant entre les dirigeants et leurs futurs N-1. Aujourd’hui cependant, la pratique tend à se démocratiser, dans les grands groupes tout du moins, sous le joug de la pression des transformations et de la nécessité de devenir plus agile. C’est une bonne nouvelle. POUR CHANGER LA DONNE, VOUS AVEZ DÉVELOPPÉ LA PREMIÈRE PLATEFORME FRANÇAISE DÉDIÉE AU MENTORING, À QUI S’ADRESSE –T-ELLE ET QUELLES EN SONT LES SPÉCIFICITÉS ?Notre plateforme et notre

accompagnement s’adressent aux responsables qui souhaitent développer des programmes de plus d’une quinzaine de binômes et bien entendu aux participants qui accèdent à un parcours de mentoring innovant.Unatti.com permet de réduire considérablement le temps de mise en place d’un programme, de suivi et de formation. Elle permet de lancer un ou des programmes via un middle office modulaire, puis de les consolider en un même lieu, pour une vue globale ou spécifique des résultats du programme via un dashboard comprenant de nombreuses mesures très utiles pour les gestionnaires RH. Les audiences de ces programmes sont en général les futurs managers ou managers, les managers seniors et les TOPEX. Les programmes sont thématiques : mentoring diversité, mentoring d’intégration, digital reverse mentoring, mentoring classique de transmission intergénérationnelle, mentoring en pair à pair autour d’échanges de bonne pratiques… Il s’opère en inter ou intra-entreprises en France et à l’international.

www.unatti.com

A L’HEURE DES BOULEVERSEMENTS NUMÉRIQUES DE NOTRE ÉCONOMIE, IL DEVIENT PRIMORDIAL DE FAVORISER LES POTENTIELS DES COLLABORATEURS POUR CRÉER DE LA VALEUR. C’EST TOUT L’ENJEU DE PREMIÈRE PLATEFORME FRANÇAISE UNIQUEMENT DÉDIÉE AU MENTORING, DONT NOUS AVONS RENCONTRÉ LA FONDATRICE : VICTORIA PELL.

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DÉCRYPTAGE

LE TRAVAIL COLLABORATIF OU LA MORT ?

Chez GT Location, une entreprise de 1.500 collaborateurs spécialisée dans la location de véhicules indus-triels avec conducteurs, les salariés ne sont pas considérés comme de simples exécutants. Depuis février 2013, ils peuvent se connecter à “SeeMy”, le réseau social interne, pour échanger entre eux et avec leurs responsables. Concrètement, “tous les conducteurs peuvent se connecter au réseau social via leur smartphone ou leur ordina-teur personnel pour faire part de conseils aux plus jeunes, débattre de la stratégie métier, du camion le mieux adapté pour tel type de mar-chandise, organiser leurs congés ou même se plaindre des notes de frais”, explique Patrice Bonte, di-recteur de l’école de management du groupe. Les chauffeurs sont ici responsabilisés et incités à mettre en oeuvre toute innovation visant à améliorer leur quotidien. Récem-ment, un conducteur a ainsi pro-pagé un système pour décharger d’énormes pneus plus facilement, notamment pour le compte de Mi-chelin, un gros client de la société.

“Une implication des salariés qui permet tout à la fois de tirer profit de leurs idées, et aussi de les res-souder”, assure Patrice Bonte.

Se muer en “entreprise collaborative“Les DRH et spécialistes en organi-sation n’ont jamais été aussi friands de ce concept flatteur où les collabo-rateurs “coopèrent”, “s’entraident”, et font profiter le plus grand nombre de “leurs compétences parfois ca-chées”. Et ce, dans le but de faire émerger une intelligence collective, qui offrira à l’entreprise “l’agilité”, la “capacité d’innovation” et “da-vantage d’efficacité” pour gagner en compétitivité et damer le pion à la concurrence. Il y a dix ans, le biscuitier Poult est passé d’une or-ganisation verticale à un model ho-rizontal, pour développer l’innova-tion en interne comme en externe. Ici, on ne dirige plus par le budget, mais par l’innovation managériale. “Le RH doit contribuer au dévelop-pement d’une culture d’entreprise collaborative où confiance et liber-

té sont les maîtres mots. À travers ses missions, il est essentiel que le souci d’épanouissement et le bien-être des salariés soient au coeur de ses préoccupations”, souligne Car-los Verkaeren, son dirigeant.

La crainte de se faire “uberiser”Autrement dit, de se faire croquer par un service Internet plus per-formant, oblige les entreprises à repenser leur organisation. L’idée principale consiste à donner plus d’autonomie à ses employés, no-tamment ceux qui se situent en bas de l’échelle, afin de faire remonter au plus vite toute innovation de rupture et la mettre en oeuvre avant la concurrence.

De plus en plus de grands groupes consacrent depuis quelques années des millions d’euros pour favoriser la collaboration dans leurs services. D’après le cabinet de conseil en or-ganisation Lecko, 58 % des grandes entreprises disposent d’au moins un réseau social d’entreprise (RSE),

LAISSER DAVANTAGE LA MAIN À SES COLLABORATEURS ET VALORISER “L’INTELLIGENCE COLLECTIVE” SONT AUJOURD’HUI UN IMPÉRATIF POUR RESTER COMPÉTITIF, ATTIRER LES TALENTS ET FAIRE FACE À LA CONCURRENCE DU NET

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 39

“LE MANAGER MODERNE NE DOIT PLUS ÊTRE UN SIMPLE DONNEUR D’ORDRES, MAIS PLUTÔT SOUTENIR SON ÉQUIPE ET LUI DONNER DAVANTAGE D’AUTONOMIE”

sorte de Facebook interne qui per-met aux collaborateurs d’échanger au sein de communautés de projet, de mobiliser leurs collègues pour trouver des solutions à leurs pro-blèmes, ou encore de travailler en direct sur des documents parta-gés... La réussite du Numa illustre cette réalité nouvelle. Basé à Paris, cet incubateur de jeunes pousses du numérique a très tôt capitalisé sur des espaces de travail partagés. “Personne ne travaille dans son coin, souligne Antoine qui planche sur un projet de téléconsultation médicale. Si j’ai besoin d’aide, d’une compétence particulière, je peux trouver la bonne personne sur le réseau social interne, et l’inter-peller directement. Jamais on ne m’enverra balader, ce n’est pas la philosophie”.

Préserver l’implication et la productivité

Dans une étude publiée en 2012, l’américain Gallup avait constaté que les faillites managériales étaient

source d’une dégringolade de l’“en-gagement” des collaborateurs, c’est- à-dire de leur implication dans l’entreprise. La France ne comptait ainsi que 9 % de collaborateurs “en-gagés”, 65 % étaient “démotivés”. Et pire, 26 % étaient “désenga-gés actifs”, avec des conséquences sur la productivité, donc le chiffre d’affaires. Touchés au portefeuille, les grands groupes misent donc de plus en plus sur la culture de la col-laboration. À ce petit jeu, Orange, le leader français des télécoms, n’a pas lésiné sur les moyens. “80 % de nos managers seront formés au management collaboratif d’ici à 2018 au sein d’Orange Campus”, l’université interne de l’opérateur, explique Ziryeb Marouf, des res-sources humaines. Concrètement, “le manager moderne ne doit plus être un simple donneur d’ordres, mais plutôt soutenir son équipe et lui donner davantage d’autono-mie”, insiste-t-il.

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LES NOUVEAUX ESPACES DE TRAVAILCOWORKING, BAUX DE COURTE DURÉE, TÉLÉTRAVAIL… LES SOLUTIONS ALTERNATIVES SÉDUISENT DE PLUS EN PLUS D’ENTREPRISES. MAIS QUELLE EST LA FORMULE LA PLUS ADAPTÉE À LA VÔTRE ? PETIT TOUR D’HORI-ZON DES NOUVEAUX MODÈLES.

A chaque phase de développement d’une entreprise cor-respond une des solutions apparues ces dernières années.

Pour la phase d’amorçage : le bail à courte duréeSi jusqu’à présent on voyait d’un mauvais œil un contrat de location de courte durée ou un partage de locaux avec une société tierce, les mentalités ont bien évolué et la crise a accéléré la tendance. Ces contrats, tout comme la sous-location, sont théoriquement gagnant-gagnant. Le propriétaire bénéficie de revenus supplémentaires et opti-mise des bureaux inoccupés, tandis que l’entreprise loca-taire accède à des locaux à moindre frais. Cet engagement restreint est idéal pour une jeune start-up qui démarre son activité. Si ce type d’accord se fait souvent de façon in-formelle, il est plus prudent d’établir un contrat de bail classique.

Pour les entreprises voulant réduire les coûts immobiliers : le télétravailL’avènement d’Internet, des connexions haut débit ou du Cloud, favorise désormais le nomadisme, et le travail mo-bile est devenu quasi banal. Le télétravail est la solution idéale pour réduire les coûts tout en dopant la productivi-té. Dans les grandes métropoles, où les temps de transport réduits font une réelle différence dans le quotidien des col-laborateurs et les prix du m² sont prohibitifs, la solution attire de plus en plus de candidats. Elle possède cependant ses limites, à commencer par la législation qui précise que

les salariés doivent avoir un lien physique avec leur entre-prise, auquel s’ajoute le risque de s’isoler de ses collègues, quand il est pratiqué à temps plein, ce qui peut nuire à la cohésion sociale de l’entreprise.

Pour les indépendants : le coworkingS’inscrivant dans la mouvance de l’économie collabora-tive, ce modèle répond parfaitement aux besoins des indé-pendants et autres autoentrepreneurs, en proposant tout à la fois flexibilité, échanges et coopération. Le moyen d’expérimenter de nouvelles formes de travail, axées au-tour de projets communs et de réseaux de compétences. En France, on dénombre 200 espaces de ce type, où sans engagement il est possible de venir travailler. Le paiement se fait au mois, à la semaine, voire à l’heure. Ce modèle a toutefois des limites. Pour s’y retrouver, il est primordial d’exercer un métier dématérialisé.

DÉCRYPTAGE I LES NOUVEAUX ESPACES DE TRAVAIL

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 41

DÉCRYPTAGE I STRART-UP : SAVOIR RELEVER LE DÉFI DU RECRUTEMENT

START-UP SAVOIR RELEVER LE DÉFI DU RECRUTEMENT

Bien plus que dans n’importe quelle autre société, les collaborateurs sont des éléments clés dans une start-up. Durant la phase d’amorçage, il faut savoir s’entourer de profils hors-normes voire atypiques, capables de s’investir et d’y croire autant que le fondateur, de le challenger, de le contredire parfois. “La richesse des profils et des parcours fait aussi celle de la start-up et ceci est encore plus vrai en ce qui concerne les premiers arrivés, qui font confiance à son fondateur. Ils croient en votre idée, lâchent leur job parfois confortable pour vous suivre. Une sacré respon-sabilité pour un chef d’entreprise !”, souligne Marion Car-rette, fondatrice de Ouicar.

Donner le ton à l’entrepriseCes premiers recrutements façonnent en quelque sorte l’entreprise, l’ambiance et son état d’esprit. Alors autant ne pas se tromper. En la matière, pas de recette miracle, mais plutôt une science en perpétuelle évolution. Chaque génération a ses codes et ses desiderata. Recruter un dé-

veloppeur aujourd’hui est devenu un parcours du com-battant. On parle JS, React, IOS, Android…, on vous ré-pond San Fransisco, télétravail, freelance et temps partiel. Les besoins évoluent, les collaborateurs aussi, qui sont de moins en moins salariés et de plus en plus autonomes.

Savoir garder ses meilleurs éléments“L’entreprise est aujourd’hui protéiforme. Il faut en finir avec les stéréotypes, les profils tout tracés, les clones”, ajoute Marion Carrette. Pour donner sa chance à chacun, peu importe le diplôme ou le parcours, ce sont l’expertise, l’envie et la personnalité qui doivent primer. Et une fois ces perles rares intégrées, il faut faire en sorte de les gar-der, de les faire évoluer dans une structure toujours mou-vante et continuer à les motiver. C’est bien là l’essentiel du travail à mener. “L’entreprise doit être en capacité de répondre aux envies nouvelles de ces profils, sans savoir ce qu’elle sera dans dix ans. Mais c’est cela qui est telle-ment excitant !”.

COMMENT TROUVER LES BONS COLLABORATEURS QUI SAURONT ACCOMPAGNER VOTRE DÉVELOPPEMENT ET ATTIRER LES MEILLEURS PROFILS QUI ENRICHIRONT VOTRE EXPERTISE ? LES START-UP PLUS QUE LES AUTRES ENTREPRISES DOIVENT SAVOIR COMPOSER AVEC LEURS PARTICULARITÉS POUR TROUVER DES PROFILS HORS NORMES.

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DÉCRYPTAGE I UBERISATION DES RH : DANGER OU OPPORTUNITE ?

DANS CE NOUVEAU SCHÉMA MARQUÉ PAR UN CHANGEMENT DE L’INTERMÉDIATION ENTRE L’OFFRE ET LA DE-MANDE, LES SALARIÉS DEVIENNENT PLUS AUTONOMES DANS LA GESTION DE LEUR CARRIÈRE ET RÉCLAMENT DAVANTAGE DE TRANSPARENCE DANS LES PROCESS DES ENTREPRISES. LES DRH N’ONT PLUS LE MONOPOLE DE L’INFORMATION ET DOIVENT RÉINVENTER LEUR RÔLE EN MISANT SUR UNE MONTÉE EN VALEUR.

“LE SUCCÈS DE L’AUTO-ENTREPRENARIAT EST RÉVÉLATEUR DE LA MONTÉE EN PUISSANCE D’UN NOUVEAU MODÈLE : CELUI DES TRAVAILLEURS INDÉPENDANTS ET COLLABORATIFS, DANS LEQUEL LES INDIVIDUS SONT AMENÉS À ÉVOLUER PAR EUX-MÊMES.”

Désormais, chacun peut avoir la possibilité de se réinventer profes-sionnellement en s’affranchissant de la barrière des qualifications. Le succès de l’auto-entreprena-riat est révélateur de la montée en puissance d’un nouveau modèle : celui des travailleurs indépendants et collaboratifs, dans lequel les in-dividus sont amenés à évoluer par eux-mêmes. Dans les entreprises, les nouvelles générations veulent pouvoir gérer leur carrière aussi simplement. Ils revendiquent égale-ment une totale transparence dans les règles du jeu, aussi bien dans les parcours de recrutement que dans les process de mobilité interne ou d’évaluation. Ces nouveaux para-digmes interrogent les fonctions RH sur leurs missions et leur sens. Comment maintenir des référen-tiels pertinents tandis que les cri-tères habituellement usités semblent désormais dépassés ? Lorsque les ressources ont tendance à être de plus en plus externalisées pour in-tervenir en flux tendu, comment continuer à assurer une gestion prévisionnelle des emplois et des

compétences adéquate ? Comment conserver les savoirs et savoir-faire en interne ?

CHANGEMENT DE RAPPORT ENTRE L’OFFRE ET LA DeMANDE

Dans les années à venir, la gestion des ressources humaines devra très probablement se réinventer pour répondre aux changements induits par ce phénomène de “tertiarisa-tion” de la relation de travail. Fini le diktat des anciennes grilles de lecture (diplômes, ancienneté, etc.) pour mieux profiter de tous les po-tentiels disponibles sur le marché. Une évolution qui suppose, que les responsables RH soient plus aguer-ris dans le recrutement de profils atypiques ou d’expertises précises et d’être en mesure de répondre rapidement à des besoins toujours plus aléatoires et ponctuels. De même, l’essor de l’emploi externa-lisé rendra plus difficile une gestion prévisionnelle des effectifs telle que nous l’avons connue jusqu’alors (GPEEC). Face à ce nouveau cy-cle, il y a ceux qui seront dans le

déni le plus longtemps possible et qui risquent d’en payer un lourd tribut à long terme, et puis ceux qui vont expérimenter l’ubérisa-tion avant de la déployer ou pas. Evidemment ce changement de rapport entre l’offre et la demande n’est pas sans poser de questions sur les pratiques managériales. “Avant, partir en formation relevait d’une décision managériale car le coût en était élevé et les salariés devaient s’absenter de leur poste de travail.

UBERISATION DES RH : DANGER OU OPPORTUNITÉ ?

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 43

“LES RESSOURCES HUMAINES DOIVENT SE RÉINVENTER POUR RÉPONDRE AUX CHANGEMENTS INDUITS PAR LA “TERTIARISATION “DE LA RELATION DE TRAVAIL ”

Aujourd’hui, les coûts de design et d’implémentation des modules de e-learning sont plus faibles et permettent donc de renouveler ra-pidement les programmes et de toucher plus de collaborateurs. Les inscriptions se font en ligne parfois même sans l’aval du manager, les salariés restent au bureau pour se former”, souligne Franck Aimé, VP HR Talent Development de Da-none.

UNE MONTEE EN VALEUR DES DRH

Pour autant, l’ubérisation ne signi-fie en rien la fin d’une profession essentielle pour l’entreprise. Pour reconquérir leurs clients que sont les dirigeants, les salariés, les ex-perts, etc…, la DRH doit plus que jamais incarner la valeur humaine. Le digital qui libère de certaines tâches à faible valeur ajoutée, lui en offre l’opportunité. “Se montrant tout à la fois psychologues, socio-logues, connaisseurs des ressorts de l’engagement, les professionnels des RH doivent offrir aux collabo-rateurs qui viennent à leur ren-

contre une expérience supérieure à celle qu’ils ont vécu avec l’appli. Il se passe la même chose pour un client qui se rend dans une agence bancaire. Il veut des conseils à forte valeur ajoutée”, argumente Michel Barabel, directeur de l’Executive Master Ressources Humaines de Sciences Po Executive Education. Le moyen de faire preuve en per-manence de leur efficacité au sein des organisations. Pour cet en-seignant chercheur, la DRH doit également être leader de cette ubé-risation, en étant par exemple la première direction à tester les ap-plis. Pour survivre, les DRH doivent aujourd’hui être “ambidextres”. “Autrement dit ne pas abandon-ner aux DAF la partie administra-tive de leur boulot et aux CTO la transformation digitale. Ils doivent s’emparer des deux sujets simul-tanément”, recommande Michel Barabel. Pour cela, les DRH gagne-raient à se constituer une “dream team”. “Un collectif de collabora-teurs qui ne se ressemblent pas. Par exemple, un pro de la techno, un autre as du marketing, un autre

pro de la finance, etc….”, Illustre-t-il. Pour Boudreau et Ricel, deux des plus grands spécialistes mondiaux des RH, cela requiert une bonne connaissance du business existant et de ses ressorts, une attention aux évolutions extérieures et donc une curiosité pour la culture écono-mique. Une exigence qui suppose que les RH ne restent pas dans le confort des réunions mensuelles de leurs associations professionnelles mais sortent de l’entreprise, du sec-teur et du pays pour capter les nou-velles problématiques et tendances.

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LUCIBEL, L’UNE DES 50 ENTREPRISES QUI FONT L’INNOVATION EN FRANCE

PORTRAIT D’ENTREPRISE

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Entreprendre, explorer des voies nouvelles, voilà qui ca-ractérise bien Frédéric Granotier. En pleine tourmente financière, en septembre 2009, ce cofondateur de Poweo, n’hésite pas à revendre ses parts pour investir 2 millions d’euros dans la création de Lucibel, un spécialiste des diodes électroluminescentes (LED). Pour lui, c’est l’avenir, avec une durée de vie des ampoules bien supérieure et des consommations jusqu’à huit fois inférieures selon les uti-lisations, aux lampes à incandescence dont la fin est alors annoncée.

UN CATALYSEUR D’INNOVATIONDésormais, Lucibel, cotée sur Alternext, commercialise ses solutions dans une trentaine de pays, avec pour cibles les clients professionnels : immeubles de bureau, com-merces, entrepôts, usines. Le marché est vaste. Si le LED représente près de 40 % des éclairages commercialisés, au niveau du parc installé, c’est de l’ordre de 15 %. Après avoir produit en Chine au début de l’aventure, la société a relocalisé une bonne partie de la production en 2014 à Barentin, en Normandie. Ses choix audacieux lui valent une reconnaissance internationale, et la revue Industrie & Technologies, l’a distinguée en début d’année, la qua-

lifiant de “catalyseur d’innovations”. Avec sa dernière pépite, le LiFi qui exploite la technologie LED comme vecteur de transmission de données, elle figure parmi les 50 entreprises les plus innovantes.

ACCÉDER AU HAUT DÉBIT PAR LA LUMIÈRELe LiFi haut débit est le nouveau terrain d’aventure de Lucibel. Il présente des avantages majeurs qui permet-tront sans doute à cette technologie de s’imposer très ra-pidement. C’est tout d’abord une solution aux problèmes de confidentialité (l’information LiFi reste confinée dans l’espace désiré) et sécurisée (pas de risque de piratage à distance des données). C’est une solution au problème de saturation de la bande Wifi, le LiFi permettant de maintenir un niveau de couverture optimal, même avec un nombre important d’utilisateurs. Enfin, c’est une al-ternative aux ondes radio potentiellement nocives pour la santé. Facile à mettre en œuvre, la Sogeprom, filiale immobilière du groupe Société Générale, l’a expérimen-té avec succès dans son nouveau siège de La Défense. La mise sur le marché de cette nouvelle solution haut débit, industrialisée à Barentin, devrait intervenir dès septembre prochain.

EN MOINS DE 10 ANS, L’ENTREPRISE FONDÉE PAR FRÉDÉRIC GRANOTIER S’EST HISSÉE AU RANG D’ICÔNE DE L’INNOVATION FRANÇAISE, EN DÉFRICHANT LES NOUVEAUX TERRITOIRES. APRÈS AVOIR RÉVOLUTIONNÉ L’ÉCLAIRAGE LED ET STIMULÉ LA RÉGÉNÉRATION CELLULAIRE AVEC LA PHOTOBIOMODULATION, ELLE SÉCURISE AUJOURD’HUI L’ÉCHANGE DE DONNÉES AVEC LE LIFI.

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 45

PORTRAIT D’ENTREPRISE I ENTRETIEN AVEC FRÉDÉRIC GRANOTIER, FONDATEUR DE LUCIBEL

ENTRETIEN AVEC FRÉDÉRIC GRANOTIER, FONDATEUR DE LUCIBEL

VOUS AVEZ FONDÉ DE NOMBREUSES ENTREPRISES : POWEO, VIVOLTA, PRÊT D’UNION, AUJOURD’HUI LUCIBEL, VOUS DÉFINIRIEZ-VOUS COMME UN “SERIAL ENTREPRENEUR “?

Je n’aime pas trop cette expression car elle est un peu effrayante !

Lorsqu’une idée de business me vient, j’aime juste partir de la page blanche et démarrer un projet, puis le construire brique après brique, avec des fondations solides, comme on construit une maison..... Et quand j’ai mis le toit sur la première maison et qu’elle est belle et habitable, j’ai envie d’en construire une 2ème, puis une 3ème.... j’ai en moi ce besoin profond de créer et d’aller toujours de l’avant.

TOUTES CES ENTREPRISES ONT POUR TRAIT COMMUN L’INNOVATION. CELA FAIT PARTIE DE VOTRE ADN ?

J’aime la vie donc j’aime le changement, et le changement, ça passe par l’innovation !

Donc, oui, je suis toujours à l’affut de ce qu’on pourrait faire plus efficacement en apportant des solutions nouvelles.... et apporter de la nouveauté, ça implique d’innover !

“J’AIME LA VIE DONC J’AIME LE CHANGEMENT, ET LE CHANGEMENT, ÇA PASSE PAR L’INNOVATION !”

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INTERNATIONAL I ENTRETIEN AVEC FRÉDÉRIC GRANOTIER, FONDATEUR DE LUCIBEL

“J’AI EN MOI CE BESOIN PROFOND DE CRÉER ET D’ALLER TOUJOURS DE L’AVANT”

COMMENT SAIT-ON QU’UN PROJET ARRIVE À MATURATION ?

Quand on sent que le simple fait de l’évoquer fait le buzz dans les media…, c’est la preuve que le message véhiculé sur le projet innovant est audible et compréhensible. Comme le disait Victor Hugo : “Rien ne saurait arrêter une idée dont le temps est venu”.

LA TECHNOLOGIE LED RÉVOLUTIONNE L’UNIVERS DE L’ÉCLAIRAGE. QUELS SONT LES PROCHAINS BOULEVERSEMENTS À ATTENDRE ?

La LED est un vrai levier de développement de l’humanité car la révolution LED ne s’arrête pas à l’éclairage. Il existe aujourd’hui 4000 études médicales qui attestent

de l’efficacité de l’administration de lumière LED pour traiter de nombreuses pathologies.

La LED permet aussi de transmettre de l’information par la lumière, un peu comme du “morse optique”; c’est la technologie “VLC” qui va révolutionner le monde du commerce : grâce au luminaire LED, le client peut être géolocalisé à l’intérieur du point de vente, ce qui permet de lui envoyer des informations ciblées et favoriser ainsi l’acte d’achat.

Cette technologie permet aussi d’accéder à internet (LIFI).

Le principe consiste à faire scintiller à très haute fréquence un luminaire connecté à Internet, ce qui permet de transmettre du signal par la lumière. Ce signal est reçu et décrypté par une clé LIFI connectée à un ordinateur. En couplant cette

information descendante à un flux d’informations lumineux remontant de l’ordinateur vers le luminaire, on obtient une boucle qui permet d’accéder à Internet. Le LIFI va progressivement remplacer le WIFI, avec des avantages décisifs : débit beaucoup plus élevé, impossibilité de pirater une liaison LIFI et absence d’ondes nocives pour la santé.

OÙ EN ÊTES-VOUS DE VOTRE PROJET DE COMMERCIALISATION DU TOUT PREMIER LUMINAIRE LI-FI ?

Après l’installation de premiers prototypes LIFI, Lucibel a décidé d’industrialiser cette solution d’accès à Internet par la lumière dans son usine normande de Barentin et vise une mise sur le marché en septembre 2016.

28.1 M€ (+14,4%)

CHIFFRE D’AF F AI RES ANNUEL 2015

+ 16,2% VS 12,5%

AU PREMIER SEMESTRE

ACCÉLÉRATION D E LA CROISSANCE

DES ACTIVITÉS D U GROUP E A U SECOND SEMESTRE

+ 88,3%F ORTE CROIS SANCE

DES VENTES À L’INTERNATIONAL

LES CHIFFRES DU SUCCÈS

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 47

“LE CANADA A CHOISI L’OPTION REJETÉE PAR LA ZONE EURO : PRIVILÉGIER L’OUTIL BUDGÉTAIRE POUR SOUTENIR L’ACTIVITÉ PLUTÔT QUE LA SEULE ARME MONÉTAIRE”

INTERNATIONAL

LE CANADA MISE SUR LA RELANCE BUDGÉTAIRE A L’OPPOSÉ DE L’ORTHODOXIE DES ÉTATS MEMBRES DU G20, LE NOUVEAU PREMIER MINISTRE CANADIEN, JUSTIN TRUDEAU (LIBÉRAL, CENTRE GAUCHE) A CHOISI D’OUVRIR LES VANNES DE LA DÉPENSE PUBLIQUE POUR RELANCER UNE CROISSANCE PLOMBÉE DEPUIS DEUX ANS PAR LA CHUTE DES COURS DU PÉTROLE.

Conformément à sa promesse électorale, le Premier mi-nistre a en effet choisi de sacrifier l’équilibre budgétaire, sacro-saint principe de l’ancien gouvernement conserva-teur, pour le convertir à la relance économique. A la clé, toute une série d’investissements et de mesures fiscales fa-vorables aux classes moyennes et à l’environnement.

Changement de cap radicalD’inspiration keynésienne, la politique de Justin Trudeau marque une rupture avec ses prédécesseurs et ce que l’on observe dans les grands pays industrialisés. “En moins d’un an, le changement de cap budgétaire de notre pays est radical”, résume Douglas Porter, chef économiste de BMO Capital Markets, à Toronto. Un constat partagé par Avery Shenfeld, économiste à la banque CIBC : “Le Canada a choisi l’option rejetée par la zone euro : pri-vilégier l’outil budgétaire pour soutenir l’activité plutôt que la seule arme monétaire”. Face au risque de voir le secteur des hydrocarbures à la peine (9 % du PIB) ralen-tir l’ensemble de l’économie, le gouvernement canadien a choisi d’augmenter les dépenses pour muscler la crois-sance future.

Des dépenses en hausse de 7,6 %Il prévoit ainsi d’injecter 12 milliards de dollars canadiens ces cinq prochaines années dans les grands ouvrages de BTP, les équipements de traitement des eaux usées et la rénovation des écoles. 2,9 milliards sur cinq ans, seront investis dans la lutte contre le changement climatique. Les classes moyennes seront particulièrement privilégiées avec une refonte des prestations familiales, dont le montant de-vrait être porté à 23 000 dollars canadiens par an pour certains foyers, tandis que les contribuables les moins aisés bénéficieront d’une baisse d’impôts de 1,3 milliard de dol-lars canadien par an. Autre grand axe de cette politique : l’aide aux communautés autochtones sera dotée de 8,4 milliards de dollars canadiens sur cinq ans, investis prin-cipalement dans le logement et l’éducation. Au total, les dépenses publiques devraient gonfler de 7,6 % sur l’année fiscale 2016-2017, tandis que les recettes devraient fondre de 1,2 %. Résultat : le déficit public devrait atteindre 29,4 milliards de dollars canadiens (21 milliards d’euros) à la fin de la période, soit trois fois plus que ce que le Premier ministre avait annoncé pendant sa campagne. Toutefois selon les experts de Natixis, ce plan de relance devrait gonfler l’activité de 0,3 point de PIB en 2016, puis de 0,9 point en 2017. La croissance canadienne devrait donc frô-ler les 1,5 % cette année, pour atteindre 2,2 % en 2017.

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INTERNATIONAL

“POUR LES ENTREPRISES FRANÇAISES DE TOUTES TAILLES, LE CANADA CONSTITUE UNE PORTE D’ACCÈS PRIVILÉGIÉE À UNE ÉCONOMIE CONTINENTALE DYNAMIQUE ”

LA FRANCE EST LE 8E PARTENAIRE COMMERCIAL DU CANADA. QUELS SONT LES PRINCIPAUX DOMAINES D’ÉCHANGE ENTRE NOS DEUX NATIONS ?

Les relations commerciales franco-canadiennes sont diversifiées. Elles reflètent le fait que, issues de deux mondes des affaires très développés, les entreprises françaises et canadiennes se comprennent et se complètent bien. Cela se vérifie plus particulièrement dans des secteurs de pointe. La France est ainsi le deuxième fournisseur du Canada en avions et en hélicoptères, et elle importe une quantité similaire de pièces et d’équipements aéronautiques sur la base de partenariats et d’investissements au Canada. Ce schéma se répète, à des échelles diverses, dans les secteurs pharmaceutique, des équipements industriels, de l’ingénierie et du logiciel. A ceci s’ajoutent évidemment les vastes secteurs des produits de consommation (agro-alimentaire, produits de luxe et de beauté), des

produits culturels et des matières premières (produits minéraux et forestiers). Finalement, il ne faut pas oublier que la France est aussi le 4e partenaire du Canada en termes d’échanges de services, une autre facette de la diversité des relations commerciales franco-canadiennes.

QUELLE EST L’IMAGE DES PRODUITS FRANÇAIS AU CANADA ET QUELS SONT LES MARCHÉS ACTUELLEMENT LES PLUS PORTEURS POUR NOS ENTREPRISES ?

Les produits et services français jouissent au Canada d’une réputation d’excellence. Lorsque l’Accord économique et commercial liant l’Union européenne et le Canada entrera en vigueur, nous l’espérons d’ici un an, il sera d’ailleurs plus facile pour le marché canadien d’accéder à cette excellence. Les droits de douane sur tous les produits non-agricoles et sur la plupart des produits agro-alimentaires seront abolis dès l’entrée en vigueur de l’entente. Les entreprises

françaises obtiendront un accès élargi aux marchés publics de tous les niveaux de l’administration publique canadienne. Les gens d’affaires français auront un accès simplifié au marché du travail canadien.

Ce renforcement général de la relation économique franco-canadienne sera d’autant plus bénéfique pour les nombreux pôles d’excellence française qu’il se superposera à une forte intégration économique du Canada en Amérique du Nord. Au cours des dernières années, nous avons observé que bon nombre d’entreprises françaises des secteurs agro-alimentaire, des technologies de l’information et des communications, des transports (incluant l’aéronautique), du BTP, des sciences de la vie et des technologies durables, pour ne nommer que les plus importants, faisaient le choix d’une installation ou d’une expansion au Canada. Pour les entreprises françaises de toutes tailles, le Canada constitue une porte d’accès privilégiée à une économie continentale dynamique.

ENTRETIEN AVEC LAWRENCE CANNON, AMBASSADEUR DU CANADA EN FRANCE

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 49

INTERNATIONAL I ENTRETIEN AVEC LAWRENCE CANNON, AMBASSADEUR DU CANADA EN FRANCE

QUELS CONSEILS DONNERIEZ-VOUS AUX CHEFS D’ENTREPRISE DÉSIREUX DE COMMERCER AVEC LE CANADA ?Tout dépend du genre de relations ou de transactions qu’il s’agit de réaliser, et du secteur industriel dans lequel l’entreprise évolue. Cela peut sembler facile mais faire le point avec les représentants des ambassades, canadienne ou française, me semble la meilleure approche. La démarche est gratuite et souvent utile puisque les ambassades sont bien placées pour donner les informations de base. Elles peuvent vous informer sur le régime légal des entreprises sur place, la taxation, les us et coutumes, mais également vous donner un aperçu du marché, des défis et des problématiques locales. Les employés des ambassades peuvent également vous suggérer des collaborations d’affaires, avec des avocats par exemple, qui vous donneront des renseignements plus spécialisés et payants. La principale problématique des entrepreneurs, c’est de savoir s’il vaut mieux exporter sa société ou en acheter une directement là-bas. Il s’agit

d’une question d’ordre stratégique à laquelle l’ambassade peut aider à répondre à moindres frais.Connaître le mode de négociation du pays. Malgré la proximité linguistique et culturelle, le Canada et même le Québec, ont un environnement d’affaire très différent de celui de l’Europe. La façon de conduire des réunions et des négociations est à l’intersection entre la culture américaine, assez directe, voire expéditive, et la culture européenne, plus lente et attentiste. Le Canada se trouve entre les deux. Il ne faut pas non plus négliger l’aspect géographique du pays : sur le continent américain, la notion de l’espace compte davantage qu’en Europe puisque les territoires sont bien plus étendus. Les entrepreneurs français doivent avoir conscience des distances qui séparent les villes et qu’il faut composer avec.

QUEL EST LE NIVEAU DE COOPÉRATION SCIENTIFIQUE ET TECHNOLOGIQUE, TANT PUBLIC QUE PRIVÉ, ENTRE LA FRANCE ET LE CANADA ?Il s’agit d’une dimension du commerce et de l’économie où la

France et le Canada présentent de grands et prometteurs partenariats. La baisse importante du prix du baril de pétrole depuis 2014 a ainsi amené le Canada, surtout depuis l’élection du nouveau Premier ministre Justin Trudeau l’automne dernier, à mettre l’accent sur l’innovation. La marche vers une économie plus verte s’accompagne également de nouveaux partenariats en science et en recherche dans des secteurs comme les énergies renouvelables, toute la question du numérique - incluant la cyber-sécurité – et même le transport électrique sont tous des secteurs où les partenariats se développent avec la France. Bien entendu, ils s’ajoutent aux partenariats historiques dans les secteurs de l’aéronautique et des transports, par exemple. La coopération universitaire et scientifique entre la France et le Canada est déjà, et depuis longtemps, bien établie. Malgré tout, la rapidité des transformations de l’économie et de l’industrie en particulier, doit nous rappeler qu’il importe plus que jamais de rester à l’avant-garde des produits et services qui feront l’économie et la société de demain.

“LA BAISSE IMPORTANTE DU PRIX DU BARIL DE PÉTROLE DEPUIS 2014 A AINSI AMENÉ LE CANADA À METTRE L’ACCENT SUR L’INNOVATION”

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DROIT

L’OBLIGATION DE PUBLICATION DES COMPTESLORS DE LA CLÔTURE DE CHAQUE EXERCICE ANNUEL, UNE SOCIÉTÉ COMMERCIALE DOIT OBLIGATOIREMENT DÉPOSER SES COMPTES SOCIAUX AU REGISTRE DU COMMERCE ET DES SOCIÉTÉS (RCS), AFIN D’EN GARANTIR LA TRANSPARENCE. À RÉCEPTION PAR LE GREFFE, LES COMPTES ANNUELS FONT L’OBJET D’UNE PUBLICATION AU BODACC.

Pour qui?Toutes les sociétés commerciales ayant leur siège ou un établissement en France sont soumises à l’obliga-tion de déposer leurs comptes so-ciaux.Par ailleurs, les micro-entreprises commerciales peuvent, sous cer-taines conditions de seuils sociaux, demander que leurs comptes an-nuels ne soient pas rendus publics par le biais d’une déclaration de confidentialité.Dans ce cas, seules les administra-tions, les autorités judiciaires ou la Banque de France y ont accès.Dès lors, seuls les entrepreneurs individuels (commerçants, artisans, profession libérale, auto-entrepre-neurs...) ne sont pas concernés.

Quels sont les documents comptables à déposer ?Il s’agit essentiellement :• les comptes annuels ;• le rapport de gestion pour les so-ciétés cotées ;• les documents portant sur l’affec-tation du résultat ;• le rapport du commissaire aux comptes, s’il y a lieu ;• le procès verbal de l’assemblée d’approbation des comptes ;• le rapport du conseil de surveil-lance, le cas échéant.Il faut préciser que les comptes so-ciaux d’une société n’intègrent pas les comptes de ses filiales.

Quand faut-il déposer les comptes ?Les comptes de la société doivent être approuvés par l’Assemblée Générale Ordinaire des associés au plus tard dans les 6 mois après la clôture de l’exercice.Ceux-ci doivent ensuite être déposés au greffe du tribunal de commerce dans le mois qui suit l’approbation des comptes (ou dans les 2 mois en cas de dépôt par voie électronique).

Sanction du défaut de publicationLe fait de ne pas satisfaire aux obli-gations de dépôt des comptes est puni d’une amende de 1.500 € et de 3.000 € en cas de récidive.De plus, lorsque les dirigeants d’une société commerciale ne procèdent pas au dépôt des comptes annuels dans les délais, le Président du tribu-nal de commerce peut, d’office ou à la demande de tout intéressé ou du ministère public, soit enjoindre au dirigeant de procéder sous astreinte au dépôt des comptes annuels, soit désigner un mandataire chargé d’effectuer ces formalités.Cette action tendant à assurer l’ac-complissement des formalités de publicité incombant aux sociétés commerciales est, sauf abus, ou-verte à toute personne, sans condi-tion tenant à l’existence d’un intérêt particulier (Cass. com., 3 avr. 2012, no 11-17.130, Bull. civ. IV, no 75)La Cour de cassation a par ailleurs validé cette procédure d’injonction sous astreinte en estimant que les

restrictions aux principes de la li-berté d’entreprendre et d’égalité devant la loi, qui peuvent en résul-ter, répondent à un motif d’intérêt général de transparence écono-mique poursuivi par le législateur et ne portent pas une atteinte dis-proportionnée à ces principes qui aurait pour effet d’en dénaturer la portée (Cass. Com. QPC, 15 janv. 2013, no 12-40.086).Si la sanction pécuniaire parait li-mitée, le défaut de publication peut engendrer d’autres conséquences plus importantes. Tout d’abord cela peut créer une suspicion légitime de la part des clients ou partenaires potentiels de la société qui ne publie pas ses comptes.En outre, le fait de ne pas respecter une réglementation peut fausser le jeu de la concurrence en plaçant le contrevenant dans une situation anormalement favorable vis-à-vis de ses concurrents. Ainsi, il a été jugé que le défaut de publication des comptes par un franchiseur privait les entre-prises candidates à la franchise de la possibilité de comparer les ré-sultats de son réseau avec ceux des concurrents, ce qui constituait un manquement au principe de trans-parence dans les rapports commer-ciaux et causait à un concurrent un préjudice commercial justifiant le versement de dommages-intérêts (CA Versailles, 18 mars 2014, no RG : 12/07662, SAS Domino’s piz-za France c/SA Speed rabit pizza, BRDA 2014, no 9, inf. 3).

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MAÎTRE GISÈLE COHEN, AVOCAT À LA COUR

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LIVRES SORTIES CULTURE51 ENTRETIEN AVEC CATHERINE MAUNOURY, DIRECTRICE DU MUSÉE DE L’AIR ET DE L’INDUSTRIE 53 SÉLECTION DE LIVRES

LE MUSÉE DE L’AIR ET DE L’ESPACE, UN MUSÉE TOURNÉ VERS L’AVENIR

LE MUSÉE DE L’AIR ET DE L’ESPACE, UN MUSÉE QUI AURA BIENTÔT 100 ANS SUR UN LIEU HISTORIQUE. POUVEZ-VOUS DONNER DES PRÉCISIONS À CE SUJET ?

Trait d’union entre le passé et l’ave-nir, le musée de l’Air et de l’Espace fondé en 1919, regroupe plus de 400 aéronefs dont 150 sont présen-tés, des tout premiers aéroplanes au Concorde et au Rafale, mais aussi de nombreux objets d’arts graphiques, jouets, uniformes, maquettes etc. Un lieu vivant qui propose une riche programma-tion culturelle, des acquisitions régulières d’objets de collection, des animations à destination de tous les publics, dont l’espace pour enfants Planète Pilote, des locations d’espace, des tournages, etc. Le musée de l’Air et de l’Espace est aussi un musée de site : la piste du Bourget a vu décoller ou atterrir tous les héros de l’aviation, dont Charles Lindbergh, Costes et Bel-lonte, Antoine de Saint-Exupéry.

SITUÉ SU R L ’AÉROPORT DE PARIS-L E BOUR GET, PREMIER AÉROPORT D’A FFA IR ES D’EUROPE, LE MUSÉE DE L ’A IR ET DE L ’ESPACE EST L ’UN DES PR EMIER S MUSÉES AÉRONAUTIQUES DU MONDE, PAR SON ANCIENNETÉ ET SES C OLLECTIONS. EMBARQUONS VERS SA DÉCOUV ERTE AVEC UNE INTERVIEW DE SA DIR ECTRICE, CATHERINE M AUNO URY, DOUBLE CHAMPIONNE DU MONDE D E VOLTIGE ET PRÉSIDENTE DE L ’A ÉR O CLUB DE FRANCE.

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MAÎTRE GISÈLE COHEN, AVOCAT À LA COUR

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ACTUS I ENTRETIEN AVEC CATHERINE MAUNOURY, DIRECTRICE DU MUSÉE DE L’AIR ET DE L’ESPACE

LE MAE CONNAÎT DEPUIS PLUSIEURS ANNÉES DE NOMBREUSES RÉNOVATIONS ET RÉORGANISATIONS. QUELLES SONT-ELLES ? Le musée a bénéficié en 2011 d’une subvention exceptionnelle du ministère de la Défense, son ministère de tutelle, qui doit permettre de rénover entièrement l’aérogare inscrit à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques. La fin de ces travaux est prévue pour novembre 2018.Le premier espace rénové grâce à cette subvention a été la salle des 8 Colonnes (réouverture en juin 2013) qui a retrouvé tout son faste Art déco des années 30. Des mécénats importants ont permis la construction d’un nouveau hall 1939-1945 (mécénat : Dewhurst – Etats-Unis) et la création d’une exposition dédiée au Régiment de Chasse Normandie – Niemen (mécénat : banque Zenit – Russie).Enfin le hall de la Cocarde, consacré à l’aviation militaire française depuis les années “50”, bénéficie depuis septembre 2015 d’une nouvelle scénographie.

LE MUSÉE DE L’AIR ET DE L’ESPACE EST IMPLANTÉ DANS LA ZONE DES PROJETS DU GRAND PARIS. QUELLES SONT VOS AMBITIONS PAR RAPPORT À CE PROGRAMME ?Le musée de l’Air et de l’Espace a la chance d’être au carrefour du futur Grand Paris et de bénéficier avec ses communes limitrophes du Bourget, du Blanc -Mesnil et de Dugny d’une station de métro. Cette nouvelle structure - essentielle pour nous - permettra au musée d’entrer dans une

nouvelle phase de son existence, d’ouvrir un nouveau chapitre de son histoire. En effet, nous comptons grâce à l’arrivée du métro passer d’un peu moins de 300 000 entrées annuelles à environ 800 000 visiteurs par an en raison de l’amélioration des conditions d’accès entre Le Bourget et Paris. Ainsi, nous pourrons bénéficier d’un rayonnement plus important à l’instar du National Air & Space Museum de Washington.

ON PEUT DIRE QU’IL S’AGIT D’UN MUSÉE ACTIF DANS TOUTES SES DIMENSIONS ? En effet, le musée est impliqué dans plusieurs projets d’envergure tout en continuant son travail sur les collections qui font de lui une référence mondiale dans la conservation du patrimoine aéronautique. Nous proposons deux expositions temporaires cette année. La première, “Restaurer les avions” portera sur les techniques de restauration adoptées par le musée de l’Air et de l’Espace

pour restaurer les aéronefs et sera visible jusqu’au 31 juillet 2016. La deuxième traitera de la Première Guerre mondiale et s’intitulera “Verdun, guerre aérienne”. Cette nouvelle exposition, centrée sur la bataille aérienne de Verdun s’attachera à illustrer qu’il existe “plusieurs façons de penser la Grande Guerre”. Elle se tiendra du 15-16 octobre au 29 janvier 2017. Le musée participe également aux grands temps culturels annuels que sont la nuit des musées, les journées européennes du patrimoine. Comme vous l’aurez compris, le musée de l’Air et de l’Espace est un musée tourné profondément vers l’avenir et dynamique, notamment parce qu’il est le conservatoire d’objets et d’œuvres d’art ayant marqué l’histoire de l’industrie aéronautique et spatiale française par leur innovation.

Musée de l’Air et de l’Espace : www.museeairespace.fr

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“NOUS COMPTONS GRÂCE À L’ARRIVÉE DU MÉTRO PASSER D’UN PEU MOINS DE 300 000 ENTRÉES ANNUELLES À ENVIRON 800 000 VISITEURS PAR AN”

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CAP’IDF LE MAGAZINE DE LA RÉGION CAPITALE 53

LIVRES SORTIES CULTURELIVRES SORTIES CULTURE I SÉLECTION DE LIVRES

NOTRE SÉLECTION DE LIVRES

Le pouvoir et le leadership, ont-ils un sexe ?

S’IL EST COURANT D’ENTENDRE QUE LES FEMMES SONT MOINS AMBITIEUSES QUE LES HOMMES, QU’ELLES COMPROMETTENT ELLES-MÊMES LEURS CHANCES DE SUCCÈS, OU QUE LE POUVOIR LES REND DURES AVEC LES AUTRES FEMMES, IL L’EST TOUT AUTANT D’ENTENDRE VANTER LES BÉNÉFICES DU LEADERSHIP FÉMININ ET L’IMPACT POSITIF DES FEMMES SUR LA PERFORMANCE DES ENTREPRISES. ALORS, LES FEMMES SONT-ELLES DES LEADERS COMME LES AUTRES ?

Dans ce livre nourri de recherches scientifiques et illustré de nombreux témoignages, les auteures questionnent le leadership féminin et déconstruisent les idées reçues en la matière. Un ouvrage passionnant destiné aussi bien à tous ceux qui veulent comprendre et décrypter les affir-mations les plus fréquentes sur le leadership des femmes et des hommes, qu’aux femmes désireuses d’affirmer leur leadership dans leur vie professionnelle et personnelle, ou aux entreprises qui ont pour ambition la réussite de tous leurs leaders qu’ils soient hommes ou femmes.Au travers d’enquêtes, des témoignages de 12 dirigeantes sur l’exercice du pouvoir et du cas d’une entreprise (Sodexo) exemplaire en termes d’égalité et de mixité, se construit un véritable mode d’emploi du leadership, enrichi des meilleures pratiques des responsables de la diversité en France.

Hommes, femmes, leadership : mode d’emploi, par Valérie Petit et Sarah Saint-Michel éditions Pearson – 266 pages, 28 euros.

Capital humain

Toutes les études récentes le démontrent : la gestion des ressources humaines dans l’entreprise est loin de répondre aux attentes des salariés qui ne s’estiment pas suffisamment valorisés. En suivant le cycle de vie du salarié dans l’entreprise et en s’appuyant sur des cas concrets, les auteurs passent au crible les thématiques majeurs de la gestion des ressources humaines en proposant des pistes pour l’optimiser. Comment mieux évaluer la performance individuelle et collective ? Comment faire de la formation un levier stratégique pour l’entreprise ? Comment accompagner efficacement les sa-lariés dans leur évolution de carrière ? Autant de questions essentielles auxquelles ce livre apporte des réponses en offrant des approches alternatives et des pistes d’actions pertinentes. A partir d’une analyse pointue des tensions actuelles, il propose des clés de compréhension aux dirigeants, responsables RH, managers et salariés.

Des ressources ou des hommes, par Fabienne Autier, Marie-Rachel Jacob et Mar Pérezts éditions Pearson – 224 pages, 27 euros.

Bousculer les idées reçues

Saviez-vous que les stratégies qui mènent au succès sont exactement les mêmes que celles qui conduisent à l’échec ? Que le meilleur moyen d’atteindre ses objectifs est de ne pas les viser ? Que les entreprises qui paient le mieux leurs sala-riés sont aussi celles qui ont les coûts les plus faibles ? Que les entrepreneurs qui réussissent le mieux n’attendent jamais d’avoir une idée géniale pour se lancer ? Bousculant les idées reçues, l’auteur articule son raisonne-ment autour de trois thèmes majeurs : > Faire de meilleurs choix stratégiques qui distinguent

l’entreprise de ses concurrents : une des clés du succès ;> Commettre moins d’erreurs que ses concurrents : pour

améliorer la compétitivité ;> Changer les mentalités : pour libérer les potentiels qui

sommeillent ;Un ouvrage indispensable à tous les décideurs, managers et consultants qui veulent redonner du sens à l’entreprise.

LIBÉRER LA COMPÉTITIVITÉ, de Jérôme Barthélemy – éditions Pearson – 208 pages, 27 euros.

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AGENDA

DIRECTEUR DE PUBLICATIONVirginie Rhéa, Délégué Général

RÉDACTRICE EN CHEFRosie Adone-Bordet, Directrice de la Communication

RÉDACTION ET COORDINATION Philippe Sclavon

COUVERTURE©HARCOURT

PHOTOSD.R. Fotolia : pages 9 (©diuno), 18 (©peshkova), 21 (©olly), 23, 24 D.R. Istock : pages 12 (©leolintang), 27, 36, 39 (©Rawpixel Ltd), 40, 41, 43, 51

MAQUETTE ORIGINALECithéa Communication

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IMPRESSIONGroupe Morault Imprimé en France

ROUTAGEGroupe Morault

Papier à base de fibres recyclées et de fibres en provenance de forêts gérées durablement. Le journal n’est en aucun cas responsable des photos, des textes et illustrations qui lui sont adressés. La société Cithéa Communication ne saurait être tenue responsable pour toute erreurou omission dans les textes et illustrations du journal. Les informations contenues dans cet ouvrage sont données à titre indicatif et ne sauraient engager la responsabilité de Cithéa Communication.

JUINJEUDI 23L’Assemblée Générale du MEDEF Ile-de-France suivie d’une conférence-débat sur le thème : “L’ENTREPRISE DE DEMAIN : À QUOI RESSEMBLERA-T-ELLE ?” Lieu : musée Dapper au 35 bis, rue Paul Valéry - 75116 Paris / Heure : 17h30 / Sur invitation

JUILLETMARDI 12CONFÉRENCE-DÉBAT AVEC LA COMMISSION INTERNATIONALE DU MEDEF ILE-DE-FRANCE SUR LE THÈME : “POUR VOTRE CROISSANCE, FAITES DEL’INTERNATIONAL”.Lieu : MEDEF IDF – Salle Despagnat (niveau -1)Heure : 17h30

AOÛTMARDI 30 / MERCREDI 11UNIVERSITÉ D’ÉTÉ DU MEDEF Lieu : campus d’HEC à Jouy-en-JosasHeure : à définir.Partcipation payante

[L’AGENDA EST SUSCEPTIBLE DE SUBIR DES MODIFICATIONS]

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