Télécharger le Quinson de Montbéliard

8
Quinson Montbéliard Le de Feuilleton du Quinson de Montbéliard (2 e épisode) Le départ de Bernard de Saintes Montbéliard, fin 1793, an II de la République française 2 e siècle - Numéro 2 Juin 2011 1911 : premier cri du Quinson du Coinot. La ville compte alors 10 392 habitants. Voie de passage entre Vosges et Jura, l’autoroute des invasions fonctionne depuis des siè- cles et les lointains ancêtres des Tris- sus seraient, comme alentour, des In- do-européens (Séquanes, Burgondes etc.). Mais, la proximité des Helvètes et des Germains a toujours compté. Ainsi, plus près de nous, en raison de la présence au château durant quatre cents ans des Wurtemberg allemands, le Trissu est de religion protestante. Montbéliard est terre d’asile pour des étrangers voisins persécutés en raison de leur religion réformée. En 1912, Peugeot s’installe à So- chaux. Débute ainsi un processus de développement industriel promet- teur. Mais, deux guerres mondiales sanglantes opposent cruellement les peuples, transforment la carte du monde et jettent sur les routes de l’exil des populations entières dans un brassage d’ethnies et de civilisa- tions sans précédent. Certitudes et modes de vie en sont durablement affectés. Des réfugiés russes, polonais, italiens, espagnols s’embauchent dans les forges, les usines textiles et métallurgiques. Plus tard, le développement de l’in- dustrie automobile fait venir de leurs campagnes les paysans originaires des Vosges, de la Haute-Saône ou du Haut-Doubs. Dès 1969, pour faire tourner à plein ses usines, Peugeot a massivement re- cours à l’immigration extérieure. Un chapelet de nationalités s’égrène alors tout au long des chaînes de montage. En 1973, l’usine Peugeot de Sochaux- Montbéliard fait travailler 37 390 per- sonnes ; 7 498 sont étrangères (20 %). C’est la plus grande usine de France surgie à moins de deux kilomètres du quartier du Coinot ! Ces personnes assurent le dévelop- pement de Montbéliard et de toutes les localités voisines appelées à se regrouper en une entité territoriale nouvelle, le District urbain du Pays de Montbéliard. Le district se dote d’équipements adaptés à une agglo- mération qui, avec les familles des migrants, s’approche des 140 000 habitants. Les Montbéliardais, pour leur compte, ont vu leur nombre franchir la barre des 30 000. 2011 : cri du Quinson de Montbéliard « Au secours nos ha- Habitants de Montbéliard Des Trissus* depuis longtemps aux couleurs du monde « Est-il rien sur cette Terre Qui soit plus surprenant Que faire son centenaire Quand on atteint 100 ans ? » Le Quinson du Coinot est né le 4 juin 1911 à l’occasion de l’anniversaire du collège Cuvier, créé en 1811 et installé dans l’ancienne Souaberie, place Velotte, en plein cœur du quartier du Coinot. En fondant ce journal humoristique et satirique « paraissant tous les cent ans », ses auteurs ont voulu témoigner de leur vie et de leur ville. Un témoignage pris sur le vif, résultat d’un esprit potache mais néanmoins contestataire, celui qui caractérisait les étudiants montbéliardais de l’époque. Une tribune libre, destinée avant tout aux Montbéliardais de 2011 que nous sommes. Car, ils nous exhortaient à reprendre la plume… aussi vive et acérée que la leur, espéraient-ils. Leur défi a été relevé par les Archives municipales, détentrices d’un exemplaire original du précieux journal, qui ont invité l’ensemble des habitants à s’exprimer. De toute une ville et non seulement d’un quartier. D’où une toute petite entorse aux souhaits de nos prédécesseurs… Le Quinson du Coinot a vécu ! Vive Le Quinson de Montbéliard ! Un siècle après, le pinson 1 continue de siffler… Jeunes, hommes et femmes de tous âges et toutes conditions, les uns réunis en comités d’écriture organisés dans chaque quartier, les autres en « free-lance », tous ont contribué à la rédaction de ce numéro 2 que l’on espère digne du précédent. Il est en tous cas lui aussi le reflet de son temps. Guerres mondiales, pollution, technologie galopante, interdictions en tous genres… Le monde a changé, il est devenu une affaire extrêmement sérieuse ! Mais il interpelle, il met en colère, il incite à la nostalgie, il pousse à la création, à l’imagination, il inspire articles, dessins, poésies ou chansons. Les rédacteurs de 2011 ont avant tout traduit leurs peurs et leurs rêves. Voilà notre clin d’œil au futur. À l’avenir. En laissant une trace tangible de ce que fut le Vingtième siècle et les premières années du Troisième millénaire, nous espérons transmettre le flambeau. Prouver que la mémoire n’est pas seulement dans les livres d’histoire, qu’elle est d’abord dans le cœur des gens. Quelques mots encore, que nous empruntons à nos prédécesseurs « pour adresser par avance un salut cordial à nos successeurs, à ceux qui, en 2111, reprendront la plume pour rédiger le troisième numéro de ce journal. Ces futurs vaillants qui sont encore au royaume des gosses ». Saluons-les car dans un siècle Montbéliard sera toujours Montbéliard et aura toujours besoin de lieux d’expression libres. Longue vie au Quinson de Montbéliard ! 1 Quinson (prononcez « tienson » en patois montbéliardais) : pinson ou cri aigu Un mot de la Rédaction bitants s’en vont ! » Depuis 1975, la ville a perdu 6 000 habitants, l’ag- glomération près de 20 000 et l’usi- ne Peugeot de Sochaux-Montbéliard près de 29 000 salariés. En raison des évolutions technologiques, des crises énergétiques et d’un système économique évoluant vers une plus grande mondialisation de la produc- tion, l’emploi industriel local s’est raréfié. Les Trissus espèrent des len- demains meilleurs avec la diversifi- cation industrielle et les implanta- tions tertiaires (services, université, recherche, environnement, etc.). As- sombri par le chômage, notamment des jeunes, et ses effets parfois dé- sastreux, l’avenir est à la recherche de couleurs. * Nom donné aux habitants de Montbéliard « P ioche-Fer ! Pioche-Fer ! Pio- che-Fer ! » Une forte clameur s’était élevée dans l’église Saint-Maimbœuf à l’arrivée du convention- nel français Bernard de Saintes. Ce monta- gnard radical avait jugé plus conforme à ses convictions antireligieuses de renoncer à ses prénoms André Antoine, qui faisaient trop « Ancien Régime », pour adopter ceux de Pio- che-Fer, leur équivalent dans le calendrier ré- volutionnaire. Il avait par ailleurs fait fermer tous les lieux de culte de la ville. La vieille église Saint-Maimbœuf au château, appelée l’église allemande, parce qu’on y prêchait à l’époque des Wurtemberg dans la langue du prince, était devenue depuis peu le lieu de rassemblement de la Société populaire, une société révolutionnaire formée de citoyens triés sur le volet parmi les Montbéliardais les plus favorables à la Révolution et à la France. La nef offrait un spectacle de désolation : sièges brisés, stèles funéraires soulevées ; le beau mausolée du comte Renaud de Bourgo- gne, derrière la table de cène, avait été cassé à coups de masse et des cercueils de la famille de Wurtemberg gisaient ouverts dans l’allée principale. Après avoir été sorties de leur « boîte », les dépouilles princières avaient été insultées puis jetées dans la cour. D’un pas rapide, le conventionnel remonta la nef, gravit énergiquement l’escalier de la chaire et fit cesser d’un geste sec et nerveux la clameur. Le silence s’établit. De son regard perçant, Pioche-Fer scruta l’assemblée, s’ar- rêtant de-ci de-là sur un visage qui aussitôt blêmissait. Il s’éclaircit la gorge puis déclara d’une voie pointue : « - Citoyens de Montbéliard, je vous ai dé- livrés de la tyrannie de la famille de Wurtem- berg. Le tyran est rentré dans son pays. Je vous ai apporté l’égalité : les ci-devant sont sommés de restituer leurs titres aux autorités révolutionnaires ; ceux qui ont refusé sont soit en prison, soit en fuite. Les honteux insignes de l’esclavage, blasons, bannières, ont été arrachés : ils sont remplacés par notre belle cocarde ! La superstition est abolie : plus de pasteurs, plus de curé, les églises désormais sont vides et les esprits sont libres ! Le châ- teau, les halles, le collège sont aujourd’hui au peuple ! Le ci-devant comté a été rattaché, se- lon vos désirs, à notre belle France, patrie une et indivisible. Et pourtant, j’entends des mur- mures ! Mes décisions seraient contestées ! Y aurait-il des traîtres parmi vous, des ennemis de la France et de la Révolution ? Ingrats ! Qui n’est pas d’accord avec mes arrêtés ? » L’assemblée pétrifiée resta silencieuse. Chacun regardait ses pieds. Personne n’osait intervenir. Cette attitude eut le don de ren- forcer la colère du révolutionnaire. Ses yeux lançaient des éclairs. Devenu rubicond, no- tre homme trépignait et du fond de la nef on voyait son haut chapeau monter et descendre, rythmant ses invectives : « - Lâches ! Vous êtes des lâches ! On vous donne tout, mais peu vous chaut : tout ce qui vous intéresse c’est votre bourse. Pourvu qu’on n’y touche pas ! La patrie en danger, vous vous en moquez comme d’une guigne ! Pour la sauver, on vous demande un don patriotique. Rien ! Robespierre m’avait bien prévenu : crois-tu, citoyen, que Montbéliard, ce trou qui baragouine le français, mérite d’être française ? Ah ! Vous ne voulez pas des belles idées révolutionnaires ! Je vais vous les faire avaler, moi, Bernard de Saintes ! » Une petite voix timide s’éleva alors de l’assemblée : « - Et mon chat ? - Que vient faire ton chat, citoyen, dans ce débat ? cria presque à s’en étouffer le révo- lutionnaire. - Tu lui as fait couper la tête. Oh ! Mon pauvre Léo ! ajouta un peu plus fort le qui- dam avec des sanglots dans la voix. Ce n’était pourtant pas un séditieux : il passait sa jour- née à dormir dans le poêle, près du foyer. Mon pauvre Léo ! » Quelques jours auparavant, Bernard de Sain- tes avait effectivement fait dresser une guillo- tine sur la place Saint-Martin pour terroriser les Montbéliardais qui refusaient de verser un impôt destiné à financer les armées de la Ré- publique. Voulant vérifier qu’elle fonctionnait bien, le bourreau avait fait tomber le tranchant de la lame sur le col d’un pauvre chat qui avait eu le malheur de passer par là. - Mon chat ! reprit de plus belle la voix. (suite) ► Journal paraissant tous les 100 ans

Transcript of Télécharger le Quinson de Montbéliard

Page 1: Télécharger le Quinson de Montbéliard

QuinsonMontbéliardLe

de

Feuilleton du Quinsonde Montbéliard (2e épisode)

Le départ deBernard de Saintes

Montbéliard, fin 1793, an IIde la République française

2e siècle - Numéro 2 Juin 2011

1911 : premier cri du Quinson du Coinot. La ville compte alors 10 392 habitants. Voie de passage entre Vosges et Jura, l’autoroute des invasions fonctionne depuis des siè-cles et les lointains ancêtres des Tris-sus seraient, comme alentour, des In-do-européens (Séquanes, Burgondes etc.). Mais, la proximité des Helvètes et des Germains a toujours compté. Ainsi, plus près de nous, en raison de la présence au château durant quatre cents ans des Wurtemberg allemands, le Trissu est de religion protestante. Montbéliard est terre d’asile pour des étrangers voisins persécutés en raison de leur religion réformée.

En 1912, Peugeot s’installe à So-chaux. Débute ainsi un processus de développement industriel promet-teur. Mais, deux guerres mondiales sanglantes opposent cruellement les peuples, transforment la carte du monde et jettent sur les routes de l’exil des populations entières dans un brassage d’ethnies et de civilisa-tions sans précédent.

Certitudes et modes de vie en sont durablement affectés. Des réfugiés russes, polonais, italiens, espagnols s’embauchent dans les forges, les usines textiles et métallurgiques.

Plus tard, le développement de l’in-dustrie automobile fait venir de leurs campagnes les paysans originaires des Vosges, de la Haute-Saône ou du Haut-Doubs.

Dès 1969, pour faire tourner à plein ses usines, Peugeot a massivement re-cours à l’immigration extérieure. Un chapelet de nationalités s’égrène alors tout au long des chaînes de montage.

En 1973, l’usine Peugeot de Sochaux-Montbéliard fait travailler 37 390 per-sonnes ; 7 498 sont étrangères (20 %). C’est la plus grande usine de France surgie à moins de deux kilomètres du quartier du Coinot !

Ces personnes assurent le dévelop-pement de Montbéliard et de toutes les localités voisines appelées à se regrouper en une entité territoriale nouvelle, le District urbain du Pays de Montbéliard. Le district se dote d’équipements adaptés à une agglo-mération qui, avec les familles des migrants, s’approche des 140 000 habitants. Les Montbéliardais, pour leur compte, ont vu leur nombre franchir la barre des 30 000.

2011 : cri du Quinson de Montbéliard « Au secours nos ha-

Habitants de MontbéliardDes Trissus* depuis longtemps aux couleurs du monde

« Est-il rien sur cette Terre Qui soit plus surprenant Que faire son centenaire Quand on atteint 100 ans ? »

Le Quinson du Coinot est né le 4 juin 1911 à l’occasion de l’anniversaire du collège Cuvier, créé en 1811 et installé dans l’ancienne Souaberie, place Velotte, en plein cœur du quartier du Coinot. En fondant ce journal humoristique et satirique « paraissant tous les cent ans », ses auteurs ont voulu témoigner de leur vie et de leur ville. Un témoignage pris sur le vif, résultat d’un esprit potache mais néanmoins contestataire, celui qui caractérisait les étudiants montbéliardais de l’époque. Une tribune libre, destinée avant tout aux Montbéliardais de 2011 que nous sommes. Car, ils nous exhortaient à reprendre la plume… aussi vive et acérée que la leur, espéraient-ils.

Leur défi a été relevé par les Archives municipales, détentrices d’un exem plaire original du précieux journal, qui ont invité l’ensemble des habitants à s’exprimer. De toute une ville et non seulement d’un quartier. D’où une toute petite entorse aux souhaits de nos prédécesseurs… Le Quinson du Coinot a vécu ! Vive Le Quinson de Montbéliard ! Un siècle après, le pinson1 continue de siffler…

Jeunes, hommes et femmes de tous âges et toutes conditions, les uns réunis en comités d’écriture organisés dans chaque quartier, les autres en « free-lance », tous

ont contribué à la rédaction de ce numéro 2 que l’on espère digne du précédent. Il est en tous cas lui aussi le reflet de son temps. Guerres mondiales, pollution, technologie galopante, interdictions en tous genres… Le monde a changé, il est devenu une affaire extrêmement sérieuse ! Mais il interpelle, il met en colère, il incite à la nostalgie, il pousse à la création, à l’imagination, il inspire articles, dessins, poésies ou chansons. Les rédacteurs de 2011 ont avant tout traduit leurs peurs et leurs rêves.

Voilà notre clin d’œil au futur. À l’avenir. En laissant une trace tangible de ce que fut le Vingtième siècle et les premières années du Troisième millénaire, nous espérons transmettre le flambeau. Prouver que la mémoire n’est pas seulement dans les livres d’histoire, qu’elle est d’abord dans le cœur des gens. Quelques mots encore, que nous empruntons à nos prédécesseurs « pour adresser par avance un salut cordial à nos successeurs, à ceux qui, en 2111, reprendront la plume pour rédiger le troisième numéro de ce journal. Ces futurs vaillants qui sont encore au royaume des gosses ». Saluons-les car dans un siècle Montbéliard sera toujours Montbéliard et aura toujours besoin de lieux d’expression libres.

Longue vie au Quinson de Montbéliard !

1 Quinson (prononcez « tienson » en patois montbéliardais) : pinson ou cri aigu

Un mot de la Rédactionbitants s’en vont ! » Depuis 1975, la ville a perdu 6 000 habitants, l’ag-glomération près de 20 000 et l’usi-ne Peugeot de Sochaux-Montbéliard près de 29 000 salariés. En raison des évolutions technologiques, des crises énergétiques et d’un système économique évoluant vers une plus grande mondialisation de la produc-tion, l’emploi industriel local s’est raréfié. Les Trissus espèrent des len-demains meilleurs avec la diversifi-cation industrielle et les implanta-tions tertiaires (services, université, recherche, environnement, etc.). As-sombri par le chômage, notamment des jeunes, et ses effets parfois dé-sastreux, l’avenir est à la recherche de couleurs.* Nom donné aux habitants de Montbéliard

« Pioche-Fer ! Pioche-Fer ! Pio-che-Fer ! » Une forte clameur s’était élevée dans l’église

Saint-Maimbœuf à l’arrivée du convention-nel français Bernard de Saintes. Ce monta-gnard radical avait jugé plus conforme à ses convictions antireligieuses de renoncer à ses prénoms André Antoine, qui faisaient trop « Ancien Régime », pour adopter ceux de Pio-che-Fer, leur équivalent dans le calendrier ré-volutionnaire. Il avait par ailleurs fait fermer tous les lieux de culte de la ville. La vieille église Saint-Maimbœuf au château, appelée

l’église allemande, parce qu’on y prêchait à l’époque des Wurtemberg dans la langue du prince, était devenue depuis peu le lieu de rassemblement de la Société populaire, une société révolutionnaire formée de citoyens triés sur le volet parmi les Montbéliardais les plus favorables à la Révolution et à la France. La nef offrait un spectacle de désolation : sièges brisés, stèles funéraires soulevées ; le beau mausolée du comte Renaud de Bourgo-gne, derrière la table de cène, avait été cassé à coups de masse et des cercueils de la famille de Wurtemberg gisaient ouverts dans l’allée principale. Après avoir été sorties de leur « boîte », les dépouilles princières avaient été insultées puis jetées dans la cour.

D’un pas rapide, le conventionnel remonta la nef, gravit énergiquement l’escalier de la chaire et fit cesser d’un geste sec et nerveux la clameur. Le silence s’établit. De son regard perçant, Pioche-Fer scruta l’assemblée, s’ar-rêtant de-ci de-là sur un visage qui aussitôt

blêmissait. Il s’éclaircit la gorge puis déclara d’une voie pointue :

« - Citoyens de Montbéliard, je vous ai dé-livrés de la tyrannie de la famille de Wurtem-berg. Le tyran est rentré dans son pays. Je vous ai apporté l’égalité : les ci-devant sont sommés de restituer leurs titres aux autorités révolutionnaires ; ceux qui ont refusé sont soit en prison, soit en fuite. Les honteux insignes de l’esclavage, blasons, bannières, ont été arrachés : ils sont remplacés par notre belle cocarde ! La superstition est abolie : plus de pasteurs, plus de curé, les églises désormais sont vides et les esprits sont libres ! Le châ-teau, les halles, le collège sont aujourd’hui au peuple ! Le ci-devant comté a été rattaché, se-lon vos désirs, à notre belle France, patrie une et indivisible. Et pourtant, j’entends des mur-mures ! Mes décisions seraient contestées ! Y aurait-il des traîtres parmi vous, des ennemis de la France et de la Révolution ? Ingrats ! Qui n’est pas d’accord avec mes arrêtés ? »

L’assemblée pétrifiée resta silencieuse. Chacun regardait ses pieds. Personne n’osait intervenir. Cette attitude eut le don de ren-forcer la colère du révolutionnaire. Ses yeux lançaient des éclairs. Devenu rubicond, no-tre homme trépignait et du fond de la nef on voyait son haut chapeau monter et descendre, rythmant ses invectives :

« - Lâches ! Vous êtes des lâches ! On vous donne tout, mais peu vous chaut : tout ce qui vous intéresse c’est votre bourse. Pourvu qu’on n’y touche pas ! La patrie en danger, vous vous en moquez comme d’une guigne ! Pour la sauver, on vous demande un don patriotique. Rien ! Robespierre m’avait bien prévenu : crois-tu, citoyen, que Montbéliard, ce trou qui baragouine le français, mérite d’être française ? Ah ! Vous ne voulez pas des belles idées révolutionnaires ! Je vais vous les faire avaler, moi, Bernard de Saintes ! »

Une petite voix timide s’éleva alors de l’assemblée :

« - Et mon chat ?- Que vient faire ton chat, citoyen, dans ce

débat ? cria presque à s’en étouffer le révo-lutionnaire.

- Tu lui as fait couper la tête. Oh ! Mon pauvre Léo ! ajouta un peu plus fort le qui-dam avec des sanglots dans la voix. Ce n’était pourtant pas un séditieux : il passait sa jour-née à dormir dans le poêle, près du foyer. Mon pauvre Léo ! »

Quelques jours auparavant, Bernard de Sain-tes avait effectivement fait dresser une guillo-tine sur la place Saint-Martin pour terroriser les Montbéliardais qui refusaient de verser un impôt destiné à financer les armées de la Ré-publique. Voulant vérifier qu’elle fonctionnait bien, le bourreau avait fait tomber le tranchant de la lame sur le col d’un pauvre chat qui avait eu le malheur de passer par là.

- Mon chat ! reprit de plus belle la voix.

(suite) ►

Journal paraissant tous les 100 ans

Page 2: Télécharger le Quinson de Montbéliard

Slamamonbé*Cela peut vous paraître bizarreMais je ne suis pas de MontbéliardJe suis arrivé là par hasardUn dimanche soir de marsVous n’allez pas me croire J’arrivais de MontélimarJ’ai cherché un bar Je suis allé jusqu’à Bart

Mais y’a pas de barsA MontbéliardLe dimanche soir

Je me suis dis on verra lundi

À Montbéliard le lundi soirPas plus de restaurants que d’barsLa misère noireDans la rue piétonne il fait noirPlus personne après 7 h du soirIl pleut et j’ai le cafard Je regrette déjà mes nougats noirsJ’ai cherché à nouveau un bar

Mais y’a pas de barsÀ MontbéliardLe lundi soir

Je me suis dit, on verra mardi

Enfin arrive le mardiEnfin s’éveille la « belle endormie »On a l’impression que la ville revitOn croise des gens qui vous sourientLe soleil est dans les crisLe fronton de la mairie est [soudain moins grisEt finalement on se ditC’est p’t-être pas mal ici !

On trouve des bars remplisÀ MontbéliardLe mardi soir

Je suis à Monbéliard depuis [trois ansJ’y ai amené mes enfantsJ’ai fait découvrir la ville [à mes parentsFranchement aujourd’hui [je suis contentEst-ce le changement [de gouvernementQui fait que maintenantLa ville n’est plus tout à fait [comme avant Sont-ce les prémices d’un nouvel [élan ?

Réponse dans 100 ans !* En anglais “to slam” : claquer, par extension déclamer.

100 ans déjà

Petit journal endormi dans un autre temps, il a été écrit par des anciens, s’entend. Sans jouer de

la flûte de Pan, nous allons travailler à son apparition et surtout à sa publication pour les cent ans du numéro deux.

Déjà tant, sans écritures !

Alors en quelques jours, en quelques temps, nous allons redonner une nouvel-le vie à un journal qui sommeille depuis longtemps sans effacer les paroles d’an-tan. Nous allons passer beaucoup de no-tre temps à cent pour cent sur ce thème.

Même si nous laissons à par être des fautes sans le vouloir, « hum ! hum ! », c’est un passe-temps amusant et déli-cieux. Aux lectrices, aux lecteurs de nous comprendre et d’en comprendre le sens.

Apparu depuis longtemps, son papier est jauni par le temps, même s’il est en-core à cent pour cent avec des textes per-çants d’un ancien temps.

Faire revivre un journal qui dort en corps, nous serons deux, nous serons cent, sans qu’on nous dise paresse !

Sa parution fera en sorte que le numéro deux fera bien des ans vieux. Et il faudra encore compter jusqu’à cent pour que l’ancre coule à nouveau.

Bons cent, s’entendent !

Alors en attendant que notre papier de-vienne jeune âtre à son tour, il aura déjà fait couler beaucoup d’encre.

Nous ne sommes pas nombreux, mais on ressent tant bien que mal qu’il est temps pour nous de poser notre plume, car il est temps de s’en aller.

Quelle tuile !

D’habitude, une tuile est un événement imprévu et désagréable ; MOI, je suis une

tuile du temple Saint-Martin. Vous connaissez ? Le plus ancien

temple de France construit spécifique-ment pour le culte protestant en 1601.

Le toit commençait à prendre l’eau et en 2007, pas moins de 27 000 tuiles (nombre équivalent aux habitants de Montbéliard !) ont été utiles pour nous remplacer mes compagnes et moi.

Et que sommes-nous devenues ? Sans me vanter : de véritables stars !

Démontées et descendues avec soin, décorées pour certaines, nous avons été vendues pour financer les travaux.

Quel enthousiasme chez les amateurs, non seulement dans le Pays mais égale-ment dans toute la France et même hors de nos frontières.

MOI, je suis au Canada, accrochée au mur dans la maison d’un Montbéliardais expatrié. De là, je vous adresse bien le bonjour !

Montbéliard aujourd’hui Le Quinson de Montbéliard | 2

Suite du feuilleton duQuinson de Montbéliard

Au café du commerce

Que de cafés noirs ou crèmes, petits ou grands ont été servis aux clients [ensommeillés, Que d’histoires joyeuses ou tristes, longues ou courtes ont été racontées, Que de rendez-vous d’amour ou d’affaires, avec ou sans lendemains, [ont été donnés, Que de regards langoureux ou brefs, vides ou prometteurs ont été échangés, Cent ans déjà,Et toujours là, Cent ans encore,Pour mille histoires.

Une paire d’amies

Voilà bien longtemps que nous vivons ensemble. Je me sou-viens vous avoir étrennées

un jour d’hiver où la neige tombait en abondance.

Vous étiez belles alors. En tissu écos-sais à dominance rouge. Bien chaudes grâce à votre peau de mouton. Je vous sortais surtout par temps froid. Avec quel amour vous me réchauffiez !

Vous étiez comme des jumelles, jamais l’une sans l’autre. Vous m’attendiez pa-tiemment toutes les nuits au pied du lit. Au petit matin je vous retrouvais bien sages.

Le temps a passé et vous voilà bien fa-tiguées, bien mitées aussi. Votre teint a fané. Que faire de vous ?

Oh, qu’est-ce que vous croyez ? Que je vais vous laisser mourir dans la soupente du grenier, livrées à l’appétit des souris ? Non, je vous veux près de moi après tant d’années heureuses.

Oui, c’est que je vous aime mes bonnes et braves charentaises.

Vachement bien !

Aujourd’hui, pour boire du lait, on doit l’acheter en brique ou en bouteille au supermarché.

Il a été pasteurisé, parfois écrémé et n’a plus rien à voir avec le lait bien chaud qui sortait du pis de la vache que nous allions chercher à la ferme.

Mais depuis peu, les fils de la ferme Breuillot ont trouvé une solution. Un automate installé devant le supermarché vous délivre du bon lait directement sorti du pis de la vache. Bien sûr, il n’a plus l’odeur de l’écurie, mais vous pouvez au moins découvrir le vrai goût du lait. Et peut-être que dans 100 ans, les vaches montbéliardes vous attendront dans un pré, juste devant le supermarché… sait-on jamais !

À un ami

Résidents de Bossière, nous avons un homme, qui vient d’ailleurs, pas de très loin, avec

sa famille.Il aime la France, il est là pour nous aider, pour être près de nous.Et tous ne soyons pas jaloux.Ce que je salue en lui, sa bonté et sa gentillesse, il a aussi ses souvenirs d’enfance sous un autre soleil, c’est un homme parmi les hommes du monde entier.Et je lui demande d’accepter mon amitié.

La tante Arie a troqué son âne contre des chevaux

Cité rêvée

Montbéliard ! La dame a de l’Allan !* Le dernier jour de décembre, une année sur

deux, elle se mettait sur son 31. Il fallait tout ce temps à la grande dame pour re-vêtir milles feux et boulonner sa tenue d’apparat.

Lors d’une folle nuit, elle devenait la Cité rêvée, après avoir été celle des boulons.

Ce soir-là, presque tout le monde faisait la fête dehors. Drapées de leurs boulons, les machines déambulaient au rythme de musiques entraînantes.

Au centre-ville le spectacle était à tous les coins de rue. La fête se poursuivait au-delà des douze coups de minuit, dans une ambiance torride… grâce aux feux dissé-minés partout et aux bouteilles de cham-pagne. Cette nuit-là, Madame Cité rêvée avait vraiment le feu aux… boulons.

La fête terminée, c’était l’année nou-velle sur les chaînes de montage de la 3008 Peugeot. Un boulon, deux boulons, trois boulons, passe la chaîne, un bou-lon, deux boulons, trois boulons, passe la chaîne, un boulon, deux boulons…

* Structure culturelle de Montbéliard

- Est-ce qu’on peut faire taire ce coquin ! cria Bernard de Saintes. Je parle de Républi-que en danger, de Salut public, on me répond “Mon chat !”. Voilà bien les Montbéliardais ! C’est à pleurer !

« Le chat ! Le chat ! » reprirent en chœur d’autres voix ! Puis l’une d’elles lança : « Tête de pioche ! ». L’injure sembla plaire à l’assem-blée qui se mit à crier à l’unisson : « Tête de pioche, tête de pioche ! », couvrant la voix de l’orateur. Celui-ci se démenait dans la chaire, il sautait, tendait un doigt accusateur, criant

à s’en époumoner : « Qu’on arrête les sédi-tieux ! ». Mais rien n’y faisait ! Bientôt son chapeau tomba, ce qui provoqua le fou rire de l’assemblée. Et le « Tête de pioche ! Tête de pioche !» repartit de plus belle.

Bernard de Saintes était atterré. Jamais il n’avait connu de telle situation et Dieu sait s’il avait été exposé à de nombreux dangers dans sa carrière politique ! Il essuyait son vi-sage en sueur avec son jabot, lorsqu’un œuf vint s’écraser sur son front, accentuant la teinte jaunâtre de sa peau. Un autre œuf sui-vit, complété bientôt par d’autres projectiles plus solides. Pour se protéger des jets, le brave révolutionnaire replia son grand corps maigre

dans la chaire. On ne voyait plus que ses mains agrippées à la bordure de la cuve et le sommet de sa perruque. Et il se mit à pleurer !

Le tapage s’arrêta. On n’entendait plus que les sanglots de Pioche-Fer. « On dirait les miaulements de mon chat ! À la guillotine ! À la guillotine ! ». « À la guillotine ! À la guillo-tine ! » reprit l’assemblée. Plusieurs gaillards se saisirent du conventionnel. Hissé au-des-sus des têtes, il ne bougeait plus. Le cortège quitta l’église, descendit la rue du château en portant triomphalement son trophée, entouré d’une foule de plus en plus nombreuse qui applaudissait, dansait et criait « À bas Pioche-Fer ! ». Arrivé place Saint-Martin, Bernard

de Saintes fermement empoigné par deux bouèbes fut déposé devant la guillotine, plus mort que vif. Le maire avait été prévenu. Les bras croisés sur la poitrine, il se tourna vers Bernard et lui lança : « Que disais-tu déjà, citoyen, en arrivant à Montbéliard ? Que tu nous apportais la liberté ? Et te souviens-tu de ma réponse ? » Blanc comme un linge, Pioche-Fer ouvrit la bouche, mais aucun son ne sortit. C’est alors qu’une voix s’éleva : « Il a sans doute un chat dans la gorge ! Rends-lui sa liberté, citoyen maire, et qu’il s’en aille, on l’a assez vu ! ».

La suite au prochain numéro

Et pour toile bonheur… c’est

Dormir, manger une glace, mais pas aux fruits

Nasser

Page 3: Télécharger le Quinson de Montbéliard

Montbéliard aujourd’hui Le Quinson de Montbéliard | 3

J’ai 124 ans !Ça y est, elle se réveille !Que se passe-t-il donc ? Le soleil

m’aveugle. Ah ! c’est leur fameuse fée électricité. Mais comment mon mari a-t-il fait pour l’installer en une nuit dans no-tre chambre ? Qui est cette jeune fille qui me sourit gentiment ? Comme elle res-semble, en plus jeune, à ma belle-sœur Marguerite ; elle est habillée drôlement, et ce collier : des épines en métal !!! Et pourquoi ses cheveux sombres ont-ils des pointes bleues ? Vite, je dois me lever.

- Doucement Mamie, doucement.Mamie ?! Mais mes enfants ont 3 et

5 ans !- Mamie ? Reste encore au lit un mo-

ment, on t’expliquer.Je n’ai pas résisté. Voilà, ils m’ont tout

dit. J’ai 124 ans. Je suis endormie depuis 100 ans et me voilà de retour. C’est sûr, je ne suis plus la Belle au Bois dormant mais je suis en forme pour mon âge.

- Demain, on emmène Mamie se pro-mener en ville !

Enfin, je vais mettre mon manteau de fourrure tout neuf. Que me racontez-vous ? Plus personne n’en porte car c’est cruel pour les animaux ?! Bon, d’accord mais qu’avez-vous d’autre à m’annoncer ?

Mon petit-fils Daniel m’explique qu’on trie les déchets (quelle drôle d’idée !), qu’il y a des trous dans la couche d’ozo-ne, que la pollution est vraiment un pro-blème pour la survie de la terre, qu’il n’y aura bientôt plus de pétrole. Oh là, là, tout cela est compliqué !

- Mais quel est ce bruit incessant dans la rue ?

- Les voitures, Mamie. Il y en a telle-ment que des pistes spéciales vélos sont construites. Et c’est bon pour la planète. D’ailleurs, près de Montbéliard passe la véloroute qui relie Nantes à Budapest.

Incroyable ! Et les douaniers contrôlent les cyclistes quand ils changent de pays ? Il n’y a plus de frontières ?! C’est mer-veilleux ! J’ai toujours détesté le natio-nalisme poussé à l’extrême et rêvé d’une société où tous les hommes seraient frè-res dans un univers sans frontières.

- Mamie, sache que pendant ton som-meil, la France a connu deux guerres mondiales, que dans le monde il y a en-core des guerres, des minorités écrasées, des personnes réduites en esclavage y compris des enfants, que les entreprises partent là où les profits sont plus juteux et mettent des milliers de salariés au chômage. Encore une chose, des hom-mes ont marché sur la lune !

Sur la lune ! Et pourquoi pas sur Mars ? - Mais dis-moi, si l’homme est capable de marcher sur la lune ; est-ce qu’il existe un moyen de connaître ma descendance avant que je passe de vie à trépas ?

- Bien sûr, grâce aux ordinateurs et à Internet le « sésame ouvre-toi » d’aujourd’hui. En quelques clics on peut communiquer et se voir facilement de plusieurs points du globe et en même temps. Toute la famille est prévenue et ils viendront tous te saluer et t’envoyer plein de bisous car ils habitent aux qua-tre coins du globe.

Ouh là là, New-York, Tokyo, Hong-Kong, Casablanca, la tête me tourne !

Les 6 000 pattesUn mille pattes, on sait ce que c’est, mais un 6 000 pattes… ? Ça n’existe pas une bête

pareille ! Et bien si, c’est le nombre de jambes qui se sont élancées pour la 27e édition de la course à pied entre Belfort et Montbéliard le « Lion 2010 ».

Les mots À force de faire des jeux de motsJ’ai des maux de têteTextuelleSensuelleJ’enfile mes mots comme [des textilesTexte, TextoLes mots sont partout Peu importe le contexteMon texte est con Comme quelqu’un qui contesteTu compte me test ?Compte mon texte... 1.2.3.4.5 phrases

- Que me dis-tu ? Mon petit-fils mani-pule de l’argent toute la journée et fait faire d’énormes bénéfices à la banque qui l’emploie ? J’espère au moins que son travail améliore la situation écono-mique mondiale !

- Non Mamie, désolé ! Actuellement nous connaissons une crise économique mon-diale terrible et à Montbéliard, comme ailleurs, beaucoup de gens souffrent.

- Mais à quoi servent tous vos progrès techniques, votre révolution informati-que si la pauvreté dans le monde existe toujours ?

- Mamie, c’est comme l’invention de l’imprimerie il y a cinq siècles, cela a ouvert des temps nouveaux mais n’a pas tout révolutionné !

Écrire plus, c’est ça qu’il faut [que je fasseCertes c’est pas facile Mais l’écriture ça me fascineFasciné, falsifiée mon écritureTu risques d’être inséréIls nous demandent de nous insérerC’est vrai c’est durSinon ça se sauraitJ’aurais voulu continuerMais il faut que je trouve une chuteDSL faut pas tout dévoiler Alors chuuute...

Histoire

De l’aspect éphémèredes frontières

Août 1796, les habitants et les terres du Pays de Montbéliard sont officiellement cédés à la

France. À cet instant le département du Mont-

Terrible (Porrentruy et Délémont) et Belfort se battent pour attirer ce petit pays dans leur giron.

Les Montbéliardais se donnent par vote au département du Mont-Terrible mais Montbéliard devient un modeste chef-lieu de canton.

Devant tant d’ingratitude, les Montbé-liardais changent leur fusil d’épaule et réclament leur rattachement au dépar-tement du Doubs et plus précisément à l’arrondissement de Saint-Hippolyte.

Espoir déçu ! Les Montbéliardais sont rattachés au Haut-Rhin mais dépen-dent toujours de la sous-préfecture de Porrentruy.

1814 : la région de Porrentruy et Délé-mont est rendue à la Suisse, Montbéliard est rattaché au département du Doubs et devient sous-préfecture en 1816.

Que de tribulations administratives !

Il est des personnes dont on semble avoir oublié le souvenir. Sans elles, pourtant, notre ville aurait un tout

autre visage. Essayons un seul instant d’imaginer Montbéliard sans son châ-teau. Qu’aurions-nous à la place : des cubes de verre, de fer et de béton ? Des ruines, vestiges d’une époque révolue ? Il n’y a pas si longtemps, le château n’était plus que l’ombre de lui-même. Épuisé par des décennies d’occupations dévastatrices, promis à la démolition.

Un homme pourtant a livré bataille. Il en a essuyé des refus, des contretemps, des railleries. Mais les efforts ont payé. Et, grâce à lui, Montbéliard arbore toujours fièrement, son emblème, son identité.

Nous lui devons bien d’autres choses à ce Monsieur, mais sachez bien, lec-teurs du Quinson, que sans lui, vous ne liriez probablement pas ce canard. Car il était là en 1911, bien décidé à donner à Montbéliard l’une de ses plus belles fê-tes populaires. Et sans cette fête, assu-rément, pas de Quinson ! Alors, pour le plaisir que nous partageons à jouer les potaches et pour votre attachement à vo-tre ville, merci Monsieur Blazer.

Henri Mouhot, né à Montbé-liard le 15 mai 1826, consacra les trois dernières années de

sa vie à voyager du royaume de Siam (Thaïlande) à celui du Laos en passant par la redécouverte d’Ang kor, l’ancien-ne capitale khmère du Cambodge.

Les fièvres tropicales, sans doute le pa-ludisme, ont eu raison de sa résistance : il mourut le 10 novembre 1861 au bord de la Nam Khan, un affluent du Mékong, non loin de Luang Prabang (Laos).

Ce voyage lui valut une reconnaissance posthume après la publication en 1863 de la première édition de son récit* et influença sûrement la politique d’exten-sion coloniale du Second Empire.

Pour ma part, la rencontre avec le natu-raliste montbéliardais remonte à l’hiver 1998 alors que je voyageais avec mon épouse dans cette partie du Sud-Est asia-tique. Depuis lors, je me suis attaché au personnage avec lequel j’avais des affi-nités évidentes : voyageur, photographe et rêveur.

Enfin, grâce à la ville de Montbéliard et dans le cadre de Utopies & innovations, au printemps 2010, je pus mettre mes pas dans ceux de Mouhot.

Le 29 avril, je m’envolai de Paris pour Bangkok. Cela lui avait pris trois ans et coûté la vie… je n’avais qu’un peu plus de deux mois pour, 150 ans plus tard, dresser un état des lieux en revenant in-demne : pas le temps de baguenauder !

Dans l’absolu, les descriptions qu’Henri Mouhot faisait des lieux qu’il découvrait ont encore aujourd’hui toute leur pertinence...

La chaleur, le bruit, les odeurs, les couleurs, les parfums, Bangkok, ville

moderne à l’activité incessante, le fleuve Khao Phraya (Ménam) au trafic de ba-teaux ininterrompu, les fastes du palais royal, le dénuement d’une grande partie de la classe populaire, le commerce des pierres précieuses à Chanthaburi, les pê-cheurs des îles, la forêt tropicale humide et luxuriante, la fatigue, les moustiques, la beauté des temples, la magnificence d’Angkor et, enfin, l’hospitalité et les sourires des populations, tout cela je l’ai partagé chaque jour avec lui.

Les bus, les trains et les taxis collectifs ont depuis longtemps remplacé les élé-phants et les chars à bœufs, et pendant ces longs trajets d’où je sortais rompu, je m’interrogeais sur les raisons qui avaient transformé ce jeune marié, honnête homme du xixe siècle et photographe, en aventurier solitaire. Nous ne le saurons jamais vraiment puisque dans ses lignes il ne se révèle pas, ou trop peu et nous nous perdons en conjectures. À moins

Mais quelle mouche avait donc piqué Henri Mouhot ?

Chapeau bas,Monsieur B.

que... ? Mais cela sera peut-être le début d’une autre histoire…

* Voyage dans les royaumes de Siam, de Cambodge, de Laos et autres parties centrales de l’Indochine. Dernière réédition chez Arléa, Paris, février 2010.

Et pour toile bonheur… c’est

Regarder les garçons les plus beaux

Mariame

Et pour toile bonheur… c’est

Sauter dans les flaques d’eau après la pluie

Amadou

Et pour toile bonheur… c’est

Partager plus de moments avec ma maman

Sanja

Page 4: Télécharger le Quinson de Montbéliard

Montbéliard autrefois Le Quinson de Montbéliard | 4

L’abri

Promenez-vous les Trissus, pro-menez-vous les Montbéliardais, redécouvrez votre ville. Em-

pruntez la rue des Tours, passez der-rière le restaurant Scorpio, là, à droite, à ras-de-terre, regardez le sommet d’une arcade ouvrant sur une grotte comblée depuis longtemps.

Quand le monde était dans la tourmen-te, il y a presque 70 ans, c’était « l’abri », notre refuge. Nous habitions rue des Tours, j’avais 8 ans. Parfois, la nuit, un terrifiant mugissement nous réveillait en sursaut : Alerte ! Alerte ! La sirène ! Les bombardiers arrivent !

Vite, sauvons-nous, vite à l’abri. En chemise de nuit, enveloppées de cou-vertures, cramponnées à nos parents, ma sœur et moi, nous courrons.

Hors d’haleine, nous nous engouffrons dans l’abri où d’autres fuyards, les yeux agrandis d’angoisse, nous accueillent à la lueur des bougies. Sans un mot, sans un bruit, nous attendons que les sirènes se taisent… sauvés !

Alors, soulagés, nous osons respirer, bouger, sortir. Ce n’est pas encore pour cette fois.

Je n’ai pas oublié ! Souvenez-vous ! N’oublions pas !

Au piedde Cuvier

Nous habitions rue du Collège au Coinot. Pour mes frères et leurs camarades, il était diffi-

cile de jouer au ballon dans la rue, alors leur stade Bonal était la place Saint-Martin, à l’époque sans voitures !

Avec mon amie Ginette, nous transpor-tions aussi nos jouets sur la place. Les garçons, pour être tranquilles, nous pas-saient par-dessus la barrière qui entou-rait le monument de Cuvier avec poupée, landau, etc., c’était notre salle de jeux. Lorsque l’on s’inquiétait de notre ab-sence, les garçons répondaient « les filles sont dans Cuvier ». Le Prince, superbe chien malinois de Monsieur Bull du café du 14 juillet, était également notre gardien.

Jeudi 27 mai 2010 midi, l’avenue de Lattre de Tassigny transporte un flot de véhicules bruyants et

malodorants. Au volant de ma 206 Peu-geot, je suis arrêté au feu du carrefour des rues du général Leclerc, de l’Étuve et de Lattre de Tassigny. À gauche, le quartier du Coinot ; je pense à l’article signé « Lisette du Coinot » paru dans le Quinson en 1911. Elle écrivait : « il n’est pas sur la machine ronde un endroit qui puisse être meilleur ». Quelques secon-des me propulsent 60 ans en arrière : à cet endroit précis, un enfant de 10 ans ouvrait la voie la plus courte pour re-joindre le quartier de la rue des Potiers au bouillonnant centre commercial du quartier du Coinot dynamisé par les éta-blissements Bernard&Mégnin, première grande surface d’outillage et bricolage.

Feu vert, le trafic redémarre lentement ; pas plus vite que le canot de l’enfant qui, porté par la Lizaine qui coule encore sous le bitume, glissait vers son port d’attache.

Le canot d’un mètre cinquante, était métallique et de couleur rouge avec deux flotteurs de part et d’autre. Il avait été acquis par l’enfant grâce aux pourboires amassés au fil des mois lorsqu’il vendait La Vie et Cité fraternelle sur le parvis de l’église Saint-Maimbœuf avant les mes-ses du dimanche matin.

Je suis le trajet de l’enfant, à la même vitesse, tant la circulation est dense. Sur ma gauche, les façades de la rue Clemen-ceau, côté jardins ou rivière, portent les traces d’encoches où des poutres de bois ou de fer étaient encastrées. Arrimées à celles-ci, de légères passerelles permet-taient aux riverains de rejoindre la rue des Huisselets. D’autres desservaient des vergers de fruits colorés aussi ten-tants que défendus, d’ondulantes prairies caressées délicatement par les eaux cal-mes de la Lizaine et où le soleil s’invitait dès l’aube.

Sur ma droite, le lycée des Huisselets, toujours aussi solennel. Je progresse, à la vitesse d’un homme au pas ou d’un

canot sur la Lizaine. À gauche, je revois l’imposante demeure de l’ancienne bras-serie Arlen accolée à la propriété Tuetey avec son jardin tiré au cordeau où tou-tes les variétés de légumes du catalogue Vilmorin s’exposaient fièrement comme des régiments en costumes colorés, prêts pour le défilé du 14 juillet.

C’est à cet endroit que le boulevard s’interdit de suivre les caprices du pares-seux cours d’eau et pose son ruban d’as-phalte sur ce qui était une bourdonnante et verte prairie transformée en parkings. La Lizaine poursuit son borgne chemin au pied des maisons de la rue des Halles. L’enfant se réfugiait dans ce mystérieux décor, orné d’iris, de fleurs de nénu-phars, de quelques îlots de roseaux. Il découvrait ce royaume et, comme dans un roman d’aventures, il en était l’ex-plorateur. Il remontait le courant dans sa petite embarcation, escorté par des libellules aux ailes délicates et d’im-pressionnants bancs de poissons argen-tés. Les enfants de la rue des Halles, qui pêchaient assis sur les marches de leur maison, le saluaient.

À l’angle de la rue Saint-Maimbœuf et des Huisselets, là où la Lizaine fait un angle droit, un escalier permettait aux pêcheurs d’accéder à leurs barques depuis la route. C’est ici que l’enfant accrochait son canot à un anneau fixé à une falaise qui protégeait le parc paisible d’une romantique demeure remplacée aujourd’hui par le parking de la Poste.

TUTUTUTUUUUT ! Un superbe 4X4 noir d’une marque japonaise s’arrête à ma hauteur, le jeune chauffeur se penche dans ma direction et me lance en souriant : « alooors paapy, elfeulévert, ziva ou ziva pas ? C’est pas l’endroit pour rêver ! »

« Ben si… justement ». Trop tard, il est parti.

La Lizaine sens dessus dessous

De 10 en 10 1911- Fête du centenaire du collège Cuvier les 4 et 5 juin - Première édition du Quinson.

1921- Souscription publique pour le goudron-nage des rues de la ville.- Étienne Oehmichen réalise le premier vol d’un « appareil à voilure tournan-te » : l’hélicoptère est né !- Chômage partiel aux usines Peugeot malgré la sortie de la Quadrilette.

1931- Construction de l’école de la Prairie et de la cité-jardin de la Citadelle.- Le premier film parlant passe au cinéma Tivoli le 29 avril (avenue Wilson).- La Ville investit à Charquemont pour installer une colonie de vacances.

1941- Mars : pour éviter les représailles, le préfet invite les populations (surtout les jeunes) à s’abstenir de peindre la lettre « V » sur les murs et façades.- Les réunions, cortèges et défilés sont interdits.- Émile Blazer, grande personnalité montbéliardaise s’éteint le 19 avril.

1951- Célébration de la bataille des maqui-sards d’Écot contre les troupes d’occu-pation.- Huitième traversée de Montbéliard à la nage le 30 juillet.- Noël : match de foot historique à Lud-wigsburg. La réconciliation passe par le sport !

1961- Tremblement de terre ressenti dans tous les quartiers de la ville.- Pose de la première pierre du lycée des Grands Jardins, futur lycée Cuvier.- La Ville décide la construction d’une piscine à la Petite Hollande.

1971- On patine sur le bassin du port en janvier.- L’Agence pour l’emploi rue Lalance ouvre ses portes le 8 avril.- 10 septembre : premier train électrique en gare de Montbéliard.

1981- Grandes fêtes de juin au centre- ville avec la Foire des associations de Montbéliard.- Le CCAS s’installe rue de Velotte.- Le comice agricole de Montbéliard fête ses 100 ans.

1991- La Ville reçoit le trophée « Éco- action » pour la création du parc du Près-la-Rose.- Pose de la première pierre du CCAS à la Petite Hollande.- Le Théâtre de l’Unité pose ses valises à Montbéliard.

2001- Fermeture des bains-douches de la Citadelle mis en service en 1930.- 9 août : au Kenya mort accidentelle de Jacky Boxberger athlète de demi-fond.- 1re édition du festival des Mômes.

2011- Seconde édition du Quinson sorti du Coinot pour réunir la Ville entière.

Dans les années 1980, ce couple de Montbéliardais avait acquis, pour s’y retirer à la retraite, une

maison à Saint-Martin- Vésubie, char-mant village de l’arrière-pays niçois. Le soleil, la mer, le rêve d’une partie de leur vie devenait réalité. L’ultime démarche, avant de quitter la région, fut la vente de leur appartement.

Je suis allée au Paradis

Et oui ! Comment et avec qui je vais vous le raconter.À l’époque, nous étions une bande de copains et partions souvent à l’aventure. Gourdes et casse-croûte emballés et accrochés à la ceinture, nous partions du

côté du Mont-Chevis dans le quartier de la Citadelle à l’ascension du Paradis.La Citadelle, c’est ce quartier en forme d’escargot où l’on dit à qui veut l’entendre

« qu’à la Citadelle, la vie y est belle ».Nous prenions la direction de la ferme Breuillot. C’est là que deux fois par semaine

je remplissais pour la famille deux bidons de lait bien chaud de la dernière traite. Ensuite, nous traversions le Bois Bourgeois puis le champ de tir où nous récupérions quelques douilles restées sur place après l’entraînement des militaires du 1er RA.

Nous étions les premiers aventuriers de Koh-Lanta : cabane au milieu de la sapi-nière, feu de bois… C’était notre Paradis ! Même si c’était l’enfer pour les hannetons à qui nous attachions un fil à la patte, patte qui quelquefois restait accrochée au fil quand ils arrivaient à se libérer.

En fin d’après-midi, sales et fatigués de notre périple au milieu des bois, nous ren-trions à la maison fiers de notre aventure, souvent avec quelques égratignures que nos mères savonnaient énergiquement pendant la toilette du soir.

Et pour toile bonheur… c’est

Avoir un chat que j’appelerai Loulou

Zia

Le triporteur

Au Coinot, rue du Collège, le magasin que tenaient mes pa-rents s’appelait « le Caïffa »

spécialisé dans la vente de café. À l’épo-que, avant-guerre, mon père faisait des tournées avec un triporteur. Le samedi, c’était le lavage de la caisse qu’il faisait sécher sur le trottoir.

Je n’avais qu’une hâte, c’était de sauter à l’intérieur pour me cacher. Mon frère refermait le couvercle rapidement et à toute allure me faisait faire trois ou qua-tre fois le tour du Coinot. Puis il se sau-vait et m’abandonnait dans ma prison. Je criais car je ne pouvais pas soulever le couvercle qui était trop lourd.

Mon grand-père était mon « libéra-teur ».

Et pour toile bonheur… c’est

Aller seule à ParisElma

L’agent immobilier rassura ses clients : ce bien de qualité trouverait preneur ra-pidement. Et l’affaire fut vite conclue avec un jeune ménage embauché depuis peu chez Peugeot.

Huit mois après, nos gentils retraités revenaient à Montbéliard. Ne connaissant personne dans ce village du Midi, ils ne supportaient pas l’isolement. Ils souhai-taient acquérir ou louer un appartement, de préférence dans l’immeuble où ils avaient vécu 26 ans.

Dans la salle d’attente, le client suivant voulait vendre l’appartement qu’il avait acquis depuis peu car il était muté dans une autre région… et c’était celui de nos gentils retraités.

Le bonheur de ces retraités délicieux qui ont racheté « leur » appartement !

Quant à l’agent immobilier, il est resté, à leurs yeux, le plus grand professionnel de la place.

Vends appartement

Et pour toile bonheur… c’est

Aller à la piscine

Alihan et Serife

Page 5: Télécharger le Quinson de Montbéliard

Société

Orwell, ils sontdevenus fous !

Big Brother en vrai ? En pire ! George Orwell, auteur du ro-man 1984, n’aurait pas pu ima-

giner de telles pratiques, même dans ses rêves les plus fous.

Aujourd’hui nous pouvons tous être surveillés, fliqués, tracés avec les porta-bles, la vidéosurveillance, la géo-locali-sation, les fichiers divers et variés, inter-net et les réseaux sociaux, etc.

Paris, Lyon, Strasbourg, les grandes et petites villes, en France et à l’étranger, se dotent de milliers d’yeux électroniques qui guettent nos moindres gestes. Depuis dix ans, le marché mondial de la vidéo-surveillance explose !

Mais ces réseaux de vidéosurveillance ne sont-ils pas la marque du renonce-ment au progrès social, à l’humanité des villes ? Ce système ne fige-t-il pas les inégalités sans jamais répondre au ma-laise social ? Ne justifie-t-il pas la peur de l’autre et ne fait-il pas de chacun de nous un suspect ?

Ici et là, certains ne renoncent pas et des voix, de plus en plus nombreuses, s’élèvent contre cette atteinte aux liber-tés publiques.

Faire la critique d’une réalisation lorsqu’elle est achevée est cho-se aisée. En 2010, nous avons

construit en tenant rarement compte de l’existant. Seuls les grands projets avaient le droit de naître. L’épopée de la grande vitesse me fait penser au roman Ravage de René Barjavel, qui décrivait une société où l’on ne pouvait pas conce-voir de se déplacer à moins de 8 000 km/heure. Si, au début du xxie siècle, certains prônaient la simplicité, le ralentissement, le temps de vivre, voire la décroissance, ils passaient pour des obscurantistes, des ennemis du progrès.

Montbéliard demain Le Quinson de Montbéliard | 5

La tombola

Vous avez la chance de naître en cette belle année 2011 !

Vous serez peut-être alors l’heureux gagnant de notre grande tom-bola de 2111.

Si les chanceux sont plusieurs, l’ensem-ble des noms sera déposé dans un diairi et une main innocente (si cela existe en-core) tirera au sort l’heureux gagnant.

Celui-ci devra aller chercher les lots que nous prévoyons pour lui à bicyclette de façon à faire plaisir aux écologistes (si ce centenaire alerte peut encore pédaler).

Il lui sera offert un bouquet de tulipes (en souvenir de Frédéric), une voiture

Jeudi 28 mai 2111. Je sors dans la rue Clemenceau : les commerçants qui s’interpellent avec de gros

éclats de rire agencent leurs présentoirs. Il fait beau. À l’ombre des tilleuls, j’hé-site à prendre la direction du temple avec son jet d’eau et sa verdure sous les pla-tanes. Non, je me dirige vers les Halles. D’immenses ginkgos laissent passer une lumière filtrante sur la fontaine. Les sen-tiers piétonniers rayonnent comme un soleil au milieu des fleurs de printemps. Voici la mobile à eau du paysan de Mon-tenois. Il livre au marché ses légumes : la ville est entièrement alimentée par les paysans des communes rurales voisines. Par petits groupes, des habitants sont as-sis sur les bancs ombragés.

Les voies ferrées construites par nos aïeux du xixe siècle et qui reliaient les villes et villages ont été progressivement abandonnées, puis déclassées et enfin re-vendues pour disparaître au profit de la route et de l’automobile. En 1920, il fal-lait 6 minutes pour rejoindre Audincourt depuis Montbéliard en train ; en 2010, il faut 20 minutes pour le même trajet en bus. Combien dans un siècle ? La gare de Montbéliard fut en son temps sujette à polémique, construite par deux fois, elle faillit même ne pas voir le jour.

Voyageur de l’an 2111, peux-tu en-core prendre un train à Montbéliard ?

J’emprunte la rue de la Schliffe en di-rection de l’esplanade au pied du châ-teau. Le passage piéton à droite du ruis-seau laisse à gauche circuler les vélos. Cette rue est parallèle à la rue Centrale dans laquelle on sillonne à travers les étals.

Un lézard gris s’échappe des grami-nées colorées de bleuets, de marguerites, de bugles, de renoncules,… une sitelle oriente mon regard vers le tronc d’un grand tilleul qui me tient à l’ombre ; dans le ciel les téléphériques transportent les habitants des communes et des quartiers voisins.

Un rêve ? Non, simple imagination de Montbéliard en 2111.

Peugeot… miniature… n’exagérons pas ! Mais aussi une saucisse de Montbéliard. Une vraie Boitchu au médaillon rouge et or. À moins qu’en 2111, notre saucisse ne se consomme via des petites pilules vertes ou roses ou peut-être bleues, voire en tube, qui sait ?!

Rendez-vous donc, en juin 2111 pour le tirage de cette tombola.

Nous préciserons la date exacte et le lieu ultérieurement.

Bonne chance et longue vie à tous !

Le progrès a des progrès à faire !

L’école à Montbéliard(et ailleurs)

L’école en 1961Tenant sa maman par la main,Pierre vient à l’école à pied.

Recommandations de maman : « Tu travailleras bien !»

Après l’école, la maman demande :

« Tu as bien travaillé ?»

Marchant tranquillement : « Tu

as été sage ? Tu as une punition ! Tu l’as sans doute méritée ! »

Les enfants se levaient si quelqu’un rentrait dans la classe.

En arrivant, en quittant l’école :

«Bonjour, au revoir Madame ».

Nous vivions une époque formidable !

Le beau-père de Bryan, au volant de son énorme 4 x 4 américain aux vitres teintées, le dépose vers le portail d’entrée.En fermant la porte du pick-up, le beau-père dit : « Tu t’amuseras bien !»Après l’école le beau-père demande :« Tu ne t’es pas ennuyé ? »

L’école en 2011

Faisant vrombir le moteur du pick-up : « La maîtresse a été gentille ? Elle a osé te punir. J’irai la trouver, ça ne se passera pas comme ça ! »Les enfants ne restent assis que si quelqu’un rentre dans la classe.En arrivant et en quittant l’école :« Salut maîtresse ! »

Nous vivons une époque formidable !

L'école en 2111 ?(à écrire en famille dansle "Quinson" numéro 3)

Rêve ou… réalité

Connais-tu l’angoisse de la correspon-dance ratée, celle de la billetterie en pan-ne ou de la queue au guichet, alors que ton départ est dans 7 minutes ? Peux-tu encore te rendre à Voujeaucourt, à Co-lombier-Fontaine, à Rang, à Novillars, à Besançon par la vallée du Doubs ? Sû-rement trouveras-tu surfait de passer ton dimanche à Moscou ou ton samedi soir à Barcelone, peut-être même iras-tu déjeu-ner plusieurs fois par semaine dans les calanques marseillaises.

Vois-tu, en cette année 2011, je ne sais pas si mes enfants pourront aller faire leurs études à Besançon sans qu’ils aient besoin d’une voiture, sachant que pour se rendre à la gare TGV de Méroux-Mo-val, il leur faudra autant de temps que pour se rendre à Besançon. Le temps de voyage sera toujours aussi long.

C’est la rançon du progrès, un progrès à un milliard d’euros.

J’aurais voulu être une artisteAvoir un nomChanger de nomMais NON !

Codée par mon interphoneTouchée par mon téléphonePlaquée par ma voitureCartée par mon banquierÉtiquetée par la Redoute…J’ai peur…Immatriculée par la SécuJ’en peux plus !

Je ne suis qu’un numéro ! 1 n° !

Arrêtonsd’arrêter

Il faut arrêter de fumer, de boire, de trop manger, c’est mauvais pour la santé et cela peut entraîner la mort.

Mais, les cigarettes aussi nocives soient-elles, sont toujours en vente, l’alcool est souvent meilleur marché qu’un jus de fruit naturel, quant à l’alimentation on ne sait plus vraiment ce que l’on met dans nos assiettes.

Arrêter de rouler trop vite, c’est dan-gereux et cela pollue la planète, mais le compteur de certains véhicules peut monter jusqu’à 200 ou 300 km/h.

Il faut arrêter de jeter, la cour est plei-ne. Mais pour appâter le client on fait de jolis emballages qui ne servent à rien sauf à encombrer nos poubelles qui dé-bordent de plus belle.

Arrêter de jouer sur Internet, cela peut entraîner addiction et enfermement.

Alors oui, arrêtons ! La coupe est pleine…. Arrêtons d’arrêter !

Et pour toile bonheur… c’est

Me réunir avec toute ma famille et faire un jeu tous ensemble

Anissa

Et pour toile bonheur… c’est

Me rouler dans l’herbe en haut d’une pente

Chaïma

Page 6: Télécharger le Quinson de Montbéliard

Société Le Quinson de Montbéliard | 6

Roule ma poule

Pauvre piéton, ennemi public n° 1 du macadam. Bousculé sur les trottoirs par des piétons à roulettes, insulté sur la route par des automobilistes, cyclistes, deux roues de tous poils. Aujourd’hui on ne marche plus, on roule : en rollers,

en skate-board, en trottinette, en monocycle, en automobile. Toujours plus vite, les rollers ont même leur fête (« la déferlante ») et, pendant quelques heures, sont les rois du bitume à Montbéliard.

Fini le refrain « Un kilomètre à pied, ça use, ça use, un kilomètre à pied ça use les souliers », faites place au refrain « Un kilomètre sur roues, ça fuse, ça fuse, un kilo-mètre sur roues, ça fuse à toute vitesse ».

Aujourd’hui tout le monde roule, tout le monde nous roule, ça roule les mécaniques, tous ces fous de la roulette nous font marcher ; il ne reste plus qu’une solution au piéton : la roulette… russe ?!

NTICNTIC, késako ? Une nouvelle marque

de boisson énergétique, un animal de compagnie ? Pas tout à fait, quoique…

NTIC ou Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, tout un programme.

Aujourd’hui, en 2011, téléphone, presse, radio, télévision, Internet tien-nent dans une poche. Avec ces nouveaux outils, c’est un jeu d’enfant de lire la presse du jour, d’écouter le dernier al-bum de son idole, de faire des achats et de se les faire livrer… ou de jouer toute la nuit au poker avec des joueurs du monde entier.

Quelle sacrée avancée technologique ! Mais où va-t-elle nous conduire ?

Avec ces petites merveilles, on peut tout faire depuis son canapé, les doigts de pieds en éventail. Enfin, presque tout… car si étonnantes et fabuleuses qu’elles soient, elles n’apportent pas la chaleur, la tendresse ou la délicatesse d’une rela-tion, bref pas la magie de l’amour.

Je surfe, tu surfes, il surfe…facebook : Waouh !! je peux y rencontrer tous mes amis virtuels et les amis de mes amis.meetic.fr : J’y ai connu mon conjoint et fondé une famille.google : Tu y trouveras plein de recettes si tu ne sais pas ce que tu vas faire à manger.

google est ton ami pour la vie !!!!copainsdavant : Où sont mes copains d’école ? Un clic et je tchate avec euxpole-emploi.fr : Tu cherches un TAF, vas faire un tour, on ne sait jamais !impots.gouv.fr : T’as plus de temps pour payer tes impôts mais… il faudra les payer quand même.Un SMS sur mon phone, c’est un pote, LOL. On va se mater un film chez moi ce soir ? On va s’taper un délire grave !SURFER sur Internet est rentré dans nos mœurs. Et dans 100 ans ?

Slam De FolieTous les jours à Montbéliard [je les voisJe les vois ces gens d’en basCes gens qui rament pour [leur pouvoir d’achat

Je ne suis pourtant pas de ceux làMais ça me fait mal, moi qui suis làDe voir ce désarroi, de voir tout ça

J’essaie à ma manière d’aider [ces gensJ’essaie d’être intelligentDe ne pas donner n’importe [comment

J’ donne aux Restos du cœurJ’ai l’impression de donner [un peu de bonheurMais l’augmentation du nombre [de « restaurés » m’écœure

J’donne à MSFC’que j’donne c’est pas bezefPourtant la misère progresse

J’ai donné beaucoup, comme [beaucoup, pour le tsunamiOn a un peu reconstruitMais où tout le fric est-il parti ?

Je ne veux pas arrêter de donnerDonner c’est aider un peuDonner c’est partager

Plus les pauvres partagentPlus les riches s’accaparentC’est la misère noire

Plus les riches s’enrichissentPlus les pauvres s’appauvrissentC’est la logique capitaliste

Le système s’emballe « T’as pas cent balles »La société déraille

Demain, c’est p’t-être moi [qui serai en basJ’regarderai les gens avec leur pou-voir d’achatEt j’me dirai « Que font-ils [pour moi » ?

Jeunesse

C’est rien comparé à c’que j’ai faitLundi en cours d’EPS,En kiff’ avec mon Iphone 3GJ’envoyais des SMS,Quand les défenseurs m’ont hurléHé ! Cousine réveille-toi !Je n’ai pas vu arriver,Le prof derrière moi.Il n’a même pas cherché à comprendre Donc la sentence est tombée ;Le bougre n’a pas été très tendre,« Le portable ... confisqué ! »J’suis montée dans l’panier d’basket,Mais j’suis restée coincée. J’avais l’air d’une girouette,Bonjour les pompiers !

Génération, un brin lunaireToile au plafond et tête à l’envers

Génération tête à l’envers

Oh, là, y’a ma daronne qui m’appelle,Il est l’heure d’aller grailler.N’hésite pas à m’donner des nouvelles,Je vais la faire enrager.Elle nous a fait d’la ratatouilleEt des merguez cramées.J’ai le ventre qui gargouille,J’vais m’déconnecterMa génération n’est pas la tienne,Tout est beaucoup plus fragile,À croire que nous n’avons pas de veine.Le futur, que sera-t-il ?Car dans quelques années à peineOn aura bien l’air fin.Prenez-en tous de la graine,Retn’ez ce refrain

Génération, un brin lunaireToile au plafond et tête à l’envers (2 x)Génération, PTDRJeunes fanfaronset code éphémère (2 x)

Amélie, Alexandre, Ahmet, Élisa, Léa, Lisa G., Laura, Éléonore, Clément, Chahinez, Vin-cent, Loriane, Dénora, Lisa P., Émilie, Manel, Sara, Abdullah, Juliette. (Maîtrise du conser-vatoire de musique)

vers.

pla

Toil'

au

l'en

à

A7

lu nair'brin

untion,

B

vent,le

Cha',

vell'?vant,

mell'

Dm/A

ga

Grand

noua

de

Dm

nièr'roue

A

danstes

deux couetLessuis

lo,

j'me

les rues

lasur

derla

tubrant

En

dé bou

Gmnaisca

Gm6

J'ai

ConEn

Maîtrise du pays de Montbéliard

têt 'et

A7

né raGé

ner!douc'."

tailais

fond

B

unla

concou

dansJ'me

22

Vo.

B

ouf!

Dm

unrais comm'R,

Dm

Dm

baign'!flics.

cliqu',

çales

D,

P,

T,

ner ma

mentsé

sion

j'ai

comcroi

A7

géJe

15

Vo.

X,,

Lol,

Gm

im pres

couque

sin!

Pour

Am

"Wesh,Lors

11

Vo.

7

Vo.

lièr',

Mo

de

Dmla langu'

du pas

C'est

Dm

pacher!",

Ves"Mon,

Dm

monsait:

surdi

reil!

Dm

plus pa

c'est

jour d'hui,

Au

AmVo. 3

mainson

lesdis,

ja

lâ chant

Création collective avec BarcellaGénération tête à l'envers

temps

EnAu

Dm 34 Presto

VoiceCette chanson, créée par des jeunes de 13-14 ans dans le cadre de la résidence du chanteur Barcella, a été interprétée le 2 décembre 2010 à la MALS lors du concert-création Barcellades.

Et pour toile bonheur… c’est

Jouer aux Lego et faire des fleurs et des maisons

Busra

Et pour toile bonheur… c’est

Faire une promenade en vélo

Aïssata

Au temps jadis on disait « Mon cher..»Aujourd’hui c’est plus pareil.C’est du passé la langue de Molière, Wesh cousin ! Comment ça baigne ?Connais-tu la dernière nouvelle ?LOL X PTDR.En vélo j’me suis gamelleDans un container.En lâchant les mains sur mon VespaPour impressionner ma clique,J’ai déboulé les rues de Grand Cha’Lorsque j’ai croisé les flics.En cabrant sur la roue avant Je gérais comme un ouf !Les deux couettes dans le vent, J’me la coulais douce.

Génération, un brin lunaireToile au plafond et tête à l’envers

MARCHE DE MONTBELIARD : LE

BEURRE SALE EST LIQUIDE

Marché de Montbéliard : le beurre salé

est liquidé

Histoire d’accentsou un tout petit accent peut changer le cours de l’histoire !

CES PARENTS SONT INDIGNESCes parents sont indignés

PETITE ANNONCE : POUR ENFANT DE

3 ANS CHERCHE BABY-SITTER MEME AGE

Petite annonce : pour enfant de 3 ans cherche

baby-sitter même âgé

TOUS AIMAIENT LE SUICIDETous aimaient le suicidé

IL DORT OU IL TRAVAILLEIl dort où il travaille

LA RELIGIEUSE ADORE LES JEUNES

La religieuse adore les jeûnes

LE MODELE DE L’ŒUVRE EST AUSSI BEAU QUE CELUI DU MODELE

Le modelé de l’œuvre est aussi beau que celui du modèle

Page 7: Télécharger le Quinson de Montbéliard

Jeunesse Le Quinson de Montbéliard | 7

Le code-barres à toutes les sauces

DéfinitionUn code-barres est une succession de barres parallèles d’épaisseur et d’intervalles variables.On en trouve sur les emballages des produits qui peuvent être identifiés rapidement à l’aide d’un scanner.

Langage familierUn truc barres c un machin zarbi avec des traits debout, y en a sur toute la bouffe kon achète, c un truc de ouf, y a plein de numéros dsu c chelou PTDR* c pour faire plus rapide.* pété de rire

Poésie Ce sont des barresParallèlesComme des lamellesMises verticalement Sur les alimentsQue l’on vend.Ça sert à découvrir Avec un grand plaisir Des jolis prixTout minis.

On peut les trouverAu supermarchéIls sont examinés AnalysésIdentifiésPar une lumièreC’est un scanner.Qu’elle est fière La caissière !

Autoportraits à la manièred’Andy WarholLe style qui caractérise la majorité des portraits de Andy Warhol est l’utilisation de la sérigraphie, les couleurs clinquantes et sa fascination pour les stars. Ici les stars sont les enfants.

L’école à la maison

À l’école maternelle des Poilus, il y a deux classes avec trente élèves chacune. C’est beau-

coup d’enfants. Cette année, un de nos copains a eu une maladie très grave qui s’appelle le cancer.

En décembre, il a été opéré. Après il allait souvent à l’hôpital pour faire de la chimio et restait dans sa maison pour ne pas attraper de microbes.

Il nous manquait et s’ennuyait tout seul à la maison. Alors Dominique, un maître très fort en informatique, a ins-tallé « Skype » sur l’ordinateur de notre

classe. Tous les après-midi, l’un de nous cliquait sur « Skype » et une petite son-nerie indiquait que l’ordinateur de notre classe appelait l’ordinateur de Diego. Ensuite, c’était magique, on voyait Die-go dans sa chambre devant son ordina-teur et lui voyait la classe. On lui parlait un petit peu avant de travailler. Quand il ne comprenait pas, la maîtresse lui ex-pliquait avec des feuilles qu’elle mettait devant l’écran.

Notre copain a fait tout le travail de la maternelle et cette année, il est au Cours préparatoire avec nous.

Suzanna, Fatima, Médina, Mali, Solène, Elvira, Coumba, Stella, Marina(Atelier Arts graphiques moyens-grands de la MJC de la Petite Hollande)

Les enfants du mondeExtrait de la chanson réalisée par les enfants pour le festival Urban Session

On a la chance d’avoir des droits[en France

On est les enfants du monde

Les enfants ont tous les mêmes droits Ils ont le droit de vivre et d’aider

[pour donner leurs idéesYeah j’ai le droit d’aimer le monde Yeah j’ai le droit de dire que les guerres

[sont immondesJ’ai le droit de m’exprimer à ma façonJ’ai le droit de vivre ma vie

[pour être heureuxEt j’ai aussi le droit de vous

[rendre heureux Papa, maman, je vous aime

[tous les deux

On est les enfants du monde

Je n’ai pas le droit d’être impoli[de mentir et de cracher sur les gens

Malheureusement les gens[restent indifférents

Les gens restent indifférentsEn Afrique ils ne peuvent pas aller

[à l’école car ils ont pas d’argentMais malheureusement cela

[ne touche pas assez de gensAssez de gens Assez de gens

On est les enfants du monde

Célia, Bilel, Seifeddine, Paul, Quentin, Sofia-ne, Mathieu, Rizlaine, Jasmine, Maud, Chloé. (Espace Ravel - Jules Verne)

9 782917 196182

Code-barres avec une successionde barres parallèles et d’épaisseur variable.

Pour 2 codes-barres achetés,un scanner est offert

Au rayon CODE de votre magasin

BARACASTO

EXCLUSIVITÉ

Durée de l’offre limitée !!!

« Moi, je ne les trouve pas gênants, ils sont en général placés au dos de mon emballage. Tu en as combien toi ? » insiste le camion.La poupée réplique : « Des barres je ne sais pas mais j’ai 13 chiffres comme tout le monde. »« 13 ? Ça porte malheur. Ils vont me brûler les circuits avec leur scanner. » s’exclame le véhicule.

Le jour de Noël au supermarché, les jouets discutent :« Où sont les tiens ? » demande le camion de pompiers à la poupée.Elle pleurniche : « Ils cachent tout le temps ma cheve-lure ou leurs traits noirs me défigurent. »

VerlanUn reba-deco est une sioncesuc de reba lelèrapa de seur paié et de le-valterin blesariva.On les retrou sur les gelabaen des duipro qui vepe être éfitidéni men-depira à delai d’un nersca.

Code barbecue

Code barbelés

Code baraque

Code barCode barrage

97

82

91

71

96

18

2

Nawal, Hélène, Sofia, Viktoria, Coumba, Mohamed, Katia, Kübra, Wildin, Saïdou, Janna, Daniel, Yassine, Méliza, Rumeysa, Aleyna, Halima, Ayssenur, Imène. (CM2 Petit-Chênois)

Petite annonceVds code-barres, parfait état, peu utilisé.barres parallèles – chiffres : 13 – coloris : noir garanti 2 ans – 32,50 € scanner compris.mail : www.code-barres.fr

97

82

91

71

96

18

2

9782917196182

Alexandre, Éléa, Henri, Maël, Nicolas, Estelle, Diego, Enza, Séphora, Mary, Noé, Basile, Jenny, Amélie, Bilal, Noah.

Code barque

Le marchand de barres du 13 rue Joe Woodland a été trouvé chez lui, hier matin, gisant dans une mare d’encre. Des barres d’épais-seur variable ont été dérobées. Le commissaire chargé de l’enquête a interpellé un suspect : un code barres endommagé. On a retrou-vé sur lui les barres disparues. Il a été conduit derrière les barreaux où il sera interrogé à l’aide d’un scanner.

Page 8: Télécharger le Quinson de Montbéliard

Jeunesse Le Quinson de Montbéliard | 8

La vie d’un p’titMontbéliardaisen 2010/2011

La plupart des enfants montbéliar-dais de nos jours vivent plutôt heureux. On ne s’ennuie jamais

et on peut faire de nombreuses activités en dehors de l’école. On a le château avec son musée, le Près-la-Rose avec ses jeux, son marchand de glaces et ses expositions au Pavillon des Sciences. On peut aussi aller voir des matchs de football au stade Bonal ou se promener au centre ville et au très beau marché de Noël.

Mais tous les matins c’est toujours diffi-cile de se lever pour aller à l’école. L’éco-le c’est bien pour travailler ou pour re-trouver des camarades. Dans notre classe, il est difficile de travailler car il y en a qui font le bazar ou qui discutent. On apprend non seulement les différentes matières de l’école mais aussi à devenir un bon ci-toyen. Certains élèves vont à l’accueil pé-riscolaire après l’école où des animateurs les aident à faire leurs devoirs.

Toute la classe part aussi en classe verte au centre de Charquemont où on apprend à reconnaître les arbres, les fruits et les oiseaux. On fait aussi des sorties avec l’école comme les visites d’expositions, le cinéma, la piscine ou des rencontres sportives avec d’autres classes.

Bref, nous avons de la chance de vivre comme nous vivons. Alors, à dans cent ans !

Extraits des écrits de Lyna, Chloé, Antoine, Nicolas, Jordy, Olivier, Lison, Jeanne (CM2 - École de la Prairie).

Imagine ta villeLoin des préoccupations des adultes, les enfants ont créé une ville de rêve dans laquelle ils aimeraient vivre. Extrait de la réalisation de l’atelier Arts plastiques de la MJC de la Petite Hollande dans le cadre de l’action de Médiation culturelle sur le quartier.

Directeur de la publicationJacques Hélias

Rédaction en chefArchives municipales

RédacteursAndré, Catherine, Christian, Claude, Daniel N., Daniel K., Élisa, Élisabeth, Fanny, Françoise, Gérard, Gilles, Gino, Jean, Jean-Claude, Kamel, Kamel Z., Madeleine-Rose, Michel, Michèle K., Michèle L., Micheline, Monique, Nicole, Nouara, Simone, Suzanne, l’atelier d’écriture de la Maison d’arrêt avec Lionel, enseignant. Et les conseils de Louisa.

Et les enfants de :- École maternelle du Mont-Chevis (Classe des grands de Nénad, enseignant)- École maternelle des Poilus (Classe des moyens-grands d’Évelyne, enseignante)- École élémentaire du Petit-Chênois (Classe CM2 de Marie-Claude, enseignante)- École élémentaire de la Prairie (Classe CM2 de Daniel, enseignant)- Conservatoire de musique, danse et art dramatique (Collège Pergaud - Classe de 4e CHAM de Brigitte, professeur de chant)- Maison des Jeunes et de la Culture de la Petite Hollande (Sandrine et Hélène, animatrices)- Espace Ravel au Jules Verne (Rachid, Abdenor et Kamel, animateurs)

Crédits photosDenis Bretey, Daniel Nowak, Christian Simon, Paula Pino-Garin, Noël Jeannot, Archives municipales Montbéliard.

Conception graphiqueAtelier Gaia - Montbéliard

ImprimeurEstimprim - Montbéliard

Vous connaissez sûrement Char-quemont ! Charmant village du Haut-Doubs où, en 1931, la

Ville a acheté un bâtiment pour servir de colonies de vacances aux petits Montbé-liardais. Depuis 80 ans, des milliers d’en-fants sont venus l’été ou avec leur classe, se ressourcer au milieu de la nature.

Classe verteChloé, Lyna, Antoine, Nicolas, Jor-

dy, Olivier, Lison, Jeanne et Jules de l’école de la Prairie nous parlent de leur expérience.

Avec toute la classe nous sommes par-tis à Charquemont. Là-bas nous appre-nons à nous orienter dans la campagne, à reconnaître les plantes et les oiseaux grâce à leur chant, mais aussi à vivre en collectivité et à économiser l’énergie. Il y a un terrain de foot, des trottinettes, des skates, des livres et plein de jeux. Les veillées sont très amusantes : on voit des films, des spectacles, on joue aux cartes et on peut même participer à une boum.

Colonie de vacancesEt qu’en pensent les petits colons ?Elisa et Sullyvan : Les moniteurs et

monitrices sont super, trop cool. Jessy et Jessica : On mange très bien et

il y a de très belles activités.

Ryan : J’ai aimé jouer dans la cour avec des petites voitures et les veillées avec les jeux et la boum.

Antoine : J’ai bien aimé faire du vélo et rester autour d’un feu de camp.

Célia : On a fait du théâtre, de la danse et du cirque. J’ai beaucoup aimé.

Nasser : J’ai aimé faire de la trottinette, du foot et du skate.

Fidaa : Je trouve que le personnel est au top.

Victor : J’aime la façon dont ça mar-che : les veillées des grands qui se cou-

chent plus tard et les veillées des petits qui se couchent plus tôt.

Anastasia : Je m’assieds sur le banc et je discute avec mes copines. J’ai trouvé le séjour super avec des veillées inatten-dues.

Nicolas : J’ai bien aimé jouer au mime et faire mon spectacle de cirque.

Devant tant de compliments nous ne pouvons que souhaiter longue vie à Charquemont.

Quand les enfants kiffent Charquemont

Une journée à l’école maternelledu Mont-Chevis

Lundi 14 juin 2010, notre journée se partage entre le travail avec le maître, la danse avec Christine qui est chorégra-phe, et la piscine l’après-midi.

Nous apprenons à danser le zouk et d’autres rythmes pour le spectacle de fin

d’année et nous danserons devant nos parents.

En fin de journée, nous prenons le bus pour aller à la piscine. Trois personnes nous accueillent et nous apprennent à nager.

Bilel, Maïssa, Bilal, Imad, Aselya, Myriam, Lou-Anne, Soufiane, Yaghmorassen, Louis, Candice. (Classe des Moyens-Grands)

Les enfants se déplacent en marchant, à chameau ou en tapis volant

Des magasins en forme de sucre d’orge

Maison visage, on y entre par la langue

Maison mosaïque naturelle. Il y a plein de végétation sur le toit

Arbre de la sagesse

Une maison tortue qui marche et qui transporte des gens et quand ils veulent changer d’endroit, ils disent « Tortue marche à Toulouse »Cette maison marche et elle fait

bateau, elle a plusieurs étages

Coumba, Mathilde, Lucas, Théo, Andréa, Abderahmane, Solène, Zinedine, Adel, Sabrina, Farès.

Arbre à télévision

Et pour toile bonheur… c’est

Avoir une maison dans un arbre

Kristina