Techniques de Cultures du Chanvre

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LA CULTURE DU CHANVRE L ES TECHNIQUES CULTUR ALES L E CONTEXTE ECONOMIQUE 2005 Fédération Nationale des Producteurs de Chanvre

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Techniques de Cultures du Chanvre Industriel par la Federation Nationale des Producteurs de Chanvre

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LA CULTURE DU CHANVRE

� L E S T E C H N I Q U E S C U L T U R A L E S

� L E C O N T E X T E E C O N O M I Q U E

2005

Fédération Nationale des Producteurs de Chanvre

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LE CHANVRE

HISTORIQUE 5 LES ATOUTS DU CHANVRE 6

I - D E S C R I P T I O N D E L A P L A N T E LES STADES DE LA CULTURE ET CALENDRIER CULTURAL 11 LES ETAPES CLES DU RENDEMENT 13 DETERMINATION DU POTENTIEL DE LA CULTURE 16 LES VARIETES 18

II- AGRONOMIE DU CHANVRE

MISE EN PLACE DE LA CULTURE : QUELLES QUESTIONS SE POSER ? 22 LE SEMIS 24 LES EXIGENCES PEDO-CLIMATIQUES 26 L’IRRIGATION 28 LA FERTILISATION 30 LA PRECOCITE 31 LA DIOECIE/MONOECIE 31 LA RECOLTE 32 PARASITISME : L’OROBANCHE 34

I I I - E C O N O M I E E T R E G L E M E N T A T I O N MARGES ECONOMIQUES DE LA CULTURE 39 LES MARCHES 40 LES DEBOUCHES 41 - 42 LA REGLEMENTATION 43 COMMENT DEVENIR PRODUCTEUR DE CHANVRE 44 COORDONNEES DES ACTEURS DE LA FILIRERE 45 REPARTITION ET ORGANISATION DE LA FILIERE 46

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LE CHANVRE D’HIER A AUJOURD’HUI

HISTORIQUE

Originaire d’Asie centrale, le chanvre ,

Cannabis sativa L, est cultivé depuis plus de 8000 ans pour sa fibre textile et sa graine oléagineuse.

Au cours des siècles, l’utilisation de la

fibre pour la fabrication de toiles, de voiles et cordages, de sacs et l’extraction de l’huile ont permis un fort développement de cette culture , et ce jusqu’au milieu du 19ème siècle.

Puis, victime de la concurrence d’Outre-mer et de l’apparition des textiles synthétiques, son importance économique décrut rapidement.

Pendant les années 50 à 70, l’utilisation du chanvre était essentiellement papetière : papiers spéciaux, fins et élastiques (papiers à cigarettes, papiers techniques…). Aujourd’hui de nouveaux débouchés permettent un redémarrage de la culture.

100

1000

10000

100000

1000000

1840 1880 1920 1960 2000

Superficie (Ha)

EVOLUTION DES SURFACES FRANCAISES DE 1840 A 2000

Disparition de la marine à voilesImportation des textiles d'Outre-mer

Apparition destextiles synthétiques

Nouveaux débouchés

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LES ATOUTS DU CHANVRE

� AMELIORATION DE LA STRUCTURE DU SOL La qualité du système racinaire conduit à une amélioration de la structure du sol. Il est probable que l’amélioration des rendements constatés en parcelle blé derrière une culture de chanvre soit due à cet effet.

� PAS DE TRAITEMENT EN CULTURE On ne connaît pas de maladie capable de provoquer des dégâts et des pertes de rendements sur la culture. La culture ne subit en conséquence aucune intervention phytosanitaire (fongicide, insecticide) durant tout son cycle.

� LUTTE EFFICACE CONTRE LES ADVENTICES Le chanvre couvre le sol très rapidement après la levée, et il étouffe alors les mauvaises herbes. En cas de semis réussi (dans la quasi totalité des cas), il n’y aucune intervention herbicide sur la culture. A l’inverse (pour une densité claire à la levée), seul le resemis peut permettre de sauver la situation.

� APPORT D’AZOTE RAISONNABLE Culture de printemps à système racinaire profond, le chanvre est capable de puiser et d’utiliser l’azote minéralisé par le sol durant l’été. A l’issue de la culture, il reste peu d’azote disponible dans le sol. Les apports sont donc ajustés selon le potentiel initial de la parcelle et la date d’implantation de la culture. Néanmoins, ceux-ci ne doivent pas dépasser 150 U en culture.

� TETE D’ASSOLEMENT APPRECIEE Le chanvre est une excellente tête d’assolement, qui libère un sol propre, peu humide et ameubli en profondeur. Le rendement en blé qui suit un chanvre est amélioré par rapport à une monoculture de céréales. A ce titre, la culture est recherchée par les producteurs.

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� ECONOMIE EN EAU Le chanvre est une culture d’été qui résiste bien à la sécheresse. Son système racinaire profond lui permet d’aller chercher très loin l’eau qui lui est nécessaire. Dans la pratique, les cultures de chanvre destinées à une production uniquement de pailles ne sont pas irriguées, seules les productions destinées à une récolte mixte des pailles et des graines peuvent justifier ponctuellement le recours à l’irrigation.

� BIEN INTEGRE DANS L’EXPLOITATION Sa culture permet un étalement du temps de travail sur l’exploitation lors du semis et de la récolte, et ne nécessite pas de travaux en culture. De plus, pour le semis et la récolte des graines, il ne nécessite pas de matériel spécifique. Quant à la récolte des pailles, le matériel utilisé est le plus souvent du matériel de fauchage de fourrage, sur lesquels des aménagements ont été installés (barre de coupe plus élevée…).

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Description de la plante et de la culture

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floraison

180

1150°C

71

15/07

115

-

46

20/06

150

855°C

56

30/06

90

542°C

38

12/06

50

370°C

28

02/06

3 paires de feuilles

25

-

20

25/05

2 paires de feuilles et apparition

3ème

10

180°C

15

20/05

1ère paire de feuilles et apparition

2nde

LEVEE Apparition

des cotylédons

SEMIS Stade

8 - - Hauteur (cm)

- 70 °C - T°C cumulée

10 6 0 Jours cumulés

15/05 11/05 05/05 Date

Calendrier cultural

Fin

floraison

190

1700°C

100

12/08

PLEINE

FLORAISON

185

-

93

05/08

MATURITE

190-200

2450°C

135

20/09

Stade

190-200 Hauteur (cm)

1970°C T°C cumulée

110 Jours cumulés

25/08 Date

Exemple d’un semis début mai.

Mai JuilletJuin Août

SEMIS

LEVEE

FLORAISON

RECOLTE

Hauteur de la culture

Début de la phase de croissance active

Fin floraison =

fin de la croissance

Maturité des fibres

et des graines

1 m

2 m

3 m

Septembre

Maturité des fibres

Variété précoce

Variété tardive

Exemple en se basant sur – la variété Félina 32 - un semis début mai

Calendrier des stades repères du chanvre

(Les hauteurs allant du 01/06 au 15/07 sont précisées à titre indicatif, elles sont fortement corrélées à la variété et à la date de semis etc…)

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Semis

Levée

Implantation

Croissance active

Début floraison

Pleine floraison

Fin floraison

LA LEVEE (0 à 4-9 jours) Obtenue 100°Cj après le semis, soit 4 à 9 jours selon les conditions du sol. C’est la phase la plus délicate de la culture. L’IMPLANTATION (4-9 jours à 3 semaines) Phase de croissance lente de la culture, durant laquelle la couverture du sol se réalise. Compter environ 3 semaines après la levée lorsque la densité levée est correcte. A l’issue, la culture fait environ 25 – 50 cm et comporte 3 paires de feuilles. LA CROISSANCE ACTIVE (3 semaines à 2 mois et demi) Période comprise entre la fin de l’implantation et le début de la floraison. C’est durant cette période que s’élaborent les rendements pailles et fibres, donc que les besoins en éléments minéraux et en eau sont les plus importants et doivent être couverts. Durant cette période, la sensibilité à la verse est maximale. LA FLORAISON L’apparition des premières fleurs sur une culture de chanvre est conditionnée à la fois par la somme de température reçue depuis la levée et par la réaction photopériodique de la variété. Durant cette période, la croissance commence à ralentir. LA PLEINE FLORAISON Ce stade, qui correspond à l’ouverture des dernières fleurs femelles, est sous la dépendance stricte de la photopériode. Une variété donnée cultivée dans une zone donnée atteindra ce stade à date fixe quelle que soit la date de semis (et indépendamment des conditions de l’année). LA FIN FLORAISON Défini par la fécondation des dernières fleurs femelles, ce stade marque la fin de la croissance de la culture, conditionne le rendement pailles définitif de la culture, et induit les phases ultérieures de maturation des pailles et des graines. LA MATURITE DES GRAINES Celle-ci est obtenue 40 jours après la pleine floraison. Toutefois, pour le battage, on prendra garde à l’humidité de graines et à la capacité des séchoirs (étape indispensable) qui peuvent conduire à retarder considérablement la récolte par rapport à ce stade.

LES STADES DE LA CULTURE DU CHANVRE

Maturité graines

Récolte

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Semis Levée 5-7 j

1-IMPLANTATION 2-CROISSANCE ACTIVE

Elaboration du rendement GRAINE

Floraison

Fin floraison 100-120 j

Récolte en mode non

battu

Récolte en mode battu

3-MATURATION

Maturité Physiologique

graine 130-140 j

Elaboration du rendement PAILLE

20 - 25 j

Comprendre comment s’élabore le rendement :

Exemple avec un semis de début mai.

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LES ETAPES CLES DU RENDEMENT : CONSEILS AGRONOMIQUES .

� LA LEVEE ET L’IMPLANTATION : DEUX STADES ESSENTIELS DE LA CULTURE.

La graine de chanvre est une petite graine oléagineuse, relativement fragile, qui est très sensible aux accidents de structure et aux tassements. L’implantation conditionne la réussite de la culture, notamment son alimentation minérale et hydrique durant la période estivale. Pour réussir le semis et donc la culture, il faut : � Travailler en sol ressuyé, limiter le nombre de passages d’outils, éviter les

préparations trop motteuses en préférant les préparations fines. � Semer dans un sol réchauffé, pour assurer une levée rapide et homogène, tout en

contrôlant la vitesse et la profondeur du semis. � Préférer les terres se réchauffant vite, sur lesquelles le semis peut être

effectué tôt. La durée de la phase de croissance sera rallongée, augmentant les rendements pailles et fibres.

� Couvrir les besoins en engrais de fond : P, K, couvrir tout ou partie des besoins N (50 unités maximum).

� LA CROISSANCE ACTIVE : EVITER L’EXUBERANCE

Durant la croissance, les besoins minéraux et hydriques sont maximaux pour la culture. Un apport complémentaire d’azote au stade 3 paires de feuilles (50 cm) permet d’accroître les rendements graines, mais également pailles et fibres. On évitera les excès de fertilisation azotée, qui provoquent une croissance anarchique des plantes, entraînent une compétition accrue entre plantes (au détriment de la densité effective de la culture), et risquent de provoquer la verse de la culture. Il est préférable en effet de maintenir un nombre important de plantes, ce qui maintiendra la culture à une hauteur acceptable pour la récolte, favorisera le rendement fibres, sans pénaliser le rendement pailles.

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� LA FLORAISON : PERIODE CRUCIALE EN CULTURE BATTUE Cette étape culturale marque le début du ralentissement de la croissance.

� En culture non battue, cette étape n’a pas d’incidence importante.

� Pour une culture battue, cette étape est cruciale et détermine en partie le rendement en chènevis. En effet, c’est durant cette période que s’élabore le nombre de graines, et il est important d’éviter tout stress hydrique. Pour les personnes disposant d’un système d’irrigation, un léger apport peut être bénéfique durant cette phase pour permettre à la culture de finir sa croissance et d’avoir une floraison bien développée. On rappellera néanmoins que le chanvre, bien implanté est capable de puiser en profondeur l’eau nécessaire à son développement, et que l’irrigation n’est pas toujours indispensable.

� PLEINE FLORAISON ET FIN FLORAISON : DES STADES IMPORTANTS POUR LA

RECOLTE. La pleine floraison qui correspond à l’ouverture des dernières fleurs femelles et la fin floraison qui correspond à la fin des fécondations sont sous la dépendance stricte de la photopériode. Elles conditionnent les phases ultimes de maturation de la culture, donc les dates de récolte.

� En culture non battue, la récolte se prépare. L’optimum de rendement pailles (et fibres) est atteint au moment de la fin floraison et les feuilles jaunissent et tombent. La récolte peut commencer.

� En culture battue, les graines se forment et gonflent. Une légère irrigation à ce stade peut permettre d’accroître les rendements chènevis.

� MATURITE DES GRAINES

Il faut compter environ 40 jours après la pleine floraison pour obtenir la maturité des graines. A partir de cette maturité, il convient de mesurer précisément et régulièrement l’humidité des graines et de se conforter aux recommandations de l’organisme stockeur pour décider de la date de récolte.

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Plante non fleurie

Floraison

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DETERMINATION DU POTENTIEL DE LA CULTURE RENDEMENT PAILLES

Le potentiel du rendement paille dépend des facteurs suivants :

� La date de semis : le rendement pailles est sous la dépendance stricte de la somme de température entre la levée et la fin floraison. Un semis précoce favorise une croissance plus longue et un rendement pailles important.

� La précocité variétale : la croissance s’arrêtant à la fin floraison, le rendement pailles est déterminé par la date de fin floraison de la variété en question. (Cette date de fin floraison est sous dépendance photopériodique. Pour une région et une variété données, elle est donc toujours la même : quelle que soit la date de semis, la variété arrivera en fin floraison à la même date.) Une variété tardive assure un rendement supérieur, mais une récolte retardée.

� La disponibilité en eau et en éléments minéraux : la disponibilité en eau durant la période estivale est le facteur limitant le plus important, pouvant empêcher les variétés d’exprimer l’ensemble de leur potentiel. Il est donc recommandé de semer en parcelles disposant de réserves suffisantes, et de porter une attention particulière, lors des préparations de sol, à maintenir en état ces réserves et d’éviter de tasser le sol en profondeur.

En absence de facteurs limitants, la croissance du chanvre est de 1 tonne de pailles (tiges sèches, effeuillées, coupées à 5 cm du sol) tous les 120°C jour. Cette croissance n’est active que 350°Cj après le semis, et s’arrête à la pleine floraison.

Par exemple, pour la variété Félina 34, semée au Mans le 1 mai, qui atteint le stade fin floraison le 15 août, le potentiel de rendement pailles est de :

(1750°C jour – 350°C jour)/120 = 11.6 T/ha

Somme des T° du 1er mai au 15 août en Sarthe

Somme des T° à partir de laquelle la croissance est active

POTENTIEL PAILLES

Date de semis plus c’est semé tôt, plus c’est productif

Disponibilité du sol Eau et éléments minéraux

Précocité variétale

plus c’est tardif, plus c’est productif

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RENDEMENT FIBRES Le potentiel du rendement fibres est sous la dépendance des facteurs suivants : � Le rendement pailles, que l’on vient de voir, qui constitue le facteur primordial. � Le pourcentage de fibres de ces pailles, déterminé par la variété, mais surtout

par les techniques culturales employées. A savoir qu’une faible densité contribue à diminuer le rendement fibres des pailles.

RENDEMENT GRAINES Celui-ci est tributaire des facteurs suivants : � Pour l’essentiel, la disponibilité en eau durant les phases critiques que sont la

floraison et la fin de floraison (stade de remplissage des graines). � Dans une moindre mesure, la densité de la culture. A savoir qu’une densité faible

permet d’accroître le rendement graines, sous réserve de maintenir la culture propre.

� Le choix de la variété est par contre essentiel. Il est indispensable de cultiver une variété arrivant à maturité avant la mauvaise saison.

POTENTIEL FIBRES

Choix variétal

DENSITE DE CULTURE

Faible densité, faible % fibre

RENDEMENT PAILLE

POTENTIEL GRAINES

Densité de culture plus faible densité, plus fort rendement

Choix variétal

Variété relativement précoce

DISPONIBILITE EN EAU

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VARIETES

Il existe un grand nombre de variétés de chanvre.

Ces variétés diffèrent selon plusieurs critères :

� La précocité : elle est le principal critère distinctif entre variétés. Une large gamme de précocité est donc offerte.

� Le rendement fibres : les variétés se distinguent selon leur pourcentage de fibres.

� Variétés monoïques ou variétés dioïques. Les variétés dioïques sont moins productives que les variétés monoïques, à précocité égale et présentent des difficultés de récolte.

� La teneur en THC : toutes les variétés autorisées et cultivées répondent aux normes en terme de teneur en THC ( < à 0.2%). Toutefois certaines des variétés se caractérisent par un taux très faible voire nul de THC.

Dans la pratique, il faut :

� Choisir sa variété dans un groupe de précocité adaptée à la région de culture et aux objectifs de production.

� Préférer les variétés alliant productivité et précocité. � Accepter les inconvénients des variétés dioïques (difficultés de

récolte) pour ceux choisissant ce type variétal REGLEMENTATION ET AUTORISATIONS VIS A VIS DES VARIETES CULTIVEES - Seules les semences certifiées des variétés inscrites à l’article R 51-81 du code

de la santé publique sont autorisées à la culture en France. - Seules les cultures issues de semences certifiées des variétés inscrites à

l’annexe V du règlement CE-2860/2000 (qui remplace l’annexe XII du règlement CE-2316/1999) peuvent, sous réserve de respecter les autres contraintes réglementaires, obtenir l’aide communautaire à la culture.

L’utilisation de semences de ferme est strictement interdite.

Les variétés françaises de chanvre inscrites au catalogue sont des variétés populations.

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Le tableau ci-dessous regroupe les différentes variétés autorisées à l’ensemencement en 2004 :

Variété Tardiveté Nature Obtenteur Producteur de semences

Asso inconnu inconnu ISCI

Beniko Précoce Monoïque INF

Bialobrzeskie Précoce Monoïque INF

Cannacomp Très tardive Dioïque GATE

Carmagnola Très tardive Dioïque ISCI

Chamaeleon Très tardive Dioïque Van Dijke

Semo

Codimono inconnu inconnu ISCI

CS Très tardive Dioïque ISCI

Delta 405 Tardive Monoïque CELESA Semillas Castells

Delta llosa Tardive Monoïque CELESA Semillas Castells

Dioïca 88 (D88) Très tardive Dioïque FNPC Non disponible

Epsilon 68 Tardive Monoïque FNPC CCPSC

Fasamo Très précoce Monoïque

Fédora 17 (F17) Précoce Monoïque FNPC CCPSC

Fédora 19 (F19) Précoce Monoïque FNPC Non disponible

Fédrina 74 Tardive Monoïque FNPC Non disponible

Félina 32 (F32) Moyenne Monoïque FNPC CCPSC

Félina 34 (F34) Moyenne Monoïque FNPC CCPSC

Férimon Précoce Monoïque FNPC CCPSC

Férimon (F12) Précoce Monoïque FNPC CCPSC

Fibranova Très tardive Dioïque ISCI

Fibriko TC Très tardive Dioïque GATE

Fibrimon 24 Moyenne Monoïque FNPC Non disponible

Fibrimon 56 (F56) Moyenne Monoïque FNPC Non disponible

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Variété Tardiveté Nature Obtenteur Producteur de semences

Fibrimor inconnu inconnu ISCI

Finola Excessivement

précoce Dioïque James C. Callaway

Futura Tardive Monoïque FNPC Non disponible

Futura 75 (F75) Tardive Monoïque FNPC CCPSC

Juso 14 Très précoce Monoïque IBC En développement

CCPSC

Kompolti Très tardif Dioïque GATE Kompolti Hibrid TC Très tardif Dioïque GATE Kompolti Sargaszaru Très tardif Dioïque GATE

Lipko Très tardif Dioïque GATE

Red Petiole inconnu inconnu ISCI

Santhica 23 (S23) Moyenne Monoïque FNPC Non disponible

Santhica 27 (S27) Moyenne Monoïque FNPC CCPSC

Silesia inconnu inconnu INF

Tiborszallasi Tardif Dioïque

Uniko B Tardif Dioïque GATE

Uso 31 Très précoce Monoïque IBC CCPSC

IBC : Institute of Bast Crop (Ukraine) INF : Institure of Natural Fiber (Pologne) ISCI : Institute Sperimentale per la Culture Industriale (Italie) GATE (Hongrie)

Les semences des différentes variétés se distinguent également par leur origine de multiplication et leur prix.

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AGRONOMIE DU CHANVRE

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MISE EN PLACE DE LA CULTURE : QUELLES QUESTIONS SE POSER ?

Avant d’ensemencer une culture de chanvre, il est impératif de réfléchir à ses

objectifs et de connaître les contraintes de production. Pour cela, il faut savoir quel est le type de culture envisagée (avec ou sans battage des graines), puis prendre connaissance des recommandations des industriels acheteurs des pailles et de la destination de ces pailles. Les principales questions auxquelles sera confronté un producteur de chanvre sont les suivantes :

� QUEL TYPE DE CULTURE VAIS-JE CHOISIR : BATTUE OU NON BATTUE ? La réponse à cette question conditionne : - Le choix de la variété (précoce ou tardive) - La densité de semis - Le matériel de récolte - Un organisme collecteur et stockeur en culture battue. - (Le choix de la parcelle)

� QUELLE EST LA NATURE DE MON CONTRAT INDUSTRIEL ? Il faut prendre précisément connaissance du contrat industriel, afin de savoir quelles sont les recommandations générales et quelles en sont les implications.

� QUAND VAIS-JE RECOLTER ? Peu problématique en culture non battue, la question est essentielle en mode battu. Il s’agit de connaître la période de maturité du chènevis, ou plus exactement sa capacité à atteindre l’humidité requise par l’organisme stockeur pour en effectuer le séchage. Dans les zones traditionnelles de production, les graines sont à maturité entre le 10 et le 20 septembre. Néanmoins, à maturité, le chènevis peut encore avoir une humidité très importante (au delà de 35%) en fonction des conditions climatiques de la zone ou de l’année.

Page 23: Techniques de Cultures du Chanvre

Le producteur choisira donc une variété capable de mûrir relativement tôt. A SAVOIR La date de semis n’a aucune influence sur la date de récolte. La fumure azotée peut quand à elle avoir toute son importance.

� COMMENT VAIS-JE RECOLTER ? Chaque industriel pose ses propres conditions quand à la nature, la présentation, et la qualité des pailles récoltées. Il est donc primordial de se référer au contrat avant toute action. Certaines de ces préconisations peuvent influer sur le matériel ou les techniques à utiliser pour récolter.

Pressage des balles rondes

Page 24: Techniques de Cultures du Chanvre

LE SEMIS

CONSEILS � Semer en sol ressuyé et réchauffé. � Semer à une profondeur de 1 à 4 cm � Semer lentement sur un sol nivelé mais non tassé.

Semer en sol ressuyé

L’excès d’humidité est rédhibitoire durant la phase de levée et, dans une moindre mesure, durant la phase d’implantation. Il en résulte une levée très faible, très hétérogène, et un enherbement important contre lequel il n’y a pas de solution de rattrapage. C’est pourquoi il est fondamental de semer sur un sol ressuyé.

Semer en sol réchauffé Il est fortement conseillé de semer dans un sol au minimum à 12-14°C, ce qui correspond à environ deux semaines après un semis normal de tournesol. Il faut également savoir que, bien qu’une culture de chanvre puisse lever sans trop de problème apparent en terre insuffisamment chaude, il en résultera une densité-levée faible, quoique homogène, qui sera sans conséquence sur le rendement pailles final, mais qui aura des répercussions sur la teneur en fibres de ces pailles.

Adapter la dose de semis aux recommandations des industriels, au type de culture et aux conditions climatiques. Les effets de la modulation de la dose de semis sont résumés ci-dessous.

Rendement graines

Rendement fibres

Facilité défibrage

DOSE DE SEMIS faible forte

Page 25: Techniques de Cultures du Chanvre

A condition de ne pas tomber dans les excès (semis à moins de 20 kg/Ha), la culture reste propre et ne nécessite aucun désherbage. Au delà de 60 Kg/ha, en terre saine bien préparée, l’effet de la densité de semis ne se fait plus sentir.

Il est donc impératif de se reporter aux conditions d’achat des pailles, au risque d’un refus de celles ci, avant de déterminer la dose de semis. On utilisera un semoir classique à socs espacés de 15-17 cm en respectant une profondeur de 2-3 cm en s’assurant toutefois que les graines trouveront l’humidité nécessaire à leur germination et à la levée. Le peuplement recherché sera de 200 plantes/m2 (culture battue), ou de 250 plantes/m2 (non battu). Pour une production papetière classique, la dose de semis en conditions normales est :

Culture battue : de 40 à 50 kg/Ha Culture non battue : de 50 à 65 kg/Ha

Si les conditions au semis sont difficiles (terre humide ou sèche, terre froide, présence de mottes), les doses ci-dessus sont à majorer.

La culture ne nécessite aucun travail entre le semis et la récolte.

Page 26: Techniques de Cultures du Chanvre

EXIGENCES PEDO-CLIMATIQUES

TYPE DE SOL

Le chanvre se développe très bien dans des terres profondes franches (pH aux

environs de 7) et fraîches telles que les plaines alluviales mais plus généralement sur les bonnes terres riches en réserves humiques et minérales.. Il réagit très bien à un chaulage d’entretien de 1T à 1.5 T par ha comme à des apports de 30T à 50T de matière organique car il est très gourmand en humus, ce qui lui permet de valoriser des terres de moins bonne qualité quand elles sont amendées. Il craint particulièrement les sols lourds, tassés, détrempés, trop acides ou trop légers. Le facteur essentiel est de préparer le sol dans les meilleures conditions pour qu’il emmagasine et conserve l’eau nécessaire à la consommation des éléments minéraux par les plantes.

PREPARATION DU SOL OBJECTIFS -constituer et conserver une quantité d’eau nécessaire à la croissance -créer un lit de germination assez finement émietté pour favoriser une levée régulière � Le labour.

En terre argilo-calcaire, un labour d’hiver favorisera la rétention de l’eau et facilitera l’action du gel. En terre légère, un labour de printemps sera suffisant.

� La reprise du sol. � Après un labour d’hiver : - Courant mars : le passage d’un outils à dents rigides

permettra de reprendre la terre pour l’ameublir en profondeur et favoriser la pénétration des racines pivotantes.

- Courant avril : le passage d’un outil à dents mobiles muni d’un rouleau niveleur finira d’ameublir la terre tout en refermant légèrement la surface.

Ce type de façon culturale limite le dessèchement du sol et favorise la levée des adventices qui seront éliminées lors de la préparation du lit de semences.

Page 27: Techniques de Cultures du Chanvre

� Après un labour de printemps Le passage d’un outil à dents mobiles sera suffisant pour ameublir le sol en gardant la profondeur et obtenir les mêmes effets.

CLIMAT A l’exception de quelques rares types, le chanvre est une plante de jours courts et les différents types cultivés sont adaptés en raison de leur propre réaction photopériodique. En France, les types cultivés ont une période végétative de 100-120 jours et des besoins thermiques allant de 1750 à 2000 °C. Par conséquent, dans la mesure où l’on choisit une variété adaptée, on peut pratiquer cette culture dans la plupart des régions françaises. Bien qu’actuellement la culture soit concentrée dans l’Ouest et le centre Est en raison des points d’utilisation, on peut citer des essais réussis de culture dans toute la France.

Détail fibres de chanvre en cours de remplissage

Page 28: Techniques de Cultures du Chanvre

FERTILISATION

FERTILISATION AZOTEE

Elle est évidemment à adapter à chaque type de sol.

Le chanvre absorbe de l’azote principalement entre le stade 3 paires de feuilles (50 cm) et la fin de la floraison. Toutefois il ne faut pas pour autant négliger les apports au semis (50 U). Bien enraciné, il mobilise l’azote minéral des couches les plus profondes. C’est pourquoi la réponse à l’azote apporté est variable selon l’année, le sol et les conditions climatiques. La fertilisation azotée vise donc à compléter les fournitures d’azote du sol (reliquats et minéralisation de la parcelle) en fonction de la potentialité du sol et de la culture. � Ajuster la dose aux potentialités : Le rendement pailles maximum de la culture est déterminé par sa réaction à la photopériode et par la date de semis. Il est donc inutile d’apporter de l’azote en excès, le rendement ne sera pas augmenté. Les besoins de la culture sont estimés entre 13 et 15 U N/tonne de matière sèche. Soit, par exemple pour une culture de 10 T/Ha, des besoins de 150 U, auxquels il faut soustraire les reliquats du sol et la minéralisation estivale (voir bilan). Bilan

+ besoins : potentiel de rendements pailles T/Ha x 15 U N - reliquats aux semis - potentiel de minéralisation estivale + reliquats post récolte ___________________________________________________________________

= apports U N/Ha Besoins � Eviter les excès : L’ajustement de la dose est très important. En excès, l’azote favorise, précocement, la verse et maintient, tardivement, une couleur verte des pailles très préjudiciable à la qualité des fibres. De plus, l’excès d’azote rend la transformation des pailles plus difficile.

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En culture battue, l’excès d’azote maintient une humidité excessive des graines (et des feuilles), retardant également la récolte. Toutefois, par rapport à une production de pailles uniquement et pour accroître le rendement graines, il est recommandé de majorer la méthode du bilan ci-dessus de 20 à 40 U N. � Fractionner les apports : Selon les reliquats et le potentiel de minéralisation du sol, il peut être important de faire un apport complémentaire d’azote au début de la phase de croissance active, lorsque la culture fait 50 cm (3 paires de feuilles). Ce fractionnement est d’intérêt variable selon les années pour la production de pailles (de fibres), mais par contre se révèle intéressant pour la production de chènevis. Il maintient par contre les pailles vertes plus longtemps.

POTASSE ET PHOSPHORE : COMBLER LES EXPORTATIONS Le chanvre a une forte capacité à absorber la potasse du sol, et ses besoins en phosphore sont limités. Il faut savoir que, pour le phosphore, les exportations sont faibles, maximum 50 U. Les besoins en potasse sont élevés, et se situent autour de 300 U, même si les exportations se situent autour de 150 U.

AUTRES BESOINS EN MINERAUX � Calcium : Les besoins en calcium sont importants, du même ordre de grandeur que la potasse. Néanmoins, en sol normal, les besoins sont largement couverts. Il est toutefois souhaitable de chauler régulièrement les parcelles chanvre, celui-ci se portant mieux en sol légèrement alcalin. � Magnésie :

Les besoins sont similaires de ceux en phosphore. Il est donc utile de connaître la teneur dans le sol pour prévenir d’éventuelles carences. � Oligo-éléments : Aucune carence n’est connue pour le chanvre. Les oligo-éléments ne sont pas indispensables à la culture.

Page 30: Techniques de Cultures du Chanvre

IRRIGATION

Le chanvre est une des cultures d’été les plus tolérantes aux conditions sèches, mais

c’est également une plante qui répond bien à l’irrigation dans l’optique d’une production de pailles et / ou de chènevis. Production de pailles Pendant la croissance (élaboration du rendement pailles), les besoins en eau sont de l’ordre de 25 mm/T MS. Tout manque d’eau pendant cette période se traduit par une perte finale de rendement. L’irrigation peut alors, selon le sol et la pluviométrie, permettre de garantir un rendement paille optimal. Production de chènevis Les besoins sont optimaux durant le remplissage des graines, soit durant 2 semaines après la fin de floraison. A ce stade, un apport de 30 à 50 mm permet d’optimiser le rendement. Durant la floraison (croissance encore en cours), un apport de 20 à 40 mm permet d’augmenter la taille des inflorescences, et donc accroître le potentiel de production.

Pied femelle Pied mâle

Illustration du chapitre DIOCIE/MONOECIE : une variété dioïque

Page 31: Techniques de Cultures du Chanvre

LA PRECOCITE

La notion retenue pour définir la précocité du chanvre est la réaction des plantes

femelles à la photopériode, mesurée par le stade pleine floraison. Concrètement, une variété donnée, cultivée dans un lieu donné atteindra ce stade de pleine floraison à une date fixe, indépendamment de la date de semis .

A SAVOIR - Une variété tardive offre un rendement pailles supérieur, sauf en terre séchante insuffisamment pourvue en eau durant l’été. - En culture battue, on utilise toujours des variétés précoces. Les rendements pailles sont alors un peu inférieurs.

DIOECIE/MONOECIE

Le chanvre sauvage est dioïque. Cela signifie que les plantes sont à sexe séparé : il y a

50 % de pieds avec uniquement des fleurs femelles, et 50% de pieds avec uniquement des fleurs mâles (voir photo). Les pieds mâles sont plus légers, moins productifs en fibre, ne portent pas de graines et rouissent puis meurent précocement dans la culture. A l’état sauvage, 1 plante sur 10 000 environ est monoïque. La grande majorité des sélectionneurs (France, Ukraine, Pologne, Roumanie, Allemagne, Espagne) ont donc orienté leur sélection vers des types monoïques, (sur le même pied, il y a des fleurs femelles et des fleurs mâles qui assurent la pollinisation des fleurs femelles). Ces plantes monoïques ont un comportement agronomique de plante femelle. Les gains de productivité (15 à 20% pour les rendements pailles et fibres, 20 à 30% pour le rendement graines) obtenus par ces variétés monoïques par rapport aux variétés dioïques, associés à une facilité de récolte, nous font conseiller celles-ci pour la culture du chanvre.

A SAVOIR A ce jour, aucun producteur de semences de variétés monoïques n’a réussi à éradiquer complètement les plantes mâles dioïques résiduelles lors de la production de semences. Seul un travail continu et important d’épuration tout au long de la chaîne de production de semences permet d’en limiter la proportion à un niveau acceptable. Dans la pratique, on observe une distorsion importante dans la pureté des semences commercialisées selon l’organisme multiplicateur. Aussi conseillons nous de choisir avec la plus grande prudence le fournisseur de semences pour éviter des désagréments, surtout pour les producteurs désirant récolter en mode battu.

Page 32: Techniques de Cultures du Chanvre

LA RECOLTE

Ce chapitre donne à titre indicatif quelques précisions et conseils pour la récolte du

chanvre. Toutefois chaque producteur doit évidemment se conforter aux préconisations du contrat industriel.

CULTURE NON BATTUE Dès le stade fin floraison, l’optimum de rendement pailles (et fibres) est atteint, et les fibres sont remplies en cellulose. La récolte peut commencer, mais :

- à ce stade, la masse foliaire reste importante, rendant plus longue la phase de séchage sur andains. - les pailles sont vertes, critère rédhibitoire pour certains industriels, entraînant de surcroît des difficultés lors du défibrage.

L’excès d’azote et d’eau accentuent d’ailleurs ces phénomènes. Selon les besoins industriels, il peut être nécessaire de reculer le début de la récolte. De plus, des contrôles THC dans les parcelles sont effectués aléatoirement chaque année. Il faut donc que le producteur s’assure de ne pas récolter avant le passage du contrôleur, s’il est concerné. Les étapes d’une récolte classique (papetière) sont les suivantes :

� le fauchage avec une faucheuse à lame, andaineuse ou conditionneuse. L’utilisation d’un conditionneur rend le fauchage plus long, mais raccourci le temps de séchage sur andain.

� le séchage sur andain, de durée variable selon le type de faucheuse, l’importance de l’andain et la masse foliaire, et selon le climat. En conditions normales, compter un minimum de 7 jours.

� le pressage en balles rondes, seules acceptées actuellement par les industriels. La qualité du pressage permet de diminuer fortement les coûts de transport jusqu’à l’usine. Pour cela, un pressage lent et régulier est indispensable, et il est préférable d’utiliser une presse à chambre variable.

Il faut savoir que pour certaines utilisations du chanvre, un rouissage au sol est demandé. Le délai entre le fauchage et le pressage est donc accentué. Certaines techniques de fauchage (coupe des tiges en tronçons par ensileuse) peuvent permettre d’améliorer la présentation des matières pour le rouissage. Les matières ainsi fauchées et rouies doivent être reprises par des presses à balles paralépipédiques (et donc être acceptées par l’industriel).

Page 33: Techniques de Cultures du Chanvre

Dans tous les cas, l’usage de liens synthétiques est formellement interdit, seuls les liens en fibres naturelles sont acceptés.

CULTURE BATTUE Le stade optimal pour une récolte en mode battu est atteint lorsque les enveloppes des graines s’ouvrent et les graines du bas de l’inflorescence commencent à tomber. Il est à noter que :

- à ce stade, pratiquement toutes les feuilles sont tombées. - l’humidité de la graine peut rester très importante, et cette humidité peut augmenter rapidement à la première intempérie. Il convient de bien se conforter aux préconisations de l’organisme sécheur. - en cas de vent, les pertes de chènevis peuvent être importantes. Néanmoins, ces pertes sont compensées par la maturation des graines non mûres au moment de l’intempérie si on attend environ une semaine. - pour certaines utilisations (huile), les graines vertes peuvent poser problème. Dans ce cas, il est important d’attendre plus longtemps pour commencer la récolte. Le risque est alors que les conditions météorologiques se dégradent.

Les étapes d’une récolte (papetière) en mode battu sont les suivantes :

� le battage des graines avec une moissonneuse batteuse aménagée. Le chènevis doit être ramené à une humidité correcte de 11% maximum immédiatement.

� le fauchage des tiges avec une faucheuse à lame, de type busatis. � un séchage sur andain des tiges. En général, en conditions climatiques

normales, l’humidité requise est atteinte en 4 jours. � le pressage en balles rondes. Idem que précédemment, la qualité du

pressage est très importante pour réduire les coûts de transport vers l’usine.

Page 34: Techniques de Cultures du Chanvre

L’OROBANCHE QU’EST-CE QUE C’EST ?

L’orobanche (Orobanchae Ramosa) est une plante non

chlorophylienne qui parasite les racines du chanvre et du colza. Ce parasite a besoin du chanvre pour germer et se développer. Il forme d’abord un tubercule orange sur les racines, puis une tige rameuse avec des fleurs courbées d’un bleu violet. IL FAUT ETRE TRES VIGILANT VIS A VIS DE CE PARASITE QUI POURRAIT RAPIDEMENT ENVAHIR

LA TOTALITE DES PARCELLES ENVIRONNANTES.

SYMPTOMES

Les dégâts se traduisent par une perte de vigueur pouvant aller jusqu’à la mortalité des plantes, et une perte de densité induisant une infestation par les mauvaises herbes. En cas d’attaque sévère et précoce, la parcelle peut être totalement détruite.

GRAINES

Elles sont microscopiques et conservent leur pouvoir germinatif plus de 15 ans dans le sol. Elles sont disséminées par le vent, le ruissellement et le matériel agricole. Chaque fleur pollinisée se transforme en une capsule libérant environ 200 à 500 graines mûres.

Un seul foyer peut contaminer très rapidement la parcelle entière.

Hampe florale d’orobanche

Tubercule d’orobanche fixé sur un pied de chanvre

ATTENTION ! ! La même orobanche

est également parasite du colza : EVITER LES ROTATIONS CHANVRE-COLZA.

Page 35: Techniques de Cultures du Chanvre

METHODES DE LUTTE

Actuellement, il n’existe pas de méthode de lutte efficace contre ce parasite. La Fédération mène des travaux pour améliorer et préciser ces méthodes envisagées. Aujourd’hui seules des précautions agronomiques peuvent être conseillées.

Que faire lorsque l’on remarque de l’Orobanche dans sa parcelle ? � Détruire le plus rapidement possible les foyers d’Orobanche découverts. � Eviter toute contamination de nouveaux champs par le matériel agricole,

nettoyer les machines à la sortie de la parcelle. � Signaler le foyer à la FNPC et à votre SPC � Exclure DEFINITIVEMENT le chanvre et le colza de cette parcelle. � Optimiser la lutte contre les adventices (crucifères etc…) qui peuvent

prendre la relais du chanvre ou du colza et perpétuer ainsi le parasite en

l’absence de la culture.

Populations d’orobanches envahissant une parcelle de chanvre

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Page 37: Techniques de Cultures du Chanvre

ECONOMIE ET

REGLEMENTATION DU

CHANVRE

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Page 39: Techniques de Cultures du Chanvre

LE MARCHE DU CHANVRE

Avec ses 15 000 Ha en Europe en 2004 (dont plus de 8 500 Ha en France), le chanvre

consolide sa niche économique dont nous pouvons raisonnablement espérer qu’elle grandira à moyen terme jusqu’à un pallier souhaitable de 30 000 Ha en Europe.

Répartition des superficies cultivéesFrance

8 800 Ha

Hors France 9 200 ha

Hors Europe 50 000 Ha

Le marché européen (en hec ta res)

2001 2002 2003 2004 2005 (prévisions)

FRANCE 6 896 7 730 9 452 8 800 10 000

ALLEMAGNE 1 911 2 035 2 628 1 730 2 500

ROYAUME UNI 1 675 1 409 2 438 1 400 1 500

HOLLANDE 1 100 2 106 1 470 100 100

ITALIE 200 239 872 940 250

ESPAGNE 851 694 744 650 1 000

POLOGNE 1 000 1 000

HONGRIE 500 500

AUTRICHE 1 300 310 352 399 400

TCHEQUIE 150 150

SUEDE 30 140 150

FINLANDE 33 10 7 160

DANEMARK 9 5 39 40

TOTAL 13 942 14 556 18 001 15 855 17 750

TERRACHANVRE

LA CHANVRIERE DE L’AUBE

AFT COMPOSITES

AFT PLASTURGIE

INTERVAL EUROCHANVRE

BAFA

PDM INDUSTRIE

ZONE SEMENCES

Usine de 1ère transformation

Centre de recherche

SELECTION VARIETALE

AGROFIBRA

Production de semences

> à 500 Ha 100 à 500 Ha 50 à 100 Ha < à 50 Ha

Page 40: Techniques de Cultures du Chanvre

LES DEBOUCHES DU CHANVRE

Les débouchés du chanvre sont, par ordre d’importance en tonnage : � La papeterie haut de gamme : (papiers extra fin, papiers techniques, papiers

médicaux, papiers à cigarette). Ce marché absorbe aujourd’hui plus de 90 % des fibres de chanvre européennes. C’est un marché stable mais pour lequel les perspectives d’évolution sont faibles.

� L’isolation par les laines de fibres (bâtiment, automobile) et la chènevotte (en vrac

ou aggloméré) représente aujourd’hui un marché prometteur pour le chanvre, en substitution de produits gourmands en énergie fossile (laine de verre, polystyrène). Ce marché est aujourd’hui handicapé par ses prix plus élevés que celui des produits traditionnels, mais ses attraits sur des notions environnementales de recyclabilité, de développement durable en agriculture, d’économie d’énergie non renouvelable sont un atout majeur, qui devrait permettre de pallier une partie du surcoût auprès des utilisateurs. D’où, la nécessité d’une communication valorisante. La partie restante devra être économisée par la filière grâce à son accroissement.

� La plasturgie : le remplacement de la fibre de verre, en automobile en particulier,

par des fibres naturelles pour des pièces plastiques (pare choc, tableau de bord…) obéit à la même logique que les produits d’isolation. De plus, l’allègement des matériaux à résistance égale est un facteur de développement. C’est la taille réduite de la filière et les à-coups de production (pour cause climatique ou réglementaire) qui sont aujourd’hui le problème majeur, la qualité première que recherche tout partenaire industriel étant la constance de l’approvisionnement, en quantité et en qualité.

� Le chènevis : Que ce soit pour des utilisations traditionnelles (oisellerie, pêche de

loisir) ou nouvelles (cosmétique, alimentation humaine), le marché du chènevis est déficitaire aujourd’hui, et devrait permettre aisément d’appuyer un développement de la filière future jusqu’à des surfaces importantes. La nouveauté du produit huile de chanvre alliée à ses qualités intrinsèques, (radicaux oméga 3 et oméga 6) en fait un produit d’avenir.

� Le textile : En désuétude depuis des années 40, la filière textile de chanvre connaît

aujourd’hui un renouveau avec l’implication forte des filateurs italiens et de la marque ARMANI. Aujourd’hui cantonné à la haute couture et au prêt à porter haut de gamme, ce marché déjà significatif pourra demain prendre de l’ampleur.

Page 41: Techniques de Cultures du Chanvre

TEXTILE

PLASTURGIE

ALIMENTATION

HUMAINE

CHENEVIS

FIBRES

PAPETERIE

ISOLATION

Page 42: Techniques de Cultures du Chanvre

LA REGLEMENTATION DU CHANVRE

Le chanvre industriel s’apparente génétiquement au cannabis. A ce titre sa culture est

réglementée en France. Elle est soumise à deux grandes contraintes. � L’utilisation de semences certifiées ne développant pas dans les parties vertes de la

plante un taux de ∆9 tétrahydrocannabinol supérieur à 0.2 %. Une liste des variétés autorisées est diffusée annuellement par les administrations communautaires et nationales. La France est leader sur le marché des semences grâce au large panel de variétés qu’elle a développé depuis plus de quarante ans.

� La culture dans le cadre de la Politique Agricole Commune (PAC). Avec la cohorte

d’obligations réglementaires issues originellement de la compensation de la forte baisse du prix des denrées agricoles européennes par la Communauté Européenne pour ramener les productions agricoles au cours des marchés mondiaux, la PAC ouvre droit pour le chanvre à une compensation à la surface et à la transformation industrielle de la filière.

Les principales contraintes pour l’agriculteur sont alors la culture sur les terres éligibles, l’obligation de jachère et la limitation de la transformation par un système de Quantités Nationales Garanties. � La culture non éligible est possible à la seule condition que l’agriculteur utilise des

semences agrées à faible teneur en THC.

COMMENT DEVENIR PRODUCTEUR DE CHANVRE ?

Dans la pratique en France, il existe deux possibilités de culture du chanvre industriel : Avec un contrat de transformation avec un transformateur agréé.

Sans contrat de transformation avec un transformateur agréé.

Page 43: Techniques de Cultures du Chanvre

PRODUIRE AVEC UN CONTRAT Vous êtes :

♦ Agriculteur en grande culture. ♦ Agriculteur en polyculture élevage.

Une fois contractualisé l’engagement avec le transformateur agréé (coordonnées p 43) vous devez : � Vous inscrire annuellement auprès de l’ONIOL au registre préalable des

producteurs de chanvre. � Co-signer avec votre transformateur le « contrat administratif » et en envoyer un

exemplaire en DDAF et un à l’ONIOL. � Semer le chanvre sur des terres « éligibles PAC ». � Inscrire le chanvre dans votre dossier PAC. � Envoyer les certificats de semences certifiées à votre DDAF. � Livrer intégralement votre paille à votre transformateur.

PRODUIRE SANS CONTRAT Vous êtes :

♦ Un producteur de semences de betterave (isolation de parcelles). ♦ Un porteur de projets pilotes en bâtiment. ♦ Un écomusée. ♦ Un commerçant en article de chanvre souhaitant faire une vitrine avec des

plantes de chanvre. ♦ Un architecte paysagiste. …

En accord avec le Ministère de l’Intérieur et pour éviter tout risque de confusion, la Coopérative Centrale des Producteurs de Semences de Chanvre vous demandera de remplir au préalable une déclaration sur l’honneur de positionnement géographique de la culture et la mettra à disposition des forces de l’ordre. Nous vous conseillons par ailleurs de prévenir la brigade de gendarmerie dont vous dépendez. Il est essentiel de conserver les certificats présents sur les sacs car ce sont eux qui prouvent le caractère licite de la culture

Page 44: Techniques de Cultures du Chanvre

.

COORDONNEES � LA FEDERATION NATIONALES DES PRODUCTEURS DE CHANVRE (FNPC) 20 rue Paul Ligneul 72 000 LE MANS 02.43.51.15.00 Fax : 02.43.51.15.09 e-mail : [email protected] � COOPERATIVE CENTRALE DES PRODUCTEURS DE SEMENCES DE CHANVRE (CCPSC) 20 rue Paul Ligneul 72000 LE MANS Tél : 02.43.51.15.00 Fax : 02.43.51.15.09 e-mail : [email protected] INTERCHANVRE 20 rue Paul Ligneul 72000 LE MANS Tél : 02.43.51.15.00 Fax : 02.43.51.15.09 e-mail : [email protected] � INSTITUT TECHNIQUE DU CHANVRE 2 Bis rue Jeanne d’Arc BP 4080 10018 Troyes Cédex Tél : 06.74.53.09.18 Fax : 03.25.39.12.53 e-mail : [email protected]

Page 45: Techniques de Cultures du Chanvre

LES SYNDICATS DE PRODUCTEURS : ♦ SPC Seine Saône Tél : 03.25.46.36.66 Monsieur PATENOTRE Fax : 03.25.46.07.29 EARL Fontaine Rachisy 10 220 PINEY ♦ SPC Maine et Loire Tél : 02.41.50.45.91 Monsieur SUPIOT Fax : 02.41.50.45.91 L a M a i s o n B l a n c h e 49260 Le Coudray Macouard ♦ SPC du Loiret Tél : 02.38.87.89.50

Monsieur CHEREAU Fax : 02.38.87.90.53 2 rue de La Prévauderie 4 5 1 2 0 C o r q u i l l e r o y

♦ SPC de La Mayenne / Bretagne Tél : 02.99.43.51.37 Monsieur GAUDIN Fax : 02.99.43.51.37 La borderie 35240 Retiers ♦ SPC de l’Eure Tél : 02.32.44.37.95 Monsieur THIBOUT Fax : 02.32.45.73.93 La Grenardière 27330 GISAY La Coudre ♦ SPC de l’Indre et Loire Tél : 02.47.29.56.16 Monsieur SEDILLEAU Fax : 02.47.29.56.16 « La Caillère » 37110 Monthodon ♦ SPC DU TARN TEL : 05.63.34.24.43 Monsieur RIVIERE Fax : 05.63.34.24.43 La Bouriasse 81300 GRAULHET ♦ APCS MONSIEUR GUIMIER TEL : 02.43.40.92.34 « La Chollière » 72150 LE GRAND LUCE

Page 46: Techniques de Cultures du Chanvre

PRINCIPAUX TRANSFORMATEURS DE CHANVRE EN FRANCE : LA CHANVRIERE DE L’AUBE Fax : 03.25.27.35.48 Rue du Général de Gaulle BP 31 10200 BAR SUR AUBE INTERVAL Fax: 03.84.65.04.36 ZI Les Giranoux 70100 ARC LES GRAY EUROCHANVRE Fax : 03.84.65.14.75 7 Route de Dijon 70100 ARC LES GRAY PDM INDUSTRIES Fax : 02.43.47.42.63 Usine Le Mans 72702 ALLONNES CEDEX AFT PLASTURGIE Fax : 03.80.57.31.30 Zac des Cortos 21 r. près Potet 21121 FONTAINE LES DIJON TERRACHANVRE Fax : 02.96.36.59.07 Loriot Mine 22110 TREMARGAT