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GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT TCHAD PROJET DE RENFORCEMENT DE LA RESILIENCE POUR LA SECURITE ALIMENTAIRE ET LA NUTRITION DANS LES COMMUNAUTES RURALES RAPPORT D’EVALUATION RDGC/AHAI Novembre 2018 Publication autorisée Publication autorisée

Transcript of TCHAD...L’idée est de renforcer la sécurité alimentaire et la nutrition en utilisant des...

GROUPE DE LA BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT

TCHAD

PROJET DE RENFORCEMENT DE LA RESILIENCE POUR LA SECURITE ALIMENTAIRE ET LA NUTRITION DANS LES

COMMUNAUTES RURALES

RAPPORT D’EVALUATION

RDGC/AHAI

Novembre 2018

Publ

icat

ion

auto

risée

Publ

icat

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risée

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Table des matières Sigles et abréviations............................................................................................................. ii Informations relatives au don ............................................................................................... iii Résumé du projet ................................................................................................................. iv Cade logique axé sur les résultats ......................................................................................... vi Calendrier de mise en œuvre .............................................................................................. xiv 1. AXE STRATÉGIQUE ET JUSTIFICATION ................................................................ 1

1.1 Liens entre le projet et la stratégie et les objectifs du pays ....................................... 1 1.2 Justification de la participation de la Banque ........................................................... 2 1.3 Coordination entre les bailleurs de Fonds .................................................................... 2

2. DESCRIPTION DU PROJET ........................................................................................ 3 2.1 Objectifs/composantes du P2RS (Projet de base) et du projet FEM .............................. 3 2.2 Nature du projet........................................................................................................... 6 2.3 Coûts du projet et modalités de financement ................................................................ 6 2.4 Zone cible du projet et bénéficiaires ............................................................................ 8 2.5 Processus participatif mis en œuvre pour l’identification, la conception et la mise en œuvre du projet ................................................................................................................. 8 2.6 Expérience du Groupe de la Banque et leçons prises en compte dans la conception du projet................................................................................................................................. 8 2.7 Prise en compte de l’expérience du Groupe de la Banque et les leçons tirées dans la conception du projet .......................................................................................................... 9 2.8 Principaux indicateurs de performance ....................................................................... 9

3. FAISABILITÉ DU PROJET ........................................................................................... 10

3.1 Performance économique et financière ...................................................................... 10 3.2 Impacts environnementaux et sociaux........................................................................ 10 3.3 Justification du projet ................................................................................................ 12 3.4 Objectifs et description ............................................................................................. 12

4 MISE EN ŒUVRE ...................................................................................................... 14 4.1 Dispositions relatives à la mise en œuvre ................................................................... 14 4.2 Suivi .......................................................................................................................... 15 4.3 Gouvernance ............................................................................................................. 16 4.4 Durabilité .................................................................................................................. 17 4.5 Gestion des risques .................................................................................................... 18 4.6 Renforcement des connaissances ............................................................................... 19

5 INSTRUMENTS JURIDIQUES ET AUTORITÉ ........................................................ 19 5.1 Instruments juridiques ............................................................................................... 19 5.2 Conditions assorties à l’intervention de la Banque ..................................................... 19 5.3 Conformité aux politiques de la Banque .................................................................... 20

6 RECOMMANDATION ............................................................................................... 20 Annexe 1 : Structure organisationnelle de mise en œuvre du projet Annexe 2 : Carte géographique du pays Annexe 3 : Indicateurs socioéconomiques comparatifs

i

Équivalences monétaires Octobre 2018

1 UC = 790.62 CFA 1 $EU = 566,65 CFA 1 UC = 1,40 $ EU 1 Euro = 655,957 FCFA 1 UC = 1,21 Euros 1 UC = 1 DTS

Exercice budgétaire 1er juillet – 30 juin

Poids et mesures

1 tonne (t) = 2 204 livres 1 kilogramme (kg) = 2,200 livres 1 mètre (m) = 3,28 pieds 1 millimètre (mm) = 0,03937 pouce 1 kilomètre (km) = 0,62 mile 1 hectare (ha) = 2,471 acres

ii

Sigles et abréviations ANADER Agence Nationale de Développement Rural BAD Banque africaine de développement BD Biodiversité BH Détenteur du budget CGP Coût de gestion du projet DG Directeur général DSP Document de stratégie pays FCFA Franc de la Coopération financière en Afrique centrale FEM Fonds pour l’Environnement Mondial FEMSec Secrétariat du FEM FIP Fiche d’identification de projet FMI Fonds monétaire international GDF Gestion durable des forêts GDT Gestion durable des terres GDTE Gestion durable des terres et de l’eau GDTF Gestion durable des terres et des forêts GIRN Gestion intégrée des ressources naturelles GRN gestion des ressources naturelles Ha Hectare IDH Indice de développement humain lbs Livres Nb. Nombre NAPA Programme national d’action pour l’adaptation NBSAP Stratégie et plan d’action nationaux pour la biodiversité OA Organisation d’agriculteurs OBC Organisation communautaire ONG Organisation non gouvernementale OSC Organisation de la société civile P2RS Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et

nutritionnelle au Sahel PARSAT Projet d’amélioration de la résilience des systèmes agricoles au Tchad PIB Produit intérieur brut PMERL Suivi, évaluation, réflexion et apprentissage participatifs PRAPS Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel ProDoc Document de projet PTA/B Plans de travail et budget annuels RAP Rapport d’activité de projet REP Rapport/Revue d’exécution de projet S&E Suivi et évaluation SCRP2 Deuxième Stratégie de croissance et de réduction de la pauvreté $EU Dollar des États-Unis SHG Groupe d’entraide TRE taux de rentabilité économique TVA Taxe sur valeur ajoutée UC Unité de compte UGP Unité de gestion de projet UNFCCC Convention-cadre des Nations Unie sur les changements climatiques VAN Valeur actualisée nette

iii

Fiche de projet

Fiche du client Bénéficiaire : République du Tchad AGENCE D’EXECUTION : Ministère en charge de l’Agriculture Plan de financement Source Montant ($EU) Instrument FEM 5 329 452 Don FAD 15 045 800 Don (déjà approuvé) COÛT TOTAL 20 375 252

Importantes informations sur le financement

Monnaie du don

$ EU

Durée 36 mois TRE 13%

*le cas échéant Durée – Principales étapes (attendues)

Approbation de la FIP du FEM

Avril 2015

Validation du projet par le DG et président du FEM

Septembre 2017

Approbation par le Conseil d’administration de la BAD

Signature de l’Accord de don Entrée en vigueur Revue à mi-parcours Date du dernier décaissement Achèvement 31 décembre 2022 Dernier remboursement S/O

iv

Résumé du projet

1.1 Aperçu du projet : Un don du Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM), d’un montant de 5 329 452 dollars EU (soit 3,807 millions d’UC), a été mobilisé auprès du FEM pour financer le projet intitulé « Renforcer la résilience pour la sécurité alimentaire et la nutrition dans les communautés rurales du Tchad ». Ce don qui vient en cofinancement, servira à maximiser l’impact du projet – Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel (P2RS) financé sur les ressources du FAD. Le P2RS, approuvé par le Conseil d’administration en octobre 2014, a été conçu pour une durée de 20 ans avec pour objectif d’accroître sur une base durable la productivité agro-sylvo-pastorale et halieutique au Sahel. En plus de la composante régionale, certains pays mettent en œuvre leur propre projet national. Le projet 1 du P2RS concerne sept pays du Sahel les plus affectés par les crises alimentaires, dont le Tchad. Ce projet servira de projet de base pour le cofinancement du FEM. La composante P2RS-Tchad, placée sous la tutelle du ministère en charge de l’Agriculture, vise spécifiquement à renforcer la résilience des communautés rurales par le développement de l’agriculture et de l’élevage, des systèmes d’irrigation et de marchés régionaux pour les intrants et les produits agricoles et d’élevage. La mise en œuvre du projet 1 du P2RS est en cours et implique tant au niveau central que décentralisé, les structures en charge de l’agriculture, des ressources animales, de l’environnement et de la nutrition. Le cofinancement du FEM qui vise les mêmes objectifs que ceux du P2RS initial, sera mis en œuvre concomitamment avec la composante Tchad. L’approbation de la Fiche d’Identification du Projet (FIP) du FEM a été obtenue le 28 avril 2015 et, entérinée par son Directeur général et Président, le 13 septembre 2017. Le projet FEM a pour but de contribuer à rétablir et maintenir la productivité de base des ressources naturelles dont sont tributaires les populations. L’idée est de renforcer la sécurité alimentaire et la nutrition en utilisant des systèmes agro-sylvo-pastoraux durables et résilients dans les régions cibles.

1.2 Le projet FEM repose sur le concept de base selon lequel la résilience au Sahel ne sera pas possible sans une prise en compte concomitante de la gestion rationnelle et durable des systèmes naturels sur lesquels reposent les moyens de subsistance ruraux. Aussi, le projet proposé cherchera à rétablir et à maintenir la productivité des actifs naturels au sein des écosystèmes fragiles par : i) l’amélioration de la productivité agro-sylvo-pastorale dans les zones arides, ii) la promotion d’une gestion intégrée de l’écosystème afin de protéger la biodiversité et iii) la gestion des connaissances et le suivi-évaluation. Il vise à renforcer la résilience des communautés et des ménages régulièrement affectés par des évènements extrêmes liés au climat, à travers la croissance soutenue de la productivité des ressources naturelles contribuant ainsi à l’amélioration de la sécurité alimentaire et la nutrition dans les provinces du Kanem et du Bahr el Ghazal. Le projet permettra ainsi aux parties prenantes de contribuer à la restauration de la biodiversité au sein des écosystèmes fragiles. . Sur cette base, le projet FEM sera mis en œuvre dans les régions ciblées par le P2RS initial sur une période de quatre ans. Le ministère en charge de l’Agriculture, qui assure la tutelle du P2RS initial, restera l’organe d’exécution du projet FEM. Les activités seront mises en œuvre par la Cellule d’Exécution du Projet (CEP) existante et pilotées par le même Comité de pilotage. Soulignons que le projet FEM a déjà été approuvé par le Directeur général et président du FEM, et qu’il est à présent soumis au Conseil d’administration, pour approbation.

1.3 Évaluation des besoins : Conformément aux priorités en termes de développement rural, de gestion environnementale et de changement climatique, et dans la droite ligne de la Vision 2030 du Tchad pour le développement, dont l’objectif principal est de faire du Tchad un pays émergent à l’horizon 2030, le gouvernement a élaboré et lancé un certain nombre de politiques sectorielles et stratégies de développement nationale, dont le Plan National de Développement 2017-2021, qui succède au Plan national du développement 2013-2015 et aux Stratégies nationales pour la réduction de la pauvreté I et II, la Stratégie et le Plan d’actions national pour la biodiversité (2014 – 2020) et le Programme national d’adaptation aux effets du changement climatique (NAPA, 2009). Les interventions du présent projet vont contribuer à réduire la dégradation des terres et à promouvoir une gestion durable des ressources naturelles, ce qui renforcera la résilience économique, sociale et climatique. En cela, il est en cohérence avec l’axe 4 du document de la Vision 30 qui vise l’amélioration

v

de la qualité de vie de la population tchadienne par la création d’un environnement sain avec des ressources naturelles préservées. 1.4 Bénéficiaires cibles : Les bénéficiaires directs du projet sont onze mille (11 000) petits exploitants agricoles qui pratiquent l’agriculture et l’élevage de subsistance sur des terres marginales, et tirent leur revenu de l’agriculture, de l’élevage ou du ramassage de produits ligneux et non ligneux. A travers les différentes activités qui seront initiées, le projet va contribuer à accroître leur résilience, face à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, améliorant l’accès aux ressources agro-pastorales et de transhumance, qu’il faudrait développer en mettant l’accent sur la durabilité et la diversification de la ressource.

Les organisations professionnelles, les organisations communautaires de base et les acteurs locaux tant au niveau local que central, impliqués dans la mise en œuvre des activités prévues verront leurs capacités renforcées à travers les activités qui seront proposées par le projet.

1.5 Valeur ajoutée de la Banque : La Banque va capitaliser et valoriser les approches et principes de mise en œuvre tirés de sa longue expérience au Sahel, notamment dans la mobilisation et la maitrise de l’eau, la gestion durable des ressources naturelles et le renforcement de la résilience des groupes vulnérables. Au Tchad, dans le secteur du développement rural, la Banque a développé et mis en œuvre le Projet de Valorisation des Eaux de Ruissèlement (PVERS), le Projet de Gestion des Ressources Naturelles en Zone Soudanienne (PGRN-ZS) et le Projet de Cultures Vivrières en Zone Soudanienne (PCVZS). De ces expériences, on note qu’un appui technique dans les productions par la diffusion de techniques adaptés de gestion de la fertilité des sols et l’accès à l’eau, accompagnés des investissements adéquats à moyen et long termes dans une approche participative, sont nécessaires pour faire face aux chocs et réduire les effets néfastes du changement climatique. A travers ce financement du Fonds pour l’Environnement Mondial, la Banque va tirer les enseignements des projets antérieurs pour réaliser des investissements plus soutenus dans l’appui à l’organisation des producteurs, des femmes et des jeunes, mettant au centre de son intervention, l’intégration des questions environnementales et climatiques, sans omettre les questions de nutrition. 1.6 Développement des connaissances : Le projet appuiera la sensibilisation environnementale et le renforcement des capacités des parties prenantes, axée sur l'amélioration de la gestion intégrée du paysage et le planning agro-sylvo-pastoral. Le projet prendra aussi en compte les technologies de Gestion foncière et forestière durable ainsi que la diffusion aux parties prenantes des meilleures pratiques sur l'agriculture sahélienne et la conservation de la biodiversité. Le savoir qui résultera de la mise en œuvre de ces approches et techniques ainsi que les leçons qui découleront de leur mise en œuvre, seront capitalisées pour une diffusion et une valorisation dans la conception et la gestion de futurs projets. Les leçons tirées seront consignées dans les rapports d’activité trimestriels et annuels, les rapports techniques, la revue à mi-parcours et le rapport d’achèvement.

vi

Cade logique axé sur les résultats (Cadre logique/Matrice du projet)

Pays et intitulé du projet : TCHAD – Renforcement de la résilience pour la sécurité alimentaire et la nutrition dans les communautés rurales But du projet : Renforcer la sécurité alimentaire et nutritionnelle par la mise en place de systèmes agro-sylvo-pastoraux durables et résilients dans les régions sahéliennes du Tchad

CHAÎNE DES RÉSULTATS INDICATEURS DE PERFORMANCE

MOYENS DE VÉRIFICATION

RISQUES/ MESURES D’ATTÉNUATION Indicateur

(y compris les ISB) Données de référence But

IMPA

CT

Impact : Amélioration de la qualité de vie des populations dans la zone d’intervention du Contribuer à la réduction de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle et à la croissance du secteur agricole. projet

Incidence de l’insécurité alimentaire Taux de malnutrition aigüe globale Mortalité infanto-juvénile - Part du secteur agricole

dans le PIB

18,5% (2016)

13,9% (2017)

133 (2015) 23%

(2015)

5% (2030)

5% (2030)

100 (2030) Progression de +5,4 (2021)

Rapport de revue des stratégies nationales (ANADER). Annuaires Statistiques, Rapports ministères de la santé. - Rapports Ministère en

charge du Plan.et statistiques économiques nationales

RÉS

ULT

ATS

Résultat 1.1: Accroissement durable des productions agricoles et animales pour soutenir la sécurité alimentaire et la résilience

Superficie des terres dégradées récupérée.

Non disponible 7 000 ha de terres arables dégradées placées sous GDT

Systèmes de suivi du projet, rapports des équipes locales de suivi, P2RS, rapports conjoints de suivi du projet, revue à mi-parcours et revue d’achèvement du projet

Risque 1 : Les populations peuvent ne pas utiliser les nouvelles techniques correctement, bien que connaissant l’avantage à les adopter

Mesures d’atténuation : Sensibilisation constante des communautés locales pour qu’elles s’attachent à utiliser correctement les techniques d’exploitation des terres et des ressources naturelles.

Risque 2 : Différents groupes aux intérêts opposés (par ex. éleveurs/pâturage face aux agriculteurs/production agricole) peuvent perturber la mise en œuvre

volume de fourrages naturels disponibles sur les parcours de terrain de parcours

Non disponible 3 000 ha sous gestion rationnelle de pâturage pastoral

Systèmes de suivi de projet, rapports des équipes locales de suivi, P2RS, rapports conjoints de suivi du projet, revue à mi-parcours et revue d’achèvement du projet

vii

% d’accroissement de la production agricole et de l’élevage grâce à une meilleure gestion des terres et de l’écosystème

Non disponible 5 micro-projets utilisant des techniques de conservation et de régénération adaptées au terrain et systèmes de cultures mixtes mis en œuvre par les agriculteurs et les éleveurs

Systèmes de suivi de projet, rapports des équipes locales de suivi, P2RS, rapports conjoints de suivi du projet, revue à mi-parcours et revue achèvement du projet

Mesures d’atténuation : Mettre l’accent à chaque étape sur la complémentarité des activités du projet et sur l’avantage de la gestion intégrée, de façon générale

Nombre d’exploitants formés dans l’utilisation des bonnes pratiques en matière de GIRN/GDTE

Non disponible 11 000 exploitants de terres formés à la GIRN et à la GDTE

Systèmes de suivi de projet, rapports des équipes locales de suivi, P2RS, rapports conjoints de suivi du projet, revue à mi-parcours et revue d’achèvement du projet

Nombre de personnel formés aux politiques et pratiques de GIRN

Non disponible 150 employés locaux formés aux politiques et pratiques de GIRN durable

Systèmes de suivi de projet, rapports des équipes locales de suivi, P2RS, rapports conjoints de suivi du projet, revue à mi-parcours et revue d’achèvement du projet

Résultat 1.2 : Développement d’infrastructures hydro agricoles et pastorales et de techniques agro-sylvo-pastorales adaptées afin d’améliorer les moyens de subsistance et de réduire la vulnérabilité

Nb. de mares et de forages creusés

Non disponible 15 mares et 15 forages Systèmes de suivi de projet, rapports régionaux, rapports des consultations Procès-verbaux des réceptions et attributions Rapports de conception

Risque 1: Faible disposition des éleveurs et des agriculteurs à s’accorder sur le lieu d’établissement des points d’eau

Mesures d’atténuation : Assurer la participation de tous au projet, du lancement à la mise en œuvre

Risque 2 : Réticence des ingénieurs à se conformer aux nouvelles directives et conceptions Mesures d’atténuation : Organiser la formation en temps voulu, mettre en œuvre

Nb. de points d’eau créés Non disponible 20 points d’eau villageois Systèmes de suivi de projet, rapports régionaux, rapports des consultations Procès-verbaux des affectations

viii

Rapports de conception

les activités et en tirer rapidement les leçons

Superficies en Ha de terres aménagées pour de cultures irriguées

Non disponible Irrigation maîtrisée sur 345 ha sur un site exposé

Systèmes de suivi de projet, rapports régionaux, rapports des consultations Procès-verbaux des affectations Rapports de conception

quantité et variété de semences améliorées plantées et taux d’augmentation de la productivité des cultures

Non disponible Variétés de semences résilientes identifiées, produites et distribuées à une centaine de ménages et organisations d’agriculteurs

Systèmes de suivi de projet, rapports régionaux, rapports des consultations, rapports sur les services de vulgarisation sur le terrain Procès-verbaux des affectations Rapports de conception

Nombre d’activités génératrices de revenus durable développées et % d’augmentation des revenus.

Non disponible 6 autres activités génératrices de revenus (3 dans le domaine agricole et 3 dans le domaine de l’élevage)

Systèmes de suivi de projet, rapports régionaux, rapports des consultations

Nb. de banques céréalières créées

Non disponible 30 banques céréalières Systèmes de suivi de projet, rapports régionaux, rapports des consultations Procès-verbaux des affectations Rapports de conception

ix

Nb. de boutiques d’intrants construites

Non disponible 20 boutiques d’intrants agricoles

Systèmes de suivi de projet, rapports régionaux, rapports des consultations Procès-verbaux des affectations Rapports de conception

Nb. de boutiques d’aliments pour bétail créées

Non disponible 30 boutiques d’aliments pour bétail créées

Systèmes de suivi de projet, rapports régionaux, rapports des consultations Procès-verbaux des affectations Rapports de conception

Résultat 1.3 : Amélioration des méthodes de gestion des agrosystèmes afin de générer des flux durables de services liés à l’écosystème agricole et forestier

Nb. d’hectares de parcelles boisées, de forêts communautaires, de pépinières,

Nombre d’agriculteurs pratiquant l’agroforesterie

Non disponible

Non disponible

5 000 ha de parcelles boisées, de forêts communautaires, de pépinières et d’agroforesterie

50% dans les deux régions

Systèmes de suivi de projet, rapports régionaux, rapports des consultations, rapports sur les services de vulgarisation

Risque 1: La politique actuelle interdisant les coupes d’arbres, quel qu’en soit le motif, peut décourager les activités de plantation d’arbres.

Mesures d’atténuation : Échanges entre les agriculteurs et le gouvernement pour convenir de la façon dont les agriculteurs tireront profit du reboisement

Risque 2 : Risque que la bataille pour l’eau ne détourne les ressources vers les « domaines prioritaires », c’est-à-dire l’élevage et les cultures alimentaires. Mesures d’atténuation : L’approvisionnement en eau est assuré avant ou simultanément avec d’autres activités du projet afin qu’il y ait suffisamment d’eau pour satisfaire tous les besoins

Nb. de groupements de producteurs

Non disponible 10 groupements de producteurs locaux (dont un minimum de 5 groupements féminins)

Systèmes de suivi de projet, rapports régionaux, rapports des consultations, rapports sur les services de vulgarisation

Résultat 2.1 : Une meilleure planification intégrée des paysages afin d’assurer la résilience et la protection des habitats

Nb. de plans d’utilisation intégrée des terres

Non disponible Plan d’utilisation intégrée des terres sur chaque site du projet

Systèmes de suivi de projet, rapports régionaux, rapports des consultations, rapports sur les services de vulgarisation

Risque : le manque d’engagement politique à la prise en compte des questions de changement climatique et de gestion intégrée des ressources naturelles dans les processus de développement, en vue principalement de préserver les acquis

x

Zone soumise à une gestion judicieuse de l’exploitation des terres

Non disponible Gestion judicieuse de toutes les terres cultivées dans la zone du projet, avec un maintien ou une augmentation du couvert végétal

Systèmes de suivi de projet, rapports régionaux, rapports des consultations, plans d’utilisation intégrée des terres

actuels des programmes de base en matière de développement.

Mesures d’atténuation : Organiser la formation, mettre en œuvre les activités et tirer rapidement les leçons pour permettre d’en démontrer les avantages.

Résultat 2.2 : Un environnement favorable à travers des mécanismes de conservation des terres, la biomasse ligneuse et la biodiversité

Nb. de plans de GDTF Non disponible La GDTF est mise en œuvre dans toutes les sections de la zone du projet

Systèmes de suivi de projet, rapports régionaux, rapports des consultations, rapports sur les services de vulgarisation, plans de GDFT

Risque : le manque d’engagement politique à la prise en compte des questions de changement climatique et de gestion intégrée des ressources naturelles dans les processus de développement, en vue principalement de préserver les acquis actuels des programmes de base en matière de développement.

Mesures d’atténuation : Identification et acquisition par le projet des services d’un consultant possédant des compétences techniques, intéressé, disponible et désireux de travailler avec les communautés et le gouvernement dans le cadre d’un suivi participatif, tout en assurant le renforcement des capacités locales pour une pérennisation.

Système de certification en place

Non disponible Système de certification (Plan Vivo) en place

Systèmes de suivi de projet, rapports régionaux, rapports des consultations, documentation élaborée pour la certification

Nb. de zones et d’hectares évalués en vue d’une protection

Non disponible Évaluer la faisabilité de création d’une zone protégée pour les écorégions de la savane sahélienne d’acacia ou la savane inondée du lac Tchad

Systèmes de suivi de projet, rapports régionaux, rapports des consultations, cartes de délimitation

Résultat 3.1: Les leçons tirées sont consignées et les connaissances diffusées

Produits des connaissances de bonnes pratiques disponibles, partagés et en utilisation

Non disponible Au moins 10 principaux produits de connaissance acceptables au regard des normes internationales de publication et informations adaptées aux besoins locaux manifestement utilisés dans le cadre de la formation

Systèmes de suivi de projet, rapports d’exécution de projet, publications

Résultat 3.2: L’impact du projet est surveillé et évalué

Implication des communautés dans le suivi de la vulnérabilité

Non disponible Une série d’indicateurs de suivi de la vulnérabilité communautaire et de la résilience est adoptée et intensément utilisée

Rapports de suivi communautaire, systèmes de suivi de projet, rapports de district, suivi participatif, rapport d’évaluation, de

xi

réflexion et d’apprentissage (PMERL)

PRO

DU

ITS

Produit 1.1: La dégradation des terres régresse : 7 000 ha de terres agricoles dégradées sous GDT et 3 000 ha sous gestion de parcours

1. Ha de terres cultivables dégradées sous GDT et kms de parcours pastoral sous gestion

0 7,000 ha de terres cultivables dégradées sous GDT, 3 000 ha de terres dégradées sous gestion de parcours

Rapports de supervision et rapports S&E, données nationales et rapports régionaux

2. Nb. de micro-projets utilisant des techniques de conservation et de régénération adaptées au terrain et systèmes de cultures mixtes mis en œuvre par les agriculteurs et les éleveurs

0 5 micro-projets

3. Capacités des acteurs agro-sylvo-pastoraux renforcées

0 11 000 exploitants de terres formés à la GIRN et à la GDTE

-

4. Nb. de personnel local formé aux politiques et pratiques GIRN durables dans le cadre d’ateliers

0 150 -

Produit 1.2: Des investissements sont effectives dans la GDTE, les infrastructures hydro-agricoles rurales, la diversification des cultures, les activités génératrices de revenus et les banques céréalières

1. Nb. d’investissements dans la GDTE et les infrastructures hydro-agricoles rurales

0 20 points d’eau villageois, irrigation maîtrisée sur 345 ha sur des sites exposés)

Rapports de supervision et rapports S&E, données nationales et rapports régionaux

-

2Espèces et variétés des cultures appropriées vulgarisées

0 Variétés de semences résilientes identifiées, produites et distribuées à une centaine de ménages et organisations d’agriculteurs (OA)

-

3. Nb. d’activités génératrices de revenus promues

0 3 activités agricoles et 3 d’élevage identifiées et mises en œuvre conjointement avec les ménages

-

4. Nb. de banques céréalières, de boutiques d’intrants agricoles et de boutiques d’aliments pour bétail créées

0 30 banques céréalières, 20 boutiques d’intrants agricoles et 30 boutiques d’aliments pour bétail créées

-

xii

Produit 1.3 : Augmentation des superficies sous GDF, formation à la GDF et à l’aménagement des terres cultivables et diversification des groupements de producteurs locaux

1. superficie (ha) de terres sous GDF

0 5 000 ha de parcelles boisées, de parcelles forestières communautaires, pépinières, agroforesterie, etc.

Rapports de supervision et rapports S&E, données nationales et rapports régionaux

-

2. Renforcement des capacités en GDF et en aménagement des terres cultivables aux niveaux district et local

0 Agriculteurs, groupements d’exploitants de terres, autorités locales, etc. formés à la GDF et à l’aménagement des terres cultivables

-

3. Diversification des revenus à travers l’agroforesterie et le sylvo-pastoralisme

0 10 groupements de producteurs locaux (5 groupements féminins au moins) diversifient leurs revenus par l’agroforesterie et le sylvo-pastoralisme

-

Produit 2.1 : Démonstration d’une planification participative d’exploitation des terres, d’établissement de plans d’exploitation intégrés des terres pour les agroécosystèmes prioritaires et gestion efficace de l’exploitation des terres

1. Démonstration d’une planification d’exploitation participative des terres

0 Nombre de plans participatifs de restauration et d’exploitation des terres/GRN élaborés avec les autorités et les communautés locales

Rapports de supervision et rapports S&E, données nationales et rapports régionaux

-

2. Plans d’exploitation intégrée des terres pour les agroécosystèmes

0 Nombre de plans locaux d’utilisation des terres dans les zones ciblées, qui prennent en compte la GIRN ainsi que la conservation et l’exploitation durables de la biodiversité

-

3. Superficie de terres arables judicieusement aménagées, avec maintien ou augmentation du couvert végétal

0 Nombre d’ha de terres arables judicieusement aménagées

-

Produit 2.2: Intensification des pratiques de GDFT et introduction d’un système de certification pour les produits forestiers et agroforestiers

1. Intégration des pratiques de GDFT

0 Intensification des systèmes d’exploitation des terres en intégrant les pratiques de GDFT, ce qui améliore l’état des sols et la séquestration du carbone (et évite la déforestation et la dégradation des terres)

Rapports de supervision et rapports S&E, données nationales et rapports régionaux

-

xiii

2. Mise en place de mécanismes d’appui à la GDFT dans des paysages plus vastes, et évaluation et mise en œuvre de mécanismes de partage des avantages pour permettre une sensibilisation à la GDFT au niveau communautaire

0 300 foyers de cuisson améliorés sont distribués

-

3. Introduction d’un système de certification pour les produits forestiers, agroforestiers, systèmes de gestion avec mise en œuvre par une tierce partie

0 Système et standard Plan Vivo utilisés pour la certification des produits forestiers et de l’agroforesterie

-

4. Évaluer la faisabilité de création d’une zone protégée pour les écorégions de la savane sahélienne d’acacia ou la savane inondée du lac Tchad

0 Évaluer la faisabilité de création d’une zone protégée pour les écorégions de la savane sahélienne d’acacia ou la savane inondée du lac Tchad

-

Produit 3.1: Évaluation de la biodiversité et des besoins en matière de conservation, élaboration d’un cadre pour les campagnes de sensibilisation, notamment de guides et kits pour la diffusion

1. Information sur la biodiversité et les besoins en conservation dans les écorégions de Kanem et Bahr el Ghazal et mécanismes de réponses possibles

0 Évaluation de la biodiversité et des besoins en conservation dans les écorégions de Kanem et Bahr el Ghazal et mécanismes de réponses possibles

Rapports de supervision et rapports S&E, données nationales et rapports régionaux

-

2. Campagnes de sensibilisation et formation en gestion de l’écosystème pour le renforcement de la prise de conscience et de l’environnement favorable

0 Cadre élaboré pour les campagnes de sensibilisation et la formation afin de renforcer la prise de conscience et l’environnement favorable concernant la gestion de l’écosystème

-

3. Guides et kits sur une GIRN innovante et des pratiques de préservation de

0 Élaboration et diffusion de guides et de kits sur une GIRN innovante et des

-

xiv

la biodiversité dans les terres arides

pratiques de préservation de la biodiversité dans les terres arides

Produit 3.2 : Établissement d’un système de suivi de projet, notamment un système S&E devant permettre l’analyse des impacts en matière de dégradation des terres et de biodiversité, et réalisation de la revue à mi-parcours et de l’évaluation finale

1. Information systématique sur les progrès accomplis en termes de réalisation des buts en ce qui concerne les résultats et les produits

0 Mise en place du système de suivi des projets

- -

2. Système de S&E pour l’analyse de l’évolution de la dégradation des terres et des impacts socioéconomiques et sur la biodiversité

0 Système de S&E pour l’analyse de l’évolution de la dégradation des terres et des impacts socioéconomiques et sur la biodiversité

-

3. Évaluation à mi-parcours et finale

0 Évaluation à mi-parcours et évaluation finale réalisées

-

Contributions : Composante 1 : Amélioration de la productivité agro-sylvo-pastorale dans les terres arides : Composante 2 : Promotion d’une gestion intégrée de l’écosystème en vue du renforcement de la résilience et de la biodiversité : Composante 3 : Gestion des connaissances et S&E: Coût de gestion du projet

2 525 000 $EU 1 750 000 $EU 800 668 $EU 253 784 $EU

xv

Calendrier d’exécution du projet

N°.

Description des activités

2019 2020 2021 2022 Trimestres 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4

0.0 Activités préparatoires, signature/entrée en vigueur du don 1.0 Composante 1: Amélioration de la productivité agro-sylvo-pastorale dans les terres arides 1.1 Amélioration de la production agricole, d’élevage et de pâturage pour soutenir la sécurité alimentaire et la

résilience

1.1.1 Baisse de la dégradation des sols : 7 000 ha de terres cultivables dégradées sous GDT et 3 000 ha sous gestion de parcours pastoraux

1.1.2 Cinq (5) micro-projets utilisant des techniques de conservation/régénération des sols adaptées au milieu et des systèmes de cultures mixtes pratiquées par les agriculteurs et les éleveurs

1.1.3 Amélioration des capacités des acteurs agro-sylvo-pastoraux : 11 000 exploitants de terres formés en GIRN et GDTE

1.1.4 150 agents locaux formés en politiques et pratiques de GIRN durable à travers des ateliers 1.2 Amélioration des techniques agro-pastorales et de l’accès aux actifs de production afin d’améliorer les moyens de

subsistance et de réduire la vulnérabilité

1.2.1 Investissements dans la GDTE : infrastructures hydro-agricoles rurales (30 mares et forages ; 20 points d’eau villageois ; irrigation maîtrisée sur 345 ha sur des sites exposés)

1.2.2 Diversification des cultures et culture d’espèces appropriées : des variétés de semences résilientes sont identifiées, produites et distribuées à une centaine de ménages et d’organisations d’agriculteurs

1.2.3 Six (6) autres activités génératrices de revenu (3 agricoles, 3 d’élevage) identifiées et mises en œuvre au sein des ménages

1.2.4 Trente (30) banques céréalières, 20 boutiques d’intrants agricoles et 30 boutiques d’aliments de bétail créées 1.3 L’amélioration de la gestion forestière et/ou le reboisement génèrent des flux durables de services écosystémiques

agricoles et forestiers

1.3.1 Augmentation des terres sous GDF : 5 000 ha de terres cultivables, de boisées, de parcelles forestières communautaires, de pépinières, d’agroforesterie, etc.

1.3.2 Formation en GDF et en gestion des terres cultivables aux niveaux district et local (agriculteurs, groupements d’exploitants de terres, autorités locales, etc.)

1.3.3 Dix (10) groupements de producteurs locaux (5 groupements de femmes au moins) diversifient leurs revenus à travers et le sylvo-pastoralisme

2.0 Composante 2: Promotion d’une gestion écosystémique intégrée pour renforcer la résilience et la biodiversité 2.1 Amélioration de la planification intégrée des paysages pour la résilience et la préservation des habitats 2.1.1 Démonstration d’une planification d’exploitation participative des terres : Nb. de plans de restauration et

d’exploitation participatives/GRN élaborés avec les autorités et les communautés locales

2.1.2 Plans d’exploitation intégrée des agroécosystèmes prioritaires : Nb. de plans locaux d’exploitation des terres dans les zones ciblées, soucieux des pratiques de GIRN ainsi que de la conservation et de l’utilisation durable de la biodiversité

2.1.3 Ha de terres cultivables judicieusement exploitées, avec maintien ou augmentation du couvert végétal

xvi

N°.

Description des activités

2019 2020 2021 2022 Trimestres 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4 1 2 3 4

2.2 Environnement favorable amélioré à travers des mécanismes de conservation des terres, la biomasse ligneuse et la biodiversité

2.2.1 Intensification des systèmes d’exploitation des terres en intégrant les pratiques de GDTF, ce qui améliore l’état des sols et la séquestration du carbone (déforestation et dégradation des terres évitées)

2.2.2 Mécanismes de soutien créés pour la GDTF dans des paysages plus vastes, notamment évaluation et mise en œuvre de mécanismes de partage des bénéfices afin d’encourager la pratique de GDTF au niveau communautaire, et 300 foyers améliorés distribués

2.2.3 Évaluation et introduction d’un système de certification « gestion forestière durable » pour les produits forestiers, agro-forestiers ou systèmes de gestion avec certification par une tierce partie

2.2.4 Évaluer la faisabilité de création d’une zone protégée pour les écorégions de la savane sahélienne d’acacia ou la savane inondée du lac Tchad

3.0 Composante 3 : Gestion des connaissances et Suivi et évaluation 3.1 Leçons tirées, consignées et connaissances diffusées 3.1.1 Évaluer la biodiversité et les besoins en conservation dans les écorégions de Kanem et de Bahr el Ghazal, et

les mécanismes de réponses possibles

3.1.2 Cadre élaboré pour des campagnes de sensibilisation et des formations en vue d’accroître la prise de conscience et de promouvoir un environnement plus favorable en matière de gestion écosystémique

3.1.3 Élaboration et diffusion de guides et de kits sur des pratiques innovantes de GIRN et de conservation de la diversité biologique dans les zones arides

3.2 Suivi et évaluation de l’impact du projet 3.2.1 Mise en place d’un système de suivi de projet, qui fournit des informations systématiques sur les progrès vers

la réalisation des buts en matière de résultat et de produit

3.2.2 Systèmes S&E pour l’analyse de l’évolution de la dégradation des terres et des impacts socioéconomiques et sur la biodiversité connexes

3.2.3 Revue à mi-parcours et revue d’achèvement réalisées

1

RAPPORT ET RECOMMANDATION DE LA DIRECTION AU CONSEIL D'ADMINISTRATION RELATIFS À UNE PROPOSITION DE FINANCEMENT

SUR LES RESSOURCES DU FEM EN FAVEUR DU PROJET DE RENFORCEMENT DE LA RÉSILIENCE POUR LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET

LA NUTRITION DANS LES COMMUNAUTÉS RURALES DU TCHAD

La Direction soumet le rapport et la recommandation ci-après relatifs à l’octroi d’un don FEM d’un montant de 5 329 452 $EU (soit 3,518 millions d’UC), comme ressources additionnelles, pour financer le Projet de renforcement de la résilience pour la sécurité alimentaire et la nutrition dans les communautés rurales du Tchad, dans le cadre du P2RS.

1. ORIENTATIONS STRATÉGIQUE ET JUSTIFICATION

1.1 Liens entre le projet et la stratégie et les objectifs du pays

1.1.1 Le programme de développement du gouvernement est énoncé dans la Vision 2030 dont l’objectif, en ce qui concerne le Tchad, est d’« accéder à l’horizon 2030, au statut de pays émergent avec une économie intermédiaire, générée par des sources de croissance diverses et durables et des activités à valeur ajoutée ». Le Plan National de Développement PND 2017 – 2018 constitue le 1er document de planification opérationnelle de la vision 2030. Il succède au PND 2013 – 2015 et aux stratégies nationales de réduction de la pauvreté successives (2003-2006; 2008-2011), qui accordent la priorité et une attention spéciale à l’agriculture et au développement du secteur rural, en vue d’accroître la production alimentaire et améliorer les revenus des communautés rurales. Le Programme de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel (P2RS) a été conçu pour accroître sur une base durable la productivité agro-sylvo-pastorale et halieutique au Sahel, et permettre ainsi de réaliser la Vision 2030. Les trois principales composantes du P2RS sont (i) le développement des infrastructures rurales, (ii) le développement des chaînes de valeur et des marchés régionaux, et (iii) la gestion et la coordination du projet. Le P2RS initial servira de projet de base pour le cofinancement du FEM. Le projet s’inscrit également dans la droite ligne du Document de stratégie-pays (DSP) du Tchad 2015-2020, axé sur le « développement des infrastructures en vue de promouvoir une croissance économique robuste et plus diversifiée », et est conforme aux objectifs énoncés dans la Stratégie décennale de la Banque en ce sens qu’il va aider le Tchad à évoluer vers une voie de croissance qui protège les moyens de subsistance, promeut une croissance plus verte et stimule le développement économique. Le projet concorde par ailleurs parfaitement avec deux des cinq priorités de la Banque, à savoir : Nourrir l’Afrique et Améliorer la qualité de vie des populations africaines.

1.1.2 La Fiche d’identification de projet (FIP) du projet FEM a été approuvée en avril 2015 et validée le 13 septembre 2017 par le Directeur général et président pour un montant de 5 329 452 d’USD. Le projet vise à renforcer la résilience des communautés et des ménages régulièrement affectés par des évènements extrêmes liés au climat, à travers la croissance soutenue de la productivité des ressources naturelles contribuant ainsi à l’amélioration de la sécurité alimentaire et la nutrition dans les provinces du Kanem et du Bahr el Ghazal. Le projet permettra ainsi aux parties prenantes de contribuer à la restauration de la biodiversité au sein des écosystèmes fragiles. Le projet FEM est parfaitement aligné sur les stratégies nationales et sur le P2RS, en ce sens qu’il vise à réduire et à inverser les tendances à la désertification, à la dégradation des terres et à la perte de la biodiversité, ce qui améliorera la productivité et la sécurité alimentaire tout en préservant les ressources naturelles qui soutiennent la production agro écologique.

2

1.2 Justification de la participation de la Banque

1.2.1 Le Tchad est de plus en plus confronté à des problèmes de dégradation environnementale et à des évènements climatiques extrêmes, fortement accentués dans les secteurs de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de la santé entre autres. Les documents de politique (Vision 2030, Plan national de développement, Stratégies de réduction de la pauvreté) soulignent tous l’importance de protéger les ressources naturelles dans un contexte d’accentuation des phénomènes climatiques au Tchad, et la nécessité de mettre en œuvre des actions qui favorisent la sécurité alimentaire et renforcent les capacités d’adaptation des populations affectées. Cependant, les capacités à assurer une gestion durable des ressources naturelles face aux changements climatiques sont limitées en raison du déficit de ressources humaines et financières au sein des structures administratives existantes (ministères, agences gouvernementales et administrations locales).

1.2.2 Le projet s’inscrit dans la droite ligne de la Stratégie décennale de la Banque (2013 – 2022) qui vise à assurer une croissance inclusive durable. L’accent est mis sur les moyens de subsistance, le renforcement de la sécurité en matière d’eau, d’électricité et de nourriture, la promotion de l’utilisation durable des ressources naturelles, la création d’emplois, la stimulation de l’innovation et le développement économique. Il contribuera à la réalisation des objectifs de la Stratégie décennale par le renforcement de la productivité agro-sylvo-pastorale et la promotion d’une gestion intégrée de l’écosystème et d’une croissance inclusive. Intervenant dans le Sahel, région qui retient particulièrement l’attention en raison des conditions de vie difficiles des populations rurales et de leur vulnérabilité, mais aussi de son potentiel en matière d’agriculture, le projet va toucher les domaines de l’agriculture, la sécurité alimentaire contribuant ainsi à la réalisation des deux objectifs du Top 5. Parce qu’il vise aussi la promotion de techniques innovantes de production telle l’agroforesterie et le sylvo-pastoralisme, activités essentiellement réalisées par les femmes, le projet va également contribuer à la mise en œuvre de la stratégie genre de la Banque. En plus, à travers ses actions d’adaptations, le projet contribue à la mise en œuvre du Plan d’Action sur les Changements Climatiques 2016 – 2020 (PACC2) de la Banque, avec une contribution d’environ 80,21% du budget des composantes (1) et (2).

1.2.3 La Banque africaine de développement compte au Tchad 15 opérations pour un engagement net de 214,23 millions d’UC au 1er octobre 2018. Dans le cadre du DSP, (2016 -2020), l’appui de la Banque repose sur deux piliers, à savoir : ) le développement de l’infrastructure pour la promotion d’une croissance inclusive verte, et ii) la promotion de la bonne gouvernance afin d’accroître l’efficacité des actions publiques et de rendre le cadre économique plus attrayant. L’approche stratégique de la Banque est de contribuer à la création de conditions propices pour garantir une croissance économique plus inclusive et à l’amélioration de l’intégration du pays à une économie sous régionale. Les interventions du projet visent à réduire la dégradation des terres et à promouvoir une gestion durable des ressources naturelles, ce qui améliorera la résilience socioéconomique tout en renforçant les ressources agro-pastorales et de transhumance, qu’il faudrait développer pour renforcer la durabilité et diversifier la croissance dans le pays.

1.3 Coordination entre les bailleurs de fonds

1.3.1 Un Comité des partenaires techniques et financiers, créé en avril 2011, est chargé d’harmoniser les différentes interventions des bailleurs de fonds au Tchad. Le comité est composé de neuf groupes thématiques et il est présidé par la France. Le comité fait office de plateforme d’échanges, de consultation et de collaboration sur les questions de développement ainsi que sur la coopération bilatérale/multinationale entre le Tchad et ses partenaires. Un

3

Comité État/partenaires a également été créé aux fins d’encourager le dialogue avec les autorités nationales et d’améliorer la gestion de l’aide. Une matrice des interventions pour 2018-2021, qui présente les interventions prévisionnelles de tous les partenaires, a permis de mieux évaluer leurs axes d’intervention et d’améliorer la division et la coordination du travail. La coordination de l’aide a facilité le cofinancement avec des partenaires techniques et financiers tels que la BADEA, le Fonds de l’OPEP, la BDEAC, le PNUD, l’EU et la BID.

2. DESCRIPTION DU PROJET

2.1 Objectifs du P2RS (Projet de base) et du projet FEM

2.1.1 Objectifs et composantes du P2RS initial : Le Projet P2RS Tchad a servi de base pour la mobilisation du cofinancement du projet FEM. Le programme P2RS vise à éliminer les causes structurelles des crises alimentaires et nutritionnelles aiguës et chroniques, en aidant les ménages vulnérables à augmenter leur production et leurs revenus, à accéder aux infrastructures et aux services sociaux de base, et à accroître leurs options de moyens de subsistance. Il a été conçu pour une période de 20 ans en 4 phases dont la première (projet 1) est mis en œuvre sur une période de cinq ans, de 2015 à 2019. Le coût global du Projet 1 du P2RS qui couvre 7 pays du CILSS, s’élève à 271,77 millions de dollars EU financés par le FAD-XIII sous la forme de subventions et de prêts, représentant à 85 % du coût total du projet 1. Les 15 % restants sont financés par (i) les gouvernements des pays impliqués dans cette première phase (Burkina Faso, Tchad, Gambie, Mali, Mauritanie, Niger et Sénégal), (ii) le Comité inter-État permanent de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) et (iii) les bénéficiaires.

2.1.2 Au Tchad, le P2RS est placé sous la supervision technique du Ministère en charge de l’Agriculture. La stratégie du projet est basée sur le développement des produits d’agriculture et d’élevage, la promotion de systèmes d’irrigation, l’accessibilité aux marchés d’intrants ainsi que le renforcement des capacités des institutions privées, publiques et des communautés du secteur agricole. Dans ce sens, le projet est engagé dans la construction d’infrastructures hydrauliques pastorales et villageoises dans des districts ruraux ciblés et il va aider les ménages vulnérables à améliorer leur productivité par une gestion rationnelle et durable des ressources naturelles et à avoir un meilleur accès aux marchés. Une approche de chaîne de valeurs basée sur les sous-secteurs de croissance est actuellement utilisée pour assurer, maintenir et accroître l’accès aux produits agricoles ainsi que leur commercialisation. Le projet de base est mis en œuvre à travers trois composantes qui couvrent :

(i) Le développement des infrastructures rurales : Cette composante vise à accroître et à améliorer les infrastructures de production, de transformation et de commercialisation agricoles, indispensables pour accroître la compétitivité des filières agricoles porteuses et à mesure de renforcer la résilience des exploitations agricoles au Sahel. Les activités principales sont centrées sur le développement des infrastructures et aménagements pastoraux, les infrastructures de conservation/de transformation et de commercialisation, et sur les infrastructures sociales de base.

(ii) Le développement des chaînes de valeur et marchés régionaux : Cette composante vise l’accroissement sur une base durable de la production et de la productivité des principaux systèmes d’exploitations agro-sylvo-pastorales et le renforcement de la nutrition.

(iii) La gestion du programme : La dernière composante vise à définir et à mettre en œuvre l’architecture institutionnelle pour la gestion et la coordination de tous les aspects du projet, notamment la passation des marchés, le suivi et l’évaluation, et la communication.

4

2.1.3 Un Comité permanent, composé de représentants de l’administration centrale du secteur rural et de tous les acteurs impliqués dans le développement des régions au sein de la zone du projet, est chargé du pilotage et des prises de décisions concernant le P2RS.

2.1.4 Objectifs et description du Projet FEM. Intitulé « Renforcement de la résilience pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle dans les communautés rurales du Tchad » le projet FEM va s’articuler sur les activités prévues dans le cadre du Projet original pour renforcer leur impact environnemental et accroître leurs effets au niveau des populations. Ainsi, les activités sont regroupées en trois composantes, à savoir : i) Amélioration de la productivité agro-sylvo-pastorale dans les terres arides, ii) Promotion d’une gestion intégrée de l’écosystème en vue de renforcer la résilience et la biodiversité, et iii) Gestion des connaissances et Suivi Evaluation, conformément aux critères d’éligibilité du FEM pour les domaines d’intervention au titre desquels le présent projet est financé, à savoir, la dégradation des sols, la biodiversité et la gestion durable des forêts. Les composantes et les activités sont présentées dans le Tableau 2.1 ci-dessous.

Les principaux résultats attendus du projet FEM sont les suivants : i) une amélioration des pratiques des communautés rurales en matière de production agricole et de gestion des pâturages naturels en vue de soutenir la sécurité alimentaire et la résilience, ii) l’utilisation par les communautés rurales de techniques agro-pastorales améliorées et leur accès aux biens de production afin d’améliorer leurs moyens de subsistance et de réduire leur vulnérabilité, iii) une amélioration de la gestion des zones forestières et/ou de reboisement, en vue de générer des flux durables de services éco systémiques, iv) une meilleure planification intégrée du paysage pour la résilience et la préservation des habitats, v) un environnement naturel favorable à travers l’utilisation de techniques de conservation des terres, la préservation de la biomasse ligneuse et la biodiversité, vi) des leçons sont tirées, consignées et les connaissances diffusées, et vii) l’impact du projet fait l’objet de suivi et d’évaluation.

2.1.5 Les principaux objectifs du P2RS initial comprennent le développement des infrastructures rurales, des chaînes de valeur et des marchés régionaux. Le Projet additionnel FEM va s’appuyer sur le premier objectif (développement des infrastructures rurales) pour réaliser des investissements dans les aménagements hydro-agricoles, la création de banques céréalières, de boutiques d’intrants agricoles, de boutiques d’aliments pour bétail, et assurer la gestion rationnelle des terres et des sols (techniques de conservation/régénération des sols et gestion durable des forêts). Le deuxième objectif du P2RS initial (développement des chaînes de valeur et des marchés régionaux) sera renforcé dans le Projet additionnel du FEM par la diversification des cultures, l’identification de variétés de semences résilientes et la sélection d’autres activités génératrices de revenus. Le Projet additionnel FEM augmentera par conséquent l’attention accordée à la viabilité et à la résilience dans le P2RS initial. Son but est de permettre aux acteurs de rétablir et de maintenir la productivité des ressources naturelles et de la biodiversité dans les écosystèmes fragiles afin, d’améliorer au final, les moyens de subsistance et les ressources naturelles dont ils dépendent. Cette démarche repose sur le postulat que les systèmes agro-sylvo-pastoraux sont essentiels pour améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

5

2.2 Composantes du projet

Tableau 2.1 : Composantes du projet assorties des coûts

Composante 1: Améliorer la productivité agro-sylvo-pastoral dans les zones arides Résultats Produits Financement

FEM Co-financement

1.1 Amélioration de la production agricole, des terres de parcours et pastorale en appui à la sécurité alimentaire et à la résilience

1.1.1 La dégradation des terres est réduite: 7,000 ha des terres de cultures dégradées en mode gestion durable des terres et 3,000 ha en mode gestion pastorale des terres de parcours.

764,974 2,575,000

1.1.2 Cinq micro-projets sur les techniques de gestion et restauration des sols et cultures associées sont mis en place par les agriculteurs et les éleveurs 1.1.3 Les capacités des acteurs agro-sylvo-pastoraux sont améliorées: 11,000 d’utilisateurs de terres formés en gestion intégrée des ressources naturelles et gestion durable des terres et de l'eau 1.1.4 150 employés locaux formés sur les politiques et pratiques durables de gestion intégrée des ressources naturelles à travers des ateliers

1.2 Amélioration des technologies agro-pastorales et accès aux biens de production pour un meilleur niveau de vie et une réduction de la vulnérabilité

1.2.1 Investissements en gestion durable des terres et de l'eau: infrastructures hydro-agricoles rurales (30 étangs et forages ; 20 points d’eau ruraux ; système d’irrigation contrôlé sur 345 ha dans des sites exposés)

1,264,820 3,258,000

1.2.2 Diversification des cultures et culture d'espèces appropriées : les variétés de semences résistantes identifiées, produites et distribuées à 100 ménages et organisations paysannes (OP) 1.2.3 Six activités alternatives génératrices de revenu (3 activités agricoles et 3 activités d’élevage) sont identifiées avec les ménages 1.2.4 30 banques céréalières, 20 magasins d’intrants, et 30 banques fourragères sont mis en place

1.3 Amélioration de la gestion des forêts et/ou le reboisement pour fournir de façon durable des services agricoles et des écosystèmes forestiers

1.3.1 Surface de terres sous mode Gestion Durable des Forêts augmentées: 5,000 ha de forêts, forêts communautaires, pépinières, agroforesterie, etc.

495,206 1,167,000

1.3.2 Formation en Gestion Durable des Forêts et gestion des terres de culture au niveau local (agriculteurs, groupes d’utilisateurs des terres, autorités locales, etc.) 1.3.3 10 groupes de producteurs locaux (au moins 5 groupes de femmes) diversifient leurs revenus grâce à l'agroforesterie et le sylvo-pastoralisme

Composante 2 : Promotion de la gestion intégrée des écosystèmes pour l'amélioration de la résilience et de la conservation de la biodiversité Résultats Produits Financement

FEM Co-financement

2.1 Amélioration de la planification participative du paysage pour la préservation et la résilience de l'habitat

2.1.1 Démonstration de planification participative de l'utilisation des terres : # de restauration participative et plans d'utilisation des terres/GRN élaborés avec les autorités locales et les communautés.

633,186 1,809,103

2.1.2 Les plans d’utilisation des terres pour les agro-écosystèmes prioritaires : # de plans locaux d'utilisation des terres dans les zones ciblées intègrent de gestion intégrée des ressources naturelles et la conservation et l'utilisation durable de la biodiversité

6

2.1.3 3 ha de terres agricoles sous gestion effective de l'utilisation des terres avec maintien ou augmentation du couvert végétal

2.2 Favoriser un environnement amélioré par des mécanismes de conservation des terres, de la biodiversité et la biomasse ligneuse

2.2.1 L’augmentation des systèmes de gestion des terres participative intègre les pratiques de gestion durable des terres et des forêts, donnant lieu à l’amélioration de l'état du sol et à la séquestration du carbone (déforestation et dégradation des terres évitées)

1,116,814 3,190,897

2.2.2 Des mécanismes de soutien pour les gestion durable des terres et des forêts dans les paysages plus vastes sont établis, y compris l'évaluation et la mise en œuvre de mécanismes de partage des avantages pour inciter la pratique de gestion durable des terres et des forêts au niveau communautaire, et 300 foyers améliorées distribués 22.2.3 Évaluer et mettre en place un système de certification des produits forestiers, agro-forestiers ou systèmes de gestion avec une mise en œuvre par une partie tierce 2.2.4 Évaluer la faisabilité de la création d'une zone protégée pour le peuplement du genre Acacia du Sahel ou les écorégions inondables de la Savane du Lac Tchad

Composante 3 : Gestion des connaissances et suivi-évaluation Résultats Produits Financement

FEM Co-financement

3.1 Enumération des leçons apprises et dissémination des connaissances

3.1.1 Les besoins en termes de biodiversité et de conservation dans les écorégions du Kanem et du Bahr el Ghazal et les mécanismes de réponses possibles sont évalués

462,514 1,210,000

3.1.2 Cadre élaboré pour des campagnes de sensibilisation et de formation en vue d’accroître la sensibilisation et promouvoir un environnement pour la gestion d'écosystème 3.1.3 Les guides et outils novateurs sur les pratiques de conservation de BD et INRM dans les zones arides sont élaborés et diffusés

3.2 Suivi et Evaluation de l’impact du projet

3.2.1 Système de suivi des projets mis en place, fournissant une information systématique sur les progrès accomplis dans la réalisation des produits et des résultats ciblés

338,154 885,800

3.2.2 Système de suivi-évaluation pour l’analyse des tendances de dégradation des terres et les questions socio-économiques liées ainsi que les impacts sur la biodiversité 3.2.3 Evaluation à mi-parcours et évaluation finale effectuées

2.3 Type de projet 2.3.1 Le projet proposé vise à consolider et accroître les bénéfices du projet P2RS existant. Il sera financé sur les ressources du Fonds spécial FEM et sera mis en œuvre dans le cadre du Projet P2RS-Tchad. 2.4 Coûts du projet et modalités de financement

2.4.1 Le coût global du Projet FEM est estimé à 5,329 millions de dollars EU (3,807 millions d’UC) pour une durée de quatre (04) ans. Il sera financé par le FEM et servira à couvrir

7

100 % du coût global du projet, hors taxes, droits et/ou redevances au Tchad. Les affectations de coûts, telles qu’extraites de la Lettre d’approbation du Directeur général et président du FEM, sont présentées dans les tableaux ci-après.

Tableau 2.2 : Résumé du coût du projet par composante

Composante $EU UC Coût en

monnaie locale (FCFA)

A) Amélioration de la productivité agro-sylvo-pastorale dans les terres arides 2 525 000 1 666 887 1 427 938 000

B) Promotion d’une gestion intégrée de l’écosystème en vue de l’amélioration de la résilience et de la biodiversité 1 750 000 1 155 268 989 660 000

C) Gestion des connaissances et S&E 800 668 528 564 452 793 767 Coût total de base 5 075 668 3 350 719 2 870 391 767 Coût de gestion du projet (UGP) 253 784 167 536 143 519 928 Coût total du projet 5 329 452 3 518 255 3 013 911 695

Tableau 2.3 : Sources de financement et contribution en pourcentage (%)

Source de financement Montant ($EU) et contribution en pourcentage (%) Devises % Local % Total % FS FEM 5 329 452 100 - - 5 329 452 100 Gouvernement - - - - - - Bénéficiaires - - - - - - Coût global du projet 5 329 452 100 - - 5 329 452 100

Tableau 2.4 : Coût du projet – Catégories de dépenses

Catégorie de dépenses Montant attendu du FS de FEM ($EU)

Coût en devises Coût en monnaie locale

Total

A. Biens 666 497 - 666 497 B. Travaux 2 555 014 - 2 555 014 C. Services 1 048 862 - 1 048 862 D. Coûts de fonctionnement 805 295 - 805 295 E. Non réparti 253 784 - 253 784 Coût global du projet 5 329 452 5 329 452

Tableau 2.5 : Calendrier des dépenses par composante ($EU)

Composante An 1 An 2 An 3 An 4 Total 1. Amélioration de la productivité agro-sylvo pastorale dans les terres arides

757 500 883 750 631 250 252 500 2 525 000

2. Promotion d’une gestion intégrée de l’écosystème en vue de renforcer la résilience et la biodiversité

525 000 612 500 437 500 175 000 1 750 000

3. Gestion des connaissances et S&E

240 200 280 234 200 167 80 067 800 668

Coût total de base 1 522 700 1 776 484 1 268 917 507 567 5 075 668 4. Montant non réparti 76 135 88 824 63 446 25 378 253 784 Coût global du projet 1 598 835 1 865 308 1 332 363 532 945 5 329 452

2.4.2 Expériences acquises par la Banque et enseignements tirés : La BAD intervient au Sahel depuis de longues années, principalement dans les domaines suivants : gestion et maîtrise de l’eau, développement de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, et de gestion des ressources naturelles. Ses expériences montrent qu’investir à moyen et long termes dans la résilience des ménages ruraux est essentiel pour faire face aux chocs (famine, sécheresse, conflits, etc.) et réduire leur vulnérabilité. Au 1er octobre 2018, les engagements nets de la Banque au Tchad, au titre des opérations actives, s’élevaient à 214,23 MUC millions d’UC. Suite à une évaluation de son portefeuille réalisée en 2013, des leçons essentielles ont été tirées des DSP antérieurs et des initiatives de développement rural en cours, dont : la nécessité d’une plus grande sélectivité

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en termes d’affectation pays, de division du travail et de capacité de mise en œuvre, la nécessité d’accroître l’intégration économique, le renforcement des partenariats et du cofinancement (afin d’accroître l’impact économique et social des interventions), la consolidation des acquis en matière de gouvernance et le renforcement des capacités institutionnelles du Tchad, et la promotion du rôle du secteur privé, et plus particulièrement dans le secteur agricole.

2.5 Zone d’influence du projet

2.5.1 Le projet proposé sera mis en œuvre dans les régions sahéliennes de Kanem et de Bahr el Ghazal, où l’insécurité alimentaire est la plus aiguë au Tchad, en raison principalement des conditions agro écologiques difficiles, et aussi des taux élevés de malnutrition. Les bénéficiaires du projet sont les petits exploitants agricoles qui pratiquent l’agriculture et l’élevage de subsistance sur des terres marginales, et tirent leur revenu de l’agriculture, de l’élevage ou du ramassage de produits ligneux. Le projet ciblera plus particulièrement 11 000 exploitants de terres qui bénéficieront d’une formation à la GIRN et à la GDTE, accompagnée de démonstrations. Il formera également 150 employés locaux aux politiques et pratiques de GIRN durables, distribuera des variétés de semences résilientes à 100 ménages, et aidera 10 groupements de producteurs locaux (dont 5 groupes de femmes au moins) à diversifier leurs revenus à travers l’agroforesterie et le sylvo-pastoralisme. Les terres dont sont tributaires les bénéficiaires étant caractérisées par des dunes de sable et des ouadis à faible productivité, ils vivent donc de l’agriculture non irriguée. Le projet s’attaquera à cette question par la promotion d’une gestion durable des terres, de systèmes de conservation de sols adaptés aux sites et de systèmes de cultures mixtes, la construction d’infrastructures hydro-agricoles rurales, et une diversification de cultures accompagnée de la culture d’espèces appropriées. La faiblesse de la productivité agricole, le manque d’opportunités de revenus et le déficit d’infrastructures socioéconomiques rurales sont les principales causes de la pauvreté dans ces zones. La pauvreté et l’insécurité sont davantage exacerbées par la faiblesse des organisations communautaires, conjuguée à l’inefficacité de la prestation des services, au manque de ressources (particulièrement de terres dans les ouadis) et à la faiblesse du pouvoir de décision et de l’information.

2.6 Approche participative pour l’identification, la conception et la mise en œuvre du projet

2.6.1 Pendant l’identification du programme de base, des consultations à grande échelle ont été organisées, et une approche participative a été adoptée pour l’élaboration du programme. Durant les phases de préparation et d’évaluation, des échanges et un atelier ont été tenus avec des institutions et parties prenantes clés, notamment les institutions nationales en charge de l’agriculture, de la pêche, de l’élevage, de l’environnement, de la santé et de l’eau (du 20 septembre 2016 au 5 octobre 2016). Le processus consultatif a été élargi à la société civile (ONG, notamment les organisations féminines, les organisations d’agriculteurs, etc.). Des réunions ont été organisées avec les communautés, les principaux acteurs dans les systèmes de production, et les autorités administratives et locales, ce qui a permis non seulement de partager des informations sur le projet et de recueillir des données sur les zones d’impact, mais également de discuter des activités prévues. Les organisations de femmes ont été impliquées dans ces réunions pour permettre de mieux comprendre les difficultés qui se posent à elles afin de mieux tenir compte des défis et des besoins. Ces éléments ont été parfaitement pris en considération dans la conception de l’intervention et ce type d’approche participative sera maintenu durant la mise en œuvre du projet. Diverses parties prenantes seront également impliquées dans l’élaboration du système de suivi et d’évaluation envisagé afin d’assurer une mise en œuvre harmonieuse et d’atteindre les buts.

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2.7 Prise en compte de l’expérience du Groupe de la Banque et des leçons tirées dans la conception du projet

2.7.1 La Banque est très expérimentée en ce qui concerne les programmes de renforcement de la résilience dans la région du Sahel. Elle a notamment mis en œuvre une opération de subvention de 4 milliards de dollars EU (2014) qui visait à promouvoir la stabilité et la croissance économique dans la région. La Banque a en outre, par le biais de la Facilité africaine de l’eau (FAE) créée en 2006, financé neuf projets nationaux et 11 projets multinationaux axés sur le renforcement des capacités en vue d’une gestion intégrée des ressources en eau, et mis en place des cadres appropriés pour une gestion concertée de l’eau, pour le lac Tchad par exemple, entre autres interventions. Plusieurs déclarations ont été faites sur le problème de la sécurité de l’eau au Sahel, réitéré comme une priorité de la Banque. Les leçons tirées de ces précédentes interventions de la Banque ainsi que la conception du P2RS, et les actions mises en œuvre durant la conception du projet proposé, sont présentées ci-après sous forme de tableau :

N°. Enseignements tirés Prise en compte dans la conception du projet 1. Faiblesses institutionnelles et

organisationnelles Le projet est bâti sur les structures existantes, notamment le P2RS, et sur les organes nationaux d’exécution de projets, ce qui permet une mise en œuvre harmonieuse.

2 Importance de la prise en compte des conflits entre agriculteurs et éleveurs

Efforts de médiation et activités spécifiques prenant en compte leurs réalités et besoins qui, bien que distincts, sont étroitement liés

3 Conflits communautaires/autour du projet Mise en place de mécanismes de consultation et d’activités de sensibilisation, notamment un plan de communication, des ateliers, et élaboration d’un programme de renforcement des capacités et de formation

4 Faiblesse du système S&E qui compromet l’évaluation des progrès dans la mise en œuvre

Inclusion dans la conception du projet d’activités S&E participatives et régulières assorties d’une affectation financière suffisante

2.8 Principaux indicateurs de performance 2.8.1 Les indicateurs d’impact, de résultat et de produit sont ceux mentionnés dans le cadre logique, lesquels seront mesurés au moyen du système de suivi et évaluation (S&E) existant, élaboré dans le cadre du P2RS. L’indicateur d’impact, qui servira de jauge pour l’objectif de développement, est l’amélioration de la sécurité alimentaire et de la nutrition à la suite de l’adoption de systèmes agro-sylvo-pastoraux durables et résilients dans les régions sahéliennes du Tchad. Des outils de suivi tenant compte du caractère multifocal du projet seront également élaborés pour les activités du projet FEM, conformément aux exigences de cette institution.

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3. FAISABILITE DU PROJET

3.1 Performance économique et financière

3.1.1 Des analyses économiques et financières ont été réalisées en partant du principe que des mesures incitatives, une prise en compte de la question de la durabilité et un environnement favorable sont indispensables pour le succès de toute intervention, ce que le P2RS et le projet proposé vont offrir. Les mesures envisagées dans ce sens sont : i) un processus participatif impliquant plusieurs parties prenantes, la création de trois pépinières, la construction d’infrastructures hydro-agricoles, l’établissement des plans d’exploitation de terres et une formation en gestion durable des terres et de l’eau ; ii) la création de zones pilotes, la formation des bénéficiaires, la promotion et l’utilisation de foyers améliorés, et un système de certification forestière pour encourager l’exploitation durable des terres et des forêts; iii) l’élaboration de plans de pâturage, le réensemencement des terres de pâturage, la mise en place des essais d’espèces basé sur des services de vulgarisation pour permettre de disposer d’animaux en bonne santé ; iv) la réalisation de clôtures pour empêcher la destruction des cultures, les essais de semences, les services de vulgarisation et les banques de céréales pour améliorer la productivité des cultures ; v) des sites pilotes/d’apprentissage pour les activités de formation en vue d’encourager la conservation des sols ; et vi) l’identification, la formation et la hiérarchisation des AGR pour améliorer les moyens de subsistance, principalement des femmes et des jeunes.

3.1.2 La mise en œuvre du Projet FEM parallèlement au projet de base (P2RS), devrait renforcer la sécurité alimentaire et améliorer la nutrition dans les zones d’intervention. L’adoption de systèmes agro-sylvo-pastoraux durables et résilients va améliorer la production agricole et rendre disponible les ressources fourragères pour l’élevage. De même, la gestion intégrée de l’espace va accroître les terres disponibles pour les cultures, restaurer l’état des sols. La vulgarisation et l’utilisation de foyers, la promotion d’AGR connexes vont permettre de réduire la pression sur les espaces boisés et éviter la déforestation/la dégradation des terres. La mise en œuvre des activités du projet axées sur le renforcement la résilience et de la sécurité alimentaire amplifieront les avantages économiques du projet, de même que les impacts positifs sur les conditions de vie et la qualité de vie.

3.1.3 Un certain nombre d’avantages socioéconomiques devraient découler du projet, notamment : i) un renforcement de la sécurité alimentaire et de la nutrition à travers l’augmentation générale des produits agricoles et d’élevage, ii) une baisse de la vulnérabilité grâce à la diversification des cultures et à la culture de variétés de semences résistantes, iii) des flux constants de services écosystémiques agricoles et forestiers avec l’amélioration de la résilience et de la préservation des habitats, iv) l’introduction d’un système de certification de gestion forestière durable et d’AGR, ce qui stabilisera davantage les revenus, et v) une prise de conscience plus aiguë et un environnement plus favorable pour la gestion de l’écosystème et la lutte contre le changement climatique.

3.2 Impacts environnementaux et sociaux

3.2.1 Environnement : Le projet de base, le P2RS, a été classé en catégorie environnementale 2 et a fait l’objet d’une évaluation environnementale stratégique (EES), conformément aux procédures pertinentes de la Banque ainsi qu’à son cadre politique et réglementaire. L’objectif de l’EES est d’intégrer les préoccupations environnementales, socioéconomiques et institutionnelles dans la conception et la mise en œuvre du P2RS. Par exemple, les investissements dans l’infrastructure, financés par le P2RS, généreront des impacts environnementaux négatifs spécifiques au milieu et à court terme. L’étude a abouti à l’élaboration d’un Plan-cadre de gestion environnementale et sociale (PCGES) qui a décliné

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les différentes mesures d’atténuation et de bonification. Le Projet FEM vise spécifiquement à accroître l’attention accordée à la protection environnementale dans le projet de base, ce qui devrait avoir un impact environnemental globalement positif.

L’évaluation des conditions environnementales durant les visites de terrain a confirmé que le projet proposé aura des impacts positifs. Certains impacts environnementaux négatifs sont envisageables durant la construction et la réalisation des travaux, mais ils seront limités, réversibles et maîtrisables sous réserve d’un suivi et de l’application de mesures d’atténuation appropriées. Ces mesures comprendront la préparation et la validation d’une procédure de sélection de sous-projets conforme aux règlements du Tchad, l’établissement et le suivi des plans d’exploitation des terres dans chaque conseil ou zone municipale d’impact, l’élaboration de guides de gestion environnementale et sociale de projets, et la promotion de bonne pratiques agricoles et de gestion des ressources naturelles.

3.2.2 Changement climatique :

Afin de lutter contre le changement climatique, le Tchad s’est engagé à réduire inconditionnelle de 18,2% et conditionnelle de 71% ses émissions à l’horizon 2030 à travers les actions d’adaptations et d’atténuations. L’adaptation au changement climatique est une préoccupation majeure pour le pays, qui a élaboré son programme national d’adaptation au changement climatique (PANA), parmi autres documents pour permettre au pays de réduire sa vulnérabilité climatique.

Le Project FEM s’engage dans la promotion de la résilience climatique en améliorant la sécurité alimentaire et la nutrition. La diversification des moyens de subsistance passera par l’introduction de systèmes de cultures mixtes, la diversification des cultures, l’agroforesterie et l’identification d’autres options d’activités génératrices de revenus et en même temps contribuant à l’adaptation au changement climatique. Le projet soutiendra la résilience à travers la promotion (i) de l’agriculture et de l’élevage durable, y compris la gestion durable des zones de pâturage, et (ii) une meilleure planification de l’aménagement de l’espace en vue de la résilience des communautés et des écosystèmes. En renforçant les capacités des bénéficiaires, le projet soutiendra la mise en place de microprojets qui serviront à démontrer les techniques appropriées de conservation du sol, la formation de personnel local à la GIRN durable, la formation en gestion durable des forêts et en gestion des terres cultivables, et la démonstration d’une planification participative de l’utilisation des terres pour mieux s’adapter au changement climatique et réduire la vulnérabilité climatique. Le projet contribuera aussi aux actions d’atténuations à travers le reboisement et la mise en place des plantations agro-forestières. Il contribue aussi à la mise en œuvre du Plan d’Action sur les Changements Climatiques 2016 – 2020 (PACC2) de la Banque en mobilisant un financement climatique externe.

3.2.3 Genre : Le Tchad occupe le 150ème rang sur 187 pour l’Indice de parité hommes-femmes. Bien que la discrimination des femmes soit clairement interdite, le principe d’égalité est miné par la résistance et l’existence de fait, d’inégalités entre les hommes et les femmes. Des entraves ancrées dans les pratiques traditionnelles favorisent les hommes, ce qui entrave l’internalisation et l’appropriation des lois. Le projet proposé prendra en compte les problèmes liés au genre en ciblant spécifiquement la mise en œuvre des activités habituellement prisées par les femmes, pour lesquelles elles possèdent un savoir-faire reconnu (commerce, maraîchage, riziculture, petit élevage, aviculture traditionnelle, activités de transformation, commercialisation, etc.) et dont elles peuvent tirer un revenu. Au moins cinq organisations de femmes bénéficieront d’une aide à la diversification de leurs revenus à travers l’agroforesterie et le sylvo-pastoralisme. Le projet devra en outre veiller à ce que les femmes accèdent aux ressources du projet par l’identification d’autres activités génératrices de revenus qui seront

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mises en œuvre en association avec les ménages, et qu’elles aient une bonne représentativité au sein des instances chargées du pilotage et de l’exécution.

3.2.4 Social : Un certain nombre d’impacts socioéconomiques sont envisagés, parmi lesquels : i) une baisse de la vulnérabilité aux chocs climatiques et autres, ii) une diversification des activités, la génération de revenus et la création d’emplois, iii) un meilleur accès aux services socioéconomiques, et iv) la sécurité de la production alimentaire. La résilience accrue des populations, du fait de la construction des nouvelles infrastructures et techniques, permettra d’améliorer la situation socioéconomique des bénéficiaires, principalement des femmes. L’amélioration de la fourniture de biens et services écosystémiques et le renforcement de la résilience contribueront globalement à assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

3.2.5 Croissance inclusive verte : Dans un contexte de croissance diversifiée, favorable aux pauvres dans un environnement sain préservant les ressources naturelles, le projet promouvra une croissance inclusive en affectant équitablement les ressources aux activités, ce dont les communautés participantes tireront parti à tous les niveaux. Le projet aidera les hommes, femmes et jeunes démunis des zones rurales à améliorer la productivité des terres arides sur la base d’un modèle agro-écologique durable et soucieux de la protection environnementale. L’amélioration des techniques agro-pastorales, telles que les infrastructures hydro-agricoles rurales et les banques céréalières, offrira également aux hommes, femmes et jeunes des zones rurales l’occasion de participer à des activités non agricoles et, partant, d’améliorer leurs moyens de subsistance et de réduire la vulnérabilité.

3.2.6 Réinstallation involontaire : Il n’est pas envisagé de réinstallation involontaire, pas plus que d’acquisition de terres durant la mise en œuvre des activités du projet, lesquelles se dérouleront au sein des zones existantes du P2RS, dans les régions de Kanem et de Bahr el Ghazal.

3.3 Justification du projet

3.3.1 Du fait de l’ampleur de la pauvreté au Tchad, l’on a tendance à oublier qu’une amélioration de l’exploitation des ressources naturelles peut permettre au pays, en s’appuyant sur les importants actifs dont elle dispose, d’apporter des solutions durables à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle récurrente qui prévaut sur son territoire et à la dégradation environnementale. Si la disponibilité de terres arables ne constitue pas un frein, l’investissement dans une gestion intégrée des ressources naturelles et dans des actions stratégiques en faveur de la résilience peut résoudre le problème.

3.3.2 Le financement recherché est censé profiter aux populations des régions de Kanem et Bahr el Ghazal. Les effets du projet auront des impacts socioéconomiques positifs ainsi que de nombreux impacts bénéfiques pour l’environnement biophysique et humain. Le financement du FEM contribuera à la reconstitution des écosystèmes fragiles du Tchad en permettant aux communautés et institutions locales de réhabiliter les terres et forêts dégradées et de préserver la biodiversité tout en renforçant la résilience et en assurant la sécurité alimentaire et nutritionnelle.

3.4 Objectifs et description

3.4.1 Le projet de base – le P2RS – vise à accroître sur une base durable, la productivité agro-sylvo-pastorale et halieutique au Sahel. Le Projet du FEM le renforce en y ajoutant des avantages environnementaux plus substantiels et une dimension durabilité.

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Les résultats attendus du financement sont déclinés ci-après :

x Amélioration de la production agricole, d’élevage et de pâturage pour soutenir la sécurité alimentaire et la résilience ;

x Amélioration des techniques agro-pastorales et de l’accès aux actifs de production afin d’améliorer les moyens de subsistance et de réduire la vulnérabilité ;

x Amélioration des méthodes de gestion des agrosystèmes afin de générer des flux durables de services écosystémiques;

x Amélioration de la planification intégrée de l’espace pour assurer la résilience et la préservation des habitats ;

x Amélioration de l’environnement favorable à travers des mécanismes pour la conservation des terres, la biomasse ligneuse et la biodiversité ;

x Consignation des enseignements tirés et diffusion des connaissances ;

x Suivi et évaluation des impacts du projet.

3.4.2 Ce projet à axes multiples contribue directement à l’objectif LD-1 du FEM, à savoir : Maintenir ou améliorer le flux des services agroécosystémiques afin de soutenir la production alimentaire et les moyens de subsistance. Dans le cadre de cet objectif, le projet apporte une contribution au résultat 1.1 du FEM (Améliorer la production agricole, d’élevage et de pâturage pour soutenir la sécurité alimentaire et la résilience), au résultat 1.2 (Améliorer les techniques agro-pastorales et l’accès aux actifs de production en vue d’améliorer les moyens de subsistance et de réduire la vulnérabilité) et au résultat 1.3 (Améliorer la gestion des forêts et/ou le reboisement afin de générer des flux durables de services écosystémiques agricoles et forestiers).

3.4.3 Il contribue également à l’objectif LD-3 du FEM, à savoir : Réduire les pressions s’exerçant sur les ressources naturelles par une gestion des usages concurrentiels des terres dans des espaces plus vastes, à travers le résultat 2.1 (Améliorer la planification intégrée du paysage pour promouvoir la résilience et préserver les habitats).

3.4.4 Au titre de l’objectif 4 du domaine d’intervention « diversité biologique » du FEM, à savoir : Prendre en compte la préservation de la biodiversité et son utilisation durable dans les zones marines et terrestres et les secteurs d’activité économique, le projet va gérer l’interface êtres humains-biodiversité par le biais du résultat 2.2 (Améliorer l’environnement favorable à travers des mécanismes de conservation des terres, de la biomasse ligneuse et de la biodiversité).

3.4.5 Le quatrième objectif du FEM est la GDF-2 : Améliorer la gestion des forêts : Maintenir des flux de services écosystémiques forestiers et améliorer la résilience au changement climatique à travers une gestion durable des forêts par le biais du résultat 1.3 (Améliorer la gestion des forêts et/ou le reboisement afin de générer des flux durables de services écosystémiques agricoles et forestiers).

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4. EXECUTION

4.1 Dispositions en matière d’exécution

4.1.1 La Cellule d’exécution qui met actuellement en œuvre le Projet P2RS sera la même pour le projet proposé. Il n’en sera pas créé d’autre. La CEP sera également chargée de la mise en œuvre des trois composantes du projet additionnel FEM.

Du fait du caractère interdisciplinaire et interinstitutionnel du projet, son Unité de mise en œuvre comprendra des représentants des institutions qui mettent en œuvre les conventions connexes, telles que le Soutien au développement rural, la Production agricole, les Systèmes pastoraux, les Techniques nutritionnelles et alimentaires, les Forêts et la recherche agricole, entre autres. Les représentants des institutions gouvernementales chef de file des secteurs de l’agriculture, de la sécurité alimentaire, de l’eau, de l’élevage, des infrastructures, etc. seront également impliquées.

4.2 Modalités de passation des marchés

4.2.1 Toutes les acquisitions de biens, travaux et services de consultants financés par les ressources de la Banque, se feront conformément à la Politique de passation des marchés pour les opérations financées par le Groupe de la Banque (« Politique d’acquisition de la BAD »), édition octobre 2015 et selon les dispositions mentionnées dans l’Accord de financement. En application de cette politique et suite aux différentes évaluations conduites, il a été convenu que : (a) toutes les acquisitions de Biens et de Travaux ci-après : (i) les foyers de cuisson, (ii) les biens pour les microprojets, (iii) les moyens roulants et, les travaux portant sur (i) l’aménagement de petits périmètres irrigués et des mares, (ii) la réalisation des points d’eau, (ii) la construction des banques de céréales, des boutiques intrants, des boutiques d’aliments pour bétails et, (ii) la réhabilitation du siège du programme se feront conformément au système de passation des marchés du pays (« Système National ») incarné par le décret N° 2417/PR/PM/2015 du 17 décembre 2015 portant Code des Marchés Publics (CMP); (b) les acquisitions suivantes (i) toutes les sélections de consultants ; (ii) les marchés à participation communautaire et, (iii) l’acquisition du système et standard Plan Vivo utilisés pour la certification des produits forestiers et de l’agroforesterie se feront conformément au système de passation des marchés de la Banque (« Système de la BAD »).

4.2.2 L’utilisation du Système National permet d’améliorer l’efficience grâce, entre autres, aux actions suivantes : (i) une meilleure appropriation du système de passation des marchés à utiliser par l’agence d’exécution ; (ii) un gain de temps avec l’absence d’un deuxième contrôle (après celui des entités nationales) que représente, la revue a priori de la Banque. Toutefois, la Banque se réserve la possibilité de demander à l’emprunteur de revenir à l’utilisation du Système de la Banque si : (a) le cadre légal des marchés publics Tchadien venait à changer pour évoluer vers un système non satisfaisant pour la Banque ; (b) les dispositions en vigueur n’étaient pas respectées par l’agence d’exécution ou (c) les mesures appropriées d’atténuation des risques incluses dans le plan d'actions relatif à l’évaluation des risques n’étaient pas respectées. Il est précisé que les acquisitions financées par les ressources du FEM sont soumises au respect de la règle d’origine. Il sera donc demandé une dérogation à l’application de cette règle d’origine afin que les règles d’acquisition sur les ressources du don FEM soient les mêmes que celles sur les ressources du don FAD déjà approuvé. 4.2.3 Evaluation des risques et des capacités en matière d’acquisitions (ERCA) : afin de tenir compte des spécificités du projet, la Banque a évalué : (i) les risques aux niveaux national, sectoriel et du projet ; et (ii) les capacités des agences d'exécution. Les résultats de ces évaluations ont conclu à un niveau de risque Modéré pour la passation des marchés et ont permis de déterminer sous réserve de l’application de mesures d’atténuation proposées le groupe d’acquisitions à conclure selon le système de la Banque et celui susceptible d’être mise en œuvre, sans risque majeur, selon le Système National.

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4.3 Modalités liées à la gestion financière et décaissements 4.3.1 Gestion financière : Le présent financement du FEM intègre les objectifs du P2RS en y ajoutant des avantages environnementaux plus substantiels et une dimension durabilité. L’unité de gestion du P2RS (UGP), mise en place au sein du Ministère de l’Agriculture, aura donc la responsabilité de la mise en œuvre de ces activités ainsi que de la gestion financière. Elle a son propre manuel des procédures administratives comptables et financières (il sera actualisé en conséquence). Le dispositif de gestion financière est composé d’un Responsable Administratif et Financier (RAF) et une Comptable. Un logiciel de comptabilité TOMPRO multi-projets est opérationnel. Ledit logiciel permet i) de tenir la comptabilité de plusieurs projets à la fois, ii) de générer les principaux journaux, le grand livre et la balance et iii) d’établir les états financiers consolidées et spécifiques. Le RAF et la Comptable sont formés sur son utilisation. Les rapports intérimaires et annuels produits pour le P2RS sont satisfaisants et montrent qu’ils maitrisent effectivement l’utilisation du logiciel. Le système comptable en place est par conséquent adéquat et permet de produire des informations précises et fiables. La comptabilité du financement complémentaire du FEM sera intégrée dans celle du P2RS avec la possibilité de ventilation des dépenses par source de financement. Ce qui permet d’avoir les informations financières précises et spécifiques du financement du FEM.

4.3.2 Audit : L’Audit des comptes, relatifs aux activités financées sur les ressources du FEM, sera réalisé dans le cadre de l’audit des comptes annuels du P2RS. Ainsi donc les comptes consolidés et spécifiques concernant tous les financements seront audités chaque année par un même cabinet d’audit externe indépendant, répondant aux critères requis et conformément aux termes de référence (TDR) acceptable pour la Banque. Le rapport d’audit doit parvenir à la Banque au plus tard six mois après la clôture de l’exercice concerné.

4.3.3 Modalités de décaissement : Le projet utilisera les méthodes de décaissement de la Banque, à savoir : i) le paiement direct, ii) le compte spécial (CS), et iii) les méthodes de remboursement, conformément aux règles et procédures, telles qu’énoncées dans le Manuel de décaissement. Un compte spécial en devises séparé sera ouvert pour le projet auprès de la Banque centrale du Tchad et un compte en monnaie locale auprès de la même banque, lesquels seront utilisés par la cellule d’exécution du projet pour le financement des coûts de fonctionnement et autres coûts récurrents, éligibles dans le cadre du projet. Pour faciliter le paiement des coûts de fonctionnement éligibles, un sous-compte de projet séparé, en monnaie locale, qui sera géré par le ministère de l’Agriculture à travers la cellule d’exécution du projet, sera ouvert auprès d’une banque commerciale locale acceptable par la Banque, conformément aux règles et règlements existants. La gestion des comptes bancaires, notamment le paiement des dépenses éligibles, la préparation des demandes de retrait de fonds sur le CS et la documentation relative à l’ensemble des paiements directs, seront soumis aux procédures existantes au sein de l’OE, et placés sous la responsabilité générale du Directeur Général du Ministère en charge de l’Agriculture. La Banque établira une Lettre de décaissement dont le contenu sera examiné et convenu durant les négociations.

4.4 Suivi

4.4.1 Le suivi et l’évaluation (S&E) des progrès vers l’atteinte des résultats et objectifs du projet se feront au regard des indicateurs de buts et de résultats mentionnés dans le cadre des résultats ainsi que dans les plans de travail et budgets annuels du projet. Les activités de S&E seront conduites conformément aux politiques et directives S&E de la Banque et du FEM. Le suivi quotidien de l’exécution du projet incombera à la Cellule d’Exécution du Projet (CEP) et il sera mû par la préparation et la mise en œuvre des plans de travail et budgets annuels, et par les rapports d’activité semestriels du projet (RAS).

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4.4.2 Les rapports spécifiques devant être établis dans le cadre du programme de suivi et évaluation sont : le Rapport de lancement de projet, le Plan de travail et budget annuels, les rapports d’activité de projet (RAP) : la Revue annuelle d’exécution de projet, les rapports techniques, les rapports sur le cofinancement, et un rapport d’achèvement. En outre, les outils de suivi du FEM pour les domaines d’intervention LD, BD et GDF seront mis à jour et complétés par l’équipe du projet au moment de l’évaluation à mi-parcours et de l’évaluation finale.

Il est extrêmement important que le projet utilise des cadres de suivi et d’évaluation axés sur les résultats internationalement reconnus durant l’exécution du projet dans son ensemble. La responsabilité du suivi reviendra au ministère en charge de l’Agriculture, qui bénéficiera de l’appui du ministère en charge de l’Environnement. Ce travail se fera en collaboration avec Banque et avec l’équipe du projet. Les informations recueillies dans le cadre du S&E seront prises en compte dans les activités pour permettre la gestion du savoir, l’identification et le partage des bonnes pratiques, l’identification des problèmes et des contraintes, et promouvoir une amélioration continue du projet et sa contribution à la mise en œuvre des stratégies nationales et régionales sur la sécurité alimentaire et le développement rural.

4.4.3 Le mécanisme de S&E sera affiné de manière à s’assurer qu’il prenne en compte les questions de genre, en mettant un accent particulier sur la définition de paramètres concernant spécifiquement les femmes et les jeunes. Les paramètres devant être suivis et évalués comprendront par exemple le niveau d’implication des femmes dans les instances de prise de décision, et le nombre de jeunes formés.

Calendrier Jalons Trimestre Processus de suivi (Boucle de rétroaction) Année 1 (2018) Plans de travail et budgets

annuels (PTBA) Rapports d’activité semestriels du projet (RAS)

T1 T3

Coordonnateur national du projet et Cabinet d’audit externe (Annuellement)

Année 2 (2019) Plans de travail et budgets annuels (PTBA) Rapports d’activité semestriels du projet (RAS) Revue à mi-parcours

T1 T3 T4

Coordonnateur national du projet et Cabinet d’audit externe (Annuellement) Communautés, bénéficiaires, ministère de l’Environnement et de l’Agriculture, et Consultant

Année 3 (2020) Plans de travail et budgets annuels (PTBA) Rapports d’activité semestriels du projet (RAS)

T1 T3

Coordonnateur national du projet et Cabinet d’audit externe (Annuellement)

Année 4 (2021) Plans de travail et budgets annuels (PTBA) Rapports d’activité semestriels du projet (RAS) Rapport d’achèvement du projet

T1 T3 T4

Coordonnateur national du projet et Cabinet d’audit externe (Annuellement) Communautés, bénéficiaires, ministère de l’Environnement et de l’Agriculture, et Consultant

4.5 Gouvernance 4.5.1 Au Tchad, les questions de gouvernance demeurent une préoccupation en ce qui concerne la gestion des finances publiques, notamment la passation des marchés publics. En plus d’utiliser la méthode d’entente directe, le processus de passation des marchés publics est extrêmement lent. En outre, le cadre institutionnel et organisationnel existant fonctionne mal en raison du non-respect des règles et procédures applicables, d’une part, et de la faiblesse de capacités des ressources humaines dans les structures en charge de ce processus, d’autre part.

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Pour faire face à ces problèmes, les missions de supervision, les audits financiers et un audit de la passation des marchés s’assureront que les services fournis et les travaux exécutés concordent avec les décaissements effectués.

4.5.2 Les mesures d’atténuation prévues pour résoudre ces problèmes comprennent : i) l’élaboration d’un manuel de procédures de gestion financière sur mesure qui fournira au personnel de l’Unité de mise en œuvre, des orientations pour la mise en œuvre du projet, ii) l’utilisation des services d’audit interne du MoFL pour effectuer un pré-audit des transactions du projet, et iii) l’acquisition d’un logiciel de comptabilité de série pour saisir et traiter les transactions et pour servir d’interface avec l’IFMIS en vue de faciliter l’établissement des rapports financiers dans les délais prescrits, compte tenu des problèmes opérationnels qui se posent concernant l’IFMIS, et iv) l’application d’un système de soumission ponctuelle du rapport d’activité trimestriel intérimaire (IQPR).

4.6 Durabilité

4.6.1 La mise en place d’activités et d’infrastructures qui soient économiquement, financièrement et techniquement viables permettra de pérenniser les interventions du projet. Les facteurs de viabilité sont : un bon dimensionnement et un bon ciblage des infrastructures, la participation des parties prenantes et leur appropriation (hommes et femmes), et l’implication des bénéficiaires à toutes les étapes de la planification et de la mise en œuvre, la qualité des installations et des équipements, des activités de production viables adaptées à la zone agroécologique. Pour assurer la viabilité post-projet, le projet accordera pour chaque opération, la préférence à des mécanismes fiables et simples mais résistants, ce qui favorisera la portée et la cohérence des actions mises en œuvre.

4.6.2 Le projet vise à renforcer la résilience en améliorant la sécurité alimentaire et nutritionnelle par l’amélioration de la productivité agro-sylvo-pastorale dans les terres arides. Les formations en GIRN, GDTE et les campagnes de sensibilisation proposées fourniront des outils et des approches qui permettront de maintenir l’engagement et la viabilité après l’achèvement du projet. Toutes les parties prenantes seront associées à la mise en œuvre des activités du projet, notamment les communautés bénéficiaires, afin d’assurer une certaine appropriation et un certain engagement, ainsi que la viabilité des infrastructures améliorées de production agro-sylvo-pastorale. Le projet renforcera les principes de durabilité qui mettent l’accent sur l’utilisation d’une approche participative durant la préparation du projet. Cette démarche est importante pour assurer la pertinence des investissements réalisés et pour créer des capacités institutionnelles au niveau communautaire, afin de pérenniser les activités prévues. Cette pérennisation passera par le renforcement et la consolidation du cadre institutionnel en utilisant les systèmes nationaux existants.

4.6.3 Le projet mettra largement l’accent sur le développement des capacités des bénéficiaires et le renforcement de leurs institutions, telles que les groupes d’intérêt, les associations ou les coopératives. Les bénéficiaires seront mobilisés, organisés en entités autonomes viables, formés et autonomisés, de manière à considérer leurs activités comme une entreprise plutôt qu’un moyen de survie. Une sensibilisation et une formation à la prise en compte du genre au niveau communautaire et au niveau des administrations locales permettront de s’assurer que les femmes et les jeunes continuent de participer et de bénéficier, de façon équitable, de toutes les activités du projet.

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4.7 Gestion des risques

Description Classification Mesures d’atténuation

Risques climatiques, illustrés par la récurrence des sécheresses et des inondations, les déficits de précipitations, les chaleurs extrêmes, qui exposent le Tchad à une forte dégradation de ses ressources naturelles. Les indicateurs de cette situation comprennent la dégradation des terres, la désertification, la détérioration du couvert végétal, des conflits de plus en plus fréquents entre agriculteurs et éleveurs, la décimation de la faune, l’assèchement du lac Tchad et l’insécurité alimentaire. Les secteurs les plus fortement touchés par les risques climatiques sont l’agriculture, l’élevage, la pêche, la santé et le logement.

2 (modéré) Accent franc du projet sur la résilience, par ex. sur des pratiques agricoles améliorées, la diversification des cultures, les espèces résistantes à la chaleur, la gestion de l’eau. Cela permettra de réduire progressivement les impacts de la variabilité climatique. Les activités prévues au titre du projet aideront les communautés rurales à mieux s’adapter aux chocs et à améliorer la résilience.

Faiblesses institutionnelles et organisationnelles : illustrées par l’insuffisance de coordination entre les structures de gouvernance aux niveaux national, local et communautaire

2 (modéré) Renforcer les structures existantes, notamment celles du CILSS, et les organes nationaux d’exécution du projet, encourager la coopération et la communication entre les structures pour permettre une mise en œuvre harmonieuse du projet

Agriculture, élevage et pêche – La baisse de productivité dans ces secteurs peut appauvrir les populations et les exposer à l’insécurité alimentaire. Dans le domaine agricole, par exemple, la culture sans jachère, les mauvaises pratiques agricoles et d’exploitation des sols ont réduit la fertilité des sols, diminué les rendements agricoles et entraîné l’érosion éolienne/des sols. La pêche, d’autre part, est menacée par une dessiccation substantielle des importantes ressources en eau, attribuée à des sécheresses récurrentes fréquentes, une diminution de la végétation autour des cours d’eau, la déforestation et le surpâturage.

2 (modéré) Variétés de cultures améliorées et bétail rustique, contrôle des niveaux de la population pour s’assurer qu’ils correspondent à la capacité porteuse ; formation aux pratiques améliorées d’exploitation des terres ; diversification des moyens de subsistance et construction d’infrastructures de transport

Conflits entre les agriculteurs et les éleveurs: La zone du projet a été identifiée comme une zone de transhumance bien que l’agriculture continue d’être pratiquée dans les ouadis. La source des conflits réside principalement dans la concurrence de plus en plus vive pour les terres et les ressources naturelles (pâturage et eau) du fait de la répétition accrue des sécheresses et des déficits pluviométriques.

2 (modéré) Efforts de médiation, activités sur mesure pour chaque groupe, tenant compte de leurs réalités et besoins certes distincts mais étroitement liés

Conflits entre le projet et les communautés : La faiblesse de l’organisation communautaire, conjuguée à l’inefficacité de la prestation des services, au manque de ressources et à la faiblesse du pouvoir de décision et de l’information exacerbent la pauvreté et l’insécurité.

2 (modéré) Mise en place de mécanismes de consultation à grande échelle et de programmes de sensibilisation, notamment un plan de communication, l’élaboration de programmes de renforcement des capacités/de formation et l’organisation d’ateliers

Impacts environnementaux – ressources naturelles et biodiversité. Le projet de base P2RS 1 est classé en catégorie environnementale 2 (Procédures de sauvegarde environnementale et sociale de la BAD).

1 (faible) Les activités du projet peuvent engendrer des impacts négatifs allant de faibles à modérés, qui devraient être surpassés par les avantages environnementaux généraux Conformité aux règlements du Tchad, préparation et suivi des plans d’exploitation foncière, préparation des PGES des sous-projets, promotion des bonnes pratiques

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Description Classification Mesures d’atténuation

agricoles et des pratiques de gestion des ressources naturelles

Santé, nutrition et hygiène – Risque lié aux épidémies, à la malnutrition et au manque d’hygiène

2 (modéré) Mécanismes d’alerte précoce, programmes d’hygiène, programmes de nutrition améliorée, amélioration et accroissement des moyens de subsistance et des actifs des communautés rurales

Infrastructures d’énergie et de transport – Elles comprendront, entre autres, les infrastructures d’irrigation, les forages et les infrastructures socioéconomiques. Ces infrastructures devraient amoindrir les effets des sécheresses extrêmes et des inondations ressentis

2 (modéré) Développement de sources d’énergie résistantes au climat, diversification des sources d’énergie, construction d’infrastructures résistantes au climat

4.8 Développement des connaissances

4.8.1 Le projet devrait générer des connaissances substantielles qui donneront une valeur ajoutée à la conception et à la gestion générales de futures interventions similaires. Les leçons et les expériences seront partagées au sein de la Banque et d’autres institutions intéressées par la mise en œuvre de projets similaires, à travers les rapports d’activité de projet, les rapports d’audit, le rapport de la revue à mi-parcours et le rapport d’achèvement, d’autant plus qu’ils feront partie des outils de transfert et de diffusion des connaissances. Le projet va promouvoir la participation communautaire et la gestion des infrastructures agro-sylvo-pastorales. Le projet travaillera en étroite collaboration avec les organisations féminines et les principaux acteurs afin d’assurer le partage d’informations et de matériels d’apprentissage sur l’autonomisation des femmes et des jeunes, portant sur le renforcement de la résilience à la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Le projet mettra également l’accent sur le renforcement des capacités du personnel clé, et les bénéficiaires seront pleinement impliqués dans la mise en œuvre des activités prévues. Les échanges avec les bénéficiaires du projet seront également l’occasion d’acquérir recueillir de précieuses connaissances qui seront partagées. Le projet collaborera par ailleurs avec les ONG et les OBC locales afin d’accroître leurs capacités et leurs connaissances de manière à ce qu’elles puissent poursuivre la mise en œuvre d’activités durables de promotion de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Ces connaissances seront systématiquement recueillies et consignées dans les rapports de suivi/d’évaluation et de supervision, ainsi que dans les rapports périodiques qui seront partagés au niveau de la Banque.

5. INSTRUMENTS JURIDIQUES ET AUTORITÉ

5.1 Instruments juridiques

5.1.1 L’instrument de financement sera un accord de don FEM entre la République du Tchad et la BAD pour financer les coûts du Projet de renforcement de la résilience pour la sécurité alimentaire et la nutrition dans les communautés rurales du Tchad.

5.2 Conditions assorties à l’intervention de la Banque

5.2.1 Conditions préalables à l’entrée en vigueur du don FEM : L’accord de don FEM entrera en vigueur à la date de sa signature par les deux parties.

5.2.2 Conditions préalables au décaissement de la première tranche du don FEM : Outre l’entrée en vigueur du don, le décaissement de la première tranche des ressources afférentes sera subordonnée à la réalisation de la condition suivante :

20

i) Le recrutement d’un expert environnementaliste au sein de la Cellule d’Exécution du Projet et dont les qualifications et les termes de référence auront été jugés acceptables par la Banque.

5.2.3 Engagement :

i) Pour chaque année, fournir une copie du rapport d’activité annuel de l’exercice clos au 30 juin, accompagné du plan de travail annuel de l’année suivante et, au plus tard 3 mois après la clôture de l’exercice concerné.

5.3 Conformité aux politiques de la Banque

5.3.1 Les activités qu’il est envisagé de financer sur les ressources du FEM sont conformes à toutes les politiques applicables de la Banque, ainsi qu’aux politiques du FEM.

6. RECOMMANDATION

6.1 La Direction recommande au Conseil d’administration :

- d’accorder à la République du Tchad, sur les ressources du FEM, un don d’un montant de 5 329 452 dollars des Etats-Unispour le financement du Projet de renforcement de la résilience pour la sécurité alimentaire et la nutrition dans les communautés rurales du Tchad, selon les conditions stipulées dans le présent rapport ;

- de décider que les acquisitions des biens, travaux et services qui sont financées sur les ressources du Don seront ouvertes à tous les pays, y compris ceux qui ne sont pas des Etats membres de la Banque.

I

Annexe 1 : Structure organisationnelle de mise en œuvre du projet

Cellule d’Exécution du Projet (CEP)

Composante 1

Composante 2

Composante 3

Comité de Pilotage

Ententes pour la mise en œuvre d’activités spécifiques :

- Agence nationale d’appui au développement rural

- Bureau de la production et des statistiques agricoles

- Direction de l’organisation pastorale et de la sécurisation des systèmes pastoraux

- Direction des techniques nutritionnelles et alimentaires

- Département des forêts et de la lutte contre la désertification

- Direction des évaluations environnementales et de la lutte contre les pollutions

- Institut tchadien de recherche agricole pour le développement

- Institut de recherche sur l’élevage pour le développement

- Direction générale du génie rural et de l’hydraulique agricole

Direction de la production agricole et de la Formation

II

Annexe 2 : Carte géographique du Pays

III

Annexe 3 : Indicateurs socioéconomiques comparatifs

Année Tchad AfriquePays en

Dévelop- pement

Pays Déve-

loppésIndicateurs de Base Superficie ('000 Km²) 2017 1 284 30 067 80 386 53 939Population totale (millions) 2017 15,0 1 184,5 5 945,0 1 401,5Population urbaine (% of Total) 2017 22,0 39,7 47,0 80,7Densité de la population (au Km²) 2017 11,9 40,3 78,5 25,4Rev enu national brut (RNB) par Habitant ($ EU) 2016 720 2 045 4 226 38 317Participation de la Population Activ e *- Total (%) 2017 71,6 66,3 67,7 72,0Participation de la Population Activ e **- Femmes (%) 2017 64,0 56,5 53,0 64,5Rapport de Masculinité (hommes pour 100 femmes) 2017 100,316 0,801 0,506 0,792Indice de dév eloppement humain (rang sur 187 pay s) 2015 186 ... ... ...Population v iv ant en dessous de 1,90 $ par Jour (%) 2011 38,4 39,6 17,0 ...

Indicateurs DémographiquesTaux d'accroissement de la population totale (%) 2017 3,2 2,6 1,3 0,6Taux d'accroissement de la population urbaine (%) 2017 3,7 3,6 2,6 0,8Population âgée de moins de 15 ans (%) 2017 47,3 41,0 28,3 17,3Population âgée de 15-24 ans 2017 20,4 3,5 6,2 16,0Population âgée de 65 ans et plus (%) 2017 2,5 80,1 54,6 50,5Taux de dépendance (%) 2017 99,3 100,1 102,8 97,4Population féminine de 15 à 49 ans (%) 2017 22,2 24,0 25,8 23,0Espérance de v ie à la naissance - ensemble (ans) 2017 52,4 61,2 68,9 79,1Espérance de v ie à la naissance - femmes (ans) 2017 53,6 62,6 70,8 82,1Taux brut de natalité (pour 1000) 2017 43,9 34,8 21,0 11,6Taux brut de mortalité (pour 1000) 2017 13,3 9,3 7,7 8,8Taux de mortalité infantile (pour 1000) 2016 75,2 52,2 35,2 5,8Taux de mortalité des moins de 5 ans (pour 1000) 2016 127,3 75,5 47,3 6,8Indice sy nthétique de fécondité (par femme) 2017 5,8 4,6 2,6 1,7Taux de mortalité maternelle (pour 100000) 2015 856,0 411,3 230,0 22,0Femmes utilisant des méthodes contraceptiv es (%) 2017 6,8 35,3 62,1 ...

Indicateurs de Santé et de NutritionNombre de médecins (pour 100000 habitants) 2013 4,4 46,9 118,1 308,0Nombre d'infirmières et sages-femmes (pour 100000 habitants) 2013 30,9 133,4 202,9 857,4Naissances assistées par un personnel de santé qualifié (%) 2015 20,2 50,6 67,7 ...Accès à l'eau salubre (% de la population) 2015 50,8 71,6 89,1 99,0Accès aux serv ices sanitaires (% de la population) 2015 12,1 51,3 57 69Pourcent. d'adultes de 15-49 ans v iv ant av ec le VIH/SIDA 2016 1,3 39,4 60,8 96,3Incidence de la tuberculose (pour 100000) 2016 153,0 3,8 1,2 ...Enfants v accinés contre la tuberculose (%) 2016 56,0 245,9 149,0 22,0Enfants v accinés contre la rougeole (%) 2016 58,0 84,1 90,0 ...Insuffisance pondérale des moins de 5 ans (%) 2015 28,8 76,0 82,7 93,9Prév alence de retard de croissance 2015 39,9 20,8 17,0 0,9Prév alence de la malnutrition (% de pop.) 2015 33 2 621 2 335 3 416Dépenses publiques de santé (en % du PIB) 2014 2,0 2,7 3,1 7,3

Indicateurs d'EducationTaux brut de scolarisation au (%) Primaire - Total 2016 88,1 106,4 109,4 101,3 Primaire - Filles 2016 77,0 102,6 107,6 101,1 Secondaire - Total 2016 22,7 54,6 69,0 100,2 Secondaire - Filles 2016 14,3 51,4 67,7 99,9Personnel enseignant féminin au primaire (% du total) 2012 15,4 45,1 58,1 81,6Alphabétisme des adultes - Total (%) 2016 22,3 61,8 80,4 99,2Alphabétisme des adultes - Hommes (%) 2016 31,3 70,7 85,9 99,3Alphabétisme des adultes - Femmes (%) 2016 14,0 53,4 75,2 99,0Dépenses d'éducation en % du PIB 2013 2,9 5,3 4,3 5,5

Indicateurs d'EnvironnementTerres arables (en % de la superficie totale) 2015 3,9 8,6 11,9 9,4Terres agricoles (% superficie des terres) 2015 39,7 43,2 43,4 30,0Forêts (en % pourcentage de la superficie totale) 2015 3,9 23,3 28,0 34,5Emissions du CO2 par habitant (tonnes métriques) 2014 0,1 1,1 3,0 11,6

Source : Base des données du Département des Statistiques de la BAD; dernière mise à jour:Banque Mondiale WDI; ONUSIDA; UNSD; OMS, UNICEF, PNUD, Rapports nationaux.

Notes: n.a. Non Applicable ; … : Données non disponibles. * Participation à la population active, total (% de la population totale âgée de 15+)** Participation à la population active, femmes (% de la population féminine âgée de 15+)

Mai 2018

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40

60

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2014

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2016

Taux de mortalité infantile(Pour 1000 )

Tchad A frique

0,00,51,01,52,02,53,03,54,0

2000

2005

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Taux de croissance démographique (%)

Tchad Afrique

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1000

1500

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2500

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2013

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RNB par Habitant $EU

Tchad Afrique

01020304050607080

2000

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2012

2013

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2016

2017

Espérancee de vie à la naissance (ans)

Chad A frica