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FICHE THÉMATIQUE ÉNERGIE N°1 ÉTAT DES LIEUX L’ÉNERGIE : QU’EST-CE QUE C’EST ? L’énergie est essentielle à notre vie quotidienne pour nous déplacer, nous chauffer, nous éclairer, cuisiner, communiquer à distance mais aussi pour produire des biens de consommation ou construire des bâtiments et des infrastructures. Energie de quoi parle-t-on ? L’énergie primaire c’est l’énergie disponible dans la nature dans sa forme brute (pétrole, gaz, charbon, uranium), avant qu’elle ne soit transformée par l’Homme (l’énergie du vent, du soleil, de l’eau en mouvement, du bois…). L’énergie finale, (obtenue à partir de la transformation de l’énergie primaire, est celle que nous consommons quotidiennement (l’essence à la pompe, l’électricité qui alimente nos ampoules, nos appareils électroménagers ou nos ordinateurs, la chaleur produite par nos radiateurs, le gaz qui alimente nos cuisinières…). Depuis le début de la révolution industrielle dans les années 1880, la consommation d’énergie primaire n’a cessé d’augmenter passant de presque rien à plus de 12 000 MTep 1 par an aujourd’hui. Soit l’équivalent de 87,6 milliards barils de pétrole. Â Malgré cette consommation croissante, l’énergie n’est pas accessible dans toutes les régions du monde ni pour tous de la même façon. En effet, les pays de l’OCDE qui ne représentent que 17 % de la population mondiale consomment près de 40 % de l’énergie primaire totale. Il existe trois grandes familles d’énergie : 1. Les énergies fossiles (le pétrole, le gaz et le charbon) résultant de la fossilisation de végétaux sur plusieurs millions d’années sont utilisées pour la production d’électricité (centrale à gaz, à charbon, au fioul), de chaleur (chauffage au fioul, au charbon, au gaz), de carburants (essence, diesel). Elles représentent 78,3 % de l’énergie finale consommée dans le monde. 1 - Tep = tonne équivalent pétrole. C’est l’unité de mesure la plus utilisé pour l’énergie. Si ces énergies sont facilement stockables, transportables et utilisables, elles engendrent des pollutions importantes des écosystèmes, de l’eau et de l’air. De plus, leurs stocks, qui ont mis des millions d’années à se constituer, sont limités et s’épuisent. Comme ces énergies sont inégalement réparties sur la planète, elles sont aussi à l’origine de conflits géopolitiques. Des énergies fossiles de moins en moins accessibles ! Les conditions d’extraction et d’utilisation des énergies fossiles sont de plus en plus difficiles. En effet, pour aller chercher le pétrole ou le gaz toujours plus loin, exploitation en mer à de très grandes profondeurs ou dans des régions fragiles (région arctique) ou difficiles d’accès (forêt amazonienne), ou sous de nouvelles formes d’exploitation (pour les sources non conventionnelles comme les sables bitumineux et les gaz de schistes), il faut des investissements de plus en plus lourds et encourir des risques écologiques de plus en plus importants. Pétrole Gaz Charbon Énergie la PLUS polluante Consommation mondiale d’énergie primaire depuis 1850 (en Mtep)

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FICHE THÉMATIQUE ÉNERGIE N°1

ÉTAT DES LIEUXL’ÉNERGIE : QU’EST-CE QUE C’EST ?

L’énergie est essentielle à notre vie quotidienne pour nous déplacer, nous chauffer, nous éclairer, cuisiner, communiquer à distance mais aussi pour produire des biens de consommation ou construire des bâtiments et des infrastructures.

Energie de quoi parle-t-on ?L’énergie primaire c’est l’énergie disponible dans la nature dans sa forme brute (pétrole, gaz, charbon, uranium), avant qu’elle ne soit transformée par l’Homme (l’énergie du vent, du

soleil, de l’eau en mouvement, du bois…).

L’énergie finale, (obtenue à partir de la transformation de l’énergie primaire, est celle

que nous consommons quotidiennement (l’essence à la pompe, l’électricité qui alimente

nos ampoules, nos appareils électroménagers ou nos ordinateurs, la chaleur produite par nos

radiateurs, le gaz qui alimente nos cuisinières…).

Depuis le début de la révolution industrielle dans les années 1880, la consommation d’énergie primaire n’a cessé

d’augmenter passant de presque rien à plus de 12 000 MTep1 par an aujourd’hui. Soit l’équivalent de 87,6 milliards barils de pétrole.

 Malgré cette consommation croissante, l’énergie n’est pas accessible dans toutes les régions du monde ni pour tous de la même façon. En effet, les pays de l’OCDE qui ne représentent que 17 % de la population mondiale consomment près de 40 % de l’énergie primaire totale.

Il existe trois grandes familles d’énergie :

1. Les énergies fossiles (le pétrole, le gaz et le charbon) résultant de la fossilisation de végétaux sur plusieurs millions d’années sont utilisées pour la production d’électricité (centrale à gaz, à charbon, au fioul), de chaleur (chauffage au fioul, au charbon, au gaz), de carburants (essence, diesel). Elles représentent 78,3 % de l’énergie finale consommée dans le monde.

1 - Tep = tonne équivalent pétrole. C’est l’unité de mesure la plus utilisé pour l’énergie.

Si ces énergies sont facilement stockables, transportables et utilisables, elles engendrent des pollutions importantes des écosystèmes, de l’eau et de l’air. De plus, leurs stocks, qui ont mis des millions d’années à se constituer, sont limités et s’épuisent. Comme ces énergies sont inégalement réparties sur la planète, elles sont aussi à l’origine de conflits géopolitiques.

Des énergies fossiles de moins en moins accessibles ! Les conditions d’extraction et d’utilisation des énergies fossiles sont de plus en plus difficiles. En effet, pour aller chercher le pétrole ou le gaz toujours plus loin, exploitation en mer à de très grandes profondeurs ou dans des régions fragiles (région arctique) ou difficiles d’accès (forêt amazonienne), ou sous de nouvelles formes d’exploitation (pour les sources non conventionnelles comme les sables bitumineux et les gaz de schistes), il faut des investissements de plus en plus lourds et encourir des risques écologiques de plus en plus importants.

Pétrole Gaz Charbon

Énergie la PLUS polluante

Consommation mondiale d’énergie primaire depuis 1850 (en Mtep)

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2. Les énergies renouvelables telles la biomasse, l’énergie hydraulique, l’énergie solaire, l’énergie éolienne, l’énergie thermique terrestre, trouvent leur source dans des phénomènes naturels dont le renouvellement est assez rapide pour que ces énergies puissent être considérées comme inépuisables à l’échelle humaine. Elles s’opposent ainsi aux autres sources d’énergie dont les stocks s’épuisent. Ces énergies, bien qu’elles soient peu polluantes et bien réparties sur la planète, ne représentent que 19,2 % de l’énergie finale consommée dans le monde. Cependant, elles sont aujourd’hui en pleine expansion à l’image du solaire et de l’éolien qui sont désormais compétitifs avec les énergies fossiles, dans la production d’électricité.

3. L’énergie nucléaire utilise l’uranium, un minerai radioactif extrait du sous-sol de la Terre, comme combustible pour produire de l’électricité. Elle représente seulement 2,5 % de l’énergie finale consommée dans le monde et 10 % de la production électrique mondiale. Dans certains pays, la proportion peut être nettement supérieure : en France par exemple l’énergie nucléaire est à l’origine de 75 % de la production électrique nationale.

L’ÉNERGIE : QUEL LIEN AVEC LES CHANGEMENTS CLIMATIQUES ?

A l’échelle mondiale, les énergies fossiles sont la principale source d’émission de gaz à effet de serre, elles pèsent pour 65 % des émissions mondiales : production et consommation d’électricité et de chaleur, énergie nécessaire à la production des biens de consommation, carburants pour les transports etc.

Or pour limiter le réchauffement climatique à 2°C, seuil au-delà duquel les conséquences pour l’humanité seraient catastrophiques, il faudrait laisser dans les sols 80 % des réserves connues d’énergies fossiles.

Par ailleurs, certaines énergies peuvent à première vue sembler bénéfiques mais ne sont pas des solutions :

• Concernant l’exploitation des hydrocarbures non conventionnels il faut noter que les pétroles issus des sables bitumineux émettent 1,5 fois plus de GES que le pétrole conventionnel.

• L’énergie nucléaire émet peu de gaz à effet de serre (GES) mais son exploitation est risquée et aucune solution n’existe pour traiter les déchets dangereux qu’elle engendre. Sa production représente un risque majeur pour les populations et l’environnement en cas d’accident et, par ses déchets, impacte les générations futures.

Les limites de notre modèle de développement économique basé essentiellement sur les énergies fossiles, appellent donc à engager une transition énergétique ambitieuse pour réduire les impacts environnementaux et rendre l’énergie accessible à tous.

peupolluantes

bienréparties

65%des émissions mondiales des

GAZ À EFFET DE SERRE

+2°C 80%

https://youtu.be/JBCVCui6BH0

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DANGER

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FICHE THÉMATIQUE ÉNERGIE N°2

LES INÉGALITÉS D’ACCÈS À L’ÉNERGIE ET LA PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUELES INÉGALITÉS D’ACCÈS À L’ÉNERGIE DANS LES PAYS DU SUD

Notre modèle énergétique actuel, basé essentiellement sur les énergies fossiles, d’une part contribue fortement au réchauffement climatique, mais favorise aussi les inégalités d’accès à l’énergie dans le monde. Or l’accès à l’énergie est un besoin essentiel, une condition du bien-être et de la santé des populations les plus vulnérables. L’accès à l’énergie est également la condition du développement des activités économiques, qu’elles soient agricoles, industrielles, de transformation, de construction d’infrastructures, de transport ou de commerce. Aujourd’hui les services énergétiques sont essentiels aussi pour communiquer dans une société mondialisée.

L’accès à l’énergie est une condition préalable nécessaire au développement économique et social, tant pour les activités de production que pour la couverture des besoins fondamentaux (cuisson, éclairage, communication, soins et éducation). Selon l’ONU « L’accès à des énergies propres, fiables et accessibles pour cuisiner, se chauffer, s’éclairer, se soigner, communiquer et produire » doit être garanti à tous d’ici 2030. C’est un des objectifs de développement durable, que s’est fixé la communauté internationale en 2012.

La situation en quelques chiffres :

• Près d’1,2 milliard de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’électricité.

• Près de 3 milliards de personnes dépendent du bois, du charbon ou des déchets animaux pour cuisiner et se chauffer.

• Ces personnes vivent majoritairement en Afrique subsaharienne ou en Asie et 80 % d’entre elles se situent en zone rurale.

• 2 millions de personnes meurent chaque année du fait de la pollution de l’air causée par la combustion de la biomasse traditionnelle.

Les enjeux :

L’accès à une énergie propre et à un coût abordable permettrait d’améliorer :

• La santé en limitant les pollutions dûes à la combustion de la biomasse traditionnelle,

• Les conditions de vie en favorisant la création d’activités génératrices de revenus,

• Le bien être en favorisant le confort thermique et la lutte contre l’exode rural,

• L’éducation car ce sont souvent les femmes et les enfants qui passent le plus de temps à s’occuper de l’approvisionnement des combustibles.

La solution :

Développer le recours aux énergies propres des populations qui n’ont pas encore accès à l’électricité.

 La couverture des besoins fondamentaux en matière d’éclairage et de cuisson est estimée entre 30 et 50 milliards de dollars par an d’ici 2030. Une grande partie de ces dépenses devra être utilisée en Afrique Subsaharienne.

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LA PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUE DANS LES PAYS DU NORD

L’énergie est aussi un enjeu social important dans les pays du Nord où la précarité énergétique ne cesse d’augmenter. Elle résulte de la difficulté ou de l’impossibilité d’un ménage à payer ses factures, d’électricité ou de gaz, pour satisfaire ses besoins de confort à l’intérieur de son logement.

Les personnes les plus touchées sont les plus défavorisées : les personnes de plus de 60 ans, les familles monoparentales et les jeunes. La précarité énergétique peut aussi avoir des effets sur la santé et exposer les personnes à des problèmes chroniques respiratoires, ostéo-articulaires ou encore neurologiques.

La situation en quelques chiffres :

• 10,4 % des Français sont aujourd’hui touchés par la précarité énergétique, soit 5,5 millions de personnes.

• Pour ces personnes la facture énergétique pour le logement représente plus de 10 % de leur revenu.

Les facteurs :

• La hausse des factures d’énergie accroît la précarité des personnes aux revenus les plus modestes (capacité à se chauffer limitée, risque de coupure), et le prix de l’énergie pourrait continuer à augmenter dans les années à venir.

• Un logement mal isolé, une installation de chauffage insuffisante ou en panne : en France, les 3/4 des logements se situent dans les classes D, E, F, ou G de l’étiquette énergie, des logements qui consomment en moyenne 3 fois plus que les logements neufs qui respectent la réglementation thermique en cours.

Les solutions :

• La rénovation énergétique des logements : isoler, remplacer le système de chauffage en optant pour des énergies renouvelables. Des aides financières sont mises en place pour appuyer ces démarches.

• Maîtriser ses consommations au quotidien : optimiser le chauffage à 19°C, utiliser des lampes basses consommation, choisir un électroménager efficace (étiquette énergie), éteindre les vieilles... Les économies d’énergie possibles peuvent être conséquentes et avoir un impact significatif sur la facture des ménages.

La précarité liée à la mobilité Par ailleurs entre 6 et 8 millions de français sont touchés par la précarité liée à la mobilité : la charge financière liée au transport pèse lourdement sur le budget des ménages qui n’ont pas accès aux transports en commun et sont dépendants de la voiture. C’est le cas dans les zones périurbaines et rurales.

Jusqu’à 20 % des adultes en âge de travailler auraient déjà refusé un emploi ou une formation, par impossibilité de se déplacer. 4 Français sur 10 estiment ne pas disposer d’un accès facile et rapide aux réseaux de transport public et 5 sur 10 aux autres modes de transports locaux (auto-partage, covoiturage, etc.).

Pour répondre durablement au besoin de se déplacer, se mettent en place des alternatives à la voiture individuelle, par exemple transports en commun, services de covoiturages.

La transition vers un nouveau modèle énergétique basé sur la sobriété énergétique, l’efficacité énergétique et le recours aux énergies renouvelables permettra à la fois de réduire les inégalités d’accès à la ressource énergétique dans les pays du Sud et de diminuer la précarité énergétique dans les pays du Nord.

POUR EN SAVOIR PLUS• Fondation Nicolas Hulot, publications : http://www.fondation-

nicolas-hulot.org/magazine

• Agence internationale de l’énergie : https://www.iea.org/

• Encyclopédie de l’énergie : http://encyclopedie-energie.org/articles/l’acces-à-l’énergie

• Objectifs de développement durable : http://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/energy/

• Observatoire nationale de la précarité énergétique : http://www.precarite-energie.org/-Observatoire-National-de-la,94-.html

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FICHE THÉMATIQUE ÉNERGIE N°3

Les limites et les risques de notre modèle énergétique actuel basé principalement sur les énergies fossiles, et son impact sur le dérèglement climatique, nous amènent à évoluer vers un modèle économique et social qui renouvelle notamment nos façons de produire et de consommer de l’énergie.

La transition énergétique désigne le passage de notre mode actuel de production et de consommation à un nouveau modèle énergétique plus durable. Elle s’articule autour des 3 solutions suivantes :

1) la sobriété énergétique,

2) l’efficacité énergétique,

3) le recours aux énergies renouvelables.

LA SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQUE

Les pays qui consomment le plus d’énergie, donc essentiellement les pays du Nord, doivent réduire leur consommation d’énergie en priorisant les besoins aussi bien au niveau individuel que collectif, en évitant le gaspillage et en limitant les déplacements inutiles.

Exemples de bonnes pratiques :

• Transports : pour les déplacements de courte distance opter pour les transports en commun et les modes doux (vélo, marche), préférer le train à l’avion pour les voyages d’une distance inférieure à 800km.

• Logement : régler le chauffage à 19°C et mettre un pull si on a froid, couvrir la casserole quand on fait chauffer de l’eau, ne pas laisser les appareils électroniques (comme les

ordinateurs) allumés en permanence, et éteindre les veilles. Isoler son logement si besoin.

• Alimentation : opter pour des produits locaux, de saison, réduire la consommation de viande (en particulier de bœuf).

L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE

Les systèmes et équipements doivent gagner en performance technique, l’objectif est de consommer moins d’énergie tout en offrant le même service.

Exemples de bonnes pratiques au Nord :

• En France le bâtiment est le premier secteur consommateur d’énergie. Améliorer l’isolation thermique permettrait de diviser par trois la consommation de chauffage.

• Le recours aux équipements électroménagers à haute performance énergétique (A+) : l’étiquetage énergétique permet aux consommateurs de réduire leur consommation d’énergie en choisissant les produits qui en consomment le moins. Les appareils de catégorie A (en vert) ont le meilleur rendement énergétique, ceux de catégorie G (en rouge) le moins bon.

Exemples de bonnes pratiques au Sud :

• Le recours aux foyers améliorés (cuiseurs économes en bois qui émettent moins de fumées nocives pour la santé) et aux biocombustibles (briquettes de déchets organiques remplaçant le bois et le charbon pour la cuisson).

• Le recours aux constructions bioclimatiques traditionnelles en briques de terre séchées au soleil. Cette technique, particulièrement adaptée aux milieux sahéliens, n’utilise ni bois ni taule et permet une isolation thermique optimale des bâtiments.

LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE

AB

CD

EF

G

PLUS PERFORMANTSSystèmes et équipements

PAYS DU NORD PAYS DU SUD

Que doit-on attendre des politiques publiques ?L’état et les collectivités ont un rôle déterminant à jouer notamment parce qu’ils :

• orientent les investissements : dans la production d’énergie renouvelables, la rénovation énergétique des logements, dans les transports en commun…

• disposent du levier fiscal : taxe carbone, mesures incitatives et contraignantes…

• ont un pouvoir de régulation : prix de l’énergie, autoconsommation…

• définissent et mettent en œuvre des politiques d’aménagement du territoire pour réduire l’étalement urbain, diminuer la dépendance à la voiture individuelle, encourager les modes de déplacement dits « actifs », marche et vélo.

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LES ÉNERGIES RENOUVELABLES

L’objectif est d’augmenter la part des énergies renouvelables dans la consommation globale d’énergie pour remplacer progressivement les énergies fossiles et le nucléaire dans les pays du Nord. Au Sud elles doivent être développées en priorité pour permettre aux personnes qui n’ont pas accès à l’énergie d’y accéder. Rappelons qu’aujourd’hui les énergies renouvelables ne représentent que 19,2 % de l’énergie finale consommée dans le monde.

Les différentes sources d’énergies renouvelables :

• La biomasse désigne l’ensemble des matières organiques pouvant être source d’énergie. Il y a les matières d’origine végétale comme le bois, la paille, et autres résidus végétaux et les matières d’origine animale comme le fumier.

Elle peut produire 3 types d’énergie : Â la combustion : le bois énergie, Â la fermentation : le biogaz, Â la transformation : les agro-carburants.

• L’énergie hydraulique des cours d’eau et des chutes d’eau, est transformée en énergie mécanique via des moulins à eau ou électriques ou via des centrales hydroélectriques appelées aussi « barrages ».

• L’énergie solaire est transformée en chaleur via les panneaux solaires thermiques ou en électricité via les panneaux photovoltaïques composés de cellules électroniques qui vont réagir au rayonnement du soleil.

• L’énergie éolienne utilise la force du vent pour la transformer en énergie mécanique via les moulins à vent ou les pompes à eau ou en électricité via les grandes éoliennes.

• L’énergie géothermique terrestre qui permet de produire de la chaleur en captant celle stockée sous la surface de la Terre.

Le bon usage des énergies renouvelables

Le choix de ces énergies renouvelables et leurs modalités de déploiement doivent s’effectuer en fonction des besoins, du contexte et des caractéristiques géographiques propres à chaque territoire (affectation initiale des sols, exposition au soleil, au vent, présence d’une façade maritime, etc….). Il est

également fondamental de laisser se renouveler la ressource ! La régénération de la ressource doit au moins être égale à sa consommation pour éviter la surexploitation.

Toutes ces précautions sont à prendre par exemple pour :

• Les cultures énergétiques ou les panneaux photovoltaïques : leur déploiement dans l’espace ne doit pas se faire au détriment des cultures alimentaires, en particulier dans le contexte d’insécurité alimentaire que connaissent de nombreux pays du Sud.

• Les barrages : leur construction entraîne des déplacements de populations ou encore la destruction de la biodiversité.

• Le bois : si les forêts sont moins nombreuses, le rôle qu’elles jouent dans la régulation du climat (absorber le CO2 pour rejeter de l’oxygène) n’est plus garanti en cas de surexploitation et la déforestation peut ainsi contribuer au réchauffement climatique. Une surexploitation du bois conduit également au phénomène de désertification.

Focus sur le bois biomasseLa biomasse traditionnelle est la source d’énergie renouvelable la plus utilisée aujourd’hui, elle représente plus de 46 % des énergies renouvelables consommées dans le monde. En Afrique par exemple elle assure plus de 90 % de la consommation domestique d’énergie, alors même que la combustion de la biomasse en foyers « ouverts » peut être polluante, et avoir un impact grave sur la santé publique.

D’un point de vue des émissions de CO2, on considère que le bois est neutre car il rejette, lors de sa combustion, le C02 qu’il a capté pendant sa croissance. En effet, en poussant les plantes ont la capacité de stocker le CO2 et de le transformer en oxygène grâce à un phénomène chimique naturel appelé : photosynthèse.

Grâce à la mise en place de ces solutions la production et la consommation d’énergie peuvent réduire leur impact sur le changement climatique et rendre l’énergie accessible à tous !

POUR EN SAVOIR PLUS

• Fondation Nicolas Hulot, publications : http://www.fondation-nicolas-hulot.org/magazine

• Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie : http://www.ademe.fr/

• Association Negawatt : https://negawatt.org/

• Site d’information Qu’est-ce qu’on fait ? : http://www.qqf.fr/infographie/42/les-nergies

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FICHE THÉMATIQUE ÉNERGIE N°4

L’association Projets solidaires a été créée en 2010 dans le but de contribuer à lutter contre les changements climatiques et de développer la solidarité internationale par l’accompagnement de projets de développement durable.

Les projets sont co-construits avec des partenaires locaux en Afrique de l’ouest (Mali, Burkina Faso et Sénégal) qui les conduisent et les font évoluer afin de créer une dynamique d’autonomie locale.

L’association conçoit ses projets en prenant en compte simultanément les questions économiques, sociales, environnementales et culturelles, et en plaçant la pérennité des résultats au cœur de son approche.

L’association Projets Solidaires dispose d’une salariée, d’une Volontaire de Solidarité Internationale (VSI) et d’une quinzaine de bénévoles qui se mobilisent en France et en Afrique de l’Ouest.

FILIÈRE DE FABRICATION DE FOYERS AMÉLIORÉS AU MALI

En 2011, l’association a initié un programme de fabrication et de distribution de foyers améliorés à Bamako, au Mali. Il a permis de former des artisans à la fabrication et des groupements de femmes à la distribution des foyers. Le projet a permis la mise au point d'un foyer très économe en bois, permettant 50% d’économie de bois par rapport au foyer traditionnel "3 pierres". A ce jour, environ 3000 foyers ont été vendus. C’est maintenant une ONG locale qui gère les activités opérationnelles de fabrication et distribution des foyers dans une perspective d’autonomie.

Cette initiative de Projets Solidaires a reçu le 2ème prix national de Développement Durable attribué par le Ministère de l’Environnement du Mali.

En France, un partenariat a été mis en place avec l'Association des Maliens d'Aquitaine (AMA) pour que les personnes de la diaspora malienne qui le souhaitent puissent offrir un foyer à leur famille au Mali.

DÉVELOPPEMENT DE BIOCOMBUSTIBLES

C’est au Burkina-Faso que l’association a étendu le système de fabrication et de distribution de foyers améliorés à la production de biocombustible afin de remplacer le bois par un biocombustible fabriqué localement.

Le biocombustible est réalisé par pressage de tourteau de karité suivi d’un séchage.

Grâce à l’implication de l’association Munyu des femmes de Banfora et de SEEPAT de Bobo-Dioulasso, Projets solidaires a contribué à distribuer environ 1000 foyers dans la région. En ce qui concerne le biocombustible, la fabrication et la distribution en sont à leur début. Il est prévu de fabriquer environ 100 tonnes dans les prochains mois à partir de tourteau de karité récupéré auprès d’une entreprise d’extraction d’huile de karité.

ASSOCIATION PROJETS SOLIDAIRES

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A partir de 2015, un projet similaire a vu le jour au Sénégal avec l’ONG des villageois de Ndem. Le projet s’est appuyé sur l’expérience du bioterre (voir encadré) en visant un changement d’échelle : création d’un atelier de fabrication à Touba, proche de la matière première et de la clientèle. Les activités de distribution se sont étendues à Kaolack en s’appuyant sur l’Association pour la Promotion de la Femme Sénégalaise. Le biocombustible est réalisé avec un mélange de coques d’arachide et d’argile. Plusieurs dizaines de tonnes de biocombustible ont été distribuées à ce jour.

Ce projet a un impact sur l’environnement en réduisant la consommation de bois et les émissions de Gaz à Effet de Serre. Il permet de développer l’emploi local (fabrication et distribution du biocombustible et des foyers). Il a également un impact sur la santé en réduisant les fumées toxiques émises lors de la combustion du bois.

Technique de production de biocombustibleEn s'appuyant sur la production majeure de la région, les arachides, l’association sénégalaise ONG des villageois de Ndem a initié la fabrication de boulets mélangeant les coques d'arachides et l'argile. Suite à une série de tests empiriques, l'équipe est parvenue, en collaboration avec un centre de recherches en agronomie tropicale en Belgique, à produire des boulets substituables au bois de chauffe. Ces boulets Bioterre permettent de remplacer le bois pour un prix inférieur (75 FCFA le kilo contre 100 FCFA le kilo de bois).

ACTIONS EN FRANCE :

L’association participe aux différentes manifestations régionales autour de la Solidarité Internationale et est membre de différents réseaux régionaux de solidarité (RADSI et SO Coopération).

En complément et en appui des projets développés en Afrique, Projet Solidaires a mis en place un incubateur d’innovations solidaires dans le cadre de l’opération DEFIS (Développons Ensemble une Fabrique à Innovations Solidaires).

Cette démarche consiste à travailler avec des équipes de lycéens, étudiants, professionnels pour relever des défis en lien avec les projets que mène l’association en Afrique de l’Ouest. De nombreux partenaires, comme des écoles d’ingénieurs, des universités et des lycées sont associés à cette opération.

Coordonnées de l’association

Président : Christian Cabrit

7, impasse Suffren

33700 Mérignac

06 71 94 19 49 - [email protected]

www.projets-solidaires.org