Une mission environnementale

État des lieuxÉtat des lieux du Toubkal(4 167(4 167 m, Haut-AtlasHaut-Atlas, Maroc)Maroc)

Breffni BOLZE, Décembre 2009

IntroductionIntroduction

Situé au cœur de l’Atlas marocain à seulement 60 km de la ville très touristique de

Marrakech, le Toubkal, point culminant de l’Afrique du Nord dont l’ascension ne présente

pas de difficulté technique, fait partie de ces montagnes qui attirent les foules.

Le massif du Toubkal est un site protégé depuis 1942, date de la création du Parc

National du Toubkal qui abrite une grande diversité d’espèces végétales et animales.

Mais force est de constater que la situation environnementale du Toubkal se dégrade

progressivement avec l’augmentation de la fréquentation du massif. A titre d’illustration,

les abords des deux refuges du Toubkal, malgré les opérations de nettoyage répétées,

sont jonchés de déchets.

Ma femme et moi nous sommes fixés comme objectif d’établir un état de lieux de la

propreté du massif du Toubkal à l’occasion d’un trek mené en octobre 2009. Le présent

rapport effectue une synthèse de cette mission qui fut complétée d’une recherche

documentaire.

Nous tenons à remercier les personnes que nous avons rencontrées au cours de la

mission. Toutes ont été d’une sympathie débordante,

« L'arbre s'est plaint de douleur à la hache,

laquelle lui répond que le manche vient de lui. »

Proverbe berbère

Breffni BOLZE

SOMMAIRE

Le MarocLe Toubkal – Côté pileLe Toubkal – Côté faceComment rendre propre le Toubkal ?Itinéraire de la missionMountain WildernessBibliographie

Le Maroc Maroc

Carte d’identité

Population : 33 700 000 habitants (en 2007)

Superficie : 710 850 km2 (y compris le Sahara Occidental)

Régime : monarchie constitutionnelle ; roi Mohammed VI

Capitale : Rabat

Villes principales : Casablanca, Marrakech, Fès, Tanger

Langues : arabe (officielle), berbère, français, espagnol

Monnaie : dirham (1 EUR = 11,27 DH)

PIB : 4 600 USD/habitant/an

Ressources naturelles : phosphates, poissons, charbon, cuir, cuivre, or, zinc, argent, plomb

Economie : tourisme, phosphates, pêche, métaux précieux, agriculture, textiles, artisanat

Principaux fournisseurs : France (23%), Espagne (11%), Allemagne, Italie, Royaume-Uni

Principaux clients : France (27%), Espagne, Royaume-Uni, Italie, Allemagne, Inde, USA

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Le Tourisme au Maroc

Les atouts touristiques du Maroc sont inestimables. La beauté et les mystères du désert, les magnifiques plages de sable fin, les sommets et la neige de l'Atlas, les forêts et les lacs aux eaux turquoise, les cités impériales d'une beauté sans égal, ainsi qu'une multitude d'autres curiosités, font du Maroc l'un des pays au potentiel touristique parmi les plus élevés au monde.

Le Maroc a développé une politique offensive pour mettre en avant le tourisme, notamment avec le plan « Vision 2010 » ayant pour objectif d’atteindre 10 millions de visiteurs en 2010.

Avec 8 millions de visiteurs en 2008 et une croissance annuelle supérieure à 10%, le tourisme au Maroc représente 8% du PIB.

Les Français sont toujours les plus nombreux à visiter le royaume avec près de 3 millions de voyageurs, suivis par l’Espagne (1,6 million), les Belges et les Britanniques. A noter que la moitié des « touristes » sont des Marocains résidents à l’étranger.

Le Maroc a créé en 2006 le Comité Marocain du Tourisme Responsable (CMTR) qui a publié « La Charte marocaine du tourisme responsable » et « Le Guide du voyageur responsable ».

(à consulter sur www.visitmorocco.com)

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La Gestion des déchets au Maroc

Extrait du Guide du routard 2009 :

« Le Maroc se développe et les causes de pollution sont de plus en plus nombreuses. Malheureusement, le coût des mesures correctives est hors de portée de l’économie du pays. (…)Vous vous apercevrez vite que les paysages aux abords des lieux fréquentés, comme de nombreux sites urbains (ou même parfois de montagne), restent sales. La négligence et l’absence de sensibilité écologique des gestionnaires locaux en sont les causes premières. La famille marocaine en goguette a tendance à abandonner dans le premier endroit venu tout ce qui l’embarrasse. Le résultat est sans équivoque : papiers gras, bouteilles en plastique et détritus en tout genre. Ne vous étonnez pas non plus de voir tournoyer dans le ciel d’étranges oiseaux noirs dépourvus d’ailes. Il s’agit en fait de sacs plastiques échappés des décharges à ciel ouvert. »

La production de déchets ménagers est en augmentation constante, avec une estimation de 18 millions de tonnes par an. Sur la proportion collectée (85%), une part faible (2%) est recyclée ou mise en décharge contrôlée. Le reste se retrouve dans les innombrables décharges sauvages qui bordent les villes et les villages, avec d’importants impacts sanitaires et environnementaux pour les populations et écosystèmes voisins.

Un rapport de la Banque Mondiale a estimé en 2000 à près de 1,7 milliard de dirhams le coût de la dégradation de l’environnement liée à la mauvaise gestion des déchets solides au Maroc, soit 0,5% du PIB.

Le Maroc s’est doté en 2006 d’une loi sur la gestion des déchets et en 2008 d’un Programme National des Déchets Ménagers avec pour objectif principal de mettre un terme aux quelques 300 décharges sauvages actuelles que compte le Royaume.

A noter que les villes de taille importante ont délégué la gestion des déchets solides à des sociétés privées, souvent étrangères :

Camion poubelle SITA (groupe GDF SUEZ) à Casablanca Ramassage des poubelles par PIZZORNO à Marrakech

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Le ToubkalToubkal – Côté pileCôté pile

Situé à une soixantaine de kilomètres au sud de Marrakech, au cœur du Haut Atlas, le Toubkal culmine à 4167 mètres, ce qui en fait le plus haut sommet de l’Afrique du Nord.

Créé en 1942, le Parc National du Toubkal abrite une grande diversité d’espèces végétales (chênes verts, thuya, genévriers, plantes herbacées…) et animales (mouflons, aigles, rapaces…).

Le relief est varié avec des plateaux, des falaises, un lac, des gorges encaissées et des hauts sommets. Il est aussi caractérisé par une multiplicité de roches, de couleurs et de formes diverses donnant au paysage une morphologie attrayante et unique.

Le massif est marqué par un climat exceptionnel pour la région : enneigement de septembre à mai avec des températures descendant au dessous de -20°C, et un fort ensoleillement même en hiver.

Les montagnes du Toubkal sont habitées par des Berbères, réputés pour leur exceptionnelle hospitalité, qui vivent du pastoralisme et de l’agriculture. Depuis quelques années, une grande partie de l’économie locale repose sur le tourisme.

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Le Le Toubkal – – Côté faceace

Le massif du Toubkal est au Maroc ce que le massif du Mont-Blanc est à la France. Il est difficile de chiffrer la fréquentation du massif du Toubkal, mais d’après des informations recueillies localement, par beau temps en été, plus de 300 personnes gravissent le sommet du Toubkal chaque jour.

La région d’Imlil connaît un développement rapide pour s’adapter au nombre toujours croissant de touristes : amélioration et prolongation des routes d’accès, construction de nombreux hôtels aux « standards européens », développement de l’offre touristique (randonnées à dos de mule, treks, escalade, etc.)...

L’accès au massif est devenu plus rapide depuis Marrakech (il y a encore peu de temps, la route goudronnée s’arrêtait à Asni, soit à 17 km d’Imlil). L’accès aux deux refuges du Toubkal s’est également simplifié notamment avec les nombreux muletiers qui proposent leurs services pour porter les sacs. Et les refuges « tout confort » proposent des services inattendus à une telle altitude (3 200 m) : chambres doubles, douches chaudes, électricité, feu de bois, épicerie…

La montée au refuge du Toubkal s’est donc progressivement transformée en une agréable randonnée d’environ 4h alors qu’il fallait deux jours de marche il y a 20 ans. L’accès au sommet du Toubkal s’est ainsi démocratisé.

Comme la majorité des sites naturels fréquentés, le massif du Toubkal subit une pression démographique dont l’un des effets est la dissémination en quantités importantes de déchets divers.

Liste non exhaustive de raisons pour lesquels le massif est pollué :

- importante fréquentation du site ;- présence de touristes peu sensibilisés à la gestion des déchets ;- population locale peu sensibilisée à la gestion des déchets (mais les mentalités évoluent

rapidement : certains guides sont maintenant attentifs à redescendre les déchets de leurs groupes) ;

- absence de points de collecte de déchets (il en faudrait au moins un à Imlil pour ceux qui descendent leurs déchets) ;

- pas de contrôle (ni sanctions associées) concernant la gestion des déchets dans le Parc.

Les deux refuges du Toubkal (3 200 m)

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Enquête terrain effectuée dans la massif du Toubkal par Hassan RAMOU pendant l’été 2002 :(extraits publiés dans Montagnes Marocaines n°11, Automne 2003, revue du Club Alpin Français de Casablanca)

« Des problèmes environnementaux sérieux émergent et prennent de l’ampleur. La multiplication des dépôts d’ordures délaissées par les groupes de randonneurs, la naissance d’une réelle décharge à côté de la zone de bivouac près du refuge du Toubkal, la croissance du nombre d’unités d’hébergement touristique équipées d’eau courante et sans réseau d’assainissement, constituent quelques aspects des impacts environnementaux d’un développement incontrôlé dans une zone d’importance écologique et culturelle, à savoir le Parc National du Toubkal […].

Ainsi, la production moyenne de déchets par touriste est de l’ordre de 0,7 kg par personne et par jour, quantité relativement importante, compte tenu du nombre de randonneurs dans le Toubkal. Cette masse est composée d’une part de matière biodégradable (résidu de produits alimentaires) souvent consommée par les troupeaux ou les mulets, et d’autre part, de matière non dégradable (boîtes de conserve, bouteilles en plastique…). »

Les méthodes utilisées pour se débarrasserdes ordures dans le Toubkal

sans réponse5%

brûler9%

en pleine nature22%

ramener en ville20%

poubelle de gîte/refuge

18%

poubelle de bivouac ousur mulet

26%

Même si la pollution est avant tout visuelle, elle impacte l’environnement local. D’une part elle présente un risque de dégradation de la qualité de l’eau, d’autre part elle porte atteinte à la beauté et la « wilderness »1 du site.

Les pages suivantes illustrent les différents types de pollutions visibles dans le Parc National du Toubkal. Les photographies ont été prises au cours de la mission du 25 au 29 octobre 2009.

1 Par wilderness, on entend cet environnement où tous ceux qui le désirent peuvent encore faire l’expérience d’une rencontre directe avec les grands espaces, et y éprouver en toute liberté la solitude, les silences, les rythmes, les dimensions, les lois naturelles et les dangers.

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Les « mini-décharges »

Cette pollution est la plus impressionnante car elle concentre plusieurs dizaines de kilogrammes de déchets. Ces « mini-décharges » sont situées à proximité des refuges.

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Les déchets épars

Du simple emballage de barres énergétiques aux piles usagées, les itinéraires du massif du Toubkal sont balisés de déchets divers plus ou moins accidentellement tombés des sacs des randonneurs.

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Les aires de bivouac

Les aires de bivouacs situés à côté des refuges ou des azibs (bergeries) concentrent d’importantes quantités de déchets.

L’épave d’un avion

De nombreux débris d’un avion à réaction s’étalent sur plusieurs centaines de mètres dans la combe située au Nord du sommet du Toubkal et qui débouche sur Azib Isougouane n’Ougounss (itinéraire plus sauvage que nous avons emprunté à la descente).Ces pièces métalliques représentent plusieurs centaines de kilogrammes.

Les graffitis

Il ne s’agit pas de déchets, mais leur présence génère une véritable pollution visuelle.Ces inscriptions qui marquent le passage d’une personne ou d’un club sont particulièrement nombreuses sur la voie d’ascension du Toubkal.

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Les autres traces humaines

La montagne contient également de nombreuses autres traces humaines :

Les marquagesLes itinéraires du Parc National du Toubkal ne sont pas balisés, mise à part l’ascension du Toubkal depuis les refuges (ce qui permet d’éviter de se perdre par mauvais temps).En revanche, le marquage au sol (peinture blanche fluorescente) de la première édition de l’Ultra Trail Atlas Toubkal (www.traildutoubkal.com) qui s’est déroulé les 1er et 2 octobre 2009 était encore très présent. Les locaux nous ont signalé qu’il s’agit d’une peinture à l’eau qui se retirera « naturellement ».

Les plaques commémorativesNous en avons vu uniquement au pied du Toubkal, là où a eu lieu le crash de l’avion.C’est un sujet délicat peu souvent abordé. La présence de mémoriaux en montagne pose de nombreuses questions :

- Que deviendraient les montagnes du monde si cette pratique se répandait ?- Peut-on transformer un espace public commun en un lieu privé consacré à la mémoire

d’une ou plusieurs personnes ?- Quel est le cadre législatif ?- Peut-on imposer aux autres un besoin de trace, de mémoire fixe, fiable et immuable ?

Sans oublier que la rencontre inopinée d’une plaque commémorative peut réveiller des émotions et souvenirs douloureux.

Chacun possède ses réponses, en fonction de sa culture et de ses convictions personnelles. Quoi qu’il en soit, il n’est pas question de retirer ces monuments à l’occasion d’opérations de nettoyage.

Sommet du Toubkal (4 167 m)

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Comment Comment rendre le Toubkal propre ?1) INITIATIVES EXISTANTES

Plusieurs initiatives existent déjà pour prévenir ou nettoyer la pollution du massif du Toubkal :

Sensibilisation dans les guides de voyageLa plupart des guides touristiques sensibilisent les lecteurs au problème des déchets.

Extrait du Guide du routard 2009 :« Si vous participez à un trek par exemple, détruisez les restes d’un campement ou d’un pique-nique ou, mieux, emportez vos déchets jusque dans la vallée. »

Extrait du guide « Montagnes du Maroc, trekking et ski de randonnée » :« En matière de gestion des déchets, le comportement de beaucoup de Marocains n’est pas exemplaire. Il faut dire qu’en montagne les emballages sont chose relativement nouvelle et que le traitement des ordures commence à peine. Mais les trekkeurs, qui contribuent largement à accroître les déchets, doivent donner l’exemple. Beaucoup de guides de montagne sont conscients du problème et sensibilisent les muletiers à celui-ci. Quelques règles simples permettent de garder une montagne à peu près propre : produisez le moins de déchets possible, brûlez tous ceux qui peuvent l’être (notamment lingettes et papier hygiénique), et ramenez le reste. Ou, en cas d’impossibilité, écrasez-les et enfouissez sous les pierres. »(On se serait bien passé de la dernière phrase : il est toujours possible de descendre ses déchets !)

Panneaux signalétiquesLe Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et à la Lutte Contre la Désertification a installé aux entrées du Parc National du Toubkal des panneaux d’affichage indiquant l’interdiction d’abandonner ses déchets dans cette aire protégée.

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Incinérateurs des deux refuges du Toubkal

Au cours de la mission, nous avons échangé avec les gestionnaires des deux refuges du Toubkal :

- Philippe BALLET, président du Club Alpin Français de Casablanca, gestionnaire du refuge CAF du Toubkal (également appelé « refuge Louis Neltner ») construit en 1938 (capacité supérieure à 100 lits) ;

- Mohammed IMZILEN, propriétaire du refuge du Toubkal Les Mouflons (180 lits) construit depuis 2005 à côté du refuge CAF.

a) Incinérateur du refuge CAF

Très sensibilisé au problème des déchets déposés en quantités croissantes autour de son refuge, le CAF s’est équipé d’un incinérateur d’altitude permettant de traiter sur place une partie du problème en brûlant les déchets combustibles (plastiques, textiles, papiers, cartons). Cet incinérateur de construction italienne et fonctionnant avec des batteries photovoltaïques est contrôlé périodiquement par un organisme indépendant (Bureau Veritas) pour vérifier sa conformité par rapport aux normes d’émissions atmosphériques.D’autre part, le CAF organise régulièrement des opérations de nettoyage aux abords du refuge et finance les convois de mules pour descendre les déchets dans la vallée.

b) Centre de combustion du refuge privé du Toubkal Les Mouflons

Le refuge du Toubkal Les Mouflons est également sensibilisé au problème des déchets : le refuge stocke une partie des détritus dans un bâtiment annexe non couvert situé à environ 200 mètres. Les déchets sont ensuite périodiquement brûlés pour réduire leur volume. Ce système de brûlage à l’air libre, et donc avec une basse température de combustion, ne permet pas une destruction optimale des polluants.

Centre de combustion du refuge du Toubkal Les Mouflons

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Nettoyages réalisés par Allibert en juin 2005 et en octobre 2009L’agence de voyage Allibert a organisé deux opérations de nettoyage du Toubkal (12-14 juin 2005 et 4-5 octobre 2009) réunissant trekkeurs, guides, muletiers et villageois.Grâce à ces initiatives éco-citoyennes, deux tonnes de déchets en 2005 et une tonne en 2009 ont été collectées autour des refuges du Toubkal et des emplacements de bivouac, sur l’itinéraire d’ascension et dans le lit de la rivière. Les déchets ont été déposés dans la décharge de Marrakech.

(voir articles sur www.allibert-trekking.com et vidéo sur http://www.dailymotion.com/video/x9c6_les-eboueurs-du-toubkal)

L’opération de nettoyage réalisée par Allibert les 4-5 octobre 2009 s’est déroulée moins d’un mois avant notre passage, et nous avons pourtant trouvé de nombreux déchets autour des deux refuges. Ceci illustre la vitesse à laquelle la propreté du site de dégrade.

Association AHOID DI IMLIL (Association des Bassins d’Imlil)Cette association villageoise propose depuis peu aux commerçants, restaurateurs et hôtels d’Imlil un service de collecte de déchets en porte-à-porte afin d’éviter les dépôts sauvages des déchets.L’association organise également des opérations de nettoyage du massif tous les ans avec l’aide des muletiers de la région.Les déchets collectés sont transférés dans la décharge d’Asni située à une vingtaine de kilomètres en aval d’Imlil.

Nouveau camion de collecte de déchets de l’association AHOID DI IMLIL

Association Avenir ToubkalL’édition 2009 du Guide du routard affirme que « l’association "Avenir Toubkal" a récolté, en 3 jours, près de 4 t de déchets, dont les quatre cinquièmes provenaient du passage des touristes ! »Nous n’avons pas réussi à contacter cette association pour confirmer cette information (www.avenir-toubkal.av.ma ; avenirtoubkal@caramail.com; +212 (0) 24 34 44 43).

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2) COMMENT AMELIORER LA SITUATION ?

Comme on peut le voir ci-dessus, il existe déjà plusieurs initiatives pour essayer de maintenir le massif propre, grâce aux actions de quelques personnes ou organismes soucieux de préserver la beauté du site.

Mais nous assistons visiblement à un éternel recommencement : les touristes polluent en été, les associations et agences de voyage nettoient à l’automne, et ainsi de suite…

Il semblerait justifié, vue la croissante fréquentation du massif, de passer du système curatif actuel (incinération en haute-altitude, opérations de nettoyage) à un système préventif organisé, comme c’est déjà le cas dans d’autres massifs à travers le monde.

Exemples d’initiatives de prévention dans d’autres massifs du globe :- interdiction de vendre des bouteilles d’eau dans la vallée de la Kali Gandaki (Tour des

Annapurna, Népal). Il suffit de purifier l’eau de la rivière avec des pastilles chlorées ;- obligation de redescendre ses poubelles dans le Parc National de l’Aconcagua (Argentine),

avec contrôle des rangers à la sortie du Parc.

La mise en place de tels systèmes nécessite une bonne communication et coordination entre les parties prenantes : autorités du Parc National, collectivités locales, villageois, refuges et gîtes, agences de trekking, etc.Le manque de coordination entre ces acteurs est aujourd’hui certainement le frein le plus important pour la préservation du massif. Tout le monde se renvoie la responsabilité de la pollution afin d’éviter d’avoir à prendre en charge les frais de gestion des déchets.Une fois que la communication sera établie, et que la volonté de préserver le site sera partagée par tous les acteurs, les solutions apparaîtront d’elles-mêmes.

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ItItinéraire de la missionde la mission

Itinéraire

Jour 1 Imlil (1 700 m) > Sidi Chammharouch (2 350 m) > refuge du Toubkal (3 200 m)

Jour 2 Ascension du Toubkal (4 167 m)

Jour 3 refuge du Toubkal (3 200 m) > Aguelzim (3 650 m) > azib Tamsoult (2 250 m)

Jour 4 azib Tamsoult (2 250 m) > Tizi Mzik (2 489 m) > Imlil (1 740 m)

Jour 5 Imlil > Tizi n’Tamatert (2 279 m) > Ikkis (1 850 m) > Tizi n’Aguersioual (2 050 m) > Imlil

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Mountain WildernessMountain Wilderness

Mountain Wilderness est une association internationale présente dans 20 pays qui propose une relation à la montagne basée sur le respect des hommes et de la nature.

Pour cela l’association : • veille au maintien des équilibres naturels ;

• remet en cause les pratiques déraisonnables ;

• propose des approches douces pour la montagne.

"Par wilderness, on entend cet environnement d’altitude, où tous ceux qui le désirent peuvent encore faire l’expérience d’une rencontre directe avec les grands espaces, et y éprouver en toute liberté la solitude, les silences, les rythmes, les dimensions, les lois naturelles et les dangers."

Ouverte à tous les amoureux de la montagne, financièrement indépendante, l’association défend une approche globale de la montagne dans laquelle “préservation du milieu naturel”, “équité sociale” et “amélioration de l’économie” constituent le même défi.

Les relations avec les pouvoirs publics, les publications et les actions sur le terrain sont parmi les principaux moyens utilisés par Mountain Wilderness pour faire évoluer les comportements vis à vis de la montagne.

Mountain Wilderness France (1 300 adhérents), dont le siège se situe à Grenoble, est la seule association de protection de la montagne reconnue d'utilité publique.

Les actions menées par l’association sont détaillées sur www.mountainwilderness.fr.

Contact

Aurélien DAUTREY - ad@mountainwilderness.org - +33 4 76 01 89 08

Mountain Wilderness FranceMaison de la Nature et de l'Environnement de l'Isère

5 Place Bir Hakeim38000 Grenoble - France

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BibliographieBibliographie

Charte marocaine du tourisme responsable, Comité marocain du tourisme responsable, 2006 (www.visitmorocco.com)

Le Guide du voyageur responsable, Comité marocain du tourisme responsable (www.visitmorocco.com)

1st European conference “Sustainable Tourism Development in the Moroccan High Atlas”, IIPT (International Institut for Peace through Tourism), 21/08/2008

Maroc, Guides bleus, Hachette, 2001

Maroc, le Guide du routard, Hachette, 2009

Maroc, Guides Gallimard, éditions Nouveaux-Loisirs, mai 2000

Maroc, Lonely Planet, mai 1998

Maroc entre ciel et terre, Antonio Attini, National Geographic, 2008

Montagnes du Maroc, trekking et ski de randonnée, Hervé Galley, éditions Olizane, 2004

Montagnes marocaines (revue du Club Alpin Français de Casablanca)

Petit traité des Grands Sites, coordonné par Jean-Pierre Thibault, éditions Actes Sud, mars 2009

Breffni BOLZE

Ingénieur des Eaux et Forêts

Responsable Combustibles de Substitution chez les Ciments VICAT

Expéditions de nettoyage :

• Aconcagua (6 962 m, Argentine) en 2008 avec Philippe GOITSCHEL

• Ile de Clipperton en 2005 avec Jean-Louis ETIENNE

• Camp de base du Dhaulagiri (8 167 m, Népal) en 2001, 2002 et 2003

Missions de repérage :

• Gouffre Berger (-1 122 m, France) en 2008

Crédits des photos prises dans le massif du Toubkal© Photographies copyright Breffni & Cécile BOLZE, Octobre 2009

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