Tartines d'amour

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Évie Danza Tartines d’ amour Vivre la danse ou danser la vie.

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Elle vit la danse ou elle danse la vie. Bien que Tisae soit danseuse, c'est la musique et les gens qui sont au cœur de cette histoire de vies.

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Elle vit la danse ou elle danse la vie. Bien que Tisae soit danseuse, c’est la musique et les gens qui sont au cœur de cette histoire de vies.

Comme pour mieux éprouver la liberté, Tisae a connu l’épreuve de trois prisons successives : psychique, sociale et corporelle. Probablement y-a-t-elle puisé sa force, ne la gaspillant pas. De ce calme intense surgit l’intensité en elle. Différente parce que moins, différente parce que plus, différente aussi parce qu’elle va plus loin et en conscience, elle réunit les ressemblances autour de cet art universel.

Telle une aventurière d’une terre peu révélée, elle part en quête de la beauté des gens, une humanité révéléepar la danse de soi. Être dansée pour révéler autrui, c’est vivre la beauté du monde, des êtres… et des quelques autres.

Un livre d’aventures humaines, un conte philosophique, drôle et poétique, qui s’allège au fur et à mesure qu’il amasse avec enthousiasme toute l’expérience d’une vie et de celle des autres.

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Évie Danza

Tartines d’amour

Vivre la danse ou danser la vie.

PETITES HISTOIRES MAGIQUES

AU QUOTIDIEN

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« Donner est un échange »

Après tous ces enfermements [l’enfer me ment] qui sont autant d’enfers, Tisae savoure sa vie paradisiaque. Elle s’élance dans sa danse comme elle se jette à corps perdu pour retrouver sa nature dans la nature humaine, puis se ressourcer dans la nature végétale.

« La nature est une solitude qui ressource »Quand elle découvre cette liberté de mouvements,

elle ne sait pas ce qui l’attend. Très vite, elle s’aperçoit que cette danse, dont elle ne sait rien, réunit autour d’elle et entre eux, les diversités humaines.

Curieuse de cette danse qui se joue d’elle et avec elle, curieuse de ces inconnus qui se reconnaissent en elle, avec qui elle partage émotion et joie de vivre, elle se nourrit désormais de cet état qu’elle qualifie de celui de la danseuse. Elle recherche sa musique, le son qui agit par la magie des êtres, celui de l’énergie.

Elle ne comprend toujours pas comment une danse peut provoquer le bonheur et toucher une humanité aussi variée. Elle ne comprend pas et c’est chaque fois une surprise renouvelée, mais elle est le témoin de ces rencontres fortuites qu’elle retranscrit en hommages de la beauté humaine. Témoignages d’authenticité.

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« Qui, que, quoi, donc, où »

Cette danse est une musique qui se voit, induite par la musique comme une véritable manière d’être au monde. Par l’absence de mental, ce n’est pas une choré-graphie pour et par l’humain. Elle n’est pas une danse établie, cependant elle regroupe bien des danses des mondes. Elle a de particulier qu’il faut abandonner les codes d’une danse établie pour la comprendre.

Elle est où sa musique se trouve, pourvu qu’il y ait de l’espace. Pendant la saison estivale, Tisae danse le plus souvent lors des concerts sur la côte du centre-ouest de la France… le reste du temps dans les salles de spectacle ou même les théâtres, avec la musique traditionnelle de France, de Russie, d’Europe de l’est ou d’Irlande.

La musique est traditionnelle, sa danse est dans la tradition du monde et des mondes.

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Rendez-vous avec des gens qui ne savent même pas

qu’elle existe

L’avion vole maintenant dans les nuages, Tisae vers son destin. Elle part en mission. Ce n’est plus l’Irlande. C’est son Irlande. Elle est dans les airs comme avec sa danse. C’est son élément.

La musique et les rencontres seront au rendez-vous de ce premier soir. Elle est pour le moment dans cet heureux espoir, ce pur instant où tout est possible… Ou non. L’instant est plein d’espérance, faite de la joie du bonheur possible.

Elle hume l’endroit pour sentir l’harmonie qui sera vécue, se mettre au diapason avec la fréquence du lieu,

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découvrir ces rues qui seront peut-être ce soir les témoins de l’alchimie entre l’air de musique et l’air d’Irlande, entre des airs connus de tous et sa danse, jamais vue et pourtant reconnue.

Tant qu’elle erre elle est comme une touriste, dès qu’elle dansera dans les airs, elle sera du monde. Du monde des gens et du monde de la musique.

Tous écoutent, beaucoup regardent la vie qui s’écoule devant eux derrière un l’écran. Photographique ou vidéo, il sera le précieux témoin qu’ils y étaient.

Seule la rue reste vide, ou presque : une dame bouge, certes davantage au rythme de l’alcool ingurgité qu’au rythme de la musique. Qu’importe ! Elle est heureuse et c’est cela seul qui compte. Ses yeux gardent les traces de l’alcool, sa peau aussi mais son sourire est vivant. Elle tient sa bière, bouge ou tangue, c’est selon.

Puis la musique devient sa musique. Tisae s’élance dans sa danse, côté trottoir, car la rue pavée, surtout pavée de trous, lui semble trop dangereuse. C’est peine perdue, la dame vient la chercher, partage cet instant avec bonheur ; comment refuser ? Puis un monsieur, clochard également, les rejoint, tout aussi présent à la musique. On danse, on sourit, on est heureux et surtout ! ensemble. Après, ce sont des embrassades, des mains serrées, des bises et re-bises. Et encore des accolades. Les flashes fusent tout autour. Bien sûr, nombre de ces gens se contentent de photographier un souvenir. Pas tous, voilà tout. Preuve en est les petits mots gentils échangés dans la rue en croisant des gens.

Elle vient d’arriver, seule, ne comprend quasiment pas la langue, mais on la salut, on lui sourit et on lui parle. Des mots simples comme « nice is your dance. »

La dame dit « It’s like the TV ». Elle dit aussi « Music is my life ». Oui, elles vibrent l’une et l’autre de la même harmonie. Avec leurs mondes si différents. Différent ?

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Pas tant que cela. Ils vivaient l’instant, que la foule photographiait.

Pourtant à cet instant, ils étaient l’éternité, leurs cœurs et leurs tripes vibraient en commun. Tisae a le cœur rouge comme les clochards et la carte bleue comme la foule. Être au milieu et de partout. Son monde est la musique. De partout. De toutes les couleurs.

Elle prend un peu d’avance par ces pas dansés dans la rue, ces échanges vrais et imprévus qui comptent doubles. Elle est venue pour danser mais ne sait où.

Pour trouver sa magie, sa rencontre avec des gens qui ne s’intéressent pas à elle et pour qui elle deviendra essentielle et réciproquement, il lui faut deux ingré-dients : sa musique et si possible le son qui résonne à son âme, et un minimum d’espace. Ces lieux se flairent à l’oreille. Elle entre, se pose au sol ou sur un tabouret. Les groupes sont intrigués de la voir seule si près d’eux, elle qui ne boit même pas de bière.

Elle inverse la tendance. Le signal est sa musique.

« Sitôt elle fuse, sitôt elle bondit, Dans l’espace libre qu’elle remplit, Avec le même bonheur Que la musique la remplie. »

Alors elle n’est plus l’étrangère au groupe. Tous viennent la chercher, la veulent auprès d’eux. Alors ils lui parlent, heureux et fiers de la connaître. Mieux ! Ils sont le lien indispensable entre ce qu’elle vit au travers du son et ce qu’elle vit avec le monde.

Sans eux, sans leurs mots, elle n’en saurait rien puisqu’elle est entièrement dans et avec sa musique. Elle se doute par expérience qu’une partie du public partage son univers, mais elle sait également qu’elle ne fait pas l’unanimité dont elle ignore toujours les proportions.

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Elle promenait ce soir-là ses oreilles dans Galway pour y trouver sa musique. Elle espère, passe et repasse devant les pubs, essaie d’y glaner quelques notes. Elle poursuit inlassablement sa démarche jusqu’à ce qu’elle soit certaine d’avoir trouvé le siège de sa magie.

Elle guette la petite voix qui lui inspire que c’est ici ou non, à la manière de « Tu brûles » ou « Tu gèles ». Alors seulement elle entre, cette fois décidée.

Elle découvre là un lieu splendide, une sorte de cathédrale aux dimensions humaines, tout en bois et verres colorés. Elle découvrira plus tard que l’intérieur sur trois étages provient en partie d’une église médiévale française. Rénové en 1994, ce pub en a gardé le charme, gagnant une réputation internationale pour sa musique traditionnelle irlandaise.

Elle entre dans cet antre de musique. La musique est poignante, forte, émouvante. Dans

cette sorte d’église, Tisae se recueille devant ce son venu d’ailleurs qui la révélera bientôt.

Les musiciens ont la voix chaude et basse particulière à l’Irlande. Elle voudrait communier avec cette musique qui n’est qu’à écouter. Elle voudrait entrer dans le son, ne faire qu’un, ensemble, un ensemble d’air et de sons, devenir instrument, de musique ou de vie. Un tout.

Subjuguée par la beauté des lieux, des sons et des voix, elle découvre un espace libre qui attend… Que la musique si belle devienne également belle à vivre. En attendant, elle repère un tabouret inoccupé à une grande attablée. Elle s’installe plus loin pour ne pas s’immiscer. Et plus loin, c’est déjà presque l’entrée, une sorte de couloir de passage.

Lorsque les premiers accords du son à vivre et à danser sont donnés, elle ne réfléchit pas. Elle est dans cet espace qui l’accueille. Ils accueillent ensemble la musique.

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Nul ne danse ou regarde les musiciens, mais dans cet espace libre et de passage, elle virevolte en plein bonheur. Les notes sont jouées et les notes s’envolent.

Elle cesse en même temps d’être une curiosité, elle qui faisait cette chose si curieuse de danser dans ce lieu où cela ne se fait pas.

Entre le sol et l’espace, elle a les sens d’un animal. Son odorat est à l’affût. Elle perçoit les distances mais ne les voit pas, sa vue se résume aux éclats de lumière chez ceux-là même qui sont au comble du bonheur. L’air devient vibration et n’a plus la même consistance à l’approche d’obstacles. Tisae devient animale. Elle est elle, pleinement. Au paroxysme du bonheur, du sacré, de l’humain.

Lorsqu’elle s’arrête, le monde continue de plus belle autour d’elle. Elle a pu inverser les rôles. Étrangère au monde des pubs, ils l’ont rejoint dans son univers.

— What do you want to drink ?— Water, please.— Water ? Are you sure ?— Yes, Water, please. I need water.— Ok, I understand.La quinzaine de jeunes attablés à côté viennent de

Norvège. Ils sont fiers désormais de la compter presque parmi eux. L’instant d’avant, elle était seule et vieille et ne buvait pas. Elle a désormais le monde avec elle, par-ce qu’en elle, elle a la jeunesse que l’on n’a pas toujours éprouvé à vingt ans et tous conçoivent qu’elle ne peut effectivement s’hydrater qu’avec de l’eau.

L’un d’entre eux, Per, lui fera plus tard un superbe cadeau de mots lorsqu’il redescendra des arches du premier étage. Là se tient ce lieux de rencontres où l’on quitte la bière déjà bue pour faire la place à la bière qui sera bue. Les toilettes, quoi ! Ici, c’est un lieu très fréquenté. Très bien fréquenté, aussi.

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À son retour, Per rapporte à Tisae que partout dans le pub, elle était acclamée. Étonnée, il lui raconte qu’il en tient la preuve de tous ceux qu’il a croisé et qui lui ont parlé de la danseuse, l’ayant reconnu à ses côtés. La plupart avaient tout vu de la scène depuis la balustrade de l’étage et s’étaient arrêté dans leurs activités. Pour regarder, spectacle. Pour admirer, joie.

Sans ces mots de Per, elle n’en saurait rien. Ainsi ils ne se connaissaient pas et venaient parfois de tous les horizons, tandis que beaucoup ont échangé sur ce qui les avait touché. Cette danse de soi a donc le bonheur de rapprocher pays et continents. Il faut dire que ces autres ont une langue commune, l’anglais. La danse de Tisae réunit. La langue de tous les autres construit.

Les musiciens deviennent leur musique et leurs chants. Elle vit et vibre sa danse en proportion des sons et de la superficie possible. Le chanteur la serre dans ses bras pour partager l’intensité des notes et vibrations d’ailleurs et l’émotion ici partout propagée.

Une dame veut la photographier lorsqu’elle danse. Elle le lui demande, par mots, par signe, finalement par écrit, pour la compréhension. Elle est arrivée trop tard en bonne place pour le faire plus tôt. Elle n’aura pas cette occasion car il faut attendre trop longtemps avant que la musique ne transporte encore cette danseuse qui donne plus d’énergie que la Guinness. D’autres le feront. Moins de badauds et plus de gens qui partagent ce mystère révélé par la joie collective.

C’est curieux de pouvoir évaluer le degré de magie vécue avec l’intensité de communion avec tous ces inconnus qui la reconnaissent. Un homme vient partager sa danse, ce qui fait moins de place et plus de bonheur puisqu’il y a partage. Ils dansent indépendamment et en complicité. Gunnar organise au Danemark des concerts et invite Tisae à venir y danser.

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Tous écrivent sur son calepin spécialement choisi pour son Irlande, afin qu’elle les comprenne dans cette langue anglaise. Cela est si peu probable qu’elle saura qu’elle n’a pas rêvé. Pas besoin de preuve pourtant, elle n’a pas à convaincre, juste à vivre, se souvenir des belles rencontres sur cette terre.

Soudain s’élève une musique profonde et tous se lèvent, respectueux, solennels dans ce sentiment partagé. Tisae devine qu’il s’agit de l’hymne national irlandais. Paul, un admirateur gentleman irlandais qui s’exprime dans un parfais anglais, le lui précise d’ailleurs.

Cet hymne les unis, les réunis. Elle est au milieu. Pas l’étrangère. Chacun échange ce qu’il a, ce qu’il est, ce qu’il est de beau.

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Fête nationale, faites l’internationalité

Six mai. Jour de fête nationale en Bulgarie. Tisae espère la musique. Bien sûr, on lui a expliqué

qu’il n’y a rien en dehors des défilés militaires matinaux à Sofia, la capitale.

Peut-être ne comprennent ils juste pas son anglais approximatif. Ou encore ils ne sont pas concernés. C’est vrai qu’elle est une drôle de touriste.

Elle prétend qu’elle est venue pour la musique et pour danser, mais elle ne fait partie d’aucun groupe, et puis ne sait pas où, pas quand, pas comment.

C’est donc impossible à comprendre, quand bien même ils auraient la même langue parlée. Et puis elle ne prend pas de photos et les touristes, c’est bien connu, font des photos. Et puis ils commentent avec d’autres touristes, tandis qu’elle vient seule.

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Elle espère toujours la fête le soir à Plovdiv, seconde ville du pays, même si elle n’attend rien.

La journée a été chaude, puis la pluie a refroidi l’air de façon continentale. Elle a repris ses habits d’hiver et même plus, et mange au clair de lune une chapska salata sur le site romain, lorsqu’elle entend une musique tonique et particulièrement festive, forte à la démesure en dépit de la distance. Un air qui dissipe comme par magie le froid et toute la fatigue accumulée car elle le sent, magie il y aura. Elle accourt vers l’inattendu, donc exactement vers ce qu’elle attend, dévalant presque les dallages en pierres usées par trois mille ans d’histoire dans cette partie escarpée de la ville.

Elle court maintenant et déboule dans ce quartier isolé et désert, pour découvrir dans une impasse une communauté Rom. Ce n’est pas la fête nationale qu’elle espérait, cette fête est privée.

Oui, Tisae en sera privée, elle sait qu’elle doit partir même si ses pieds transmettent l’envie de vivre l’instant. Pourtant, dans cet instant fortuit où elle réalise ce qui se passe, deux femmes voient qu’elle danse de l’intérieur et lui demandent de danser en vrai.

Tisae montre son gros manteau et son sac, qui l’en empêchent. Si ce n’est que cela, elle s’en occupent, elles tendent la main, la débarrassent et calent ses affaires sur une barrière. Elle peut danser, elles en prennent soin. Les mots ne sont pas compris mais le sens est évident. Comme la musique. Des vibrations de celle-ci naît la beauté, la quête partagée de tous.

Ces Roms utilisent l’intonation et les expressions du corps qui facilitent la compréhension. Tisae n’est pas inconsciente de laisser ainsi son sac, elle est même très consciente que plus rien n’existe à part la fête et le sens d’être ensemble, ce tout. Elle est dans la peau de la danseuse qui protège et rend bienveillant.

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Tisae devient la musique qui vit en elle. Elle est donc Esmeralda, âme et flamme, tandis qu’ils dansent à ce moment « à l’occidental ». Rencontre à la croisée de leurs chemins de vie. Elle est happée par les sons, par des regards et des mains qui lui indiquent qu’elle doit être au centre. Qu’elle vienne à s’en écarter de peu et ils la remettent à la place d’honneur, elle qui apporte un dynamisme nouveau à leurs danses en soi.

Elle est une inconnue au milieu d’inconnus, elle est de leur famille, ce soir, par l’entrain, la musique et la joie qui sont les mêmes. Tout autour ils la fêtent, l’applaudissent, ils scandent des chants et des cris et frappent en rythme dans leurs mains pour accentuer encore l’intensité jusqu’à son apogée.

Aller jusqu’au bout. De soi… du chemin… de la rencontre. Le monde tourne autour d’elle au rythme endiablé de la musique et la joie de tous est palpable. Elle emplit l’air de fête, de son fait.

Une femme mûre dirige avec douceur et fermeté les événements de la soirée. Maternelle, tous semblent être ses enfants de cœur. Elle indique qui doit danser avec Tisae qui vit pleinement l’instant puis indique à l’invitée surprise qu’elle ne peut dénuder ses épaules même si elle a trop chaud, tout en restant attentive à ses besoins. Elle effectue trois aller-retour pour apporter exactement ce qui convient à Tisae, de l’eau. Elle s’échangent des baisers envoyés avec la main dans un élan de gratitude partagée.

La femme sage veille à tout et sur tous. Respectée, écoutée, c’est pourtant dans une joyeuse pagaïe que les hommes se poussent vigoureusement pour l’honneur et la joie de danser un instant avec cette Esmeralda venue d’on ne sait où, probablement revenue exactement là où elle est pleinement elle depuis toujours, depuis bien avant… Et cette femme le sait aussi.

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Elle lui fait le cadeau de vivre avec eux cette vie en elle. Le cadeau qu’elle reçoit d’eux est d’autant plus beau qu’elle devient elle-même un cadeau pour eux.

Deux femmes bientôt l’entraînent avec elles, lui donnent la main en farandole. Tisae est encore au centre. Après la fierté des hommes, elle ressent l’affection des femmes. Eux tous, au centre de sa vie de toujours qu’elle exprime ici totalement.

Tisae vit habituellement tout autant cette liberté d’être soi, tandis qu’ici elle est reconnue. Inconnue et reconnue. Loin de ceux qui l’ont vu grandir, avec ceux qui font grandir la vie et la joie en elle.

Il fait vraiment chaud et la mama veille à recueillir le gilet et l’écharpe dont Tisae se débarrasse, pour ne pas perturber la danse et l’instant. Bien que… elle revient avec le foulard en mohair orange qui vient de Hongrie. Elle le devine peut-être, apprécie en tous les cas en connaisseuse le point et le cachet des siens.

Ce foulard en laine, elle l’arrange autour des cheveux de la danseuse à la manière gitane et tandis qu’elle la coiffe, Tisae ressent l’importance de ce geste, c’est une reconnaissance, presque une naissance. Cette coiffure est comme un baptême donné avec cérémonie. Elle n’est pas déguisée comme si elle avait coiffé ce foulard elle-même, ce geste est un symbole qu’elle reproduira pour retrouver cette même énergie.

Sur sa gauche, un homme cherche absolument à lui mettre un billet dans la bouche. Tisae n’en connaît pas encore le symbole et raisonne en Française. La femme qui incarne respect et sagesse intervient discrètement pour ne pas importuner leur hôte qu’elle voit gênée dans sa danse et dans son être.

Tranquillement et d’une main de maître, elle gère, veille, écarte certains ou indique tel homme pour être partenaire de danse pour Tisae.

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Seule au centre au milieu de tous, tous joyeux comme des enfants, virils comme des hommes. Leurs sourires sont éclatants de fraîcheur, c’est un jeu entre eux de se bousculer pour danser avec elle. Elle, toujours plus fêtée, acclamée. Exténuée et ensorcelée, aussi. Ils dansent avec cette Esmeralda envoûtée par ses origines.

Une joie immense les envahi dans une folle transe. Ils scandent la cadence pour pousser cette magicienne de la danse au paroxysme encore plus grand d’une musique toujours plus forte. Trop forte. Le son est douloureux aux oreilles.

Tous révèlent la partie tzigane et nomade bien présente en elle. Elle l’avait déjà, elle le sait, ils valident ce côté comme une part de vrai, et c’est bien ce qui est fêté ce soir. Ils la révèlent au grand jour, même en pleine nuit, en lui permettant de le vivre totalement comme une des leurs qu’elle est ce soir-là, nomade d’un soir, Esmeralda de toujours.

Un adolescent d’une douzaine d’années est heureux, et oh combien fier, de danser avec la danseuse tant convoitée de ses aînés. Tisae apprécie particulièrement ce partenaire pour elle sans équivoque, qui jubile, elle est dans ses yeux le cadeau inespéré pour lui. Elle a surpris un instant plus tôt la jalousie d’une jeune fille pas contente qui cherche à retenir son ami, le supplie de rester loin de la danseuse.

Mais lui décide, et avec l’agrément de la femme. La femme qui bientôt ne pousse plus Tisae dans son rôle, qui lui explique par mots et gestes qu’ils vont manger. Elle doit reprendre ses affaires et partir. C’est fini.

Tellement soudainement que Tisae se demande s’ils ont réalisé qu’elle a la musique et le tempérament dans le sang mais pas leur histoire, leur langue…

Reconnue tzigane dans les faits, pas dans le sang. Elle est rassurée lorsque le lendemain matin elle croise

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deux femmes qui lui parlent et rient de la rencontrer. Elles s’expriment bien sûr dans une langue que Tisae ne comprend pas, mais elles sourient à pleines dents, et à voir une telle joie de la voir, elle comprend qu’elles étaient à la fête la veille au soir. Tisae mime la danse et elles sourient. Dovichdané. Au revoir. Et Merci.

Elle a vécu auprès d’eux différentes anecdotes qui ont beaucoup de sens, comme elle l’apprend ensuite, dans la ville même où elle vit, où elle continue le voyage au gré des explications en français de ce qu’elle a vécu.

« Un beau voyage est un voyage Qui continue quand bien même il est terminé. »

En apprenant son histoire, une fille qu’elle voyait régulièrement sans qu’elles ne se connaissent, révèle son côté Rom. Elle explique le sens des perceptions de Tisae, découvrant qu’elle a été intégrée non pas comme une petite française mais que ces Roms lui ont permis de vivre des expériences déjà présentes en elle.

— Qu’est-ce qui t’attire chez eux ?— Chez eux ? Rien. Rien, dans la mesure où « ces

autres » sont un prolongement de moi-même, où ils ont une résonnance avec ma vie actuelle et des vibrations anciennes. Nous sommes un tout dès lors que nous partageons un moment fort, un moment vrai.

Tisae visite les pays où elle se découvre des racines. Les indices sont la musique qui est aussi la sienne. Alors elle peut découvrir l’architecture et surtout les habitants, sa famille musicale et de cœur.

Elle ne comprenait pas jusqu’à ce jour ce que Tisae pouvait bien partager avec sa danse qu’elle pratique seule et tous ces délires et improbabilités l’énervaient. C’est pourtant avec une grande sensibilité et intelligence qu’elle découvre désormais les mêmes faits.

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Le six mai est également la fête des gitans, ainsi qu’elle le découvre plus tard sur internet : Célébrée le 6 mai, la Slava est la fête tsigane de la Saint-George dans les pays orthodoxes. Le décodage de ces symboles est précieux sur le sens à donner à sa vie.

Elle est danseuse, elle est d’ancêtres. Et sa danse est une danse « être » soi.

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Corps d’orchestre

Pérignac [17], 25 octobre. Les MélusinesLe sol est dur, en carrelage. Encore blessée, elle risque

gros, même protégée par un straping. Ce soir, le son devra complètement la porter sinon rien. Ce sera rien, longtemps… Et puis viennent Les Mélusines. Les musiciens la portent, leur musique l’emporte.

Le son est en connexion directe avec elle. Les personnes en général sentent à quels sons Tisae

vibre. Souvent les musiciens jouent exprès les morceaux qu’elle demande. Pour lui faire plaisir. Pour autant, ils jouent à leur manière. Épuisée, elle capte les mains qui tapent et qui rythment. Pour elle ? Elle l’ignore ; elle en a besoin, elle l’utilise et transforme en énergie visuelle l’énergie sonore qu’ils lui donnent à travers elle.

Ce soir-là, les musiciens jouent les airs qui sont les siens mais ils vont bien plus loin. Ils lui donnent le rythme et les sons qui la nourrissent. Ils se calent sur les sons qu’elle leur permet de visualiser.

Les sons sont rendus visibles par ce corps musical, ils visualisent ce qu’ils produisent, en instantané. Ils arrondissent des notes ici, stimulent des rythmes là. Elle sculpte les sons dans l’espace que les musiciens jouent en direct. Elle est leur écran de contrôle.

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« Devenir chef d’orchestre de corps Pour musiciens de cœur. »

Plus ils donnent exactement son nectar musical, plus ils reçoivent d’énergie. Tous se nourrissent des uns et des autres, c’est un savoureux partage où qui donne reçoit.

Elle n’avait pas encore récupéré son endurance après ses quelques mois d’immobilité. Épuisée, elle s’arrête. Elle repart aussitôt en rencontrant les regards de ceux qui la nourrissent pour leur bonheur à tous.

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L’eau-de-vie et l’eau de la vie

Sofia, la sagesse, Sofia la musique et la danse, Sofia surtout terre d’humanité.

Elle cherchait un pays de l’est pour laisser vivre son côté slave et on lui avait dit qu’à Sofia elle aurait partout de la musique. Mais non, pas la moindre petite note à se mettre sous les pieds, elle qui comptait sur la magie déployée au travers de sa danse pour toucher les gens et ainsi partager, établir un contact vraiment humain.

Elle arpente les rues et visite, telle une touriste qui ne commente pas, qui ne prend pas de photos. Elle délaisse l’idée de base, le but de son voyage humain. Elle avait essayé. Elle reviendrait bredouille cette fois. Du moins pourrait-elle raconter son voyage, le pays, les gens vus de l’extérieur, les monuments vus de l’intérieur, et comment on y vit et ce qu’on y mange.

Parce qu’elle avait renoncé, parce qu’elle avait déjà rebondi, une musique vient la guider… Elle marche, elle court presque tandis que la musique se rapproche.

Un défilé se forme dans un parc, qui fera plus d’un kilomètre de long, réunissant tout ce qui illustre les

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styles de vies de toutes les régions de Bulgarie et des pays voisins…

Elle grappille des informations au fil des rencontres, découvre plus tard via internet l’intitulé de cette fête : « 2 et 3 mai 2009, dans le jardin au Théâtre National Ivan Vazov a eu lieu le printemps de Sofia, la 5e édition du Fifa, le festival international de folklore authentique. Plus de trente groupes folkloriques de la Bulgarie, la Hongrie, la Lituanie et la Croatie. »

Ils sont si nombreux pour défiler devant si peu de monde. C’est un week-end prolongé, férié, les affaires se sont arrêtées et seuls les magasins sont ouverts.

Une jeune femme en costume traditionnel vient la chercher. Tisae ne s’est pas défilée, elle est seule à y être invitée. Ses pieds jonglaient déjà sur le rythme qu’elle est venue chercher, dans l’aventure qu’elle est venue vivre. La voilà dans le défilé folklorique, officiel, elle qui ne vit rien en version programmée ou apprise.

Arrivés sur la place Vazov, chaque groupe fait une prestation chantée ou dansée. Les groupes se suivent sans interruption pour le déjeuner.

Parfois la musique est sienne, elle danse et elle est la seule. Elle est la seule et elle n’est pas seule alors. Combien ont pétri ses mains, les yeux dans ses yeux, l’ont serrée avec émotion dans leurs bras. Les bras du monde, au cœur des mondes.

Elle devient le bonheur grâce à ce groupe enjoué qui lui donne une musique calée sur ses vibrations. Un photographe fixe la vie en vrai en numérique.

— Twenty-four photographies. I’ll sent to you.Le photographe a la preuve, les autres ont vu, tous

échangent entre eux sur cette étrangeté observée, de cette vie et du bonheur en elle. Ils parlent autour d’elle qui ne comprend que l’intention. L’important est là, pourtant, avec ces gens qui se parlent autour d’elle.

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Tisae danse. La musique la transcende et depuis le matin elle n’a pu s’éloigner de ces lieux festifs.

C’est sa place, elle est exactement où elle doit être. Mais elle n’a pas mangé et surtout n’a pas bu depuis des heures, des heures à marcher, ces moments forts à dan-ser. Tel un pantin, elle s’effondre et repart tout à la fois selon la musique qui se joue d’elle.

Un clochard est là, qui reçoit sa joie et perçoit sa détresse hydrique. Il se déplace difficilement, n’a pas d’argent mais une bouteille d’alcool, pourtant il a marché pour lui acheter une bouteille d’eau.

Plus tard et la main sur le cœur, il offre à Tisae un bouquet de lilas délicatement lié. Cet homme est un symbole d’humanité, d’amour de son prochain, mais le jour prochain, il sera toujours clochard. Mais un jour prochain, il aura fait des émules, c’est certain.

Il parle bulgare ; il parle et elle ne comprend pas. Elle ne comprend toujours pas et il parle encore, parce qu’elle l’écoute. Échanges. Ils ont le regard international, la langue de l’humanité, une sensibilité commune qui s’exprime en musique.

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La nature… Et celle de sa danse

La nature est sa véritable nature et Tisae puise en elle ce qu’elle s’épuise en dansant, en donnant corps et vie à la nature des sons. Elle danse à la démesure, sans la raison jusqu’à épuisement. L’épuisement d’un état physique qui libère alors son état de grâce.

Elle épouse chaque note et même chaque variation de la mélodie. Les sons qui la portent demandent beaucoup aussi, qui l’envoûtent et l’expriment.

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Elle est de cet état, fluide, d’où émane la joie et l’espoir car ce bonheur dépasse les bornes de la raison. Mais il est là, bien visible aux yeux de chacun, dans sa démesure et sa nudité.

Moins toxique qu’une publicité, cette nature en vie créée le besoin de le vivre aussi, devant les autres, devant soi-même, dans la liberté de soi, d’être au monde. Tant que la musique est là.

Intensité de sons, d’émotions, état d’être, état d’âme, enthousiasme, pétillance et baume au cœur. Tous ces cœurs végétaux et humains battent en rythme dans son être, même émoi, même vibrations, à l’unisson. La danse transmet le bonheur de vivre, cet art de partout qui bat en cœur et en rythme en portant l’universalité.

La musique est une force supérieure qui guide tout. Les pas, la vie, l’être, la raison d’être. La danse est une prière, un état de grâce, une connection au sacré, au « ça créé » à travers elle, à travers le monde, tandis qu’elle se laisse danser par la musique qui évolue en lumière à la vitesse du son qui l’anime.

La musique est une loi de la nature qui libère ses forces en soi, une loi au dessus de celles des humains. Une loi qui se vit en toute liberté et c’est cela même la complexité. Tandis que la loi des hommes fixe des limites, celle de la nature apprend à se dépasser.

Elle apprend… à ses dépends parfois, à son avantage, toujours, puisqu’alors le corps libère l’âme.

Ils n’attendaient rien ; elle n’est pas au programme. Elle ne s’attendait à rien ; elle vivait le présent.

Pour elle, rien ni personne n’existait à part la lune et les arbres et la musique qui emplit tout. Alors seule la lune et les arbres recevaient ce don de soi…

Mais ils étaient une partie de lune, une particule de vie d’arbres, aussi ont ils reçu également. Parce que la musique emplit tout, ils étaient ce tout réuni.

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chapitre 1 > « Enfer[mement] psychique »« Née en… »« Je » n’existe pas »« La chance est saisie quand on « saisit » qu’elle est chance »« Joue ! Comment joue-t-on ? »« Il le faut ; elle le fait. »« Les enfants… Donc les autres !« Si courante et pas si coulante »« Pas d’« R » et pas d’air »« En tant que… »« Les autres sont tout autre »« T’es sûre ? »« Traversée »« Bleu qui pique pour reine de cœur »« Comment être pareil si on fait pareil ? »« Des vaches, des lapins, des poules et des filles »« Pour de vrai »« La légèreté qui fait se jouer de la vie »« Elle n’est pas née enfant ; elle l’est devenue. »« Le rêve d’une réalité en devenir »« Les enfants savaient être des enfants. »« Qu’importe ce n’importe qui ! »« Elle ne savait pas être. Sauf être sage. »

chapitre 2 > « Apprentie sage »« Le premier jour de la deuxième année »« Le cour d’une vie… dans la cour de récréation. »« Une gentillesse qui fait mal »« La révolte à 100 000 volts »« Le son pour tout horizon »« Au printemps de la vie »« Main dans la main… Pour demain ou jamais »

chapitre 3 > « Enfer[mement] physique »« Pas le temps d’avoir vingt ans »« Vingt ans, ça nous arrive… deux fois seulement »« La durée de vie du papillon est de huit mois »« Être contente… ou se contenter. »« La patate et la citrouille »« Les jambes de la sympathie »« La vie se chante »« La voix est fausse mais le chant est vrai »« Jamais. Et pourtant… »« Le devoir de réussir… à tout réussir »« Lève-toi et marche droit »

chapitre 4 > À vos marques… Prêt…« Naître à son corps pour être à son âme »« Révélée à elle-même, pour elle-même »« On n’a pas tous les jours vingt ans, ça nous arrive… deux fois, seulement. »« Alors le reste… qu’il reste ! Elle, ne serait pas en reste. »« Le lièvre et la tortue »« Accrochée au vent »

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chapitre 5 > … Dansez !« Donner est un échange »« Qui, que, quoi, donc, où »« Une amitié égoïste et la générosité au monde »« Le « mondenville »« La réalité, enfin… L’autre réalité ! »« Loin devant… et loin dedans. »« Elle a la porte du bonheur. Elle est un porte-bonheur. »« Tournesol de joie, « tourne seule »« Connu ou inconnue »« Pas pareil, pas différent. »« On s’aime quand on sème »« Baume au cœur »« Bien mal dans sa peau, bien dans sa tête »« Dans sa peau de danseuse »« Public de hasard, de partout, de curiosité »« Le monde qu’on veut ! »« Je veux te faire un bisou »« Les vêtements qui habillent, et ceux qu’on habite. »« Ce qu’elle veut, c’est qu’on soit heureuses » « Les bisous, une couleur partagée »« Présente à la musique »« Ça n’existe pas ! sur terre ! »« La route du Son »« Montrer l’invisible »« La musique, une réussite qui ressuscite.« Prince de Galle »« … Et galle sans prince »« La toile et l’étoile »« Toujours toujours et partout partout »« Danse encore ! »« Une vie en accordéon »« Pour les yeux d’une grand-mère »« Les bébés ont de la bouteille [aussi] »« De 15 mois… à 93 ans »« Un vrai conte de Noël »« Réveillons »-nous sous la danse »« Une soirée belle comme la vie »« Elle danse au château »« L’effet « Gilettes »« Pas égaux devant l’ego »« Savoir et pouvoir »« Apprendre… et à prendre. »« Conducteur de bonheur »« Une valse en trois temps »« Le bazar rangé »« La championne… et puis les autres ! »« Ce qui ne me tue pas me rend plus fort »« Devenir le bonheur »« Les vies denses. L’évidence de la danse. »« Alors danse ! »« Le « lâcher de gamins »« Carré de mômes »« Tu vois ! Je te l’avais dit ! C’est ta fée ! »« Carmen »« Voulez-vous danser avec… ma fille ? »

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« Les faits et les fées »« Partout et par tous ses pores »« La terre est ma musique »« Une pluie de musique »« Même la pluie écoute »« Un océan de janvier »« Ça n’existe pas, normalement, mais ça se passe tout normalement »« Quand ça tourne rond, ça ne tourne pas »« Quand l’aventure vient à soi »« Montre eux »« Le bonheur au milieu de la joie »« La planète Angleterre »« Frères de joies »« Dans les bras du monde »« Rendez-vous avec des gens qui ne savent même pas qu’elle existe »« Gardien de trésors vivants »« Un pays est capital. Une capitale n’est pas un pays »« Dansée par ces élans »« Se faire une place au soleil, même à l’ombre »« Respirer les gens comme on respire le bonheur »« Oh non ! Pas vous ! »« De l’avis de certains, de la vie de Tisae »« Les enfants sont privé de Noël cet été »« Ma plus grande folie, ma plus grande sagesse. »« Faute de mieux, c’est une faute. Le mieux est bien [mieux]. »« Salon d’honneur »« La [ décloisonneuse ] »« Tous pareils, tous différents »« Onze soleils »« Esperanza » pour les sans papier »« Placis des halles, place idéale »« Être du monde ou avec le monde »« Le son du monde… Leçon du monde. »« Les gens d’ici sont d’ailleurs. »« Dans le secret… et à l’intérieur du secret. »« Corps d’orchestre »« Médiévale »« Spectacle de couloir »« Un petit improbable vaut tous les grands probables. »« Marquis de Carabas ou Marquis de Commarque »« Les uns… Et les autres. »« Un bœuf musical… et son veau. »« Cœur de lion. Mais où est passé le cœur ? »« La seule au milieu de tous »« La cour en gravier et le cœur en fête »« Ça y est ! Je comprends. »« Il n’y a pas de raison d’aimer son suivant plus que son prochain. »« Odieuse… Ou Aux Dieux »« D’âme slave »« Avoir l’air dans la peau »« Mode[s] de vie » « L’eau-de-vie et l’eau de la vie » « Carrefour des mondes »« La langue de Shakespeare et le langage du cœur »« Partir en Bulgarie… revenue de Bul-guérie »« Fête nationale, faites l’internationalité »

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« Étincelle et Petite Flamme »« Divers étés, diversité »« Le soleil se lève à l’ouest… et danse à l’ouest. »« Une musique entraînante »« 550 inconnus, 550 amis »« La nature… et celle de sa danse »

ISBN : 978-2-9529159-0-8Imprimé en France

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Elle vit la danse ou elle danse la vie. Bien que Tisae soit danseuse, c’est la musique et les gens qui sont au cœur de cette histoire de vies.

Comme pour mieux éprouver la liberté, Tisae a connu l’épreuve de trois prisons successives : psychique, sociale et corporelle. Probablement y-a-t-elle puisé sa force, ne la gaspillant pas. De ce calme intense surgit l’intensité en elle. Différente parce que moins, différente parce que plus, différente aussi parce qu’elle va plus loin et en conscience, elle réunit les ressemblances autour de cet art universel.

Telle une aventurière d’une terre peu révélée, elle part en quête de la beauté des gens, une humanité révéléepar la danse de soi. Être dansée pour révéler autrui, c’est vivre la beauté du monde, des êtres… et des quelques autres.

Un livre d’aventures humaines, un conte philosophique, drôle et poétique, qui s’allège au fur et à mesure qu’il amasse avec enthousiasme toute l’expérience d’une vie et de celle des autres.

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Évie Danza

Tartines d’amour

Vivre la danse ou danser la vie.

PETITES HISTOIRES MAGIQUES

AU QUOTIDIEN