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FICHE HISTOIRE DES ARTS 3ème Thématique : Arts, espace et temps / Arts, Etats et pouvoir. Catégorie : Arts de l’espace. Welthauptstadt Germania, c'est-à-dire Germania, capitale du monde, est le nom donné au projet de reconstruction urbanistique et architecturale de Berlin souhaité par Adolf Hitler. Albert Speer, « le premier architecte du Troisième Reich » fut chargé de la transformation de la capitale du Reich. Les premières esquisses datent de 1925 par Hitler lui-même. En 1937, le projet est remodelé par Speer. En cas de succès le projet aurait dû être terminé en 1950. Hitler n'aime pas Berlin, elle est pour lui corrompue (lors de son élection en tant que Chancelier en 1933, Hitler n'obtient que 1 vote sur 4 dans la capitale). Il veut donc faire table rase du passé (littéralement car les constructions auraient entraîné la destruction de 60 000 appartements) et restructurer la vie sociale, politique et économique de la ville. Intention 3 : Hitler et Speer ont la volonté commune de bâtir un type de ville qui servirait de modèle aux autres villes du monde. Mais surtout de les surpasser en faste et grandeur. Le style néoclassique des bâtiments est une référence aux empires du passé, l'Empire nazi serait le successeur naturel de la Rome impériale. (« Berlin, en tant que capitale mondiale, ne pourra se comparer qu'à l'ancienne Égypte, à Babylone ou à Rome; qu'est-ce que Londres, qu'est-ce que Paris à côté de cela ? ») Intention 1 : « Ceux qui me succéderont un jour, ceux- là auront bien besoin d'un tel apparat. Pour beaucoup d'entre eux, ce sera la seule façon de se maintenir. » L’architecture est nécessaire pour asseoir le pouvoir des futurs führers. Intention 2 : Hitler veut doter le régime de ses propres bâtiments car il trouvait absurde et indigne que les gouvernements républicains s'installent dans d'anciennes résidences princières, royales ou impériales. Présentation : Contexte historique : Le bâtiment central de Germania : Le Grand Dôme. Un projet pharaonique de plus de 300m de haut (il aurait pu contenir la Tour Eiffel), un poids de 200 000 tonnes, une capacité de 180 000 personnes. Le point névralgique de la capitale, au croisement des axes Nord/Sud. C'est une construction en pierre, aux formes géométriques et symétriques, de style classique. En haut du dôme se trouve un aigle sur un globe terrestre symbolisant la main mise d'Hitler sur le monde. Le dôme est une représentation de la voûte céleste, la limite de l'empire nazi. Cette architecture est écrasante, dominatrice, déshumanisée ; elle ne tient pas compte de l'individu mais l'assujettit. Un petit mot sur les matériaux. L'ensemble du bâtiment est constitué de pierre. Hitler ne veut que de la pierre pour les bâtiments publics. Ce matériau de facture classique, évoque les régimes puissants de l'histoire. Il est aussi durable, Hitler veut bâtir un empire qui durera indéfiniment. Il est enfin lourd, rappelant la domination écrasante des nazis. Conclusion : La ville d’Hitler et de Speer n’est pas du tout adapté à la vie humaine. Ce que l’on voit sur les maquettes ne sont que des bâtiments publics destinés à montrer la puissance des nazis. Il n’y a pas de place pour le logement. Nous sommes face à une dystopie (ou contre-utopie, il ne présente pas le meilleur des mondes mais le pire) architecturale propre à un régime totalitaire. Certains architectes sont-ils allés dans la voie inverse, celle de l’utopie (réalité idéale, sans défauts. Le mot est inventé par Thomas Moore, il signifie littéralement « en aucun lieu ») architecturale ? L’utopie peut-elle vraiment fonctionner ? Voie de l’utopie. Voie de la dystopie. Skidmore, Owings and Merrill (ou SOM), Burj Khalifa, 2004-2010, Dubaï, Emirats Arabes Unis C'est le plus haut gratte-ciel construit du monde (828 m). - 1,5 milliards de dollars. Plus une tour est grande plus elle est chère. (Utilisation de plus de matériaux, prix élevé des matériaux capable de résister et de supporter la structure, acheminement des matériaux vers le haut de la structure) - Perte de l'espace : la tour fait 163 étages habitables + 46 étages utilisés pour la maintenance. Presque ¼ du bâtiment est consacré à son fonctionnement. - Plus un gratte-ciel est haut moins il est rentable, les hautes tours actuelles sont bâtis dans des régions en recherche de notoriété ou de visibilité et dans un pays ou région avec d’importants capitaux disponibles : la hauteur comme affirmation de la puissance et du pouvoir. - Problème des conditions de travail d’esclavage. Quand l’utopie manque le but. Le Corbusier, L'unité d'habitation ou Cité Radieuse, 1945-1952, Marseille. Conçue après la 2ème Guerre Mondiale, ce bâtiment répond aux besoins de reloger le grand nombre de personnes sans domicile. Elle est pensée comme un « village » - Intégration du bâtiment dans la ville. -Technique de construction industrielle pour construire rapidement et à moindre coût. -Intégration de magasins (supérette, boucherie, …) et de service (cabinet médical, crèche, salle des fêtes) -Un bâtiment communautaire (une entrée pour favoriser les rencontres entre voisins. -Des logements en duplex et modulable (système de cloisons) avec beaucoup de lumière (baie vitrée) Grands ensembles. Ils sont construit entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970. En 1954, 9 ans après la fin de la seconde Guerre Mondiale, le pays subit un terrible hiver alors que de nombreux français vivent encore dans des taudis. C'est la naissance des ZUP (Zone à Urbaniser en Priorité), leur forme doit autant à Le Corbusier et à la Charte d'Athènes qui posent les points principaux de ces constructions, qu'à l'industrialisation du secteur du bâtiment et aux méthodes de préfabrication du béton. -les zones sont autonomes et coupées du coeur de la ville. -au minimum conçu pour 500 habitants, entassement. -les banlieues sont habitées en majorité par les tranches les plus pauvres de la population qui se trouvent coupées du reste de la ville. Ville utopique et réalité. Frank Lloyd Wright, The Broadacre City, 1935, ce projet n’a jamais été réalisé. Frank Lloyd Wright s'est attaché, tout au long de sa carrière, à créer une habitation abordable pour l'américain moyen - « une architecture pour une société démocratique ». -une organisation spatiale sur trois niveaux : l’échelle locale de la sphère domestique, l’échelon intermédiaire du voisinage et le rayon plus vaste de la communauté urbaine. -un modèle de maison, non standardisé, mais assez simple pour être reproductible et utilisable dans des contextes variés. -l'échelle locale : une aile commune et une aile réservée à chacun des habitants. -chaque maison possède un terrain, dans une démarche écologique, les habitants sont encouragés à le cultiver afin d'augmenter leur niveau d’autosubsistance. -l'échelle du voisinage : des habitations communes (groupe de 4 maisons) mais une structure qui préserve l'intimité (pas de vis-à-vis) -l'échelle de la communauté urbaine : la maison se trouve à proximité (8km) de toutes commodités (écoles, magasins, services administratifs...), les routes sont rejetées à la périphérie et chaque bâtiment est relié par des parcs selon un itinéraire vert. Pour beaucoup d'américains (d'européens aussi) le pavillon en banlieue est le type idéal d'habitation. Le photographe Alex Mac Lean montre par ces photos vues du ciel, les limites de ce système. -standardisation des habitations, à cause de la demande galopante. -un habitat non adapté : les résidents ne s'adaptent pas au lieu mais le déforment pour lui imposer ce qui leur est familier. -territoire très isolé donc coût financier important pour les infrastructures (eau, assainissement, électricité, réseau routier) -coût écologique : fragilisation de l’écosystème. -dépendance des résidents à l'automobile. Alex Mac Lean, photographies tirées de Over, 2008. Tu veux aller plus loin : http://www.dailymotion.com/video/x8rgvr_exploita tion-d-ouvriers-esclave-a-d_news#.UVnTrleoW1k Tu veux aller plus loin, voir une ville réalisée par un architecte, tape dans Google : Chandigarh + Le Corbusier qui donnera

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FICHE HISTOIRE DES ARTS 3ème Thématique : Arts, espace et temps / Arts, Etats et pouvoir. Catégorie : Arts de l’espace.

Welthauptstadt Germania, c'est-à-dire Germania, capitale du monde, est le nom donné au projet de reconstruction urbanistique et architecturale de Berlin souhaité par Adolf Hitler. Albert Speer, « le premier architecte du Troisième Reich » fut chargé de la transformation de la capitale du Reich. Les premières esquisses datent de 1925 par Hitler lui-même. En 1937, le projet est remodelé par Speer. En cas de succès le projet aurait dû être terminé en 1950.

Hitler n'aime pas Berlin, elle est pour lui corrompue (lors de son élection en tant que Chancelier en 1933, Hitler n'obtient que 1 vote sur 4 dans la capitale). Il veut donc faire table rase du passé (littéralement car les constructions auraient entraîné la destruction de 60 000 appartements) et restructurer la vie sociale, politique et économique de la ville.

Intention 3 : Hitler et Speer ont la volonté commune de bâtir un type de ville qui servirait de modèle aux autres villes du monde. Mais surtout de les surpasser en faste et grandeur. Le style néoclassique des bâtiments est une référence aux empires du passé, l'Empire nazi serait le successeur naturel de la Rome impériale. (« Berlin, en tant que capitale mondiale, ne pourra se comparer qu'à l'ancienne Égypte, à Babylone ou à Rome; qu'est-ce que Londres, qu'est-ce que Paris à côté de cela ? »)

Intention 1 : « Ceux qui me succéderont un jour, ceux-là auront bien besoin d'un tel apparat. Pour beaucoup d'entre eux, ce sera la seule façon de se maintenir. » L’architecture est nécessaire pour asseoir le pouvoir des futurs führers.

Intention 2 : Hitler veut doter le régime de ses propres bâtiments car il trouvait absurde et indigne que les gouvernements républicains s'installent dans d'anciennes résidences princières, royales ou impériales.

Présentation :

Contexte historique :

Le bâtiment central de Germania : Le Grand Dôme.

Un projet pharaonique de plus de 300m de haut (il aurait pu contenir la Tour Eiffel), un poids de 200 000 tonnes, une capacité de 180 000 personnes. Le point névralgique de la capitale, au croisement des axes Nord/Sud. C'est une construction en pierre, aux formes géométriques et symétriques, de style classique. En haut du dôme se trouve un aigle sur un globe terrestre symbolisant la main mise d'Hitler sur le monde. Le dôme est une représentation de la voûte céleste, la limite de l'empire nazi. Cette architecture est écrasante, dominatrice, déshumanisée ; elle ne tient pas compte de l'individu mais l'assujettit.

Un petit mot sur les matériaux.

L'ensemble du bâtiment est constitué de pierre. Hitler ne veut que de la pierre pour les bâtiments publics. Ce matériau de facture classique, évoque les régimes puissants de l'histoire. Il est aussi durable, Hitler veut bâtir un empire qui durera indéfiniment. Il est enfin lourd, rappelant la domination écrasante des nazis.

Conclusion : La ville d’Hitler et de Speer n’est pas du tout adapté à la vie humaine. Ce que l’on voit sur les maquettes ne sont que des bâtiments publics destinés à montrer la puissance des nazis. Il n’y a pas de place pour le logement. Nous sommes face à une dystopie (ou contre-utopie, il ne présente pas le meilleur des mondes mais le pire) architecturale propre à un régime totalitaire. Certains architectes sont-ils allés dans la voie inverse, celle de l’utopie (réalité idéale, sans défauts. Le mot est inventé par Thomas Moore, il signifie littéralement « en aucun lieu ») architecturale ? L’utopie peut-elle vraiment fonctionner ?

Voie de l’utopie. Voie de la dystopie.

Skidmore, Owings and Merrill (ou SOM), Burj Khalifa , 2004-2010, Dubaï, Emirats Arabes Unis

C'est le plus haut gratte-ciel construit du monde (828 m). - 1,5 milliards de dollars. Plus une tour est grande plus elle est chère. (Utilisation de plus de matériaux, prix élevé des matériaux capable de résister et de supporter la structure, acheminement des matériaux vers le haut de la structure) - Perte de l'espace : la tour fait 163 étages habitables + 46 étages utilisés pour la maintenance. Presque ¼ du bâtiment est consacré à son fonctionnement. - Plus un gratte-ciel est haut moins il est rentable, les hautes tours actuelles sont bâtis dans des régions en recherche de notoriété ou de visibilité et dans un pays ou région avec d’importants capitaux disponibles : la hauteur comme affirmation de la puissance et du pouvoir. - Problème des conditions de travail d’esclavage.

Quand l’utopie manque le but. Le Corbusier, L'unité d'habitation ou Cité Radieuse, 1945-1952, Marseille.

Conçue après la 2ème Guerre Mondiale, ce bâtiment répond aux besoins de reloger le grand nombre de personnes sans domicile. Elle est pensée comme un « village » - Intégration du bâtiment dans la ville. -Technique de construction industrielle pour construire rapidement et à moindre coût. -Intégration de magasins (supérette, boucherie, …) et de service (cabinet médical, crèche, salle des fêtes) -Un bâtiment communautaire (une entrée pour favoriser les rencontres entre voisins. -Des logements en duplex et modulable (système de cloisons) avec beaucoup de lumière (baie vitrée)

Grands ensembles. Ils sont construit entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1970.

En 1954, 9 ans après la fin de la seconde Guerre Mondiale, le pays subit un terrible hiver alors que de nombreux français vivent encore dans des taudis. C'est la naissance des ZUP (Zone à Urbaniser en Priorité), leur forme doit autant à Le Corbusier et à la Charte d'Athènes qui posent les points principaux de ces constructions, qu'à l'industrialisation du secteur du bâtiment et aux méthodes de préfabrication du béton. -les zones sont autonomes et coupées du cœur de la ville. -au minimum conçu pour 500 habitants, entassement. -les banlieues sont habitées en majorité par les tranches les plus pauvres de la population qui se trouvent coupées du reste de la ville.

Ville utopique et réalité. Frank Lloyd Wright, The Broadacre City, 1935, ce projet n’a jamais été réalisé. Frank Lloyd Wright s'est attaché, tout au long de sa carrière, à créer une habitation abordable pour l'américain moyen - « une architecture pour une société démocratique ». -une organisation spatiale sur trois niveaux : l’échelle locale de la sphère domestique, l’échelon intermédiaire du voisinage et le rayon plus vaste de la communauté urbaine. -un modèle de maison, non standardisé, mais assez simple pour être reproductible et utilisable dans des contextes variés. -l'échelle locale : une aile commune et une aile réservée à chacun des habitants. -chaque maison possède un terrain, dans une démarche écologique, les habitants sont encouragés à le cultiver afin d'augmenter leur niveau d’autosubsistance. -l'échelle du voisinage : des habitations communes (groupe de 4 maisons) mais une structure qui préserve l'intimité (pas de vis-à-vis) -l'échelle de la communauté urbaine : la maison se trouve à proximité (8km) de toutes commodités (écoles, magasins, services administratifs...), les routes sont rejetées à la périphérie et chaque bâtiment est relié par des parcs selon un itinéraire vert.

Pour beaucoup d'américains (d'européens aussi) le pavillon en banlieue est le type idéal d'habitation. Le photographe Alex Mac Lean montre par ces photos vues du ciel, les limites de ce système. -standardisation des habitations, à cause de la demande galopante. -un habitat non adapté : les résidents ne s'adaptent pas au lieu mais le déforment pour lui imposer ce qui leur est familier. -territoire très isolé donc coût financier important pour les infrastructures (eau, assainissement, électricité, réseau routier) -coût écologique : fragilisation de l’écosystème. -dépendance des résidents à l'automobile.

Alex Mac Lean, photographies tirées de Over, 2008.

Tu veux aller plus loin : http://www.dailymotion.com/video/x8rgvr_exploitation-d-ouvriers-esclave-a-d_news#.UVnTrleoW1k

Tu veux aller plus loin, voir une ville réalisée par un architecte,

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