Table des matières - Fondation et Association SEVE · 2019. 3. 8. · Ce document reprend les...
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Formation S.E.V.E. – Référentiel des modules « Pratique de l’attention »
1 Nastasya van der Straten – document de travail à destination des participants – mars 2017
Référentiel théorique pour le module « Attention » chez SEVE
Table des matières
Remarques préliminaires .................................................................................................................... 3
Repères pédagogiques concernant la pratique de l’attention au sein de S.E.V.E .............................. 4
Liste des S, SF et SE à acquérir ............................................................................................................ 5
Savoirs ............................................................................................................................................. 5
Savoirs-faire ..................................................................................................................................... 5
Savoirs-être ..................................................................................................................................... 5
Se situer ............................................................................................................................................... 6
Clarification conceptuelle .................................................................................................................... 6
Bénéfices de la méditation de pleine conscience ............................................................................... 7
Ce que nous proposons : une pratique de l’attention ........................................................................ 8
Quelles différences entre notre proposition et les programmes de pleine conscience pour
enfants? ........................................................................................................................................... 9
Bénéfices de la pratique de l’attention ............................................................................................... 9
1. Amélioration de l’attention ................................................................................................... 10
2. Réduction du stress ............................................................................................................... 10
3. Apaisement du mental et régulation émotionnelle .............................................................. 11
4. Favorisation du vivre-ensemble ............................................................................................ 12
Lien entre pratique de l’attention et ateliers philo ? ........................................................................ 12
Mise en situation ........................................................................................................................... 12
À partir de la revue de la littérature .............................................................................................. 12
Un point de vue plus large… sur la philosophie de vie .................................................................. 13
Parallélisme au niveau des paradigmes ........................................................................................ 13
Instruire un exercice d’attention ....................................................................................................... 14
Centration sur la respiration ......................................................................................................... 14
Autres exercices possibles ............................................................................................................. 15
Amener ce type de pratique dans le cadre scolaire .......................................................................... 16
Gérer les feedbacks ........................................................................................................................... 18
Quelques mots sur la communication .............................................................................................. 19
Adaptation à l’âge de l’enfant ........................................................................................................... 20
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L’enfant, « fait pour méditer » ? ................................................................................................... 20
Généralités sur le développement cognitif à l’âge scolaire .......................................................... 20
A retenir pour la centration de l’attention dans le cadre des ateliers philo ? .............................. 21
Favoriser l’engagement et la généralisation des acquis ............................................................... 21
Lectures conseillées ........................................................................................................................... 24
Références ......................................................................................................................................... 24
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Remarques préliminaires
Ce document reprend les éléments abordés oralement lors des modules de pratique de l’attention,
donnés au sein de la formation S.E.V.E. Au départ élaboré pour les formateurs, il a été décidé qu’il
serait partagé avec les apprenants afin de compléter leur prise de note.
Etant donné la rapidité avec laquelle la formation se développe, ce document est en cours
d’élaboration. Il ne s’agit pas d’une monographie. Le fond et la forme font l’objet d’une amélioration
continue. Les suggestions peuvent être envoyées à [email protected].
En cas de question sur le contenu, les lecteurs sont renvoyés à la bibliographie, ou ils peuvent poser
leur question lors d’une journée de formation.
Toute utilisation non commerciale est permise, pourvu que l’autorship soit respecté.
mailto:[email protected]
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Repères pédagogiques concernant la pratique de l’attention au sein de S.E.V.E
Objectif
L’objectif du module « pratique de l’attention » est de permettre aux apprenants d’animer un atelier
de 2 à 5 minutes de pratique de l’attention au moment présent et sans jugement (principalement par
une centration sur la respiration), qui précédera les ateliers philosophiques proprement dits. Ce
moment préliminaire de pratique de l’attention favorise pour des raisons neuro-psychologiques le
focus attentionnel, la gestion émotionnelle, la flexibilité cognitive, ainsi que la pensée abstraite et
créative.
La pratique de l’attention est liée aux pratiques de la méditation de pleine conscience,
scientifiquement validée et utilisée dans le monde de la santé depuis plus de 20 ans. Il s’agit ici d’un
« entrainement de l’esprit » et non d’une pratique de méditation spirituelle ou religieuse.
Les limites de la formation sont explicitées à plusieurs reprises aux participants : ils ne seront pas
formés à animer des ateliers de méditation à visée thérapeutique, ni à visée spirituelle.
Sujets abordés
Les apprenants acquerront des savoirs concernant les processus actifs et les bénéfices de la pratique
de l’attention (réactivité physiologique, centration de l’attention, régulation émotionnelle…). Ils
auront l’occasion de s’exercer par jeux de rôles à l’animation d’un atelier, et à la gestion des
feedbacks.
Valeurs sous-jacentes
La raison d’être du module de pratique de l’attention au sein de la formation S.E.V.E est de
permettre aux adultes et aux enfants d’effectuer l’atelier philosophique dans les meilleures
conditions cognitives et émotionnelles possibles. Lors d’un atelier philosophique, l’enfant doit rester
attentif sur une longue durée, faire preuve de patience pour attendre son tour, de gestion
émotionnelle lorsqu’il est en désaccord, de flexibilité cognitive pour accepter de changer de point de
vue, etc. L’entraînement attentionnel favorisera ces compétences, et pourra par ailleurs lui être utile
dans d’autres situations générant du stress (examen, compétition sportive, etc).
Choix des références
La littérature pour ce module relèvera de plusieurs domaines et disciplines. Le paradigme privilégié
sera celui de la psychologie empiriquement validée (neuropsychologie, psychophysiologie,
psychologie de l’enfant, psychologie des émotions…), tout en reconnaissant que la méditation
n’appartient pas à ce domaine, et que sa compréhension requiert un ensemble bien plus vaste de
sciences humaines et sociales.
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Liste des S, SF et SE à acquérir
Savoirs
• Situer la pratique d’attention proposée par rapport à d’autres pratiques (relaxation,
méditations…)
• Intérêt de la pratique de l’attention au niveau psychologique et physiologique
• Liens possibles entre la pratique de l’attention et l’animation d’un atelier philo.
Savoirs-faire
• Instaurer un cadre sécurisant
• Animer une pratique de l’attention pour des enfants d’âge primaire
• Gérer les feedbacks suite à la pratique
• Présenter l’intérêt de l’atelier à d’autres acteurs (enseignants, parents, …)
Savoirs-être Développer et faire preuve dans son comportement des attitudes suivantes1 :
• Présence (attention au moment présent, écoute active)
• Partage (la méditation n’est pas une activité qui s’enseigne mais qui se partage)
• Curiosité (esprit du débutant)
• Bienveillance à l’égard de soi et des autres
• Non-jugement (capacité à reconnaître et prendre distance par rapport à nos jugements
spontanés, acceptation)
• Authenticité (ne pas chercher à travestir ses pensées, émotions, comportements verbal et
non-verbal)
• Rapport non utilitariste à la pratique (ne pas tendre vers un objectif, patience, lâcher prise)
• Confiance dans les ressources de l’enfant
1 Liste librement inspirée de Kabat-Zinn, 2009, et du MBI-TAC de Crane, Soulsby, & Kuyken, 2012
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Se situer Pourquoi parlons-nous de méditation au sein de la formation SEVE ?
1. Liens effectués par plusieurs philosophes entre l’acte de philosopher, et la méditation :
• "Apprenez à faire le silence en vous. Laissez votre esprit apaisé écouter et absorber ce
qui l'entoure" Pythagore (580-500 av JC), philosophe et mathématicien, créateur du mot
philosophie !
• "Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer
en repos dans une chambre" Pascal, (1623-1662), philosophe mathématicien et physicien
• "L’homme libre ne pense à rien moins qu’à la mort, et sa sagesse est une méditation non
de la mort, mais de la vie "Spinoza (1632-1677)
• Plus loin : Bergson et l’intuition
2. Expérience de Frédéric Lenoir, co-fondateur de l’association SEVE, qui a animé des ateliers
philo où les enfants étaient agités. Par intuition, il a essayé de commencer les ateliers par un
moment de centration sur la respiration. Il a remarqué que les enfants étaient « plus calmes,
plus posés, plus à l’écoute ».
3. la science nous montre aujourd’hui que le fait de porter son attention de façon particulière,
comme cela est entraîné dans certaines pratiques méditatives, est bénéfique pour la gestion
du stress et l’apaisement du mental. Ce qui est souhaitable avant d’entamer un atelier philo.
Clarification conceptuelle Il existe différentes formes de « méditation » au sens large, et on retrouve des formes de méditation
dans la plupart des cultures, bien que cela réfère à des significations différentes. Exemple :
• En Occident : réflexion prolongée, guidée et soutenue par une méthode, sur un objet de
pensée 2
• En Orient, c’est plutôt un « entraînement de l’esprit » 3
c’est plutôt en ce sens que nous parlons de méditation.
Ici, proposition de pratiquer un entraînement attentionnel sur un « objet » (le plus souvent la
respiration, mais peut aussi être les sons, odeurs, toucher…)
• Ce qui s’apparente - sans s’y confondre - à d’autres formes de pratique (sophrologie,
relaxation, le yoga…)
• Et qui constitue l’étape fondamentale (et non ultime) de plusieurs types de méditations.
Dans plusieurs traditions, deux grands types de pratique méditative peuvent en effet être
distingués 4 :
• concentration meditation, focus sur un objet (le plus souvent le souffle) et
• insight meditation, mindfulness, méditation ouverte, vision profonde
• Le premier aide à accéder au second.
• Consigne principale : amener son attention sur les sensations ressenties sans jugements ni
attentes, moment après moment. Quand l’attention s’oriente vers les pensées et émotions,
revenir avec douceur à la respiration.
2 (Duméry, n.d.) 3 (Ricard, 2008, p19) 4 (McCown, Reibel, & Micozzi, 2011)
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• Ce n’est PAS
o Un contrôle de la respiration (on ne va pas la compter, ni l’associer à un mantra, ni la
contrôler)
o de la relaxation ce n’est pas l’objectif et cela peut ne pas arriver. Même si le plus
souvent, c’est ce qui va tout de même arriver (voir littérature plus loin)
o une façon d’échapper à ce qui existe
▪ puisque les sensations existent au plus proche de notre expérience
▪ cela se traduit dans les consignes de « noter les pensées et émotions, « sans
chercher à les éradiquer ou les chasser, juste changer la centration de
l’attention ».
• Le choix de se centrer de cette façon sur l’expérience est similaire à ce qui se fait dans la
tradition « Vipassana », répandue en Occident sous un forme laïque : la Pleine conscience.
Bénéfices de la méditation de pleine conscience
Les effets démontrés pour les enfants qui ont suivi un groupe de Mindfulness (ou pleine conscience)
sont les suivants 5:
Diminution de
• Anxiété, dépression
• stress (ressenti et physiologique)
• impulsivité
• somatisation
Augmentation de
• bien-être
• Estime de soi
• qualité du sommeil
• attention en classe,
• self-control, participation aux activités, respect envers les autres, respect des règles….
• performances dans certaines matières
Attention, ces bénéfices valent pour les « groupes de pleine conscience avec enfants », qui
comportent 9 à 12 séances de 1h30 à 2h00 6. Il serait déraisonnable de penser que l’attention à la
respiration pendant 2 ou 3 minutes - comme nous le proposons – apportera nécessairement mêmes
bénéfices.
Que peut-on dès lors vraiment attendre avec ce que nous proposons ? C’est-à-dire une pratique de
l’attention soutenue sur un objet (le plus souvent les sensations corporelles).
5 (Biegel, Brown, Shapiro, & Schubert, 2009; Black & Fernando, 2013; Burke, 2009; Schonert-Reichl & Lawlor, 2010; Semple & Lee, 2014) 6 voir « questions spéciales » pour comprendre les éléments supplémentaires dans ces groupes de PC
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Pour répondre à cette question, la distinction faite par Hölzel et al (2011) sur les mécanismes actifs
de la pleine conscience est particulièrement intéressante. Selon ces auteurs, les bénéfices de la
pleine conscience sont attribués à 5 mécanismes principaux :
1. La régulation attentionnelle
2. La conscience du corps
3. La régulation émotionnelle par réévaluation
4. La régulation émotionnelle par exposition, extinction et reconsolidation
5. Le changement dans la perspective de soi.
Bien que ces mécanismes soient interreliés, les « instructions » données durant les méditations de
pleine conscience vont plus spécifiquement favoriser le renforcement de tel ou tel mécanisme. Les
instructions que nous proposons de donner ici concernent principalement les deux premiers
mécanismes :
1. La régulation attentionnelle instructions qui invitent à soutenir l’attention à l’objet choisi.
Et à y retourner à chaque fois que l’attention aura été distraite
2. La conscience du corps attention focalisée sur l’expérience interne : les sensations, la
respiration, et les émotions…
Ce que nous proposons : une pratique de l’attention
La pratique que nous proposons encourage les enfants à
• focaliser et maintenir l’attention
• de façon intentionnelle
• sur un « objet » perceptible par nos sens (sentir la respiration, goûter un raisin, voir
les nuages, entendre le vent…)
• sans jugement (c’est-à-dire que l’on va prendre conscience sans les commenter
davantage des jugements spontanés tels que me/j’aime pas/neutre, et ramener
l’attention à l’objet choisi)7
• moment après moment
Cette pratique s’apparente très fortement aux pratiques habituelles en méditation de pleine
conscience. Cependant, elle est plus restreinte au niveau du type d’attention exercé (focalisée
versus ouverte) et au niveau des objets de centration (les sensations versus les sensations, les
émotions et les pensées)
7 (Kabat-Zinn, 2009)
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Quelles différences entre notre proposition et les programmes de pleine conscience pour
enfants? La compétence de base (centrer son attention…) exercée est la même MAIS dans un programme de
pleine conscience nous trouverons…
• Des objets de centration plus diversifiés (incluant pensées et émotions)
• Des exercices beaucoup plus longs (jusqu’à 10 ou 15 minutes)
• Des exercices corporels (type yoga)
• Un rapport à l’expérience (principalement au niveau des émotions et des pensées) qui est
modifié (apprendre à accueillir au lieu de rejeter)
• Une exposition progressive aux stimuli internes (pensées et émotions)
• Un apprentissage lié à la labellisation des émotions (très important comme régulation
émotionnelle8)
• L’apport de récits et métaphores, mais aussi d’informations sur les processus émotionnels, le
fonctionnement du cerveau, etc.
• Des exercices à domicile quotidiens
• Des partages en grand groupe à propos de l’expérience et du vécu à domicile
• Une évolution thématique et conceptuelle croissante lors du programme
Et enfin, les séances sont données par des instructeurs ou des enseignants formés à la pleine
conscience (voir le site de l’Association pour le Développement de la Mindfulness www.association-
mindfulness.org ou celui de Enfance et attention http://enfance-et-attention.org/ pour davantage
d’informations)9.
Bénéfices de la pratique de l’attention
Selon la revue de littérature effectuée par Hölzel et al (2011), ce type d’instructions a plusieurs
bénéfices démontrés, qui concernent avant tout :
• l’entraînement de l’attention
• la conscience corporelle
• la diminution du stress physiologique (or le stress est lié à de nombreuses difficultés
cognitives et émotionnelles)
Par facilité, nous regroupons les avantages de ces différents bénéfices sous les termes suivants :
1. améliorer l’attention,
2. réduire le stress,
3. apaiser le mental,
4. et favoriser le vivre-ensemble.10
8 cfr Siegal, 2010 et Hariri 2000 9 Si le lecteur estime que d’autres sites internet fédérateurs et représentatifs de la pleine conscience en France méritent d’être cités dans ce référentiel, merci de contacter l’auteure : [email protected] 10 Choix effectué avec Jeanne Siaud-Fachin. Cette catégorisation n’est pas habituelle dans le cadre de la recherche, mais s’avère être facile d’accès et éloquent pour le corps enseignant.
http://www.association-mindfulness.org/http://www.association-mindfulness.org/http://enfance-et-attention.org/
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1. Amélioration de l’attention
• Meilleure attention exécutive (Maintenir son attention malgré des distractions) grâce à
l’entraînement du Cortex cingulaire antérieur (CCA)11 utilité ++ en classe
• Meilleure capacité à diriger et limiter l’attention à un nombre réduit de stimuli
• capacité à rester alerte plus longtemps (état de vigilance, être « prêt »)12
• effet « blink » (fait qu’on ne perçoit pas un stimulus suivant un autre, si succession rapide)
moins fort13
• meilleure flexibilité attentionnelle (capacité à se désengager d’une tâche devenue non
pertinente pour s’engager activement dans une autre tâche) 14
2. Réduction du stress
La physiologie du stress est expliquée dans cette formation par Catherine Guéguen.
La méditation entraîne une réponse physiologique de réduction du stress… ou en d’autres termes
de relaxation… qui se manifeste au niveau du système nerveux végétatif (ou autonome) ET au niveau
endocrinien.
En effet, la méditation est liée à une augmentation de l’activité du système nerveux
parasympathique et par la diminution de l’activité du système nerveux sympathique 15
Ensuite, concernant le système neuro-endocrinien, et sans rentrer dans les détails, la méditation
s’accompagne d’une diminution durable du taux de cortisol dans le corps16.
Pourquoi est-il important de réduire le stress au niveau cognitif17?
Conséquences négatives du stress aigu :
• Fonctions cognitives flexibles de haut niveau se font remplacer par des habitudes
plus rigides
• Nota bene : pas si simple. Aussi des fonctions améliorées selon l’intensité du stress, la
charge cognitive et le timing… Mémorisation, mémoire de travail,…
Conséquences négatives du stress prolongé :
• Hippocampe réduit à cause du cortisol problème de neurogénèse problème de
mémoire impliqué dans de nombreuses psychopathologies
• Difficultés attentionnelles
11 voir dans Holzel et al., 2011. 12voir dans Holzel et al., 2011. 13 voir dans Holzel et al., 2011. 14 Heeren & Philippot, 2010; Moore & Malinowski, 2009 15 (voir Benson, 2000, cité par Holzel et al., 2011)(Ditto, Eclache, & Goldman, 2006) 16 (Carlson, Speca, Faris, & Patel, 2007) 17 (Calvo & Gutierrez-Garcia, 2016)
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11 Nastasya van der Straten – document de travail à destination des participants – mars 2017
• Difficultés exécutives (attention, inhibition, planification), moindre performance
intellectuelle et moindres résultats scolaires chez les enfants
• PFC perturbé, car très densifié en récepteurs de glucocorticoïdes. Or, siège des
compétences complexes…
Par ailleurs, conséquences émotionnelles en cas de stress (prolongé)
• Augmentation de l’anxiété due à l’activation de l’amygdale 18
• Dépression 19
• Sentiment de vulnérabilité, cynisme, suspicion, impuissance 20
Et en cas de stress prolongé ou intense21 :
• trop de catécholamines = angoisse, colère, peur, hyper-vigilance
• trop de cortisol = insécurité, sentiment de menace et de tristesse, perception hostile de
l’environnement, …
3. Apaisement du mental et régulation émotionnelle
• Si la pratique de l’attention diminue le stress Diminution des émotions de peur et de
colère, … diminution aussi de l’hypervigilance et de la perception de l’environnement comme
hostile 22.
• La « pleine conscience comme trait de personnalité » est associée à + d’activation
préfrontale, - d’activation de l’amygdale et + de contrôle du cortex préfrontal sur l’amygdale
plaide en faveur d’une meilleure régulation émotionnelle 23
• Meilleure perception des stimuli dans le corps24, ce qui devrait potentiellement mener à une
meilleure perception des émotions et donc une meilleure capacité à y répondre de façon
adaptée 25
• Il est démontré que la participation à un cycle de pleine conscience améliore la capacité à
désengager l’attention de pensées non pertinentes pour la situation 26 et à se désengager
de boucles de rétroactions cognitives alimentant les ruminations 27. Il nous semble
raisonnable de penser – sans pouvoir l’affirmer – que le fait de ramener régulièrement son
attention aux sensations devrait favoriser cela également.
18 (McEwen, 2016) 19 (Czéh & Fuchs, 2016) 20 (Policing, 2016) 21 (Sunderland, 2011, citée par Gueguen, 2014) 22 (Gueguen, 2014) 23 ( Creswell, Way, Eisenberger & Lieberman, 2007, cités par Holzel et al., 2011) 24 (voir Holzel et al., 2011) 25 (voir Rossignol et al., 2016) 26 (voir Heeren et Philippot 2009) 27 (Teasdale, Segal, & Williams, 1995)
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12 Nastasya van der Straten – document de travail à destination des participants – mars 2017
4. Favorisation du vivre-ensemble
• De manière générale, une meilleure gestion émotionnelle (car moins de stress et meilleure
perception du corps) devrait mener à moins de conflits interpersonnels. D’ailleurs, lien entre
stress agressivité 28
• L’entraînement à la perception du corps stimule certaines régions corticales (l’insula et la
jonction temporo-pariétale) qui sont AUSSI le siège de la cognition sociale et des réponses
empathiques. Cet entraînement pourrait donc indirectement favoriser l’augmentation de
l’empathie et de la compassion attribuées à la méditation ! 29
• Même le fait de se centrer durant 5 minutes sur sa respiration stimule une meilleure
compréhension de l’état émotionnel des autres, et davantage d’expression de l’empathie.
Ce qui peut être lié à une meilleure attention (plus nuancée, moins stéréotypée), et au fait
que les mêmes zones cérébrales sont stimulées30.
• Participants se montrent plus prosociaux (par exemple, donnent plus facilement leur chaise à
une personne en difficulté)31
Lien entre pratique de l’attention et ateliers philo ?
Mise en situation atelier philo chez des plus grands sur « Quelle est ma responsabilité par rapport aux problèmes
climatiques ?
o Activation de peur (et réduction des fonctions exécutives pour bien réfléchir)
o Scénarios catastrophes dans la tête, réponses toutes faites des parents, préjugés, …
o Activation de culpabilité (désagréable « c’est pas mon problème »)
o Colère contre ceux qui ont un autre avis (plutôt que curiosité envers eux)
o …. BREF, tout cela ne nous aide pas à bien penser… et à mieux agir peut-être
La pratique de l’attention peut-elle « prévenir » tout cela ?
À partir de la revue de la littérature Pas d’étude qui traite de ça à ce jour !
Mais étant donné ce qui a déjà été démontré, on peut supposer que la pratique de l’attention soit
utile à l’atelier philo car :
- Meilleure attention
o au moment présent = utile pour rester concentré sur l’atelier philo,
28 (de Boere, Buwalda, & Koolhaas, 2016) 29 (Shapiro, Schwartz et Bonne, 1998, cités par Hölzel) 30 (Tan, Lo, & Macrae, 2014) 31 (Lim, Condon, & De Steno, 2015)
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13 Nastasya van der Straten – document de travail à destination des participants – mars 2017
o à l’autre = utile pour écouter vraiment ce qu’il dit et ne pas rester uniquement centré
sur ce que nous pensons qu’il dit par projection…)
- Meilleure gestion émotionnelle
o aide à l’interaction avec les pairs (gestion de la peur du ridicule, colère quand avis
contre-argumenté…)
o aide à gérer l’inconfort induit par l’atelier philo (remise en question des certitudes,
non-clôture cognitive…)
- Meilleure gestion des pensées
o Capacité, même si j’ai la pensée « c’est n’importe quoi ! », à ce que cela ne prenne
pas toute mon attention, et à rediriger mon attention vers les arguments des autres
- Réduction du stress, autrement dit relaxation, qui favorise d’autant plus la gestion
émotionnelle, et l’utilisation de capacités préfrontales (résolution de problème, empathie,
créativité, …)
- Davantage d’empathie…
o Important pour l’écoute de l’autre
o Important, car objectif ultime de la philo pour enfant est une société plus
démocratique, plus respectueuse.
Un point de vue plus large… sur la philosophie de vie - L’attention au moment présent c’est (ça peut aussi) être une philosophie de vie !
- C’est d’abord le fait d’être d’accord de tout remettre en question pour regarder la vie avec
un œil neuf et frais (esprit du débutant),
- et redécouvrir chaque instant pour ce qu’il est, sans l’enfermer dans nos préjugés et nos
conceptions initiales (non-jugement).
- C’est apprendre à accepter que le monde ne corresponde pas toujours à notre vision des
choses, et être d’accord de laisser tomber la cuirasse de ses certitudes (jugements,
émotions, …) pour tenter de mieux comprendre ce qui se passe…. Chez moi (voir ma peur,
mes préjugés pour ce qu’ils sont), chez l’autre (voir sa dimension humaine, ses propres
peurs, sa diversité), et dans le réel complexe et changeant.
- Bref… lâcher-prise et s’émerveiller, ce qui pourra susciter le questionnement sur le monde
- Exemple : l’enfant de 4 ans demande « Pourquoi on meurt ? » ou « Peut-on manger un
animal ? » car il s’intéresse et cherche à comprendre ce « monde nouveau ».
Le philosophe pratique le même questionnement face à un monde qu’il accepte ne pas avoir
« compris » une fois pour toutes.
Parallélisme au niveau des paradigmes - Changement du rapport avec nos jugements spontanés
- Pas de « bonne réponse »
- Égalisation (non parfaite) du rapport maître-élève
- Processus expérientiel (pas d’exposé didactique. Par une pratique guidée, élève arrive à SA
réponse)
- Importance de l’attitude du maître qui se met dans la réflexion collective et incarne les
valeurs véhiculées (curiosité, plaisir, recherche…)
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14 Nastasya van der Straten – document de travail à destination des participants – mars 2017
Instruire un exercice d’attention
Centration sur la respiration
• Posture droit, pour libérer le diaphragme, menton légèrement penché, mains sur les genoux,
yeux fermés ou sur le sol.
• L’intention générale est d’amener l’attention sur les sensations de la respiration, moment
après moment, sans jugements et sans attentes. Cette intention ne s’exprime cependant pas
de cette façon dans les instructions car son énoncé est abstrait, or l’intention est de ramener
à l’expérience directe. Dès lors, les instructions peuvent s’inspirer des éléments suivants :
o ressentir ce que ça fait d’inspirer l’air, puis de l’expirer. Tout au long de l’inspiration
et tout au long de l’expiration. Sentir aussi la pause entre les deux.
o Il ne s’agit pas de visualiser la respiration, mais de la sentir.
o Les sensations peuvent être le passage / la caresse / le doux chatouillement /
l’assèchement de l’air qui passe, la température de l’air qui change à l’inspir et à
l’expir, éventuellement l’odeur, …
o On peut centrer l’attention là où le ressenti de la respiration est le plus présent, le
plus perceptible. En laisser le choix, ou proposer aux enfants : le nez, la bouche si elle
est ouverte, l’arrière de la gorge, la trachée, les poumons, la cage thoracique, le
sternum, le diaphragme, l’abdomen, le dos, les épaules, les bras… ou tout en même
temps !
o Même si cela semble répétitif, chaque respiration est unique. Renouveler du mieux
qu’on peut « l’esprit du débutant » à chaque moment.
o Il n’est pas nécessaire de changer le rythme ou l’amplitude de la respiration, mais
juste de la laisser être. Elle fonctionne très bien, puisqu’on est vivant. On peut la
laisser être comme elle est (non-jugement, permettre)
o Il n’y a aucun état à atteindre. La seule intention est de centrer l’attention sur la
respiration. (pas d’attente)
• Régulièrement, on réalise que l’attention n’est plus sur la respiration. Elle est prise par des
sons, des pensées (souvenirs, planifications, pensées sur l’exercice), des émotions… On peut
juste les laisser passer sans s’y accrocher, et rediriger en douceur / avec souplesse /
gentiment / avec bienveillance l’attention sur la respiration. Cela demande aussi un certain
courage.
• Rappeler de temps en temps durant les instructions qu’il « est OK » de ne pas trouver ça
intéressant, de ne pas avoir envie, de sentir de l’impatience, que les pensées partent sans
arrêt, de ne pas être relaxé, de trouver ça bizarre ou ridicule, d’avoir un peu
d’appréhension… et de ne pas s’accrocher à ça, revenir à la respiration.
• Importance d’être inclusif par des instructions qui permettent tout type d’expérience
(toutes les expériences sont OK). Ex en fonction de notre ressenti de la classe : il se peut que
ce soit ennuyeux… peut-être que les jambes bougent… la tête nous dit peut-être que c’est
ridicule… peut-être que c’est comme ceci, ou peut-être pas… on sent ou non que…
• Rappel : il n’y a rien à suggérer ! le but n’est pas de sentir une longue respiration, ni d’arriver
à de la relaxation, ni de sentir du bien-être. Cela ne doit même pas être agréable.
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15 Nastasya van der Straten – document de travail à destination des participants – mars 2017
Autres exercices possibles La pratique de l’attention au cœur de la formation « ateliers philos » chez S.E.V.E. est la centration
sur la respiration. Le fait de proposer à chaque fois cet exercice permet aux enfants de l’approfondir.
Par ailleurs, sa simplicité le rend facilement accessible (quel que soit l’âge des enfants, la taille de la
classe, pas de matériel nécessaire…)
Toutefois, il est possible de proposer quelques variantes à cet exercice. Les raisons peuvent être :
• agitation corporelle importante, ou au contraire apathie,
• difficulté à comprendre ce que veut dire « attention », « esprit du débutant », « sans
jugement », etc.
• lassitude des enfants concernant l’exercice,
• etc.
Le fait de proposer d’autres exercices devra être évalué par l’animateur selon la demande des
enfants, le contexte, et sa propre aisance. Idéalement, l’animateur devrait choisir des exercices
« proches » tant au niveau conceptuel qu’au niveau des bénéfices attendus.
Par ailleurs, l’animateur devrait idéalement être formé à toute la diversité des exercices qu’il
propose. Une option aurait été de ne répertorier aucun autre exercice que la centration sur la
respiration puisque c’est à ce seul exercice que l’association S.E.V.E. forme. Bien que cohérent, cela
aurait posé comme risque que les animateurs recherchant de la diversité (pour les raisons exposées
ci-dessus) soient dépourvus d’aide dans leur choix… et choisissent de toute façon quelque chose de
nouveau, sans toujours savoir si cela est cohérent avec la pratique proposée ici. C’est pour cette
raison que nous avons choisi de répertorier certains exercices en raison de leur accessibilité, de leur
richesse et de leur innocuité.
Dans cette perspective, nous recommandons certains exercices du programme MindfulUp présentés
dans « Tout est là, juste là » de Jeanne Siaud-Fachin :
• Exercice de l’arbre p. 283 : Centré sur la respiration, debout. Sentir le corps
• Un petit tour dans mon corps, p. 283 : sentir tour à tour toutes les parties du corps
• Le verre d’eau, p 286 : se rendre compte de l’importance de l’attention
• Fraise Tagada, p 286 : se centrer sur toutes nos sensations, esprit du débutant
• Marche consciente, p.305 : expérience du corps en mouvement
• Objet inconnu, p306 : concentration, description
• Regarder sa main, p.308 : voir sans jugement, esprit du débutant
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16 Nastasya van der Straten – document de travail à destination des participants – mars 2017
Amener ce type de pratique dans le cadre scolaire NB : il s’agit là d’idées, de pistes… à adapter selon le contexte et le ressenti
• Mettre un cadre clair dès le départ32
o Que va-t-on faire ? Pourquoi ? Combien de temps ? A quoi ça va ressembler ?
o A propos de la motivation33…
▪ La motivation concerne le « pourquoi » un enfant embarquerait dans notre
étrange proposition…
▪ Les adultes n’ont pas à imposer leurs motivations aux enfants
▪ Impossible de forcer quelqu’un à aimer la pratique de l’attention, ni à être
motivé à le faire ! Tout ce que l’on peut faire c’est « donner envie »,
« donner du sens »… et respecter que l’enfant ait toujours la possibilité de ne
pas s’y intéresser, de ne pas essayer.
▪ Pour susciter l’envie et donner du sens, intéressant d’aborder l’intérêt de la
pratique de l’attention avec les enfants aussi bien avant de pratiquer (sur
base des recherches, de notre expérience avec d’autres enfants…) que après
la pratique (sur base de leur feedback, ce qu’ils ont remarqué, etc)
▪ Voir avec les enfants comment ils peuvent trouver un intérêt à l’exercice
(« même si tu es obligé d’être là, y vois-tu un intérêt ? Quelque chose que tu
souhaites cultiver par la méditation ? Une compétence que tu voudrais
développer »)
▪ Remarquer avec les enfants comme il est intéressant de voir ce qui ne nous
donne pas envie de le faire. Peur du ridicule, fatigue, pas envie… ? Et
comment ces réactions nous éloignent parfois d’autres choses dont nous
pensons qu’elles sont « bonnes pour nous » (aller jour dehors même s’il
pleut, se couche tôt pour être en forme, se mettre tout de suite à étudier
plutôt que de reporter et que ça dure plus longtemps…)
▪ Jamais d’obligation de pratiquer (voir plus loin), c’est OK.
• Mettre un cadre sécurisant pour permettre l’exploration
o Nécessité du calme, respect, etc éventuellement, déterminer les règles à l’avance
avec les enfants (« De quoi aurions-nous besoin pour nous sentir à l’aise pour faire
des nouveaux exercices qui demandent du calme ? » + écrire la charte sur une feuille
remise au mur à chaque fois)
o Eventuellement avec une classe plus agitée, s’assurer pour que les enfants ne se
touchent pas, ranger le matériel dans les mains et sur les bancs, être clair sur les
postures permises ou non, ne pas les laisser regarder partout,…
• Pas de contrainte !
o Si l’enfant ne souhaite pas participer, lui proposer une tâche alternative qui si
possible stimule également l’attention (mandala, lire un texte apporté par nous,
auto-massage, …) et/ou respecte le besoin de l’enfant à ce moment-là (se reposer
sur son banc, s’étirer, aller chercher quelque chose dans une autre classe).
o Il vaut mieux s’assurer que
▪ l’enfant qui ne participe pas ne perturbe pas les autres (en les regardant,
faisant du bruit, distrayant son voisin),
32 Sur base de Kaiser Greenland, 2010 33 Sur base de Kaiser Greenland, 2010
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17 Nastasya van der Straten – document de travail à destination des participants – mars 2017
▪ la tâche subsidiaire ne soit pas trop attrayante pour le reste de la classe
(c’est plus agréable dans un premier temps pour la plupart… et même pour
les adultes … de lire une BD… plutôt que de se centrer sur la respiration)
▪ la question du « coin zen » sur le côté pour l’enfant qui ne souhaite pas
participer est à considérer avec l’enseignant (peu pertinent si cela devient le
coin des rigolades, ou que l’espace est aussi l’endroit où les enfants sont mis
à l’écart en cas de punition)
• Faire éventuellement référence à des « modèles » qui pratiquent le même genre de choses,
pour susciter la motivation ( !pas pour « convaincre » à tout prix!)
o Petite grenouille pour les plus petits 5-7 ans
o Héros pour les 8-11 ans (seigneur des anneaux ? Manga ?)
o « normaliser » pour les (pré)ados : cela se fait dans des écoles partout dans le
monde, même en entreprise, dans les hôpitaux…
• Utiliser des techniques de groupes pour favoriser l’attention 34
o Utiliser l’humour, le sourire ! pas besoin de prendre un air sévère parce que l’on
cultive notre attention…
o Utiliser le non-verbal !! (exemple, sourire en mettant un doigt derrière l’oreille,
plutôt que de dire « tais-toi et écoute)
o Se déplacer lentement dans la classe
o Choisir un signal « silence » avec la classe (ex : répéter un rythme claqué, lever la
main « si vous m’entendez, levez la main », etc …)
• Prendre le temps de s’installer dans la posture, de façon sobre et invitante, pour favoriser un
engagement comportemental progressif. Montrer les différentes postures possibles, passer
dans la classe.
• Veiller à l’absence de moqueries ! Rappel du cadre, ouvrir l’œil régulièrement, circuler dans
la classe éventuellement. Si les yeux des enfants sont ouverts, ils sont invités à fixer le banc
(pas les copains).
• Faire méditer l’enseignant est très utile35
o si celui-ci est d’accord nécessite de discuter avec lui de ce qu’il en pense, en
connaît, ses préjugés,…
o La présence de l’enseignant est par ailleurs également nécessaire pour assurer le
cadre
• Si possible faire le lien avec des compétences du programme de l’Etat, du projet
pédagogique de l’école…
34 Kaiser Greenland, 2010 35 Gold, Smith , Hopper, Herne, Tansey, et Hulland, 2010 dans Deplus 2011
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18 Nastasya van der Straten – document de travail à destination des participants – mars 2017
Gérer les feedbacks Pas trop long (5-10 min max), pas systématique (ce sera surtout les premières fois) et à ne pas
confondre avec un cycle de gestion des émotions par la pleine conscience (où on explore le vécu
émotionnel), ni avec une thérapie de groupe ! (où on explore le contenu des pensées, le pourquoi de
telle ou telle émotion…).
Les intentions du feedback après le moment de centration sur la respiration sont :
1. Expliquer
2. Normaliser
3. Encourager
4. Incarner
Après la pratique, laisser un temps pour ouvrir les yeux, s’étirer, puis :
• Pour les plus grands, et les enfants habitués, commencer par une consigne large comme
« quelle a été votre expérience ? ». Laisser du temps, montrer de l’accueil.
• Si le silence se prolonge, et/ou qu’ils sont plus jeunes, poser une question plus fermée pour
lancer la discussion (« c’était facile à faire ? », « il y en a d’autres que moi qui ont pensé à
autre chose ? », « avez-vous pu sentir le souffle ? », « le souffle s’est-il modifié quand vous y
faisiez attention ? »…)
A partir de ce que les enfants vont dire, et à partir des connaissances reprises dans ce référentiel,
l’animateur peut mener la discussion avec en tête les 4 intentions suivantes :
• Expliquer
• Important que les enfants comprennent POURQUOI ils font ce qu’ils font,
cela donne du sens et motive (voir « Bénéfices » et « liens avec les ateliers
philos » supra)
• Montrer l’intérêt de ce type d’entraînement pourvu que les enfants en aient
parlé dans leur feedback (attention, stress, calme, voir ses pensées, retour à
quelque chose de neutre,…), parler des résultats de recherches (voir supra)
• Lien avec utilisation possible en dehors de la classe (quand on est énervé
contre son frère ou sa sœur, avant une compétition sportive, quand on a des
tracas qui nous empêchent de nous endormir…)
• Nota Bene : Important de connaître les intérêts des enfants de la classe pour
les aider à faire les liens
• Normaliser
• Il est important de faire un minimum de feedback les premières fois afin de
rassurer les enfants sur la normalité de ce qu’ils ont vécu
• Normaliser ce qui a été vécu (les voyages de l’esprit, l’ennui, l’agitation, les
émotions, les rêveries… c’est normal ! et c’est très intéressant ! car cela nous
apprend comment notre esprit fonctionne)
• Phrases aidantes : c’est intéressant, c’est OK, mais bien sûr, moi aussi et
plein d’autres dans la classe, ça peut arriver parfois et ce n’est pas un
problème,…
• Encourager :
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19 Nastasya van der Straten – document de travail à destination des participants – mars 2017
• valoriser, s’intéresser, être curieux, féliciter pour tout ce qu’ils amènent, cela
fait partie de la pratique
• rappeler que c’est un entraînement, comme un muscle, cela demande de la
répétition
• Valoriser (merci pour ton partage. Ce que tu dis nous montre bien comme
c’est difficile // comment se centrer sur la respiration peut changer la façon
dont on voit les choses // etc)
• Motivant !
• Incarner
• « incarner » ou démontrer, faire preuve de…
• Témoigner par son comportement d’attitudes particulières36
• Présence (attention au moment présent, écoute active)
• Partage (la méditation n’est pas une activité qui s’enseigne mais qui
se partage)
• Curiosité (esprit du débutant, intérêt pour le partage des enfants)
• Bienveillance à l’égard de soi et des autres (voir que chaque être
humain cherche à être heureux, et lui souhaiter du bien)
• Non-jugement (capacité à reconnaître et prendre distance par
rapport à nos jugements spontanés, acceptation, pas de « c’est
bien » ni de « non non tu n’as pas du tout fait ce qu’il fallait »)
• Authenticité (ne pas chercher à travestir ses pensées, émotions,
comportements verbal et non-verbal, c’est OK aussi d’être un
animateur fatigué ou énervé… si possible conscient de l’être !)
• Rapport non utilitariste à la pratique (ne pas tendre vers un objectif,
du moins pas pendant la pratique)
• Confiance dans les ressources naturelles de l’enfant (nous sommes
capables d’y arriver car c’est en nous, pourvu que nous le cultivions)
Quelques mots sur la communication
Il est important de communiquer aux parents et aux enseignants l’intention de cet exercice de
l’attention. Mettre en avant les effets physiologiques et psychologiques démontrés. Il n’est pas
toujours pertinent de parler d’emblée de « méditation » car cela éveille souvent des représentations
erronées par rapport à ce qui est proposé. Le terme privilégié est donc celui de « pratique de
l’attention ». Toutefois, il n’est pas question non plus de chercher à taire quoi que ce soit (il n’y a pas
d’agenda caché). Dès lors, il est important si la question du lien avec la méditation (bouddhiste) est
posée, d’être en mesure de l’aborder de façon claire et concise. Les Bouddhistes pratiquent en effet
depuis longtemps ce type de pratique de l’attention. Mais il s’agit là d’une pratique à portée
universelle, qui ne nécessite aucun système de croyance particulier pour être exercée. Dans sa forme
occidentale, ce type de pratique de l’attention est laïque.
36 Liste librement inspirée de Kabat-Zinn, 2009, et du MBI-TAC de Crane, Soulsby, & Kuyken, 2012. Nota bene : les savoirs-être nécessitent un temps et une multiplicité d’expériences que ne permettront pas les 9h de formation. Il s’agit d’un développement personnel et professionnel continu.
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20 Nastasya van der Straten – document de travail à destination des participants – mars 2017
Adaptation à l’âge de l’enfant
L’enfant, « fait pour méditer » ?37
• a priori, parallélisme évident entre « attitude du débutant » (réceptif, spontané, ouvert aux
possibles) et curiosité de l’enfant !38
• idem pour l’accent mis sur l’expérience39
• cependant l’entraînement systématique de ces qualités pourrait aussi entrer en « tension »
avec d’autres apprentissages nécessaires pour l’enfant. Ex : apprendre à penser au futur, à
considérer les conséquences possibles de ses actes, à tirer des leçons du passé, à comparer,
analyser, juger, etc. défi d’élargir le répertoire de l’enfant sans créer de « conflits » dans
ses différentes façons d’être au monde40
• enfin, il peut sembler difficile pour un enfant de centrer son attention, réfléchir sur ses
propres pensées, etc.
Généralités sur le développement cognitif à l’âge scolaire41 Stade des opérations concrètes
• Enfant de 6 à 12 ans font partie d’un même « stade » au sens piagétien du terme : stade des
opérations concrètes
• Caractéristiques principales 42: réversibilité, conservation, classification, sériation, opération
sur les nombres et logique inductive
• pensée logique qui évolue par rapport aux enfants d’âge préscolaire (stade préopératoire),
mais moins capable d’abstraction que les adolescents (stade des opérations formelles).
• Nb : Notion de stade à relativiser (grande hétérogénéité ! selon les enfants, la culture,
l’expérience,…) 43
• Néanmoins… un enfant de 3 ans ne réfléchit pas comme un enfant de 8 ans, même avec
beaucoup d’entraînement ! C’est en partie dû à la maturation de son cerveau
Changements neuronaux
• vers 6-8 ans, croissance rapide nouvelles synapses et augmentation densité du cortex
cérébral dans les aires sensorielles et motrices44
• vers 10-12 ans, croissance rapide nouvelles synapses et augmentation de la densité du cortex
cérébral au niveau du lobe frontal (logique et planification !)45
• de 6 à 12 ans, myélinisation augmente au niveau de la formation réticulée et de ses liens
avec le cortex préfrontal46… or formation réticulée est liée à l’attention augmentation
capacité à l’attention sélective (rester attentif à ce qui est pertinent)47
37 Voir (Deplus, 2011) 38 Goodman, 2005, in Deplus 2011 39 Greco, Blackledge, Coyne, et Ehrenreich, 2005 in Deplus 2011 40 Hayes et Greco 2008, in Deplus 2011 41 Voir (Bee & Boyd, 2008) 42 Voir (Bee & Boyd, 2008) 43 Voir (Bee & Boyd, 2008) 44 Spreen, Risser et Edgell, 1995, dans Bee & Boyd, 2008 45 Van der Molen et Molenaar, 1994, dans Bee & Boyd, 2008
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21 Nastasya van der Straten – document de travail à destination des participants – mars 2017
Métacognition
• (terme parapluie pour le fait d’avoir une pensée sur notre acte de la pensée)
• en évolution forte à l’âge scolaire ! 48
A retenir pour la centration de l’attention dans le cadre des ateliers philo ?
• métacognition et attention en évolution justifie fait de faire de la méditation, avec
cependant des objectifs adaptés à leurs capacités
o méditation courte, de 2 à 10 minutes selon l’âge (6 à 12 ans)
• pensée concrète, donc l’enfant a besoin d’exemples concrets, de choses à voir et à toucher
o toucher le ventre, sentir la respiration sur le doigt, montrer un ballon qui gonfle…
o illustrer l’attention par des objets, des images, des histoires…
• logique inductive privilégiée, ce qui signifie que l’enfant passe plus facilement du particulier
au général que le contraire à nous de l’aider !
S’adapter aux capacités cognitives49
• max 5 minutes pour les enfants et 10 minutes pour les jeunes ados50, puis jusqu’à 35 minutes
pour les grands ado (14-18 ans)51
• adapter son vocabulaire (si on ignore si un mot est connu, on peut toujours le dire en le
faisant suivre par un synonyme ou paraphrase. Par exemple : « et quand on inspire, donc
quand on fait entre l’air… »)
• proposer des exercices faisant appel aux diverses modalités sensorielles (voir, écouter, etc)52
Favoriser l’engagement et la généralisation des acquis53
• donner davantage d’explications qu’aux adultes, dès le début de l’intervention54
• faire comprendre de façon explicite quel est l’objectif de l’exercice, et quel peut être le lien
avec leur vie de tous les jours (en étant le plus proche possible du quotidien de l’enfant)55
o ex : Tiens, qu’avez-vous comme activités après l’école ? (réponses) Ah, et ça vous
arrive parfois d’être inquiet parce que vous avez une audition/un match ? (réponses)
Et on joue mieux quand c’est comme ça dans la tête ? (réponses) Et bien justement,
en se recentrant sur la respiration, on peut apprendre à mieux voir ce qui se passe, et
peut-être revenir au calme plus facilement.
• Être clair avec les enfants, et distinguer avec eux les moments où il est important de
réfléchir, de prévoir, de se remémorer… et ceux où cela n’est pas pertinent
o Ex : se rappeler qu’un jour, on a failli tomber dans un trou près de chez soi, et du coup
y faire attention, c’est utile…. Mais se rappeler sans arrêt d’une dispute avec une
46 Sowell et al, 2003 dans Bee & Boyd, 2008 47 Lin, Hsiao, et Chen, 1999 dans Bee & Boyd, 2008 48 Bee & Boyd, 2008 49 (Deplus, 2011) 50 Thompson et Gauntlette-Gilbert, 2008, in Deplus, 2011 51 Biegel, Warren Brown, Shapiro, et Schubert, 2009, in Deplus, 2011 52 Semple et Lee, 2008, in Deplus, 2011 53 (Deplus, 2011) 54 Thompson et Gauntlette-Gilbert, 2008, in Deplus, 2011 55 Saltzman et Goldin 2008, in Deplus, 2011
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22 Nastasya van der Straten – document de travail à destination des participants – mars 2017
copine alors qu’on veut faire dodo et qu’on ne peut rien régler pour le moment, cela
l’est moins.
• Équilibrer variété (pour garder motivation et engagement) et répétition (nécessaire pour
l’entraînement)56
o Voir comment on peut faire varier l’exercice (cfr exercice de Mindful Up)
o Utiliser les mouvements
Pratiquer l’attention… dès 3 ans ?57
• Juste 3 respirations conscientes, avec l’adulte qui partage le moment avec l’enfant
• Permet à l’enfant – même s’il ne le fait pas régulièrement – de savoir que cela fait partie des
stratégies possibles face à des moments difficiles
• Voir la peluche sur le ventre qui bouge au fil de la respiration…
Rendre « la respiration » plus concrète
• Privilégier les sons, le toucher, la vue… de la respiration
• Faire sentir l’air qui entre et sort en mettant un doigt sous le nez58
• Mettre la main sur le ventre
• Donner un dessin du corps humain, dessiner là où on sent la respiration
• Dessiner la respiration qui monte et descend sur un papier59
• Faire bouger les enfants, se boucher le nez, respirer très vite, très lentement, etc.
Faciliter la posture pour les petits
• Pour rendre plus concret « trouver une posture à la fois éveillée et détendue »
• Fermeture éclair avec la main (ZIP)60 : faire le geste de remonter une « tirette » et le buste se
redresse comme si nous refermions notre manteau (puis menton redescend un peu car on
ré-ouvre un rien la tirette)
• Monter fort les épaules à l’inspir, lâcher d’un coup à l’expir. 3x
• Proposer de remarquer si les épaules, ou les mains, ou le visage est tendu (« serré »,
« crispé », « dur »), alors que ce n’est pas nécessaire. Eventuellement, relâcher
consciemment (« rendre plus mou »).
Rendre « l’attention » plus concrète
• « apaisement du mental » ou « introspection » = abstrait
nécessité de passer par du concret !
• Exercice lié à l’apaisement du mental : jeu de l’esprit clair. 61
o Bouteille d’eau claire, les enfants voient à travers.
o Bicarbonate de soude et agiter bouteille on ne voit plus à travers !
o // pensées et émotions qui créent le désordre dans la tête et troublent notre esprit
o Si bouteille reste sans bouger redevient plus clair
o // notre esprit devient plus clair si nous restons sans bouger en nous centrant sur la
respiration
• NB peut aussi se faire avec bocal à paillette ou boule avec flocons de neige qu’on agite
56 Thompson et Gauntlette-Gilbert, 2008, in Deplus, 2011 57 (Champeaux-Cunin & Butet, 2016) 58 En référence à « la moustache » du programme de Eline Snel 59 (Locatelli, 2015) 60 voir Kaiser Greenland, 2006 61 (Kaiser Greenland, 2006)
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23 Nastasya van der Straten – document de travail à destination des participants – mars 2017
• Autre idée : rafia, avec toutes les ficelles de l’attention, qui est éparpillé, et peut se
concentrer en un seul « faisceau » (idée reprise à l’instructrice suissesse Françoise
Stuckelberger)
Et encore, quelques images…62
62 (Locatelli, 2015)
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24 Nastasya van der Straten – document de travail à destination des participants – mars 2017
Lectures conseillées
André, C. (2011). Méditer, jour après jour. Paris: L’Iconoclaste.
Gueguen, C. (2014). Pour une enfance heureuse. Repenser l’éducation à la lumière des dernières découvertes sur le cerveau. Paris: Robert Laffont.
Kabat-Zinn, J. (1996). Où tu vas, tu es. Paris: Jean-Claude Lattès.
Kaiser Greenland, S. (2014). Un cœur tranquille et sage. Paris : arènes.
Siaud-Facchin, J. (2014). Tout est là, juste là. Paris: Odile Jacob.
Snel, E. (2012). Calme et attentif comme une grenouille. Paris: Les Arènes.
Références
Bee, H., & Boyd, D. (2008). Les âges de la vie (3ème). Paris: Pearson Education.
Biegel, G. M., Brown, K. W., Shapiro, S. L., & Schubert, C. M. (2009). Mindfulness-based stress reduction for the treatment of adolescent psychiatric outpatients: A randomized clinical trial. Journal of Consulting and Clinical Psychology, 77(5), 855–866. https://doi.org/10.1037/a0016241
Black, D. S., & Fernando, R. (2013). Mindfulness Training and Classroom Behavior Among Lower-Income and Ethnic Minority Elementary School Children. Journal of Child and Family Studies. https://doi.org/10.1007/s10826-013-9784-4
Burke, C. a. (2009). Mindfulness-Based Approaches with Children and Adolescents: A Preliminary Review of Current Research in an Emergent Field. Journal of Child and Family Studies, 19(2), 133–144. https://doi.org/10.1007/s10826-009-9282-x
Calvo, M. G., & Gutierrez-Garcia, A. (2016). Cognitiion and stress. In G. Fink (Ed.), Stress: Concepts, Cognition, Emotion, and Behavior. Handbook of Stress Series (Vol. 1) (pp. 139–144). London: Academiic Press.
Carlson, L. E., Speca, M., Faris, P., & Patel, K. D. (2007). One year pre – post intervention follow-up of psychological , immune , endocrine and blood pressure outcomes of mindfulness-based stress reduction ( MBSR ) in breast and prostate cancer outpatients, 21, 1038–1049. https://doi.org/10.1016/j.bbi.2007.04.002
Champeaux-Cunin, M.-C., & Butet, D. (2016). La méditation pour les enfants. Une initiation avec Yupsi le petit dragon. Paris: Marabout.
Crane, R., Soulsby, J., & Kuyken, W. (2012). The Bangor, Exeter & Oxford Mindfulness-Based Interventions Teaching Assessment Criteria. Unpublished. Retrieved from http://mindfulnessteachersuk.org.uk/pdf/MBI-TAC-AUG2015.pdf
Czéh, B., & Fuchs, E. (2016). Remodelling of neural networks by stress. In G. Fink (Ed.), Stress: Concepts, Cognition, Emotion, and Behavior. Handbook of Stress Series (Vol. 1) (pp. 117–126).
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25 Nastasya van der Straten – document de travail à destination des participants – mars 2017
London: Academic Press.
de Boere, S. F., Buwalda, B., & Koolhaas, J. M. (2016). Aggressive behavior and social stress. In G. Fink (Ed.) (pp. 293–304). London: Academic Press.
Deplus, S. (2011). Les interventions psychologiques basées sur la pleine conscience pour l’enfant, l’adolescent et leurs parents. In I. Kotsou & A. Heeren (Eds.), Pleine conscience et acceptation. Les thérapies de la troisième vague. Bruxelles: De Boek.
Ditto, B., Eclache, M., & Goldman, N. (2006). Short-Term Autonomic and Cardiovascular Effects of Mindfulness Body Scan Meditation. Ann Behav Med, 32(3), 227–234.
Duméry, H. (n.d.). Méditation. Retrieved September 2, 2016, from http://www.universalis.fr/encyclopedie/meditation/
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