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Les obstacles à la perception exacte des gens Objectif Distinguer 5 types de distorsions possibles dans la perception d’autrui et apprendre à s’en méfier. Manuel Les principaux facteurs de la perception d’autrui, pages 196-203. Durée 30 minutes Participants Individuellement ou en équipe. Déroulement Encerclez, dans la citation, la lettre qui désigne l’obstacle à la perception exacte des gens. Servez-vous des codes suivants : I Impressions (Premières) T Théories implicites P Prédictions S Stéréotypes A Attributions Exemple ITPSA « Dès que je l’ai vu, j’ai su qu’il était malhonnête. » ACTIVITÉS CHAPITRE 8 © ERPI, tous droits réservés. La communication interpersonnelle 1

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Les obstacles à la perception exacte des gensObjectif Distinguer 5 types de distorsions possibles dans la perception d’autrui et apprendre

à s’en méfier.

Manuel Les principaux facteurs de la perception d’autrui, pages 196-203.

Durée 30 minutes

Participants Individuellement ou en équipe.

Déroulement Encerclez, dans la citation, la lettre qui désigne l’obstacle à la perception exacte desgens. Servez-vous des codes suivants :

I Impressions (Premières)

T Théories implicites

P Prédictions

S Stéréotypes

A Attributions

Exemple

I T P S A « Dès que je l’ai vu, j’ai su qu’il était malhonnête. »

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Les obstacles à la perception exacte des gens (suite)

Questionnaire

I T P S A 1 « Juste à le voir, on sent que ce sera un bon employé. »

I T P S A 2 « Tous les Martiens se ressemblent. »

I T P S A 3 « On lui a dit si souvent qu’elle est intelligente qu’elle commence à le croire ! »

I T P S A 4 « Un employé bien habillé est un employé consciencieux. »

I T P S A 5 « Je peux reconnaître les gens compétents. Je leur fais savoir qu’à mon avis ils sont qualifiés et, effectivement, ils s’avèrent d’une productivité exemplaire. »

I T P S A 6 « Les gens très beaux sont des snobs. »

I T P S A 7 « Tout le monde se ressemble. »

I T P S A 8 « Le professeur évalue ses étudiants par une courbe en cloche ; donc, même si je connais la matière, j’obtiens un D tout simplement à cause de l’endroit où je me situe sur la courbe. »

I T P S A 9 « Tu ne peux pas être aussi intelligent et attirant et ne pas être populaire. »

I T P S A 10 « Qu’as-tu fait pour moi récemment ? Voilà tout ce qui compte. »

I T P S A 11 « Elle pleure chaque fois qu’elle assiste à un mariage. C’est ainsi que sont les femmes. »

I T P S A 12 « N’est-il pas un bon petit mari ? Il passe la tondeuse et change l’huile de l’auto ! »

I T P S A 13 « Je peux voir dans tes yeux que tu es une personne gentille et bienveillante. »

I T P S A 14 « Il a été incapable de garder un emploi depuis le décès de sa femme. »

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L’organisation des informationsObjectif Prendre conscience de l’importance de l’ordre d’entrée des stimuli : importance des

premières informations.

Manuel Les étapes de la perception d’autrui, pages 191-195.

Durée 30 minutes

Participants Le groupe se sépare en deux.

Déroulement L’activité requiert que l’on s’adresse en premier lieu à un seul des deux groupes. Ilfaut donc faire attendre l’autre groupe en dehors de la classe quelques minutes.

Le professeur distribue la feuille de réponse au premier groupe et ensuite, il leur litl’énoncé des deux problèmes appelés A1 et A2. Les étudiants répondent sur la feuillede réponse sans se consulter.

On fait entrer ensuite le deuxième groupe en demandant au premier groupe de garderle silence.

Le professeur lit de façon identique l’énoncé des deux problèmes appelés B1 et B2.

À la fin, on compare les résultats.

Énoncés des problèmes A

A1. M. Trottier est un étudiant de deuxième cycle en psychologie à l’Université de Montréal. Ila enseigné la psychologie sociale pendant trois semestres dans un autre collège. Il vavenir enseigner le cours de Communication et interactions à la prochaine session. Lesgens qui le connaissent le décrivent comme une personne plutôt (lire lentement) : froide,travailleuse, critique, pratique et décidée.

A2. Denise est une personne envieuse, entêtée, critique, impulsive, travailleuse et intelligente.

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L’organisation des informations (suite)

Énoncés des problèmes B

B1. M. Trottier est un étudiant de deuxième cycle en psychologie à l’Université de Montréal. Ila enseigné la psychologie sociale pendant trois semestres dans un autre collège. Il vavenir enseigner le cours de Communication et interactions à la prochaine session. Lesgens qui le connaissent le décrivent comme une personne plutôt (lire lentement) : cha-leureuse, travailleuse, critique, pratique et décidée.

B2. Denise est une personne intelligente, travailleuse, impulsive, critique, entêtée et envieuse.

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L’organisation des informations (suite)

RÉPONSES DES PROBLÈMES A

A1. Quelle est votre perception de M. Trottier ?

Accepteriez-vous de suivre le cours avec lui ?

A2. Sur l’échelle suivante, indiquez votre perception générale de Denise.

RÉPONSES DES PROBLÈMES B

B1. Quelle est votre perception de M. Trottier ?

Accepteriez-vous de suivre le cours avec lui ?

B2. Sur l’échelle suivante, indiquez votre perception générale de Denise.

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Trèsantipathique

Neutre Trèssympathique

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Qui fait quoi ? Objectifs Sensibiliser les étudiants à la relativité de la perception et aux stéréotypes sexuels.

Manuel Les stéréotypes, pages 199 à 201.

Durée Environ 30 minutes.

Participants Équipes de 8 à 10 personnes, de préférence composées également de gars et defilles. Idéalement, les membres d’un même groupe ne devraient pas se connaître (ilfaut donc séparer les étudiants qui sont amis depuis longtemps).

Matériel Un questionnaire « Qui fait quoi ? » par personne.

Déroulement Le professeur lit, un à un, les 25 énoncés du questionnaire (afin que tous y répon-dent au même rythme). Les étudiants-es doivent indiquer qui, dans l’équipe, est leplus susceptible de correspondre à l’énoncé. Il faut également indiquer son niveau decertitude, par exemple sur une échelle de 1 (très incertain) à 10 (très certain).

Discussion Après avoir mis en commun les perceptions de chacun, la discussion peut s’orientersur la question des stéréotypes sexuels en démontrant comment ceux-ci ont influé surla perception que l’on a des autres. Ainsi, plusieurs énoncés sont plus typiquementféminins (p. ex. : aime cuisiner ; a plusieurs amis intimes ; écrit des poèmes ; etc.),d’autres typiquement masculins (p. ex. : est maniaque de sport ; connaît le rôle despistons dans une automobile ; etc.). On peut vérifier combien de personnes ont effec-tivement désigné des filles pour les items féminins et des gars pour les items mascu-lins et évaluer si le niveau de certitude pour ces énoncés est plus élevé que pour lesénoncés neutres (p. ex. : écoute beaucoup la télévision ; a pris des vacances à l’ex-térieur du pays cet été ; etc.).

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L’œil du spectateur (suite)

Questionnaire : « Qui fait quoi ? »Associez chaque énoncé avec un étudiant ou une étudiante de votre groupe

Degré deQui certitude

1. Va voir une pièce de théâtre de temps en temps

2. A pris des vacances à l’extérieur du pays cet été

3. Aime cuisiner

4. Écoute beaucoup la télévision

5. Connaît le rôle des pistons dans une automobile

6. Est maniaque de sport

7. A vu un film pornographique récemment

8. Est déjà allé à l’opéra

9. Sait comment se servir d’une machine à coudre

10. Fait partie d’une équipe officielle de sport

11. Parle couramment une langue étrangère

12. A plusieurs amis intimes

13. Sait comment planter des patates

14. Connaît les ingrédients d’un Bloody Mary

15. Sait faire une sauce hollandaise

16. Peut nommer dans l’ordre les 12 signes du zodiaque

17. Aime beaucoup la lecture

18. Tombe souvent amoureux

19. Aimerait être une vedette de cinéma

20. Écrit des poèmes

21. Pourrait nommer les 5 derniers premiers ministres

22. Sait ce qu’est un taux préférentiel de base

23. Faisait partie des scouts ou des guides

24. Est très militant en politique

25. Sera millionnaire un jour

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L’œil du spectateurObjectifs Constater la diversité des perceptions qui peuvent être faites à partir d’une même per-

sonne placée dans une situation donnée (deux personnes ne voient pas les choseset les gens de la même façon).

Prendre conscience des mécanismes inconscients responsables des idées que l’on sefait sur les autres : la rapidité à se faire une opinion, le mécanisme de projection desoi, l’importance des prédispositions internes par rapport aux indices externes.

Savoir détecter les stéréotypes dans la perception d’autrui.

Manuel Les principaux facteurs de la perception d’autrui, pages 196-203 ; parvenir à uneplus juste perception d’autrui, pages 204 à 207.

Durée Une heure et demi environ.

Participants Équipes de 4 ou 5 personnes.

Matériel Le film L’œil du spectateur (durée : environ 20 minutes).

Déroulement La présentation du film sera entrecoupée de quelques arrêts pour permettre à chacunde noter ses impressions et d’en discuter avec les autres.

• Premier arrêt : dès le début du film où l’on se fait une opinion première du person-nage central du film : Michel Gérard. Chacun écrit son idée qui est discutée ensuiteen équipe, puis avec toute la classe et le professeur.

• Deuxième arrêt : à la fin de la première partie. On note ses propres changementsd’opinion, ce qui est une nouvelle occasion pour discuter.

• Troisième arrêt : à la fin du film. Nouvelles impressions et discussion en classe. Leprofesseur en profite (s’il ne l’a pas déjà fait) pour présenter les mécanismes uti-lisés dans la perception d’autrui (diversité interpersonnelle, facteurs externes etinternes, stéréotypes, etc.).

Le film est présenté à nouveau afin de revoir les événements et témoignages qui ontfait l’objet des discussions plus tôt. Cette présentation offre l’opportunité de prendrede meilleures notes. La discussion peut être maintenue tout au long du film (avec desarrêts sur une image ici et là), ou reportée à la fin de la présentation.

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L’œil du spectateur (suite)

Ce film a pour objet de nous montrer comment une même personne peut être perçueet évaluée de différentes façons par quelques autres personnes qui apparemment laconnaissent. Nous avons donc l’occasion de prendre conscience des erreurs parfoisgrossières que nous pouvons faire lorsque nous nous fions seulement à notre percep-tion pour évaluer une autre personne.

Après une brève introduction qui tend à démontrer comment notre perception peut par-fois être erronée et nous donner une image fausse de la réalité (présentation du vieuxjeu de la coquille de noix, illusion de la verticale, ambiguïté de la perception de cubespouvant être vus par dessus et par dessous, ambiguïté sur la signification d’une tached’encre, etc.), nous apercevons un homme dans un atelier : Michel Gérard. Il estdebout au milieu d’un désordre de peintures répandues. La caméra se tourne sur unobjet, un couteau, et ensuite sur un corps étendu sur un divan, le corps apparemmentsans vie d’une jeune femme.

PREMIER ARRÊT

Ici, chacun prend le temps d’écrire les impressions que lui a laissées cette image.Qu’est-ce qui est arrivé ? Qui est Michel Gérard ? Comment nous apparaît-il dès cespremières secondes ? (Il ne s’agit pas d’avoir la vérité, mais de livrer nos impressionset de risquer quelques hypothèses).

Discussion En équipe, discutez de vos points de vue sur Michel Gérard. Quels sont ceux qui,dans le groupe, défendent les opinions les plus opposées ? Pourquoi ?

En classe, on essaie de classifier les opinions et de trouver l’opinion moyenne dugroupe.

À partir de là, le film continue en délaissant Michel Gérard et en allant plutôt chercherle témoignage de cinq personnes qui l’ont rencontré au cours des douze dernièresheures. Chacun de ces personnages relate les circonstances entourant sa rencontreavec Michel, et il ou elle donne son opinion sur lui. La caméra agit ici comme « l’œildes autres ». Tout se passe de façon à nous permettre de voir les choses comme lesvoit chaque témoin. Nous revoyons presque les mêmes scènes, mais de leur point devue à eux.

Nous constatons que les points de vue et les opinions diffèrent. Voici le résumé deces différents points de vue.

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L’œil du spectateur (suite)

Le garçon de table

Le garçon de restaurant voit en Michel un séducteur, un « Casanova ». Le soir précé-dent, Michel était dans une boîte de nuit en compagnie d’une jeune femme. Le garçona remarqué que, malgré sa compagne, Michel a réussi à converser avec une autrefemme, très jolie, qui passait par là. Pour le garçon de table, Michel est un coureur,un « homme à femmes ». Il appuie ce qu’il pense en disant que plus jeune, il était lui-même un « Casanova » !

La mère de Michel

La mère de Michel le voit comme un bon garçon, mais il est ingrat et indocile. Elledit qu’il n’est pas reconnaissant de tout ce qu’elle fait pour lui, qu’il n’écoute jamaisce qu’elle dit (ce qu’elle fait très bien dans le film, car elle n’écoute pas ses explica-tions). Le matin, Michel va refuser le petit déjeuner qu’elle lui a préparé, un bon petitdéjeuner avec ses plats favoris.

Le chauffeur de taxi

Le chauffeur de taxi voit Michel comme un malfaiteur, un « filou ». Après avoir quittéla maison, Michel hèle un taxi. Le chauffeur se représente Michel comme un bandit,un « gangster ». Il le voit comme sévère, « dur », le chapeau tiré sur les yeux, le colrelevé. Comme le garçon de café, le chauffeur se présente comme un expert en diag-nostics rapides : « Dans mon métier, on apprend à juger rapidement un gars. C’est unbandit, un véritable filou ». Après avoir discouru sur quelques exemples de malhon-nêteté (qui auraient été acceptables s’il avait pu y prendre part), le chauffeur justifieson opinion en disant qu’il sait ce qui produit la bosse sous le manteau de Michel…en découvrant avec malice son propre révolver !

Le propriétaire

Le propriétaire, de son nom « Koppelmeyer », voit en Michel un lunatique. À l’entréede l’édifice où se trouve l’atelier de Michel Gérard, Koppelmeyer nous parle de Michel.Sa maison est pleine d’artistes, dit-il, tous sont excentriques et Michel est le plus foudu lot ! Au moment de leur rencontre, avec un air ahuri, Michel aurait raconté àKoppelmeyer quelque chose d’insensé… que la réalité n’existe pas ! Après ce court

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L’œil du spectateur (suite)

exposé sur la non-existence du réel (!), Michel le quitte et monte rapidement vers sonatelier. Quand le commentateur lui demande s’il reconnaîtrait vraiment un fou s’il enrencontrait un, Koppelmeyer répond très affirmativement : « Je suis un expert, dit-il…il y a plusieurs membres de ma famille qui sont comme ça ».

La femme de ménage

La femme de ménage voit en Michel un assassin. La femme de ménage a peur deMichel. Elle le voit comme un homme dangereux. Elle assiste à l’arrivée de Michel àson atelier, suivi aussitôt d’une jeune fille, « douce » en apparence, « innocente »…La femme de ménage entend ensuite le cri de la jeune fille dans l’atelier de Michel,puis le bruit d’une chute. Elle ouvre la porte et nous retournons avec elle à la mêmescène vue au début du film. La femme de ménage sort de l’atelier en criant « À l’assassin » !

DEUXIÈME ARRÊT

À nouveau, chacun prend le temps d’écrire les impressions que lui ont laissées lestémoignages des cinq personnages du film.

Que pensez-vous maintenant de Michel Gérard ? Avez-vous changé d’opinion sur lui ?Lequel des points de vue dans le film se trouve vraisemblablement être le plus prèsde la réalité ? Pourquoi ?

Discussion En équipe, échangez vos points de vue sur Michel Gérard.

Qu’est-ce qui explique que l’on ait des opinions si différentes sur Michel Gérard ?

Quels sont ceux qui, dans le groupe, ont les opinions les plus opposées ? Pourquoi ?En classe, on peut essayer de classifier les opinions et de trouver l’opinion moyennedu groupe-classe.

La seconde partie du film se penche sur Michel Gérard directement. Nous n’obtien-drons pas la vérité dans ce témoignage, mais seulement l’opinion que Michel a delui-même. Comme pour les autres, il faudra comprendre qu’il y aura du vrai et du fauxdans son appréciation. Son témoignage est pourtant très précieux, car il est le seul àpouvoir rapporter ses propres motivations et intentions.

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L’œil du spectateur (suite)

Le point de vue de Michel Gérard

Michel se voit comme un artiste qui nourrit depuis longtemps un projet, celui de peindrela « Madone » du vingtième siècle. Mais il lui faut trouver un modèle qui conviendraitparfaitement à ses aspirations. Son amie Esther lui signale qu’elle a vu une inconnuequi pourrait bien représenter le type même de sa « Madone ». Ils l’attendent dans unrestaurant où, semble-t-il, elle vient assez régulièrement. Michel regarde intensémentles femmes qui arrivent sur les lieux. Elle arrive enfin, et manifestement, elle semblevraiment le modèle parfait. Michel aborde l’inconnue en s’excusant ; il lui explique sesintentions et elle accepte son rendez-vous pour poser, dès le lendemain.

Michel est si excité par cette découverte qu’il ne peut dormir de la nuit, ni déjeuner lelendemain matin. C’est pourquoi, quand sa mère insiste pour qu’il mange, il déclareaprès lui avoir expliqué : « Maman, tu n’as pas entendu un mot de ce que je t’ai dit ! ».Comme il est nerveux et pressé, il aborde le chauffeur de taxi rapidement et insistepour qu’il le prenne dans son taxi. Dans l’auto, alors que le chauffeur lui parle sansarrêt, il le rabroue pour qu’il le laisse tranquille car il est en train de penser à lacomposition de son oeuvre. Dans sa recherche, il découvre que les points de vue sontrelatifs. Tout est relatif, tout n’est qu’une question de point de vue (ce que tente dedémontrer tout le film d’ailleurs). Fier et heureux de sa découverte, il descend du taxioù il est reçu par le « bonjour » de Koppelmeyer, ce qui a pour effet de l’arracher à sespensées. Michel exprime alors tout haut ce qu’il était en train de penser : « Tout estrelatif Koppelmeyer, le mot « bonjour » peut avoir des significations différentes, etc. »Il se rend tout à coup compte que Koppelmeyer ne comprend pas vraiment ce qu’il luidit, ce qui le fait bien rire (peut-être un peu de mépris ???). Après un sourire à lavieille femme que Michel perçoit comme une entremetteuse, une femme qui met sonnez partout, il se précipite dans son atelier pour préparer son matériel.

L’inconnue se présente à l’atelier. Elle s’approche de lui en lui disant qu’elle a passéla nuit à s’amuser et elle lui fait des avances. Michel se rend compte (avec quel retard !)qu’elle est ivre, et ses avances la présentent comme une véritable putain. Déçu etfurieux, il la repousse. Elle tombe en criant sur le divan. C’est la scène du début dufilm, juste au moment où la femme de chambre ouvre la porte en s’imaginant qu’il ya un crime.

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L’œil du spectateur (suite)

En quittant la pièce, le modèle, qui n’a absolument aucune blessure, donne à son tourson opinion sur Michel : « Michel Gérard ? C’est un idiot ! ». Lui, de son côté, pro-nonce cette parole désabusée : « Ma Madone ! ? ».

À la fin du film, même s’il y a encore beaucoup de choses à savoir sur Michel Gérard,nous avons l’impression de bien mieux le connaître, notamment parce que nousavons été informés de ses intentions. Il nous apparaît maintenant certainementcomme un être normal.

TROISIÈME ARRÊT

Une dernière fois, chacun prend le temps d’écrire les impressions que lui a laisséesle témoignage de Michel Gérard.

Qu’y a-t-il de différent dans l’opinion que vous avez maintenant de Michel Gérard ?

L’image que vous vous faites maintenant de Michel a-t-elle conservé quelque chosede celle que vous vous étiez faite au tout début ?

• Croyez-vous Michel Gérard quand il parle de lui-même ? Sa version est-elle plusvraie que les autres ?

• Michel Gérard, lui-même, se trompe-t-il dans sa perception d’autrui ?

• Se peut-il que Michel Gérard se transforme en fonction des personnes avec qui iléchange, qu’il ait vraiment réagi de façon différente en face de chacun des person-nages ? Par exemple, avec le chauffeur de taxi, qu’il retrousse son collet et parleplus sèchement ; avec Koppelmeyer, qu’il accentue exprès l’ambiguïté de sespropos ; avec la femme de chambre, qu’il la regarde avec des « gros yeux » ?Autrement dit, dans quelle mesure les petits changements que nous effectuonsinconsciemment dans nos comportements à la suite des perceptions que nousavons des autres contribuent-ils à la formation d’images différentes de nous-mêmechez ces autres ?

• Esther semble mieux comprendre Michel que les autres. A-t-elle un don spécial ouest-ce parce qu’elle se trouve dans une situation différente par rapport à lui ?

• Discutez des « idées toutes faites » ; par exemple celles apportées par la réputationde quelqu’un, celles qui sous-tendent un stéréotype ?

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L’œil du spectateur (suite)

• Michel dit à Koppelmeyer : « l’homme que vous voyez en moi n’existe pas ». Quevoulait-il dire ? A-t-il raison ?

• Comment la théorie implicite de la personnalité de chacun des personnages est-elle responsable de leur perception ?

• Quelles qualités sont nécessaires pour porter un bon jugement sur les autres ?Quelles erreurs doit-on éviter lorsqu’on observe les autres ?

Discussion En équipe, partagez une nouvelle fois vos points de vue sur Michel Gérard. Avez-vousune meilleure opinion de lui maintenant ? Pourquoi ? Les membres du groupe quiavaient les opinions les plus opposées ont-ils changé d’avis ?

Certains remarqueront que Michel, au cours du film, change apparemment de tenue.Comment expliquer qu’à certains moments, Michel porte manteau et chapeau à la « Humphrey Bogart » et qu’à d’autres, il n’en porte pas ?

Dans quelle mesure nos premières impressions sont-elles indélébiles ?

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L’œil du spectateur (version courte)Objectifs Constater la diversité des perceptions qui peuvent être faites à partir d’une même per-

sonne placée dans une situation donnée (deux personnes ne voient pas les choseset les gens de la même façon).

Prendre conscience des mécanismes inconscients responsables des idées que l’on sefait sur les autres : la rapidité à se faire une opinion, le mécanisme de projection desoi, l’importance des prédispositions internes par rapport aux indices externes.

Savoir détecter les stéréotypes dans la perception d’autrui.

Manuel Les principaux facteurs de la perception d’autrui, pages 182 à 193 ; parvenir à uneplus juste perception d’autrui, pages 193 à 198.

Durée 30 minutes

Participants Équipes de quatre ou cinq personnes.

Matériel Le film L’œil du spectateur (durée : environ 20 minutes).

Déroulement Simplement présenter le film et amener les équipes à discuter des questions suivantes :

1. À votre avis, qui est vraisemblablement Michel Gérard ?

2. Pourquoi pensez-vous que chaque témoin a vu en Michel une personne différente ?

3. Michel Gérard se trompe-t-il lui-même dans sa perception d’autrui ?

4. Michel Gérard dit à Koppelmeyer « l’homme que vous voyez en moi n’existe pas ».A votre avis que voulait-il dire par là ? A-t-il raison ?

5. Voici cinq erreurs à éviter lorsqu’on observe les autres.

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L’œil du spectateur (version courte) (suite)

Les jugements hâtifs : Tendance à former des jugements sur une première impression.

La projection de soi : Attribuer aux autres nos propres attentes et caractéristiques (qualités et défauts).

Les préjugés : Jugements préconçus basés sur des expériences passées ou des idéestoutes faites.

La prédisposition mentale : Tirer des conclusions avant que les faits ne soient tousprésentés ; nous entendons ce que nous voulons entendre, nous voyons ce que nousvoulons voir.

Esprit préoccupé par autre chose : Ne pas porter attention à autrui parce qu’on est troppréoccupé par ses propres pensées. Manque d’intérêt pour les idées et les rêves d’autrui.

Démontrez, par un exemple tiré du film, comment chacune de ces erreurs s’est mani-festée dans la perception que les autres personnages ont eue de Michel Gérard.

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