L’évaluation d’un projet. Résumé des pratiques actuelles, des expériences

Plusieurs expériences sont relatées et nous tentons de présenter des éléments communs :

• Équipes de 2 à 5 étudiants, selon la tâches à réaliser et il semble que le nombre de participants tend à être plus élevé lorsque l’on veut développer la compétence de travailler en équipe.

• L’évaluation par les pairs est de mise mais on y accorde un faible %. Un gabarit d’évaluation et des consignes claires sont importants. Parfois ces consignes sont déjà dans le « contrat d’équipe ». Par contre, certains mentionnent que l’évaluation des pairs est revue par l’enseignant.

• Souvent l’évaluation du projet se fait lors d’une présentation, souvent orale, où chacun couvre une partie. • On mentionne qu’il faut évaluer le processus et le contenu du projet. On considère le résultat du projet dans

une moindre mesure que la démarche. Un souci qui est assez présent, quelle proportion des points accorder au processus de réalisation vs le résultat.

• On trouve important d’installer des outils de suivi du projet. Ce suivi est à étapes variables lors de rencontres d’équipes, de remises de procès-verbaux, d’entrevue d’équipe avec l’enseignant.

• De façon sommative des enseignants utilisent souvent des questions individuelles qui ont été préparées par l’équipe mais qui s’adressent à un candidat pris au hasard. On tient à évaluer chaque individu.

• La rotation des participants sur différentes fonctions dans certains projets, permet d’attribuer des tâches reliées à l’évaluation en alternance. Ces personnes, étant plus conscientes des critères, développent des réflexes d’autoévaluation.

• Parfois les projets ne sont pas de même envergure – souci d’équité. • Un projet peut aussi être individuel, on évalue le cheminement d’une création artistique, les compétences

transversales comme l’autonomie. Ces projets émergent de l’étudiant, mais ils doivent être approuvés par un comité du département.

• Est-il possible d’exiger un plan du projet et d’évaluer chaque individu dans sa contribution (tâche, résultat, processus) en fonction de ce plan.

• Une co-évaluation formative avec encadrement autour d’une grille de critères précis permet à l’enseignant de rencontrer les étudiants qui obtiennent des notes plus faibles. Ce processus appliqué assez tôt dans la démarche permet de corriger des comportements ou des situations qui risque de compromettre le succès du projet. L’utilisation des grilles d’autoévaluations formatives permet aux étudiants de comprendre les critères, de corriger leur démarche et ces mêmes critères servent à l’évaluation sommative au terme du projet.

• Outils utilisés o Grille d’évaluation, d’autoévaluation et de co-évaluation o Journaux de bord o Répartition des éléments de compétences et on confie des éléments à l’évaluation d’un comité, de

l’équipe, de l’étudiant et de l’enseignant. o Portfolio électronique o Forum de discussion (dans un environnement d’apprentissage)

• Hors évaluation, o on remarque que les projets ont tendance à motiver chez les participants la créativité, la prise en charge

de leur apprentissage. o La fréquence des rencontres, les lieux de travail, les outils technologiques de collaboration. On semble

se questionner sur l’efficacité du suivi et on cherche des solutions pour que les participants développent rapidement des comportements de collaboration.

o On constate que les étudiants ne savent pas travailler en équipe, ils doivent être accompagnés autant dans la forme (démarche) que dans le fond (résultat à atteindre ou objet du projet)

Pistes à développer

• Communiquer par courriel, de forum ou au moyen d’un environnement d’apprentissage est un moyen de reprendre « les absences »

• Contrat d’équipe avec consignes à considérer incluant les critères d’évaluation par les pairs. Donc les étudiants connaissent le « contrat ». Cahier de bord du chercheur : correction de la méthode critères et balises connues.

• L’équipe doit se prendre en charge et faire un retour chaque semaine sur leur travail. Reformulation – accord – désaccord de la part des étudiants valident la participation.

• L’entrevue individuelle est un outil pour valider les apprentissages qui se font par équipe et qui peuvent être morcelés : vérifier la compréhension globale ou d’ensemble.

• Évaluer le processus et faire un suivi tout le long du projet est essentiel. Il faut un bon plan qu'on retrouve dans le cahier de recherche qui s'évalue avant la fin du projet. Permet de voir l'évolution. Beaucoup de temps est

consacré à la définition du projet. Évaluation du résultat et du processus et rétroaction durant l’application du processus.

• Le prof n'est pas seul à évaluer, il le fait avec les chefs d'équipe. Chaque étape est évaluée. Le travail de chacun des membres est d'aider les autres et non de les blâmer pour le travail non fait. Grille basée seulement sur les éléments de compétence. Autoévaluation, co-évaluation, évaluation par les pairs.

• L'ampleur du projet et les objectifs d'apprentissage influencent directement la grosseur de l'équipe. Les grandes équipes peuvent utiliser l'évaluation par comité, l'évaluation individuelle pour certains critères et l'évaluation collective.

Sources d'inspiration : écrits, formations ou référ ences

• François Lasnier, Réussir la formation par compétences, Montréal, Guérin, 2000 • Certains départements ont déjà une pratique et veulent bien partager les instruments d’évaluation. • Jean Proulx : Apprentissage par projets • Les collègues • 20 formules pédagogiques (livre) • Pour les grilles – l’Évaluation des apprentissages…Scallon • Lecture sur l'apprentissage et formation • Outil d'évaluation développé par Michel Baudry

Difficultés rencontrées

• Travail inégal vs évaluation équitable. Peut démotiver les étudiants • Évaluation d’équipe pose problème : les étudiants ne veulent pas dénoncer un autre. Confidentialité de la co-

évaluation. Partage entre les élèves. • On manque d’outils pour évaluer au fur et à mesure comment faire avec les retardataires pour la formation? • Si on évalue le processus ça « règle » certains problèmes liés à une évaluation finale seulement. • Disparité quant à la valeur des projets « coefficient de difficulté ». Équité dans les tâches des équipes. Équipes

avec projets différents • Présence des autres lors des exposés. Les exposés doivent-ils être repensés ? • Évaluation de l'interaction avec le milieu lorsque les projets sont liés à des entreprises. Évaluer les retombés

avec les partenaires. Est-ce que l'entreprise est satisfaite du travail? • Plus grande charge de travail pour le prof ? Plus long à corriger 1 heure par projet.