Synthese Plan Cancer2014

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    Prs de 355000 personnes font lobjet dun diagnostic de cancer chaqueanne, dont 200000 hommes et 155000 femmes. Le nombre de nouveauxcas a doubl au cours des 30 dernires annes, mais paralllement, la mortalita rgulirement diminu. Aujourdhui, ce sont donc 3 millions de personnesqui vivent en France avec ou aprs un cancer.

    La lutte contre les cancers concerne chacun dentre nous, parce que noussommes ou que nous avons t malades, parce que nous accompagnonsune personne malade dans notre cadre familial, amical ou professionnel, ouencore parce que nous voulons rduire notre risque de dvelopper un cancer.Ce nouveau Plan cancer cherche rpondre lensemble des enjeux, lafois humains et socitaux, poss par la maladie.

    Malgr les progrs mdicaux, les pathologies cancreuses restent la premirecause de mortalit: 148000 personnes en dcdent chaque anne. Lambitionpremire du Plan est de gurir plus de personnes malades, en favorisant desdiagnostics prcoces et en garantissant laccs de tous une mdecine dequalit et aux innovations. Au-del de lamlioration des soins et des pratiquesmdicales, le Plan cancer propose une prise en charge globale de la personne,tenant compte de lensemble de ses besoins pour prserver la continuit etla qualit de vie pendant et aprs la maladie.

    Les cancers sont aussi la premire cause de mortalit vitable. Au regard desconnaissances actuelles, on estime que prs dun dcs par cancer sur deuxpourrait tre vit. Ainsi, le Plan investit dans la prvention pour rduire signi-ficativement le nombre de nouveaux cas de cancers. Enfin, il soutient larecherche fondamentale, source des progrs venir.

    ces ambitions sajoute la volont doptimiser le pilotage et les organisationsde la lutte contre les cancers, pour une meilleure efficience, en y associantpleinement les personnes malades et les usagers du systme de sant. Le Plan,dclin en 17 objectifs oprationnels, sinscrit dans la mise en uvre de laStratgie nationale de sant et de lAgenda stratgique pour la recherche,le transfert et linnovation France-Europe 2020 .

    travers chacune des actions quil met en uvre, le Plan cancer sattaquersolument aux ingalits face la maladie : en portant une attention parti-culire aux personnes les plus vulnrables, en luttant contre les pertes dechance lors de la prise en charge, en garantissant un accs galitaire lin-novation et aux essais cliniques, et en vitant que les consquences cono-miques et sociales de la maladie naggravent les difficults des personnesmalades.

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    Bien que la ralit des cancers soit difficile apprhender de faon globale,puisquelle dpend largement de la localisation et du stade de la maladieau diagnostic, on peut affirmer aujourdhui que plus dune personne atteintede cancer sur deux gurit. Lambition du Plan est de tout mettre en uvrepour accrotre de faon significative les chances de gurison des personnesmalades, en surmontant au mieux les ingalits sociales et territoriales.

    Pour rpondre cette ambition le Plan engage :

    Favoriser des diagnostics plus prcoces

    Un diagnostic prcoce permet, pour la majorit des cancers, un traitementplus efficace, et augmente ainsi les chances de gurison. Il permet aussi destraitements moins lourds.

    Cest pourquoi, le Plan renforce la politique publique en matire de dpistagedes cancers. Il vise en premier lieu faire reculer lincidence du cancer ducol aujourdhui trs marque par les ingalits sociales. Il porte ainsi la gn-ralisation du programme de dpistage organis de ce cancer pour toutes lesfemmes de 25 65 ans et largit, pour les jeunes filles, les possibilits de vac-cination contre les principaux virus responsables de ce cancer.

    Les prcdents Plans cancer ont permis la mise en place des dpistages orga-niss du cancer du sein, puis du cancer colorectal, qui restent parmi les plusfrquents et les plus meurtriers. Leur valuation a montr que des efforts restent faire pour favoriser la participation ces programmes et permettre aux per-sonnes les plus fragiles socialement den bnficier. Cest pourquoi le nouveauPlan renforce la lutte contre les ingalits de recours et daccs au dpistageet accrot lefficience des programmes, afin de rduire la mortalit vitableet la lourdeur des traitements lies une prise en charge tardive. Il prvoitgalement de mieux organiser, avec le mdecin traitant, la surveillance despersonnes qui prsentent un risque aggrav du cancer du sein ou du cancercolorectal et qui ne font pas aujourdhui lobjet dune prise en charge dansles programmes organiss.

    Quelle soit porte par les pouvoirs publics ou entreprise titre individuel, toutedmarche de dpistage ncessite une pdagogie. Le Plan insiste sur la ncessitde dlivrer aux personnes concernes et aux professionnels qui les accompa-gnent une information transparente sur les bnfices, inconvnients, limites ou

    gUrIR PLUS DE PErSONNES MALAdES

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    ventuels risques lis aux dpistages, dans lobjectif de favoriser ladhsionclaire lorsque la balance entre les bnfices et les risques est favorable, etde faire cesser les pratiques inadaptes, inutiles voire prjudiciables.

    Enfin, de nouvelles opportunits de diagnostic prcoce seront identifies etvalides, notamment pour les cancers les plus frquents et/ou les plus graves.Ainsi, seront tudis les conditions de dpistage du cancer du poumon parscanner faible dose, la place des tests sanguins dans le dpistage du cancercolorectal, la possibilit de nouvelles modalits de dpistage pour le cancerde la prostate et le cancer du pancras et lapport de la tldermatologiepour la dtection prcoce des cancers de la peau.

    Garantir la scurit et la qualit des prises en charge

    Grce la rduction des dlais de prise en charge et daccs aux examens:Les dlais de prise en charge sont un facteur pronostique reconnu pour certainscancers. Des dlais trop longs, lis parfois une orientation inadquate ou une mauvaise articulation entre les diffrentes phases du traitement, sont aussides moments dinutile anxit pour les patients et refltent des ingalits daccsaux soins. Un rendez-vous avec une quipe de cancrologie pertinente dansun dlai court doit tre garanti chaque personne nouvellement diagnostique,avec lappui du mdecin gnraliste ou de lquipe de premier recours. Demme, le maillage territorial du parc dimagerie sera ajust en fonction desdlais observs sur les territoires. Le Plan propose ainsi une politique volontaristede matrise des dlais de prise en charge avec des objectifs nationaux.

    Grce lvolution des critres dautorisations des tablissements prenanten charge les patients atteints de cancer :Issue du premier Plan cancer, la mise en place dautorisations des tablissementsde sant pour l'activit de traitements des cancers fondes sur des seuilsdactivit gnraux par tablissement et par groupes de pathologies apermis de structurer loffre de soins et damliorer la scurit et la qualit gn-rale des pratiques. Le Plan prvoit de franchir une nouvelle tape en dfinissantdes indicateurs de qualit de prise en charge des patients par localisation decancer, tablis en lien avec les professionnels, et rendus progressivementaccessibles au public par tablissement. En outre, le dispositif des autorisationset les critres dagrment doivent voluer pour intgrer les nouvelles modalitsde prise en charge (telles que la chimiothrapie orale ou la radiologie inter-ventionnelle). Enfin, le dispositif devra organiser et garantir lorientation despatients ncessitant une prise en charge plus complexe, en termes de com-ptence professionnelle et/ou de plateau technique spcifiques.

    Grce des organisations spcifiques ddies aux personnes ges, auxenfants et aux jeunes :Les prcdents Plans ont permis lmergence dorganisations ddies despopulations spcifiques ncessitant des prises en charges particulires, telles

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    les personnes atteintes de cancers rares ou ayant des prdispositions gntiques,les enfants et les personnes ges. Certaines de ces organisations doiventencore tre confortes pour pouvoir assurer pleinement leur rle et couvrirlensemble des besoins.

    Ainsi, dans le domaine de la cancrologie pdiatrique, lorganisation derunions de concertation pluridisciplinaires interrgionales sera complte parun dispositif national reposant sur des centres de rfrence labelliss par lINCapour les cancers rares de lenfant ou pour le recours des techniques trsspcifiques (protonthrapie par exemple). En parallle, une organisationddie la prise en charge des adolescents et jeunes adultes sera mise enuvre pour tenir compte des spcificits lies aux protocoles thrapeutiqueset laccompagnement psychologique et social dont ils ont besoin.

    Enfin, le nouveau Plan poursuit les actions dj engages pour la prise encharge des personnes ges, il assure lvolution des formations et des pratiquesprofessionnelles et structure la recherche clinique en oncogriatrie.

    Grce une meilleure coordination entre professionnels :Les professionnels de premier recours et tout particulirement les mdecinstraitants, les infirmiers et les pharmaciens sont ncessairement impliqus dansles prises en charge qui se font de plus en plus en ambulatoire et domicile.Le Plan insiste sur la ncessit damliorer la coordination et les changes din-formations entre les professionnels de sant libraux et les quipes hospitalirespar la mise en place dun dossier communicant de cancrologie (DCC) op-rationnel dici 2015. Y seront intgrs terme les programmes personnalissde soins (PPS) et de laprs-cancer (PPAC). La tlmdecine (tlconsultation,tlsurveillance mdicale et tlexpertise pour les cas complexes et rares)sera dveloppe, en priorit pour les dpartements faible dmographiemdicale et ceux doutre-mer.

    Accompagner au mieux les volutions thrapeutiqueset technologiques

    En 2015, la proportion de traitements anticancreux pris par voie orale devraitatteindre 25 30 %. Pour accompagner lessor des chimiothrapies oralestout en garantissant lefficacit et la scurit de ces traitements, le Plan prvoitlexprimentation dorganisations permettant une relle articulation entrelquipe de premier recours, et en particulier le mdecin gnraliste, et lhpital,ainsi quune juste valorisation de limplication de chacun des acteurs. Desprogrammes dducation thrapeutique seront dvelopps pour donner lesmoyens aux patients de suivre leur traitement domicile.

    Pour les actes dont le bnfice pour les malades aura t dmontr, le Planencourage le dveloppement de la chirurgie ambulatoire, qui rend possible,sans risque major, la sortie du patient le jour mme de son opration. Dans

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    le mme souci, sera favorise la radiologie interventionnelle qui permet desactes diagnostiques et thrapeutiques moins invasifs. Laccs des patientsaux quipements de radiothrapie les plus adapts (tels que la radiothrapieconformationnelle avec modulation dintensit) sera tendu sur tout le territoirepour les indications qui le ncessitent ; les tablissements seront incits investirdans des techniques permettant des dsescalades thrapeutiques au bnficede la qualit de vie des patients.

    Faire voluer les formations et les mtiers de la cancrologie

    Lvolution des prises en charges et des parcours de soins des patients condui-sent la cration dun nouveau mtier dinfirmier(e) clinicien(ne), prioritairementdans le champ de la cancrologie. Ce nouveau profil professionnel cooprantavec le mdecin traitant, avec lquipe rfrente et avec les autres profes-sionnels de sant, hospitaliers ou de proximit permettra la fois dassurer lesuivi des patients, de reconduire certaines prescriptions protocolises, dadapterles soins de support ou encore dassurer la coordination de parcours de soinscomplexes.

    Les formations initiales et continues des professionnels de la cancrologie devrontsadapter aux nouvelles exigences des volutions technologiques et thrapeu-tiques et garantir un socle commun de connaissances. Les crations de postesdinternes et de praticiens hospitaliers en cancrologie seront guides par liden-tification des disparits territoriales en matire de dmographie mdicale.

    Acclrer lmergence de linnovation au bnfice des patients

    Le Plan cancer prvoit de doubler le nombre des patients inclus dans les essaisthrapeutiques, soit un objectif de 50000 personnes par an en 2019, en veillant corriger les ingalits gographiques daccs la recherche clinique parlobligation douvrir des centres investigateurs dans les DOM et une meilleurerpartition des quipes mobiles de recherche clinique. Il est galement prvuune amlioration de la couverture territoriale par les centres dessais de phaseprcoce (CLIP2), et en particulier la labellisation de centres ddis aux enfantsafin de leur permettre daccder plus vite aux mdicaments innovants. Lesessais cliniques visant amliorer la survie ou rduire les squelles des trai-tements seront prioriss.

    Le dveloppement rapide des thrapies cibles ces mdicaments antican-creux qui ciblent des anomalies molculaires spcifiques des cellules tumorales prfigure une profonde volution de la pratique clinique, des amliorationsdu pronostic de nombreux cancers, mais aussi des impacts conomiques quiappellent la promotion dune politique globale du mdicament en canc-

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    rologie. Lobjectif est de tout la fois stimuler lmergence de linnovation etgarantir son accs au plus grand nombre. Cette politique sappuiera sur denouvelles mthodologies de recherche clinique et dvaluation des mdica-ments tenant compte de lapport de la biologie dans ce domaine, et sur unevolution des modes de tarification pour les traitements innovants.

    Conforter lavance de la France dans la mdecine personnaliseAu cours des deux premiers Plans cancer, la France sest dote dorganisationspermettant de dvelopper la mdecine personnalise. Il sagit dune part deprendre en charge les personnes en tenant compte de leurs caractristiquesgntiques propres grce au dispositif doncogntique; dautre part detraiter les patients en fonction des spcificits biologiques de leur tumeur grceaux analyses ralises sur les plateformes de gntique molculaire. Lapportdes nouvelles technologies de squenage permettra que tous les patients risque gntique bnficient dun diagnostic individualis dans des dlaiscompatibles avec une prise en charge thrapeutique efficace. Le maillageterritorial des consultations doncogntique sera galement renforc.

    En parallle, les conditions danalyse complte du gnome des tumeurs parles plateformes de gntique molculaire devront tre mises en place dicila fin du Plan. Un objectif ambitieux de squenage des tumeurs de 50000patients par an est fix pour 2019 afin que la France reste pionnire danslaccs la mdecine personnalise. Une plateforme nationale ddie lagnomique et lanalyse des donnes du cancer sera cre afin dalimenterla recherche.

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    Soigner les malades reste un objectif premier. Mais grce aux succs thra-peutiques croissants, le soin doit de plus en plus sinsrer dans une prise encompte plus large de la personne, touche dans toutes les sphres de sa viepar la maladie. En rponse aux besoins et aux attentes exprims par les per-sonnes malades et leurs proches, lambition du Plan cancer est de prserverau maximum lautonomie, la continuit et la qualit de vie des personnesatteintes dun cancer, pendant, mais aussi aprs la priode des traitements.

    Assurer des prises en charge globales et personnalises

    Le Plan cancer vise mettre en place les conditions pour passer dun parcoursde soins , centr sur la prise en charge mdicale du cancer, un parcoursde sant , prenant en compte lensemble des besoins de la personne maladeet de ses proches, au plan physique, psychologique et social. Les avancesdes deux premiers Plans cancer que sont le dispositif dannonce de la maladieet les programmes personnaliss de soins et de laprs-cancer seront adaptes la diversit croissante des prises en charge et seront accessibles tous lespatients, y compris aux personnes les plus fragiles, ou porteuses dune dficienceintellectuelle. Le nouveau Plan cancer souhaite galement mieux formaliserle passage de relais entre lquipe hospitalire et lquipe de premier recours loccasion de la consultation de fin de traitement.

    Les patients doivent pouvoir participer pleinement aux dcisions qui les concer-nent. Dans la continuit du prcdent, ce nouveau Plan raffirme limportancepour les patients de disposer dune information adapte et accessible toutesles tapes du parcours, y compris sur la recherche et les essais cliniques. Lau-tonomie et limplication des patients dans leur prise en charge pourront trerenforces par des programmes dducation thrapeutique adapts et parle soutien de patients-ressources forms partager leur exprience.

    Tous les patients qui le ncessitent doivent pouvoir accder des soins desupport adquats (traitement de la douleur, conseils dittiques, soutien psy-chologique, accompagnement social, soins palliatifs, etc.), y compris lors desprises en charge domicile. Ces priodes de prise en charge hors institutionhospitalire tant de plus en plus frquentes, laccs aux aides domicilesera simplifi pour les personnes qui en ont besoin. Les aidants familiaux devrontpouvoir accder des dispositifs de rpit.

    PrSErVEr LA CONTINUITET LA QUALIT DE VIE

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    Des solutions dhbergement proximit des lieux de prise en charge serontdveloppes pour les personnes qui sont les plus loignes des centres desoins, mais aussi pour leurs familles. Enfin, les personnes sans domicile fixeatteintes de cancer devront pouvoir accder aux nouveaux lits halte soinssant et aux lits daccueil mdicaliss de faon pouvoir tre prises en chargede faon continue.

    Rduire les risques de squelles et de second cancer

    Trois personnes sur cinq dclarent avoir conserv des squelles deux ans aprsun diagnostic de cancer : douleurs, fatigue chronique, troubles moteurs oude la vision, difficults psychologiques, troubles de la mmoire et de lattention,altration de la fertilit Par leurs rpercussions et les limitations quelles entra-nent, les squelles sont dterminantes des conditions de vie aprs un cancer.Cest pourquoi le Plan cancer cherche amplifier les efforts pour rduire latoxicit des traitements grce la recherche clinique et au dveloppementde la mdecine personnalise. Il souligne la ncessit de mieux structurer lesuivi des personnes traites pendant lenfance et ladolescence notammentpour mieux connatre les effets long terme des nouveaux traitements. Enfin,le Plan prvoit de systmatiser laccs la prservation de la fertilit ds laphase dannonce des traitements.

    La place de la prvention destine aux personnes ayant eu un cancer seraaccrue. Laccompagnement au sevrage tabagique des patients sera ainsisystmatis et mieux pris en charge, ainsi que les dmarches favorisant larduction de la consommation dalcool, la pratique dune activit physiqueadapte et une alimentation quilibre.

    Diminuer limpact du cancer sur la vie personnelle

    Confrontes aux consquences de la maladie sur leurs ressources conomiques,sur leurs tudes ou leur travail, les personnes malades les ressentent commeune double peine . Ainsi, pour que le cancer ne pnalise pas leur vie pro-fessionnelle venir, il est ncessaire de permettre aux enfants et aux adolescentsmalades de poursuivre leur scolarit et leurs tudes. Linformation sur les dispositifsdamnagement de la scolarit et de compensation des surcots induits parla maladie doit tre amliore en direction des jeunes, de leurs familles et desprofessionnels de lducation et des universits. Laccs lenseignement distance sera facilit, au plan financier (extension de la gratuit des cours duCNED aux plus de 16 ans) et technologique (dveloppement des massiveopen online course - MOOC sur la plateforme France universit numrique).

    La survenue dun cancer a de fortes rpercussions sur la vie professionnelledes personnes actives. Elles ont ainsi plus de risque de perdre leur emploi, oude ne pas en retrouver pour celles qui taient au chmage lors du diagnostic

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    de leur cancer. Outre la ncessit de redfinir les outils et les dispositifs mobi-lisables en faveur du retour ou du maintien dans lemploi des personnesatteintes, et de rendre cette information accessible chacun, le Plan cancerprvoit lorganisation dAssises nationales ddies lemploi des personnescourant un risque de dsinsertion professionnelle en raison de leur sant. Lob-jectif de cette manifestation dampleur nationale sera de sensibiliser et demobiliser lensemble des acteurs concerns employeurs, reprsentants dessalaris, services de sant au travail, etc. limportance de lenjeu, deposer des diagnostics et de formuler des propositions pour amliorer la situationprofessionnelle des salaris atteints de cancer, et plus largement de maladieschroniques.

    Attnuer les consquences conomiques du cancer sur le niveau de vie despersonnes malades et de leur famille est un impratif qui doit mobiliser diffrentsleviers : tout dabord, lassouplissement des conditions dattribution des indem-nits journalires qui pnalisent les salaris temps partiel, titulaires de contratsprcaires ou loigns de lemploi du fait de la maladie, et aggravent des in-galits sociales prexistantes ; mais aussi la rduction des restes charge lis la reconstruction mammaire et la revalorisation du tarif de remboursementdes prothses capillaires et mammaires. Enfin, il faut faciliter laccs lassuranceet au crdit des personnes qui ont eu un cancer en faisant voluer lapprciationdu risque par les assureurs. Le Plan instaure la notion de droit loubli au-del dun certain dlai, notamment pour les enfants et les adolescents quine doivent pas tre pnaliss toute leur vie par leur maladie denfance. Lesquestionnaires mdicaux seront harmoniss pour une approche commune etpourront tre remplis avec laide du mdecin traitant.

    La connaissance et la comprhension des consquences sociales du canceret de son retentissement sur la vie des personnes malades et de leurs prochessappuient sur des sources multiples (observatoires, baromtres, cohortes,tudes ad hoc). Les dispositifs dobservation et de recherche seront consolidset la recherche en sciences humaines et sociales et en sant publique seraencourage pour dvelopper et actualiser les connaissances sur les trajectoiresdes patients et sur leurs conditions de vie jusqu plusieurs annes aprs lediagnostic initial de cancer.

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    Plus de 40 % des dcs par cancer pourraient tre vits grce des chan-gements de comportements individuels ou collectifs. Le Plan cancer a pourobjectif de rduire de moiti ce chiffre dici 20 ans, en faisant le choix de porterun effort majeur sur la prvention. Laccent est galement mis sur la recherchepour dvelopper de nouvelles approches prventives ou thrapeutiques.

    Lancer le Programme national de rduction du tabagisme

    Le tabac est le premier facteur de risque vitable de cancers en France, res-ponsable lui seul de prs de 30 % des dcs par cancer. Plus de 30 % des 15-75 ans fument quotidiennement en France, soit 13 millions de personnes, quandils sont 22 % en Grande-Bretagne, moins de 20 % aux tats-Unis et 16 % en Australie.Pour rduire le nombre de cancers lis au tabac dans les prochaines dcennies,il est impratif de rattraper le retard franais. Lobjectif est donc de diminuerdun tiers la prvalence du tabagisme et ainsi datteindre le seuil de 22 % defumeurs chance du Plan. Cet effort mettra la France en situation de passersous la barre des 20 % de fumeurs dans les 10 ans et pourra ainsi sauver prs de15 000 vies chaque anne. Pour ce faire, le Plan lance le Programme nationalde rduction du tabagisme. Ce programme dactions sera finalis avant lt2014 aprs une phase de concertation avec les parties prenantes. Il reposerasur quatre grands principes : viter lentre dans le tabagisme en particulier chezles jeunes, faciliter larrt du tabac grce un renforcement de laide au sevrage,faire de la politique des prix du tabac un outil au service de la sant publiqueet anticiper avec les buralistes limpact de la diminution de la prvalence desfumeurs. Les recettes apportes par les hausses futures du prix des produits dutabac seront reverses un fonds ddi, destin la recherche sur le cancer, sa prvention et l'amlioration de sa prise en charge.

    Donner chacun les moyens de rduire son risque de cancer

    Lalcool, lobsit et le surpoids, la consommation de viandes rouges et de char-cuterie augmentent le risque de dvelopper un cancer, tandis que lactivit phy-sique rgulire et la consommation de lgumes et de fruits contribuent le rduire.

    INVESTIr DANS LA PrVENTION ET LA rECHErCHE

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    Ces comportements peuvent tre lis des dterminants sociaux ou conomiques,contribuant ainsi aux ingalits observes en France face au risque de cancers.La prvention nutritionnelle, comprenant la prvention de la consommationexcessive dalcool, permettrait dviter un tiers des cancers les plus communs.Lalcool lui seul est responsable de 10 % des dcs par cancer. Le Plancancer prvoit donc de faire appliquer linterdiction de vente des boissonsalcooliques aux mineurs, et daider les personnes larrt de la consommationexcessive dalcool. Lducation nutritionnelle et la promotion de la pratiquephysique seront dveloppes ds lcole maternelle et primaire, en cohrenceavec le Plan national nutrition et sant et le Plan obsit.

    Les virus des hpatites virales B et C sont responsables de la survenue dun cancerdu foie chez prs dun millier de personnes par an. La couverture vaccinalecontre le virus de lhpatite B doit donc tre amliore, en informant la populationet les professionnels de sant sur la balance bnfices-risques de la vaccination.Le dpistage des personnes exposes au risque dhpatite B et C sera dvelopppour favoriser leur accs prcoce la prise en charge thrapeutique.

    Les Franais sont exposs de trs nombreux messages de prvention, relays,parfois de faon partielle, par les mdias. Cette profusion dinformations crede la confusion et aboutit paradoxalement une perte de repres qui favoriselinaction ou des comportements justifis par des ides fausses. Le choix dela prvention, pour tre efficace, doit donc tre sous-tendu par la volontdclairer les choix individuels par une information sur les facteurs de risqueet sur leur exacte hirarchisation les uns par rapport aux autres.

    Protger les populations et les travailleurs face aurisque de cancer li au travail ou lenvironnement

    On estime que plus de 2 millions de salaris sont exposs des produits can-crognes dans leur cadre professionnel. Il convient donc de renforcer lasubstitution et la prvention primaire pour rduire les expositions professionnellesaux agents cancrognes et daccrotre la traabilit des expositions, commele suivi mdical des personnes exposes au cours de leur vie professionnelle.

    La connaissance, lobservation et la surveillance des cancers lis des expo-sitions environnementales seront dveloppes, quil sagisse dagents canc-rignes avrs ou potentiels. Le Plan cancer porte en particulier des mesurespour rduire lexposition de la population aux polluants atmosphriques, etnotamment au diesel, aux rayonnements ionisants vise diagnostique etaux rayonnements ultraviolets artificiels et naturels.

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    Se donner les moyens dune recherche innovante

    En rponse aux dfis scientifiques et socitaux poss par les pathologies can-creuses, le Plan cancer fixe cinq axes stratgiques de recherche sur lescancers, qui seront investis par des appels projets rcurrents et multidiscipli-naires, visant amliorer la prvention, le diagnostic et les traitements :

    1. Identifier les populations les plus susceptibles dtre exposes au risquede cancer pour adapter et personnaliser les stratgies de prventionet de dtection prcoce.

    2. Aboutir lchance du Plan une nouvelle dfinition des maladiescancreuses.

    3. Modliser les grands processus tumoraux pour mieux comprendre lescancers et mieux prendre en charge les patients.

    4. Mieux comprendre lchappement tumoral et les relations hte-tumeur.5. Lutter contre les ingalits de sant face au cancer.

    La recherche fondamentale, qui permet de progresser dans la comprhensiondes mcanismes de dveloppement des cancers, indispensable au renou-vellement des concepts, est une source majeure des progrs mdicaux. LePlan cancer garantit le financement dune recherche fondamentale dex-cellence et crative en lui ddiant plus de 50 % de ses crdits de recherche.Il favorise galement la traduction des recherches en avances concrtespour les patients au sein des sites de recherche intgre sur le cancer (SIRIC).

    Les volutions de la recherche biomdicale impliquent des adaptations desparcours professionnels, en veillant tout particulirement au dcloisonnementdes disciplines mobilises, de la biologie aux sciences humaines et sociales enpassant par lpidmiologie et les sciences de lingnieur. Les universits quimettent en place des doubles formations, par exemple entre biologie et math-matiques, sant et statistiques, seront soutenues.

    Les donnes brutes et les rsultats des recherches doivent tre partags ausein de la communaut scientifique nationale, europenne et internationale,notamment dans le cadre de lAlliance mondiale pour la gnomique descancers (Global alliance) afin dacclrer les progrs mdicaux. Les avancesscientifiques seront rgulirement communiques auprs de lensemble descitoyens, dans le souci de rendre compte des efforts de la Nation en matirede recherche sur les cancers et de contribuer la modification de la perceptiondes cancers par la socit.

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    Une attention particulire sera porte lefficience des actions mises en uvreafin de garantir lquilibre global du Plan. Celui-ci affirme galement la nces-saire implication des patients et usagers dans la dfinition et la mise enuvre de la politique de lutte contre les cancers, clarifie les rles des acteursnationaux et rgionaux et dfinit certaines orientations favorables linnovationen matire de financement.

    Faire vivre la dmocratie sanitaire

    Que ce soit dans les domaines de la prvention, du dpistage, des soins ou dela recherche, le Plan cancer a pour objectif de renforcer les capacits de chaqueindividu se dterminer de faon autonome sur les questions lies la maladieet, plus largement, sa sant. En complment de ces mesures qui rpondentaux attentes et aux besoins individuels, lamlioration de la qualit du systmede sant ncessite dassocier collectivement les citoyens, usagers du systmede sant et personnes malades, la dfinition de la politique de lutte contre lescancers et sa mise en uvre. Limplication des reprsentants des usagers etdes personnes malades sera gnralise dans les instances de pilotage, de gestionou de production de soins ou de recherche, et leur participation active sera sou-tenue en leur apportant une formation sur les grands enjeux de la cancrologie.

    Toutes les actions prvues par le Plan cancer devront en outre tre mises enuvre avec le concours et en tenant compte des besoins de leurs bnficiaires,au premier rang desquels les personnes malades et les usagers du systmede sant.

    Appuyer les politiques de lutte contre les cancers sur des donnes dobservation robustes et partages

    Le pilotage des politiques de lutte conter les cancers ncessite de connatrelvolution de lpidmiologie des cancers (incidence, mortalit, survie),mais aussi la ralit des prises en charge et des parcours de soins des personnes.Lobjectif est de pouvoir valuer lefficacit des actions dployes et de

    OPTIMISER LE PILOTAGE ET LES ORGANISATIONS DE LA LUTTE CONTRE LES CANCERS

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    reprer les situations de pertes de chance ou dingalits face la maladie,afin de mettre en uvre des mesures correctives de faon ractive.

    Pour y parvenir, lenjeu est dapparier les diffrentes bases des donnes et sys-tmes dinformation existants dans le domaine des cancers (registres descancers, systme dinformation des dpistages organiss, dossier communicanten cancrologie, cohortes, bases clinicobiologiques) avec les bases de don-nes de lassurance maladie (SNIIRAM, PMSI) et celles du champ socioco-nomique (Insee, Caisse nationale dassurance vieillesse notamment). Ceci per-mettra de reconstituer et danalyser les trajectoires de soins des personnesmalades, en mettant en lumire leurs liens avec des facteurs de risque (com-portementaux, environnementaux, professionnels) et des dterminants sociaux(niveau dtudes, emploi, niveau de revenu, etc.) de faon rduire lesingalits et adapter les politiques publiques aux besoins. Initi par le Planprcdent, ce travail sera activement dploy grce au partage des donneset linteroprabilit des bases, tout en garantissant la confidentialit et lascurit des informations.

    Optimiser les organisations pour une meilleurearticulation et une plus grande efficience

    Les deux premiers Plans cancer ont structur le domaine de la cancrologie,tant dans le champ des prises en charge (dpistage, soins) que dans celui dela recherche. Diffrentes structures de coordination ont t mises en place,dont le positionnement et les missions seront optimiss, dans un souci defficacitet de cohrence. Lobjectif est damliorer les interfaces entre les diffrentschamps dintervention (observation, recherche, prvention, dpistage, soins)pour un meilleur transfert de linnovation et des parcours de soins plus fluides.Au plan national, le pilotage technique et lanimation dcloisonne de cesstructures sont confis lInstitut national du cancer (INCa), en appui au pilotagestratgique des ministres de la sant et de la recherche. Au plan rgional, lepilotage sanitaire de la lutte contre les cancers est confi lAgence rgionalede sant (ARS), laquelle les rseaux rgionaux de cancrologie (RRC) et lesstructures rgionales de dpistage apportent leur appui, le cas chant en serapprochant, notamment en termes de systmes dinformation. LARS coordonneet sassure de lefficacit des organisations territoriales de soins pour les cancers.Enfin, dans le champ de la recherche, les missions des cancroples interr-gionaux seront redfinies, ainsi que leur articulation avec les sites de rechercheintgre sur le cancer (SIRIC) et les structures sanitaires rgionales (ARS et RRC,notamment pour ces derniers en matire de recherche clinique).

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    Adapter les modes de financement aux dfis de la cancrologie

    Les prises en charge des cancers se renouvellent constamment, sous leffet detechniques et de mdicaments innovants qui impliquent de plus en plus fr-quemment un suivi extrahospitalier. Ce sont aussi des prises en charge coteusesqui mettent sous tension le financement de notre systme de sant. Pour queces nouvelles approches soient diffuses rapidement au bnfice de tous lespatients, les modalits de financement doivent voluer et des marges de manu-vre doivent tre dgages. Le financement et la tarification de ces nouveauxmodes de prise en charge thrapeutiques et organisationnels dans le champde la cancrologie seront tudis de faon prioritaire au sein du comit derforme de la tarification hospitalire (CORETAH) et dans le cadre des travauxsur les nouveaux modes de rmunration des professionnels de sant.

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    Ce Plan cancer est ambitieux, sa mise en uvre doit tre suivie et valuede faon prcise laide dindicateurs de rsultats et dimpact sur la santde la population, en cohrence avec la Stratgie nationale de sant.

    Son pilotage est assur par un comit co-prsid par les ministres chargs dela recherche et de la sant. Il est compos des directeurs dadministrationcentrale des ministres chargs de la recherche et de la sant et des autresministres impliqus, du directeur gnral de la Caisse nationale dassurancemaladie, dun reprsentant des directeurs gnraux des agences rgionalesde sant, du prsident de lInstitut national du cancer et des associationsreprsentant les malades et les usagers du systme de sant. Il rend comptede la mise en uvre du Plan au comit interministriel pour la sant, placsous lgide du Premier Ministre, et remet son rapport annuel au prsident dela Rpublique.

    LInstitut national du cancer coordonne le suivi du Plan et la mesure de sesrsultats pour le compte du comit de pilotage. Il organise la concertationsur sa mise en uvre avec les acteurs et les usagers, en lien avec le comitde pilotage, lors de sminaires annuels.

    Les agences rgionales de sant sont responsables de la dclinaison du Plancancer dans leur rgion. Elles organisent la concertation au sein de la conf-rence rgionale de sant et de lautonomie (CRSA) et des confrences deterritoire.

    Lensemble des informations relatives au Plan cancer, son avancement etses ralisations, seront mises en ligne rgulirement sur le site internet de lInstitutnational du cancer : www.e-cancer.fr.

    LA GOUVERNANCE DU PLAN

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