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SYNTHÈSE DES ATELIERS

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ACTES DES 7es ASSISES REGIONALES DU DEVELOPPEMENT DURABLE – mercredi 26 novembre 2014 2

Synthèses des ateliers débat

Pour les acteurs locaux, sept ateliers de réflexion et d’échanges ont été proposés sur des thématiques telles que les parties prenantes, la participation citoyenne, les usages numériques, les pratiques collaboratives, ou encore la participation à l’Agenda 21 régional… Ouverts à tous les acteurs, ils permettent le partage d’expériences et le débat afin de progresser ensemble sur des thématiques essentielles au développement durable :

ATELIER 1 : IMAGINONS ENSEMBLE LA FORME DE PARTICIPATION A L’AGENDA 21 REGIONAL ....................................................................... 3

ATELIER 2 : ENTREPRISES ET TERRITOIRES : POURQUOI ET COMMENT IMPLIQUER LES PARTIES PRENANTES ?.............................................. 6

ATELIER 4 : RECONCILIER OBLIGATIONS REGLEMENTAIRES ET PARTICIPATION CITOYENNE. .................................................................... 100

ATELIER 5 : INITIATIVES CITOYENNES, COLLECTIVITES : COMMENT ASSURER UN DIALOGUE PERENNE ? ................................................... 133

ATELIER 6 :USAGES NUMERIQUES, ACCELERATEURS DE COOPERATION ? ............................................................................................ 166

ATELIER 7 : PRATIQUES COLLABORATIVES : NOUVELLES FORMES DE FAIRE ET DE VIVRE ENSEMBLE ? ..................................................... 188 NB : l'atelier 3 n'a pas fait l'objet de synthèse

Synthèses des ateliers formatifs Quatrième temps fort de la journée (et nouveauté 2013), des ateliers, en lien avec les thèmes abordés le matin, ont permis d’apporter des éléments clés, méthodes et outils pour aider les participants à mener ou co-construire leurs projets. 13 ateliers ont ainsi été proposés aux participants dont 3 ateliers « complémentaires » organisés pour des publics spécifiques.

ATELIER A : LES DIFFERENTES FORMES DE PARTICIPATION DU PUBLIC : DE L’INFORMATION A LA CO-CONSTRUCTION, DE L’ENQUETE PUBLIQUE

AU DEBAT PUBLIC ............................................................................................................................................................................. 21

ATELIER B : MOBILISATION DES RESSOURCES HUMAINES DANS L’ENTREPRISE ET DANS LA COLLECTIVITE/MANAGEMENT COLLABORATIF ....... 23

ATELIER C : POSTURES ET OUTILS POUR FACILITER L’EMERGENCE D’UN PROJET COMMUN EN MOBILISANT L’INTELLIGENCE COLLECTIVE ....... 25

ATELIER D : PARTICIPATION ET HABITANTS : COMMENT MOBILISER ? ..................................................................................................... 27

ATELIER E : QUELS OUTILS NUMERIQUES ET COLLABORATIFS MOBILISER POUR VOTRE DEMARCHE PARTICIPATIVE ? ................................... 30

ATELIER F : LA PARTICIPATION DANS LA CULTURE ................................................................................................................................ 32

ATELIER H : FINANCEMENT PARTICIPATIF, UN TREMPLIN CITOYEN POUR LE DEVELOPPEMENT D’UNE ECONOMIE PLUS ETHIQUE ? .................. 34

ATELIER I : ELUS : QUELLES PLUS-VALUES DE LA PARTICIPATION, ET QUELLES POSTURES ADOPTER ? ....................................................... 36

ATELIER J : IMAGINONS LE TIERS-LIEU IDEAL DU TERRITOIRE. ................................................................................................................ 39

ATELIER L : LA PARTICIPATION DES JEUNES DANS LEUR ETABLISSEMENT OU STRUCTURE DE FORMATION ................................................... 41

ATELIER M : COMMUNES ET INTERCOMMUNALITES : COMMENT PARTICIPER A LA TRANSITION ENERGETIQUE (HABITAT, PATRIMOINE COMMUNAL

ET BOIS-ENERGIE) ? ......................................................................................................................................................................... 43

SOMMAIRE

Pages 3 - 19

Pages 21-45

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ACTES DES 7es ASSISES REGIONALES DU DEVELOPPEMENT DURABLE – mercredi 26 novembre 2014 3

ATELIER 1

Imaginons ensemble la forme de participation à l’Agenda 21 régional

Nombre de participants : 31

Contexte de l’atelier Le premier Agenda 21 régional (juin 2008) a permis une collaboration des partenaires à la gouvernance de l’Agenda 21. Le bilan dressé fin 2012 a incité la Région à renforcer son action pour mettre en place un dispositif de participation des partenaires de la Région au suivi de l’Agenda 21 qui contribue à son amélioration, son évaluation et permet de mobiliser efficacement les acteurs. Cet atelier, mené sous un format lui-même participatif, avait pour objectif de vous convier à inventer ensemble ce dispositif de participation.

● Intervenants Guillaume Déal , Région Basse-Normandie Jérôme Virlouvet , Conseiller régional ● Animateurs Emmanuel Renard , Etheis Conseil Hélène Calandot , Etheis Conseil

Sous-groupe 1 : « Imaginons la participation à l’Ag enda 21 régional » Participants : 19 participants

Les propositions du groupe

Suivi-amélioration Evaluation

Groupe A :

- Association le dit de l’eau

- IRD2

- CESER

- CREPAN

- Citoyen

1. En amont, le CESER est saisi pour identifier les structures référentes pour chaque objectif de l’Agenda 21

2. Dans un espace virtuel, tout acteur peut apporter des propositions d’amélioration ou de nouvelles actions par objectif (faire connaître cette plateforme)

3. Dans le cadre d’un groupe de travail associant les pilotes d’actions et les structures référentes les propositions sont centralisées et préparées pour être communiquées au Comité de suivi (COSUIVI)

4. - le COSUIVI étudie les propositions

Le CESER serait chargé de réaliser l’évaluation par objectif. Un poste pourrait être dédié à cette tâche. Il serait amené à travailler en coordination avec chaque pilote pour travailler sur l’évaluation des objectifs en lien avec l’évaluation des actions.

Rq ETHEIS : si le CESER est chargé de l’évaluation il ne doit pas en oublier de réaliser cette évaluation en associant largement (entretiens, groupe de travail, etc.)

Groupe B :

- GRAINE / CESER

- Mairie de Caen

- Caen Habitat

- Viacité

- création d’un outil virtuel pour que les citoyens fassent remonter leurs remarques (en lien avec leur connaissance du territoire)

- remontée par les acteurs

- une réunion avec les habitants sur le suivi de l’Agenda 21

- puis COSUIVI

Points de vigilance : communication, penser aux jeunes

- utiliser des termes compréhensibles par tous pour permettre la participation à l’évaluation

- éduquer les gens pour qu’ils participent

Rq Etheis pendant le travail du groupe :

- cibler les sujets sur lesquels les habitants peuvent apporter quelque chose en matière d’évaluation

Groupe C :

- COCISOL

- Ecobâti

- AIFST-Le Londel

- les acteurs de terrains non associés à l’Agenda 21 peuvent avoir un rôle de remontée des expériences. Montrer que ce qui fait figure d’exception peut devenir une norme

- proposer des fiches retours d’expérience

- via le magazine Reflets « connaissez-vous l’A21 ? ». Il permet d’identifier qui répond et qui ne répond pas

- réunion de volontaires : travailler objectif par objectif pour faire l’évaluation de l’agenda 21

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- AUCAME

- des acteurs ressources doivent ensuite faire vivre ces fiches, les faire connaître, les communiquer

Groupe D :

- Education nationale

- CRBN

- Pays

- ARPE

- les pilotes A21 n’ont pas toujours le temps et les moyens d’organiser une participation des acteurs pour l’évaluation de leurs actions

- au mois de septembre, réunir les acteurs (partenaires et bénéficiaires) par objectifs/actions. Ou questionnaire s’il n’y a pas assez de temps. Communiquer sur les indicateurs et les résultats à atteindre (par action/par objectif)

- le COSUIVI étudie ces propositions et les inscrit aux orientations budgétaires. Permet une consultation et donc une marge d’évolution des actions en OB selon les évolutions à envisager.

- des débats publics thématiques

Sous-groupe 2 : Imaginons la participation à l’Agen da 21 de ma structure / de mon territoire 12 participants - université - association Cherbourg - lycée - compagnie de théâtre - CU Cherbourg - Vire

- garage participatif - CHU - GRETA - ancien de RVI - CC Mortainais - Tourlaville

Les enseignements de l’atelier :

- un accord sur le fait qu’il faille permettre une participation la plus large possible - chercher à intégrer dans la participation les publics les plus « éloignés » - nécessité de déterminer l’ambition de l’A21 (interne, externe, périmètre) car il existe un lien avec le

périmètre de la participation - déterminer les ambitions et les objectifs de la participation - bien prendre en considération les moyens nécessaires à la participation - la participation impose une information préalable vers les parties prenantes de grande qualité et adaptée

aux objectifs de la participation - pour permettre une participation large il faut mobiliser et passer par les têtes de réseaux - la maîtrise d’usage et la pratique doivent être reconnues - le numérique est un outil qui doit être un vrai support pour faciliter la participation (mais attention à celles et

ceux qui n’y ont pas accès ou qui ne sont pas utilisateurs)

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En savoir plus sur les intervenants

Guillaume Deal - Région Basse-Normandie Chef du service Études, Information géographique et Développement durable

Jérôme Virlouvet – Région Basse Normandie - Conseiller régional

Emmanuel Renard - directeur d'ETHEIS Conseil (Caen) Il pilote des missions de conseils auprès des Collectivités locales et des services de l’Etat sur l’ensemble du territoire national. Il intervient plus particulièrement dans les domaines suivants : stratégie et prospective territoriale, développement durable, gouvernance et participation, conception et évaluation de politiques publiques. Plus d’infos : www.etheis.com

Hélène Calandot - Ingénieure Agronome spécialisée en Gestion Durable des Espaces, elle a rejoint le cabinet ETHEIS Conseil en 2007. Elle pilote des missions auprès des collectivités locales et services de l’Etat sur l’ensemble du territoire national, dans les domaines suivants : évaluation de politiques publiques, projets de territoire, Agendas 21, PLU intercommunaux. Les questions de gouvernance et de participation sont au cœur de l’ensemble de ses travaux. Plus d’infos : www.etheis.com

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ATELIER 2

Entreprises et territoires : pourquoi et comment im pliquer

les parties prenantes ? Nombre de participants : 72

Contexte de l’atelier

Pratique fondamentale de la Responsabilité Sociale de l’Entreprise (RSE), le dialogue avec les parties prenantes est un incontournable. Comment identifier les personnes intéressées et comment les mobiliser ? Comment prendre en compte leurs points de vue et dialoguer avec elles ? Quels sont les enjeux pour mon entreprise liés à l’instauration d’un tel dialogue, quels avantages en tirer ? Quels peuvent être les intérêts pour les collectivités et les acteurs du territoire de s’impliquer dans ces démarches d’entreprises ? ● Intervenants Isabelle Boudard , Comité 21

François Salatko , Association Qualité Management de Basse-Normandie Brigitte Delord , Entreprise Legallais

François Millet , Relais d’sciences ● Animateur Antoine Heron , ICDD ● Rapporteur Hélène Touchard , Région Basse-Normandie

Résumé des interventions Isabelle BOUDARD : La notion de « Territoire » est complexe car sa définition variée : Territoire de vie ? Administratif/Politique ? Economique ? La définition varie en fonction de l’acteur et de l’action/projet. L’entreprise s’ancre dans le territoire notamment via la « Responsabilité Sociétale des Entreprises » (RSE) : « Responsabilité d’une organisation vis-à-vis des impacts de ses décisions et de ses activités sur la société et sur l’environnement, se traduisant par un comportement transparent et éthique » (ISO 26000) ou « la responsabilité des entreprises vis-à-vis des effets qu’elles exercent sur la société » (Commission européenne). Démarche volontaire, de développement durable qui prend en compte les parties prenantes. Les parties prenantes sont « les individus, les groupes d’individus ou les organisations qui ont un impact sur les activités, les produits et les services d’une organisation et/ou qui peuvent être affectés par ces derniers » (ISO 26000). Cette définition insiste sur l'influence réciproque de l'entreprise et des parties prenantes. On distingue parties prenantes internes/externes. L’objectif du dialogue entre une organisation et une ou plusieurs de ses parties prenantes est d'éclairer les décisions de l'organisation. Brigitte DELORD Pourquoi impliquer les parties prenantes (PP) : - En interne : l’implication des parties prenantes donne du sens aux membres de l’entreprise et fidélise les collaborateurs, crée du lien/de la solidarité au sein de l’entreprise. - A l’extérieur : l’implication des parties prenante permet de lutter contre le gaspillage et de favoriser le développement économique de l’entreprise. Ca diminue aussi les risques et ça augmente l’aptitude au changement. L’implication des PP donne pour finir confiance aux partenaires et accroît la notoriété de l’entreprise et donc son attractivité. François SALATKO La RSE est une démarche volontaire qui va au-delà de la règlementation et prend en compte le développement durable. La performance globale de l’entreprise doit intégrer la RSE. Exemple d’une entreprise industrielle d’une centaine de salariés qui voulait étendre son atelier. Le projet fut un prétexte pour engager une démarche RSE au sein de l’entreprise. En interne , l’implication des salariés a permis une appropriation du projet (acceptation du changement) et une meilleure connaissance des PP (syndicats, médecins du travail, CRAM, inspecteurs du travail, organismes de formation...). En externe , le dialogue avec les riverains a permis de faire accepter le projet mais l’a aussi fait évoluer (esthétiquement et en terme d’organisation en faisant changer les horaires de livraisons matinales, permettant par ailleurs à l’entreprise de réaliser des économies). La responsabilité sociale des entreprises est un dialogue d’une entreprise avec son territoire qui permet l’innovation et la prévention. François MILLET Présentation de la démarche « Living Lab » (ou « laboratoire vivant ») qui a pour objectif de fédérer des initiatives locales, pour qu’elles puissent agir et développer leurs initiatives en réseaux. Les Living Labs sont plus particulièrement liés aux technologies de l’information. Un Living Lab regroupe des acteurs publics, privés, des entreprises, des associations, des acteurs individuels, dans l’objectif de tester « grandeur nature » des services,

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des outils ou des usages nouveaux. Il s’agit de sortir la recherche des laboratoires pour la faire descendre dans la vie de tous les jours, en ayant souvent une vue stratégique sur les usages potentiels de ces technologies. Tout cela se passe en coopération entre des collectivités locales, des entreprises, des laboratoires de recherche, ainsi que des utilisateurs potentiels. Il s'agit de favoriser l'innovation ouverte, partager les réseaux et impliquer les utilisateurs dès le début de la conception. C’est une démarche qui accélère les projets.

Quelques faits et exemples illustratifs de démarche s de RSE

Autre technique de concertation dont on peut se ser vir ; assez délicat à manier, toutefois : Le world café ou le café découverte est une méthode basée sur le pouvoir de la conversation qui permet aux participants d’échanger leurs idées en circulant entre de multiples petits groupes pour des conversations d’une vingtaine de minutes. Les conversations s’articulent autour de questions fondamentales pour le groupe. Le concept du World Café part de l’idée que les personnes disposent déjà de la sagesse et de la créativité nécessaires pour relever les défis les plus difficiles. Ces conversations leur permettent d’accéder à ces connaissances, stimulant ainsi leur créativité. Au fil des échanges, des liens et des consensus émergent dans l’ensemble du groupe.

Principales problématiques ou faits soulevés:

Importance sous estimée des salariés comme partie prenante de la RSE, tributaires d’un système ancien taylorien de séparation des tâches entre celui qui exécute et celui qui planifie => importance de la promotion des initiatives innovantes des salariés « la puissance des idées simples ».

1- Initiative d ’une PME : la Chapelle sur Erdre : création d’une association qui regroupe les entreprises d’une zone d’activité et travaille à des problématiques communes (gestion des déchets, transport, énergie => Elaboration d’un plan de déplacement inter-entreprises, d’un bilan carbone partagé et d’une expérimentation autour d’un projet d’économique d’énergie « ECOZA ») ;

2- Initiative d’une collectivité territoriale : Région Pays de la Loire : encourage les entreprises à se fédérer pour évaluer et définir une démarche RSE => mise en place d’un référentiel de 15 indicateurs communs aux 200 acteurs impliqués dans la démarche.

3- Initiative d’un grand groupe : Mc Donald’s : plan d’emballage pour éviter les emballages abandonnés => signature d’une charte visant à engager les collectivités et les restaurants. Mise en place d’actions pour limiter les emballages.

4- Exemple de l’entreprise LEGALLAIS : La mise en œuvre d’une démarche RSE pour la gestion des déchets a permis une économie de 60 000 €. Création d’une fondation d’entreprise Legallais en 2010 pour répondre à un besoin de formalisation des actions sociétales de l’entreprise. La fondation est gérée par des salariés et retraités bénévoles ; elle œuvre dans le domaine de l’habitat social, de la transmission des savoir-faire artisanaux, de l’aide à l’éducation et l’insertion professionnelle des populations défavorisées ainsi que dans le domaine de la protection de l’environnement. Ces soutiens prennent la forme d’aides financières ou de fournitures de matériels, tant en France qu’à l’étranger.

5- Le club NEDD (Normandie entreprise développement durable) : club pour les entreprises bas-normandes engagées sur la voie de la responsabilité sociétale (40 entreprises). Activités du Club NEDD : Echanges d’informations/de pratiques/d’expériences entre les entreprises. Mise à disposition de fiches pratiques/outils/méthodes. Connaissance des parties prenantes/dialogue et travail conjoint pour une meilleure prise en compte du développement durable dans leurs relations avec les entreprises. Mise en valeur de l’engagement de ses membres. Contribution à la réalisation d’actions solidaires et contribution à la mise en valeur du dynamisme régional.

Les PP sont nombreuses, variées et ne se connaissent pas vraiment (entreprises/collectivités territoriales et entreprises/associations locales notamment) ;

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Points mis en débat ou questions posées par les par ticipants dans la salle

Le territoire organise les relations entre les parties prenantes (notamment via l’élaboration de documents comme l’agenda 21 ou le plan climat).

Points de consensus

La RSE est une démarche de développement durable : économiquement, elle permet un gain d’attractivité et renvoie à la performance globale de l’organisation, elle est socialement responsable notamment par le fait qu’elle implique les salariés. La RSE intègre aussi la dimension environnementale.

4 ou 5 idées fortes de l'atelier

Nous sommes au début d’une révolution : on revoit notre manière de vivre ensemble mais il existe des difficultés car le dialogue n’est pas une évidence. Il nécessite une évolution des positionnements (notion d’expert, d’association militante). Pour obtenir une communication positive et constructive, il faut des règles de travail, de l’empathie, un chef de projet, un arbitre/médiateur/animateur.

En savoir plus sur les intervenants

Isabelle Boudard : responsable du programme RSE. Elle s’est spécialisée dans l’environnement en travaillant à l’ADEME Poitou-Charentes en tant que responsable de la communication, de la formation et de l’éducation à l’environnement et au développement durable. Plus d’infos : http://www.comite21.org/index.html

François Salatko – Association Qualité Management en Basse-Normandie

- La RSE recoupe les objectifs de la démocratie participative pour une collectivité : Comment ne pas se faire « embarquer » par des positionnements/des int érêts individuels/une catégorie de population au détriment de l’ensemble/du collectif ?

• Faire que les personnes présentes soient très diverses pour éviter l’instrumentalisation ; • Mettre en place une structure de gouvernance extérieure à la collectivité qui ne peut être PP et

organisatrice (un tiers indépendant et neutre) ; • Notion de confiance : il faut des règles co-construites qui fixent « les règles du jeu » (une Charte

par exemple) • La participation des parties prenantes pose la question de la place de l’expert car l’ensemble des

PP doivent être au même niveau. C’est une remise en question des pouvoirs qui nécessite un changement culturel.

- L’atelier parle beaucoup de l’entreprise mais très peu/pas du territoire

- La RSE est bénéfique aussi bien pour l’entreprise q ue pour les parties prenantes (internes et externes). Les objectifs poursuivis par les entreprises sont variés, de la prévention et la gestion des risques, à la mobilisation des collaborateurs, en passant par le renforcement de l'image et de la réputation de l’entreprise. Les motivations des parties prenantes varient fortement de l’une à l’autre, et les intérêts défendus peuvent être parfois contradictoires. L’objectif principal est généralement de contribuer à la réflexion sur la politique de RSE de l’entreprise au niveau global et d’apporter une expertise complémentaire sur un projet ou une thématique donnée.

- Les facteurs de succès de la RSE : faire référence aux valeurs de l’entreprise, intégrer la conduite de projet, dépasser les idées reçues, de l’empathie et du temps.

- Six leviers favorisent la participation du public : la rémunération (gratification), la professionnalisation (la mise en réseau), le divertissement, l’apprentissage (se former), la représentation.

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Brigitte Delord - est Directrice Qualité et Développement Durable – en poste chez LEGALLAIS - en charge des certifications ISO et du pilotage de la RSE – Responsable d’un service de 16 personnes. LEGALLAIS est une entreprise caennaise, spécialiste de la distribution de quincaillerie, outillage, électricité, plomberie et matériel de chantier pour les professionnels du bâtiment. La politique sociétale de l’entreprise s’appuie fortement sur les 10 principes du pacte mondial de l’ONU pour le Développement Durable.

François Millet - Responsable de la médiation culturelle et du Living Lab à Relais d’sciences, centre de culture scientifique et technique de Basse-Normandie. Cette association propose des actions culturelles pour favoriser la compréhension, l'analyse et la réflexion critique sur le monde qui nous entoure. Plus d’infos : www.relais-sciences.org

Antoine Héron - Innovation citoyenne et Développement Durable (ICDD) Ingénieur Arts et Métiers, promoteur de la démarche d’innovation participative de Renault, il fonde Innov’acteurs en 2003, organise les Carrefours de l’Innovation Participative de 1998 à 2008, puis fonde ICDD en 2011 et lance la même année les Rencontres de l'innovation Citoyenne. Plus d’infos : http://icdd.fr/

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ATELIER 4

Réconcilier obligations rég lementaires et participation citoyenne.

Nombre de participants : 45

Contexte de l’atelier Les récentes évolutions législatives ont placé la participation des citoyens, habitants, bénéficiaires, au cœur des processus de décision, dans des secteurs variés (aménagement et urbanisme, santé, développement durable…). Souvent vécu comme une contrainte administrative supplémentaire, cette étape constitue pourtant un moment privilégié de prise en compte de l’avis et des propositions des administrés concernés. Comment s’emparer positivement des prescriptions réglementaires pour organiser une participation efficace et utile? Quels sont les leviers à mobiliser, les obstacles et écueils à éviter ? ● Intervenants Gilles-Laurent Rayssac - Directeur de Res publica, professeur associé à l’Université de Caen

Basse-Normandie Anne-Marie Fixot - Géographe universitaire, Présidente de l’Association Démosthène Laurent DAUTY , Ville de Mondeville Sébastien SEGUIN , Agglomération de Flers (PRE) ● Animateur Rémi Carville - Carrefour Rural Européen des Acteurs Normands (CREAN) ● Rapporteur Sandrine LECOINTE , Région Basse-Normandie

Résumé des interventions

� Au-delà des aspects réglementaires, les différents témoignages insistent sur un nécessaire changement de regards et de pratiques pour associer les citoyens aux décisions, que ce soit dans des démarches imposées réglementairement ou dans d’autres projets (GL Rayssac ira même jusqu’à dire que, contrairement au titre de l’atelier, « il n’y a rien à réconcilier »).

Quelques faits et exemples illustratifs La concertation permet aux différents participants de mettre un sens commun derrière les mots. La première intervention a ainsi mis en avant que lors d’un atelier associant des familles en situation précaire et des professionnels de l’enfance à Flers, les concepts associés au mot « pauvreté » étaient très différents selon l’origine de chacun. Pour les professionnels, les mots associés étaient liés à la misère ou aux difficultés alors que les familles en situation précaire mettaient plutôt en avant l’entraide, le courage et la solidarité.

1) Projet « En associant leurs parents, tous les enfants peuven t réussir » Lauréates d’un appel à projets national en 2009, les villes de Flers et d’Alençon ont mis en place des ateliers d’écriture associant des familles en situation de grande précarité et des professionnels de la petite enfance (directeurs d’école, assistants sociaux scolaires, associations spécialisées,…). Ces ateliers ont permis l’expression des différents participants autour des questions de réussite éducative, la diffusion des textes produits (ouvrage et lectures) et une plus grande implication des familles dans les questions éducatives locales. 2) Ateliers d’urbanisme de l’association Démosthène autour des projets de réhabilitation de la Presqu’ île L’association Démosthène constitue un collectif d’habitants souhaitant créer un espace de débat autour de sujets de société. Depuis 2007, des ateliers d’urbanisme sont organisés autour du projet Presqu’île de l’agglomération caennaise. L’idée est de permettre aux habitants de contribuer au projet urbain en constituant une force de proposition reconnue, équivalente aux maîtrises d’ouvrage et maîtrises d’œuvre, la « maîtrise d’usage ». Dans le cadre de l’atelier Presqu’île, les habitants ont ainsi contribué au projet en réalisant des documents supports (diagnostic d’habitants, cahier de recommandations,…). 3) Rappels réglementaires et contextuels La France est le pays dont la réglementation en matière de concertation est la plus évoluée, essentiellement dans les domaines de l’urbanisme, de l’environnement et de la santé publique. Pour autant, la participation citoyenne n’est pas encore beaucoup prise en compte dans la réalisation des projets. La jurisprudence fait évoluer les choses positivement : il ne suffit plus de mener une concertation autour d’un projet mais il faut maintenant la proportionner au regard des enjeux. L’important est que cette concertation soit utile, qu’elle ait une influence sur la décision.

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Principales problématiques ou faits soulevés

- La concertation met les citoyens en position de prise de responsabi lité . C’est une richesse pour eux-mêmes et pour le projet. Les décideurs n’ont pas à y perdre.

Points mis en débat ou questions posées par les par ticipants dans la salle

Il faut aller chercher les différentes parties prenantes là où elles sont. Leur mobilisation ne tiendra que si elles se sentent utiles, en faisant avancer la réflexion collective pour transformer la réalité.

Points de consensus

- l’aménagement de l’espace de réunion pour permettre une certaine convivialité.

Idées fortes de l’atelier

� Il est indispensable de planifier la concertation dès la conception du projet : si les périodes de concertation sont prévues, elles ne sont plus des contraintes (qui font perdre du temps au projet) mais bien des atouts dans le management du projet qui, de surcroît, entraîne un supplément de démocratie .

En savoir plus sur les intervenants

Gilles-Laurent Rayssac - Consultant, Directeur de Res publica, société de conseil spécialiste de la stratégie et l’ingénierie de la concertation et du dialogue des parties prenantes. Il est membre du conseil d’administration de l’Institut de la concertation et de Démocratie ouverte.

Anne-Marie Fixot - Géographe universitaire, Présidente de l’Association Démosthène

- La concertation est encore trop souvent un alibi pour les maîtres d’ouvrage. Elle doit devenir un véritable facteur de réussite du projet.

Comment mobiliser les citoyens ? Comment avoir un p anel représentatif ? Comment mobiliser sur la durée ? Comment aller au-delà des prises de positio n des lobbies ? Une bonne concertation doit permettre l’émergence d’une vision partagée entre les différentes parties prenantes. Il faut donc qu’elles puissent exprimer leurs points de vue, malgré les éventuels désaccords. L’émergence d’un compromis ne s’obtient qu’après une phase de « conflit », confrontant les différents points de vue.

Le montage d’un projet doit se faire dans des conditions qui permettent le dialogue. Plusieurs éléments permettent de garantir une « bonne » concertation : - le respect des différents participants (qui ne doivent pas se sentir jugés) et de leurs opinions, - l’acceptation du conflit (confrontation des idées), - la garantie d’une parole équilibrée entre les différent(e)s groupes ou personnes, - la non-utilisation d’un vocabulaire technique, des sigles,…

� La concertation doit permettre aux différentes parties prenantes de se comprendre au travers de la construction de représentations communes . � La concertation est un « échange raisonné d’arguments individuels pour fonder une décision collective » (GL Rayssac). Les parties prenantes d’une concertation défendent des positions individuelles et ne se projettent pas sous l’angle de l’intérêt général. Une concertation réussie permet de passer de l’individuel au collectif . �La concertation n’est possible que si on positionne les parties prenantes sur des sujets « politiques » et non sur des sujets techniques. La concertation doit permettre de donner des orientations pour qu’elles soient ensuite prises en compte dans la conception technique du projet. � La concertation est très fortement liée aux questions de temporalité : besoin de temps pour réfléchir, intégration des différents temps (temps imposés par la réglementation, temps des élus liés au mandat politique, temps des citoyens, temps permettant de trouver des financements,…).

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Laurent DAUTY– Ville de Mondeville - inter-réseaux des professionnels du Développement Social Urbain (IRDSU)

Sébastien SEGUIN – Agglomération de Flers (PRE) - inter-réseaux des professionnels du Développement Social Urbain (IRDSU)

Rémi CARVILLE – Carrefour Rural Européen des Acteurs Normands (CREAN)

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ATELIER 5

Initiatives citoyennes, collectivités : comment ass urer un dialogue pérenne ?

Nombre de participants : 53

Contexte de l’atelier Les collectivités tissent avec les citoyens et les associations des relations de proximité où l’innovation sociale, fruit de l’inventivité de nos concitoyens et d’une expertise issue directement de leur vécu, est mieux valorisée au niveau local. Cette conjonction des forces sociales et de la puissance publique se construit avant tout sur les territoires, par la proximité et les relations humaines qui s’y nouent dans la reconnaissance mutuelle et la coopération. L’idée centrale est une « coproduction du bien commun » avec une forte implication des différents acteurs. Comment engager ce dialogue et le pérenniser ? Comment renforcer la capacité des acteurs à agir ensemble ? Quels sont les garants d’un libre arbitre mutuellement respecté ? ● Intervenants :Marion ROTH , Décider Ensemble Serge LESUR , Président de l’Association Faune et Flore de l’Orne (AFFO) ● Animateur : Annie BERGER , Association Régionale pour le Développement de l’Economie Solidaire ● Rapporteur : Jacqueline BAURY , Région Basse-Normandie

Résumé des interventions Annie BERGER introduit l’atelier par un rappel historique de la place du citoyen sur ces 25 dernières années : luttes sociales urbaines, développement d’un mode de participation autour d’un projet et récemment introduction par la loi des conseils de quartier. L’actualité (barrage de Sivens) met en évidence la complexité d’une situation où les visions sont très différentes entre la démocratie portée par les citoyens et la démocratie représentative portée par les élus.

1) Association Faune et Flore de l’Orne A l’origine, l’association est créée par des naturalistes pour protéger et faire connaître la nature dans le but d’une éducation populaire. Ensuite la participation au débat public devient aussi une de leur mission Mais cette participation nécessite de faire des expertises sans réels moyens : la position de l’association n’est-elle donc pas faussée dès le départ ? Enfin l’association participe, en collaboration avec des collectivités, à différentes actions. Cette mission est nettement plus difficile lorsqu’il s’agit d’actions de protection de l’environnement car des pressions sont exercées alors que l’association s’appuie sur des textes législatifs. Il faut des moyens humains, financiers et des compétences. L’association a de plus en plus de difficulté à mobiliser les citoyens, d’autant plus que les collectivités et l’Etat se déchargent sur les associations : une politique de substitution mais pas de moyens.

2) « Décider ensemble » Association composée d’ONG, entreprises, collectivités, universitaires pour créer des instances d’échanges sur les pratiques de concertation. Ouverture en novembre d’un centre de ressources pour accompagner les collectivités locales sur la participation citoyenne. Les objectifs sont d’améliorer les politiques publiques, la cohésion sociale et de renforcer la démocratie. Il s’agit de favoriser des démarches ascendantes pour un réel dialogue participatif. Il faut également encourager les personnes à ne pas oublier le dialogue avec les entreprises, ce qui est souvent le cas. Différents aspects à prendre en compte : le positionnement des élus et des associations, la pérennité des dispositifs, le financement de la société civile, l’évaluation des concertations.

� Les différents témoignages insistent sur la nécessité de travailler à développer de nouvelles approches et méthodes pour favoriser un réel dialogue entre les différents acteurs dans la co-construction de projets ou d’actions. Il est mis en évidence les difficultés rencontrées par la société civile qui cherche à s’impliquer.

Quelques faits et exemples illustratifs Sur les questions d’environnement, des bénévoles peuvent être invités à 2 ou 3 réunions par semaine pour donner des avis, demandant des compétences. Une association peut siéger dans une quarantaine de structures. Cette situation suscite un découragement et une démobilisation. Pourquoi l’abandon d’un projet suite à une concertation est-il considéré comme un échec ?

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Principales problématiques ou faits soulevés - Comment valoriser le bénévolat, faire reconnaître le travail de service public assuré par des associations ? - Comment co-construire des politiques publiques ? Penser une méthode prenant en compte les conflits y compris leurs aspects constructifs. Respecter l’autonomie des associations. Considérer les associations comme des contributeurs et non comme des prolongements des services publics.

Points mis en débat ou questions posées Information – formation – moyens :

- Quels outils, quelles informations à donner aux participants d’une consultation ? De même niveau que les autorités institutionnelles ? Quelle formation donner au citoyen ?

- Faut-il prévoir une indemnité pour une représentation citoyenne et une formation comme pour les jurés ? Des moyens financiers pour les associations ?

Représentation : - Face à la pluralité des associations (défense d’un intérêt ou activités concrètes), sur quel type

d’association s’appuyer ? - Faut-il mettre en place des quotas ? Faut-il utiliser le tirage au sort pour choisir les représentants ? - Intérêts des conseils citoyens et des conseils de quartiers prévus par la loi.

Modalités : - Quelle synergie entre participation sous forme de luttes et participation de représentations dans des

instances consultatives ? - Qui doit animer les instances de concertation ? - Faut-il définir une charte ? - Comment établir une parité dans la participation, la formation, l’information entre les citoyens, les

associations, les collectivités etc. ? - Etre clair sur les objectifs d’une participation. Pour une prise de décision ?

Le rôle des élus : - Comment encourager les élus, notamment ruraux, à favoriser la participation citoyenne ? - Comment prendre en compte les contraintes financières ? - Des positionnements différents entre un élu qui se fait élire pour un projet ou un autre pour rendre le

pouvoir aux citoyens.

Points de consensus

- Donner des moyens aux associations et aux citoyens pour participer (formation, information…). - Mettre en place une organisation et un fonctionnement permettant une réelle participation de tous

(citoyens, associations…) aussi bien au niveau de la représentation, de l’animation, des objectifs…. - Encourager les élus à permettre une réelle co-construction de projets.

4 ou 5 idées fortes de l'atelier �Difficultés rencontrées par les citoyens et les associations pour s’impliquer dans une relation constructive avec les collectivités. �Réticences des élus pour engager un réel dialogue en vu de co-construire des projets. �Existence de nombreuses expériences mais nécessité d’approfondir encore le sujet pour définir les meilleures conditions permettant un dialogue constructif. �Complexité de la représentation (tirage au sort, quel type d’association, parité avec élus…). �Difficultés à concilier la démocratie portée par les citoyens et la démocratie représentative par les élus.

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En savoir plus sur les intervenants

Marion Roth - Diplômée du master Affaires publiques mention ingénierie de la concertation de l’Université Paris 1, elle a complété cette formation initiale par un master en communication politique et des institutions publiques au CELSA. Elle rejoint Décider ensemble en janvier 2014 afin d’y créer, notamment, le Centre national de ressources sur la participation citoyenne.

Serge Lesur - Président de l’association Faune et Flore de l’Orne. L’AFFO (créée en 1980) est une association agréée de naturalistes qui, en plus de leur passion, essaient de préserver l’environnement du département de l’Orne. Siégeant au sein de nombreuses commissions départementales et participant à des groupements régionaux, l’association édite des ouvrages, organise des conférences-débats, réalise des expositions, mène une politique d’éducation populaire envers de nombreux publics, etc. Plus d’infos : www.affo-nature.org

Annie Berger - Administratrice de l'ARDES, (Association Régionale pour le Développement de l'Economie Solidaire) dont elle fut une des co-fondatrices en 1996.

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ATELIER 6

Usages numériques, accélérateurs de coopération ?

Nombre de participants : 40

Contexte de l’atelier Les outils numériques sont devenus des outils incontournables de la communication. Outre l’accélération considérable de la transmission d’information, ils permettent un échange instantané entre une multitude d’acteurs. Aujourd’hui, ils impulsent de nouveaux espaces d’échanges (tiers-lieux), facilitent la transparence (open data), offrent aux parties prenantes l’opportunité de participer (wiki, open street map), etc. Quels outils numériques facilitent la coopération ? Comment peuvent-ils concourir au développement du territoire, d’une entreprise ou d’un projet ? Quelles sont les limites et les points de veilles liés à leur utilisation ? ● Intervenants Florent LAJOUS, Association Wikimanche Armel LE COZ , Outils réseaux ● Animateur Jérôme LAMACHE , Région Basse-Normandie ● Rapporteur Thierry BERTHAUX , Région Basse-Normandie

Résumé des interventions

Collaborer : chacun travaille sur la totalité d’un même projet ce qui permet de faire évoluer le projet : question fondamentale : jusqu’où partager le pouvoir ? (10-12 personnes semble un groupe maîtrisable)

Quelques faits et exemples illustratifs Utilisation de Twitter : exemple d’une intervention dans un colloque où les avis de la salle et hors salle peuvent être perçus et affichés en direct. Permet de récupérer les questions posées par la salle, de participants qui ne prennent pas la parole. Présentation de Wikimanche : comment s’est créée une encyclopédie numérique qui n’aurait pas été possible de façon classique où le projet doit être figé à un instant donné, puis relu, financé (qui finance ?) imprimé, diffusé (transport) ou à consulter (venir sur place) et sans corrections futures sauf à recommencer une nouvelle édition.

Principales problématiques ou faits soulevés

Comment créer et faire vivre une encyclopédie participative ?

Les réseaux sociaux (Facebook, Twitter) et leur rôle.

Points mis en débat ou questions posées Comment gérer l’abondance d’informations des mails ? Risque de « burn out » Les projets sont plus pertinents dans un cadre contributif. Attention Dans une logique contributive les projets peuvent s’éloigner du projet initial. Comment le numérique peut aider les associations ?

Les outils participatifs n’existent pas : c’est une posture qui fait que l’outil devient coopératif. L’animateur crée les conditions de la collaboration et de la participation. Coopérer : découpage du projet, distribution des tâches – travail sur chaque tâches puis reconnexion pour un travail coopératif

Le numérique peut décupler les modes de coopérations. Illustration : comment faire Wikimanche sans numérique ?

Limite de la participation = limite du travail bénévole

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Points de consensus

Les statistiques montrent que sur Facebook, il y a 10% de proactifs, 10 à 40% de réactifs, et le reste est observateur : ce qui ne change pas par rapport à la moyenne de la société (sans numérique).

Idées fortes de l’atelier

• On doit aussi créer les conditions de l’implication. • Les projets sont plus pertinents dans un cadre contributif. • Twitter est un outil qui permet à un grand nombre de personnes de s’exprimer simultanément, c’est aussi

un outil d’animation • Une encyclopédie participative serait quasiment impossible sans le numérique

En savoir plus sur les intervenants

Florent Lajous – Secrétaire, depuis le lancement, de l’association Wikimanche, l'encyclopédie en ligne de la Manche, libre, autogérée et ouverte à tous, sur le principe des wikis. Lancée au printemps 2007, elle est portée par une association de passionnés de ce département, soutenue par le Conseil général et le syndicat mixte Manche numérique. Alliant valorisation du territoire et réappropriation de la culture par les habitants, cet espace de partage de connaissances les plus variées regroupe plus de 13 000 articles.

Laurent MARSEAULT est animateur, formateur, consultant. Spécialiste de la gestion des groupes et de l'animation de collectifs coopératifs, il fait partie de l’équipe d’outils réseaux qui regroupe des compétences complémentaires autour de la notion de coopération : • compétences techniques pour développer, installer, configurer des

applications informatiques adaptées au travail collaboratif, • compétences et expériences dans l'animation de groupes, • compétences pédagogiques, • compétences en graphisme et ergonomie. Plus d’infos : http://outils-reseaux.org

Jérôme Lamache - Région Basse-Normandie. Chef de projet Usage et services numériques à la Région Basse-Normandie depuis 2005, Jérôme Lamache est Responsable du Centre de ressources Médiation numérique de Basse-Normandie. Au titre des usages numériques de collectivités, il travaille également sur le programme IDEM – Initiative, Démocratie, Echanges et Mutualisation. Plus d’infos : http://epn.region-basse-normandie.fr/

Le numérique est accélérateur de créativité et d’échanges. Mais un trop plein d’informations peut devenir un problème : comment gérer l’abondance d’informations des mails ? Nous ne retrouvons pas ce problème sur Twitter car c’est les individus qui vont chercher l’information.

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ATELIER 7

Pratiques collaboratives : n ouvelles formes de faire et de vivre ensemble ?

Nombre de participants : 90

Contexte de l’atelier Les pratiques collaboratives d’échanges de bien et de service, de valorisation des biens existants, de financement participatif et solidaire, etc. ne sont pas récentes, mais connaissent un vrai renouveau depuis l’avènement des nouvelles technologies. Elles permettent aujourd’hui de repenser l’organisation de la société dans toute sa complexité. Comment les pratiques collaboratives font-elles évoluer les manières de travailler, de consommer, de produire et de vivre ensemble ? Quels peuvent être leurs atouts pour le territoire ? Quel renouveau peuvent-elles apporter pour favoriser la mobilisation, la participation des acteurs du territoire ? ● Intervenants Jean PINARD, Auvergne nouveau monde Nicolas KNAPP, Architecte, KVA Architectes Matthieu DEBAR, Relais d’sciences ● Animateur Francine ROCHEFORT, Région Basse-Normandie ● Rapporteur Stève GOURMAUD, Région Basse-Normandie

Quelques faits et exemples illustratifs Ouishare interventions de E. Mootoosamy et M. Riche t (basés à Rouen): L’émergence de cette communauté Ouishare suite à des discussions sur Twitter qui a pour mission de susciter une société plus collaborative grâce à l’outil numérique. Les usagers sont de milieux professionnels variés (entrepreneurs, journalistes, indépendants, institutionnels…), qui ont pour valeurs communes le besoin d’échanger des idées, d’apprendre, de s’informer et d’être en veille, mais aussi de se rencontrer dans la « vraie vie » (organisation de rencontres, d’apéros pour initier de nouveaux projets, d’échanger sur des évènements…). Internet a permis à certaines pratiques émergeantes d’atteindre des masses critiques, et d’établir de la confiance entre les usagers (profils, évaluations…). Relais d’Sciences intervention de M. Debar (basé à Caen) : Il a été exposé le projet de Fablab : il s’agit d’un espace collaboratif d’échanges et de savoirs entre les usagers, sous forme d’ateliers participatifs pour accueillir des professionnels et des particuliers (outils accessibles à tous, à commande numérique, accès libre-responsabilisation, matériel informatique et électronique à disposition). Ces nouveaux espaces ouvrent les possibilités de se réapproprier ce que l’on possède et fabriquer ensemble l’émergence de technologies… Le site caennais accueille une dizaine d’usagers/jour, principalement des jeunes de 15-25 ans. Dans le même esprit d’atelier participatif, a été exposé également le projet de la Maison du vélo de Caen qui consiste notamment à avoir son vélo et venir le réparer soi même (assistance, échanges, interconnaissance…).

Projet d’Ecoconstruction partagée à Louvigny, inter vention de N. Knapp architecte et P. Gourdeau citoy en acteur du projet Il s’agit d’un projet d’habitat participatif à l’initiative d’une dizaine de familles, projet à dimension participative, sociale et écologique. Au final, 13 logements ont été construits avec pour enjeu commun la maîtrise de l’environnement : logements individuels orientés sud (bioclimatique), jardin partagé, potager collectif, bâtiment commun mutualisé, garages en retrait du site, création d’une boulangerie bio, d’un marché bio collectif… Nécessité d’une volonté culturelle d’échanges, de partager des valeurs communes, de forte auto-participation à la construction des logements (dimension solidarités, plan de financement collectif, choix matériaux bois-paille…). Ce sont des logements destinés aux primo-accédant. Association « Auvergne Nouveau monde », interventio n de J. Pinard : L’auvergne est un territoire de moyenne montagne, disposant d’une image de manque de dynamisme, de peu d’évolutions… Cette association est issue d’une volonté d’élaborer une stratégie territoriale pour construire une nouvelle identité afin de modifier la réputation et la notoriété du territoire qu’est l’Auvergne. L’initiative est portée par l’Association auvergne nouveau monde et rejoignait l’ambition et la stratégie de la collectivité « Région Auvergne ».

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Ainsi, il a été décidé d’initier le lien participatif en engageant des pratiques collaboratives avec les citoyens et les acteurs du territoire. Trois niveaux pour organiser la démarche :

- Capacité des adhérents (750 membres) à porter la marque « naturalité du territoire » ex : Volvic qualité eau, montagne qualité de l’air…

- Attachement des habitants aux territoires, en faire des ambassadeurs par des initiatives stratégiques ex : page facebook, organisation de concours d’idées avec les habitants et les étudiants…, implication des habitants dans la programmation des festivals locaux…

- Financement collaboratif : Région, Fonds européens, fonds privés collaboratifs (Michelin…).

Principales problématiques ou faits soulevés Très forte évolution et montée en puissance des pratiques collaboratives, mais quelle visibilité des différentes communautés, comment les identifier ? La gouvernance de ces pratiques collaboratives : quels liens entre elles et quelles articulations entre ces acteurs ? Quelle redistribution à l’ensemble de la société de ces pratiques ?

Points mis en débat ou questions posées

- Réflexions sur « l’antinomie » entre usages collaboratifs et l’Economie (valeurs, recherche de profits, gain de temps…).

- Craintes de pratiques « individualistes » en cercles fermés pour un usage commun (ex : Blablacar est un apport pour les individuels mais n’améliore pas les transports en commun).

- Il y a aussi des craintes exprimées sur la fracture numérique entre les usagers et différentes parties de la société, dont certaines ont peu d’accès au numérique et donc à ces pratiques (témoignages de personnes travaillant dans le secteur social).

- Pour les Fablab, comment les diffuser en zones rurales face à la faible densité de population et d’activités ?

Points de consensus Très grande variété et montée en puissance des pratiques collaboratives grâce aux usages numériques (les différents témoignages illustrent ce point). Ces pratiques collaboratives permettent une consommation différente et favorisent le lien social. Veiller à une meilleure accessibilité et redistribution des pratiques collaboratives à un plus grand nombre de citoyens.

4 ou 5 idées fortes de l'atelier Dans un monde en forte évolution, les volontés de mieux vivre ensemble et d’intervenir localement, se concrétisent par des initiatives issues du terrain et des citoyens visant à mettre en œuvre des pratiques collaboratives variées et nombreuses, facilitées par les usages numériques.

- La réussite de ces pratiques nécessite des valeurs partagées (aspirations communes, consommer différemment, intérêts communs, se regrouper autour de projets…).

- Préserver l’intérêt général face à la diversité des pratiques collaboratives (risque de dérive vers des cercles fermés d’usages, risque d’enfermement …)

- Améliorer la gouvernance et la lisibilité des pratiques et des acteurs. - Vigilance à ne pas accentuer les inégalités sociales d’accès aux pratiques collaboratives.

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En savoir plus sur les intervenants

Jean Pinard – Auvergne nouveau monde

Nicolas Knapp – Architecte, KVA architecte

Matthieu Debar - Il est depuis 10 ans Coordinateur Régional de la Fête de la Science et Chargé de Développement Culturel au sein de Relais d’sciences, Centre de Culture Scientifique et Technique de Basse-Normandie. Dans le cadre de l’installation de Relais d’sciences il est depuis 2 ans chargé de la mise en place d’un FabLab.

Edwin Mootoosamy - Passionné par les nouveaux usages d’Internet et les mutations socio-économiques que cela induit, il observe le développement de la consommation collaborative depuis 2008. OuiShare Co-Founder et doctorant sur ces sujets, il s’intéresse plus généralement à la manière dont Internet reconditionne notre façon de faire société.

Maud Richet - 6 années d'expérience et d'observation du monde de l'entreprise en tant que consultante en marketing relationnel ont amené Maud à questionner les modes de fonctionnement traditionnels des organisations, ainsi que leur adaptation à l'évolution de leurs publics et collaborateurs. Elle développe aujourd'hui la communauté OuiShare à Rouen et en Normandie, et se passionne pour l'introduction du collaboratif au sein des organisations.

Francine Rochefort - travaille au sein de la Direction du Développement Numérique du Territoire de la Région Basse-Normandie, sur le champ des politiques de développement des usages et services numériques. Ce champ d’investigation est passionnant et foisonnant. Les pratiques collaboratives sont une illustration forte de nouvelles manières de faire société via le web.

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ATELIER A

Les différentes forme s de participation du public : de l’information à la co-construction, de l’enquête pu blique au débat public

Contexte de l’atelier Intervenant : Gilles-Laurent Rayssac – Directeur de Res Publica Rapporteur : Isabelle BUREAU – Conservatoire du Littoral Nombre de participants : 17 Ambiance : L’animateur propose un tour de table afin de répondre aux trois questions posées, ce qui permet à chacun de s’exprimer une fois et débloque la parole. Les participants ont ensuite posé des questions à l’intervenant pendant 45 minutes d’échanges

Contenu de la formation L’intervenant propose à chacun de répondre à trois questions après quelques minutes de réflexion

1. Qu’est-ce que la concertation évoque pour vous ? 2. Que peut-on en attendre ? 3. Qu’attendez-vous de cet atelier ?

A la première question, les participants évoquent le dialogue, la négociation, la démocratie participative, le débat. La concertation permet de trouver des solutions dans un cadre démocratique, associer les citoyens à l’élaboration et la présentation d’une décision. C’est l’occasion de co-construire un projet en associant les publics et ainsi identifier les attentes, les freins et les contraintes. Ainsi, la décision prise est collective.

Pour la deuxième question, les participants recherchent une décision, une gouvernance partagée, une appropriation par chacun des projets ainsi qu’une adhésion plus large aux décisions prises. Il existe un désaccord sur les attentes. La concertation n’est pas un processus de décision collective car la concertation doit avoir lieu avant la décision, c’est un dispositif qui prépare la décision dans les meilleures conditions.

Pour la troisième question les participants souhaitent acquérir les outils pour mieux appréhender et comprendre les différentes formes de participation citoyenne. Ils souhaitent savoir comment aborder deux obstacles à la participation : les contraintes réglementaires qui limitent les marges de manœuvres et l’absence d’intérêt du public.

L’intervenant propose le contenu de l’atelier en abordant les questions suivantes : qu’est-ce que la concertation ? Que peut-on en attendre ? Quels sont les objectifs et les finalités ? Les textes fondateurs et les contentieux potentiels liés à la concertation et enfin, les étapes d’un processus de concertation.

Quelques faits et exemples illustratifs Sondages sur la concertation en France disponible sur le site internet de Res Publica : on aimerait qu’il y en ait plus pour 87% des français mais 11% des français ne sont pas certains que ce soit utile. Les étapes de la concertation : Il faut avant tout se demander ce qu’on cherche à savoir et pourquoi organiser une participation. Cela suppose d’identifier les parties prenantes, d’étudier le contexte afin de définir les attentes, les besoins d’information et les points particuliers. Il s’agit de réaliser une cartographie des parties prenantes. Penser aux stratégies de communication et de mobilisation des parties prenantes. Enfin, il faut organiser les débats afin de préparer au mieux l’entrée des parties prenantes dans les discussions et choisir les questions qui auront le meilleur effet levier sur le projet. Cela suppose nécessairement l’évolution des relations élus/techniciens/citoyens d’une hiérarchie à une égalité dans le processus de co-construction afin de produire de nouvelles formes d’actions publiques.

SYNTHÈSE DES ATELIERS FORMATIFS

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Principales problématiques ou faits soulevés La concertation doit avoir lieu avant la décision dans un processus de production d’un projet. La concertation est un processus de co-production. L’enquête publique n’est pas une concertation car c’est une procédure qui vise à évaluer un projet et non pas à le construire. La concertation se déroule en plusieurs étapes. La réunion des parties prenantes n’arrive pas en début de processus.

Points mis en débat ou questions posées

- Peu de concertation sont correctement menées, pourquoi ? - Quelles sont les formes de participations efficaces ? - Comment mobiliser les citoyens ?

Points de consensus

- Mener une concertation relève d’une compétence à part entière et d’une véritable démarche construite. - Peu de concertations sont correctement menées ; les maîtres d’ouvrage de projet devraient recourir à des

compétences spécifiques.

4 ou 5 idées fortes de l'atelier

- La concertation doit intervenir avant la décision - Concerter n’est pas co-décider. La concertation doit être menée dans une logique de co-construction, de

fabrication d’idée plus que d’adhésion. Le mot clef de ce processus doit être « produire ». Cela implique que l’on ne cherche pas forcément le consensus et que les parties prenantes ne sont pas les décideurs.

- La concertation doit être produite en fonction d’objectifs précis : qu’est-ce que je cherche à savoir ? De quelles idées ai-je besoin ?

- L’enjeux de la concertation est de passer d’une logique créant une hiérarchie avec les élus en haut, les techniciens puis les citoyens en bas en une logique plaçant ces trois collèges à égalité dans le processus de construction ce qui change la manière dont est produite l’action publique.

En savoir plus sur l’intervenant

Gilles-Laurent Rayssac Consultant et directeur de Res publica, société de conseil spécialiste de la stratégie et l’ingénierie de la concertation et du dialogue des parties prenantes. Il est membre du conseil d’administration de l’Institut de la concertation et de Démocratie ouverte.

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ATELIER B

Mobilisation des ressources humaines dans l’entrepr ise et dans la collectivité / management collaboratif

Contexte de l’atelier Intervenant : Sophie CHAMPAUX – LOBA Conseil Rapporteur : Julia LOUIS-CHARPENTIER – Région Basse-Normandie Nombre de participants : 13 Ambiance : Le nombre de personnes a permis de nombreux échanges et a facilité la participation. Organiser 2 ateliers dans la même pièce n’est cependant pas très pratique pour favoriser la participation car le bruit et les passages dérangent l’autre atelier.

Contenu de la formation Les enjeux de développement durable conduisent les organisations publiques ou privées à se recentrer sur une ressource essentielle : les femmes et les hommes qui les constituent. Il est donc nécessaire de repenser les modes de gouvernance, et de prendre en compte dans leur stratégie les besoins et les attentes des parties prenantes internes à tous les niveaux. Le management collaboratif est source de création de valeurs. L’atelier nous permettra d’échanger sur les attentes et retours d’expérience des participants dans ce domaine, de partager les finalités du management collaboratif, d’identifier les freins et les atouts, d’en construire une cartographie des enjeux � Approche pédagogique

Concrète avec des illustrations, Active avec des réflexions collectives.

� Faire débattre les participants autour de questions et de définitions relatives au sujet du management .

Définition de l’entreprise Chiffres sur l’engagement des salariés et définir ce qu’est l’engagement Faire toute sa carrière dans la même structure ? Quelles sont les idées fortes à retenir pour définir le management Chiffres clés qui illustrent les propos

Quelques faits et exemples illustratifs

- 9% des salariés sont engagés - 61% désengagés - 28% en mal être

Ces chiffres ne reflètent pas l’impression des participants de l’atelier. L’engagement vient aussi de la prise en compte des idées des salariés et de la mise en pratique dans l’entreprise

Natixis : Avant l’aménagement de nouvelles zones de travail une zone témoin a été mise en place pour que les salariés puissent tester et faire remonter leurs commentaires.

Legallais : La mise en place d’un nouveau logiciel s’est faite avec les salariés utilisateurs afin de donner du sens au changement et de tester le logiciel.

Principales problématiques ou faits soulevés - Moins d’un quart des salariés en France considère qu’il est important de rester au sein d’une même

entreprise. - « Plus on reste longtemps dans une entreprise, plus la motivation diminue ? » Comment garder les

salariés mobilisés ?

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ACTES DES 7es ASSISES REGIONALES DU DEVELOPPEMENT DURABLE – mercredi 26 novembre 2014 24

Points mis en débat ou questions posées

- Le terme de « management » n’implique pas toujours une relation hiérarchique - La forme de management pratiquée dans une entreprise vient de la politique souhaitée par les dirigeants.

Points de consensus – idées fortes de l’atelier

- Pour que les salariés soient mobilisés il ne faut pas qu’ils viennent seulement chercher à travers leur travail - un besoin physiologique (un salaire) mais un accomplissement personnel (reconnaissance)

4 ou 5 idées fortes de l'atelier Valeur du Manager : Avoir l’esprit créatif

- Explorer - Enrichir ses connaissances - Ressentir de la satisfaction - Donner de la fierté

Les outils : - Dialoguer avec des mots simples - Leadership - Multi culturalité - Nouveaux outils numériques - Normes de management et normes RSE.

Termes à retenir => Confiance, respect, solidarité, autonomie, écoute, communication, partage, humilit é

En savoir plus sur l’intervenant

Sophie Champaux - LOBA Conseil. Depuis 10 ans, LOBA Conseil réalise des diagnostics en Responsabilité Sociétale des Organisations et Développement Durable auprès d’entités juridiques variées, exerçant dans différents domaines d’activité, en s’appuyant sur des référentiels reconnus : Norme Internationale ISO 26000, Cadre de référence des Agendas 21 Locaux, Global Reporting Initiative. LOBA Conseil accompagne les organisations dans leurs stratégies RS/DD en déployant les jeux d’acteurs autour des projets et de leur mise en œuvre, favorisant ainsi leur mobilisation tant en externe qu’en interne.

- On avance ensemble. - Avoir une bonne communication � Tout le monde doit connaitre la stratégie de l’entreprise

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ATELIER C

Postures et outils pour faciliter l’émergence d’un projet commun en mobilisant l’intel ligence collective

Contexte de l’atelier Intervenant : Patrick CLAUDEZ – facilitateur d’actions collectives Rapporteur : Olivier LEMAITRE – Région Basse-Normandie

1. Quelle posture adopter pour réussir à faire émerger un projet commun ? Vers une posture en 3 dimensions : savoir être, savoir penser et savoir réussir

2. La vision partagée : ressource majeure au service de l’action collective Qu’est-ce qu’une vision partagée ? Comment réussir à faire émerger une vision partagée ?

3. Comment mobiliser l’intelligence collective (outils et posture) ? 4. Devenir expert de la relation : facteur clé de réussite

Les 5 clés d’une communication efficace

- Approche pédagogique : o Concrète avec des illustrations, o Active avec des réflexions collectives.

Nombre de participants : Une trentaine de personnes issues de divers organismes : collectivités, institutions, associations…

Contenu de la formation Les actions collectives en matière de développement durable sont particulièrement complexes du fait des questions croisant des enjeux différents issus des trois piliers, mais aussi de la prise en compte de facteur temps (nécessité d’agir aujourd’hui mais dans la perspective du long terme) et de la diversité des acteurs concernés (acteurs qui ont donc des logiques, des langages, des objectifs différents). Grâce à un déroulement participatif en cohérence avec son objet, l’atelier a permis aux participants de contribuer à répondre eux-mêmes aux questions soulevées. Ainsi, ils ont pu identifier des facteurs de réussite des démarches participatives :

• Etre transparent sur les objectifs, les attentes, les moyens de la démarche • Définir l’intérêt commun à participer – Donner du sens - Créer une communauté • Partager – Co-construire – Démarche ascendante pour une meilleure appropriation et implication • Ouverture d’esprit, diversité • Persévérer dans le projet, grâce à l’enthousiasme

En complément, le formateur a apporté son expertise et les fruits de son expérience pour permettre une bonne compréhension de l’intelligence collective et des manières de la mobiliser. Intelligence collective : « Capacité à penser, décider et agir ensemble en harmonisant les logiques individuelles et collectives ». Pourquoi la mobiliser :

• Mieux comprendre la complexité d’une situation, sans « s’y noyer » • Prendre conscience de la diversité des points de vue sur un sujet • Améliorer la capacité à prédire l’avenir • Faire émerger de nouvelles idées, avoir un surcroît de créativité • Renforcer la motivation et l’engagement

Comment la mobiliser : Il s’agit d’amener les participants à travailler ensemble et de faire en sorte que la démarche soit productive. Pour cela il faut mettre au plus tôt toutes les personnes autour de la table et les rassurer en levant les « 3 verrous » :

- Inclusion : faire que chacun comprenne qu’il est utile à la démarche - Contrôle : veiller à ce que tous soient sur un pied d’égalité (réguler les relations) - Ouverture : accueillir toutes les opinions sous réserve qu’elles soient constructives

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- => Il est donc important de passer beaucoup de temps sur le début de la démarche (cadrage, connaissance mutuelle…) afin d’être bien clair et d’aller beaucoup plus vite ensuite.

Il est important de prendre le temps au départ d’élaborer en commun la « vision partagée du projet » (qui doit tenir en 1 page) : sa vocation, son ambition, les valeurs communes, les principes de fonctionnement puis 4-5 priorités stratégiques.

4 ou 5 idées fortes de l'atelier

Trois idées fortes à retenir pour le « facilitateu r » :

Pour assurer pleinement le rôle d’animateur/facilitateur d’une démarche faisant appel à l’intelligence collective, il faut :

� Etre à l’écoute – C’est l’attitude à retenir, en combinant l’affirmation (sur la méthode) et l’ouverture (sur le contenu) ; il faut savoir se mettre en « position basse » dans la communication avec les participants (surtout au moment de l’émergence des propositions)

�Travailler sa posture – C’est primordial et nous avons, à tort, moins l’habitude de la travailler que le contenu. Pourtant 90% de la communication passe par le para-verbal (intonation, débit…) et le non-verbal (attitude, gestes, position…). Trouver la bonne posture relève pour le facilitateur à la fois du :

• « savoir –être » : attitude d’accueil facilitant le dialogue et libérant la parole ; à priori positif sur les participants (« l’immense majorité des gens est prêt à participer »), un optimisme à cultiver…

• « savoir-penser » : avoir conscience que sa façon de penser n’est jamais neutre et qu’elle a une influence sur la suite de la démarche ; avoir un état d’esprit tourné vers la recherche de solutions (plutôt que vers la connaissance en tant que telle)…

• « savoir-réussir » : s’appuyer sur les attentes partagées des participants, les premières réussites mêmes petites (plutôt que de travailler par une approche par points faibles, points de blocage)…

Cette posture intellectuelle s’accompagne également d’éléments très pratiques : sa tenue, son positionnement par rapport aux participants, le cadre de la réunion, la disposition de la salle, l’établissement de « règles du jeu » claires et partagées…

� Mobiliser différents formats et méthodes d’inclusio n afin de faciliter l’expression de l’intelligence collective d’un groupe : les méthodes d’inclusion peuvent être originales mais doivent rester simples et variées (exemples : café-débat, travail en « îlots » de 5-6 personnes maximum, temps d’échanges 2 par 2, forums ouverts, temps où rien n’est prévu…) en veillant à une alternance entre les temps théoriques et pratiques, entre les séquences faisant appel aux capacités d’analyse et de réflexion et celles faisant appel à la créativité.

En savoir plus sur l’intervenant

Patrick Claudez - Ingénieur forestier de formation, il facilite depuis 20 ans des démarches de changement au niveau du secteur public en veillant à mobiliser l’intelligence collective et à favoriser la créativité. Il anime également des formations en matière de management, de facilitation du DD et de développement professionnel. Il est l’auteur du livre « Petit manuel d’anti-survie. Osez passer du rêve à la réalité ! ».

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ATELIER D

Participation et habitan ts : comment mobiliser ?

Contexte de l’atelier Intervenants : Hélène CALANDOT et Emmanuel RENARD – ETHEIS Conseil Rapporteur : Marianne LEMOINE – Région Basse-Normandie Nombre de participants : 30 Ambiance : Ambiance conviviale, détendue, nombreuses interactions avec les participants

Contenu de la formation Les différents niveaux de participation sont d’abord rappelés :

• Information • Consultation pour élaborer un diagnostic, un état des lieux. Pour cela, il est nécessaire de rencontrer les

usagers et d’écouter individuellement leur désir (phase d’écoute), et pas en réunion publique où beaucoup d’usagers n’oseront pas prendre la parole, notamment devant leurs élus

• Concertation : recherche de solution en connaissant les contraintes et les désirs des autres usagers • Co-décision • Co-production • Co-gestion

Puis ETHEIS fait part de ses nombreux retours d’expériences en ce concerne la mise en place d’actions de participation avec différentes collectivités de différentes tailles et met en évidence les conditions de réussite de la mobilisation :

• Historique de participation • Le portage politique • L’implication des élus (discours tenus, présence, contribution à la mobilisation) • Le soutien technique (interne/externe) • Une démarche de conduite de projet (définition des objectifs, analyse contextuelle, analyse de la

conflictualité du projet, pilotage, processus, calendrier, moyens) � quelle promesse/engagement participatif (le lien entre participation et décision) ?

• Les ressources à mobiliser : moyens humains, matériels, financiers • L’anticipation/la gestion calendaire • Le processus d’invitation (supports, relances, ciblage – cartographie des parties prenantes…)/cas

particulier du panel avec engagement à participer • Des mobilisations spécifiques : « têtes de réseaux » /réseaux/relais… • La communication (l’information préalable/l’information sur l’événement) • Le lieu (accessibilité, confort…) • Le jour et l’heure (éviter les « conflits » d’évènements, pratiques locales, adaptation aux cibles…) • La durée de l’évènement • Le sujet (niveau de connaissance, compréhension, intérêt pour le sujet, lien avec communication…)

+ Le contexte local (sujet d’actualité/autre sujet d’actualité) • Une mobilisation « contre » l’action participative/contre le projet ou une mobilisation pour un autre sujet

(détournement) • Le processus (place de l’événement dans un processus/l’amont et l’aval � liens avec autres actions

participatives/ou événement participatif isolé)/la diversité des actions (en termes de modalités, de calendrier, de public ciblé) � imagination, innovation…

• La convivialité • L’esprit participatif/le savoir être (ouverture, écoute, adaptabilité…)

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Quelques faits et exemples illustratifs

Principales problématiques ou faits soulevés Les difficultés rencontrées lors d’opérations de participation : Echanges conflictuels, faible participation, faible représentativité, pas de pilotage dans la concertation, coût de la participation, faire venir les personnes seules, comment faire durer une action ?

Points mis en débat ou questions posées Réunions en ruche :

- permet d’éviter que ce soient les mêmes personnes qui monopolisent la parole, - permet de prendre en compte l’avis de plusieurs dizaines de personnes (les gens se réunissent par groupe

de 5 ou 6 et définissent ensemble leurs points d’accord et de désaccord) - permet que tout le monde s’exprime

Points de consensus - Nécessité que les élus se mobilisent - Tout le monde n’a pas l’âme d’un éco-citoyen, on peut difficilement avoir une participation de masse

4 ou 5 idées fortes de l'atelier

- La participation, c’est beaucoup de temps et d’énergie pour son organisation. - Définir clairement et publiquement qui est associé au projet, pourquoi et comment. - Reconnaître le droit à l’information pour toutes les parties in téressées , rendre l’information accessible

à tous. - La participation s’établit sur un lien de confiance entre le citoyen et le politique (sans cela, le citoyen ne

s’engagera pas une 2e fois) - Dans la concertation, définir clairement ce qui est « négociable » et ce qui ne l’est pas, quel degré de

participation est souhaité ? Il est recommandé d’établir des plans de participation (programmation). - Toujours restituer publiquement les conclusions des séances de travail (pour que les usagers voient

que leur avis a été entendu) - Ajouter de la convivialité dans les réunions publiques - Petit à petit, mettre en place de la participation dans les différents projets de la collectivité. - La mobilisation nécessite autant de moyens que la participation : elle doit être adaptée au contexte local

et en particulier aux modalités de contacts avec chaque cible que l'on souhaite faire participer - Comme la participation, la mobilisation se fera petit à petit et en fonction de la réussite des étapes de

participation précédente : une participation réussie donnera envie aux gens de se mobiliser à nouveau

En savoir plus sur les intervenants

Expérience d’une commune de 770 habitants dans la Mayenne : Les élus ont distribué eux-mêmes les enquêtes et cette enquête « hameçonne » les citoyens qui prennent part au projet

- Nécessité que les élus s’impliquent - Les habitants alertés par cette enquête ont participé aux réunions publiques - Des réunions publiques avec des banquets ont mis de la convivialité dans la restitution.

Emmanuel Renard - directeur d'ETHEIS Conseil (Caen) Il pilote des missions de conseils auprès des Collectivités locales et des services de l’Etat sur l’ensemble du territoire national. Il intervient plus particulièrement dans les domaines suivants : stratégie et prospective territoriale, développement durable, gouvernance et participation, conception et évaluation de politiques publiques. Plus d’infos : www.etheis.com

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Hélène Calandot - Ingénieure Agronome spécialisée en Gestion Durable des Espaces, elle a rejoint le cabinet ETHEIS Conseil en 2007. Elle pilote des missions auprès des collectivités locales et services de l’Etat sur l’ensemble du territoire national. Elle intervient dans les domaines suivants : évaluation de politiques publiques, projets de territoire, Agendas 21, PLU intercommunaux. Les questions de gouvernance et de participation sont au cœur de l’ensemble de ses travaux. Plus d’infos : www.etheis.com

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ATELIER E

Quels outils numériques et collaboratifs mobiliser pour votre démarche participat ive ?

Contexte de l’atelier Intervenant : Laurent MARSEAULT – Outils réseaux Rapporteur : Marie GREGORI – Association ICI

Nombre de participants : 30 Ambiance : Participatif. Public en demande, en questionnement, apportant des témoignages et désireux de trouver des pistes et des solutions. Grande authenticité. Contenu : L’outil numérique idéal existe-t-il ?

Quelques faits et exemples illustratifs A partir du questionnement de la représentante d’un groupe d’une quinzaine de personnes de formation commune, recherchant un outil leur permettant de remonter et partager leurs différentes expériences de terrain, de s’interpeller pour de l’entraide et de partager des ressources et des documents produits par chacun des membres, plusieurs outils sont évoqués :

- Les espaces de stockage (Dropbox, le cloud) : stockage de données à différents endroits non maîtrisés. Ca permet de ne pas stocker sur son ordinateur. Mais ça nécessite de définir le format d’échange (texte, photos …). Toutefois, il n’est pas possible de modifier simultanément les données dans le cas de co-écriture synchrone. Ce qui pose des questions de sécurité et nécessite une analyse des risques.

- Créer un etherpad (etherpad.org) : cela nécessite de définir en amont les conditions de modification. Ne constitue toutefois pas un endroit de stockage. Il est toutefois possible d’inclure un « etherpad » à l’intérieur d’un autre outil (wiki). (Notion d’intégration d’outils).

- Mur de post-it : sollicitation, réponse à sollicitation (padlet.com) - Les outils de gestion de projet - Les réseaux sociaux : possibilité de création et partage de documents et de discussion. Ce qui pose des

questions de confidentialité. Il y a la possibilité aussi de créer des groupes spécifiques (privés ou publics) collaboratifs, espace intime de discussion.

- Possibilité d’articuler plusieurs outils pour répondre aux besoins définis.

Principales problématiques ou faits soulevés

- Quel outil idéal pour informer et animer des réseaux ou une communauté ? - Quelle pertinence par rapport à la multitude des outils et la gestion du temps ? - Quels sont les outils les plus efficaces pour quelle utilisation ?

Points de consensus

- Nous en avons peur mais nous ne pouvons pas nous passer des outils numériques. - Nous sommes perdus devant leur multitude mais on en a besoin. - Nous aimerions trouver un outil unique qui réponde à tous nos besoins sans nous prendre trop de

temps, sans entraîner trop de contraintes et sans compliquer la tâche.

4 ou 5 idées fortes de l'atelier

Il existe de nombreux outils numériques (Facebook, Twitter, Dropbox, le cloud, blog, Sifadis, site internet, doodle, multimodalité …), pour de nombreux usages différents (FOAD, concertation avec beaucoup de monde, outils collaboratifs, formation, favoriser des initiatives …), mais l’outil qui fait tout, répond à tous les besoins, n ’existe pas . Il n’est pas nécessaire d’être informaticien pour utiliser les outils numériques.

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Aujourd’hui il y a convergence des outils, mais il est nécessaire de connaître sa cible , de définir ses besoins pour une meilleure adaptation de leur utilisation.

Il est également nécessaire de baisser les conditions d’intervention ainsi que les besoins de technicité pour optimiser les conditions de leur utilisation.

Pour trouver un équilibre, il est donc nécessaire de connaître les outils et d’évaluer leur pertinence par rapport à l’utilisation envisagée en lien avec ses besoins spécifiques : information ? Animation de réseau, de communauté ? Tous les jours de nouveaux outils sortent mais leurs usages est diffèrent : échanger, animer, gagner du temps, animation sur multi-sites. Cela nécessite de clarifier les usages , d’en débattre et d’établir un cahier des charges . Un outil mal ciblé passe de remède à poison et devient le bouc émissaire. Cependant, il doit être repositionné comme un outil choisi en réponse à un choix politique : imposer ou collaborer ? L’outil numérique en soit ne suscite pas la participation. Le niveau d’implication doit être défini politiquement ce qui entraîne :

• une définition des usages : choix politique • un chamboulement de l’organisation : posture hiérarchique …. • un choix de(s) outil(s) en fonction du nombre d’utilisateurs, de la notion de distance et de partage.

En conclusion, l’outil idéal n’existe pas. Les outils numériques ne sont pas intrinsèquement collaboratifs. Ils peuvent le devenir à condition de :

• faire un choix politique : un groupe décide de coopérer et décide à quoi coopérer • apprendre à coopérer (compétences orphelines) • choisir un (ou des) outil(s) en fonction des besoins, des usages communs, du niveau de maturité des

usagers. L’outil idéal est fonction du groupe d’utilisateurs qui doit le construire, à partir de choix négociés en fonction de sa culture, de son expérience de coopération à distance, de ses capacités informatiques. Les outils choisis doivent pouvoir évoluer . Ils doivent être conviviaux pour ne pas donner le sentiment à l’utilisateur d’être esclave et de ne plus avoir prise. L’outil numérique doit être générateur d’efficience et de gain de temps afin de permettre de retrouver la qualité première de la présence humaine qui a besoin d’espace pour réinventer. Il est nécessaire d’avoir la maîtrise de l’ensemble du processus et des outils pour redonner du pouvoir à l’humain. L’outil numérique doit être un outil d’émancipation pour de vrais gains d’intellig ence collective , ce qui suppose un postulat de départ et la conduite du changement.

En savoir plus sur l’intervenant

Laurent MARSEAULT - est animateur, formateur, consultant. Spécialiste de la gestion des groupes et de l'animation de collectifs coopératifs, il fait partie de l’équipe d’outils réseaux qui regroupe des compétences complémentaires autour de la notion de coopération : • compétences techniques pour développer, installer, configurer des

applications informatiques adaptées au travail collaboratif, • compétences et expériences dans l'animation de groupes, • compétences pédagogiques, • compétences en graphisme et ergonomie. Plus d’infos : http://outils-reseaux.org

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ATELIER F

La participation dans la culture

Contexte de l’atelier Intervenants : Philippe WETTON – GRETA Erwan PATTE – PNR du Cotentin et de Bessin Rapporteur : Sophie KIERSSCHIETER Magali ANGER – Région Basse-Normandie Nombre de participants : 8 Ambiance : Bonne participation malgré un démarrage assez tendu suite à l’annonce de l’absence des deux intervenants prévus. Plus de la moitié des inscrits ont quitté la salle, ce qui a choqué les personnes restantes, estimant cette attitude méprisante, puisque sous-entendant qu’en l’absence d’intervenant, le groupe n’était pas en mesure de générer lui-même un débat digne d’intérêt. Un des participants a fait part de son mécontentement de l’absence d’élu. Finalement, après la mise en place d’un « code de bonne conduite » l’ensemble des participants a pu présenter son activité et ses attentes quant à cet atelier. Les échanges ont pu être fructueux, la parole a bien circulé grâce à la vigilance des deux animateurs qui se sont auto-désignés.

Quelques faits et exemples illustratifs

- Exemple d’un projet pédagogique interculturel mené conjointement en collaboration avec le Calvados (écoles de Verson) et Madagascar. Edition de livres jeunes publics bilingues, illustrés par les enfants des écoles autour d’un conte local.

- Projet menée à la Réunion avec un quartier où toutes les tentatives ont échoué sauf la dernière car elle a eu le temps de s’installer dans le temps.

- Expérience d’intégration d’une œuvre dans la vie locale par la mise en place de journées de sciences participatives (les agriculteurs sollicités pour faire du comptage d’espèces rares d’orchidées).

- Réappropriation du territoire par les habitants par l’organisation de randonnées sur la thématique de la poterie avec la découverte du petit patrimoine potier (autour de Gers).

- Exemple de la réappropriation de son environnement : le Palace à loyer modéré, expérience menée à Marseille.

- Accueil d’artistes dans des centres médicaux sociaux (exposition de peintures et de photos) public. - Une compagnie qui travaille avec des publics en grande précarité (SDF, jeunes des quartiers) pour

lesquels la violence est un moyen d’expression. L’enseignement de la jonglerie et/ou du théâtre est une façon de canaliser cette violence. De manière générale, elle indique qu’elle prévoit toujours un temps d’échange avec le public avant ou après le spectacle. Elle a pour projet de faire des spectacles avec des sans abris.

Principales problématiques ou faits soulevés

- Quelle place les élus accordent-ils à la culture ? - Quid de la réunification des deux régions et de la fusion des DRAC ? Comment les transferts de

compétences vont-ils être gérés ? - Interrogation sur la parole laissée aux artistes dans notre société et notamment aux « invisibles », les sans

statuts (plasticiens, auteurs) qui n’ont pas accès à l’intermittence. - Comment peut-on imaginer qu’une société puisse survivre sans la culture ? - On remarque dans notre société que plus la crise est profonde plus le besoin de culture est fort et plus la

demande est importante. - Comment faire la culture sur notre territoire ? - Comment concilier l’exigence culturelle et l’accessibilité de tous les publics. - Comment faire pour être accessible sans être populiste ? comment toucher un public qui n’a pas les

codes ? - Les résidences d’artistes donnent parfois lieu à des abus, sous couvert de rencontres avec le public, les

élus demandent aux artistes de jouer le rôle de travailleurs sociaux. L’artiste est un praticien qui partage. - Est-ce que cela a du sens pour certains publics que d’avoir accès à la culture ? (préoccupations vitales –

manger et se loger)

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- Quelle idée se fait le public de la chose culturelle ? il est important de respecter la parole du public, si pour lui la culture c’est TF1 de quel droit puis-je le juger, par contre je peux essayer de leur proposer autre chose.

- Primordialité de la relation humaine, les gens ne s’intéresseront à ton travail (d’artiste) que s’ils ont un intérêt pour toi, il faut d’abord créer ce lien humain.

- Comment se réapproprier l’espace urbain, la rue, les freins et obstacles : la sécurité publique (spectacles de pyrotechnie) ; les nuisances (le bruit, la musique) ; le rassemblement de masse (public sur un lieu).

- La médiation culturelle se heurte parfois à la difficulté qu’ont certains artistes à parler de leur travail - Force est de constater qu’en culture les élus sont des décideurs et non des accompagnateurs.

Points de consensus Il existe des équipes artistiques formidables sur ce territoire, il faut les valoriser. L’art est un besoin transversal et universel. Amener les personnes à se réapproprier le patrimoine culturel de leur territoire ou à valoriser leur territoire par la culture. Idée de désacralisation, de démystification de la culture pour la rendre accessible à tous. La culture élitiste pour tous et pour tout type de milieux. La nécessité de la présence artistique inscrite dans la durée et implantée sur les territoires.

4 ou 5 idées fortes de l'atelier Transversalité, rencontre, décloisonnement, innovation, singularité Un projet culturel a besoin de temps pour s’installer, on ne peut pas évaluer un projet quantitativement. Les élus doivent entendre qu’une politique culturelle ne se mène pas à l’échelle d’un mandat. Amener le public à la culture via d’autres propositions qui n’ont rien à voir. S’intéresser à l’autre pour mieux l’accompagner vers la culture. Permettre l’accessibilité (mobilité déplacement).

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ATELIER H

Financement participatif, un tremplin citoyen pour le développement d’une éc onomie plus éthique ?

Contexte de l’atelier Intervenants : Entrepreneurs de Normandie Equitable Rapporteur : Sarah BROSSET – Association l’Humanivelle Nombre de participants : 4 présents sur 13 inscrits Ambiance : Très convivial, vu le peu de participants, les personnes se sont présentées. Le financement participatif est une méthode de financement innovante et en pleine expansion, mais encore assez peu répandue au regard des modes de financement dits « classiques » (via les réseaux bancaires). D'où vient cette pratique ? Depuis quand existe-t-elle ? Pourquoi émerge-t-elle si fortement depuis environ 5 ans ? Grâce aux témoignages de différents intervenants, vous aurez une vision plus claire concernant les enjeux de la finance participative – autrement appelée 'crowdfunding'. Une fois ce cadre posé, nous nous intéresserons aussi aux questions pratiques. Un panorama des initiatives existantes sur le secteur du financement participatif sera dressé, et illustré par des interventions de porteurs de projets en campagne, de projets déjà financés et de représentants de plateformes (online et aussi offline). Tout au long de cet atelier, nous nous interrogerons sur le rôle du crowdfunding comme outil de développement d'une économie plus éthique. Nous tenterons de déterminer comment et à quelles conditions la finance participative peut participer au développement d'une économie plus solidaire et durable. Approche pédagogique

- Concrète avec des illustrations - Active avec des réflexions collectives

Principales problématiques ou faits soulevés

- Finance participative : plus éthique ou pas ? - A quoi sert l’argent en banque ? Interrogation sur l’impact de l’épargne laissé en banque. - Comment influencer le territoire, soutenir des projets locaux ? - Faut-il financer les projets à fort impact social et environnemental plutôt que les entreprises

quelconques ? - Quelle transparence de l’activité financière, vis à vis des sociétaires et bénéficiaires ? - Comment les citoyens peuvent-ils choisir ce qu’ils vont financer ? - Comment permettre aux porteurs de projet de démarrer leur activité de manière peu risquée ? - Les banques démissionnent-elles de leur rôle initial ? - Le financement participatif doit-il pallier l’absence d’engagement des institutions ou doit-on apprendre à

travailler ensemble ?

Points mis en débat ou questions posées - Le budget d’investissements n’a rien à voir avec le chiffre d’affaires réalisé (en réaction à un exemple de crowdfunding présenté par Wedogood) - Si j’apporte 100 euros à un projet de crowndfunding, combien je récupère selon les scénarios de plus ou moins bonne réussite du projet ? - Une dizaine de questions à propos de la manière de calculer le retour à l’investissement des crowdfunders de Wedoogood. - Comment sont sélectionnés les projet de crowdfunding ? - Scoring remis en question par Guilhem, l’intervenant de la NEF (mentionné par Paul Boyer). - Quelle est la banque des CIGALES ? (elle varie selon les CIGALES, celle de Coline est le Crédit Coopératif). - Comment sont remboursés les investissements de Plaine Sud ? - Le métier de banquier se réduit-il à ne pas prendre de risques ?

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4 ou 5 idées fortes de l'atelier Chiffres qui ont marqué : - 4075 milliards dʼeuros dʼépargne pour les français dont 75% sur le marché financier. - Epargne = 15 tonnes de CO2 émises par personne et par année. - 3% des mouvements financiers vont à l’économie réelle, le reste reste dans les circuits financiers. - Point de vigilance : ne pas trop diversifier les sources de financement, les pouvoirs publics risquent de diminuer leurs subventions.

En savoir plus sur les intervenants

Les adhérents de Normandie Equitable produisent, transforment et/ou commercialisent des produits ou des services dans une démarche de solidarité et d'équité maximum entre tous les intervenants de leur filière, et vis-à-vis de l'environnement, que ce soit sur le plan local et/ou international. Ces organisations placent donc l'humain, et non le profit, au centre des échanges.

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ATELIER I

Elus : quelles plus-values de la participation, et quelles postures adopter ?

Contexte de l’atelier Intervenant : Olivier DEDIEU – Université de Montpelier, politologue Rapporteur : Thierry BERTHAUX – Région Basse-Normandie Nombre de participants : Une quinzaine de participants, élus associations, techniciens.

� Objectifs : L’atelier devait permettre de clarifier – autant que possible dans une séquence qui est relativement brève – ce que l’on peut entendre par démarche de participation pour une collectivité. Cela nécessite de revenir sur le contexte global qui préside à l’émergence de ce que l’on a appelé la démocratie participative, définir de ce que l’on peut attendre de cette dernière et débattre de son articulation avec la démocratie représentative. Une fois ces préalables posés, il s’agissait de revenir sur les différents objectifs possibles qui peuvent susciter l’obligation ou la volonté d’une collectivité à mettre en œuvre ce type de démarche et surtout de présenter les différentes conditions nécessaires à la réussite de ce type de dispositif. La question de la mise en œuvre doit donc interroger la collectivité sur « la bonne boîte à outils », cette dernière ne pouvant être définie qu’au regard des objectifs de la collectivité et des éléments de contexte. En effet, il n’existe pas forcément de « solution-type » mais différents niveaux de participation, de types de publics, d’instances de dialogues, d’où la nécessité de choisir l’option la plus pertinente. Le rôle des élus, dans ces démarches, est fondamental puisqu’il leur appartient de clarifier cette stratégie de participation, de choisir le niveau de débat et la représentation éventuelle du public. Leur fonction est aussi le pilotage de ces démarches. Dans ce dernier cas, la question est la place de l’élu face au public. Mais c’est aussi le questionnement à avoir quant au partage des tâches, dans le cadre de ces démarches, entre élus, techniciens, experts qui participent au co-pilotage de ces dispositifs. In fine, la volonté de développer la participation des populations, qui se développe de manière très différenciée, selon les différentes politiques publiques et les territoires, ne peut être efficace qu’à la condition que les collectivités définissent clairement leurs stratégies, construisent un dispositif cohérent avec ces dernières et appréhendent efficacement la mobilisation du public et les conditions de participation de ce dernier. Ambiance : Participation avec échanges croisés, des anecdotes et des témoignages……

Contenu de la formation 1er temps : Tour de table Tour de table des participants pour déterminer succinctement leurs fonctions et collectivités et surtout leurs perceptions des besoins et attentes en matière de gestion des démarches de participation des populations. 2e temps : Intervention Préalable : L’efficacité d’une démarche de participation et le « bon » positionnement des élus dans le cadre de ces dernières dépend de la manière dont les élus répondent aux questionnements qui suivent. Il n’existe donc pas une solution unique, mais des contextes à appréhender ainsi des choix politiques à faire quant à ce que l’on souhaite comme participation. Introduction : le contexte sociétal et l’avènement de la démocratie participative Les questionnements de la collectivité territoriale face à la mise en œuvre d’une démarche de participation :

a. Les objectifs d’une démarche de concertation b. Le questionnement face à la mobilisation et à la définition du public c. Les niveaux de participation proposés à la population d. Les dispositifs de participation e. Les méthodologies de la participation

3e temps : Echanges avec les participants et mise en situation Il s’agit, durant cette séquence, de débattre avec les participants, à partir d’exemples concrets qu’ils ont eu à connaître, de leurs vécus, attentes et représentations quant à la question de la participation du public, et de tenter d’y apporter des réponses concrètes. En fonction du groupe, il s’agira de travailler sur un projet porté par un membre du groupe ou d’une démarche que proposera l’animateur pour travailler, de manière plus approfondie, les

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conditions optimales de mise en œuvre de ces dispositifs de participation et de positionnement des élus dans ces démarches. 4e temps : synthèse de l’intervention Quelles évolutions sur la participation ? Les clefs pour comprendre :

- Durant l’âge d’or de l’état keynésien (1944-1970), c’est le couple élu-technicien qui définissait l’idéal, sans débat.

- Deux logiques : 1/ la légitimité ne se discute pas : à l’issue du scrutin, une seule liste, avec un programme qui se déroule sur la durée du mandat sans discussion et remise en cause aux élections suivantes. 2/ 2ème modèle : technostructure. L’état en charge des missions régaliennes. Les grandes écoles dirigent avec des référentiels non discutables. Culturellement les gens ne comprenaient pas que l’on pouvait discuter.

- Années 70-80 remise en cause du modèle avec quelques erreurs et catastrophes = faillibilité de la puissance publique : erreurs conséquentes (urbanisation (grands ensembles…), modèle autoroutier, etc.) mais le monopole d’expertise n’est pas remis en cause (exemple du nuage de Tchernobyl).

- A partir des années 70, mobilisation : on veut débattre des grands équipements. - Le secteur public n’est pas prêt à accepter : d’où l’émergence d’un mouvement contestataire avec un vrai

pouvoir de nuisance, avec une capacité d’expertise juridique et scientifique. Cela coïncide avec l’évolution de la conscience environnementale. Ex : dans les années 50 les pollutions de l’étang de Berre étaient réglées en indemnisant quelques pêcheurs. Aujourd’hui ce n’est plus possible.

- De plus, tout projet génère des opposants. Donc à partir des années 70 les élus sont convaincus de mettre en place des démarches participatives (demandes post 68). Conséquence : développement structurel de la contestation.

- Les premiers mouvements sont naturalistes, puis syndrome NIMBY = défense du cadre de vie. (Ex du TGV sud-est).

- Une réponse normative à été apporté pour déminer la conflictualité : loi Bouchardeau en 1983 (débat public) etc.

Il s’agit de concilier deux ordres démocratiques : • Démocratie participative • Démocratie représentative (modèle avant 68)

Dans le premier cas il faut accepter à l’extrême de remettre en cause les projets : jusqu’où aller dans le débat ? Il faut, par ailleurs, assumer les choix et les expliciter.

- Les vieux projets qui sortent aujourd’hui (le coup est parti = on ne discute plus, ex Sievens) - Pour les autres ça dépend du maître d’ouvrage : RTE et RFF ont plus une culture du débat. - La plupart des carriers travaillent encore à l’ancienne (achat des terrains d’abord et des élus) - Des variations suivant les territoires et des élus (mais le modèle de l’autocrate éclairé pré-68 à encore le

dessus) Quels outils de participation :

- Pas d’outil types – tout dépend des questions que l’on se pose. - Les réunions publiques : ce sont toujours les mêmes qui participent, souvent les contestataires : pour

mesurer les besoins il faut d’autres outils. - Les ¾ des enquêtes publiques n’attirent aucune remarques (participation = 0). - Quelle heure pour les débats publics ? Quelle période ? Trouver la bonne salle (volume). Comment

communiquer pour annoncer une réunion publique ? - Qui va parler ? Une prise de parole d’élu traduit une volonté politique. Plutôt confier la parole à un

extérieur. - Quel niveau d’information ? Accepter de parler à des profanes : tester pour voir avant, trouver un langage

commun entre vulgarisation et technicité. Etre vigilant sur les infos déjà diffusées et le niveau d’information. - Dans les réunions publiques ceux qui s’expriment sont ceux qui s’estiment légitimes. Les mêmes qui

répondent à l’oral ou à l’écrit. Donc dans un débat ce n’est pas tous les avis qui s’expriment. - L’élu doit être à l’écoute

Quelques faits et exemples illustratifs Les rythmes scolaires : La loi offre plusieurs options pour monter un projet local mais on a oublié de consulter le monde associatif alors que le projet repose sur sa participation : plusieurs questions se posent : invite-t-on toute la population ? Qui est légitime pour débattre ? Réunion des deux régions : ne pas interpeler les gens sur des questions qu’ils ne se posent pas. Personne ne connaît le rôle des régions ? Dans ce genre de débat il faut énormément de pédagogie.

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Il faudrait appréhender les questions que se posent les gens : exemple implantation des bornes de téléphonie mobile : les collectivités n’ont pas anticipé en 2001 (promesse électorale) – quels effets sanitaires ? Pas de préparation donc pas de réponses.

Principales problématiques ou faits soulevés Consulter les citoyens sur les projets c‘est bien, mais comment co-construire un projet ? Et comment donner la parole à celui que ne parle pas ? En France, pas de culture de négociation, seul l’avis de la majorité compte. Pour une consultation publique les délais sont trop courts et pas de représentativité : ce ne doit être qu’un complément. En amont des projets, soit le tissu associatif existe, soit il ne se crée qu’avec le projet (qui est déjà ficelé lorsqu’il est mis en débat)� les marges de manœuvre sont limitées. La collectivité peut donc susciter le débat bien en amont. Quelle participation des femmes aux débats ? La réponse dépend du sujet. Participation des jeunes ? Les jeunes ne viennent pas pour faire participer les jeunes. Il faut leur apprendre la démocratie à l’école et de l’instruction civique au lycée. Jusqu’où aller dans un débat public ? Niveau zéro de l’information jusqu’à la codécision ?

Points mis en débat ou questions posées Question posée en début de réunion par les associations : difficulté de travailler avec les élus. Les réponses dans l’exposé.

Points de consensus Quel sens donner à une concertation ? Un projet sera d’autant mieux accepté si on demande au citoyen ce qu’il en attend.

En savoir plus sur l’intervenant

Olivier Dedieu - Université de Montpelier, politologue

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ACTES DES 7es ASSISES REGIONALES DU DEVELOPPEMENT DURABLE – mercredi 26 novembre 2014 39

ATELIER J

Imaginons le Tiers-lieu id éal du territoire. Contexte de l’atelier Intervenant-formateur : Armel Démocratie Ouverte Le COZ Rapporteur : Bernard SOLVEIG, CPIE Vallée de l’Orne Nombre de participants : 40

Météo générale : Un temps anticyclonique : du brumeux au beau temps, en passant par quelques épisodes de tempête et d’éclaircies !

Contenu de la formation

Echanges sur le contenu de l’atelier, la forme (15’)

Quelques faits et exemples illustratifs

Les porteurs de projets pourront être accompagnés par la Région pour travailler sur un prototypage de tiers-lieux.

Principales problématiques ou faits soulevés

- Notion de temps est importante : prendre le temps de prendre le temps (ne pas avoir de contrainte horaire pour réfléchir, faire émerger)

- Les valeurs du tiers-lieu sont-elles bien partagées ? - Comment allier volonté d’indépendance, d’autonomie et subventionnement ? - Différencier le processus de tiers-lieu (contenu, ce qu’on y fait) et son enveloppe (lieu d’accueil, bâtiment) - Gouvernance : représentativité des parties prenantes (usagers), mode de prises de décision - Réglementaire : horaires d’ouverture, sécurité … - Modèle économique : définition du statut juridique (associatif, coopératif…).

Ambiance de l’atelier : (participatif, conviviale, …) • Groupe de 40 personnes. • Hétérogénéité du groupe : 1 quart des participants n’ayant jamais entendu parler des Tiers-lieux avant les

ARDD et donc curieux d’en apprendre plus sur le sujet et à l’inverse, des porteurs de projets plus au moins aboutis.

• Animation favorisant la participation et l’échange en petits groupes mixant les niveaux de connaissances.

1e temps de prise de connaissance (1h)

• Introduction : Présentation courte vidéo Témoignages donnant une définition des Tiers-lieux • Temps individuel de réflexion : 1 minute pour dessiner ce qu’est son tiers-lieu idéal et son tiers-lieu

catastrophique • Temps d’inclusion : Se présenter, donner sa météo personnelle et présenter rapidement ses deux scénarii

dessinés précédemment • Rappel du contexte régional par Francine Rochefort (Région Basse-Normandie - Direction du

développement numérique des territoires)

2e temps travail collectif (1h15) • Jeu par petit groupe pour imaginer son tiers-lieu (45’) • Synthèse 15’ en petits groupes • Restitution filmée (15’)

Contexte régional : Liberté des organisateurs de l’atelier pour choisir le sujet. Le choix a été fait de se servir du projet territorial et de la politique de médiation numérique pour travailler de manière collaborative sur la définition des tiers-lieux :

− capables de se composer en cohérence avec le lieu d’accueil − qui font sens pour le territoire − utilisant le numérique à bon escient − mixant compétences et connaissances.

Le projet régional est porté de manière collégiale par différentes directions de la Région Basse-Normandie (DDNT, ESS….) et des porteurs de projets.

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- Transversalité : coopération pour éviter d’être isolé tout en prenant en compte les besoins évolutifs du

territoire local

- Faire réseau et veille : le tiers-lieu peut se faire partout mais qu’est-ce que l’on y met ? S’appuyer sur le système d’intelligence collective, aller repérer les initiatives, s’informer, faciliter l’accès à la connaissance de l’existant pour ne pas réinventer ce qui existe déjà (projets, lieux, retours d’expériences…).

Points de consensus OÙ

- Echelle locale (quartier, commune rurale) - Urbain ou rural

QUI

- Partenaires : développement économique (institutions publiques, entreprises locales, coopératives…), collectivités, réseaux d’acteurs locaux

- Pilotage : animateur/chef de projet et gouvernance collégiale intégrant les usagers - Usagers : habitants, entreprises, artisans, porteurs de projets, restaurateurs, écoles - Pas d’exclusion : pour toute personne intéressée - Mixité et intergénérationnalité

QUOI

- Lieu qui évolue en fonction des besoins, appropriable, démultipliable - Lieu qui permet l’échange, la convivialité, la transmission de savoirs (faire, être…) - Lieu pour découvrir, apprendre et collaborer - Lieu pour créer, faire émerger des projets - Lieu ancré au territoire : valorisation des ressources locales

POUR (FAIRE) QUOI

- Lieu qui répond aux besoins et attentes des usagers/territoire local - Espace de coworking, télétravail - Ateliers de réparation, ateliers participatifs - Outils numériques (fablab) - Incubateur (salle, matériel de réunion, projection…) - Recyclerie, ressourcerie - Espace de rencontre, échange, débat - Accueil café

En savoir plus sur les intervenants

Armel Le Coz - Démocratie Ouverte

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ATELIER L

La participation des jeunes dans leur établissement ou structure de formation

Contexte de l’atelier Intervenants et rapporteurs : L'équipe Caen'dide : Clément Sanson (Président), Maxime Sourdin (Vice-président), François Durfort (Trésorier), Luc Rimauro (Secrétaire) Nombre de participants : Une dizaine de participants d'horizons assez divers, chacun porteur d'objectifs et d'attentes très différents.

Contenu de la formation La première partie de l’intervention a consisté en une brève présentation des différentes formes de participations étudiantes au sein de l’établissement Sciences Po Rennes, dont sont issus les intervenants. Leur projet Caen'dide a servi d'illustration sur ce point. Il a également été procédé à un cadrage de la notion de participation en faisant contribuer les professionnels présents à l'élaboration d'une carte mentale collective. Brisant un peu plus la glace, un court dialogue a été instauré autour de cette notion, puis le cœur du sujet a été abordé.

Partant du constat simple que le groupe ne comptait aucun expert de la question de la participation des jeunes dans leurs établissements ou structures de formation, il a été proposé de créer un espace et un moment permettant aux participants d'échanger, créer de nouvelles idées et tenter de résoudre des problèmes concrets autour du thème de l’atelier. C’est la méthode du « Creative Problem Solving » qui a été choisie. Parmi les différents outils propres à cette méthode, le Design Thinking, permet de placer les participants dans un cadre déstabilisant et nouveau qui les amène à exposer leurs problématiques tout comme rendre compte de leurs difficultés, en essayant d'établir des solutions concrètes. Lors de ce processus qui a duré plus d'une heure, les participants, répartis en binômes, ont obtenu différents résultats. Cet exercice a permis d'ouvrir le débat et de générer chez les participants une envie ou un intérêt pour des processus créatifs en faveur de la participation des jeunes.

Points mis en débat ou questions posées → La question des divers obstacles relationnels : Les relations avec les étudiants sont compliquées, notamment au niveau de la reconnaissance du travail accompli par les accompagnants. Il existe souvent une incompréhension des professeurs, formateurs ou administratifs à comprendre les réelles motivations des jeunes, notamment parce que leur comportement n'est pas toujours en adéquation avec celles-ci. Il a été ajouté qu'aujourd'hui, les professionnels ressentent un individualisme trop poussé (de certains jeunes comme de certains enseignants) qui nuit au bon fonctionnement des structures et qui n'engendre aucune dynamique de long terme. → La question de la motivation des jeunes : Il faudrait pouvoir permettre aux étudiants d’être écouté et d’être une vraie force de proposition. Il faut que les jeunes soient amenés à faire ce qu'ils aiment et qu'on leur donne une vraie force pour agir et se faire entendre. → Un premier constat a été fait : Pour permettre une nouvelle dynamique participative, il faut un véritable accompagnement par l'établissement, il doit proposer un cadre pour pouvoir amener les jeunes à se mobiliser. Une difficulté réside dans le fait que chaque structure a son fonctionnement propre et que donc, à chaque structure, sa solution. Cela rejoint une deuxième limite : le manque de financement inhérent aujourd'hui à l'éducation, l'enseignement et la formation. → Un second constat, plus mitigé, a été posé : le modèle éducatif ou de formation manque aujourd'hui cruellement de participation de la part des jeunes, les programmes sont à bout de souffle et les quelques initiatives qui font jour ne sont pas assez nombreuses pour représenter une alternative. La réalisation de projets se fait encore trop souvent sur la base du volontariat. Il faut un vrai projet de vivre ensemble.

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En savoir plus sur les intervenants

François Durfort, Luc Rimauro, Clément Sanson et Ma xime Sourdin - Elèves de l’antenne de Caen de Sciences Po Rennes et membres de l’association Caen’dide

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ATELIER M

Communes et intercommunalités : comment participer à

la transition énergétique (habitat, patrimoine comm unal et bois-énergie) ?

Contexte de l’atelier Intervenants : Jérôme ROCH , Région Basse-Normandie Eric Prud’Homme et Guillaume Lefrançois , ADEME Anne Hébert, Communauté de communes de Sèves-Taute Nicolas Durand , Agence Manche Energie Rapporteur : Annie MOTTE – Région Basse-Normandie Objectifs : faire partager ce que peut être la transition énergétique sur un territoire

Nombre de participants : 19 personnes Ambiance : Ambiance largement participative. L'intervention très volontaire de l'élue Mme Hébert a rendu très vivant, très pratique et participatif cet atelier.

Contenu de la formation Deux contraintes seront de plus en plus présentes : d’une part la diminution des ressources énergétiques et les matières premières et d'autre part les conséquences liées à l'effet de serre. La société n’a pas d’autre alternative que de devenir durable et plus sobre pour garder des ressources ; développer de l'économie locale et créer des emplois grâce à ces nouveaux modèles. Il faut donc réduire les consommations énergétiques des territoires et favoriser les énergies renouvelables, ce qui dans le cas du logement, permet de réduire la fragilité énergétique des foyers les plus modestes. Il faut aller chercher un nouveau modèle économique au plus près des territoires.

Exemple de la Communauté de communes Séves-Taute (6000 habitants) : Déjà, au début de la démarche, la communauté de commune a souhaité travailler de manière participative et citoyenne. Il y a eu aussi la création d'une association (l'ADEN), avec l'implication des citoyens. La Communauté de commune et les élus étaient déjà sensibilisés car un Agenda 21 existait avec des actions déjà mise en œuvre telles que :

- Une dynamique et une manière participative de travailler, - Le conseil en économie partagé mis en œuvre sur les communes, - Le lancement avec les habitants du défi à énergie positive, - L’existence de chaufferie-bois sur le territoire dont la chaufferie de Marchesieux, - L’utilisation de caméra thermique, - L’existence de plate forme bois...

Le Projet doit être partagé avec une dynamisation des acteurs du territoire. Ensuite cela donne des réflexes pour aborder le sujet de l'énergie dans le cadre du PLUI, cela va permettre d'obtenir de nouvelles données pour une meilleure synergie sur le sujet. C’est un nouveau prisme : voir son territoire sous l'angle de l'énergie. La Transition c'est travailler sur de nouveaux modèles économiques : les étapes sont les suivantes : « prise de conscience des élus », « développement de circuit court », « production d'énergie renouvelables », « énergie circulaire », …. D’où la mise en place d’un dossier éolien sous un volet participatif. Les questions qui doivent encore être travaillées en co-construction :

- Quels types de construction et rénovation favoriser ? - Quels types de méthaniseur ? - Circuits courts adaptés aux écoles, un gros travail pour échanger sur comment bien manger à la cantine

mais aussi chez soi en favorisant le lien avec les producteurs locaux… - Comment changer les comportements ? - Comment favoriser la mobilité ? - Animation sur le plan de gestion des haies…

Objectif : faire un plan d'action et plan de financement à 5 ans. Besoin d'un accompagnement spécifique et de définir les investissements qui vont être réalisés suite à cet accompagnement.

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Quelques faits et exemples illustratifs Le conseil en énergie partagée permet une intervention sur le sujet de l'énergie à l’échelle de plusieurs collectivités. Les interventions durent de 3 à 4 ans (reconductibles sur 3 ans avec une nouvelle offre). Le prix peut aller de 1€ par habitant ou 200€ par bâtiment par exemple. Conseil neutre – première étape : photographie des trois dernières années, puis réalisation d'un plan d'action. Des travaux sont décidés puis un bilan annuel est fait avec la collectivité. Par exemple, une action de sensibilisation à l'attention des enfants permet d’atteindre les parents. La gestion de l'énergie dégage des économies sans pour autant nécessiter des investissements. Intervention au sujet de l'efficacité énergétique des logements : un travail se fait à l’échelle de la Région dans le cadre du PBDR/PREH par la mise en place de trois pôles de compétences, pour répondre à la massification énergétique de la maison individuelle : - Conseil/audit - Travaux fait par des rénovateurs BBC - Financement et outil financier avec un objectif de performance : BBC rénovation. À l’échelle de Caen, un travail est mené pour sensibiliser les copropriétés. Le rôle de Biomasse Normandie dans ce cas correspond à de l'accompagnement, c’est un véritable besoin. Les décisions sont longues à prendre donc cela s’étend sur plusieurs années. Les énergies renouvelables : Pourquoi s’intéresser en région au bois ? Parce que dans le Schéma Régional Climat Air Energie le bois doit représenter 65 % de la production d'énergie thermique à Horizon 2020. Grâce à l'association Biomasse Normandie, la région est repérée comme étant une région active sur le sujet du bois énergie. Les enjeux rejoignent très concrètement ceux du développement durable : environnementaux (bilan neutre en termes de CO2 car énergie renouvelable, mais pas de stock) - valeur ajouté sur le territoire pour valoriser du bois en local et avoir une activité économique autour de ce sujet (production, livraison). Le bois énergie doit être un sous-produit de bois d’œuvre... Il faut trouver les bons leviers économiques pour remettre en production les forêts qui ont un peuplement spécifique pauvre. Cette filière est soutenue et suivie par l'ADEME, la Région et Biomasse-Normandie dans le cadre d'un accompagnement des porteurs de projet. Présentation de l'Appel à manifestation transition énergétique ouvert jusqu'en 2018 : Proposition d'accompagner les territoires pour qu'ils s'emparent du sujet transition énergétique, et pour certains, qu'ils deviennent territoires à énergie positive. La cible vise les EPCI qui disposent des compétences et des moyens financiers. Les territoires de projet sont en accompagnement des EPCI pour passer à la phase territoire en transition. Première étape : sensibiliser les élus, mettre à disposition les données de l'OBNEC (observatoire bas normand de l'énergie et du climat). Autre avantage de ce dispositif : une bonification des aides sur le territoire.

Principales problématiques ou faits soulevés La nécessité de travailler sur un territoire dans une démarche participative avec tous les acteurs du territoire.

Points mis en débat ou questions posées Comment intervenir sur des territoires ayant des échelles différentes ? Pour s’engager sur le sujet de la transition énergétique, il faut utiliser des outils adaptés à son territoire et impliquer tous les élus dans une véritablement concertation, avec des dossiers gérés de manière participative. Volonté d'une équipe. Exemple : Petit déjeuner PLUI au moment du marché, il faut s'adapter, être au plus près des citoyens. Par exemple il a fallu sortir de la salle et aller sur le marché.

Points de consensus Travailler dans un cadre participatif, développer de nouveaux modèles économiques (circuit court, investissement participatif, économie circulaire, protection des haies etc…).

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4 ou 5 idées fortes de l'atelier La transition énergétique c’est : • un nouveau prisme : voir son territoire sous l'angle de l'énergie

• travailler sur de nouveaux modèles économiques : les étapes, prise de conscience des élus,

développement de circuit court, production d’énergie renouvelable, énergie circulaire, …. • réveiller les consciences et pour cela, bien connaî tre son territoire et choisir les bons outils (qui

sont très nombreux). • S’ouvrir l’esprit mais cela ne signifie pas se frac turer le crâne !

En savoir plus sur les intervenants

Anne Hébert - Présidente de la Communauté de Communes de Sèves-Taute

Eric Prud’homme - Directeur régional de l’ADEME Basse-Normandie

Guillaume Lefrancois - Ingénieur énergies renouvelables à l’ADEME de Basse-Normandie

Nicolas Durand - Chargé de mission à l’Agence Manche Energie

Jérôme Roch - Chef du service Transition énergétique de la Région Basse-Normandie.