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SYNDICAT INTERCOMMUNAL DU BASSIN D’ARCACHON
CONTRIBUTION À LA STRATÉGIE D’AMÉNAGEMENT DU RUISSEAU DU MASSURAT : CARTOGRAPHIE DU TRACÉ HISTORIQUE DU COURS D’EAU
Rapport d’étude de Cédric Lavigne Consultant en archéogéographie ([email protected])
Janvier 2017
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INTRODUCTION
Situé sur la côte orientale du bassin d’Arcachon, le ruisseau du Massurat marque la limite
entre les communes d’Andernos-les-Bains et de Lanton. Long d’environ 9 kilomètres, il
débouche au nord du port de Fontainevieille par un exutoire busé d’environ 150 mètres de
long. Son cours se prolonge sur l’estran par un petit chenal qui rejoint celui qui donne accès
au port. L’état de ruine de cette buse conduit le SIBA, la mairie de Lanton et le BRGM à
réfléchir à la reconstruction de l’ouvrage. Les aménagements en busage posant un risque de
débordement en cas de concomitance d’une marée haute et d’un événement pluvieux
important, l’hypothèse d’un cheminement surfacique, permettant la libre circulation des eaux
en cas d’évènement extrême, est posée. Celle-ci conduirait à dévier le cours du Massurat vers
le port de Fontainevieille et à le faire déboucher devant les cales à bateaux, parallèlement à la
rampe d’accès. Cette solution permettrait de répondre, tant à la problématique hydraulique,
qu’à celle du transit sédimentaire tout en étant conforme aux orientations de la loi sur l’eau.
Partant, la cartographie du ou des tracés historiques du cours d’eau, dont un relevé partiel,
antérieur à la construction du port (1970), montre qu’il coulait plus au sud qu’aujourd’hui,
constitue un enjeu important pour les acteurs en charge du dossier. L’étude présentée ici vise
donc à réaliser, au travers de l’analyse des photographies aériennes, des cartes et plans
anciens, une cartographie précise du cours et de l’embouchure du Massurat et d’identifier ses
éventuelles zones d’expansion de crue antérieurement à l’urbanisation du XXe siècle.
Pour réaliser cette cartographie, on propose de se fonder sur les acquis méthodologiques
et conceptuels de l’archéogéographie, discipline qui traite de la dynamique de l’espace
géographique dans la longue durée et fait de la compréhension des héritages planimétriques
l’objet de son étude. L’archéogéographie part du constat, établi au terme de 25 ans de
recherches, que les milieux actuels sont le produit hérité de constructions hybrides, physiques
et historiques, anciennes et très complexes, marquées par des effets de mémoire dont on avait
jusqu’ici mal pris la mesure. Ces différents passés, parce qu’ils sont transmis dans les formes
des paysages, construisent notre présent et imposent, par les héritages dont ils sont porteurs,
leurs sujétions aux évolutions actuelles (atouts, potentialités, contraintes, risques). En
articulant l’histoire des (mi)lieux, l’évaluation de l’impact de l’action des sociétés dans la
longue durée sur ceux-ci et leur degré ou non de réversibilité l’archéogéographie contribue à
apporter de l’intelligibilité et du sens sur les territoires, à faire émerger une vision partagée et
à favoriser des préconisations de choix durables en matière d’aménagement des territoires.
Le rapport d’étude s’organise en trois parties. La première est consacrée à l’inventaire
critique de la documentation planimétrique collectée (cartes, plans et photographies
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aériennes). Nous exposons ensuite les principes et les étapes de la constitution de la carte
compilée sous SIG et nous présentons les documents sélectionnés parmi ceux inventoriés pour
la réaliser. Dans la dernière partie, nous procédons au relevé du cours du Massurat sur les
différents documents sélectionnés, d’abord à l’échelle de sa partie avale, puis à celle de son
embouchure, et nous en réalisons la comparaison en montrant l’évolution induite par la
canalisation de son exutoire.
I — INVENTAIRE ET DEPOUILLEMENT DOCUMENTAIRE
S’agissant de l’étude des morphologies paysagères et de la recherche des héritages dans
leur dessin actuel, la recherche repose sur la documentation planimétrique ancienne et actuelle
(cartes, plans et photographies aériennes). Un travail d’inventaire a donc été réalisé aux
archives départementales de la Gironde, à la bibliothèque municipale de Bordeaux et sur le
géoportail de l’IGN afin d’évaluer les géo-ressources disponibles. Trois corpus sont ici
examinés : celui des cartes anciennes, celui des plans cadastraux anciens et celui des
photographies aériennes verticales.
I-1 — Les cartes anciennes Le travail d’inventaire que nous avons conduit nous a permis d’identifier plusieurs cartes
géométrales (qui utilisent une point de vue zénithal) des XVIIIe, XIXe et XXe siècles couvrant
notre zone d’étude. Réalisées, pour les plus anciennes, par des géographes militaires, elles
sont levées par triangulation et s’attachent à représenter, à l’échelle d’une région entière (donc
à petite échelle), avec un découpage en grandes feuilles in-plano, le pays dans ses détails avec
le relief, les voies, les principales masses de culture, le plan des bourgs. Véritables outils de
compréhension du terrain, ces cartes ont d’abord eu une finalité de défense du territoire avant
de devenir des auxiliaires de sa gestion et de son aménagement. C’est le cas des levés
cartographiques réalisés au XVIIIe siècle par Claude Masse, pour le Pays de Buch, Pierre de
Belleyme, à l’échelle de la généralité de Guyenne, ou par la famille des Cassini, à l’échelle du
royaume de France. C’est le cas, également, au XIXe siècle, de la carte dite de l’Etat-Major
ou, après la seconde guerre mondiale, des cartes topographiques levées par le Ministère de la
reconstruction et du logement en vue de l’aménagement du territoire.
Le tableau 1, ci-dessous, compile les cotes des cartes identifiées et indique leur lieu de
conservation. Les titres indiqués (parfois légèrement abrégés) sont ceux consignés dans les
inventaires. Les documents sont présentés dans l’ordre chronologique.
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Date Titre de la carte Auteur Fonds Cote 1706-1724
Carte générale des côtes du Bas-Poitou, pays d’Aunis, Saintonge, Médoc et partie
de celle de la Basse Guyenne
Claude Masse Biblio. Municipale Bordeaux
C 43
1769 Carte de Cassini Cassini IGN - 1787 Carte de la Guyenne Pierre de
Belleyme Bib. Mun.
de Bx H
6067 1866 Dessins-minutes de la carte d’Etat-Major - IGN - 1888 Atlas du département de la Gironde au
1/40.000e (feuille de la Teste-de-Buch) réalisée d’après la carte d’Etat-Major
Gravé et imprimé par
Erhard (Paris)
AD 33 1 Fi 1046/12
1943 Carte allemande au 1/25.000e réalisée à partir de la carte française au 1/80.000e
(feuille d’Audenge)
- Collection Particulière
-
1950 Plans topographiques du Bassin d’Arcachon au 1/5.000e (feuille de
Taussat, n° 14).
Ministère reconstruction
et logement
AD 33 2 Fi 3676
Tableau 1 : Inventaire des cartes anciennes intéressant le secteur du Massurat.
I-2 — Les plans cadastraux napoléoniens C’est à Napoléon 1er que l’on doit la mise en chantier du cadastre général de la France
décidée en 1789 par l’Assemblée Constituante. En 1802, il forme une commission chargée de
définir la base territoriale et cadastrale de la nouvelle taxe foncière. Un choix de 1905
communes françaises (soit 5%) est alors effectué pour ce calcul fiscal. Mais en 1807, le projet
se radicalise et c’est un arpentage général qui est décidé et entrepris avec une amélioration
capitale. On choisi, en effet, de représenter les parcelles à l’intérieur des quartiers de culture,
ce que ne faisaient pas les plans cadastraux de 1802. Le plan parcellaire détaillé est complété
par un « tableau d’assemblage » à la dimension de la commune, généralement au 1/10.000e.
L’emploi du document cadastral, dans le cadre d’une analyse de formes, présente de
nombreux intérêts. Quel que soit le lieu, le plan cadastral offre, en effet, une représentation
systématique, soignée et extrêmement précise de l’occupation foncière des sols à une échelle
variant du 1/2500e, pour les feuilles rurales, au 1/1250e (voire 1/500e) pour les zones urbaines
ou rurales très denses. Les bâtiments sont détaillés au plan et donnent une vision très précise
de l’état d’urbanisation. Le réseau des voies est complet, odonymie comprise. L’ensemble du
réseau hydrographique est représenté dans son emprise, de la rivière au simple fossé bordier
des voies ou de délimitation des champs. Les mares, les plans d’eau sont également relevés.
En revanche, la nature des cultures n’est pas indiquée et le relief n’est pas figuré. La
microtoponymie est relativement riche et le plan mentionne les éléments remarquables du
paysage (croix, calvaires, écluses, digues).
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Levés pour la commune de Lanton en 1826, ces plans sont numérisés, consultables et
téléchargeables en ligne sur le site internet (http://gael.gironde.fr/cadastre-search-form.html)
des Archives Départementales de la Gironde. Seule la feuille concernant le quartier de
Taussat nous intéressera dans le cadre de cette étude, soit la feuille cotée Fu. A noter que les
plans cadastraux anciens de la commune d’Andernos-les-Bains sont perdus et qu’il n’a donc
pas été possible d’élaborer une mappe couvrant les deux rives du Massurat, cette rivière
constituant la limite entre les deux communes.
I-3 — Les photographies aériennes verticales de l’Institut Géographique National Les missions de photographies aériennes de l’Institut Géographique National (IGN) sont
réalisées pour l’établissement des cartes topographiques dans le découpage des coupures de la
carte au 1/50.000e. Des missions ponctuelles sont également effectuées par l’Institut
Géographique National à la demande d’organismes publics (Directions Départementales de
l’Equipement, de l’Agriculture, Inventaire Forestier National, Inventaire Permanent du
Littoral), dans un cadre différent de celui des coupures au 1/50.000e, généralement celui d’un
département ou d’un aménagement (emprise d’une autoroute ou d’une voie ferrée, zone
industrielle, ville nouvelle, etc.). Enfin, une partie des missions anciennes (des années 1920 à
1960) provenant d’autres institutions est également conservé par l’IGN sous la cote CDP
(Centre de Documentation Photographique). L’ensemble de ces missions est archivé à la
photothèque de l’IGN à Saint-Mandé (94). Hormis les plus récentes, la plupart sont
consultables et téléchargeables en ligne (http://remonterletemps.ign.fr).
Par rapport aux cartes, les photographies aériennes offrent l’intérêt de ne pas être
interprétées et généralisées par le cartographe. Les objets apparaissent tels qu’ils se présentent
à la vue et des informations non cartographiées sur les cartes courantes sont accessibles. Des
variations physico-chimiques de la structure des sols liées à l’humidité ou à la quantité
d’éléments nutritifs organiques ou minéraux créent, en effet, sur les végétaux, des contrastes
de couleurs ou de croissance qui peuvent être visibles à l’œil nu et a fortiori lorsque l’on
prend du recul avec l’altitude. Ces contrastes peuvent être révélateurs de circulations d’eau
fossiles. Par ailleurs, la succession rapide des missions de photographies aériennes permet de
suivre l’évolution de l’urbanisation et des infrastructures depuis les années cinquante jusqu’à
aujourd’hui et de rendre compte des transformations qui ont affecté les lieux.
S’agissant de notre territoire d’étude, 44 missions sont archivées à la photothèque de
l’IGN sur le secteur de Lanton et d’Andernos-les-Bains, échelonnées sur 82 ans, soit de 1934
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à 2016. La plupart sont consultables et téléchargeables en ligne. Un dépouillement exhaustif
des missions antérieures et immédiatement postérieures à la construction du port de
Fontainvieille et au détournement du cours du Massurat (1970), a été réalisé de façon à
mobiliser les informations les plus utiles à l’enquête. 6 missions ont retenu notre attention en
raison de leur potentiel informatif. Nous y avons ajouté la mission réalisée en 2000 pour avoir
un état quasiment actuel de l’écoulement de la rivière (tableau 2).
Date Référence de la mission 1947 1947-MISSION LANDES 334, cliché n° 37 1957 1957 F1337-1437, cliché n° 61 1958 1958-CDP 1413, n° 31 1965 1965-F1337-1437, n° 62 1968 1968-CDP 7510, cliché n° 2261 1972 1972-CDP7001, cliché n° 8252 2000 2000-FR 5413, cliché 339
Tableau 2 : Références des missions aériennes de l’IGN retenues dans le cadre de l’étude.
I-4 — La documentation technique relative à la construction du port de
Fontainevieille
Un dépouillement des documents techniques relatifs à la construction du port de
Fontainvieille a été réalisé, à notre intention, par D. Griffoul du service de l’urbanisme de
Lanton, dans les archives de la commune. Hormis un plan masse du port indiquant les
anciennes limites communales de Lanton et d’Andernos, autrefois marquées par le Massurat,
aucun document cartographique concernant le cours de la rivière n’a été identifié.
II — LA CONSTITUTION D’UNE CARTE COMPILÉE SOUS SIG Les documents collectés renvoyant à des moments différents de l’aménagement du
territoire et figurant l’espace selon des échelles et des géométries variées, il est nécessaire,
afin de pouvoir les comparer entre eux et les analyser, de les rapporter à un espace
géométrique commun, continu et homogène, géo-référencé dans le système de coordonnées
national : celui de la BD parcellaire de l’IGN en projection Lambert 93. C’est seulement alors
qu’il est possible d’en extraire les informations planimétriques (continues ou ponctuelles,
fossiles ou actives, récentes ou anciennes) qui paraissent intéressantes et qui, rassemblées sur
un même fond, peuvent donner sens aux formes résultantes. Ce travail se fonde sur un
principe essentiel en archéogéographie qui est celui de la compilation des informations
(historiques, archéologiques, géo-pédologiques, micro-toponymiques, etc.), informations
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habituellement réparties en différents champs chronologiques et disciplinaires (géologie,
pédologie, histoire, archéologie, géographie, etc.) et rarement mises en regard les unes avec
les autres.
II-1 — Le choix des documents sources
Les cartes, plans et photographies aériennes inventoriés ne présentant pas la même
qualité d’information (échelle et précision du relevé), nous avons dû opérer une sélection afin
de disposer d’un ensemble de documents géométriquement fiables, susceptibles de révéler,
par comparaison avec la BD parcellaire actuelle, les paléo-chenaux et embouchures
successives du Massurat. Ainsi, les cartes de Masse (1706/24), de Cassini (1769) et de
Belleyme (1787), qui offrent les plus anciennes représentations cartographiques du Bassin
d’Arcachon, n’ont pas été retenues en raison de leur échelle (respectivement au 1/97.600e,
1/86.400e et au 1/43.200e), de leurs conventions graphiques et de leur médiocre qualité
géométrique (les points de calage étant trop peu nombreux pour obtenir un résultat satisfaisant
à l’échelle de l’embouchure du Massurat). De même, la carte dressée par le Ministère de la
reconstruction et du logement en 1950 a été écartée en raison d’une coupure malheureuse du
secteur de l’embouchure en deux feuilles, posant là-aussi un problème de calage des points
d’amer pour le géo-référencement. Au terme de cette sélection, ont été retenus le plan
cadastral napoléonien de 1826 (fig. 1), la carte d’Etat-Major de 1866 (fig. 2), la carte
allemande de 1943 (fig. 3) et les missions aériennes de l’IGN de 1957, 1958, 1965, 1968,
1972 et 2000 (fig. 4).
II-2 — Le géoréférencement des documents
Une fois les documents sources de l’analyse sélectionnés, la seconde étape du travail
consiste à les caler dans un référentiel géographique exact. Cette opération nécessite
d’attribuer aux cartes, plans et photographies aériennes choisis, des coordonnées et une
projection géographiques (ici le Lambert 93). Sans cette étape, aucun document n’est
visualisable dans le logiciel. Le protocole de géo-référencement est assez simple : il consiste à
caler les documents à géo-référencer sur la BD parcellaire de l’IGN à partir de points
communs sélectionnés manuellement, le logiciel procédant ensuite à de légères déformations
de la carte ou de la photographie de façon à obtenir une quasi superposition avec la BD
parcellaire. Cette étape se révèle toujours très longue car la qualité du géo-référencement
dépend du nombre de points de calage (dits également points d’amer), lesquels varient en
fonction de l’échelle du document et des informations qu’il contient.
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Fig. 1 : Le cours et l’embouchure du ruisseau du Massurat d’après le plan cadastral
napoléonien de Lanton de 1826.
Fig. 2 : Le cours du Massurat d’après la carte d’Etat-Major de 1866.
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Fig. 3 : Le cours du Massurat d’après une carte de l’armée allemande de 1943.
Fig. 4 : Le cours du Massurat d’après la mission aérienne 1968 CDP 7510, cliché n° 2261.
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II-3 — Le relevé des données
Afin de travailler sur des données interrogeables et associables à des informations
contenues dans une base de données, nous avons réalisé une série de relevé en mode
vectorisé. Le nom du format de ces fichiers de formes est « shape » (ou couche). Le logiciel
QGIS® utilisé dans le cadre de cette étude impose pour cela de définir un mode de figuration
en « polygones » (surface), en « polylignes » (lignes) ou en « points ». L’association de ces
différents modes n’est pas possible au sein d’un même shape si bien que, pour un même type
d’information sur un même document, il est nécessaire de créer plusieurs shapes. Après
plusieurs essais non concluant, nous avons décidé de figurer le cours du Massurat par des
polylignes et non par des polygones, la superposition des tracés sur presque 200 ans se
révélant plus lisible.
III — CARTOGRAPHIE DU COURS HISTORIQUE DU MASSURAT ET DE SON EMBOUCHURE
Le géo-référencement sous SIG des documents sélectionnés permet de réaliser plusieurs
relevés intermédiaires du cours et de l’embouchure du Massurat entre les dates extrêmes de
notre documentation, soit 1826 et 2000. Nous les présentons ici, les uns après les autres, puis
compilés ensemble sur la photographie aérienne de 2000, à deux échelles différentes, celle de
la partie avale du cours de la rivière, et celle de son embouchure.
III-1 — Evolution historique du cours du Massurat (1826-2000)
L’examen des différents relevés montre que le cours du Massurat n’a pas connu de
défluviations majeures au cours des 200 dernières années, seulement de petits déplacements.
Ceux-ci apparaissent particulièrement sur les documents cartographiques anciens (1826, 1866
et 1943), au nord de l’ancienne voie ferrée où le tracé du Massurat est déporté d’une
cinquantaine de mètres vers l’ouest (fig. 5, 6, 7 et 13). Dans la partie située au sud de la voie
ferrée, les tracés sont plus homogènes même si tel ou tel relevé fait apparaître un cours tantôt
plus au nord (1943, fig. 7 et 13), tantôt plus au sud (1826, fig. 5 et 13), tantôt plus rectiligne
(1866, fig. 6 et 13) que les autres. Les relevés effectués à partir des photographies aériennes
sont plus homogènes, même si de petites variations s’observent également ici ou là. Celles-ci
permettent, enfin, d’identifier un ruisseau qui n’est pas figuré sur les cartes, et dont le tracé est
souligné par la végétation. Il coule plus au sud du Massurat et semble le rejoindre au niveau
de son embouchure (fig. 8, 9 et 10 en pointillé). Il est aujourd’hui totalement occulté par
l’urbanisation dans sa partie avale (fig. 13).
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Fig. 5 : Relevé de la partie avale du Massurat à partir du plan cadastral napoléonien de 1826.
Fig. 6 : Relevé de la partie avale du Massurat à partir de la carte d’Etat-Major de 1866.
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Fig. 7 : Relevé de la partie avale du Massurat à partir de la carte allemande de 1843.
Fig. 8 : Relevé de la partie avale du Massurat à partir de la photographie aérienne de 1957.
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Fig. 9 : Relevé de la partie avale du Massurat à partir de la photographie aérienne de 1965.
Fig. 10 : Relevé de la partie avale du Massurat à partir de la photographie aérienne de 1968.
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Fig. 11 : Relevé de la partie avale du Massurat à partir de la photographie aérienne de 1972.
Fig. 12 : Relevé de la partie avale du Massurat à partir de la photographie aérienne de 2000.
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Fig. 13 : Compilation des relevés de la partie avale du Massurat effectués à partir de
l’ensemble des documents sélectionnés reportés sur la photographie aérienne de 2000.
III-2 — Evolution historique de l’embouchure du Massurat (1826-2000) Sur le secteur, cette fois, de l’embouchure du Massurat, on note sur tous les documents
un déplacement de la rivière vers le sud-est par rapport à l’axe nord-est/sud-ouest de son
cours. Ce déplacement est lié à la formation d’une flèche de sable, orientée nord-ouest/sud-
est, vraisemblablement due à un courant de bord de plage (sorte de « dérive littorale »
miniature). Cette flèche est figurée sur le plan cadastral napoléonien (fig. 14) ainsi que sur la
carte allemande de 1943 (fig. 16) où apparaît également un perré qui semble la consolider. Ce
perré n’est plus visible sur les photographies aériennes des années 1950 et 1960, ce qui nous
conduit à penser qu’il a été détruit entre temps. A noter qu’un chemin conduisait, depuis le
nord, à l’embouchure du Massurat et le traversait pour rejoindre la route bordant le
lotissement « de la chapelle » (fig. 16 et 19, en rose). Tous les tracés du Massurat antérieurs à
la construction du port et au détournement de son cours (1970) — exceptés celui,
inexploitable, de la carte de 1866 (fig. 15) — débouchent approximativement au même
endroit, soit entre la cale, à l’ouest, et le port de Fontainevieille, à l’est (fig. 22 et 23).
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Fig. 14 : Relevé de l’embouchure du Massurat à partir du plan cadastral napoléonien de 1826.
Fig. 15 : Relevé de l’embouchure du Massurat à partir de la carte d’Etat-Major de 1866.
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Fig. 16 : Relevé de l’embouchure du Massurat à partir de la carte allemande de 1843.
Fig. 17 : Relevé de l’embouchure du Massurat à partir de la photographie aérienne de 1957.
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Fig. 18 : Relevé de l’embouchure du Massurat à partir de la photographie aérienne de 1965.
Fig. 19 : Relevé de l’embouchure du Massurat à partir de la photographie aérienne de 1968.
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Fig. 20 : Relevé de l’embouchure du Massurat à partir de la photographie aérienne de 1972.
Fig. 21 : Relevé de l’embouchure du Massurat à partir de la photographie aérienne de 2000.
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Fig. 22 : Compilation des relevés de l’embouchure du Massurat effectués à partir des
photographies de 1943, 1957, 1965 et 1968 reportés sur la photographie aérienne de 2000.
III-3 — Evaluation des résultats au regard des problématiques de l’inondation de la
rivière et du détournement de son embouchure
La cartographie du cours du Massurat, sur un pas de temps d’environ 200 ans, montre la
stabilité de son tracé malgré, ici ou là, de petits déplacements. Ces anciens lits offrent un
potentiel de reprise en cas d’inondation de la rivière ce qui pourrait occasionner des dégâts
aux habitations construites aujourd’hui à proximité ou sur leur emplacement. On propose, ci-
dessous, une cartographie précise de la zone de variation de la rivière depuis l’aval, au nord
du port de Fontainevieille, vers l’amont, au nord de la route départementale 2 (fig. 23 à 25, en
bleu).
S’agissant de la problématique du détournement de l’embouchure de la rivière vers le
port, les relevés effectués montrent la récurrence du déplacement de la rivière vers le sud-est,
par rapport à l’axe nord-est/sud-ouest de son cours, déplacement lié à une flèche de sable.
Cette observation donne du sens à la solution technique proposée par le BRGM conduisant à
dévier le Massurat vers le port et à le faire déboucher au niveau de la rampe d’accès, celle-ci
étant conforme au tracé historique de la rivière.
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Fig. 23 : Zone de variation du lit du Massurat offrant un potentiel de reprise (au nord du port).
Fig. 24 : Zone de variation du lit du Massurat (en bleu) au sud-est du camping.
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Fig. 25 : Zone de variation du lit du Massurat (en bleu) de part et d’autre de la D 3.
Fig. 26 : Les embouchures de 1943, 1957, 1965 et 1968 reportés sur le plan du port.
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TABLE DES ILLUSTRATIONS
Fig. 1 : Le cours et l’embouchure du ruisseau du Massurat d’après le plan cadastral
napoléonien de Lanton de 1826.
Fig. 2 : Le cours du Massurat d’après la carte d’Etat-Major de 1866.
Fig. 3 : Le cours du Massurat d’après une carte de l’armée allemande de 1943.
Fig. 4 : Le cours du Massurat d’après la mission aérienne 1968 CDP 7510, cliché n° 2261.
Fig. 5 : Relevé de la partie avale du Massurat à partir du plan cadastral napoléonien de 1826.
Fig. 6 : Relevé de la partie avale du Massurat à partir de la carte d’Etat-Major de 1866.
Fig. 7 : Relevé de la partie avale du Massurat à partir de la carte allemande de 1843.
Fig. 8 : Relevé de la partie avale du Massurat à partir de la photographie aérienne de 1957.
Fig. 9 : Relevé de la partie avale du Massurat à partir de la photographie aérienne de 1965.
Fig. 10 : Relevé de la partie avale du Massurat à partir de la photographie aérienne de 1968.
Fig. 11 : Relevé de la partie avale du Massurat à partir de la photographie aérienne de 1972.
Fig. 12 : Relevé de la partie avale du Massurat à partir de la photographie aérienne de 2000.
Fig. 13 : Compilation des relevés de la partie avale du Massurat effectués à partir de
l’ensemble des documents sélectionnés reportés sur la photographie aérienne de 2000.
Fig. 14 : Relevé de l’embouchure du Massurat à partir du plan cadastral napoléonien de 1826.
Fig. 15 : Relevé de l’embouchure du Massurat à partir de la carte d’Etat-Major de 1866.
Fig. 16 : Relevé de l’embouchure du Massurat à partir de la carte allemande de 1843.
Fig. 17 : Relevé de l’embouchure du Massurat à partir de la photographie aérienne de 1957.
Fig. 18 : Relevé de l’embouchure du Massurat à partir de la photographie aérienne de 1965.
Fig. 19 : Relevé de l’embouchure du Massurat à partir de la photographie aérienne de 1968.
Fig. 20 : Relevé de l’embouchure du Massurat à partir de la photographie aérienne de 1972.
Fig. 21 : Relevé de l’embouchure du Massurat à partir de la photographie aérienne de 2000.
Fig. 22 : Compilation des relevés de l’embouchure du Massurat effectués à partir des
photographies de 1943, 1957, 1965 et 1968 reportés sur la photographie aérienne de 2000.
Fig. 23 : Zone de variation du lit du Massurat offrant un potentiel de reprise (au nord du port).
Fig. 24 : Zone de variation du lit du Massurat (en bleu) au sud-est du camping.
Fig. 25 : Zone de variation du lit du Massurat (en bleu) de part et d’autre de la D 3.
Fig. 26 : Les embouchures de 1943, 1957, 1965 et 1968 reportés sur le plan du port.
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TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION ……………………………………………………………………… 2
I — INVENTAIRE ET DEPOUILLEMENT DOCUMENTAIRE ………………………. 3
I-1 — Les cartes anciennes ………………………………………………………... 3
I-2 — Les plans cadastraux napoléoniens ………………………………………….. 4
I-3 — Les photographies aériennes verticales de l’Institut Géographique National ... 5
I-4 — La documentation technique relative à la construction du port de Fontainevieille 6
II — LA CONSTITUTION D’UNE CARTE COMPILÉE SOUS SIG …………………… 6
II-1 — Le choix des documents sources …………………………………………... 7
II-2 — Le géoréférencement des documents ……………………………………… 7
II-3 — Le relevé des données …………………………………………………….…... 10
III — CARTOGRAPHIE DU COURS HISTORIQUE DU MASSURAT ET DE SON
EMBOUCHURE …………………………………………………………………………. … 10
III-1 — Evolution historique du cours du Massurat (1826-2000) …………………… 10
III-2 — Evolution historique de l’embouchure du Massurat (1826-2000) …………. 15
III-3 — Evaluation des résultats au regard des problématiques de l’inondation de la
rivière et du détournement de son embouchure ………………………………………....... 20
TABLE DES ILLUSTRATIONS ………………………………………………………… 23
TABLE DES MATIÈRES ……………………………………………………………… 24