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9.10.1976 3eme Année n. 2 REUEIL SOCIQL S. A.V.T. Syndicat Autonome Valdôtain des Travailleurs AGRICULTURE, SALUT DE DEMAIN LES FAITS DE SEVESO METTENT TRAGIQUEMENT L'ACCENT SUR L'ACTUALITE' ET L'INTERET DES CONSIDERATIONS EXPRIMEES DANS CET ARTICLE. AGRICULTURE,SALUTDE DEMAIN Un des problèmes du monde paysan, aujourd'hui; et parmi les plus impor- tants, est sûrement celui du dépeuple- ment de la campagne. Les gens abandonnent en masse leurs terres pour choisir d'autres métiers plus rentables. Rentables d'avantage aujourd'hui, mais demain? ... Claude A UBER T dans son livre «L'IN- DUSTRIALISATION DE L'AGRICUL- TURE» a fait une analyse fort impres- sionante de l'agriculture et de sa place dans un monde qui s'industrialise cha- que jour de plus. C'est d'ailleurs ce qui se passe, les jus- tes proportions faites, en Vallée d'Aos- te. L'extrait qui suit peut nous aider à comprendre mieux notre situation et à mieux l'organiser. L'INDUSTRIALISATION OU LE DEPART Pour l'agriculteur d'aujourd'hui il y a le choix entre deux solutions: partir ou rester. Bien souvent le choix ne sera que théorique, car les plus petits et les plus pauvres n'auront que la solution du dé- part. 1) Ceux qui partent iront chercher du travail dans les villes. Ils auront sans doute plus de confort et plus de loisirs que dans leur métier d'agriculteur. Seront-ils plus heureux pour cela? Quant à la vie dans les villes moder- nes, nous ne pensons pas assez à ses conséquences sur l'équilibre de l'hom- me et sur son avenir même. Comment l'organisme humain réagira-t-il à long terme aux conditions de vie de plus en plus artificielles du monde indus- triel et urbain ? 2) Ceux qui restent Grâce aux machines le travail sera moins pénible. L'agriculteur pourra plus facilement partir en week-end et prendre des vacances. Ses revenus < ront plus élevés. Mais quel prix fuu dra-t-il payer pour ces avantages? Le travail de l'agriculteur, tradition- nellement très varié, deviendra de plus en plus monotone. L'agriculteur passera une partie de plus en plus importante de son temps sur son tracteur; sans doute sera-t-il moins fatigué physiquement, mais son organisme sera plus éprouvé, le système nerveux et la colonne verté- brale étant les principales victimes. Les risques d intoxication par les pro- duits chimiques vont en croissant. FINALEMENT, LES CONDITIONS DE TRAVAIL DE L'AGRICULTEUR SE RAPPROCHENT DE PLUS EN PLUS DE CELLES DE L'OUVRIER D'ISfXE. La liberté d'être agriculteur. Nous ferons une dernière critique à la politique d'industrialisation de l'agri- culture; non seulement elle conduit à produire des aliments qui ruinent notre santé, mais elle le fait de manière con- traignante. Il n'est certes pas interdit de produi- re et de consommer des produits non dé- naturés; il n'est pas interdit non plus au petit agriculteur qui ne veut pas quitter la terre d'y rester, mais tout est mis en oeuvre pour empêcher l'une et l'autre chose, (il suffit de penser aux plans d'a- ménagement) Ceux qui dénoncent le danger des méthodes agricoles modernes et préconisent des méthodes plus respec- tueuses des lois biologiques soiit traités (Suite page 2) «Passe révolu ou espoir pour l'avenir? (dessin de Claudia Elmi)

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9.10.1976 3eme Année n. 2

REUEIL SOCIQLS. A.V.T.

Syndicat Autonome Valdôtain des Travailleurs

AGRICULTURE, SALUT DE DEMAINLES FAITS DE SEVESO METTENTTRAGIQUEMENT L'ACCENT SURL'ACTUALITE' ET L'INTERET DESCONSIDERATIONS EXPRIMEESDANS CET ARTICLE.

AGRICULTURE,SALUTDE DEMAIN

Un des problèmes du monde paysan,aujourd'hui; et parmi les plus impor-tants, est sûrement celui du dépeuple-ment de la campagne.

Les gens abandonnent en masse leursterres pour choisir d'autres métiers plusrentables.Rentables d'avantage aujourd'hui, maisdemain? ...

Claude A UBER T dans son livre «L'IN-DUSTRIALISATION DE L'AGRICUL-TURE» a fait une analyse fort impres-sionante de l'agriculture et de sa placedans un monde qui s'industrialise cha-que jour de plus.

C'est d'ailleurs ce qui se passe, les jus-tes proportions faites, en Vallée d'Aos-te.

L'extrait qui suit peut nous aider àcomprendre mieux notre situation et àmieux l'organiser.

L'INDUSTRIALISATION OULE DEPARTPour l'agriculteur d'aujourd'hui il y a

le choix entre deux solutions: partir ourester. Bien souvent le choix ne sera quethéorique, car les plus petits et les pluspauvres n'auront que la solution du dé-part.1) Ceux qui partent

iront chercher du travail dans lesvilles. Ils auront sans doute plus deconfort et plus de loisirs que dansleur métier d'agriculteur. Seront-ilsplus heureux pour cela?Quant à la vie dans les villes moder-nes, nous ne pensons pas assez à sesconséquences sur l'équilibre de l'hom-me et sur son avenir même. Commentl'organisme humain réagira-t-il à longterme aux conditions de vie de plusen plus artificielles du monde indus-triel et urbain ?

2) Ceux qui restentGrâce aux machines le travail seramoins pénible. L'agriculteur pourraplus facilement partir en week-end et

prendre des vacances. Ses revenus <ront plus élevés. Mais quel prix fuudra-t-il payer pour ces avantages?Le travail de l'agriculteur, tradition-nellement très varié, deviendra de plusen plus monotone.L'agriculteur passera une partie deplus en plus importante de son tempssur son tracteur; sans doute sera-t-ilmoins fatigué physiquement, maisson organisme sera plus éprouvé, lesystème nerveux et la colonne verté-brale étant les principales victimes.Les risques d intoxication par les pro-duits chimiques vont en croissant.

FINALEMENT, LES CONDITIONS DETRAVAIL DE L'AGRICULTEUR SERAPPROCHENT DE PLUS EN PLUSDE CELLES DE L'OUVRIER D'ISfXE.

La liberté d'être agriculteur.Nous ferons une dernière critique à

la politique d'industrialisation de l'agri-culture; non seulement elle conduit àproduire des aliments qui ruinent notresanté, mais elle le fait de manière con-traignante.

Il n'est certes pas interdit de produi-re et de consommer des produits non dé-naturés; il n'est pas interdit non plus aupetit agriculteur qui ne veut pas quitterla terre d'y rester, mais tout est mis enoeuvre pour empêcher l'une et l'autrechose, (il suffit de penser aux plans d'a-ménagement) Ceux qui dénoncent ledanger des méthodes agricoles moderneset préconisent des méthodes plus respec-tueuses des lois biologiques soiit traités

(Suite page 2)

«Passe révolu ou espoir pour l'avenir?(dessin de Claudia Elmi)

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(Suite de la page 1)

de rêveurs, de rétrogrades, de charlatans.Quant aux petits agriculteurs ils se re-trouvent un beau jour ruinés sans qu'ilscomprennent très bien pourquoi.

Cependant il est encore des hommesqui préfèrent une vie au contact de lanature, et un travail parfois rude mais

' varié et qui leur laisse leur indépenden-ce, bref, un travail à la mesure de l'hom-me.

Mais cette race d'hommes, la sociétéde consommation les rejecte: il n'y aplus de place pour eux dans notre socié-té industrielle: l'industrie s'est emparéede Vagriculture comme des autres sec-teurs de l'économie.

Nous croyons avoir conquis la liberté^nous sommes libres, en effet de nousempoisonner de mille manières diffé-rentes, et de nous détruire par un tra-vail et un mode de vie de plus en plusartificiels, mais pas de vivre comme l'exi-ge le respect des lois de la vie.Perspectives

L'agriculture biologique (qui collabo-re avec la nature) est, nous en avons laconviction, l'agriculture de demain. Maisnous ne nous faisons aucune illusion, el-le mettra sans doute beaucoup de tempsà s'imposer. Il lui faudra le temps quemettront les hommes à s'apercevoirqu 'ils sont dans l'erreur. Sans doute fau-dra-t-il quelques catastrophes pour queVhomme se réveille.Mais comment organiser l'agriculturebiologique?

Des petits groupes de 4 ou 5 exploi-tations complémentaires pourraient seconstituer, chacun se spécialiserait dansun type de production (arboriculture,polyculture, élevages divers.)

Chaque groupe aurait un point de ven-te commun.

Ainsi chaque ville serait entourée d'u-ne zone qui réaliserait un équilibre har-monieux entre, d'une part, des forêts etdes prairies ouvertes à tous, d'autre part,des petites exploitations familiales dontbeaucoup pourraient vendre leurs pro-duits directement aux citadins venus en ,week-end. Certaines pourraient y ajou-ter une fonction hôtelière.L'agriculteur, architecte du paysage

et Ëardien de la natureOn se préoccupe beaucoup actuelle-

ment, du moins si l'on en croit les dis-cours officiels et les journaux, de proté-ger la nature.On prétend le faire, entreautresmoyens, en créant des parcs natio-naux et régionaux. Or les forêts, les parcsnationaux, les zones aménagées pour letourisme ont besoin d'être constam-ment entretenus. La campagne étaitjusqu'à ces derniers temps, entretenuegratuitement par les paysans; ce sonteux qui ont fait ces paysages si harmo-nieux qui constituent un des charmesde notre pays. La pratique d'une agri-culture diversifiée et de type familalconduisait naturellement à un paysageéquilibré, où alternaient champs, préset bois, sans oublier les villages qui s'in-tégraient parfaitement dans les sites na-turels.

Les paysans partis, il faudra payer desfonctionnaires (ou des paysans fonction-narisés) pour entretenir la campagne.

Mais le paysage, uu lieu d'être modelépar les traditions paysannes, sera plani-fié par les bureaucrates, les villages deve-nus inutiles seront remplacés par les ré-sidences secondaires, des hôtels d'unmodernisme agressif et des aires de «ca-ravaning». Les citadins pourront ainsipasser leurs week-ends et leurs vacan-ces dans des «réserves» dans lesquellesils recréeront rapidement leur mode devie urbain. Ils seront dans la nature, maisplus que jamais coupés d'elle, car il man-quera ce maillon essentiel, le dernier quiles reliait encore à la terre: la présenced'hommes vivant du travail de la terreet observant les rythmes naturels, dontVexistance rappelait aux citadins qu'ilest possible de vivre dilleurs que dans lesvilles monstrueuses, et peut-être d'y me-ner une vie plus normale. Car les pay-sans, en même temps qu'ils gardaient etaménageaient la nature, l animaient d'u-ne présence humaine irremplaçable.

Je vous entends, technocrates, quicriez à l'utopie, et vous, économistes,qui me demandez si j'ai calculé ce quecela coûterait. Si c'est une utopie, alorsla santé et le bonheur de l'homme sontaussi des utopies. Quant au coût de l'o-pération, je ne l'ai pas calculé et je n'aipas l'intention de le faire, car la santéet le bonheur de l'homme ne s'évaluentpas en billets de banque. Mais, si vous ytenez vraiment, faites le calcul, maisn'oubliez rien: tenez compte de Véco-nomie réalisée sur les hôpitaux, les mé-dicaments, les journées de travail per-dues pour maladie, le temps, l'argent etla fatigue gaspillés pour chercher un peude verdure à des centaines de kilomè-tres...

Et si malgré tout vous ne voulez pasy venir, je ne me fais pas trop de soucis,vous y viendrez malgré vous, car dansquelques décennies, voire dans quelquesannées, bien desrégionsde «grande cultu-re» ne seront plus bonnes qu'à être re-boisées: les sols y seront devenus incul-tivables, ruinés par Vagriculture indus-trielle. Déjà dans certaines régions demonoculture de céréales, les rendementsvont en diminuant, malgré des dosescroissantes d'engrais, car les sols s'épui-sent lentement.

On reboisera donc, mais on regrette-ra d'avoir tant attendu.

Que pensons-nous de faire nous lesvaldôtains? Nos villages meurent, lacampagne est abandonnée: dans quel-ques années le tourisme trouvera uneVallée désolée... et ce sera une mortcollective!

H.A.Per l'agricoltore di oggi c'è la scelta

tra due soluzioni: partire o rimanere.Molto spesso però questa scelta è sol-tanto teorica, poiché per i più poverinon si pone altra alternativa che quelladella partenza.Vittime di questa situazione non sono sol-tanto coloro che ne sono direttamentetoccati, ma lo siamo tutti. L'alienazio-ne, la rottura dell'equilibrio biologico,la degradazione del paesaggio sono pro-blemi urgenti e scottanti per i quali nonsembra ci possano essere soluzioni vera-mente efficaci all'infuori di un rilanciodell'agricoltura nei suoi aspetti più u-manizzati.DE. A UBER T - L'industrialisation delagriculture ed le courrier du livre-PA-RIS

U N E L E T T R E A U S E C R E T A I R E D U S. A. V. T.Aoste le 15 juin 1976

A M. le Secrétaire du SAVT

Je viens de recevoir le «Réveil Social» a-vcc beaucoup de plaisir, car il me manquait de-puis trop de temp. Je viens d'apprendre que...Réveil Social « vuole essere un'occasione didiscussione, di scambio e di correzione reci-rpoca fra lavoratori valdostani...»;puisque je me sens un travailleur valdôtain del'école et je pense que nôtre «.. controparte..»c'est le pouvoir politique, en ce moment re-présenté en VDA par les mouvements régiona-listes et leurs alliés PLI, DC, PSI etc.. et que aRome ce pouvoir est représenté surtout par laD.C., je me demande, ou mieux je demandeau secrétaire du SAVT avec quelle COHEREN-CE et quelle CREDIBILITE' syndicale on peutpasser sur le JOURNAL DU SYNDICAT lapropagande électorale pour M. FOSSON (jen'ai rien envers lui en tout que personne, aucontraire j'ai du respect pour lui, en tout quemembre fondateur du SAVT), qui représenteen ce moment LES PARTIS AU POUVOIR,qui représente aussi la D.C., la cause du malai-se social et économique du pays et de l'él io na-tion ethnique, sociale, culturelle du VDA.

Je demande une réponse sur le «Réveil So-cial» ou bien dans une séance des inscrits ausyndicat de l'école du SAVT.

Donato HaudemandLe dernier numéro du R.S. n'a pas manque

Je >usciter l'intérêt *es travailleurs valdôtains.La preuve en est que nous avons reçu plusieurslettres. Entre autres celle de Donato HAUDE-MAND qui, avec sa position critique, me per-met de préciser d'une facon claire et sereineLt question concernant des souhaits du S.A. V. T.a U. FOSSON. J'ai voulu répondre maintenain seulement et non sous l'impulsion du mo-

ment car à mon avis HAUDEMAND a exagèreavec ses remontrances. Appeler «propagandeélectorale» la communication de la candidatu-re de FOSSON que nous avons passée dans lejournal et les souhaits que nous lui avonsadressés en tant que membre fondateur, an-cien secrétaire et président du S. AV.T. veutdire avoir une idée assez curieuse des rapportsentre les hommes en général et entre camara-des de syndicat en particulier. D'autres, en ef-fet, sont habitués à peser mots et actions enraison de leur rentabilité électorale et à lais-ser de côté tout autre considération

Mais loin de nous toute polémique. Cepen-dant je tiens à préciser que notre joutnal au-rait été disposé à présenter ses souhaits à n'im-porte quei autre candidat qui, valdôtain decoeur et de comportement, eût travaillé pourle Syndicat Autonome Valdôtain. Mais il n'yen avait pas

Quant au pouvoir politique en VDA. touten partageant certaines affirmations de HAU-DEMAND, je ne crois tout de même pas quela DC. serait la seule responsable de l'aliéna-tion ethnique sociale et culturelle du VDA.

D'autres partis nationaux ont de graves res-ponsabilités. Il s'agit, je pense d'avoir plus depouvoir politiquement' économiquement, cul-turellement, etc. DamCebut et afin d'éviter lesmésalliances que mon Haudemand déplore, leseul moyen est d'aboutir finalement à l'alliance que nous désiront depuis toujours et pourlaquelle nous n'arrêtons pas de travailler)cellede tous les Valdôtains et des mouvements poli-tiques qui les représentent, pour que notrepeuple ait finalement la force pour affirmerses droits et repousser toute forme d'exploi-tation qui nous opprime.

François Stevenin

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L'ECOLE C'EST L'HEURE D'AVOIR LA NOTRELes syndicats et les partis politiques ont

souvent parlé d'école en VDA et ce qui a étédit et écrit à ce sujet pourrait remplir un nom-bre considérable de volumes.

Le SAVT a contribué à ce débat en diffé-rentes occasions et par différentes considéra-tions dont le noyau, cependant, se réduit à ce-ci: LES VALDOTAINS, ainsi que les Italiens,les Français, les Allemands et tous les autrespeuples du monde, ONT LE DROIT ET LEDEVOIR D'AVOIR LEUR ECOLE.

Dans ce but le SAVT, dans la convictionde répondre, par là, aux voeux du peuplevaldôtain, a préparé et soumet a ses adhérentscette ébauche de proposition de loi par initia-tive populaire portant sur l'institution - finale-ment - de l'ECOLE VALDOTAINE.

Des représentants éminents des trois Mou-vements Régionalistes et des Démocrates Po-pulaires ont marqué leur accord. Le Parti Com-muniste et la Démocratie Chrétienne ont sou-mis notre proposition à leurs organes de direc-tion et nous souhaitons bien vivement avoirégalement leur appui.

Nous espérons qu'un comité de promoteurs-le plus large possible- pourra se former auplus tôt et que la proposition dp loi suivra soniter le plus rapidement possible.

PROPOSITION DE LOI

- Considérant que l'ensemble des mass-me-dia et des rapports sociaux en notre Paysse passent désormais presque totalementen italien;

- constatant pour autant que la réalité effec-tive rend le contenu de l'art. 38 du StatutSpécial une pure affirmation de principe,dont l'actuation demeure impossible;

- pleinement conscients du préjudice que ce

fait cause aux Valdôtains;- dans la conviction que la plus grande res-

ponsabilité de cet état de choses revient àl'école actuelle, dont la langue instrumen-tale est uniquement l'italien;

- attendu que le français, langue des Valdô-tains, n'a joué jusqu'ici dans l'école que lerôle de langue enseignée et jamais celui delangue de l'enseignement;

- attendu également que la situation de lalangue allemande' langue d'une partie desValdôtains, est encore plus malheureuse;

- compte tenu que les organes responsablesde l'école n'ont jamais exprimé le moindredoute quant à la légitimité d'une telle si-

... tuation;

- dans le but de contribuer à la concrète réa-lisation de la parité des deux langues, fran-çaise et italienne, énoncée par l'art. 38 duStatut Spécial; et afin de consentir aux Val-dôtains de langue alémanique, dont lesdroits linguistiques ont été trop longtempsméconnus, les mêmes possibilités qu'auxautres Valdôtains;

les électeurs valdôtains soussignés formulentla proposition de loi qui suit:ART. 1 Le Conseil de la Vallée institue une é-

cole valdôtaine, au niveau maternel,primaire et secondaire, où le françaisest la langue de l'enseignement.L'école valdôtaine secondaire de deu-xième degré est constituée par untronc commun unifié et permet dif-férentes options dont la nature est àfixer en accord avec les organes collé-giaux intéressés.

ART. 2 Dans l'école valdôtaine, les heures decours dédiées à l'enseignement de lalangue italienne sont en même nom-bre que celles dédiées à l'enseigne-ment de la langue française, en con-formité à l'art. 39 du Statut Spécial.

ART. 3 L'école valdôtaine, du fait qu'elle estconforme aux dispositions de la loi i-talienne, décerne des titres dont la va-lidité est la même, à tous les effets,que celle des titres décernés par l'é-cole italienne. Le Gouvernement Val-dôtain s'emploie aussi à ce que lacorrespondance des titres existant ac-tuellement entre école de pays franco-phones soit étendue à l'école valdô-taine.

ART. 4 L'école valdôtaine entre en fonction,dans les centres à différente extrac-tion ethnique, parallèlement à l'éco-le italienne existant actuellement enVDA. Dans les centres à populationmonoethnique valdôtaine, elle peutremplacer l'école italienne.

ART. 5 Dans les communes germanophonesde la Vallée du Lys, Gressoney-la Tri-nité, Gressoney-St.-Jean, et IssimeJ'é-cole valdôtaine prévue par l'art. 1 dela présente loi, a l'allemand commelangue instrumentale et prévoit le ni-veau maternel, primaire et secondairede 1er degré. Le niveau secondaire de2ème degré, dont à l'art. 1 n'est insti-tué que si le nombre des élèves lejustifie. A' défaut de cette institution

le Gouvernement Valdôtain prendrades accords avec la Province Auto-nome de Bozen, Tirol du Sud, afinde consentir aux élèves valdôtains delangue aIlémanique l'accès aux écolessecondaire de 2ème degré, avec lan-gue d'enseignement allemande, decette province. L'Administration dela V D A se charge, le cas échéant,des frais découlant de l'obligation,pour les élèves valdôtains dont ci-des-sus, de fréquenter des écoles en lan-gue allemande de la VDA.L'art. 3 de la présente loi doit êtreinterprété, dans les communes susdi-tes en remplaçant l'expression «fran-cophones» par l'expression «germa-nophones.

ART. 6 Le recrutement du personnel ensei-gnant se fera d'après les dispositionscontenues dans le «Decreto Delegato»pour la VDA. Le Gouvernement Val-dôtain, par ses organes préposés àl'instruction publique, contrôlera ce-pendant, à l'aide d'épreuves adéqua-tes, que les candidats possèdent lescapacités nécessaires à l'enseignementdans une école à langue instrumenta-le française ou allemande.Le Gouvernement Valdôtain est tenuà fournir, aux enseignants titulairesd'un poste d'enseignement en VDAou ayant titre pour le devenir, qui ledésirent, les possibilités effectivesd'acquérir les capacités dont ci-des-

sus.Ces enseignants, pendant la duréedes cours et de toute activité de pré-paration à l'enseignement dans l'éco- 'le valdôtaine, dont aux art. 3 et 5 dela présente loi, seront considérés enservice.

ART. 7 A' défaut d'enseignants valdôtains,ou à côté de ceux-ci pendant un cer-tain temps, le Gouvernement Valdô-tain pourra faire recours à des ensei-gnants provenant de pays francopho-nes et germanophones, porteurs dediplômes délivrés en ces pays. LeGouvernement Valdôtain veillera tou-tefois à ce que ces enseignants, le caséchéant, soient recrutés, dans la me-sure du possible, dans des régionstout à fait analogues à la VDA, tellesque la Savoie, la Suisse Romande etla Suisse Alémanique.

LA CRISI IN VDALa crisi che stiamo attraversando, cheinveste tutti i paesi capitalistici, non halasciato immune la V.D.A. La strutturaeconomica della V.D.A. è saldamentenelle mani dei capitalisti italiani sia pri-vati che del capitalismo di Stato, e diconseguenza è soggetta a tutte le varia-zioni di umori dell'Economia Italianae internazionale, la quale è gestita dallemultinazionali corrutrici dei giovani edelle forze politiche che da anni sono al-la guida della vita politica Italiana.Pertanto da queste considerazioni e dan-do uno sguardo agli interventi e alle es-perienze maturate in materia di incenti-vazione industriale si può tranquilamenteaffermare che i fondi della provvidenzasono infiniti, (Stato Regioni ProvinceBIM Comuni) anche se quasi sempre nonhanno dato quei risultati occupazionalie sociali per i quali venivano elargiti.In V.D.A. queste esperienze sono più

interessanti perché nell'esecutivo si sonoalternate tutte le forze politiche dell'ar-co costituzionale e quindi hanno gesti-to la cosa pubblica partendo da posi-zioni ideologiche diverse, ma non si èriusciti ad andare oltre la contribuzioneincentivante in prima fase, costruzionedi stabilimenti ad hoc dopo finanzia-mento alle imprese a P.P.S.S. che ven-gono così a beneficiare di ulteriore de-naro pubblico senza assolvere al lorocompito costituzionale, accumulandodeficit spaventosi, senza mai preoccu-parsi se queste iniziative si intrensicanoal tessuto socio economico CulturaleValdostano.Nessuna iniziativa dell'Ente Pubblico hateso ad incentivare e promuovere l'ini-ziativa locale, salvo qualche agevolazio-ne agli artigiani, che per le loro dimen-sioni sono spesso giudicati come i pa-renti poveri dell'Industria anche se in

V.D.A. occupano tanti dipendenti quan-to la Naz. COGNE e forse più, nonconsiderando che dalla scuola artigia-nale può emergere quella classe dirigen-ziale ed imprenditoriale che la V.D.A.non ha mai saputo esprimere anche por-che forzatamente si vanno a ricercaresempre e comunque soluzioni esternealla Valle. In questo quadro si collocala decisione dei dipendenti deh'APPELche con l'intervento finanziario Regio-nale hanno iniziato l'autogestione del-lo stabilimento, che ha fallito la sua ini-ziativa nonostante i finanziamenti otte-nuti e di costi di ammodernamento del-lo stabilimento della V.D.A.Iniziativa che non ha trovato solo con-sensi e che certamente incontrerà Jelledifficoltà nel prosegno, perché sola nelcontesto capitalistico, che tara ui tuttoper soffocarla, per dimostru-e che gli

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LE DEBAT LINGUISTIQUE EN VDA(Suite du 1er numero)

Passons donc à l'analyse: le procédéqui a permis à Ascoli d'individualiserl'aire «franco-provençale» se borne essen-tiellement à examiner les résultats de l'é-volution dans les parlers gallo-romans duA tonique latin en syllabe libre (c'est àdire terminant par voyelle). Tandis queen français il y a toujours palatisation duA (lat. pratu — fr. pré; lat.nasu — fr.nez; lat.cane — fr.chien) et en «proven-çal» jamais (lat.pratu —pr.pra; lat.nasu— pr. nas-, lat. cane pr.can) dans l'aireque Ascoli appelle franco-provençale ontrouve une situation intermédiaire (lat.pratu — f.p.pra; lat. nasu — f.p. nas;lat. cane — f.p. cin) où il y a palatisa-tion seulement quand le A suit une con-sonne palatale.

L'aire où se manifeste ce phénomènelinguistique ( aire franco-provençale )comprend, grossomodo, la Savoie, le Va-lais, le canton de Vaud, le Val d'Aosteet quelques vallées du Piémont.Cette méthode d'analyse, permettantd'individualiser une aire linguistique enpartant d'une série d'isogloses, est loind'être définitive-, elle relève d'une con-ception statique des parlers romans àlaquelle on peut faire quelques objec-tions.

D'abord le fait de prendre le résul-tat actuel d'un certain élément latindans un certain point linguistique com-me seul facteur de distinction par rap-port à d'autres points de la même aireou à des points d'aires différentes peutdonner une idée tout à fait fausse de laréalité. Cela parce que le résultat actuelpeut dépendre de l'action, dans une pé-riode intermédiaire entre la latinité etla situation actuelle, d'un centre d'uni-fication culturelle et linguistique de ty-pe roman. En substence, la méthode deAscoli ignore toute l'histoire linguisti-que d'une région depuis le moment desa latinisation jusqu'à la situation ac-tuelle.

De plus, elle présuppose une régulari-té absolue de résultats qui n'existe pasdans la réalité * (2)

En somme, la conception dont relè-ve ce système de classification est toutà farP*9rotique. La linguistique y est con-sidérée comme une science naturelle:or cette conception, le langage étant unproduit de l'homme, est inexacte. Onne peut pas étudier le langage en soipuisque le langage n'existe pas en soi,mais en tant que prosuit, réinventé sanscesse, de l'activité humaine.

Donc la linguistique, à condition queelle veuille étudier la réalité et non passeulement un semblant de réalité, estune science humaine, ayant pour centrel'homme, conçu historiquement en tantque porteur d'une culture et membre

d'une communauté sociale. Sans celaelle peut s'intéresser aux différenceslexicales entre de différents langa-ges * (3), mais ne pourrait étudier et dé-finir les rapports entre langue et patois,puisque le fait q'un langage soit lan-gue ou patois tient essentiellement aurôle qu'il joue dans une communautéhumaine.

Comme Ascoli a défini certaines dif-férences entre le patois qu'on parle auVal d'Aoste et le français, de la mêmefaçon on pourrait trouver et définir desdifférences, très nettes, entre plusieursvariétés de patois valdôtains, et définirainsi plusieurs aires linguistiques; cen'est oas cela qui nous permettrait dedire que deux, trois ou quatres languesdifférentes existent au Val d'Aoste. Demême cela ne permet pas à Ascoli dedire que le patois qu'on parle au Vald'Aoste et le français sont deux languesdifférentes.

Il faut donc voir ce qu'ont été histo-riquement les rapports entre le françaiset le «franco-provençal».Comme on le sait, le «franco-provençal»,le français (langue d'oil) et l'occitan(langue d'oc) sont issus du latin, et plusprécisément du latin qu'on parlait enItalie et dans les provinces de l'empireromain dans les premiers siècles de l'â-ge vulgaire. Nous ne possédons de cettelangue que des renseignements indirects,par conséquant on s'est longtemps dis-puté son uniformité; ce qui est sûr c'estque si l'unité factice du latin vulgaireest méthodiquement nécessaire, sa varié-té interne effective est un postulat logi-que indéniable.

Comme la transformation d'une lan-gue jusqu'à en devenir une autre ne sefait pas du jour au lendemain, il seraitimpossible et même inutile et arbitrairede fixer une date précise à cette tran-sformation; on peut cependant consta-ter qu'à partir grossomodo du VII siè-cle certaines tendances commencent àse figer en des structures et des systè-mes différents selon les régions; c'est ledébut de l'évolution qui aboutira à laformation des langues romanes ou néo-latines.

Cependant le latin demeure «langueofficielle» et ce n'est qu'au XIV siècle,dans l'état français et dans l'état savo-yard (dont le Val d'Aoste faisait partie)que des édits prescrivant l'emploi de lalangue vulgaire (français) sont promul-gues.

En 1539 le gouvernement de Parispromulgue l'édit de Villiers-Cotteretsprescrivant l'emploi du français danstoutes les pièces judiciaires du royaume.Trois ans plus tôt, en 1536, la Congré-gation des trois états de Savoie, qui étaitun organisme politique indépendant delétat français, avait substitué le fran-

çais au latin dans les procès - verbaux duConsilium generale totius. L'emp.oi dela langue française fut ensuite prescrit(ou plutôt sanctionné) dans la Congré-gation des trois états de Savoie par lesLettres Patentes d'Emmanuel-Philiberten 1561.2) En ce qui concerne cette analyse je

me suis conformé assez strictementà celle qu'a faite Corrado Grassi dansson «Corso di geografia linguistica»,Giappicbelli, Torino.

3) J'emploi le mot «langage» à la placede "langue» puisque ce dernier motest souvent employé en oppositionà «patois», «dialecte», et pourraitdonc rendre ambigu ce que je veuxdire ici.

Così come Ascoli ha definito certedifferenze tra il patois che si parla in\ alle d'Aosta e il francese si potiebbew! avare e definii ' Ile differenze, mol-to nette, tra più varietà di patois valdo-stani e definire in tal modo diverse areelinguistiche. Questo non ci permettereb-be di certo di affermare che tre o quat-tro lingue diverse esistono in VDA.

Slmilmente questo non permette aAscoli di dire che il patois parlato in\ 7X4 e il francese sono due lingue di-va se. (A si IVRE)

P! P! ?!?!?!?!?!?! ?!P!?!P!?!P!P!?!P!?!P!P!F!P! F'F! ?!?!?!

» S u i t e d e Id p a g e 3 )

imprenditori sono indispensabili nel-l'attuale condizione economica genera-le e che senza la pesante mano del pa-tronato i lavoratori non sono in gradodi produrre, commercializzare, teneredei rapporti con l'esterno della ijbbrica.Ma se questa esperienza comunque va-da sarà valutata solo per il risultato e-conomico prodotto, e non come espe-rienza generale acquisita coinvolgendodirettamente i lavoratori alle sorti dol-raziendaautoresponsabili~~andoli a tut-ti i livelli societari e manageriali deu-ramente continueremo a ricercare solu-zioni industriali esterne alla realtà, sen-za mai porci il problema di che finefanno i quattrini della VDA e cosa far-ne degli stabilimenti che oggi tanno cat-tiva mostra sulla statale 26.

V. LEXERT

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SYNDICAT AUTONOME VALDOTAIN

DES TRAVAILLEURS

Paraissant une fois par moisRédaction et administration ÓU

Siège du SAVT

2, place Manzetti 11100 Aoste - Tél. 44336

Dir. Resp. Charles Ferina

Enreg. Tribunal d'Aoste n. 4 73 du 16/10/73

Tipografia U.V. - Aosta

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