synacoustique_presse_SudOuest30112009

1
LUNDI 30 NOVEMBRE 2009 WWW.SUDOUE ST.COM Agglorama CHRISTIAN SEGUIN [email protected] «C e sont mes grands pa- rents,originairesdeDor- dogne,quiontinstalléla famille, après guerre, rue Saint-Jo- seph aux Chartrons. Mon grand- père, charpentier compagnon du Devoir,yavaitsonatelier.J’aidessou- venirs de petite enfance rue Lafon- taine,prèsducoursdel’Yser.Maisla plus grande partie, je l’ai vécue à Saint-Loubès,àlacampagne.Quand on habitait la rive droite, Bordeaux était un monument inaccessible, avec ses propres codes. Le rapport n’étaitpasbasésurl’échangeetl’es- pace public, tels qu’on les connaît aujourd’hui,maissurlecommerce, lesrestaurants,lescafés,lesvitrines. Aux Beaux-Arts, je n’avais ni convic- tions, ni plan de carrière. Je m’inté- ressais à l’espace, aux volumes, à la sculpture. J’y ai découvert que l’as- pectvisuelnesuffisaitpas.Certains ont un palais, un nez et, tout aussi rarement, une oreille. Dès lors que l’on parle du déplacement urbain oudelaconstructiond’unecrèche, il faut dire combien l’être humain suit son oreille. L’acousticien rap- pelle cette évidence. La dimension sonoreaétéprépondérantejusqu’à l’ère industrielle. On recommence à considérer aujourd’hui l’ensem- bledessens. Un espace mal éclairé, nauséa- bondoubruyant,nepeutplusêtre accepté. Pour autant, l’acousticien confine à l’exotisme. 92 % des tra- vaux qui génèrent des problèmes acoustiques, se font sans lui. Nous travaillons en France sur les gros chantiers européens, ou avec de grandes institutions, tels le minis- tèredudéveloppementdurableou laRATP. Lorsque Parcub à Bordeaux, qui gère une douzaine de parkings, nousademandédetravaillerlaqua- lité de l’ambiance sonore en sous- sol, il s’agissait d’aider les usagers à sedéplaceretd’identifierlesentrées etlessorties.Nousavonsmisunmi- croauJardinpublicpourcapterun son,letransformer,etlediffusersur de nouvelles enceintes. Le but était de réintroduire une sonorité liée à laville,enintroduisantdessilences, etdesupprimerunmélangesonore qui donnait une atmosphère pau- vre et insécurisante. C’est une ré- ponsenouvelle. Laréponsedesquais J’aime les endroits de vie. Je ne me retrouvepasdanslesquartiersdor- toirs, quelque soit la qualité archi- tecturale ou le niveau social. Lors- que j’ai créé ma société, Synes- thésie,danslacuisine,au35quaides Chartrons, c’était parce que nous étionstombésamoureuxdesquais, avecmonépouse.Cetendroit,avant 2000,suscitaitlerejet.Jesuisadmi- ratif delavisiondupaysagisteCora- joud,quiapporteuneréponsevégé- tale de Bacalan à Paludate. Le trafic a été divisé par deux. Le repoussoir des hangars a disparu. Les quais sont éclairés. Au bruit d’une auto- route, s’est substitué celui d’une route communale, moindre que surlesboulevards.Iln’yaplusdeca- mions. Les enfants courent autour. L’environnement sonore est plus qualitatif.Pourtant,quandunema- nifestationdepleinairs’installe,les plaintessemultiplient.Onauraitpu réfléchiràunespaceouvert,dédiéà lamusique,protégépardesécrans. Jesuispersuadéquecekiosquenaî- traunjour.Ilesttoutdemêmedom- magequ’unévénement,concertou diffusiondematch,soitassimiléau tapage,alorsquel’onpeutanticiper danslaconceptiondeslieux.Propo- ser de la qualité pour tout un cha- cunnecoûtepaspluscher. « Bordeaux est une ville plutôt silencieuse. C’est une culture de retenue » Leconstatc’estquelasonoritén’est pas l’objet d’une réflexion. Seules quelquesélites,àcejour,compren- nent qu’elle est indispensable au bienvivre.Dansl’industrieautomo- bile, celle des voitures haut de gammeestdevenuebelle. Monbutc’estquelavilletravaille lasienne.Iln’ypasad’échappatoire. Soitonréduitlebruitdel’activitéhu- maine, soit on cherche à harmoni- ser l’environnement sonore, com- mec’estmoncas. Unobservatoiredubruit Endixanslanuisancedelamusique dans les établissements de nuit, a été résolue. Mais ce problème s’est déplacésurlecomportementdela clientèledehors,notammentenrai- son de la loi anti-tabac. La concen- tration de boîtes quai de Paludate ditd’abordqu’ilfautunquartierfes- tif àBordeaux.Onaobligélesexploi- tantsàgérerlarésonanceintérieure, ce qu’ils ont fait. Comment échap- peràlamêmeexigenceàl’extérieur, danslagestiondel’espacepublic ? Bordeauxpourraitsedoter,comme Lorient,d’unobservatoiredubruit. C’est-à-direpositionnerdessonomè- tressurlesfaçades,24heuressur24, avec affichage. De même, il est ur- gent de penser les parkings, afin d’éviterlesmouvementsincessants. Bordeaux est une ville plutôt silen- cieuse. Elle n’a pas un comporte- mentextravertisignalépardescris, desklaxons,desaccélérations.C’est une culture de retenue, à laquelle, d’ailleurs,j’adhère.Jem’inscrisavec enthousiasme dans l’évolution de cette ville en demandant simple- ment que le sujet de l’environne- mentsonoresoitbeaucoupplusin- tégréàlaréflexion.QuandleColbert est parti, tout le monde était soula- gédanslequartier.Maislesmêmes personnes ont regretté la dispari- tiondesonclairon,chaquediman- che à midi. Cette intervention so- nore avait du sens. La ville bâtie est la résultante d’une multitude de choix,sauf sonores.Sielleétaitbelle àentendre,onneseboucheraitpas lesoreillesavecleflotdesiPod.Mais monrêve,c’estqu’elleledevienne ». MA VILLE Didier Blanchard, acousticien, gère les déplacements d’air pour créer l’harmonie L’environnement s’honore Didier Blanchard au Parking République où il a introduit le son du Jardin public : « Je rêve d’une ville belle à entendre ». PHOTO PHILIPPE TARIS 23 SEPTEMBRE 1967 Naissance à Bordeaux. 27 MAI 1997 Création de Synesthésie Acoustique. 4 FÉVRIER 2009 Inauguration de l’identité sonore de Parcub. SEPTEMBRE 2005 Installation de Synesthésie au 25 rue Rode, dans une activité de quartier. SES DATES URGENCES Centre 15/Samu. Tél. 15. Police/Gendarmerie. Tél. 17. Sapeurs-pompiers. Tél. 18. SOS médecins. Tél. 05 56 44 74 74. Centre antipoison. Tél. 05 56 96 40 80. Urgence mains. Tél. 05 56 79 56 79. PHARMACIES DE GARDE Ce soir de 20 h 30 à 22 heures. BARSE, rue Théophile-Gauthier, Le Bouscat ; ATLANTIS MÉRIGNAC, 78, avenue de Magudas, Méri- gnac ; LES GRAVES, 126, avenue des Pyrénées, Villenave-d’Ornon ; RAZAFINJATOVO, 2, avenue du Professeur-Vincent, Lormont. Après 22 heures. Se présenter dans les commissariats. TRANSPORTS Tram et bus de la CUB (TBC). Keolis Bordeaux, 25, rue du Comman- dant-Marchand. Tél. 05 57 57 88 00, www.infotbc.com SNCF. 36 35 (voyageurs) ou www.voyages-sncf.com Aéroport Bordeaux-Mérignac. Tél. 05 56 34 50 50, www.bordeaux.aeroport.fr NUMÉROS UTILES Allô enfance maltraitée. Tél. 119. Accueil sans-abri. Tél. 115. Infodroits. Tél. 05 56 45 25 21. MDP Handicapés. Tél. 05 56 99 69 00. SOS femmes battues. Tél. 05 56 40 93 66. SOS suicide. Tél. 05 56 02 24 01. Conseil général. Tél. 05 56 99 33 33. Conseil régional. Tél. 05 57 57 80 00. AGGLO PRATIQUE Lundi BON 3 Très mauvais Mauvais Médiocre Moyen Bon Très bon 3 5 6 8 10 Source : airaq.asso.fr QUALITÉ DE L’AIR 2 4 7 9 1

description

 

Transcript of synacoustique_presse_SudOuest30112009

LUNDI 30 NOVEMBRE 2009WWW.SUDOUE ST.COMAgglorama

CHRISTIAN [email protected]

«Ce sont mes grands pa-rents,originairesdeDor-dogne,quiontinstalléla

famille, après guerre, rue Saint-Jo-seph aux Chartrons. Mon grand-père, charpentier compagnon duDevoir,yavaitsonatelier.J’aidessou-venirsdepetiteenfancerueLafon-taine,prèsducoursdel’Yser.Maislaplus grande partie, je l’ai vécue àSaint-Loubès,àlacampagne.Quandonhabitaitlarivedroite,Bordeauxétait un monument inaccessible,avec ses propres codes. Le rapportn’étaitpasbasésurl’échangeetl’es-pace public, tels qu’on les connaîtaujourd’hui,maissurlecommerce,lesrestaurants,lescafés,lesvitrines.AuxBeaux-Arts,jen’avaisniconvic-tions,niplandecarrière.Jem’inté-ressaisàl’espace,auxvolumes,àlasculpture. J’y ai découvert que l’as-pectvisuelnesuffisaitpas.Certainsont un palais, un nez et, tout aussirarement,uneoreille.Dèslorsquel’on parle du déplacement urbainoudelaconstructiond’unecrèche,il faut dire combien l’être humainsuit son oreille. L’acousticien rap-pellecetteévidence.Ladimensionsonoreaétéprépondérantejusqu’àl’èreindustrielle.Onrecommenceà considérer aujourd’hui l’ensem-bledessens.

Un espace mal éclairé, nauséa-bondoubruyant,nepeutplusêtreaccepté. Pour autant, l’acousticienconfine à l’exotisme. 92 % des tra-vaux qui génèrent des problèmes

acoustiques, se font sans lui. Noustravaillons en France sur les groschantiers européens, ou avec degrandes institutions, tels le minis-tèredudéveloppementdurableoulaRATP.

Lorsque Parcub à Bordeaux, quigère une douzaine de parkings,nousademandédetravaillerlaqua-lité de l’ambiance sonore en sous-sol, ils’agissaitd’aiderlesusagersàsedéplaceretd’identifierlesentréesetlessorties.Nousavonsmisunmi-croauJardinpublicpourcapterunson,letransformer,etlediffusersurdenouvellesenceintes.Lebutétaitderéintroduireunesonoritéliéeàlaville,enintroduisantdessilences,etdesupprimerunmélangesonorequi donnait une atmosphère pau-vre et insécurisante. C’est une ré-ponsenouvelle.

LaréponsedesquaisJ’aime les endroits de vie. Je ne meretrouvepasdanslesquartiersdor-toirs, quelque soit la qualité archi-tecturale ou le niveau social. Lors-que j’ai créé ma société, Synes-thésie,danslacuisine,au35quaidesChartrons, c’était parce que nousétionstombésamoureuxdesquais,avecmonépouse.Cetendroit,avant2000,suscitaitlerejet.Jesuisadmi-ratifdelavisiondupaysagisteCora-joud,quiapporteuneréponsevégé-taledeBacalanàPaludate.Letraficaétédivisépardeux.Lerepoussoirdes hangars a disparu. Les quaissont éclairés. Au bruit d’une auto-route, s’est substitué celui d’uneroute communale, moindre quesurlesboulevards.Iln’yaplusdeca-mions.Lesenfantscourentautour.L’environnement sonore est plusqualitatif.Pourtant,quandunema-nifestationdepleinairs’installe,lesplaintessemultiplient.Onauraitpuréfléchiràunespaceouvert,dédiéàlamusique,protégépardesécrans.Jesuispersuadéquecekiosquenaî-

traunjour.Ilesttoutdemêmedom-magequ’unévénement,concertoudiffusiondematch,soitassimiléautapage,alorsquel’onpeutanticiperdanslaconceptiondeslieux.Propo-ser de la qualité pour tout un cha-cunnecoûtepaspluscher.

« Bordeaux estune ville plutôtsilencieuse. C’est uneculture de retenue »

Leconstatc’estquelasonoritén’estpas l’objet d’une réflexion. Seulesquelquesélites,àcejour,compren-nent qu’elle est indispensable aubienvivre.Dansl’industrieautomo-bile, celle des voitures haut degammeestdevenuebelle.

Monbutc’estquelavilletravaillelasienne.Iln’ypasad’échappatoire.

Soitonréduitlebruitdel’activitéhu-maine,soitonchercheàharmoni-ser l’environnement sonore, com-mec’estmoncas.

UnobservatoiredubruitEndixanslanuisancedelamusiquedans les établissements de nuit, aétérésolue.Maisceproblèmes’estdéplacésurlecomportementdelaclientèledehors,notammentenrai-son de la loi anti-tabac. La concen-tration de boîtes quai de Paludateditd’abordqu’ilfautunquartierfes-tifàBordeaux.Onaobligélesexploi-tantsàgérerlarésonanceintérieure,ce qu’ils ont fait. Comment échap-peràlamêmeexigenceàl’extérieur,danslagestiondel’espacepublic ?Bordeauxpourraitsedoter,commeLorient,d’unobservatoiredubruit.C’est-à-direpositionnerdessonomè-tressurlesfaçades,24heuressur24,avec affichage. De même, il est ur-

gent de penser les parkings, afind’éviterlesmouvementsincessants.Bordeauxestunevilleplutôtsilen-cieuse. Elle n’a pas un comporte-mentextravertisignalépardescris,desklaxons,desaccélérations.C’estune culture de retenue, à laquelle,d’ailleurs,j’adhère.Jem’inscrisavecenthousiasme dans l’évolution decette ville en demandant simple-ment que le sujet de l’environne-mentsonoresoitbeaucoupplusin-tégréàlaréflexion.QuandleColbertestparti,toutlemondeétaitsoula-gédanslequartier.Maislesmêmespersonnes ont regretté la dispari-tiondesonclairon,chaquediman-che à midi. Cette intervention so-noreavaitdusens.Lavillebâtieestla résultante d’une multitude dechoix,saufsonores.Sielleétaitbelleàentendre,onneseboucheraitpaslesoreillesavecleflotdesiPod.Maismonrêve,c’estqu’elleledevienne ».

MA VILLE DidierBlanchard,acousticien, gèreles déplacementsd’air pour créerl’harmonie

L’environnement s’honore

Didier Blanchard au Parking République où il a introduit le son du Jardin public : « Je rêve d’uneville belle à entendre ». PHOTO PHILIPPE TARIS

23 SEPTEMBRE 1967Naissance à Bordeaux.27 MAI 1997Création de Synesthésie Acoustique.4 FÉVRIER 2009

Inauguration de l’identité sonore deParcub.SEPTEMBRE 2005Installation de Synesthésie au 25 rueRode, dans une activité de quartier.

SES DATES

URGENCESCentre 15/Samu. Tél. 15.Police/Gendarmerie. Tél. 17.Sapeurs-pompiers. Tél. 18.SOS médecins. Tél. 05 56 44 74 74.Centre antipoison.Tél. 05 56 96 40 80.Urgence mains. Tél. 05 56 79 56 79.

PHARMACIES DE GARDE■ Ce soir de 20 h 30 à 22 heures.BARSE, rue Théophile-Gauthier,Le Bouscat ; ATLANTIS MÉRIGNAC,78, avenue de Magudas, Méri-gnac ; LES GRAVES, 126, avenuedes Pyrénées, Villenave-d’Ornon ;

RAZAFINJATOVO, 2,avenue duProfesseur-Vincent, Lormont.■ Après 22 heures. Se présenterdans les commissariats.

TRANSPORTSTram et bus de la CUB (TBC). KeolisBordeaux, 25, rue du Comman-dant-Marchand.Tél. 05 57 57 88 00,www.infotbc.comSNCF. 36 35 (voyageurs)ou www.voyages-sncf.comAéroport Bordeaux-Mérignac.Tél. 05 56 34 50 50,www.bordeaux.aeroport.fr

NUMÉROS UTILESAllô enfance maltraitée. Tél. 119.Accueil sans-abri. Tél. 115.Infodroits. Tél. 05 56 45 25 21.MDP Handicapés.Tél. 05 56 99 69 00.SOS femmesbattues. Tél. 05 56 40 93 66.SOS suicide. Tél. 05 56 02 24 01.Conseil général. Tél. 05 56 99 33 33.Conseil régional.Tél. 05 57 57 80 00.

AGGLO PRATIQUE

Lundi

BON

3Très mauvais

Mauvais

Médiocre

Moyen

Bon

Très bon

35

6810Source :

airaq.asso.fr

QUALITÉ DE L’AIR

24

79

1