Surveillance biologique de l’exposition

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A. Maître, Grenoble Surveillance biologique de l’exposition Pr Anne Maître Médecine et Santé au Travail Toxicologie Professionnelle et Environnementale Equipe EPSP – Laboratoire TIMC (UMR 5525) UFR de Médecine – Domaine de la Merci 38706 La Tronche cedex

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Surveillance biologique de l’exposition. Pr Anne Maître Médecine et Santé au Travail Toxicologie Professionnelle et Environnementale. Equipe EPSP – Laboratoire TIMC (UMR 5525) UFR de Médecine – Domaine de la Merci 38706 La Tronche cedex. Surveillance biologique de l’exposition. - PowerPoint PPT Presentation

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Surveillance biologique de l’exposition

Pr Anne MaîtreMédecine et Santé au Travail

Toxicologie Professionnelle et Environnementale

Equipe EPSP – Laboratoire TIMC (UMR 5525)UFR de Médecine – Domaine de la Merci

38706 La Tronche cedex

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Surveillance biologique de l’exposition

1.Définition et contexte

2.Prérequis scientifiques

3.Mise en œuvre

4.Analyse et rendu des résultats

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2. Démarche d’évaluation des risques à priori

(ERS) :

Objectif

1. Démarche médico-légale à postériori : tardive

Dépistage de groupes de sujets à risque définition des priorités d’action de prévention :

substitution du produit, amélioration de l’efficacité des moyens de protection (EPC, EPI)

évaluation des actions mises en place adaptation de la surveillance médicale fiches d’exposition et suivi post-professionnel

Études épidémiologiques outils d’évaluation simple de la dose

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Avantages /métrologie atm

Dose interne en relation plus directe avec les effets toxiques systémiques à long terme que la dose externe

Intégration de

l’ensemble des sources d’exposition prof, env, domestique l’ensemble des voies d’expositionles facteurs physico-chimiques des substancesles facteurs individuels des sujetsles moyens de protection

Evaluation des expositions anciennes

Facile à mettre en place, bien acceptée par sujet (urine)

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Définition

R 231-54-1 : concept étendu dans définition de la Valeur Limite Biologique (VLB) à la mesure des indicateurs d ’effets biologiques précoces non toxiques et réversibles s’ils peuvent être spécifiquement corrélés à l’exposition : « limite de concentration dans le milieu biologique approprié de l’agent concerné, de ses métabolites ou d’un indicateur d’effet » (ppz sang)

1980 CCE,NIOSH,OSHA : Surveillance biologique de l’exposition « identification et mesure des substances de l’environnement du poste de travail ou de leurs métabolites dans les tissus, les excrétas, les sécrétions ou l’air expiré des salariés exposés pour évaluer l’exposition et les risques pour la santé, en comparant les valeurs à des références appropriées »

Ex : plomb dans le sang, métabolites urinaires des solvants

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Surveillance biologique de l’exposition, ou biométrologie (biomonitoring, anglosaxons):

Définition

mesurer les substances de l’environnement de travail, leurs métabolites ou les effets biologiques précoces qu’elles induisent dans les tissus, les excrétas, les sécrétions ou l'air expiré des salariés exposés

pour évaluer l'exposition professionnelle des sujets - en vue d’estimer les risques pour la santé- en comparant les valeurs mesurées à des

références appropriées

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Source(s)

Émission, diffusiontransformation

homme

expositiondose externe

Sce de l’environnem

ent

absorption

métabolisme

Organe cible

excrétion

Effet biologique précoce

Effet biologique toxique

maladie Sce de la santéDépistage de maladie

Sce biologique de l’exposition

dose interne

dose efficace

effet

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Source(s)

Émission, diffusiontransformation

homme

Sce de l’environnem

ent

absorption

métabolisme

Organe cible

Effet biologique précoce

Effet biologique toxique

maladie

Sce biologique de l’exposition

Sce de la santéDépistage de maladie

Su

scep

tib

ili

ind

ivid

uelle

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Définition

Quantification du produit (ex : plomb sanguin, cobalt urinaire, toluène

urinaire)

Quantification du ou des métabolite(s)(ex : orthocrésol urinaire, hydroxypyrène urinaire)

Quantification de dose au niveau de l’organe cible

(ex : HbCO, adduits d’ADN) Quantification d’un indicateur d’effet biologique précoce (= non toxique)

(ex : protoporphyrines zinc sanguines) Reflète la dose interne

Indicateur biologique d’exposition

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Définition

Indicateurs biologiques d’effet (biomarqueurs d’effets) :

- Mesure la réponse de l’organisme (mécanisme d’adaptation et de compensation non saturés)- Mesure des altérations des mécanismes de défenseIndicateurs de susceptibilité génétique :

- détection de facteurs individuels pouvant modifier le métabolisme des substances, les mécanismes de réparation des lésions et donc la survenue d’effets toxiques

Sont exclus du champs d’application :

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Décret 2001-1016 : document unique/ERS qui s’appuie sur des éléments quantitatifs (métrologie atm, surveillance biologique

Décret 2001-97 : CMR « toutes les expo doivent être prises en compte y compris l’absorption percutanée ou transcutanée »Repérage des expositions individuelles = 1 des éléments du dossier médical attestation d’exposition / cancérogènes

Directives 98/24/CE et 99/38/CE  Décret 2003-1254 : prévention du risque chimique (VLB et plomb, agréments)

PNSE (2004), plan Cancer : Sce biologique de l’expositionRapport Lejeune (2008) : Traçabilité de l’exposition

Contexte français

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SBE : Population concernée

Enquête SUMER 2003 :

3,7 M exposés aux CMR, (2,5 M IBE)- HAP (< 1,6 M) : huiles, gaz d’échappement, goudrons, métallurgie- Métaux (0,3 M) : chrome, nickel, cobalt, cadmium, arsenic, plomb- Solvants (0,4 M): trichlo, HC halogéné-nitré, benzène, perchlo, DMF- Amines aromatiques, cytostatiques

0,2 M exposés aux métaux non CMR (0,2 M IBE)

2,7 exposés aux solvants non CMR (1,6 M IBE)- cétones, EG, toluène, méthanol, THF, hexane

+ phytosanitaires

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•Acroissement de SBE entre 2002 et 2006 mais toujours faible recours à la SBE

•50% plomb

•Impact de réglementation (plombémie /aptitude, CMR en 2001) : 20% / plomb, 85% autres CMR

•Panel de laboratoires privés et publiques

•Absence quasi-systématique de transmission d’une fiche de renseignements

interprétation des résultats ?

SBE 2006: Enquête INRS / Laboratoires

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Surveillance biologique

Principaux polluants chimiques ont des biomarqueurs disponibles

Plusieurs centaines de milliers de sujets pourraient en bénéficier

Ressources analytiques présentes : sensibilité, spécificité, qualité

Important réseau de médecine du travail permet la mise en œuvre

… sous utilisation de la surveillance biologique

Absence de VLB réglementaires en dehors du plomb Problème d’imputation des coûts Complexité de mise en oeuvre Difficultés d’interprétation Insuffisance du réseau d’aide en toxicologie

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Nouvelle réglementation

Décret 2009-1570 : contrôle du risque chimique sur les lieux de travail (métrologie atm, surveillance biologique)

Arrété 2009 (JO 292) : contrôle du respect des VLB pour sujets exposés au plomb

Circulaire DGT 2010/03 : contrôle du risque chimique sur les lieux de travail (métrologie atm, surveillance biologique)

… nouvelles VLB en préparation

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Limites

de quantifier les pics d’exposition

Facile à mettre en place : mauvaise évaluation initiale

d’identifier les sources d’exposition

Connaissances de toxicocinétique et toxicodynamie Existe pour un nombre limité de substances

Pas adaptée aux substances entraînant des effets locaux

Intégration de l’ensemble des sources d’exposition

Ne permet pas :

Nécessite ….

Manque de spécificité de certains IBE (traces)

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Surveillance biologique de l’exposition

1.Définition et contexte

2.Prérequis scientifiques

3.Mise en œuvre

4.Analyse et rendu des résultats

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Toxicinétique - Toxicodynamie

Toxicité : dysfonctionnement à l’échelle moléculaire, cellulaire ou organique

Quantité de substance active fixée au niveau du site d’action

Facteurs de toxicocinétique

= étude du devenir d’un xénobiotique dans l’organisme modifient la concentration toxique au voisinage site d’action

Facteurs de toxicodynamie

= étude du mécanisme d’interaction entre un toxique et une cible moléculaire ou cellulaire interfèrent avec la fixation du toxique sur site d’action

Toxicologie – Pr A Maître

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A. Maître, GrenobleToxicinétique - Toxicodynamie

Source

TransfertTransformation

Exposition au

xénobiotique

Phase d’exposition

AbsorptionDistributionMétabolismeElimination

Phase toxicocinétique

Effet toxique

- aigu- chronique

Phase toxicodynamique

Quoi? paramètre Où? milieu biologique Quand? moment du prélèvement

Facteurs de variabilité ?

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Eléments de Toxicocinétique

4 grandes étapes :

Absorption La substance pénètre dans l’organisme (portes d’entrée : poumon, peau?)

Distribution La substance se déplace dans l’organisme (+ stockage)

Métabolisme La substance est transformée (bioactivation) en métabolites

Elimination La substance et/ou ses métabolites quittent l’organisme

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Absorption pulmonaire

Nasopharynx

Arbre trachéo-bronchique

Alvéoles pulmonaires :

- surface importante = 100-140 m2

(50 fois la surface cutanée) - fine paroi cellulaire

Toxicologie – Pr A Maître

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Absorption pulmonaire

Quantité dissoute dépend :• pression partielle alvéolaire du gaz (dose, volatilité du produit)• débit sanguin• solubilité dans le sang (coefficient de partage sang / air)

1. Gaz et vapeurs

2. Aérosols (solides ou liquides)

Importance de la taille (dae) Caractéristiques physico-chimiques• diffusion rapide / aérosols liquides lipophiles• filtration/ aérosols liquides hydrosolubles (PM<500)

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Absorption pulmonaire

2. Aérosols (solides ou liquides)

5-30 nasopharynx

< 1 alvéoles

2-5 bronches-trachée

Importance de la taille (dae)

Dépôt tout au long de l’arbre bronchique

Toxicologie – Pr A Maître

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Absorption pulmonaire : facteurs de variation

substance : - gaz : volatilité, solubilité dans le sang - aérosol : granulométrie, hydro et liposolubilité

Facteurs environnementaux nombre de sources, diffusion, transformationprotection collective, protection individuelle

Ventilation pulmonaire respiration superficielle et rapide déposition alvéolaireeffort ( FR, VC) doserespiration / bouche : pas de filtration nasale

Facteurs endogènes débit sanguinmécanismes de défense (cils vibratiles, m)

Absorption facilitée /

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Absorption cutanée

barrière assez imperméable importance de l’épiderme

• couche cornée (4)• épaisseur variable• de 500 µM à 10 µM

absorption• épaisseur de la couche cornée• altération de la couche cornée• hydratation du derme• débit sanguin sous-cutané

rôle accessoire• glandes sébacées• glandes sudoripares• follicules pileux

Peau = 1,5-2 m2

Toxicologie – Pr A Maître

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Absorption cutanée : facteurs de variation

substance : lipophile

site cutané

état de la peau• vasodilatation cutanée• hydratation et température de la peau• lésions mécaniques ou irritation de l’épiderme

Absorption facilitée /

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Distribution

2 barrières particulières :

barrière hémato-encéphalique

moins perméable / autres barrières de l’organisme :- pas de pores entre les cellules endothéliales- manchon de cellules gliales autour du capillaire- concentration protéique LCR + faible

 

Mais ...barrière immature à la naissanceperméabilité + impte au niveau du cortexperméabilité + impte / hyperthermie, inflammation

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Distribution

2 barrières particulières :

barrière placentaire

placenta nombreux échanges mère-foetus 

·   transport actif / nutriments (vit, AA, glucides, Ca, Fe) : peu utilisé / toxiques·   diffusion +++ / liposolublesconcentrations = dans le sang, + impte dans SNC, - impte dans foie·   métabolisme dans placenta ?·   activité phagocytaire impte transferts microorganismes, Ac, toxiques peu liposolubles 

foetotoxicité, tératotoxicité

Page 29: Surveillance biologique de l’exposition

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Métabolisme (biotransformations)

Foie +++, rein, poumons, peau

Élimination des xénobiotiques :

liposoluble hydrosoluble

Détoxification

Substance métabolites moins toxiques

Bioactivation :

Substance métabolites plus toxiques

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Métabolisme (biotransformations)

Phase I Phase II

Oxydation Glucurono et sulfo-conjugaison

Réduction Conjugaison au glutathion

Hydrolyse Conjugaison aminoacides

Acétylation, méthylation

Addition d’un groupe fonctionnel (OH, NH2, COOH…

conjugaison

Deux classes de réactions enzymatiques :

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Métabolisme : facteurs de variationAge

Variabilité génétique• Polymorphisme d’oxydation• Polymorphisme d’acétylation

Carences nutritionnelles

Compétition enzymatique

Induction ou inhibition enzymatique

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Métabolisme : induction - inhibitionInduction

= quantité d’enzymatique par synthèse ( activation) ou processus de dégradation + / médicaments (phénobarbital), alcoolisme chronique, HAP, fumée de tabac, dioxines, OC toxicité (photothérapie : oxydation bilirubine) toxicité ( formation CCl3° / phénobarbital)

Inhibition

= activité enzymatique par synthèse + / médicaments (dépakine, macrolides), alcoolisme aigu, OP, DMFex : DMF intolérance à l’alcool / inhibition de l’adéhyde

deshydrase

Toxicologie – Pr A Maître

Page 33: Surveillance biologique de l’exposition

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Elimination

Voie rénale Voie digestive Voie respiratoire Voies accessoires : lait, peau...

Toxicologie – Pr A Maître

Page 34: Surveillance biologique de l’exposition

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Elimination rénale

Le néphronunité fonctionnelle du reinchaque rein = un million de néphrons

• Le glomérule : filtration - 23% débit cardiaque- 180L plasma / 24H- forte pression hydrostatique- larges pores capillaires ( = 70 nm) urine primitive = ultrafiltrat sans prot, élts du sang (molec< 65000D)

• Le tubule : - sécrétion= transport actif (tcp)- réabsorption = diffusion passive (tcp, AH, tcd) urine définitive Toxicologie – Pr A Maître

Page 35: Surveillance biologique de l’exposition

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Elimination rénale : facteurs de variation

Substance• Poids moléculaire• Hydro/liposolubilité, degré d’ionisation

Filtration glomérulaire• surface de filtration (GN)• pression oncotique (régime, effort, boisson)• pression hydrostatique (HTA)• contrôles hormonaux et nerveux

Reabsorption tubulaire• pH urinaire : inhibition de la réabsorption des acides faibles en milieu basique excrétion ++ (alcalinisation des urines / intox à l’aspirine)

Page 36: Surveillance biologique de l’exposition

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Demi-vie d’élimination (T1/2)= temps nécessaire pour que la concentration diminue de 50%

Surveillance biologique, Quand ?

Page 37: Surveillance biologique de l’exposition

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1. Si élimination rapide (T1/2 vie 2-10H)

Prélèvement biologique :en fin d’exposition (2 dernières heures)n’importe quel jour de la semaine+ si possible avant l’exposition (= bruit de fond)

Ex : solvantsAcide butoxyacétique urinaire

IBE en relation avec l’exposition du jour, heures précédentesExposition des jours précédents peu importante

DP, début de posteFP, Fin de poste

Surveillance biologique, Quand ?

Page 38: Surveillance biologique de l’exposition

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2. Si élimination lente (T1/2 vie 12-100H)

Ex : cobalt urinaireTCA urinaire

IBE en relation avec l’exposition du jour et des jours précédentsaccumulation pendant la semaine de travail

Prélèvement biologique :en fin d’exposition fin de semaine + si possible avant l’exposition en début de

semaine (= bruit de fond)

DP, début de posteFP, Fin de poste

Surveillance biologique, Quand ?

Page 39: Surveillance biologique de l’exposition

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3. Si élimination très longue (T1/2 vie >100h mois)

IBE en relation avec l’exposition du mois d’avantaccumulation pendant des années

Ex : plombémie

Prélèvement biologique : horaire indifférentaprès quelques semaines d’exposition + si possible avant le retour des vacances (= bruit de

fond)

Surveillance biologique, Quand ?

Page 40: Surveillance biologique de l’exposition

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Eléments de Toxicodynamie

= Etude des mécanismes d’action toxiques des substances

prévoir indicateurs d’effets biologiques précoces : IBE

prévoir indicateurs d’effets biologiques toxiques

Ex : plomb inhibe enzymes intervenant dans la synthèse de l’hème IBE = ppz sanguin effet = anémie

Page 41: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

Les facteurs de variabilité

Facteurs communs

toxiqueexposition

Facteurs liés à l’individu

génétiquephysiologiquepathologique

Page 42: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, GrenobleFacteurs de variabilité : le toxiqueCaractéristiques physico-chimiques

État : solide, liquide, gaz températures de fusion et d’ébullition tension de vapeur

PM, daeSolubilité : lipo et hydrosolubilitéDegré d’ionisationPrésence et position de radicaux

CH3Hg traverse barrière intestinale, pas Hg°Valence : Cr6+ + toxique que Cr3+

Page 43: Surveillance biologique de l’exposition

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Concentration de la substancemoyens de protection (collective, individuelle)

Durée d’exposition: conditionne l’organe cibleEx : expo aiguë au plomb lésions rein, foie expo chr au plomb lésions SNC, moh

Exposition antérieure à la même substanceDépendance, tolérance, sensibilisation

Exposition à plusieurs toxiques : addition, compétition, inhibition, activation

Voie d’absorption conditionne l’organe cible (voie digestive :

passage hépatique - voie respiratoire courcircuite le foie)

détermine la fraction absorbée (ex : absorption plomb

= 50% / voie respiratoire, 5-10% / voie digestive (adulte)

Facteurs de variabilité : l’exposition

Page 44: Surveillance biologique de l’exposition

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Facteurs de toxicité : génétiques

Inter-espèces• espèces n’ont pas le même équipement enzymatique ex : pas de glucurono-conjugaison chez le chat

Inter-individus• au sein d’une même espèce, il existe des variations inter-individuelles / activité enzymatique- acétylateurs lents ou rapides- oxydation / Cyt P450 : nombreux isoenzymes, plusieurs phénotypes- activité GST-transférase activité faible lié à un risque accru de cancer du poumon quand exposition aux HAP

Page 45: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, GrenobleFacteurs de toxicité : physiologiquesAge

• maturation enz après 2 mois de vie prématuré < nouveau-né < adulte• métabolisme / sujet âgé

Sexe ex : trichlo préférentiellement oxydé en TCA/femme, TCE/homme

Grossesse• mobilisation des substances stockées /os : Pb• oxydation et glucurono-conj réduite en fin de grossesse

Etat nutritionnel• masses graisseuses et substances lipophiles (DDT, dioxines)• jeûne : mobilisation des graisses• carences : déficit en protéines activité enz

Page 46: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, GrenobleFacteurs de toxicité : pathologiques

Atteintes des barrières• cutanée• respiratoire• digestive

ou échanges

Insuffisance hépatique métabolisme

Insuffisance rénale élimination

Troubles endocriniens• hypo ou hyperthyroidie : ou enz

Page 47: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

Surveillance biologique de l’exposition

1.Définition et contexte

2.Prérequis scientifiques

3.Mise en œuvre

4.Analyse et rendu des résultats

Page 48: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

Dépistage de groupes de sujets à risque définition des priorités d’action de prévention

N’est pas un dépistage d’effets toxiques N’est pas un examen de diagnostic de maladie

des responsables et des salariés de l’entreprise

Information préalable

Modalités pratiques du prélèvement Coût des analyses Confidentialité des résultats individuels Modalités de rendus des résultats : rendu global et

anonyme aux acteurs de prévention

Page 49: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

Surveillance biologique

Après avoir défini Quoi? le paramètre, Ou? le milieu, Quand? le moment du prélèvement

Laboratoire, InfoRisques, Biotox,…

Laboratoire de biologie médicale qui va faire l’analyse

toxicocinétique de la substance

Page 50: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

1- et 2-naphtol naphtalène

2- et 3-hydroxyphenanthrène phenanthrène

3-hydroxybenzo[a]anthracène benzo[a]anthracène

Surveillance biologique HAP?

1-hydroxypyrène pyrèneHAP particulaire en grande quantitéélimination urinaireAnalyses simples (< µmol/mol), largement utiliséContrôles de qualité

HAP gazeux : peu utilisés

Page 51: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

Absorption • respiratoire, digestive : absorption rapide• cutanée : 1 phase d’absorption rapide

+ 1 phase de stockage-relargage

Transformation : oxydation en 1-hydroxypyrène (CYP1A1) conjugaison (GSTM1)

Elimination urinaire • 90% sous forme conjuguée• excrétion en 2 phases

OH

1-OHP

Surveillance biologique : 1-OHP

Page 52: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

0

0,5

1

1,5

2

2,5

3 8 13 18 23 28

heure

µm

ol1

-OH

P/m

ol

cré

at

fin exposition

Elimination biphasique du 1-OHP : T ½ vie 3-9H et 24H

•pic en FP si absorption respiratoire•Plus plateau si absorption cutanée : accumulation

Prélèvements des échantillons urinaires?

+ DSDP ou DP = Bruit de fond

respiratoire

FSFP cutanée

+ le lendemain matin si A cutanée

Surveillance biologique : 1-OHP

Page 53: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

Electrolyse d’aluminium

Production d’électrodes

Production de silicium

Fonderie

Pneumatiques

1-OHP (µmol/mol) en FSFP

Surveillance biologique : 1-OHP

Page 54: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

1- et 2-naphtol naphtalène2- et 3-hydroxyphenanthrène phenanthrène3-hydroxybenzo[a]anthracène benzo[a]anthracène

Surveillance biologique HAP?

3-hydroxybenzo[a]pyrène benzo[a]pyrène

BaP atmosphérique et élimination urinaire faibles quantitésTraces dans le urines (< nmol/mol)

1-hydroxypyrène pyrèneHAP particulaires en grande quantité, élimination urinaireAnalyses simples (< µmol/mol), largement utiliséContrôles de qualité

Pyrène : HAP non cancérogène

Page 55: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

3-OHBaP

• BaP cancérogène (2 UE, 1 CIRC)• 5 cycles aromatiques, particulaire

• [BaP] < [Pyrène] dans l’atmosphère• Absorption : respiratoire, cutanée (stockage), digestive • Nb voies métaboliques (élimination, bioactivation)• Elimination urinaire en faible quantité, retardée /1-OHP (+16H ) 1 miction en FSDP (+DSDP)• [3-OHBaP]u < 10 000 x [1-OHP]u en moyenne

Surveillance biologique : 3-OHBaP

Dosage en routine en HPLC-Fluo (LQ = 0,05 ng/L)(purification et concentration de l’échantillon)

Page 56: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

Excellente corrélation entre 3-OHBaP urinaire et adduits BPDE-ADN niveau pulmonaire

Injection IV BaP à des rats

(C Marie, et al.Chem Res Toxicol 2010)

Surveillance biologique : 3-OHBaP

Page 57: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

3-OHBaP (nmol/mol) en FSDP

Surveillance biologique : 3-OHBaP

Page 58: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

Prélèvement de l’échantillon biologique

Sur prescription médicale :du médecin du travail sur son ordonnancier

(éléments cliniques et d’exposition pertinents)

Recueil de l’échantillon biologique:

- conforme procédures définies par le laboratoire

- sous la responsabilité du médecin ou biologiste

- par un professionnel de santé (infirmière, auxiliaire

médicale, technicien de laboratoire)

- avec un document explicatif

Page 59: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

Air expiré

Sang

Urine

Peu pratiqué – variations rapides d’exposition et de concentration pendant l’expiration

Veineux sur anticoagulant : agitation ++Si caillots pas de dosage /GR, sang total

Milieu le plus utilisé Contamination extérieure si dosage du composé lui même

Prélèvement de l’échantillon biologique• Sur un support adapté au paramètre à doser (nature du flacon, conservateur, anti-coagulant)• En respectant les conditions de stockage (solvants volatils)

Page 60: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

Transmission de l’échantillon

Avec la prescription médicale et une fiche de renseignements

nécessaire à la réalisation et l’interprétation de l’examenremplie par le médecin (aidé de l’auxiliaire médicale, l’IPRP)

avec le salarié

Informations précises : demandeur opérateur prélèvement activité de travail moyens de protection

Transport biologique (triple enveloppes)

Page 61: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

Surveillance biologique de l’exposition

1.Définition et contexte

2.Prérequis scientifiques

3.Mise en œuvre

4.Analyse et rendu des résultats

Page 62: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

Analyse au laboratoire : Qualité

Méthode analytique

- Spécifique : ne dose que l’IBE choisi- Exacte : dose la concentration attendue- Reproductible : dans le temps- Sensible : adaptée au niveau de concentration attendue

Niveaux d’exposition et VLEP Changement d’IBE :Benzène : 100 ppm phénol urinaireBenzène < 1 ppm acides S-phénylmercapturique, t,t-muconique

benzène urinaire Méthodes de dosage de + en + complexes, coûteuses :Colorimétrie chromatographie liquide Spectro Masse

Page 63: Surveillance biologique de l’exposition

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Analyse au laboratoire : Qualité

Amélioration de la qualité- contrôles internes : introduction dans 1 série de dosages d’un échantillon de référence de concentration connue- contrôles externes : dosages périodiques d’échantillons de concentrations inconnues envoyés par 1 laboratoire central (Canada, Allemagne, Finlande)

- agréments ministériels / plombémie : en fonction des résultats aux contrôles externes (2005, Biotox : 75% laboratoires agréés)

accréditation / Cofrac

Page 64: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

Expression des résultats

Concentrations urinaires rapportées à la créatinine (ou à la densité urinaire) : en µg/g créatinine

en µmol/mol créatinine

Si filtration glomérulaire, concentration de l’IBE dans les urines est fonction de la vitesse de production de l’urine et donc de sa concentration en eau :

Boisson importante urine diluée sous-estimation IBE

Diète hydrique effort, chaleur

Si créatinine < 0.3 g/l et > 3 g/l

interprétation des résultats

urine concentrée surestimation IBE

Page 65: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

Transmission des résultats / laboratoire

Transmission des résultats individuels :au seul médecin du travail

prescripteur

qui se charge de le transmettre et de l’interpréter au salarié (prévention)

Comme toute analyse biologique effectuée sur une personne humaine, les résultats individuels de la surveillance biologique relèvent du secret médical

fax, mail, téléphone

sous pli nominatif confidentiel

Page 66: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, GrenobleInterprétation des résultats

Interprétation collective anonyme

Indispensable aux acteurs de prévention mise en place d’une politique de prévention :

définition des groupes de sujets à risques, des priorités d’action

Interprétation individuelleIndispensable : par le médecin à l’opérateur Intégration de nombreux paramètres (travail, individu)

Variabilité des résultats d’autant plus importante que GHE mal constitués

Difficulté d’interprétation

Page 67: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

Présentation des résultatsBaP : 232 / 87 ng/m31-OHP : 1,9 / 2,5 µmol/mol

Masque respiratoire niveau cru-filageAbsorption cutanée plus importante Surveillance biologique ++ / risques sanitaires

Page 68: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

191919191919N =

µg/g

cré

atin

ine

15

10

5

0

81

3

8

11

27

1919

11

200120001999199819971996

Ex : Suivi dans le temps, amélioration prévention

Présentation des résultats

Page 69: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

Valeurs de référence?

en général : seuil à pas dépasser (VLB ou VGF, BEI, BAT ou EKA)

plus exigent / produit (CMR), contexte (secteur)

CMR : le plus bas possible population générale

- valeurs de la littérature- valeurs du laboratoire : variations géographiques, analytiques- valeurs des témoins de l’étude : prise en compte de tous les facteurs confondants environnementaux

Page 70: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

Anomalies cytogénétiques si OHP > 1.4 µmol/mol (BAT)

Valeurs de référence / HAP

1-OHP 1 µmol/mol créat

pas de VLB pour 1-OHP, 3-OHBaP

Valeurs référence proposées :corrélation VME-IBE : (VME BaP = 150 ng/m3)

3-OHBaP (FSDP) = 0,40 nmol/mol créat

1-OHP (FSFP) 0,8 à 1,6 µmol/mol / secteurs

Page 71: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

Valeurs de référence / HAP

Valeurs population générale :

Non fumeurs

Fumeurs

1-OHP (µmol/mol)0,03 [<0,01-0,17]

0,11 [0,03-0,33]

3-OHBaP (nmol/mol)

0,01 [<0,01-0,02]

0,02 [<0,01-0,07]

Page 72: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

Conclusion

Surveillance biologique de l’exposition

Très mal développée en France- pas de connaissance globale de l’exposition

Meilleure méthode pour évaluer les risques sanitaires (CMR)

Intégrée dans une stratégie globale de prévention en complément- métrologie atmosphérique- surveillance médicale

Intérêt d’une interprétation collective tout en respectant le secret individuel

Interprétation difficile si pas d’études de poste

Page 73: Surveillance biologique de l’exposition

A. Maître, Grenoble

Conclusion

Réseau de surveillance de l’exposition aux HAP en région Rhône-Alpes…puis autres régions

Projet soutenu par l’ANSES, l’InVS, la région Importante participation des SST

- émissions moteurs, bitumes, huiles, pneumatiques- électrométallurgie, aciérie…

Surveillance biologique périodique+ métrologie atmosphérique si exposition élevée

Résultats globaux par secteurs d’activité, GHE

Extension à d’autres produits?