()sur sur cours f e n ê t r e s cours - snuipp.fr · 4 ch 229 euro/sem T. 04.68.85.23.96 ... T....

23
f e n ê t r e s sur . cours ( ) ( ) f e n ê t r e s sur . cours Retraites dernière mouture avant blocage Enseignant Spécificités d’un métier pour les retraites… et l’éducation GRÈVE de plus en plus fort SNU Fédération Synd

Transcript of ()sur sur cours f e n ê t r e s cours - snuipp.fr · 4 ch 229 euro/sem T. 04.68.85.23.96 ... T....

f e n ê t r e ssur . cours( )( )fenêtressur . cours

Retraitesdernièremouture avantblocage

EnseignantSpécificitésd’un métier

pour les retraites… et l’éducation

GRÈVEde plus en plus fort

SNUFédération Synd

P e t i t e s a n n o n c e s P e t i t e s a n n o n c e s Pe t i t e s a n n o n c e s P e t i t e s

l o c a t i o n s

13 La Ciotat loue du 16 au31 août petite mais. ind. etjar. dans propr. 5 mn de lamer. 2 p. équipées 4 pers.c o n f o rt/calme 300euros/sem.T. 04.42.83.01.16

34 Parc Ht Languedoc louedu 16-08 au 30-08 maison4 ch 229 euro/sem T.04.68.85.23.96

15 mn Rouen mais norm7/8p jard T. 02.35.34.23.87

12 mais tt conf jard 4ch7pers T. 05.65.59.42.31

Ve n d é e maison 4/5p gdjardin 300m plage procheîlesT. 05.57.64.79.98

14 Lisieux loue beau F470m2 calme balcons cave600 euro/mois T.02.32.43.24.14

04 Val d’Allos c h a l e tcalme 250 euro/semaine T.04.93.08.09.44

Prague appts et jolie fer-metteT. 01.60.72.62.48 internet

http://dbordier.nerim.net

Sables d’Ol T1 bien situéT. 02.51.32.17.07

74 Thones gîte 2* 5p juil-août séj 2 ch cuis bain 300euro/sem T. 04.50.45.79.29

St Malo loue app 3p T. 02.23.18.39.23

Calvi Corse col l j à oct T. 06.08.47.90.69

Paris F2 300 euro/sem

Perpignan 15 mn mer F34pers 305 euro/sem T. 04.68.52.82.53

06 Roquesteron 30 kmNice mais vill 6p tt confort280 euro/s T. 04.93.55.56.24

24 Oayzac gîte 4p T. 05.53.62.95.57

Toscane maisonT. 02.48.77.01.71

Marseille T2 août mer T. 06.09.77.09.24

Cap d’Agde loue T3 piscpr mer golf août 960euro/qz

T. 05.61.26.12.05 apr 18h

Ve n d é e loue meublés aucalme 6km mer piscine po-neys tennis jeux gratuits T. 06.63.52.97.72

07 Privas pt gare 4 persjuil/août 332 euro/sem ter-rasseT. 04.75.65.11.77

75 Paris F2 meublé 4 pers T : 06 20 81 23 37

a c h a t

Ach . violoncel. occ.T. 01.43.63.85.50

d i v e r s

Classe patrimoine 03-04.

Réaliser des vitraux et dé-couvrir la cathédrale deChartresT. 02.37.88.14.18

s é j o u r s

( fenêtres sur cours)Hebdomadaire du Syndicat National Unitaire des instituteurs, professeurs des

écoles et PEGC128 Bd Blanqui - 75013 Paris - Tél : 01.44.08.69.30 - e-mail

[email protected]• Directeur de la publication : Alain Boussard

• Rédaction : Caroline Bagur, Lydie Buguet, Tiphaine de Champchesnel, Nicole Geneix, Bernadette Groison, Delphine Henry, Philippe Hermant,

Eliane Lancette, Céline Lallemand, Pierre Magnetto, JacquesMucchielli,Gilles Sarotte, Laurent Zappi

• Impression SIEP - Bois Le Roi • Régie publicité : MISTRAL MEDIA,72-74 av Dr Arnold Netter75012 Paris

Tél : 01.40.02.99.00 • Prix du numéro : 1 euro - Abonnement 23 euros • ISSN 1241 - 0497 • CPPAP 3695 D 73 S•Adhérent du Syndicat de la Presse Sociale

TARIFS 2003 ● Pour une ligne de 35 car a c t è r es (blancs inclus) - Tari f syndiqué / abonné 13 euros TTC - Tar if non syndi -qué 22 euros T T C ● En pavé encadré sans fond couleur - Tar if syndiqué / abonné 17 ,50 euros TTC - Tari f non syndiqué26 euros TTC la l igne de 35 carac tè res so it 21 ,74 euros HT ● En pavé encadré avec fond couleur - Tari f syndiqué / abon-né 22 euros TTC Tari f non syndiqué 33 euros TTC la l igne de 35 carac tères so it 25 ,08 euros HT.

Affichages

La Gestion LibreL’autre formule pourles classes transplan-tées (économies – sou-plesse – liberté)En haute A u ve rg n edans un milieu riche etauthentiqueLe domaine des CèdresBleus – 68 places –tout confort –Tous agréments vo u sattend à partir de 185euros / jourContact : OLC01.42.03.78.79

14

22

E d i teux interventions duPremier ministre, deuxnon-réponses aux exi-gences des centaines de

milliers de manifestants…Legouvernement fait la sourdeoreille en maintenant ses poli-tiques régressives et en n’ou-vrant aucune négociation.Pourl’école, il refuse de discuter desmoyens pour la scolarisationdes enfants, il ne bouge pas surles transferts de personnels,iln’a pas un mot pour les aideséducateurs et ne propose qu’un« grand débat » dans un an…Pour les retraites,là aussi, refusd’un véritable débat démocra-tique portant une autre réformeque le projet Fillon qui entérineune baisse du niveau des re-traites et un allongement de ladurée des cotisations.Le mouvement va se poursuivredans l’éducation et s’amplifierailleurs pour contraindre legouvernement à prendre encompte les revendications en re-tirant ses projets et en ouvrantde véritables négociations.Lasemaine qui vient va être décisi-ve. Comme le disent les person-nels de l’éducation aujourd’hui,il faut y aller tous ensemble, sa-lariés du public et du privé,engénéralisant la mobilisation etles grèves.De l’école des jeunes aux re-traites des plus âgés,nous vou-lons porter des valeurs pourtoute une société !

Laurent Zappi

( )( )f e n ê t r e ssur . coursfenêtressur . cours

N° 242 2 juin 2003

DMARSEILLE : La Cannebière a connuune nouvelle affluence le 27 mai.M ATERNELLE : Les frais de la ri-gueur budgétaire et des manques depostes. RETRAITES : Évolutions des propositions et amplifi-cation de l’action.

« FORMIDABLES »MAIS EXIGEANTS :Panorama des spécif i-tés d’un métier et desexigences qu’elles sus-citent.

INTERVIEW :Stéphane Rozès , directeurde l’institut de sondage CSAanalyse les réactions desfrançais face au mouvementsocial.

Dossier

Métier

Réflexions

Actu

LIVRES : La critique coupde cœur de Marie-ClairePlume.De Oxenbury à Dieterlé, enpassant par Queneau, etOeser , sans oublier Ponti…

20

4

Actu

Au moins 2162 personnes ont été tuéeset 8.626 blessées dans le séismed'une magnitude de 6,3 sur l'échelle

de Richter, qui a frappé Alger et ses env i r o n sle 21 mai. La fragilité apparente desc o n s t ructions, censées répondre aux norm e santisismiques obl i gatoires depuis le trembl e-ment de terre de Chlef qui avait fait 3000m o rts en 1980, a suscité la colère des sinis-trés, accusant de malversations les autoritéset les promoteurs immobiliers. La terre a den o u veau tremblé le 28 mai à Alger et ses en-virons, entretenant un sentiment de paniquep a rmi la population, malgré les appels aucalme des autorités et des sismolog u e s .La FSU lance une campagne de scolarité

pour fi n a n-cer des pro-jets de re-c o n s t ru c -tions d’éta-bl i s s e m e n t sscolaires enp a rt e n a r i a tavec less y n d i c a t se n s e i g n a n t salgériens. Vous pou-vez adresser un chèque à la FSU-3,5 rue deMetz-75010 PARIS à l’ordre de " FSU-Solidarité Algérie ".

Algérie : le séisme et ses répliques

L’Algérie et le Japon ont étét o u chés par des séismesd’une violence similaire.Comment expliquez que lebilan soit si lourd en Algérieet quasiment nul au Japon ?Le séisme japonais était net-tement plus distant des zoneshabitées. Il était à gr a n d eprofondeur, au moins 60 km,les ondes en se propageantdepuis la faille sismiqueayant eu le temps de s’atté-nuer. En Algérie, les pre-mières habitations étaient si-tuées à une quinzaine de ki-lomètres de la faille sis-mique. On est quatre foisplus près, donc on a des mouvementsquatre fois plus forts.Ensuite il y a d’autres facteurs. En Algérie,nous avons affaire à des sédiments récents,mal consolidés et mous, qui amplifient lessecousses sismiques. Enfin, il y a la quali-té des bâtiments, tous les immeubles mo-dernes au japon étant correctement para-sismique ce qui n’est pas forcément le casen Algérie.

L’ampleur de la réplique du27 mai était-elle prévisible ?Pour un séisme d’une certainemagnitude, nous avons aumoins une réplique d’une ma-gnitude d’un point inférieure.Dans ce cas, pour une magni-tude 7 on a eu une réplique de6. J’ajoute que rien n’em-pêche que d’autres répliques,aussi violentes, puissent seproduire dans les jours àvenir.

Êtes-vous en lien avec les sis-mologues Algériens ?Nous avons un accord de co-opération qui avait été mis en

sourdine depuis une dizaine d’années enraison de la situation politique. A l’occa-sion de ce séisme on relance nos relations.Nous avons beaucoup de projets via leCNRS ou les ministères, pour des collabo-rations d’observation et d’interprétationdes mesures avec nos collègues Algériens.

Propos r ecueillis par Caroline Bagur

Atjeh : c’est l’école qu’onassassineL’offensive qui vient d’être lancée dansl’île indonésienne d’Atjeh par l’armée ré-gulière contre les indépendantistes duMouvement Atjeh libre (GAM) a fait desdizaines de morts parmi les rebelles. Autrevictime inattendue de cette bataille : l’éco-le. Plusieurs dizaines d’entre elles ontbrûlé, sans que l’on sache exactement àqui attribuer le crime. On sait en revancheà qui il ne profite pas, les enfants de cettepartie nord de Sumatra, qui n’avaient pasbesoin de cela.

Pérou :en grève pour les salaires280.000 enseignants ont entamé une grèvegénérale au Pérou le 12 mai afin d'obtenirune augmentation des salaires. La grève aété lancée par le syndicat SUTEP qui de-mande une augmentation de 210 soles (60dollars), au lieu des 22 dollars proposéspar le ministère de l'Education. L'objectif du secrétaire général du SUTEP,Nilber López Ames, est de voir le prési-dent Alejandro Toledo tenir la promesse desa campagne électorale au cours de laquel-le il s'était engagé à doubler les revenusdes enseignants d'ici à la fin de son man-dat en juillet 2006. Un enseignant du sec-teur public gagne actuellement environ150 dollars par mois. Selon un sondage,84% de la population soutient les ensei-gnants.

Pascal BernardPhysicien sismologue à

l’Institut de Physique duGlobe de Parisde familles vivent en France, c’est le

chiffre établi par l’INSEE d’après le re-censement de 1999. Ce nombre n’a ja-mais été aussi élevé, mais la moitié desfamilles ne compte pas d’enfa n t s .Parmi les familles avec enfants 83%sont formées de couples et 17% d'entreelles sont monoparentales. Et sur 28,3millions d’adultes vivant en famille,26,5 en sont à leur première vie decouple.

1 6m i l l i o n s

Algérie :appel à solidaritéAppel à solidarité

Enseignants : une pénurie planétaire

Dans le monde, de 15 à 35millions d’enseignantss u p p l é m e n t a i res sero n tn é c e s s a i res d’ici à 2015,conséquence d’un vieillissementdu personnel enseignant, d’unedégradation de leur statut et deg raves pro blèmes derecrutement.La bataille du recrutement estdonc engagée et pour la mener,les pays ont recours à unepanoplie de moye n s , d udébauchage dans le secteur privéà la revalorisation des salairescomme c’est le cas dans les Pays-Bas, en Corée du Sud.

La France devra pour sa partaffronter des départs massifs enretraite : 162 000 entre 2000 et2009.

Les enseignants de plus de 50 ans dans les pays de l’OCDE (en 1999,en % ).

Les troisièmes journées nationales del’autisme consacrées à ce trouble dud é veloppement qui touche 100 000

personnes en France ont été organisées le17 et 18 mai. L’objectif était notammentd ’ a l e rter sur les carences de la pris enc h a rge en France. Bon nombre de fa m i l l e ssont lassées d’attendre qu’une place se li-bère dans l’un des rares établ i s s e m e n t sspécialisés existants, et envoient désor-mais leurs enfants autistes dans des stru c-tures situées à l’étranger. Un point sur la maladie a aussi été fa i t .L'autisme est un syndrome qui regr o u p eplus d'une vingtaine de pathologies diff é-

rentes dont la plupart sont encore malconnues. Il ne présente aucun marq u e u rb i o l ogique qui permette de poser un dia-gnostic catégorique. Aussi, d’après les cri-tères cliniques de l’OMS, un enfant estconsidéré comme autiste lorsqu'il présen-te, avant l'âge de 3 ans : un déf icit de l'in-teraction sociale, des difficultés de com-munication verbale et non verbale, desanomalies sur le plan moteur – mouve-ments stéréotypés, troubles obsessionnelscompulsifs... Ces dysfonctionnements sur-viennent au cours de la période de matura-tion du cerveau et s'expliquent probabl e-ment par des défaillances dans l'établ i s s e-

ment de connexions neurolog i q u e s .Les chercheurs estiment aujourd’hui qu'ils'agit du plus génétique des troubles psy-chiatriques. Si certaines pathologies raris-simes incluses dans la large définition dece syndrome peuvent être traitées, les mé-decins demeurent incapables de guérirl'immense majorité des enfants autistes. Ilest donc essentiel, sur la base d'un dépista-ge précoce, de les faire bénéficier de mé-thodes éducatives adaptées qui, chez lap l u p a rt des malades, permettent de réduires e n s i blement la gr avité du handicap. D’oùl ’ i m p o rtance des centres d’accueil.

Autisme :des carences dans la prise en char ge

s e c o n d a i r e

p r i m a i r e

Actu

Depuis le 13 mai les manifestations se succèdentdans les départements avec une forte présence desenseignants.

13 maiLe Progrès : 50 000 per-sonnes se sont rassem-blées à Lyon le 13 mai surla réforme des retraites,c’est historique !

16 maiOuest France : Ils étaient plus de2000 venus de Sarthe et deMayenne pour défiler dans lesrues de Sablé fief de FrançoisFillon.

La Marseillaise : 3500 manifestantsont réalisé une chaîne humaine entrele Gard et le Vaucluse sur le pont del’Europe, symbole du lien entre lesacadémies et de l’égalité entre lescitoyens.

Le Courrier de l’Ouest :200 personnes assis-taient à une Assembléegénérale à Thouars dansles Deux-Sèvres Po u r

discuter de la décentralisation et du projet de réfor-me sur les retraites.

19 maiDernières Nouvelles d’Alsace : Prèsd’un millier de manifestants ont déf i-

lé dans les rue de Strasbourgpour " défendre et améliorerles retraites, pensions et ser-vices publics ".

La Nouvelle République : 2000 manifestantsont défilé dans les rues de Bloiscontre le projet de réforme du systè-me de retraite initié par le gouverne-ment.

Nice Matin : 10000 manifestants ontdéfilé dans les rues pour manifester

leur opposition au projet "Fillon " mais aussi aux ré-formes de l’éducation na-tionale.

nante, 200 000 ayant répondu à l’appeldes organisations syndicales. A u t a n tdire que ce 27 mai, malgré les cam-pagnes publicitaires orchestrées par lePremier ministre dans la presse, malgr éles messages de fermeté de Fr a n ç o i sFillon, le mécontentement ne cesse degrandir contre le projet de réforme desretraites qui devait être présenté le len-demain en conseil des ministres. La quasi totalité des organisations syn-dicales départementales avait appelé àla gr è ve, y compris l’union départ e-mentale CFDT qui, comme les autres,avaient donné rendez-vous à ses mili-tants et sympathisants sur le Vieux Po rt ,point de départ d’un cortège qui s’estdispersé dans le calme arr ivé au RondPoint du Prado, tout près du StadeVélodrome et sous un ciel menaçant,ex a c t e m e n t .

P i e r r e Magnetto

L’intersyndicale appelle à «d é p o s e r, chaque fo i sque cela est possibl e, un préavis de grève re c o n-d u c t i ble pour faire de la journée du 3 juin unenouvelle journée de lutte»

«Én o r m e, c’était énorme ! »Jean-Luc, agent de distribu-tion du courrier à Marseille,

n’en croit pas ses yeux. 230 000 « selonles orga n i s a t e u rs », forcément moins «selon la police », on dira ce qu’on vo u-dra il y avait la foule des grandes manifce mardi 27 mai en fin de matinée.C e rtes, les enseignants manifestant àl’appel de l’intersyndicale formaient legros des troupes, près de la moitié duc o rtège. Mais avant même que le défi l éne se mette en mouvement, on pouva i tfaire un premier bilan, pas moins de320 préavis de gr è ve avaient été dépo-sés la veille dans tout le départ e m e n t .Près de 60 % émanaient d’entreprisesp r ivées, les autres des fonctions pu-bliques et des entreprises publ i q u e s( P T T, Régie des Tr a n s p o rts Marseillais,ANPE…). On remarquait ainsi unef o rte participation des salariés deSollac qui devait apprendre le soirmême la suppression de 830 emploisdans des usines du nord de la Fr a n c e .Le 13 mai dans la cité phocéenne lamobilisation avait déjà été impression-

Un temps de plus enplus fort à Marseille

Revue de presse

A l’appel des organisations syndicales départ e m e n t a l e s230 000 personnes ont manifesté mardi 27 mai à Marseillecontre le projet de réforme de retraite de François Fillon.

Après le comité interministériel :« le conflit doit se poursuivre »

Pas moins de vingt ministres réunis encomité interministériel consacré àl’Education nationale. Il y avait là,

bien sûr, les deux ministres de tutelle, maiségalement des poids lourds du gouverne-ment, tel le ministre de l’Intérieur, NicolasSarkozy. Pour cette réunion convoquée unesemaine auparavant, un tel bousculementd’agendas ministériels laissait prévoir unmoment d’importance dans la vie de l’Etat.D’autant que le Premier ministre faisait ra-pidement savoir qu’à la fin de cette réunionexceptionnelle, il ferait une déclaration for-cément tout aussi exceptionnelle. C’est diresi l’attente était grande. Particulièrement dela part des personnels de l’Education natio-nale.Enfin cette réunion interministérielle du 27mai s’inscrivait dans un contexte particulier.: sept jours de grève et de manifestations na-tionales unitaires des syndicats del’Education depuis le début de l’année, 88départements en grève reconductible dontcertains depuis plus d’un mois, une mani-festation interprofessionnelle giga n t e s q u edu 25 mai contre le projet Fillon réformantles retraites, des assemblées générales re-gorgeant de personnels, une plus amplegrève de l’Education nationale, ce même 27mai, marquée par une ampleur nouvelle :plus de 60% de grévistes dans le primaire,des centaines de milliers dans les rues.Jean-Pierre Raffarin n’ignorait rien de toutcela. Il était attendu sur plusieurs points : lebudget en régression de l’Education natio-nale, la décentralisation de 110 000 person-nels, la réforme des retraites.

Qu’a-t-il répondu aux centaines de milliersde manifestants qui occupèrent ce jour-là lepavé des rues ? «Le trouble qui s’exprimeaujourd’hui, il faut l’entendre, il faut y ré-pondre. Je veux l’entendre, je veux que mongouvernement y réponde».Et concrètement ? Le budget ? «en dix ans,la priorité donnée à l’école a permis une

augmentation de25% du bu d ge tde l’E.N.» La dé-centralisation ?Elle «ne fragilisepas (…) le statutet la situation desfo n c t i o n n a i re s» .La réforme desretraites : «E l l eest juste et équili-brée». La répon-se est donc claire: ceux qui mani-festent ont tortsur toute la ligne.

La riposte nes’est pas faite at-t e n d r e . Pour laF S U, NicoleGeneix a déploré: «le Premier mi-n i s t re a ch o i s il ’ i m p a s s e . L econflit va devoirse poursuivre, etmême se durc i r.M o n s i e u rRaffarin est ma-nifestement sourdaux attentes desp e rs o n n e l s » .Réunis le lende-main, les syndi-cats FA E N,F E R C - C G T ,FNEC-FP/FO, FSU, SGEN, UNSA ont dé-claré : «Le comité interministériel n’a ap-porté aucune réponse aux revendicationsprécises formulées par les personnels enlutte depuis octobre. L’annonce de «discus-sion» sur les projets de décentralisation neporte que sur les modalités de mise enœuvre du transfert des missions et des per-sonnels et n’apporte aucun élément nou-

veau ; sur les retraites le premier ministrene fait aucune ouverture par rapport auprojet de loi déjà connu ; il confirme qu’iln’y a aucun moyen supplémnentaire ; il faitsilence sur la question des MI-SE et desaides-éducateurs». Les fédérations appel-lent en conséquence «à pours u i v re lesgrèves et à faire du 3 juin une nouvelle jour-née de grèves et de manifestations».

Actu

Ça s’est passé un dimanche, un dimanche entre Nation et Place d’Italie. Ily avait des enseignants, mais aussi des cheminots, des hospitaliers ou despompiers, des communaux, des salariés d’EDF et de la Poste ou de FranceTélécom. Une marée humaine pour refuser, à l’appel de la CGT, FO, FSUet UNSA auxquels s’est joint le G10, le plan Fillon. La manifestation étaitnationale. Pourtant dans nombre de villes de France d’autres manifestantsont défilé : 40 000 à Marseille, 20 000 à Bordeaux, Toulon, 17 000 àAvignon…

C ’ ét a i tle 25 m aiC’étaitle 25 mai

Retraites : dernière mouture a vant blocag eLes points principaux du projet de réforme des systèmes de retraite tel qu’il a éapprouvé, mercredi 28 mai, par le conseil des ministres avant sa présentation àl’Assemblée, le 10 juin prochain,sont maintenant mieux connus des Français. Voiciun rappel rapide, ainsi que des précisions sur les évolutions du projet Fillon depuissa première mouture (pour plus de détail voir Fsc n°241).Durée de cotisation. Elle est aujourd’hui de37,5 annuités pour obtenir une retraite àtaux plein (75 % du salaire des six derniersmois).Elle s’allongerait d’un semestre par an jus-qu’à 2008 où elle atteindrait 40 annuités,puis 41 annuités en 2013 pour obtenir letaux plein.

Valeur de l’annuité. Actuellement de2%, elle passerait à 1,875% en 2008,

1,829% en 2013 et 1,796% en2020.

Age de départ à la retraite . Il seraittoujours possible de partir à 55 ans ou

à 60 ans, mais avec une pension

de retraite beaucoup moins élevée. Les ser-vices à mi-temps sont décomptés commedes services à temps plein pour le calcul des15 ans de service actif.

Années d’Ecole normale. Les annéesd’E.N. (comme les années d’IPES à partirde 1960) seraient toujours prises en comptedans le calcul des annuités.

Service actif . Avoir travaillé quinze ans deservice comme instituteur donne actuelle-ment droit à un départ à la retraite à 55 ans. Les dispositions antérieures sont mainte-nues. Jusqu’à présent, les services effectuésà temps partiel étaient décomptés commedes services à temps plein pour le calcul des

15 ans de services actifs. Ce ne serait plus lecas. Les services à temps partiels seraientpris en compte en fonction de la durée des e rvices eff e c t ivement accomplis. Uneannée à mi/temps comptait pour une annéepleine. Elle ne compterait plus que la moi-tié.Avec ce nouveau mode de calcul, les insti-tuteurs (les institutrices surtout) qui ont in-tégré le corps des profes-seurs des écoles en ayanttout juste leurs 15 annéesde service actif, risquentde devoir partir à 60 ans.

Voici le texte de la déclaration communepubliée par la CGT, la CGT-FO, l’UNSA,la FSU le 28 mai :« Pour les organisations syndicales CGT,CGT-FO, UNSA, FSU, l’ampleur de la ma-nifestation nationale du 25 mai à Paris,ainsi que les très nombreuses initiatives quiont eu lieu et se poursuivent dans toute laFrance, expriment clairement la volontédes salariés du privé et du public : l’exi-gence d’une réforme des retraites autre quele projet de loi que le gouvernement vientde décider de soumettre au Parlement.Aujourd’hui, le Conseil des ministres vientde confirmer la volonté du gouvernementde passer en force.Face à la propagande gouvernementale etaux déclarations ministérielles provo c a-trices et mensongères, les salariés – et lamajorité de l’opinion publique avec eux –

ne sont pas dupes.Il n’y a pas eu de véritables négociations etle gouvernement ne peut se prévaloir, de-vant la représentation nationale, de l’appro-bation de son projet de loi par les parte-naires sociaux.La baisse du niveau des pensions et des re-traites, pour les salariés du privé comme dupublic, sera importante et produira des ef-fets dévastateurs sur les conditions de viedes futurs retraités.L’avenir des régimes par répartition, fautede ressources supplémentaires reposant surune nouvelle répartition des richesses, n’estpas assurée et l’épargne retraite par capita-lisation fait bien partie du projet de loi.En conséquence, les organisations syndi-cales, CGT, CGT-FO, UNSA, FSU réaffir-ment leur exigence d’une véritable négo-ciation et d’un débat démocratique pour

construire le projet de réforme permettantde garantir l’avenir de nos retraites.Alors que les actions et les grèves sont dé-cidées et se développent dans de nombreuxsecteurs, y compris dans les entreprises pri-vées, la CGT, la CGT-FO, l’UNSA, la FSUappellent les salariés à amplifier la mobili-sation. Dans cette démarche, elles mettenttout leur poids.En effet, seule une généralisation du mou-vement, privé/public, et s’inscrivant dans ladurée, pourra faire revenir le gouvernementsur ses choix néfastes. C’est une mobilisa-tion générale qu’il faut organiser. Danscette perspective, la CGT, la CGT-FO,l’UNSA et la FSU appellent les salariés àfaire du 3 juin un rendez-vous majeur degr è ves et de manifestations. Elles sontprêtes à donner, avec eux, à cette journée,tous les prolongements indispensables ».

● ● ●

« 3 juin, rendez-vous majeur »

Actu

Calcul de la décoteDeux décotes sont calculées (seule la plus faible est prise en compte) : d’une part la différence entrele nombre d’annuités maximum (40) et le nombre d’annuités au moment du départ et d’autre partla différence entre l’âge de départ et la limite d’âge du corps (60 ans pour les anciens instits, 65 pourles nouveaux PE). Voici le calcul de la pr ogressivité :2004, 2005, pas de décote2006, 0.125 % de taux de décote par trimestre, 0.5 % par an2007, 0.25 % de taux de décote par trimestre, 1 % par an2008, 0.375 % de taux de décote par trimestre, 1.5 % par an2009, 0.50 % de taux de décote par trimestre, 2 % par an2010, 0.625 % de taux de décote par trimestre, 2.5 % par an2011, 0.75 % de taux de décote par trimestre, 3 % par an2012, 0.875 % de taux de décote par trimestre, 3.5 % par an2013, 1 % de taux de décote par trimestre, 4 % par an2014, 1.125 % de taux de décote par trimestre, 4.5 % par ande 2015 à 2020, 1.25 % de taux de décote par trimestre, 5 % par anVoici l’âge auquel la décote s’annule :En 2020, la décote s’annule quand la limite d’âge est atteinte, 60 ans pour les instituteurs, 65 anspour les professeurs des écoles. D’ici 2020, l’application est progressive, la décote s’annule à un âgepivot.en 2006, à 56 ans pour les instituteurs, à 61 ans pour les PE en 2007, respectivement à 56,5 ans et 61,5 ansen 2008, respectivement à 57 ans et 62 ansen 2009, respectivement à 57,25 ans et 62,25 ansen 2010, respectivement à 57,5 ans et 62,5 ansen 2011, respectivement à 57,75 ans et 62,75 ansen 2012, respectivement à 58 ans et 63 ansen 2013, respectivement à 58,25 ans et 63,25 ansen 2014, respectivement à 58,5 ans et 63,5 ansen 2015, respectivement à 58,75 ans et 63,75 ansen 2016, respectivement à 59 ans et 64 ansen 2017, respectivement à 59,25 ans et 64,25 ansen 2018, respectivement à 59,5 ans et 64,5 ansen 2019, respectivement à 59,75 ans et 64,75 ans

Montant de la pension et décote . Le tauxde pension, calculé sur les six derniers moisd’activité, est à l’heure actuelle de 75 %pour 37,5 annuités (soit 2 % par an).Demain, le taux de pension pour ceux quipartent avant d’avoir cumulé 40 annuités decotisation (puis 41 annuités en 2013) seraitréduit par le biais d’un système de décote.La décote est assimilable à un malus infligéà ceux qui partent à la retraite avant d’avoirle nombre requis d’annuités.La mise en place de la décote est p rog re s s iveà partir de 2006 pour atteindre 5 % en 2015(voir tableau ci-dessous).En 2020, la décote s’annule quand la limited’âge est atteinte, 60 ans pour les institu-teurs, 65 ans pour les professeurs desécoles. D’ici 2020, l’application est pro-gressive, la décote s’annule à un âge limite(voir tableau ci-dessous).Le projet de loi précise que «la durée d’as -surance ou de services requises pour l’ob-tention d’une retraite à taux plein est cellequi est en vigueur l’année d’ouverture dudroit à l’obtention d’une pension à jouïssan-

ce immédiate». Ces dispositions concernentles agents qui prolongent leur activité audelà de l’âge auquel ils peuvent prendre leurretraite, soit : • après 55 ans pour les agents ayant 15 ansde service actif ;• après 60 ans pour les agents ayant un ser-vice sédentaire ;• après l’année où elles ont accompli 15 ansde service pour les femmes ayant eu troisenfants ou plus.Trois exemplesRoger, instituteur, a 55 ans au 1er janvier2008. Il part à la retraite le 1er septembre2011. Le taux de décote et la valeur de l’an-nuité pris en compte sont ceux de 2008.H é l è n e , professeur des écoles, a 60 ans au 1e r

j a nvier 2012. Elle part en retraite le 1e r s e p-tembre 2013. Le taux de décote et la valeur del’annuité pris en compte sont ceux de 2012.Françoise , institutrice, mère de quatre en-fants, et ayant 15 ans de service en 2007,part en retraite en 2015. Le taux de décote etla valeur de l’annuité pris en compte sontceux de 2007.

Retraites : dernièr emouture a vant blocage (suite)

Il partira à 55 ans avec 15 ans deservice actifs en 2013 au 10ème

échelon du corps des P.E. Il a faitvalider 1 trimestre dans le privé.Actuellement sa pension serait de : 1745,58 euros nets (taux deremplacement 72 %)Avec la législation Fillon, elle se-rait de : 1420,95 euros nets (tauxde remplacement 58,61 %) soitune perte de 324,64 euros parmois soit - 2129, 29 F par mois. Soit - 11 % de la pension de base.

Elle envisage de partir à 56 ans en2015 au 11ème échelon du corpsdes P.E. Actuellement sa pension serait de : 2059,49 euros nets (taux deremplacement 79 %)Avec la législation Fillon , elle se-rait de : 1789,32 euros nets (tauxde remplacement 68,64 %) soitune perte de 270,17 euros par

mois soit - 1772,08 Fpar mois. Soit - 5,63 %

de la pension debase.

0

Guy, 45 ans,a débuté à 19 ans en 1977…

Sylvie 43 ans,a débuté à 18 ans en 1977…

● ● ●

1

étudiantes, auxiliaires, ou encore en dispo-nibilité pour suivre leur conjoint !Cette disposition concerne indifféremmentles femmes et les hommes.Le droit pour les mères de trois enfants debénéficier de leur pension après 15 ans deservice est maintenu. La majoration de pen-sion de 10 % pour les parents de trois en-fants également.

Prise en compte des années d’études. Au-jourd’hui, aucune année d’étude n’est priseen compte. La loi autoriseraient les salariésà racheter trois années d’études.Il ne s’agit pas d’une «validation» mais d’unrachat différé de périodes passées. Ce méca-nisme est onéreux. En effet, le salarié quiveut racheter des années d’études dans desconditions «actuariellement neutres», c’està dire qui ne coûtent rien au régime de re-traite dont il dépend, doit payer la part sala-riée mais aussi la part employeur. Plusieursconditions limitent la possibilité de rachat.

Cessation pro g re s s ive d’acti v i t é . L e sdroits à la CPA aujourd’hui sont ouverts à55 ans, après 25 années de service, aux per-sonnels qui ne peuvent prétendre à unejouissance immédiate de leur pension, àl ’ exclusion des mères de trois enfa n t s .Départ obligatoire à 60 ans. Mi-temps payéà 80%. Une année apporte une demi-annui-té dans la détermination du montant de lapension.La CPA passera progressivement de 55 ansen 2003 à 58 ans en 2008. Elle ne sera pos-sible qu’avec 160 trimestres.Deux formules sont possibles : • 2 ans avec un service à 80% rémunéré à85,7% suivi d’années à 60% rémunérées à70%.• service à mi-temps rémunéré à 60%.Ce dispositif pourrait amener le demandeurà prendre sa retraite à 65 ans (160 trimestrescorrespond en effet à sept annuités supplé-mentaires). Il s’agit d’inciter au prolonge-ment d’activité et non pas de répondre à lapénibilité du métier.

Caisse de retraite obligatoir e. Il y auraitdésormais une Caisse de retraite addition-nelle obligatoire sera créée au 1er janvier2004 afin de prendre en compte une partiedes primes , c’est-à-dire tout ce qui ne faitpas partie de la rémunération principale, lesheures supplémentaires, les indemnités di-verses, ZEP, direction d’école, AIS… Lagestion de ce régime paritaire sera confiée à

un établissement de droit public. La cotisa-tion sera fixée à un taux de 5% pour les em-ployeurs et de 5% pour les fonctionnairesconcernés. Le principe du code des pen-sions est remis en cause. Cette caisse n’au-rait pas de rendement avant plusieurs décen-nies.

Surcote . Un système de surcote est instauré: il s’agirait d’augmenter le taux de pensionpour ceux qui partent après 60 ans en ayantdéjà cumulé 40 annuités de cotisation à par-tir de 2006.

Evolution de la pension. Actuellement lapension est considérée comme un «traite-ment continué». La pension de retraite esti n d exée sur les traitements des actifslorsque la valeur du point d’indice augmen-te, lorsque des points d’indice sont attri-bués, ou lorsqu’une revalorisation indiciaireest prise pour un corps.Toutes ces dispositions seraient supprimées.Les pensions seraient indexées sur les prix. Sur le long terme, ce mécanisme d’indexa-tion aboutirait à un décrochage des pensionspar rapport aux salaires. Autre conséquence,contrairement à ce qu’avait affirmé le gou-vernement, les actuels retraités sont directe-ment touchés par cette mesure.

Avantages familiaux. Les femmes bénéfi-cient d’une bonification de durée de cotisa-tion d’un an pour tout enfant élevé pendantneuf ans. Le droit européen a jugé cette dis-position discriminante à l’égard deshommes.Les parents de trois enfants et plus bénéfi-cient d’une majoration de la pension de10%.De plus, les mères de trois enfants peuventliquider leur pension après quinze ans deservice avec jouissance immédiate de leurpension.Pour tous les enfants nés avant le 1er janvier2004, la bonification serait accordée auxfemmes ainsi qu’aux hommes qui auraientobtenu un congé d’au moins deux mois detravail pour élever un enfant avant son hui-tième anniversaire (congé matern i t é ,d’adoption, parental, disponibilité pour éle-ver un enfant ou pour convenance person-nelle, ce qui est désormais conforme audroit européen.Pour les enfants nés après le 1er janvier2004, les bonifications sont supprimées. Enrevanche, les interruptions d’activité sontcomptées dans le calcul des annuités.

Cette disposition aboutit à priverde cette bonification les femmesqui ont eu un enfant alors qu’elles

n’étaient pas titulaires ouqu’elles n’étaient pas enfonction. Cela concern e ,

par exemple, les femmes qui onteu un enfant quand elles étaient

Elle a fait prendre en compte 5trimestres de travail saisonnier,d’été et dans le privé, soit 1 annéede services validés.Elle partira à 60 ans en 2043 avec34 annuités au 11ème échelon desP.E de service actifs en 2013 au10ème échelon du corpsdu corpsdes P.E. Actuellement sa pension serait de: 1772,73 euros nets (taux deremplacement 68 %)Avec la législation Fillon , elle se-rait de : 1187,09 euros nets (tauxde remplacement 45,54 %) soitune perte de - 585,63 euros parmois soit - 3841,16 F. Soit - 25 %de la pension de base.

Elle a deux enfants nés ava n t2004. Elle partira à 60 ans en2031 avec 34 annuités au 11ème

échelon du corps des P.E. Elle a 9trimestres validés dans le privé.Actuellement sa pension serait de: 1877 euros nets (taux de rempla-cement 72 %)Avec la législation Fillon, elle se-rait de : 1361,67 euros nets (tauxde remplacement 52,23 %) soitune perte de - 515,34 euros parmois soit - 3380,10 F. Soit -18,75 % de la pension de base.

Aurélie , 26 ans,en 2003 est PE2 à L’IUFM…

Pascale , 32 ans,a débuté à 26 ans…

2

l’AIS, du remplacement et… de la mater-nelle. Victimes donc, ces enfants de 2 ansqui ne seront pas tous accueillis faute deplace. Dans le Gard, où le taux de scolari-

sation, estimé par le SNUipp,se situe entre 27 et 28 %, lesyndicat a dénombré dansl’immédiat, après enquête,950 élèves de 2 ans qui nepourront être scolarisés à larentrée prochaine.

L’Inspecteur d’Académie arefusé, plus que d’habitude,de répondre aux demandesd’ouvertures en maternelle.Conséquence immédiate, lese ffectifs des classes s’ac-

croissent jusqu’à devenir pléthoriques.Dans une majorité de départements, lesinspecteurs d’académie ont fixé les seuilsd’ouverture de classe à 30 élèves. Selonles nécessités du moment ce seuil est sou-vent dépassé. C’est le cas en Haute Vienneoù l’I.A a refusé la création d’une classe

Dans un contexte de restrictions

budgétaires pourl’Education nationale,

l’école maternelle resteune des premières

victimes du redéploiement des postes,

au détriment de la scolarisation des enfants

de deux ans.

elon l’INSEE, 34 000 élèves sup-plémentaires sont attendus à la ren-trée 2003 dans les écoles mater-nelles. Éternelles questions pour

les familles dont les enfants ont ou aurontdeux ans d’ici la fin de l’année : trouve-ront-ils une place à l’école et dans quellesconditions seront-ils scolarisés ? Ce nesera pas une situation très nouvelle si l’onconsidère que seulement 35,7 % des enfants de deux ans sont scolarisés enFrance (1). Cependant la pression démogra-phique, elle, constitue indubitablement unélément nouveau. La carte scolaire 2002passée, les 1000 créations de postes dansle premier degré se sont déjà révélées bieninsuffisantes pour répondre àtous les besoins sur le terrain(remplacement, form a t i o ncontinue, A.I.S, directiond’école)... comme pour sco-lariser les enfants de deuxans en maternelle issus del ’ a fflux du dernier babyboom. Les inspecteurs d’aca-démie ont procédé aux habi-tuels redéploiements depostes.

Déshabiller Pierre pour ha-biller Paul, un refrain que l’on connaîtbien. S’il est impossible de réaliser unbilan définitif à cette heure, le carte sco-laire n’étant pas terminée, les premierséléments connus de situations départ e-mentales font apparaître des constantes.Le redéploiement touche les secteurs de

S

Actu

École maternelle :

réservoir depostes ?

En Haute Vienne,l’I.A a refusé la

création d’une classedans 13 écoles mater-nelles où la moyennedépasse les 30 avantouverture. A Couzeix

par exemple les 7classes de l’école au-

ront 34 élèves.

dans 13 écoles maternelles où la moyennedépasse les 30 avant ouverture. A Couzeixpar exemple les 7 classes de l’école auront34 élèves. Dans de nombreux départe-ments les inspecteurs d’Académie ontdonné la consigne de ne plus comptabiliserdans les prévisions d’effectifs les enfantsn’ayant pas 2 ans révolus à la rentrée sco-laire, une façon de minimiser l’ampleurdes besoins.

Autre manière pour l’administrationd’économiser les postes : la création dedemi-classes. C’était souvent le cas pourdes classes enfantines en école primaire.Cela se multiplie maintenant en école ma-ternelle allant jusqu’à la demi-scolarisa-tion. Même si les conditions d’accueil, no-tamment des dortoirs pour la siestel’après-midi, sont réalisées. Ces situationsdites d’attente durent parfois plusieurs an-nées. Onze ouve rtures de demi-postesdans le Tarn soit le doublement de ce typede mesures entre la carte scolaire 2002 et2003. Dans ce département, l’attribution

de demi-postes est réservée à la scolarisa-tion des enfants de 2 ans. On s’interrogedans ce cas sur le sens porté par de tellesmesures. La scolarité en maternelle, quin’est pas obligatoire, ne serait-elle plus re-connue pour les plus jeunes ?S’il n’est pas toujours simple dec o nvaincre les maires de l’import a n c ed’une scolarité précoce, ça l’est encoremoins lorsque l’éducation nationale, pourdes raisons comptables, entretient l’ambi-guïté. En cette période de réduction desdépenses publiques, l’école maternelle esttrop considérée comme vivier pour le re-déploiement des postes.Alors que le mouvement de grève dansl’éducation nationale connaissait une fortemobilisation le 27 mai , le discours du pre-mier ministre à l’issue du Comité intermi-nistériel n’a pas oublié d’évoquer la mater-nelle. « Le monde entier admire les réus-sites de notre école maternelle. Il est horsde question d’aff a i blir l’une des plusgrandes réussites de la France », une in-contestable volonté de rassurer. L’arbre neparvient pas toujours à cacher la forêt. Lapriorité à l’éducation nécessite des moyenset pas seulement des mots.

Gilles Sarrotte

Le manque de locaux en question

Émotion dans le Val d’Oise. L’inspecteur d’Académie a pris cette année la décision de neplus comptabiliser les enfants de moins de trois ans dans les prévisions pour la carte sco-laire. Cette décision accompagnée du relèvement du seuil d’ouverture de classe à 30élèves s’est traduite par une remontée des effectifs. Nombre d’écoles ont vu leurs effec-tifs dépasser cette moyenne pour aller jusqu’à 34 élèves par classe. La scolarisation d’en-fants de deux ans n’est plus possible. L’émotion a doublé quand le maire de la communede Cergy pour des raisons budgétaires a annoncé qu’il revenait sur le principe d’uneATSEM par classe, la mesure visant directement les grandes sections.A Marseille, c’est l’impasse. Ce sont des centaines d’enfants d’âge maternelle qui ne trou-vent pas place dans les écoles de REP du centre ville. Faute de locaux. La municipalitéexplique qu’il n’y a plus de terrain disponible à la construction pour de nouvelles écolesdans ce secteur. Le problème existe depuis plusieurs années, mais il a pris une ampleurtelle qu’il touche aujourd’hui la scolarité obligatoire. Des dizaines d’enfants d’âge élé-mentaire n’ont pu être scolarisés durant plusieurs semaines. Le SNUipp, le SE, le SGEN,la FCPE et les DDEN interviennent ensemble auprès de la municipalité pour obtenir « unplan d’urgence » pour la construction d’écoles et « la mise en place de périmètres sco-laires pour gérer les flux d’élèves et aller vers plus de mixité sociale ».

M a t e rnelle : l e sc h i f f re s

Le taux de scolarisa -tion des enfants dedeux ans est de 35,7 % en 2000, der-nier chiffre communi -qué par le Ministèr e,un taux qui a légèr e-ment baissé depuis1980 où il avait atteintson plus haut ni veau(36,3 %).Concernant la scolari -sation des enfants det rois ans, « elle estmaintenant pre s q u etotale ».

S o u rce : L’état de l’école —M i n i s t è r e de l’EducationNationale — Octobre 2001

La cartescolaire 2002passée, les1000 créationsde postes dansle premierdegré se sontrévélées bieninsuffisantespourscolariser lesenfants dedeux ans enmaternelleissus del’afflux dudernier babyboom. Qu’ensera t-il à laprochainerentrée ?

4

La spécificité du métier enseignantfait aujourd’hui la Une del ’ a c t u a l i t é . Le gouve rnement y a

consacré un comité, les journaux écrits ettélévisés abondent en reportage sur cequ’est le métier d’enseigner, et le Premierministre lui-même reconnaît : « le métierd’enseignant n’est pas seulement unep ro fession. Il engage dans sa pers o n n emême celui qui l’exerc e. Chaquep ro fesseur de France fait, jour après jour,année après année, l’expérience de lasingularité d’un métier qui l’exposecomme aucun autre dans son être et danssa relation aux autres ». Charm a n t ecompassion sur laquelle,pour qu’il n’y ait nulleconfusion de sens,Fe n ê t r e s - s u r-cours a décidéde faire un dossier des plusc o n c r e t s .

En quoi tient cette « spéci-ficité enseignante » q u echacun s’accorde à recon-naître ? Avant tout, c’estp a rticulièrement vrai pourle primaire, dans le fa i tq u ’ exercer son métier,c’est dépasser largement le seul acte d’en-s e i g n e r. Isabelle enseignante en CE1 enSeine et Marne l’exprime ainsi : « il fautê t re en forme de 8h30 à 16h30 sans mo-ment de répit, entre les concertations avecles collègues, le travail personnel de pré-p a ration des cours, et les tâches adminis-t ratives de plus en plus lourdes ». Le mé-tier comprend des détails anecdotiques(mais néanmoins important lorsqu’ils’agit par exemple d’organiser une fête de

l’école pour financer une classe transplan-tée) à des actes structurels, comme le tra-vail en équipe. Et la fameuse relation auxautres, dont parle généreusement Jean-P i e rre Raffarin, fait sans aucun doute par-tie de ce métier. Qui n’a connu leslongues, mais obl i gatoires discussionsavec des parents d’élèves pour lesc o nvaincre que leur enfant doit part i c i p e rà la sortie, ou qu’il n’est pas nécessaireforcément de les « punir » parce qu’ils ontmal trava i l l é .Cela fait partie du métier, et cela tous lestémoignages le crient, demande du temps.On peut aussi prendre l’exemple des nou-

veaux programmes : lest e c h n o l ogies de l’inform a-tion et de la communica-tion, les langues étrangèresou régionales, les classes àPAC (bien compromisespar les nouveaux bu d-gets)... autant d’ex i g e n c e squi amènent les ensei-gnants à travailler en-s e m ble les progr e s s i o n s ,les décloisonnements. «J’enseigne dans une cl a s s eà 25 et lorsque j’ai des en-

fants qui ont du mal à suivre, je ne peuxpas toute seule régler tous les pro bl è m e s», explique Frédérique Junian enseignanteà Vi t ry - s u r-Seine. Le maître seul dans saclasse n’est plus une réalité suffi s a n t e .L’ i n t e rvention du réseau d’aide, les inté-grations d’enfant en situation de handi-caps exigent de travailler en équipe pourp e rmettre à tous de réussir. Cela fait doncp a rtie du métier, mais n’est pas prévudans le temps institutionnel.

Lors de ses interve n t i o n st é l é v i s é e s , le Pre m i e rm i n i s t re n’a pas tari

d ’ é l oges sur lesenseignants et la

s p é c i ficité de leur métier.Des spécifictés réelles

sur lesquelles nous nous penchons pour

rappeler les exigences qu’elles suscitent.

Le métier comprend des

détails anecdotiques (mais

néanmoins import a n t

lorsqu’il s’agit par exe m p l e

d ’ o r ganiser une fête de

l’école pour financer une

classe transplantée) à des

actes structure l s , comme le

t ravail en équipe.

« Formidables »mais exigeants…

Dossier

Dossier réalisé parLydie Buguet,

Delphine Henry ,Céline Lallemand,

Jacques Mucchielli et Gilles Sarrotte .

Toutes ces « spécificités », un rapport duConseil d’orientation des retraites (COR)les souligne (lire page 18). Il fait notam-ment état d’une « fatigue » allant jusqu’au« rejet professionnel » d’enseignant(e)s quiestiment au moment de leur départ avoirlargement fait « don de soi ». La questionde la formation continue, de la mobilité etde la gestion des carrières est alors posée.La mobilité au sein de la fonction publiqueest aujourd’hui quasi inexistante. A ce pro-pos, le SNUipp demande non seulementque les congés de mobilité soient réactivésmais aussi que soient mis en œuvre des dis-positifs de validation d’acquis d’expérien-ce et une formation continue qualifiante.La proposition du gouvernement concer-nant une seconde carrière pour les ensei-gnants à partir de 45 ans est intéressantemais n’a aujourd’hui aucune concrétisationet ne peut constituer une réponse à la colè-re sur les retraites. Car les enseignants duprimaire étant à plus de 70 % des femmes,le schéma de leurs carrières est plusqu’ailleurs sinueux. Elles sont nombreuses

Portrait d’une profession en chiffresD’après une étude de la direction de l’enseignement scolaire, en 2001-2002 lesfemmes représentaient 78,1 % des 316 152 enseignants du premier degré. Elles sonten moyenne plus jeunes que les hommes. L’âge moyen des femmes est égal à 40,8 anscontre 42,9 ans pour les hommes. L’âge moyen global est égal à 41,4 ans. Globalement, la population des enseignants a vieilli. La part des « 50 ans et plus » aug-mente de 5 points et atteint 23,8 % alors que celle des « moins de 30 ans » n’augmen-te que de 1.2 point et représente 13,50 % de la profession. Sur la formation continue, une note d’information du ministère de février 2003, esti-me que plus d’un enseignant sur deux a suivi une formation en 1999 (entre 1 jour et 2mois et plus). Mais, 41 % d’entre eux estiment avoir eu un besoin de formation nonsatisfait.

à prendre des mi-temps, à interrompre leuractivité pour élever un enfant. A cet égard,l’ensemble des mesures du projet de loirisque de diminuer nettement leurs pen-sions de retraite (lire page 19). Si les actuelles revendications des ensei-gnants portent l’intérêt général sur les re-traites (60 ans à taux plein à 75 % avec 37,5

annuités et des droits nouveaux pour tous)ou sur l’école (droit à la réussite de tous surtout le territoire), elles sont aussi traverséespar la demande d’une reconnaissance des « spécificités » de ce métier. Pour qu’ilreste comme le dit Evelyne Le Briand di-rectrice à Grigny : « un métier passionnant,le métier que j’ai toujours voulu faire ».

6

DossierLa quête des financements

Temps partiel = mi-temps

D’une école à l’autre, la réalité du métier d’enseignants peut aussi comprendre unecourse à l’argent.Les financements de l’école passe trop souvent par des bricolagesà la charge des enseignants.

« Les moyens ne sont past o u j o u r s là »Lilas Brice, 26 ans, e n s e i-gnante au sein du réseaud’aide à l’éducation, àS t a i n s , 2 ans d’ancienneté.« Cette année, c’est particu-lier parce que je m’occupeessentiellement d’enfants en

d i fficulté de la maternelle jusqu’auCM2. La tension au quotidien, je la ressens àcause du manque de moyen et de l’énor-me re s p o n s abilité qui pèse sur les épaulesde l’enseignant.La passion est toujours là malgré tout,mais il y a un sacré décalage entre la réa-lité et ce dont on nous parle à l’IUFM. Lesm oyens ne sont pas toujours là et les diffi-cultés, par contre, elles, sont bien réelleset multipliées sur le terrain. Mon tra v a i lne s’arrête pas arrivée à la maison. J’aiune petite fi l l e. Il faut assumer le boulotchez moi et ma vie privée ».

Le métier d’enseignant mène à tout,même à courir après les crédits...Après la période de la vente des sa-

pins et des cartes de vœux pour Noël, vientle mois de juin et les incontournables ker-messes et autres fêtes de fin d’année. Pourles enseignants, le but est autant de réunirles parents autour des enfants que de récol-ter l’argent qui permettra l’année d’après departir en classes transplantées, d’acheter dumatériel pédagogique, des livres... Cette situation n’est pas vrai partout carcomme l’a montré le SNUipp dans une en-quête faite en 2001-2002, il existe desécoles riches et des écoles pauvres. Lesécoles riches disposent d’ordinateurs, deconnections internet, d’intervenants, vont àla piscine... Les autres ont pour tout jeu decour des pneus en caoutchouc. Le SNUipp a mis en évidence des écarts de1 à 10 dans les moyens dont disposent des

écoles. Par exemple, si un quart des écolesont de quatre à dix ordinateurs, elles sontaussi un quart à n’en posséder aucun.Arguant de ces chiffres, le SNUipp s’estadressé aux différents ministres concernéspour qu’ils se penchent sur ce problème. Illeur a proposé que soit mis en place uneforme de péréquation qui pourrait assurer le

financement de ce qui doit constituer labase d’un enseignement de qualité définiepar un cahier des charges. Si tous les mi-nistres ont reconnu l’ampleur des pro-blèmes, aucun ne s’est saisi de cette ques-tion. L’égalité des moyens d’enseignementsur tout le territoire est pourtant une donnéeindispensable de l’école.

Le temps partiel se résume dans l’éducationnationale au mi-temps. Si la demande dumi-temps annualisé a été entendu et permetà des enseignants de continuer leurs études,poursuivre une formation, ou obtenir dutemps supplémentaire à l’issue du congés dematernité, il n’est aujourd’hui pas possiblede prendre un 3/4 temps. La majorité des mi-temps « classiques »sont demandés par des femmes. En 2000, 16600 enseignants étaient concernés (soit 6 %des personnels du 1er degré). Il s’agit à 96 %de femmes, seulement 1 % des hommesexerçant à temps partiel. Pour certaines, un

3/4 temps suffirait. Une différence qui in-flue sur les salaires mais aussi sur la retrai-te. Tout année à mi-temps compterait pourune demi-annuité, ce qui pour atteindre 40annuités pèserait lourdement ! Cependant, une disposition de la réformesur les retraites précise qu’à compter du 1er

mai 2004, dans la limite d’un an, les pé-riodes de temps partiel pourraient être dé-comptées à temps plein, à condition de ver-ser une cotisation à taux plein. Elle laisseaussi envisager la possibilité de « quotitésde temps partiel élargi ».

Une bataille contre le tempsSpécifique, le métier d’enseignant ? Oui,dans la mesure où il ne se réduit pas à l’acte d’enseigner.Panorama des pratiques personnelles et collectives qui toutes exigent « plus de temps ».

« Les vacances des enseignantssont méritées »Frédérique Junian, 28 ans, en-seignante en mater n e l l em oyenne section à V i t r y -sur-seine , 3 ans d’ancien -neté« La responsabilité des ensei-gnants est de transmettre auxenfants des savoirs et de les édu-quer. J’enseigne dans une classede 25 et lorsque j’ai des en-fants qui ont du mal à suivre, je ne peuxpas toute seule régler tous les problèmes,et en plus gérer ceux qui viennent del’extérieur. Les vacances des enseignantssont méritées, et je ne pense pas qu’onsoit privilégié par rapport à cela.Ce métier me plaît toujours, en revanchel’année dernière on avait encore desaides éducateurs, qui cette année nousont été retirés. Pleins de petits projetsque les enseignants avaient mis en placene peuvent plus se poursuivre, commealler à la bibliothèque par petits groupesou faire des séances d’informatique ».

Travail avec d’autres adultesLe travail en équipe comprend aussi les partenaires de l’école. Aides éducateurs, ATSEM, in-t e rvenants… Le partenariat entre enseignants et intervenants dans le cadre scolaire s’est accruces dernières années, en même temps que l’école s’est ouve rte vers le monde extérieur pourprendre en compte l’élargissement des savoirs. La disparition des Aides éducateurs remet encause les nombreux projets qui se sont mis en place avec leur aide. Surveillance, nouve l l e st e c h n o l ogies, travail en bibliothèque, aide à l’enseignement, leur présence au sein de l’école ap e rmis de varier les façons de trava i l l e r. Leur départ représente une réelle dégradation desconditions de travail des enseignants.

Le métier d’enseignant du primaire nese réduit pas à l’acte d’enseigner.Constat évident pour les intéressés

mais qui est méconnu par le grand public etnon reconnu par le ministère. Éva l u a t i o nC E 2 - 6è m e, Programme Personnalisé d’Aide etde Progrès, travail avec le réseau, liaison ma-t e rnelle-CP et CE2-6ème,..., l’évolution dumétier ces dernières années a multiplié lesprojets collectifs qui ont pour but d’aider lese n fants mais qui sont aussi consommateursde temps. Elodie, institutrice en maternelle enGironde résume ainsi la situation (fsc n° 220): « Les projets sont tout aussi intéressant lesuns que les autres tant pour les élèves quepour nous. Mais si l’on veut s’y investir celademande du temps. Il vaudrait mieux parl e rde bénévolat plutôt que de volontariat, étantdonné les proportions que cela prend ». Lesconseils de maîtres, de cycles, d’équipes ne

s u ffisent pas etles réunions entremidi et deux ouaprès la classesont épuisantes àla longue. Po u rtant, cetteé volution quirompt l’exe r c i c esolitaire du mé-tier correspond àl’aspiration desenseignants. Carpour assurer laréussite de tous,vaincre l’échecscolaire, ensei-

gner toutes les matières prévues au progr a m-me, les langues, les nouvelles technolog i e s …chaque enseignant peut-il rester seul dans saclasse ? Le SNUipp depuis sa création a en-gagé une réflexion sur le sujet de la transfor-mation de l’école par le travail en équipe ave cplus de maîtres que de classes. Depuis, les ex-périmentations « plus de maîtres que declasses » et « effectifs réduits en CP », ont vule jour. Toutes les équipes que « Fe n ê t r e s - s u r-cours » a rencontrées ont souligné l’intérêtd’une telle façon de travailler pour les enfa n t sen difficulté. « Des enfants qui, comme l’ex-pliquait la directrice d’Aunay - s o u s - A u n e a uqui co intervient avec la maîtresse supplé-m e n t a i r e , disent avoir repris confiance en euxet savent que quelqu’un sera disponible pourvenir les aider ». A l’origine, les ex p é r i m e n-tations prévoyaient d’accorder du temps sup-plémentaire aux équipes concernées, recon-

naissant ainsi qu’il est impossible d’ex p é r i-menter une organisation nouvelle à l’écolesans les moyens en temps pour le faire. Maisen ces temps de rigueur budgétaire cette dis-position tend à disparaître. La question du temps de concertation resteposée. La formule 24 + 3 ( 24 heures d’ensei-gnement et 3 heures de concertation) propo-sée par le SNUipp par le biais d’une cam-pagne de pétition en 2002 sur ce sujet a ren-contré un grand succès. Cette demande posedes questions nouvelles. Et les enfants ? Va - t -on baisser leur nombre d’heures d’enseigne-ment ? Doivent-ils, de la maternelle au ly c é e ,disposer du même nombre d’heures declasses ? Les réponses ne sont pas simples àt r o u ver mais il y a une certitude, ça ne peutpas durer. La demande éducative augmente,elle va de pair avec une exigence de plus detemps.

8

Dossier

Une carrière d’enseignant.Dynamisme et énergie, si ces qua-lités sont souvent observées et re-

connues comme essentielles par les pa-rents, ces derniers ne peuvent imaginer ceque représente « passer toute une carrière» avec une classe. Le rapport présenté en2001 par Serge Vallemont en contribu t i o naux travaux du Conseil d’orientation desretraites fait état d’une « fatigue » a l l a n tjusqu’au « rejet pro fessionnel » de la partdes enseignant(e)s, qui témoignent, au mo-

ment de leur départ à la retraite, avoir lar-gement fait « don de soi ». Ils ne sont pasde ceux qui prolongent conf i rment lemême rapport qui met dès lors l’accent surla nécessité d’articuler trois pistes de ré-f l exion : formation continue, mobilité etgestion des carrières. Ainsi l’exigence demobilité professionnelle ne date pas d’au-jourd’hui particulièrement dans un métieroù les possibilités sont presque inex i s-tantes. Elle se renforce d’ailleurs. Les en-seignants des écoles veulent pouvoir eff e c-tuer d’autres choix professionnels au coursde leur carrière, obtenir de nouvelles quali-f ications, pouvoir changer de métier, exe r-cer dans un autre ministère, un autre sec-teur de la fonction publique... C’est ce quiguide le SNUipp dans ses demandes d’uneaugmentation du nombre de congés pour

f o rmation professionnelle, de la réactiva-tion du dispositif « congés de mobilité », lamise en œuvre de dispositifs de va l i d a t i o ndes acquis de l’expérience professionnelle,l’obtention de qualifications reconnues parla formation continue. Dans son projet deloi sur les retraites le gouve rnement propo-se une seconde carrière pour les ensei-gnants à partir de 45 ans. Des possibilitésde formations seraient off e rtes pour accé-der par détachement à des carrières dansl’administration ou d’autres secteurs de lafonction publique. Des créations de postesétant nécessaires, très peu seront doncc o n c e rnés parmi les 800 000 enseignants.Réponse intéressante mais qui reste bientrop isolée pour répondre au problème dela démotivation en fin de carrière.

Une carrière d’enseignantPasser toute une carrière en classe épuise. Les opportunités de mobilité profes-sionnelles sont à inventer pour que chacun ait la possibilité de changer de mé-tier.

« Le soir, on est fatigué, maiscomme dans tous les métiers »

Paul Moreno, enseignant en CE1 àl’Ecole élémentaire Lang evin

aux Lilas, 20 ans de carriè -re.« Enseigner en fin de cyclenécessite de gérer la dispari-té des niveaux des élèves quiviennent du C.P. Le CE1 est

une classe ch a r n i è re oùl’on doit gérer l’hétéro-généité des élèves et

dans une classe de 26, c’esttrès difficile. On est fatigué le soir, maiscomme dans tous les métiers. Je ne tra-vaille pas dans une des communes lesplus difficiles de la Seine-Saint-Denis. Jeressens certainement moins de stress quedes collègues, qui ont à gérer davantagede problèmes dans des zones plus sen-sibles.Moi je suis enseignant avant tout, doncmon rôle éducatif, se définit par rapportà la place de l’enfant dans la société etla famille.Je ne suis pas déçu du métier d’ensei-gnant, je suis déçu des conditions qu’onest en train de nous imposer pour fairece métier. Je souhaite que l’école soit denouveau considérée comme une prioriténationale et qu’on fasse tout pour que cemétier continue à être attractif, à intéres-ser les jeunes ».

Comment prendre en compte les ex i-gences d’un métier en constante évo-lution ? Nouveaux progr a m m e s ,

langues vivantes, TICE, travail en équipe, re-cherche en éducation... ce rôle essentiel de-vrait être joué par la formation continue desenseignants. Ce n’est quasiment pas le casaujourd’hui où la référence essentielle restela formation initiale. Po u rtant à bien des ni-veaux de notre société, développer la form a-tion tout au long de la carrière est mise enavant comme une nécessité. Pour quel objec-tif et dans quelle conception d’ensemble dusystème éducatif ? Au moment où la loid’orientation est mise sur la sellette, réaffi r-mer l’exigence de mener 80 % d’une classed’âge au niveau du baccalauréat, c’est main-tenir l’exigence prioritaire d’une école trans-f o rmée en faveur de la réussite de tous lesé l è ves. Savoirs disciplinaires et didactiques,compréhension de la difficulté scolaire, rela-tions avec les familles... doivent aussi être au

centre de la formation continue. Rares sont les expériences qui mettent enlien formation initiale et continue. Cette re-lation est pourtant indispensable. On se sou-vient de quelle manière les enseignantes del’école maternelle La Fontaine à Narbonnet r o u vaient positives « la confrontation et lacomplémentarité » entre les profs d’IUFM etelles-mêmes (fenêtres sur cours n° 229). Cet r avail en commun sur le terrain conduit ene ffet à une réelle articulation théorie pra-tique, elle aussi indispensable. Enfi n ,comme pour la formation initiale, des domi-nantes de formation doivent être ouve rtes àtous les champs disciplinaires dans le cadrede la formation continue. Elles perm e t t r o n taux équipes de mieux prendre en charge lap o ly valence. A l’heure où se multiplient lescoupes sombres dans les budgets de la for-mation continue, postes et crédits demeurenti n d i s p e n s a bles au développement de la for-mation continue.

Formation continue :la valeur ajoutée

Le maître d’école est presque toujours,et plus encore aujourd’hui qu’hier,une maîtresse. Situation qui n’est pas

sans incidences sur le type de carrière suiv ipar les enseignants du premier degré. A u s s iles mesures de la réforme Fillon sur les re-traites ont-elle un écho particulier dans uneprofession que les hommes désert e n t .Sans s’attarder sur le poids du domainep r ivé, les relations hommes/femmes, laplace des enfants et la répartition des tâches,on sait les carrières de femmes plus incom-plètes que celles des hommes. Plus souve n tqu’eux amenées à réduire ou à interr o m p r eleur activité professionnelle (notammentparce qu’elles ont encore souvent le plusfa i ble salaire du foyer), les femmes repré-sentent la quasi totalité des mi-temps chezles enseignants des écoles. Mais si leurs car-rières sont souvent plus courtes (elles part e n ten retraite avec sensiblement moins d’annui-tés à leur actif), les enseignantes du primairequittent le métier quelques mois plus tardque les enseignants. Elles sont éga l e m e n tbeaucoup moins nombreuses qu’eux, pro-p o rtionnellement, à être chargées de direc-tion (surtout les plus importantes), à exercer dans le spécialisé et à atteindre la hors classe. Ced e rnier aspect s’ex-plique, essentielle-ment, parle fa i tq u el e s

hommes sont généralement mieux notés parle corps d’inspection que leurs homolog u e sféminins. Ainsi, avec une ancienneté supé-rieure et à un échelon supérieur, les hommesp a rtent à la retraite en étant un peu plusjeunes que les femmes.

Cette accumulation de différences pèse surles rémunérations en fin de carrière. En1996, les pensions annuelles moye n n e sétaient de 110 254 francs pour les femmescontre 139507 francs pour les hommes. Etsi, aujourd’hui, la grande majorité des ensei-gnants du primaire part en retraite dès quec’est possible et avec une pension non maxi-male, il va sans dire que l’allongement de ladurée de cotisation prévu par la réform eFillon, couplé à la décote de 5 % par annéenon remplie, représente une pénalité part i c u-lièrement lourde pour les enseignantes.Le système actuel compense en partie le dif-férentiel de fin de carrière entre hommes etfemmes, par le fait que chaque enfant appor-te à sa mère la bonification d’une annuité.Les mères de trois enfants peuvent, elles, li-quider leur pension après quinze ans de ser-vice actif avec jouissance immédiate de leurpension. Des mesures qui, jusqu’à présent,ne conduisaient qu’à un rattrapage des unessur les autres. Dans le souci affiché demettre fin à une discrimination qui seraitfaite aux hommes, le projet de loi supprimeces bonifications par enfant né après le 1erj a nvier 2004 (la pension après 15 ans de ser-vice pour 3 enfants reste). Ce projet les com-pense par l’instauration de bonifi c a t i o n s ,pour les pères et les mères, liées au temps ef-f e c t ivement pris pour les enfants (demandede congé d’au moins deux mois). Les tempsp a rtiels et les interruptions d’activité de droitpour élever un enfant (né après le 01/01/04)sont en revanche pris en compte pour le cal-cul de la décote, dans la limite de trois anspar enfant. La majoration de 10 % pour les

parents de trois enfants est maintenue.La logique de ces avantages familiaux «nouvelle formule » ne s’articule plus surle fait d’avoir des enfants (considérantque ce fait même pèse sur la carr i è r e )

mais sur le fait de s’être arrrêté-e de tra-vailler… ce qui n’est pas toujours possibl e ,ni souhaité. De plus, cela prive les femmesqui ont eu un enfant avant de travailler de lab o n i fication à laquelle elles avaient droitjusque lors. Au final, l’ensemble des me-sures du projet de loi risque de diminuer net-tement les pensions de retraite des femmes.Les professions très féminisées seront doncles plus touchées.

L’éternel fémininLe métier d’enseignants du primaire est très largement féminisé.Une situation spécifique qui joue né-gativement sur la façon dont le projet de réforme des retraites s’appliquerait à la profession.

« Je suis arrivée à Grigny parhasard mais j’y suis restée parchoix »Evelyne Le Briand, 50 ans, directricel’Ecole maternelle du Minotaure àGrigny (Essonne) en ZEP , 25ans de carrièr e« Travailler dans une zoned’éducation prioritaire(ZEP) est plus difficile que detravailler dans une zone plusfavorisée, car les enfants ici sonten très grande difficulté. Pour moice sont « des accidentés de lavie ». Ils arrivent à l’école à 2-3 ans avec déjà de très grands retards.Notre métier demande beaucoup de pa-tience, de tolérance et d’ouverture, quinécessitent un temps de travail de prépa-ration et de présence à l’école considé-rables.Quand je rentre le soir, je suis épuisée. Jene supporte plus le bruit et ce sont mespropres enfants qui me l’ont fait remar-quer par leur question : « Mais pourquoinous demandes-tu sans arrêt de baisser leson de la radio ou de la télévision ? ».Mais malgré tout, je ne suis pas déçuepar l’enseignement. J’ai beaucoup dechance de faire un métier passionnant, lemétier que j’ai toujours voulu faire etcelui qui me convient. Je suis arrivée àGrigny par hasard, mais j’y suis restéepar choix ».

0

Métier infos servicesinfos servicesteurs et de professeursdes écoles de classe nor-male détachés pour ser-vir hors de France (com-plément à la commissiona d m i n i s t r a t ive paritairenationale du 29 av r i l2003)

Avancement d’institu-teurs et de professeursdes écoles de classe nor-male détachés en France(reliquat 2001/2002 etcomplément 2002/2003à la CAPN du 29 avril2003)

Affectation des sta-

Au menu de laCAPN du 10 juin…

Affectation des en-seignants du premierdegré en réadaptation àtitre permanent auCNED (rentrée scolaire2003).

D é t a chement desfonctionnaires de ca-tégorie A dans le corpsdes professeurs desécoles.

Ava n c e m e n t au titrede l’année scolaire2002-2003, d’institu-

g i a i re s préparant leCAPSAIS en 2003/2004dans les IUFM et aucentre national deSuresnes (CNEFEI)

Affectation dans cer-tains IUFM des sta-giaires préparant le di-plôme d’Etat de psycho-logie scolaire (DEPS)

I n formations com-plémentaires concer-nant le stage préparantau diplôme de directeurd ’ é t a blissements d’édu-cation adaptée et spécia-lisée

IN D E M N I T É S * D E SE N S E I G NA N T S

D E S E G PA , D E C L I S , D E SP S Y C H O L O G U E SS C O L A I R E S ,D E SR É É D U C AT E U R SE TD E SM A Î T R E S D’A DA P TAT I O N

Directeur d’EREA

Bonification indiciaire

Indemnité de sujétions spéciales

Indemnité EREA

Indemnité de responsabilité dedirection d’établissement

Directeur appartenant au corpsdes instituteurs spécialisés :Bonification indiciaire

Directeur appartenant au corpsdes PE spécialisés : Indemnitéde fonction particulière

120 points

2748,96 euros/an

1472,40 euros/an

1072,33 euros/an

15 points

787,92 euros/an

Directeur d’ERPD

Bonification indiciaire

Indemnité de sujétions spéciales

Indemnité de responsabilité dedirection d’établissement

Directeur appartenant au corpsdes instituteurs spécialisés :Bonification indiciaire

Directeur appartenant au corpsdes PE spécialisés : Indemnitéde fonction particulière

Indemnités de sujétions spé-ciales (indemnités de chargesadministratives)

Indemnité ERPD

120 points

2748,96 euros/an

1072,33 euros/an

15 points

787,92 euros/an

1 à 4 classes : 681.6 euros/an / de5 à 9 classes : 771.6 euros/an /10classes et + : 862.44 euros/an

1472,40 (montant annuel)

Bonification indiciaire

Indemnité de sujétions spéciales

Indemnité SEGPA

Directeur appartenant au corpsdes instituteurs spécialisés :Bonification indiciaire

Directeur appartenant au corpsdes PE spécialisés : Indemnitéde fonction particulière

Si ZEP : indemnités

50 points

2748,96 euros/an

1472,40 euros/an

15 points

787,92 euros/an

1091,64 euros/an

Intérim de direction SEGP ASur votre arrêté d’affectation, il doit être mentionné " intérim dedirection ". Vous devez aller voir le gestionnaire de votre collègeavec votre arrêté d’affectation pour qu’il installe les indemnitésauxquelles vous avez droit.

Indemnité de sujétions spéciales

Indemnité SEGPA

Si instituteur spécialisé :Bonification indiciaire

Si PE spécialisé : Indemnité defonction particulière

Si ZEP :indemnités

2748,96 euros/an

1472,40 euros/an

15 points

787,92 euros/an

1091,64 euros/an

Si l’on se retrouve après le deuxième mouvement nommé à titre provisoire surun poste spécialisé,est-on obligé de l’accepter ?Oui, toutefois vous pouvez faire une demande motivée de ré-affectation auprèsde l’inspecteur d’académie. Celle-ci sera examinée en CAPD. Pensez toujoursà en envoyer un double à vos délégués SNUipp départementaux.

Intégré PE par liste d’aptitude, j’ai par ailleurs obtenu ma mutation pour unautre département.Serai-je considéré comme PE dans mon nouveau départe-ment ?Oui, si vous prenez effectivement vos fonctions. Cela est aussi le cas pour ceuxintégrant le corps des PE par concours.

J’ai trois enfants,quand puis-je partir en retraite ?Dès que vous pouvez justifier des deux conditions requises à savoir, avoir quin-ze ans de services effectifs et trois enfants élevés au moins pendant neuf ans,avant leur 16ème anniversaire ou avant l’âge où ils ont cessé de donner droit auxprestations familiales.Vous prenez votre retraite à la date souhaitée, le versement de la pension est im-médiat.

Q u e s t i o n s / Réponses

Directeur SEGP A

Direction d’école et travail à mi-temps sont compatibles :une intéressante jurisprudence

La cour administrative d’appel de Paris a cassé la décision d’un recteur de refuser lademande de temps partiel présentée par un directeur de C.I.O Elle lui avait été refu-sée " compte tenu des nécessités de service liées à (sa) fonction ". Cet arrêt porte sur le fond. C’est en effet la notion " d’intérêt du service " fréquemmentinvoquée par l’administration qui est mise en cause. La Cour a estimé que la décisiondu Recteur est entachée d’illégalité. Il l’avait prise sur un a priori de principe sansmême examiner si, dans les faits, le service pouvait être assuré.Par extension cette jurisprudence concerne les enseignants des écoles. Dans plusieursdépartements, des I.A. refusent les demandes de mi-temps sollicitées par des direc-trices et directeurs d’école pour les mêmes raisons. C’est à tort qu’ils le font. Il n’exis-te aucune raison de principe pour refuser un mi-temps à un directeur d’école.Les sections départementales du SNUipp disposent de cette jurisprudence. N’hésitezpas à les contacter en cas de problème.

* Les indemnités sont au 1 er décembre 2002. Les indemnités, BI et NBI sontcumulables.

2

de Schmélelesont part i sailleurs, telle queles parents écra-sés par leur tra-vail rétrécissent,rétrécissent etdisparaissent. Il

ne reste plus à Schmélele que ses yeuxpour pleurer. Mais de sa grosse larme sor-tent deux jumelles : l’Eugénie des larmeset l’Eugénie du rire ! Heureusementqu’elles vont aider le pauvre Schméleledans son parcours semé d’embûches, jus-qu’au happy end ! L’image et le texte four-millent comme toujours de gags de et dejeux sur les mots et de références réjouis-santes.

Peau d’Ane, adapt.A.Jonas,ill.A.Romby– MILAN 2002 (14,94 euros) Dès 9 ans.L’adaptation d’A. Jonas ne nuit pas autexte de Perrault . L’histoire de cette prin-cesse qui fuit son père et son désir inces-tueux est su-perbement en-châssée dansd ’ i m m e n s e si l l u s t r a t i o n sr a ff inées, destyle chinoi-sant. Un plaisirpour les ye u xque l’on re-trouve dans unautre albu millustré par A .Romby : Le Prince de Venise (Milan 2003)

Exercices de style, R. Queneau – GALLI-MARD 2002 (39,5 euros) Dès 12 ans etpour tous !Voici une nouvelle et magnifique versiondes « Exercices de style » publiés parQueneau en 1947. Les « exercices » chersà l’Oulipo portent non seulement sur lestextes du fameux scénario du bus et dubouton, mais se prolongent par une miseen image de 71 artistes contemporains.Chaque page est coupée par la moitié. Surle volet du bas, un des textes, sur celui duhaut l’illustration d’une scène. On peutjouer à l’infini sur les associations des unset des autres sans jamais cesser d’être sur-pris et séduit… (C’est cher certes, maisvous le valez bien !)

Marie-Claire Plume

On s’est battu, o ns’est cog n é , H a n n o– BILBOQU E T2002 (10,45 euro s )Dès 5 ansLe tourbillon destraits et des couleurssombres donne toutesa force et sa violen-ce à la baga rre des deux petits caïds. Cac ogne dur, et ils ne se font pas de cadeaux.Mais parfois la sagesse l’emporte etl’union fait la force quand un danger plusgrand vous menace !

Son premier poisson,H. Schulz,W.Oeser– ETRE 2003 (13,90 euros) Dès 5 ansLes petits crayonnés de couleur sur fondblanc campent les personnages tendres etfamiliers : un petit garçon et Henri songrand-père qui l’initie à la pêche. Quelleémotion quand le petit sort son premierpoisson ! Mais les clients du restaurant àl’autre bout du ponton se mettent à hurlerque c’est un crime…Voilà le bambinconfronté à son premier dilemme : rejeterle poisson, ou le déguster à la poêle ?Donner la vie ou la mort ? Il doit prendre

seul cette gr avedécision…et onne dévoile pas lafin !

S chmélele etl’Eugénie deslarmes, C. Ponti– ECOLE DESLOISIRS 2002

(21,5 euros) Dès 7 ansPonti a encore frappé… Et cette fois-ci, ils’attaque à la misère, une misère telle queles murs, le toit et les fenêtres de la maison

S ave z - vous planter les choux ? N.D i é t e rlé – CASTERMAN 2003 (8,6euros) Dès 18 moisUn livre cartonné tout en longueur à regar-der, à chanter, à mimer... Les images sontun vrai bonheur. Il faut voir les autruches

rouges et violettesplanter les choux latête dans le sable, lesgros éléphants lesenfoncer avec « lenez », le mille-pattemulticolore y allerde ses mille pieds etles hippopotames deleurs deux fesses…Mais le second cou-

plet « On les croque avec les dents … » vafaire frémir de peur et de plaisir tous lespetits bouts de chou ! Il serait intéressantde montrer aussi la même comptine Savez-vous planter des choux ? chez DIDIER(D. Cauquetoux) qui fonctionne différem-ment.

Quand Big mama a créé le monde – P.Root, H. Oxenbury – CASTOR / FLAM.2002 (15 euros) Dès 5 ans.Saviez-vous que c’est une femme, unemère, toute ronde et rose qui a créé lemonde ? Elle en avait assez de porterson bébé sur la hanche, alors elle créala nuit pour qu’il dorme, la terre pourle poser et puis au fil de la semaine, lamer et les poissons, tous les ani-maux… et enfin les hommes pourqu’ils racontent des histoires. Son tra-vail accompli, Big Mama est remon-tée là-haut mais elle est obligée de sur-veiller la terre de près pour empêcher seshabitants de faire des bêtises… Quel hu-mour et quelle tendresse dans cet album !

Petits coupsde cœurDe quelques bonheurs de lecture, pour tout âge.

L i t t é ra t u re jeunesse

2

Comme A l m o d ò va r, commeKitano, comme beaucoup degrands cinéastes d’aujourd’hui,Lars Von Trier a choisi l’ironie.C’est son instrument, son moye nd ’ expression. Comme eux l’ironiene l’empêche en aucune fa ç o nd ’ exprimer ses sentiments, sonsentimentalisme parfois, ni deproposer une morale, ou au moins une ré-f l exion sur la morale. Mais c’est d’abord lamise à distance, le recul qui le caractérisent. Ils’agit de surplomber son sujet, et Dog v i l l ecommence bien par un plan en plongée ve rt i-cale. Ce drôle d’univers reconstitué, cestraces théâtrales sur un plateau nu qui ont fa i tpenser plus d’un critique français au jeu duCluedo est d’abord filmé d’en haut par un ci-néaste qui pulvérise dès l’abord toute tenta-tion réaliste. Ce qui apparaît pourtant pendantles trois heures que dure ce film, c’est quemême l’ironie du créateur, sa position de su-périorité par rapport à son sujet sont mises endoute, mises à distance. Le personnage dujeune Tom, pendant tout le film, prétend àcette distance, à cette supériorité du démiurg equi manipule ses personnages: il mourra la-m e n t a blement, exécuté sordidement par(peut-être) l’un de ses personnages. Cettemise en abyme est d’autant plus surp r e n a n t equ’elle n’aboutit jamais à la mise en doute del ’ o p p o rtunité du film lui-même, de son sens,de sa morale. C’est parce que, mille fois, LarsVon Trier nous dit qu’il n’est pas un cinéastenaïf, qu’il n’est pas un réaliste béat, qu’il ob-tient l’émotion qu’il obtenait déjà dansDancer in the Dark. Dans le film avec Björk,la musique, la danse, la brillance de la réali-sation créait une toute autre atmosphère quel’austérité beaucoup plus “danoise” deD ogville. Il reste qu’on est remué aussi parcequ’on vient de nous dire pendant trois heures:attention c’est un film, attention c’est duthéâtre saisi par une caméra à qui on ne la fa i tpas, qui cherche de la réalité ira ailleurs. C’estmême Lars Von Trier qui tient la caméra, cequi est très rare parmi les cinéastes d’hier oud’aujourd’hui. On songe à un film trop peuconnu de Louis Malle, Va nya 42ème rue, onsonge à Dürrenmatt, on songe au film dem a fia qu’annonce probablement le dern i e r“chapitre” de Dogville. Lars Von Trier a déjàen effet annoncé les deux parties prochaines

de la trilogie que commence Dogville. Onsonge beaucoup et on est forcé de reconnaître,m a l gré de nombreuses références, qu’on a ja-mais vu ça au cinéma. Morale sans moralis-me, ironie sans froideur, formalisme sans sé-cheresse, ce film est une vraie surprise pour les p e c t a t e u r, même prévenu par les art i c l e squ’il aura lu ici ou là. Nicole Kidman, dansD ogville, s’appelle Grace comme dansl’étonnant film de A m e n a b a r, Les A u t r e s ,comme Grace Ke l ly qu’elle s’obstine à copieravec un talent fou, comme la grâce que lesbons chrétiens de Dogville ont du mal à rece-vo i r. Elle est décidément une actrice ex t r a o r-dinaire, et échappe même souvent à la trèsgrande force de son metteur en scène danois.Ils collaborent l’un avec l’autre tout en étanta d m i r a ble chacun pour son propre talent.Ajoutons enfin que le personnage masculinprincipal s’appelle Thomas Edison et qu’onpeut sans doute y voir l’ironie anti américained’un Lars Von Trier qui se souvient à quelpoint Thomas Edison, relisez vos classiques,n’a pas inventé… le cinéma!

René Marx

Imaginer , créer, apprendr eXVIIIème congrès de la FNAREN. C’estsur le thème de l’imaginaire que s’orga-nisera le prochain congrès des rééduca-teurs.Du 4 au 7 juin 2003, à Albi, dans le Parcdes expositions du Séquestre.Rens. : 05 63 66 35 77 ou [email protected]

L’herbier gourmand de Mar c VeyratUne série documentaire inédite mettraen scène Marc Veyrat, chef aux mul-tiples étoiles et François Couplan, eth-nobotaniste pour parler d’Herbier, desplantes des sous-bois, des plantes desalpages...Chaque samedi à 12h10 et 19h45Du 14 juin au 30 août 2003

« Mets les TICE à ton service . Quelsenjeux ? Pour quelle humanité ? »Thème du 76ème congrès national del’AGIEMA Poitiers, au parc des expositions Du 26 au 28 juin 2003.

Sport : l’association hors-jeu ?« Valeurs et consumérisme du sport », « Professionnalisation et bénévolat », « Nouveaux publics, nouvelles pra-tiques et nouveaux territoires » serontles thèmes au sommaire de la 11ème édi-tion de l’Université du sport 2003 del’UFOLEP/USEPA Carcans Maubuisson, du 30 juin au 4juillet

« J’aime (pas) la culture »Exposition ludique et pédagogique àtravers un siècle de création artistiqueconçue comme un immense décor re-constituant un centre ville où chaqueimmeuble accueille une discipline : mu-sique classique, littérature, arts plas-tiques, photographie, bandes dessinées,musiques actuelles, arts de la scène, ci-néma.Au bassin de la Villette à ParisProlongée jusqu’au 28 décembre

Cinéma D og v i l l e

RéflexionsL’ ag e n d a

Prix éducation nationalede CannesLe prix Éducation nationale, remis à l'occa-sion du Festival international du film deCannes, pour la deuxième année consécuti-ve a récompensé " Elephant " de Gus VanSant (États-Unis). Ce film, inspiré du mas-sacre du lycée de Columbine le 20 avril1999 à Littleton (Colorado), succède à "B owling for Columbine ", de MichaelMoore, lauréat en 2002. " Elephant " a éga-lement reçu la Palme d'Or et le Prix de lamise en scène, en clôture du Festival. Lefilm fera l'objet d'une large diffusion auprèsdes lycéens et des enseignants, accompagnéd'outils pédagogiques.

2

Stéphane Rozès,directeur de l’Institut de sondages

CSA et Maître de conférences à Sciences Po,

a dirigé deux enquêtes d’opinion CSA - LeParisien à la veille des manifestations du13 et du 25 mai indiquant que 64% puis

65% des Français soutenaient ou avaient dela sympathie pour le mouvement social.

Quels sont les principaux enseigne-ments de ces deux sondages ?D ’ a b o r d, malgré la rupture du front syn-dical, deux Français sur trois ont de lasympathie ou soutiennent le mouve m e n tsocial. Ensuite, trois sur quatre estimentque la manifestation du 25 est annoncia-trice d’une amplif ication du mouve m e n t ,plutôt que d’un baroud d’honneur.

Comment expliquez-vous cet impact surl’opinion ?Comme en 1995, il se reproduit un phé-nomène de gr è ve par procuration. Les sa-lariés du privé ne peuvent pas forcémentse mettre en gr è ve mais, au travers dessondages, ils adressent des messages,donnent procuration aux grévistes pourfaire passer un certain nombre d’inquié-tudes, de refus ou de propositions.Cependant, ce phénomène est d’une natu-re différente. En 1995 il s’agissait d’unrefus sur le principe même de la réform e .En 2003 il vise le contenu de la réform e .Les Français ont accepté l’idée que l’al-longement de la durée de la vie, le non-r e n o u vellement des générations pose pro-blème au f inancement de la retraite parr é p a rtition. Mais pour ce qui est ducontenu de la réforme, ils estiment qu’ilfaut pouvoir faire bouger les lignes. C’estpour cela que leur attitude générale àl ’ é gard du mouvement ne change pasentre le moment où le front syndical estuni et après la ru p t u r e .

Le 13 mai, parmi les sympathisants etélecteurs de dro i t e, ceux qui soutenaientla grève était plus nombreux que ceuxqui la re j e t a i e n t .Est-ce encore le cas au-j o u rd’hui ?Si à 1 point près lenombre de Fr a n ç a i ssoutenant le mou-vement social restele même, la seulechose qui a changéentre les mesuresdu 13 et du 25 maic’est la positiondes " indiff é r e n t sde droite ". Ils ont

basculé dans l’opposition à la gr è ve dufait de la rupture du front syndical.

Vous dites que les Français s’opposent ma-joritairement au contenu du projet et nonpas au principe de la réforme. Est-ce à direque les campagnes de communication oud’explication du go u vernement sontvouées à l’échec ?Il me semble que le phénomène de grève parprocuration est aujourd’hui suffisamment

solidifié pour qu’il puisse y avoir une inver-sion des choses. Le problème ne se poseplus en termes d’explication et de commu-nication, la question est de savoir s’il y a desouvertures de discussions possibles sur laquestion du contenu.

Qu’est-ce qui pourrait aujourd ’ h u iconduire à un retournement de l’opinion ?Quelles que soient les nuisances d’un mou-vement social de cette ampleur et même sinous aboutissions à une situation de bloca-ge, je ne vois pas les raisons qui pourraientfaire que l’opinion publique ne soutienneplus le mouvement. Il faudrait que les fon-dements sur lesquels reposent les demandesdu front syndical changent, ou qu’il y ait desformes d’actions déraisonnables comme leblocage des examens. Nous sommes dansune situation un peu paradoxale. S’il y avaitblocage du pays l’opinion soutiendraitquand même et, a contrario, si finalementcette réforme passait, avec le temps on fini-rait par dire « qu’on ne pouvait pas faire au-trement ».

François Fillon dit s’en remettre désormaisau débat parlementaire. Quelles évolutionsvoyez-vous ?Le paradoxe c’est qu’avant la signature del’accord entre Fillon, la CFDT et la CGC,les politiques de la majorité avaient tendan-ce à dire à Raffarin qu’il ne réformait pasassez vite et pas dans un sens assez libéral.A cela, François Fillon répliquait justementque la réalité du pays c’était le 21 avril etnon pas le second tour des législatives.Aujourd’hui, c’est l’axe Fi l l o n - C h é r è q u equi après avoir signé l’accord est le moinsenclin à le remettre en cause, tandis que lesdéputés UMP de retour de leurs circonscrip-

tions, réalisent que lesd e rnières électionsn’ont pas réellementporté sur les questionséconomiques et so-ciales et qu’elles neleur ont pas donné unmandat clair.

Propos recueillis parPierre Magnetto

« Deux Français sur trois soutiennent le mouvement social »

Soutien/Sympathie

Vous y êtes indifférent

Opposé/Hostile

65

14

19

64

Ensembledes Français

21 et 22 mai 2003%

Rappel (1)

Ens.des F rançais9 et 10 mai 2003

(Manifestation du 13 maisur les retraites)

%

20

15

59

Rappel (2)

Ens.des F rançais6 déc . 1995(Grève dans

les services publics)%

8

31

(1) Sondage exclusif CSA / Le Parisien / Aujourd’hui en France réalisé les 9 et 10 mai 2003.(2) Sondage exclusif CSA / Le Parisien réalisé le 6 décembre 1995.

Les Françaiset les manifestations