Sur le front de la santé connectée I - Medappcare · 2016-10-03 · équipés des bons outils.Il...

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Pharmacien Manager n° 161 - octobre 2016 25 I l est tombé dans la mar- mite du digital pendant ses études de pharmacie, option Industrie.Depuis,il ne cesse de se battre pour inté- grer l’e-santé « de qualité » dans l’exercice officinal. À la Faculté de Montpellier, David Sainati avait déjà son blog,Philapharm,consacré à la prévention. « Le soir, j’écri- vais des articles sur les sujets que nous avions abordés en cours pendant la journée.C’était une manière d’appren- dre à coder, créer un site et intégrer une communauté de blogueurs »,explique-t-il.Ce boulimique de travail,hyper organisé, a aussi créé un journal commun aux facultés de médecine, dentiste et pharma à Montpellier, ou encore participé à L’Hôpital des nounours, une asso- ciation investie auprès des enfants.Le tout,en travaillant en officine le week-end tout au long de sa scolarité. Son activité de blogueur lui donne une visibilité inédite à l’époque où les applications mobiles se multiplient sur le marché. C’est ainsi que Merck Médication Familiale le repère et lui propose de faire une étude de marché. Objectif : développer une plateforme où les pharmaciens pourraient commander en ligne et y trou- ver des services. « Là,j’ai vite vu que les applis existantes étaient sans valeur ajoutée ». DU RÊVE à la réalité. Il fait de ce constat la base son projet pour intégrer HEC Entrepreneurs. Il veut alors « évaluer les applications et faire une sorte de Vidal des applis ». Quand le jury de l’école lui demande des détails sur son « modèle économique »...il cale.Et pour cause, celui qui n’a pas froid aux yeux ignorait le sens de cette expression. Son parcours l’a fait progresser sur ce point. À HEC, il bûche la compta. Et l’histoire lui donne un coup de pouce. Le groupe de protection sociale AG2R La Mondiale lui demande de lui fournir un catalogue d’ap- plications labélisées en vue de le proposer à ses clients. Ainsi démarre Medappcare. Depuis, la startup a multi- plié ses sources de revenu. Le business model compte sur les éditeurs de logiciels qui souhaitent labéliser leurs applis et objets connectés. ENSEIGNER l’e-santé Il développe aussi le conseil et la formation. Et après l’univers de la santé humaine, David Sainati espère décliner sa stratégie sur les marchés du vétérinaire et du handicap. Aujourd’hui, le jeune ascète place son entre- prise au cœur de ses préoc- cupations. Ce passionné se paie au smic depuis deux ans. Mais son regret est ail- leurs. « Les pharmaciens m’appellent pensant que la vente des objets connectés est la solution à leur perte de chif- fre d’affaires. Or ce n’est qu’une brique au sein d’une démarche entière. C’est à eux de s’intéresser à la santé connectée et à leurs patients ! » Infatigable, David sensibilise ses confrères pour qu’ils s’engagent sur le parcours santé de demain, équipés des bons outils. Il enseigne l’e-santé à l’univer- sité de Montpellier,rencontre les groupements de phar- macies.Il projette aussi de monter un village de startups au prochain Pharmagora.Histoire de montrer qu’il n’est pas l’unique petit gaulois. Sur le front de la santé connectée Un label de qualité pour les applications et objets connectés en santé. L’assurance pour le pharmacien de pouvoir conseiller des outils connectés fiables, du point de vue éthique, technique, médical et réglementaire. MEDAPPCARE C’EST… David Sainati 26 ANS FONDATEUR DE MEDAPPCARE

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Pharmacien Manager n° 161 - octobre 2016 25

Il est tombé dans la mar-mite du digital pendant

ses études de pharmacie,option Industrie. Depuis, il necesse de se battre pour inté-grer l’e-santé « de qualité  »dans l’exercice officinal.À la Faculté de Montpellier,David Sainati avait déjà sonblog, Philapharm, consacré àla prévention. « Le soir, j’écri-vais des articles sur les sujetsque nous avions abordés en

cours pendant la journée. C’était une manière d’appren-dre à coder, créer un site et intégrer une communauté deblogueurs », explique-t-il. Ce boulimique de travail, hyperorganisé, a aussi créé un journal commun aux facultésde médecine, dentiste et pharma à Montpellier, ouencore participé à L’Hôpital des nounours, une asso-ciation investie auprès des enfants. Le tout, en travaillanten officine le week-end tout au long de sa scolarité.Son activité de blogueur lui donne une visibilité inéditeà l’époque où les applications mobiles se multiplientsur le marché. C’est ainsi que Merck MédicationFamiliale le repère et lui propose de faire une étude demarché. Objectif : développer une plateforme où lespharmaciens pourraient commander en ligne et y trou-ver des services. « Là, j’ai vite vu que les applis existantesétaient sans valeur ajoutée ».

DU RÊVE à la réalité. Il fait de ce constat la baseson projet pour intégrer HEC Entrepreneurs. Il veutalors « évaluer les applications et faire une sorte de Vidaldes applis ». Quand le jury de l’école lui demande desdétails sur son « modèle économique »... il cale. Et pourcause, celui qui n’a pas froid aux yeux ignorait le sensde cette expression. Son parcours l’a fait progresser sur ce point. À HEC, ilbûche la compta. Et l’histoire lui donne un coup depouce. Le groupe de protection sociale AG2R LaMondiale lui demande de lui fournir un catalogue d’ap-plications labélisées en vue de le proposer à ses clients.Ainsi démarre Medappcare. Depuis, la startup a multi-plié ses sources de revenu. Le business model comptesur les éditeurs de logiciels qui souhaitent labéliserleurs applis et objets connectés.

ENSEIGNER l’e-santéIl développe aussi le conseil et la formation. Et aprèsl’univers de la santé humaine, David Sainati espèredécliner sa stratégie sur les marchés du vétérinaire et

du handicap. Aujourd’hui, lejeune ascète place son entre-prise au cœur de ses préoc-cupations. Ce passionné sepaie au smic depuis deuxans. Mais son regret est ail-leurs. «  Les pharmaciensm’appellent pensant que lavente des objets connectés estla solution à leur perte de chif-fre d’affaires. Or ce n’est

qu’une brique au sein d’une démarche entière. C’est àeux de s’intéresser à la santé connectée et à leurspatients ! » Infatigable, David sensibilise ses confrèrespour qu’ils s’engagent sur le parcours santé de demain,équipés des bons outils. Il enseigne l’e-santé à l’univer-sité de Montpellier, rencontre les groupements de phar-macies. Il projette aussi de monter un village de startupsau prochain Pharmagora. Histoire de montrer qu’il n’estpas l’unique petit gaulois.

Sur le front de la santé connectée

Un label de qualité pour les applications et objetsconnectés en santé.

L’assurance pour le pharmaciende pouvoir conseiller des outilsconnectés fiables, du point devue éthique, technique, médicalet réglementaire.

MEDAPPCAREC’EST…

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