Sur la route, en voiture, Comment vous Pas toujours … Maxi.pdf · dérangeant : « Vous parlez...

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actuel 10 k www.maxi-mag.fr www.maxi-mag.fr k 11 L’accumulation de petits désagréments, souvent anodins à première vue, peut devenir véritablement insupportable si l’on ne réagit pas ! Photos Able Images/Orédia ; Voisin, Garo/Phanie ; Radius Images/Photononstop ; Getty/Thinkstock Dans la rue, dans les transports… P endant longtemps, en conduisant en ville, je me suis sentie agressée par certains automobilistes, raconte Marie, 39 ans. Entre ceux qui hurlent ou klaxonnent dès que l’on met trop de temps à démarrer après un feu rouge, ceux qui font des bras d’honneur, in- sultent… cela peut vite devenir insup- portable ! À une époque, si je n’avais pas été obligée d’emmener mes en- « Dans le métro, deux jeunes hommes, assez éloignés l’un de l’autre, se racontaient leur week-end respectif haut et fort, se souvient Carole. Ça gênait manifestement tout le monde, mais personne n’osait rien leur dire. Pourtant, on sentait bien qu’ils n’étaient pas méchants, donc j’ai pris mon courage à deux mains et, avec un air un peu maternel, tout en souriant, je les ai apostrophés : “Hé, les garçons, ça ne vous ennuierait pas de vous rapprocher pour faire moins de bruit en vous parlant ?” Ils ont ri et se sont excusés auprès de toutes les personnes présentes. » « Il vaut toujours mieux demander clairement les choses et parler de soi », recommande Irène Zeilinger, coach d’autodéfense. Ainsi, il est préférable de dire : « Je suis avec mes enfants et comme vous mettez vos pieds sur le siège, on ne peut pas s’asseoir » plutôt que : « Vous dérangez tout le monde en salissant les sièges ! » car les gens supportent mal qu’on leur donne une leçon de morale. Pour réagir, vous pouvez d’abord décrire calmement le comportement dérangeant : « Vous parlez fort à côté de moi », « Vous fumez trop Comment réagir quand on est victime d’incivilités ? Comment vous protéger des incivilités ? Les incivilités se sont-elles multipliées ? « J’en ai de plus en plus assez quand je croise des personnes qui écoutent leur musique à fond dans leur casque audio ou qui parlent très fort au té- léphone dans les transports en com- mun ou dans les files d’attente du supermarché, se plaint Sandrine, 38 ans. Un jour, j’étais tellement ex- cédée que j’ai demandé à un jeune homme de baisser le son, mais il ne m’a même pas entendue tellement sa musique était forte ! » Il faut dire que nous sommes de plus en plus nombreux dans des villes de plus en plus importantes, ce qui rend nos conditions de vie quotidienne plus stressantes : nous sommes beaucoup à rouler en voi- ture sur les mêmes routes, aux mêmes heures, pour nous rendre au travail dans les mêmes zones d’activités ; nous nous retrouvons compressés dans les mêmes bus ou tramways, aux mêmes heures de pointe ; nous allons dans les mêmes centres commerciaux et hypermarchés à peu près en même temps… Et cette densité contribue à multiplier les énervements et les agacements dont nous sommes tour à tour victimes et coupables : qui n’a jamais eu une conversation télépho- nique dans la file d’attente d’un super- marché alors qu’il n’avait rien d’ur- gent à dire ? Qui n’a jamais klaxonné d’impatience derrière une voiture qui roulait très lentement, sans doute car elle cherchait son chemin ? Qui n’est jamais resté assis sur son siège alors qu’une personne plus âgée aurait bien mérité la place ? Ne subissons plus en silence ! « À la terrasse d’un café, une fille fumait à sa table à côté de celle où j’étais installée avec mon fils, raconte Florence, 50 ans. Manifestement, elle ne voyait pas que sa fumée nous dérangeait. Ou elle ne voulait pas le voir. Nous avons fini par changer de place, mais je me suis dit ensuite que j’aurais pu aussi lui demander de faire un peu attention ou de tenir sa cigarette de l’autre main. » Même remarque chez Maud : « Dans le bus, mon voisin collait sa jambe contre la mienne. Je ressentais de légères pres- sions. Ça me dégoûtait, mais je n’étais pas sûre qu’il le faisait vraiment ex- près, alors je n’ai rien dit. » « Souvent, le premier réflexe est de se taire sous prétexte que l’on exagère peut-être et que l’autre ne fait pas exprès de nous déran- ger, explique Irène Zeilinger, coach d’autodéfense*. Pour- tant, il ne faut surtout pas subir en silence car c’est cela qui nous mine et nous rend les choses si difficiles à supporter. Certes, on peut préfé- rer ne pas réagir parce que cela apparaît trop risqué, par exemple. Cependant, dès lors que l’on est dérangé, et même si la personne ne le fait pas exprès, on a le droit de dire : “Ex- cusez-moi, mais pour- riez-vous arrêter de col- ler votre jambe contre la mienne, s’il vous plaît ?” Cependant, on peut aussi considérer que l’on ne réagira pas car on n’a pas envie de dépenser de l’énergie à lutter contre l’incivilité dont on est victime. » Ainsi, Marie a préféré ne pas se mettre en colère : « Je com- mençais à garer ma voiture quand une autre femme est arrivée et s’est garée très vite à ma place : c’était déjà grossier, mais en plus elle s’agitait et m’insultait ! Je l’ai regardée fixement et sans rien dire, je suis allée me ga- rer ailleurs. Je me savais dans mon bon droit, mais je n’avais pas envie de m’énerver. Par hasard, on s’est re- trouvées au supermarché, elle est ve- nue vers moi et s’est excusée. Elle m’a dit qu’elle avait eu une sale journée et qu’elle s’était énervée à tort. Je lui ai répondu que je l’excusais. J’étais as- sez fière de mon attitude ! » *Auteur de Non c’est non, petit manuel d’autodéfense, éd. Zones. fants à l’école en voiture, je crois que j’aurais arrêté de conduire ! » Le manque de savoir-vivre et l’agressivité des autres est une im- portante source de stress à laquelle nous sommes confrontées tous les jours : un homme qui crache dans la rue juste devant nous, un regard mas- culin trop appuyé, voire une main aux fesses dans les transports en com- mun, une conversation téléphonique trop bruyante… Ces actes ne sont pas près de moi » et évoquer ensuite le sentiment que cela provoque chez vous : « Je ne peux plus lire », « L’odeur du tabac m’incommode. » Et enfin, formulez une demande concrète : « Pourriez- vous mettre fin à votre conversation s’il vous plaît ? Fumer un peu plus loin ? » Mais si la personne vous envoie « sur les roses », mieux vaut éviter de renchérir car vous risquez alors d’entrer dans un conflit sans fin et, du coup, l’énervement va vous gagner et ne plus vous quitter. Selon une enquête Ipsos, 65 % des Français trouvent que les incivili- tés ont augmenté ces dernières années. « Pourtant, il est difficile de dire si ces comportements sont vraiment plus nombreux qu’aupara- vant, nuance Isabelle Ockrent, di- rectrice de la communication et de la marque de la RATP. Certains gestes, qui paraissaient banals hier, sont au- jourd’hui considérés comme des inci- vilités, comme par exemple fumer sur le quai d’un train ou cracher. D’autres sont apparus, comme parler trop fort dans son portable. Mais ce qui est certain, c’est que les gens sont de plus en plus sensibles aux incivilités et les remarquent davantage. » toujours très graves mais, jour après jour, et surtout plusieurs fois par jour, ils peuvent nous miner le moral et même être à l’origine d’un climat d’insécurité qui finit par devenir pe- sant : en effet, comment demander à un homme qui ne cesse de nous « ma- ter » d’arrêter immédiatement son pe- tit jeu ? Comment faire comprendre à une adolescente totalement survol- tée, en grande conversation avec sa copine, que l’on aimerait qu’elle ra- conte sa vie au téléphone avec plus de discrétion ? Risque-t-il(elle) de mal le prendre ? De devenir agressif(ve) envers nous ? Ces craintes nous em- pêchent souvent de réagir. Pourtant, quand on estime que les limites ont été franchies, on peut exprimer ce que l’on ressent et dire « stop » sans pour autant se mettre en danger. Dans les transports en commun, certains comportements sans gêne deviennent vite pénibles et préjudiciables pour tout le monde. Sur la route, en voiture, les incivilités sont légion. Pas toujours facile de rester calme et détendue dans ce cas !

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L’accumulation de petits désagréments, souvent anodins

à première vue, peut devenir véritablement insupportable

si l’on ne réagit pas !

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Dans la rue, dans les transports…

Pendant longtemps, en conduisant en ville, je me suis sentie agressée par certains automobilistes, raconte Marie, 39 ans. Entre ceux qui hurlent ou

klaxonnent dès que l’on met trop de temps à démarrer après un feu rouge, ceux qui font des bras d’honneur, in-sultent… cela peut vite devenir insup-portable ! À une époque, si je n’avais pas été obligée d’emmener mes en-

« Dans le métro, deux jeunes hommes, assez éloignés l’un de l’autre, se racontaient leur week-end respectif haut et fort, se souvient Carole. Ça gênait manifestement tout le monde, mais personne n’osait rien leur dire. Pourtant, on sentait bien qu’ils n’étaient pas méchants, donc j’ai pris mon courage à deux mains et, avec un air un peu maternel, tout en souriant, je les

ai apostrophés : “Hé, les garçons, ça ne vous ennuierait pas de vous rapprocher pour faire moins de bruit en vous parlant ?” Ils ont ri et se sont excusés auprès de toutes les personnes présentes. »

« Il vaut toujours mieux demander clairement les choses et parler de soi », recommande Irène Zeilinger, coach d’autodéfense. Ainsi, il est préférable de

dire : « Je suis avec mes enfants et comme vous mettez vos pieds sur le siège, on ne peut pas s’asseoir » plutôt que : « Vous dérangez tout le monde en salissant les sièges ! » car les gens supportent mal qu’on leur donne une leçon de morale. Pour réagir, vous pouvez d’abord décrire calmement le comportement dérangeant : « Vous parlez fort à côté de moi », « Vous fumez trop

Comment réagir quand on est victime d’incivilités ?

Comment vous protéger 

des incivilités ?Les incivilités se sont-elles multipliées ?« J’en ai de plus en plus assez quand je croise des personnes qui écoutent leur musique à fond dans leur casque audio ou qui parlent très fort au té- léphone dans les transports en com-mun ou dans les files d’attente du supermarché, se plaint Sandrine, 38 ans. Un jour, j’étais tellement ex-cédée que j’ai demandé à un jeune homme de baisser le son, mais il ne m’a même pas entendue tellement sa musique était forte ! »

Il faut dire que nous sommes de plus en plus nombreux dans des villes de plus en plus importantes, ce qui rend nos conditions de vie quotidienne plus stressantes : nous sommes beaucoup à rouler en voi-ture sur les mêmes routes, aux mêmes heures, pour nous rendre au travail dans les mêmes zones d’activités ; nous nous retrouvons compressés dans les mêmes bus ou tramways, aux mêmes heures de pointe ; nous allons dans les mêmes centres commerciaux et hypermarchés à peu près en même temps… Et cette densité contribue à multiplier les énervements et les agacements dont nous sommes tour à tour victimes et coupables : qui n’a jamais eu une conversation télépho-nique dans la file d’attente d’un super-marché alors qu’il n’avait rien d’ur-gent à dire ? Qui n’a jamais klaxonné

d’impatience derrière une voiture qui roulait très lentement, sans doute car elle cherchait son chemin ? Qui n’est jamais resté assis sur son siège alors qu’une personne plus âgée aurait bien mérité la place ?

Ne subissons plus en silence !« À la terrasse d’un café, une fille fumait à sa table à côté de celle où j’étais installée avec mon fils, raconte Florence, 50 ans. Manifestement, elle ne voyait pas que sa fumée nous dérangeait. Ou elle ne voulait pas le voir. Nous avons fini par changer de place, mais je me suis dit ensuite que j’aurais pu aussi lui demander de faire un peu attention ou de tenir

sa cigarette de l’autre main. » Même remarque chez Maud : « Dans le bus,  mon voisin collait sa jambe contre la mienne. Je ressentais de légères pres-sions. Ça me dégoûtait, mais je n’étais pas sûre qu’il le faisait vraiment ex-près, alors je n’ai rien dit. »« Souvent, le premier réflexe est de se taire sous prétexte que l’on exagère peut-être et que l’autre ne fait pas exprès de nous déran-ger, explique Irène Zeilinger, coach

d’autodéfense*. Pour-tant, il ne faut surtout pas subir en silence car c’est cela qui nous mine et nous rend les choses si difficiles à supporter. Certes, on peut préfé-rer ne pas réagir parce que cela apparaît trop risqué, par exemple. Cependant, dès lors que l’on est dérangé, et même si la personne ne le fait pas exprès, on a le droit de dire : “Ex-cusez-moi, mais pour-riez-vous arrêter de col-ler votre jambe contre la mienne, s’il vous plaît ?” Cependant, on peut aussi considérer que l’on ne réagira pas car on n’a

pas envie de dépenser de l’énergie à lutter contre l’incivilité dont on est victime. » Ainsi, Marie a préféré ne pas se mettre en colère : « Je com-mençais à garer ma voiture quand une autre femme est arrivée et s’est garée très vite à ma place : c’était déjà grossier, mais en plus elle s’agitait et m’insultait ! Je l’ai regardée fixement et sans rien dire, je suis allée me ga-rer ailleurs. Je me savais dans mon bon droit, mais je n’avais pas envie de m’énerver. Par hasard, on s’est re-trouvées au supermarché, elle est ve-nue vers moi et s’est excusée. Elle m’a dit qu’elle avait eu une sale journée et qu’elle s’était énervée à tort. Je lui ai ré pon du que je l’excusais. J’étais as-sez fière de mon attitude ! »

*Auteur de Non c’est non, petit manuel d’autodéfense, éd. Zones.

fants à l’école en voiture, je crois que j’aurais arrêté de conduire ! »

Le manque de savoir-vivre et l’agressivité des autres est une im-portante source de stress à laquelle nous sommes confrontées tous les jours : un homme qui crache dans la rue juste devant nous, un regard mas-culin trop appuyé, voire une main aux fesses dans les transports en com-mun, une conversation téléphonique trop bruyante… Ces actes ne sont pas

près de moi » et évoquer ensuite le sentiment que cela provoque chez vous : « Je ne peux plus lire », « L’odeur du tabac m’incommode. » Et enfin, formulez une demande concrète : « Pourriez-vous mettre fin à votre conversation s’il vous plaît ? Fumer un peu plus loin ? » Mais si la personne vous envoie « sur les roses », mieux vaut éviter de renchérir car vous risquez alors d’entrer dans un conflit sans fin et, du coup, l’énervement va vous gagner et ne plus vous quitter.

Selon une enquête Ipsos, 65 % des Français trouvent que les incivili-tés ont augmenté ces dernières années. « Pourtant, il est difficile de dire si ces comportements sont vraiment plus nombreux qu’aupara-vant, nuance Isabelle Ockrent, di-rectrice de la communication et de la marque de la RATP. Certains gestes, qui paraissaient banals hier, sont au-jourd’hui considérés comme des inci-vilités, comme par exemple fumer sur le quai d’un train ou cracher. D’autres sont apparus, comme parler trop fort dans son portable. Mais ce qui est certain, c’est que les gens sont de plus en plus sensibles aux incivilités et les remarquent davantage. »

toujours très graves mais, jour après jour, et surtout plusieurs fois par jour, ils peuvent nous miner le moral et même être à l’origine d’un climat d’insécurité qui finit par devenir pe-sant : en effet, comment demander à un homme qui ne cesse de nous « ma-ter » d’arrêter immédiatement son pe-tit jeu ? Comment faire comprendre à une adolescente totalement survol-tée, en grande conversation avec sa copine, que l’on aimerait qu’elle ra-conte sa vie au téléphone avec plus de discrétion ? Risque-t-il(elle) de mal le prendre ? De devenir agressif(ve) envers nous ? Ces craintes nous em-pêchent souvent de réagir. Pourtant, quand on estime que les limites ont été franchies, on peut exprimer ce que l’on ressent et dire « stop » sans pour autant se mettre en danger.

Dans les transports en commun, certains comportements sans gêne deviennent vite pénibles et préjudiciables pour tout le monde.

Sur la route, en voiture, les incivilités sont légion. Pas toujours facile de rester calme et détendue dans ce cas !

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Protégez-vous des incivilités !

Sophie Pasquet

« Dans un magasin où je vais tous les jours, une cliente se fâchait contre la caissière, raconte Florence, 50 ans. Elle lui demandait d’aller peser ses légumes sous prétexte qu’elle ne savait pas où étaient les balances dans le magasin, qu’elle était pressée… Bref, c’était

insupportable ! Je trouvais très pénible qu’elle soit désagréable avec la caissière et de me retrouver témoin de son impolitesse. Pour y mettre fin, je suis allée moi-même peser les légumes. La cliente était médusée ! » Être témoin d’une dispute, d’une scène

où une jeune fille se fait ennuyer dans la rue ou les transports nous met toujours mal à l’aise : si l’on ne réagit pas, on s’en veut, mais souvent on n’ose pas intervenir. « Une solution est de solliciter les gens autour de soi en disant : “C’est très dérangeant ce que fait/dit ce monsieur à cette jeune fille, non ?” Il est rare que les gens n’acquiescent pas et

l’homme en question peut alors s’arrêter devant la pression des regards tournés vers lui. On peut aussi s’interposer en disant à l’agressée : “Excuse-moi, je suis en retard”, puis la prendre sous le bras et s’en aller avec elle, explique Irène Zeilinger. Les victimes comprennent très vite que l’on vient de voler à leur secours ! »

Et quand on est témoin ?

www.maxi-mag.frRetrouvez nos sondages sur

Trouvez-vous que les incivilités de rue

se multiplient ?Oui : 93 %Non : 7 %

Notre sondage f

Voici les conseils d’Irène Zeilinger, coach d’autodéfense.« Eh, s......, tu pourrais répondre quand je te dis que t’es charmante ! » Le harcèlement de rue, dont se plai-gnent de plus en plus de femmes, va de l’insulte à l’homme qui se frotte dans les transports en commun en passant par les regards trop appuyés.

Comment réagir ? Analysez la situation : êtes-vous

seule ou y a-t-il du monde autour de vous ? L’agresseur est-il seul ? C’est bien sûr plus facile de réagir s’il y a du monde autour de vous et si l’agresseur est seul. Êtes-vous loin d’un endroit où vous pouvez demander de l’aide (commissariat, commerce…) ?

Prenez la fuite si vous savez qu’il y a un endroit où vous réfugier pas trop loin : au moins, vous vous éloi-gnez de cet homme dont le regard sur vos seins vous indispose à l’arrêt de bus et vous lui envoyez ainsi un pre-mier message (« Je ne supporte pas »), ce qui parfois suffit à faire cesser le harcèlement.

Osez faire un scandale : dites haut et fort : « Enlevez cette main de sur mes fesses », « Arrêtez de me re-garder comme cela », « Reculez »… pour attirer l’attention. Et prenez les gens à partie. La plupart du temps, ces individus cherchent la discrétion, or là, c’est raté !

Déstabilisez-le : il vous parle de vos seins, vous invite à boire un verre, vous insulte ? Parlez-lui de la cou-

leur de ses chaussettes, mettez-vous à chanter à tue-tête, répondez en boucle : « Non merci, ça ne m’inté-resse pas », comme un disque rayé.

Appelez la police si l’homme s’approche trop près de vous : en-registrez le numéro sur votre por-table pour ne pas avoir à le cher-cher dans l’urgence, dites clairement dans quelle ville vous vous trouvez, dans quelle rue. Ne raccrochez pas en cas d’attente.

Portez plainte : cela peut être utile si vous vous faites insulter ou intimi-der plusieurs fois de suite par le même individu dont vous connaissez l’iden-tité. Il sera alors convoqué en mairie ou au commissariat. Cependant, les agents de police sont encore mal for-més pour recevoir des plaintes pour harcèlement ou insultes sexistes dans la rue, donc certains risquent de ne pas prendre votre plainte au sérieux. En revanche, si vous êtes dans un grand magasin, une administration, les transports, n’hésitez pas à en faire part au personnel. Ces entreprises sont très sensibles à l’ambiance qui y règne et forment de plus en plus de gens à réagir rapidement.

À éviter Faire l’autruche : ne pas bouger

alors que l’homme qui se trouve en face de vous se trémousse en débitant des insanités. Cela pourrait l’inciter à aller de plus en plus loin. Au moins, détournez-vous !

Chercher le bon mot : l’humour est difficile dans une situation de stress et il pourrait le prendre pour une provocation.

Discuter, argumenter, expliquer que « ce n’est pas bien », demander à cet homme pourquoi il se com-porte de cette façon… La plupart du temps, il ne le sait pas très bien lui-même ! En plus, cela vous éloigne de votre objectif : vous sortir de là.

Se venger : lui mettre « la main au panier », lui donner une gifle… Cela risque de l’exciter ou de lui donner envie de vous corriger physiquement.

Comment se défendre en cas de harcèlement dans la rue ?

Le harcèlement de rue est un fléau pour les femmes qui en sont victimes.