Supplement Lab's #2

26
Lab's ARTÉFACT 2 December 2012

description

Supplément Lab's (Laboratoire de créations) de la revue Artéfact # 2. December 2012.

Transcript of Supplement Lab's #2

Page 1: Supplement Lab's #2

Lab'sSupplément Artéfact

A R T É F A C T

2December2012

Page 2: Supplement Lab's #2

S o m m a i r eL A B' SCRÉATION LITTÉRAIRE

Nightly drums

4 Barú Island et Isla de Barú

6 The Mysterious Language

7 El lenguaje misterioso

8 Poèmes sans titre

Contrainte d'écriture : Écrire dansun café

15 La grève des déambulants

CRÉATION GRAPHIQUEComposition mixte

22 Série sans titre

2

Page 3: Supplement Lab's #2

3

Page 4: Supplement Lab's #2

Laboratoire de création littéraire

The original versions are taken from Artel, Jorge.Tambores en la noche. Translated from the

Spanish by Marcelo CABARCAS ORTEGA

4

Page 5: Supplement Lab's #2

Barú IslandCoconuts.seabreeze and palm trees metaphor.Black men.Smuggling. Rum. Legend.The tropics throw sensuality in the face.

Isla de BarúIsla de Barú

Cocoteros.Metáfora de brisas y palmeras.

Negros.Contrabando. Ron. Leyenda.

El trópicoLanza sobre el rostro

Su vaho sensual y denso… 5

Page 6: Supplement Lab's #2

The Mysterious LanguageFrom the heart of the nightA sacred drumming rises…an elemental world awakes to the harsh reverberationand, within the ivory bright,every leaf proclaims the immensity of earth.…Dum…Dum…Dum…!Who will answer this obscure call,Shaken by mystery?The drumming again, singing with monotony:…Dum…Dum…Dum…!Drums carrying their tremolo into the nightly beat,Into the clusters of trees,over the oceans of silence!

6

Page 7: Supplement Lab's #2

El lenguaje misteriosoSurgen de la entraña nocturna

Los tambores litúrgicos…Un mundo elemental despierta

Bajo el eco enronquecidoY entre resplandores de marfil

Cada hoja recogeLa inmensidad de la tierra.

­­¡Dum…dum…dum…!¡Quién puede adivinar el lenguaje sombrío

De estas llamadasEstremecidas de misterio?

Los tambores monótonos repiten:­­¡Dum…dum…dum…!

¡La noche conduce el tremoloEntre archipiélagos de árboles,

Sobre océanos de silencio!7

Page 8: Supplement Lab's #2

Laboratoire de création littéraire8

par Michel JAMOT

Page 9: Supplement Lab's #2

XXIIPetit­déjeûner à la brioche dorée.Torsades au chocolat gavées de crème pâtissière.La fille me laisse la crème, la pâte,Et la pâtissière. Elle prendra celle de son copain dans l’ après­midi.Je n’ aime pas la pâtissière et je mange sans me deviner aussiécoeuré que je le suis.La fille toi moi je ne sais pas tu n’ es pas attirée, et je cherchequoi dire« Allez,tsss, tsss,ouste, dehors, allez! »Je disais ça à mon chienLa pâtissière le dit à un hommeProbablement saoûl, probablement de tous les jours,probablement très fatigué, probablement Chikungunyé,probablement branlant sur ses pattes. Probablement très loinde sa voix 9

Page 10: Supplement Lab's #2

De la sienne à lui, de la sienne à elleRétrospectiveIl tend la main, je parle à la fille ; je dis bonjour à luiJe donne quarante centimes. À sa main. Il s’ arrête, compte, ditmerci ;J’ ai honteJe ne le dis pas à la fille. J'ai un sourcil arqué la main en l’ air labouche ouverte. Probablement en bref une grimace,probablement en bref. Je pense à Quasimodo.Il doit être sensible un oeil plus petit que l’ autre.C’est pas vrai je l’ ai lu ;

Je voudrais être un saint aimant guérisseur ;

Je ne veux pas être choqué devant (moi eux les autres) ;La fille. Elle ce n’est pas moi j’ai deux euros, d’ailleurs je nerentre pas avec elle. Je ne sais pas quoi dire à la pâtissière ellem’ énerve. . .Je ne lui en veux pas ;

10

Page 11: Supplement Lab's #2

11

Plus tard la fille m’ appelle, peut­être écrémée ;

Son copain ;

La crème ;

La pâtissière ;

Je me sens engrossé.

xxiiiApollinaire, je te passe du punk sur mon lecteur CD. Zone et tudis Pie X le plus moderne Européen…Ici la zone et someone read in your life a place called tomorrow;It’ s gone… somewhere elseApollinaire au rythme des batteries et des vents secs(maraudants de l’hiver)Nous enculons des serveurs maladroits dans le noir qui passele temps. Mais en vrai à la lumière c’est nos gorges que noustranchons.

Page 12: Supplement Lab's #2

Apollinaire, ton regard triste a reçu le sperme du zombie,Le mortifié squelette cliquettant au rythme des stances d’Hamlet.Apollinaire, ta déchéance nous applaudit:Nous courons la tournée des bars, Apollinaire, et je te fouettedès que tu ramollis;Une compagne gracieuse grâciée de l’ enfer par ta main t’enfonce un talonDans le rectum dès que tu cries « A mort la fête je fatigue! »Apollinaire tu es mort pour remplir nos verres, cher engeant.La dame te dit damné, elle t’ a pris le pion et tu en jouis enhurlant ton malheurCar tu n’ as plus le choix. Ta Poésie est à nous.

12

Page 13: Supplement Lab's #2

13

Page 14: Supplement Lab's #2

Laboratoire de création littéraire

par Marie JULIE

14

Page 15: Supplement Lab's #2

Flash coloré. Elle est à la terrasse d‘un café, son moi dévaste. La tableposée là. Table carrée. Bip téléphone. Engagement. Désengagement.Entrelacs de mots qui filent, qui tissent. Grève, les routiers, lestransporteurs, les transportés. Tous un cessez d‘avancer. Et comme unerésonance, une déambulation interpénétrant. Une déambule passe dansmon carré de paysage. Quinzième, seizième ou dernière fois. Elle s’eneffraye pas. Il y a des bouts de visages de nonchalants qui l’oppressent. Sarage, son équilibre, son asphalte. Faut­il sacrifier tous ses sarcasmes ? Etles spasmes, les cris, les larmes. Effet neuronal se multiplient, secrashent. Chaque pli de l’être claqué. Chaque tension éclate. Saveur deplus d’élasticité. L’art de la négoce s‘enseigne chez les précoces. Carréd’paysage, Elle y voit pas ton visage ? Son visage ravagé par la nuit,derrière table carrée, odeur de free­party. Juste envie de s‘évader, s‘offrirun ersatz de liberté à son oisiveté d’insulaire d’exilé.Ô tempête, ô dépression, ô barrages filtrants,Qui font émerger des Gavroches loin de Jean Valjean,Bloquer les cargos à fond de calle de pétrole,Plus périlleux que d’immobiliser le piéton sans bagnole 15

Page 16: Supplement Lab's #2

Pour le neurone, oups l’euro, mol !On ira grever en faisant éclater la panse des supermarchés,On continuera à se faire plumer pour une BMW,Payé à crédit, à fond, sur routes embouteillées.Les dirigeants se marrent sur fond de champagne,De caviar et p’ti four doréDans ces pseudos arrêt économiquesEgotrip, égocentrique, égoéconomiste, égopolitique, égoartistique, égoautomobilisteEgo, égo, égo, égo.Elle préfère céder aux règles de l’utopie d‘une zone autonome temporaire,du nomadisme. L'utopie est un lieu qui n ‘est nulle part. Les lieux de nullepart ne spéculent pas sur font d’artifice médiatique spectaculaire. Là lesnotions de propriété ne riment pas avec liberté. Là l’art n’investit pas leréel en salopant la beauté non artistique du quotidien. Et face à l’animalitéémerge l‘autogestion et l’altérité.Flash camaïeu de rouge. Elle est à la terrasse d’un café. Posés, les yeuxparcourent lignes, courbes, cursives, coursives. La table posée là. Tableronde. Cendrier posé là. Touche de vert. Touche de gris. De l’autre côté

16

Page 17: Supplement Lab's #2

des lignes bitumées passent, déambulent les vivants. Matière dure, tresséeoù repose pli de tissu turquoise englobant forme ronde dont les extensionssont ornées d'un anneau. Les yeux, eux parcourent. Les typographiesdansent devant l’oscilloscope invisible de l'appareil sensoriel visuel. Et lespoints ponctuent et parfois vident l’essence. Les signes, les symboles et lesens qui semble lui aussi déambuler. Le sens et le vivant déambulentensemble sur des surfaces de bitume.Une tasse se pose sur un disque transparent de verre monté sur unepoutre ferronée. L’extension ornée d’un anneau. Main agissante, parfoisinvisible à l‘esprit. L’œil enregistre patiemment le paysage kaléidoscopiqued’un fragment de route, fragment d’une ville, territoire parcellaire, d’unespace parcellisé par la volonté de quelques cons d’annexer, d’étiqueter,d’identifier le domaine des possessions et de celui qui les possède. L‘odeurdu café caresse sa langué. Le goût de son arôme chatouille son odorat. Lecerveau incapable de se soumettre à une autre activité que cérébraleenvoie une émission de messages, de pensées. La main repose la tassé.Sous l’impulsion d‘un désir étrange trace sur la surface blanche d'une

17

Page 18: Supplement Lab's #2

feuille, signes, mots, fragments de phrases : signes silencieux disponiblespour l’œil, éventuellement à l’esprit.« Je peux lire ? »La voix qui vient de poser la question est celle de la serveuse, nonautomate, humaine et loin de tout éveil artistique. Chemisier blanc, jupenoire, contraste de matière et plutôt jolie. La feuille glisse de la table à sesdoigts. Les yeux parcourent lignes, courbes, signes. Les lignes du visagebougent de manière quasi imperceptible. Le micro rythme de la peaus‘improvise au rythme du balayage oscilloscope de l’œil. L’image estsaisissante, surréelle. Une sirène moderne, intégrée dont le cri ne pourraitplus charmer ceux qui tendent au tout labelisable.« Voudrais­tu me lire ?»Les yeux se lèvent étonnés. Les lèvres sourient.« oui »Dans le calme, loin des déambulants de la grève du pouvoir d’acheter etdonc aussi d’être acheté ou vendu, dans la palpitation discrète d’une ville

18

Page 19: Supplement Lab's #2

insulaire, à la terrasse d‘un café sa voix s’élève.C’est un jaillissement de phonèmes, de sons agencés, de mélodie. Sa voixsimple, subtile produit un choc auditif: ce texte obscur à son auteur serévèle. Elle lit et les mots que j’ai alignés comme une suite algébriquecognent mon cerveau.« le chant des sirènes,lorsque l’on aura tout annexé.Que nos polyphonies seront éteintes.Que nos anthropophagies auront vécu,Il ne restera plus qu’à l’homme global créateur artiste libéré et relationnel.À manger dans des vaisselles vides.À boire dans des verres videsSe glorifiant que dans cette longue pourritureIl continue à être vivant. Et dérogeant au principe universel de la vie créativesans prétention artistique instituera le fait d’être vivant par ses échangescomme processus de sa création qu’il médiatisera par toutes les formescommunicationnels »

19

Page 20: Supplement Lab's #2

À ce moment précis, l’appareil oscilloscope de vision sont devenus mesyeux : tout m’est revenu d’un coup.Dans ce café populaire devant une tasse à café industriel face à uneserveuse inconnue me lisant un fragment de texte, tout devint limpide.J’avais tout oublié amnésique à mon âme, je savais à nouveau pourquoimes amis ne sont pas des artistes relationnels et contemporains.J’ai souri à la serveuse,Je me suis levé,J’ai réglé mon café,J’ai marché jusqu’à la gare,J’ai acheté un ticket,J’ai pris le car jaune,Je suis rentrée chez moi,La grève était finie.

20

Page 21: Supplement Lab's #2

21

Page 22: Supplement Lab's #2

Laboratoire de création graphique

par Marie JULIE

322

Page 23: Supplement Lab's #2
Page 24: Supplement Lab's #2

24

Page 25: Supplement Lab's #2

25

Page 26: Supplement Lab's #2

ArtéfactCulture éclectique

contact.revue.artefact@gmail .comFacebook : Revue Artéfact

APPEL AUX CONTRIBUTIONSArtéfact encourage aux artists, aux chercheurs et aux amateurs d'art à soumettre créations où le

principal sujet est l 'identification des nouvelles formes de perceptions et des intéractions

artistiques. Une version online des consignes aux auteurs est disponible ici : http: //revue-

artefact.weebly.com/contributions.html.

revue-artefact.weebly.com