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LE MARIAGE DE L’IMAGINAIRE ET DE LA TECHNOLOGIE DE L’OPÉRETTE AUX ARTS NUMÉRIQUES : MÉTAMORPHOSES D’UN THÉÂTRE UN « BÂTIMENT OUTIL » UNE PROGRAMMATION THÉMATIQUE ET TRANSVERSALE NET-FICTION AU COLLÈGE MONTGOLFIER UN VRAI PARTENARIAT COLLÈGE-GAÎTÉ COLLECTIF H5 : DÉCRYPTER, IMAGINER, CONSTRUIRE (ATELIER LYCÉE) L’AVENIR EN QUESTIONS : VIVRE L’ARGUMENTATION EN TEMPS RÉEL (ACTIVITÉ LYCÉE) RENCONTRE AVEC AURÉLIE SELLIER LA GAÎTÉ LYRIQUE, INFORMATIONS PRATIQUES Mai-juin 2012 Supplément gratuit Collège Lycée

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LE MARIAGE DE L’IMAGINAIREET DE LA TECHNOLOGIE

DE L’OPÉRETTE AUX ARTS NUMÉRIQUES :MÉTAMORPHOSES D’UN THÉÂTRE

UN « BÂTIMENT OUTIL »

UNE PROGRAMMATION THÉMATIQUEET TRANSVERSALE

NET-FICTION AU COLLÈGE MONTGOLFIER

UN VRAI PARTENARIAT COLLÈGE-GAÎTÉ

COLLECTIF H5 :DÉCRYPTER, IMAGINER,CONSTRUIRE(ATELIER LYCÉE)

L’AVENIR EN QUESTIONS :VIVRE L’ARGUMENTATIONEN TEMPS RÉEL(ACTIVITÉ LYCÉE)

RENCONTRE AVEC AURÉLIE SELLIER

LA GAÎTÉ LYRIQUE,INFORMATIONS PRATIQUES

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Supplément gratuit Collège Lycée

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NRP • Gaîté lyrique

Le mariagede l’imaginaireet de la technologie

La Gaîté lyrique est aujourd’hui un lieu culturel entièrement consacré aux cultures numériques. Au cœur de la ville, juste derrière le Conservatoire des arts et métiers, sur une jolie place carrée, à l’écart des grands boulevards pourtant tout proches, le théâtre rococo est devenu un espace contemporain, joyeux et confortable, un endroit pour comprendre les relations entre les progrès techniques et l’évolution des formes artistiques. Paris comble ainsi son retard par rapport aux métropoles européennes, en se dotant d’une structure permanente pour les

arts et les cultures numériques comparable à l’Onedotzero de Londres, au ZKM à Karlsruhe ou au V2 Institute for the instable media à Rotterdam.Attention, cependant, la nouvelle Gaîté n’est pas le temple des technologies de pointe. C’est un espace de création artistique, qui veut avant tout attirer le plus de visiteurs possible dans un lieu de culture. Un an à peine après l’ouverture, le public est là : des parents accompagnés de jeunes enfants, des femmes et des hommes de tous âges autour des tables de travail, et beaucoup de jeunes, des collégiens et des lycéens qui profitent des activités proposées.

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À l’origine, le théâtre de la Gaîté se trouvait boulevard du Temple. Condamné par les travaux d’Haussmann, il est reconstruit à l’identique rue Papin. Après la guerre de 1870, sa direction est confi ée à Jacques Offenbach. Les Parisiens se pressent pour assister aux représentations du Roi Carotte ou d’autres « opérettes-féeries ». Au début du XXe siècle, il s’appelle « la Gaîté lyrique » et accueille toujours des spectacles français et étrangers : les ballets russes de Serge Diaghilev s’y produisent régulièrement entre 1918 et 1925. La comédienne Gisèle Casadesus, dont le père dirigeait le théâtre, se souvient encore de la patinette qu’elle avait dû prêter à Max Dearly pour son entrée spectaculaire dans La Belle Hélène. À la Libération, l’opérette est passée de mode, mais un nouveau-venu, Luis Mariano, lui donne un nouveau souffl e et assure au théâtre de la Gaîté quelques belles soirées. Mais au cours des années 1950, on préfère Liverpool à Mexico, le succès du rock rend la situation fi nancière du théâtre périlleuse : il ferme en 1963, plombé par les défi cits. À partir de là, le théâtre de la Gaîté lyrique peine à se trouver un destin. Sylvia Montfort et Alexis Gruss y installent la première école de cirque au début des années 1970. Mais la grande salle à l’italienne est condamnée : la coupole menace de s’effondrer. Le théâtre est désormais à l’abandon, et, en 1989, J. Chalopin et B. Deyries, deux créateurs de dessins animés, ont l’idée d’y installer des montagnes russes en intérieur. Des travaux considérables transforment la Gaîté en un Luna Park qui n’ouvrira qu’une quinzaine de jours et se soldera par un désastre fi nancier et architectural. Il faudra attendre 2001 pour que le temple de l’opérette trouve enfi n sa vocation : la mairie de Paris nourrit le projet

d’un centre culturel consacré aux cultures numériques. Ce projet ne trouvera sa forme défi nitive qu’en 2007. Finalement, après trois ans de travaux et un budget de 85 millions d’euros, le lieu est inauguré le 1er mars 2011.

DE L’OPÉRETTE AUX ARTS NUMÉRIQUES : MÉTAMORPHOSES D’UN THÉÂTRE

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Derrière la façade XIXe, tout est neuf et clair. L’architecte Manuelle Gautrand a voulu un espace actuel composé de plateaux successifs. Au premier étage, en accès libre, elle a imaginé pour le centre de ressources de drôles de boîtes colorées qu’elle a nommées « éclaireuses » : certaines sont des bibliothèques, d’autres des espaces de projection pour des vidéos, d’autres encore des bureaux individuels ou des bars. Sur les étagères, des ouvrages consacrés à toutes les facettes du numérique : la musique, la danse, bien sûr, ainsi que le graphisme, la BD, les jeux vidéo, l’architecture, le design, mais aussi les mathématiques, la physique, la sociologie, la philosophie ou encore les médias.À côté des livres en papier, un mur d’ordinateurs. Le visiteur se laisse ainsi guider d’un média à l’autre avec naturel. Au même niveau, un espace est uniquement consacré aux jeux vidéo. L’ancienne salle de spectacle a été entièrement réaménagée pour accueillir des concerts. La salle modulable peut accueillir jusqu’à 750 spectateurs. Le foyer historique, avec ses hautes fenêtres qui donnent sur la place, est devenu un bar.C’est, avec la façade et le vestibule , la seule partie du bâtiment dont l’architecture et la décoration

d’origine ont été conservées. Enfi n, une partie assez vaste du théâtre est consacrée à des expositions. Outre l’auditorium, on trouve aussi une chambre sonore avec une multitude d’enceintes. L’ensemble du bâtiment est sonorisé de manière à pouvoir accueillir des performances partout, y compris dans les espaces de circulation. Enfi n on s’est peut être souvenu du joli projet de Sylvia Montfort d’y installer un « vivier d’écoles » pour les arts vivants, selon les termes d’Alexis Gruss. La Gaîté devrait donc vivre aussi avec des musiciens qui peuvent louer des studios de répétition équipés d’un matériel ultrasophistiqué.C’est donc un lieu tout à fait singulier : il permet la rencontre de la culture, de l’histoire et de la modernité. L’architecte revendique d’ailleurs une fi liation avec Beaubourg qui fait si bien le lien entre le vieux Paris qui lui sert d’écrin et le XXe siècle dont il est une sorte de manifeste. Ce nouveau lieu, d’une taille raisonnable, associe, lui aussi, les volutes rococo des sculptures et des quelques fresques qui demeurent avec les lignes épurées d’un mobilier sobre mais confortable. Il dessine un trait d’union entre les airs d’autrefois avec les idées, les images et les sons qui habitent le monde d’aujourd’hui.

UN « BÂTIMENT OUTIL »

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Pour les professeurs, cette nouvelle Gaîté lyrique est un endroit qui témoigne bien de l’hybridation des médias propre à l’expression artistique du XXIe siècle. C’est aussi l’occasion pour les élèves d’entrer dans le monde de l’art contemporain grâce à un univers qui leur est familier. Et parce que c’est un lieu de création contemporaine, les visiteurs y sont aussi en contact direct avec les artistes. La Gaîté lyrique programme trois grandes thématiques chaque année, qui se déclinent en expositions, conférences, ateliers ou concerts. Elle propose aussi des rendez-vous réguliers qui permettent d’explorer des domaines de création et de réfl exion : des projections de fi lms, des conférences, des débats.La Gaîté lyrique est bien devenue, comme l’ont souhaité les porteurs du projet, un « bâtiment-outil ». Ses ressources peuvent donc servir de pas de vis à partir duquel on pourra déclencher des travaux d’imagination ou de réfl exion. Nous vous faisons découvrir dans les pages qui suivent des expériences très originales menées en collège et en lycée, en partenariat avec la Gaîté lyrique. Idées à développer, même hors partenariat, pour mener vos élèves vers les arts, et traverser les écrans.

UNE PROGRAMMATION Thématiqueet transversale

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NET-FICTION AU COLLèGE MONTGOLFIERPour des élèves de 6e, la capture d’images numériques devient un support à l’écriture.

Jocelyne Stievenard est professeur de français au collège Montgolfier à Paris, dans le IIIe arrondissement. Quand, en juin 2010, Aurélie Sellier, responsable des relations aux publics de la toute nouvelle Gaîté lyrique, propose un partenariat à cet établissement très proche, elle participe à l’aventure. Un groupe d’élèves va donc pendant un an travailler avec une artiste partenaire de la Gaîté, Cécile Babiole. À partir du détournement d’images publicitaires, ils réalisent une petit fi lm. À l’issue de cette première expérience, Jocelyne Stievenard, le professeur d’arts plastiques et la principale du collège Montgolfi er choisissent de poursuivre le partenariat, avec, cette fois, un atelier de pratiques artistiques piloté par une jeune artiste, Caroline Delieutraz.

Découvrir le numérique sous l’anglede la création

Le nouveau projet concerne deux classes, une classe de 6e et une classe de 5e. La 6e qui est une classe fl échée « Art » travaille par ailleurs avec le centre Beaubourg et la Maison de la poésie. Tous les jeudis, de 14 h 30 à 16 h 30, ils sont réunis dans la salle informatique du collège avec Caroline Delieutraz et leurs deux professeurs. Mais les élèves doivent d’abord apprendre à chercher, regarder, trier des images. Pour les professeurs, c’est une surprise : « Du numérique, on se dit qu’ils savent tout : eh bien non ! » On se rend vite compte, comme c’est le cas lors de travaux plus académiques, que la familiarité des élèves avec les médias numériques se cantonne souvent à la consultation de Wikipedia et la fréquentation de réseaux sociaux. La plasticienne commence donc chaque séance par un échange sur une œuvre numérique qu’elle a choisie : intéressés, surpris, moqueurs parfois, ou bluffés, les élèves sont invités à réagir de manière spontanée. L’artiste

organise aussi des activités de recherche et d’écriture à partir de l’outil numérique. Par exemple, ils ont rédigé un texte sur le bug informatique dont la consigne était d’imaginer un récit qui commence ainsi : « Je me suis levé. J’ai allumé mon ordinateur. Ça ne fonctionne pas comme d’habitude. » Au fi l du

projet, chaque élève doit effectuer une série de captures d’écran. Une fois les images réunies

sous la forme d’un diaporama, ils composent un récit dont la lecture sera enregistrée en voix off et associée aux images. La dernière séance sera consacrée à la projection des réalisations des élèves.

« Du numérique, on se ditqu’ils savent tout : eh bien non ! »

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De bout en bout, le projet est piloté conjointement par l’équipe pédagogique et celle de la Gaîté. En octobre 2011, le groupe a visité l’exposition et les locaux accompagné par Aurélie Sellier et Caroline Delieutraz. La plupart de ces élèves qui vivent à proximité de la Gaîté ont découvert le lieu à cette occasion et beaucoup y retournent désormais seuls, le soir après les cours. De leur côté, les adultes correspondent régulièrement. Les professeurs apprécient les dimensions modestes de la structure, et le choix de proposer aux enseignants des relations personnalisées. À Montgolfi er, on a fait le choix d’un partenariat sur la durée qui sera maintenu à la rentrée 2012.

Premier bilan

Le projet est construit sur cinq séances. Avec une quinzaine d’élèves pour trois adultes, les élèves

bénéfi cient d’excellentes conditions de travail. Leur intérêt et leur implication ne se démentent pas. Tous participent avec enthousiasme, y compris les quelques élèves néo-francophones, et ce, malgré des diffi cultés rédactionnelles. D’ailleurs, aucun ne veut s’interrompre pour aller en récréation. Pas de notes, et pourtant les élèves sont très concentrés sur les tâches qui leur sont proposées. Ils sont séduits par l’outil tel qu’il est présenté par l’artiste. Ils sont aussi, pour une fois, en présence d’un discours qui n’est pas fait pour eux. Jocelyne Stievenard observe tout cela avec beaucoup d’intérêt. Pour le professeur, tous profi tent du caractère « extraordinaire du projet, qui tranche avec l’ordinaire de la classe. Dans ces moments-là, à l’école, on fabrique aussi des souvenirs ». En revanche, ces digital natives rencontrent un obstacle inattendu : la manipulation de l’outil ! « Il est sidérant de constater la lenteur de frappe de nos élèves », remarque Jocelyne.

un vrai partenariat collège - gaîté

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La Gaîté lyrique a invité les membres de ce studio de graphisme à imaginer une programmation pluridisciplinaire pour l’automne 2012 avec pour thème l’omniprésence des marques dans le monde d’aujourd’hui. Ils ont carte blanche pour réaliser une exposition à l’effi gie d’une marque fi ctive et ludique qu’ils ont nommée « Hello ».

Un atelier d’inventions

Les professeurs des lycées peuvent profi ter de ce partenariat pour construire un projet adapté à leurs élèves, comme l’ont fait cette année Isabelle Pfeiffer et Sandrine Rousselle, professeurs au lycée l’Initiative dans le XIXe arrondissement de Paris, avec une classe de 1re professionnelle en commerce. Le choix de l’axe de travail s’est porté sur l’imagination : les élèves doivent inventer une marque et un monde qui lui est associé. Dans un premier temps, les membres du collectif H5 ont exposé les différents métiers qui sont les leurs et montré de manière théorique comment se constituait l’univers d’une marque. Ils ont aussi amorcé une réfl exion autour de la puissance de la marque et son impact, entre séduction et manipulation. La classe a ensuite été divisée en trois groupes, chacun chargé d’inventer un produit et sa marque, et de concevoir l’univers qui l’accompagne. Les ateliers ont lieu toutes les semaines sur place au lycée, à la Gaîté ou encore dans les locaux du collectif H5.

Chaque groupe réalise un dossier sur la marque, son invention, son histoire, son évolution. Il s’agit donc bien d’un travail d’écriture. Lors d’un atelier du mois de mars, par exemple, une conceptrice d’H5 a consacré une séance à trouver l’univers lexical qui caractérise le mieux la marque. Puis viennent la conception et la création de l’affi che, du logo et du slogan, qui seront intégrés à l’exposition pilotée par H5 en novembre.

Des liens privilégiés

Professeur et élèves apprécient le contenu du projet, mais aussi la qualité des interventions. Ils apprennent à porter un regard moins naïf sur le monde qui nous entoure, et sont un temps en prise directe avec la création contemporaine.Par ailleurs, les élèves du lycée bénéfi cient régulièrement d’un accès et d’un accueil privilégiés à des manifestations ou spectacles de la Gaîté. Ils ont ont visité les expositions Rafael Lozano Hemmer et 2062, et assisté à la performance très spectaculaire, Terra Nova, de la compagnie belge Crew.

Le collectif H5 fondé en 1994 par Ludovic Houplain et Antoine Bardou-Jacquet a pour particularité de ne pas dissocier art et marketing. Ils peuvent autant s’intéresser à la promotion d’un parfum qu’à l’invention d’un fi lm d’animation. Leur court-métrage Logorama a remporté un oscar et reçu de nombreux prix dans des festivals de cinéma.

collectif H5 : décrypter, imaginer, construire l’univers d’une marque

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L’avenir en questions :vivre l’argumentation en temps réel

C’est le magazine Usbek et Rica qui est à l’origine de ces cycles de conférences. À mi-chemin entre le débat et la théâtre, détracteurs et partisans s’affrontent : sommes-nous trop nombreux sur Terre ? Faut-il supprimer le droit de vote ? Le do-it-yourself va-t-il sauver le monde ? Le public est ensuite appelé à se prononcer en faveur de l’argumentation la plus effi cace. Si les arguments scénarisés rendent la forme ludique, les thèmes abordés sont aussi sérieux qu’actuels.

Avec une classe de 2de ou de 1re, le professeur tient là une occasion rare de mettre ses élèves en présence d’un vrai débat, et d’un usage in situ de techniques argumentatives enseignées parfois de manière un peu abstraite. Les thèmes choisis sont orientés vers l’avenir, mais il impliquent des ponts entre le passé, le présent et le futur et intéressent à coup sûr les lycéens.

Assister à ces débats peut constituer à la fois le point de départ et l’aboutissement d’une séquence pédagogique à mettre en œuvre au premier trimestre. À l’automne, les élèves assistent à un premier débat. Ils sont de simples observateurs, mais participent au vote pour déterminer le plus convaincant des points de vue. Le professeur peut alors prendre appui en classe sur cette expérience pour poser les enjeux de l’argumentation et mettre l’accent sur l’expression des idées et traiter « la question de l’homme ». L’angle est précis et les questions sont actuelles, stimulantes pour des adolescents. On proposera aussi un travail sur le lexique et la grammaire de l’argumentation : l’étude des modes de raisonnement, la mise en évidence des indices de subjectivité, celle des termes qui valorisent et dévalorisent, le choix pour convaincre de s’adresser à la logique ou aux émotions.

Puisque ce cycle se poursuit tout au long de l’année, l’étude de l’argumentation peut être réinvestie dans la préparation d’un autre débat du Tribunal, plus tard dans l’année. Pour chaque débat organisé, et afi n de traiter d’autres thèmes qui engagent l’avenir, les professeurs et les élèves peuvent consulter les dossiers du magazine Uzbek et Rica, et les pages « Rebonds » du site de la Gaîté.

Outre les activités en lien avec le thème du moment, la Gaîté lyrique propose des rendez-vous réguliers. Tous les trois mois, elle organise des conférences dans le cadre du « Tribunal pour les générations futures ».

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Quelle est précisément votre fonction ?

Je suis responsable des relations avec les publics. Ce qui implique trois missions. Tout d’abord de la prospection pour faire connaître le lieu et accroître sa fréquentation. Ensuite, une partie importante de mon travail consiste à faire de la médiation : j’organise des ateliers, des rencontres, des stages, des événements grâce auxquels on crée du lien entre les artistes, les œuvres et le public. Enfi n, je dois veiller à la diversifi cation des publics : nous voulons atteindre ceux qui ne viennent pas spontanément. C’est pourquoi je suis chargée d’établir des relations de natures diverses avec les associations et les établissements scolaires. Nous organisons aussi des ateliers pour sensibiliser les seniors à l’outil numérique.

Comment justifi ez-vos le choix de ne pas avoir, contrairement à la plupart des institutions culturelles, un service pédagogique consacré exclusivement aux relations avec les scolaires ?

En effet, c’est un service pédagogique mais il n’en porte pas le nom. On a décidé de ne pas s’organiser selon les types de publics : nous sommes une petite équipe de trois

personnes, chacune agit de façon décloisonnée sur un territoire pour aller à la rencontre des différents publics. Cette démarche est utile pour développer une relation individuelle avec, par exemple, les enseignants et les établissements.

Justement, comment envisagez-vous vos relations aux publics scolaires ?

Les scolaires occupent la moitié de notre temps. Nous voulons d’abord faciliter l’accès à la Gaîté, réfl échir à ce qui pourrait se mettre en place pour leur simplifi er la vie et les aider à avoir un projet culturel. C’est un lieu culturel : ici on peut permettre aux jeunes de mieux

RENCONTRE AVEC AURÉLIE SELLIERResponsable de l’accueil des publics à la Gaîté lyrique

Le monde des cultures numériques n’est pas toujours aisé à décrypter. Un service a donc été mis à la disposition des professeurs et de leurs élèves pour les recevoir et les guider. Aurélie Sellier répond à nos questions.

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connaître et comprendre les nouveaux médias. On permet aussi aux enseignants d’aborder la place que prend la technologie dans la vie de l’adolescent. Il est pour nous important que les deux, professeurs et élèves, découvrent le numérique à travers des pratiques différentes et des aspects inconnus de l’objet. On propose des activités à plusieurs niveaux. Il y a des visites d’exposition. On propose des séances de recherches au centre de ressources. Des groupes peuvent assister à des spectacles, des conférences, des concerts. On peut envisager un parcours de spectateur sur une année. Il y a aussi la possibilité de monter un projet en accord avec le rectorat, la mairie de Paris et la Région Ile-de-France.

Quelles réactions et quelles réponses recevez-vous lors des visites ?

Il est frappant de voir comment les élèves se sentent tout de suite à l’aise à la Gaîté. Une familiarité se crée facilement. La présence des jeux vidéo y est évidemment pour quelque chose. On le remarque lors des visites, probablement parce qu’on est beaucoup sur des installations interactives, des images animées, du motion design, des clips, de la musique. En raison de la nature des œuvres qui sont réalisées avec des codes auxquels les adolescents sont sensibles, ils se sentent à l’aise. De notre côté, lorsqu’on accompagne des classes, on essaie d’être dans une médiation assez naturelle. L’idée est de faire en sorte que la visite soit un moment de plaisir pour tous, les élèves, leurs professeurs, et nous.

Qu’est-ce qu’un endroit comme la Gaîté apporte aux jeunes d’aujourd’hui ?

Les jeunes n’ont pas beaucoup de recul vis à vis du numérique. À la Gaîté on aborde les questions de l’usage, des limites, de l’intérêt, du potentiel, des dangers des médias numériques à travers le prisme de l’art, de l’expression, de la poésie autant que celui de la technologie.

Et pour les professeurs ?

Nous savons que des enseignants ont des réserves vis-à-vis des cultures numériques. Nous mettons en

place des formations (PAF) pour montrer comment l’art s’est emparé des nouveaux médias. Nous voulons dans le futur développer ce volet formation continue, pour réfl échir aux enjeux, au fonctionnement, à l’histoire, à l’organisation des nouveaux médias. Notre but est de montrer qu’on est dans le domaine de la création, et pas seulement de la consommation.

HORAIRES D’OUVERTURE :Du mardi au samedi de 14h00 à 20h00.Le dimanche de 14h00 à 18h00et en soirée selon la programmation.

TARIFS GROUPES SCOLAIRES :Concerts et spectacles : 8 € / 10 € / 12 € par élève, selon la programmation, gratuit pour un accompagnateur par classe (sauf programmation exceptionnelle).Expositions, conférences, projections vidéo :3 € par élève, gratuit pour un accompagnateur par classe (sauf programmation exceptionnelle).

ACCUEIL DES GROUPES SCOLAIRES :L’équipe des relations aux publics vous accompagne dans le choix de vos sorties et vous propose un accueil privilégié lors de votre venue. Nous sommes également à votre disposition pour imaginer avec vous des projets pédagogiques autour de cette programmation.

FINANCEMENTS ET FORMATION :Pour fi nancer les ateliers, possibilité de monter un dossier DAC au rectorat. La région Ile-de-France peut contribuer au fi nancement dans le cadre des projets Innovation lycée.La Gaîté Lyrique sera partenaire en 2012-2013 d’un stage pluridisciplinaire en direction des enseignants. Il fi gurera dans le Plan académique de formation.

POUR LES EXPOSITIONS :L’équipe des relations aux publics vous propose des visites accompagnées en groupe, du mardi au vendredi de 14 h à 20 h. Possibilité de visites en famille les samedis et dimanches.

DURÉE DE LA VISITE : 1 h environ - Il est possible de prolonger la visite de l’exposition par une séance de recherche au centre de ressources de la Gaîté lyrique et / ou une session de jeu à l’espace jeux vidéo.

CONTACTS :L’équipe des relations aux publics est à votreservice pour vous informer et vous accueillir avec vos élèves, n’hésitez pas à les contacter :Aurélie Sellier et Magali Terrier :responsables des relations aux publics

Emmanuelle Corson : chargée des relations aux publics

01 53 01 51 66

Irène Stehr :chargée des relations aux publics

01 53 01 51 67 / [email protected]

SITE INTERNET :www.gaite-lyrique.netRubrique informations pratiques / Accueil des publics / scolaires

ACCÈS :3 bis, rue Papin 75003 ParisLa Gaîté lyrique est située au cœur de Paris, entre les quartiers du Marais, de République et des Grands Boulevards.METRO : Réaumur-Sébastopol - lignes 3 et 4 / Arts et métiers - ligne 11 / Strasbourg Saint-Denis - ligne 8 et 9.RER : Châtelet-les-Halles – A, B, D (10 minutes à pied).

La Gaîté lyriqueinformations pratiques

Textes : Claire Beilin-Bourgeois - Éditeur : Nathan, 25 ave P. de Coubertin 75013 Paris - Directrice de la rédaction : Yun Sun Limet – Directeur de la publication : Catherine Lucet – Directeur délégué : Françoise Fougeron – Création et réalisation maquette : TIG studio – Partenariats : Christophe Vital-Durand. Tél. : 01 45 87 52 83 – Code article : 111556 – N° d’édition : 101 86 061 Dépôt légal : mai-juin 2012Crédits photographiques : Couv. : photo de l’exposition Public domaine ; p.2 : Amélie Lebleu / Sidlee ; p.3 : Gaîté lyrique, Maxime Dufour ; p. 4 : centre de ressources Maxime Dufour ; p.5 gauche : Pictoplasma, Maxime Dufour ; p.5 droite : Etienne Mineur ; p.6 : I could never be a dancer, Maxime Dufourp.7 : Centre de ressources ; p.8 : Logorama, H5 ; p.9 : Auditorium ; p.10 bandeau : Amélie Lebleu / Sidlee ; p.11 : I could never be a dancer, Maxime Dufour