Supplément agriculture 2013

16
Georges Labazée, président du conseil général 64 SUPPLEMENT AUX JOURNAUX LA RÉPUBLIQUE DES PYRÉNÉES N° 20759 ET L’ÉCLAIR DES PYRÉNÉES N° 20740 DU JEUDI 21 FÉVRIER 2013 Le 64 mise sur la qualité ©ARCHIVES NICOLAS SABATHIER, ASCENCION TORRENT, SÉBASTIEN LAMARQUE ET MARC ZIRNHELD Le boom de la vente directe Installations : pourquoi le 64 a la cote Les performances des filières agricoles PYRENEES GRICULTURE A Les ambassadeurs du 64 à Paris P. XV Page VI Le 64 mise sur la qualité « Il faut conforter la dimension environnementale »

description

Cahier de 16 pages consacré à l'agriculture dans les Pyrénées Atlantiques.

Transcript of Supplément agriculture 2013

Page 1: Supplément agriculture 2013

Georges Labazée, président du conseil général 64

SUPPLEMENT AUX JOURNAUX LA RÉPUBLIQUE DES PYRÉNÉES N° 20759 ET L’ÉCLAIR DES PYRÉNÉES N° 20740 DU JEUDI 21 FÉVRIER 2013

Le 64 misesur la qualité

©AR

CHIV

ESN

ICO

LAS

SABA

THIE

R,AS

CEN

CIO

NTO

RREN

T,SÉ

BAST

IEN

LAM

ARQ

UE

ETM

ARC

ZIRN

HEL

D

Le boom de la vente directe

Installations : pourquoi le 64 a la cote

Les performances des filières agricoles

PYRENEESGRICULTUREA

Les ambassadeurs du 64 à Paris P. XVPage VI

Le 64 mise sur la qualité

« Il faut conforter la dimensionenvironnementale »

Page 2: Supplément agriculture 2013

JEUDI 21 FÉVRIER 2013

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENTII |

EDITOLes talentsd’aujourd’huiC’est ici et nulle part ailleurs.L’agriculture des Pyrénées-Atlanti-ques présente, à bien des égards,quelques spécificités dont on peutêtre localement plutôt fiers.D’abord quelques chiffres quivalorisent les particularitésbasco-béarnaises tout autantque les savoir-fairedes agriculteurs de chez nous.Les Pyrénées-Atlantiquessont le premier départementfrançais producteur de fromagesfermiers. Le premier aussi pourla production de chevaux lourds.A ce brillant palmarès il faut ajouterle deuxième rang national pour lesproducteurs de maïs ou encorepour les producteurs de lait debrebis.Un autre classement mérite d’êtresouligné. Les Pyrénées-Atlantiquessont le premier départementfrançais pour l’installation desjeunes agriculteurs. Un recordnational qui illustre la mise en placede formations pertinentes et debonnes conditions de travail.Un record qui témoigne égalementque l’agriculture est considérée icicomme une filière d’avenir.Preuve encore que l’agriculturebasco-béarnaise va de l’avant :les circuits courts, autrement dit lavente directe par les agriculteurs deleur propre production, ont la coteauprès de la nouvelle générationpaysanne. Cette commercialisationcomplémentaire des circuitsclassiques et de la distribution viales coopératives, prend racine dansles nouveaux comportementsagricoles. D’autant plus que lesconsommateurs sont demandeurs.Ce souci de la qualité est entendupar bon nombre d’acteursdu département. Ainsi le présidentdu conseil général Georges Labazéesouhaite que soient confortées lesproductions sous les signes officielsde qualité. Avec pour objectifs quetous ces labels développent lavaleur ajoutée des productionslocales.Pendant dix jours, l’agriculturebasco-béarnaise montrera au salonde Paris aussi bien les performan-ces de ses différentes filières queles savoir-faire des femmes et deshommes qui portent le mondeagricole départemental.Autant de talents d’aujourd’hui quidonnent confiance dans l’avenir del’agriculture régionale. En ces pério-des de doutes, c’est déjà une belleréussite.lJEAN MARZIOU

Supplément aux éditions du jeudi21 février 2013 de l’Eclair etLa République des Pyrénées.Directeur de la publication :Christophe Galichon.Rédacteur en chef : Jean Marziou.Editing et secrétariat de rédac-tion : Olivier Bonetti.Studio graphique de Pyrénées-Presse.Impression : Imprimerie P.P.S.A.ZI Berlanne, 64160 Morlaàs.

Agriculture - Savoir-faire

Sources : Chambre d’agriculture du 64 et Insee

Page 3: Supplément agriculture 2013

| IIIJEUDI 21 FÉVRIER 2013

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT Agriculture - Savoir-faire

Jean-MichelAnxolabéhèreexprime sa fierté deconduire une nouvellefois la délégation dépar-

tementale au salon internationalde Paris, « une fête incontourna-ble ». La journée dédiée auxPyrénées-Atlantiques y aura lieule mardi 26 février.

Vous indiquiez, l’an dernier, quele salon de Paris « crée unedynamique pouvant durer toutel’année ». Est-ce toujours le caspour la 50e édition ?

Il risque d’y avoir, cette fois,quelques éléments perturbants.Juste après les élections, il y auraforcément des discussions, à lafois entre nous, dans la « familleagricole », mais aussi avec nosinterlocuteurs politiques.

Ces résultats (des élections) sontquand même importants car,derrière, cela engage six années.Par rapport au salon, un autreélément pèsera : c’est l’inconnueliée au budget de la Politiqueagricole commune (PAC). On sedirige vers la prolongation, pourau moins un an, de l’applica-tion de la réforme, et cela aussivagénérerdesdiscussions.Enfin,ce salon perd un peu de lisibilitéavec la fermeture du hall 1 pourcausedetravaux.C’estlefiefhisto-rique, là où se trouvaient lesanimaux.

Cela vous rend-il pessimiste ?J’espère bien sûr que rien neviendra perturber cette fête, cemoment convivial qui reste unrendez-vous incontournable. Lesalon permet de se faire connaî-tre, d’entretenir des relations et,pour la chambre, c’est l’occasionde faire du lobbying.

C’est en Pyrénées-Atlantiquesque s’installent le plus grandnombre de jeunes agriculteurs.En êtes-vous fier ?

Cette situation traduit ledynamisme de notre secteurd’activités, ainsi que la capacitéà renouveler les troupes. Mais lemérite principal revient auxjeunes installés et à ceux qui leuront donné la vocation, c’est-à-dire souvent leurs parents. Notreprofession reste capable devéhiculer une certaine image. Ilyaaussidelafiertéfaceautravail

accompli,notrefacultéd’accom-pagnement est reconnue. Lachambre d’Agriculture a fait deseffortsconséquentspourdégagerles moyens suffisants. Là où 14conseillers travaillent à tempsplein, ils n’étaient que 8 deux ansauparavant. Pour autant, avecenviron200 installationsannuel-les, nous ne sommes pas sur untaux de renouvellement suffisantpour couvrir les départs.

Ici comme ailleurs, les filièrescourtes sont en plein boum : est-ce une réponse à la crise ?

C’est un élément à ne pas négli-ger dans un département tel quele 64 qui a une forte affluencetouristique. Mais cette réponsene suffit pas dans la mesure où lefait de s’inscrire sur un circuitcourt signifie aussi qu’il fautassimiler deux autres métiers(transformation, commercia-lisation). Ce n’est pas toujourspossible et on a donc encorebesoin de filières organisées. Ilfaut par conséquent faire atten-tion. Etre vigilants par rapport àla façon dont nous dirigeons lesagriculteurs vers ces marchés.

Vous avez évoqué les discus-sions liées à la PAC. Quelle estla position de la chambre ?

Nousattendons,sansêtrecomplè-tement passifs. Il y a une inquié-tude vis-à-vis de ce budget quitraduira la considération accor-dée aux agriculteurs par les élus,les27 Etatsmembresetlesparle-mentaireseuropéens(lireaussi leZoom). La PAC reste un élémentimportant,structurant,maisilnefaut pas tout miser dessus pourautant. Mieux vaut bien connaî-trelesmarchés,maîtrisernosoutils.Je rappelle aussi que tous lessecteurs agricoles - dont certainsessentiels - ne sont pas inscritsdans ce dispositif européen.

Votre avis sur la démarche dela marque « Sud-OuestFrance » ?

Elle est intéressante (*) même sielle n’est pas toujours biencomprise par les acteurs écono-miques. Parrapportaupérimètredecetteaction,lechampdevisionn’estpaslemêmepourtousalorsquecettemarquepeutpermettredesituerplusfacilementlaprove-nanced’unproduit,mieuxentoutcasqu’unAOC pluslocal. Etpuis,cen’estjamaisnégatifquandtoutle monde parle d’une voix.lGÉRARD CAYRON(*) Cette démarche voit les producteursd’Aquitaine et Midi-Pyrénéesse réunir sous la même bannière.

Le salon de l’agriculture de Paris reste un rendez-vous incontournable.© ARCHIVES JEAN-PHILIPPE GIONNET

« Le mérite du président Hollande »A la question : « L’inquiétude que vous exprimez par rapport au budgeteuropéen est-elle une façon de marquer votre opposition au gouvernementsocialiste ? », Jean-Michel Anxolabéhère répond : « Non, et j’aurai tenu lesmêmes propos (lire plus haut) vis-à-vis de l’UMP. Je crois en fait que nosministres, quels qu’ils soient, c’est-à-dire Michel Barnier ou Bruno Le Maireavant, comme Stéphane Le Foll aujourd’hui, sont tous dans la même posture.Ils essaient vraiment de toujours obtenir le maximum pour les agriculteursfrançais » explique le président de la chambre de l’Agriculture 64. Et d’ajouter :« Je dirai même qu’il faudra retenir que Monsieur Hollande a le mérite dedéfendre la reconduction d’un budget PAC qui reste à l’identique, contraire-ment à ce que l’on peut voir dans d’autres pays ».

INTERVIEW Jean-Michel Anxolabéhère

ZOOM

« Paris, incontournablepour se faire connaître »ENTRETIEN Le présidentréélu à la tête de la chambred’Agriculture conduirala délégation départementaleà Paris.

«L’installation d’un grandnombre de jeunesagriculteurs dansle département traduitle dynamisme de notresecteur. »

Page 4: Supplément agriculture 2013

JEUDI 21 FÉVRIER 2013

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENTIV |

1 - LES AMAPPour le maintien d’une agriculture paysanneLes Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne ou Amap sontapparues au début des années 2000 et proposent à leurs clients-adhérents despaniers de produits locaux. Le consommateur s’engage sur des commandesrégulières et vient chercher son panier toutes les semaines ou tous les 15 jours.Il est acteur de l’association de producteurs qui le ravitaille en donnant un peude son temps (réception de marchandises, organisation, accueil…). Il existe160 Amap en Aquitaine ravitaillant 8 400 foyers. La première de la régiona été fondée à Assat en 2004. Il en existe 70 dans le 64, dont 43 en Béarn.

2 - LES MARCHÉS DE PRODUCTEURS DE PAYSLa garantie d’acheter auprès des producteursLes marchés de pays existent depuis près de 20 ans, co-organisés par lesproducteurs et les chambres d’Agriculture et collectivités. Le label « Marchéde producteurs de pays », créé en 2007, garantit au consommateur qu’il aaffaire au producteur lui-même. Ces marchés connaissent un essor très rapidedepuis 2008 (29 départements adhérents en France, 2 200 producteurs et2 000 marchés par an). Dans les Pyrénées-Atlantiques, le nombre de marchésde producteurs augmente ; il est passé de deux en 2010 à 5 en 2011 et 15 en2012. L’objectif est de proposer 30 à 50 marchés dans le délai de 2 ans.

3 - BIENVENUE À LAA la découverte du mondeLes producteurs de Bienvenue à lasoit par l’agrotourisme, soit par larépondent à une charte de qualitéchambres d’Agriculture. D’abordd’agriculteurs, ce réseau qui permetredécouvrir les réalités du mondesa création en 1988. Dans les P-A,réseau et 60 d’entre eux pratiquent

Agriculture - Les circuits courts

Une bonne partie de la production de pêche roussanne trouve preneurs, chaque

Le circuit court n’est pasun projet agricole en soimais une commerciali-sation complémentaire

des circuits classiques et de ladistribution via les coopératives.Il ne faut pas se leurrer, on nepourra pas nourrir toute lapopulation des Pyrénées-Atlan-tiques en vente directe ! » préciseJean-Luc Lafargue, responsabledu pôle agriculture de proximi-té circuits courts créé il y a deuxans à la chambre d’Agriculture.Accompagnant les porteurs deprojet et développant la valori-sationdesproduits locauxauprèsdu public, ce technicien dresseunconstatclair :aujourd’huiplusde la moitié des jeunes placentle circuit court au cœur de leurprojet.

Paradoxalement ce mode decommercialisation ne concerneque15%desexploitationsagrico-les du département. « Leursprédécesseurs transformaientleurs produits pour les vendredirectement ou faisaient del’accueil : c’était une activitéd’appoint pour augmenter leurrevenu, appelée diversification.Maintenant,c’est leprojetprinci-pal des jeunes » souligne Jean-Pierre Goïty, vice-président de lachambre d’Agriculture. Le pointsur cette tendance en essor.

lCE QU’EST UN CIRCUIT COURTDeux critères définissent un

circuit court : la distance géogra-phique entre les lieux de produc-tion et de consommation. Et lenombre d’intermédiaire entre le

producteur et le consommateur,qui doit être inférieur ou égal àun. L’achat d’une pièce de bœufà la boucherie du village relèvedu circuit court si le détaillant estle seul intermédiaire entre leconsommateur et le producteur.Lemêmeproducteurpeutfournirune grande surface, et ce n’estplus du circuit court. « La notionde produit fermier, associée auxcircuits courts, n’est pas définiedanslecadredelalégislationmaispardeslabelsouchartesdequali-té qui garantissent aux consom-mateurs la proximité et lesmodalités de la production »précise Jean-Pierre Goïty.

Les circuits courts les plususités sont la vente à la ferme, surlesmarchés,etàuncommerçantdétaillant (76 % des ventes direc-tes en Aquitaine), les points devente collectifs, en tournée, parcorrespondance, en paniers(Amap par exemple, représen-tant 1 % des ventes directes), etla restauration collective oucommerciale.

lLES CONTRAINTESPOUR L’AGRICULTEURDans le cas du circuit court,

l’agriculteur assume troisfonctions au lieu d’une : produc-tion, transformation et commer-cialisation. « Il lui faut réorgani-ser son exploitation, avec parfoisdes investissements matériels,pour transformer ses produits. Ildoit se rendre visible, chercherdes débouchés, prospecter saclientèle, innover pour se diffé-rencierdansuncontexteconcur-rentiel» explique Jean-Luc Lafar-gue.

«Lesjeunessontmieuxformésqu’avant. Certains sont armésd’unBTStechnico-commercial »poursuit Jean-Pierre Goïty, quirappelle que les précurseurs enla matière sont les viticulteurs.Partradition,ceux-cisontattachésà«suivre »leurproduit,àletrans-

former et à le promouvoir danslecontactdirectaveclesconsom-mateurs à travers dégustations,visites et animations ponctuel-les. Jurançon et Madiran ontouvert lavoie,maislecircuitcourtconcerne aujourd’hui toutes lesfilières (maraîchage, viande,produits laitiers). « La recherched’une valeur ajoutée qui reste surl’exploitation est une très bonnechose pour le monde agricole, silaprofessionorganisecesnouvel-les formes de commercialisationet en garde le contrôle » estimeJean-Pierre Goïty.

Outreunepolyvalenceprofes-sionnelle, le circuit court impli-queuneréorganisationdutempsde travail : l’agriculteur partageses tâches entre production,organisation des ventes directes(avec parfois des livraisons) etle contact avec les clients.

lLES AVANTAGESPOUR LE CONSOMMATEURLeconsommateurestdeman-

deur de transparence sur lesproduits achetés. Il ne veut pasforcément des produits « bio »,mais il est attaché à la notion deproximité.Pourfaireladifférenceavec les grandes surfaces, lecontact humain direct est unatout,maislaqualitédesproduitsattenduedoitaussiêtresupérieureà celle des denrées de la grandedistribution. « Avec la ventedirecte, les agriculteurs ont uneopportunité unique pour expli-quer les réalités de leur activité etfaire changer les clichés : ils ontlespiedssurterre,saventcequ’ilsfontetentretiennentdesrapportsnormauxaveclasociété !»conclutJean-Pierre Goïty qui estime queles circuits courts sont créateursnon seulement d’emplois, maisaussi d’une plus juste connais-sance des consommateurs parrapport aux contraintes agrico-les.lMARIE-PIERRE COURTOIS

Les circuits courts ont la coteREVENUS Plus de 50 % des agriculteurs qui s’installent dans le 64 ont pour projet de travailler en circuit court. Complémentaire

5 LIEUX DE DISTRIBUTION PRIVILÉGIÉS

La vente directeest le projet principaldes jeunesagriculteursqui s’installent.

69Parmi les 134 nouvelles instal-lations d’agriculteurs en 2012,69 travaillent en circuits courts.

10C’est le pourcentage des exploi-tants qui pratiquent la ventedirecte en Aquitaine.

Page 5: Supplément agriculture 2013

| VJEUDI 21 FÉVRIER 2013

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT

FERMEagricoleferme diversifient leurs activitésvente directe. Leurs produitslabellisée et développée par lesinitié par des femmesaux consommateurs deagricole, connaît le succès depuis120 producteurs font partie dula vente directe.

4 - LES POINTS DE VENTE COLLECTIFSUne moyenne surface lancée à Serres-CastetDans ces points de vente créés par des producteurs, le consommateur peuttrouver des produits fermiers (fromage, vin, viande, légumes) et rencontrerau moins l’un des agriculteurs associés. La structure peut être une associationou une entreprise, et prendre la forme d’un étal sur un marché, d’un point devente chez un exploitant, ou encore d’une moyenne surface. Le consommateurpeut y faire la quasi-totalité de ses courses avec la garantie d’une productionlocale. Il en existe 85 en France. En Béarn, le magasin Ferm’Envie, est lepremier point de vente collectif de cette ampleur (400m2) dans le 64.

5 - LA RESTAURATION COLLECTIVEDes produits de qualité au menu des cantinesDes collectivités locales (communes et conseil général) sollicitent de plus enplus des agriculteurs pour que leurs produits, comme les légumes ou leslaitages, entrent dans la confection des repas des cantines, maisons deretraite, livraison de repas à domicile ou restaurants municipaux (àl’exemple d’Orthez qui a été précurseur en la matière). Il peut s’agird’actions régulières (établissements scolaires) ou de manifestationsponctuelles (repas de fin d’année ou autre). Depuis trois ans, ce typed’action est engagé dans certains collèges du département.

Agriculture - Les circuits courts

auprès des jeunes agriculteursdes circuits classiques, la vente directe, qui a la cote, représente pourtant moins de 10 % de la commercialisation agricole.

année à Monein, lors de la fête dédiée à ce fruit. Un bel exemple de vente directe. © ARCHIVES NICOLAS SABATHIER

Comment évolue le réseauBienvenue à la ferme ?

Il constitue une garantie lisiblede la qualité de nos produits etdenotreaccueilpourleconsom-mateur, et une reconnaissancepour l’agriculteur qui n’est plusisolé dans son coin mais s’inscritdans une démarche collective.Il connaît un essor constantdepuis dix ans. Au départ, à la findes années 1980, il reposait surl’initiative des femmes d’agricul-teurs souhaitant développerl’accueil et le contact direct avecle consommateur. La démarches’est généralisée et intéresseaujourd’hui directement leshommes. Depuis huit ans, lesjeunes qui s’installent ont pourprojet de travailler en circuitscourts. Le réseau reçoit quinze àvingt demandes d’adhésionsupplémentairesparandelapartde producteurs. Il y a de la placepour tout le monde si l’offre estbien répartie sur le territoire.

Justement,quellesqualitésfaut-il pour réussir dans la ventedirecte ?

Tout le monde ne peut pas s’ymettre : il faut avoir la fibre ducontactetunsensducommerce,l’envie de sortir de chez soi etd’expliquer son activité. Il fautaussiêtreréaliste, laventedirecteest un mode de commercialisa-

tion comme un autre, donc àl’agriculteur d’évaluer sonmarché, de mettre en place sonréseau, d’être au fait du contexte.Si douze fermiers proposent déjàle même produit dans un mêmesecteur géographique, il ne serapastrèsopportunqu’untreizièmes’installe… En agrotourisme etaccueil à la ferme, l’objectif vaaussi au-delà de la commercia-lisation : il y a cette idée depermettre aux gens de redécou-vrir le monde agricole, de créerun échange, de susciter unecuriosité par rapport à l’activité.

Le succès des circuits courtsest-il durable selon vous ?

Je l’espère,car ilnes’agitpasd’unengouement très soudain,comparableàunphénomènedemode, mais plutôt d’un essorprogressif. La démarche desconsommateurs change petit àpetit ; ilsneveulentpasforcémentmanger bio mais sont de plus enplus sensibles à la proximité, etattachés à des produits locaux.Ils veulent savoir où, commentet par qui ce qu’ils consommentest produit. Ici, nous avons uneexploitation de bovins viande ; lavente directe représente 70 %de l’activité de mon fils et ma fillea développé une ferme équestre.Et maintenant, quand nousvendons de la viande, notre rôlene s’arrête pas là : nous expli-quonscommentlacuisiner,nousdiscutons, nous échangeons desrecettes… un peu comme auvillage ou entre amis. Dans lavente directe, il y a de l’humainet de l’amour !lPROPOS RECUEILLIS PAR M-P C

3 QUESTIONS À... Evelyne Augareils

« Dans la vente directe,il y a de l’humain »

EvelyneAugareilspréside Bienvenueà la ferme.

INTERVIEW

1 800des 12 000 exploitations desPyrénées-Atlantiques (soit 15%)pratiquent la vente directe.

Page 6: Supplément agriculture 2013

JEUDI 21 FÉVRIER 2013

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENTVI |

Le conseil général inves-tit cette année près de5 millions d’euros pourrenforcer l’agriculture

dans les Pyrénées-Atlantiques.Uneactionmultiplequis’articuleautour de trois axes détaillés parle président du conseil généralGeorges Labazée.

Quelle est la politique du conseilgénéral en matière de soutienà l’agriculture ?

Elle s’articule autour de troisgrands enjeux. D’abord confor-ter la dimension environnemen-tale à travers la protection deseaux, des sols, et la productiond’énergies renouvelables. Ledéveloppement du pastoralisme,afin de maintenir une activitééconomique sur la zone demontagne, s’inscrit égalementdans cet enjeu.

Ensuite, conforter les produc-tionssoussignesofficielsdequali-té, afin de développer la valeurajoutée des productions. Lepositionnementdudépartementdans la lutte contre les risquessanitaires et climatiques a aussipour vocation de sécuriser lesproductions locales.Enfin, le troisième objectif est demaintenir les actifs et les outilsde production. Cela passe parl’accompagnement des agricul-teurs en difficulté, le soutien àl’installation. De plus le dépar-tement accompagne fortement

la mécanisation, qu’elle soitcollective via les Cuma (coopé-rative d’utilisation de matérielagricole) ou individuelle en zonede montagne.

Quelle enveloppe pour cettepolitique ?

L’ensemble de ces interventionsmobilisera, 4,7 millions d’eurosdans le budget départemental2013. Soit 2,9 millions en inves-tissement et 1,8 million enfonctionnement.

Y a-t-il des filières plus parti-culièrement suivies ?

Dès 2012, nous nous sommesparticulièrement penchés sur lafilière ovin-lait. Dans le cadre de

cette filière, nous souhaitonsdonner la priorité de nos inter-ventions à la première transfor-mation des produits issus del’agriculture locale par les coopé-ratives et les entreprises. En 2013,l’accentseradoncmissurlafilièredu fromage de brebis, avec ladéfinition de règles et principesdansl’accompagnementdecettefilière. La situation financière del’élevage, bovin et ovin, restanttrès difficile, le conseil généralsera attentif à toute évolution ducontexte. Nous engagerons aussiune valorisation de la produc-tiondubléenfarineet lacréationd’une filière viande bovine localedu Pays basque. Enfin, nousportons une attention particu-

lière à la filière bois qui sera elleaussi une priorité en 2013.

Pour cela, il est important destructurer la filière locale par lamise en place de circuits courtsdevalorisationdesbois, lamobili-sation du bois énergie et uneincitation à l’usage du bois dansles constructions.

Quelle est votre stratégie pourles démarches qualité ?

Nous soutenons les démarchescollectives de qualité, qui visentà une meilleure valorisation desproductions. Et donc de la valeurajoutée dans nos exploitations,au travers des signes officiels dequalité et d’origine (AOP, IGP).En2013, ledossierprioritaireseral’accompagnement de l’AOPOssau-Iraty, dans une campagnede promotion spécifique dans lecadredesenjeuxdelafilièreovinelaitière.

Êtes-vous préoccupé par lenouveau classement des zonesvulnérables ?

Lors du vote du budget 2012,nous avons établi un cadre deréférence que nous avons appelé« Agriculture et environnement. »Nous l’avons axé autour de13 principes selon quatrethèmes : les déchets, l’énergie,la biodiversité et l’eau.2013 verra la poursuite desactions prioritaires, commel’accompagnement des prati-ques respectueuses, autour dela qualité de l’eau. Sur les zonesvulnérables, c’est vrai que leconseil général s’est mobiliséauprès des autorités préfecto-rales afin de demander le non-classement des bassins des Luysde France et Béarn en zonevulnérable.Il est important que les effortsconsidérables engagés par lemonde agricole, dans nouvellesmises aux normes et capacitéde stockage des effluents, nesoient pas vains. Il est doncinconcevable que les exploita-tions agricoles, à peine achevéesleurs mises aux normes, courentle risque de devoir réinvestir.lPROPOS RECUEILLISPAR ERIC NORMAND

Agriculture - L’entretien

« Conforter les productions de qualité »DÉPARTEMENT Georges Labazée, président du conseil général, évoque la situation de l’agriculture dansle département et le soutien qu’il apporte au maintien de la diversité d’une activité qui doit jouer la carte de la qualité.

CANTINES Le conseil généraltravaille à valoriser les produc-tions locales par la transforma-tion fermière et notamment ledéveloppement de débouchésen circuits courts. « Notre but estde permettre aux fermiers etartisans locaux de répondre auxbesoins d’approvisionnementdes collèges pour 20 % en bio et20%soussignesofficielsdequali-té.Unélargissementdeladémar-che « manger bio » à destinationdes établissements pour person-nes âgées et personnes handica-pées est programmé pour 2013 »indique Georges Labazée. Pourcela, le conseil général a recrutéune nutritionniste qui a pourmissiondeporterceprojet.«Celanous permet de conforterl’agriculture de proximité. » l

A terme, les fermiers et artisans locaux devront répondre à hauteurde 40 % aux besoins d’approvisionnement des collèges. © DR/ARCHIVES PP

« Du bio au menu des cantinesdes collèges et maisons de retraite »

«2013 verra la poursuitedes actions prioritaires,commel’accompagnement despratiques respectueuses,autour de la qualitéde l’eau. »

«Cette année, l’accentsera mis sur la filièredu fromage de brebis,avec la définitionde règles et principesdans l’accompagnementde cette filière. »

« Nous portons une attention particulière à la filière boisqui sera, elle aussi, une priorité en 2013. »

Georges Labazée : « Le département accompagne fortementla mécanisation. » © ARCHIVES MARC ZIRNHELD

« Le dossier prioritaire sera l’accompagnement de l’AOPOssau-Iraty, dans une campagne de promotion. »

Page 7: Supplément agriculture 2013

JEUDI 21 FÉVRIER 2013

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT | VII

Des « stars » du Béarn gourmandPRODUITS Emblèmes de la gastronomie locale, ils incarnent la qualité de l’agriculture du 64 en France et dans le monde.

La truite des PyrénéesLa pêche à la truite dans les eaux des gaves est une traditionancienne en Béarn mais ce sont les salmoniculteurs basques,qui, au début des années 2000, se regroupent pour faire valoirla qualité de la truite d’élevage, obtenant en 2004 la créationde la marque « Truite du Pays Basque », qui jouit d’une recon-naissance locale et qui est en demande d’une validation auniveau européen (IGP). Les pisciculteurs engagés dans cettedémarche utilisent les eaux des rivières, qui ne font que transi-ter sur les bassins d’élevage et privilégient une durée deproduction lente. Les truites produites (à chair blanche ourose) sont caractérisées notamment par des taux de matièregrasse inférieurs à ceux des truites d’autres origines.

l 18 sites, pour l’essentiel autour de la vallée des Aldudes (PaysBasque) ou de la vallée de Pau (Béarn), produisent 1 500 tonnes detruites par an. Une marque « Truite du Pays Basque » a été créée en2004 ; la demande d’IGP est en cours.

L’agneau de lait des PyrénéesLes agneaux de lait des Pyrénées naissent après la descentedes brebis des estives. Trois races locales se distinguent :basco-béarnaise, manech tête noire et manech tête rousse.Produit depuis le début du XIXe siècle, dans les montagnes etcommunes situées au sud du gave de Pau, l’agneau de lait desPyrénées est élevé par les bergers et producteurs de la filièrelaitière et fromagère. Bien que la consommation d’agneau delait reste confidentielle en France, l’obtention du Label rouge en1992 permet un développement de la production, qui n’est plusdélocalisable : la protection du territoire à l’échelle européenneest désormais garantie par l’IGP, obtenue en2012.

l800 éleveurs ovins référencés sous l’IGP sur les 2000 du départe-ment. 150 000 agneaux de lait des Pyrénées produits chaque saison(octobre à juin) et 30 000 labellisés et vendus dans 60 points de vente.Le Label rouge a été obtenu en 1992, l’Indication géographique proté-gée (IGP) en octobre 2012.

La pêche roussanne de MoneinC’est une culture locale par excellence puisqu’elle est associéeà Monein. Remarquable par sa grosseur, la perfection de sesformes et la richesse de ses coloris autant que pour son goût,la pêche roussanne est une variété endémique célébrée à la findu XIXe siècle, mais qui a disparu durant des décennies despratiques agricoles et dont la réintroduction a été préconisée àpartir de 1939 par la station de recherche fruitière de l’Institutnational de la recherche agronomique de Bordeaux. Au débutdes années 2000, une poignée de producteurs du Jurançon-nais autour de Monein, s’organisent pour remettre au goût dujour « la reine des pêches ».

l 18 producteurs sous la bannière de la coopérative des vergers dupays de Monein (une trentaine de vergers sur 20 hectares) ont produit80 tonnes à la saison 2012 et 3 producteurs sont indépendants.L’Association de promotion de la pêche roussanne œuvre depuis2004 à l’obtention de la qualification Label rouge.

Le porc frais du Sud-OuestL’élevage de porcs du Sud-Ouest est destiné à la fabrication dujambon de Bayonne et de toutes les salaisons de la région. Sesconditions d’élevage et sa nourriture (essentiellement à base decéréales) obéissent à des cahiers des charges très stricts.Produit le plus prisé et connu des consommateurs, le jambonde Bayonne s’élabore au cœur du bassin de l’Adour, entrel’océan et les montagnes, au bord de l’Atlantique et au pied desPyrénées.C’est le vent du sud et le microclimat particulier qui l’accompa-gne qui sèchent le jambon et l’aident à naître après des moisd’affinage.La récente reconnaissance par l’IGP du porc frais d’origine duSud-Ouest garantit la qualité de la matière première et de laviande fraîche et peut apporter une plus value aux éleveursdans la fabrication de pâtés, saucisses, rillettes, boudins.

l 350 producteurs de porc frais du Sud-Ouest dans les Pyrénées-Atlantiques. Cet élevage est pratiqué dans trois régionset 17 départements (1 400 producteurs en tout) soit un potentiel deproduction conforme aux cahiers des charges de 1,5 millionde porcs. L’ancrage territorial du jambon de Bayonne est garantidepuis 1998 par l’IGP et sa qualité par le Label rouge.Le porc frais d’origine Sud-Ouest est garanti par deux labelsrouges (porc au grain et porc fermier) et par l’IGP depuisjanvier 2013.

Le fromage Ossau-IratyIl est emblématique des montagnes où il est produit :le fromage pyrénéen au lait entier de brebis (à pâte presséenon cuite) incarne le Béarn et le Pays Basque depuis la nuitdes temps et a accédé à l’Appellation d’origine contrôléesous le double nom Ossau-Iraty de ses vallées de productiondès 1980.Protégé depuis 1996 à l’échelle européenne, ce fleuron tradi-tionnel du monde pastoral a acquis, de longue date, seslettres de noblesse mais la filière n’hésite pas pour autantà innover, avec les initiatives de producteurs qui lancent parexemple un camembert au lait de brebis ou encore un bleuau lait de brebis.

l 1 380 producteurs, 130 producteurs fermiers et une vingtaine detransformateurs affineurs ont produit 44 millions de litres de laitAOP Ossau-Iraty en 2011 ; 3 478 tonnes de fromage (dont 327 defromage fermier) ont été vendues en 2011.Bénéficiant d’une Appellation d’origine contrôlée (AOC) depuis1980, l’Ossau-Iraty est également reconnu à l’échelle européennepar l’Appellation d’origine protégée (AOP) depuis 1996.

La blonde d’AquitaineOriginaire du Sud-Ouest, elle est la « star » bovine des pâtura-ges pyrénéens : la blonde d’Aquitaine pâture au moins sixmois dans l’année et elle est nourrie exclusivement defourrage. On recense plus de 6 000 producteurs dans lesPyrénées-Atlantiques, respectant tous la charte des bonnespratiques d’élevage et la tradition des élevages allaitants :élevage du veau avec sa mère et conduite du troupeau enpâturage. La filière s’est structurée autour de trois labelsrouges attestant de la qualité rigoureuse des méthodes deproduction et de l’origine de la viande. Les veaux élevés sous lamère par exemple, sont exclusivement nourris au lait maternelpar tétée au pis.

l 95 % des vaches allaitantes de plus de trois ans du départementsont des blondes d’Aquitaine. C’est la première production du dépar-tement avec un cheptel de plus de 100 000 têtes ; plus de la moitiédes 12 000 exploitations sont dédiées à cette activité.Trois labels rouges garantissent la qualité de cette production :bœuf excellence, bœuf blond d’Aquitaine et veau élevé sous la mère(depuis 1971).

Agriculture - Productions

lDOSSIER RÉALISÉ PARMARIE-PIERRE COURTOIS

Page 8: Supplément agriculture 2013

VIII |JEUDI 21 FÉVRIER 2013

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENTAgriculture - Etat des lieux

Elevage : des productionsen baisse TENDANCE Si les filières végétales se portent plutôt bien, le département

enregistre de notables baisses de production dans les filières bovins viande,bovins lait et porcine, du fait de la hausse des coûts de production.

L’année 2012 a été celledes disparités, avec unetendanceàlabaissedanscertaines filières due à la

hausse constante des coûts deproduction. La valeur de laproductiondépartementaleaétéestimée (chiffres 2011) à821 millions d’euros (chiffred’affaires hors primes). Mais, sil’on entre dans le détail, 55 % decette somme en progression de4 % par rapport à l’année passée,proviennent des productionsanimales (soit - 10 %), 39 % desproductionsvégétales(soit+14%)et 6 % des productions de servi-

ces. Et c’est bien là que se situe leproblème. Dans les Pyrénées-Atlantiques,l’indicateurderevenumoyen est en baisse de 6 % à15 700 € par actif en raison de lacharge des filières d’élevage.

C’est incontestablement dansle secteur « bovins lait » que lesproducteurs ont le plus de diffi-cultés.En2012,lacollecteabaisséde 17 millions de litres selon lachambre d’agriculture. De quoise poser des questions quant àl’avenir de la filière. Pour le porc,les abattoirs doivent compenserla perte de production locale pardes achats hors Sud-Ouest. En

bovinsviande, ladécapitalisationdu cheptel s’accentue. Même lafilière ovine n’est pas épargnée(2400 € de perte de revenus enmoyenne sur un échantillon de110 livreurs). D’où une orienta-tionaccrueverslescircuitscourtset de proximité choisie par unjeune sur deux qui s’installe.« Valeur ajoutée et maîtrise descoûts sont les enjeux de la péren-nité des exploitations agricolesdépartementales de demain », letout sur fond d’évolution de laPolitique agricole commune(PAC).lDOSSIER PHILIPPE DELVALLÉE

La filière ovine n’est pas épargnée par la crise avec une baisse de 2 400 €de revenus sur un an par éleveur. © PHILIPPE DELVALLÉE

Viticulture

lEtat des lieux. Contrairement à d’autres vigno-bles nationaux, la récolte a été bonne tant au niveaudes rendements que de la qualité. Pour le madiran,la qualité des rouges sera au rendez-vous et les prixrestent stables. Pour le pacherenc, même si la récoltea été bonne, les ventes sont en baisse par manque deproduits haut de gamme. L’irouléguy enregistre desvolumes et des prix en légère progression. Quant au juran-çon, l’activité commerciale se maintient et tendrait même à progres-ser en fonction de l’accroissement de l’offre résultant de la mise surle marché du millésime 2010 plus abondant que ses prédé-cesseurs.

l Pourquoi ça marche. La taille des exploitations est petite (5,7 ha enmoyenne) mais ces dernières dégagent une valeur de production supérieure à 25 000 € dansles trois quarts des cas et 100 000 € pour le tiers supérieur d’entre elles. Les caves particuliè-res commercialisent à 94 % en bouteilles, privilégiant les circuits courts pour 66 %. Les chefsd’exploitation sont plus jeunes que dans le reste de l’Aquitaine et sont aux commandes d’exploi-tations spécialisées.

l Perspectives. Les vignobles du piémont pyrénéen peuvent espérer prendre de nouveauxmarchés sur le national tout en bénéficiant d’ouvertures à l’export. Ils sont à l’inverse des autresvignobles français du fait de conditions climatiques favorables en 2013.

L’union fait la force

Sylviculture

lEtat des lieux. Dans un contexte difficile (ralentissement de l’activité papetière, écroulementde la demande en bois d’œuvre), la filière s’organise avec l’alliance des 3 coopératives du Sud-Ouest (Cafsa, Cofogar et Forestarn). L’ouverture d’une agence à Jurançon devrait inciter les55 000 propriétaires forestiers du département à s’unir pour réduire le morcellement (2,6 haen moyenne par propriétaire). Le conseil général vient de lancer une étude sur le potentiel d’utili-sation du bois local par les artisans du département (bois ameublement ou de construction).

lPourquoi ça marche. Les politiques de massifs(montagne basque, Grand Pau, Béarn), misesen place par le Centre régional de la propriétéforestière, commencent à payer. Dans le secteurd’Oloron, des études qualitatives ont démon-tré que les bois du département peuvent rivali-ser avec d’autres produits nationaux plus réputés.

lPerspectives. L’intérêt grandissant pour lebois énergie, la volonté des collectivités localesde mettre en place des chaufferies domes-tiques alimentées par le bois et les projets indus-triels sur le bassin de Lacq offrent des perspec-tives intéressantes. La filière n’entend pas pourautant délaisser le bois d’œuvre ou celui dédiéà la papeterie.

Réduire les disparités

Maïs

lEtat des lieux. La production est atypique. Lesrendements ont été bons à corrects sur l’Est et lepiémont, mais mauvais sur l’Ouest selon la naturedes sols. Si le rendement moyen reste correct, ilprésente de fortes disparités et, de surcroît, il estloin d’égaler le record de l’an passé. Les parcellesnon-irriguées sont particulièrement pénalisées.Le maintien des cours aux alentours de 250 € la tonne(12 novembre 2012 rendu à Bordeaux) dans un contextemondial compliqué (sécheresse aux USA, incidents de production en Améri-que-du-Sud, mauvaise météo en Ukraine) laisse présager de belles opportunités pour les produc-teurs béarnais.

l Pourquoi ça marche. Dans de bonnes conditions, le maïs est une plante qui s’exprime.Certains essais ont prouvé que l’on pouvait parvenir à 200 quintaux par hectare. La généti-que hors OGM contribue pour beaucoup aux bons résultats. On constate une hausse des débou-chés dans l’alimentation animale, conséquence du gain de compétitivité du maïs face aux autrescéréales.

lPerspectives. Malgré les progrès génétiques et les stratégies d’esquives telles que les semisprécoces, certaines disparités demeurent dans les rendements. Des aménagements de retenuesd’eau de type collinaire ou privées pourraient résorber ce problème dans un contexte où la demandeest plus élevée que l’offre.

lPourquoi ça marche. L’irrigation et la contractualisation sont incontestablement les deuxatouts de la filière. La première permet de faire face aux sécheresses de plus en plus fréquentessur certaines zones, la seconde permet de sécuriser les débouchés commerciaux. Cela se vérifieaussi pour le maïs semence (+ 8 % de surfaces contractualisées).

lPerspectives. Les opérateurs prévoient une stabilité du plan de production pour 2013, qu’ils’agisse du maïs doux, du haricot vert et du gardenpeas. Les rémunérations des agriculteursdevraient être les mêmes que lors de l’exercice précédent. Pour le maïs doux, résorber les attaquesde taupins et autres scutigerelles reste un problème d’actualité. Le manque de solutions techni-ques a pénalisé les producteurs cette année.

L’explosion du haricot vert

Légumes

l Etat des lieux. Les surfaces cultivées en haricotvert sont en forte augmentation (523 ha soit+ 24 % par rapport à 2011). Les résultats sontà l’objectif même si la fin de campagne a étémarquée par des épisodes de gel.C’est le gardenpeas qui a bénéficié de cette hausse,ce qui n’empêche pas ce dernier d’atteindre des

rendements records (9,46 tonnes par ha soit+ 12 % par rapport à 2011). En maïs doux, le rende-

ment moyen est en légère diminution (- 2,9 % parrapport à 2011) pour atteindre 17,57 tonnes à l’hectare.

Du rendement et de la qualité

Page 9: Supplément agriculture 2013

| IXJEUDI 21 FÉVRIER 2013

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT Agriculture - Etat des lieux

Une baisse du cheptelBlonde d’Aquitaine

lEtat des lieux. Le département enregistre unediminution du nombre d’éleveurs de 10 % sur lesquatre dernières années. La baisse du cheptelinquiète les professionnels de la filière. Des crain-tes sont aussi de mise quant à la rémunération deséleveurs. L’année 2012 est marquée par la baissede la production de viande. Il en résulte une poursuitede la hausse des cours dans toutes les catégoriesde produits.

lPourquoi ça marche. Malgré une production etune consommation à la baisse en Europe, la Blonded’Aquitaine se porte plutôt bien. Sa viande, moinsforte et plus tendre que celle du Charolais parexemple, correspond parfaitement à la demandedu consommateur.

lPerspectives. Plusieurs défis sont à relever. Le contexte de crise est défavorable à l’élevagedu fait de la hausse du prix des céréales et la France doit importer de la viande bovine pourcompenser la baisse de ses disponibilités. De plus, la consommation nationale est morose. Lesachats de bœuf frais des ménages ont reculé de 2 %, de janvier à septembre 2012. La décapi-talisation des troupeaux allaitants et la baisse du stock de veaux sur pied sont de loin deux despréoccupations majeures.

Flambée du coût alimentaireCanards gras

lEtat des lieux. Un coût alimentaire qui a progressé de 18 %, voilà qui n’est pas fait pour rassu-rer les producteurs fortement pénalisés. La production régionale enregistre le même repli qu’auniveau national (baisse de 3 % en volume). Du côté de l’interprofession, on préconise une grandeprudence sur les volumes mis en production en tenant compte de la situation économique du payset du moral des Français. Les marges brutes en gavage retrouvent les valeurs de 2008.

lPourquoi ça marche. Suite à la modification du cahierdes charges de l’IGP foie gras du Sud-Ouest avec la possi-bilité de gaver en 10 jours, les nombres de repas ontdiminué. Ceci a provoqué l’amélioration de la marge bruteavec un coût d’alimentation plus faible qu’en 2011 alorsque le coût des matières premières ne cesse de flamber.Le pourcentage de perte en palmipèdes a égalementdiminué du fait d’objectifs de poids de foie moins élevés.

lPerspectives. La hausse du coût alimentaire doit êtreprise en compte par la grande distribution afin de péren-niser les exploitations et les entreprises de la filière foiegras. Le métier d’éleveur en prêt à gaver devient de plusen plus technique avec des charges à maîtriser, maisaussi des exigences pour le gavage et pour de nouvel-les souches, ce qui nécessite de nouvelles adapta-tions.

Une activité en repli

Porc

lEtat des lieux. Le nombre d’éleveurs référencés Bayonne en production porcine est en baissede 5,7 % dans le département (6,3 % sur la zone IGP). La production diminue de 3 à 4 % demanière générale. Les éleveurs doivent faire face à la mise aux normes des ateliers. Dans 70 %des cas cela a été fait, mais pour le reste, certains hésitent. En effet, il s’agit d’un investis-sement relevant du bien-être animal et par conséquent improductif, selon certains producteurs.L’estimation des volumes sur les 9 premiers mois de l’année 2012 montrait une baisse de8 à 10 % des produits rentrés en salaison. Les volumes commercialisés à l’export augmentent.

lPourquoi ça ne marche pas.L’abattage se maintienten Aquitaine. Le groupe Fipso à Lahontan représentetoujours 62 % des abattages régionaux. L’incitationBayonne aux éleveurs sur des porcs plus lourds (entre90 et 105 kg de carcasse) est favorable à la démar-che IGP nécessitant des jambons plus lourds etplus gras.

Des revenus en baisse

lPerspectives. On compte beaucoup sur l’IGP porcdu Sud-Ouest qui va permettre de valoriser l’ensem-ble de la carcasse. De nouveaux agréments sont encours de discussion, pour une exportation vers leMexique et les USA. Les salaisonniers ont diminuéla part des jambons plus légers afin de pouvoir augmen-ter les durées de sèche des jambons.

Ovins

lEtat des lieux. Le département des Pyrénées-Atlantiques reste le 2e bassin français en nombred’éleveurs, derrière celui de Roquefort et devant la Corse. Après deux campagnes deproduction en forte hausse, la campagne 2012 marque le pas. La collecte de lait globale reculede 1,95 %. Les fabrications de fromage sont, elles, en forte hausse de l’ordre de + 3,12 %. Laprojection des résultats laisse apparaître une baisse de revenus de 2 400 euros.

l Pourquoi ça marche. La filière ovine laitièredu département constitue le poumon écono-mique des montagnes basques et béarnaises. Elleest aujourd’hui, avec la filière bovine allaitante,l’unique production de ces zones difficiles.

lPerspectives.L’IGP«AgneaudelaitdesPyrénées»obtenue en 2012 constitue un réel espoir pours’affranchir du monopole espagnol. Les opérateurscommerciaux ont désormais les cartes en main pourconquérir de nouveaux marchés dans le nord del’Europe.Maislemarchéespagnolsera-t-ilenmesured’absorber et de payer les 250 à 280 000 agneauxde lait que le 64 commercialisera ? Que faire pourl’autonomiealimentairedesexploitations ?Commentréagir à la concurrence d’autres fromages de brebisà pâtes pressées ? Tels sont les enjeux de demain.

l Pourquoi ça ne marche pas. La marque viande de poulain d’Ossau n’est pas exploitéecomme il le faudrait. Avec un peu d’organisation la fusion des abattoirs de Louvie-Soubironet d’Oloron représente un avantage certain. Les ovins étant dirigés vers le premier, le chevaldevrait pouvoir disposer d’une salle de découpe multi-espèces au sein du second. Les circuitscourts sont une excellente opportunité. On profite encore des aides de la PAC ainsi que cellesdes races menacées.

lPerspectives. Les éleveurs souhaitent se rapprocher des structures agricoles, contractuali-ser certains services avec le Groupement de défense sanitaire et trouver un véritable ingénieurproduit pour la commercialisation des chevaux. Pour l’heure les prix sont bas et on n’essaye pasd’engraisser.

Un décollage attendu

Chevaux lourds

l Etat des lieux. Même si les Pyrénées-Atlan-tiques constituent toujours la première poulinièrede chevaux de trait en France, la commercialisa-tion de la viande de poulain ne décolle pas pourdes raisons de structures. Pourtant la demandeexiste mais le récent désengagement des harasnationaux en matière d’étalonnage constitueun nouveau frein au développement d’une filièrequi ne demande qu’à évoluer. L’inquiétude estgrande en la matière pour 2013 alors que laconsommation se fait pressante.

Encore du lait en moins

Bovins lait

lEtat des lieux. Dix-sept millions de litres de laiten moins sur le département : c’est l’amer constatde la Chambre d’agriculture. « Si la conjoncturelaitière ne s’améliore pas, les cessations risquent dese poursuivre. Le contexte économique défavora-ble favorise la concurrence d’autres productionstelles que le maïs beaucoup plus rémunérateur. Ledépartement compte 867 points de collecte. Pourle début de la campagne 2012-2013, on note unrecul de la collecte d’environ 3 %. Le nombre decessations laitières en août 2012 entraîne une diminu-tion du quota administratif. Si la situation resteinchangée, il est à craindre des orientations vers d’autres filières. Plus que jamais, la pérennitédes élevages est en danger dans un contexte de hausse des cours de production.

l Pourquoi ça ne marche pas. La production laitière est peu rémunératrice. Pourtant lafilière profite d’atouts : productivité des surfaces fourragères, proximité des lieux de consom-mation, présence des entreprises de collecte sur le territoire et formation des jeunes.

lPerspectives. L’année 2011-2012 a permis aux éleveurs de retrouver des résultats « normaux »au niveau des exploitations polyculture-élevage laitier. Cependant, les trésoreries sont toujoursfragiles et la conjoncture, depuis l’été 2012, ne permet pas de mobiliser les producteurs sur cetteproduction.

Page 10: Supplément agriculture 2013

JEUDI 21 FÉVRIER 2013X |

5517

0590

-vp

Fiers de notrejeunesse !

Fiers de notrejeunesse !

Fiers de notre agriculture!Fiers de notre agriculture!

Pyrénées-Atlantiques :1er département de France en nombred’installations de jeunes agriculteurs

Pyrénées-Atlantiques :1er département de France en nombred’installations de jeunes agriculteurs

PUBLICITE

Page 11: Supplément agriculture 2013

JEUDI 21 FÉVRIER 2013

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT | XIAgriculture - Réflexion

Maître de conférenceset chercheur ensociologie à l’Institutpolytechnique de

Toulouse, François Purseigle, 39ans, est ingénieur en agriculture.Par ailleurs chercheur associé aucentre de recherches politiquesde Sciences-po Paris, il a égale-ment travaillé sur « la place desagriculteurs dans la vie politiquefrançaise » et évoque ici lesmutations qui traversent lemonde agricole.

Pour quelles raisons peut-onavoir, aujourd’hui, envie dedevenir agriculteur ?

Parce que c’est un métier quiporte des enjeux différents. Lefait de produire pour s’alimen-ter en est un, mais on retrouveégalement des enjeux territo-riaux, environnementaux...

Les jeunes qui s’installent ontconscience de tout cela. Et puis,on a aussi affaire à des métierschoisis,complexes, trèscomplets.

Est-il encore possible de dresserle portrait-robot de l’agricul-teur contemporain ?

C’est de plus en plus difficile àréaliser car il y a une pluralité descompétences qui s’exprimentà travers les différentes filières.Pour autant, une tendancelourde se dégage : le niveau deformation des agriculteurs esttoujours plus élevé. On voit desjeunes qui y viennent tardive-ment, souvent après unepremière expérience profession-nelle. Il y a aussi davantage dejeunes femmes.

Peut-on dire que nous sommesen présence d’une « espèce »en voie de disparition ?

L’activité se maintient, mais celan’est pas le fait des mêmesacteurs. On voit de moins enmoins d’actifs familiaux et deplus en plus d’agriculteurs seuls.La part d’agriculteurs dans lapopulation active françaisediminue et ils sont, aujourd’hui,dix fois moins qu’un siècleauparavant.Onestimequ’il reste-ra 320 000 agriculteurs en 2030.

Le modèle familial serait doncen danger ?

Disons que, sans avoir complè-tement disparu, la famille n’estplus au cœur de la pratiqueprofessionnelle. Les agriculteursont de moins en moins deconjoint. Mais, pour autant, lerevenu apporté de l’extérieurreste important. Je sais par

exemple que dans ma région, enMidi-Pyrénées, 9 000 actifsfamiliaux ont été perdus au coursdes10dernièresannées(lireaussile zoom sur l’Aquitaine). On adonc affaire à plus d’agriculteursqui sont dans une pratiqueindividuelle. Le modèle del’agriculture familiale est soumisà de profonds bouleversements.C’est la même chose pour ce queje nomme la « société villa-geoise ». Cette réalité n’existe pluset il faut chercher à comprendreles phénomènes d’adaptationde la population paysanne à lamodernité.

Crise économique, pressionfoncière, normes environne-mentales : tout cela pèse-t-ilsur le monde agricole ?

Il y a cette idée générale selonlaquelle l’avenir est beaucoupplus incertain. Un fort sentimentde déclassement social traversela profession. Quant à la pressionfoncière, c’est une vraie questionmais elle en cache d’autres. Ilfaut savoir que des phénomènesde concentrations foncières etde productions sont aussi le faitd’agriculteurs.

Est-ce que l’image de l’agricul-teur chiraquien, conservateur,est toujours d’actualité ? Cettepopulation reste-t-elle présentedans le débat politique ?

Elle est entrée en minorité maisreste aisément repérable. Ellecontinue d’adhérer à certainesvaleurs, garde les mêmespenchants politiques, idéolo-giques... Je dirai que cettepopulation se caractérise parun repli identitaire même si desexceptions existent, notammentdans ce qu’on appelle le « Midirouge » en Languedoc-Roussillon.

La position hégémonique dela FNSEA (1) est-elle un atoutou un handicap pour la profes-sion ?

L’existence d’autres syndicatsest quand même reconnue et jepense que le pluralisme a étéacté. La position de la FNSEAest aussi liée au projet qu’elleporte mais il y a, malgré tout,des débats. C’est une situationqui, finalement, est un peu àl’image de ce monde assezhomogène.

Alors qu’on attend le budgetqui encadrera la Politiqueagricole commune (PAC) cesprochaines années, l’agricul-ture française peut-elle vivresans l’Europe ?

Il y a une situation de dépen-dance mais cela paraît d’autantplus indispensable qu’ellepermet d’assurer l’existenced’exploitations.Tout cela est soutenu par desraisons politiques, la PAC reposesur un choix fort qui a été faitpar l’Europe.

Mais ne faut-il pas, désormais,essayer de comprendre cemonde en raisonnant à uneéchelle plus large ?

Effectivement. On ne peut plusraisonner sur le monde agricoleuniquement à partir d’une réali-té nationale. Je crois qu’il fautdonc passer à un autre niveaud’analyse, à une toute autreéchelle, y compris sur le planpolitique. On voit bien,aujourd’hui, que les revendica-tions agricoles ne concernentpas que nos pouvoirs publics.Elles valent aussi pour l’Europeet le monde. Je dis cela enpensant notamment aux diffi-cultés que rencontrent lesagriculteurs pour la transmis-sion de leurs exploitations.lPROPOS RECUEILLISPAR GÉRARD CAYRON(1) La fédération nationale dessyndicats d’exploitants agricoles(FNSEA) est le syndicat majoritaire.

« Agriculteur, un métier complexe »

François Purseigle vient de publier, avec un autre sociologue, Bertrand Hervieux, « Sociologie des mondesagricoles » aux Editions Colin. © DR

ENTRETIEN Chercheur toulousain, François Purseigle pose sur le monde agricole, et à l’occasion du saloninternational de Paris, son regard averti de sociologue.

«Les agriculteurs sontaujourd’hui dix foismoins nombreux qu’unsiècle auparavant. »

ZOOM

Aquitaine : 6 500jeunes agriculteursde moins en 10 ansIl y a, aujourd’hui, 6 500 jeunesagriculteurs (- de 40 ans) de moinsen Aquitaine par rapport au début dela décennie, selon les chiffres du recen-sement général agricole fait en 2010par les services du ministère. Cettetranche d’âge ne représente plus que17 % du nombre total d’exploitations,soit un niveau bien en deçà de lamoyenne nationale (21 %). Seul notredépartement, avec plus de 20 % dejeunes, tient son rang dans une régionqui a perdu près de 100 000 hecta-res sur la même période. Les princi-pales raisons invoquées sont leproblème d’accès au foncier et « undéfaut d’image de la profession.»

La marque Sud-Ouest Francecomplète les AOC

Pour la première fois, les régions Aquitaine etMidi-Pyrénées se présentent vraiment main dansla main au Salon de l’agriculture à Paris. Les déléga-tionsdesdeuxrégionsserontphysiquementréuniessous la seule bannière de la marque « Sud-OuestFrance », une démarche destinée à accompagnersurlelongtermelesproducteursrégionauxdésireuxde voir leurs productions mieux identifiées. « C’estune très bonne chose », estime François Purseigle

qui, pour le compte de l’Agence nationale de larecherche, travaille notamment sur les nouvellesformes d’organisations économiques et sociales.« Déjà menée en Languedoc-Roussillon, cetteexpérience a témoigné d’une certaine réussite. Ellerenvoie à un élargissement de la gamme desproduits et cette démarche est complémentairedesautressignesdistinctifsdequalitédéjàexistants,tels que les AOC », ajoute-t-il.l

«Il y a une situationde dépendance vis-à-visde l’Europe, mais celaparaît d’autant plusindispensable qu’ellepermet d’assurerl’existenced’exploitations. »

Page 12: Supplément agriculture 2013

JEUDI 21 FÉVRIER 2013

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENTXII | Agriculture - Installations

On enregistre, enmoyenne chaqueannée, trois départspour deux installa-

tions » constate Nicolas Berna-tas, responsable de la Commis-sion installation à la Chambred’agriculture. Mais, dans le détail,on assiste à une augmentationdes installations entre 2011 et2012avec,néanmoins,desdispa-rités dans les filières.

A cette bonne santé, plusieursexplications, comme le souligneThierry Péré, directeur du serviceinstallation à la chambre. « Notredépartement a bien résisté dufait des nombreux projets envisa-gés(261entretiensauPoint infor-mation en 2012), de la très fortecommunication professionnelleetdelavolontédemettreenplaceune solide organisation techni-que pour l’accompagnement.Tout porteur de projet trouve unenvironnement favorable ».

Ainsi, les équipes techniqueset les conseillers de la chambresont toujours en relation avecdes interlocuteurs au sein desbanques ou des centres degestion. « C’est une habitude surle département. On essaye d’êtreexemplaire en poussant assezloin la qualité. Cela motive lesjeunes. Cet accompagnementleur donne une image positivede la profession ».

Des aidesen zone montagneUneautreexplicationàl’attrait

de l’installation dans lesPyrénées-Atlantiquesrésidedansle zonage. « La majorité desdossiers concerne les zonesmontagne (54,3 %) ou défavo-risée (23,2 %) où l’on bénéficiede bonifications en matière deprêts ou de dotations jeunes

agriculteurs (DJA) » poursuitThierry Péré. Le troisième facteurd’attractivité pour les jeunesagriculteurs est l’existence d’unetradition de polyculture élevageen Béarn et au Pays Basque. « Ilfaut savoir que notre départe-ment est le plus importantd’Aquitaine et du massifpyrénéen en matière d’élevage »insiste Thierry Péré.

L’élevagea le vent en poupe« Depuis 3 ans, c’est la filière

ovins lait qui tire son épingledu jeu. En revanche, on manquede projets pour les bovins viandemais nous avons des effetscompensateurs sur les autresfilières » ajoute-t-il.

Au final, 80 % des installationsde 2012 portent sur l’élevage (59en ovins lait, 14 en bovins viande,10 en bovins lait, 8 en palmipè-des), la filière végétale faisant lapart belle au maraîchage et à lavigne. « Le panel est très large etnotre capacité technique pouraccueillir les porteurs de projetest très ouverte. Nous arrivons àproposer des solutions surmesure. Par exemple, 5 bergerssans terre ont été installés cetteannée ».

La mobilisation totale detoutes les forces agricoles dudépartement s’avère efficace etaboutit à un bon renouvellementdes générations. Les résultatssont prometteurs : 75 % desmoins de 40 ans s’installent avecuneDJA(dotationjeunesagricul-teurs), 97 % des jeunes passantpar le dispositif chambre sonttoujours présents au bout de 5ans (délai imposé pour parveniraux objectifs) et 25 % ont unniveau de formation au-delà dubac.

La qualité de vie est aussi unautre aspect de cette dynamique.« Il y a certes les motivés qui nese posent pas de question,commente Nicolas Bernatas,mais aussi, certains salariés quireviennent à la terre car, malgréla crise, cela reste un cadre detravail attractif, une qualité devie recherchée ».lENQUÊTE PHILIPPE DELVALLÉE

Installations d’agriculteurs :CONJONCTURE Le système de polyculture élevage en Béarn et Pays Basque, de même qu’un accompagnement soutenu

ZOOM

Le registre départementalde l’installation, un outil précieuxLe registre départemental de l’installation (RDI) est devenu un outil indis-pensable, notamment pour les hors cadres familiaux. Dans le département,le RDI représente 9 exploitations inscrites (6 à destination de reprise indivi-duelle, 3 en recherche d’associés). Ce sont aussi 94 candidats à la repriseinscrits (35 % d’origine urbaine, 30 % d’origine rurale, 35 % d’origine agricole).Les seniors qui n’ont pas de repreneurs peuvent s’investir dans des projetsde parrainage. Ainsi le RDI en propose 12 (8 projets sociétaires, 4 reprisesindividuelles) avec aide à la conclusion au bail et aide régionale à latransmission de l’exploitation. Cinq parrainages sont à engager sur le premiersemestre 2013. Rappelons, de plus, que 62 % des installations du départe-ment se réalisent sous forme sociétaire (34 en EARL, 51 en Gaec dont 17 entreépoux et 52 en individuel pour 2012).

Pierre Chéret est le directeuradjoint chargé du développe-mentagricoleauseindel’Etablis-sement public local d’enseigne-mentetdeformationprofession-nelle agricole desPyrénées-Atlantiques (Eplefpa),lequelchapeautele lycéed’ensei-gnement général et technologi-que de Montardon (Legta), leslycées d’Orthez et d’Oloron, leCentredeformationpouradultes(CFPPA) et le centre de forma-tion des apprentis agricoles(CDFAA).

Qu’est-ce qui explique le succèsde l’enseignement agricole ?

Ce sont des établissements quifonctionnent bien avec unencadrement de qualité et,surtout,ungrandpaneldeforma-tions. Les effectifs s’élèvent à 330

élèves et 220 étudiants à Montar-don, 180 lycéens à Orthez et 190à Oloron. Il y a du monde ettoutes les places sont prises.Cependant, nous ratissons large.A l’issue de leur formation, lesdiplômés ne choisissent pas tousl’installation. Il y a plus d’emploisdans l’agroalimentaire, le serviceauxexploitantsquedansl’agricul-ture proprement dite.

Quel est le pourcentage desjeunes qui se destinent à lareprise ?

A Montardon, on considère quece sont environ 10 % des effec-tifs qui se destinent à l’installa-tion. A Orthez et Oloron c’est unpeu plus, de l’ordre de 20 %. Enrevanche, pour la filière bac proconduite et gestion des exploi-tations agricoles (CGEA), un peumoins de la moitié des lycéensse dirigent vers la reprise ou lacréation d’une exploitation.

Quelle est la clé pour une bonnepréparation à l’installation ?

Tant qu’ils sont dans le cursus,nous conseillons aux bacheliersde poursuivre en BTS. Beaucoupsuivent ce conseil. Jusqu’au bacpro, ils apprennent à s’initier ouà se perfectionner dans lestechniques d’élevage. Le BTSpermet de consolider cesconnaissances par une forma-tion rigoureuse en comptabi-lité et gestion. Ceci est très impor-tant car, une fois l’installationeffectuée, ce sont eux qui vontdevoir rembourser et s’adapteraux réglementations envigueur. l

3 QUESTIONS À... Pierre Cheret, directeur adjoint à l’Eplefpa

« On les pousse à aller vers les BTS »Pierre Cheret,directeur adjointà l’Eplefpa

LE TÉMOIN

10 % des jeunes formés à Montar-don se destinent à l’installation.© ARCHIVES MARC ZIRNHELD

«La qualitéde l’accompagnementdonne aux jeunesune image positivede la profession. »Thierry Péré, directeur du serviceinstallation à la Chambrede l’agriculture 64.

Depuis 3 ans, la filière ovins lait attire le plus grand nombre de jeunes agriculteurs. Au final, 80 % des installations de

Page 13: Supplément agriculture 2013

| XIIIJEUDI 21 FÉVRIER 2013

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT Agriculture - Installations

pourquoi le 64 a la cotepar la Chambre d’agriculture, sont deux des raisons du succès.

137C’est le nombre d’installations(dotations jeunes agriculteurs agrééespar la commission départementaled’orientation agricole) recensées en2012, soit une progression de 29 %par rapport à 2011. Sur les 12 derniè-res années, on note une moyenne de128 installations par an. L’année 2012se situe donc au-dessus de la moyennedécennale du département et occupele 1er rang national.

EN CHIFFRES

222679€C’est la moyenne des investisse-ments totaux réalisés par les 137installations de 2012. L’installationaidée représente 30,5 millions d’eurospour le département. Ceci d’autantplus qu’il s’agit d’une activité nondélocalisable faisant travailler lesentreprises locales.

20 %C’est le pourcentage des instal-lations hors cadre familial soit 26en 2012 dont 12 au Pays Basque et14 en Béarn. La répartition s’établitcomme suit : 4 associations avec tiers,15 créations et 7 reprises. Ovins laitet maraîchage sont les productionsde prédilection.

André Coig, président desJeunes agriculteurs (J.A.) entendparticiper, avec ses équipes, à ladynamiquedel’installationsurledépartement. S’il reste optimistepour 2013, il demeure prudenttant la conjoncture est suscepti-ble de changer.

Dequellemanièreinterviennentles JA pour promouvoir l’instal-lation ?

PourleprochainSalondel’agricul-ture, nous allons encadrer ungroupe de 39 élèves des lycéesd’Oloron, Orthez et Montardonqui vont se rendre à Paris pourpromouvoirdesproduits locaux.Noussommesprésentsauxdiffé-rents forums de l’installation lorsdesquelsnousprésentonstoutcequi relève du dispositif aidé.Dernièrement,nousétionsàSaint-

Palais devant 90 élèves, qui ontréaliséunfilmaprèsletémoignagedeneufjeunesagriculteurs.Nousavonsréalisécemêmetyped’inter-ventionàOloronetàMontavantun forum de la transmissionmettantencontactdesjeunesaveclescédants.Carrefourdesmétiers,mallette pédagogique font aussipartie de notre dispositif.

Les projets en circuit courtsemblent nombreux ?

Nous avons demandé uneenquête.L’affirmationqu’unjeune

sur deux voudrait s’installer encircuit court nous paraissait unpeu rapide. L’envie existe de fairedelaventedirectemaisdesproblè-mes de main-d’œuvre arriventrapidement.Parexemple,certainspossédantuncheptelde50vachesvont faire deux veaux en ventedirecte pour des questions detrésorerie.Lescircuitscourts,celamarchepourlefromagedechèvreou le maraîchage. Pour le reste, ilfautrelativiser.Celavasedévelop-per mais c’est compliqué.

Quel avenir pour l’installationdans le 64 ?

L’année 2013 s’annonce encoremeilleure avec un potentiel de180 projets. La dynamique estforte, le métier a de l’attrait, maisil faut rester humble. L’édificereste fragile. Pour conforter lemouvement, nous sommes entrain d’élaborer un nouveaudispositif, « J’Innovation », quipourrait apporter une aide entre3 000et30 000€selonlesprojets,de type camion frigorifique,machine à traire ou bâtiments. l

3 QUESTIONS À... André Coig, président des Jeunes agriculteurs

« Une dynamique qui reste fragile »André Coigprésidentdes J.A.

LE TÉMOIN

« Le métier d’agriculteur a del’attrait » estime André Coig.© ARCHIVES JEAN-PHILIPPE GIONNET

PORTRAITS

AGRICULTEUR DE PERE EN FILS

Florian Guichot s’est installéen 2010 au sein de l’entreprisefamilialedePeneàCastétis.Mais,contrairement à ses parents, iln’a pas choisi la production devolailles. « J’ai préféré me consa-crer au veau sous la mère »,déclare-t-il.Unchoixquipourraitparaître risqué dans un contextede crise pour la filière bovinsviande. « Le veau sous la mère,par la constance de ses débou-chés, reste rémunérateur »assure-t-il. Il a repris une exploi-tation de 20 vaches et de 20 haà un exploitant qui partait à laretraite. « L’investissement dedépart n’était pas démesuré »explique-t-il. « Les bâtimentsexistaient déjà car le cédantproduisait des veaux de bouche-rie pour la coopérative deséleveurs des Pyrénées-Atlanti-ques (Celpa). Il a juste falluquelques transformations pouradapter la structure en stabula-tion libre de 32 places et créerune salle de tétée (12 places avec6boxesàl’arrière)pourlaproduc-tion de veaux sous la mère ». Afindes’installer,Florianaétéaccom-pagné par l’Adasea, puis il a

intégré le dispositif Plan deprofessionnalisation personna-lisé (PPP).

Un cheptel de 30 vaches« Aujourd’hui, je possède un

cheptel de 30 vaches (20 blondes,3 limousines et 7 tantes montbé-liardes). Je conseille aux candi-dats à l’installation de présenterde petits projets afin d’être sûrsde pouvoir rembourser ».

Sonpère,quantàlui,resteplusprudent.Sansl’EARLetsonassiseéconomique, il aurait été impos-sible pour Florian de s’installer.Mais, pour ce dernier, la choseest entendue : « Si c’était à refaire,je le referais ! ».l

Florian Guichot. © PHILIPPE DELVALLÉE

« Si c’était à refaire,je le referais ! »

AGRICULTEUR SANS TRADITION FAMILIALE

Depuis2011,RégisMathon,38ans,estdevenu«paysan»commeilseplaîtàledéclarer,ensespécia-lisant dans le maraîchage delégumes de saison sur des terrescommunales (1,8 ha) louées àPomps.Pourtant,rienneprédes-tinaitRégisauxmétiersdelaterre.« Monpèreétaitdentiste,mamèrefemme au foyer. Moi-même, jesuisingénieurchimistedeforma-tion».Ledéclicfutcependantunpeu long à venir. « J’étais clientd’uneAssociationpourlemaintiend’une agriculture paysanne(Amap)etj’entendaisdirequel’onavaitdumalàtrouverdesmaraî-chers. J’étais au chômage, alorsj’ai décidé de franchir le pas ».

Cela s’est d’abord concrétisépar un stage de 6 mois sur desexploitations du plateau de GerouàOgeu.«Jevoulaissavoirsiçame plaisait et me diriger vers lebiologique ». A l’issue de cettephase de découverte, Régis aappris que le Centre d’initiativespour valoriser l’agriculture et le

milieurural(Civam)avaitcrééunecouveuse agricole.

« J’ai décidé de l’intégrer et j’ysuisrestédurantunan.L’avantageest qu’il n’y avait aucun investis-sement à faire. Je travaillais surune terre louée à un paysan àArgelos. Cette année de test m’apermis de savoir si je pouvaiscontinuer ».

Pari gagné puisque, depuis 2ans, Régis commercialise sesproductionsauseindel’AmapdeMourenx,aumarchédeMorlanneou en vente directe. l

Régis Mathon. © PHILIPPE DELVALLÉE

Un ingénieur chimistedevenu maraîcher

2012 dans le département ont porté sur l’élevage. © ARCHIVES DR

Page 14: Supplément agriculture 2013

JEUDI 21 FÉVRIER 2013

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENTXIV | Agriculture - Salon de Paris

5523

2270

-PV

Producteur

64270 Lahontan - Tél. 05 59 65 14 01wwww.vergerdelermitage.fr

Pommes & KiwisOuvert du mardi au samedi

de 9h à 12h et de 14h à 17h30 !

Charte Qualitédes Pomiculteurs de France

Le Salon international del’agriculture,àParis,c’estplus 680 000 visiteurs etle plus grand concours

agricole mondial. C’est uneopportunité pour faire connaîtrel’agriculture des Pyrénées-Atlan-tiques et les produits issus del’agriculture de notre départe-ment.En2013,poursoncinquan-tièmeanniversaire,c’estunsalontotalement relooké qui accueilledesproducteursdudépartement.

L’agneau de laiten vedetteChaque année, la chambre

d’AgriculturedesPyrénées-Atlan-tiqueset leconseilgénéralmisentsur cet événement. En 2013 lamobilisation de ces deux parte-naires permet de proposer à sixproducteurs, deux organisationsde producteurs et une brasserieartisanale d’être présents à Paris.

De plus, la délégation deséleveurs des Pyrénées-Atlanti-ques sera le reflet de notreélevage : blonde d’Aquitaine,prim’holstein, ovins, porcs etéquins seront représentés. Autotal, 65 animaux sont présélec-tionnés ou inscrits pour lesprésentations. Ils représentent,avec leurs éleveurs, le départe-ment, la qualité de son élevageetdesagénétique.Enfin,commeà chaque édition, la filière ovinesera présente. Cette année, lesprojecteurs seront braqués sur« l’Agneau de lait des Pyrénées »qui vient d’obtenir l’Indicationgéographique protégée (IGP).l

L’agriculture du 64 monte à ParisPROMOTION Sous la marque « J’aime l’agriculture 64 » qui fédère les savoir-faire du département, des producteursporteront fièrement les couleurs des Pyrénées-Atlantiques au Salon international de Paris du 23 février au 3 mars.

ZOOM

Le concoursgénéral agricoledes produitslSamedi 23 février- Volailles abattues- Découpes de volailles- Produits issus de palmipèdes graslDimanche 24 février- Produits apicoles- Piment d’Espelette- Vins du Sud OuestlLundi 25 février- Truites fumées- Produits laitierslMardi 26 février- Jus de fruits- Bières- Charcuteries- Confitures- Safran

LE SALON À PARIS.- Du 23 février au 3 mars,Hall 7.2, Stand K41.-Le rendez-vous des Pyrénées-Atlantiques : mardi 26 février.

Le concoursgénéral agricoledes animauxlSamedi 23 févrierOvinpiades - Hall 7-1lLundi 25 févrierConcours des prim’holstein - Hall 3lMardi 26 févrierPrésentation des brebis laitières- Hall 7-1lMercredi 27 févrierConcours des porcs basques- Hall 7-1lJeudi 28 février- Concours des blondes d’Aquitaine,Hall 3lVendredi 1er et samedi 2 marsTrophée national des ânes - Hall 6

156vins ont été présélectionnés pourparticiper aux concours.

65animaux du département enconcours et présentation.

680 000visiteurs attendus à Paris, ce quien fait le plus grand salonagricole au monde.

L’excellence de la production du département rafle une pluie de médailles aux concours parisiens. © ARCHIVES MARIE-PIERRE COURTOIS

Les produits basques et béarnaisséduisent des milliers de visiteurs.© ARCHIVES MARIE-PIERRE COURTOIS

Page 15: Supplément agriculture 2013

| XVJEUDI 21 FÉVRIER 2013

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT Agriculture - Salon de Paris

Pour la deuxième annéeconsécutive, l’associationBienvenue à la ferme aura sonpropre espace sur le stand desPyrénées-Atlantiques.

L’objectif est double. Il s’agitde faire connaître l’associationBienvenueàlafermeBéarnPaysBasque pour donner envie auxParisiensdevenirséjournerdansnos fermes et d’offrir l’opportu-nité à des adhérents du réseauproducteurs fermiers de décou-vrir l’expérience du Salon del’agriculture, sur deux ou troisjours de vente.

Avec des producteurset des adhérentsCet espace collectif accueille

cinq producteurs. Trois d’entreeuxsontdenouveauxadhérents.Ce sera donc, pour eux, leurpremière participation au Saloninternational de l’agriculture àParis. Les producteurs partici-pants sont :

• René et Sophie Millet - lesfromages de Clarmontine àBarinque.

•PeïoetNeliaSetoain-FermeAuzkia aux Aldudes

• Philippe et Evelyne Gantet- Ferme de Bicatou à Maslacq

• Famille Carrère - Les délices

du Luy de France à Malaussane• Désiré et Kathy Loyatho -

Ferme Ekiola à Gamarthe.

Il est à signaler également laprésencedesadhérentspendanttoute la durée du salon sur lestand des Pyrénées-Atlantiquesou dans les halls des animaux.Ces adhérents sont :

• Jean-Baptiste Loyatho -Ferme Elizaldia à Gamarthe -Hall 7-2.

• Michel Curutchet - FermeArnabar à Osses - Hall 7-2.

• Fabienne Castetbielh -BibaneàMeracqavecunevachede race bordelaise - Hall 3.

• Frédéric Ducazeau - Pierre-toun à Labastide-Clairence,savon et comestiques au laitd’ânesse - Hall 6.

• Nicolas Maleig - Leanor àOloron-Sainte-Marie, produitscosmétiques au lait de jumentet d’ânesse - Hall 6.

• Jean-Pierre Gogny - FermeHarizkazuia à Cambo les Bains,spectacle Zaza l’abeille.

L’association compteaujourd’hui 121 adhérents. En2012, 14 exploitations sontvenues rejoindre le réseau. Cedéveloppementdevraitseconfir-mer en 2013.

Contact : Benoît Floquet.Tél : 05 59 90 18 41.

Un espace tourismeBéarn et Pays BasqueAux côtés de l’association

Bienvenue à la Ferme serontprésents les acteurs du tourismedes Pyrénées-Atlantiques : Gîtesde France Pyrénées-Atlantiques,le Comité départemental dutourisme Béarn-Pays Basque,les offices de tourisme NiveAdour Ursuya Bidache, Pays deNay Monein Cœur de Béarn.l

Bienvenue à la ferme a rendez-vousavec le public parisien

L’Agneau de lait des Pyrénéesa décroché l’IGP et la reconnais-sance européenne.

Le règlement européenenregistrant l’Indication géogra-phique protégée (IGP) « Agneaude lait des Pyrénées » a été publiéau Journal officiel de l’Unioneuropéenne du 3 octobre.

La dénomination de vente« Agneau de lait des Pyrénées »est désormais protégée sur toutle territoire européen. L’agneaude lait des Pyrénées devient ainsila première filière à obtenir l’IGPparmi toutes les autres filières del’agneau de lait en France (citons,notamment, l’agneau de Roque-fort et l’agneau corse…).

800 éleveurs sousla bannière de l’IGPLa filière est aujourd’hui

regroupée autour de la marquecollective « Agneau de lait desPyrénées ». Elle représente plusde 800 éleveurs produisant150 000agneauxpouvantbénéfi-cier du Label Rouge et de l’IGP.

Depuis 20 ans, la qualitésupérieure de la viande d’agneaude lait des Pyrénées est authen-tifiée par le Label Rouge. L’obten-tiondel’IGPvaplusloinetrecon-naît la typicité de l’agneau de laitdesPyrénéesdanstoutel’Europe.

L’Agneau de lait des Pyrénéesest un produit bien particulierqui se différencie aisément desautres agneaux produits enFrance. Il s’agit d’un agneau trèsjeune, âgé de 15 à 45 jours, pourun poids carcasse de 4,5 kg à11 kg.

Les agneaux sont « élevés sousla mère » : ils sont nourris exclu-sivement au lait de brebis partétée au pis. L’allaitement artifi-ciel est interdit.l

150 000 agneaux de lait sontproduits chaque année.© ARCHIVES JEAN-LOUIS BELHARTZ

L’agneau de lait des Pyrénées protégépar une indication géographique

ZOOM

Une viande fineet moelleuseL’Agneau de lait des Pyrénées estun produit fortement lié à son terri-toire. Depuis des temps anciens, lesPyrénées-Atlantiques sont un terri-toire d’élevage des ovins. Deux racesont toujours été privilégiées pour leurgrande rusticité et leur aptitudelaitière : les manech et les basco-béarnaises.Vers la fin du XIXe siècle, l’agneau acommencé à constituer un débouchépour la filière : âgé d’une quarantainede jours et exclusivement alimentéavec le lait de sa mère par tétée au pis,l’agneau de lait des Pyrénées possèdeune chair fine et moelleuse qui fait lajoie des gastronomes : un aspect blanc,rosé, un goût suave.

Une productionprotégéeL’indication géographique protégée,c’est la valorisation et la protectiond’une production ovine ancestralesur les Pyrénées. Cette IGP contribueau maintien des éleveurs ovins surlesPyrénéesetaudéveloppementéco-nomiquedel’agriculturedemontagne.

PRODUCTION

Gastronomieet tourisme auhall des régions

Six producteurs, deux filiè-res, l’association Bienvenue àla Ferme et les offices detourisme seront à Paris lesambassadeurs du Béarn et duPays Basque.

Producteurset agroalimentaire

l Arnabar, Michel CurutchetEtchart, RD 9180, Osses -06 30 57 09 75. Elevage et trans-formation de canards.l Elizaldia, Jean BaptisteLoyatho, Gamarthe - 06 70 6034 57. Jambon de Bayonne etcharcuteries basques.l Aguerria, Daniel Dupuy,Hiribehere, Irouleguy - 06 07 3744 32. Foie gras de canards etconfit du Pays Basque.l Akerbeltz, François Iraola,Ascain - 06 81 95 10 40. La bièredu Pays Basque.lFromagerieAgour,PeioEtche-leku, zone artisanale Urzabale-ta, Helette - 05 59 37 63 86.Fromages.l Atelier Bipertegia, GilbertDarthayette, Espelette. Pimentsd’Espelette,condiments,sauceset spécialités basques.

Les filièresl Syndicat AOC Pimentd’Espelette, MaisonWapurrak,Espelette - (Martine Damois,présidente) 06 88 21 69 54.l Consortium jambon deBayonne, Abiopole, Arzacq-Arraziguet - 05 59 04 49 35.

RéseauxlBienvenue à la ferme, Maisondel’agriculture,124bdtourasse,Pau.l Gîtes de France, 20 rueGassion, Pau.l Comité départemental dutourisme Béarn Pays Basque.

TourismelOffice de tourisme HasparrenlNive Adour UrsuyalOffice de tourisme BidachelOffice de tourisme Béarn desGavesl Office de tourisme MoneinCœur de Béarn

LES CONCOURS

Les fleurons del’élevage en lice

Blonde d’Aquitaine etprim’holstein, porcs, ânes,ovins : les meilleurs représen-tants des races locales ont étésélectionnés.Ilssont21éleveursàavoirunouplusieursanimauxsélectionnés pour le concoursgénéral agricole.lBlonde d’Aquitaine- Gaec Dou Cap De La Coste,Philippe Basta - Arzacq.- Julian Bracot - Viellesegure-ThierryTicoulet -Viellesegure.lPrim holstein- Earl Mourterou, Jean-PaulMourterou - Bosdarros.- Gaec Les Vignes Rousses -Chapelle de Rousse.- Earl Cradey, Francois HounieuCradey - Coarraze.- Gaec Les Tilleuls, Edouard etFabrice Capdepon - SevignacqMeracq.lBordelaiseEARL Bibane, FabienneCastetbielh - Meracq.lÂne des Pyrénées- Georges Mousques - Orthez- PierreYves Pose, Gîte AubergeLa Garbure - Etsaut.lMûle des Pyrénées : PatrickBrunet - Bordes.lPottok- Marie Pilar Aguerre - Itxassou.- Daniel Arbeletche - Ostabat.lOvins/basco-bearnaise- Fidelle, Ahetzia - Ordiarp.- Sahores - Moncayolle.lOvins/manech tête noire- Fidelle, Ahetzia - Ordiarp.- Aguer, Bourg - Camou Chihi-gue.lOvins/manech tête rousse- Bidabe Eskain - Barcus.- Fidelle, Ahetzia - Ordiarp.lPorc basque-GaecArtetxea,Artexea-Lanta-bat.- Gaec Mainhagieta, route dePagolle - Lohitzun.- Oteiza Catherine, Arretechea,Les Aldudes.lPorc gasconHenri Ilharamounho, Etxebar-nia - Labets Biscay.l

Le trophée deslycées agricoles

Le trophée national deslycées agricoles - qui comprendcinq épreuves comme le toilet-tage d’animal, sa présentationou la réalisation d’un blog - estorganisé à Paris du 27 février au3 mars. Il vise, par exemple, àvaloriser l’élevage bovin laitierou allaitant dans les exploita-tions pédagogiques des établis-sements,valoriser letravailréali-sé pour la formation des élèvesainsi que l’enseignement pluri-disciplinaire, renforcer le parte-nariat entre enseignements etprofessionnels. Les participantssont : le lycée des métiers de lamontagne d’Oloron (vachebéarnaise), le lycée profession-nel agricole d’Orthez (blonded’Aquitaine), lycée agricole dePau-Montardon (blonded’Aquitaine et prim’holstein).l

COMMUNICATION

Une promotionà renforcer

La Chambre d’agricultures’est engagée dans un partena-riat avec Fun dagro uagn deNavarreetHazid’Euskadiautourdu projet « In agro Salute» pour2007-2013.Ceprojetarrivecetteannée à son terme. Il a permisà la Chambre d’agriculture derenforcersesactionsdepromo-tion de l’agriculture et de sesproduits, comme c’est le caspour sa participation au Salondel’agricultureàParis.Etenjuin,vousdécouvrirezl’expo«J’aimel’agriculture 64 » à Morlaàs.

René et Sophie Millet des fromagesde Clarmontine à Barinque.© ARCHIVES JEAN-PHILIPPE GIONNET

Page 16: Supplément agriculture 2013

JEUDI 21 FÉVRIER 2013XVI |

Communautéde communes deLacqTerre d’énergies

En partenariat avec les acteurs du monde agricole, la communauté de communes de Lacq aide les entre-prises agricoles et agroalimentaires, participe au développement de l’agriculture et de l’emploi de ce secteur économique dynamique.

www.cc-lacq.frConception et réalisation : cc-lacq.fr

Faciliter les économies d’énergie

� Un fonds de 100 000 € est consacré à aider les agriculteurs qui ont recours aux différentes sources d’énergies renouvelables ainsi qu’à ceux qui s’équipent de matériel visant à améliorer l’efficacité énergétique de leur exploitation.

prévenir les situations à risques

� La CCL abonde un fonds destiné à soutenir les agriculteurs

fragilisés. Ces derniers peuvent recevoir jusqu’à 1 500 € afin de financer un plan de relance personnalisé : mise aux normes, conseil juridique, etc. Ce dispositif est porté par la Chambre d’agriculture 64 en partenariat avec la Mutuelle Sociale Agricole et le Conseil général des Pyrénées-atlantiques.

Vins du Jurançon

�� Fonds de concours de 300 000 € à la cave des producteurs de Jurançon pour améliorer leur outil de travail. Organisation d’une jour-

née festive et culturelle le 6 octobre 2012, ayant réuni plus de 5 000 personnes à Monein, sur le thème du Jurançon, visant à promou-voir ce vignoble auprès du grand public.

filière bovine

� Le salon de l’agriculture est une vitrine du monde rural et un outil de promotion important pour les éleveurs de Blondes d’Aquitaine du territoire. La CCL participe aux frais de déplacement à Paris : une subvention annuelle de 2 000 € est versée au Syndicat Blonde d’Aquitaine des Pyrénées-Atlantiques.

agroalimentaire

� La société Vignasse et Donney bénéficie de l’aide de la CCL pour implanter son atelier de découpe de viande sur la zone Eurolacq 1 à Artix. Cette nouvelle activité renforce un pôle agroalimentaire et logistique émergeant sur le territoire (Condipack et Olano).

produits locaux

� Chaque année la CCL organise 3 marchés de producteurs de

Pays à Mourenx, Monein et Arthez-de-Béarn.���Avec ses partenaires du Pays Lacq Orthez Béarn des Gaves, financement

à hauteur de 13 000 € d’actions de promotion en faveur des produc-teurs locaux : élaboration d’un annuaire de Producteurs de Pays, organisa-tion de rencontres professionnelles entre producteurs et restaurateurs locaux.

pêche Roussane

� Dans le cadre du plan de relance élaboré par la SCA « Les vergers du Pays de Monein », la CCL verse une subvention de 3 000 € afin de participer au financement de l’élaboration du cahier des charges « Label Rouge ». L’obtention de ce label est indispensable au développement

de la filière.

PUBLICITE