Sup. BA n° 18 - Transition numérique · 31 OCTOBRE 2017 — N° 18 FÉDÉRATION FRANÇAISE DU...

16
FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT 31 OCTOBRE 2017 — N° 18 Bâtiment actualité LE JOURNAL DES ARTISANS ET DES ENTREPRENEURS SUPPLÉMENT Avec l’arrivée du numérique, nos comportements ont changé. On ne communique plus de la même façon, on ne s’informe plus de la même façon et on n’achète plus de la même façon. Et les entreprises? Il leur faut suivre le mouvement… D’autant plus que la concurrence ne cesse de croître! Communication, commercial, ressources humaines, gestion financière, relations partenaires et fournisseurs, marchés… tous ces aspects de la vie de l’entreprise sont concernés. Tour d’horizon. VOTRE ENTREPRISE À L’ÈRE DU NUMÉRIQUE Une réalité au quotidien LE PARCOURS NUMÉRIQUE AU QUOTIDIEN P. 2-3 LE NUMÉRIQUE, UN SERVICE À VALEUR AJOUTÉE P. 4-5 UNE NOUVELLE APPROCHE CLIENT P. 6-7 MIEUX GÉRER L’INFORMATION POUR TOUS P. 8-9 DE NOUVELLES FAÇONS DE TRAVAILLER P. 10-11 LA TECHNOLOGIE, ASSISTANTE DE CHANTIER P. 12-13 S’APPROPRIER LE NUMÉRIQUE À SON RYTHME P. 14-15 sommaire

Transcript of Sup. BA n° 18 - Transition numérique · 31 OCTOBRE 2017 — N° 18 FÉDÉRATION FRANÇAISE DU...

Page 1: Sup. BA n° 18 - Transition numérique · 31 OCTOBRE 2017 — N° 18 FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT Bâtiment actualité LE JOURNAL DES ARTISANS ET DES ENTREPRENEURS SUPPLÉMENT

FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT31 OCTOBRE 2017 — N° 18

Bâtiment actualitéLE JOURNAL DES ARTISANS ET DES ENTREPRENEURS

SUPPLÉMENT

Avec l’arrivée du numérique, nos comportements ont changé.

On ne communique plus de la même façon, on ne s’informe

plus de la même façon et on n’achète plus de la même façon.

Et les entreprises�? Il leur faut suivre le mouvement… D’autant

plus que la concurrence ne cesse de croître�! Communication,

commercial, ressources humaines, gestion fi nancière, relations

partenaires et fournisseurs, marchés… tous ces aspects de la

vie de l’entreprise sont concernés. Tour d’horizon.

VOTRE ENTREPRISE À L’ÈRE DU NUMÉRIQUE

Une réalité au quotidien

LE PARCOURS NUMÉRIQUE AU QUOTIDIEN P. 2-3

LE NUMÉRIQUE, UN SERVICE À VALEUR AJOUTÉE P. 4-5

UNE NOUVELLE APPROCHE CLIENT P. 6-7

MIEUX GÉRER L’INFORMATION POUR TOUS P. 8-9

DE NOUVELLES FAÇONS DE TRAVAILLER P. 10-11

LA TECHNOLOGIE, ASSISTANTE DE CHANTIER P. 12-13

S’APPROPRIER LE NUMÉRIQUE À SON RYTHME P. 14-15

som

mai

re

Page 2: Sup. BA n° 18 - Transition numérique · 31 OCTOBRE 2017 — N° 18 FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT Bâtiment actualité LE JOURNAL DES ARTISANS ET DES ENTREPRENEURS SUPPLÉMENT

Café et smartphone en main

Le dirigeant relève ses courriels pour anticiper d’éventuelles urgences.Il regarde son agenda électronique, ainsi que le planning des équipes sur son application de chantier.

À l’entrepôt, le scan est de rigueur

Chaque responsable scanne les

codes-barres des produits à emporter sur son chantier à l’aide

d’une douchette.Le logiciel les aff ecte par chantier,

et la gestion des stocks se fait

en temps réel.

Internet pour confi rmer les rendez-vous clients

D’un coup d’œil, l’assistante voit, depuis l’application de chantier, le planning des interventions de la journée. Elle ouvre son compte

de SMS sur Internet et envoie aux clients concernés un message de

confi rmation de rendez-vous. Ils apprécient ce gage de fi abilité.

Les ressources humaines en ligne

L’assistante prépare l’embauche du nouveau salarié. Sur le site de l’Urssaf, elle remplit la déclaration préalable à l’embauche. Depuis le site de la FFB, elle se dirige vers GPS artisan et l’icône « Gestion des salariés » pour préparer l’accueil du nouvel entrant.Elle vérifi e sur www.oppbtp.fr quels sont les points clés de sécurité à rappeler au salarié lors de son embauche.

L’utilisation du numérique dans l’entreprise est devenue plus qu’incontournable, elle est aujourd’hui indispensable pour :• rester « connecté » à ses clients, à la réalité

concurrentielle, à ses partenaires et four-nisseurs�;

• préparer et réaliser les chantiers avec plus de précision, une organisation et une coor-dination meilleures�;

• gérer l’activité, et même manager les équipes, etc.

Les solutions numériques sont là pour simplifi er la vie de l’entreprise, sont des points d’accès au temps et aux espaces pour assurer un lien immédiat entre tous à l’intérieur comme à l’extérieur de l’établissement.L’entreprise du bâtiment d’aujourd’hui a tout intérêt à faire un point sur son niveau d’équi-pement (ordinateur, tablettes et smartphones, logiciels et applications, etc.) et ses besoins informatiques (formation, maintenance et sécurité, prestataires…) afi n d’améliorer ses per-formances.

Fin de chantier, topo au client

Une équipe sur un chantier prend des photos avec un smartphone

et les met à la disposition du client sur une application dédiée.Pour gérer les rebus, l’application Déchets BTP de la FFB permet de géolocaliser le point de collecte adapté le plus proche.

Projet collectif, données collectées

Le plan 3D (en version IFC) du cabinet d’études est

transféré vers le logiciel de

gestion de l’entreprise : il récupère automatiquement

les données du métré venant de cette maquette

numérique (en format BIMétré). L’entreprise peut

ensuite préciser ses ouvrages et quantitatifs pour réaliser

rapidement son devis.

DÉPART

17H00

17H05

Sur chantier, infos partagées

De son côté, le dirigeant peut consulter depuis un chantier ce nouveau plan stocké sur un espace collaboratif dédié. Il met en ligne ses remarques concernant le plan pour que tout le monde se comprenne bien. Grâce aux accès qu’il a ouverts aux collègues sur la plateforme, chacun peut anticiper les futures réunions. Cela facilite son rôle d’interlocuteur unique.

16H34

7H01

7H33

8H05

9H08

2s u p p l é m e n t votre entreprise à l’ère du numérique

La journée d’une entreprise e-bâtiment

bâtiment actualité n° 18 – 31 octobre 2017

Page 3: Sup. BA n° 18 - Transition numérique · 31 OCTOBRE 2017 — N° 18 FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT Bâtiment actualité LE JOURNAL DES ARTISANS ET DES ENTREPRENEURS SUPPLÉMENT

Aussitôt dit, aussitôt fait�!

À l’issue d’une réunion de chantier, le dirigeant dicte son compte rendu sur l’application d’enregistrement

vocal de son smartphone. Il envoie le texte à son assistante pour la mise en forme.

Appels clients enregistrés, suivi personnalisé

L’application détecte un dysfonctionnement chez le client, le dirigeant est immédiatement prévenu. L’assistante consulte le planning du dépanneur et vérifi e sa position grâce à la géolocalisation de son portable

pour indiquer une heure de passage réaliste.

Appel d’off res simplifi é

L’assistante fi nalise une réponse à un appel d’off res. Elle dépose en ligne le dossier de candidature de l’entreprise et le valide avec une signature 

électronique.Elle est allée chercher dans le coff re-fort électronique

de l’entreprise tout un ensemble de documents qui servent régulièrement.

RDV et historique

Chez le client, le dépanneur consulte sur sa tablette

l’historique des interventions. Il sait qui est intervenu, quand et pourquoi. Cela lui permet de montrer au client qu’on suit parfaitement son projet.

Commercial,appli à l’appui

Le technicien se voit demander une nouvelle installation de confort. Grâce à sa tablette, il prend une photo de la pièce et propose des modèles sur un catalogue en ligne à la cliente. Le produit choisi, intégré à la photo de la pièce, conforte la cliente dansson choix.

Un devis…de n’importe où

Le dirigeant prend connaissance de cette nouvelle demande. Il élabore le devis à l’aide de son logiciel de gestion en ligne : tous ses documents sont stockés et modifi és

depuis le cloud (serveurs externes accessibles par Internet). Ils sont toujours accessibles, en tout lieu.

Facteur… de communication

Le dirigeant envoie un courrier recommandé depuis Internet, plus rapide et moins coûteux. Il se rend aussi sur le profi l de l’entreprise sur un réseau social et poste une news pour faire savoir à ses contacts que la société a un stand sur le prochain salon de l’habitat. Il en profi te enfi n pour surveiller des avis clients sur une plateforme en ligne. Ils seront relayés sur son site Internet.

Maison mère, bureau pair

Le dirigeant, rentré directement chez lui, se connecte au serveur de l’entreprise.

Il consulte l’état des stocks, vérifi e les alertes de commandes, les valide pour qu’elles

partent chez ses fournisseurs.Approvisionnement continu.

Matou, puces… RAS

Le dirigeant reçoit une alerte du système de sécurité signalant une présence dans l’atelier�! Les caméras de vidéosurveillance ont détecté un chat en maraude… Le système restera en alerte toute la nuit. Le dirigeant a également muni de puces RFID le matériel important et les véhicules pour les localiser en cas de vol, mais aussi de simple égarement.

Déconnexion virtuelle, reconnexion personnelle

Le dirigeant éteint son téléphone pro et sa tablette. Il s’agit de ne pas tomber dans le piège de l’hyperconnexion�! 20H50

17H30

9H16 10H22

12H30

15H30

11H00

14H07

Déconnereconnex

Le dirigeant é

ARRIVÉE

21H00

20H40

s u p p l é m e n t3votre entreprise à l’ère du numérique

bâtiment actualité n° 18 – 31 octobre 2017

Page 4: Sup. BA n° 18 - Transition numérique · 31 OCTOBRE 2017 — N° 18 FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT Bâtiment actualité LE JOURNAL DES ARTISANS ET DES ENTREPRENEURS SUPPLÉMENT

Le numérique nous concerne tous. En tant que particuliers, nous l’utilisons au quotidien et sans complexe, si bien qu’il est tout simplement devenu incon-tournable.Mais j’ai le sentiment que les entreprises le vivent avec une cer-taine angoisse… Est-ce la peur de perdre une dimension tradition-nelle de nos métiers manuels�?Or, il faut l’aborder à titre pro-fessionnel de la même façon qu’à titre personnel, profi ter des facilités d’usage qu’il procure et faire confi ance aux outils.Je pense par exemple aux sites et applications qui proposent des notations. Chacun est bien conscient qu’il y a de tout sur Internet, toutefois ces avis nous infl uencent parce que nous leur faisons en partie confi ance… Alors mieux vaut s’approprier le numérique pour ne pas avoir à le subir.

Dans mon entreprise, comme dans beaucoup d’autres, nous nous y sommes mis petit à petit.Mais aujourd’hui, le BIM nous entraîne plus loin dans notre transition numérique.

Si tout commence par la déci-sion d’y aller, en ayant compris l’enjeu, il faut ensuite passer à l’action et allouer des moyens.

Mes trois techniciens de bureau d’études et moi-même avons commencé par regarder les logiciels métier qui étaient com-patibles avec le BIM.L’un des techniciens a suivi un véritable plan de formation d’environ une année, d’abord sur le logiciel métier, puis sur un logiciel d’usage universel pour le BIM.Avec le succès de cette première

expérience, bientôt, un deuxième technicien va être formé.Il faut être persévérant dans l’uti-lisation d’un logiciel, et beaucoup de collègues ne franchissent pas le pas pour le moment.Je leur ai donc proposé de sous-traiter cette partie technique sur des marchés. Nous avons ainsi des projets concrets à travailler, et de leur côté, ils tirent béné-fi ce de notre expérience pour y aller progressivement.

Si tout cela demande des inves-tissements (postes informa-tiques, logiciels, formation…), cette évolution s’envisage à moyen et long terme. Par exemple, avec mon nouveau chiff reur, nous réfl échissons ensemble à intégrer les outils « BIMétrés » qui vont nous per-mettre de passer de la maquette numérique au chiff rage direct du devis.Comme nous sommes encore assez peu nombreux à en faire usage, le BIM a renforcé notre notoriété.Au-delà des marchés que cela nous a apportés, c’est bon pour la communication�!

Indépendamment de notre expé-rience avec le BIM, la transition numérique est un élan global de l’entreprise, une nouvelle culture.Je me souviens avoir assisté à des discussions au sein d’un groupe jeunes dirigeants de la FFB. Tous parlaient de la mobilité, du cloud, de la possible continuité du travail aujourd’hui, depuis le bureau, le chantier, en passant par la voiture… Pour autant, nous devons savoir garder des temps de réfl exion et ne pas nous laisser envahir. Il s’agit d’être surtout plus effi cace et pas simplement plus rapide.

La dimension collaborative du numérique peut apporter au monde du bâtiment une vraie valeur ajoutée.Nous avons en eff et toujours subi la temporalité des projets (mises à jour de plans, interven-tions successives, interfaces, reprises…). Or, aujourd’hui, nous pouvons tous disposer de la même information en temps réel.

À nous, acteurs de la construc-tion, de conserver notre valeur ajoutée avec ces outils, et de ne pas laisser les acteurs du numérique se l’approprier seuls.

4s u p p l é m e n t votre entreprise à l’ère du numérique

Le numérique, un élan pour le bâtiment

« Avec le numérique il s’agit surtout d’être plus effi cace et pas simplement rapide. »

E N T R E T I E N   A V E C

Alain Piquet Entreprise DestaisÉlectricité générale30 salariés (3 apprentis)Calvados

93 % Courriel

78 % Devis

74 % Facturation

58 % Compta. et fi nance

78 % Bureautique

57 %

Commande/Achat matériels fournitures

53 % Gestion administrative en ligne

46 % Gestion des RH

34 % Relevés informations chantier

31 % Communication sur entreprise

27 % Gestion site Internet entreprise

24 % Gestion des chantiers

17 % Relation client (CRM)

16 % CAO/DAO

4 % Applications BTP

LES USAGES RÉGULIERS DANS LES ENTREPRISES DU BTP

98 %

Ordinateur

92 %

Smartphone

Tablette

29 %

TAUX D’ÉQUIPEMENT DANS LES ENTREPRISES DU BTP

bâtiment actualité n° 18 – 31 octobre 2017

Page 5: Sup. BA n° 18 - Transition numérique · 31 OCTOBRE 2017 — N° 18 FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT Bâtiment actualité LE JOURNAL DES ARTISANS ET DES ENTREPRENEURS SUPPLÉMENT

s u p p l é m e n t5votre entreprise à l’ère du numérique

Lorsque nous avons fusionné Juleo avec notre voisin EIC, nous avions déjà informatisé la gestion de nos stocks depuis plusieurs années.Un prestataire nous avait accom-pagnés, pour nous aider à mettre en cohérence ce nouveau système informatique et l’organisation même de l’entreprise.Lors du rapprochement avec EIC, l’uniformisation du mode de gestion s’est tout de suite imposée. Comme nous avions déjà appris à faire cette transi-tion, nous l’avons simplement reproduite, ensemble.

L’approche « Juleo » a été un véritable atout. Côté EIC, cette gestion des stocks, correcte au demeurant, était rendue possible par un magasinier à la main de fer.Au fi nal, numériser, c’est aussi gagner en sérénité�!

Et puis les choses ne sont pas fi gées : alors que nous avions

Plus d’effi cacité et une image de modernité avec le numérique

« Avec l’usage des tablettes pour donner des explications au client, dialoguer avec le bureau d’études, envoyer des photos… les techniciens ne sont plus seuls face à eux-mêmes en arrivant sur le chantier. »

E N T R E T I E N   A V E C

Jérôme TesteÉts Chataing Menuiserie Charpente25 salariésÉts EIC – JuleoÉlectricité50 salariés (3 apprentis)Loire

Une meilleure effi cacité commerciale grâce

notamment à une plus grande maîtrise

des nouvelles technologies (site web entreprise,

devis/facturation, appels d’offres en ligne…).

Une amélioration des conditions de travail :

amélioration des conditions de sécurité, réduction

des risques et du nombre d’accidents, diminution

de la pénibilité (exosquelette, drones…).

Une amélioration du suivi des ouvrages

(maintenance, sécurité) et une anticipation

des travaux d’amélioration, de rénovation

(mise à jour réglementaire).

Une optimisation des modèles organisationnels de

travail : amélioration de la collaboration entre corps

de métiers, centralisation et transferts des données

nécessaires au suivi du chantier dans un lieu unique

accessible à toutes les parties prenantes (BIM).

Une fi abilisation de la gestion des projets : délivrer

en temps et en heure, dans le respect des exigences

initiales (coût, qualité, livraison, délais…), limiter les

réserves à la livraison.

Une évolution de la conception pour répondre

aux enjeux et attentes de la société : intégration

des objets connectés, maîtrise des dépenses

énergétiques, maintenance prédictive, etc.

La transformation numérique est vue comme

un processus global de transformation qui va

conduire l’entreprise à revoir ses modalités

de collaboration avec les clients, ses processus

de travail internes (organisation numérique) et

parfois même son business model. Voici quels

peuvent être les impacts sur la vie de l’entreprise.

Elle vient d’ailleurs beaucoup d’eux… Des plus jeunes, qui utilisent quotidiennement leur smartphone, comme de ceux qui ont l’âge de leurs parents, qui se font entraîner par les premiers. Au fi nal, je me sens suiveur de mes propres salariés.

Nous travaillons beaucoup en B to B, sur toute la France. Alors que nous intervenons chez des clients pour numériser leurs propres infrastructures, il n’est pas question de passer pour des dinosaures, pour des vieux gars du bâtiment avec notre simple caisse à outils.Nous devions nous mettre à la page : au-delà de l’effi cacité, c’est une question d’image.

Aujourd’hui, j’ai commencé à équiper mes salariés de tablettes numériques. Cela permet d’op-timiser leurs déplacements (GPS, identifi cation des stations-service où fonctionnent nos cartes de fi délité…). C’est du temps gagné, des frais en moins, et une utilisation fami-lière pour eux.Ils ont surtout accès à des plans et à la documentation technique des fournisseurs, soit par fi chier, soit par Internet.C’est très pratique lorsque l’on arrive sur un chantier face à un équipement, pour apporter des explications au client, dialoguer avec le bureau d’études, envoyer des photos ou un mail, le tout en temps réel, sans avoir à attendre le lendemain pour appeler.En résumé, ils ne sont plus seuls face à eux-mêmes en arrivant sur le chantier.

Nous ne sommes pas encore passés à des applications métier interconnectées avec notre système de gestion. Cela se fera doucement. Si les plus jeunes adoptent ces outils rapidement, nous accompagnons les plus anciens dans leur utilisation.

LES ENJEUX DU NUMÉRIQUE

commencé par utiliser un système de douchette et de code-barres, il s’est avéré que la multitude de références à mettre à jour dans la base de données était trop fastidieuse.Nous sommes donc revenus à une saisie au clavier pour plus de fl exibilité et moins de contraintes. Nous avons adapté l’outil à nos pratiques.

Mais pour moi, la transition numérique est pleine de sens lorsque nous y associons tous les salariés.

Étude d’impact de la transition numérique sur le secteur de la construction, Constructys, juin 2017.

bâtiment actualité n° 18 – 31 octobre 2017

Page 6: Sup. BA n° 18 - Transition numérique · 31 OCTOBRE 2017 — N° 18 FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT Bâtiment actualité LE JOURNAL DES ARTISANS ET DES ENTREPRENEURS SUPPLÉMENT

OUTIL DE MISE EN RELATION, UNE PLATEFORME NUMÉRIQUE PEUT VOUS PERMETTRE DE :

• lancer une nouvelle activité

à moindre effort commercial ;

>> Assurez-vous des conditions

de la plateforme quant à

l’utilisation des contacts qui

vous sont transmis.

• compléter un carnet de

commandes soumis à des

imprévus ou sujet à la

saisonnalité grâce à un accès

à des demandes constantes

et immédiates ; >> Attention, moins vous

répondrez aux demandes,

moins vous serez référencé…

et donc visible !

• développer de manière

pérenne votre chiffre d’affaires

et en faire un point d’accès

à part entière pour certains

clients ; >> Vous devez cependant

veiller à y consacrer une part

raisonnable de vos affaires, car

il est encore diffi cile de faire le

tri parmi les plateformes qui

subsisteront demain.

• toucher certains clients et

marchés, vous diversifi er

ou vous spécialiser en fonction

des spécifi cités et du

positionnement de chaque 

plateforme.

Elle vous apporte aussi de

la visibilité : vos prestations

effectuées grâce à une plateforme

seront notées, commentées.

Vous bénéfi ciez indirectement

de sa notoriété et de son 

référencement.

LES PLATEFORMES NUMÉRIQUES DANS LE BÂTIMENT

ÉTAT DES LIEUX & ENJEUX

FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT

ARTISANS ET ENTREPRENEURS DU BÂTIMENT

AVANT D’ADHÉRER À UNE PLATEFORME

10 POINTS À VÉRIFIER

FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT

QUEL QUE SOIT LE TYPE DE PLATEFORME (ACQUISITION DE CLIENTÈLE, EXÉCUTION DE TRAVAUX OU APPROVISIONNEMENT...)

€ÊTES-VOUS CONCERNÉ�?

Bien que le phénomène soit essentiellement urbain aujourd’hui, il concernera tout le monde demain.La vigilance s’impose à tous dans une période de forte progression de l’offre de ces acteurs numériques qui bouleversent les pratiques et les attentes des clients.

Les plateformes numériques se développent dans le bâtiment (cf. « Plateformes numériques dans le bâtiment : état des lieux », encarté dans Bâtiment actualité n° 9 du 24 juin 2017).Cela interroge les entreprises quant à leur démarche commerciale et leur relation client. Comment évoluer pour conserver leurs marchés�? Avec des plateformes ou sans, il s’agit là d’un enjeu stratégique pour elles.

Pour aider les professionnels à se préparer, à s’adapter à cette « plateformisation » du secteur,

la FFB propose ici les bases d’une réflexion.

LES PLATEFORMES NUMÉRIQUES DANS LE BÂTIMENT

FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENTLES ENJEUX POUR LES PROFESSIONNELS

Restez connecté à vos clients�!

Conseils

• Naviguez sur les plateformes dont vous entendez parler, pour les comprendre, voir leurs limites. Cela vous permettra aussi de vous inspirer de leur approche commerciale.

• « Googlisez » votre métier (et votre entreprise) sur le célèbre moteur de recherche, tel un client cherchant un artisan à proximité de chez lui… Regardez les résultats qui apparaîssent : quels sont vos concurrents�? Êtes-vous visible�? Êtes-vous noté par des clients�?…

• Retenez que demain Internet sera le principal vecteur de recherche d’information pour des travaux.

Internet est le deuxième canal d’informationpour 48 % des travaux projetés.

�Fédération Française du Bâtiment - Juin 2017 1

RETROUVEZ SUR LE SITE INTERNET DE VOTRE FÉDÉRATION (dans votre espace adhérent) les trois brochures éditées par la FFB : état des lieux, enjeux pour les professionnels et les 10 points à vérifi er avant de vous lancer !

6s u p p l é m e n t votre entreprise à l’ère du numérique

Le bouche à oreille a toujours été positif de la part de nos clients. Mais comment utiliser ces bons retours pour les diff user auprès du plus grand nombre de prospects�?

Nous nous sommes adossés, il y a deux ans, à une plateforme qui s’occupe du recueil et de la gestion d’avis clients : à la fi n d’un chantier, je complète sur le site les coordonnées de clients (je le fais généralement au moment de la facturation) et la nature de l’intervention.La plateforme s’occupe ensuite de les contacter par mail en leur suggérant de noter l’entreprise par un système d’étoiles.

Ce système, nous le connaissons et l’utilisons tous sur Internet…Pour une dizaine de chantiers, nous récoltons trois ou quatre témoignages.Lorsqu’il n’y a pas eu d’avis depuis quelque temps, la plate-forme nous appelle pour nous inviter à envoyer des contacts et en générer de nouveaux, plus récents.Nous en avons aujourd’hui 52.Ils sont visibles sur la plateforme et transférables sur notre site, ou sur Facebook.Un simple lien en signature de mes mails permet aussi de diri-ger des prospects vers ces avis.

Mon mari, qui eff ectue les ren-dez-vous en clientèle, constate que cela est apprécié.Nous mettons en confi ance avant même la réalisation du devis.D’autant que ces avis sont véri-fi és.

Une fois par mois, la plateforme me demande les factures de certains clients, pour garantir qu’il ne s’agit pas d’avis de com-plaisance.Si un avis négatif leur est remonté (cela peut arriver), ils nous demandent avant publication notre version des faits, avant de contacter le client et lisser les choses.Par exemple, une cliente s’était plainte d’un prix supérieur au devis pour un pavage. Notre droit de réponse a permis de clari-fi er qu’une cavité indétectable dans un premier temps avait occasionné des travaux sup-plémentaires.

S’il est diffi cile de quantifi er et d’apprécier très justement la contribution de ces avis sur l’acte de signature, ils rassurent très clairement les clients.

Il existe beaucoup d’outils de communication à notre dis-position. À nous de les utiliser.

Cette plateforme, en l’occur-rence, peut jouer un rôle de partenaire commercial.

Une plateforme… pour commercial

« Mon mari, qui effectue les rendez-vous en clientèle, constate que les avis clients postés sur Internet sont appréciés des prospects, cela les rassure. »

E N T R E T I E N   A V E C

Valérie PerdouxEntreprise Perdoux Maçonnerie/carrelage12 salariés (2 apprentis)Loiret

Elle nous a créé un site Internet, simple, mais qui nous assure l’existence de l’entreprise sur le Net.Elle propose aussi des panneaux de chantier pour continuer à communiquer auprès de clients potentiels, ainsi que des pla-quettes à diff user autour de nos chantiers.Elle peut même, si nous le sou-haitons, faire des relances de devis ou un mailing mensuel.

Enfi n, cette visibilité sur Internet nous permet parfois d’être contactés pour des chantiers, en direct ou par l’intermédiaire de la plateforme. Sur 10 contacts, deux ou trois chantiers se confi rment.Tout cela justifi e le prix que nous payons : 4�000�€ annuels.

bâtiment actualité n° 18 – 31 octobre 2017

Page 7: Sup. BA n° 18 - Transition numérique · 31 OCTOBRE 2017 — N° 18 FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT Bâtiment actualité LE JOURNAL DES ARTISANS ET DES ENTREPRENEURS SUPPLÉMENT

s u p p l é m e n t7votre entreprise à l’ère du numérique

Le constat a toujours été simple auprès de nos clients : la plupart n’arrivent pas à se projeter dans un projet d’aménagement de combles sur la base d’un des-criptif ou d’un plan, d’autant plus que l’espace en question peut être diffi cilement accessible.

Notre enjeu était donc de remé-dier à ce frein. La réalité virtuelle s’est tout de suite révélée une piste évidente.

Nous avions toujours travaillé avec des plans dessinés sur ordinateur, mais il manquait une dimension… Sur les salons consacrés au bâtiment ou au numérique, je ne trouvais pas de solution spécifi que ou faci-lement transférable.C’est avec les conseils d’une société spécialisée dans le numé-rique et la réalité virtuelle que nous avons mené ce projet.Explication de notre besoin, rédaction d’un cahier des charges, recherche d’un pres-tataire, consultations, choix, développement de la solution, et accessoirement mise en place et formation des équipes : cela nous a pris environ un an.

Concrètement, après notre relevé sur chantier et le dessin par ordinateur, nous basculons ce plan sur un smartphone à l’aide d’un logiciel spécifi que. Nous pouvons dès lors visualiser directement le plan en 3D sur le téléphone, ou le transférer sur un ordinateur, une tablette ou mieux… notre casque de réalité virtuelle.Le procédé prend une vingtaine de minutes, et c’est ce qui en fait un outil apprécié des com-merciaux.

Le client peut alors visualiser son projet, les volumes, le positionne-ment des ouvertures, comprendre les contraintes techniques, le tout au centimètre près… Cela le rassure. Une véritable visite de chantier avant l’heure�!

Nous n’en faisons pas une utili-sation systématique. Si le client a du mal à se projeter… nous le projetons dans la réalité virtuelle�!

À ce jour, sur 40 utilisations, nous avons obtenu 33 chantiers. C’est un argument commercial majeur. Nos prix sont même confortés, car le client voit ce qu’il paye, et nous pouvons justifi er les coûts du projet.Cette technologie encore peu courante suscite aussi de l’inté-rêt d’autres prospects qui nous appellent. Cela nous rapporte donc aussi en matière d’image.

Demain, nous pouvons imaginer ne pas nous limiter aux combles et traiter les autres parties de la maison.

Projeter le client dans la réalité… virtuellepour le convaincre

E N T R E T I E N   A V E C

Arthur L’HoutellierSNR EntrepriseCombles, rénovation, extension21 salariésMayenne et Ille-et-Vilaine

« Sur 40 utilisations de notre casque en clientèle, nous avons obtenu 33 chantiers. »

Et la réalité augmentée ?

Superposer à la réalité du

chantier des éléments qui ne

sont pas encore construits,

c’est ce qu’offre la réalité 

augmentée.

Elle peut être utilisée de

l’appel d’offres à la conception,

pour aller jusqu’à la

maintenance de l’ouvrage.

Elle autorise une visualisation et

des manipulations 3D, en temps

réel, sur tablette ou smartphone.

La réalité augmentée permet de

voir et de manipuler des images

numériques, plans architecturaux

et instructions de travail et de

faire appel facilement à des

bases de données produits.

Cette réalité virtuelle peut aussi servir à communiquer des élé-ments aux techniciens, ou à faire de la formation à distance…

Lors de son déploiement dans l’entreprise, nous en avons profi té pour organiser un événement. Si les commerciaux ont bien évidemment accueilli cet outil très positivement, les techniciens ont également été emballés par le fait de voir qu’ils étaient dans une entreprise qui innove.Tous en tirent une certaine satisfaction et de la fi erté, cela renforce la cohésion�!

La réalité virtuelle

Cette technologie permet une simulation interactive et en temps

réel de la réalité. Ce sont des images de synthèse, comme un

jeu vidéo. Avec un masque de réalité virtuelle, l’utilisateur est

coupé du monde extérieur et immergé dans l’univers virtuel.

La réalité virtuelle permet, mieux qu'un simple plan nécessitant

un effort d'imagination, d'immerger les clients dans un espace,

de les projeter dans leur futur bâti. Elle fait aussi participer

l'utilisateur fi nal au choix des éléments d'aménagement.

La réalité augmentée,c’est le monde réel auquel on ajoute desinformations virtuelles.

La réalité virtuelle répond à des objectifs d’immersion et de déplacement dans le monde virtuel.

bâtiment actualité n° 18 – 31 octobre 2017

Page 8: Sup. BA n° 18 - Transition numérique · 31 OCTOBRE 2017 — N° 18 FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT Bâtiment actualité LE JOURNAL DES ARTISANS ET DES ENTREPRENEURS SUPPLÉMENT

8s u p p l é m e n t votre entreprise à l’ère du numérique

Voilà plus de 25 ans que l’entre-prise familiale utilise un logiciel ERP�1 (développé initialement par mon père, de formation informatique), dont l’intérêt est de pouvoir créer, suivre et gérer les aff aires sous tous les aspects.Nous avons toujours utilisé le numérique par goût et conviction, et parce qu’il pouvait et devait nous être utile.Ce qui me semble aussi avoir été un facteur de transition numé-rique dans notre entreprise est d’avoir tout simplement donné à chacun une « autonomie d’inter-action numérique », en créant pour chaque collaborateur une adresse courriel.Ils peuvent échanger entre eux, avec les fournisseurs, et bien sûr avec les clients, qui étaient d’ail-leurs les premiers demandeurs.

Nous avons opté, en 2012, pour une nouvelle solution de gestion, plus évolutive et conviviale.Nous avons choisi un leader du marché, solide et pérenne, capable de développer et main-tenir une solution aux mêmes qualités, et de former nos équipes (15 collaborateurs parmi 21).

Concrètement, par exemple, les commerciaux disposent de tablettes, et accèdent, sur DropBox (stockage sur le cloud), à un ensemble de documents pour enregistrer leur contact.Ensuite, après leur prise de mesure, le chiff rage du devis peut se faire immédiatement, car nos références sont automa-tiquement mises à jour depuis les bases de données des four-nisseurs. Nous n’avons plus à les contacter pour cela.

Les devis sont envoyés en PDF par courriel, et en cas de valida-tion du client, les commandes se font depuis les plateformes des fournisseurs.C’est du temps et de la réactivité gagnés. D’autant plus intéressant sur des gros chantiers.

De plus en plus, nous scannons tous les documents des dossiers. Ils ne circulent plus en version papier d’un service à l’autre, mais sont accessibles sur un espace partagé en ligne. Ils se retrouvent ainsi archivés.Cette numérisation progressive prendra toute sa dimension pour les interventions et SAV futurs.

Par contre, la sauvegarde sécu-risée des documents est d’une importance capitale. L’an der-nier, nous avons été victimes d’un piratage informatique�! Cela nous a pris dix jours pour nous remettre en selle.Depuis, j’ai réagi avec le stockage sur le cloud. Ce qui nous a per-

Dématérialiser les documents pour les rendre accessibles immédiatement

« Nous numérisons et scannons tous nos documents. Ils sont accessibles par tous sur un espace partagé en ligne. »

E N T R E T I E N   A V E C

Simon BlinEntreprise Dubos-VergerInstallateur de stores, fenêtres et fermetures21 salariés (5 apprentis)Val-de-Marne

mis, lors de l’attaque mondiale du début de l’été dernier, où nous avons subi une demande de rançon, d’échapper au pire. L’ordinateur infecté a pu être isolé et traité en 24 heures, et toutes nos données sont restées disponibles.Sécuriser le stockage des infor-mations sensibles, c’est aussi une question de pérennité pour l’entreprise, face aux départs de salariés, au travail en mobilité ou aux possibles pertes de données et documents.

1. ERP vient de l’anglais « Entreprise Ressource Planning ». On utilise parfois dans le monde francophone la dénomination PGI (progiciel de gestion intégré).

85 %

Réduction des délais sur les tâches administratives

DÉMATÉRIALISATION : PRINCIPAUX BÉNÉFICESPERÇUS PAR LES ENTREPRISES

76 %

72 %

Meilleure communicationavec les clients

62 %

59 %

Meilleure communicationavec les partenaires

59 %

54 %

Amélioration de l’image de l’entreprise

47 %

23 %

Réduction des délaissur chantier

20 %

TPE PME

GESTION DÉMATÉRIALISÉE

La dématérialisation des

documents, c’est…

• moins d’erreurs ;

• un traitement plus rapide ;

• une traçabilité des fl ux ;

• des gains de coûts de

stockage du fait de

l’amélioration du taux

de rotation des produits

et matériaux.

Le gain de temps généré

permet à l’entreprise

d’utiliser ses ressources

dans des tâches à plus forte

valeur ajoutée, comme

la fi délisation des clients,

la prospection et bien sûr la

réalisation du chantier.

bâtiment actualité n° 18 – 31 octobre 2017

Page 9: Sup. BA n° 18 - Transition numérique · 31 OCTOBRE 2017 — N° 18 FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT Bâtiment actualité LE JOURNAL DES ARTISANS ET DES ENTREPRENEURS SUPPLÉMENT

s u p p l é m e n t9votre entreprise à l’ère du numérique

Avec le temps, j’ai constaté que notre relation client n’était plus assez dynamique. Nos outils de gestion étaient trop orientés production entre professionnels.

Les clients demandent désormais de l’information permanente, et quasiment en temps réel.Alors, aujourd’hui, nous avons rendu le chantier participatif aussi pour le client.

Lorsque nous en avons parlé à des prestataires ou éditeurs de logiciels connus, tous n’ont pas été sensibles à cette approche client. Cela nous a permis de faire le tri.

Première chose qui peut paraître simpliste, mais le seul fait d’équi-per nos équipes de smartphone, leur permet d’être en contact régulier et permanent avec chacun. Encore faut-il avoir quelque chose de concret et d’important à voir ou à montrer…

Notre valeur ajoutée réside dans l’utilisation de la gestion informatisée des documents.Tout ce qui entre dans l’entre-prise est numérisé, grâce à un système de scan et de codes QR.

Le tout est disponible dans une GED (une base de données de documents) sur le cloud.Son arborescence est adaptée à notre organisation, elle est plus pratique qu’auparavant.Les clients ont un accès sur leur portail dédié (par exemple, des courriers, les appels de fonds…) et peuvent le partager avec leur banque ou leur notaire. Ainsi, nous leur avons créé un « lieu de vie numérique ».Côté équipes, tous peuvent accéder aux documents qui les concernent.

C’est une véritable révolution culturelle qui implique le passage d’une ancienne organisation pyramidale, à une nouvelle qui tourne autour du client et de son projet.

Les périmètres commerciaux, comptables, techniques de chacun sont désormais ouverts.Une bouff ée d’oxygène pour moi aussi qui avais tendance, comme beaucoup de mes confrères, à être au centre de l’animation des projets.Tout devient mieux réparti avec les équipes, et aussi plus parti-cipatif avec les clients.Parce qu’ils ont accès à l’infor-mation dont ils ont besoin, ils sont moins stressés et deviennent moins procéduriers. Le chantier se fait de manière plus sereine.

En laissant un espace numérique libre, le client se l’approprie de lui-même.

Garder sa légitimité face à des clients « numérisés »

E N T R E T I E N   A V E C

Sylvain MassonneauEntreprise TradiMaisonsConstructeur de maisons individuelles25 salariésPuy-de-Dôme

« Nous avons créé un lieu de vie numérique. »

Séduits par le côté clé en main des services cloud qui permettent

un hébergement ou un traitement de données souples, évolutifs, faciles

d’emploi et accessibles de partout, l’entreprise oublie parfois la question

de la sécurité et de la protection de ses données. Pourtant, elles sont un

de ses biens les plus précieux, il est donc primordial de les héberger de

manière sécurisée et confi dentielle.

Conseils de la DGSI 1

• S’agissant des centres de données localisés sur le territoire national :

accorder une attention particulière aux conditions générales de vente

et d’utilisation, et s’assurer que le contrat ne permet pas le transfert

des données hébergées en France vers un pays tiers.

• Préférer des prestataires français, ou à défaut européens, dont les

serveurs sont situés dans l’Hexagone ou dans un pays membre de

l’Union européenne.

• Bannir l’utilisation des services, gratuits ou non, d’hébergement dans le

cloud, autorisant l’accès aux données hébergées à des fi ns publicitaires.

Nous avons été étonnés d’en voir faire ou refaire des plans 3D ou même des calculs de charges… et les résultats sont parfois à la limite du professionnel�!Avec tous les avis techniques, fi ches produits et autres docu-ments disponibles sur le Net, il leur suffi t d’un peu de volonté et de patience pour utiliser nos outils.

À l’échelle de la profession, nous devons occuper cet espace libre, pour garder notre légitimité professionnelle… mais aussi pour consolider la confi ance qu’ils doivent avoir dans nos entre-prises.Il en est de même pour le BIM : devenons acteurs de cet outil et ne laissons pas d’autres s’en emparer�!Nous pouvons tous nous tour-ner vers des solutions à notre mesure, et pour cela inutile de mettre des moyens importants.Il est possible de se tourner vers des petites structures ou start-up pleines de créativité et de compétences, capables de rivaliser avec des plus grandes avec souplesse. La preuve : notre système nous a coûté 1�500�€.

Vous avez fait le choix d’héberger vos données sur le cloud ou êtes sur le point de le faire ?

• Distinguer le traitement des données non sensibles, stockables

dans le cloud, des informations à forte valeur ajoutée économique,

stratégique ou fi nancière, à conserver dans des infrastructures

internes à l’entreprise.

• Procéder systématiquement au chiffrement de l’ensemble des

données transférées sur un service d’hébergement à distance.

Ce chiffrement doit être effectué par l’entreprise elle-même et non

par ses prestataires, ou par le biais des outils de ces derniers.

• Limiter les droits des utilisateurs, ne pas utiliser de compte

administrateur pour les tâches quotidiennes, surveiller les logs de

connexion et assurer une gestion rigoureuse des droits d’accès

pour éviter toute usurpation d’identité.

1. Direction générale de la sécurité intérieure.

bâtiment actualité n° 18 – 31 octobre 2017

Page 10: Sup. BA n° 18 - Transition numérique · 31 OCTOBRE 2017 — N° 18 FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT Bâtiment actualité LE JOURNAL DES ARTISANS ET DES ENTREPRENEURS SUPPLÉMENT

10s u p p l é m e n t votre entreprise à l’ère du numérique

L’informatique n’a jamais été un frein pour moi. Je m’y suis mis avec le dessin assisté par ordinateur (DAO) et la 3D, pour passer de la planche à dessin à l’ordinateur… puis, surtout, à la découpe numérique.

Lorsque les machines ont com-mencé à évoluer dans le secteur, je me suis dit que malgré le caractère ancestral de notre métier, nous ne devions pas rester à l’âge de pierre, cela n’empêche pas l’évolution (rires)�!Mais la machine ne se substitue qu’à moitié à l’homme… Sans elle, il n’est rien, il reste la pièce maîtresse. C’est lui qui est associé à la transition numérique.

Voilà déjà huit ans que nous avons mis en place cette technologie dans l’entreprise. À l’époque, nous n’étions qu’une dizaine en France.Nous sommes allés voir les principaux fabricants en France et en Italie. Cette prospection a duré un an et demi. Un long choix, compte tenu de l’inves-tissement (environ 300�000�€).

J’ai aussi convaincu un salarié, tailleur de pierre, à se former, à transformer son approche.Il s’est mis à la commande numé-rique avec envie et intérêt.

Côté aff aires, cela nous a per-mis d’honorer de nouvelles commandes que nous n’aurions pas faites avant, et de réaliser des économies de matières. Bref, d’augmenter notre chiff re d’aff aires et notre rentabilité.

Côté technique, la machine permet une précision de l’ordre du dixième de millimètre, d’être plus rapide et plus réactif.Cela ne remet pas en question notre métier, que nous continuons aussi à faire de manière tradi-tionnelle. C’est une association.

Côté production, par exemple, lorsqu’un « programme court » est lancé, le salarié peut s’occu-per d’autre chose.Pour les découpes plus longues, nous pouvons faire travailler la machine jusqu’à 100 heures en toute autonomie, le soir et les week-ends�!

Côté équipes, 80 % des salariés ont intégré dès le début les avantages et les perspectives de l’outil. Au-delà de la diminution de leur exposition aux TMS 1 et à la poussière, cela s’explique

surtout par l’évolution du métier qu’il implique.D’autres ont soit mis un peu plus de temps, soit n’ont pas été portés par notre vision du métier. Nous avons fait nos choix. Ces quelques réfractaires n’étaient étonnamment pas les plus âgés, mais plutôt de la génération intermédiaire.

Chez nous, la transition numé-rique a été associée à une orga-nisation plus profonde de l’atelier et des chantiers. Auparavant, nous croulions sous les plans et les bibliothèques éparpillées un peu partout. Aujourd’hui, tout est informatisé, plus rapide, plus clair et traçable.

Nous avons aussi trois machines pour le marbre, et les relevés sur chantier pour des plans de travail de cuisine se font avec de petites stations laser. Il suffi t ensuite de transférer les données numériquement et la découpe peut se faire dans la foulée.Prochaine étape, le BIM, cela ne me fait pas peur�!

1. Troubles musculo-squelettiques des membres supérieurs et inférieurs.

La machine au service de la production et des équipes

E N T R E T I E N   A V E C

Lyonel LevrardEntreprise SomebatTaille de pierre/marbrerie26 salariés (3 apprentis)Deux-Sèvres

« Chez nous, la transition numérique a été associée à une organisation plus profonde de l’atelier et du chantier. »

MOINS DE CONTRAINTES POUR L’HUMAIN

De nouvelles technologies

trouvent parfois leur place

aux côtés de postes de

travail pénibles, dangereux

ou spécifi ques. Elles sont

encore réservées à des usages

particuliers… mais jusqu’à quand ?

Quelques exemples d’outils

nouvelle génération :

• ponceuses numériques

pour les murs ou plafonds,

dont le béton, à l’aide de

capteurs d’effort ;

• racleuses téléguidées pour

la décontamination de sites

amiantés ou radioactifs ;

• perforeuse automatique pour

la répétition de tâches sur des

ouvrages comme des tunnels,

ou la fi xation de plaques de

plâtre au plafond ;

• androïde capable de manipuler

des outils ou de commander

des machines munies de

système d’embrayage ou

de levage ;

• télémétrie 3D pour scanner

un chantier en temps réel

et améliorer, notamment, la

sécurité des personnes ;

• simulation virtuelle pour

la formation (montage

d’échafaudage, travaux

pratiques de découpe de

menuiserie pour les apprentis).

bâtiment actualité n° 18 – 31 octobre 2017

Page 11: Sup. BA n° 18 - Transition numérique · 31 OCTOBRE 2017 — N° 18 FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT Bâtiment actualité LE JOURNAL DES ARTISANS ET DES ENTREPRENEURS SUPPLÉMENT

s u p p l é m e n t11votre entreprise à l’ère du numérique

Entreprise familiale, nous gérons continuellement 10 à 15 chantiers en simultané. Cela nécessite, pour bien faire les choses, les services d’un conducteur de travaux.Après le départ du nôtre, j’ai dû me consacrer à ce suivi, très preneur de temps… Ce fut une période de doute. Fallait-il revenir à l’ancien modèle et recruter pour me permettre de faire du commercial et de la gestion�?

C’est au sein du groupe jeunes dirigeants de la FFB que j’ai découvert un logiciel répondant à mes besoins.Il permet de gérer les ressources en hommes, en matériaux, les plannings, des rapports de ges-tion, etc.Un tel outil est très appréciable dans une période où l’activité, les prix et les marges sont tendus, mais aussi, lorsque l’on souhaite piloter son entreprise et non pas faire exclusivement du suivi de chantier.J’ai trouvé sa prise en main ludique, bien qu’il m’ait fallu investir du temps le premier mois pour paramétrer toutes les diff érentes ressources.Aujourd’hui, l’utilisation est rapide

et effi cace : je crée un chantier, précise ses dates, sa durée, le budget prévu en main-d’œuvre et en matériaux. Je dispatche mes eff ectifs dans le planning (compagnons, apprentis et inté-rimaires).

Chaque chef de chantier dispose d’un lien sur son téléphone et il lui suffi t de se connecter à l’interface pour saisir le nombre d’heures journalier des collaborateurs.Cela me permet de piloter les

temps passés, les heures sup-plémentaires, les absences, etc.Ils m’envoient aussi les pho-tos des bons de livraison pour contrôler au regard des bons de commande. Ils peuvent aussi immédiatement solliciter un besoin matériel.Les photos de chantier faci-litent également les échanges avec les maîtres d’œuvre ou d’ouvrage. Les informations circulent beaucoup plus rapi-dement, les rapports sont plus facilement validés.

Pour moi, cette interface et ce logiciel sont un avantage dans mon suivi quotidien des res-sources humaines et matérielles. Je peux faire de l’analytique par chantier : temps passé, matériaux utilisés, donc rentabilité.

Temps gagné et responsabilisation des équipes à la clé

« [Avec le numérique], aujourd’hui, j’ai un argument de vente : nous sommes structurés, réactifs et qualitatifs. »

E N T R E T I E N   A V E C

Audric PoggiaCogérant Entreprise PoggiaPeinture, ravalement, ITE30 salariés (2 apprentis)Isère

UNE NUMÉRISATION RÉUSSIE

La première étape est d’établir un diagnostic

concernant les opportunités pour l’entreprise.

Puis d’intégrer de nouvelles habitudes et manières

d’opérer en mesurant l’impact sur la satisfaction des

collaborateurs et des clients.

Impliquez vos salariés

Vos collaborateurs sont votre meilleure

ressource. Plus vous parviendrez à

les impliquer dans le projet, plus il

vous sera facile de mettre en place la

transition numérique.

Commencez par les sensibiliser sur les enjeux

pour l’entreprise et les avantages qui en

découlent pour eux (nouvelles compétences,

nouveaux projets, nouvelles missions…).

Détectez les employés qui pourront devenir

les ambassadeurs de ce virage numérique :

c’est-à-dire ceux qui ont une prédilection pour

l’utilisation des nouvelles technologies et qui

abordent la numérisation avec enthousiasme.

Accompagnez la montée en compétence de

l’ensemble des collaborateurs. Pour les plus

réticents, restez à leur écoute et prévoyez des

formations supplémentaires.

Entourez-vous d’experts

Les écueils sont nombreux dans les nouveautés,

mais il est possible de les éviter si vous vous

entourez correctement.

En fi n de compte, je pilote mieux l’entreprise.

Lorsque j’arrive sur un chantier, je peux faire mon contrôle qualité et non plus gérer les urgences ou les stocks. De plus, je n’ai plus à passer quatre à cinq heures par semaine sur des tableaux Excel. Avant, ce suivi était continuel, au détriment du commercial. Aujourd’hui, j’en ai fait un argument de vente.Cela montre que nous sommes structurés, réactifs et qualitatifs. Plus de temps perdu pour un litre de peinture qui manque pour fi nir une porte�!

Hier, j’appréhendais la gestion d’une trentaine de salariés, aujourd’hui, non seulement c’est devenu possible, mais aussi nous avons gagné en rentabilité, et en responsabilisation des équipes. Même les plus anciens ont adopté ce système.

Pour ma part, je pense que les entreprises de demain devront adopter ce type de solutions numériques, car sans elles ce sera beaucoup plus diffi cile.

d’opérer eeeeeeee en

colla

Im

l

vou

trans

Comm

pour

décou

nouve

bâtiment actualité n° 18 – 31 octobre 2017

Page 12: Sup. BA n° 18 - Transition numérique · 31 OCTOBRE 2017 — N° 18 FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT Bâtiment actualité LE JOURNAL DES ARTISANS ET DES ENTREPRENEURS SUPPLÉMENT

12s u p p l é m e n t votre entreprise à l’ère du numérique

Nous nous sommes mis à la 3D, en 2011, à l’occasion de la construction du couvent Sainte- Claire de Renzo Piano sur le site de la chapelle de Ronchamp, de Le Corbusier.Compte tenu de ses formes courbes, nous avons, avec l’archi-tecte, fait modéliser le bâtiment par un prestataire pour en avoir une vision précise.

Ce fut un premier pas vers un autre chantier complexe et prestigieux, la Fondation Jérôme Seydoux-Pathé à Paris. Connaissant le procédé et la technique, l’architecte nous a recontactés pour travailler sur le projet.

La maquette 3D a été fournie, et nous avons dû installer un logiciel pour l’exploiter à plein.Cette technologie fut essen-tielle. Malgré les calculs et les plans, l’insertion du bâtiment entre deux autres nécessitait une précision au centimètre près. La moindre surprise de déport des bâtiments voisins aurait contrarié le projet.Le même type de prouesse aurait coûté beaucoup plus cher et aurait été plus longue à construire il y a 10 ans… Ces modélisations sont aussi tout

bonnement percutantes auprès des interlocuteurs hors du bâti-ment, comme les fi nanceurs.

Nous utilisons la 3D égale-ment dans notre activité de désamiantage, pour défi nir le phasage entre diff érentes zones, polluées ou non.La 3D, c’est l’occasion de s’orga-niser et d’expliquer les choses au client.Pour le terrassement, c’est un outil de contrôle pratique et rapide. Par exemple, nous réalisons des skateparks (aire de planche à roulettes) partout en France. Les courbes sont dessinées de manière très spécifi que.Lorsque l’on arrive sur place, le terrassement doit être très précis, et un scan nous permet de comparer le projet fi nal en 3D avec l’ouvrage qui nous est remis.

Avec un coût du béton projeté de 600 et 700�€/m3, 20 cm d’écart dans le terrassement peuvent coûter cher… Nous envoyons donc un géomètre en amont de notre intervention pour faire ses relevés et nous procurer son état des lieux en 3D, puis acter des modifi cations si besoin.

Globalement, le passage au numérique nous a permis d’être plus à même de répondre à la demande.C’est utile pour comprendre un bâtiment, le décomposer techniquement, bien étudier les

La 3D pour faciliter la réalisation du chantier

« Le passage au numérique nous a permis d’être plus à même de répondre à la demande. »

E N T R E T I E N   A V E C

Jean-Louis AlbizzatiEntreprise AlbizzatiGros œuvre, terrassement, désamiantage87 salariés (2 apprentis)Territoire de Belfort

besoins en matériaux et les prix.Nos équipes sur le chantier étant aussi équipées de tablettes, elles peuvent accéder à ces informations, ces plans (mais aussi les documents du marché, le plan de sécurité, ou faire leurs relevés de chantier…).Nous tendons de plus en plus vers l’utilisation de la maquette BIM sur tablette.

Le BIM est de notre côté. C’est un outil de progrès à la portée du chantier, qui permet de mieux se comprendre, et de réfl échir au chantier plut tôt. Cet outil facilite la transmission et le partage de données.Rappelons qu’auparavant, l’architecte ne dupliquait pas son calque à foison, ou encore que l’utilisation seule de la CAO ne permet pas la concertation quasi immédiate.Paradoxalement, nous « tendons à revenir » à des (bonnes�!) pra-tiques des années 1980 : mettre à plat le projet et tous les sujets en amont de la réalisation, ce qui a pour eff et de la faciliter.

MAQUETTE 3D ET BIM

La modélisation des données du bâtiment

ou BIM (Building Information Modeling)

est un fi chier numérique où sont stockées

toutes les informations techniques d’un

ouvrage sur ses composantes (murs,

fenêtres, escaliers, poutres, équipements…).

Elle permet aux membres des équipes –

architectes, ingénieurs, maîtres d’œuvre,

propriétaire, exploitant – de travailler de

façon collaborative en s’appuyant sur des

maquettes numériques 3D, tout au long

de la vie des projets. Il est ainsi possible de

construire et de « désosser » virtuellement

un ouvrage, de naviguer et d’interagir avec

lui, avec un réalisme poussé. Et une fois

le bâtiment livré, la maquette intelligente

peut être « connectée » à des capteurs

physiques, afi n de piloter les équipements

et de mieux maîtriser la consommation

d’énergie, par exemple.

Bénéfi ces attendus : meilleure conception,

gain de productivité, diminution des

risques en phase travaux (dérapage, délais,

coûts), gestion optimisée sur l’ensemble du

cycle de vie d’un bâtiment.

Pour plus d’information www.ffbim.fr

bâtiment actualité n° 18 – 31 octobre 2017

Page 13: Sup. BA n° 18 - Transition numérique · 31 OCTOBRE 2017 — N° 18 FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT Bâtiment actualité LE JOURNAL DES ARTISANS ET DES ENTREPRENEURS SUPPLÉMENT

s u p p l é m e n t13votre entreprise à l’ère du numérique

Voilà trois ans que nous utilisons un drone pour nous faciliter la vie et prendre de la hauteur…sur les toitures.Je l’ai acheté tout simplement dans un magasin de modélisme. Il en existe à 350-400 €, équipés d’une caméra.L’utilisation est un jeu d’enfant. Sur un écran, on peut voir ce que le drone fi lme, enregistrer ces images, et nous faire ainsi une idée précise de la situation.

Pour les chantiers un peu com-plexes ou d’accès diffi cile, plus besoin d’échelle ou d’être à deux… sans compter la diffi -culté liée à la prise de mesure ou le temps nécessaire ou bien encore le risque.Là, d’en bas, nous avons accès à une mine de détails qui seraient diffi ciles à voir depuis le toit.

En moyenne, il nous faut cinq à six minutes pour faire le tour de la bâtisse. Nous pouvons alors consacrer le temps gagné à étudier les détails de la prise de vue. Cela nous permet de faire des devis plus sûrs, d’avoir les cotes précises (le décompte des tuiles sur une image permet d’obtenir des dimensions pré-cises). Il n’y a plus de surprises�!

J’utilise aussi une caméra ther-mique. Nous sommes dans le génie climatique et nous avons des engagements de résultat. Alors un simple tour à l’intérieur et à l’extérieur du bâtiment permet de disposer de photos spécifi ques et de repérer où se trouvent les ponts thermiques.

Cela donne un meilleur aperçu au client et permet de le conseiller de manière éclairée pour disposer d’une installation correctement dimensionnée, et cohérente avec l’état de son isolation.

Si la situation le demande, nous envoyons plus rarement la caméra thermique avec le drone pour avoir aussi des images de la toiture.Elle nous a coûté environ 2�500�€, mais son utilisation est plus qu’utile. En matière de dépan-nage, elle nous permet aussi de prendre la température des canalisations ou de constater le cycle thermique.

Dans les années 1990, les réglages des installations thermiques se faisaient au tournevis, dans les années 2000 avec des boutons, et aujourd’hui nous gérons tout avec nos téléphones et tablettes�!

Des sondes et capteurs intégrés aux éléments techniques, reliés à un boîtier de communica-tion, permettent d’accéder à toutes les données de fonc-tionnement par le biais d’une plateforme Internet.Nous pouvons constater leur fonctionnement et eff ectuer des réglages depuis le bureau.

Nous gagnons aussi en précision, au pourcentage près.De son côté, le client peut voir sa consommation heure par heure. Ou encore, lorsqu’il y a eu par exemple un orage qui a fait disjoncter l’installation, nous lui envoyons un message pour le lui signaler et lui permettre de la relancer.

Nous utilisons enfi n le DAO. Ces représentations en deux dimensions sont bien utiles pour montrer au client le pro-jet fi nal.Mais pour demain, nous allons nous pencher sur les techniques de scan et de modélisation 3D.

Drone, caméra thermique… précision pour le client et sécurité pour les équipes

« Dans les années 1990, les réglages des installations se faisaient au tournevis. Aujourd’hui, nous gérons tout depuis nos tablettes ou smartphones. »

E N T R E T I E N   A V E C

Gaël ParrensEntreprise Aqua-SunGénie climatique4 salariés (1 apprenti)Pyrénées-Atlantiques

LE DRONE POUR CONTRÔLER, ÉTUDIER OU DIAGNOSTIQUER

Un drone peut être équipé

d’appareils de relevés de toutes

sortes comme des caméras

vidéo ou thermiques, des

appareils photo, des scanners.

Ils permettent un meilleur suivi de

chantier, des réductions de risques

sur sites en hauteur, des relevés

rapides, des bilans thermiques…

mais la prise d’images peut

aussi être utile dans la

communication de l’entreprise.

Les entreprises de ravalement,

étanchéité, couverture ou

encore de fumisterie sont

quotidiennement confrontées aux

problèmes d’accessibilité, donc

l’utilisation d’un drone peut leur

faciliter la vie.

p q p

bâtiment actualité n° 18 – 31 octobre 2017

Page 14: Sup. BA n° 18 - Transition numérique · 31 OCTOBRE 2017 — N° 18 FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT Bâtiment actualité LE JOURNAL DES ARTISANS ET DES ENTREPRENEURS SUPPLÉMENT

14s u p p l é m e n t votre entreprise à l’ère du numérique

Aujourd’hui, le garagiste pos-sède une valise pour eff ectuer ses diagnostics et suit ses ins-tructions pour perfectionner ses contrôles.Dans le bâtiment, nous sommes au début d’une telle mutation.Il faut être ouvert aux formi-dables outils disponibles pour mieux nous organiser, mieux faire et progresser.

La vision d’un artisan avec sa tablette numérique ou un petit robot n’est pas choquante pour moi, ce n’est pas de la science-fi ction�!Je crois beaucoup dans la numé-risation, mais aussi la roboti-sation, la mécanisation de nos métiers. Il faut savoir s’inspirer de ce qui se passe dans d’autres secteurs comme l’automobile ou l’aéronautique.

Si cela peut faire peur pour nos emplois et nos métiers, il faut le voir comme une possibilité de soulager les contraintes de l’humain, les tâches dures et répétitives, mais aussi la complexité des projets et la multitude d’intervenants.Ces aspects doivent nous pous-ser à évoluer avec notre temps. D’ailleurs, voilà un moyen positif pour attirer les jeunes dans le secteur.

Dans mon entreprise, je me devais de donner une direction, et de mettre à disposition des moyens… mais sans contraintes ni obligations.J’ai testé durant deux ans l’utili-sation de tablettes numériques auprès de deux chefs de chan-tier, réceptifs à l’outil, pour pointer les heures, accéder à des documents, aux éléments de marché, PPSPS, mais aussi à la maquette numérique.

C’est en constatant l’avantage du zéro papier, de l’information précise en temps réel et en fonc-tion des besoins, que j’ai ensuite mis l’outil à la disposition des trois autres chefs de chantier.Ils avaient le choix de l’utiliser ou non. Ce sont fi nalement les deux premiers qui l’ont « vendu », en partageant leur expérience et les avantages que cela leur apportait.Pas forcément facile de convaincre les anciennes géné-rations, des professionnels for-més sur le terrain, habitués au concret. Pourtant, nous sommes bien passés du niveau à bulle au pointeur laser�!

Ce management de transition ne doit pas brusquer.

Au-delà d’une formation sur notre logiciel de gestion, nous avons aussi plus simplement formé les utilisateurs sur les tablettes et les ressources à leur disposition (d’ailleurs sélective, pour ne pas tout publier à tout le monde et les noyer dans l’information). Nous avons aussi fait des réunions informelles.Le but est d’y aller tranquille-ment, et pas dans l’urgence et la douleur�! Il faut laisser aux gens le temps de s’approprier les choses.Dans nos réunions avec les chefs de chantier, nous parlons sinistralité, SAV, compétences, comportement, matériel… et désormais tablettes.

Si nous avons eff ectué, il y a deux ans, un chantier « BIM niveau 2 », c’était pour l’expé-rimentation. Aujourd’hui, je ne cherche pas à aller jusqu’à son utilisation pour la mise en œuvre, et reste sur un BIM de niveau 1, ce qui est déjà un pas important pour les équipes, qui doivent se familiariser avec cette nouvelle vision de leur métier. J’y crois, je nous laisse du temps, et cela avance comme il faut.

Progresser avec le numérique, à son rythme

« Nous sommes passés du niveau à bulle au pointeur laser. »

E N T R E T I E N   A V E C

Nicolas ChabrandEntreprise RagoucyGros œuvre47 salariésHautes-Alpes

DÉPASSER LES IDÉES REÇUES

Le numérique

ce n'est QUE pour les

grandes entreprises

Le numérique est à la portée

de chaque entreprise,

même des plus petites !

Néanmoins, plus l’effectif

de l’entreprise est élevé,

plus la diversité des outils

numériques utilisés est

importante et plus les outils

spécifi ques au secteur

sont adoptés.

Les outils numériques

sont trop compliqués

Vous utilisez déjà certains

outils (Facebook, site Web,

logiciel de gestion – ERP ou

autre). Certes, il y a

toujours une petite prise

en main, mais une fois faite,

le gain de temps n’est pas

négligeable et les retours

sur votre activité s’en font

assez rapidement sentir.

Ne dit-on pas que le temps,

c’est de l’argent ?

Numériser sa société,

c'est mettre de la distance.

Nous, on privilégie 

l'humain !

À chaque besoin, son

canal de communication

adapté : pour une réponse

factuelle à un besoin urgent,

le numérique est tout à

fait approprié. Pour du

conseil spécifi que ou pour

résoudre un problème de

service client, nombreux

sont encore ceux qui

préfèrent se déplacer !

La numérisation,

c’est pour les jeunes !

Non. On s’aperçoit qu’il n’y a

pas de « fracture

générationnelle » sur le

numérique dans le secteur :

trentenaires, quadragénaires

et quinquagénaires adoptent

les mêmes outils numériques

dans les mêmes proportions.

bâtiment actualité n° 18 – 31 octobre 2017

Page 15: Sup. BA n° 18 - Transition numérique · 31 OCTOBRE 2017 — N° 18 FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT Bâtiment actualité LE JOURNAL DES ARTISANS ET DES ENTREPRENEURS SUPPLÉMENT

OBJECTIF

ATTITUDE - ACTION

SUCCÈS

AIDEIDÉES

s u p p l é m e n t15votre entreprise à l’ère du numérique

C’est lors du rachat d’une entre-prise familiale gérée de manière traditionnelle que j’ai ressenti le besoin d’aller plus loin dans sa gestion et son pilotage.

Le numérique était devenu incontournable, et bien que n’étant pas une geek, je me suis dit qu’il y avait sûrement moyen de gagner du temps et de l’argent.C’est le métré qui m’a mis la puce à l’oreille… Mais cette démarche stratégique implique une vraie mutation, cela n’a rien d’inné, surtout pour les TPE/PME.Je la voyais juste comme une véritable « transition » à opérer, c’est-à-dire passer d’un point A à un point B.

J’ai sollicité l’intervention d’un consultant spécialisé dans l’ac-compagnement au numériqueque j’avais rencontré dans un CFA.Parallèlement, nous avons demandé avec la fédération une prise en charge par Constructys de sa prestation.Son concours consiste à établir un schéma directeur informa-tique, fi xer des objectifs, des échelons, des échéances et de faire des points réguliers.

Coaching et formation, deux outils indispensables

E N T R E T I E N   A V E C

Marie Dupuis CourtesLa maison DupuisCouverture, charpente, maçonnerie, monuments historiques30 salariés (5 apprentis)Seine-Maritime

Il est intervenu dans un premier temps durant six demi-jour-nées. Il assure depuis un suivi, un coaching très utile pour rester motivés.

Nous avons commencé par faire ensemble un état des lieux des outils existants dans l’entreprise.Nous avons ensuite défi ni les besoins pour aboutir à des prio-rités internes (bureau d’études et chantier), puis externes.

Concrètement, après le dirigeant, le consultant fait un point avec les équipes pour défi nir un cahier des charges.Le choix des outils s’opère avec l’ensemble des collaborateurs sur les préconisations du consul-tant, démonstrations à l’appui. Ce travail nous a pris près de six mois.Ensuite, nous avons construit un tableau de restitution comprenant les avantages et inconvénients

de chaque solution explorée, sachant qu’il est possible d’en adapter certaines par le biais de développements spécifi ques.Cette implication collective est importante pour donner envie aux salariés de s’approprier la démarche et de s’y engager.Dans cette optique, ils m’accom-pagnent sur des salons, par exemple, pour voir des solutions 3D ou des drones. Ils ont aussi besoin de sortir du chantier et d’échanger�!

Une fois les choix faits et le déploiement commencé, le consultant assure un suivi men-suel pour savoir si telle étape est faite, si nous sommes en retard, pourquoi, quelle est la prochaine… C’est un soutien important pour dépasser les freins au changement et bous-culer un peu nos habitudes…

Nous avons aussi accès à des formations à distance pour aller plus loin dans certaines fonctionnalités logicielles, et être ainsi un peu plus « agiles ».Nous avons mis l’accent dans un premier temps sur nos ser-vices administratifs, bientôt le chantier va suivre.

EXISTE-T-IL DES FINANCEMENTS

POUR LES FORMATIONS NUMÉRIQUES ?

De manière générale, il existe des fi nancements pour

apprendre à utiliser les outils numériques.

Le montant et le type de fi nancement dépendent des outils,

de votre expérience et donc de vos besoins de formation.

Les questions essentielles à se poser pour vous ou pour

vos salariés :

• Qu’ai-je besoin d’apprendre pour être plus performant ? 

• Comment je rentabilise ce que j’ai appris durant la

formation au sein de l’entreprise ? Se former, par exemple,

à l’utilisation du drone ne suffi t pas.

La plus-value est sur la commercialisation.

• Que suis-je prêt à changer dans mon organisation pour

transformer la formation en performance ?

• Suis-je disposé à prendre du temps pour me familiariser

avec ce nouvel outil, cette nouvelle méthode de travail… ?

• Comment puis-je contribuer en tant que chef d’entreprise

au développement des compétences ?

Avant de vous lancer dans l’achat de formation, rappelez-

vous que :

• la formation doit être considérée comme

un investissement ;

• la formation sur certains outils numériques

est comprise dans le prix d’achat.

Pour toute question sur le fi nancement ou sur la

détermination de vos besoins, adressez-vous directement à

votre fédération.

OBJECTIFFFFF

ATTITUDE - ACTION

SUCCÈS

AIDEIDÉES PERFORMANCE

bâtiment actualité n° 18 – 31 octobre 2017

Page 16: Sup. BA n° 18 - Transition numérique · 31 OCTOBRE 2017 — N° 18 FÉDÉRATION FRANÇAISE DU BÂTIMENT Bâtiment actualité LE JOURNAL DES ARTISANS ET DES ENTREPRENEURS SUPPLÉMENT

© B

illio

nPho

tos

- ci

enp

iesn

f -

ever

ythi

ngp

oss

ible

- n

etsa

y -

Ole

ksan

dr

Del

yk -

pat

tip

ong

- P

ixo

me

- ra

2 st

udio

- R

assc

o -

vec

torf

usio

nart

/Ad

ob

eSto

ck \

fg

nop

po

rn/F

oto

liaIm

pri

sur

pap

ier

cert

ifié

PE

FC

ave

c d

es e

ncre

s vé

gét

ales

.

plus d’informations sur www.ffbatiment.fr

UN PETIT PAS POUR VOUS,

UN GRAND PAS POUR VOTRE ENTREPRISE !

es outils essentiels pour gérer et piloter votre entreprise en toute sérénité

es outipour gérpiloter ven toute

GPSrtisan

So

urc

e g

rap

hiq

ues

: C

on

tru

ctys

Étu

de

d’im

pac

t d

e la

tra

nsi

tio

n n

um

ériq

ue

sur

le s

ecte

ur

de

la c

on

stru

ctio

n, j

uin

20

17

© B

illio

nPho

tos

- ci

enp

iesn

f -

ever

ythi

ngp

oss

ible

- n

etsa

y -

Ole

ksan

dr

Del

yk -

pat

tip

ong

- P

ixo

me

- ra

2 st

udio

- R

assc

o -

vec

torf

usio

nart

/Ad

ob

eSto

ck \

fg

nop

po

rn/F

oto

liaIm

pri

sur

pap

ier

cert

ifié

PE

FC

ave

c d

es e

ncre

s vé

gét

ales

.