Politique de santé publique vis-à-vis d’un problème de santé
Substitution des granulats alluvionnaires dans l’industrie...
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RB/JRO ISSN 0249-6224
EA286 / Matériau ISBN 2-85755-127-4
Substitution des
granulats alluvionnaires
dans l’industrie du béton
par les granulats marins,
concassés ou recyclés
Réf. DDE 27 mai 2003
par
Raphaël BODET
AVANT-PROPOS
Ce rapport est articulé en deux parties :
la première partie est destinée au lecteur qui souhaite apprécier très rapidement si l'étude évoquée
le concerne, et donc si les méthodes proposées ou si les résultats indiqués sont directement
utilisables pour son entreprise ;
la deuxième partie de ce document est plus technique ; on y trouvera donc tout ce qui intéresse
directement les techniciens de notre industrie.
© CERIB – 28 Épernon
DDE 27 – mai 2003 – ISSN 0249-6224 - ISBN 2-85755-127-4
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procédés réservés pour tous pays
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d’une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé
du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d’autre part, que les
analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et d’illustration, « toute
représentation ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement
de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite » (alinéa 1er de
l’article 40).
Cette représentation ou reproduction, par quelque procédé que ce soit,
constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du
Code pénal.
SOMMAIRE
Résumé ....................................................................... 5
1. Synthèse de l'étude ............................................... 7
1.1 Origine et objectifs ........................................................... 7
1.2 Méthodologie ................................................................... 7
1.2.1 Étude de l'offre et de la demande en granulats dans l'industrie du béton ..... 7
1.2.2 Synthèse des caractéristiques des granulats alluvionnaires, marins, concassés
et recyclés....................................................................................................................... 8
1.2.3 Examen des textes réglementaires et normatifs en vigueur .............................. 9
1.2.4 Bilan des expériences pratiques d'utilisation des granulats marins, concassés
et recyclés dans l'industrie du béton ....................................................................... 9
1.3 Résultats et intérêt de l'étude pour l'industrie du béton.................. 9
2. Dossier recherche ................................................... 11
2.1 Offre et demande en granulats dans l'industrie du béton ................. 11
2.1.1 Offre en granulats ........................................................................................................ 11
2.1.2 Demande en granulats................................................................................................... 16
2.1.3 Comparaison entre l'offre et la demande ................................................................ 21
2.1.4 Synthèse sur le coût des granulats ........................................................................... 22
2.2 Caractéristiques des granulats alluvionnaires, marins, concassés et
recyclés, utilisation dans les bétons hydrauliques et expérience
pratique dans l’industrie du béton ............................................ 23
2.2.1 Les granulats alluvionnaires......................................................................................... 23
2.2.2 Les granulats marins ..................................................................................................... 25
2.2.3 Les granulats concassés de roche massive............................................................... 33
2.2.4 Les granulats recyclés issus de déchets de démolition ........................................ 40
2.2.5 Les granulats de déchets de production de l'industrie du béton ....................... 44
2.2.6 Les sables de fonderie.................................................................................................. 47
2.3 Inventaire des pistes étudiées à ce jour concernant la réutilisation de
matières premières secondaires dans le béton et démarche applicable
dans le cas général ............................................................ 50
2.3.1 Les Résidus de l’épuration des fumées d’incinération des ordures ménagères
et les mâchefers d’incinération des ordures ménagères ...................................... 50
2.3.2 Les bétons de bois ......................................................................................................... 52
2.3.3 Les bétons à base de laitiers ...................................................................................... 55
2.3.4 Les bétons contenant des granulats de verre ......................................................... 56
2.3.5 Démarche applicable dans le cas général de la réutilisation de sous produits 57
2.4 Normalisation, réglementation en vigueur.................................... 58
2.4.1 Présentation de la norme XP P 18-540 (octobre 1997)......................................... 58
2.4.2 Les spécifications de la norme expérimentale XP P 18-540 vis-à-vis des
granulats marins, concassés et recyclés................................................................... 59
2.4.3 Analyse critique du texte de la norme XP P 18-540 vis-à-vis des granulats
marins, concassés er recyclés..................................................................................... 65
2.4.4 Inventaire des obstacles réglementaires et normatifs liés à l'utilisation
de granulats dans l'industrie du béton ..................................................................... 70
2.5 Proposition de cahier des charges pour la fourniture de granulats
naturels et recyclés ........................................................... 84
2.6 Conclusions et perspectives ................................................... 84
2.7 Bibliographie ................................................................... 88
Annexe A - Projet de cahier des charges pour la fourniture de granulats
naturels concassés adaptés à la fabrication de produits en
béton ............................................................... 91
Annexe B - Projet de cahier des charges pour la fourniture de granulats
marins adaptés à la fabrication de produits en béton .......... 100
Annexe C - Projet de cahier des charges pour la fourniture de gravillons
issus de déchets de démolition adaptés à la fabrication
de produits en béton ..............................................110
Annexe D - Projet de cahier des charges relatif à la fourniture de sable
usagé réutilisable de fonderie ....................................117
Résumé
La réduction des réserves exploitables de granulats alluvionnaires et la prévision d’une
diminution de la production de ces granulats ont pour conséquence la recherche d’autres
voies d’approvisionnement en granulats pour l’industrie du béton.
Cette étude montre que les granulats marins et les granulats concassés issus de roche
massive sont employés dans la fabrication des produits en béton de consommation
courante. Les produits préfabriqués à partir des granulats marins et concassés de roche
massive ont des performances comparables à celles des produits préfabriqués avec des
granulats alluvionnaires. Leur utilisation peut nécessiter des précautions particulières,
notamment par rapport à leur traitement avant utilisation ainsi qu’au niveau du process de
fabrication des produits en béton.
Les granulats recyclés issus de déchets de démolition et de rebuts de fabrication de produits
en béton ne sont pas ou très peu utilisés dans l'industrie du béton. Toutefois, leur
perspective d'utilisation dans des produits de résistance mécanique peu élevée est grande
moyennant quelques précautions d'emploi.
Un examen des textes réglementaires et normatifs permet de faire l’inventaire des exigences
requises vis-à-vis des granulats destinés à la fabrication des produits en béton.
La prise en compte des spécificités des granulats marins, concassés et recyclés conduit à la
rédaction de projets de cahier des charges de fournitures dont les objectifs sont de faciliter la
commande par les industriels du béton et d’optimiser le contrôle qualité de ces granulats.
Summary
Given the decline in usable reserves of alluvial granulates and the planned decrease in the
production of such granulates other sources of granulates are currently being sought for the
concrete industry.
This study describes how marine granulates and crushed granulates from massive rock are
being used for the manufacture of products made of concrete currently in demand. The
performance of products prefabricated from marine granulates and crushed granulates from
massive rock is comparable with that offered by products prefabricated from alluvial
granulates. Their utilisation may call for special precautions, in particular as regards
treatment prior to usage and also during the manufacturing process for products made of
concrete.
Recycled granulates from demolition waste and rejects from manufacturing concrete
products are only used very rarely, if at all in the concrete industry. However, the prospects
for utilisation as regards products with low mechanical strength are good if certain safety
measures are also taken.
An examination of the regulations and standards allows a list of requirements to be drawn up
for granulates destined to manufacture products made of concrete.
Consideration has now been given to the specific characteristics of marine, crushed and
recycled granulates, resulting in the issue of draft supply specifications aimed at facilitating
ordering by the concrete manufacturers and optimising quality control for such granulates.
- 5 -
1. Synthèse de l'étude
1.1 Origine et
objectifs
Dans les années à venir, il est envisagé une diminution de la
production française des granulats alluvionnaires de l’ordre de
2 % par an. Celle-ci est due à la prise en compte des problèmes
liés à la réduction des réserves exploitables de granulats
alluvionnaires. Il devient donc urgent de rechercher d’autres voies
d’approvisionnement en granulats.
Les objectifs de cette étude sont les suivants :
- analyser les caractéristiques des granulats susceptibles de
remplacer les granulats alluvionnaires ;
- examiner ces granulats vis-à-vis des textes réglementaires
français ;
- faire un état des lieux des avantages et des inconvénients
qu’engendre leur utilisation dans la fabrication de produits
préfabriqués en béton ;
- rédiger des projets de cahier des charges de fournitures de
granulats marins, de granulats concassés issus de roche
massive et de granulats recyclés.
Ces cahiers des charges permettront d’une part de définir les
caractéristiques essentielles des granulats et d’autre part de fixer
des niveaux d’exigences pour ces caractéristiques en vue de la
fabrication de produits en béton.
1.2 Méthodologie La démarche employée pour atteindre les objectifs fixés s’appuie
sur les quatre actions suivantes :
- l’étude de l’offre et de la demande en granulats dans l’industrie
du béton ;
- la synthèse des caractéristiques des granulats (alluvionnaires,
marins, concassés et recyclés) ;
- l’étude des textes réglementaires et normatifs en vigueur
concernant les granulats et les familles de produits en béton :
blocs, pavés, bordures, tuyaux, regards, éléments
architecturaux, dalles de voirie, prédalles ;
- le bilan des expériences pratiques d’utilisation de ces granulats
dans l’industrie du béton.
Nota :
Pour les granulats recyclés, nous nous sommes volontairement
limités aux granulats issus de déchets de démolition, aux rebuts de
production de l’industrie du béton ainsi qu’aux sables de fonderie.
1.2.1 Étude de l'offre
et de la demande en
granulats dans
l'industrie du béton
Concernant l’offre en granulats, des contacts ont été pris avec
l’Union Nationale des Producteurs de Granulats, la section
Granulats Marins de l’UNPG et le Centre Technique de l’Industrie
de la Fonderie. Les informations recueillies ont permis d’estimer
l’offre en granulats au niveau régional.
- 7 -
Concernant la demande en granulats marins dans l’industrie du
béton, des contacts ont été pris avec 145 usines réparties sur 15
départements. L’analyse de la demande en granulats
alluvionnaires et en granulats concassés de roche massive est
basée sur les données disponibles issues de deux enquêtes
réalisées auprès de fabricants de blocs et de hourdis d’une part, et
auprès de fabricants d’éléments de structure d’autre part (ces
éléments comprenant les éléments pour plancher, les éléments de
mur, les escaliers, les poteaux, les poutres, les pannes, etc.).
L’ensemble de ces produits représente environ 80 % de la
consommation totale de granulats dans l’industrie du béton.
1.2.2 Synthèse des
caractéristiques des
granulats
alluvionnaires, marins,
concassés et recyclés
Parallèlement à une recherche bibliographique, des contacts ont
été pris directement avec les producteurs de granulats marins,
concassés et recyclés afin d’identifier les caractéristiques de ces
granulats. L’Union Nationale des Producteurs de Granulats a été
sollicitée afin d’obtenir la liste de ses adhérents.
Pour les granulats marins extraits des gisements français, la
totalité des producteurs a été contactée à partir de la liste des
adhérents à la section “granulats marins” de l’UNPG. Ceux-ci sont
basés en Normandie, à l’embouchure de la Seine au Havre, en
Bretagne, à l’embouchure de la Loire, en Vendée, en Charente
Maritime et en Gironde. Trois de ces producteurs ont été visités
afin de mieux appréhender le marché des granulats marins orienté
vers l’industrie du béton. Pour les granulats marins importés en
France, quatre sociétés ont été contactées en Normandie et en
Bretagne (granulats d’origine britannique ou belge).
À partir de la liste des adhérents à la section “granulats
concassés” de l’UNPG, 79 carrières ont été contactées dont 10
produisent des quartzites, 13 des basaltes, 16 des calcaires, 9 des
diorites, 13 des granites, 11 des marbres et 7 des porphyres. Ces
contacts nous ont permis de connaître l’étendue des
caractéristiques requises pour les granulats destinés aux bétons
hydrauliques.
Pour les granulats recyclés de déchets de démolition, nous avons
contacté les quinze producteurs adhérant à l’UNPG. Ces granulats
étant la plupart du temps utilisés en assise de chaussée, les
caractéristiques recherchées pour les bétons hydrauliques ne sont
pas toujours connues. Pour cette raison, il ne nous a pas été
possible d’être exhaustifs quant aux caractéristiques requises pour
les granulats utilisés dans les bétons hydrauliques.
Les granulats issus des rebuts de production de l’industrie du
béton ne sont pas ou très peu caractérisés des points de vue
physico-chimique et mécanique. Des essais de caractérisation ont
donc été réalisés au CERIB afin d'obtenir des données
complémentaires.
En ce qui concerne les sables de fonderie, les diverses recherches
menées d’une part par l’IUT de Béthune et d’autre part par le
CERIB ont permis de dresser une liste relativement exhaustive des
caractéristiques de ces sables.
- 8 -
1.2.3 Examen des
textes réglementaires
et normatifs en vigueur
Un état des lieux le plus exhaustif possible de la problématique
des granulats marins, concassés et recyclés vis-à-vis des textes
réglementaires et normatifs actuellement en vigueur a été réalisé.
Cette analyse a porté sur les documents suivants :
- les normes granulats ;
- les normes bétons ;
- les normes produits en béton ;
- les documents techniques unifiés (normes-DTU) ;
- les fascicules du cahier des clauses techniques générales des
marchés publics (CCTG) ;
- les cahiers des charges de la Fédération de l’Industrie du
Béton ;
- les règlements des certifications produits.
1.2.4 Bilan des
expériences pratiques
d'utilisation des
granulats marins,
concassés et recyclés
dans l'industrie du
béton
Afin d’obtenir les renseignements nécessaires quant à l’influence
des granulats sur les process de fabrication ainsi que sur les
caractéristiques des produits en béton fabriqués à partir de
granulats marins, concassés ou recyclés, une enquête a été
menée auprès d’industriels du béton répartis sur le territoire
métropolitain. Cette enquête, qui comprend un questionnaire
précis, a permis d’identifier les avantages et les inconvénients
rencontrés en utilisant ces granulats. L’exploitation de ce
questionnaire ainsi que les différents contacts téléphoniques pris
en parallèle ont permis d’identifier, sur 105 réponses, 8 usines
utilisant des granulats marins, 59 usines utilisant des granulats
concassés de roche massive, 46 usines utilisant uniquement des
granulats alluvionnaires et 8 usines utilisant des granulats issus
de rebuts de production.
En outre, quatre usines utilisant à la fois des granulats marins et
des granulats concassés (une en Bretagne, une en Vendée et
deux en Normandie) ont été visitées. D’autre part, 28 usines
utilisant des granulats concassés ont été recontactées pour des
compléments d’information.
En ce qui concerne les granulats recyclés issus des déchets de
démolition, le peu de données bibliographiques pour les produits
préfabriqués en béton nous a contraint à élargir la synthèse de
l’expérience acquise au domaine des bétons hydrauliques de
manière générale.
Concernant les sables de fonderie, les résultats d’une enquête
récente réalisée par le CERIB auprès des industriels du béton
ayant utilisé dans le passé ou utilisant actuellement ces sables ont
été exploités afin d’analyser quels sont les avantages et les
inconvénients liés à leur utilisation.
1.3 Résultats et
intérêt de l'étude
pour l'industrie du
béton
L’utilisation des granulats marins dans l’industrie du béton
concerne principalement les usines situées sur le littoral. Au-delà
de 50 km depuis les côtes maritimes l'opération devient nettement
plus coûteuse. En ce qui concerne les granulats concassés, la
France étant riche en gisements de roche massive, leur utilisation
dans l’industrie du béton sera amenée à se développer dans les
régions pauvres en granulats alluvionnaires.
- 9 -
Les granulats marins lorsqu'ils sont pratiquement exempts de sel
(tels que ceux extraits et déchargés par pompage hydraulique) ont
des propriétés comparables à celles des granulats alluvionnaires
mis à part leur manque de fines. Leur utilisation dans l’industrie du
béton ne pose pas de problème particulier, sinon la nécessité de
rajouter des fines.
Les granulats concassés ont des teneurs en fines trop importantes
et nécessitent donc un traitement préalable (celui-ci étant
généralement réalisé chez le carrier). Les produits en béton
fabriqués avec ces granulats ont généralement des résistances
supérieures à celles des produits fabriqués avec des granulats
alluvionnaires. Par contre, la dureté et l’angularité des granulats
concassés peuvent engendrer un risque d’usure du matériel de
fabrication plus important.
Les granulats de déchets de démolition ne sont pas utilisés dans
l’industrie du béton et ne seront vraisemblablement utilisés que
dans des bétons demandant des résistances mécaniques
moyennes.
L’étude des textes réglementaires et normatifs en vigueur a permis
de faire l’inventaire des exigences requises vis-à-vis des granulats.
Sur la base des résultats de cette étude, des propositions
d’amélioration du texte de la norme XP P 18-540 “Granulats :
définitions, conformité, spécifications”, ont été formulées afin de
prendre en compte les spécificités des granulats marins,
concassés et recyclés.
Compte tenu de l’ensemble de ces résultats, des projets de cahier
des charges de fournitures de granulats marins, concassés, issus
de déchets de démolition et de sables de fonderie ont été rédigés
en fixant autant que possible des niveaux d’exigences pour les
caractéristiques des granulats en vue de la fabrication de produits
en béton. Ces projets de cahier des charges peuvent servir de
guide aux industriels souhaitant mettre en place une démarche
qualité pour la fourniture des granulats.
- 10 -
2. DOSSIER RECHERCHE
2.1 Offre et
demande en
granulats dans
l'industrie du béton
2.1.1 Offre en
granulats
D’après la norme XP P 18-540 "Granulats : définitions, conformité,
spécifications", un granulat est un ensemble de grains de
dimensions comprises entre 0 et 125 mm.
Dans leur très grande majorité, les granulats sont d’origine
naturelle et sont extraits des carrières. Les granulats sont dits
naturels lorsqu’ils sont issus de roches meubles ou massives et
qu’ils ne subissent aucun traitement autre que mécanique (norme
XP P 18-540).
L’étude de la production des granulats met en évidence les points
fondamentaux suivants :
- la grande richesse en gisements de la France et leur grande
diversité ;
- le caractère pondéreux des granulats qui a pour conséquence
l’existence de marchés locaux indépendants les uns des
autres ;
- l’exploitation intensive de certaines vallées alluvionnaires qui
entraîne d’importantes conséquences sur l’occupation des sols
et l’environnement ;
- l’importance du transport dans le prix de revient des granulats.
Les roches meubles sont activement exploitées le long des fleuves
et de leurs affluents. Les villes s’étant créées au voisinage des
cours d’eau, les alluvions constituent généralement les matériaux
de construction traditionnels les plus proches ; ce sont également
les plus faciles à extraire.
Les roches massives sont essentiellement les roches calcaires et
les roches éruptives. Les roches calcaires sont présentes dans les
bassins sédimentaires et les chaînes plissées récentes. Les
roches éruptives sont surtout exploitées dans les massifs anciens.
Les maîtres d’œuvre utilisent de préférence les granulats les plus
proches des chantiers, les contraintes de distance et de coût de
transport s’avérant généralement plus importantes que celles des
techniques d’emploi. Ceci confirme le caractère régional et plus
souvent local du marché des granulats [1]*.
En 2001, la production de granulats en France s’est élevée à
415 millions de tonnes [2].
Les matériaux majoritairement produits sont composés à 53 % de
granulats issus de roches massives concassées (roches éruptives
et calcaires) et à 42 % de granulats issus de roches meubles
* Voir bibliographie.
- 11 -
(granulats alluvionnaires, granulats marins et autres sables
naturels). Viennent ensuite les granulats recyclés. Ceux-ci sont
principalement constitués de schistes (~1 %), de laitiers (~1 %), et
de granulats provenant de matériaux de démolition (~ 2%).
La production nationale de granulats marins en 2001 s’est élevée
à 5 millions de tonnes. Il est important de noter que celle-ci est
constante depuis plus de dix ans, et que ce chiffre ne prend pas en
compte les importations de granulats marins en France qui
s’élèvent actuellement à environ 700 000 tonnes [2]. Les
importations sont constituées essentiellement de granulats en
provenance du Royaume-Uni et de Belgique. La production
actuelle de granulats marins représente environ 1 % de la
production totale de granulats en France, alors que dans d’autres
pays (européens ou autres) les taux atteints sont bien plus
importants.
Le Japon est le pays au monde qui produit le plus de granulats
marins avec 75 millions de tonnes en 1995. En Europe, la Grande
Bretagne a produit la même année 20 millions de tonnes de
granulats marins, ce qui représente environ 7 % de sa production
totale de granulats. Au Danemark, 6 millions de tonnes de
granulats marins ont été produits en 1998, ce qui représente
environ 13 % de la production totale nationale de ce pays [4].
La figure 1 présente la répartition géographique des extractions de
granulats marins en France actuellement et la figure 2 les
importations de granulats marins [2]. La répartition des extractions
est divisée en trois façades (façade Normandie, façade Bretagne
et façade Atlantique). La façade Atlantique (hors Bretagne)
représente environ 80 % des extractions de granulats marins en
France, la façade Bretonne environ 1 % et la façade Normande
(Manche) un peu moins de 20 %.
L’importation des granulats marins en France se fait par
l’intermédiaire de déchargements par bateau en Bretagne nord et
dans le nord de la France. Les granulats anglais proviennent des
gisements de Lowestot, d’Hastings, de Shipwash, de Crossand et
de l’île de Wight. Les granulats belges proviennent du gisement de
Kwinte bank et ont la particularité de pouvoir être acheminés à la
fois par bateau mais également par camion dans le nord-est de la
France.
Le tableau 1 présente la répartition régionale des granulats
alluvionnaires, concassés de roches massives, marins et recyclés
(matériaux de démolition, déchets de rebuts de fabrication de
produits en béton et sables usagés de fonderie) produits en
France. On constate que ce sont les régions Pays de Loire,
Rhône-Alpes et Bourgogne Franche-Comté qui sont les trois
premières régions productrices de granulats. La France présente
une très grande variété de formations géologiques, certaines
régions étant dépourvues de ressources alluvionnaires tandis que
d’autres présentent un déficit en roches éruptives ou calcaires. On
constate ainsi que dans les régions Limousin, Nord et Bretagne,
les productions de granulats alluvionnaires sont faibles alors que
dans les régions Rhône-Alpes et Alsace les productions de
granulats alluvionnaires sont relativement importantes. Concernant
les granulats concassés, les productions sont très importantes
dans les régions Pays de Loire, Bretagne et Bourgogne Franche-
- 12 -
Comté alors qu’elles sont très faibles dans les régions Alsace, Île
de France et Picardie.
Le tableau 1 montre également que la production de granulats
marins se repartit ainsi : 64 % dans la région Pays de Loire, 18 %
en Normandie, 1 % en Bretagne, 10 % en Poitou-Charentes et 7 %
en Aquitaine.
Figure 1 - Extractions de granulats marins (hors dragages)
- 13 -
ESTIMATION DE L’OFFRE EN GRANULATS PAR REGION
(millions de tonnes)
Recyclés Région
productriceAlluvionnaires
(1)
Marins
(1)
Concassés
(1)
Matériaux de
démolition
(1)
Sables de
fonderie
(2)
Déchets et
rebuts de l’IB
(3)
TOTAL (4) TOTAL (%)
Pays de Loire 8,0 2,5 31,4 0 0,045 42,0 10,2
Rhône-Alpes 28,8 0 11,6 0,7 0,050 0,46 41,2 10,0
Bourgogne Franche-Comté 8,9 0 22,8 0,1 0,085 (toutes 31,9 7,8
Normandie 13,9 0,7 13,9 0,2 0,050 régions 28,8 7,0
Bretagne 3,2 0,1 25,4 0,1 0,035 confondues) 28,8 7,0
Provence Côte-d’Azur 10,1 0 16,7 0 0,005 26,8 6,5
Alsace 24,0 0 0,8 1,1 0,030 25,9 6,3
Poitou-Charentes 5,1 0,4 17,7 0 0,055 23,3 5,7
Midi-Pyrénées 12,2 0 9,2 0 0,005 21,4 5,2
Languedoc 5,0 0 15,4 0 0,005 20,4 5,0
Aquitaine 11,0 0,3 7,9 0 0,025 19,2 4,7
Centre 9,3 0 8,6 0,1 0,055 18,1 4,4
Ile de France 12,0 0 1,9 2,1 0,040 16,0 3,9
Lorraine 7,8 0 6,4 0 0,050 14,3 3,5
Nord 1,8 0 10,5 0,5 0,090 12,9 3,1
Auvergne 3,9 0 8,2 0 0,030 12,1 3,0
Champagne 5,8 0 5,0 0,1 0,130 11,0 2,7
Picardie 9,1 0 0,6 0,1 0,035 9,8 2,4
Limousin 0,6 0 5,6 0 0,005 6,2 1,5
TOTAL 180,5 4,0 219,6 5,1 0,825 0,46 410,1 (4) 100
TOTAL (%) 44,1 1,0 53,5 1,2 0,2 100
(1) source UNPG : Union Nationale des Producteurs de Granulats (2000)
(2) source CTIF : Centre Technique de l’Industrie de la Fonderie (1998)
(3) source CERIB : Le recyclage des déchets inertes de l’Industrie du Béton – RT054 (1999)
(4) ne prend pas en compte les déchets et rebuts de l’Industrie du Béton
Tableau 1 – Répartition régionale des principales familles de granulats produits en France
- 15 -
2.1.2 Demande en
granulats
En France, le béton hydraulique a consommé en 2001
129 millions de tonnes de granulats [2] dont 66 millions de tonnes
dans le béton prêt à l’emploi, 26 millions de tonnes dans la
fabrication de produits en béton et 37 millions de tonnes dans les
bétons de chantier. La fabrication de produits en béton consomme
environ 6 % de la production totale de granulats en France qui
est, rappelons-le, de 415 millions de tonnes.
Le tableau 2 présente l’estimation de la demande régionale en
granulats dans l’industrie du béton. Celle-ci a été réalisée à partir
des quantités de produits fabriqués en 2001 connaissant la
proportion moyenne de granulats contenue dans chaque famille de
produit [5]. C’est la région Rhône-Alpes qui consomme le plus de
granulats dans la fabrication de produits en béton suivie des
régions Pays de Loire, Île de France, Provence Côte d'Azur et
Bretagne.
Estimation de la demande
en granulats (millions de
tonnes)
Rhône-Alpes 3,37
Pays de Loire 2,38
Île de France 1,79
Provence Côte d'Azur 1,95
Bretagne 1,85
Normandie 1,44
Languedoc-Roussillon 1,52
Bourgogne Franche-Comté 1,31
Aquitaine 1,45
Midi-Pyrénées 1,57
Alsace 0,92
Centre 1,43
Nord – Pas de Calais 1,02
Lorraine 0,97
Picardie 1,00
Poitou-Charentes 0,76
Auvergne 0,54
Champagne-Ardenne 0,57
Limousin 0,22
TOTAL 26,1
Tableau 2 - Estimation par région de la demande de granulats en 2001
dans l'industrie du béton (source Fédération de l'Industrie du Béton)
Quantités de granulats
marins utilisées et
potentiellement utilisables
dans l'industrie du béton
Concernant les granulats marins, nous avons déterminé la
quantité réellement utilisée dans l’industrie du béton ainsi que la
demande potentielle des usines de l’industrie du béton.
- 16 -
Quantité de sable
marin utilisée dans
l'industrie du béton
La méthode utilisée pour déterminer la quantité de sable marin
réellement utilisée dans l’industrie du béton comporte trois
phases :
- sélection des départements concernés par l’utilisation de sable
marin (voir figure 3) en partant du principe qu’un sable marin
peut difficilement être transporté à plus de 50 km de son lieu
de débarquement pour des raisons de coût de transport
prohibitif (bien que selon les arrangements avec le
transporteur ou dans les départements éloignés des zones de
production de granulats alluvionnaires, les sables marins sont
parfois transportés jusqu'à 80 voire 100 km) ;
- prospection téléphonique dans toutes les usines des 15
départements retenus en questionnant les industriels sur les
quantités annuelles utilisées de sable marin, de granulats
alluvionnaires et de granulats concassés ;
- toutes les usines n’ayant pas donné réponse, une estimation
des quantités totales de sable marin utilisées a été réalisée à
partir de la production totale de produits en béton par
département.
Les quantités estimées de sables marins utilisées dans l’industrie
du béton figurent dans le tableau 3.
Notons que sur les 15 départements sélectionnés, 145 usines ont
donné réponse, soit environ 60 % de l’ensemble des usines de ces
départements. La prospection téléphonique sur ces usines a mis
en évidence une consommation de l’ordre de 422 000 tonnes de
sables marins. Nous estimons que cette quantité représente
environ 73 % de la quantité totale de sable marin réellement
utilisée.
Département
Quantité de sable
marin utilisée par
les usines
contactées
(tonnes/an)
Estimation de la
quantité de sable
marin utilisée par
l’ensemble des
usines
(tonnes/an)
14 Calvados 15 000 16 260
17 Charente-Maritime 9 500 12 220
22 Côtes d'Armor 62 500 78 240
27 Eure 0 0
29 Finistère 26 500 43 540
33 Gironde 0 0
35 Île et vilaine 30 000 31 940
44 Loire atlantique 55 600 105 990
50 Manche 0 0
56 Morbihan 63 200 103 890
59 Nord 38 313 39 900
62 Pas-de-Calais 28 150 42 550
76 Seine maritime 0 0
80 Somme 0 0
85 Vendée 93 290 105 820
total 422 053 580 350
Tableau 3 - Quantité de sable marin utilisées dans l’industrie du béton
- 17 -
Les résultats montrent que la quantité estimée de sable marin
utilisée dans les départements sélectionnés est de l’ordre de
580 000 tonnes, soit environ 2 % de la quantité totale des
granulats actuellement consommée dans l’industrie du béton (26,1
millions de tonnes).
Demande potentielle de sable
marin dans l’industrie du
béton
L’évaluation de la demande potentielle de sable marin s’appuie
essentiellement sur la détermination de la quantité de sable
utilisée dans l’industrie du béton dans les départements
précédemment retenus.
La demande potentielle de sable marin dans l’industrie du béton a
été calculée à partir des quantités de produits en béton et de la
quantité moyenne de sable contenue dans une tonne de produit en
béton. Les résultats sont présentés dans le tableau 4. Cette
évaluation correspond à l’ensemble des produits en béton
fabriqués au cours de l’année 2000 [5] dans les départements
sélectionnés en prenant comme hypothèse une substitution de la
totalité du sable par du sable marin.
Département
Tonnage
produits
en béton*
(tonnes)
Quantité de sable marin
potentiellement
utilisables dans les
usines de l’industrie du
béton
(tonnes)
14 Calvados 300 200 131 800
17 Charente-Maritime 152 000 66 700
22 Côtes d'Armor 357 400 156 900
27 Eure 498 600 218 900
29 Finistère 464 400 203 900
33 Gironde 569 400 250 000
35 Île et vilaine 489 500 214 900
44 Loire atlantique 607 800 266 800
50 Manche 258 100 113 300
56 Morbihan 509 600 223 700
59 Nord 531 800 233 500
62 Pas-de-Calais 577 200 253 400
76 Seine maritime 343 700 150 900
80 Somme 43 700 19 200
85 Vendée 540 700 237 400
total 6 244 100 2 741 300
Tableau 4 - Demande potentielle de sable marin dans les usines de
l’industrie du béton des 15 départements retenus
* Source FIB-UNICEM 2000
Pour les 15 départements sélectionnés, la demande potentielle de
sable marin de l’industrie du béton est évaluée à 2 741 300
tonnes. La quantité estimée de sable marin utilisée dans les
usines des 15 départements retenus (580 350 tonnes) représente
environ 21 % de la demande potentielle en sable dans ces
départements.
- 18 -
Figure 3 - Carte des départements retenus pour l'estimation des quantités de sable marin utilisées et
potentiellement utilisables dans l'industrie du béton
- 19 -
Quantités des granulats
alluvionnaires, des
granulats marins et des
granulats issus de roches
massives concassées
consommées dans
l'industrie du béton
La consommation totale de granulat par l’industrie du béton a été,
rappelons-le, d’environ 26 millions de tonnes en 2001.
Du point de vue méthodologique, l’analyse a été effectuée à partir
des données transmises par les principaux organismes et
industriels concernés1. A partir des données générales de base
sur la composition des bétons (données nécessaires à la
réalisation de la formule moyenne la mieux adaptée à chaque
type de produit) et des quantités de produits fabriqués en
2001 [5], il est possible de déterminer la répartition de la
consommation en granulat par famille de produit en béton
(pourcentage en masse) :
Blocs et hourdis 56,3 %
Planchers 14,8 %
Éléments de construction 8,8 %
(murs, escaliers, poteaux, poutres et pannes)
Tuyaux 6,1 %
Produits de voirie 7,2 %
Clôtures et divers 5,8 %
Autres 1,0 %
Une analyse de la demande par nature de granulat a été effectuée
auprès de fabricants de blocs et de hourdis d’une part et de
fabricants d’éléments de structure (éléments pour planchers, murs,
poteaux, poutres et pannes) et d’escaliers en béton d’autre part.2
L’ensemble de ces produits représente environ 80 % de la
consommation totale de granulat dans l’industrie du béton (soit
une quantité de l’ordre de 21 millions de tonnes de granulats).
La composition du béton et le mode de fabrication des produits
retenus pour l’enquête diffèrent sensiblement :
- les bétons de bloc sont très fermes à l’état frais en raison de
la faible quantité d'eau de gâchage utilisée ; ils sont très peu
dosés en ciment et contiennent une forte proportion de
gravillons ; la texture des bétons de bloc est caverneuse ; les
blocs sont fabriqués à l'aide de presses à grande cadence en
démoulage immédiat ;
- les bétons de structure sont plastiques ; dans ces produits,
les dosages en eau et en ciment sont plus élevés et le rapport
gravillon/sable est plus faible que dans les blocs ; la texture
des bétons de structure est compacte ; les produits de
structure sont généralement démoulés après leur
durcissement.
En première approximation, on peut considérer que les produits
de structure constituent un échantillon représentatif de l’ensemble
des produits en béton autres que les blocs et les hourdis. La
répartition par nature de granulat utilisé pour la fabrication des
produits de structure a été extrapolée à tous les produits autres
que les blocs et les hourdis.
1Union Nationale des Producteurs de Granulats (UNPG), Bureau de Recherche Géologique et Minière (BRGM), Fédération de
l’Industrie du Béton (FIB), industriels de la préfabrication. 2
L’enquête a été menée auprès de 140 usines fabricant des blocs et des hourdis et auprès de 30 usines fabricant des produits
de structure et des escaliers. Ces usines sont réparties sur tout le territoire français. La consommation des granulats par les
usines interrogées représente environ 4 millions de tonnes sur une quantité de 14 millions de granulats environ pour les blocs
et hourdis et de l’ordre de 2 millions de tonnes sur une quantité d’environ 6 millions de tonnes de granulats pour les produits
de structure, ce qui constitue des échantillons représentatifs.
- 20 -
Les résultats de l’analyse de la demande par nature de granulat
(alluvionnaires, marins et concassés de roche massive) dans
l’industrie du béton sont présentés dans le tableau 5.
Granulats
alluvionnaires
Granulats issus de
roches massivesGranulats marins Tous granulats
1000 t % du
total1000 t
% du
total1000 t
% du
total1000 t
% du
total
Blocs et hourdis 4 070 15,6 10 680 40,9 330 1,2 15 080 57,7
Autres produits
dont les éléments
de structure et les
escaliers
8 580 32,9 2 190 8,4 250 1,0 11 020 42,3
Tous produits en
béton12 650 48,5 12 870 49,3 580 2,2 26 100 100
Tableau 5 – Consommation de granulats dans l’industrie du béton
A l’issue de l’enquête réalisée auprès des industriels, il apparaît
nettement que les granulats concassés de roche massive sont les
plus utilisés dans la fabrication des blocs et des hourdis. Les
granulats alluvionnaires sont par contre les plus utilisés dans la
fabrication des autres produits.
Sur l’ensemble des usines de l’industrie du béton, les granulats
d’origine alluvionnaire et les granulats issus de roches massives
concassées représentent chacun environ 49 % et les granulats
marins environ 2 % de la consommation totale en granulats.
2.1.3 Comparaison
entre l'offre et la
demande
En comparant les tableaux 1 et 2, il est intéressant de constater
que les cinq régions productrices de granulats marins en France
(Pays de Loire, Normandie, Bretagne, Poitou-Charentes et
Aquitaine) représentent plus d’un tiers de la demande en
granulats dans les produits en béton. Potentiellement, des régions
comme la Normandie peuvent approvisionner en granulats marins
la région Île de France (par voie fluviale) et combler en partie son
déficit en granulats alluvionnaires qui tend à augmenter. Les
régions Pays de Loire, Bretagne et Poitou-Charentes ont un
déficit important en granulats alluvionnaires. Ces régions sont
donc susceptibles d’utiliser davantage de granulats marins dans
l’industrie du béton.
En ce qui concerne les granulats concassés, il est intéressant de
constater que les cinq régions Pays de Loire, Bretagne,
Bourgogne Franche-Comté, Provence Côte d'Azur et Rhône-Alpes
représentent près de la moitié de la production de granulats
concassés en France ainsi que plus de 40 % de la demande en
granulats pour les produits en béton. Cette constatation laisse
donc entrevoir de larges possibilités d’utilisation des granulats
concassés dans ces régions.
- 21 -
2.1.4 Synthèse sur le
coût des granulats
Les données économiques [2] permettent de comparer le coût
moyen (hors transport) des granulats alluvionnaires et des
granulats issus de roches massives concassées. Les résultats
sont reportés dans le tableau 6. Figure aussi dans ce tableau le
coût moyen des granulats marins issu de l’enquête réalisée pour
l’évaluation de la consommation de ces granulats (résultats
précédemment présentés au § 2.1.2).
Coût moyen
(€/tonne)*
Calcaires 6,2Granulats
concassés
de roche
massive
Autres
(roches
éruptives)
6,9
Granulats alluvionnaires 7,8
Granulats marins 6,6
Tableau 6 - Estimation du coût moyen d’une tonne de granulat
* Prix HT hors transport.
Il apparaît que le coût moyen des granulats concassés de roche
massive (roches calcaires et éruptives) est plus faible que celui
des granulats alluvionnaires. La différence est comprise entre
0,9 € et 1,6 € par tonne de granulat concassé. Les résultats de
l’enquête font ressortir le coût moyen plus faible des granulats
marins par rapport à celui des granulats alluvionnaires. La
différence est de l’ordre de 1,2 € par tonne de granulat.
Ces résultats montrent que, d’un point de vue économique,
indépendamment du coût du transport, les granulats concassés de
roche massive et les granulats marins peuvent concurrencer les
granulats alluvionnaires.
- 22 -
2.2 Caractéristiques
des granulats
alluvionnaires,
marins, concassés et
recyclés, utilisation
dans les bétons
hydrauliques et
expérience pratique
dans l’industrie du
béton
La recherche bibliographique a mis en évidence le peu de
données expérimentales sur l'utilisation des granulats marins et
des granulats recyclés dans la fabrication de produits en béton.
C'est pourquoi, nous nous intéresserons également dans ce qui
suit pour ces granulats aux expériences réalisées sur les bétons
coulés en place.
2.2.1 Les granulats
alluvionnaires
Définitions La plupart des granulats alluvionnaires sont des roches
sédimentaires détritiques non consolidées [6]. En fait, les
matériaux alluvionnaires sont le résultat d'une érosion sur place
des différentes roches, les résidus de cette altération ayant été
entraînés par les eaux de ruissellement puis par les rivières et les
fleuves. Au cours de ce transport, des éléments sont arrachés par
les cours d'eau aux terrains qu'ils traversent, ce qui explique
l'hétérogénéité des alluvions.
Les alluvions silico-calcaires et les alluvions siliceuses
représentent 91 % des exploitations françaises de granulats
alluvionnaires [7].
Extraction des granulats
alluvionnaires
Les exploitations de granulats alluvionnaires se trouvent dans les
vallées où sont implantées des agglomérations, c'est-à-dire à
proximité des besoins en granulats pour les bétons. La distance
entre le gisement et le lieu d'utilisation est limitée, ce qui diminue
d’autant le coût de transport. Comme ces granulats se présentent
déjà sous une forme granulaire et que par conséquent ils
nécessitent moins de fragmentation, le coût de production est
faible [7].
L'extraction des granulats alluvionnaires se fait généralement à
l’aide de pelles mécaniques en site terrestre et par dragage en site
aquatique. Le concassage est une opération auxiliaire pour les
granulats alluvionnaires. Il est essentiellement employé pour
augmenter la production des classes déficitaires à partir des
classes granulaires excédentaires. Le criblage est l'opération
principale du process. Il est généralement pratiqué dans un
courant d'eau, ce qui permet de combiner les opérations de
tamisage et de lavage [1].
Caractéristiques des
granulats alluvionnaires
Le tableau 7 donne les valeurs moyennes et l’étendue des
caractéristiques des granulats alluvionnaires obtenues à la suite
de contacts avec 11 fournisseurs de ces granulats.
- 23 -
Caractéristique valeur
minimale
valeur
moyenne
valeur
maximale
Propriétés physiques
Masse volumique sable 2,4 2,5 2,6
réelle (tonnes/m3) gravillon 2,5 2,6 2,7
Absorption eau (%) sable 0,5 0,8 1,2
gravillon 0,6 0,8 2,1
Sensibilité au gel (%) 0 11 20
Module de Finesse 2,2 2,4 2,8
Teneur en fines (% <80 m) 2,5 3,5 6
Équivalent de sable (PS en %) 70 85 90
Valeur de bleu (g de colorant/kg de
fraction 0/2 mm) < 0,7
Matières organiques (%) test négatif
Impuretés (%)
Éléments coquilliers (%) 0 0,1 1
Propreté des gravillons (%) 0,2 0,4 1,5
Propriétés mécaniques
Los Angeles 15 22 30
Propriétés chimiques
Teneur en soufre total (%) < 0,1
Teneur en sulfates (%) < 0,1
Teneur en chlorures (%) < 0,02
Tableau 7 - Caractéristiques moyennes des granulats
alluvionnaires
Du fait de leur érosion naturelle, les granulats alluvionnaires sont
des matériaux aux formes arrondies. Comme de plus les
matériaux sont peu concassés lors du process industriel, les
granulats produits sont peu anguleux [7].
Les principales caractéristiques des granulats alluvionnaires sont
leur faible teneur en fines (éléments inférieurs à 80 m) et leur
propreté (équivalent de sable élevé). Leur teneur en fines est
inférieure à 4 % et leur équivalent de sable (PS) supérieur à 85 %
en moyenne. Le module de finesse des sables alluvionnaires
indique une valeur moyenne de 2,4 ce qui est caractéristique d'un
bon sable à béton. Concernant les caractéristiques mécaniques, la
valeur de l'essai Los Angeles qui est supérieure à 20 indique que
les granulats alluvionnaires ont une résistance moyenne à la
fragmentation par choc.
Caractéristiques des
bétons obtenus à partir
de granulats
alluvionnaires
Les granulats alluvionnaires sont des matériaux de choix pour la
fabrication des bétons hydrauliques et notamment des produits en
béton courants. La forme arrondie ou roulée des granulats
alluvionnaires confère au béton frais une maniabilité élevée qui
facilite le serrage et permet l'obtention d'une compacité élevée.
- 24 -
2.2.2 Les granulats
marins
Définitions Les granulats marins font partie des sédiments meubles
garnissant le plateau continental. Le plateau continental constitue
la partie du fond de la mer qui s'étend avec une pente modérée
entre le littoral et le talus continental [8].
Dans les eaux territoriales françaises, les ressources en granulat
marin sont évaluées à 45 milliards de tonnes dont 15 milliards de
tonnes sont réellement exploitables [9].
Les accumulations de sables et de gravillons marins, telles qu'elles
se rencontrent sur les plateaux continentaux de la Manche et de
l'océan Atlantique sont de deux types bien distincts :
- les dépôts alluvionnaires fluviatiles : ceux-ci garnissent le fond
d'anciennes vallées continentales recouvertes par la
transgression marine. Ces dépôts sont comparables aux
terrasses sablo-graveleuses exploitées le long des fleuves
actuels. Ils sont constitués de lits superposés et récurrents de
sables plus ou moins fins, de gravillons roulés et de galets de
taille variable ;
- les dépôts sédimentaires marins : ceux-ci constituent la partie
superficielle du plateau continental. Ces dépôts se composent
de sédiments vaseux à proximité du littoral et notamment au
droit des estuaires alors qu'ailleurs ils sont sableux ou sablo-
graveleux [8].
Exploitation des granulats
marins
En ce qui concerne les techniques d'exploitation des granulats
marins, il existe deux types de dragues :
- les dragues à bennes preneuses ;
- les dragues aspiratrices [10].
Les dragues à bennes preneuses sont majoritaires en France par
leur nombre mais non par les tonnages correspondants. Ces
dragues exploitent des gisements côtiers ; les navires équipés de
dragues ont des capacités d'extraction inférieures à 100 m3.
Les dragues aspiratrices sont des navires où les matériaux sont
remontés en continu dans une élinde sous forme d'un mélange
eau-sédiment. Les capacités de chargement de ces navires sont
de plusieurs milliers de m3.
Il existe deux types de dragues aspiratrices :
- les dragues aspiratrices au point fixe qui travaillent mouillées
sur une ancre et creusent une série d'entonnoirs contigus qui
seront ensuite nivelés par le jeu des courants ; cette technique
est utilisée principalement dans les zones étroites ou pour le
dragage de bancs isolés de faible surface ;
- les dragues aspiratrices en marche qui travaillent en faisant
route à vitesse lente en creusant des sillons plus ou moins
profonds.
L'extraction par aspiration en marche est préconisée car elle laisse
le fond marin dans un état plus proche des conditions initiales, ce
- 25 -
qui facilite la recolonisation de la flore et le chalutage ultérieur de
ces fonds par les pêcheurs.
Dans les dragues aspiratrices, les matériaux remontés sont mis en
cale où ils décantent. L'eau de surverse repart à la mer en
entraînant les particules les plus fines.
Lors du déchargement des matériaux à quai, les dragues
aspiratrices sont autonomes. Il existe trois méthodes pour
décharger les matériaux marins :
- par clapage : en souille devant un quai, cette méthode rapide
nécessite des moyens de reprise à quai ;
- à sec : à l'aide de grue, roue à godet ou excavateur monté sur
le navire ; les matériaux sont acheminés par bande
transporteuse jusqu'à une trémie à quai qui renvoie ensuite les
matériaux en stock pour être traités ;
- par refoulement hydraulique : le chargement des granulats est
remis en solution par jet hydraulique et pompé pour être refoulé
à quai dans des bassins de décantation ; cette méthode
présente l'avantage d'éliminer une grande partie des chlorures
contenus dans l'eau de mer.
Les entreprises s'orientent de plus en plus vers les dragues
aspiratrices en marche pouvant décharger par refoulement
hydraulique.
L'activité d'extraction des granulats marins rencontre en France
des difficultés d'ordre réglementaire. Des concessions, d’une
durée de dix à vingt ans, ont été délivrées au terme de procédures
complexes. La durée de l’instruction des demandes de titres
miniers d’exploitation et des autorisations d’ouverture de travaux
demande plusieurs années (de 3 à 6 ans). Le cadre législatif et
réglementaire français actuel se prête donc assez peu au
développement industriel de cette activité. En Angleterre le cadre
législatif pénalise beaucoup moins l'extraction de ces granulats
puisque les demandes de titre aboutissent en deux ans et les
autorisations délivrées sont valables 30 ans. Les difficultés que
doivent surmonter les exploitants de granulat marin en France
proviennent en grande partie des réticences très fortes des
pêcheurs. Ceux-ci refusent de voir leurs pêcheries limitées par des
zones de dragage et sont totalement opposés à de nouvelles
zones d’exploitation des granulats marins.
Caractéristiques des
granulats marins
Les matériaux marins situés au large des côtes françaises sont de
nature pétrographique siliceuse ou silico-calcaire [4].
Dans les tableaux 8a et 8b figurent les caractéristiques de
granulats marins extraits de dix gisements français, de cinq
gisements anglais ainsi que d’un gisement belge.
Les granulats marins extraits des côtes françaises sont
pratiquement exempts d'argile. Leurs particules minérales sont
relativement dures du fait que les grains les plus tendres ont été
éliminés soit par l'érosion fluviatile (s’il s'agit d'anciennes terrasses
alluviales submergées), soit par tri mécanique (s’il s'agit de
formations marines plus récentes) [35].
- 26 -
Concernant les propriétés physiques, les granulats marins ont une
masse volumique réelle, une absorption d’eau et une sensibilité au
gel comparables à celles des granulats alluvionnaires. Le module
de finesse des sables marins qui varie entre 1,7 et 2,5 est
légèrement inférieur à celui des sables alluvionnaires (cela signifie
que les sables marins sont plus fins que les sables alluvionnaires).
Concernant la propreté des granulats, les sables marins ont un
équivalent de sable, une teneur en matières organiques et une
teneur en impuretés comparables aux sables alluvionnaires. Par
contre les sables marins ont une teneur en fines
(particules < 80 µm) bien plus faible que les granulats
alluvionnaires. Cette caractéristique dépend principalement des
techniques de dragage et du mode de déchargement de ces
matériaux. En effet, lorsque le granulat marin est extrait par drague
aspiratrice et déchargé par refoulement hydraulique, le matériau
est en permanence en milieu humide et la majeure partie des fines
en suspension dans l'eau s'évacue lors du déchargement. En
utilisant ces techniques, les teneurs en fines peuvent couramment
descendre jusqu'à 0,5 %. Concernant la teneur en éléments
coquilliers, celle-ci peut être extrêmement variable d'un gisement à
l'autre mais également au sein d’un même gisement. Ceci est dû à
des phénomènes hydrodynamiques sélectifs provoquant des
zones d'accumulations préférentielles en fond marin. Ces zones
d’accumulations peuvent néanmoins être décelées et évitées lors
du dragage [8]. Il faut savoir que généralement les procédés de
traitement des granulats marins n’intègrent pas le tri des éléments
coquilliers. Les gisements doivent donc être sélectionnés en
fonction de ce paramètre. De manière générale, les teneurs en
éléments coquilliers sont comprises entre 0,2 et 1,8 % sur les
gisements exploités.
En ce qui concerne les propriétés mécaniques, les gravillons
marins et alluvionnaires sont comparables, avec une valeur
moyenne à l’essai Los Angeles de l’ordre de 22. Ces matériaux ont
donc une bonne résistance à la fragmentation par choc.
Quant aux teneurs en soufre et en sulfates, les granulats marins et
alluvionnaires sont comparables bien que les gisements de
granulat marin du Jaudy et de l’aber Benoît présentent des teneurs
en soufre relativement plus élevées. Les teneurs en chlorures sont
par contre différentes. En effet, la teneur en chlorures des
granulats marins varie de 0,001 % à 0,19 % selon que le granulat
est lavé ou non tandis que celle des granulats alluvionnaires est
systématiquement inférieure à 0,02 %. Les sels contenus dans les
granulats marins proviennent uniquement de l’eau de mer et non
des granulats proprement dits. En fait, la teneur en chlorures est
directement liée aux procédés d’extraction et aux traitements
ultérieurs des granulats marins, ce qui explique la variabilité de ce
paramètre. Notons toutefois que quinze gisements étudiés sur
seize présentent une teneur en chlorures inférieure ou égale à
0,06 %.
- 27 -
Origine du granulat
Caractéristique Type de
granulat Gisement de
la baie de
Dieppe
Gisement
des sables
de l’estuaire
Gisement de
la baie de
Seine
Gisement du
Jaudy
Gisement de
l’Aber
Benoît
Gisement du
Pilier
Mélange des
Gisements du
Pilier et des
Charpentiers
Gisement
belge de
Kwinte Bank
Propriétés physiques
Masse volumique
réelle (tonnes/m3)
sable
gravillon
2,5
2,4
2,6
2,4
2,6
2,5
-
-
-
-
2,6
-
2,6
-
2,6
2,5
Absorption eau (%) sable
gravillon
1,6
2
1,1
2,8
1
2,4
0,6
-
1,2
-
0,8
-
1,2
-
0,17
1,2
Sensibilité au gel gravillon - non gélif non gélif - - non gélif - -
Module de Finesse sable 2,4 - 2.2 1,7 - 2,5 2,5 1,9
Teneur en fines
(% <80 �m) sable 3 - 2 2 - 0,5 0,5 0,4
Équivalent de sable (PS
en %)sable 85 88 84 > 80 - 89 93 94
Valeur de bleu
(g de colorant/kg de
fraction 0/2 mm)
sable - - - - - - - -
Matières organiques (%) sable test négatif - test négatif test négatif test négatif test négatif test négatif test négatif
Impuretés (%) sable
gravillon - - 0 < 0,1 - 0 0 < 0,1
Éléments coquilliers (%) gravillon 1,8 0,7 0,2 - - - - 0,6
Propreté (%) gravillon - - - - - - - -
Propriétés mécaniques
Los Angeles gravillon 18 20 21 - - - - -
Propriétés chimiques
Teneur en soufre total
(%)
sable
gravillon
< 0,01
< 0,01
< 0,01
< 0,01
< 0,01
< 0,01
0,1
-
0,3
-
< 0,01
-
0,04
-
< 0,02
< 0,02
Teneur en sulfates (%) sable
gravillon - - - 0,21 0,45 < 0,13 < 0,15 < 0,02
Teneur en chlorures (%) sable
gravillon 0,008 0,005 0,013 0,008 0,19 < 0,01 0,002 à 0,007 0,028
Teneur en Na2O eq (%)
actifs
sable
gravillon
0,019
0,003
-
-
0,056
0,031
-
-
0,15
-
0,008
-
0,0095
-
0,027
0,005
Comportement vis-à-vis
de l’alcali réaction
sable
gravillon
PR (1)
PRP (2)
PRP
PR
-
-
-
-
-
-
NR (3) à PR
-
PR
-
PR (2)
PRP (3)
(1) PR : potentiellement réactif
(2) PRP : potentiellement réactif à effet de pessimum
(3) NR : non réactif
Tableau 7a – Caractéristiques des granulats marins Tableau 8a – Caractéristiques des granulats marins
- 28 -
Origine du granulat
Caractéristique Type de
granulat Gisement des
Charpentiers
Mélange des
gisements du
Chassiron et du
Pilier (Pallice)
Gisement du
Platin de
Graves
Gisement
Anglais de
Lowestot
Gisement
Anglais de
Hastings
Gisement
Anglais de
Shipwash
Gisement
Anglais de
Crossand
Gisement
anglais de
l’Île de Wigh
Propriétés physiques
Masse volumique
réelle (tonnes/m3)
sable
gravillon
-
-
2,7
-
2,7
-
2,6
2,5
2,6
2,5
2,6
2,5
2,6
-
2,6
-
Absorption eau (%) sable
gravillon
-
-
0,1
-
0,2
-
0,2
1,2
0,2
1,2
0,2
1,2
0,2
-
0,5
-
Sensibilité au gel gravillon non gélif non gélif non gélif - - - - -
Module de Finesse sable 2,5 2 2,5 2,5 1,9 2,4 1,9 25
Teneur en fines
(% <80 �m) sable 0,2 0,3 0,3 0,2 0,4 0,5 0,5 0,5
Équivalent de sable (PS
en %)sable 92 93 96 80 87 89 - > 80
Valeur de bleu
(g de colorant/kg de
fraction 0/2 mm)
sable - - - - - - - -
Matières organiques (%) sable - test négatif test négatif test négatif test négatif test négatif test négatif test négatif
Impuretés (%) sable
gravillon - 0 0 < 0,1 < 0,1 < 0,1 - < 0,1
Éléments coquilliers (%) gravillon - 1 0,5 0,6 0,6 0,6 - -
Propreté des gravillons (%) gravillon
Propriétés mécaniques
Los Angeles gravillon - - 27 - - - - -
Propriétés chimiques
Teneur en soufre total (%) sable
gravillon
-
-
0,06
-
0,03
-
< 0,02
< 0,02
< 0,02
< 0,02
< 0,02
< 0,02
< 0,02
-
< 0,02
-
Teneur en sulfates (%) sable
gravillon - 0,03 0,03 < 0,02 < 0,02 < 0,02 0,017 0,14
Teneur en chlorures (%) sable
gravillon 0,01 à 0,001 0,04 0,02 0,06 0,06 0,03 0,06 0,008 à 0,01
Teneur en Na2O eq (%)
actifs
sable
gravillon
-
-
0,033
-
0,0006
-
0,027
0,005
0,027
0,005
0,027
0,005
-
-
0,006
-
Comportement vis-à-vis
de l’alcali réaction
sable
gravillon
-
-
NR (1)
-
NR
-
PR (2)
PRP (3)
PR
PRP
PR
PRP
NR
-
NR (1)
-
(1) NR : non réactif
(2) PR : potentiellement réactif
(3) PRP : potentiellement réactif à effet de pessimum
Tableau 7b - Caractéristiques des granulats marins (suite) Tableau 8b – Caractéristiques des granulats marins (suite)
- 29 -
Approvisionnement en
granulat et spécificités
des granulats marins
Suivant la situation géographique du gisement marin et même au
sein d’un même gisement, la régularité de la qualité des granulats
marins est variable tant au niveau de la granulométrie que de la
teneur en éléments coquilliers. La superficie d’un gisement qui est
de plusieurs kilomètres carrés accentue ce phénomène. En fait, la
régularité de la qualité de l’approvisionnement en granulat marin
serait plus grande si les cargaisons étaient mélangées.
D’un point de vue économique, le caractère pondéreux et le faible
coût de production des granulats marins en font, comme tous les
granulats, une matière première qui voyage mal (le coût du
transport sur route varie pour n’importe quel granulat de 0,06 à
0,08 € par tonne et par kilomètre).
Il en découle que le transport par camion de ces matériaux se limite
à la frange littorale jusqu’à une cinquantaine de kilomètres de la
côte. Au-delà, la concurrence des roches massives concassées et
des matériaux alluvionnaires est, pour ce mode de transport, trop
forte [4]. D’autres modes de transports (voie ferrée, voie fluviale)
sont également utilisables. D’un point de vue économique, ceux-ci
peuvent même être plus intéressants que le transport sur route
(exemple : transport par péniche).
Parmi les principales raisons qui ont freiné le développement des
granulats marins, rappelons les difficultés des producteurs de
granulat marin pour obtenir de la part des pouvoirs publics des
autorisations d’exploitation de ces granulats. Ces difficultés sont
particulièrement liées aux réticences très fortes des pêcheurs.
Certains utilisateurs de granulat marin évoquent aussi le risque de
corrosion des matériels de stockage et de fabrication par les ions
chlorure, ainsi que la présence d’éléments coquilliers fragilisant les
bétons.
Concernant les chlorures, les méthodes actuelles d’extraction et de
déchargement des granulats marins par pompage hydraulique
permettent d’atteindre de façon courante des teneurs en chlorure de
100 mg par kilogramme de sable sec (0,01 % massique), voire
moins (0,002 %), si le producteur effectue des cycles de décantation
en eau douce. Il faut ajouter que la teneur en chlorures est plus
importante dans les sables que dans les gravillons. En réalité, les
teneurs en chlorures des granulats marins sont faibles et en accord
avec la norme expérimentale XP P 18- 540 qui précise que les
teneurs en chlorures sont à communiquer si elles sont supérieures
ou égales à 0,02 %.
La teneur en éléments coquilliers est variable selon le gisement
exploité. Le choix de l’exploitation d’un gisement doit tenir compte
de ce paramètre afin de produire des granulats à faible teneur en
éléments coquilliers. Il existe également des producteurs qui
reconstituent les sables ou les gravillons marins avant livraison
afin d’améliorer ce paramètre.
La principale caractéristique du sable marin en vue de son utilisation
dans le béton est une faible teneur en fines (grains de dimensions
< 80 m). La méthode d’extraction et de déchargement par
pompage hydraulique est à l’origine de cette caractéristique. En fait,
le but de l’extraction hydraulique est de laisser en permanence les
granulats en présence d’un excès d’eau pour éviter que le sel se
dépose sur les grains lors du transport en bateau, puis de reprendre
- 30 -
les granulats avec de l’eau moyennement saline lors du
déchargement. L’eau utilisée lors du déchargement est évacuée au
maximum, mais cette évacuation entraîne également la perte de la
totalité des fines qui sont en suspension dans cette eau. En vue de
son utilisation dans les bétons hydrauliques, le sable marin devra
donc soit être additionné de fillers soit être utilisé avec un sable
complémentaire très riche en fines.
Spécificités des granulats
marins vis-à-vis des
risques de corrosion du
matériel de stockage et
de fabrication
Comme le montrent les tableaux 8a et 8b, la teneur en chlorures
des granulats marins est fonction de l’origine des granulats.
Si l’on prend l’exemple de deux gisements en France, qui sont le
gisement du Pilier et le gisement du Charpentier au large de Saint-
Nazaire (gisements qui fournissent environ 60 % des granulats
marins produits en France), on se rend compte que les sables
extraits ont la même origine que les sables alluvionnaires de Loire
couramment utilisés dans le passé pour la fabrication des bétons
hydrauliques. Le risque de corrosion des matériels de stockage
des granulats et de fabrication du béton n’est donc pas plus élevé
avec l’utilisation de sable marin provenant de ces gisements
qu’avec l’utilisation de sable alluvionnaire extrait de Loire.
Il a parfois été constaté une corrosion plus importante des trémies
métalliques de stockage des granulats ainsi que des goulottes et
des collecteurs dans le cas d’une utilisation des granulats marins
dont les teneurs en chlorures sont les plus élevées par rapport à
d’autres types de granulat (alluvionnaire ou concassé). Une
attention particulière doit donc être portée avec certains granulats
marins pour éviter que le matériel de stockage soit remplacé trop
fréquemment (exemple : lavage à l’eau douce).
Pour les productions de dalles ou d’éléments produits à faible
cadence, la corrosion des moules due aux chlorures est moins
importante, voire absente si des matériaux autres que l’acier
(exemple : bois) sont utilisés. Par contre pour les blocs qui sont
produits à haute cadence, la corrosion des malaxeurs, des
presses et des moules métalliques est plus importante pour
certains types de granulats marins. Cette corrosion peut être
minimisée en effectuant des nettoyages fréquents du matériel à
l’eau douce.
Caractéristiques des
bétons obtenus à partir
de granulats marins
Les sables et gravillons siliceux marins sont le plus souvent
destinés à la fabrication des bétons et à la construction [9].
La maniabilité d’un béton frais fabriqué avec du sable marin
dépend principalement de la granulométrie du sable et de son
uniformité. Or la granulométrie des sables marins peut varier
considérablement sur une courte période à partir d’une même
source [13]. Lors de la confection du béton, une augmentation de
la proportion de sable marin dans la gâchée entraîne une
augmentation de la quantité d'eau exigée pour obtenir une même
maniabilité qu’avec du sable alluvionnaire. En comparaison avec
un sable alluvionnaire, des études ont montré qu’une gâchée
préparée avec du sable marin pouvait nécessiter jusqu’à environ
3 % d'eau en plus [11, 12].
La quantité d'éléments coquilliers dans les sables marins joue
également un rôle important vis-à-vis de la maniabilité du béton
- 31 -
frais. En effet, si cette quantité est importante, elle produit une
granulométrie plus grossière avec une proportion de vide accrue
entre les granulats. Dans ce cas, le béton frais devient moins
maniable [12]. Cette variabilité des caractéristiques impose la
nécessité de contrôler régulièrement les granulats et de corriger
les éventuelles fluctuations.
Les bétons préparés avec du sable marin ont des résistances à la
compression légèrement inférieures à celles des bétons préparés
avec du sable alluvionnaire, essentiellement du fait de
l'augmentation du rapport E/C par rapport aux bétons de sable
alluvionnaire [8]. Les modules d'élasticité et les résistances à la
flexion des bétons de sable marin sont comparables à ceux des
bétons de sable alluvionnaire [12].
Peu de données concernant la durabilité des bétons confectionnés
à partir de granulat marin sont disponibles à ce jour.
Influence des granulats
marins sur les
caractéristiques des
produits en béton
Dans l’industrie du béton, le sable marin est utilisé dans la
production de tous les produits de consommation courante tels que
les blocs, les pavés, les bordures, les regards… Des tuyaux
contenant des armatures métalliques sont également produits avec
du sable marin quoique cette production soit moins fréquente. À
condition d’ajouter des fines au sable, celui-ci peut être utilisé en
remplacement total d’un sable traditionnel. Le sable marin est par
exemple utilisé à 40 % en masse sèche pour fabriquer des bordures
et des pavés et à 30 % pour fabriquer des blocs selon les
informations recueillies au cours des différentes visites effectuées
chez des fabricants de produits en béton.
Le tableau 9 donne à titre d’exemple les caractéristiques de
quelques produits obtenus à partir de sable marin ainsi que le
pourcentage de sable utilisé.
Proportion de sable marin
dans le béton (% en
masse sèche)
Contrainte de
rupture par flexion
(MPa)
Charge de rupture
par flexion (daN) Absorption d’eau
(%)
Dalles de voirie
classe D4 30 7,4 3 790 4,0
Spécifications de la norme Dalles
XP P 98-307 4,5 2 870 6,0
Proportion de sable marin
dans le béton (% en
masse sèche)
Résistance à la rupture par fendage
(MPa)
Absorption d’eau
(%)
Pavés de voirie 40 5 4,0
Pavés de structure 40 5 4,0
Spécifications des normes Pavés
NF P 98-303 et P 98-305 > 4 5,4
Proportion de sable marin
dans le béton
(% en masse sèche)
Résistance à la flexion (kN)
à 14 jours
Bordures
modèle A1
classe B 40 47
Spécifications de la norme Bordures
NF P 98-302 > 39,25
- 32 -
Proportion de sable marin
dans le béton (% en
masse sèche)
Charge de rupture
(kN/m)
Tuyaux non armés
diamètre = 300 mm
135B 30 56
Tuyaux armés
diamètre = 300 mm
135A 40 65
Spécifications de la norme Tuyaux
NF P 16-341 > 40,5
Proportion de sable marin
dans le béton (% en
masse sèche)
Résistance minimale en compression (MPa)
Blocs
perforés B80 30 12,8
Spécifications de la norme Blocs
NF P 14-301 8,0
Proportion de sable marin
dans le béton (% en
masse sèche)
Charge de rupture
(kN/m)
Regards de visite -
éléments droits 40 42
Spécifications de la norme Regards de visite
NF P 16-342 > 30
Tableau 9 – Caractéristiques de quelques produits élaborés à partir de sable marin
2.2.3 Les granulats
concassés de roche
massive
Définitions Les granulats concassés de roche massive sont des granulats
naturels extraits de carrières. Ils sont obtenus par abattage et
concassage, ce qui leur confère des formes très angulaires.
Nous nous intéresserons aux roches massives les plus
couramment utilisées dans l'industrie du béton. Parmi celles-ci,
quatre roches sont d'origine magmatique :
- granite ;
- porphyre ;
- basalte ;
- diorite ;
deux roches sont d'origine métamorphique :
- quartzite ;
- marbre ;
une roche est d’origine sédimentaire : le calcaire.
Roches d'origine
magmatique [6]
Le granite est une roche magmatique consolidée en profondeur. Il
est constitué de quartz, de feldspath et de mica. En France, le
granite est présent dans les Pyrénées, les Alpes, les Vosges, la
Bretagne et le Cotentin.
- 33 -
Les porphyres ou rhyolites sont des roches de composition
similaire au granite, elles contiennent de gros cristaux de
feldspath, de quartz ou d'éléments ferro-magnésiens. Ces roches
se rencontrent dans les Vosges, le Morvan, le Var et la Bretagne.
Le basalte est une roche lourde, dont les éléments essentiels sont
le feldspath calco-sodique et le mica. Le basalte est présent dans
le Massif Central, le Cantal et les Vosges.
Les diorites sont des roches de teinte sombre, d'aspect granitoïde,
constituées de feldspath et de mica. Les diorites se rencontrent
dans les Alpes, les Vosges, les Pyrénées et la Vendée.
Roches d'origine
métamorphique [6]
Les quartzites sont des grès très compacts formés uniquement de
grains de quartz cimentés par de la silice. Les quartzites sont
présents en Bretagne, dans les Alpes et en Normandie.
Les marbres sont des calcaires grenus (à grains microscopiques).
Ils sont constitués de grains de calcite (CaCO3) de grosseur
uniforme ou irrégulière, groupés sans orientation mais sans laisser
de vide. Les marbres se rencontrent en Haute-Garonne et dans le
Pas-de-Calais.
Roches d'origine
sédimentaire [6]
Les calcaires sont principalement constitués de calcite. Ils
montrent un très fin développement de petits grains de taille
uniforme ou irrégulière.
La France est riche en calcaire de dureté moyenne notamment
dans les régions où l'approvisionnement en granulat alluvionnaire
est critique (Île de France, sud-ouest, Val de Loire).
Extraction des granulats
concassés
L'extraction des granulats concassés de roche massive se fait par
abattage à l'explosif. Fréquemment après l'abattage, on procède à
un précriblage appelé "scalpage", ce dernier ayant pour but
d'éliminer les restes de roches altérées présents dans l'abattage.
Le matériau est ensuite concassé pour être amené à la dimension
d'utilisation. Le concassage est réalisé en plusieurs étapes,
concassages primaire, secondaire et tertiaire, ceux-ci étant
séparés les uns des autres par des criblages. Le concasseur
primaire est généralement un concasseur à mâchoires, les autres
étant des concasseurs giratoires. Le criblage qui se fait
généralement à sec est l'opération complémentaire du
concassage. Le matériau est séparé en un passant et en un refus
lors de son passage sur un tamis vibrant [1].
Caractéristiques des
granulats concassés
Dans le tableau 10 figurent les caractéristiques des granulats issus
de roches massives concassées. Nous nous sommes intéressés
aux types de roches les plus couramment utilisées dans l’industrie
du béton. Ces données ont été obtenues directement auprès de
79 fournisseurs de granulats concassés.
Parmi les granulats calcaires, il faut distinguer les calcaires durs
des calcaires tendres. En effet un calcaire dur possède des
propriétés très proches d’une roche dure magmatique ou
métamorphique tandis qu’un calcaire tendre présente une
- 34 -
absorption d’eau, une sensibilité au gel ainsi que des propriétés
mécaniques beaucoup moins favorables à la réalisation d’un
béton.
Concernant les propriétés physiques, mis à part les calcaires
tendres, toutes les roches étudiées ont une masse volumique
légèrement plus élevée que celle des granulats alluvionnaires.
Parmi ces roches, les basaltes et les diorites se différencient des
autres roches par des masses volumiques réelles supérieures. Le
coefficient d’absorption d’eau moyen et la sensibilité au gel des
granulats concassés de roche massive sont comparables à ceux
des granulats alluvionnaires, mis à part pour les calcaires tendres
qui sont par définition des roches poreuses. De manière générale,
les granulats concassés sont plus anguleux, plus écaillés et plus
allongés que les granulats alluvionnaires [14] ; ils ont donc un
coefficient d'aplatissement plus élevé.
Concernant la propreté des granulats concassés de roche
massive, la valeur de bleu, les teneurs en matières organiques, en
impuretés et en éléments coquilliers sont comparables à celles des
granulats alluvionnaires. La spécificité des granulats concassés
est leur importante teneur en fines (9 à 14 %) et leur équivalent de
sable plus faible que celui des granulats alluvionnaires.
En ce qui concerne les propriétés mécaniques, les granulats
concassés de roche massive ont globalement un Los Angeles plus
faible que celui des granulats alluvionnaires, ce qui signifie une
meilleure résistance à la fragmentation par chocs. Il faut noter que
les granulats de basalte et de diorite sont plus résistants que les
autres granulats concassés de roche massive. Les granulats
calcaires tendres peuvent avoir un Los Angeles supérieur à 30, ce
qui est caractéristique d’une roche peu résistante à la
fragmentation par chocs.
Enfin, concernant les teneurs en soufre total, sulfates et chlorures,
rien ne différencie un granulat concassé de roche massive d’un
granulat alluvionnaire.
- 35 -
Nature de la roche Caractéristique
Type de
granulat Granite Porphyre Basalte Diorite Quartzite Marbre Calcaire
Propriétés physiquesMasse volumique réelle
(tonnes/m3)
sable
gravillon 2.6 2.7 2.8 2.5 2.6 2.7 2.7 2.8 2.9 2.6 2.8 2.9 2.5 2.6 2.7 2.5 2.6 2.7 2.2 2.5 2.7
0.7 0.9 1.3 0.4 0.8 1.2 1.2 1.5 1.8 0.3 0.5 0.7 0.6 0.9 1.4 0.2 0.4 0.7 1.2 2.5 3.2 Absorption eau (%) sable
gravillon 0.6 0.8 1.2 0.6 0.8 1.2 0.6 0.8 0.9 0.3 0.5 0.8 0.5 0.7 0.9 0.1 0.3 0.5 0.8 1.4 2.3
Sensibilité au gel (%) gravillon < 10 < 10 < 5 < 5 < 5 < 10 0 à 50
Module de Finesse sable 2.9 3.1 3.3 2. 2.5 3.2 2.7 3.1 3.7 2.2 2.5 2.9 2.5 3.1 3.6 - 2.5* - 2.4 2.9 3.6
Coefficient
d’applatissement (%) gravillon 11 14 16 13 14 15 11 14 17 8 10 12 14 15 16 7 12 23 1 7 12
Teneur en fines
(% <80 �m)
sable9 11 17 10 14 18 7 9 12 13 13 15 9 12 16 - 10* - 6 12 19
Équivalent de sable
(PS en %)
sable58 64 71 53 59 71 65 68 70 62 64 68 48 63 75 - 75* - 67 74 79
Valeur de bleu (g de
colorant/kg de fraction
0/2 mm)
sable
< 0.5 < 0.5 < 0.5 < 0.5 < 0.5 < 0.5 < 0.7
Matières organiques
(%)
sabletest négatif test négatif test négatif test négatif test négatif test négatif test négatif
Impuretés (%) sable
gravillon< 0.1 < 0.1 < 0.1 < 0.1 < 0.1 < 0.1 < 0.1
Éléments coquilliers
(%)
gravillonsans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet sans objet
Propreté (%) gravillon 0.3 0.9 1.6 0.6 1.1 2 0.2 0.5 0.9 0.6 1 1.7 0.9 1 1.1 0.7 0.9 1 1.1 2.8 6.2
Propriétés mécaniques
Los Angeles gravillon 12 20 32 11 17 25 8 13 17 10 13 16 15 18 25 15 22 32 16 31 49
Propriétés chimiques
Teneur en soufre
total (%)
sable
gravillon< 0.1 < 0.1 < 0.1 < 0.1 < 0.1 < 0.3 < 0.1
Teneur en sulfates
(%)
sable
gravillon< 0.1 < 0.1 < 0.1 < 0.1 < 0.1 < 0.1 < 0.1
Teneur en chlorures
(%)
sable
gravillon< 0.02 < 0.02 < 0.02 < 0.02 < 0.02 < 0.02 < 0.02
* valeur unique
Tableau 9 - Caractéristiques des granulats concassés
Tableau 10 – Caractéristiques des granulats issus de roches massives concassées
- 36 -
Approvisionnement en
granulat et spécificité
des granulats concassés
L’utilisation de granulats concassés de roche massive dans
l’industrie du béton est liée à la proximité de cette matière
première. Il arrive également que la carrière et l’usine de
fabrication de produits en béton appartiennent au même
propriétaire.
Lors de la formulation du béton, le problème majeur rencontré est
celui de l’importante quantité de fines. En effet, la fabrication d’un
sable par concassage génère de 9 à 14 % de fines (< 80 m).
Pour diminuer la teneur en fines, les carriers et les industriels du
béton emploient différentes méthodes :
- le carrier défillérise partiellement le sable concassé ;
- le carrier défillérise totalement le sable concassé qui est
ensuite recomposé par ajout de fillers de différentes natures ;
- le sable concassé est mélangé en usine à un autre sable
pauvre en fines.
Le problème posé par l’abondance des fines est encore plus
délicat avec les sables concassés de calcaire car ces granulats
peuvent produire de nouvelles fines lors du malaxage du béton (le
coefficient Los Angeles est une indication de la résistance à
l’attrition des granulats).
Influence des granulats
sur les process de
fabrication
De manière générale, les bétons frais de granulats concassés sont
moins maniables que les bétons frais de granulats alluvionnaires.
Cette remarque est surtout valable pour les bétons frais de
granulats concassés de roche éruptive ou métamorphique. Cette
moindre maniabilité est due à l’angularité des grains ainsi qu’à leur
forme allongée. Pour améliorer la maniabilité et la mise en place
du béton frais, il est nécessaire d’augmenter la quantité de liant, la
teneur en eau et d’ajouter des plastifiants ou des super-
plastifiants. L’augmentation de la quantité d’eau peut toutefois être
minimisée en ajoutant du sable alluvionnaire de faible
granulométrie.
L’influence des granulats sur l’usure du matériel de fabrication
(malaxeur, moule, presse…) est tout à fait différente si on utilise
des granulats concassés de roche éruptive ou métamorphique ou
si on utilise des granulats concassés de calcaire tendre. En effet,
les granulats concassés de calcaire tendre ont un pouvoir abrasif
moins important que les granulats concassés de roche éruptive,
métamorphique ou de calcaire dur. Dans le cas des granulats de
calcaire tendre, l’usure des malaxeurs, des presses et des moules
est comparable à celle observée lors de l’utilisation de granulats
alluvionnaires.
Dans le cas du basalte concassé, qui est une des roches les plus
abrasives utilisées dans l’industrie du béton, on observe que
l’usure des malaxeurs et des presses est trois fois plus importante
et que celle des moules métalliques est quatre fois plus importante
que l’usure observée dans le cas des granulats alluvionnaires. En
utilisant des marbres, des diorites ou des porphyres concassés,
des industriels du béton ont observé une usure du matériel liée à
la dureté des roches deux fois plus importante qu’avec les
granulats alluvionnaires. Même pour la production de dalles qui est
effectuée à faible cadence, les moules s’usent plus vite. Il est à
- 37 -
noter, à titre de comparaison, que l’emploi de granulats
alluvionnaires concassés (ayant des grains plus anguleux que les
granulats alluvionnaires non concassés) provoque une usure du
matériel supérieure de 10 %.
Caractéristiques des
bétons obtenus à partir
de granulats concassés
Les granulats concassés issus de roche massive conviennent à la
confection des bétons hydrauliques et à l'exécution des travaux
de viabilité courants [7].
Comme nous l’avons dit précédemment, les bétons confectionnés
à partir de granulats concassés de roche massive ont une moins
bonne maniabilité que les bétons de granulats alluvionnaires. Ceci
est dû à la nature anguleuse, écaillée et allongée des grains de
granulats concassés [14]. Pour atteindre une maniabilité
comparable à celle des bétons de granulats alluvionnaires, il est
nécessaire d'apporter une quantité d'eau supérieure au mélange et
d'augmenter le dosage en ciment dans des proportions variant de
10 à 30 kg/m3
[15]. Toutefois, la demande en eau des bétons de
granulats concassés peut être réduite en utilisant du sable
alluvionnaire comme granulat fin. L'addition d'un plastifiant est
également recommandée toujours dans le but d'améliorer la
maniabilité des bétons frais [13].
Concernant la résistance mécanique, les bétons fabriqués avec
des granulats concassés de type basalte ont généralement des
résistances à la compression supérieures à celles des bétons de
gravillons alluvionnaires [16, 17]. Par ailleurs, à résistance à la
compression égale, les résistances à la flexion des bétons de
gravillons concassés peuvent être 10 à 20 % supérieures à celles
des bétons de gravillons alluvionnaires [17].
Influence des granulats
sur les caractéristiques
des produits
Dans l’industrie française du béton, les granulats concassés de
roches éruptives, métamorphiques et calcaires sont utilisés dans
la fabrication de tous les produits en béton de consommation
courante tels que les blocs, les pavés, les bordures, les regards,
les dalles de voirie, les entrevous, les poutrelles… À condition de
réduire les teneurs en fines de ces granulats, ceux-ci peuvent être
utilisés en totalité de la fraction sable ou de la fraction gravillon.
Les caractéristiques mécaniques des produits obtenus sont
souvent supérieures de 10 à 20 % à celles des produits fabriqués
avec des granulats alluvionnaires. Ceci est dû à la dureté des
granulats concassés qui en font des granulats particulièrement
intéressants pour la production de produits de voirie par exemple.
L’utilisation des granulats concassés peut également être liée à la
nécessité d’obtenir des caractéristiques précises au niveau de
l’aspect ou de la teinte des produits. Par exemple, l’utilisation de
calcaire concassé permet d’obtenir des produits de teinte plus
claire. Pour certains industriels la teinte ou l’aspect des produits
constitue la raison majeure qui justifie l’utilisation des granulats
concassés.
Lors de la fabrication des blocs et des entrevous, l’utilisation de
granulats concassés favorise la cohésion du béton frais dans les
moules. En outre, les blocs et les entrevous ne nécessitent pas de
finition de surface et les enduits sont plus faciles à appliquer sur
- 38 -
les faces des blocs de granulats concassés. Les blocs et les
entrevous sont donc, du point de vue technique, des produits très
favorables à l’utilisation de granulats concassés, ce qui explique la
forte proportion de granulats concassés utilisée pour leur
fabrication.
Le tableau 11 donne à titre d’exemple les caractéristiques de
quelques produits obtenus avec des granulats concassés de roche
massive.
Dalles de
voirieType de
roche
Proportion de sable ou
gravillon concassé
dans le béton (% en
masse sèche)
Contrainte de
rupture par
flexion (MPa)
Charge de
rupture par
flexion (daN)
Absorption
d’eau
(%)
classe D2 calcaire sable : 28 % 5,0 889 5,0
Spécifications de la norme Dalles XP P 98-307 4,0 700 6,0
classe D4 basalte gravillon : 30 % 6,7 3 564 4,7
Spécifications de la norme Dalles XP P 98-307 4,5 2 870 6,0
Type de
roche
Proportion de sable ou
gravillon concassé
dans le béton (% en
masse sèche)
Résistance à la rupture par
fendage (MPa)
Absorption
d’eau
(%)
calcaire sable : 20 % 4,9 4,5
Pavés de
voirie
basalte gravillon : 23 % 4,8 5,1
Spécifications de la norme Pavés NF P 98-303 > 4,0 5,4
Bordures Type de
roche
Proportion de sable ou
gravillon concassé
dans le béton (% en
masse sèche)
Âge (jours) Résistance à la
flexion (KN)
modèle A2
classe Bcalcaire gravillon : 25 % 21 24,0
Spécifications de la norme Bordures NF P 98-302 > 17,25
modèle A2
classe Abasalte sable et gravillon 28 28,0
Spécifications de la norme Bordures NF P 98-302 > 24,65
Tuyaux
armés
Type de
roche
Proportion de sable ou
gravillon concassé
dans le béton (% en
masse sèche)
Charge de rupture
(KN/m)
diamètre =
400 mm
135A
calcaire gravillon : 20 % 56,0
Spécifications de la norme Tuyaux NF P 16-341 > 54,0
diamètre =
300 mm
135A
porphyre gravillon : 25 % 80,0
Spécifications de la norme Tuyaux NF P 16-341 > 40,5
Type de
roche
Proportion de sable ou
gravillon concassé
dans le béton (% en
masse sèche)
Résistance en compression (MPa)
calcaire gravillon : 51 % 6,8
Blocscreux B40
basalte gravillon : 57 % 5,6
Spécifications de la norme Blocs NF P 14-301 4,0
- 39 -
Regards de
visiteType de
roche
Proportion de sable ou
gravillon concassé
dans le béton (% en
masse sèche)
Charge de rupture
(KN/m)
éléments
droitscalcaire gravillon : 20 % 43
Spécifications de la norme Regards de visite
NF P 16-342 > 30
Tableau 11 – Caractéristiques des produits élaborés à partir de granulats concassés de roche massive
2.2.4 Les granulats
recyclés issus de
déchets de démolition
Définitions En France, le secteur de la démolition produit annuellement 20 à
25 millions de tonnes de gravats. Tous les gravats de démolition
ne peuvent être utilisés afin de produire des granulats de
recyclage [18]. Ainsi, en France le potentiel de matériaux
recyclables est seulement de 10 à 15 millions de tonnes [18]. En
2001, la quantité réelle issue du recyclage n’était cependant que
de 5 millions de tonnes [2].
Face aux 400 millions de tonnes de granulats naturels produits en
2001 [2], le granulat recyclé de déchets de démolition ne peut pas
être considéré à ce jour comme un matériau de remplacement qui
permettrait d'éviter ou de limiter de façon significative l'exploitation
des gisements naturels.
Aujourd'hui, les producteurs de granulats recyclés ont une
politique de sélection des matériaux de démolition. Ainsi, on
distingue cinq catégories de matériaux de démolition en fonction
de leur nature [19] :
- les bétons armés ou non armés sans enduit ni plâtre ;
- les matériaux composés de briques, de tuiles, de graves, de
pierres et de blocs rocheux… ;
- les matériaux mélangés avec une faible teneur en plâtre, bois,
plastique… ;
- les mauvais matériaux avec une teneur en bois, plâtre,
plastique… supérieure à 10 % ;
- les autres matériaux n'entrant pas dans les catégories
précédentes.
Les régions françaises productrices de granulats recyclés sont l'Île
de France (qui produit 52 % des granulats recyclés français), la
région Nord-Pas-de-Calais (avec la reconversion des friches
industrielles), dans une moindre mesure l'Alsace, et très
récemment la région Rhône-Alpes [18].
En France, les déchets de démolition sont issus des friches
industrielles (40 %), des logements (35 %) et des travaux publics
(25 %). Ces déchets sont composés de 50 % de maçonnerie,
30 % de béton, 5 % d'asphalte et 15 % de matériaux autres (bois,
métal, papier, plastique…) [20].
- 40 -
Élaboration des granulats
de déchets de démolition
Les granulats recyclés sont produits grâce à des équipements
similaires à ceux des carrières produisant des granulats naturels
issus du concassage de roches. Des traitements
complémentaires sont cependant nécessaires, en particulier le
déferraillage et l’épuration pour éliminer les éléments tels que le
bois, le polystyrène, les armatures…
Les différentes phases d’élaboration des produits issus du
recyclage des matériaux de démolition sont les suivantes [19] :
- sélection et stockage des produits bruts : le stockage peut être
sélectif si l’installation traite plusieurs catégories de matériaux
de démolition ;
- préparation avant traitement qui consiste à réduire les plus gros
éléments, à couper les éléments longs et à retirer les plus
grosses impuretés ;
- concassage primaire à l’aide d’un concasseur à percussion ou
à mâchoires suivi d’un déferraillage électromagnétique ;
- selon les installations, le concassage peut être précédé d’un
criblage destiné à éliminer les matériaux dont les
caractéristiques sont peu intéressantes et peut être suivi d’un tri
destiné à retirer les impuretés résiduelles (bois, papier,
plastiques…) ;
- un concassage secondaire peut éventuellement être effectué
sur la fraction supérieure issue du concassage primaire.
L’installation secondaire peut également être équipée d’un
séparateur magnétique et d’un dispositif d’épuration.
Les installations de recyclage des matériaux de démolition peuvent
être fixes ou mobiles. Elles se répartissent en deux catégories :
- les installations primaires qui réalisent la première étape du
concassage ;
- les installations secondaires qui permettent une fragmentation
plus poussée ; elles sont par définition implantées après une
installation primaire.
Caractéristiques des
granulats de déchets de
démolition
Dans le tableau 12 figurent les caractéristiques des granulats
issus de déchets de démolition. Ces déchets de démolition sont
tous issus de bétons concassés et proviennent de 8 fournisseurs
différents.
Une partie des résultats correspondant aux granulats YPREMA a
été obtenue à partir d’essais réalisés au CERIB sur plusieurs
échantillons représentatifs. Les autres résultats ont été obtenus
directement auprès des fournisseurs.
En ce qui concerne les propriétés physiques, les granulats issus
de déchets de démolition ont une masse volumique réelle plus
faible que celle des granulats alluvionnaires. Cette plus faible
valeur est due à la masse volumique réelle de la gangue de ciment
plus faible qui adhère à chaque grain de granulat recyclé [10]. La
masse volumique réelle des sables de déchets de démolition est
plus faible que celle des gravillons car les granulats de petit
diamètre ont une quantité de pâte de ciment plus importante [21].
L’absorption d’eau des granulats de déchets de démolition est
beaucoup plus importante que celle les granulats alluvionnaires.
- 41 -
Origine des granulats
Caractéristiques Type de
granulat RMN
0/6 6/20
SARM
0/20
GSM
0/31,5
LAFARGE
0/20
YPREMA
0/20
DLB
0/31,5
CLAMENS
0/31,5
RECYDEM
0/6 6/.20
Propriétés physiques
Masse volumique
réelle (tonnes/m3)
sable
gravillon
2.1
2.2
2.15
2.25
2.2
2.3
-
-
-
-
-
2,14
-
2,21
-
-
-
-
2,36
2,48
Absorption eau (%) sable
gravillon
10.9
5.3
12.2
5.8
13.5
6.3
-
-
-
-
-
-
-
7,2
-
-
-
-
-
-
Sensibilité au gel (%) gravillon - - - - - - - -
Module de Finesse sable 3.5 3.8 4.1 5,2 5,9 5,1 4,9 4,7 5,5 -
Coefficient
d’applatissement (%) gravillon < 30 - - - 10 - - -
Teneur en fines
(% < 80 �m) sable 5 4 5 4 4 - 3 -
Équivalent de sable
(PS en %) sable 52 62 72 53 54 - 41 70 30 -
Valeur de bleu (g de
colorant/kg de fraction
0/2 mm)
sable 0.4 0.6 0.8 - - - - 0,3 - -
Matières organiques (%) sable - - - - - - - -
Impuretés (%) sable
gravillon > 0.1 - - - - - - -
Éléments coquilliers (%) gravillon - - - - - - - -
Propreté (%) gravillon 1.4 2.3 3.3 - - - - - - -
Propriétés mécaniques
Los Angeles gravillon 28 32 36 - 32 28 30 30 - 32
Propriétés chimiques
Teneur en soufre total
(%)
sable
gravillon > 0,4 - - - 0,3 - - -
Teneur en sulfates (%) sable
gravillon > 0,5 - 0,5* 0,8 0,3 0,4* 0,3* -
Teneur en chlorures
(%)
sable
gravillon 0,04 - - - 0,004 - - -
Teneur en ciment (%) sable
gravillon - - - - 13 - - -
* teneur en sulfates solubles dans l’eau
Tableau 11 - Caractéristiques des granulats issus de déchets de démolition Tableau 12 – Caractéristiques des granulats issus de déchets de démolition
- 42 -
L’absorption d’eau constitue la différence la plus importante entre
ces deux types de granulat. L’absorption d’eau élevée des granulats
recyclés est due à la présence de la gangue de ciment très poreuse.
Afin d’éviter qu’une partie de l’eau de gâchage soit absorbée par ces
granulats, ceux-ci doivent subir un prémouillage [23].
Concernant la propreté des granulats, les granulats de déchets de
démolition se différencient des granulats alluvionnaires par un
équivalent de sable plus faible et une teneur en impuretés plus
importante. En fait, la teneur en éléments prohibés (débris
végétaux, résidus divers) des granulats recyclés va dépendre de
l’efficacité des procédés utilisés pour effectuer le tri de ces
matériaux. Toutefois, malgré le tri réalisé, la teneur en éléments
prohibés sera souvent supérieure à 0,1 %, ceci étant dû à
l’hétérogénéité des matériaux de démolition.
Les résistances mécaniques des granulats de déchets de
démolition sont plus faibles que celles des granulats
alluvionnaires. Au niveau des propriétés chimiques, les teneurs en
soufre, sulfates et chlorures des granulats de déchets de
démolition sont plus importantes que celles des granulats
alluvionnaires. Les valeurs élevées en soufre et en sulfates sont
principalement dues à la gangue de ciment adhérente aux
granulats [21] ou à des résidus de plâtre.
Caractéristiques des
bétons obtenus à partir
de granulats de déchets
de démolition
En France, 60 % des matériaux recyclés sont utilisés dans le
soubassement de routes, 35 % dans le terrassement et 5 %
comme granulat dans le béton [20]. On peut donc dire que ce sont
les travaux publics qui constituent le principal débouché des
granulats recyclés.
L’utilisation des granulats recyclés dans le béton ne pourra se faire
que de manière partielle et pour des bétons demandant des
résistances moyennes.
Lors de la fabrication de bétons contenant des granulats recyclés,
le problème majeur rencontré est de maintenir une ouvrabilité
constante. L’absorption d’eau importante des granulats recyclés ne
facilite pas ce maintien [21].
La substitution des granulats naturels par des granulats recyclés
dans de fortes proportions peut engendrer des différences au
niveau des performances mécaniques du béton. En effet, en
remplaçant entièrement le sable et les gravillons naturels par des
gravillons recyclés, une réduction de 20 % de la résistance à la
compression a été observée [22]. Une substitution à hauteur de
20 % des gravillons naturels par des gravillons recyclés ne semble
par contre pas avoir d’effet significatif sur la résistance à la
compression du béton [23].
La baisse de résistance à la compression peut être attribuée [24] :
- à la porosité du mortier (celui-ci étant constitué d’un mélange
de deux ou plusieurs mortiers de qualité différente) ;
- aux caractéristiques mécaniques faibles des granulats
recyclés ;
- aux liaisons granulat-mortier qui sont affaiblies dans le béton
recyclé.
- 43 -
Le retrait est en général de 20 à 50 % plus grand pour un béton de
granulat recyclé que pour un béton de granulat alluvionnaire [25].
Ce retrait a été principalement attribué aux effets combinés de la
quantité plus importante de mortier dans le béton et de la plus
grande quantité d’eau de gâchage utilisée [24].
La résistance au gel-dégel des bétons fabriqués à partir de ces
granulats dépend entre autre de la proportion de matériau recyclé
incorporée dans le béton. Un béton comprenant du sable et des
gravillons recyclés est généralement moins résistant au gel-dégel
qu’un béton composé de sable naturel et de gravillon recyclé [22,
26].
2.2.5 Les granulats de
déchets de production
de l'industrie du béton
Définitions Les granulats de déchets de production ont deux origines :
- les débris de béton générés tout au long des étapes de la
production ; ils résultent du nettoyage des installations de
fabrication et du transport du béton frais (chutes de béton) ; il
peut également s’agir de béton provenant de gâchées non
utilisées ou non utilisables ; ce type de déchets est produit en
quantité variant de 0,2 à 1 % de la masse de béton produite
selon les secteurs concernés ;
- les produits défectueux, mal formés, partiellement cassés ou
d’aspect non conforme ; à ces produits défectueux s’ajoutent
les produits ayant fait l’objet d’essais de résistance à la
rupture ; ce type de déchets est produit en quantité variant de
0,2 à 3 % selon les secteurs et selon les conditions imposées
par le tri.
Lorsqu’ils ne sont pas mélangés avec d’autres déchets
(emballages, chiffon…), ces morceaux et débris de béton durcis et
propres sont considérés comme des déchets inertes. Ils sont le
plus souvent acceptés gratuitement par des entreprises de travaux
publics pour constituer des remblais ou par des entreprises de
traitement de déchets de chantier. Toutefois, pour certains
secteurs de l’industrie du béton (planchers, ossatures, murs,
assainissement), les produits défectueux fortement armés ou
précontraints et volumineux posent des problèmes d’enlèvement.
Élaboration des granulats
de déchets de production
Plusieurs expériences de recyclage de granulats de déchets de
production de béton dans l’industrie du béton en France, en
Belgique, en Allemagne et en Suisse ont pu être recensées et
analysées [27]. Cela concerne les secteurs des planchers et
ossatures, de l’assainissement (tuyaux regards), des blocs, des
entrevous et des tuiles.
Dans la plupart des cas, les déchets de béton sont accumulés et
stockés sur le terrain de l’usine pour être traités épisodiquement
par une installation mobile de concassage-criblage.
Ces installations, exploitées par des entreprises spécialisées, sont
établies pendant quelques semaines à proximité du stock et
traitent des quantités de déchets pouvant atteindre 10 000 tonnes
en une vingtaine de jours.
- 44 -
Le coût de revient de ces opérations est de l’ordre de grandeur du
coût d’achat (départ) de granulats naturels, soit entre 5 et 8 € par
tonne. Les gains obtenus résultent des économies de transport
pour l’enlèvement des déchets, des économies sur le coût de mise
en décharge et de récupération des aciers lorsque cela est le cas.
Dans certains cas, en particulier lorsque la proximité de l’usine et
de l’installation de traitement le permet, les déchets sont évacués
et traités dans des installations fixes de concassage/criblage. Il
s’agit alors de carrières de granulats naturels ou d’installations
fixes de traitement de matériaux. Malgré le développement récent
de ces installations, leur nombre reste limité (environ 30 en
France, dont une vingtaine en Île-de-France et en région Rhône
Alpes) et elles sont souvent éloignées des usines de production,
ce qui entraîne des coûts de transport excessifs.
La troisième filière pour le traitement et le recyclage des déchets
de produits en béton, qui consiste à employer des petites
installations simples et fixes dans les usines, a fait l’objet de
quelques réalisations et expérimentations. Elle s’applique à des
productions de blocs et entrevous, dont les déchets de dimensions
limitées (maximum 0,6 x 0,2 x 0,2 m) sont facilement réduits en
granulats avec des broyeurs de petite capacité.
Bilan des déchets de
production de l’industrie
du béton
Afin de réaliser un bilan des déchets de béton produits par
l’industrie du béton, nous avons défini six secteurs de l’industrie du
béton pour lesquels les productions de déchets et leurs possibilités
de traitement ou de recyclage sont très différentes.
Le tableau 13 définit ces secteurs, leur taux de rebut moyen et les
tonnages annuels pour l’ensemble de l’industrie du béton [27].
Secteurs de
l’industrie du béton
Production vendue
en 2001
(millions de tonnes)
Taux de rebuts et
déchets moyens
en %
Quantité de rebuts
et déchets
(milliers de tonnes)
Blocs et entrevous 16,1 1,2 193
Bordures, pavés, dalles
de voirie, carreaux 3,7 4 148
Assainissement, tuyaux
regards, produits pour
épuration
3,1 1,5 47
Planchers et ossatures :
poutrelles, prédalles,
poutres, poteaux
3,1 2,2 68
Éléments de murs,
escaliers, conduits,
grands produits de génie
civil
1,4 1,5 21
Produits divers :
mobilier urbain,
clôtures…
1,8 1,5 27
TOTAL 29,2 1,8 504
Tableau 13 - Taux de rebut moyen et tonnages de rebuts et déchets pour différents secteurs de
l’Industrie du Béton (année 2001)
Selon les types de produits fabriqués et les volumes de production,
qui peuvent varier de 10 000 à 30 000 tonnes/an pour les plus
- 45 -
petites usines, jusqu’à 100 000 à 200 000 tonnes/an pour les plus
grosses usines, les volumes annuels de déchets et de rebuts se
situent entre 100 tonnes et 3 000 tonnes par usine.
Caractéristiques des
rebuts de fabrication de
l'industrie du béton
Dans le tableau 14 figurent les principales caractéristiques d’un
granulat obtenu à partir du concassage de pavés et de blocs en
béton. Ces résultats ont été obtenus à partir de rebuts d’une usine
donnée et ne sont donc pas représentatifs de l’ensemble des
rebuts de l’industrie du béton.
Granulométrie du granulat 0/15
Origine des rebuts pavés, blocs
Type de concasseur bi-marteaux articulés
Propriétés physiques
Masse volumique
réelle (tonnes/m3)
2,3
Absorption d’eau (%) 6
Module de finesse (fraction sable) 4,1
Coefficient d'aplatissement (%) 3
Teneur en fines (% <80 m) 4,3
Équivalent de sable (PS en %) 87
Propriétés mécaniques
Los Angeles 38
Propriétés chimiques
Teneur en soufre total (%) 0,2
Teneur en sulfates (%) 0,3
Teneur en chlorures (%) 0,003
Teneur en ciment (%) 13
Tableau 14 - Caractéristiques des granulats issus des rebuts de
fabrication de blocs et pavés en béton
On constate que les granulats de rebuts de fabrication ont des
caractéristiques physiques proches de celles des granulats de
déchets de démolition. Leur masse volumique réelle est plus faible
et leur absorption d’eau beaucoup plus forte que celle des
granulats alluvionnaires.
En ce qui concerne la propreté, l’équivalent de sable des granulats
de rebuts de fabrication est très proche de celui des granulats
alluvionnaires.
Concernant les propriétés mécaniques, on constate comme pour
les déchets de démolition une résistance à la fragmentation par
chocs plus faible que celle des granulats alluvionnaires.
Caractéristiques des
bétons obtenus à partir
de granulats de rebuts
de production
Un petit nombre d'expériences concernant leur emploi dans les
produits en béton ont été recensées. Celles-ci s'avèrent toutes
concluantes. Une étude récente réalisée au CERIB sur le
recyclage de granulats de béton a montré que les déchets de
béton de l'industrie du béton peuvent être utilisés sans problème à
raison de 5 à 10 % en remplacement des granulats naturels dans
les gâchées de béton [27].
- 46 -
Les résistances mécaniques des bétons réalisés avec des ajouts
limités de granulats recyclés de déchets de béton (10 % pour les
sables et 30 % pour les gravillons) peuvent être équivalentes à
celles des bétons de granulats naturels.
2.2.6 Les sables de
fonderie
Définitions Les sables de fonderie sont des sous-produits de l’industrie de la
fonderie. Dans le procédé de moulage de pièces métalliques, les
fonderies utilisent un sable fin siliceux associé à d’autres
matériaux tels que l’argile ou des liants organiques (ex : résines
phénoliques). Ce sable peut être recyclé mais le nombre de
réutilisations de celui-ci est limité [28].
Quand le sable n’est plus réutilisable pour l’industrie de la fonderie,
il est mis en décharge. Les sables de fonderie sont donc
susceptibles de constituer une matière première d’un coût assez
faible pour la fabrication des bétons hydrauliques.
Conditions d'emploi La réglementation française, en l'occurrence l’Arrêté Ministériel du
16 juillet 1991 relatif à l’élimination des sables de fonderie
contenant des liants organiques de synthèse, précise les
conditions de la réutilisation de ces sables : "les sables de
fonderie peuvent être utilisés pour la fabrication de produits à
base de liants hydrauliques si leur teneur en phénol est inférieure
à 5 mg/kg de sable rapporté à la matière sèche".
Caractéristiques des
sables usagés de fonderie
Dans le procédé de moulage de pièces métalliques, les fonderies
utilisent un sable fin siliceux associé à d’autres matériaux. Les
sables retenus pour l’étude représentent des volumes significatifs.
Ils sont issus des principaux types de procédés de moulage et
sont donc représentatifs des différentes métallurgies.
Nature des sables Sable 1 : sable à liant argileux, sans addition de noir, avec une
faible proportion de sables à liants synthétiques
Sable 2 : sable à liant argileux, avec addition de noir et avec une
proportion moyenne de sables à liants synthétiques
sable 3 : sable à liant argileux, avec addition de noir et avec une
proportion moyenne de sables à liants synthétiques
sable 4 : sable à liant organique de synthèse
sable 5 : sable à liant argileux, avec addition de noir et avec une
forte proportion de sables à liants synthétiques
sable 6 : sable à liant organique de synthèse avec une proportion
moyenne de sable à liant argileux
sable 7 : sable à liant argileux, avec addition de noir et avec une
faible proportion de sables à liants synthétiques
sable 8 : sable à liant organique de synthèse
Dans le tableau 15 sont présentées les caractéristiques de ces
huit sables usagés de fonderie [28].
- 47 -
Sable
1
Sable
2
Sable
3
Sable
4
Sable
5
Sable
6
Sable
7
Sable
8
Origine métallurgique acier fonte fonte fonte fonte fonte aluminium fonte
Masse volumique réelle
(tonnes/m3)
2,7 2,4 2,6 2,6 2,5 2,6 2,6 2,6
Module de finesse 1 0,8 1,1 1,2 0,9 1 0,3 1,1
Teneur en fines (% < 80 µm) 10 18,5 5 1,5 13,7 5,7 44,8 0,3
Coefficient d’écoulement des
sables (S) 24 24 24 27 23 26 27 28
Équivalent de sable PS (%) 17 14 38 87 19 70 ** **
Matières organiques test
négatif
test
négatif
test
négatif
test
négatif
test
négatif
test
négatif
test
négatif
test
négatif
Valeur de bleu (g de
colorant/kg de fraction
0/2 mm)
23 17 18 0 18 5 4 0
Indice phénol (mg/kg) 0,44 0,2 1,81 0,51 5,78 - 2,21 -
** non mesurable
Tableau 15 - Principales caractéristiques des sables usagés de fonderie
Les masses volumiques réelles des sables sont comparables à
celles des sables fins siliceux habituellement utilisés dans les
bétons.
Les faibles modules de finesse mettent en évidence la finesse
élevée de ces sables.
Les teneurs en fines des sables varient considérablement d’un
sable à l’autre.
Le coefficient d’écoulement est celui d’un sable fin siliceux.
Les sables de fonderie 1, 2, 3, 5 et 6 ont des teneurs relativement
élevées en éléments fins de nature argileuse. Par conséquent les
valeurs d’équivalent de sable et de bleu sont largement
supérieures à celles des sables alluvionnaires.
Les tests de détection de matières organiques par colorimétrie
sont négatifs pour les huit sables étudiés.
Analyse chimique sur
les sables
Des analyses ont été réalisées afin de déterminer la teneur en
éléments susceptibles de provoquer des désordres dans le béton.
Les résultats d’analyses en plomb, magnésium, potassium,
sodium, calcium, carbone, soufre et chlorures ont permis de
vérifier que les sables testés ne présentaient pas d’éléments ou de
composés chimiques en teneur susceptible de nuire au béton.
Mesure de l'indice
phénol
L’Arrêté Ministériel du 16 juillet 1991 stipule que seuls les sables
de fonderie dont l’indice phénol est inférieur à 5 mg/kg peuvent
faire l’objet d’une réutilisation dans des produits à liants
hydrauliques.
Afin de vérifier la possibilité d’une réutilisation des sables
sélectionnés dans des produits à base de liants hydrauliques, des
mesures d’indice phénol ont été réalisées sur certains sables (voir
tableau 15). Les valeurs d’indice phénol relevées sur les sables
- 48 -
autorisent, à l’exception du sable 5, la réutilisation de ceux-ci dans
les produits en béton.
Influence des sables de
fonderie sur les process
de fabrication et sur les
caractéristiques des
produits
En France, moins de 1 % des usines de l’industrie du béton
utilisent ou ont utilisé des sables de fonderie dans la fabrication de
produits en béton (l’industrie du béton représente environ
1 000 usines réparties sur l’ensemble du territoire).
Lors de leur utilisation les sables doivent être secs. Ils doivent
donc être transportés, livrés et stockés à l’abri des intempéries, ce
qui nécessite du matériel supplémentaire par rapport aux
granulats naturels. Au niveau du stockage des sables de fonderie,
l’utilisation de trémies bâchées est possible mais le cas de fuites
au niveau du casque liées à la finesse du sable a été signalé. De
plus dans le cas de non régularité d’approvisionnement, il faut
prévoir des cases ou des silos supplémentaires pour assurer un
stock tampon et limiter ainsi tout risque de rupture de fourniture.
L’expérience d’utilisation des sables de fonderie dans l’industrie du
béton montre que des mottes résiduelles formées à la suite de la
destruction du moule ou nouvellement formées du fait de la
présence relativement importante d’eau dans le sable, peuvent
être présentes dans certaines livraisons, ce qui pose des
problèmes d’écoulement dans les trémies de stockage, des
problèmes d’arrêt machine, d’évolution de composition de béton et
des différences de teinte (notamment de marbrures sur les
produits en béton). Les sables doivent donc être tamisés et
conservés en atmosphère sèche avant livraison, car ce type de
problème est une des principales causes d’abandon des
expérimentations chez certains industriels.
L’ajout de sable de fonderie en faible quantité dans la gâchée de
béton ne pose aucun problème technique de fabrication des
produits en béton. Les sables de fonderie, qui sont des sables fins,
permettent de diminuer les irrégularités de texture des produits.
Cependant l’irrégularité de la teinte quelquefois observée sur les
produits incorporant du sable de fonderie a été mal perçue et a
parfois entraîné l’arrêt de l’utilisation de ce type de sable.
Dans le cas d’une utilisation de sables de fonderie dans un béton
de poutrelles, il a été constaté que ces sables amélioraient le filage
des produits.
La fabrication de blocs creux de classe B40 contenant 10 % de
sable de fonderie par rapport à la masse totale de sable utilisé est
réalisée sans modifications particulières des habitudes de
production d'une autre usine, les sables de fonderie utilisés ayant
été choisis du fait de la proximité des fonderies auprès de l’usine.
Il a été constaté dans un cas une diminution des résistances en
compression au délai de livraison des blocs de l'ordre de 10 %
pour une substitution de 2,5 % de sable naturel par du sable de
fonderie. Cette diminution peut s'expliquer notamment par la
présence d'éléments fins indésirables pour le béton (exemple :
argile). Dans les autres cas d'utilisation de sable de fonderie dans
les blocs en béton, aucune diminution significative de la résistance
en compression n'a été observée quelle que soit la fourniture ou le
taux d'utilisation de celle-ci dans la plage 0-15 %.
- 49 -
Dans tous les cas, la présence de sable de fonderie n'a eu que
peu d'influence sur les masses au délai de livraison des blocs et
n'a pas affecté de façon dommageable l'amplitude de la variation
dimensionnelle entre états conventionnels extrêmes de ceux-ci.
Un examen visuel comparatif des bétons avec et sans sable de
fonderie fait apparaître un assombrissement d'autant plus
significatif que la teneur en sable usagé est élevée.
Toutefois, il reste des points à examiner quant à l’utilisation des
sables de fonderie en ce qui concerne :
- les contraintes économiques ;
- les contraintes réglementaires ;
- la régularité et la disponibilité de la fourniture ;
- l’éventuel relargage à long terme de phénol.
Une étude a été réalisée par le CERIB en collaboration avec le
CTIF sur l’utilisation des sables de fonderie dans les blocs en
béton. Plusieurs opérations pilotes entre des fabricants de blocs et
des fondeurs ont permis d’apporter des éléments de réponse aux
points cités ci-dessus [29].
2.3 Inventaire des
pistes étudiées à ce
jour concernant la
réutilisation de
matières premières
secondaires dans le
béton et démarche
applicable dans le
cas général
Les pistes étudiées sont les suivantes :
- les Résidus de l’Épuration des Fumées d’Incinération des
Ordures Ménagères et les Mâchefers d’Incinération des
Ordures Ménagères ;
- les bétons de bois ;
- les bétons à base de laitiers ;
- les bétons contenant des granulats de verre.
2.3.1 Les Résidus de
l’Épuration des Fumées
d’Incinération des
Ordures Ménagères et
les Mâchefers
d’Incinération des
Ordures Ménagères
[30]
En France, la quantité moyenne d’ordures ménagères produite
par habitant et par jour est de l’ordre de 1 Kilogramme, ce qui
correspond à une production annuelle d’environ 20 millions de
tonnes. Actuellement 8,5 millions de tonnes de ces ordures sont
incinérées, 9 millions de tonnes sont mises en Centre
d’Enfouissement Technique (CET), le reste allant en compostage
ou en unités non autorisées.
L’incinération d’une tonne d’ordures ménagères permet de réduire
son volume de 90 % et produit environ 50 kg de fumées acides
chargées de poussières (REFIOM) et 250 kg de mâchefers
(MIOM), le reste étant évacué sous forme gazeuse.
- 50 -
Les REFIOM Les fumées d’incinération sont riches en métaux lourds et en
composés organiques imbrûlés divers. Après un premier
traitement qui consiste à les épurer de leurs vapeurs toxiques, on
récupère les REFIOM qui sont les matières condensées des
fumées d’incinération.
Les MIOM À la sortie du four d’incinération les MIOM sont généralement
humides et contiennent des éléments grossiers (ex : verre,
ferrailles, gros imbrûlés).
Le prétraitement des MIOM consiste à cribler et à déferailler les
résidus afin d’obtenir une grave de dimension 0/30 mm.
À ce stade, les MIOM sont classés en fonction de leurs
caractéristiques physico-chimiques en 3 catégories :
- mâchefers de catégorie « V » à faible fraction lixiviable (fraction
d’éléments solubles dans un solvant) ;
- mâchefers intermédiaires de catégorie « M » ;
- mâchefers avec forte fraction lixiviable de catégorie « S ».
Jusqu’à présent, les mâchefers sont généralement mis en
décharge ou stockés sur les sites d’incinération. Les mâchefers
appartenant à la catégorie V peuvent être éventuellement vendus
à des entreprises de travaux publics qui les utilisent en technique
routière pour faire face au déficit en graves naturelles de certaines
régions.
Le Ministère de l’Environnement a diffusé en 1994 une circulaire
dont l’objet est de préciser les conditions pour lesquelles les
mâchefers peuvent être valorisés en sous-couche routière (voir
tableau 16). Seuls les mâchefers à faible fraction lixiviable sont en
effet susceptibles d’une valorisation immédiate.
Spécifications
sur les
éléments
chimiques
Catégorie V
Mâchefers à
faible fraction
lixiviable
Catégorie M
Mâchefers
intermédiaires
Catégorie S*
Mâchefers à forte
fraction lixiviable
Fraction soluble < 5 % < 10 % > 10 %
Hg (mg/Kg) < 0,2 < 0,4 > 0,4
Pb (mg/Kg) < 10 < 50 > 50
Cd (mg/Kg) < 1 < 2 > 2
As (mg/Kg) < 2 < 4 > 4
CrVI (mg/Kg) < 1,5 < 3 > 3
SO4
2-(mg/Kg) < 10 000 < 15 000 > 15 000
COT (mg/Kg) < 1 500 < 2 000 > 2 000
Destination
Ces mâchefers
peuvent être
directement
valorisés.
Ces mâchefers
subissent un traitement
ou un stockage
maximal de 12 mois.
Envoi en décharge s’ils
ne correspondent pas à
la première catégorie
après stockage et
traitement.
Ces mâchefers
sont évacués
immédiatement en
décharge.
Tableau 16 – Circulaire mâchefers du 9 mai 1994
* Cette catégorie doit présenter l’un des critères indiqués.
- 51 -
Le Ministère de l’Environnement formule quelques observations
quant à l’inertage ou à la valorisation des MIOM et REFIOM :
- le marché de l’inertage de REFIOM à forte teneur dans des
matrices à base de liants hydrauliques est géré intégralement
par des sociétés propriétaires de centres d’incinération ;
concernant les MIOM, cette voie ne semble pas intéressante
sur le plan économique car ceux-ci peuvent être valorisés à
peu de frais en techniques routières ;
- le stockage des REFIOM dans des containers préfabriqués est
contraire à l’esprit de l’arrêté du 18 décembre 1992 ; pour les
MIOM, cette solution ne serait pas économiquement viable. Ils
sont actuellement stockés en Centre d’Enfouissement
Technique de classe 2 ;
- le Ministère de l’Environnement est défavorable à
l’incorporation de REFIOM ou de MIOM dans des produits en
béton car d’une part il n’y a pas à ce jour de tests fiables pour
caractériser le produit fini vis-à-vis de l’environnement, et
d’autre part la traçabilité des produits en béton n’est pas
toujours garantie (seule la traçabilité des produits certifiés est
possible).
2.3.2 Les bétons de
bois [31]
Une recherche bibliographique réalisée au CERIB a permis de
faire un état des lieux des techniques de fabrication des bétons
de granulats de bois, des caractéristiques physiques de ces
bétons et des produits réalisables en béton de bois. À noter qu’un
projet de norme européenne prEN14474 sur les bétons de bois
est en cours d’élaboration. Cette norme actuellement soumise à
l’enquête CEN sera vraisemblablement adoptée en 2003.
Il est difficile de chiffrer avec exactitude le volume des réalisations
en béton de bois, toutefois on peut estimer que la production
annuelle est de l’ordre de 25 000 m3 de granulats de bois ce qui
permet de fabriquer plus de 30 000 m3 de béton de bois par an.
Fabrication des bétons
de granulats de bois
Choix des matières
premières
Certains feuillus contenant des essences ou certains mélanges
d’essence, des tanins, des composés hydrocarbonés et des
hémicelluloses hydrolysables en trop grandes quantités sont
difficilement compatibles avec la fabrication de béton de bois. En
effet ces composés sont susceptibles de provoquer des retards
de prise du ciment et une inhibition des phénomènes
d’hydratation du ciment.
Certains traitements des granulats de bois tels que l’imprégnation
minérale par exemple sont incompatibles avec des essences
particulières.
Un délai minimal de l’ordre de 6 mois entre l’abattage de l’arbre et
le traitement mécanique de celui-ci doit être respecté. En effet, la
quantité de substances nuisibles aux réactions d’hydratation du
ciment semble étroitement liée, pour une essence donnée, au
délai d’entreposage du bois.
- 52 -
L’utilisation d’un bois léger est préconisée car celui-ci est constitué
de fibres plus longues pour lesquelles les phénomènes
d’absorption et de désorption d’eau sont plus rapides et plus
faciles à maîtriser.
Compositions des
bétons
Les formules de composition des bétons de bois sont très proches
des formules de bétons légers. L’optimum des performances
mécaniques des bétons de bois se situe à un rapport
ciment/granulat aux alentours de 2 avec un minimum de 170 kg
de granulats de bois par m3 de béton.
Préparation des
bétons
Pour les granulats de bois qui n’ont pas subi un traitement
d’imperméabilisation, il est nécessaire de réaliser un prémouillage
des granulats. Pour les granulats de bois qui ont subi un
enrobage efficace, le prémouillage peut ne pas être appliqué.
Le temps de malaxage, particulièrement dans le cas d’un
prémouillage, est jusqu’à deux fois plus long qu’avec un béton
traditionnel. Par ailleurs les coefficients de frottement des bétons
de bois à l’intérieur d’un malaxeur sont tels qu’il faut diminuer la
charge dans le malaxeur d’environ 30 %.
Conception des
moules
Les moules utilisés pour confectionner des produits en béton de
bois ne présentent aucune spécificité. L’usure des moules est
moins importante que celle observée avec des granulats silico-
calcaires, siliceux ou calcaires.
Mise en place du
béton
Il n’y a pas de problème particulier lors du remplissage. Ce type
de béton n’est pas très sensible à la vibration. Par contre, il est
très sensible à la compression.
Durcissement des
produits
La cinétique des réactions d’hydratation d’un béton de bois est
assez différente de celle d’un béton traditionnel. Elle est variable
en fonction des essences contenues dans les granulats de bois.
Selon les essences, la durée de prise du béton de bois varie de 6
à 44 heures.
Cure et stockage Des précautions particulières doivent être prises afin de limiter le
retrait du béton.
Étant donné la capacité d’absorption d’eau du bois, il est
nécessaire de réaliser une cure en milieu humide dans le but
d’éviter toute dessiccation et de prévoir un délai de stockage
minimal de 1 à 3 mois à l’abri des intempéries afin d’obtenir un
équilibre hygrothermique satisfaisant.
Caractéristiques
physiques des bétons de
bois
Les bétons de bois ont une meilleure résistance aux cycles de
gel-dégel qu’un béton traditionnel. Ils ont une absorption d’eau
par capillarité plus faible que les briques ou les blocs de terre
cuite.
La résistance mécanique en compression des bétons de bois est
généralement plus faible que celle des bétons légers, elle se situe
généralement entre 0,5 et 4 MPa selon le type de béton de bois
fabriqué.
La masse volumique des bétons de bois varie généralement entre
450 et 1 000 kg/m3.
- 53 -
Les performances acoustiques des bétons de bois sont
particulièrement intéressantes car on peut obtenir, en faisant varier
l’épaisseur du matériau et la forme du produit, de bons résultats
d’absorption sonore à basses et hautes fréquences.
Du point de vue de la réaction au feu, les bétons de bois sont
généralement classés B (pourcentage de matières organiques
> 1 %) et de ce fait sont soumis à un essai d’aptitude, même si les
matières végétales combustibles sont enrobées dans une matrice
cimentaire, ce qui modifie sensiblement la combustibilité des
granulats de bois.
La résistance au feu d’un plancher réalisé en hourdis caissons (de
dimensions de 90 cm x 90 cm) disposé en fond de coffrage d’un
plancher béton peut être classée comme possédant un degré de
stabilité au feu de 3 ou 4 heures.
Les variations dimensionnelles des bétons de bois ont deux
origines :
- la première origine est la conséquence des réactions
d’hydratation lors de la prise du liant : les variations
dimensionnelles peuvent être limitées si l’on respecte une
période de stockage après fabrication (ce qui est généralement
le cas pour la fabrication de blocs de maçonnerie en béton de
bois) ;
- la deuxième origine est due aux variations hygrothermiques du
milieu environnant.
Les mesures effectuées entre états extrêmes (état sec - état
humide par immersion dans l’eau) sur les bétons de bois sont
généralement 10 fois plus élevées que les spécifications imposées
aux bétons légers ou cellulaires.
Produits réalisables
en béton de bois
Ouvrages extérieurs :
- murs en maçonnerie constitués soit de blocs creux soit de
blocs de coffrage préfabriqués à partir de copeaux ou de
plaquettes de bois (norme en cours de préparation par le
Comité de normalisation européenne CEN/TC 229) ;
- murs en panneaux constitués d’une couche interne de béton de
bois sur laquelle sont coulées de chaque côté deux plaques de
béton classique ;
- murs antibruit constitués d’un voile de béton armé traditionnel
qui assure la résistance statique de l’élément auquel est
associé un béton de bois nervuré d’environ 20 cm d’épaisseur
(norme en cours de préparation par le Comité de normalisation
européenne CEN/TC 229) ;
- bardages constitués d’une âme en béton de bois recouverte du
côté extérieur de béton fin et du côté intérieur de mortier de
ciment ;
- panneaux de toiture constitués d’une âme en béton de bois sur
laquelle est appliquée une couche de béton ou de mortier de 10
à 20 mm d’épaisseur ;
- 54 -
- abris divers comme les niches à chien composées de
panneaux de béton de bois de 45 mm d’épaisseur ;
- plots à palettes et cales de blocage constitués de béton de bois
comprimé dans un laminoir ;
- sols sportifs tels que des terrains de tennis et des pistes de golf
miniature ; les terrains de tennis sont constitués d’une dalle en
béton de bois recouverte de brique pilée afin d’obtenir un
résultat comparable à un terrain de terre battue ;
- récifs marins artificiels.
Ouvrages intérieurs :
- chapes pour réhabilitation, en effet la réhabilitation représente
85 % du marché des bétons légers ;
- dalles de planchers constituées d’une âme de béton de bois sur
laquelle est appliquée une couche de mortier traditionnel ;
- entrevous et hourdis-caissons à fond ouvert ou fermé qui
peuvent recevoir un plafond suspendu ;
- éléments de cave empilables qui ont pour objectif de stabiliser
la température ambiante, de réguler le degré d’humidité et
d’absorber les vibrations ;
- boisseaux à double isolation constitués d’un boisseau interne
en béton traditionnel, d’une enveloppe de laine de roche haute
densité et d’un boisseau extérieur en béton de bois alvéolé ;
- coffres divers tels que des tabourets pour compteur d’eau, des
caveaux, des box pour animaux…
2.3.3 Les bétons à
base de laitiers [32]
Les laitiers sont des sous-produits de la fabrication de la fonte
élaborée dans des hauts fourneaux. Dans l’industrie du béton, les
laitiers sont utilisés notamment pour fabriquer des blocs.
Le laitier se présente sous différentes formes. Les principales
sont :
- le laitier cristallisé qui est obtenu par refroidissement naturel et
lent du laitier liquide sortant du haut fourneau ; sa cristallisation
s’opère au cours du refroidissement à l’air jusqu’à température
ambiante ; ce laitier peut provenir soit de la fraîche production,
soit d’un dépôt ancien ; il est largement utilisé comme granulat
et défini pour cet usage par la norme P 18-302 ; il est
commercialisé sous de nombreuses classes granulaires dont
les plus courantes sont les classes 0/4, 0/6, 4/6, 6/10, 10/14 et
10/20 mm ;
- le laitier granulé qui est obtenu par refroidissement brusque
dans l'eau (ou trempe) du laitier en fusion ; il se présente sous
la forme d'un sable de couleur vert à gris clair, de masse
volumique apparente comprise entre 800 et 1 300 kg/m3 ; sa
granulométrie se situe entre 0,1 et 5 mm avec un diamètre
médian (50 % passant) de 0,8 à 1,25 mm ; son passant à
0,08 mm est inférieur à 5 % ; la trempe du laitier lui donne une
structure vitreuse et le rend actif, c'est-à-dire susceptible de
développer des produits liants ; le laitier granulé est donc un
sable à prise hydraulique ; il peut être utilisé en tant que liant
dans les sables, les graves traitées en techniques routières et
pour la fabrication de produits en béton (utilisation fréquente
- 55 -
dans l'est de la France) ; la norme P 18-306 définit les
caractéristiques auxquelles doit satisfaire le laitier granulé
destiné à la confection des bétons de construction ;
- le laitier bouleté qui est obtenu par refroidissement brusque du
laitier liquide dans l’eau et dans l’air ; il a une structure vitreuse
et une texture de peau vitrifiée enveloppant une texture
alvéolaire ; sa masse volumique apparente est comprise entre
600 et 1 000 kg/m3 et il est principalement produit sous les
classes granulaires 0/3, 3/8 et 8/12 ; le laitier bouleté peut être
utilisé comme granulat léger pour la fabrication de blocs en
béton ;
- le laitier prébroyé qui est obtenu après broyage du laitier
granulé ou du laitier bouleté jusqu’à l’obtention d’une certaine
teneur en fines afin d’augmenter sa réactivité, c’est-à-dire la
possibilité de développer des liaisons cristallines par
hydratation ; le laitier prébroyé est caractérisé par une teneur
en fines comprise entre 10 et 15 % et par un diamètre médian
compris entre 0,315 mm et 0,4 mm ; le laitier prébroyé peut être
utilisé dans l’industrie du béton en tant que complément
granulaire ou comme liant hydraulique.
Exemple de formulation d’une gâchée de béton de laitier pour la
fabrication de blocs creux B40 de dimensions 20 x 20 x 50 cm :
Laitier cristallisé 0/4 900 kg
Laitier cristallisé 0/6 400 kg
Laitier cristallisé 4/8 400 kg
Ciment CPA CEMI 52,5 130 kg
Eau 110 litres
Les résistances à la compression de ce type de blocs sont
supérieures à 4 MPa ce qui correspond à une classe de résistance
B40 selon la norme NF P 14-301 "Agglomérés - blocs en béton de
granulats courants pour murs et cloisons". Par contre, les
variations dimensionnelles entre états conventionnels extrêmes
sont supérieures de 20 % environ aux valeurs spécifiées dans la
norme NF P 14-301.
2.3.4 Les bétons
contenant des
granulats de verre
Les granulats de verre sont employés dans les bétons à des fins
esthétiques. Leur utilisation dans le béton nécessite certaines
précautions d’emploi vis-à-vis du phénomène d’alcali-réaction. En
effet, certains verres peuvent réagir dans le béton et provoquer
des désordres qui conduisent au gonflement et à la fissuration du
béton. L’évolution de ces désordres dans le temps dépend de
l’humidité disponible. Dans certains cas, l’humidité résiduelle du
béton peut suffire à elle seule pour engendrer des désordres [34].
La plupart des verres courants ont des teneurs en alcalins actifs
(Na2O, K2O, MgO) importantes (voir tableau 17). Pour des
applications en environnement humide, certains fabricants de
granulats de verre préconisent l’emploi de verres spéciaux (par
exemple verre borosilicate ou verre aluminosilicate) qui
contiennent peu d’alcalins. Les verres normaux (verre à bouteille,
verre à vitres) peuvent être utilisés moyennant des précautions
particulières telles qu’un traitement préalable des granulats
notamment une métallisation ou un revêtement organique (par
exemple un enrobage avec une résine époxyde ou acrylique).
- 56 -
Teneur (en % pondéral)
SiO2 B2O3 Al2O3 P2O3 Na2O K2O CaO BaO MgO PbO ZnO Fe2O3
Verre plat à vitres 72.5 1.5 13 0.3 9.3 3 0.1
Verre à bouteilles 73 1 15 10 0.05
Verre pour ampoules
électriques73 1 16 0.6 5.2 3.6
Borosilicate (Pyrex) 80.6 12.6 2.2 4.2 0.1 0.05 0.05
Aluminosilicate (fibres) 54.6 8.0 14.8 17.4 4.5
Verre "cristal" 55.5 11.0 33
Verre d'optique (flint lourd) 28 1 1 70
Verre pour lampes à sodium 36 27 27 10
Verre pour protection contre
les radiations 29 9 62
Verre résistant à l'acide
fluorhydrique18 72 10
Tableau 17 - Composition de quelques verres industriels
L’utilisation de granulats de verre dans le béton peut entraîner des
défauts d’adhérence entre le béton et le verre. Sur les revêtements
de sol, certains phénomènes mécaniques comme la pression des
chaussures ou une forme de grains défavorable peuvent
provoquer un déchaussement des granulats [34].
2.3.5 Démarche
applicable dans le cas
général de la
réutilisation de sous
produits
L’expérience du CERIB concernant l’utilisation dans le matériau
béton de granulats naturels et de granulats issus de sous-produits
industriels permet d’envisager l’utilisation de ces sous-produits
dans certaines catégories de produits en béton. Le choix des
produits en béton va être fonction des spécificités des granulats
étudiés et des propriétés physiques et mécaniques demandées
aux produits en béton.
Afin d’étudier la faisabilité d’une utilisation de granulats issus de
sous produits industriels dans le béton, une étude se déroulant en
deux phases est nécessaire.
La première phase a pour objectif de statuer sur l’aptitude des
granulats à être réutilisés dans le matériau béton. Elle comprend la
caractérisation des granulats recyclés, la confection de plusieurs
bétons avec différentes proportions de granulat recyclé et la
caractérisation des formules de béton des points de vue physiques
et mécaniques. La durabilité des bétons doit également être
appréhendée.
La deuxième phase a pour objectif de caractériser le
comportement de produits en béton dans lesquels une partie des
granulats naturels a été remplacée par le granulat issu de sous
produits industriels. Elle comprend la réalisation de prototypes
fabriqués dans des conditions industrielles (blocs, pavés…) et la
caractérisation complète des produits fabriqués en fonction des
spécifications requises dans les normes produits correspondantes.
- 57 -
2.4 Normalisation,
réglementation en
vigueur
L’objectif de cette partie est de définir de quelle manière se situent
les granulats marins, concassés et recyclés par rapport aux textes
réglementaires en vigueur.
Les textes réglementaires de référence sont la norme XP P 18-540
d'octobre 1997 "granulats : définitions, conformité, spécifications"
ainsi que tous les textes réglementaires qui concernent les
produits en béton.
Signalons que la norme française XP P 18-540 sera remplacée à
partir du 1er
avril 2004 par les trois normes européennes de
spécifications sur les granulats suivantes :
- la norme NF EN 12 620 "granulats pour béton" ;
- la norme NF EN 13 055-1 "granulats légers pour béton et
mortier" ;
- la norme NF EN 13 139 "granulats pour mortier".
Des documents d’accompagnement nationaux de ces normes,
actuellement en préparation, seront soumis au vote formel au
cours de l’année 2003. Ils comprendront :
- une annexe nationale destinée à orienter le lecteur dans le
choix des spécifications et des essais retenus en France ; des
catégories de granulats (comme les catégories actuelles A, B,
C et D de la norme française XP P 18-540) seront définies en
fonction des utilisations pour simplifier le choix des
spécifications très ouvertes des textes européens ;
- un guide de marquage CE des produits (le niveau de contrôle
de conformité adopté en France, qui est 2+ ou 4, ne sera
réglementairement exigé que pour les bâtiments importants et
les ouvrages d’art) ;
- une norme structurée comme l’actuelle norme XP P 18-540,
définissant en particulier les critères de conformité applicables
aux contrôles effectués par le fournisseur ou l’acquéreur ;
- un fascicule de documentation regroupant les
recommandations pour la réalisation des essais sur granulats
compte-tenu des disparités entre les normes d’essais
françaises et européennes.
2.4.1 Présentation de
la norme XP P 18-540
(octobre 1997)
La norme XP P 18-540 sert actuellement de base à l’attribution de
la marque NF - granulats. Elle comprend 12 articles et 3 annexes.
Les 12 articles sont définis de la manière suivante :
Article 1 - domaine d’application ;
Article 2 - références normatives ;
Article 3 - définitions ;
Article 4 - symboles utilisés ;
Article 5 - dispositions particulières relatives aux caractéristiques
des granulats ;
Article 6 - critères de conformité appliqués aux contrôles effectués
par le fournisseur et par l’acquéreur.
- 58 -
Seuls les articles 3 et 6 sont de portée générale. Les dispositions
particulières définies dans l’article 5 ne s’appliquent qu’aux
caractéristiques spécifiées dans les articles 7 et suivants.
Les articles 7 à 9 concernent les granulats pour chaussées.
L’article 10 concerne les granulats pour bétons hydrauliques.
Les articles 11 et 12 concernent les granulats pour voies ferrées.
Dans cette étude, nous nous intéressons plus particulièrement à
l’article 10 relatif aux granulats pour bétons hydrauliques. Cet
article distingue quatre catégories de granulats indicées A, B, C ou
D. Un granulat appartient à la catégorie désignée lorsque toutes
ses caractéristiques sont conformes aux spécifications de cette
même catégorie. Les catégories de granulats indicées A, B ou C
correspondent à un ordre décroissant des exigences demandées
et donc de la qualité des granulats. Il est à noter que certaines
caractéristiques peuvent être indicées D "pas de spécifications
mais Fiche Technique de Produit renseignée". Cela signifie que le
fournisseur doit annoncer une valeur, qui tient lieu de spécification,
sur la FTP. De plus, dans le cas où un granulat a plus de deux
caractéristiques indicées D, l’accord préalable de l’acquéreur est
nécessaire.
2.4.2 Les
spécifications de la
norme expérimentale
XP P 18-540 vis-à-vis
des granulats marins,
concassés et recyclés
Afin de pouvoir situer les granulats marins, concassés et recyclés
de déchets de démolition et de rebuts de fabrication de l’industrie
du béton vis-à-vis des caractéristiques normalisées des granulats
pour bétons hydrauliques de la norme XP P 18-540, il est
nécessaire de se reporter aux paragraphes 2.2.2 à 2.2.5 de ce
rapport qui présentent un descriptif des caractéristiques réelles de
ces granulats.
L’article 3 de la norme XP P 18-540 "granulats : définitions,
conformité, spécifications" définit les granulats comme étant un
ensemble de grains de dimensions comprises entre 0 et 125 mm.
Sont définies dans cet article cinq catégories de granulats :
- les granulats naturels ;
- les granulats artificiels ;
- les granulats recyclés ;
- les granulats courants ;
- les granulats légers.
Les granulats marins et concassés de roche massive entrent
dans la catégorie des granulats naturels. Quant aux granulats
issus de déchets de démolition et aux granulats de rebuts de
fabrication de l’industrie du béton, ils correspondent à la catégorie
des granulats recyclés.
- 59 -
Propriétés physiques
Masse volumique
réelle
L’article 3 de la norme XP P 18-540 distingue les granulats
courants dont la masse volumique réelle est supérieure ou égale à
2 tonnes/m3 et les granulats légers dont la masse volumique réelle
est inférieure à 2 tonnes/m3.
L’article 10 concernant les bétons hydrauliques ne précise pas
quel doit être la masse volumique réelle minimale des granulats.
De ce point de vue, les granulats marins, les granulats
concassés de roche massive, les granulats de déchets de
démolition et les granulats de rebuts de fabrication de l’industrie du
béton qui ont tous des masses volumiques réelles supérieures à
2 tonnes/m3entrent dans la catégorie des granulats courants.
Absorption d'eau Pour les sables et gravillons, les valeurs supérieures du coefficient
d’absorption d’eau Ab fixées pour les catégories AbA, AbB et AbC
sont respectivement de 2,5 %, 5 % et 6 %.
Les sables et gravillons de granulats marins et concassés
entrent donc dans la catégorie AbA. Quant aux sables de déchets
de démolition et aux granulats de rebuts de fabrication de
l’industrie du béton les seuils fixés ne permettent pas à ces
granulats d’entrer dans l’une des catégories AbA, AbB ou même
AbC. Par contre ces granulats peuvent entrer dans la catégorie
Abd. Pour la catégorie Abd aucune spécification n’est exigée, mais
une valeur doit être annoncée par le fournisseur dans la FTP
(Fiche Technique de Produit).
Sensibilité au gel La sensibilité au gel d’un gravillon est déterminée à partir du
coefficient d’absorption d’eau (Ab), du Los Angeles (LA) ou du
coefficient de sensibilité au gel (G). Un gravillon est considéré non
gélif si celui-ci répond à l’une des conditions suivantes : Ab 1 %,
LA 25 ou G 30.
Les catégories GA, GB et GC comprennent les granulats considérés
comme non gélifs.
En ce qui concerne l’absorption d’eau, les gravillons concassés
respectent généralement le seuil de 1 %. Toutefois, certains
calcaires (notamment ceux recensés dans la présente étude) sont
hors spécifications. Les gravillons marins et les gravillons de
déchets de démolition sont également hors spécifications. Ces
derniers dépassent en général le seuil de 1 % d’absorption d’eau.
Pour le Los Angeles, le seuil fixé est facilement respecté par les
quelques gravillons marins identifiés sauf pour ceux du gisement
du platin de graves dont le Los Angeles est de 27 (voir tableau 7b).
Pour les gravillons concassés le seuil est également respecté sauf
pour les calcaires qui peuvent être légèrement hors spécifications
avec un Los Angeles moyen de 31. Pour les granulats de déchets
de démolition, le seuil LA 25 ne peut être respecté.
Quant au coefficient de sensibilité au gel (G), le seuil fixé est
généralement respecté par les granulats marins et concassés. Les
granulats concassés de calcaire peuvent suivant leur nature
dépasser ce seuil. Pour les granulats de déchets de démolition, on
ne dispose pas de valeur moyenne du coefficient de sensibilité au
- 60 -
gel, mais on peut estimer que compte tenu de leur fort coefficient
d'absorption d’eau, le seuil fixé à G 30 est difficilement
respectable par ceux-ci. Toutefois pour la catégorie GD aucune
valeur spécifiée n’est établie, la Fiche Technique de Produit (FTP)
devant être renseignée. Les granulats de déchets de démolition
entrent donc dans cette catégorie puisqu’ils ne respectent aucune
des trois spécifications.
Module de finesse
des sables
Les limites extrêmes inférieures et supérieures bornant le fuseau
de spécifications du module de finesse MF des sables sont fixées
à 1,8 et 3,2 avec une étendue du fuseau de régularité de 0,6 pour
la catégorie MFA et de 0,7 pour la catégorie MFB. Pour les
catégories MFC et MFD, les limites extrêmes ne sont pas
spécifiées, seule une étendue du fuseau de régularité
respectivement de 0,7 et 0,8 est requise pour ces catégories.
Les sables marins et concassés entrent donc soit dans la
catégorie MFA soit dans la catégorie MFB selon l’étendue de leur
fuseau de régularité.
Les sables issus de déchets de démolition et les sables de rebuts
de fabrication de l’industrie du béton ont des modules de finesse
respectifs de 3,8 et 4,1. Ils se situent donc soit dans la catégorie
MFC, soit dans la catégorie MFD selon l’étendue de leur fuseau de
régularité.
Propreté des granulats
Teneur en fines des
sables
Les limites extrêmes supérieures de la teneur en fines f des sables
sont établies à 12 %, 15 % et 18 % pour les catégories fA, fB et fC.
La catégorie fD ne fixe pas de spécifications, la Fiche Technique
de Produit (FTP) devant être renseignée.
Les sables marins, les sables de déchets de démolition et les
sables de rebuts de fabrication de pavés et de blocs préfabriqués
en béton étant pauvres en fines, ils respectent tous la limite
extrême supérieure de la catégorie fA. Par contre, pour les sables
concassés qui sont par nature riches en fines, les granites,
basaltes, marbres, quartzites et calcaires entrent de façon limite
dans la catégorie fA. Quant aux porphyres et diorites, leurs teneurs
en fines sont très légèrement hors spécifications pour la
catégorie fA.
Propreté des sables Selon la norme XP P 18-540, les sables doivent répondre à l'une
des exigences de propreté selon l'essai d'équivalent de sable ou
l'essai au bleu.
Le mode opératoire de la norme d’essai P 18-597, qui permet
d’apprécier la propreté d’un sable à l'aide de la caractéristique
"équivalent de sable (PS)", précise que les essais sont effectués
sur la fraction 0/2 mm limité à 10 % de fines. Il rend compte
globalement de la quantité et de la qualité des éléments fins
contenus dans le sable.
Pour les sables alluvionnaires et marins d’indice de concassage
inférieur à 50, les valeurs inférieures spécifiées pour l’équivalent
de sable (PS) sont de 65 % pour la catégorie PSA et de 60 % pour
les catégories PSB, PSC et PSD. Pour les autres sables, les valeurs
- 61 -
inférieures spécifiées sont de 60 % pour la catégorie PSA et 50 %
pour les catégories PSB, PSC et PSD.
Les sables marins qui ont un PS systématiquement supérieur à
80 entrent aisément dans la catégorie PSA. Tous les sables
concassés étudiés s’insèrent dans la catégorie PSA sauf les sables
concassés de porphyre qui sont très légèrement hors
spécifications et rentrent dans l'une des trois autres classes PSB,
PSC ou PSD. Les sables de rebuts de fabrication de pavés et de
blocs, avec un PS moyen de 87, entrent dans la catégorie PSA.
Quant aux sables de déchets de démolition dont le PS varie de 30
à 70, ils peuvent être selon leur qualité de catégorie PSA ou hors
spécification.
La norme relative à l’essai au bleu de méthylène NF EN 933-9
précise que les essais sont effectués sur le sable dont la
granularité a été réduite par broyage à 0/2 mm. Cet essai a pour
but de révéler la nature argileuse des fines contenues dans le
sable et de déterminer leur concentration. La valeur de bleu (MB)
supérieure spécifiée pour les catégories MBA, MBB, MBC et MBD
est de 1 g de bleu par kg de sable.
Le manque de donnée concernant la valeur de bleu des sables
marins et des rebuts de fabrication nous empêche de commenter
davantage cette caractéristique. Les sables concassés ont un MB
systématiquement inférieur à 1. Ils entrent tous dans la catégorie
MBA. Cette caractéristique est donc moins contraignante que
l’équivalent de sable qui exclue les sables de porphyre de la
catégorie A. Les deux sables de déchets de démolition dont la
valeur de bleu a été déterminée (RMN, DLB) entrent dans la
catégorie MBA.
Propreté des
gravillons
La détermination de la propreté des gravillons permet de quantifier
le pourcentage pondéral de particules de dimensions inférieures à
0,5 mm (généralement argileuses) contenues dans un granulat de
dimension supérieure à 2 mm (norme d’essai P 18-591).
La valeur supérieure spécifiée est de 3 % pour les gravillons de
roche massive ainsi que pour les gravillons alluvionnaires et
marins d’indice de concassage supérieur ou égal à 50 à la
condition que la valeur de bleu VBF soit inférieure ou égale à 10.
La valeur supérieure spécifiée est de 1,5 % pour les autres
gravillons.
Le manque de donnée concernant la propreté des gravillons
marins nous empêche de commenter davantage cette
caractéristique. Les gravillons concassés de roche massive
répondent bien à la spécification exigée. Toutefois, les calcaires
ont une propreté des gravillons globalement très variable et
certains peuvent dépasser la valeur supérieure spécifiée. D’après
le texte de la norme, les granulats de déchets de démolition
doivent répondre à la valeur supérieure spécifiée de 1,5 %. Les
seules données dont nous disposons indiquent une propreté de
l’ordre de 2,3 % pour un type de gravillon de démolition. Celui-ci
ne répond donc pas à l’exigence imposée.
Impuretés prohibées Pour les sables et gravillons, la valeur supérieure spécifiée est de
0,1 %. Le triage est effectué manuellement et le résultat est
exprimé en pourcentage de la masse sèche de la prise d’essai.
- 62 -
Les granulats marins et concassés sont des granulats naturels
issus de roches meubles ou massives. Ils ont donc en général des
quantités d’impuretés prohibées inférieures à la spécification
exigée. Par contre, les granulats de déchets de démolition sont
pollués par des quantités d’impuretés prohibées pouvant être
importantes. Ces impuretés peuvent être très variées selon la
nature des ouvrages démolis. Ces impuretés sont généralement
du plâtre, du papier, du bois, du plastique et elles sont très
probablement en quantité supérieure à 0,1 %, comme le montre
l'unique donnée disponible sur les granulats de démolition.
Éléments coquilliers Les spécifications concernant la teneur en éléments coquilliers ne
s’appliquent qu’aux gravillons alluvionnaires et marins. Celle-ci est
déterminée par tri manuel et exprimée en pourcentage de la
masse sèche de la prise d’essai. Les valeurs supérieures
spécifiées sont de 5 % pour la catégorie CqA, 10 % pour les
catégories CqB et CqC et 20 % pour la catégorie CqD.
Les gravillons marins ont des teneurs en éléments coquilliers
assez variables selon le gisement exploité, mais les données
disponibles sont toutes inférieures à 5 %. Les granulats
correspondants entrent donc dans la catégorie CqA.
Propriétés mécaniques
Los Angeles Cet essai permet de mesurer la résistance à la fragmentation par
chocs des éléments d’un échantillon de gravillons (norme d’essai
P 18-573). L’essai consiste à mesurer la quantité d’éléments
inférieurs à 1,6 mm produite en soumettant le matériau aux chocs
de boulets dans un cylindre en rotation. Les valeurs supérieures
spécifiées sont de 30 pour la catégorie LAA, 40 pour les catégories
LAB et LAC et 50 pour la catégorie LAD.
Les granulats concassés de roche massive ainsi que les
granulats marins pour lesquels cette caractéristique a été
déterminée entrent dans la catégorie LAA. Il faut toutefois
remarquer que les gravillons de calcaire concassés ont un Los
Angeles pouvant aller jusqu’à 49 et peuvent donc se situer à la
limite de la catégorie LAD. Les gravillons de déchets de démolition
et les gravillons de rebuts de fabrication de pavés et de blocs
respectent le seuil LA = 40 correspondant aux catégories LAB et
LAC.
Teneur en éléments
chimiques
Teneur en soufre
total
Le texte de la norme de spécifications se réfère à la norme d’essai
P 18-582 et fixe des valeurs supérieures en soufre total dans les
granulats de 0,4 % pour la catégorie SA, 1 % pour les catégories
SB et SC et 1,5 % pour la catégorie SD.
Les sables et gravillons concassés, les sables et gravillons
marins et les granulats de rebuts de fabrication de l’industrie du
béton entrent dans la catégorie SA. Par contre, certains granulats
de déchets de démolition ont des teneurs en soufre total
supérieures à 0,4 % et entrent donc dans l'une des catégories SB,
SC ou SD ou peuvent être hors spécification selon la qualité des
granulats.
- 63 -
Teneur en sulfates Il est fait référence à la norme d’essai NF EN 196-2 qui permet de
déterminer la teneur en sulfates par solubilisation dans l’acide
chlorhydrique. Les valeurs supérieures spécifiées sont de 0,2 %
pour les catégories SAA, SAB et SAC et de 0,3 % pour la catégorie
SAD.
Les sables et gravillons concassés ainsi que certains granulats
marins entrent dans la catégorie SAA. Il faut noter que deux
gisements Français de granulats marins ont des teneurs en
sulfates supérieures à 0,2 %. Par contre, la plupart des granulats
de déchets de démolition et les granulats de rebuts de fabrication
de pavés et de blocs qui ont des teneurs minimales en sulfates de
0,3 % sont hors spécifications. La norme XP P 18-540 a pris en
compte ce problème et a fixé des valeurs supérieures spécifiées
en sulfates solubles dans l’eau des matériaux recyclés (norme
d’essai XP P 18-581). Cette méthode permet de doser les sulfates
potentiellement actifs susceptibles de causer des désordres dans
le béton. La valeur supérieure spécifiée est de 0,2 % pour les
catégories SSA, SSB et SSC, alors que la catégorie SSD ne fixe pas
de spécifications mais la FTP doit être renseignée. Les granulats
de déchets de démolition et les granulats de rebuts de fabrication
de pavés et de blocs entrent dans cette dernière catégorie.
Teneur en chlorures La norme XP P 18-540 fait référence à la norme d’essai P 18-583
et précise simplement que la teneur en chlorures des sables et
des gravillons est à communiquer si elle est supérieure ou égale à
0,02 %.
Les sables et gravillons concassés et les granulats de rebuts de
fabrication de pavés et de blocs ont des teneurs en chlorures
inférieures à 0,02 %. Les granulats de déchets de démolition
possèdent des teneurs en chlorure supérieures à 0,02 %
uniquement dans le cas d’ouvrages démolis en milieu marin. Une
partie des sables et gravillons marins ont une teneur en chlorure
inférieure à 0,02 %. Les teneurs en chlorures dépendent
essentiellement du traitement des granulats. En effet, le procédé
d'extraction par pompage hydraulique généralement utilisé lors du
chargement et du déchargement du granulat marin permet de
réduire considérablement la teneur en chlorures du granulat. Ce
procédé permet d’atteindre de façon courante des teneurs en
chlorures de 0,01 %.
Alcali-réaction Selon la norme XP P 18-540, les granulats sont désignés comme :
- non réactifs (NR) ;
- potentiellement réactifs (PR) ;
- potentiellement réactifs à effet de pessimum (PRP).
Pour la définition des critères d’interprétation des résultats des
analyses et des essais normalisés de qualification des granulats,
ainsi que pour la conduite à tenir pour effectuer une opération de
qualification sur granulats, la norme expérimentale fait référence
au fascicule de documentation FD P 18-592 ainsi qu’au guide pour
la rédaction des pièces écrites des marchés publics. La norme
expérimentale précise également que les granulats PR et PRP
peuvent être utilisés en prenant les mesures préventives
nécessaires (recommandations pour la prévention des désordres
dus à l’alcali-réaction - LCPC - juin 1994). La norme XP P 18-540
- 64 -
précise aussi que la teneur en alcalins solubles dans l’eau de
chaux (déterminée suivant la méthode d’essai LPC n° 37) est
communiquée si elle dépasse 0,01 % (en Na2O équivalent) ou à la
demande.
Les granulats marins sont pour la plupart PR ou PRP. Des
précautions doivent donc être prises lors de leur utilisation dans
les bétons. En outre, leur teneur en Na2O équivalent doit être
communiquée dans la majorité des cas. Le manque de données
concernant les granulats issus de déchets de démolition et les
granulats de rebuts de fabrication de l'industrie du béton nous
empêche de conclure quant à leur réactivité potentielle vis-à-vis de
l'alcali-réaction.
2.4.3 Analyse critique
du texte de la norme
XP P 18-540 vis-à-vis
des granulats marins,
concassés et recyclés
L’examen qui suit concerne les articles suivants de la norme
XP P 18-540 :
Article 1 : domaine d’application ;
Article 3 : définition ;
Article 5 : dispositions particulières relatives aux caractéristiques
des granulats ;
Article 10 : granulats pour bétons hydrauliques.
Remarque :
L’indication dans cette norme d’une classe de granulat "D" pour
laquelle il est simplement demandé au fournisseur de s’engager
sur une valeur de la ou des caractéristiques demandées et l'excès
des plages de tolérance pour certaines caractéristiques comme le
Los Angeles ou l’absorption d’eau justifient l’intérêt de réaliser des
cahiers des charges de fourniture destinés à aider les industriels
du béton dans leur commande de fournitures.
Article 1 - Domaine
d'application
Dans cet article, il est précisé que la désignation d’un granulat
comprend les indications suivantes :
- granularité ;
- origine ;
- mode de préparation ;
- nature pétrographique selon P 18-557 ;
- référence à la présente norme.
Pour les granulats marins, il serait intéressant de préciser dans
le mode de préparation si ceux-ci ont été préparés par concassage
et s’ils ont été lavés après déchargement à terre.
Pour les granulats concassés, dans le mode de préparation il
serait utile de préciser le type de concasseur utilisé car celui-ci a
une influence directe sur certaines caractéristiques des granulats
(teneur en fines, module de finesse, coefficient d’aplatissement…).
Pour les granulats issus de déchets de démolition, il serait
intéressant de préciser leur origine (bâtiment industriel, bâtiment
résidentiel, ouvrage d’art…), leur nature (béton armé ou non,
mélange de béton et de briques…) ainsi que leur mode de
- 65 -
préparation (moyen de séparation utilisé, type de concasseur
utilisé…).
Pour les granulats issus de rebuts de fabrication de l’industrie
du béton, il serait utile de préciser leur origine (blocs, pavés,
bordures…) ainsi que leur mode de préparation (type de
concasseur).
Article 3 - Définition
§ 3.1 Granulats La norme distingue et définit les granulats naturels, les granulats
artificiels et les granulats recyclés. Les granulats sont dits recyclés
lorsqu’ils proviennent de la démolition d’ouvrage et lorsqu’ils sont
réutilisés.
Les granulats issus de déchets de démolition et les granulats de
rebuts de fabrication de produits en béton sont donc considérés à
part entière comme des granulats recyclés.
§ 3.18 Angularité des
granulats alluvionnaires et
marins
Dans cette partie les définitions de l’indice de concassage (IC) et
du rapport de concassage (RC) ont été rappelées.
L’indice et le rapport de concassage sont des caractéristiques
de fabrication qui ont une influence directe sur certaines
caractéristiques des granulats. Dans l’article 10 de la norme
XP P 18-540 relatif aux granulats pour bétons hydrauliques, les
spécifications concernant l’essai d’équivalent de sable et l’essai de
propreté superficielle des gravillons diffèrent selon l’indice de
concassage des granulats alluvionnaires et marins. Il est donc
nécessaire de connaître l'indice de concassage des granulats
marins lorsque ceux-ci ont été concassés.
§ 3.20 Fiche Technique de
Produits renseignée
Pour les caractéristiques où l’on fait référence à la catégorie "Pas
de spécification mais FTP renseignée", une valeur doit être
annoncée par le fournisseur. Elle tient lieu de valeur spécifiée
inférieure ou supérieure selon la caractéristique.
Cette particularité permet aux fournisseurs de granulats de fixer
des valeurs qu’ils s’engagent à respecter. Par exemple pour l’essai
d’absorption d’eau, la norme définit 4 catégories dont la catégorie
AbA 2,5 % et la catégorie AbD "pas de spécifications mais FTP
renseignée". Un fournisseur peut donc s’engager dans la FTP sur
une valeur maximale d’absorption d’eau de 8 %. Dans ce cas le
granulat sera considéré de catégorie AbD du point de vue de
l’absorption d’eau. Il est donc indispensable de s’assurer que les
valeurs fixées dans la FTP sont bien respectées et adaptées à
l’utilisation envisagée.
Signalons par ailleurs que l’article 10.5 de la norme XP P 18-540
fixe une limite pour le nombre de caractéristiques de catégorie C et
D : « Pour les bétons d’ouvrages d’art et de bâtiment de résistance
caractéristique supérieure ou égale à 35 MPa, les caractéristiques
indicées A conviennent. Certaines caractéristiques peuvent être
indicées B. Deux au plus peuvent être indicées C ou D après
études ou références. Pour les bétons courants, les granulats de
caractéristiques indicées C conviennent, ainsi que les granulats
dont deux des caractéristiques au plus sont indicées D ».
- 66 -
Article 5 - Dispositions
particulières relatives
aux caractéristiques des
granulats
§ 5.8 Impuretés prohibées Les impuretés prohibées représentées par les débris végétaux
(brindilles, racines, algues…), le charbon ou les résidus divers
(plastique, mâchefer, scories…), sont déterminées par triage
manuel. Le résultat est exprimé en pourcentage de la masse
sèche de la prise d’essai.
Dans les granulats issus de déchets de démolition, les
impuretés présentes sont variées. Le terme de résidus divers peut
être interprété de différentes manières. Il serait donc nécessaire de
lister la nature de ces résidus afin qu’il n’y ait pas de confusion
dans les résultats de cet essai. La méthode de tri manuel ne
s’appuie sur aucun protocole d’essai ce qui est donc une source
d’imprécisions. Par conséquent, des détails devraient être précisés
sur la méthode de tri manuel afin que les résultats obtenus soient
comparables.
§ 5.10 Teneur en éléments
coquilliers des gravillons
marins et alluvionnaires
Pour la fraction supérieure ou égale à 4 mm des gravillons marins
et alluvionnaires, la teneur en éléments coquilliers est déterminée
par tri manuel et exprimée en pourcentage de la masse sèche de
cette fraction.
Les granulats marins produits en France sont majoritairement
des sables 0/2, 0/3, 0/4 ou 0/5. Il serait donc plus judicieux
d’appliquer un essai de teneur en éléments coquilliers sur la
fraction inférieure à 4 mm et de préciser les modes opératoires des
essais proposés. En outre, la méthode de tri manuel ne s’appuie
sur aucun protocole d’essai.
Article 10 - Granulats
pour bétons hydrauliques
§ 10.1 Caractéristiques
applicables aux gravillons
§ 10.1.1 Los Angeles Une classe D a été créée pour laquelle la valeur supérieure
spécifiée est de 50.
Cette nouvelle classe ouvre la possibilité à de nombreux
matériaux d’être conformes à la norme. En effet les gisements de
granulats concassés de calcaire "mi-dur" et "tendre", dont la valeur
du coefficient Los Angeles est comprise entre 40 et 50, sont
nombreux (même s’ils sont peu exploités actuellement).
L’utilisation de ces matériaux dans l’industrie du béton nécessite
des études de faisabilité approfondies afin de caractériser le
comportement du béton à l’état frais et à l’état durci.
§ 10.1.2 Sensibilité au gel Un gravillon est considéré non gélif si le coefficient d’absorption
d’eau (Ab), le Los Angeles (LA) ou la gélivité (G) de ce gravillon
respecte l’une des conditions suivantes :
Ab 1 %, LA 25 ou G 30. Toutefois, un gravillon qui ne
respecte pas ces conditions pourra être considéré comme
conforme à la norme s’il appartient à la catégorie GD "pas de
spécifications mais FTP renseignée".
- 67 -
Comme nous l’avons vu précédemment les gravillons de
déchets de démolition et les gravillons concassés de calcaire de
qualité médiocre ne répondent à aucune des trois spécifications.
Cette exigence ne constitue toutefois pas un obstacle à certaines
utilisations de ces gravillons puisque ceux-ci peuvent entrer dans
la catégorie G .D
Pour les granulats de rebuts, nous savons qu’ils ne respectent
pas les spécifications sur l’absorption d’eau et le Los Angeles mais
nous ne connaissons pas le coefficient de sensibilité au gel.
Toutefois au vue des résultats de Los Angeles, il est probable que
ces granulats ne respectent pas non plus cette spécification. Cet
essai ne constitue toutefois pas un obstacle à certaines utilisations
de ces gravillons puisque ces derniers pourraient intégrer la
catégorie GD.
§ 10.1.4 Propreté La valeur supérieure spécifiée est de 3 % pour les gravillons de
roche massive et pour les gravillons d’extraction alluvionnaire et
marine d’indice de concassage supérieur ou égal à 50 à la
condition que la valeur de bleu VBF sur la fraction 0/0,125 mm soit
inférieure ou égal à 10. La valeur supérieure spécifiée est de
1,5 % pour les autres gravillons.
Le seuil de 1,5 % peut difficilement être respecté par les
gravillons de déchets de démolition non lavés. Cette exigence est
très restrictive pour les gravillons de déchets de démolition qui ont
pourtant un indice de concassage supérieur ou égal à 50.
§ 10.1.6 Éléments
coquilliers des granulats
alluvionnaires et marins
La valeur supérieure spécifiée est de 10 % pour les catégories
CqB, CqC et de 20 % pour la catégorie CqD.
Les seuils de ces classes sont élevés et ne vont pas à
l’encontre de l’emploi des granulats marins puisque les teneurs en
éléments coquilliers des gravillons marins sont inférieures à 5 %.
§ 10.2 Caractéristiques
applicables aux sables
§ 10.2.3 Teneur en fines de
la fraction 0/4 mm
La limite extrême supérieure de passant au tamis de 80 m est de
12 % pour la catégorie fA, 15 % pour la catégorie fB, 18 % pour la
catégorie fC et pour la catégorie fD aucune spécification n’est
indiquée mais la FTP doit être renseignée.
Les sables issus de roches concassées sont par nature riches
en fines. Les dispositions en matière de teneur en fines autorisent
l’emploi de ces sables, ceux-ci entrant dans la catégorie fB ou fC
voire dans la catégorie fA pour quelques-uns d’entre eux.
§ 10.3 Caractéristiques
applicables aux sables et
aux gravillons
§ 10.3.2 Impuretés
prohibées
La valeur supérieure spécifiée est de 0,1 %.
L’imprécision liée à la méthode de tri manuel normalisée
couplée à l’absence de protocole d’essai semble contradictoire
avec le niveau limite de 0,1 %.
- 68 -
§ 10.3.3 Alcali-réaction Pour la qualification des granulats vis-à-vis de l’alcali-réaction, il
est fait référence au fascicule de documentation P 18-542
"granulats naturels courants pour bétons hydrauliques. Critères de
qualification des granulats vis-à-vis de l’alcali-réaction".
Ce fascicule de documentation s’applique à ce jour aux granulats
naturels courants. Les modes opératoires auxquels le fascicule
renvoie nécessitent toutefois une validation pour pouvoir être utilisés
dans le cas de la caractérisation des granulats recyclés.
§ 10.3.4 Soufre total La valeur supérieure spécifiée exprimée en soufre est de 0,4 %
pour la catégorie SA, 1 % pour les catégories SB et SC et 1,5 %
pour la catégorie SD.
Les granulats issus de déchets de démolition et les granulats de
rebuts sont a priori autorisés compte tenu de leurs teneurs en
soufre total respectives de l’ordre de 0,4 % et 0,2 %. Il faut signaler
que l’essai de détermination de la teneur en soufre total peut ne
pas être adapté à ces deux catégories de granulats car l’attaque à
l’acide chlorhydrique et à l’acide nitrique risque d’engendrer une
dissolution de la totalité des sulfates y compris les sulfates inactifs
contenus dans la gangue de mortier enveloppant le granulat de
déchet de démolition.
§ 10.3.5 Sulfates solubles
dans l'eau des matériaux
recyclés
Ce nouvel essai applicable aux matériaux recyclés fait référence à
la norme XP P 18-581.
La valeur supérieure spécifiée exprimée en sulfate (SO4) est de
0,2 % pour les catégories SSA, SSB et SSC tandis que la catégorie
SSD ne fixe pas de spécification, la FTP devant être renseignée.
Les sulfates potentiellement actifs dosés par cette méthode
sont ceux contenus dans le plâtre et le gypse du ciment primaire.
Cet essai permet donc de mieux prendre en compte les sulfates
susceptibles de causer des désordres dans le béton.
§ 10.3.7 Chlorures La teneur en chlorures est à communiquer si elle est supérieure ou
égale à 0,02 %.
Cette spécification non restrictive n’est pas un obstacle à
l’utilisation des granulats marins en France même si dans huit cas
sur seize les teneurs en chlorures sont supérieures à 0,02 % (la
plupart des teneurs en chlorures sont comprises entre 0,001 et
0,03 %).
- 69 -
2.4.4 Inventaire des
obstacles
réglementaires et
normatifs liés à
l'utilisation de
granulats dans
l'industrie du béton
Les textes réglementaires et normatifs dans lesquels peuvent
apparaître des exigences sur les granulats sont :
- les normes ;
- les Cahiers des Prescriptions Techniques (CPT) ;
- les documents techniques unifiés (normes-DTU) ;
- les fascicules du cahier des clauses techniques générales des
marchés publics (CCTG) ;
- les cahiers des charges de la Fédération de l'Industrie du Béton
(FIB) ;
- les règlements particuliers des marques NF.
Les normes Dans les marchés publics, le respect des normes homologuées
est obligatoire. Dans les marchés privés, en principe, le respect
des normes s'impose de plus en plus ; il est notamment important
en cas de litige.
Les normes fixant des exigences en matière de granulats
intéressant cette étude sont :
- les normes granulats ;
- les normes bétons ;
- les normes produits en béton.
Normes granulats
Comme nous l’avons vu précédemment (partie 2.4.2), les
spécifications communes aux granulats sont depuis octobre 1997
regroupées sous forme d'une seule norme française : la norme
XP P 18-540 intitulée "Granulats - Définitions, conformité,
spécifications".
Ce document a pour objet de définir les termes relatifs aux
granulats, les règles générales permettant d'effectuer leur contrôle et
de fixer les spécifications auxquelles les granulats doivent répondre
pour les principaux usages. Les granulats concernés par cette
norme sont aussi bien naturels qu'artificiels, recyclés ou légers.
Cette norme a été présentée et analysée précédemment dans les
parties 2.4.1, 2.4.2 et 2.4.3 de ce document.
Rappelons que la norme française XP P 18-540 sera remplacée à
partir du 1er
avril 2004 par trois normes européennes de
spécifications sur les granulats ainsi que par des documents
d’accompagnement nationaux (voir le chapitre 2.4 pour plus de
précision sur ces normes).
Normes bétons
En ce qui concerne les normes bétons, deux documents à
caractères généraux, fixent les spécifications en matière de bétons
hydrauliques ; il s'agit des normes :
- XP P 18-305 (août 1996) intitulée "Béton - Béton prêt à
l'emploi" ;
- NF EN 206-1 (février 2002) intitulée "béton - partie 1 :
spécification, performances, production et conformité".
Le premier texte a pour principal objet de définir les bétons prêts à
l'emploi préparés en centrales à béton en fonction de
- 70 -
l'environnement de l'ouvrage. Il ne concerne donc pas l’industrie
du béton.
Le deuxième texte s'applique aux bétons destinés aux structures
coulées en place, aux structures et éléments de structure
préfabriqués pour bâtiment et génie civil. Il fixe, en particulier, les
exigences applicables aux matériaux constitutifs du béton. Il ne
s’applique pas aux produits préfabriqués en béton couverts par des
normes européennes spécifiques.
La norme EN 206-1 préconise l’utilisation de granulats ne
contenant pas d’éléments nuisibles sans en fixer toutefois les
limites. Il autorise également dans une certaine limite l'utilisation
de granulats recyclés provenant des eaux de lavage ou des bétons
frais (voir tableau ci-après).
Nota : Un autre document, le projet de fascicule de documentation
FDP P 18-011 relatif aux environnements chimiquement agressifs
pour les bétons, propose des recommandations pour la formulation
des bétons (à l'exception des produits préfabriqués en béton
couverts par des normes spécifiques). Concernant le choix des
granulats, ce fascicule se contente de faire référence aux
"recommandations pour la présentation des désordres dus à
l'alcali-réaction", document du LCPC édité en 1994.
Caractéristiques SpécificationsGénérales Définies dans les projets de normes :
- prEN 12620 (mars 2000) (granulats pour béton)
- prEN 13055-1 (novembre 1997) (granulats légers
pour bétons et mortiers)
Impuretés - ne doivent pas contenir d’éléments nuisibles en
quantité tels qu’ils pourraient porter préjudice à la
durabilité du béton ou provoquer une corrosion
des armatures ;
- utilisation possible de granulats recyclés provenant
des eaux de lavage ou du béton frais :
< 5 % de la masse totale des granulats si non
triés,
> 5 % si triés, de même type que les granulats
primaires du béton, divisés en fractions distinctes
gravillons et granulats fins et conformes au prEN
12620.
Réaction
alcali-silice
Lorsque les granulats contiennent des variétés de
silice sensibles aux attaques des alcalins (Na2O et
K2O présents dans le ciment ou provenant d'autres
origines) et que le béton est exposé à l'humidité,
des précautions doivent être prises pour empêcher
les désordres liés aux réactions alcali-silice en
utilisant des procédures appropriées.
Les précautions supplémentaires indiquées dans les
dispositions en vigueur là où les granulats ont été
extraits doivent être observées, en tenant compte de
l'expérience à long terme acquise en ce qui concerne
l'utilisation du ciment avec les granulats en question.
Le rapport technique du CEN CR 1901 décrit les
spécifications nationales.
Taille maximale
des granulats
Lorsque la taille maximale nominale des granulats
présents dans le béton frais doit être déterminée, elle
doit être mesurée conformément à l'EN 933-1
(décembre 1997).
Tableau 17 – Spécifications sur les granulats fixées par la norme
NF EN 206-1
- 71 -
Normes produits en béton
Les normes "produits en béton" ont pour principal but de définir les
caractéristiques des produits, d'en préciser la terminologie, la
composition et la classification et de fixer les spécifications et
performances qu'ils doivent respecter ainsi que les méthodes
d'essais, le conditionnement, le marquage, les conditions de
livraison et de réception.
L'analyse des normes produits porte sur les principales familles de
produits en béton suivantes :
- les blocs (NF P 14-301, NF P 14-304, NF P 14-102, NF P 14-
101) ;
- les pavés (NF P 98-303, P 98-305, NF P 98-306, prEN 1338) ;
- les bordures (NF P 98-302, prEN 1340) ;
- les tuyaux (NF P 16-341, NF EN 639, NF EN 640, NF EN 641,
NF EN 642, prEN 1916) ;
- les regards (NF P 16-342, prEN 1917) ;
- les dalles de voirie (XP P 98-307, prEN 1339).
À noter que ces produits font actuellement l'objet de projets
européens en cours de préparation.
Pour les produits ne relevant pas d’une norme spécifique, il convient
de se référer à la norme européenne EN 13369 « Règles
communes pour les produits préfabriqués en béton »
(octobre 2001). Pour les granulats, ce projet renvoie à la norme
EN 206-1 (voir au paragraphe précédent Normes bétons).
Les blocs La norme NF P 14-301 "Agglomérés - blocs en béton de granulats
courants pour murs et cloisons" de septembre 1983 indique que
les granulats utilisés correspondent aux matériaux suivants ou
éventuellement à un mélange de plusieurs de ces matériaux :
- granulats naturels pour bétons hydrauliques (NF P 18-301
annulée et remplacée par la norme XP P 18-540
d'octobre 1997) ;
- laitier concassé (NF P 18-302) ;
- laitier granulé (NF P 18-306).
Ces granulats peuvent être additionnés de cendres volantes.
La norme NF P 14-304 "Agglomérés - blocs en béton de granulats
légers pour murs et cloisons" de septembre 1983 fait référence à
la norme périmée NF P 18-301 "Granulats naturels pour bétons
hydrauliques" et précise que les granulats utilisés doivent répondre
aux spécifications des normes NF P 18-301, NF P 18-302,
NF P 18-306, NF P 18-307, NF P 18-308 et NF P 18-309. Ces
granulats peuvent être additionnés de cendres volantes. Pour les
fabrications titulaires d’un droit d’usage de la marque NF, il peut
être admis sur justifications particulières l’utilisation d’autres
granulats légers tels que la ponce, le verre expansé…
La norme NF P 14-102 "Agglomérés - blocs en béton destinés à
rester apparents - définition - spécifications - méthodes d’essai -
- 72 -
conditions de réception" d’avril 1994 fait référence à la norme
périmée NF P 18-301 "Granulats naturels pour bétons
hydrauliques" et précise que les granulats utilisés doivent répondre
aux spécifications des normes NF P 18-301, P 18-302, NF P 18-
306, NF P 18-308 et NF P 18-3093,
4. Ces granulats peuvent être
additionnés de cendres volantes.
Les normes NF P 14-101 "Agglomérés - blocs en béton pour murs
et cloisons - définitions" de septembre 1983 - NF P 14-306
"Agglomérés - blocs en béton cellulaire autoclavé pour murs et
cloisons" de février 1986 et NF P 14-402 "Agglomérés - blocs en
béton pour murs et cloisons - dimensions" de septembre 1983, ne
précisent rien sur les granulats et ne font pas référence à une
norme granulat.
Il faut noter qu’un projet européen prEN 1771-3 qui traite des blocs
en béton est en cours d’élaboration. Ce projet, destiné à remplacer
les normes françaises NF P 14-301, NF P 14-304 et NF P 14-102,
devrait être homologué courant 2003.
Les pavés Les normes NF P 98-303 "Pavés en béton" de juillet 1988 - P 98-
305 "Produits en béton manufacturé - pavés structurés en béton"
d’août 1994 et NF P 98-306 "Produits en béton manufacturé -
pavés jardin en béton" de décembre 1989, ne précisent rien sur
les granulats et ne font pas référence aux normes granulats.
Les projets de normes européennes prEN 1338 pour pavés en
béton (mars 2001), prEN 1339 pour dalles en béton (mars 2001) et
prEN 1340 pour bordures en béton (mars 2001) indiquent que les
granulats doivent être conformes au cahier des charges établi par
les fabricants de produits en béton.
Les bordures La norme NF P 98-302 "Chaussées - bordures et caniveaux
préfabriqués en béton" de juin 1982 ne précise rien sur les
granulats et ne fait pas référence aux normes granulats.
Concernant le projet européen prEN 1340, voir les pavés ci-
dessus.
Les tuyaux La norme NF P 16-341 "Tuyaux circulaires en béton armé et non
armé pour réseaux d’assainissement sans pression - définitions,
spécifications, méthodes d’essais, marquage, conditions de
réception" de novembre 1990 indique que les granulats doivent
être conformes aux normes françaises. Cette norme sera
remplacée à partir de 2002 par l’ensemble NF EN 1916 et
NF P 16-345-2.
Le projet prEN 1916 « Tuyaux et pièces complémentaires en béton
non armé, béton fibré acier et béton armé » (octobre 2001) indique
que les granulats ne doivent pas contenir de constituants néfastes
en quantités susceptibles de nuire à la prise, au durcissement, à la
résistance, à l’étanchéité ou à la durabilité du béton ou de
provoquer la corrosion de l’acier. La modification, par le fabricant,
3dans la norme P 18-101, il est précisé que les granulats sont dits :
- granulats légers lorsque la masse volumique réelle du grain est inférieure à 2 g/cm3 ;
- granulats courants lorsque la masse volumique du grain est comprise entre 2 g/cm3 et 3 g/cm
3.
4l’utilisation d’autres granulats, tels que la ponce, le verre expansé peut être admise au droit d’usage de la marque NF sur
justifications complémentaires soumises à l’acceptation de l’organisme certificateur AFNOR.
- 73 -
des classes granulaires normalisées, pour des raisons de procédé
de fabrication, est admise.
Son complément national NF P 16-345-2 stipule qu’en outre les
granulats doivent être conformes aux normes françaises.
La norme NF EN 639 "Prescriptions communes pour tuyaux
pression en béton y compris joints et pièces spéciales" de
mars 1995 précise que les granulats doivent être conformes aux
normes nationales, lesquelles sont la transcription des EN
lorsqu’elles existent. La composition granulaire peut être modifiée
afin de convenir au procédé de fabrication. Les granulats ne
doivent pas contenir des matières agressives en quantités telles
qu’elles puissent porter atteinte aux performances de produits finis.
La norme NF EN 640 "Tuyaux pression en béton armé et tuyaux
pression à armature diffuse (sans âme en tôle), y compris joints et
pièces spéciales" de mars 1995 précise que la taille des granulats
est au maximum égale à un tiers de l’épaisseur de la paroi du
tuyau et ne doit en aucun cas être supérieure à 32 mm. Pour les
tuyaux à armature diffuse, la taille des granulats ne doit pas être
supérieure à l’espace entre chaque spire et en aucun cas être
supérieure à 4 mm. Cette norme ne fait pas référence à une norme
granulat.
La norme NF EN 641 "Tuyaux pression en béton armé à âme en
tôle, y compris joints et pièces spéciales" de mars 1995 précise
que la taille des granulats doit être au maximum égale à un tiers
de l’épaisseur de la paroi de béton, de part et d’autre de la tôle.
Cette norme ne fait pas référence à une norme granulat.
La norme NF EN 642 "Tuyaux pression en béton précontraint,
avec ou sans âme en tôle, y compris joints et pièces spéciales et
prescriptions particulières relatives au fil de précontrainte pour
tuyaux" de mars 1995 indique que la taille maximale des granulats
ne doit pas dépasser la valeur la plus faible de celles stipulées ci-
dessous :
- 0,8 fois le recouvrement du béton ;
- 0,33 fois l’épaisseur de la paroi du tuyau sans âme en tôle ;
- 0,33 fois l’épaisseur de la paroi en béton de part et d’autre de
l’âme en tôle.
Cette norme ne fait pas référence à une norme granulat.
Les regards La norme NF P 16-342 "Éléments fabriqués en usine pour regards
de visite en béton sur canalisations d’assainissement - définitions,
spécifications, méthodes d’essais, marquage, conditions de
réception" de novembre 1990 précise que les granulats doivent
être conformes aux normes françaises. Cette norme sera
remplacée à partir de 2002 par l’ensemble NF EN 1917 et
NF P 16-346-2.
Le projet pr NF EN 1917 actuel « Regards de visite et boîtes de
branchement en béton non armé, béton fibré acier et béton armé »
indique que les granulats ne doivent pas contenir de constituants
néfastes en quantités susceptibles de nuire à la prise, au
durcissement, à la résistance, à l’étanchéité ou à la durabilité du
- 74 -
béton ou de provoquer la corrosion de l’acier. La modification, par
le fabricant, des classes granulaires normalisées, pour des raisons
de procédé de fabrication, est admise.
Son complément national NF P 16-346-2 stipule qu’en outre les
granulats doivent être conformes aux normes françaises.
Les dalles de voirie La norme XP P 98-307 "Dalles en béton - dalles en béton pour
revêtements de sols extérieurs ou assimilés" de juillet 1996 ne
précise rien sur les granulats et ne fait même pas référence aux
normes granulats.
Concernant le projet européen prEN 1339, voir les pavés ci-
dessus.
Les cahiers des charges
FIB
Les cahiers des charges FIB "produits" ainsi que les exigences
complémentaires éventuelles du règlement de certification
constituent le référentiel technique de la certification QualiF-IB.
Ces cahiers des charges sont des textes normatifs, soumis à
enquête probatoire au même titre qu’une norme. Ils définissent les
terminologies et fixent les prescriptions communes des produits en
béton, les moyens de mesure et d'essais pour les vérifier, ainsi
que le marquage pour les identifier.
Les cahiers des charges FIB recensés concernent :
- les éléments architecturaux en béton fabriqués en usine ;
- les éléments en béton manufacturés pour constructions à
ossature légère ;
- les produits d'environnement ;
- les escaliers en béton préfabriqués en usine.
Ces documents font le plus souvent référence aux normes
granulats remplacées aujourd'hui par la norme XP P 18-540.
Les spécifications recensées dans ces documents figurent dans le
tableau page 18.
- 75 -
Référentiels Spécifications
Cahier des charges FIB des
éléments architecturaux en béton
fabriqués en usine (1996)
+
additif au cahier des charges (2002)
Les granulats doivent satisfaire aux spécifications des catégories
A ou B définies dans la norme XP P 18-540 (annexe 10). La
conformité à la catégorie A est requise pour les bétons
correspondant à la classe* de résistance de gel sévère ou
modéré avec sels de déverglaçage (Gs ou m + S) et à la classe* de
gel sévère (Gs). En outre, pour les classes* Gs + S et Gs, les
gravillons doivent respecter les exigences de la catégorie F1
définie dans le PrEN 12620 (granulats pour béton).
Les granulats légers ou les granulats lourds (barytes…) doivent
répondre aux spécifications des normes les concernant ou au
cahier des charges correspondant à la commande.
En raison des défauts d’aspect qui pourraient en résulter, les
granulats doivent être exempts de pyrites ou autres sulfures
métalliques sous forme de grains de dimensions supérieures à
2 mm.
Cahier des charges FIB des
éléments en béton manufacturés
pour constructions à ossature légère
Les granulats doivent répondre aux spécifications des normes de
la sous-classe NF P 18… (principalement la norme XP P 18-
540).
Cahier des charges FIB référentiel
QualiF-IB produits d’environnement
Sans
Cahier des charges FIB Escaliers en
béton préfabriqués en usine (1999)
Les granulats courants doivent être conformes, soit aux
spécifications de la norme XP P 18-540, soit au cahier des
charges correspondant à la commande.
* Ces classes correspondent aux types d’environnement du fascicule n° 65A du CCTG avec équivalences EN 206-1 et
EN 13369.
Tableau 18 – Spécifications sur les granulats fixées dans le cahier des charges FIB
Les Cahiers des
Prescriptions Techniques
Planchers
Le Cahier des Prescriptions Techniques communes aux procédés
de planchers comporte deux volets, le titre I : Planchers nervurés à
poutrelles préfabriquées associées à du béton coulé en œuvre ou
associées à d’autres constituants préfabriqués par du béton coulé
en œuvre (édition 1980), et le titre II : Dalles pleines
confectionnées à partir de prédalles préfabriquées et de béton
coulé en œuvre (édition 2000).
Sauf spécifications contraires (voir ci-après), le CPT Planchers –
titre I fixe pour les poutrelles une dimension maximale des
granulats égale à 10 mm. Il précise en outre que leur stockage doit
être effectué de manière distincte pour chaque classe granulaire,
sans possibilité de mélange. Pour les poutrelles en béton armé, il
est en outre précisé qu’un contrôle hebdomadaire portant sur la
détermination de la densité apparente et sur leur granularité doit
être réalisé par le fabricant. Pour les poutrelles légères en treillis
métallique, la taille des granulats ne doit pas excéder 8 mm.
Le CPT Planchers – titre II précise, pour les prédalles en béton
armé (avec ou sans raidisseurs), qu’un contrôle hebdomadaire de
la granularité de chacun des granulats doit être effectué par le
fabricant ou par son fournisseur de granulat.
- 76 -
Les documents techniques
unifiés (normes-DTU)
Pour éviter que chaque maître d'œuvre ou maître d'ouvrage ne
rédige ses propres règles de calcul et de mise en œuvre, les
principaux organismes participant à l'acte de construire (syndicat
des architectes, syndicats d'industriels, Fédération Française du
Bâtiment, AFNOR, CSTB, organismes de contrôle…) ont constitué
un groupe chargé d'élaborer des documents techniques communs,
acceptés par tous comme références dans les marchés.
Les normes - DTU comprennent :
- des textes d'ordre purement technique :
. Cahiers des Clauses Techniques (CCT) qui indiquent les
conditions techniques que doivent respecter les
entrepreneurs pour le choix et la mise en œuvre des
matériaux lors de l'exécution des travaux,
. Règles de calcul, qui permettent de dimensionner les
ouvrages en fonction des conditions d'exploitation,
. Guides et mémentos, destinés à faciliter la tâche des
concepteurs et des exécutants ;
- des textes permettant de traiter des problèmes tant
administratifs que techniques. Ce sont les Cahiers des Clauses
Spéciales qui traitent des modalités de partage des obligations
des différents corps d'état aux frontières de leurs prestations.
Dans les marchés privés, en principe et sauf exception rarissime
(ex : cas du DTU "règles parasismiques"), le respect des CCT et
règles de calcul des normes - DTU ne peut être imposé que
contractuellement, mais ces documents sont des éléments
constitutifs des règles de l'art.
À noter que quelques normes - DTU se référent non seulement à
des produits dits traditionnels mais aussi à des produits encore
innovants qui relèvent de l'avis technique. En France, les avis
techniques sont les avis rendus par des commissions inter-
professionnelles d'experts sur l'aptitude à l'emploi de matériaux,
composants, ou procédés nouveaux qui ne sont pas couverts par
les normes. Les avis techniques tirent leur utilité de l'importance
que leur accordent les contrôleurs techniques, les assurances et
les tribunaux.
Les principales normes - DTU recensées concernant le béton
préfabriqué en usine sont :
- n° 21 (norme NF P 18-201) "Travaux de bâtiment - Exécution
des travaux en béton - Cahier des clauses techniques" ;
- n° 21.3 (norme P 19-201) "Prescriptions techniques relatives
aux dalles et volées d'escalier préfabriquées, en béton armé,
simplement posées sur ses appuis sensiblement horizontaux" ;
- n° 22.1 (normes NF P 10-210-1 et NF P 210-2) "Travaux de
bâtiment - Murs extérieurs en panneaux préfabriqués de
grandes dimensions du type plaque pleine ou nervurée en
béton ordinaire - Cahier des clauses techniques" ;
- n° 24.1 (norme NF P 51-201) « Travaux de bâtiment – Travaux
de fumisterie –Cahier des charges » ;
- n° 26.2 (norme NF P 14-201) "Travaux de bâtiment - Chapes et
dalles à base de liants hydrauliques - Cahier des clauses
techniques" ;
- 77 -
- n° 40.24 (norme NF P 31-205) "Travaux de bâtiment -
Couverture en tuiles en béton à glissement et à emboîtement
longitudinal - Cahier des clauses techniques" ;
- n° 40.25 (norme P 31-206) "Travaux de bâtiment - Couverture
en tuiles plates en béton - Cahier des clauses techniques" ;
- n° 52.1 (normes NF P 61-202-1 et NF P 61-202-2) « travaux de
bâtiment – Revêtements de sol scellés – Partie 1 : cahier des
clauses techniques et Partie 2 : cahier des clauses spéciales ».
Les spécifications sont recensées dans le tableau 19. Les
documents cités font le plus souvent référence aux normes
granulats remplacées aujourd'hui par la norme XP P 18-540.
Comme pour les normes produits en béton, il paraît nécessaire
pour ce type de document que des spécifications plus précises,
uniformes et adaptées à chaque type de travaux soient fixées lors
de leur prochaine révision en ce qui concerne les granulats.
Référentiels Spécifications*
Norme - DTU n° 21 (NF P 18-201
mai 1993) Travaux de bâtiment-
exécution des travaux en béton
Les caractéristiques exigées pour les granulats sont définies
par la norme NF P 18-301 remplacée aujourd’hui par la norme
XP P 18-540 et par les règles BAEL avec les précisions
suivantes :
- dans l’impossibilité d’utiliser des granulats conformes
(notamment à l’étranger) ces granulats peuvent être utilisés
si les résistances nécessaires d’après le projet peuvent être
obtenues, ou, si associé au ciment ils constituent un béton
de durabilité convenable démontrée par la longue
expérience ;
- la dimension maximale des granulats doit être compatible
avec les dimensions de l’ouvrage et l’espacement des
armatures prévues.
Norme - DTU n° 21-3 (P 19-201
octobre 1970) Prescriptions
techniques relatives aux dalles et
volées d’escalier préfabriquées, en
béton armé, simplement posées sur
ses appuis sensiblement
horizontaux
Sans
Norme - DTU 22-1 (NF P 10-210-1
et NF P 10210-2 mai 1993)
Travaux de bâtiment - murs
extérieurs en panneaux
préfabriqués de grandes dimensions
du type plaque pleine ou nervurée
en béton ordinaire
La grosseur des granulats (classe granulaire) doit être choisie
conformément aux règles BAEL. Pour les autres
caractéristiques, les granulats doivent être conformes à la
norme NF P 18-301 remplacée aujourd’hui par la norme XP P
18-540. De plus, les granulats destinés à rester apparents ne
doivent pas contenir de grains de pyrite (l’utilisation de
granulats qui à certains égards - présence de certains
minéraux notamment - ne satisfont pas à toutes les
prescriptions de la norme NF P 18-301, est possible si leur
tenue, l’adhérence du ciment, etc., sont cependant
durablement assurées).
Tableau 19 – Spécifications sur les granulats fixées dans les normes-DTU
- 78 -
Référentiels Spécifications*
Norme – DTU n° 24-1 (P51-201)
Travaux de bâtiment – Travaux de
fumisterie – Cahier des charges
Ce document renvoit pour les boisseaux en béton à la norme
XP P 51-321 qui donne les spécifications suivantes :
- les granulats appartiennent à l’une des catégories suivantes
ou éventuellement à un mélange de plusieurs de ces
matériaux : pouzzolane, ponce, argile expansée ou schiste
expansé, laitier expansé, granulé, bouleté ou cristallisé,
cendres volantes de houille, déchets de terre cuite
reconcassés, schiste de terrils ;
- les granulats peuvent être additionnés de cendres volantes
et de sable ou fine de granulats courants ; le sable ou les
fines doivent répondre aux conditions de la norme XP 18-
541 remplacée aujourd’hui par la norme XP P 18-540.
Norme - DTU n° 26-2 (NF P 14-201
1er
mai 1993)
Travaux de bâtiment - chapes et
dalles à base de liants hydrauliques
Les caractéristiques exigées pour les granulats sont définies
par les normes NF P 18-301 remplacées aujourd’hui par la
norme XP P 18-540.
Norme - DTU n° 40-24 (NF P 31-
205 1er
mai 1990)
Travaux de bâtiment - couverture en
tuiles en béton à glissement et à
emboîtement longitudinal
Les tuiles doivent satisfaire aux prescriptions de la norme
NF EN 490.
Norme - DTU n° 40-25 (P 31-206
décembre 1984)
Couvertures en tuiles plates en
béton
Les tuiles doivent satisfaire aux prescriptions de la norme
NF EN 490.
Normes - DTU n° 52-1 et 52-2
(NF P 61-202-1 et NF P 61-202-2)
Travaux de bâtiment – Revêtements
de sol scellés – partie 1 – Cahier
des clauses techniques et partie 2 –
Cahier des clauses spéciales
Ces documents renvoient pour les carreaux et les dalles de
mosaïque de marbre à liant ciment pour revêtements
intérieurs à la norme NF P 61-302** qui impose pour la
semelle du carreau l’emploi d’un sable 0/5 de concassage ou
de rivière conforme à la norme NF P 18-540 et pour la couche
d’usure des granulats de marbre ou de pierres de dureté
suffisante pour satisfaire aux essais d’abrasion et à la
pression de roulage sans s’étaler.
Ce document renvoie pour les dalles en béton pour
revêtements extérieurs de sol scellés au cahier des charges
FIB aujourd’hui remplacé par la norme XP P 98-307 (voir
page 73).
* Ces spécifications s’appliquent aux ouvrages. Pour les produits, il convient de se référer aux textes normatifs applicables
aux produits (normes, cahiers des charges FIB), lorsqu’ils existent.
**À noter que le projet de norme prEN 13748-1 Carreaux de mosaïque de marbre – partie 1 : carreaux de mosaïque de
marbre à usage intérieur est en cours de finalisation. Cette future norme, qui remplacera à terme la norme française, ne
précise aucune exigence particulière sur les granulats et renvoie à la norme NF EN 12620 sur les granulats qui devrait
théoriquement entrer en vigueur en France en juin 2004.
Tableau 19 (suite) – Spécifications sur les granulats fixées dans les normes-DTU
Les fascicules du cahier
des clauses techniques
générales des marchés
publics
Les fascicules du Cahier des Clauses Techniques Générales
(CCTG) relatifs à l'exécution des travaux constituent la codification
des règles que l'Administration considère comme de bonne
construction. Ils jouent, dans les marchés publics, le même rôle
que les CCT des normes-DTU dans les marchés privés. Les textes
sont d'ailleurs souvent communs, la plupart des CCT des normes-
DTU ayant été approuvés par décret en tant que fascicules du
CCTG. Il est à noter que certains fascicules du CCTG peuvent être
utilisés comme textes de référence dans les marchés privés en
l'absence de normes-DTU (c'est le cas, par exemple, du fascicule
70 " canalisation d'assainissement et ouvrages annexes").
- 79 -
Ces fascicules sont donc constitués :
- soit par les cahiers des clauses techniques des normes-DTU
rendus applicables aux marchés publics ;
- soit par des textes spécifiques.
Les principaux fascicules recensés concernant le béton sont les
documents :
- n° 29 "Travaux, construction, entretien des voies, places et
espaces publics, pavés et dallés en béton ou en roche
naturelle" ;
- n° 31 "Bordures et caniveaux en pierre naturelle ou en béton et
dispositifs de retenue en béton" ;
- n° 62, titre 1, section 1 "Règles techniques de conception et de
calcul des ouvrages et constructions en béton armé suivant la
méthode des états limites (BAEL 91 révisé 99)" ;
- n° 62, titre 1, section 2 "Règles techniques de conception et de
calcul des ouvrages et constructions en béton précontraint
suivant la méthode des états limites (BPEL 91 révisé 99)" ;
- n° 63 "Confection et mise en œuvre des bétons non armés -
confection des mortiers" ;
- n° 65A "Exécution des ouvrages en béton armé ou en béton
précontraint par post-tension" ;
- n° 65A, additif "Exécution des ouvrages de génie civil en béton
armé ou précontraint" ;
- n° 65B "Exécution des ouvrages de génie civil de faible
portance en béton armé" ;
- n° 70 "Ouvrages d'assainissement".
Dans le tableau 20, toutes les spécifications des documents cités
ci-dessus concernant les granulats ont été recensées. Ces
documents font le plus souvent référence aux normes granulats
remplacées aujourd'hui par la norme XP P 18-540 accompagnée
de précisions particulières à l'ouvrage.
- 80 -
Référentiels Spécifications
Fascicule n° 29 (n° 92-12 TO)
Travaux, construction, entretien des
voies, places et espaces publics,
pavés et dallés en béton ou en
roche naturelle
Les caractéristiques exigées pour les granulats sont définies par
la norme NF P 18-101 remplacée aujourd’hui par la norme
XP P 18-540 et par les normes produits en béton
correspondants.
Fascicule n° 31 (spécial n° 83/42
bis)
Bordures et caniveaux en pierre
naturelle ou en béton et dispositifs
de retenue en béton
Les caractéristiques exigées pour les granulats sont définies par
la norme NF P 18-301 remplacée aujourd’hui par la norme
XP P 18-540 et par les normes produits en béton correspondants
avec les précisions suivantes :
Friabilité des sables (%) < 30
Équivalent de sable > 75 (de préférence alluvionnaire)
Module de finesse 0,4 (si ouvrage coulé en place)
Diamètre maxi des gravillons
(mm)
de préférence < 12,5 (si bordure)
Propreté des gravillons (%) < 2
Los Angeles < 40
Micro Deval humide (%) < 35
Fascicule n° 62 – Titre 1 – section 1
(avril 99) - Règles techniques de
conception et de calcul des
ouvrages et constructions en béton
armé suivant la méthode des états
limites – BPEL 91 révisé 99.
S’applique à tous les ouvrages et constructions armés dont le
béton est notamment constitué de granulats naturels normaux,
sauf règles particulières.
La grosseur des granulats est au plus égale à 40 mm (condition
imposée par les dimensions des éprouvettes d’essai).
Fascicule n° 62 – Titre 1 – section 2
(avril 99) - Règles techniques de
conception et de calcul des
ouvrages et constructions en béton
précontraint suivant la méthode des
états limites – BPEL 91 révisé 99.
Pour les ouvrages en béton de granulats légers, les granulats
d’angle ou de schiste expansé doivent être des granulats
nodulaires de la classe C définie par la norme NF P 18-309.
Toutefois, pour des structures courantes, il peut être admis des
granulats nodulaires de la classe B de cette norme.
Fascicule n° 63 (spécial n° 70-92
bis)
Confection et mise en œuvre des
bétons non armés confection des
mortiers
Les caractéristiques exigées pour les granulats sont définies par
le fascicule n° 65.
Les caractéristiques exigées pour les granulats sont définies par
la norme XP P 18-540 avec les précisions suivantes :
Fascicule n° 65A (août 2000)
Exécution des ouvrages de génie
civil en béton armé ou en béton
précontraint par post-tension –
fascicule spécial n° 2000-3
Nature de
granulat
Granulats naturels courants (gravillons,
sables, fillers et sablons) conformes aux
normes en vigueur relatives aux granulats
pour bétons hydrauliques – XP P 18-540,
article 10. Le marché peut imposer l’usage de
la marque NF – granulats.
Catégorie de
granulats
Bétons pour lesquels on dispose de
références probantes : catégorie minimale C
pour quelques caractéristiques seulement.
Bétons de classe de résistance inférieure à
B35 = catégorie minimale B.
Bétons de classe de résistance égale ou
supérieure à B35 = catégorie A.
Fuseau
granulométrique
du granulat
Identique pour les différentes parties d’un
même parement.
Tableau 20 – Spécification sur les granulats fixées par les fascicules du CCTG
- 81 -
Référentiels Spécifications
Dimension
maximale du
granulat
Choisie en tenant compte des distances des
armatures entre elles et aux parois.
Fascicule n° 65A (août 2000)
Exécution des ouvrages de génie
civil en béton armé ou en béton
précontraint par post-tension –
fascicule spécial n° 2000-3 (suite)
Teneur en
alcalins actifs
(cas des
granulats
potentiellement
réactifs,
potentiellement
réactifs avec
effet de
pessimum et non
qualifiés), teneur
en sulfates et
teneur en
chlorures
Doivent être communiquées avec la fiche
technique du granulat.
Compatibilité des
différents
constituants
Le problème de la compatibilité granulats –
additions – ciments doit être considéré (voir
norme XP P 18-540, article 10.3.3).
La quantité maximale d’ions chlorures est
fixée à :
- 1 % de la masse du ciment pour les bétons
non armés ;
- 0,65 % de la masse du ciment pour les
bétons armés ;
- 0,15 % pour les bétons précontraints.
La quantité maximale d’ions sulfures est fixée
à 0,5 % de la masse du ciment.
Alcali-réaction Se reporter aux recommandations pour la
prévention des désordres dus à l’alcali-
réaction (1994) complétées par le guide de
rédaction des pièces écrites (Setra 1996).
Environnements
fortement
agressifs et/ou
gels sévères
et/ou gels
modérés ou
sévères avec
fondants
Se reporter à l’article 10.5 de la norme
XP P 18-540 qui fixe des exigences
particulières.
Des spécifications complémentaires peuvent
être fixées par les documents particuliers du
marché, notamment les recommandations
pour la durabilité des bétons durcis soumis au
gel (issues des recommandations Rhône-
Alpes).
Mélange de
granulats (sables
fillérisés par
exemple)
Indication à communiquer.
Homogénéité de
teinte et
régularité de
texture des
parements
simples et des
parements fins
Des stipulations complémentaires peuvent
être imposées par le marché sur le choix des
granulats et leur origine.
Bétons
apparents
destinés à être
peints
Présence du pyrite ou d’autres sulfures
métalliques sous forme de grains de
dimensions supérieures à 2 mm interdite.
Tableau 20 (suite) – Spécification sur les granulats fixées par les fascicules du CCTG
- 82 -
Référentiels Spécifications
Additif au fascicule n° 65A
(août 2000)
Exécution des ouvrages de génie civil
en béton armé ou en béton
précontraint – fascicule spécial
n° 2000-4
Pour les bétons à hautes performances :
- se reporter aux prescriptions du fascicule n° 65A ;
- les granulats doivent être de catégorie A telle que définie dans
la norme XP P 18-540, article 10 ;
- le coefficient d’absorption d’eau des granulats est limité à 2 %.
Fascicule n° 65B (n° 95-4 TO)
Exécution des ouvrages de génie
civil de faible importance en béton
armé
Les caractéristiques exigées pour les granulats sont définies par
la norme NF P 18-541 remplacée aujourd’hui par la norme P 18-
540 avec les précisions suivantes :
- respecter les annexes de la norme qui fixent des exigences
particulières aux bétons pour ouvrage d’art de résistance
caractéristique 35 MPa, ou soumis à des environnements
agressifs, ou apparents devant subir une mise en peinture à
l’état brut de décoffrage
- le problème de la compatibilité granulats-ciments doit être
considéré (alcali-réaction)
- respecter la quantité maximale d’ions chlore susceptible d’être
solubilisée (1 % de la masse de ciment pour les bétons et
mortiers non armés et 0,65 % pour les bétons armés)
- respecter la quantité maximale d’ions soufre fixée à 0,5 % de la
masse de ciment
Fascicule n° 70 (n° 92-6 TO)
Ouvrages d’assainissement
Les caractéristiques exigées pour les granulats sont définies par
la norme NF P 18-301 remplacée aujourd’hui par la norme
XP P 18-540 et par les normes produits en béton
correspondants.
Tableau 20 (suite) – Spécification sur les granulats fixées par les fascicules du CCTG
Les règlements des
certifications produits
Les règlements des certifications produits fixent les conditions
dans lesquelles la marque de certification (ex : NF, QualiF-IB,
CSTBat) peut être apposée sur les produits en béton
correspondants (ex : marque NF Blocs en béton, QualiF-IB
éléments architecturaux, CSTBat prédalles…).
Ces documents font référence aux normes produits en béton ou
aux cahiers des charges FIB "produits" et à leurs spécifications. Ils
peuvent déroger à ces spécifications (ex : utilisation de déchets
industriels) après examen par le comité particulier.
Les règlements particuliers des certifications produits étudiés
concernent les produits suivants :
- les blocs en béton ;
- les éléments en béton pour réseaux d’assainissement sans
pression ;
- les bordures et caniveaux en béton ;
- les pavés en béton ;
- les dalles en béton pour revêtements de sols extérieurs ou
assimilés ;
- les éléments architecturaux en béton fabriqués en usine ;
- les prédalles ;
- les structures et ossatures.
- 83 -
Notons qu'aucun de ces règlements ne fixe de spécifications
concernant les granulats (celles-ci figurent en fait dans les textes
normatifs correspondants lorsqu’ils existent ou dans les règles
BAEL – BPEL le cas échéant).
Conclusions Les spécifications, concernant les granulats, figurant dans les
documents étudiés renvoient dans la plupart des cas à la norme
XP P 18-540 "Granulats : définitions, conformité, spécifications".
Les spécifications recensées ne prennent pas en compte les
spécificités de chaque type de produits. Ces spécifications ne
permettent pas non plus de préciser la catégorie de granulat (A, B,
C ou D) la plus adaptée à chaque type de produit. Il s’avère donc
indispensable d’établir des cahiers des charges de fournitures de
granulats en prenant en compte les spécificités de chaque produit,
ce qui permettra d’aider les producteurs de produits en béton dans
leur choix de granulats.
2.5 Proposition de
cahier des charges
pour la fourniture
de granulats
naturels et recyclés
Les granulats ont une influence sensible sur les modalités de
fabrication ou sur les performances des produits en béton finis.
Les documents réglementaires et normatifs sont nombreux et pour
la plupart ne comportent, en matière de granulats, que des
spécifications qualitatives sans fixer de seuils sous forme de
valeurs numériques. Dans ces conditions, l'utilisateur désirant
s’entourer d’un maximum de garanties par rapport à l’adéquation
de la fourniture, à la fabrication et à la mise en service de son
produit éprouve des difficultés pour réaliser sa commande de
fourniture dans les meilleures conditions.
Il paraît donc judicieux de proposer des projets de cahier des
charges de fournitures afin de fixer les caractéristiques techniques
attendues des granulats en fonction des produits fabriqués.
Ces projets de cahiers des charges de fournitures de granulats
concernent :
- les granulats naturels concassés (voir annexe A) ;
- les granulats marins (voir annexe B) ;
- les gravillons issus de déchets de démolition (voir annexe C) ;
- les sables usagés de fonderie (voir annexe D).
2.6 Conclusions et
perspectives
Les données extraites de la synthèse bibliographique et les
informations recueillies lors des visites en usines effectuées au
cours de cette étude démontrent la faisabilité technique de
substituer, moyennant quelques précautions, les granulats
alluvionnaires par les granulats marins, concassés ou recyclés
(déchets de démolition, rebuts de production de l'industrie du
béton et sables de fonderie) lors de la fabrication de produits
préfabriqués en béton.
L’analyse préliminaire de l’offre et de la demande indique que
l’utilisation des granulats marins dans l’industrie du béton peut se
développer dans les régions situées à moins de (sauf transport
ferroviaire ou fluvial) 50 km des côtes maritimes. Elle révèle
également que les granulats marins extraits en Manche peuvent
en partie répondre à la demande en granulats de la région Île de
France. Cette possibilité est d’autant plus intéressante que dans
- 84 -
cette région, les autres granulats de substitution tels que les
granulats concassés sont quasi-inexistants. Les granulats issus de
la démolition ne sont actuellement pratiquement pas exploités
dans l’industrie du béton. Dans les régions riches en granulats
concassés, les industriels du béton seront amenés à utiliser ceux-
ci encore plus qu’aujourd’hui.
Les spécificités des granulats marins, des granulats concassés,
des granulats de déchets de démolition, des granulats de rebuts
de fabrication de l’industrie du béton et des sables de fonderie ont
été clairement identifiées :
- les granulats marins ont des caractéristiques physiques et
mécaniques proches de celles des granulats alluvionnaires ; les
spécificités des granulats marins sont leur manque de fines
(particules inférieures à 80 µm) et la présence éventuelle
d’éléments coquilliers ; après un traitement adéquate (lavages
successifs dans des bassins de décantation ou lavage dans les
cales des navires), les granulats marins présentent des teneurs
en chlorures faibles ;
- les granulats concassés se répartissent en deux groupes : les
granulats concassés de roches éruptives et métamorphiques
(qui ont des résistances mécaniques élevées) et les granulats
concassés calcaires qui ont des caractéristiques mécaniques
généralement plus faibles ; pour les deux types de granulats
concassés, la principale caractéristique est l’importante teneur
en fines (9 à 14 %), qui peut nécessiter un retraitement ultérieur
si l’on n’effectue pas de mélange avec un autre sable moins
riche en fines ;
- les granulats de déchets de démolition sont de nature variable ;
ils permettent d’élaborer des bétons ayant des résistances
mécaniques moyennes quand seuls les gravillons sont utilisés ;
l’utilisation des sables et gravillons de déchets de démolition
pour la fabrication de béton nécessite des précautions
particulières, en particulier vis-à-vis de leur propreté ;
- les granulats de rebuts de fabrication de l’industrie du béton ont
des propriétés physiques, mécaniques et chimiques proches de
celles des granulats de déchets de démolition ; les bétons
réalisés avec des ajouts limités de ce type de granulat
présentent des résistances mécaniques comparables à celles
des bétons de granulats naturels ;
- les sables de fonderie sont de nature variable selon les
procédés de moulage et selon les différentes métallurgies ;
leurs principales caractéristiques sont leur teneur élevée en
éléments fins, leur couleur noire, ainsi que leur teneur en
phénol (limite réglementaire fixée à 5 mg/kg de sable sec dans
les produits à base de liant hydraulique).
En ce qui concerne l’utilisation des granulats marins ou concassés
dans l’industrie du béton, les différents contacts pris avec les
industriels du béton indiquent que ces deux types de granulats
sont déjà utilisés avec succès dans la fabrication de nombreux
produits courants en béton.
L’expérience pratique montre que la fabrication du béton à partir
de granulats marins nécessite un apport en fines. Les
caractéristiques mécaniques des produits obtenus après
- 85 -
correction de la teneur en fines sont comparables à celles d’un
béton de granulats alluvionnaires. Au niveau du process de
fabrication des produits en béton, l’utilisation des granulats marins
ne nécessite aucune modification par rapport à l’utilisation de
granulats alluvionnaires, mis à part la nécessité, pour les sables
marins utilisés dans les produits en béton armé, de prendre des
précautions vis-à-vis des risques de corrosion induits par la
présence des chlorures (le procédé d'extraction et de
déchargement des sables marins, notamment par pompage
hydraulique, suivi éventuellement d'un lavage à l'eau douce,
permet d'abaisser le taux de chlorures).
La fabrication de béton plastique à partir de granulats issus de
roches massives concassées nécessite d’optimiser le liant (ciment,
eau, adjuvants, additions éventuelles) et éventuellement d’apporter
un quantité de sable fin alluvionnaire, afin que le béton soit aussi
maniable que lorsqu’il est confectionné à partir de granulats
alluvionnaires uniquement. Les caractéristiques mécaniques des
produits obtenus avec les granulats concassés de roches
massives (à l’exception des calcaires tendres) peuvent être
supérieures à celles des bétons de granulats alluvionnaires. Au
niveau du process de fabrication des produits en béton, l’utilisation
des granulats concassés, dont les propriétés abrasives sont plus
accentuées, peut entraîner une usure des matériels (malaxeurs,
moules) plus rapide.
La fabrication de béton réalisée avec des ajouts limités de rebuts
de production de l'industrie du béton (10 % pour les sables et 30 %
pour les gravillons) permet l'obtention de résistances mécaniques
sensiblement équivalentes à celles des bétons de granulats
naturels.
La fabrication de blocs de béton incorporant des sable de fonderie
est envisageable, à condition toutefois de limiter le taux de
substitution du sable traditionnel par du sable de fonderie (pour
des taux de substitution généralement supérieurs à 10 % en poids,
il a souvent été observé une baisse importante de la résistance à
l’écrasement ainsi qu’une hausse sensible des variations
dimensionnelles des blocs). L’identification du taux de substitution
est nécessaire chaque fois que la nature, l’origine ou les
principales caractéristiques du sable de fonderie changent.
L’analyse critique du texte de la norme XP P 18-540 « Granulats :
définitions, conformité, spécifications » met en évidence les points
limitant l'utilisation des granulats marins, concassés et recyclés
dans les produits en béton. Parmi ceux-ci, citons principalement :
- l’absence de spécifications claires concernant la détermination
de quelques caractéristiques des granulats (par exemple, la
teneur en impuretés prohibées pour les granulats recyclés et
marins, la teneur en éléments coquilliers en ce qui concerne les
sables marins de granulométrie inférieure à 4,3 mm,
l’évaluation du risque d’alcali-réaction pour les granulats
recyclés) ;
- des niveaux d’exigence peu ou pas adaptés (par exemple,
teneur limite en éléments coquilliers trop élevée pour les
granulats marins, seuil de propreté excessivement élevé pour
les gravillons recyclés) ;
- 86 -
Le cas échéant, des propositions de modification de la norme ont
été envisagées (par exemple : la nécessité de préciser l'origine, la
nature ainsi que le mode de préparation des granulats issus de
déchets de démolition, de lister la nature des impuretés prohibées
pour les granulats de déchets de démolition...).
Rappelons que la norme française XP P 18-540 sera remplacée à
partir du 1er
avril 2004 par trois normes européennes de
spécifications sur les granulats homologuées en 2002 : la norme
NF EN 12 620 relative aux granulats pour béton, la norme NF EN
13 055-1 pour les granulats légers pour béton et mortier et la
norme NF EN 13 139 pour les granulats pour mortier. Des
documents d’accompagnement nationaux doivent venir compléter
en 2003 ces normes européennes. Ils comprendront notamment
une annexe nationale destinée à orienter le lecteur dans le choix
des spécifications et des essais retenus en France, une norme
structurée comme l’actuelle norme XP P 18-540 (avec des
catégories de granulats définies en fonction des utilisations) et un
fascicule de documentation regroupant des recommandations pour
la réalisation des essais sur granulats. Ces textes permettront de
pallier les défauts de la norme XP P 18-540.
Compte tenu des spécificités des granulats examinés, de
l’expérience pratique de leur utilisation dans l’industrie du béton et
du contexte normatif, des projets de cahier des charges de
fournitures de granulats marins, de granulats concassés, de
granulats de déchets de démolition et de sables de fonderie sont
proposés avec des niveaux d’exigences pour leurs
caractéristiques en vue de la fabrication de produits en béton.
À la vue de ces résultats et des mesures réglementaires et de
préconisation (Schémas Directeurs d’Aménagement et de Gestion
des Eaux – SDAGE) en matière d’exploitation des carrières de
granulats alluvionnaires, il est vraisemblable que les granulats
marins, concassés ou recyclés seront utilisés de manière
croissante dans l’industrie du béton moyennant certaines
précautions pour certains d'entre eux, comme l'a montré la
présente étude.
- 87 -
2.7 Bibliographie
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Éditions anciennes ENPC - septembre 1980
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ET MATERIAUX DE CONSTRUCTION (UNICEM)Produits en béton – Livraisons et production
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Équipements mécaniques carrières matériaux -
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Équipements mécaniques carrières matériaux - mars 1979
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Publication du centre national pour l’exploitation des
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Concrete vol 27 n°3 - juin 1993
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[34] U. PICKELGlass fragments in cast stone
Concrete precasting plant and technology Issue 5-1992
[35] C. BERANGER Dossier granulats marins-granulats marins : la situation
française
Mines et carrières industrie minérale - décembre 1996
- 90 -
Annexe A - Projet
de cahier des
charges pour la
fourniture de
granulats naturels
concassés adaptés à
la fabrication de
produits en béton
SOMMAIRE
A1. OBJET ....................................... 92
A2. DOMAINE D'APPLICATION ............... 92
A3. DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE ............. 92
A4. SITE DE PRODUCTION .................... 93
A4.1 Responsabilités .............................. 93
A4.2 Gisement..................................... 93
A4.3 Production ................................... 93
A4.4 Livraison ..................................... 93
A4.5 Contrôle ..................................... 93
A4.6 Références .................................. 93
A5. SPÉCIFICATIONS .......................... 94
A5.1 Désignations des granulats ................. 94
A5.2 Caractéristiques intrinsèques .............. 94
A5.3 Caractéristiques de fabrication............ 95
A5.4 Autres caractéristiques .................... 96
A5.5 Spécifications sur les granulats ........... 96
A6. TECHNIQUES D'ESSAIS .................. 96
A7. STOCKAGE .................................. 97
A7.1 Conditions générales ........................ 97
A7.2 Conditions particulières..................... 97
A8. TRANSPORTS ET LIVRAISON ............ 99
A8.1 Conditions générales ........................ 99
A9. ACCEPTABILITÉ DES FOURNITURES .... 99
A9.1 Engagement du fournisseur................. 99
- 91 -
A1. OBJET Le présent document a pour objet de fixer des exigences
concernant la fourniture de granulats naturels concassés issus de
roche massive destinés à la fabrication de produits préfabriqués
en béton.
Il porte sur la définition des granulats concassés, sur le choix des
caractéristiques essentielles des granulats et sur les essais
propres à déterminer celles-ci. Il définit également les mentions
relatives à leurs désignations.
A2. DOMAINE
D'APPLICATION
Le présent document s'applique aux granulats naturels concassés
de masse volumique comprise entre 2 et 3 tonnes par mètre cube,
issus de roche massive n'ayant subi aucune transformation autre
que mécanique. D'une manière générale, les dimensions des
sables destinés à la confection des produits en béton sont
comprises entre 0 et 6,3 mm et celles des gravillons entre 1 et
25 mm.
Ce projet de cahier des charges concerne exclusivement les
granulats naturels concassés destinés à la fabrication de produits
en béton à base de liants hydrauliques.
A3. DOCUMENTS
DE REFERENCE
Le présent document se réfère à des dispositions d'autres
publications. Ces références normatives sont citées aux endroits
appropriés dans le texte et les publications sont énumérées ci-
dessous. La dernière édition de la publication à laquelle il est fait
référence s'applique.
NF EN 932-1 Granulats - Méthodes d’échantillonnage
NF EN 932-3 Granulats - Procédure et terminologie pour une
description pétrographique
NF EN 933-1 Granulats - Analyse granulométrique par
tamisage
NF EN 933-3 Granulats - Détermination du coefficient
d’aplatissement
NF EN 933-6 Granulats - Détermination du coefficient
d’écoulement des granulats
NF EN 933-7 Granulats - Détermination de la teneur en
éléments coquilliers
NF EN 933-8 Granulats - Détermination de l’équivalent de sable
NF EN 933-9 Essais pour déterminer les caractéristiques
géométriques des granulats - Partie 9 : Essai sur
les fines des sables - Essai au bleu de méthylène
NF EN 1097-1 Granulats - Essai micro Deval
NF EN 1097-2 Granulats - Détermination de la résistance à la
fragmentation
NF EN 1097-5 Granulats - Détermination de la teneur en eau par
séchage en étuve ventilée
NF EN 1097-6 Granulats - Mesure de la masse volumique réelle
et de l’absorption d’eau
NF EN 1097-8 Granulats - Détermination du coefficient de
polissage accéléré des gravillons
NF EN 1367-1 Granulats - Détermination de la résistance au gel-
dégel
NF EN 1744-1 Granulats - Propriétés chimiques des granulats
NF EN 1744-2 Granulats - Détermination de la résistance à
l’alcali-réaction
- 92 -
P 18-591 Granulats - Détermination de la propreté
superficielle
XP P 18-540 Granulats - Définitions, conformité, spécifications
A4. SITE DE
PRODUCTION
Note : Cette partie du document concerne plus précisément le
fournisseur de granulats et doit être complétée dans son intégralité
avec soins.
A4.1
Responsabilités
- Chef de centre Préciser ici son nom, son prénom, son adresse et ses numéros de téléphone et
de fax.
- Responsable du contrôle Préciser ici son nom, son prénom, son adresse et ses numéros de téléphone et
de fax.
A4.2 Gisement - Situation géographique Préciser ici le lieu précis du ou des gisements (sur copie carte IGN par
exemple).
- Cadre géologique Préciser ici la nature géologique précise de la roche exploitée (voir norme
NF EN 932-3).
A4.3 Production - Bilans granulométriques Lister ici les différentes coupures granulométriques couramment produites.
A4.4 Livraison - Bordereau de livraisonProposer ici un spécimen de bordereau.
A4.5 Contrôle - PrélèvementsLes prélèvements d'échantillons se font selon la norme NF EN 932-1.
- Nature des essais Lister ici les essais réalisés sur granulats et les normes d’essai
correspondantes.
- Fréquence des essais Préciser ici la fréquence des essais réalisés.
- Fiche technique produit Les caractéristiques des granulats concassés doivent être présentées dans une
Fiche Techniques Produit (FTP) selon l’exemple cité dans la norme XP P 18-540.
A4.6 Références Lister ici les principales références clients.
- 93 -
A5.
SPÉCIFICATIONS
Cette partie du document précise, pour les principales
caractéristiques des granulats le cas échéant, l'objet, les modalités
d'essais et les recommandations correspondantes. Les valeurs
numériques contractuelles correspondantes sont regroupées sous
forme de tableau au paragraphe A5.5.
A5.1 Désignations
des granulats
Dénomination nature* : calcaire - porphyre - granite - basalte - autre (à
préciser)
traitement* : lavé - recomposé en carrière - égoutté - séché -
autre (à préciser)
catégorie* : A - B - C - D (selon la norme XP P 18-540)
* : Rayer les mentions inutiles
Provenance Préciser ici le ou les lieux précis de l'extraction.
Classe granulairePréciser ici les dimensions 0/D des sables et d/D des gravillons objets de la
fourniture.
A5.2
Caractéristiques
intrinsèques
Coefficient d'absorption
d'eau
Le coefficient d'absorption d'eau des gravillons et des sables doit
être déterminé selon les modalités d'essais décrites dans la norme
NF EN 1097-6.
Résistances mécaniques La résistance à la fragmentation des gravillons est déterminée à
l'aide de l'essai Los Angeles selon les modalités d'essai décrites
dans la norme NF EN 1097-2.
La résistance à l'usure des gravillons est déterminée à l'aide de
l'essai Micro-Deval selon les modalités d'essai décrites dans la
norme NF EN 1097-1.
Le coefficient de polissage accéléré des gravillons est déterminé
selon les modalités d'essai décrites dans la norme NF EN 1097-8.
Caractéristiques physico-
chimiques
La sensibilité au gel des granulats est déterminée selon les
modalités d'essai décrites dans la norme NF EN 1367-1.
La sensibilité au phénomène de réaction alcali-silice des granulats
est déterminée selon les modalités d'essai décrites dans la norme
NF EN 1744-2.
Les teneurs en soufre, sulfates et chlorures des granulats sont
déterminées selon les modalités d'essais décrites dans la norme
NF EN 1744-1.
- 94 -
Teinte Une teinte constante et régulière des granulats doit être
recherchée particulièrement si ces granulats sont destinés à rester
partiellement ou totalement apparents à la surface du béton. Des
échantillons de référence doivent être conservés pour une
comparaison visuelle régulière avec la fourniture livrée.
A5.3
Caractéristiques de
fabrication
Granularité Le fournisseur de sable et de gravillon établit un fuseau de
régularité et un fuseau de fabrication. Ce dernier doit être
entièrement inclus dans le fuseau de régularité. Ces fuseaux sont
réalisés suivant les méthodes décrites aux paragraphes 3.17.4 et
3.17.5 de la norme expérimentale XP P 18-540 "Granulats :
définitions, conformité, spécifications". Le fournisseur de sable et
de gravillon doit s’engager à ne s’écarter en aucun point du fuseau
de régularité.
L’analyse granulométrique des granulats est réalisée selon les
modalités d’essai décrites dans la norme NF EN 933-1.
Module de finesse Les sables doivent présenter une granulométrie telle que les
éléments fins ne soient ni en excès ni en trop faible proportion.
Dans le premier cas il est nécessaire d'augmenter le dosage en
eau du béton ce qui réduit notablement ses performances
mécaniques et de durabilité, dans le second cas, la plasticité du
mélange est insuffisante et rend sa mise en place difficile. Le
module de finesse est obtenu par calcul selon les modalités
décrites dans la norme XP P 18-540.
Note : La forme géométrique des granulats (arrondie, irrégulière,
angulaire, plate ou allongée) a une incidence sur la mise en place
du béton et sur ses caractéristiques ultérieures.
Coefficient
d’aplatissement des
gravillons
La détermination du coefficient d'aplatissement est obtenue selon
les modalités d'essai décrites dans la norme NF EN 933-3.
Coefficient d’écoulement
des sables
La détermination de ce coefficient est obtenue selon les modalités
d'essai décrites dans la norme NF EN 933-6.
Propreté Note : La propreté des granulats est une caractéristique
déterminante pour obtenir un bon comportement du béton à la
fabrication et de bonnes performances mécaniques et de
durabilité.
La teneur en fines doit être déterminée selon les modalités
d'essais décrites dans la norme NF EN 933-1.
L'équivalent de sable doit être déterminé selon les modalités
d'essais décrites dans la norme NF EN 933-8.
- 95 -
La valeur de bleu de méthylène doit être déterminée selon les
modalités d'essais décrites dans la norme NF EN 933-9.
La présence de matières organiques doit être détectée selon les
modalités d'essais décrites dans la norme NF EN 1744-1.
La propreté superficielle des gravillons doit être déterminée selon
les modalités d'essais décrites dans la norme P 18-591.
La teneur en boulettes d'argile doit être déterminée selon les
modalités d'essais décrites dans la norme XP P 18-540.
La teneur en éléments coquilliers doit être déterminée selon les
modalités d'essais décrites dans la norme NF EN 933-7.
La teneur en éléments prohibés (brindilles, racines, algues,
charbon, plastique, mâchefer, scories…) doit être déterminée
selon les modalités d'essais décrites dans la norme XP P 18-540.
La présence de pyrite ou de marcassite sous quelque forme que
ce soit est interdite. Le fournisseur doit porter toute son attention
au risque de présence de ce type d'impureté dans sa fourniture. La
détection des pyrites et de marcassite (détermination des sulfures)
est destinée selon les modalités d’essai décrites dans la norme
NF EN 1744-1.
La présence d'éléments friables ou réactifs notamment avec les
constituants du béton sous quelque forme que ce soit est interdite.
A5.4 Autres
Caractéristiques
Teneur en eau Pour le bon déroulement du process industriel de fabrication des
produits en béton, il est impératif que des fourchettes de teneur en
eau des sables et des gravillons soient fixées. En cas d'orage ou
de temps pluvieux pendant le transport des dispositions spéciales
doivent être prises pour éviter toute variation brutale de la teneur
en eau.
La teneur en eau des sables et des gravillons est déterminée selon
les modalités d’essai décrites dans la norme NF EN 1097-5.
A5.5 Spécifications
sur les granulats
Dans le tableau A.5.5 figurent des propositions de spécifications
fixées sur les granulats naturels concassés en fonction des
produits fabriqués envisagés.
A6. TECHNIQUES
D'ESSAIS
Toutes les conditions d'essais non précisées dans ce document
(prélèvements, conditions opératoires) doivent être conformes aux
normes en vigueur.
- 96 -
A7. STOCKAGE
A7.1 Conditions
générales
Le fournisseur doit mettre à disposition du client un stock de
granulat équivalent à au moins 2 jours de fabrication.
Le stockage doit permettre un bon écoulement des eaux de pluies.
Le chargement doit s'effectuer à 0,50 m du sol en tournant autour
du tas pour éviter de prélever dans une zone d'égouttage et de
ségrégation éventuelle. Il faut éviter toute forme de pollution au
prélèvement notamment par arrachement du sol.
A7.2 Conditions
particulières
Dans le cas de production spéciale de produits en béton (précisée
dans le bon de commande, exemple : produits de parement) où
l'aspect des produits est un critère majeur de qualité, le
fournisseur doit stocker la totalité des granulats choisis et issus
d'une même veine d'exploitation nécessaire à la complète
réalisation du chantier.
Le stockage doit être particulièrement organisé de manière à éviter
toute forme de pollution.
- 97 -
SABLE SABLE et GRAVILLON
Module
de
finesse
Teneur
en fines
(%)
Équivalent
de sable
(%)
Valeur
de bleu
(g/kg)
Coefficient
d’ecoulement
(s)
Teneur en
eau
moyenne E
(%)
Matières
organiques
Coefficient
d’absorption
d’eau (%)
Impuretés
prohibées
(%)
Teneur
en
soufre
(%)
Teneur
en
sulfates
(%)
Présence
pyrite,
marcassite
(%)
Éléments
friables
ou
réactifs
(%)
Teneur
en
chlorure
(%)
Alcali-
réaction
Blocs à enduire Vss=2,7
Vsi=2,4 � 5 � 65 � 1 - 1 � E � 4 - - � 0,1 - - - - - -
Blocs apparents Vss=2,7
Vsi=2,4 � 4 � 65 � 1 � 30 1 � E � 4
test
négatif� 2 � 0,1 - - 0 0 - -
Pavés, bordures Vss=3
Vsi=2,8 � 2 � 65 � 1 � 20 1 � E � 10
test
négatif� 1 � 0,1 - - 0 0 - -
Tuyaux
regards
Vss=3
Vsi=2 � 10 � 65 � 1 � 30 1 � E � 10
test
négatif� 2,5 � 0,1 � 0,4 � 0,2 0 0 � 0,02
qualification
des granulats*
Prédalles Vss=3,2
Vsi=2,2 � 8 � 65 � 1 � 30 -
test
négatif� 2 � 0,1 � 0,4 � 0,2 0 0 � 0,02
qualification
des granulats*
DallesVss=3
Vsi=2,8 � 4 � 65 � 1 � 20 1 � E � 10
test
négatif� 1 � 0,1 - - 0 0 - -
Éléments
architecturaux
Vss=2,8
Vsi=1,9 � 10 � 65 � 1 � 30 -
test
négatif� 1 � 0,1 � 0,4 � 0,2 0 0 � 0,02
qualification
des granulats*
GRAVILLON
Teneur en
eau moyenne
E (%)
Micro-deval
humide
(%)
Coefficient
de
polissage
accéléré
(%)
Los
Angeles
Sensibilité
au gel
(%)
Coefficient
d’applatissement
(%)
Propreté
superficielle
(%)
Éléments
coquilliers
(%)
Boulettes
d’argile
(%)
Teinte
Blocs à enduire 0,5 � E � 3 - - - - - - - - -
Blocs apparents 0,5 � E � 3 - - � 25 � 10 � 20 � 1 � 5 � 1 uniforme et
régulière
Pavés, bordures 0,5 � E � 3 � 15 � 45 � 20 � 10 � 10 � 1 � 5 � 1 uniforme et
régulière
Tuyaux regards 0,5 � E � 3 - - � 25 - � 20 � 1,5 � 5 � 1 -
Prédalles - - - � 20 - � 20 � 1 � 5 � 1 -
Dalles 0,5 � E � 3 � 15 � 45 � 20 � 10 � 10 � 1 � 5 � 1 uniforme et
régulière
Éléments
architecturaux - - - � 20 � 10 � 20 � 1 � 5 � 1
uniforme et
régulière
Tableau A.5.5
* sur demande du client
- 98 -
A8. TRANSPORTS
ET LIVRAISON
A8.1 Conditions
générales
Le fournisseur et son transporteur s'engagent à respecter les
procédures de livraison mises en place dans l'usine du client.
Pour éviter les pertes de fines lors du transport de sable fillérisé
particulièrement sec, l'utilisation de camions bâchés est
recommandée. Les bennes des camions doivent être maintenues
propres et exemptes de matières étrangères à la fourniture
commandée (ex : terre végétale, engrais, bois, céréales…).
Un bordereau de livraison détaillé, en deux exemplaires, doit être
remis à chaque livraison.
A9.
ACCEPTABILITE
DES
FOURNITURES
A9.1 Engagement
du fournisseur
Le fournisseur s'engage sur la régularité de la fourniture des
granulats tant des points de vue qualitatif que quantitatif selon les
spécifications fixées dans ce document.
En conséquence, il s'engage à :
- contrôler en continu sa production livrée chez le client en
respectant les fréquences d'essais mentionnées en A4.5 ;
- consigner les résultats de son auto-contrôle sur des registres
tenus à disposition du responsable qualité de l'usine de
préfabrication.
Le Chef de fabrication Le Responsable du Fournisseur
de l'usine de préfabrication
- 99 -
Annexe B - Projet
de cahier des
charges pour la
fourniture de
granulats marins
adaptés à la
fabrication de
produits en béton
SOMMAIRE
B1. OBJET ....................................... 101
B2. DOMAINE D'APPLICATION ............... 101
B3. DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE.............. 101
B4. SITE DE PRODUCTION .................... 102
B4.1 Responsabilités ..............................102
B4.2 Gisement .....................................102
B4.3 Production ...................................102
B4.4 Livraison .....................................102
B4.5 Contrôle......................................102
B4.6 Références ..................................102
B5. SPÉCIFICATIONS .......................... 103
B5.1 Désignation des granulats .................. 103
B5.2 Caractéristiques intrinsèques............... 103
B5.3 Caractéristiques de fabrication ............ 104
B5.4 Autres caractéristiques .................... 105
B5.5 Spécifications sur les granulats............ 106
B6. TECHNIQUE D'ESSAIS .................... 108
B7. STOCKAGE................................... 108
B7.1 Conditions générales ........................ 108
B7.2 Conditions particulières ..................... 108
B8. TRANSPORT ET LIVRAISON .............. 108
B8.1 Conditions générales ........................ 108
B9. ACCEPTABILITÉ DES FOURNITURES .... 108
B9.1 Engagement du fournisseur................. 108
- 100 -
B1. OBJET Le présent document a pour objet de fixer des exigences
concernant la fourniture de granulats marins destinés à la
fabrication de produits préfabriqués en béton.
Il porte sur la définition des granulats marins, sur le choix des
caractéristiques essentielles des granulats et sur les essais
propres à déterminer celles-ci. Il définit également les mentions
relatives à leurs désignations.
B2. DOMAINE
D'APPLICATION
Le présent document s'applique aux granulats marins de masse
volumique comprise entre 2 et 3 tonnes par mètre cube, extraits
de gisements sous marin et n'ayant subi aucune transformation
autre que mécanique. D'une manière générale, les dimensions
des sables destinés à la confection des produits en béton sont
comprises entre 0 et 6,3 mm et celles des gravillons entre 1 et
25 mm.
Ce projet de cahier des charges concerne exclusivement les
granulats marins destinés à la fabrication de produits en béton à
base de liants hydrauliques.
B3. DOCUMENTS
DE REFERENCE
Le présent document se réfère à des dispositions d'autres
publications. Ces références normatives sont citées aux endroits
appropriés dans le texte et les publications sont énumérées ci-
dessous. La dernière édition de la publication à laquelle il est fait
référence s'applique.
NF EN 932-1 Granulats - Méthodes d’échantillonnage
NF EN 932-3 Granulats - Procédure et terminologie pour une
description pétrographique
NF EN 933-1 Granulats - Analyse granulométrique par
tamisage
NF EN 933-3 Granulats - Détermination du coefficient
d’aplatissement
NF EN 933-6 Granulats - Détermination du coefficient
d’écoulement des granulats
NF EN 933-7 Granulats - Détermination de la teneur en
éléments coquilliers
NF EN 933-8 Granulats - Détermination de l’équivalent de sable
NF EN 933-9 Essais pour déterminer les caractéristiques
géométriques des granulats - Partie 9 : Essai sur
les fines des sables - Essai au bleu de méthylène
NF EN 934-2 Adjuvants pour béton, mortier et coulis - Partie 2 :
Adjuvants pour béton - Définitions et exigences
NF EN 1097-1 Granulats - Essai micro Deval
NF EN 1097-2 Granulats - Détermination de la résistance à la
fragmentation
NF EN 1097-5 Granulats - Détermination de la teneur en eau par
séchage en étuve ventilée
NF EN 1097-6 Granulats - Mesure de la masse volumique réelle
et de l’absorption d’eau
NF EN 1097-8 Granulats - Détermination du coefficient de
polissage accéléré des gravillons
NF EN 1367-1 Granulats - Détermination de la résistance au gel-
dégel
NF EN 1744-1 Granulats - Propriétés chimiques des granulats
- 101 -
NF EN 1744-2 Granulats - Détermination de la résistance à
l’alcali-réaction
P 18-591 Granulats - Détermination de la propreté
superficielle
XP P 18-540 Granulats - Définitions, conformité, spécifications
B4. SITE DE
PRODUCTION
Note : cette partie du document concerne plus précisément le
fournisseur de granulats et doit être complétée dans son intégralité
avec soins.
B4.1
Responsabilités
- Chef de centre Préciser ici son nom, son prénom, son adresse et ses numéros de téléphone et
de fax.
- Responsable du contrôle Préciser ici son nom, son prénom, son adresse et ses numéros de téléphone et
de fax.
B4.2 Gisement - Situation géographique Préciser ici le lieu précis du ou des gisements (sur copie carte IGN par
exemple).
- Cadre géologique Préciser ici la nature géologique précise du fond marin exploité (voir norme
NF EN 932-3).
B4.3 Production - Bilans granulométriques Lister ici les différentes coupures granulométriques couramment produites.
B4.4 Livraison - Bordereau de livraisonProposer ici un spécimen de bordereau.
B4.5 Contrôle - PrélèvementsLes prélèvements d'échantillons se font selon la norme NF EN 932-1.
- Natures des essais Lister ici les essais réalisés sur granulats et les normes d’essai
correspondantes.
- Fréquence des essais Préciser ici la fréquence des essais réalisés.
- Fiche technique produit Les caractéristiques des granulats marins doivent être présentées dans une Fiche
Technique Produit (FTP) selon l’exemple cité dans la norme XP P 18-540.
B4.6 références Lister ici les principales références clients.
- 102 -
B5.
SPECIFICATIONS
Cette partie du document précise, pour les principales
caractéristiques des granulats le cas échéant, l'objet, les modalités
d'essais et les recommandations correspondantes. Les valeurs
numériques contractuelles correspondantes sont regroupées sous
forme de tableau au paragraphe B5.5.
B5.1 Désignation
des granulats
Dénomination nature1
: siliceux - silico-calcaire - autre (à préciser)
traitement1 : lavé
2 - recomposé - égoutté - séché - autre (à
préciser)
catégorie1
: A - B - C - D (selon la norme XP P 18-540) 1 : Rayer les mentions inutiles
2: Préciser s'il s'agit d'un lavage à l'eau de mer ou un lavage à l'eau douce et dans
ce dernier cas le nombre de cycles de décantation.
ProvenancePréciser ici la situation géographique précise du ou des gisements sous-marins à
partir duquel ou desquelles sont extraits les granulats marins.
Classe granulairePréciser ici les dimensions 0/D des sables et d/D des gravillons objets de la
fourniture.
B5.2
Caractéristiques
intrinsèques
Coefficient d'absorption
d'eau
Le coefficient d'absorption d'eau des sables et des gravillons doit
être déterminé selon les modalités d'essais décrites dans la norme
NF EN 1097-6.
Résistances mécaniques La résistance à la fragmentation des gravillons est déterminée à
l'aide de l'essai Los Angeles selon les modalités d'essai décrites
dans la norme NF EN 1097-2.
La résistance à l'usure des gravillons est déterminée à l'aide de
l'essai Micro-Deval selon les modalités d'essai décrites dans la
norme NF EN 1097-1.
Le coefficient de polissage accéléré des gravillons marins est
déterminé selon les modalités d'essai décrites dans la norme
NF EN 1097-8.
Caractéristiques physico-
chimiques
La sensibilité au gel des granulats est déterminée selon les
modalités d'essai décrites dans la norme NF EN 1367-1.
La sensibilité au phénomène de réaction alcali-silice des granulats
est déterminée selon les modalités d'essai décrites dans la norme
NF EN 1744-2.
Les teneurs en soufre, sulfates et chlorures des granulats sont
déterminées selon les modalités d'essais décrites dans la norme
NF EN 1744-1.
- 103 -
Teinte Une teinte constante et régulière des granulats doit être
recherchée particulièrement si ces granulats sont destinés à rester
partiellement ou totalement apparents à la surface du béton. Des
échantillons de référence doivent être conservés pour
comparaison visuelle régulière avec la fourniture livrée.
B5.3
Caractéristiques de
fabrication
Granularité Le fournisseur de sable et de gravillon établit un fuseau de
régularité et un fuseau de fabrication. Ce dernier doit être
entièrement inclus dans le fuseau de régularité. Ces fuseaux sont
réalisés suivant les méthodes décrites au paragraphe 3.17.4 et
3.17.5 de la norme XP P 18-540 "Granulats : définitions,
conformité, spécifications". Le fournisseur de sable et de gravillon
doit s’engager à ne s’écarter en aucun point du fuseau de
régularité.
L’analyse granulométrique des granulats est réalisée selon les
modalités d’essai décrites dans la norme NF EN 933-1.
Module de finesse Les sables doivent présenter une granulométrie telle que les
éléments fins ne soient ni en excès ni en trop faible proportion.
Dans le premier cas il est nécessaire d'augmenter le dosage en
eau du béton ce qui réduit notablement ses performances
mécaniques et de durabilité, dans le second cas, la plasticité du
mélange est insuffisante et rend sa mise en place difficile. Le
module de finesse est obtenu par calcul selon les modalités
décrites dans la norme XP P 18-540.
Note : La forme géométrique des granulats (arrondie, irrégulière,
angulaire, plate ou allongée) a une incidence sur la mise en place
du béton et sur ses caractéristiques ultérieures.
Coefficient
d’aplatissement des
gravillons
La détermination du coefficient d'aplatissement est obtenue selon
les modalités d'essai décrites dans la norme NF EN 933-3.
Coefficient d’écoulement
des sables
La détermination de ce coefficient est obtenue selon les modalités
d'essai décrites dans la norme NF EN 933-6.
Propreté Note : La propreté des granulats est une caractéristique
déterminante pour obtenir un bon comportement du béton à la
fabrication et de bonnes performances mécaniques et de
durabilité.
La teneur en fines doit être déterminée selon les modalités
d'essais décrites dans la norme NF EN 933-1.
L'équivalent de sable doit être déterminé selon les modalités
d'essais décrites dans la norme NF EN 933-8.
- 104 -
La valeur de bleu de méthylène doit être déterminée selon les
modalités d'essais décrites dans la norme NF EN 933-9.
La présence de matières organiques doit être détectée selon les
modalités d'essais décrites dans la norme NF EN 1744-1.
La propreté superficielle des gravillons doit être déterminée selon
les modalités d'essais décrites dans la norme P 18-591.
La teneur en boulettes d'argile doit être déterminée selon les
modalités d'essais décrites dans la norme XP P 18-540.
La teneur en éléments coquilliers doit être déterminée selon les
modalités d'essais décrites dans la norme NF EN 933-7.
La teneur en éléments prohibés (brindilles, racines, algues,
charbon, plastique, mâchefer, scories…) doit être déterminée
selon les modalités d'essais décrites dans la norme XP P 18-540.
La présence de pyrite ou de marcassite sous quelque forme que
ce soit est interdite. Le fournisseur doit porter toute son attention
au risque de présence de ce type d'impureté dans sa fourniture. La
détection des pyrites et de marcassite (détermination des sulfures)
est déterminée selon les modalités d’essai décrites dans la norme
NF EN 1744-1.
La présence d'éléments friables ou réactifs notamment avec les
constituants du béton sous quelque forme que ce soit est interdite.
B5.4 Autres
caractéristiques
Teneur en eau Pour le bon déroulement du process industriel de fabrication des
produits en béton, il est impératif que des fourchettes de teneur en
eau des sables et des gravillons soient fixées. Les granulats
marins doivent donc, par quelque moyen que ce soit (égouttage ou
autre), respecter les plages fixées de teneur en eau.
De plus, en cas d'orage ou de temps pluvieux pendant le transport
des dispositions spéciales doivent être prises pour éviter toute
variation brutale de la teneur en eau.
La teneur en eau des sables et gravillons est déterminée selon les
modalités d’essai décrites dans la norme NF EN 1097-5.
- 105 -
B5.5 Spécifications
sur les granulats
Dans le tableau B.5.5 figurent des propositions de spécifications
fixées sur les granulats marins en fonction des produits fabriqués
envisagés.
Les spécifications concernant les teneurs en chlorures admissibles dans les sables
et gravillons marins ont été déterminées à partir des teneurs maximales admissibles
en chlorures dans les bétons non armés, armés et précontraints figurant dans la
norme européenne concernant le matériau béton NF EN 206-1 (février 2002), qui
sont respectivement de 1 % (classe CI 1,0), 0,4 % (classe Cl 0,40), 0,2 % (classe Cl
0,20) et 0,1 % (classe CI 0,10) par rapport à la masse du ciment.
Les teneurs maximales admissibles en chlorures dans les sables marins ont été
déterminées en partant du principe que les ciments et les adjuvants contiennent
déjà leur teneur maximale autorisée en chlorures (la teneur maximale admissible en
chlorures est de 0,1 % dans les ciments utilisés hors précontrainte (NF EN 197-1) et
la teneur maximale admissible en chlorures dans les adjuvants est de 0,1 % (NF EN
934-2)).
Les calculs ont été réalisés en tenant compte des proportions moyennes de ciment
et de sable contenues dans chaque famille de produit en béton et d’une teneur en
masse moyenne en adjuvant dans les bétons de 2 % (teneur en extrait sec par
rapport au ciment).
- 106 -
SABLE SABLE et GRAVILLON
Module
de
finesse
Teneur
en fines
(%)
Équivalent
de sable
(%)
Valeur
de bleu
(g/100g)
Coefficient
d’ecoulement
(s)
Teneur en
eau
moyenne E
(%)
Matières
organiques
Coefficient
d’absorption
d’eau (%)
Impuretés
prohibées
(%)
Teneur
en
chlorure
(%)
Teneur
en
soufre
(%)
Teneur
en
sulfates
(%)
Présence
pyrite,
marcassite
(%)
Éléments
friables
ou
réactifs
(%)
Alcali-
réaction
Blocs à enduireVss=2,7
Vsi=2,4� 5 � 65 � 1 - 1 � E � 4 - - � 0,1 < 0,10 - - - - -
Blocs apparentsVss=2,7
Vsi=2,4� 4 � 65 � 1 � 30 1 � E � 4
test
négatif� 2 � 0,1 < 0,10 - - 0 0 -
Pavés, borduresVss=3
Vsi=2,8� 2 � 65 � 1 � 20 1 � E � 10
test
négatif� 1 � 0,1 < 0,20 - - 0 0 -
Tuyaux
regards
Vss=3
Vsi=2 � 10 � 65 � 1 � 30 1 � E � 10
test
négatif� 2,5 � 0,1 < 0,05 � 0,4 � 0,2 0 0
qualification
des granulats*
Prédalles Vss=3,2
Vsi=2,2� 8 � 65 � 1 � 30 -
test
négatif� 2 � 0,1 < 0,04 � 0,4 � 0,2 0 0
qualification
des granulats*
DallesVss=3
Vsi=2,8� 4 � 65 � 1 � 20 1 � E � 10
test
négatif� 1 � 0,1 < 0,20 - - 0 0 -
Éléments
architecturaux
Vss=2,8
Vsi=1,9� 10 � 65 � 1 � 30 -
test
négatif� 1 � 0,1 < 0,05 � 0,4 � 0,2 0 0
qualification
des granulats*
GRAVILLON
Teneur en
eau moyenne
E
(%)
Micro-deval
humide
(%)
Polissage
accéléré
(%)
Los
Angeles
Sensibilité
au gel (%)
Coefficient
d’applatissement
(%)
Propreté
superficielle
(%)
Éléments
coquilliers
(%)
Boulettes
d’argile
(%)
Teinte
Blocs à enduire 0,5 � E � 3 - - - - - - - - -
Blocs apparents 0,5 � E � 3 - - � 25 � 10 � 20 � 1 � 5 � 1 uniforme
et régulière
Pavés, bordures 0,5 � E � 3 � 15 � 45 � 20 � 10 � 10 � 1 � 5 � 1 uniforme et
régulière
Tuyaux regards 0,5 � E � 3 - - � 25 - � 20 � 1,5 � 5 � 1 -
Prédalles - - - � 20 - � 20 � 1 � 5 � 1 -
Dalles 0,5 � E � 3 � 15 � 45 � 20 � 10 � 10 � 1 � 5 � 1 uniforme et
régulière
Éléments
architecturaux - - - � 20 � 10 � 20 � 1 � 5 � 1
uniforme et
régulière
Tableau B.5.5
* sur demande du client
- 107 -
B6. TECHNIQUE
D'ESSAIS
Toutes les conditions d'essais non précisées dans ce document
(prélèvements, conditions opératoires), doivent être conformes aux
normes en vigueur.
B7. STOCKAGE
B7.1 Conditions
générales
Le fournisseur doit mettre à disposition du client un stock de
granulat équivalent à au moins 2 jours de fabrication.
Le stockage doit permettre un bon écoulement des eaux de pluies.
Le chargement doit s'effectuer à 0,50 m du sol en tournant autour
du tas pour éviter de prélever dans une zone d'égouttage et de
ségrégation éventuelle. Il faut éviter toute forme de pollution au
prélèvement notamment par arrachement du sol.
B7.2 Conditions
particulières
Dans le cas de production spéciale de produits en béton (précisée
dans le bon de commande, exemple : produits de parement) où
l'aspect des produits est un critère majeur de qualité, le
fournisseur doit stocker la totalité des granulats choisis et issus
d'un même gisement d'exploitation sous-marine nécessaire à la
complète réalisation du chantier.
Ce stock doit être particulièrement organisé de manière à éviter
toute forme de pollution.
B8. TRANSPORT
ET LIVRAISON
B8.1 Conditions
générales
Le fournisseur et son transporteur s'engagent à respecter les
procédures de livraison mises en place dans l'usine du client.
Les bennes des camions doivent être maintenues propres et
exemptes de matières étrangères à la fourniture commandée (ex :
terre végétale, engrais, bois, céréales…).
Un bordereau de livraison détaillé, en deux exemplaires, doit être
remis à chaque livraison.
B9.
ACCEPTABILITE
DES
FOURNITURES
B9.1 Engagement
du fournisseur
Le fournisseur s'engage sur la régularité de la fourniture des
granulats tant du point de vue qualitatif que quantitatif selon les
spécifications fixées dans ce document.
- 108 -
En conséquence, il s'engage à :
- contrôler en continu sa production en respectant les fréquences
d'essais mentionnées en B4.5 ;
- consigner les résultats de son auto-contrôle sur des registres
tenus à disposition du responsable qualité de l'usine de
préfabrication.
Le Chef de fabrication Le Responsable du Fournisseur
de l'usine de préfabrication
- 109 -
Annexe C - Projet
de cahier des
charges pour la
fourniture de
gravillons issus de
déchets de
démolition adaptés
à la fabrication de
produits en béton
SOMMAIRE
C1. OBJET ....................................... 111
C2. DOMAINE D'APPLICATION ............... 111
C3. DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE.............. 111
C4. SITE DE PRODUCTION .................... 111
C4.1 Responsabilités ..............................111
C4.2 Site de stockage ............................ 111
C4.3 Production ...................................112
C4.4 Livraison .....................................112
C4.5 Contrôle......................................112
C4.6 Références ..................................112
C5. SPÉCIFICATIONS .......................... 112
C5.1 Désignation des gravillons ..................112
C5.2 Caractéristiques intrinsèques............... 113
C5.3 Caractéristiques de fabrication ............ 113
C5.4 Autres caractéristiques .................... 114
C5.5 Spécifications sur les gravillons............ 115
C6. TECHNIQUES D'ESSAIS .................. 116
C7. STOCKAGE................................... 116
C7.1 Conditions générales ........................ 116
C8. TRANSPORT ET LIVRAISON .............. 116
C8.1 Conditions générales ........................ 116
C9. ACCEPTABILITÉ DES FOURNITURES .... 116
C9.1 Engagement du fournisseur................. 116
- 110 -
C1. OBJET Le présent document a pour objet de fixer des exigences
concernant la fourniture de gravillons issus de déchets de
démolition destinés à la fabrication de produits préfabriqués en
béton.
Il porte sur la définition des gravillons recyclés, sur le choix des
caractéristiques essentielles des granulats et sur les essais
propres à déterminer celles-ci. Il définit également les mentions
relatives à leurs désignations.
C2. DOMAINE
D'APPLICATION
Le présent document s'applique aux gravillons issus de déchets
de démolition de masse volumique comprise entre 2 et 3 tonnes
par mètre cube. Ces gravillons sont exclusivement destinés à être
utilisés dans la fabrication de produits en béton dans des
proportions ne dépassant pas 20 % de la fraction gravillon.
C3. DOCUMENTS
DE REFERENCE
Le présent document se réfère à des dispositions d'autres
publications. Ces références normatives sont citées aux endroits
appropriés dans le texte et les publications sont énumérées ci-
dessous. La dernière édition de la publication à laquelle il est fait
référence s'applique.
NF EN 932-1 Granulats - Méthodes d’échantillonnage
NF EN 933-1 Granulats - Analyse granulométrique par
tamisage
NF EN 1097-2 Granulats - Détermination de la résistance à la
fragmentation
NF EN 1097-5 Granulats - Détermination de la teneur en eau par
séchage en étuve ventilée
NF EN 1097-6 Granulats - Mesure de la masse volumique réelle
et de l’absorption d’eau
NF EN 1744-1 Granulats - Propriétés chimiques des granulats
P 18-591 Granulats - Détermination de la propreté
superficielle
XP P 18-540 Granulats - Définitions, conformité, spécifications
C4. SITE DE
PRODUCTION
Note : cette partie du document concerne plus précisément le
fournisseur de gravillons et doit être complétée dans son
intégralité avec soins.
C4.1
Responsabilités
- Chef de centre Préciser ici son nom, son prénom, son adresse et ses numéros de téléphone et
de fax.
- Responsable du contrôle Préciser ici son nom, son prénom, son adresse et ses numéros de téléphone et
de fax.
C4.2 Site de
stockage
- Situation géographique Préciser ici le lieu précis du site de stockage des gravillons (sur copie carte IGN
par exemple).
- 111 -
C4.3 Production - Bilans granulométriques Lister ici les différentes coupures granulométriques couramment produites.
C4.4 Livraison - Bordereau de livraisonProposer ici un spécimen de bordereau.
C4.5 Contrôle - PrélèvementsLes prélèvements d'échantillons se font selon la norme NF EN 932-1.
- Natures des essais Lister ici les essais réalisés sur les gravillons et les normes d’essai
correspondantes.
- Fréquence des essais Préciser ici la fréquence des essais réalisés.
- Fiche technique produitLes caractéristiques des gravillons issus de déchets de démolition doivent être
présentées dans une Fiche Technique Produit (FTP) selon l’exemple cité dans
la norme XP P 18-540.
C4.6 Références Lister ici les principales références clients.
C5.
SPECIFICATIONS
Cette partie du document précise, pour les principales
caractéristiques des gravillons le cas échéant, l'objet, les
modalités d'essais et les recommandations correspondantes. Les
valeurs numériques contractuelles correspondantes sont
regroupées sous forme de tableau au paragraphe C5.5.
C5.1 Désignation
des gravillons
Dénomination nature* : gravillons concassés à partir de déchets de
démolition en béton armé - béton non armé - débris
de maçonnerie - mélange des précédents (à
préciser)
traitement* : type de concasseur utilisé - déféraillage -
recomposé - autre (à préciser)
catégorie* : B - C - D (selon la norme XP P 18-540)
* : Rayer les mentions inutiles
Provenance Préciser si possible le ou les chantiers de démolition dont sont issus les gravillons.
Classe granulaire Préciser ici les dimensions d/D des gravillons.
- 112 -
C5.2
Caractéristiques
intrinsèques
Coefficient d'absorption
d'eau
Le coefficient d'absorption d'eau des gravillons doit être déterminé
selon les modalités d'essais décrites dans la norme NF EN 1097-
6.
Résistance mécanique La résistance à la fragmentation des gravillons est déterminée à
l'aide de l'essai Los Angeles selon les modalités d'essai décrites
dans la norme NF EN 1097-2.
Caractéristiques physico-
chimiques
Les teneurs en soufre, en sulfates et en chlorures des gravillons
sont déterminées selon les modalités d'essais décrites dans la
norme NF EN 1744-1.
C5.3
Caractéristiques de
fabrication
Granularité Le fournisseur de gravillon établit un fuseau de régularité et un
fuseau de fabrication. Ce dernier doit être entièrement inclus dans
le fuseau de régularité. Ces fuseaux sont réalisés suivant les
méthodes décrites aux paragraphes 3.17.4 et 3.17.5 de la norme
XP P 18-540 "Granulats : définitions, conformité, spécifications".
Le fournisseur de gravillon doit s’engager à ne s’écarter en aucun
point du fuseau de régularité.
L’analyse granulométrique des granulats est réalisée selon les
modalités d’essai décrites dans la norme NF EN 933-1.
Propreté Note : La propreté des gravillons est une caractéristique
déterminante pour obtenir un bon comportement du béton à la
fabrication et de bonnes performances mécaniques et de
durabilité.
La présence de matières organiques doit être détectée selon les
modalités d'essais décrites dans la norme NF EN 1744-1.
La teneur en éléments prohibés (brindilles, racines, algues, plâtre,
charbon, plastique, mâchefer, scories…) doit être déterminée par
triage manuel selon les modalités d'essais décrites dans la norme
XP P 18-540.
La propreté superficielle des gravillons est déterminée selon les
modalités d’essais décrites dans la norme P 18-591.
- 113 -
C5.4 Autres
caractéristiques
Teneur en eau Pour le bon déroulement du process industriel de fabrication des
produits en béton, il est impératif que des fourchettes de teneur en
eau des gravillons soient fixées. En cas d'orage ou de temps
pluvieux pendant le transport des dispositions spéciales doivent
être prises pour éviter toute variation brutale de la teneur en eau.
La teneur en eau des gravillons est déterminée selon les modalités
d’essai décrites dans la norme NF EN 1097-5.
- 114 -
C5.5 Spécifications
sur les gravillo
ns
Da
ns le
ta
ble
au
C
.5.5
fig
ure
nt
de
s p
rop
ositio
ns d
e sp
écific
atio
ns
fixé
es s
ur le
s g
ravillo
ns is
su
s d
e d
éch
ets
de
dé
mo
lition
en
fon
ctio
n
de
s p
rod
uits
fab
riqu
és e
nvis
ag
és.
GRAVILLONS
Coefficient
d’absorption
d’eau (%)
Teneur en eau
moyenne E
(%)
Matières
organiques
Impuretés
prohibées
(%)
Los
Angeles
Teneur en sulfates
solubles dans l’eau
(%)
Teneur en
soufre
(%)
Teneur en
chlorure
(%)
Propreté
superficielle
(%)
Blocs à enduire � 8 0,5 � E � 4 test négatif � 0,1 � 40 � 0,5 � 1,5 - -
Blocs apparents � 6 0,5 � E � 4 test négatif � 0,1 � 40 � 0,3 � 1 - � 1,5
Pavés, bordures � 6 0,5 � E � 4 test négatif � 0,1 � 30 � 0,3 � 1 - � 1,5
Tuyaux, regards � 5 0,5 � E � 4 test négatif � 0,1 � 30 � 0,2 � 0,4 < 0,02 � 1,5
Prédalles � 5 0,5 � E � 4 test négatif � 0,1 � 30 � 0,2 � 0,4 < 0,02 � 1,5
Dalles � 6 0,5 � E � 4 test négatif � 0,1 � 30 � 0,3 � 1 - � 1,5
Éléments
architecturaux � 5 0,5 � E � 4 test négatif � 0,1 � 30 � 0,2 � 0,4 < 0,02 � 1,5
Tableau C.5.5
- 115 -
C6. TECHNIQUES
D'ESSAIS
Toutes les conditions d'essais non précisées dans ce document
(prélèvements, conditions opératoires) doivent être conformes aux
normes en vigueur.
C7. STOCKAGE
C7.1 Conditions
générales
Le fournisseur doit mettre à disposition du client un stock de
granulat équivalent à au moins 2 jours de fabrication.
La qualité et les volumes d’approvisionnement doivent être
constants.
Le stockage des granulats doit s’effectuer à l’abri des intempéries
afin d'éviter une teneur en eau excédentaire par rapport à la
quantité d’eau requise pour la fabrication des produits en béton.
Lors du chargement des granulats il est nécessaire d'éviter toute
forme de pollution au prélèvement notamment par arrachement du
sol.
C8. TRANSPORT
ET LIVRAISON
C8.1 Conditions
générales
Le fournisseur et son transporteur s'engagent à respecter les
procédures de livraison mises en place dans l'usine du client.
Afin de protéger les granulats des intempéries et d’éviter de
polluer les granulats, les bennes des camions doivent être
bâchées et maintenues propres (absence de terre végétale,
engrais, bois, céréales…).
Un bordereau de livraison détaillé, en deux exemplaires, doit être
remis à chaque livraison.
C9.
ACCEPTABILITE
DES
FOURNITURES
C9.1 Engagement
du fournisseur
Le fournisseur s'engage sur la régularité de la fourniture des
granulats tant du point de vue qualitatif que quantitatif selon les
spécifications fixées dans ce document.
En conséquence, il s'engage à :
- contrôler en continu sa production livrée chez le client en
respectant les fréquences d'essais mentionnées en C4.5 ;
- consigner les résultats de son auto-contrôle sur des registres
tenus à disposition du responsable qualité de l'usine de
préfabrication.
Le Chef de fabrication Le Responsable du Fournisseur
de l'usine de préfabrication
- 116 -
Annexe D - Projet
de cahier des
charges relatif à la
fourniture de sable
usagé réutilisable
de fonderie
SOMMAIRE
D1. OBJET ....................................... 118
D2. DOMAINE D'APPLICATION ............... 118
D3. DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE ............. 118
D4. DÉFINITIONS .............................. 119
D5. SPÉCIFICATIONS .......................... 120
D5.1 Désignation des sables .....................120
D5.2 Caractéristiques physiques ................. 120
D5.3 Caractéristiques environnementales ....... 122
D6. TECHNIQUES D'ESSAIS .................. 122
D7. CONDITIONNEMENT ...................... 122
D8. TRANSPORT ET LIVRAISON.............. 123
D8.1 Conditions générales ........................ 123
D9. ACCEPTABILITÉ DES FOURNITURES .... 123
D9.1 Conditions de réception..................... 123
D9.2 Engagement du fournisseur................. 123
Annexe 1 – Détermination de la répartition
granulométrique par voie sèche ....... 124
Annexe 2 - Granularité : méthode de conversion. 126
Annexe 3 - Calcul d'un fuseau enveloppe de
granulat................................. 128
Annexe 4 - Échelle des gris utilisée pour la
régularité de la teinte des sables .... 130
Annexe 5 - Conditions de réception des sables ... 131
Annexe 6 - Tableau récapitulatif des
caractéristiques exigées .............. 132
- 117 -
D1. OBJET
Modalités d’application Le fabricant, l'importateur ou le fournisseur qui, pour la vente de
ses produits, se réfère au présent cahier des charges ou à un
texte qui fait référence à certains de ses articles, doit être en
mesure de fournir à son client les éléments propres à justifier que
les spécifications sont respectées.
D2. DOMAINE
D'APPLICATION
Le présent document a pour objet de définir les sables usagés de
fonderie pour la confection de blocs en béton destinés a être
enduits, de fixer leurs caractéristiques essentielles et les essais
propres à les déterminer. Il définit également les mentions
relatives à leurs désignations.
Les sables usagés de fonderie sont issus des moules et noyaux
ayant servi au moulage des pièces métalliques.
Le présent document s'applique exclusivement aux sables de
fonderie tels qu'ils sont définis ci-après et destinés à être utilisés
dans la fabrication de blocs en béton à base de liants hydrauliques
ne devant pas répondre à des exigences particulières telles qu'une
contribution à l'esthétique (cas des bétons apparents de teinte
claire).
Les sables de fonderie ne constituent ni un produit d’addition ni un
granulat à part entière mais ils viennent en complément d’un sable
naturel. Outre la nécessité pour les sables de fonderie de
respecter le présent cahier des charges de fourniture, le mélange
sable naturel / sable de fonderie doit être conforme à la norme
granulats XP P 18-540 « granulats – Définitions, conformité,
spécifications » (octobre 1997).
D3. DOCUMENTS
DE REFERENCE
Ce document comporte par référence datée ou non datée des
dispositions d'autres publications. Ces références normatives sont
citées aux endroits appropriés dans le texte et les publications
sont énumérées ci-après. Pour les références datées, les
amendements ou révisions ultérieurs de l'une quelconque de ces
publications ne s'appliquent à ce document que s'ils y ont été
incorporés par amendement ou révision. Pour les références non
datées, la dernière édition de la publication à laquelle il est fait
référence s'applique.
XP P 18-540 Granulats – Définitions, conformité,
spécifications.
NF T 90-109 Essais des eaux - Détermination de l'indice
phénol.
NF T 90-112 Essais des eaux - Dosage de dix éléments
métalliques (Cr, Mn, Fe, Co, Ni, Cu, Zn, Ag,
Cd, Pb) par spectrométrie d'absorption
atomique dans la flamme.
NF T 90-119 Essais des eaux - Dosage d'éléments
minéraux (Al, Sb, Ag, As, Ba, Cd, Cr, Co, Cu,
Sn, Mn, Mo, Ni, Pb, Se, Ti, V) méthode par
spectrométrie d'absorption atomique avec
atomisation électrothermique.
- 118 -
NF X 31-210 Déchets - Essais de lixiviation.
NF EN 1097-5 Granulats – Détermination de la teneur en eau
par séchage en étuve ventilée.
NF EN 1097-6 Granulats – Mesure de la masse volumique
réelle et de l’absorption d’eau.
P 18-571 Granulats – Détermination de l’homogénéité
des granulats (d 4 mm).
NF EN 933-9 Essais pour déterminer les caractéristiques
géométriques des granulats. Partie 9 :
Qualification des fines – Essai au bleu de
méthylène.
ASTM E 11-87 Spécification for Wire-Cloth Sieves for Testing
Purpose.
NF EN 933-1 Détermination de la granularité. Analyse
granulométrique par tamisage
ISO 3310-1-1990 Tamis de contrôle ; exigences techniques et
vérifications ; partie 1 : tamis de contrôle en
tissus métalliques.
Recommandation n° 356 du Bureau de Normalisation des
Industries de la Fonderie (BNIF) - Mesure de la rétention du bleu
de méthylène.
D4. DEFINITIONS Pour les besoins du présent document, les définitions suivantes
s'appliquent :
- granulat : ensemble de grains de dimensions comprises entre
0 et 80 mm ;
- granularité : distribution dimensionnelle des grains d'un
granulat ;
- fuseau granulométrique : zone délimitée par deux courbes
granulométriques enveloppes, non sécantes.
Trois grandes familles de sables usagés de fonderie peuvent être
distinguées :
- les sables à vert : ce sont des sables silico-argileux contenant
10 à 12 % d'argile et éventuellement des adjuvants de
moulage ; ils ne contiennent pas de liants chimiques ;
- les sables à liants chimiques : ces sables contiennent des
silicates ou des liants organiques de synthèse en quantité
toujours très faible par rapport au sable (de l'ordre de 4 à 6 %
au maximum) ; ces liants organiques de synthèse sont dans
leur quasi-totalité détruits par le choc thermique qui a lieu lors
de la coulée du métal en fusion ;
- les sables en mélange : ces sables contiennent à la fois du
sable à vert et des sables à liants chimiques dans des
proportions variables, le sable à vert étant majoritaire.
- 119 -
D5.
SPECIFICATIONS
Les caractéristiques des sables de fonderie peuvent être
présentées dans une fiche technique produit (FTP) selon
l’exemple cité dans la norme XP P 18-540.
D5.1 Désignation
des sables
Par convention, la désignation d'un sable usagé de fonderie
comprend les indications suivantes :
- sable à vert, sable à liants chimiques ou sable en mélange ;
- la granularité ;
- site de production : nom de la fonderie ;
- la référence au présent cahier des charges.
Exemple de désignation :
- sable à vert, 0/0,5, fonderie de Meung, cahier des charges n° ...
D5.2
Caractéristiques
physiques
Conditions préalables - les sables doivent être criblés à 2 mm et débarrassés de tout
objet métallique ; pour les sables à vert et les sables en
mélange, une maille d'ouverture supérieure pourra être utilisée
par convention formelle, après essai ;
- en aucun cas, les poussières de sablerie provenant des filtres
et les fines d'autres provenances* doivent y être ajoutées ;
- les sables ne doivent pas contenir de débris de végétaux ou de
particules de bois (brindilles, racines...), de charbon ou de
résidus divers (coke, mâchefer, scories...) susceptibles de nuire
à la fabrication, à la mise en place et aux caractéristiques des
blocs, la détermination de la proportion des débris dans le
sable est réalisée par séparation à la liqueur dense selon une
adaptation des modalités d’essais décrites sans la norme P 18-
571 (remplacer les tamis 2 et 4 mm cités sans cette norme par
les tamis 0,63 mm et 2 mm) ; la valeur spécifiée supérieure
(exprimée en pourcentage de la masse) est fixée à 0,1 :
impuretés 0,1 %.
Teneur en eau La teneur en eau est déterminée à la livraison selon les modalités
d'essais décrites dans la norme NF EN 1097-5. Les valeurs
maximales admissibles de teneur en eau sont de 1 % pour les
sables à liants chimiques et de 2 % pour les sables à vert et en
mélange.
Granularité La granularité des sables de fonderie est déterminée selon les
modalités d'essais décrites dans la norme NF EN 933-1 ; on
admettra toutefois que cette détermination puisse être réalisée
selon les modalités décrites en annexe 1.
Les résultats sont exprimés selon les critères de la norme
NF EN 933-1 ; la méthode de conversion est portée à l'annexe 2.
* Par exemple : les poussières de décochage.
- 120 -
La granularité des granulats est assortie de tolérances en fonction
de l'ouverture des tamis précisée dans le tableau a.
Ouvertures des tamis en mmTolérances sur les refus ou
tamisats en points*
inférieures à 0,16 5
entre 0,16 et 1,25 10
supérieures à 1,25 3
Tableau a : Tolérances sur la granularité des sables
Un fuseau enveloppe de spécification doit être déterminé (voir
méthode en annexe 3).
La granularité de la fourniture livrée devra rester dans les limites
fixées par ce fuseau.
Valeur de bleu de
méthylène
La valeur de bleu de méthylène est déterminée selon les modalités
d'essais décrites dans la norme NF EN 933-9 (août 1999) ; on
admettra toutefois que cette détermination puisse être réalisée
selon la recommandation n° 356 du Bureau de Normalisation des
Industries de la Fonderie (BNIF).
La relation entre ces deux méthodes est la suivante :
MB = RB
avec :
MB : valeur de bleu exprimée en gramme de bleu de méthylène
pour 1 000 g de sable de dimension 0/2 mm selon la
norme NF EN 933-9
RB : valeur de rétention de bleu exprimée en mg de bleu de
méthylène pour 1 g de matière selon la recommandation
n° 356 du BNIF.
La valeur absolue maximale admissible de bleu de méthylène
(MB) est de 20.
La variation maximale admissible autour de la valeur moyenne
annoncée par le fournisseur est de 2.
La valeur moyenne est obtenue en réalisant quotidiennement une
détermination de la valeur de bleu (MB) sur un échantillon
représentatif du lot de fourniture à analyser pendant une période
de 20 jours.
Variation de la teinte L'échelle de teinte (portée en annexe 4) définit sept niveaux de
gris (du clair au foncé). Un échantillon représentatif du lot de
fourniture à analyser est tassé à l'aide d'une dame métallique dans
un récipient plat, de dimensions 20 x 20 x 1 cm environ, puis
apposé successivement sur chacun des niveaux de l'échelle des
gris. Le degré de cette échelle correspondant le mieux à la teinte
de l'échantillon de référence est alors noté.
* Point : écart absolu, exprimé en unité pour cent.
- 121 -
Note : la dame pèse 340 g 15 g, avec une section de damage
plane et circulaire de 25 mm 3 mm de diamètre.
La régularité de la teinte de la fourniture livrée sera considérée
comme satisfaisante si l'écart maximal entre la teinte de
l'échantillon de référence et celle de la fourniture livrée correspond
à un degré de l'échelle des gris.
D5.3
Caractéristiques
environnementales
Indice phénol La valeur de l'indice phénol est déterminée selon les modalités
d'essais décrites dans les normes NF X 31-210 et NF T 90-109.
La valeur maximale admissible de l'indice phénol est de 5 mg/kg
de sable sec.
Métaux lourds Il n'existe pas à l'heure actuelle d'exigences spécifiques aux
métaux lourds pour les sables de fonderie à faible teneur en
phénol (< 5 mg/Kg). Cependant, les essais correspondants et
leurs résultats peuvent être réalisés et communiqués sur
demande. Les métaux lourds à doser sont le plomb, le zinc, le
cadmium, le cuivre, le chrome, l’étain et le nickel.
Les dosages des métaux lourds sont effectués sur lixiviats selon
les modalités d'essais décrites dans les normes NF X 31-210,
NF T 90-112 et NF T 90-119.
Comportement
écotoxicologique
Il n’existe pas à l’heure actuelle d’exigence écotoxicologique pour
les sables de fonderie à faible teneur en phénol (< 5 mg/kg).
Cependant, les essais correspondants et leurs résultats peuvent
être réalisés et communiqués sur demande.
Les tests écotoxicologiques peuvent être les suivants :
- tests d'inhibition de la bioluminescence (essai Microtox à 5 mn,
15 mn, 30 mn) selon la norme NF T 90-320 ;
- tests d'inhibition de la mobilité (tests daphnies) selon la norme
ISO 6341.
D6. TECHNIQUES
D'ESSAIS
Toutes les conditions d’essais non précisées dans ce document :
prélèvements, conditions opératoires, doivent être conformes aux
normes en vigueur.
D7.
CONDITIONNEMENT
Sur chaque conditionnement et sur le bordereau de livraison
correspondant, le produit est repéré conformément au paragraphe
désignation.
Le conditionnement peut être effectué en fûts, conteneurs souples
(exemple : bigbag) ou en vrac.
- 122 -
Les expéditions pour les conditionnements en vrac devront
s'effectuer à l'abri des intempéries.
D8. TRANSPORT
ET LIVRAISON
D8.1 Conditions
générales
Le fournisseur et son transporteur s'engagent à respecter les
procédures de livraison mises en place dans l'usine du client.
Afin de protéger les granulats des intempéries et d’éviter de
polluer les granulats, les bennes des camions doivent être
bâchées et maintenues propres (absence de terre végétale,
engrais, bois, céréales…).
Un bordereau de livraison détaillé, en deux exemplaires, doit être
remis à chaque livraison.
D9.
ACCEPTABILITE
DES
FOURNITURES
D9.1 CONDITIONS
DE RÉCEPTION
Les conditions de réception de la fourniture de sable de fonderie
sont reportées à l'annexe 5.
D9.2 Engagement
du fournisseur
Le fournisseur s'engage sur la régularité de la fourniture des
granulats tant du point de vue qualitatif que quantitatif selon les
spécifications fixées dans ce document.
En conséquence, il s'engage à consigner les résultats de son
auto-contrôle sur des registres tenus à disposition du responsable
qualité de l'usine de préfabrication.
Le Chef de fabrication Le Responsable du Fournisseur
de l'usine de préfabrication
- 123 -
Cahier des charges
sables de fonderie -
Annexe 1 -
Détermination de la
répartition
granulométrique par
voie sèche
(Cas des corps granuleux tels que les sables de silice, zircon,
alumine...).
1.1 Définitions L'analyse granulométrique d'un sable exprime en pour cent la
répartition des grains, selon des classes conventionnelles de
dimensions.
1.2 Appareillage Deux séries de tamis sont couramment utilisées : série de la
norme ASTM E11-87 (tamis AFS) et série de la norme ISO 3310-
1-1990 (tamis GF).
L'appareillage est composé de :
suivant la norme choisie, soit un jeu de 11 tamis AFS n° 6, 12,
20, 30, 40, 50, 70, 100, 140, 200, 270 soit un jeu de 10 tamis
GF n° 2, 4, 6, 10, 16, 20, 30, 40, 60, 80, 100 ;
un secoueur de tamis mû électriquement du type :
- secoueur à marteau défini par les caractéristiques
suivantes :
. masse du marteau : 1,8 kg 0,1,
. hauteur de chute du marteau : 25 mm 5,
. amplitude de la rotation dans le plan perpendiculaire à la
chute du marteau (plan horizontal) : 45 mm 5,
. nombre de cycles par minute (un cycle = une rotation
complète dans le plan horizontal + un coup de marteau) :
150 cycles/min 10 ;
- tout autre type de secoueur donnant les résultats identiques
au secoueur à marteau défini précédemment ;
une balance capable de peser 200 grammes avec une
précision de 0,01 gramme ;
un jeu de brosses, la qualité de ces brosses devant être
assortie à l'ouverture des mailles du tamis à nettoyer.
1.3 Mode opératoire L'analyse granulométrique est effectuée sur un échantillon
débarrassé de ses éléments inférieurs à 20 micromètres et séché
à 150 °C 5 °C pendant environ 4 heures. Cependant si la
quantité d'éléments inférieurs à 20 micromètres est inférieure à
0,5 % de la masse de l'échantillon, l'analyse granulométrique
pourra être réalisée sur le sable brut.
Peser, au centigramme près, 100 g d'échantillon (si avec une prise
d'essai de 100 g, un tamis présente un refus supérieur à 50 g, la
masse de l'échantillon doit être réduite à 50 g).
Emboîter les tamis dans l'ordre croissant des ouvertures de maille.
Verser l'échantillon sur le tamis supérieur.
- 124 -
Fixer la colonne de tamis sur le secoueur.
Secouer pendant un temps compris entre 10 à 15 minutes.
L'opération terminée, recueillir séparément les refus de chaque
tamis en brossant les deux faces de la toile du tamis avec
précaution au moyen de la brosse.
Peser au centigramme près chaque refus. La fraction de sable,
dénommée "fines", ayant passé le tamis d'ouverture de maille la
plus petite sera également pesée.
La somme des masses de refus doit correspondre à la masse
initiale de l'échantillon à 0,5 %. Si l'écart de masse est supérieur
à cette valeur, l'analyse granulométrique doit être recommencée.
Note : un exemple de calcul est donné ci-dessous :
masse du prélèvement séché............................................. 100,00 g
masse résiduelle après lavage et séchage .......................... 89,81 g
teneur en éléments de moins de 0,020 mm ......................... 10,19 g
N° de tamis Refus en %
6 0,0
12 0,1
20 0,2
30 0,2
40 1,7
50 12,8
70 46,7
100 22,5
140 3,6
200 1,0
270 0,6
Fines 0,4
Total 89,8
Tableau 1 - Exemple de calcul
- 125 -
Cahier des charges
sables de fonderie
- Annexe 2 -
Granularité :
méthode de
conversion
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
RE
FU
S E
N %
6
12
20
30
40
50
70
100
140
200
270
fines
< 20
NUMÉRO DE TAMIS
µm
N° tamis AFS Ouvertures mailles en
mmRefus en %
6 3 350 0.0
12 1 700 0.1
20 0.850 0.2
30 0.600 0.2
40 0.425 1.7
50 0.300 12.8
70 0.212 46.7
100 0.150 22.5
140 0.106 3.6
200 0.075 1.0
270 0.053 0.6
fond fines 0.4
< 20 microns 10.2
Tableau 1 - Granulométrie par tamisage série AFS de 11 tamis
ASTM E11 méthode industrie de la fonderie
série ISOR20
Figure 2 - Granulométrie par tamisage
(méthode industrie du béton)
- 126 -
Ouvertures
mailles en mm Refus en %
Refus cumulés
en %
Tamisats
cumulés en %
3 350 0,0 0,0 100,0
1 700 0,1 0,1 99,9
0.850 0,2 0,3 99,7
0.600 0,2 0,5 99,5
0.425 1,7 2,2 97,8
0.300 12,8 15,0 85,0
0.212 46,7 61,7 38,3
0.150 22,5 84,2 15,8
0.106 3,6 87,8 12,2
0.075 1,0 88,8 11,2
Tableau 2 - Granulométrie par tamisage selon la norme P 18-560
méthode industrie du béton
La différence entre les deux méthodes est essentiellement la
présentation graphique des résultats. Pour obtenir les
coordonnées des points du graphique méthode industrie du béton,
il suffit, à ouvertures de tamis identiques, de cumuler les refus puis
de calculer les tamisats cumulés sachant que :
Tamisats = 100 - refus.
L'échelle des abscisses de ce graphique est logarithmique.
- 127 -
Cahier des charges
sables de fonderie
- Annexe 3 - Calcul
d'un fuseau
enveloppe de
granulat
3.1 Principe Le fuseau enveloppe de régularité caractérise la variation
granulométrique acceptable sans qu'il soit utile d'intervenir auprès
des fournisseurs sur le procédé de fabrication. Afin de créer ce
fuseau enveloppe, un minimum de 30 analyses granulométriques
ayant donné satisfaction (productivité-qualité) est nécessaire. Plus
le nombre d'analyses est important, plus juste est le tracé
enveloppe.
Les courbes granulométriques obtenues lors des analyses
ultérieures devront s'inscrire dans les limites du fuseau. Dans le
cas contraire et après une deuxième analyse de contrôle, une
recherche d'anomalie doit être entreprise. À noter qu'il est
judicieux de tracer le fuseau sur papier calque afin de comparer
rapidement les documents par simple superposition.
3.2 Calcul du fuseau
enveloppe
Pour chaque tamis on calcule la moyenne arithmétique des
tamisats x et les limites supérieures et inférieures par x 2s
(avec s = écart type des tamisats). Connaissant les limites
supérieures et inférieures des tamisats, il ne reste plus qu'à tracer
le fuseau enveloppe correspondant (voir exemple ci-dessous).
Note : exemple
n° analyse 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
tamis
0,080 19 17 18 17 19 16 15 18 17 19 17 18 20 15 16
0,125 23 24 25 22 23 24 25 22 25 22 23 24 24 23 22
0,160 31 29 30 31 28 32 28 29 30 31 28 29 31 31 31
0,200 50 47 46 50 46 48 47 48 49 51 50 50 51 52 49
0,250 76 75 74 76 77 75 76 74 75 74 74 75 76 76 75
0,315 91 89 90 88 92 89 91 90 88 92 88 87 90 91 91
0,400 97 98 98 97 96 96 95 95 96 95 96 95 94 95 96
0,630 98 99 99 99 97 97 98 98 97 99 98 99 96 97 98
n° analyse 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30
tamis
0,080 17 18 18 16 18 17 15 18 20 16 17 18 19 18 17
0,125 22 24 25 22 23 24 25 27 25 22 26 24 24 23 22
0,160 31 28 29 28 30 31 29 32 31 28 29 27 29 28 30
0,200 50 49 48 50 51 48 49 48 49 51 50 50 51 52 49
0,250 74 80 79 74 77 75 76 74 75 74 74 75 76 76 75
0,315 89 91 88 90 90 92 91 89 90 89 89 92 90 91 92
0,400 97 98 98 97 96 96 95 95 96 95 96 95 94 95 96
0,630 99 99 99 99 99 99 99 99 99 99 99 99 99 98 98
Tableau 1 - Tamisats en pour cent des différentes analyses
- 128 -
tamis x s limite
moyenne supérieure inférieure
0,080 17,4 1,33 20,1 14,8
0,125 23,6 1,33 26,3 21,0
0,160 29,6 1,38 32,4 26,9
0,200 49,3 1,57 52,4 46,2
0,250 75,4 1,43 78,3 72,5
0,315 90,0 1,39 92,8 87,2
0,400 95,9 1,12 98,2 93,7
0,630 98,4 0,84 100,0 96,7
Tableau 2 - Calcul de fuseau enveloppe
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100T
AM
ISA
TS
EN
%
0,08 0,12 0,16 0,2 0,25 0,31 0,4 0,63
OUVERTURES DES TAMIS EN mm
Figure 1 - Exemple de courbe granulométrique
moyenne et fuseau correspondant
- 129 -
Cahier des charges
sables de fonderie -
Annexe 4 - Échelle
des gris utilisée pour
la régularité de la
teinte des sables
(Échelle basée sur les travaux du Conseil International du
Bâtiment pour la recherche, l'étude et la documentation (CIB) -
rapport n° 24, et du fascicule de documentation P 18-503 intitulé
"Surfaces et parements en béton - éléments d'identification" publié
en novembre 1989).
1 2 3 4 5 6 7
- 130 -
Cahier des charges
sables de fonderie
- Annexe 5 -
Conditions de
réception
5.1 Généralités La réception porte sur les caractéristiques physiques et
environnementales faisant l'objet des spécifications définies aux
paragraphes 5.2 et 5.3.
Les vérifications et essais sont effectués par un laboratoire agréé
par le fournisseur et l'acquéreur sur un échantillon prélevé lors de
la livraison.
L'ensemble de la fourniture correspondant à une commande
constitue un lot sous réserve qu'elle soit issue d'une même nature
de sable. En aucun cas, un lot ne peut excéder x tonnes (à définir).
Dans le cas contraire, la fourniture est divisée en plusieurs lots.
5.2 Échantillonnage Par lot, il est réalisé un prélèvement de 10 kg provenant de deux
conditionnements choisis au hasard parmi ceux constituant le lot.
Dans le cas d'un conditionnement unique ou en vrac, le
prélèvement est réalisé à cœur.
Le prélèvement est ensuite séparé en deux échantillons de même
masse, numérotés 1 et 2.
La conservation des échantillons avant analyse est assurée dans
des récipients étanches.
5.3 Frais des essais Tous les essais complémentaires demandés après la commande
sont à la charge de l'acquéreur sauf si les résultats entraînent la
non conformité du lot.
5.4 Interprétation des
résultats des essais et
vérification, conditions
de conformité d'un lot
Les vérifications sont effectuées successivement sur chaque
caractéristique. En cas de non conformité du lot pour une
caractéristique, les mesures suivantes ne sont pas effectuées.
La vérification est effectuée sur une prise d'essai issue de
l'échantillon n° 1.
Le lot est conforme si les résultats répondent aux caractéristiques
du présent document.
Dans l'hypothèse inverse, la vérification est effectuée sur deux
prises d'essais issues de l'échantillon n° 2.
Le lot est conforme si les résultats des deux prélèvements
supplémentaires répondent aux caractéristiques du présent
document.
Dans l'hypothèse inverse, le lot est considéré non conforme.
- 131 -
- 132 -
Cahier des charges
sables de fonderie
- Annexe 6 -
Tableau
récapitulatif des
caractéristiques
exigées
Caractéristiques Textes
Expression
des
résultats
Spécifications Tolérances
criblage - -
passant 2 mm ou
maille d’ouverture
supérieure à définir
d’un commun accord
entre le fondeur et le
fabricant de bloc
proportion de
débris
végétaux ou
résidus divers
adaptation
P 18-571 P 18-571
valeur maximale
0,1 % (en %
pondéral)
teneur en eau NF EN 1097-
5
NF EN 1097-
5
valeur maximale
(en % pondéral)
1 % (sables à
liants chimiques)
2 % (sables vert et
en mélange)
granularité
NF EN 933-1
ou
annexe 1
NF EN 933-1inclus dans le fuseau
de spécification
3 points* à
5 points* de la
valeur moyenne
annoncée suivant
tamis
valeur de bleu
NF EN 933-9
ou
BNIF n° 356
NF EN 933-9 valeur maximale
20
valeurs moyennes
annoncées 2
Physiques
variation de la
teinte - -écart maximal 1
degré de l'échelle -
indice phénol NF X 31-210
T 90-109 T90-109 < 5 mg/kg -
métaux lourds
NF X 31-210
NF T 90-112
NF T 90-119
NF T 90-112
NF T 90-119
à définir
-
-
-
Environne-
mentales-essai
Microtox
-test daphnies
T 90-320
NF EN ISO
6341
- à définir -
Tableau G1 - Récapitulatif
* Point : écart absolu, exprimé en unité pour cent.