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JULY FRASER STRUCTURE FACTORIELLE D’UNE VERSION FRANÇAISE DU NURSING HOME BEHAVIOR PROBLEM SCALE Mémoire doctoral présenté à la Faculté des études supérieures et postdoctorales de l’Université Laval dans le cadre du programme de doctorat en psychologie pour l’obtention du grade de Docteur en psychologie (D.Psy) ÉCOLE DE PSYCHOLOGIE FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES UNIVERSITÉ LAVAL QUÉBEC 2012 © July Fraser, 2012

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JULY FRASER

STRUCTURE FACTORIELLE D’UNE VERSION

FRANÇAISE DU NURSING HOME BEHAVIOR

PROBLEM SCALE

Mémoire doctoral présenté à la Faculté des études supérieures et postdoctorales de l’Université Laval

dans le cadre du programme de doctorat en psychologie

pour l’obtention du grade de Docteur en psychologie (D.Psy)

ÉCOLE DE PSYCHOLOGIE FACULTÉ DES SCIENCES SOCIALES

UNIVERSITÉ LAVAL

QUÉBEC

2012

© July Fraser, 2012

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Résumé

La majorité des personnes âgées atteintes de démence présente des symptômes

comportementaux et psychologiques. Plusieurs instruments de mesure sont disponibles afin

d’évaluer les troubles de comportement des personnes résidant en centre d’hébergement mais peu

d’entre eux ont été traduits et validés en français. Ce mémoire a pour objectif principal de

déterminer la structure factorielle de la version française du Nursing Home Behavior Problem

Scale (NHBPS) auprès de personnes atteintes de démence et résidant en centre d’hébergement.

Un objectif secondaire est de documenter les variables associées aux dimensions sous-jacentes de

cet instrument. Les participants (N=155) ont un diagnostic de démence et sont usagers de trois

centres d’hébergement et d’une unité de soins de longue durée d’un hôpital. Une infirmière a

évalué les troubles du comportement des participants à l’aide du NHBPS ainsi que leurs

caractéristiques personnelles. Une analyse factorielle confirmatoire montre un manque

d’adéquation des données à deux solutions factorielles de la version anglaise du NHBPS. Une

analyse en composantes principales révèle cinq dimensions expliquant 58 % de la variance.

Plusieurs variables, notamment la consommation d’antipsychotiques, la présence d’un delirium,

la douleur et la dépression, sont associées au score total du NHBPS et à ses différentes

dimensions sous-jacentes. Bien que la solution factorielle de la version française du NHBPS soit

similaire à celle de la version originale anglaise, nos résultats montrent également des différences

qui peuvent dépendre de facteurs méthodologiques et culturels.

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Avant-propos

Mon mémoire doctoral correspond aux exigences du programme de doctorat D.Psy. de

l’École de psychologie de l’Université Laval. M. Philippe Landreville, Ph.D, a agit comme

directeur de recherche et a proposé le sujet de l’étude. Puisque je suis la première auteure de ce

mémoire et de l’article, j’étais responsable d’effectuer l’ensemble des analyses statistiques ainsi

que de la rédaction sous la supervision de M. Landreville. Les données avaient déjà été recueillies

par M. Philippe Voyer, Ph.D., dans le cadre d’une étude sur les facteurs associés au delirium chez

les personnes ayant une démence. Les variables de l’étude ainsi que les objectifs de ce mémoire

ont été décidé avec l’accord de M. Landreville. J’ai réalisé l’ensemble de la rédaction de l’article,

sous la supervision de M. Landreville. Philippe Voyer, Ph.D., a émis ses commentaires afin de le

bonifier et Pierre-Hugues Carmichael, M.Sc., de l'Unité de recherche du Centre d'excellence sur

le vieillissement de Québec (CEVQ), a participé à la réalisation des analyses statistiques.

L’article n’est pas encore publié mais a été soumis à la « Revue canadienne du vieillissement ».

Quelles merveilleuses années viennent de s’écouler ! Mon parcours universitaire tire à sa

fin, je profite donc de l’occasion afin de remercier toutes les personnes qui ont contribué de près

ou de loin à ma réussite scolaire. J’aimerais tout d’abord remercier M. Philippe Landreville.

Votre disponibilité, notamment lors des corrections, ainsi que votre soutien ont été primordiaux

pour l’accomplissement de ce travail laborieux. Votre expertise en matière de gérontologie m’a

été d’un grand appui lors de la rédaction. Vos conseils ont été très précieux pendant toutes ces

années. Mes sincères remerciements à Philippe Voyer, Ph.D., de m’avoir permis d’utiliser sa

banque de données pour effectuer mon mémoire doctoral et à ses nombreuses recommandations

lors des évaluations. Un gros merci à Pierre-Hugues Carmichael, qui m’a offert son aide afin

d’effectuer les analyses statistiques (ainsi qu’à sa contribution à aiguiser et pratiquer mon esprit

statistique!). Il a également apporté ses suggestions et recommandations lors de l’ébauche du

mémoire doctoral.

Je tiens également à remercier mes parents, qui m’ont supporté tout au long de mes

études universitaires. Que ce soit par des petits mots d’encouragement, par des conseils ou par de

l’écoute, je savais que vous étiez derrière moi afin de me supporter. Tous ces gestes m’ont fait

grandir pendant ces sept dernières années. Les valeurs de détermination et de courage que vous

m’avez inculquées m’ont permis de poursuivre mes rêves et de croire en moi. Merci d’être

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toujours là pour moi, je sais que je peux compter sur vous à tout moment. Merci à mes grands-

parents qui ont toujours été fiers de moi et pour le support qu’ils m’ont offert tout au long de mes

études. Merci également à tous les autres membres de ma famille qui m’ont chacun, par une

façon particulière, aidé à cheminer dans ma vie personnelle et professionnelle. Je tiens également

à remercier mes compagnes de laboratoire, Véronique et Catherine, pour leur présence et leur

soutien. Merci à tous (tes) mes amis (es) du doctorat, notamment Maude et Emmanuelle, sans qui

mon parcours universitaire n’aurait pas été aussi plaisant.

Le dernier à remercier et non le moindre… Un merci particulier à mon copain des sept

dernières années, Olivier, qui m’a accompagné pendant ces années fastidieuses, mais ô combien

gratifiantes. Mon cheminement personnel et professionnel n’aurait pas été aussi bien réussi si tu

n’avais pas été là pour moi. Merci pour ta patience, ta disponibilité, pour les fous rires et les

moments d’angoisse partagés. Ton support moral (et technique!) m’a permis de traverser les

moments plus joyeux et ceux plus laborieux. Aucun mot ne peut décrire les efforts que tu as faits

afin de rendre ma vie plus facile durant toutes ces années. Merci d’être comme tu es. Merci,

merci, merci !

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Table des matières

RÉSUMÉ..........................................................................................................................................ii

AVANT-PROPOS .......................................................................................................................... iii

TABLE DES MATIÈRES .............................................................................................................. v

LISTE DES TABLEAUX .............................................................................................................. vii

CHAPITRE 1 - INTRODUCTION GÉNÉRALE

Introduction ..................................................................................................................................... 2

Symptômes comportementaux et psychologiques de la démence .................................................. 4 Variables associées aux symptômes comportementaux de la démence .......................................... 6 Mesures des troubles de comportement .......................................................................................... 8

Objectifs ........................................................................................................................................ 11 Méthodologie ................................................................................................................................ 12

Tableau 1 ....................................................................................................................................... 13 Tableau 2 ....................................................................................................................................... 15

CHAPITRE 2 - STRUCTURE FACTORIELLE D'UNE VERSION FRANÇAISE DU

NURSING HOME BEHAVIOR PROBLEM SCALE (ARTICLE)

Page titre........................................................................................................................................ 17 Résumé .......................................................................................................................................... 18 Abstract ......................................................................................................................................... 19

Introduction ................................................................................................................................... 20 Méthode......................................................................................................................................... 23

Participants ............................................................................................................................ 23 Mesures et matériel ............................................................................................................... 24 Procédure............................................................................................................................... 28

Résultats ........................................................................................................................................ 29 Analyses descriptives ............................................................................................................ 29

Dimensions sous-jacentes au NHBPS................................................................................... 30 Analyse factorielle confirmatoire .......................................................................................... 30 Analyse en composantes principales ..................................................................................... 31

Variables associées aux SCD ................................................................................................ 32 Discussion ..................................................................................................................................... 33

Références ..................................................................................................................................... 38 Tableau 1 ....................................................................................................................................... 44 Tableau 2 ....................................................................................................................................... 45

Tableau 3 ....................................................................................................................................... 47 Tableau 4 ....................................................................................................................................... 49

Tableau 5 ....................................................................................................................................... 51

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CHAPITRE 3 - CONCLUSION GÉNÉRALE

Conclusion..................................................................................................................................... 53 Résultats ........................................................................................................................................ 53

Limites de l’étude .......................................................................................................................... 55 Implications et pistes de recherche................................................................................................ 55

Bibliographie ................................................................................................................................. 58

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Liste des tableaux

Chapitre 1

Tableau 1: Instruments de mesure des troubles de comportement en milieu d’hébergement traduits en français.

Tableau 2: Études sur la structure factorielle du Nursing Home Behavior Problem Scale.

Chapitre 2

Tableau 1: Études sur la structure factorielle du Nursing Home Behavior Problem Scale.

Tableau 2: Caractéristiques des participants.

Tableau 3: Indices de saturations et communalités de la structure factorielle de la version française du NHBPS.

Tableau 4: Résultats des analyses de comparaison entre les variables associées aux symptômes comportementaux de la démence.

Tableau 5 : Corrélations (r de Pearson) entre les caractéristiques des usagers et de l’environnement et les symptômes comportementaux de la démence.

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CHAPITRE 1 - INTRODUCTION GÉNÉRALE

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Introduction

Le vieillissement de la population constitue une réalité incontournable et plusieurs

chercheurs, cliniciens et décideurs publics s’intéressent au déclin cognitif associé à l’âge et, plus

particulièrement, aux démences (Bondi, Salmon, & Kaszniak, 2009). Celles-ci sont caractérisées

par une altération de la mémoire combinée à l’apparition d’au moins un déficit cognitif parmi

l’aphasie, l’apraxie, l’agnosie ou une dégradation des fonctions exécutives. Les déficits constituent

une détérioration par rapport au niveau de fonctionnement antérieur et altèrent les activités

professionnelles et sociales. La démence peut être causée par une affectation médicale générale,

par l’utilisation de substances ou une combinaison de ces facteurs. Le diagnostic ne peut être

posé si les déficits apparaissent lors d’un délirium (American Psychiatric Association, 2003). Des

changements au niveau des émotions et de la personnalité sont également fréquents mais ces

modifications ne sont pas une condition nécessaire au diagnostic d’une démence (Bondi et al.,

2009).1

Selon une recension systématique d’études publiées sur les taux mondiaux de prévalence

des démences, environ 3.90 % des personnes âgées de 60 ans et plus en sont atteintes (Ferri et al.,

2005). Si aucune stratégie préventive efficace n’est développée dans les prochaines années, il est

estimé que le nombre de cas de démence doublera tous les 20 ans, atteignant 42 millions de

personnes en 2020 et 81 millions en 2040. Puisque le facteur de risque le plus important est le

vieillissement, la prévalence augmente considérablement avec l’avancement en âge. En

Amérique du Nord, 6.40 % des personnes âgées de 60 ans et plus sont atteintes d’une démence et

la prévalence double tous les 5 ans après l’âge de 65 ans (Bondi et al., 2009; Ferri et al., 2005).

En ce qui concerne l’incidence, environ 4.6 millions de nouveaux cas de démence sont déclarés

par année mondialement (Ferri et al., 2005). Au Canada, ce sont environ 60 150 personnes qui

reçoivent un diagnostic de démence chaque année (The Canadian Study of Health and Aging

Working Group, 2000).

1 À noter que plusieurs changements sont prévus à la prochaine édition du Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux (DSM-V) dont le remplacement du terme « démences » par l’appellation

« troubles neurocognitifs majeurs ».

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La maladie d’Alzheimer est la forme de démence la plus répandue, représentant

approximativement la moitié des cas (Bondi et al., 2009). La nature des déficits de la maladie ainsi

que l’évolution des symptômes varient considérablement d’une personne à l’autre. Reisberg, Ferris et

Franssen (1985) ont proposé une description des phases évolutives de la maladie. Le premier stade est

l’absence de déclin cognitif, signifiant que la personne ne rapporte aucune plainte ni trouble apparent.

Par la suite, un déclin cognitif très léger se manifeste par des oublis mineurs et une difficulté à trouver

les mots justes. Lorsqu’un déclin cognitif léger est présent, l’entourage de la personne remarque des

déficits de la mémoire, lesquels se confirment lors d’évaluations neuropsychologiques. Suivent les

stades du déclin cognitif moyen et moyennement grave caractérisés respectivement par un besoin

d’assistance pour accomplir les tâches de la vie quotidienne et une incapacité à vivre seul. L’individu

a de la difficulté à reconnaître les personnes qu’il voit moins régulièrement. Les stades de déclin

cognitif grave et très grave sont caractérisés par une perte d’autonomie totale, une rigidité motrice,

des comportements incohérents et une reconnaissance sporadique des proches.

La démence à corps de Lewy est la deuxième forme de démence la plus répandue après la

maladie d’Alzheimer, affectant jusqu’à 30.50 % des personnes souffrant de démence selon certaines

estimations (Zaccai, McCracken, & Brayne, 2005). Elle est caractérisée par une fluctuation des

capacités attentionnelles ainsi que des hallucinations visuelles récurrentes. Des symptômes

parkinsoniens, tels que des tremblements, de la rigidité et une perte d’expression faciale, sont

manifestés par près de 75% des personnes atteintes (Sreenath & Barber, 2009). Les troubles de

mémoire apparaissent plus tardivement dans l’évolution de la maladie. D’autres caractéristiques

comprennent des chutes répétées, des pertes de conscience fréquentes, une sensibilité aux

antipsychotiques et des symptômes dépressifs (McKeith & O'Brien, 1999).

La démence vasculaire représente en moyenne 8 à 15 % des cas de personnes souffrant de

déficits cognitifs (Jellinger, 2008). Elle résulte d’un blocage ou d’une maladie du système

vasculaire qui empêche le sang d'atteindre une partie du cerveau, entraînant ainsi la mort de

cellules et provoquant des symptômes de démence. Le diagnostic de démence vasculaire se pose

lorsqu’il y a présence d’un déclin cognitif significatif manifesté par des difficultés mnésiques,

juxtaposées à au moins un déficit cognitif tel que l’apraxie, l’agnosie, l’aphasie ou des difficultés au

niveau des fonctions exécutives. Les caractéristiques cliniques consistent en des troubles de la

marche, une exagération des réflexes ostéo-tendineux, une paralysie pseudo-bulbaire et une faiblesse

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au niveau des extrémités (American Psychiatric Association, 2003). Par ailleurs, la maladie présente

une évolution variable, dépendamment de la localisation et de l’étendue de la lésion (focale, diffuse,

petits ou larges vaisseaux etc.) (Jellinger, 2008).

La démence fronto-temporale affecte environ .015 % des personnes âgées de moins de 65 ans

et se développe assez tôt, soit avant l’âge de 60 ans (Ratnavalli, Brayne, Dawson, & Hodges, 2002).

Deux profils de la maladie sont reconnus : (a) la variante comportementale, constituée d’une

détérioration progressive dans le fonctionnement social et la personnalité (par exemple, une

désinhibition ou un manque d’introspection), de l’apathie, un manque d’empathie, des

comportements stéréotypés et des déficits exécutifs avec préservation partielle de la mémoire et des

fonctions visuo-spatiales et (b) l’aphasie primaire progressive, décrite comme des difficultés au

niveau des facultés langagières. Selon la nature des déficits, elle peut être divisée en aphasie

progressive non-fluente et démence sémantique (Piguet, Hornberger, Mioshi, & Hodges, 2011).

Au Canada, près de la moitié des personnes atteintes d’une démence résident dans la

communauté tandis que l’autre moitié vit en centre d’hébergement (Hébert, Dubois, Wolfson,

Chambers, & Cohen, 2001; Ploeg et al., 2009). Presque toutes les personnes vivant à domicile

sont soignées par un aidant naturel, habituellement un membre de la famille ou un ami (Ploeg et

al., 2009). Lorsque possible, il est recommandé que le patient demeure à la maison non seulement

pour des raisons financières mais également pour préserver l’intégrité du réseau social de la

personne et que celle-ci puisse bénéficier d’une qualité de vie optimale (Hébert et al., 2001). Par

contre, rester à domicile peut constituer un fardeau pour les aidants. Ces derniers sont

susceptibles de souffrir de stress chronique, d’une insuffisance du système immunitaire, ainsi que

de dépression (Papastavrou, Kalokerinou, Papacostas, Tsangari, & Sourtzi, 2007). La

relocalisation en centre d’hébergement représente donc une nécessité dans les cas où le réseau

naturel du patient de même que les autres ressources de soutien à domicile sont insuffisantes.

Symptômes comportementaux et psychologiques de la démence

Bien que les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence (SCPD) ne

font pas partie des critères diagnostics, ils font partie de la réalité clinique et se juxtaposent à la

détérioration cognitive. Les symptômes psychologiques comprennent la dépression, l’anxiété, les

hallucinations et les délires (Finkel, Silva, Cohen, Miller, & Sartorius, 1997). Les symptômes

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comportementaux réfèrent, par exemple, aux comportements agressifs, aux cris, à l’errance, aux

intrusions dans des endroits inappropriés et à la désinhibition sexuelle. Les termes

« comportements perturbateurs » et « agitation » sont parfois utilisés pour les désigner (Bédard,

Lemay, Landreville, & Leblanc, 2007).

Près de 90 % des personnes atteintes de démence présentent au moins un SCPD, et ce,

tant les patients vivant dans la communauté que ceux en centre d’hébergement (Martinez et al.,

2008; Prado-Jean et al., 2010). L’entourage du patient est susceptible d’être éprouvé par les

SCPD. En milieu d’hébergement, par exemple, ces manifestations représentent une difficulté

importante pour le personnel soignant qui peut ressentir de la frustration, de l’épuisement et des

sentiments dépressifs. De plus, certains comportements agressifs les exposent à un risque élevé

de blessures. La détresse associée aux SCPD entraîne des taux élevés d’absentéisme au travail et

augmente les coûts des soins de santé. D’ailleurs, la personne agitée peut recevoir des soins

minimaux ou même inappropriés (Voyer et al., 2005). Les membres de la famille et les amis de la

personne atteinte d’une démence peuvent également montrer de l’embarras face à ces

comportements et réduire la fréquence de leurs visites (Sourial, McCusker, Cole, &

Abrahamowicz, 2001).

Les symptômes comportementaux de la démence (SCD) constituent en eux-mêmes une

problématique clinique importante et complexe. Il s’agit de manifestations directement

observables alors que les symptômes psychologiques font partie de l’expérience personnelle du

patient et nécessitent généralement une évaluation par entrevue auprès du patient et ses proches

(Finkel et al., 1997). Selon Zuidema, Derksen, Verhey et Koopmans (2007), près de 85% des

personnes souffrant de démence et résidant en centre d’hébergement manifestent au moins un

comportement agité. L’agitation verbale, les comportements agressifs et l’errance sont parmi les

formes de troubles de comportement les plus répandues (Landreville, Vézina, & Bédard, 2005).

L’agitation verbale est caractérisée par des comportementaux verbaux dérangeants ou

inappropriés. Dans les centres d’hébergement, la prévalence de ces manifestations se situe entre

10 et 30 % (Cohen-Mansfield & Werner, 1994). La prévalence des comportements agressifs est

plus difficile à cerner. Selon les études, on estime qu’entre 1 et 50 % des personnes atteintes de

démence manifestent ces comportements, dépendamment de la population et de la définition

utilisée. Les comportements agressifs seraient davantage présents en centre d’hébergement que

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dans la communauté (Landreville et al., 2005). L’errance est une forme importante de

comportement physique non agressif. Elle est définie comme des déplacements spontanés dans

un même endroit, ou d’un lieu à un autre (Landreville et al., 2005). L’errance devient un

comportement problématique lorsque la personne entre dans des endroits inappropriés, tels que le

poste de garde et la chambre des autres usagers, ou quitte sa résidence sans être accompagnée.

Les taux de prévalence varient entre 10 et 49 %, avec une moyenne d’environ 20 % (Allen &

Burns, 1995). Les SCD entrainent une détérioration de la qualité de vie et constituent la

principale raison de la relocalisation des personnes atteintes de démence en centre d’hébergement

(Cohen-Mansfield, 2009; Prado-Jean et al., 2010; Zuidema, van der Meer, Pennings, &

Koopmans, 2006).

Variables associées aux symptômes comportementaux de la démence

Les SCD ne peuvent être seulement expliqués par la dégradation des capacités cognitives

de la personne. Ils peuvent refléter l’interaction entre la maladie, les besoins et capacités de

l’individu ainsi que l’environnement physique et social dans lequel le comportement survient.

Les personnes souffrant d’une démence deviennent vulnérables à leur environnement et le

décalage entre les capacités cognitives et les demandes environnementales augmentent la

fréquence des troubles de comportement (Gitlin, Winter, Dennis, & Hauck, 2007).

Les SCD sont reliés à différentes variables, notamment à des facteurs psychologiques et

environnementaux. Les troubles des conduites alimentaires seraient reliés à la présence de

dépression ou à des affections intercurrentes, comme une diminution de l’olfaction ou des

perturbations biologiques (Ousset, Guyonnet, Nourashemi, & Vellas, 1999). L’apathie serait

associée à un dysfonctionnement dans les régions préfrontales et temporales antérieures (Craig et

al., 1996). Les troubles du sommeil seraient reliés à des affectations physiques et mentales telles

que des problèmes cardiaques et respiratoires ou la dépression (National Institutes of Health,

1991). Également, des facteurs environnementaux, tels que du bruit ou de la lumière, pourraient

favoriser ces troubles (Schnelle, Ouslander, & Simmons, 1993). Les comportements sexuels

inappropriés semblent reliés à des symptômes psychologiques tels que l’anxiété, la dépression, la

solitude ou encore à l’utilisation accrue de médicaments (par exemple, les benzodiazépines)

(Fava & Borofsky, 1991; Ryden & Feldt, 1992). L’irritabilité semble présente lorsque les besoins

de la personne sont non-satisfaits. La détérioration cognitive juxtaposée à une mauvaise relation

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avec l’entourage semble également en lien avec ce comportement (Algase et al., 1996; Cohen-

Mansfield & Werner, 1994). Les comportements intrusifs, comme les demandes répétées,

seraient reliés à un état dépressif, de l’anxiété et un sentiment d’insécurité (Haupt, 1996). Les

mouvements anormaux répétitifs, comme le pétrissage des mains, seraient associés à une

consommation prolongée d’antipsychotiques (Lajeunesse & Villeneuve, 1989). Finalement,

l’errance semble associée à la dépression, l’anxiété, la désorientation, les sentiments d’inutilité et

de solitude, ainsi qu’à la présence d’idées délirantes (Hope, Keene, McShane, Fairburn, &

Jacoby, 2001; Kiely, Morris, & Algase, 2000; Klein et al., 1999; Rader, Doan, & Schwab, 1985).

Algase et al. (1996) ont proposé un modèle des SCD selon lequel les comportements

d’errance, d’agitation verbale et d’agression physique découlent de facteurs contextuels et

proximaux. Les facteurs contextuels favorisant les SCD sont relativement stables et comprennent

un mauvais état de santé, les déficits cognitifs et des caractéristiques psychosociales (par

exemple, un degré élevé de névrosisme) et neurologiques (telle qu’une détérioration du rythme

circadien). Les facteurs proximaux sont plus changeants et susceptibles de précipiter l’apparition

des SCD. Ils incluent des caractéristiques de l’individu ainsi que de l’environnement physique et

social. Par exemple, l’anxiété, les difficultés de sommeil, la solitude et un environnement bruyant

sont tous des facteurs jouant un rôle important dans la manifestation des SCD.

Cohen-Mansfield (2000) a synthétisé l’information sur les variables associées aux

différentes manifestations d’agitation. Cette auteure les regroupe en trois catégories de

comportements dérangeants: vocaux/verbaux (par exemple, les cris), physiques non agressifs (par

exemple, l’errance) et agressifs. Les formes d’agitation sont reliées de façon différente aux

attributs personnels et aux caractéristiques de l’environnement. Plus spécifiquement, les

comportements vocaux/verbaux sont associés au sexe féminin, à une atteinte cognitive, aux

problèmes de santé, à un affect dépressif, à un réseau social pauvre et à l’absence d’activité. Ces

comportements surviennent surtout lorsque la personne est seule dans sa chambre en soirée ou

durant la nuit. Les comportements physiques non agressifs sont reliés à un trouble cognitif

modéré à sévère, une bonne santé, des problèmes de sommeil et un stress antérieur. Les

comportements physiques non agressifs surviennent lorsque la personne ne participe à aucune

activité, est en présence d’autres gens et se produisent dans un endroit public comme un corridor.

Les manifestations apparaissent également à n’importe quel moment de la journée lorsque les

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conditions environnementales, telles que la température et le bruit, sont normales. Enfin, les

comportements agressifs se manifestent davantage chez les hommes ayant des troubles cognitifs

sévères, souffrant de problèmes de sommeil et ayant un réseau social pauvre. Les comportements

agressifs sont dirigés davantage vers le personnel soignant et surviennent dans la chambre de

l’usager lors du diner ou dans la soirée, lorsque l’environnement est plus bruyant et plus froid.

D’autres études plus récentes ont également montré que les variables associées à l’agitation

varient selon le type de comportement (Cohen-Mansfield & Libin, 2005; Lemay & Landreville,

2010).

Mesures des troubles de comportement

On dénombre une centaine d’instruments servant à évaluer les troubles de comportement

chez les personnes âgées (Zaudig, 1996). Plusieurs outils mesurent des concepts plus larges que

seulement les problèmes de comportement. Certains, comme le Revised Memory and Behavior

Problems Checklist (Teri et al., 1992), et le Sandoz Clinical Assessment-Geriatric (Shader,

Harmatz, & Salzman, 1974), incluent des problèmes cognitifs, comme les déficits mnésiques,

ainsi que le fonctionnement social. D’autres outils, comme le Behavioral Pathologic Rating Scale

for Alzheimer’s Disease (Reisberg, Borenstein, Salob, Franssen, & Georgotas, 1987), mesurent

des symptômes psychologiques comme la dépression. D’autres encore, tels que le

Multidimensional Observation Scale for Elderly Subjects (Helmes, Csapo, & Short, 1987), et le

Behavioral Syndromes Scale for Dementia (Devanand et al., 1992) évaluent des concepts plus

précis comme l’apathie, le déni, la désorientation et la dépendance. Certains outils sont

spécifiques aux troubles de comportement en centre d’hébergement tandis que d’autres sont

adaptés pour les personnes vivant dans la communauté. Enfin, certaines mesures, telles que le

Empirical Behavioral Pathology in Alzheimers’s Disease Rating Scale (Auer, Monteiro, &

Reisberg, 1996), utilisent des méthodes comme l’observation directe.

Malgré l’abondance d’instruments disponibles, on constate que très peu d’outils en

français sont disponibles afin d’évaluer les SCD des personnes résidant en centre d’hébergement.

Pourtant, plusieurs usagers de ce type d’établissement ont un diagnostic de démence et présentent

un comportement perturbé. À notre connaissance, seulement quatre instruments traduits en

français permettent d’évaluer spécifiquement les troubles de comportement dans les centres

d’hébergement, soit l’Inventaire d’agitation de Cohen-Mansfield (IACM; Deslauriers,

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NHBPS 9

Landreville, Dicaire, & Verreault, 2001), le Nursing Home Behavior Problem Scale (NHBPS;

version transmise par N. Champoux (communication personnelle, 15 octobre 2009), le Nurses

Observation Scale for Inpatient Evaluation (NOSIE-30; Pichot, Samuel-Lajeunesse, Blanc,

Galopin, & Selva, 1969) et l’Inventaire neuropsychiatrique pour les équipes soignantes (NPI-ES;

Sisco et al., 2000).

Le tableau 1 résume les caractéristiques de ces différents instruments La plupart des

questionnaires sont assez courts à administrer, soit près de cinq minutes. Le NPI-ES prend

jusqu’à 30 minutes à compléter, ce qui est beaucoup plus long que les autres instruments. On note

également que les outils diffèrent au niveau du contenu. L’IACM couvre spécifiquement les

troubles du comportement alors que les dimensions du NOSIE incluent des aspects distincts tels

que l’aptitude sociale et la propreté personnelle. Le NPI-ES a été conçu pour couvrir séparément

différents troubles du comportement (par exemple, les comportements moteurs aberrants), des

problèmes psychologiques (par exemple, l’anxiété) et d’autres manifestations (par exemple, les

troubles du sommeil).

Le tableau 1 montre également que les qualités psychométriques de l’IACM sont bien

appuyées. Des études ont porté sur la structure factorielle ainsi que la validité et fidélité de sa

traduction française. Les résultats montrent que l’IACM présente une fidélité inter-juges, une

stabilité temporelle, une validité concomitante ainsi qu’une consistance interne acceptables. La

structure factorielle est similaire à celle de la version anglaise, celle-ci étant composée de 3

facteurs principaux : l’agitation physique avec agressivité, l’agitation verbale et l’agitation

physique sans agressivité. Les connaissances par rapport aux qualités psychométriques de la

version française du NOSIE-30 sont plus limitées. Celle-ci présente une structure factorielle

analogue à la version anglophone, qui est composée de sept facteurs, ainsi qu’une bonne validité

de construit. Les qualités psychométriques des versions françaises du NHBPS et du NPI-ES ne

sont pas publiées.

Il est souhaitable de disposer de différentes mesures des troubles du comportement,

notamment dans les études de traitement. L’utilisation d’un seul instrument est susceptible de

conduire à des données biaisées en fonction du contenu et de la procédure pour compléter cet

outil. Par exemple, le NOSIE et l’IACM ne couvrent pas les troubles du sommeil. Seuls le

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NHBPS 10

NHBPS et le NPI-ES évaluent directement le fait de déranger les autres durant la nuit, une forme

de trouble du comportement qui ne serait pas captée par les autres mesures. De plus, le NHBPS a

été élaboré afin d’évaluer spécifiquement les troubles de comportement nécessitant la prise de

médication ou une contention physique. Cet instrument est donc susceptible d’être

particulièrement utile pour évaluer ces troubles de comportement. D’ailleurs, il est sensible aux

interventions visant à réduire l’utilisation d’antipsychotiques en milieu d’hébergement (Monette

et al., 2008; Ray et al., 1993).

Pour Neville et Byrne (2001), l’échelle idéale doit être facile à utiliser, d’exécution

rapide, basée sur un concept observable et disponible à un coût minimal. Ces auteurs ont recensé

une trentaine d’échelles de mesure des comportements perturbateurs. Selon eux, quatre échelles

utilisables auprès de personnes institutionnalisées répondent à ces critères, dont le NHBPS et

l’IACM qui sont déjà disponibles en français. Ce mémoire s’intéresse particulièrement à la

version française du NHBPS pour laquelle les connaissances relatives aux qualités

psychométriques sont limitées. Le manque d’information sur la structure factorielle du NHBPS

est particulièrement problématique puisqu’il est souvent nécessaire d’examiner les données en

fonction de regroupements plus précis.

Seulement deux études ont porté sur la structure factorielle de la version originale

anglaise du NHBPS (Crotty et al., 2004; Ray, Taylor, Lichtenstein, & Meador, 1992). Comme on

peut le constater au tableau 2, les chercheurs ont obtenu des résultats quelque peu différents. Ray

et al. rapportent avoir utilisé une procédure d’analyse de regroupement basée sur une analyse

factorielle oblique. L’analyse de regroupement a donné lieu initialement à huit composantes,

mais des analyses additionnelles ont permis de réduire ce nombre à six dimensions principales.

Toutefois, ces auteurs donnent peu d’information sur la procédure suivie pour leur analyse. De

plus, un des énoncés du questionnaire (« endommage ou détruit volontairement des objets ») a été

omis de l’analyse factorielle sans que les auteurs ne précisent la raison. Ray et al. ont également

identifié des variables associées au score du NHBPS: un score plus élevé est associé à la

consommation de médicaments sédatifs, à l’utilisation d’une contention physique et à la présence

de troubles cognitifs.

Pour leur part, Crotty et al. (2004) ont réalisé une analyse factorielle exploratoire avec

340 participants et ont identifié cinq facteurs expliquant ensemble 65 % de la variance. À noter

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NHBPS 11

que (a) trois énoncés (« a des comportements sexuels inadéquats », « endommage ou détruit

volontairement des objets », « tente de s’auto-mutiler ») ont été exclus par Crotty et al. dans le

processus d'agrégation des questions sur les facteurs, puisqu’ils étaient manifestés par moins de

10 % des participants, (b) l’item « se réveille la nuit » a été exclus à la suite de l’analyse

exploratoire car cet énoncé a obtenu un indice de saturation inférieur à .45 pour tous les facteurs,

(c) la nature des regroupements est similaire à celle observée par Ray et al. (1992), bien que

certaines des relations énoncé-facteur et certains des regroupements sont différents (par exemple,

le facteur « recherche d’attention ») et que (d) la dimension « troubles du sommeil » n’émerge

pas comme une composante importante du NHBPS dans cet échantillon australien. Ils ont ensuite

réalisé une analyse factorielle confirmatoire de leur modèle en cinq facteurs sur l’autre partie de

leur échantillon (n= 352) et ont trouvé une bonne adéquation à ce modèle. Ils ont également

effectué une autre analyse factorielle confirmatoire du modèle en six facteurs de Ray et al. mais

ne commentent pas leurs résultats à ce sujet. Crotty et al. concluent qu’il est nécessaire de

recourir à une version révisée du NHBPS adaptée à la population de leur étude, soit la clientèle

des soins résidentiels en Australie. Cette version révisée comprend 25 questions se regroupant en

cinq facteurs. Selon Crotty et al. les différences entre leurs résultats et ceux de Ray et al. sont

attribuables aux différentes méthodes d’analyses statistiques employées.

Objectifs

L’objectif principal de ce mémoire est de déterminer la structure factorielle de la version

française du NHBPS auprès de personnes atteintes de démence. Pour ce faire, nous chercherons à

confirmer la structure factorielle de la version originale de cet instrument observée par Ray et al.

(1992). Un objectif secondaire est de documenter les variables associées au score global de même

qu’aux différents facteurs du NHBPS. Ray et al. ont trouvé une association prononcée entre un

score élevé au NHBPS et davantage de problèmes cognitifs et l'utilisation de médicaments

sédatifs ou de contentions. Différentes caractéristiques des usagers (caractéristiques personnelles,

fonctionnement cognitif, limitations fonctionnelles, comorbidité, troubles du sommeil,

dépression, douleur, delirium et médication) de même que de leur environnement (adéquation de

l’environnement physique, activités stimulantes, activités physiques, événements iatrogènes et

contentions) sont incluses dans la présente étude à titre exploratoire.

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NHBPS 12

Méthodologie

Ce chapitre est une introduction à la problématique des troubles de comportement chez les

personnes atteintes de démence. Les deux objectifs de l'étude ont également été énoncés. Le

deuxième chapitre est présenté sous forme d'article scientifique et constitue le corps du mémoire

doctoral. L’article décrit la problématique et les objectifs de l'étude, la méthode utilisée, les

résultats ainsi qu'une discussion. Le troisième chapitre constitue une conclusion générale, discute

des forces et des limites du mémoire et propose des avenues pour les recherches futures.

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NHBPS 13

Tableau 1

Instruments de mesure des troubles de comportement en milieu d’hébergement traduits en

français

Nom et références Caractéristiques générales

Qualités psychométriques (version française)

Inventaire d’agitation de Cohen-Mansfield

(IACM)

Version originale : Cohen-Mansfield et

al. (1989)

Version française :

Deslauriers et al. (2001); Landreville et

al. (2007)

29 items cotés en 5 minutes par un

membre du personnel soignant

Fidélité inter-juges : r de Pearson de .72

Stabilité temporelle : r de Pearson

de .72

Consistance interne : alpha de

Cronbach temps 1= .75, temps 2 = .77

Validité concomitante : r de

Pearson de .74 avec l’Inventaire révisé des problèmes de comportements et de mémoire

Extraction des facteurs suggère

une structure à trois facteurs: agitation physique avec

agressivité, agitation verbale et agitation physique sans agressivité

Les trois facteurs expliquent

43.80 % de la variance totale

Nursing Home

Behavior Problem Scale (NHBPS)

Version originale : Ray et al. (1992)

Version française : Champoux et al.

(communication personnelle, 15

octobre 2009)

29 items cotés en 5

minutes par un membre du

personnel soignant

Non disponibles

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NHBPS 14

Nom et références Caractéristiques

générales

Qualités psychométriques (version

française)

Nurses Observation Scale for Inpatient

Evaluation (NOSIE)

Version originale : Honigfeld, Gillis & Klett (1966)

Version française : Pichot, Samuel-

Lajeunesse, Blanc, Galopin, & Selva

(1969)

30 items cotés en 5 minutes par un

membre du personnel soignant

Validité de construit : analyses

factorielles montrent l’existence d’une structure analogue à celle observée dans les études

américaines = 7 facteurs (3 facteurs positifs : aptitude sociale,

intérêts sociaux, propreté personnelle; 4 facteurs négatifs : irritabilité, psychose manifeste,

ralentissement, dépression)

Inventaire

neuropsychiatrique pour les équipes

soignantes (NPI-ES)

Version originale :

Cummings (1994)

Version française :

Sisco et al. (2000)

12 dimensions

cotées en 30 minutes par un

membre du personnel soignant

Non disponibles

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NHBPS 15

Tableau 2

Études sur la structure factorielle du Nursing Home Behavior Problem Scale

Ray et al. (1992) Crotty et al. (2004)

Participants Usagers de 4 centres d’hébergement du

Tennessee et 2 centres d’hébergement du Texas

Prévalence d’utilisation d’antipsychotiques >

20 %

Usagers de 10 auberges et 10 centres

d’hébergement en Australie

À risque de chutes ou d’avoir un AVC

Analyses

Analyse par regroupements (cluster analysis)

Analyse factorielle exploratoire et

confirmatoire

Dimensions

sous-

jacentes

6 dimensions :

Comportements non-coopératifs ou

agressifs (« résiste aux soins », « se fâche facilement », « refuse les soins », « présente de

l’agressivité physique », « crie fort »,

« argumente », « fait des accusations non

fondées », « ne collabore pas »)

Comportements irrationnels ou agités (« parle

tout seul », « bouge sans arrêt », « formule des phrases qui n’ont aucun sens », « entend ou voit

des choses », « fait de l’errance », « refait une

chose qui n’a pas de sens »)

Comportements agaçants (« se plaint de sa santé

de façon inappropriée », « réclame de l’attention

de façon inappropriée », « se lamente »)

Comportements inappropriés (« entre dans les autres chambres de façon inappropriée », « urine

ou défèque dans des endroits inappropriés », « a

des comportements sexuels inadéquats », « tente

de fuguer »)

Comportements dangereux (« tente de s’auto-

mutiler », « tente de se lever de façon non sécuritaire », « tente de défaire ses contentions »,

« tente de faire des choses dangereuses »)

Troubles du sommeil (« se réveille durant la

nuit », « s’endort difficilement », « dérange les

autres durant la nuit »)

5 dimensions :

Comportements non-coopératifs (« résiste

aux soins », « se fâche facilement », « refuse les soins », « présente de

l’agressivité physique », « crie fort »,

« argumente », « ne collabore pas »)

Recherche d’attention (« se plaint de sa

santé de façon inappropriée », « fait des

accusations non fondées », « réclame de l’attention de façon inappropriée », « se

lamente »)

Comportements inappropriés (« entre

dans les autres chambres de façon

inappropriée », « urine ou défèque dans

des endroits inappropriés », « fait de

l’errance »)

Comportements d’agitation (« parle tout seul », « bouge sans arrêt », « s’endort

difficilement », « dérange les autres

durant la nuit », « formule des phrases

qui n’ont aucun sens », « entend ou voit des choses », « refait une chose qui n’a

pas de sens »)

Comportements dangereux (« tente de se

lever de façon non sécuritaire », « tente

de défaire ses contentions », « tente de

faire des choses dangereuses »)

Énoncés

non-inclus

dans l’analyse

factorielle

« Endommage ou détruit volontairement des

objets »

« Tente de s’auto-mutiler », « a des

comportements sexuels inadéquats », « se réveille la nuit », « endommage ou détruit

volontairement des objets ».

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NHBPS 16

CHAPITRE 2 - STRUCTURE FACTORIELLE D’UNE VERSION FRANÇAISE DU

NURSING HOME BEHAVIOR PROBLEM SCALE

(Article)

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NHBPS 17

Structure factorielle d’une version française du Nursing Home Behavior Problem Scale

July Fraser, B.A. 1

Philippe Landreville, Ph.D. 1, 3

Philippe Voyer, Ph.D. 2, 3

Pierres-Hugues Carmichael, M.Sc. 3

1 École de psychologie, Université Laval, Québec, Canada

2 Faculté des sciences infirmières, Université Laval, Québec, Canada

3Axe Vieillissement, Centre de recherche FRSQ du Centre hospitalier affilié universitaire

de Québec, Canada

École de psychologie, Université Laval

Québec, Canada

Cette étude a été rendue possible par le soutien financier du Fonds de la recherche en santé du

Québec, le Fonds de la recherche en sciences infirmières du Québec, et la Fondation de l’Hôpital

Saint-Sacrement. Toute correspondance concernant cet article doit être adressée à Philippe

Landreville, Ph.D., École de psychologie, Université Laval, Pavillon Félix-Antoine-Savard,

2325, rue des Bibliothèques, Québec, QC, G1V 0A6, Canada. Numéro de téléphone : 418 656-

2131, poste 3024. Télécopieur: 418 656-3646. Courrier électronique:

[email protected]

Page 25: STRUCTURE FACTORIELLE D’UNE VERSION …...manifestés par près de 75% des personnes atteintes (Sreenath & Barber, 2009). Les troubles de mémoire apparaissent plus tardivement dans

NHBPS 18

Résumé

Contexte : Plusieurs instruments de mesure sont disponibles afin d’évaluer les troubles de

comportement des personnes atteintes de démence en centre d’hébergement mais peu d’entre eux

ont été traduits et validés en français.

Objectifs : Cette étude a pour objectif principal de déterminer la structure factorielle de la version

française du Nursing Home Behavior Problem Scale (NHBPS) auprès de personnes atteintes de

démence et résidant en centre d’hébergement. Un objectif secondaire est de documenter les

variables associées aux dimensions sous-jacentes de cet instrument.

Méthode : Les participants (N=155) ont reçu un diagnostic de démence et sont usagers de trois

centres d’hébergement et d’une unité de soins de longue durée d’un hôpital. Une infirmière a

évalué les troubles de comportement des participants à l’aide du NHBPS ainsi que leurs

caractéristiques personnelles.

Résultats : Une analyse factorielle confirmatoire montre un manque d’adéquation des données à

deux solutions factorielles de la version anglaise du NHBPS. Une analyse factorielle en

composantes principales révèle cinq principales dimensions expliquant 58 % de la variance.

Également, plusieurs variables sont associées au score total du NHBPS et à ses différentes

dimensions sous-jacentes.

Conclusion : Bien que la solution factorielle de la version française du NHBPS est similaire à

celle de la version originale anglaise, nos résultats montrent aussi des différences qui peuvent

dépendre de facteurs méthodologiques et culturels.

Mots clés : Démence, symptômes comportementaux, analyse confirmatoire

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NHBPS 19

Abstract

Background: The majority of older people with dementia present behavioral and psychological

symptoms that must be addressed by caregivers. Several questionnaires are available to assess

specific behavioral problems of dementia patients residing in nursing homes but only few have

been translated and validated in French. Objectives: This study's main objective is to determine

the factorial structure of the French version of the Nursing Home Behavior Problem Scale

(NHBPS) with people suffering from dementia. A secondary objective is to document the

variables associated with the global score of the NHBPS and the underlying dimensions of the

instrument. Method: Participants (N = 155) were diagnosed with dementia and resided in three

nursing homes and a hospital long-term care unit. The presence of delirium, behavior and

cognitive problems, functional limitations, comorbidity, sleep problems, depression, pain,

medication and environmental characteristics were assessed by two nurses. Results:

Confirmatory factor analysis shows a lack of fit of the data to two factorial solutions of the

English version of the NHBPS. A principal component factor analysis revealed five key

dimensions explaining 58% of the total variance (aggressive/non-cooperative behaviors, sleep

problems, inappropriate moves, irrational behaviors and agitated behaviors). Several variables,

including the use of antipsychotics, the presence of delirium, pain and depression, are associated

with the total score of the NHBPS and its five underlying dimensions. Conclusion: Although the

factorial solution of the French version of the NHBPS is similar to the original English version,

our results also show differences that may depend on methodological and cultural characteristics.

Key words: Dementia, behavioral symptoms, confirmatory factor analysis

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NHBPS 20

Structure factorielle d’une version française du Nursing Home Behavior Problem Scale

Les symptômes comportementaux et psychologiques de la démence constituent une

problématique clinique importante et complexe. Les symptôme comportementaux sont des

manifestations directement observables alors que les symptômes psychologiques font partie de

l’expérience personnelle du patient (Finkel et al., 1997). Selon Zuidema et al. (2007), près de

85% des personnes souffrant de démence résidant en centre d’hébergement manifestent au moins

un comportement agité. L’agitation verbale, les comportements agressifs et l’errance sont parmi

les formes de troubles de comportement les plus répandues (Landreville et al., 2005). Ceux-ci

sont reliés de façon variable à différentes caractéristiques de la personne et de son environnement

(Algase et al., 1996; Cohen-Mansfield, 2000; Cohen-Mansfield & Libin, 2005; Lemay &

Landreville, 2010).

Si plusieurs instruments sont disponibles afin de mesurer les symptômes

comportementaux de la démence (SCD), très peu d’entre eux sont disponibles en français et

spécifiques aux personnes résidant en centre d’hébergement. Pourtant, plusieurs usagers de ce

type d’établissement ont un diagnostic de démence et présentent un comportement perturbé.

Seulement quatre instruments traduits en français permettent d’évaluer spécifiquement les

troubles de comportement dans les centres d’hébergement, soit l’Inventaire d’agitation de

Cohen-Mansfield (IACM; Deslauriers et al., 2001), le Nursing Home Behavior Problem Scale

(NHBPS; version transmise par N. Champoux (communication personnelle, 15 octobre 2009), le

Nurses Observation Scale for Inpatient Evaluation (NOSIE-30; Pichot et al., 1969) et

l’Inventaire neuropsychiatrique pour les équipes soignantes (NPI-ES; Sisco et al., 2000).

Pour Neville et Byrne (2001), l’échelle idéale doit être facile à utiliser, d’exécution

rapide, basée sur un concept observable et disponible à un coût minimal. Ces auteurs ont recensé

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NHBPS 21

une trentaine d’échelles de mesure des comportements perturbateurs. Selon eux, quatre échelles

utilisables auprès de personnes institutionnalisées répondent à ces critères, dont le NHBPS et

l’IACM qui sont déjà disponibles en français. Nous nous intéressons particulièrement au NHBPS

puisque cet instrument a été élaboré afin d’évaluer spécifiquement les troubles de comportement

susceptibles d’être traités au moyen de médicaments ou de contentions physiques. L’instrument

est sensible aux interventions visant à réduire l’utilisation d’antipsychotiques en milieu

d’hébergement (Monette et al., 2008; Ray et al., 1993). Toutefois, les connaissances sur les

qualités psychométriques de la version française du NHBPS sont limitées. Le manque

d’information sur la structure factorielle du NHBPS est particulièrement problématique puisqu’il

est souvent nécessaire d’examiner les données en fonction de regroupements plus précis.

Seulement deux études ont porté sur la structure factorielle de la version originale

anglaise du NHBPS (Crotty et al., 2004; Ray, Taylor, Lichtenstein, & Meador, 1992). Tel qu’on

peut le constater dans le tableau 1, les chercheurs ont obtenu des résultats quelque peu différents.

Ray et al. rapportent avoir utilisé une procédure d’analyse de regroupement basée sur une analyse

factorielle oblique. L’analyse de regroupement a donné lieu initialement à huit composantes mais

des analyses additionnelles ont permis de réduire ce nombre à six dimensions principales. La

première comprend les comportements non-coopératifs ou agressifs (par exemple, « résiste au

soins »), la deuxième dimension consiste en des comportements irrationnels ou agités, (par

exemple « parle tout seul »), la troisième constitue les comportements agaçants (par exemple,

« se lamente »), la quatrième dimension comprend les comportements inappropriés, (par

exemple « tente de fuguer »), la cinquième dimension est composée de comportements dangereux

(par exemple, « tente de s’auto-mutiler ») et la sixième dimension comporte les troubles du

sommeil (par exemple « se réveille durant la nuit »). Toutefois, ces auteurs donnent peu

d’information sur la procédure suivie pour leur analyse. Un des énoncés du questionnaire

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NHBPS 22

« endommage ou détruit volontairement des objets » a été omis de l’analyse factorielle sans que

les auteurs ne précisent la raison. De plus, Ray et al. ont identifié des variables associées au score

du NHBPS. En effet, les scores étaient plus élevés lorsque le patient recevait de la médication

sédative, était sous contention physique, ou s’il souffrait de troubles cognitifs.

Pour leur part, Crotty et al. (2004) ont réalisé une analyse factorielle exploratoire avec

340 participants de leur étude et ont identifié cinq facteurs expliquant ensemble 65 % de la

variance. Un premier facteur contient les comportements non-coopératifs tels que « ne collabore

pas ». Le deuxième facteur comprend la recherche d’attention (par exemple, « se lamente ») et le

troisième englobe les comportements inappropriés, tel que « fait de l’errance ». Les

comportements d’agitation sont dans le quatrième facteur (par exemple « parle tout seul ») et les

comportements dangereux, tels que « tente de faire des choses dangereuses », font partie du

cinquième facteur. À noter que (a) quatre énoncés (« a des comportements sexuels inadéquats »,

« endommage ou détruit volontairement des objets », « tente de s’auto-mutiler » et « se réveille la

nuit ») ont été exclus par Crotty et al. dans le processus d'agrégation des questions sur les

facteurs, que (b) la nature des regroupements est similaire à celle observée par Ray et al. (1992)

bien que certaines des relations énoncé-facteur et certains des regroupements sont différents (par

exemple, le facteur « recherche d’attention ») et que (c) la dimension « troubles du sommeil »

n’émerge pas comme une composante importante du NHBPS dans cet échantillon australien. Ils

ont ensuite réalisé une analyse factorielle confirmatoire de leur modèle en cinq facteurs sur

l’autre partie de leur échantillon (n= 352) et ont trouvé une bonne adéquation à ce modèle. Ils ont

également effectué une autre analyse factorielle confirmatoire du modèle en six facteurs de Ray

et al. mais ne commentent pas leurs résultats à ce sujet. Crotty et al. concluent qu’il est nécessaire

d’utiliser une version révisée du NHBPS adaptée à la population de leur étude, soit la clientèle

des soins résidentiels en Australie. Cette version révisée comprend 25 questions se regroupant en

Page 30: STRUCTURE FACTORIELLE D’UNE VERSION …...manifestés par près de 75% des personnes atteintes (Sreenath & Barber, 2009). Les troubles de mémoire apparaissent plus tardivement dans

NHBPS 23

cinq facteurs. Selon Crotty et al., les différences entre leurs résultats et ceux de Ray et al. sont

attribuables aux différentes méthodes d’analyses statistiques employées.

Insérer le tableau 1 ici

L’objectif principal de cette étude est de déterminer la structure factorielle de la version

française du NHBPS auprès de personnes atteintes de démence. Pour ce faire, nous chercherons à

confirmer la structure factorielle de la version originale de cet instrument observée par Ray et al.

(1992). Un objectif secondaire est de documenter les variables associées au score global de même

qu’aux différents facteurs du NHBPS. Ray et al. ont trouvé une association entre un score élevé

au NHBPS et davantage de problèmes cognitifs et l'utilisation de médicaments sédatifs ou de

contentions. Différentes caractéristiques des usagers (caractéristiques personnelles,

fonctionnement cognitif, limitations fonctionnelles, comorbidité, troubles du sommeil,

dépression, douleur, delirium et médication) de même que de leur environnement (adéquation de

l’environnement physique, activités stimulantes, activités physiques, événements iatrogènes et

contentions) sont incluses dans la présente étude à titre exploratoire.

Méthode

Participants

Les participants ont été recrutés dans le cadre d’une étude sur les facteurs associés au

delirium chez les personnes ayant une démence conduite parmi les usagers de trois centres

d’hébergement et d’une unité de soins de longue durée d’un hôpital (Voyer, Richard, Doucet,

Cyr, & Carmichael, 2011). Un échantillon de convenance a été utilisé. Toutes les personnes âgées

de 65 ans et plus ayant un diagnostic de démence dans leur dossier médical et ne possédant pas

d’antécédent psychiatrique (tels que les troubles psychotiques, bipolaires et dépressif majeur avec

caractéristiques psychotiques) étaient éligibles pour participer à l’étude. Une infirmière identifiait

Page 31: STRUCTURE FACTORIELLE D’UNE VERSION …...manifestés par près de 75% des personnes atteintes (Sreenath & Barber, 2009). Les troubles de mémoire apparaissent plus tardivement dans

NHBPS 24

les usagers ayant un diagnostic de démence inscrit au dossier médical. Les familles des patients

éligibles ont reçu une lettre expliquant l’étude et mentionnant qu’elles pouvaient contacter une

infirmière associée au projet pour obtenir davantage d’informations, si nécessaire. Les membres

de la famille intéressés à ce que leur proche participe à l’étude signaient un formulaire de

consentement. Un assentiment a également été obtenu pour les personnes ayant des déficits

cognitifs jugés légers, modérés et sévères. Cette étude a été approuvée par les comités d’éthique

de tous les établissements participants. Un total de 293 familles d’usagers ayant une démence ont

été sollicitées afin de participer à l’étude. Parmi ce groupe, 122 n’ont pas répondu, 11 ont refusé

de participer et 160 ont donné leur consentement. À la suite de l’admission à l’étude, trois

personnes sont décédées avant la première évaluation et une a été hospitalisée, laissant un

échantillon total de 155 participants.

Mesures et matériel

Troubles du comportement. Les troubles du comportement ont été mesurés avec la

version française du NHBPS (N. Champoux, communication personnelle, 15 octobre 2009).

Cette version a été obtenue par une traduction inversée, selon les recommandations de Vallerand

(1989) et Guillemin, Bombardier et Beaton (1993) et a été utilisée dans quelques études (Monette

et al., 2008; Voyer, Richard, Doucet, & Carmichael, 2009). Le NHBPS comporte 29 questions

mesurant les comportements perturbateurs manifestés dans les centres d’hébergement, tels que

les comportements agressifs et agités. Une échelle de type Likert variant de 0 (jamais) à 4

(toujours) est utilisée, un score élevé indiquant une plus grande fréquence de comportements

perturbateurs. Ray et al. (1992) ont rapporté une bonne corrélation inter-juges pour la version

originale anglaise.

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NHBPS 25

Fonctionnement cognitif. Une évaluation du fonctionnement cognitif a été réalisée à l’aide

du Hierarchic Dementia Scale (HDS; Cole & Dastoor, 1987). Cet outil est composé de 20 sous-

échelles mesurant une vaste gamme de fonctions cognitives, notamment l’écriture et la

concentration (Bickel, 1996). Chacune des sous-échelles contient cinq ou dix items en ordre

décroissant de difficulté. Le score maximal de cet instrument de mesure est de 200 points. Les

personnes âgées qui ne souffrent pas de trouble cognitif sont capables d’atteindre ce score

maximal ou tout près (Demonet et al., 1990). Cet instrument possède une bonne validité et

fidélité afin de mesurer les déficits cognitifs hétérogènes (Bickel, 1996).

Limitations fonctionnelles. Le Système de mesure de l’autonomie fonctionne lle (Hébert,

Carrier, & Bilodeau, 1988) contient 29 items et évalue l’habileté fonctionnelle dans cinq

domaines, soit les activités de la vie quotidienne, la mobilité, la communication, les fonctions

mentales et les activités de la vie domestique. Dans cette étude, une version modifiée comprenant

20 items et développée pour les personnes résidant en centre d’hébergement a été utilisée (Hébert

et al., 1988). Dans cette version, les tâches domestiques ainsi que la marche à l’extérieur sont

exclues de l’évaluation. Le score pour chaque item varie entre 0 (indépendant) et -3 (dépendant),

un score total faible indiquant un déficit plus important au niveau de l’autonomie. Cet instrument

de mesure possède une bonne fidélité interjuges et test-retest ainsi qu’une bonne validité

(Desrosiers, Bravo, Hébert, & Dubuc, 1995).

Comorbidité. L’évaluation de la présence de certaines conditions comorbides ainsi que

leur sévérité a été réalisée à l’aide du Charlson Comorbidity Index (Charlson, Pompei, Ales, &

MacKenzie, 1987). Cet index sert à prédire le risque de mortalité causé par une condition

comorbide. Ce questionnaire assigne un poids ayant une valeur numérique de 1, 2, 3 ou 6 à

chaque condition comorbide. Un score élevé indique une maladie plus grave et un plus grand

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NHBPS 26

impact sur le risque de mortalité. La somme des poids assignés aux maladies comorbides

représente le score indexé, ce dernier constituant une mesure du fardeau de la condition

comorbide (D'Hoore, Bouckaert, & Tilquin, 1996). La validité ainsi que la fidélité de cet

instrument ont été démontrées (Charlson et al., 1987).

Trouble du sommeil. Les difficultés de sommeil des participants ont été mesurées à l’aide

de l’Index de sévérité de l’insomnie (Blais, Gendron, Mimeault, & Morin, 1997). Cet outil

contient sept items et chacun d’eux est évalué à l’aide d’une échelle de type Likert variant entre 0

et 4. Le score total varie entre 0 et 28 où un score plus élevé reflète la perception d’une plus

grande gravité de l’insomnie. Les problèmes de sommeil sont présents lorsque la personne

obtient un score de 8 et plus sur l’échelle (Blais et al., 1997). Ce score seuil est recommandé par

Bastien, Vallières, & Morin (2001). La cohérence interne ainsi que la validité concurrente ont été

vérifiées (Bastien et al., 2001).

Dépression. Le niveau de dépression des usagers a été évalué avec l’Échelle de

dépression au cours des démences (Alexopoulos, Abrams, Young, & Shamoian, 1988). Chaque

item, soit 19 au total, est évalué selon une échelle de 0 à 2. Pour chaque item, l’évaluateur

indique si le symptôme est absent (0), moyen ou intermittent (1) ou grave (2). Cet outil comprend

cinq dimensions, soit les troubles de l’humeur, les troubles du comportement, les signes

physiques, la modification des rythmes et les troubles idéatoires. L’échelle possède une bonne

validité et fidélité (Korner et al., 2006).

Douleur. Le niveau de douleur a été mesuré avec le Doloplus-II (Wary, 1999). Cette échelle

comporte dix items évalués sur une échelle de type Likert avec une cotation variant de 0 à 3. Elle

évalue les sphères somatiques, psychomotrices et psychosociales de la douleur et le score global

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s’échelonne entre 0 et 30 (Zwakhalen, Hamers, & Berger, 2006). Plus le score est élevé, plus la

personne présente des difficultés causées par la douleur. La validité et la fidélité de la mesure

sont adéquates (Michel et al., 2000; Zwakhalen et al., 2006).

Delirium. L’évaluation clinique du délirium a été réalisée à l’aide du Confusion Assessment

Method (CAM; Inouye et al., 1991). Cet instrument évalue neuf symptômes d’état confusionnel

(American Psychiatric Association, 1987) : (a) un début soudain et une fluctuation des

symptômes, (b) l’inattention, (c) la désorganisation de la pensée, (d) une perturbation de la

conscience, (e) la désorientation, (f) les troubles mnésiques, (g) perceptuels, (h) psychomoteurs

(agitation, ralentissement) et (i) la perturbation du rythme veille-sommeil. La présence des

critères a et b, en plus des critères c ou d indique la présence d’un délirium. Les qualités

psychométriques de la version française de cet outil ont été démontrées (Laplante, Cole,

McCusker, Singh, & Ouimet, 2005).

Médication. Pour la présente étude, l’utilisation de benzodiazépines, d’antipsychotiques,

d’antidépresseurs, d’analgésiques et d’inhibiteurs de la cholinestérase consommés dans les

dernières 24 heures, a été évaluée.

Environnement physique. L’adéquation de l’environnement physique aux capacités d’une

personne ayant une démence a été évaluée avec un questionnaire composé de 11 items. La

présence d’objets d’orientation dans la chambre de l’usager (horloge, montre, calendrier ou effets

personnels), les caractéristiques de la chambre (privée ou semi-privée), la luminosité, la présence

d’une fenêtre, une radio et/ou télévision et le bruit étaient évalués. Un point est accordé pour

chaque élément considéré favorable. Le score total varie de 0 à 11 et un score élevé suggère un

environnement adéquat.

Activités stimulantes. Le niveau de stimulation a été mesuré avec un questionnaire de 13

items, qui évalue le nombre d’activités stimulantes auxquelles l’usager a participé durant la

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NHBPS 28

journée. Le format de réponse pour les items était une cotation de 0 à 2, chaque chiffre indiquant

le nombre d’activités réalisées durant la période d’observation de sept heures. Celles-ci incluent

des activités et loisirs structurés ou non tels que la zoothérapie, la musicothérapie,

l’aromathérapie, la visite de la famille, d’amis, de bénévoles ou du personnel soignant et les

visites de l’usager à la messe. Un score élevé suggère un environnement stimulant.

Activité physique. L’activité physique a été évaluée avec un questionnaire de quatre items.

La marche ainsi que des activités physiques structurées étaient considérées peu importe la durée

de ces dernières. L’évaluation a été effectuée avec une échelle de type Likert de 0 à 3 et le score

total varie de 0 à 12. Chaque chiffre indique le nombre de fois que la personne participe à une

activité durant la période d’observation de sept heures. Plus le score est élevé, plus la personne

s’engage dans des activités.

Événements iatrogènes. Le nombre d’événements iatrogènes durant la dernière semaine

était mesuré en additionnant le nombre d’évènements indésirables vécu par chaque usager durant

cette période de temps. Des événements tels que les hospitalisations, les procédures médicales

intrusives et non-intrusives, la présence d’ulcères, d’infections, de plaie de pression, être victime

d’agression physique ou verbale par un soignant ou un autre usager, les chutes, et tout autre

événement relié à la médication ont été enregistrés.

Contentions physiques. La contention physique était une variable dichotomique (oui/non),

définie comme l’utilisation d’au moins une des méthodes suivantes durant une période

d’observation de sept heures: ceinture abdominale, fauteuil avec tablette, quatre ridelles de

chaque côté du lit et tout autre moyen mécanique limitant la mobilité de l’usager.

Procédure

Les infirmières participant à la collecte de données ont bénéficié de 15 heures de

formation portant sur la démence et le délirium effectuée par un membre de l’équipe de

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NHBPS 29

recherche. Elles ont également reçu des consignes concernant les procédures de la recherche ainsi

que de la supervision directe dans la collecte de données pour 15 participants. Une première

infirmière devait évaluer, pour chaque participant, la présence de délirium avec le CAM et la

sévérité de la démence à l’aide du HDS. Une deuxième infirmière rassemblait les informations

concernant les caractéristiques personnelles des participants dont l’âge, le sexe, l’état civil, le

niveau d’éducation, la durée de l’hébergement et le niveau d’autonomie fonctionnelle. D’autres

variables, telles que la contention physique, la comorbidité, le niveau de douleur, les troubles du

sommeil, les sentiments dépressifs, le niveau de stimulation sensorielle, l’adéquation de

l’environnement physique, le nombre d’événements iatrogènes, le niveau d’activité physique, la

consommation de médication et la présence de troubles de comportement, ont également été

enregistrées par cette deuxième infirmière. Chaque usager était observé par ces deux infirmières

sur une période de sept heures pour amasser ces données. Afin de bénéficier le plus possible du

temps d’observation des participants, les infirmières n’évaluaient pas plus de trois usagers par

jour. Afin d’homogénéiser la période d’observation entre les différentes localisations de l’étude,

les observations avaient lieu durant la période de travail de jour, soit entre 7 h 30 et 15 h 30 ou de

8 h à 16 h 00, dépendamment des horaires des centres d’hébergement.

Résultats

Les analyses factorielles ont été réalisées avec les logiciels R, version 2.12.1 et SAS,

version 9.2. Toutes les autres analyses ont été effectuées à l’aide du logiciel SPSS, version 17.

Analyses descriptives

Les caractéristiques des participants sont présentées au tableau 2. L’échantillon est

composé majoritairement de femmes et la durée moyenne de leur hébergement est de plus de

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deux ans. Les participants présentent un déclin cognitif modéré et près des trois-quarts souffrent

de délirium. La plupart présentent un taux élevé de comorbidité ainsi qu’une importante

détérioration de leur autonomie. Le score des participants au NHBPS est relativement faible, ceci

pouvant s’expliquer par le fait que 92 participants ont obtenu un score total inférieur à 10.

Toutefois, 40.10 % des usagers ont présenté un score d’au moins 3 sur un item de l’échelle. Les

comportements «formule des phrases qui n’ont aucun sens » et « ne collabore pas » sont les plus

répandus avec une fréquence de 59.40 %.

Insérer le tableau 2 ici

Dimensions sous-jacentes au NHBPS

Analyse factorielle confirmatoire

Une analyse factorielle confirmatoire en fonction du modèle à six dimensions de Ray et

al. (1992) a été effectuée afin de déterminer l’adéquation des données à ce modèle. L’estimation a

été réalisée à l’aide de la méthode du maximum de vraisemblance. Des valeurs statistiques chi-

carré et des indices d’adéquation (goodness-of-fit index ou GFI) et d’adéquation ajustée (ajusted

goodness-of-fit index ou AGFI) ont été utilisées dans l’analyse. Des GFI et AGFI supérieurs à .90

indiquent que la structure factorielle est acceptable (Schumacker & Lomax, 2004). L’item « tente

de s’auto-mutiler » a été exclus de l’analyse puisque seulement 1.30 % des participants ont

manifesté ce comportement et que l’inclusion de cette variable entraînait des erreurs d’estimation.

L’item « endommage ou détruit volontairement des objets » n’a pas été inclus dans l’analyse

puisqu’il n’avait pas été pris en compte dans l’étude de Ray et al. Les résultats de l’analyse n’ont

pas permis de confirmer le modèle proposé par ces derniers: 2 = 715.82; (dl= 307); GFI = .75;

AGFI = .69. Seulement 10 items ont obtenu des indices de saturation élevés (supérieurs à .40).

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De plus, tous les items de la dimension « comportement dangereux » ont des indices de saturation

peu élevés (.22, .14 et .07).

Face à ces résultats, nous avons décidé de réaliser une seconde analyse confirmatoire sur

le modèle à cinq facteurs identifié par Crotty et al. (2004). L’item « a des comportements sexuels

inappropriés » a été omis de la solution factorielle puisque cette question était peu corrélée avec

les autres (.20), tandis que les items « tente de s’auto-mutiler » et « endommage ou détruit

volontairement des objets » étaient manifestés par moins de 10 % des participants et que Crotty et

al. ont décidé de ne pas les inclure dans leur solution. De plus, à la suite de l’analyse exploratoire,

l’item « se réveille durant la nuit » avait obtenu un indice de saturation inférieur à .45 pour tous

les facteurs et n’avait pas été inclus dans leur solution finale. Nos résultats suggèrent à nouveau

un manque d’adéquation aux données : 2 = 562.83; (dl= 256); GFI = .77; AGFI = .71.

Seulement neuf items ont obtenu des indices de saturations supérieurs à .40.

Analyse en composantes principales

Puisque nos résultats n’appuient pas les modèles antérieurs du NHBPS, une analyse

factorielle en composantes principales a été réalisée afin d’identifier une structure plus

appropriée. L’item « endommage ou détruit volontairement des objets » n’a pas été inclus dans

cette analyse puisqu’il n’avait pas été pris en compte dans les solutions factorielles des études

antérieures. De plus, six comportements présentés par moins de 5 % des participants n’ont pas été

inclus dans l’analyse. Il s’agit des items « tente de s’automutiler », « urine ou défèque dans des

endroits inappropriés », « se plaint de sa santé de façon inappropriée », « a des comportements

sexuels inadéquats », « fait des accusations non fondées » et « tente de faire des choses

dangereuses ». Une rotation orthogonale Varimax a été réalisée avec les 22 items restants afin

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d’aider à l’interprétation des résultats. Également, les items avec un indice de saturation plus

élevé que .40 ont été retenus dans la solution factorielle.

Prenant en considération la règle de Kaiser-Meyer-Oklin, selon laquelle les valeurs

propres inférieures à 1 ne doivent pas être incluses comme dimension principale d’une structure

factorielle, les résultat suggèrent sept dimensions au NHBPS (Kaiser, 1974). Toutefois, puisque

deux de ces dimensions étaient reliées à moins de deux items du questionnaire, (un item était relié

à une dimension et deux items étaient reliés à une autre dimension) nous avons choisi de ne pas

les conserver dans la solution factorielle conformément à la recommandation de Mulaik (2010)

qui affirme qu’une dimension doit posséder un minimum de trois variables observées pour être

adéquat. Les items visés sont « réclame de l’attention de façon inappropriée », « tente de se lever

de façon non sécuritaire » et « se lamente ». Le tableau 3 présente les indices de saturation

trouvés dans l’analyse en composantes principales ainsi que les communalités de la version

française du NHBPS. Le premier facteur regroupe les items reliés aux comportements agressifs

ou non-coopératifs, le deuxième facteur représente tous les items reliés aux troubles du sommeil,

le facteur trois inclut les déplacements inappropriés, le facteur quatre contient les comportements

irrationnels et le dernier facteur représente les comportements agités.

Insérer le tableau 3 ici

Variables associées aux SCD

Afin de répondre au deuxième objectif de l’étude, qui est de documenter les variables

associées au score global de même qu’aux différents facteurs du NHBPS, des analyses de

corrélation (r de Pearson) ou de comparaison de moyennes (test t de Student) ont été réalisées

selon qu’il s’agissait d’une variable continue ou dichotomique. Les tableaux 4 et 5 présentent les

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NHBPS 33

résultats de ces analyses. Compte tenu de la nature exploratoire de ces analyses, nous avons

identifié comme significatifs les résultats dont la probabilité est inférieure à .10.

Certaines variables sont plus fortement reliées aux SCD. On remarque que les usagers qui

consomment des antipsychotiques, ceux qui ont un delirium et ceux chez qui la douleur et la

dépression sont importantes présentent davantage de différents types de SCD. En comparaison,

l’âge, le sexe, l’utilisation d’antidépresseurs et d’analgésiques, la comorbidité de même que les

activités stimulantes et les événements iatrogènes ne sont pas associés aux SCD. Par ailleurs,

quelques variables sont associées seulement à certains types de SCD. L’utilisation de

benzodiazépines est généralement associée à différents SCD, sauf en ce qui concerne les

déplacements inappropriés et les comportements agités. De plus, les déficits sur le plan cognitif et

fonctionnel sont associés à une fréquence plus élevée de différents SCD, sauf pour les

déplacements inappropriés et les troubles du sommeil. D’ailleurs, cette dernière forme de SCD

est celle qui présente le moins d’associations significatives avec d’autres variables. Certaines

différences sont également ressorties dans la nature des relations. Par exemple, une durée plus

longue de l’hébergement ainsi que l’utilisation de contentions physiques sont associées à

davantage de comportements agressifs/non-coopératifs alors qu’elles sont reliées à moins de

déplacements inappropriés.

Discussion

L’objectif principal de cette étude était de déterminer la structure factorielle de la version

française du NHBPS auprès de personnes atteintes de démence. L’analyse factorielle

Insérer le tableau 4 ici

Insérer le tableau 5 ici

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NHBPS 34

confirmatoire démontre que le modèle à six dimensions proposé par Ray et al. (1992) et celui à

cinq dimensions de Crotty et al. (2004) n’offrent pas d’adéquation satisfaisante aux données

obtenues à partir de la version française du NHBPS. Les résultats de l’analyse en composantes

principales suggèrent une solution comprenant cinq dimensions. Celles-ci sont respectivement les

comportements agressifs/non-coopératifs, les troubles du sommeil, les déplacements

inappropriés, les comportements irrationnels et les comportements agités. Ces cinq dimensions

expliquent 58 % de la variance totale.

Il faut noter des différences entre nos résultats et ceux de nos prédécesseurs. Par exemple,

la dimension « comportements inappropriés » suggérée par Ray et al. (1992) est modifiée dans

nos résultats par des « déplacements inappropriés ». De plus, la dimension « comportements

irrationnels ou agités » identifiée par ces chercheurs émerge comme deux dimensions de trois

items chacun dans nos résultats. Par ailleurs, les dimensions « comportements dangereux » et

« comportements agaçants » de Ray et al. n’ont pas été répliquées dans nos résultats. Ces

différences peuvent s’expliquer par le fait que plusieurs items de ces dimensions ont été retirés de

l’analyse puisque moins de 5 % des participants ont manifesté ces comportements. Les méthodes

d’analyse des données utilisées peuvent aussi expliquer les différences. Ray et al. ont effectué

une analyse de regroupement combinée à une rotation oblique afin d’identifier les principaux

facteurs alors que nous avons effectué une analyse en composantes principales suivie d’une

rotation orthogonale. Également, des pondérations supérieures à .40 ont été utilisées dans la

présente étude afin de déterminer les items retenus dans un facteur, ce qui diffère légèrement de

celle de .45 utilisée par Crotty et al. (2004). Des différences importantes existent également sur le

plan des échantillons. En effet, les participants de l’étude de Ray et al. avaient une consommation

élevée d’antipsychotiques alors que l’échantillon de Crotty et al. incluait des personnes à risque

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NHBPS 35

de chuter ou de souffrir d’un accident vasculaire-cérébral. Notre propre étude est basée sur des

données obtenues auprès de personnes souffrant de démence. De plus, nos résultats ont pu être

influencés par certaines caractéristiques de l’échantillon, puisque près des trois-quarts des

participants souffraient de delirium. Ce trouble entrainant davantage de comportements

perturbateurs, les participants peuvent avoir présenté une plus grande fréquence de troubles de

comportement. Puisque les études ont été conduites dans des pays différents (États-Unis,

Australie, Canada), des différences culturelles pourraient aussi expliquer les divergences dans les

résultats.

Malgré le manque d’adéquation de nos données à d’autres solutions factorielles du

NHBPS, on peut observer certaines similitudes pour ce qui est de notre solution en cinq facteurs.

Le pourcentage de variance expliquée obtenue se compare à celui de 65 % trouvé par Crotty et al.

(2004) dans leur analyse exploratoire. De plus, notre solution factorielle à cinq facteurs se

rapproche de celle à six facteurs obtenus par Ray et al. (1992). Les dimensions « comportements

agressifs ou non-coopératifs » et « troubles du sommeil » sont d’ailleurs similaires à ceux

proposés dans le modèle original.

Un objectif secondaire de l’étude était de documenter les variables associées au score

global de même qu’aux différents facteurs du NHBPS. Nos résultats présentent des similitudes

avec ceux obtenus par Ray et al. (1992). Ces derniers ont trouvé que la consommation de

médication sédative, l’utilisation de contentions physiques et des problèmes cognitifs plus

marqués sont associés à des scores plus élevés. Nos résultats montrent également des associations

avec l’utilisation de médication sédative et la sévérité des troubles cognitifs. En effet, présenter

un déclin cognitif et consommer des antipsychotiques et des benzodiazépines est relié à

davantage de comportements perturbateurs. Nous avons également examiné les liens entre

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NHBPS 36

différentes caractéristiques des participants et de leur environnement et les troubles de

comportement. Les résultats montrent que la dépression est corrélée avec tous les facteurs du

NHBPS. L’association entre la dépression et les comportements physiques non agressifs, intrusifs

et vocaux a déjà été démontré dans plusieurs études (Hope, Keene, McShane, Fairburn, &

Jacoby, 2001; Kiely, Morris, & Algase, 2000; Klein et al., 1999; Rader, Doan, & Schwab, 1985).

La détérioration cognitive est également associée à un score plus élevé au NHBPS ainsi qu’aux

comportements agressifs, irrationnels et agités. Algase et al. (1996) et Cohen-Mansfield (2000)

ont également discuté du lien entre les SCD et les déficits cognitifs. Les difficultés de sommeil

semblent également reliées aux troubles du comportement : une personne avec des difficultés de

sommeil présente un score plus élevé au NHBPS et manifeste davantage de déplacements

inappropriés qu’un bon dormeur. De même, Algase et al. (1996) et Cohen-Mansfield (2000) ont

démontré que les personnes avec des difficultés de sommeil manifestent davantage de SCD. On

peut présumer qu’une personne souffrant de perturbation au niveau du sommeil est plus irritable

et présente un faible niveau d’énergie, ce qui peut entrainer des troubles de comportement durant

la journée. Les participants consommant des antipsychotiques et des benzodiazépines ont obtenu

un score plus élevé au NHBPS et à plusieurs de ses facteurs. Lajeunesse et Villeneuve (1989) et

Voyer et al., (2005) ont également trouvé une association entre l’utilisation de ces médicaments

et la manifestation de SCD. Également, nos résultats montrent qu’une personne vivant dans un

environnement non-adéquat (par exemple, une chambre peu éclairée et comportant peu d’indices

favorisant l’orientation) présente davantage de comportements agités et irrationnels. Ces

observations corroborent celles d’Algase et al. (1996) et de Cohen-Mansfield (2000), qui ont

trouvé qu’un environnement bruyant et qui ne rencontre pas les besoins de la personne favorise

l’apparition de différents types de SCD.

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NHBPS 37

On note également quelques différences entre nos résultats et ceux de travaux antérieurs.

Nous avons trouvé que la participation à des activités physiques est associée à davantage de

déplacements inappropriés contrairement aux résultats de Cohen-Mansfield (2000) qui suggère

que les comportements physiques non agressifs, tels que l’errance, surviennent lorsque la

personne ne participe à aucune activité. De plus, nos résultats montrent que le sexe de la personne

ne semble pas associé au score global du NHBPS ni aux comportements agressifs contrairement

aux résultats de Cohen-Mansfield (2000) qui indiquent que les hommes manifestent davantage de

comportements agressifs que les femmes.

Cette étude comporte certes quelques limites. Il est généralement recommandé d’identifier

la structure factorielle d’un instrument à partir d’un nombre minimum d’observations, soit

environ cinq par variable. Puisque le questionnaire est composé de 29 variables et que la taille de

l’échantillon est de 155, ce ratio est respecté mais il serait souhaitable de vérifier nos résultats

avec un échantillon plus grand (Schumacker & Lomax, 2004). De plus, la solution factorielle

suggérée n’a pas été confirmée auprès d’un second échantillon indépendant. Également, lors de la

passation du questionnaire, la fidélité inter-juges n’a pas été vérifiée. Les réponses données par

l’infirmière de recherche peuvent être influencées par sa perception. Enfin, malgré une variance

totale de 58 %, une portion substantielle des SCD n’est pas expliquée par le NHBPS. Malgré ces

limites, nous concluons que la structure factorielle de la version française du NHBPS est

adéquate pour les personnes atteintes de démence bien qu’elle diffère sensiblement d’autres

solutions identifiées pour la version originale anglaise de cet outil.

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NHBPS 44

Tableau 1

Études sur la structure factorielle du Nursing Home Behavior Problem Scale

Ray et al. (1992) Crotty et al. (2004)

Participants Usagers de 4 centres d’hébergement du

Tennessee et 2 centres d’hébergement du Texas

Prévalence d’utilisation d’antipsychotiques >

20 %

Usagers de 10 auberges et 10 centres

d’hébergement en Australie

À risque de chutes ou d’avoir un AVC

Analyses

Analyse par regroupements (cluster analysis)

Analyse factorielle exploratoire et

confirmatoire

Dimensions

sous-

jacentes

6 dimensions :

Comportements non-coopératifs ou

agressifs (« résiste aux soins », « se fâche facilement », « refuse les soins », « présente de

l’agressivité physique », « crie fort »,

« argumente », « fait des accusations non

fondées », « ne collabore pas »)

Comportements irrationnels ou agités (« parle

tout seul », « bouge sans arrêt », « formule des phrases qui n’ont aucun sens », « entend ou voit

des choses », « fait de l’errance », « refait une

chose qui n’a pas de sens »)

Comportements agaçants (« se plaint de sa santé

de façon inappropriée », « réclame de l’attention

de façon inappropriée », « se lamente »)

Comportements inappropriés (« entre dans les autres chambres de façon inappropriée », « urine

ou défèque dans des endroits inappropriés », « a

des comportements sexuels inadéquats », « tente

de fuguer »)

Comportements dangereux (« tente de s’auto-

mutiler », « tente de se lever de façon non sécuritaire », « tente de défaire ses contentions »,

« tente de faire des choses dangereuses »)

Troubles du sommeil (« se réveille durant la

nuit », « s’endort difficilement », « dérange les

autres durant la nuit »)

5 dimensions :

Comportements non-coopératifs (« résiste

aux soins », « se fâche facilement », « refuse les soins », « présente de

l’agressivité physique », « crie fort »,

« argumente », « ne collabore pas »)

Recherche d’attention (« se plaint de sa

santé de façon inappropriée », « fait des

accusations non fondées », « réclame de l’attention de façon inappropriée », « se

lamente »)

Comportements inappropriés (« entre

dans les autres chambres de façon

inappropriée », « urine ou défèque dans

des endroits inappropriés », « fait de

l’errance »)

Comportements d’agitation (« parle tout seul », « bouge sans arrêt », « s’endort

difficilement », « dérange les autres

durant la nuit », « formule des phrases

qui n’ont aucun sens », « entend ou voit des choses », « refait une chose qui n’a

pas de sens »)

Comportements dangereux (« tente de se

lever de façon non sécuritaire », « tente

de défaire ses contentions », « tente de

faire des choses dangereuses »)

Énoncés

non-inclus

dans l’analyse

factorielle

« Endommage ou détruit volontairement des

objets »

« Tente de s’auto-mutiler », « a des

comportements sexuels inadéquats », « se réveille la nuit », « endommage ou détruit

volontairement des objets ».

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NHBPS 45

Tableau 2

Caractéristiques des participants

Variables M (ET) n (%)

Âge 86.28 (6.92)

Sexe (femmes) 112 (72.30)

État civil (célibataires) 21 (13.50)

(mariés/conjoints) 43 (27.70)

(divorcés) 6 (3.90)

(veufs/veuves) 85 (54.80)

Niveau de scolarité (années) 7.80 (3.50)

Durée de l’hébergement (jours)

942 (839.18)

Ethnie (caucasien) 150 (96.80)

Fonctionnement cognitif 91.06 (48.97)

Troubles du comportement 10.23 (8.56)

Médication

Benzodiazépines

79 (51)

Antipsychotiques 83 (53.50)

Analgésiques 121 (78.10)

Inhibiteurs de la

cholinestérase

26 (16.80)

Antidépresseurs 68 (43.90)

Comorbidité 7.37 (2)

Limitations fonctionnelles 34 (11.23)

Troubles du sommeil 15 (9.70)

(le tableau se poursuit)

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NHBPS 46

Variables M (ET) n (%)

Dépression 5.10 (3.11)

Douleur 4.66 (4.50)

Delirium 110 (71)

Environnement physique 8.36 (1.36)

Activités stimulantes 1.06 (1.39)

Activités physiques .66 (1.12)

Événements iatrogènes .69 (1.21)

Contentions physiques 77 (49.70)

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NHBPS 47

Tableau 3

Indices de saturations et communalités de la structure factorielle de la version française du

NHBPS

Items Facteurs Commmunalités

1 2 3 4 5

Ne collabore

pas (#24)

.83 .27 .79

Résiste aux

soins (#1)

.82 .37 .84

Refuse les

soins (#7)

.75 .32 -.21 .73

Se fâche

facilement (#2)

.74 .11 .62

Présente de

l’agressivité

physique (#8)

.72 .35 .66

Argumente

(#15)

.61 .36 -.24 .37 .73

Crie (#14) .52 .22 -.18 -.20 .12 .60

S’endort

difficilement

(#10)

.81 .16 .75

Dérange les

autres durant la

nuit (#20)

.22 .70 .25 .16 .72

Se réveille la

nuit (#4)

.65 .19 .59

Tente de

fuguer (# 21)

.87 .15 .81

Entre dans les

autres

chambres de

façon

inappropriée

(#3)

.69 -.31 .69

Fait de

l’errance (# 5)

.46 .64 .31 .76

(le tableau se poursuit)

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NHBPS 48

Items Facteurs Commmunalités

1 2 3 4 5

Entend ou voit

des choses

(#19)

.15 .72 .60

Parle tout seul

(#5)

.18 .72 .18 .65

Formule des

phrases qui

n’ont aucun

sens (#12)

.40 .32 .55 .56

Refait sans

cesse une

chose qui n’a

pas de sens

(#28)

.14 .21 .74 .65

Tente de

défaire ses

contentions

(#26)

.16 .68 .59

Bouge sans

arrêt (#9)

.21 .26 .42 .31 .42 .71

Se lamente

(#27)

.74

Réclame de

l’attention de

façon

inappropriée

(#23)

.64

Tente de se

lever de façon

non sécuritaire

(#16)

.63

Valeurs

propres

5.11 2.71

2.01 1.50

1.32

Pourcentage de

variance

expliquée

cumulative

.23 .36 .45 .52 .58

Note. Les pondérations factorielles inférieures à .10 ne sont pas présentées. Celles appartenant à un facteur sont en

caractère gras. Même si les items 27–23–16 n’appartiennent à aucun facteur, ils sont présentés dans le tableau.

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NHBPS 49

Tableau 4

Résultats des analyses de comparaison entre les variables associées aux symptômes comportementaux de la démence

Variables NHBPS global CA-NC DI TS CI CA

M

(ET)

t M

(ET)

t M

(ET)

t M

(ET)

t M

(ET)

t M

(ET)

t

Sexe 1.71† 1.70 † .73 .31 .68 .27

Hommes 12.28

(9.23)

5.95

(5.30)

1.13

(1.92)

.93

(1.76)

1.98

(2.08)

1.13

(1.77)

Femmes 9.58

(8.32)

4.40

(4.80)

.88

(1.85)

.84

(1.42)

1.73

(1.91)

1.04

(1.52)

Contentions physiques -1.23 -2.65** 3.04** .90 -1.86 † -.00

Oui 11.08 (8.32)

5.79 (5.19)

.52 (1.45)

.78 (1.32)

2.05 (2.13)

1.05 (1.62)

Non 9.38

(8.76)

3.72

(4.50)

1.41

(2.14)

1

(1.69)

1. 47

(1.72)

1.05

(1.54)

Benzodiazépines -2.46* -2.36* .38 -1.78 † -1.48 -.60

Oui 11.86 (9.06)

5.66 (5.34)

.91 (1.88)

1.10 (1.64)

1.99 (2.19)

1.13 (1.60)

Non 8.53

(7.70)

3.80

(4.37)

1.03

(1.88)

.67

(1.36)

1.53

(1.64)

.97

(1.56)

Antipsychotiques -3.08** -2.06* -1.81 † -2.16 * -2.78 ** -.38

Oui 12.14

(9.39)

5.51

(5.47)

1.22

(2.03)

1.13

(1.77)

2.16

(2.14)

1.10

(1.51)

Non 8.01

(6.92)

3.88

(4.17)

.68

(1.65)

.61

(1.12)

1.31

(1.60)

1

(1.65)

Inhibiteurs de la cholinestérase 1.54 2.03* -1.13 2.50 1.87 † -.09

Oui 7.88

(8.58)

2.96

(4.06)

1.35

(2.13)

.46

(.76)

1.12

(1.68)

1.08

(1.81)

Non 10.70

(8.51)

5.11

(5.06)

.89

(1.82)

.98

(1.62)

1.89

(1.98)

1.05

(1.53)

Antidépresseurs -.48 -.13 -.36 -.90 -.02 .98

Oui

10.60

(8.48)

4.81

(4.46)

1.03

(1.90)

1.01

(1.76)

1.76

(1.93)

.91

(1.36)

Non 9.93

(8.66)

4.70

(5.35)

.92

(1.87)

.79

(1.30)

1.76

(1.98)

1.16

(1.72)

Analgésiques 1.05 1.40 -1.70 .09 1.21 .15 Oui 9.84

(8.06)

4.40

(4.50)

1.07

(2)

.88

(1.47)

1.66

(1.89)

1.04

(1.57)

Non 11.59

(10.15)

6

(6.26)

.59

(1.28)

.91

(1.71)

2.12

(2.13)

1.09

(1.60)

(le tableau se poursuit)

Page 57: STRUCTURE FACTORIELLE D’UNE VERSION …...manifestés par près de 75% des personnes atteintes (Sreenath & Barber, 2009). Les troubles de mémoire apparaissent plus tardivement dans

NHBPS 50

Variables NHBPS global CA-NC DI TS CI CA

M

(ET)

t M

(ET)

t M

(ET)

t M

(ET)

t M

(ET)

t M

(ET)

t

Delirium -5.31*** -2.94** -2.57** -1.29 -7.68*** -3.00**

Oui 12.10

(8.48)

5.48

(5.01)

1.17

(2.03)

.99

(1.64)

2.29

(2)

1.25

(1.68)

Non 5.64

(5.92)

2.96

(4.17)

.47

(1.31)

.64

(1.15)

.47

(.94)

.56

(1.14)

Troubles du sommeil -2.40* -1.25 -2.18* -3.88** .06 -.90

Oui 17.67

(13.08)

6.87

(7.12)

2.47

(2.90)

3.47

(2.82)

1.73

(1.79)

1.40

(1.64)

Non 9.43

(7.57)

4.52

(4.65)

.81

(1.67)

.61

(.98)

1.76

(1.97)

1.01

(1.57)

Note. † p < .10, *p < .05, **p < .01, *** p < .001. NHBPS=Nursing Home Behavior Problem Scale, CA-NC=comportements agressifs/non-

coopératifs, DI=déplacements inappropriés, TS=troubles du sommeil, CI=comportements irrationnels, CA=comportements agités

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NHBPS 51

Tableau 5

Corrélations (r de Pearson) entre les caractéristiques des usagers et de l’environnement et les symptômes comportementaux de la

démence

Variables NHBPS global CA-NC

DI TS CI CA

Àge -.02 -.05 -.03 .00 .00 .13

Durée de l’hébergement .08 .20** -.17 * -.03 .15† -.04

Fonctionnement cognitif -.38** -.37** -.00 .03 -.53** -.30**

Limitations fonctionnelles .32** .38** -.07 -.02 .37** .17*

Comorbidité -.05 .03 -.13† -.03 -.08 -.12

Environnement physique -.15† -.06 -.08 .00 -.20** -.36**

Activités stimulantes -.07 -.08 -.08 .03 .08 -.12 -.08

Activités physiques -.06 -.67 .21** .14† -.09 .12

Événements iatrogènes -.11 .07 -.09 -.11 -.06 -.11

Douleur .38** .32** -.01 .35** .24** .17*

Dépression .55** .47** .23** .44** .17* .35**

Note. † p < .10, *p < .05, **p < .01. NHBPS=Nursing Home Behavior Problem Scale, CA-NC=comportements agressifs/non-coopératifs,

DI=déplacements inappropriés, TS=troubles du sommeil, CI=comportements irrationnels, CA=comportements agités

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NHBPS 52

CHAPITRE 3 - CONCLUSION GÉNÉRALE

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NHBPS 53

Conclusion

Le premier objectif de ce mémoire était de vérifier la structure factorielle de la version

française du NHBPS auprès de personnes atteintes de démence. Un deuxième objectif était de

documenter les variables associées aux dimensions sous-jacentes de cet instrument. Les données

ont été obtenues auprès de personnes âgées atteintes de démence résidant en centre

d’hébergement (N=155). Ce chapitre discute des principaux résultats de l’étude, de ses limites et

propose des pistes de réflexion et des implications pour des recherches futures.

Résultats

L’objectif principal de cette étude était de déterminer la structure factorielle de la version

française du NHBPS auprès de personnes atteintes de démence résidant en centre d’hébergement.

L’analyse factorielle confirmatoire démontre que le modèle à six dimensions proposé par Ray et

al. (1992) et celui à cinq dimensions de Crotty et al. (2004) n’offrent pas d’adéquation

satisfaisante avec les données obtenues à partir de la version française du NHBPS. Les résultats

de l’analyse en composantes principales suggèrent une solution comprenant cinq dimensions.

Celles-ci sont respectivement les comportements agressifs ou non-coopératifs, les troubles du

sommeil, les déplacements inappropriés, les comportements irrationnels et les comportements

agités. Ces cinq dimensions expliquent 58 % de la variance totale.

Quelques différences sont notées entre nos résultats et les travaux antérieurs. Par exemple,

la dimension « comportements inappropriés » suggérée par Ray et al. (1992) est modifiée dans

nos résultats par des « déplacements inappropriés ». De plus, la dimension « comportements

irrationnels ou agités » identifiée par ces chercheurs émerge comme deux dimensions uniques de

trois items chacun dans nos résultats. Les divergences de résultats peuvent être expliquées par les

différentes méthodes d’analyse des données utilisées ainsi que par des différences sur le plan de

l’échantillonnage, entre autres la présence de delirium chez nos participants. Malgré le manque

d’adéquation de nos données à d’autres solutions factorielles du NHBPS, on peut observer

certaines similitudes pour ce qui est de notre solution en cinq facteurs. En effet, celle-ci se

rapproche de celle à six facteurs obtenus par Ray et al. et les dimensions « comportements

agressifs ou non-coopératifs » et « troubles du sommeil » sont similaires à ceux proposés dans

leur modèle.

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NHBPS 54

On retrouve d’autres exemples de variabilité de structures factorielles dans la littérature.

L’analyse confirmatoire de l’IACM dans l’étude de Landreville et al. (2007) a démontré que le

modèle à trois facteurs de Cohen-Mansfield, Marx et Rosenthal (1989) ne concorde pas avec les

données de la version française de l’instrument. Les indices de saturation obtenus étaient faibles

pour deux des trois facteurs. À la suite d’une analyse exploratoire, les auteurs ont obtenu une

solution à six composantes. Une extraction des facteurs a été utilisée afin de faciliter

l’interprétation des résultats, celle-ci proposant une structure à trois facteurs: l’agitation physique

avec agressivité, l’agitation verbale et l’agitation physique sans agressivité. Les trois facteurs

expliquent 43.80 % de la variance totale, ce qui est moins élevé que celle de 58 % obtenue dans

ce mémoire. Également, l’étude de Cabassa, Lagomasino, Dwight-Johnson, Hansen et Xie (2008)

axée sur l’analyse confirmatoire du Revised Illness Perception Questionnaire chez une

population latino-américaine, indique un manque d’adéquation aux données. Les indices de

saturation sont inférieurs à .40 pour trois items du questionnaire. À la suite du retrait de ces items,

le modèle est devenu plus adéquat malgré de faibles indices de saturation. Le modèle final

comprend 24 items sur les 27 originaux. Dans le même ordre d’idées, Chachamovich, Fleck,

Trentini, Laidlaw et Power (2008) n’ont pas trouvé une bonne adéquation aux données de la

version brésilienne de l’Attitude to Aging Questionnaire. Le questionnaire final comprend 24

questions sur les 38 originales. Ces différentes études suggèrent la possibilité que la structure

factorielle d’un questionnaire varie selon le contexte culturel dans lequel il est utilisé. Des

différences méthodologiques, telles que la provenance et la taille des échantillons de même que le

type d’analyses réalisées, peuvent également contribuer à cette variabilité.

Un objectif secondaire de l’étude était de documenter les variables associées au score

global de même qu’aux dimensions sous-jacentes du NHBPS. Nos résultats présentent des

similitudes avec ceux obtenus par Ray et al. (1992), car ils montrent également des associations

avec l’utilisation de médication sédative et la sévérité des troubles cognitifs. Nous avons

également examiné les liens entre les troubles de comportement et différentes caractéristiques des

participants et de leur environnement. Les résultats montrent que la dépression est corrélée avec

tous les facteurs du NHBPS. De plus, la détérioration cognitive, les difficultés de sommeil, la

consommation d’antipsychotiques et de benzodiazépines, la contention physique et demeurer

dans un environnement non-adéquat sont toutes des variables qui sont associées à un score plus

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NHBPS 55

élevé au NHBPS et à ses différentes dimensions sous-jacentes. Algase et al. (1996) et Cohen-

Mansfield (2000) ont tous discuté du lien entre les SCD et ces caractéristiques.

On note également quelques différences entre nos résultats et ceux de travaux antérieurs.

Dans notre étude, la participation à des activités physiques est associée à davantage de

déplacements inappropriés, tandis que le sexe de la personne ne semble pas influencer la

manifestation des comportements agressifs. Toutefois, Cohen-Mansfield (2000) suggère que les

comportements physiques non agressifs surviennent lorsque la personne ne participe à aucune

activité et que les hommes manifestent davantage de comportements agressifs que les femmes.

Limites de l’étude

Cette étude comporte certes quelques limites. Il est généralement recommandé d’identifier

la structure factorielle d’un instrument à partir d’un nombre minimum d’observations, soit

environ cinq par variable. Puisque le questionnaire est composé de 29 variables et que la taille de

l’échantillon est de 155, ce ratio est respecté mais il serait souhaitable de vérifier nos résultats

avec un échantillon plus grand (Schumacker & Lomax, 2004). De plus, la solution factorielle

suggérée n’a pas été confirmée auprès d’un second échantillon indépendant. Également, lors de la

passation du questionnaire, la fidélité inter-juges n’a pas été vérifiée. Les réponses données par

l’infirmière de recherche peuvent être influencées par sa perception. Enfin, malgré une variance

totale de 58 %, une portion substantielle des SCD n’est pas expliquée par le NHBPS. Malgré ces

limites, nous concluons que la structure factorielle de la version française du NHBPS est

adéquate pour les personnes atteintes de démence bien qu’elle diffère sensiblement d’autres

solutions identifiées pour la version originale anglaise de cet outil.

Implications et pistes de recherche

Les résultats de ce mémoire ont plusieurs implications pratiques. Les troubles de

comportement chez les personnes atteintes de démence sont une problématique majeure pour le

milieu de la santé. L’intérêt grandissant envers ces troubles dans les dernières années démontre

l’importance de disposer d’échelles d’évaluation fiables et valides. Seulement quatre instruments

de mesure ont été traduits en français pour mesurer spécifiquement les troubles de comportement

dans les centres d’hébergement. Certains de ces instruments ciblent des comportements plus

spécifiques et d’autres mesurent des manifestations plus générales.

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NHBPS 56

Il est important que les chercheurs et les cliniciens prennent en considération quelques

particularités des instruments de mesure afin de faire un choix éclairé. L’IACM est l’instrument à

privilégier si l’on désire couvrir l’ensemble des manifestations d’agitation et documenter les

variables qui y sont associées. D’autre part, si la préoccupation est d’évaluer des comportements

plus généraux et avoir un portrait global de l’usager (par exemple, sa propreté personnelle, son

irritabilité et ses aptitudes sociales), le NOSIE-30 est l’outil à préconiser. Le NPI-ES est le

meilleur instrument à utiliser lorsqu’on veut mesurer à la fois des symptômes psychologiques et

comportementaux. De plus, cet outil évalue la fréquence, la gravité et la perturbation du

comportement sur les occupations professionnelles du soignant. Enfin, le NHBPS est l’outil le

plus approprié si l’on veut mesurer des troubles de comportement habituellement traités avec des

médicaments antipsychotiques et des contentions physiques. La sensibilité de cet instrument aux

effets de programmes visant à réduire l’utilisation des antipsychotiques a déjà été démontrée

(Monette et al., 2008; Ray et al., 1993). Également, le NHBPS et le NPI-ES sont les seuls

instruments mesurant les troubles du sommeil. Puisque cette dimension est ressortie comme un

facteur principal dans nos résultats ainsi que dans l’étude de Ray et al., il pourrait s’avérer

pertinent d’utiliser ces outils afin de mesurer ce type de comportement.

L’évaluation des troubles de comportement à l’aide d’un questionnaire comporte

plusieurs avantages. En effet, la passation est d’une durée très courte (entre 5 et 10 minutes), est

peu coûteuse et nous donne des informations sur plusieurs SCD en peu de temps. On peut

également administrer un questionnaire à plusieurs personnes dans un court délai, ce qui est

favorable à la fois pour les praticiens et les chercheurs. Toutefois, cette méthode comporte

également des limites. D’une part, les questionnaires requièrent une évaluation rétrospective sur

quelques jours. Cet aspect peut influencer les résultats puisqu’on doit se fier uniquement sur le

souvenir de la personne qui utilise l’outil. De plus, les membres du personnel travaillant de nuit

n’observent pas les mêmes manifestations comportementales que le personnel sur le quart de

travail de jour. Par exemple, les items concernant les troubles du sommeil ne peuvent être

observés par un infirmier travaillant le jour. Il faut donc souvent prévoir faire compléter l’outil

par des membres du personnel de différents quarts de travail.

L’observation in vivo peut être envisagée comme une alternative aux questionnaires. En

effet, cette méthode permet de mesurer directement la fréquence ainsi que la durée des

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comportements manifestés par l’usager. Cette mesure est également plus objective qu’un

questionnaire puisque les comportements sont observés en temps réel. En effet, l’observation

diminue les biais mnésiques rencontrés lors de la passation d’un questionnaire. Par contre,

quelques contraintes peuvent être rencontrées lors de l’utilisation d’une telle méthode. Sur le plan

des ressources, les techniques et outils d’observation sont coûteux et moins faciles d’accès qu’un

questionnaire. De plus, le temps de travail du personnel soignant peut être perturbé si un

employé doit observer un usager durant une longue période de temps. Il faut donc prévoir

suppléer au temps consacré à l’observation (par exemple, en embauchant un autre employé).

L’observation d’enregistrements sur vidéo est une autre option à envisager, mais ne résout pas la

difficulté puisqu’il est nécessaire de bénéficier d’une longue période de temps afin de visionner

l’enregistrement. D’un point de vue éthique, il peut aussi s’avérer perturbant pour une personne

de se sentir observée pendant une longue période de temps, ceci pouvant même influencer son

comportement. Également, la famille de l’usager peut hésiter ou refuser de donner son

consentement à l’observation d’un proche pendant plusieurs heures.

La combinaison du questionnaire et de l’observation in vivo peut être une option

intéressante afin d’optimiser l’objectivité des résultats tout en contrant les différents problèmes

rencontrés avec les deux méthodes. En effet, on peut observer un usager durant des périodes

brèves mais bien sélectionnées afin de quantifier le temps moyen de la manifestation du

comportement et administrer un questionnaire tel que le NHBPS. Cette solution nous semble

optimale pour dépister et comprendre les troubles de comportement manifestés par l’usager.

Notre étude est la première à déterminer la structure factorielle du NHBPS depuis sa

traduction en français. La traduction et la validation du NHBPS est utile tant pour les chercheurs

que les cliniciens travaillant auprès de francophones. Ainsi, il est possible de disposer non

seulement d’un score global mais également de scores correspondant à différents sous-types de

troubles du comportement. La traduction de questionnaires dans une autre langue s’avère

beaucoup plus efficient que de développer une nouvelle échelle. Le NHBPS s’avère être un outil

de choix afin d’évaluer les comportements perturbateurs chez les personnes âgées atteintes de

démence et résidant en centre d’hébergement. En effet, il est simple, peu coûteux et sa passation

est rapide. Des études avec un échantillon plus grand s’avèrent nécessaires afin de confirmer la

structure factorielle que nous avons identifiée.

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