Stratégie GCES Roose Sabir Bull. Réseau Erosion, 2002

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    Stratgies traditionnelles de conservation de leau et des sols dans le

    bassin mditerranen : classification en vue dun usage renouvell.

    ERIC ROOSE* et

    MOHAMED

    SABIR**

    *Rseau Erosion, IRD-ORSTOM,BP. 5045,34032Montpellier, France

    Courriel

    :

    [email protected]

    **Rseau GCES-Maroc,ENFI,BP.511Sal, Maroc. Courriel:[email protected]

    Rsum.

    Les versants mditerranens ont la rputation dtre trs sensibles aux phnomnes

    drosion pour des raisons cologiques (pluies erratiques, relief jeune), historiques (succession

    de civilisations) et dmographiques (forte pression foncire). Les mesures des diffrents

    processus depuis la parcelle jusquaux bassins versants ont montr que lrosion en nappe est

    faible, mais que le ruissellement augmente avec le pturage et lextension puis labandon des

    cultures, entrainant le ravinement, la dgradation des berges des oueds lors des fortes crues,

    des inondations et lenvasement rapide des barrages. Pour survivre face

    laridification du

    milieu, les paysans ont dvelopp de nombreuses techniques pour tirer parti de leau, de la

    biomasse. et de la fertilit des sols. Les auteurs ont profit de la varit cologique des zones

    mditerranennes pour tudier la diversit des stratgies de gestion de leau dans le Maghreb,

    Israel et les zones mridionales de lEurope. Ils les ont classes en fonction de leur objectifs,

    de leur fonctionnement et des situations cologiques o elles ont t observes : systmes de

    collecte du ruissellement, dinfiltration totale, de diversion ou de dissipation de lnergie du

    ruissellement. Ltude de ces techniques peut aider prciser le milieu cologique et

    instaurer un dialogue amenant les communauts paysannes entretenir leur environnement.

    Mots-cls Bassin mditerranen, Stratgies traditionnelles, Conservation de leau,

    Lutte antrosive, Typologie cologique.

    Traditional strategies for soil and water conservation in mediterranean basin

    Classification for a new conservation objective.

    Abstract:

    Mediterranean mountains have got a bad reputation concerning erosion risks. As

    these semi-arid landscape are never well covered, rains are erratic and slopes steep or long,

    gully erosion, landslides and floods may be dramatic during the cool rainy seasons and wind

    erosion frequent during the hot season. Measurements at different scales, showed that sheet

    erosion

    is

    weak, but runoff is increasing with overgrazing, deforestation, abandonment of

    degraded cultivated fields

    :

    then gullying is developing and degradation of riverbed

    embankments, floods and fast silting of reservoirs. To face this aridification

    of

    the landscape,

    farmers have developped numerous techniques to manage water, soils and biomass. Taking

    care of the diversity of ecological situations in the mediterranean basin, the authors have

    studied the diversity of farmer strategies of water management in the Maghreb, in southern

    Europe and Isral. They have classified the strategies in relation to their objectives

    ,

    heir

    functioning and their ecological areas where they were observed. The authors have

    distinguished 4 types runoff farming, total infiltration, lateral diversion and runoff energy

    dissiption. These studies may help to understand the ecological environment, and to maintain

    a good dialogue with farmers helping them to maintain a good rural environment.

    Key-words Mediterranean basin, traditional strategies, runoff management, ecological

    environment, water soil fertility conservation

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    INTRODUCTION

    La zone mditerranenne a la rputation dtre sujet

    des risques rosifs trs levs

    (Hudson, 1987). Dabord pour des raisons cologiques : les pluies sont erratiques, les sols

    sont mal couverts durant la saison des pluies, le relief est trs jeune car des roches dures

    protgent des roches argileuses tendres, la terre tremble souvent, les versants sont raides avec

    des valles troites ou de longs glacis avec des valles larges mais sujettes la salinisation.

    Durant lt torride, lrosion olienne est courante et les orages trs violents. Par contre la

    fin de lhiver froid, les pluies tombant sur des sols saturs et encrots provoquent de forts

    ruissellements

    :

    des rigoles voluent rapidement en ravines. Les crues qui dvastent les berges

    des oueds, entrainent des inondations, des glissements de terrain, lenvasement rapide des

    barrages (en

    30

    50 ans), la destruction des routes et autres ouvrages dart. Tant que la

    vgtation couvre les versants, les phnomnes de ruissellement et drosion restent modrs,

    mais on peut observer des dsastres l o de longues averses tombent sur des sols nus saturs

    ou lors des orages violents dautomne (Demrnak, 1982).

    Par ailleurs de nombreuses civilisations se sont succdes autours de la Mditerrane

    de sorte que depuis trois mille ans, les forts ont t dfriches pour produire du bois de

    chauffe et du bois doeuvre pour les constructions, les marines marchandes et militaires. Les

    peuples ont construit de grandes cits (milieu impermable) et dvelopp lagriculture irrigue

    dans les plaines (sa1inisation)et llevage extensif en montagne (pour chapper aux

    envahisseurs). I1 sen est suivi la dgradation des couvertures vgtales et des sols,

    lencrotement ou le dcapage des horizons humifres, le creusement des rigoles en ravines,

    particulirement le long des pistes et des drailles empruntes rgulirement par le btail pour

    rejoindre les points deau et les ptures (tassement).

    Cest pourquoi, les paysans mditerranens ont dvelopp des stratgies pour

    minimiser les risques drosion, la dgradation des ressources en eau, en biomasse et la

    fertilit des sols (Lowdermilk, 1975, Roose, 1994).

    Vu

    la grande diversit cologique, le

    bassin mditerranen est une zone intressante pour observer ces processus drosion et les

    mthodes de gestion de leau et de la fertilit des sols avant la modernisation de lAgriculture

    au

    20

    me sicle. Dans cette note, les auteurs prsentent une synthse des stratgies

    traditionnelles observes dans le Maghreb (Maroc, Algrie, Tunisie), la Lybie, Israel et le sud

    de lEurope (France, Espagne et Crte). Ceci ne veut pas dire quil ny en a pas ailleurs, mais

    que la plupart des mthodes se retrouvent

    sous

    des climats voisins de chaque ct de la mer. I1

    semble que beaucoup dentre elles ont t introduite par les arabes revenant de Chine par la

    route de la soie, puis tendue &renouvelles par les romains (aqueduques, terrassaen gradin

    irrigues) Aprs avoir dcrit la diversit des problmes poss par leau en montagne semi-

    aride, les auteurs ont class les systmes antirosifs traditionnels en tenant compte des risques

    de ruissellement

    lchelle des champs.

    1.

    LES CARACTERES SPECIFIQUES DU MILIEU MEDITERRANEEN

    1.1. Des pentes raides et des paysages ravins

    Sur photos aeriennes, les zones mditerranennes sont caractrises par leurs versants

    raides profondment ravins, des colluvions caillouteuses, des oueds torrentiels et des

    rservoirs rapidement envass

    :

    ces signes sont des indicateurs de la puissance du

    ruissellement mme dans les zones semi-arides. Et pourtant, les mesures de terrain ont

    souvent montr que ces paysages, coloniss depuis des millnaires, sont moins fragiles quil

    parat

    premire vue. Certes les montagnes sont jeunes, les pentes souvent raides ou longues,

    les valles troites et les rivires torrentielles, mais tant que ces montagnes sont couvertes de

    forts ou de mattoral (pas trop dgrads), le ruissellement annuel ne dpasse pas

    20

    et les

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    3/12

    pertes en terre

    1

    /an daprs Heusch (1970) sur les marnes du Pr-Rif et Laouina (1998) au

    Maroc, Delhumeau (1981) et Delhoume (1987) sur les calcaires tunisiens et Roose et al.,

    (1993) sur diffrents sols dAlgrie.

    De nombreuses ravines hrites du pass ne sont plus fonctionnelles sauf durant les

    averses exceptionnelles. Comme les sols sont gnralement mal couverts, les averses

    exceptionelles ont un impact beaucoup plus fort quen zones tropicales

    SUT

    le ruissellement et

    les manifestations spectaculaires de lrosion (ravines, glissements de terrain et inondations)

    (Roose, 1972). Contrairement lopinion gnrale, linclinaison de la pente naugmente pas

    forcment le ruissellement ni mme lrosion : des roches peuvent protger le sommet des

    collines, tandis que les colluvions profondes au bas des versants concaves peuvent collecter

    beaucoup de ruissellement lequel creuse des rigoles et des ravines profondes. La position

    topographique sur un versant peut tre plus important que la pente (Heusch, 1970, Roose,

    1972, Roose et al., 1993). Les colonisations successives, les pressions dmographiques et

    conomiques de ces

    50

    dernires annes (dforestation, surpturage, extension rapide des

    crales et localement du canabis pour la survie des paysans pauvres) ont rompu lquilibre de

    ces paysages instables.

    1.2.Des couvertures vgtales dgrades, des forts surexploites et surptures.

    La vgtation des zones semi-arides, gnralement surpture, les crales extensives,

    les vignobles et les vergers protgent mal le sol des pluies tombant en saison froide. (Roose et

    al, 1993).

    Les

    plantations de pins et deucalyptus sont sensibles au feu et leur exploitation

    intensive laisse le sol puis et nu. Les feux de brousse acclrent le ruissellement et lrosion

    durant quelques mois, mais si les adventices envahissent le sol au retour des pluies, lrosion

    dcrot rapidement (Martin, 1997). Dans le Maghreb, on assiste actuellement au recul de la

    fort(4 u Maroc) par surpturage, feux et finalement cultures extensives de crales

    ou

    canabis) en vue de sapproprier les terrains communaux (Roose et al., 1999).

    Il

    sen suit des glissements de terrain sur pentes fortes, des rigoles et ravines

    mi-pente,

    inondations dans les valles ou destruction des meilleurs sols sur les terrasses rcentes et

    finalement aridification de tout le paysage. Les pratiques culturales masquent les rigoles et

    autres indicateurs de ruissellement, mais lpaisseur des sols diminue, la roche affleure et la

    production dcrot. (Roose et al., 1993). Par manque deau et parce que les sols sont pauvres

    en azote et phosphore, les rendements des cultures sont trs faibles

    (4

    10 quintaux/ha) et la

    couverture vgtale inoprante.

    L e

    cercle de la pauvret est bien connu : parce que les sols

    sont pauvres, les petits paysans tendent les cultures et acclrent encore la dgradation de

    leurs terres.

    1.3. Importance des pluies exceptionnelles dans les paysages mditerranens.

    Les zones mditerranennes reoivent la majorit des pluies durant les priodes froides

    de lhiver et du printemps, pendant lesquelles les arbres nont pas de feuille et les cultures

    couvrent mal le sol. De plus les orages sont dangereux dans ces rgions. Par exemple, il a plu

    350 600

    mm

    entre le 12 et le 14 novembre 1999 dans les vignobles du dpartement de

    lAude

    SO

    de la France) : des coules boueuses et des inondations brutales dtruisirent en

    deux jours lconomie rgionale et turent 35 personnes.

    Mais daprs Demmak (1982), ces orages qui font tant de dgts localement, napportent pas

    tant de sdiments dans les barrages que les longues averses tombant pendant plusieurs jours

    en hiver/printemps sur des sols saturs, dnuds, compacts par le pturage ou finement

    prpars avant les semis. Ces pluies abondantes provoquent des dbits de pointe importants

    qui emportent les sdiments accumuls dans les ravines et les oueds pendant des mois ou

    annes) de priode sches. (Olivry

    &

    Horelbeck, 1989).

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    Contrairement lopinion gnrale, les pluies ordinaires ont cinq fois moins dnergie

    dans les montagnes mditerranennes que les pluies tropicales (Roose et al., 1993). I1 est donc

    important de noter que la source dnergie dont dpend lrosion est plus lie au ruissellement

    concentr dans les ravines et les oueds que dans la battance des pluies. (Heusch, 1970).

    Par consquent la lutte antirosive en rgion mditerranenne doit sorganiser autours de la

    gestion des eaux sur les versants.

    1.4.

    Lithologie uccession de roches dures et tendres.

    Daprs Demmak (1982),

    il

    y a une relation troite entre le type drosion, les

    transports de sdiments et la lithologie.

    L o

    les roches sont rsistantes,

    on

    trouve les pentes

    les plus fortes et des couverts vgtaux denses et des transports de sdiments faibles ;mais sur

    les roches argileuses tendres et les marnes on peut trouver des pentes relativement modres,

    des activits humaines intenses, une vgtation peu dense et des transports abondants de

    sdiments (Heusch, 1970).

    1.5.

    Les sols sont rsistants

    la battance des pluies mais peu

    lnergie du ruissellement.

    Les lithosols, les sols rouges fersiallitiques, les sols bruns calcaires, les rendzines

    noires et les vertisols gris qui couvrent la majorit des versants sont gnralement bien

    structurs, bien aggrgs, riches en argiles (surtout de type 2/1), en calcaire, en fer libre ou en

    cailloux. Ils sont assez permables sils ne sont pas tasss par le btail et rsistants la

    battance des pluies, mais pas forcment au ravinement et glissement de terrain. La prsence de

    gypse et de sel dans les marnes augmente beaucoup leur fragilit (tunnelling, glissements en

    masse et ravinements). La rsistance des sols la battance est limite dans le temps (Kusle=

    0,001

    0,30)

    : avec le surpturage, le dfrichement, les cultures sans recyclage des matires

    organiques(MO), la charge solide des eaux de ruissellement en nappe reste modre (MES

    = 1

    3 g/l), mais ds quapparaissent les rigoles, la charge augmente jusqu 5

    20 g l sur rigoles

    et plus de

    20

    200

    g l

    dans les ravins et les oueds.

    1.6. Deux consquences pour la conservation des sols.

    Durant de nombreuses annes le paysage peut sembler stable, mais une averse de

    frquence rare (1/10) peut changer profondment lallure des versants. En zone

    mditerranenne, les stratgies de conservation de leau et des sols doivent retarder le dbut

    du ruissellement, mais aussi prvoir la dissipation de lnergie du ruissellement sur des

    surfaces stables (herbeuses, litire, mulch de cailloux), plutt que de concentrer le

    ruissellement dans des canaux qui vont tt ou tard se transformer en ravines lors des orages

    exceptionnels

    Sur les versants cultivs des rgions tempres et tropicales, lnergie de la battance

    des pluies est indispensable pour prparer la terre

    lrosion en nappe. Sur les versants raides

    de la rgion mditerranenne, lnergie du ruissellement est suffisante pour arracher et

    transporter des mottes entires et des cailloux. Lrosion

    y

    est rarement slective: la terre est

    directement dcape par les rigoles, ravines et glissements en planche.

    2. LES PRINCIPAUX PROBLEMES

    DE

    DEGRADATION ES SOLS

    SUR LES VERSANTS

    Vu la diversit des situations cologiques et humaines, les paysans doivent faire face

    des problmes trs divers pour tirer le meilleur parti des ressources naturelles.

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    2.1. Lrosion en nappe et la dgradation de la fertilit des

    sols.

    La fort et le mattoral apportent au sol 3 10 t/ha/an de litire et de racines qui vont

    tre minralises rapidement, comme dans tous les pays chauds. Mais ds que cette fort est

    pture, brle

    ou

    dfriche, lquilibre est rompu et le taux de MO du sol diminue jusqu

    atteindre un nouvel quilibre fonction du systme de production. Sous des seuils de

    1.5

    0.8

    de MO.(en fonction du taux dargile), lactivit de la msofaune et la macroporosit

    seffondrent, la capacit dinfiltration diminue, de mme que laggrgation et la rsistance

    lrosion.

    Il

    est donc essentiel de grer astucieusement la biomasse et la fertilit des sols pour

    conserver sa productivit (Roose Barths,

    2000).

    Lrosion en nappe est partout active l o les sols sont dnuds, mme si les paysans

    nen sont pas conscients. Dans les parcelles drosion du Maghreb et mme de Provence,

    lrosion en nappe est modre (E

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    3. LA

    GESTION DES EAUX POUR PROTEGER LES SOLS

    Les diffrents systmes observs seront classs selon quatre modes de gestion de leau

    et en raison de leur fonctionnement.

    3.1. La capture du ruissellement

    sous

    impluvium en rgion semi-aride.

    311. Stockape de leau dans le sol.

    Agriculture

    sous

    impluvium.

    Le ruissellement provenant du sommet des collines (souvent

    surptures) est absorb dans les colluvions cultives en crales au pied des collines

    :

    ex

    Gabs en Tunisie (Bourges et al., 1984). Avec le tracteur, les paysans travaillent rapidement le

    pied des collines marneuses, en esprant collecter assez deau tous les

    2

    ou

    3

    ans pour

    produire un peu plus de 5 quintamha de grain et autant de paille.

    Les meskat

    couvrent

    200

    O00 ha dans la rgion de Sousse en Tunisie. Avec

    200

    mm de

    pluie, les oliviers ont besoin de doubler leur surface pour produire leurs fruits. Les sommets

    des collines sont maintenus dnuds(surpturs) pour produire du ruissellement qui est

    redistribu dans la zone cultive (Manka), grce

    un gros billon (tabia), capable de stocker le

    ruissellement de frquence cinquantenaire. (El Amami, 1983). Actuellement la pression

    foncire est si forte que limpluvium est progressivement envahi par les oliviers.

    Les demi lunes de terre et de pierres

    dlimitent des cuvettes de 4 10 m2 : construites la

    base dune colline rocheuse elles sont plantes doliviers qui proprent sous des pluies de 300

    /an dans la plaine de Kairouan (Tunisie).

    Dans le dsert du Neguev en Israel, des canaux

    rcoltent le ruissellement le long des

    collines pour irriguer des arbres plants dans des cuvettes, ou des champs de crales. Sabir et

    al., (1999) ont observ rcemment dans le Rif occidental au Maroc, des

    chemins pavs

    recueillant le ruissellement issu des sommets des collines surptures et le redistribuant dans

    les terrasses en gradins cultives en aval.

    Empilements.

    Dans les zones caillouteuses du Rif les auteurs ont observ les paysans

    dplaant les grosses pierrres (>20 cm) et les empilant sur des gros blocs inamovibles pour

    faciliter le labour et augmenter la surface cultivable. Ces empilements vont crotre avec le

    temps pour former des cordons de pierres dabord discontinus et enfin des cordons continus

    qui dissipent lnergie du ruissellement.

    Si

    la forme et la frquence des pierres le permettent,

    des murettes de pierres sont construites en priorit pour isoler les champs cultivs du btail.

    Les terrasses en gradins souvent irrigues sont nes en Chine il y a 3000 ans et se sont

    rpandues dans le bassin mditerranen avec le commerce de la soie et des esclaves il y a

    environ 1500 ans. Elles ont t amliores en Crte par la protection du talu par un mur de

    pierres. On les retrouve en Espagne, dans le midi de la France comme dans le Rif et lAtlas au

    Maroc (Laouina, 1998). Leur construction est progressive car elle demande

    800

    1500 jours

    de travail par hectare. Comme leur entretien exige aussi beaucoup de main doeuvre, elles sont

    souvent abandonnes si leur production nest plus assez rentable. En Espagne, en situation

    favorable (vignobles et citrus), les murettes sont cimentes pour rduire au minimum la

    maintenance. (Valencia).

    312.

    Les

    systmes stockant le ruissellement dans des citernes.

    Les dans le Rif ou > en France sont des

    mares creuses

    ciel ouvert

    de quelques dizaines de m3 qui stockent le ruissellement dune

    piste ou dun court impluvium (caillouteux ou encrot et tass), pour assurer labreuvement

    du btail. Avec une mare de 80 m3,

    il

    fut possible dans la rgion de loued Mina en Algrie

    dentretenir 40 moutons et une famille et dirriguer un petit jardin fruitier dans des collines

    i

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    marneuses recevant 300 mm de pluie par an. Le plus gros problme est de rduire lapport de

    sdiments et de maintenir la qualit des eaux en tenant le btail hors de la mare.

    Les

    citernes cimentes.

    Les romains et les arabes ont construit bon nombre de citernes

    enfouies dans le sol, captant les eaux du toit (Mazets de Montpellier) ou dun impluvium

    rocheux (citerne Telman tudie par Bourges et al, 1979 prs de Gabs en Tunisie). Van

    Wesemael et al. (1998) ont tudi

    51

    citernes enfouies (aljibes) dans la province de Almria

    (Espagne). Ce systme est encore viable de nos jours pourvu que la citerne et le volume

    ruissel soit suffisant pour remplir la citerne (>60 m3).

    313. Le stokape du ruissellement dans la valle.

    Construction de terrasses troites dans loued. Dans les zones semi-arides o il est

    difficile de cultiver les versants, des haies vives sont implantes en bordure de loued pour

    ralentir la vitesse du courant, capter les eaux et leur charge en sdiments pour construire

    progressivement un jardin de saison sche

    ou

    alimenter une > (canal courrant le long

    de la colline pour irriguer une terrasse en aval). Ces haies sont constitues de cannes de

    Provence, divers peupliers, saules, frnes,tamaris, eucalyptus et lauriers roses, carex et joncs.

    Les jessours.

    Dans les zones arides du sud de la Tunisie, des digues en terre sont construites

    en srie dans les valles pour capter le ruissellement et sa charge solide en vue de construire

    une suite de terrasses plantes progressivement en arbres fruitiers (palmiers, figuiers et

    oliviers), en crales et lgumineuses (Bonvallot, 1986).

    Limans. I1 sagit dune digue barrant une tte de valle dans le Nguev pour intercepter les

    rares crues. La culture est organise en amont ds que linfiltration du ruissellement est

    complte.(Eveneri et al, 1968).

    Des barrages collinaires

    sont construits en Tunisie Centrale pour rcolter le ruissellement

    qui sera redistribu pour lirrigation de petites terrasses en aval,

    ou

    pompe sur les bords.

    (Alberge1 et al. 1998).

    3.2. Systmes favorisant linfiltration totale

    L o les pluies sont infrieures

    400

    /an, les paysans ont dvelopp les fameuses

    terrasses mditerranennes sur des pentes atteignant 40 au-del, les risques de

    glissement de terrain augmentent rapidement surtout sur argilite, marnes, schistes et gneiss.

    En fonction du matriau disponible localement, les talus sont en terre (comme dans les loess

    chinois), ou renfors par des herbes (sil ny a pas de pierre) ou par des pierres aux endroits

    sensibles. Mais gnralement, on soriente vers des techniques comme le sous-solage profond,

    le billonnage cloisonn et le paillage pour amliorer linfiltration (Hudson, 1987).

    3.3. Les techniques bases sur la diversion des excdents deau.

    Les sillons de diversion (drayures)

    peuvent servir vacuer rapidement les excs deau

    la surface des champs de crales. Cest le cas sur les sols argileux tant en Algrie, dans le Rif

    quen Aveyron dans le sud de la France. La pente de ces sillons ne doit pas dpasser

    5

    sous

    peine dtre

    lorigine dune ravine. Dans le vignoble de Banyuls (midi de la France) des

    murettes en pierres retiennent la terre sur les versants raides schisteux. Mais pour viter les

    glissements de terrain, il a fallu ouvrir des fosss

    obliques

    qui drainent les eaux excdentaires

    vers des collecteurs principaux empierrs : ces drains en arrtes de poisson fonctionnent

    comme le billonnage oblique, pratique culturale qui permet un lent drainage des eaux vers

    des exutoires amnags en bordure des parcelles. Ces systmes de diversion rduisent les

    risques de ravinement dans les parcelles cultives, mais acclrent le drainage du versant,

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    tendent raviner les exutoires et augmenter les dbits de pointe dans les valles (rosion des

    berges et inondations).

    Des

    fosss de diversion

    (Rfoussi en berbre) peuvent aussi capter les eaux des impluviums

    (route ou glacis) pour les taler sur les champs de culture o les orienter vers les cuvettes des

    oliviers (plaine de Midar dans le Rif oriental)(Communication orale de Abbassi, 2000).

    3.4.

    Les techniques de dissipation de lnergie du ruissellement.

    Les terrasses progressives en amont de microbarrages permables. Au

    lieu de

    concentrer les eaux de ruissellement en nappe dans des fosss de diversion (avec les risques

    que 1,011 sait en montagne) ce systme tente de ralentir le ruissellement et de dissiper son

    nergie en dispersant les eaux sur la rugosit de la surface du sol (mottes, cailloux, paillage,

    litire de rsidus de culture, adventices) et sur des structures permables (bandes enherbes,

    haies, talus enherbs, cordons de pierres)(Roose, 1994). En montagne mditerranenne ce

    systme de gestion de leau est trs frquent avec des talus couverts d herbes diverses(diss,

    sulla, etc.), de buissons (olastres, amandiers, palmiers doum, acacia horrida)

    ou

    de cactus

    (opuntia, agaves).

    Sur les lithosols, les pierres sont accumules en tas, en cordons ou en murettes de pierres,

    selon la qualit et la frquence des pierres. Les talus slvent progressivement grce aux

    labours, la sdimentation des terres rodes entre les talus et aux soins des paysans (5

    20

    cm/an). La pente diminue jusqu atteindre une forme concave en quilibre, mais le

    ruissellement continue de descendre la colline, en coulements diffus, avec une vitesse et une

    nergie rduites. Lors des pluies importantes, les versants amnags en talus ne ravinent pas

    comme leurs voisins non amnags (Abbassi :communication orale, 2000).

    Les terrasses en gradins avec des murettes en pierres.

    En Espagne, on peut admirer des

    terraces en gradins construites depuis le 4me sicle

    sous

    la pression des Romains, puis des

    arabes (ex :Benicadell, Valencia). Sur les

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    4.2. La prennit des techniques traditionnelles. De nos jours, certains systmes

    traditionnels sont en voie de disparition, non pas quils soient incapables de prserver les

    ressources naturelles, mais parce que les conditions humaines ont chang.

    Au

    sud de la

    Mditerrane, la population a quintupl depuis le dbut du sicle et exige des systmes plus

    performants et un niveau de vie plus conforme ce quon peut voir la tlvision. Ces

    systmes traditionnels exigent souvent beaucoup de travaux dentretien. Or les jeunes

    migrent en ville

    ou

    en Europe pour gagner mieux leur vie (et celle des familles restes au

    pays) on manque localement de main doeuvre ou de financement pour leur entretien. En

    Europe, la population rurale a diminu et les systmes qui ne sont pas adapts la

    mcanisation sont abandonns. Rcemment pourtant, lUnion Europenne a financ

    un

    programme de rhabilitation des terrasses en Espagne pour restaurer des paysages (tourisme)

    et aussi pour protger des villes et des plaines agricoles contre les crues, les inondations et les

    flots de boue.

    4.3.

    La gestion de leau et de la fertilit des

    sols

    en montagne.

    La majorit des techniques

    de LAE en montagne semi-aride vise dabord la gestion de leau, sa capture

    ,

    son stockage et

    sa valorisation. Mais en mme temps quil

    > les terres, le ruissellement capt apporte

    des matires en suspension et amliore la fertilit du sol.

    Dans les zones semi-arides, la production vgtale nest pas seulement limite par la

    disponibilit en eau mais aussi par les carences du sol en nutriments, principalement en

    phosphore et en azote, continuellement exports par les rcoltes de crales. Pour restaurer la

    capacit de production des terres, les paysans pratiquent toute une srie de techniques

    traditionnelles

    :

    la rotation

    ou

    lassociation des crales et des lgumineuses, le fumier

    (gnralement pauvre qualitativement et en faible quantit), divers systmes de compostage, la

    jachre pture, des systmes agro-forestiers (rotation craleslfves sous oliviers, amandiers

    ou figuiers) et sylvo-pastoraux (parcours

    sous

    divers chnes). Ces systmes complexes aident

    maintenir un niveau minimal de production

    (4

    15

    quintaux/ha/an), mais un apport

    complmentaire dengrais minraux (N+P) est indispensable pour valoriser les apports deau

    si on veut intensifier la production.

    4.4. Lagriculture de montagne oublie du dveloppement. Ces cinquantes dernires

    annes, les gouvernements

    du

    Maghreb ont investi dans lindustrie, lirrigation et

    lintensification de lagriculture des plaines, pour faire face la pression dmographique

    mais personne ne sest investi dans les montagnes Dans les montagnes, les paysans pauvres

    se sont dbrouills cornme ils ont pu pour survivre, tendant les cultures cralires jusque sur

    les versants les plus raides, sacrifiant les arbres, le mattoral et mme les rsidus de culture

    pour assurer la survie de llevage (principale ressource financire), pour lnergie (30 du

    temps est consacr

    la rcolte du bois et des rserves fourragres)

    ou

    pour la culture du

    cannabis, la plus rentable dans le Rif. Faute dinvestissements productifs et de recherches,

    bien des versants sont dnuds, les terres abandonnes sont ravines et la couverture

    pdologique envase les rservoirs. Lmigration sacclre dans ces zones. Comme les

    versants se dgradent lors du dfrichement et des premires annes de craliculture, il va

    falloir inventer un systme dextension et de valorisation des versants raides par plantation

    darbres fruitiers sur cuvettes respectant un espace couvert de plantes fourragres prennes

    pour llevage.

    / 41

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    10/12

    5.

    CONCLUSION.

    5.1.

    Lchec partiel des stratgies dquipement et de restauration des sols.

    Devant lacclration des mfaits de lrosion durant le 20me sicle, les

    gouvernements centraux ont propos deux approches

    :

    la conservation de leau et

    des sols

    (CES)

    (Bennet, 1939)

    :

    1Etat finance des projets de

    protection des sols en vue de maintenir la qualit des eaux des barrages ou de protger des

    amnagements ou la productivit des sols. Or le rythme denvasement des barrages na pas

    baiss et la dgradation des sols continue entre les banquettes. Actuellement les sols sont si

    dgrads quil est rarement rentable de les restaurer.

    la dfense et restauration des

    sols

    (DRS) par la plantation des forts, le terrassement des

    versants cultivs et la correction torrentielle. Au bout dun demi sicle, bien des arbres plants

    nont pu se dvelopper correctement et les sols sous litires de pin ou deucalyptus sont

    puiss. I1 faut durgence trouver des terres productives. Aprs lanalyse de 150 programmes

    de CES ou DRS, Hudson (1987) a du conclure lchec de ces stratgies : les sols continuent

    se dgrader, les lacs

    senvaser et les diverses formes drosion

    stendre.

    Les

    tentatives

    de compensation par lapport des structures de base en montagne nont pas rsolu le

    problme.

    5.2.

    La Gestion Conservatoirede lEau et de la fertilit des

    Sols. Au sminaire de Puerto

    Rico (1987), une nouvelle stratgie a t propose (la GCES ou Land husbandry), base sur la

    participation paysanne pour rsoudre leurs problmes . Le dfi consiste augmenter la productivit des terres tout en rduisant les risques

    drosion. Il sagit de donner une chance aux cultures de couvrir rapidement le sol en

    amliorant linfiltration et la disponibilit en nutriments. Au niveau de la recherche, cette

    approche a t teste dans diverses conditions en France, Algrie, Burkina, Cameroun, Cap-

    Vert, Rwanda, Burundi

    ,

    Hati, Equateur, etc.(Roose, 1994).

    5.3.

    Lutilit pour le dveloppement rural des tudes sur les techniques traditionnelles.

    Ltude des performances des stratgies traditionnelles savre particulirement utile pour

    dfinir avec les paysans un nouveau point de dpart pour tenter de rsoudre au niveau local les

    problmes drosion qui ne peuvent trouver de solution purement technique. Les paysans

    connaissent mieux que quiconque les difficults du milieu quils exploitent. Lapproche

    participative ds le stade du diagnostic amliore les connaissances du milieu cologique et

    humain. Les chercheurs

    ,

    en relation troites avec les techniciens de 1Etat et les paysans

    doivent tudier les potentialits, les limites et les amliorations possibles des techniques

    traditionnelles connues des paysans. Du dialogue entre paysans et scientifiques peut natre une

    prise en charge de lenvironnement rural par la communaut qui exploite ses ressources

    naturelles moyennant une aide technique et financire de 1Etat: en efffet lentretien du

    >

    deau que constitue la montagne profite aux occupants des valles et des villes en

    aval. I1 ne reste pas moins des problmes graves (glissements de terrain, inondations,

    ravinement torrentiel, rosion par les oueds) qui restent du ressort dquipes techniques

    spcialises plus comptantes au service de 1Etat.

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